Molière - Œuvres complètes, Tome 3
NOTES
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[1] Joué en partie devant le roi, à Versailles, le 10 mai 1664, puis suspendu; joué ensuite à Paris, devant le public, le 5 août 1667, puis suspendu de nouveau, et repris le 5 février 1669.
[2] Pour: il suffit. Ellipse archaïque.
[3] Pour: par laquelle. Archaïsme très-fréquent chez Molière.
[4] Pour: donner le plaisir. Mot mis à la mode par les Espagnols.
[5] Pour: fournir une excuse à ma tendresse. Ellipse hardie et archaïque.
[6] Pour: notre dame. Mot de patois.
[7] Pour: age, mot latin, allons. Interjection patoise.
[8] Proverbe populaire fondé sur une ancienne superstition.
[9] Pour: ma foi. Mot patois.
[10] Pour: regardez. Abréviation populaire.
[11] Pour: mine de fèves, mesure; c'est-à-dire pour son compte.
[12] Pour: engins pour la gorge, parure, ornement. Mot patois.
[13] Pour: mettre, placer. Archaïsme populaire.
[14] Pour: tout entiers, droits comme une perche; du mot brand, rameau, bruyère.
[15] Pour: tablier. Archaïsme rustique.
[16] Pour: creux de l'estomac. Archaïsme populaire.
[17] Voyez plus haut, passim.
[18] Pour: permettre. Voyez plus haut.
[19] Pour: montre votre niaiserie. Les jeunes oiseaux, ou niais en termes de fauconnerie, ont presque tous le bec jaune.
[20] Pour: honteuse de votre défaite. Mot proverbial qui équivaut à «avoir le nez cassé.»
[21] Les deux premières scènes de cet acte, imprimées dans l'édition de 1682, faite sur les manuscrits de Molière, puis dans l'édition d'Amsterdam de 1683, furent supprimées comme impies dans les éditions subséquentes. Il paraît que l'édition de 1682 fut cartonnée, à l'exception de deux ou trois exemplaires, dont l'un, appartenant à M. de Lomenie, fut retrouvé par M. Beuchot. M. Simonin les publia intégralement en 1813. Quant à la seconde scène, elle fut supprimée à la seconde représentation.
[22] Pour: fait beaucoup de bruit. Métaphore populaire.
[23] Passages supprimés par la censure au temps de Louis XIV, comme tous les autres passages marqués ici par des guillemets.—Le moine bourru, spectre d'un moine, qui, selon la tradition populaire, battait les passants attardés.
[24] Pour: parier dix pistoles contre l'arrivée de la statue.
[25] Pour: deux deniers.
[26] Pour: venir à chef, achever, devenir maître. Archaïsme perdu, déjà suranné du temps de Molière, et qui s'était conservé dans la bourgeoisie.
[27] Pour: les jésuites, déjà poursuivis sous ce nom par Pascal.
[28] Pour: j'ai demandé conseil. L'emploi de ce verbe avec le pronom réfléchi est un archaïsme hors d'usage.
[29] Voyez ci-après les notes, pages 94, 96, 98 note 1, 98 note 2, 103.
[30] Voyez la note, tome Ier, page 273.
[31] Ce mot s'est conservé en anglais et dans le patois languedocien.
[32] Voyez la note troisième, tome Ier, page 268.
[33] Ce qui est renfermé entre des crochets n'existe point dans l'édition originale.
[34] Pour: le coupeur. Mot grec inventé par Despréaux. Il s'agit de Dacquin, chimiste, charlatan qui saignait beaucoup.
[35] Pour: le tueur d'hommes. Mot grec également inventé par Boileau. Il s'agit de Desfougerais, chimiste aussi, boiteux, partisan de l'antimoine, guérissant toutes les maladies avec de la poudre blanche, rouge et jaune, qu'il portait dans sa poche.
[36] Cette porte s'élevait à l'extrémité de la rue de Richelieu; elle fut démolie en 1701.
[37] Voyez plus haut la note première, page 37.
[38] Pour: le lent. Mot grec inventé aussi par Boileau. Il s'agit du fameux Guénaud, dont le cheval, dit Boileau, éclaboussait tout Paris; qui parlait par poids et mesures et faisait tout pour de l'argent.
[39] Pour: l'aboyeur. Mot grec inventé par Boileau. Il s'agit d'Esprit, médecin qui bredouillait.
[40] Pour: accepter le combat. Locution archaïque, par allusion au collet que saisissent et secouent les deux combattants.
[41] Scène imitée du Phormion de Térence, où le principal personnage consulte inutilement trois avocats.
[42] Électuaire apporté à Paris en 1647 par un charlatan d'Orviéto, ville d'Italie.
[43] Pour: φιλος ερεβεος, ami de la mort. Symbole de la médecine elle-même.
[44] Consulter, sur les disputes médicales de l'époque, l'Histoire de la découverte de la circulation du sang, par M. Flourens.
[45] Scène imitée du Medico volante, canevas italien que Molière avait traduit dans sa jeunesse. Voyez tome Ier, p. 17.
[46] Pour: la bête est prise au lacet; comme les bécasses, qui se brident et s'attrapent elles-mêmes.
[47] Ce dénoûment est emprunté au Pedant joué de Cyrano de Bergerac, ami de Molière.
[48] Mot qui, au dix-septième siècle, rimait encore avec joie.
[49] Pour: festin, plaisir. Archaïsme expressif et vulgaire.
[50] Pour: trouve. Archaïsme passé de mode, employé par la Fontaine.
[51] Pour: tempérament, caractère. Expression impropre.
[52] Pour: je n'ai passé. Terme de conversation impropre aujourd'hui.
[53] Voyez plus haut. Petit meuble destiné à serrer des papiers et des bijoux. Nous l'appelons aujourd'hui secrétaire. Les lecteurs du dix-neuvième siècle ne doivent pas s'arrêter au sens apparent que le vers de Molière semble leur offrir.
[54] Pour: gens qui vous courtisent. Mot qui a changé de sens, comme les mots prude, coquette, etc.
[55] Pour: bonheur. Archaïsme élégant et perdu.
[56] Mode de cette époque qui avait beaucoup de succès.
[57] De rhein graff, mode allemande; haut-de-chausses très-bouffant.
[58] Pour: se faisant. Ellipse hardie.
[59] Le comte de Guiche, à ce que prétendent les commentateurs.
[60] Au lever du roi.
[61] Le célèbre Lauzun, s'il faut en croire les commentateurs.
[62] Pour: personnage. Dans le sens anglais character.
[63] M. de Saint-Gilles, selon les commentateurs. C'était un original dont on riait à la cour, et dont la Bruyère s'est moqué.
[64] Pour: remue. Archaïsme très-usité du temps de Molière, et qui n'avait rien d'ignoble.
[65] Pour: c'est à sa table que. La répétition du datif à constitue une faute réelle qui ne passait pas pour telle du temps de Molière et de Boileau.
[66] Pour: ce dont. Ellipse énergique.
[67] Imitation d'un passage du IVe livre de Lucrèce, seul débris d'une traduction que Molière avait achevée, et dont il brûla le manuscrit.
[68] Petit coucher du roi.
[69] Uniforme des exempts des maréchaux.
[70] Le tribunal des maréchaux était institué pour juger les querelles d'honneur entre les gentilshommes.
[71] Détail de mœurs théâtrales de l'époque. Voyez tome Ier, p. 261.
[72] Archaïsme passé de mode. Il nous est resté: du meilleur de son cœur.
[73] Pour: tâcher de. C'est une faute plutôt qu'un archaïsme.
[74] Voyez plus haut, tome Ier, page 220.
[75] Pour: quelle chose faire. Ellipse populaire et énergique qui s'est conservée dans la langue.
[76] Pour: piéges. Bossuet l'emploie dans le même sens.
[77] Pour: lueurs, splendeurs. Emploi du participe que l'Académie française excluait alors.
[78] Pour: vous arrêter. L'emploi de ce mot dans le sens neutre est un archaïsme aujourd'hui perdu. La langue plus libre exprimait ou supprimait le pronom des verbes réfléchis.
[79] Au lieu de: pour. Voyez plus haut.
[80] Pour: et si cela arrivait que. Ellipse un peu obscure.
[81] Voyez plus haut la note, p. 157.
[82] Pour: se retrouver, rappeler ses forces. Archaïsme et ellipse.—Ces six derniers vers ont déjà été placés par Molière dans Don Garcie de Navarre; il se les est empruntés à lui-même. Voyez tome I, p. 358.
[83] Le motif et quelques vers de cette scène se retrouvent dans Don Garcie de Navarre, où Molière les a repris. Voyez tome Ier, p. 334.
[84] Dubois en habit de voyage.
[85] Allusion à un libelle attribué à Molière par ses ennemis.
[86] Pour: vanité. Expression archaïque encore usitée dans le patois du Languedoc: gloria.
[87] Pour: prétende à vous. C'est une licence plutôt qu'un archaïsme.
[88] Pour: vous que. La faute de français est évidente.
[89] Pour: témoignages. Expression impropre.
[90] Pour: arrangée de concert.
[91] Pour: que je trouve à vous désirer, regretter. Apocope archaïque, fréquente chez Montaigne.
[92] Allusion à Mademoiselle de Montpensier.
[93] Pour: résolue à trouver en moi. Ellipse et licence très-hardie et très-énergique.
[94] Annoncé aussi sous le nom du Fagotier.
[95] Pour: vivant dans la maison de Géronte. Du latin domesticus, attaché à la famille; sans doute un intendant ou un secrétaire.
[96] Voyez plus haut la note, t. II. p. 168.
[97] Pour: cela suffit. De l'italien basta.
[98] Pour: me forcer de donner, proverbe populaire.
[99] Voyez plus haut la note cinquième, p. 23.
[100] Pour: vous payerez cet argent des fagots (en), locution populaire et très-juste.
[101] Pour: affligés. Du latin, mærens. Archaïsme populaire.
[102] Pour: tourner autour des choses. Mot patois populaire.
[103] Pour: tout comme. Probablement du latin, quemadmodum.
[104] Imitation de Rabelais, liv. 1er, chap. VIII.
[105] Voyez plus haut la note, p. 209.
[106] Scène dont le fond se trouve chez Rabelais.
[107] Pour: les uns du cerveau, les autres du foie.
[108] Imitation d'une nouvelle de Cervantès: et Licenciado vidriera, que M. Aimé Martin a tort de traduire par «le Licencié de Vidriera,» et qui signifie le licencié de verre ou de cristal, c'est-à-dire le licencié affectant la délicatesse.
[109] Imitation de Rabelais.
[110] Imitation éloignée des Adelphes de Térence, acte III, scène IV.
[111] Dénoûment imité de la dernière scène de la Zélinde de Villiers, pièce satirique dirigée contre Molière lui-même.
[112] Ces deux mots rimaient ensemble.
[113] Pour: sur le ton de l'homme. Archaïsme vulgaire.
[114] Ancienne mesure grecque. Pour cent vingt-cinq pas géométriques.
[115] Trait évidemment dirigé par Molière contre sa femme, dont il était séparé, et qui rappelle les deux vers que Henri IV crayonna sur une guitare où se trouvait déjà écrit le distique suivant:
Ah! cessez votre cruauté!
Henri IV acheva le quatrain par ce second distique:
Elle aime trop l'humanité.
[116] Scène qui se retrouve dans une comédie de Rotrou, intitulée la Sœur.
[117] Pour: la part de votre ennui.
[118] Couplets empruntés textuellement ou à peu près par les auteurs de l'opéra-comique le Postillon de Longjumeau, joué en 1837.
[119] Les gnacares étaient une espèce de cymbales. Le nom de cet instrument est italien: gnaccare ou gnachere.
[120] Molière n'a pas indiqué le lieu de la scène, qui se passe évidemment dans la rue.
[121] Scarra mucchia, personnage de la comédie italienne entièrement vêtu de noir, et scarra mazzo, baroque, bizarre.
[122] Pour: cependant.
[123] «Moi être bon Turc, moi avoir point d'argent. Vouloir vous acheter moi? Moi servir vous, si vous payer moi. Moi faire une bonne cuisine; moi lever matin. Moi faire marmite bouillir. Vous parler, acheter moi?». Imitation du patois barbare, mêlé d'italien et de turc, encore usité dans les Echelles du Levant.
[124] Le livre du Ballet des Muses indique ici le même jeu de théâtre que nous avons déjà indiqué à la fin du premier couplet.
[125] «Moi pas acheter toi; mais te bâtonner si toi pas en aller. Toi en aller, ou moi bâtonner toi.»
[126] Elle a les yeux bleus.
[127] Cette préface a été mise par Molière en tête de la première édition du Tartuffe, publiée en 1669, quelques mois après la seconde représentation de cet ouvrage, et plus de deux ans après la première.
[128] Polyeucte et Théodore, vierge et martyre.
[129] Le grand Condé.
[130] Cet emploi est celui de chef de la troupe du roi.
[131] Pour: sans qu'elle ait été vue. Faute de français.
[132] Mauvillain, médecin de Molière.
[133] Huissier.
[134] Pour: une famille de bohémiens. Proverbe archaïque et populaire. «Le roi Pétaud, dit Bret, est le chef que se choisissaient autrefois les mendiants, réunis en corporation. Ce nom vient du latin peto, je demande. Ce roi n'ayant pas plus de pouvoir que ses sujets, on donne par extension le nom de cour du roi Pétaud à une maison où tout le monde commande.»
[135] Pour: sous cape, sous le manteau. De l'espagnol capa.
[136] Pour: dans cette maison; du latin, hic intus, ci ens, ici dedans. Archaïsme expressif et perdu, ainsi que leans (illie intus, là ens, là dedans). Deux mots excellents d'une nuance distincte et que la langue ne possède plus.
[137] Pour: porter, engager; du latin, inducere.
[138] Voyez la note de la page précédente.
[139] Voyez la note, page 331.
[140] Cette tirade et la suivante avaient appartenu d'abord au rôle de Cléante, comme le prouvent le ton et le style employés par Molière. Il a craint, apparemment, de donner trop de valeur à ses portraits, et a pensé qu'ils passeraient plus aisément dans la bouche d'une suivante.
[141] Allusion à la comtesse de Soissons et à son mari, qui furent exilés. Voyez plus haut, page 317.
[142] La duchesse de Navailles. Voyez plus haut, page 317.
[143] Pour: rester béant. Du latin, beare, rester la bouche ouverte en regardant les corneilles.
[144] Pour: liberté excessive de l'esprit, licence de doctrine. Le mot a changé de sens.
[145] Voyez la note précédente.
[146] Pour faiseurs de façons, de petites mines. Du latin, facies, dont façon est le diminutif.
[147] Voyez plus haut la note, page 341.
[148] Pour: mari trompé. Expression proverbiale passée de mode.
[149] Voyez tome Ier, page 86, note quatrième.
[150] Pour: ne t'ai-je pas. Ellipse archaïque.
[151] Même observation.
[152] Voyez tome II, page 21, note deuxième.
[153] Pour: bonheur. Voyez tome Ier, p. 94, note quatrième.
[154] La grande troupe de musiciens.
[155] Le singe de la foire.
[156] Mot de l'invention de Molière.
[157] Pour: arriver. Voyez plus haut.
[158] Ici Molière a supprimé une scène dans laquelle la famille décidait qu'Elmire serait priée de faire à Tartuffe des remontrances sur le mariage projeté.
[159] Mot composé à la façon des Grecs et des Allemands.
[160] Voyez la note, tome Ier, page 64.
[161] Adroite rimait avec secrète. On prononçait adraite.
[162] Voyez tome Ier, page 58, note deuxième.
[163] Voyez tome Ier, page 58, note deuxième.
[164] Pour: prenez la part qui vous revient du discours. Expression proverbiale qui se retrouve dans l'écossais, scot-elot.
[165] Ici Molière, craignant qu'on ne dénaturât ses intentions, avait mis la note suivante: «C'est un scélérat qui parle.»
[166] Pour: de motifs légers. Archaïsme regrettable.
[167] Molière a supprimé la justification qu'il avait d'abord prêtée à Tartuffe.
[168] Voyez tome Ier, p. 58, note deuxième.
[169] Pour: prompt, actif. Du latin, habilitas.
[170] Pour: démarche. Archaïsme et licence considérable.
[171] Pour: a détesté sa lâche ingratitude envers vous. Inversion et apocope trop dures.
TABLE
| TROISIÈME ÉPOQUE (1664-1666). | |||
| XV. | 1664. | Tartuffe, comédie. | |
| XVI. | 1665. | Don Juan, ou le Festin de pierre, comédie. | 1 |
| XVII. | 1665. | L'Amour médecin, comédie-ballet. | 80 |
| XVIII. | 1666. | Le Misanthrope, comédie. | 115 |
| QUATRIÈME ÉPOQUE (1666-1667). | |||
| XIX. | 1666. | Le Médecin malgré lui, comédie. | 192 |
| XX. | 1666. | Mélicerte, ballet. | 245 |
| XXI. | 1666. | La Pastorale comique, ballet. | 272 |
| XXII. | 1667. | Le Sicilien, ou l'Amour peintre, comédie-ballet | 282 |
| * Le Tartuffe, ou l'Imposteur, comédie | 309 | ||
FIN DE LA TABLE DU TROISIÈME VOLUME
E. Colin.—Imprimerie de Lagny.
Au lecteur
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