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Recherches nouvelles sur l'histoire ancienne, tome II

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Zodiac de Dendera

Zodiac de Dendera

 

 

NOTES:

[1] Voyez le Zend-avesta publié en 1769, tome II, p. 62.

[2] Mém. de l’Acad. des Inscript., tome XXXVII.

[3] Évêques et curés des Parsis ou Guèbres, qui sont dans l’Asie ce que les Juifs sont en Europe, les débris épars d’un ancien peuple détruit.

[4] Boundehesch, p. 420.

[5] Voyez Histoire universelle, tome IV, in-4°, p. 1 et suivantes.

[6] Indicateur et Moniteur de Masoudi, extrait par M. de Sacy.—Manuscrits orientaux, tome VII, pag. 161.

[7] Zend-avesta, tome II, pag. 6 et suivantes.

[8] Plin., lib. VII, chap. 16.

[9] De Antro Nympharum.

[10] Zend-avesta, tome II, p. 54.

[11] Zend-avesta, tom. II, p. 55.

[12] Eutychius a écrit vers 930, et Aboulfarage vers 1260.

[13] Voyez Hyde, pag. 317 et suivantes.

[14] Ammien Marcellin, lib. XXIII. Il à écrit vers 388 à 390.

[15] Le texte porte: ab eo (Hystaspe...) Anquetil a traduit: et c’est de ces mages qu’est venue, etc. Mém. Académ. des Inscript., tome XXXVII, pag. 718.

[16] Plato, de Legibus, pag. 441, édition de 1602.

[17] Témoin Rabbi Mosès, Maimonides.

[18] Apulée, lib. II. Iamblique, qui a compilé la vie de Pythagore, d’après une foule d’auteurs, vers l’an 320, répète la même tradition.

[19] Voyez Chronologie de Larcher, année 608.

[20] Clemens Alexandrinus, p. 131. Il écrivait vers l’an 215.

[21] Vers le temps où l’on place cette prophétie, les prêtres chaldéens montraient celle de Nabukodonosor, qui annonçait la ruine de son empire (voyez Mégasthènes): les prêtres juifs présentaient à Kyrus une prophétie d’Isaïe, annonçant son élévation avec son propre nom; malheureusement nous n’avons pas le manuscrit d’Isaïe: encouragé par ces exemples, le grand-prêtre Iaddus montra aussi au conquérant Alexandre sa venue prédite; enfin le livre de Daniel prédisait aussi (après Antiochus) les quatre monarchies, dont celle des Romains fut une. Ces siècles furent ceux des prophéties: les époques des révolutions sont des paroxysmes de superstition. D’ailleurs l’exposé de Masoudi, ou plutôt des Parsis, ses auteurs, est plein de contradictions... Il y a, dit-il, entre Zerdust et Alexandre environ 300 ans, parce que Zerdust a paru du temps de Kai-Bistasp (Darius Hystasp); mais entre Darius, élu roi l’an 520, et Alexandre, roi d’Asie en 327, il n’y a que 193 ans, et un environ de 107 ans ne peut se permettre... D’Alexandre, mort en 324 avant J.-C., jusqu’à Ardéchir, roi en 226 après J.-C., il y a 550 ans, et Masoudi en compte environ 500; autre erreur trop forte. Son calcul de la prophétie est d’ailleurs inintelligible... L’empire périra au bout de 300 ans; la religion avec l’empire, au bout de 1000... Est-ce 1300 en tout, ou bien seulement 1000? Il prend ce dernier parti. Mais, si au temps d’Ardéchir il y avait 800 ans écoulés, les 100 qu’il voulut ajouter aux 200 restants faisaient 1100, et cependant, en retranchant 300 ans (moins 10), comme il fit, il augmenta de près de 500 ans. Or ces 500, ajoutés aux 800 que l’on disait écoulés, font 1300. La prophétie n’était donc pas de 1000 ans en total, comme le dit Masoudi, mais de 1000 plus 300... En outre, si Zerdust parut, comme il le dit encore, 300 ans avant Alexandre, ce fut donc en 630, au temps de Kyaxar, roi des Mèdes, et de Jérémie, chez les Hébreux. Ici Masoudi, en contradiction avec lui-même, se place au nombre de ses compatriotes qui font Zerdust disciple de Jérémie, trompés peut-être par l’équivoque du nom de ce prophète, avec celui d’Urmih, ville natale de Zoroastre. Ce calcul favoriserait l’hypothèse d’un académicien (l’abbé Foucher), qui, dans un savant Mémoire (tome XXVII des Inscript.), a voulu prouver que Zoroastre, législateur, parut au temps de Kyaxarès; mais nous allons voir que ce système est plein d’incohérences. Cette anecdote d’Ardéchir, en nous donnant la mesure de l’ignorance et de l’audace des gouvernants asiatiques, ne pourrait-elle pas nous donner la clef d’une autre énigme du même genre? savoir pourquoi le texte grec compte depuis la création du monde jusqu’à notre ère............ 5508 ans, tandis que le texte hébreu n’en compte que..... 3760—— Différence................. 1748.

Si, comme il est vrai, c’était une opinion générale dans la basse Asie, 100 ans avant et après notre ère, que le monde allait finir; si, comme il est vrai, cette opinion prenait sa source dans la théologie de Zoroastre, qui dit que le monde, gouverné par Ormuzd, après avoir duré 6000 ans, est supplanté et détruit par Ahriman, qui règne six autres mille (total, 12000, c’est-à-dire les douze mois du grand cercle de l’année, appelé mundus, le manda sanscrit); ne pourrait-on pas croire que les Juifs, imprégnés des opinions perses, ont pu et dû s’effrayer de voir s’approcher la fin du sixième mille, compté sur la Genèse; qu’alors la prudence de leur synagogue aurait jugé nécessaire de faire une suppression qui, comme celle d’Ardéchir, reculât l’époque du destin; et que cette opération n’ayant eu lieu qu’après la traduction et la divulgation du texte grec, elle n’aurait agi que sur l’hébreu pur, et qu’elle aurait été effectuée spécialement à une époque où elle aurait pu embarrasser la secte naissante des chrétiens, qui n’usait que du texte grec? Tout cela est tellement asiatique et juif, qu’on peut le regarder comme vrai. Ajoutons que ces cinq et six mille de Zoroastre, qui n’étaient que des mois, que des signes du Zodiaque chaldaïquement divisés en mille parties, pris ensuite par méprise pour des années, doivent être le vrai texte sur lequel Hermippe et Eudoxe ont bâti leur cinq et six mille ans? Qu’est-ce que l’histoire ancienne!

[22] Clément d’Alexandrie nous en fournit encore une preuve. «Platon, dit-il, fait mention d’un certain Ér (ou Hèr), fils d’Armenius, Pamphilien d’origine, qui est Zoroastre; car il a écrit ces paroles... Voici ce qu’écrit Zoroastre, fils d’Armenius, Pamphilien d’origine: Ayant été tué à la guerre, je suis descendu aux enfers (ou cieux inférieurs), et les dieux m’ont dit ce que je vais raconter.»

Il est évident que ce Hèr a reçu ou pris le nom de Zoroastre, et qu’il a été un de ces charlatans dont l’Asie abonda au temps de Darius et d’Ostanès. Sa vision, racontée par Platon, livre X de sa République, est d’ailleurs curieuse, en ce qu’elle nous montre des idées zoroastriennes sur l’autre monde, qui se trouvent presque littéralement chez les musulmans et chez les chrétiens.

[23] Hérodote, lib. I, § CXL.

[24] Lib. I, p. 88, § CVII.

[25] Lib. I, p. 99, § CXX.

[26] En relisant Hérodote, nous trouvons deux autres traits non moins concluants. Liv. III, § LXV, Cambyse mourant conjure les Perses de ne point souffrir que le mage Smerdis s’empare du trône, et que par son imposture l’empire retourne aux Mèdes..... Et ibid., § LXXIII, le Perse Gobrya, haranguant les conjurés, leur dit: «Quelle honte pour des Perses d’obéir à un Mède, à un mage

[27] § CXXXI.

[28] In Proæmio.

[29] Valesii excerpta, pages 460 et suivantes.

[30] Xanthus, au début de son article, observe que Kyrus s’était fait instruire de la doctrine des mages: donc il n’y était pas né; il les caressait pour se faire un parti chez les Mèdes.

[31] Lib. I, cap. I.

[32] Ce qu’Augustin, De civitate Dei, lib. XXI, cap. 14; ce qu’Orose, lib. I, cap. 4, dans le Ve siècle; et ce qu’Arnobe, lib. I, dans le IIIe siècle, disent de Zoroastre et de Ninus, ne sont que la répétition de ce passage.

[33] Syncelle, p. 167.

[34] Chap. 13, p. 40.

[35] Érostrate brûla aussi le temple d’Éphèse pour qu’on parlât de lui: d’Érostrate à Ninus, quelle est la différence?

[36] Chap. 14.

[37] Ibid. pag. 37.

[38] La preuve que Mosès n’a pas fait un roman, est qu’ayant présenté sa description à M. Amédée Jaubert, aujourd’hui auditeur au conseil-d’état, qui a voyagé dans le pays, il nous a assuré, dès la seconde page, qu’il reconnaissait parfaitement les environs du lac de Vanck, et particulièrement le local appelé Arnès, lieu redouté à cause des voleurs qui s’y cachent dans les trous d’une ruine dont la forme retrace une vieille digue.

[39] La traduction latine porte Zoroastre à la manière des Grecs; mais le texte porte Zerdust à la manière des Parsis. Les traducteurs ne devraient jamais se permettre ces changements de noms propres: il en résulte quelquefois de graves contre-sens; par exemple, cette même traduction rend à la page 97, le pays de Klesoi par Cœlésyrie, pendant que c’est l’Akilis-ène de Strabon. Avec ces interprétations, on a introduit une foule d’erreurs et de difficultés dans l’histoire ancienne.

[40] Les Arméniens, comme les Arabes, nomment d’un même mot tout grand espace d’eau: cette mer est le lac de Vank. En Égypte, le fleuve s’appelle Bahr, comme l’Océan même. Tout ce récit de Mosès a cela de remarquable, qu’en le confrontant à celui de Ktésias, l’on trouve que le Grec nous a donné le commencement de l’histoire de Sémiramis, et l’Arménien, le dénouement; tous les deux sont parfaitement d’accord sur le caractère. Et Mosès paraît n’avoir connu Ktésias que par Diodore.

[41] Hérodote, lib. I, § CI, nomme les Busi, le Pareta keni, les Struchates, les Arizanti, les Boudini et les Magoi(mages).

[42] Prononcé Irâne ou Èrane: an est la désinence, comme us en latin et os en grec. Aïr-an. L’Arménien Mosès fait observer que Arioï signifie (fortes) les braves, mot analogue à virtus (firtus) et à vir, qui dans le sanscrit ont le même sens qu’en latin.

[43] Tour et Taur s’écrivent par les mêmes lettres arabes, et dans les radicaux du phénicien et du chaldéen, Tour et Tsour sont le nom général des montagnes.

[44] Voyez Origène contre Celse, lib. VI; Vie de Zoroastre, pag. 28; Zend-avesta, tom. II.

[45] L’original de l’Oupnekhat, si bizarrement traduit ou plutôt défiguré par Anquetil, est bien reconnu pour être l’un des livres les plus authentiques après les Vedas: il date au moins du 1200 ans avant J.-C.

[46] Voyez Diog. Laërce, in Proœmio. Mais lorsqu’il ajoute que les mages sont antérieurs aux Égyptiens, il est en erreur et il copie Hermippe et Eudoxe.

[47] Le passage suivant de son Traité sur Isis et Osiris est surtout remarquable:

«Il est des hommes qui croient qu’il existe deux dieux, dont le caractère opposé se plaît à faire l’un le bien, l’autre le mal. Zoroastre les a nommés Oromaze et Ahrimane. Il a dit que la lumière est ce qui représente le mieux l’un, comme les ténèbres et l’ignorance représentent le mieux l’autre. Les Perses disent qu’Oromaze fut formé de la lumière la plus pure; Ahrimane, au contraire, des ténèbres les plus épaisses: Oromaze fit six dieux bons comme lui, et Ahrimane en opposa six méchants. Oromaze en fit encore vingt-quatre autres, qu’il plaça dans un œuf; mais Ahrimane en créa autant, qui percèrent l’œuf, ce qui a produit dans le monde le mélange des biens et des maux.»

Théopompe ajoute, d’après les livres des mages, «que tour à tour l’un de ces dieux domine (est supérieur) trois mille ans, pendant que l’autre est inférieur; qu’ensuite ils combattent avec égalité pendant trois autres mille ans... mais enfin le mauvais génie doit succomber, etc.»

En réduisant ces allégories à leur sens naturel et simple, il en résulte que Zoroastre, d’après ses méditations physico-astronomiques, considérait le monde ou l’univers, comme régi par deux principes ou pouvoirs, l’un de production, l’autre de destruction; que le premier gouvernait pendant les six mille, c’est-à-dire pendant les six mois d’été, depuis l’équinoxe du Belier jusqu’à celui de la Balance; et le second pendant les six mille ou six mois d’hiver, depuis la Balance jusqu’au Belier. Cette division de chaque signe du Zodiaque en 1000 parties, se retrouve chez les Chaldéens; et Anquetil, qui a si bien saisi l’allégorie, parle en plus d’un endroit des douze mille de Zoroastre, comme des douze mois de l’année.

L’œuf est, comme l’on sait, l’emblème du monde chez les Égyptiens; les vingt-quatre dieux bons sont les douze mois divisés par quinzaines de lune croissante et de lune décroissante, dont l’usage se retrouve chez les Indiens comme chez les Romains; ainsi du reste: c’est-à-dire que tout le système zoroastrien ne fut que de l’astronomie et de l’astrologie, comme tous les systèmes anciens; et qu’ensuite, défiguré par ses sectaires, qui ne l’entendirent pas, il reçut un sens mystique moral et des applications politiques qui ont eu, en plusieurs occasions, et spécialement chez les Juifs, des conséquences singulières, puisqu’un nouveau système en naquit.

[48] Page 199, édit. de Rouen, 1653.

[49] Voyez Dupuis, Origine de tous les cultes, pl. n° 17.

[50] Voyez le fragment de Ktésias en Diodore, lib. II, p. 118.

[51] Voyez Diodore de Sicile, lib. I; Stephanus, de Urbibus, et Strabo.

[52] Ce n’est pas le grammairien, puisqu’il vécut après Diodore.

[53] Mémoires de l’Acad. des Inscript., tom. XVI, p. 245.

[54] Il faut qu’il y ait erreur dans les 599 cités par Fréret.

[55] Son petit-fils El-Aqrân l’avait réparée, en marchant, pour venger son père, contre le pays de Sinn, dont il prit la capitale, et où il établit une colonie de 30,000 Arabes. La postérité de ces colons subsistait encore en 1168, selon Ebn Hamdoun, dans le Thibet, qui est le Sinn des auteurs arabes.

[56] Que les Perses de Kyrus et de Darius, possesseurs de Babylone, aient cru que les rois de cette ville avaient toujours été leurs lieutenants et vassaux, cela se conçoit, parce que, relativement aux Mèdes, prédécesseurs des Perses, il y a un fond de vérité. Mais que les auteurs persans du XIe siècle viennent nous dire que Kyrus et Xercès n’étaient que des vassaux et des lieutenants d’un châh imaginaire, cela ne prouve que leur ignorance profonde de l’antiquité, et ne mérite aucune discussion. On ne peut voir sans regrets que M. Mouradja d’Ohson ait adopté et préconisé chez nous ces rêves asiatiques, dans son Tableau historique de l’Orient; mais l’on conçoit que né Arménien, élevé à Stamboul dans le respect et l’admiration d’un grand pouvoir, M. Mouradja, en devenant drogman et comte suédois, n’ait pu changer d’esprit comme de vêtement: son livre, que nous venons de citer, écrit sans ordre, sans indication d’aucune autorité, n’est propre qu’à donner des idées fausses et vagues, et ne doit, en aucun cas, être regardé comme une histoire de l’ancien Orient.

[57] La racine lahab manque dans l’arabe (Voyez Golius), mais elle subsiste dans l’hébreu, qui, en plusieurs cas, explique très-bien le vieil arabe.

[58] Il est évident que ce nom d’Aâd fut, chez les anciens Arabes, le nom de beaucoup d’individus, en même temps qu’il était celui d’une tribu. Ainsi, chez les Hébreux, Manassé, Siméon, Éphraïm, noms de tribus, sont aussi des noms d’individus. Parmi les merveilles du monde, les Arabes citent le puits de Moattala chez les Madianites, issus d’Aâd, tribu expulsée de l’Iémen. Les Madianites sont cités avant Moïse: donc l’expulsion des Aâdites date de bien plus loin.

Dans leurs récits mêlés de fables, les auteurs arabes citent, relativement à Cheddâd, plusieurs faits d’une exactitude vraiment historique et très-instructifs. Par exemple, Chehab-el-din, dans son livre El-Djoman (les Perles), rapporte que{*},

{*} Voyez Notice des manuscrits orientaux, tome II, pag. 139. Extrait par M. de Sacy.

«Aâd eut un grand nombre d’enfants dont trois régnèrent après lui (savoir): Mondâr, Cheddâd, et Loqman. Cheddâd ayant succédé à Mondâr, fit de grandes conquêtes dans l’Afrique jusqu’à l’Océan. Après 200 ans d’absence, revenu en Iémen, il ne voulut point résider au château de Mâreb, et il acheva le château appelé El Mocheyâd, commencé par son frère Mondâr. Il y employa avec profusion l’or, l’argent et les pierres précieuses (qu’il avait rapportées de ses conquêtes). Les murs étaient ornés intérieurement des pierres les plus rares, et le pavé était de marbre de diverses couleurs (c’était une mosaïque). Cheddâd avait reçu de la nature une force de corps prodigieuse (son nom en dérive: chedid signifie fort); il pliait le fer avec les doigts, et l’éclat de sa voix eût pu tuer un lion... Il vécut très-âgé, et vit sa postérité se multiplier à l’infini...

Le jardin nommé Aram-Zât-el-èmâd (Aram aux colonnes), est encore un ouvrage de ce prince. Ayant lu dans (certains) livres révélés la description du paradis, dont les «colonnes sont d’or et d’argent, la poussière de musc et d’ambre, les gazons de safran et d’iris, les cailloux d’hyacinthe et d’émeraude, etc., il voulut imiter cette magnificence... Il choisit une plaine délicieuse, coupée de 1000 ruisseaux, et il y bâtit un palais enchanté, etc.

«Dans son livre des merveilles de Dieu{*}, Iaqouti s’exprime plus historiquement sur cet ouvrage: Aram aux colonnes, dit-il, est une ville située entre Sanaà et Hadramaut: elle a été bâtie par Cheddâd, fils d’Aâd, ancien roi des Arabes; elle avait de longueur 12 parasanges, et autant de largeur (c’est presque la dimension de Moscou); elle renfermait un nombre infini d’édifices merveilleux, etc.»

{*} Notice des manuscrits orientaux, tome II, pag. 393.

Il faut laisser à l’écart toutes les fables que les écrivains ont brodées sur ce riche canevas: les 200 ans de Cheddâd ne doivent pas être de leur invention: leur analogie avec les âges prodigieux des antiquités juives, prouve seulement qu’alors les années n’étaient pas composées de 12 mois, comme nous l’avons vu dans la Chronologie des Hébreux. En ne prenant que l’essence des faits rapportés dans l’article ci-dessus, nous y trouvons une indication claire... que dès avant le temps de Haret et de Ninus, et en remontant jusqu’à celui de Sésostris, les Arabes d’Iémen avaient déja fait en Afrique ces grandes expéditions qu’ils répétèrent au temps de Salomon: ils avaient pu déja, bien antérieurement, établir cette colonie d’Éthiopiens-Abissins, dont l’origine, suivant le savant Ludolf, se perd dans la haute antiquité, et qui, différant totalement de la race nègre par leurs cheveux longs, leur figure ovale et leur idiome tout-à-fait arabique, attestent une invasion étrangère qui expulsa les naturels du riche pays qu’arrosent les affluents du Haut-Nil. On conçoit comment un prince doué de moyens éminents comme Cheddâd, put faire des expéditions dont ses prédécesseurs lui avaient ouvert les voies, et ensuite déployer un luxe dont le royaume de Thèbes lui offrait les modèles: il est à remarquer que le mot Aram, qui dans les langues arabiques ne signifie rien, dans le sanscrit signifie jardin; et que le paradis décrit par certains livres révélés, est le paradis indou, tel que le décrivent les Pouranas: en sorte que nous avons ici l’indication évidente de la diffusion du brahmisme dès ce temps reculé; et ce nom d’Aram, jardin, donné au riche pays de la Mésopotamie, prouve, avec bien d’autres noms géographiques, que le système indien s’étendit jadis, comme l’a très-bien vu Wilford, dans tout le continent de l’Asie. Pour des yeux libres, l’horizon de l’antiquité s’éloigne et s’étend à mesure que l’observateur avance; mais pour qui porte les lunettes juives, dès quelques pas au-delà d’Abraham, l’horizon est obstrué par le mont Ararat et par les ténèbres chaldéennes, où l’imagination fascinée n’aperçoit que des figures gigantesques et des êtres fantastiques dans des nuages bizarrement dessinés.

[59] La qualité de parent de Djemchid se trouve même en harmonie avec la tradition citée par Maseoudi, que l’une des 4 tribus arabes primitives possédèrent la Perse, et furent une portion alliée de ses habitants; l’une de ces tribus portait le nom d’Aâd, qui a dû faire équivoque avec le père de Cheddâd.

[60] On trouve dans l’ancienne Arménie le mont Capotes, qui est un mot pur sanscrit, signifiant le Lingam (Phallus); l’Araxès perce une montagne à un lieu appelé Ordovar, et le Gange en fait autant au lieu appelé Héridvâr, etc.

[61] Si l’on observe qu’en parlant de la défaite d’Astyag par Tigrane et Kyrus, Mosès fait mention de sa maison (militaire) de 10,000 ames, l’on pensera qu’il a voulu désigner le corps des 10,000 cavaliers devenu partie constituante de l’état militaire des Assyriens, puis des Mèdes, puis des Perses, où nous le trouvons sous le nom des 10,000 immortels. Déïôkes et Kyrus ne firent que copier Ninus: par suite d’imitation, les Tartares ont copié les Perses dans leur Touman de 10,000 cavaliers.

[62] Ktésias dans Photuis, p. 110.

[63] Voyez d’Herbelot, Biblioth. orient., au mot Sâm ben Souri. En général le lecteur trouvera les traditions que nous citons, soit dans la Bibliothèque orientale, soit dans le livre I de l’Histoire universelle, tom. IV, in-4°, dans lequel est inséré un extrait de Mirkond.

[64] Ktésias en Photius, pag. 107.

[65] Athénée, lib. XII, édit. de Schweighauser, tome IV, page 468.

[66] Hérodote est d’accord; seulement il donne à ce second le nom de Smerdis.

[67] Hérodote dit la même chose de Smerdis.

[68] Voyez l’Histoire universelle, in-4°, tome IV, page 5 et suivante.

[69] Voyez tome IV, page 414, et ci-devant, pag. 77.

[70] Quint. Curt., lib. V, cap. I.

[71] Lib. XXIII, pag. 351. De bello persico.

[72] Par exemple, le fort de Rhacotis où les rois d’Égypte entretenaient une garnison sur le lieu où fut bâtie Alexandrie. Voyez Strabon, lib. XVII, p. 792.

[73] 330 ans avant notre ère, 8 siècles et demi après la fondation.

[74] Voyez le récit de Ktésias en Diodore, dont le lecteur trouvera une traduction littérale dans la Chronologie d’Hérodote, pag. 97. Comparez aussi Strabon, lib. XVI, au début.

[75] Diod. Sicul., lib. II, p. 120, édit. de Wesseling.

[76] Nous examinerons dans un article séparé la valeur de ces mesures.

[77] Il y a ici une absurdité évidente. Le plus petit mur intérieur plus long que l’extérieur qui l’enveloppe! Sûrement il faut lire: surpassa en largeur et hauteur.

[78] La circonstance des 2,000,000 d’ouvriers levés par corvée, suggère une observation: ce fut un spectacle étrange que cette réunion d’hommes, divers de couleur de peau, de formes de vêtement, d’habitudes d’actions, de culte, et surtout de langage. Plus de 80 dialectes ont dû se parler dans le vaste empire de Sémiramis. L’Asie retentit des récits de ce fait romanesque, brodé par l’imagination arabe: peut-être a-t-il engendré le conte de la confusion des langues survenue aux constructeurs de la tour de Babel, ainsi que nous l’avons dit, partie Ire, page 147. Nous ajoutons qu’il est probablement aussi la source de l’origine vicieuse que les Juifs donnent au mot Babylon. Selon eux Babyl signifie confusion: cela ne se trouve dans aucun dictionnaire hébreu, arabe, etc. Mais comme en hébreu le mot confusio (turba mixta hominum) s’exprime par le mot arab, et que les indigènes de Babel étaient des Arabes, il est probable que le sens d’un mot a passé à l’autre, surtout quand la loi défendait aux Juifs de prononcer le nom des dieux étrangers, dont Babel était un composé: Ba-bel, palais de Bel. La ville phénicienne appelée par les Grecs Bybl-os, plus ancienne que Sémiramis, s’appelle en langage oriental, Babel: dira-t-on qu’il s’y est fait aussi une confusion de langues?

[79] Nous retrouvons ce roi dans les listes sanscrites des modernes indiens, sous le nom de Tchandra-Goupta, successeur de Nanda.

[80] Bahr en arabe, qui signifie à la fois mer et grand fleuve, toute grande étendue d’eau.

[81] Ce récit a une analogie frappante avec le début de la Genèse.

[82] On dispute sur l’époque de Bérose, et cependant la question nous semble simple aux yeux d’une critique raisonnable. Tatien, l’un des plus savants chrétiens du second siècle de notre ère, parlant de Bérose, lui rend ce témoignage: «Bérose est le plus savant des écrivains (sur l’Asie); et pour preuve, je citerai la préférence que le roi Juba, lorsqu’il traite des Assyriens, déclare donner à l’histoire de cet écrivain, qui avait composé 2 livres sur les faits et gestes des Assyriens». (Oratio contra Græcos, p. 293{*}.)

{*} Le témoignage de l’historien Josèphe n’est pas moins avantageux à Bérose, et ces autorités sont d’un autre poids que l’opinion de l’auteur superficiel de l’article Bérose dans le Dictionnaire des grands hommes.

Quant à son âge, Tatien dit: «Bérose, prêtre baylonien, naquit à Babylone sous Alexandre; il dédia à Antiochus, troisième depuis ce prince, son histoire divisée en 3 livres, dans laquelle, parlant des actions des rois de Babylone, il en cite un entre autres appelé Nabukodonosor, etc.»

Maintenant raisonnons: Si Bérose naquit sous Alexandre, il faut entendre Alexandre, roi à Babylone, par conséquent vers l’an 330. Mais le traducteur latin de Tatien s’est permis d’altérer le texte grec en disant: Bérose fut contemporain d’Alexandre (Alexandro æqualis, quoique le grec kata Alexandron gegonôs signifie littéralement né au temps d’Alexandre). Le Syncelle, selon son usage, avait déjà altéré cette phrase en disant, pag. 28; Bérose, dans son premier livre des Babyloniques, se fait honneur d’avoir vécu sa jeunesse sous Alexandre (genestaï tèn-êlikian), et le traducteur du Syncelle (Goar) l’a encore altéré en disant: parem se Alexandro jactat. Enfin ce même Syncelle, toujours incorrect, dévie encore plus du sens dans un autre passage, lorsqu’il dit, p. 14: Bérose, dans ses Antiquités chaldaïques, rapporte qu’il a fleuri sous Alexandre.

Faute d’avoir fait ces corrections, plusieurs ont cru que Bérose avait réellement été un homme de 25 à 30 ans sous Alexandre, et alors il leur a été impossible de concilier un passage de Pline qui dit, lib. VII, chap. II: «Épigènes assure que les Babyloniens ont des observations de 720 ans de date, écrites sur des briques cuites; mais Bérose et Critodème réduisent cette durée à 480 ans (selon quelques manuscrits, et 490 selon d’autres)».

Sur ce passage l’on raisonne et l’on dit: «Puisque Nabonasar (selon Bérose) détruisit tous les monuments historiques antérieurs à son règne, les observations qui le précédèrent ont dû être détruites: celles dont il s’agit ne doivent donc dater que de l’an 1 de Nabonasar, qui est l’an 747 avant notre ère: de 747 ôtez 480 de Bérose, vous ayez 268. Cette année fut la 15e d’Antiochus-Soter, qui succéda à Séleucus-Nicator en 282. Mais si Antiochus-Théos, qui fut successeur de Soter et 3e depuis Alexandre, ne régna qu’en 262, comment Bérose lui a-t-il dédié son livre?» Nous répondons qu’étant né sous Alexandre vers 330, Bérose avait eu, l’an 268, environ 63 ou 64 ans; ce qui est un âge convenable, tandis que la chose serait presque impossible dans l’autre hypothèse, où il aurait 85 à 90 ans. Si l’on préfère la leçon de 490 au lieu de 480, la dédicace tombera en l’an 258, et Bérose aurait 74 ans, ce qui est encore possible, mais moins probable; et néanmoins il a pu dédier son livre à Antiochus-Théos, prince royal, en l’an 268, tout aussi-bien qu’à Antiochus-Théos, roi en l’an 258: ainsi la balance des probabilités est plus favorable à la leçon 480. Nous ne disons rien des 720 ans d’Épigènes, parce que l’époque de cet auteur n’est pas connue. Quant à la correction systématique qui veut ajouter mille, et lire 480 mille ans, elle n’est appuyée ni par les manuscrits, ni par le texte de Pline, qui, en concluant que l’usage des lettres est éternel, a eu en vue leur invention sous Phoronée et sous les plus anciens rois de la Grèce, sans compter que cet écrivain n’est pas toujours conséquent.

[83] Phrase très-remarquable.

[84] Ces mêmes paroles se retrouvent, à vingt mots près, dans le Syncelle, page 220, et probablement il les a copiées de Josèphe.

[85] Mégasthènes appelle ce canal de dérivation, arma kalé; Pline l’appelle amalchar, et dit que ce mot signifie fleuve royal en langue chaldéenne: nous disons qu’en cette langue fleuve royal se dit nahr-maleka, qui ne ressemble en rien à am-al-char, mais assez bien à ar-makalé, que les copistes ont altéré en oubliant l’n dans nar, et en invertissant μακαλε pour μαλακε nahr-malake: l’am-al-char de Pline est un mot arabe signifiant mère de l’abondance, de la richesse, om-el-chair. Quant à nahr-malake, il signifie aussi fleuve de la reine, et se rapporte fort bien à Sémiramis.

[86] Voyez le plan de Babylone, chap. 7.

[87] Ici Labo se trouve écrit au lieu de Nabo, comme Labynet au lieu de Nabunet.

[88] Voyez Chronologie d’Hérodote, p. 70 et suivantes.

[89] Entre autres, l’une des portes de la ville portait le nom de cette reine. Voyez Rennel, Geog. System. of Herodotus, sect. XIV.

[90] Voyez liv. II, § XCIX et suiv., et liv. I, § I.

[91] La traduction française de Larcher porte: «Ce sont eux qui l’ont environnée de murailles et qui l’ont embellie par les temples qu’ils y ont élevés.» Cette périphrase dénature matériellement le texte: muros amplius ornaverunt et templa. Cette traduction est pleine d’altérations semblables, et l’on peut assurer qu’Hérodote est à traduire en français.

[92] Liv. I, pag. 66, édit. de Wesseling.

[93] Strabo, lib. XVI, pag. 737: «Ninive est située dans l’Atourie; l’Atourie ressemble au pays qui entoure Arbèles, dont elle est séparée par la rivière du Loup (le Lycus); Arbèles appartient à la Babylonie, qu’elle joint au-delà du Lycus; la plaine d’Atourie entoure Ninive.»

On voit que la frontière de la Babylonie, vers Ninive, était la rivière du Loup ou Lycus, située au-delà d’Arbèles relativement à cette Babylonie: or la distance du Lycus à Ninive n’est que d’environ 16 lieues communes de France. Et Ktésias dit qu’au premier combat, Sardanapale poussa les rebelles à 7 stades, qui font 477 toises, parce que son stade est celui de 833½ au degré, comme nous le verrons. Aux deux combats suivants, le roi chassa les rebelles jusqu’à la frontière de Babylonie, et le récit de l’historien montre qu’elle n’était pas loin.

Il est bon de remarquer ici que l’Atourie n’est autre chose que la prononciation chaldéenne du mot Ashourie (Assyria), le dialecte chaldéen changeant très-souvent le shin hébreu et arabe en tau. Aussi Casaubon, dans ses notes sur le premier paragraphe du livre XVI de Strabon, remarque-t-il que, selon le témoignage de Pline et d’Ammien, le pays où fut Ninive s’appela d’abord Assyrie, puis Adiabène; et que, selon Dion (in Trajano), l’Adiabène avait été appelée Atourie par les Barbares (les Chaldéens), qui avaient changé l’s en t (Assouria-Atouria[94]). Quant au mot Adiabène, Ammien-Marcellin veut lui donner une origine grecque qui est forcée; c’est le nom syrien et chaldéen de la rivière du Loup qui en ces dialectes se dit Diab et Ziab, Zab de la géographie moderne; et les Grecs, qui l’appelaient Lycus, ne firent que traduire le mot chaldéen. Il est probable qu’après la conquête d’Alexandre, toutes leurs instructions leur furent fournies par les astronomes et géographes babyloniens.

[94] La traduction chaldaïque d’Onkelo rend toujours assour par atour.

[95] Voyez Chronologie d’Hérodote; p. 103. Le traducteur a commis une erreur à cette même page 103, note 96, en évaluant le stade de Ktésias à 85 toises, tandis qu’il ne faut l’estimer qu’à 68 toises 5 pieds 2 pouces.

[96] Golfe Persique.

[97] Lib. II, pag. 84.

[98] Voyez l’article des rois homérites, tome IV, page 506 de la Chronologie d’Hérodote; et la Géographie de la Genèse, à la fin, Ire partie de nos Recherches.

[99] Lexicon de Urbibus.

[100] Il faut entendre Bélus, aucun ancien auteur n’ayant jamais parlé du sage Babylon.

[101] Vide Salmasium Exercit. Plinianæ, in Solin., p. 866. E. Saumaise veut qu’au lieu de deux mille ans, on lise mille deux ans; mais cette correction est sans appui, et elle a contre elle la leçon de Photius, qui a lu 1800 ans.

[102] Selon le calcul vulgaire; voyez Larcher. Chronologie. Selon nous 1015.

[103] Selon l’auteur du livre des Rois.

[104] Selon le texte grec, lequel, traduit authentiquement par l’ordre du roi Ptolomée, représente l’ancien original hébreu cité par Esdras, plus exactement que l’hébreu actuel, retouché sous les Asmonéens par le grand sanhédrin.

[105] Voyez les Tables de la Polyglotte de Walton, tom. I, p. 4 et suiv.

[106] D’ailleurs ajoutez les 10 ans qu’ils suppriment tous au règne d’Amon, fils de Josias, et vous avez 3196 ans, une seule année de différence.

[107] Voyage dans les mers de l’Inde, tome I, p. 320.

[108] Voyez Mém. de l’Acad. des Inscript., tome XXIV, p. 432.

[109] De Cœlo, lib. II, chap. 14.

[110] Liv. I.

[111] Mémoires de l’Académie des Inscriptions, tom. XXVIII, page 253.

[112] Geographical system of Herodotus, in-4°, London, 1800. Sect. XIV. Rennel nie même le stade de 51 toises, qu’il regarde comme chimérique.

[113] Voyez Traité des mesures, poids et monnaies des peuples anciens et modernes, par Paucton, traduit et publié en 1780, à Paris, in-4°.

[114] Métrologie in-4°, Paris, 1789.

[115] Il est fâcheux de voir le major Rennel traiter cette raison de conte apocryphe; on croirait qu’il n’a pas connu le caractère des anciens.

[116] Danville l’estime à 4,900 toises, et ne donne que 3,100 toises de côté moyen à la ville de Paris.

[117] Voyez Strabon, liv. XVI, p. 739.

[118] L’abbé de Beauchamp, dans son Mémoire sur les ruines de Babylone, observe que les Arabes qui retirent une quantité de briques et autres matériaux de construction dans la portion de Babylone située à l’est de l’Euphrate, n’en trouvent point dans la portion à l’ouest. Voyez le Journal des savants, décembre 1790.

[119] Sous le règne de Darius-Hystasp, les habitants de Babylone voulant se révolter, s’aperçurent qu’ils avaient peu de vivres, et parce qu’ils avaient chacun plusieurs femmes, ils en réservèrent chacun une et tuèrent les autres à titre de bouches inutiles. Après le siège, qui ne fut pas meurtrier, Darius, pour repeupler la ville comme auparavant, ordonna de reprendre des femmes, et le nombre fourni par les pays environnants fut de 50,000. Voyez Hérod., lib. III, § 152. Ceci ne donne pas l’idée d’une grande population; à la vérité Babylone était sur son déclin; mais c’était encore une grande ville.

[120] Pour estimer la population de Babylone, Rennel établit une comparaison avec la ville de Londres; et parce que Londres contient plus de 700,000 têtes sur un espace carré de 15 milles ½, et que ces 700,000 bouches consomment le produit de 6,600 milles carrés de bonnes terres, il prétend que Babylone, qui contenait 72 milles carrés (selon lui, et il se trompe d’un quart) aurait absorbé le produit de toute la Chaldée. Mais après avoir vu les villes et les peuples d’Asie, il est étonnant que Rennel ait établi une telle comparaison: d’abord parce que l’on peut assurer que 10 Anglais consomment autant que 50 Arabes; 2° parce que les villes asiatiques ont de vastes espaces vides que l’on ne voit point dans les villes anglaises, dont le principe architectural est d’être très-serrées. C’est ainsi que l’on nous disait, il y a 30 ans, que le Kaire contenait 700,000 âmes, ou tout au moins 400,000, parce qu’il égale Paris en surface; et lorsque l’armée française a voulu le vérifier, elle a trouvé assez juste le nombre de 250,000 qu’avait estimé le voyageur Volney. Voyez l’ouvrage de Rennel, sect. XIV.

[121] Selon Romé de Lisle, l’orgye vaut 5 pieds 1 pouce 7 lig. Voyez sa Métrologie.

[122] La coudée royale est évaluée 17 pouces 4 lignés, par Romé de Lisle.

[123] Hérod., liv. III, § CLII.

[124] Il y en a plusieurs: en prenant celui d’Ératosthènes, les 32 passent un peu 26 de nos pieds. Métrolog. pag. 1.

[125] in-4°, tome I, part. II, p. 54, lettre 17.

[126] Le plèthre vaut 14 toises I pied 6 lignes. Métrologie, page 6.

[127] Hérod., lib. I, § CLXXXI.

[128] C’est l’expression d’Ammien-Marcellin.

[129] Voyez le temple du Soleil à Palmyre, celui même de Jérusalem.

[130] Depuis des siècles que cette pyramide est écroulée et fouillée par les Arabes qui en retirent des briques, elle a dû perdre infiniment de sa hauteur, et cependant l’abbé de Beauchamp lui a encore trouvé 180 pieds d’élévation. Voyez Journal des savants, Décemb. 1790.

[131] Si les degrés croissaient régulièrement de l’équateur en allant au pôle, l’on pourrait déterminer à quelle latitude fut mesuré celui dont nous parlons; mais des opérations faites à diverses latitudes prouvent que ce progrès n’est pas régulier. D’ailleurs le même local, mesuré par des personnes et par des méthodes différentes, donne des résultats différents: c’est ainsi que la mesure ordonnée, près Paris par l’Académie des sciences, a différé de 67 toises en plus de la mesure ordonnée par l’Institut. Il serait néanmoins curieux de mesurer un degré terrestre par des moyens ordinaires, dans le pays de Babylone: les Arabes firent cette opération sous le kalifat d’El-Mâmoûn[132]. Malheureusement le vrai résultat de leur toisé est difficile à établir dans cette circonstance. Au reste c’est une chose digne d’attention que tous les stades anciens, le pythique, l’olympique, le nautique, l’égyptien, etc., soient également des parties aliquotes exactes d’une circonférence de la terre, mesurée d’après les principes et par les procédés que nous connaissons; et que tous ces stades donnent au degré terrestre une étendue qui ne varie que de quelques toises au-dessus de 57,000 toises, le stade pythique excepté. Selon Romé de Lisle, le stade d’Ératosthènes donne 57,166 toises; le stade nautique, 57,066; le stade olympique, idem; le stade phileterien, 50,070; le stade égyptien, 57,066; le stade pythique, 156,000 toises par degré.

[132] Voyez Notice des manuscrits orientaux, tom. I, pag. 51 et suiv.

[133] Ici vient se placer un passage de Cicéron qui, parlant des principes de l’art de deviner, dit (lib. I, cap. II, de Divinatione): «En remontant aux autorités les plus reculées, je trouve dès les premiers temps les Assyriens, qui, à raison de l’étendue et de la planimétrie des contrées qu’ils habitaient, découvrant de toutes parts un ciel sans obstacles, observèrent les mouvements des étoiles tant propres que respectifs, et, sur leurs aspects, fondèrent l’art des horoscopes, etc.».

Ces Assyriens de Cicéron ne peuvent être ceux de Ninive, dont le pays se trouve au pied du mont Taurus; ils doivent être ceux de la Babylonie, ainsi désignés par les Grecs dès avant Hérodote. Or, comme il est prouvé qu’avant Ninus ce pays fut le siège d’un état policé et d’une population arabe nombreuse et civilisée comme l’Égypte, il s’ensuit que c’est à ce peuple qu’il faut appliquer ces mots de Cicéron: «Principio Assyrii, ut ab ultimis auctoritatem repetam, propter planitiem magnitudinemque regionum quas incolebant, cum cœlum ex omni parte patens et apertum intuerentur (il eût dû ajouter perlucidum), trajectiones motusque stellarum observaverunt.»

[134] Ces fuyes sauvages sont encore aujourd’hui un cas fréquent en Syrie et en Palestine; les pigeons y sont par milliers.

[135] Liv. XXXV, chap. 10, p. 224 de l’Histoire naturelle de Pline, traduction de Poinsinet.

[136] Oda en turc, chambre.

[137] Colombe et pigeon se dit ïounah, qui n’a rien d’analogue. Mais on nous dit que les troupes babyloniennes avaient pour enseigne une colombe, ce qui explique l’expression de Jérémie et du psaume Exurgat, fuyez la colère de la colombe. Ces enseignes ayant été instituées par Sémiramis, peut-être le peuple l’a-t-il désignée sous cet emblème.

[138] Voyez le texte ci-devant, p. 116.

[139] Voyez Mémoires de Beauchamp, Journal des savants, décembre 1790.

[140] Strab., lib. XVI.

[141] Elle ne dit rien de la frontière d’ouest, la Méditerranée; et ce silence est contre Ktésias en faveur d’Hérodote. Sémiramis n’eût pas omis un pays aussi remarquable que la Syrie, sa patrie: elle a dû, par amour-propre, omettre une frontière aussi bornée que celle de l’Euphrate.

[142] Asiatick Researches, tome IV, Dissert. de Wilford sur Sémiramis.

[143] Notre époque de Sémiramis trouve un appui singulier dans un passage de Porphyre, que cite Eusèbe, Prœp. evang., lib. I, pag. 30. Selon Porphyre, «l’historien phénicien Sanchoniaton avait fleuri avant la guerre de Troie, dans un siècle rapproché de Moïse, ainsi que l’on pouvait s’en convaincre par les Annales des rois phéniciens: et il avait été contemporain de Sémiramis, que l’on place très-peu de temps avant la guerre (ou prise) de Troie, ou même parallèlement.»

Sur ce texte nous remarquons que la plupart des écrivains grecs placent cette prise l’an 1184 avant notre ère: dans nos calculs le règne de Sémiramis a eu lieu depuis 1195 jusqu’en 1180: on voit que le synchronisme est complet, et il est d’autant plus concluant, que Porphyre nous le donne comme le résultat des 3 chronologies assyrienne, phénicienne et grecque, comparées entre elles. Les interpolations de Ktésias se trouvent ici jugées et rejetées.

Ce même fragment de Porphyre donne lieu à une autre combinaison singulière: cet écrivain dit «que Sanchoniaton, pour mieux s’assurer de la vérité des faits, consulta de très-anciens monuments ammonites, et un certain Ierombal juif, prêtre du dieu Ieou.»

En parcourant les livres juifs, nous trouvons l’un des juges spécialement désigné par le surnom de Ierobaal (ennemi de Baal); ce juge est Gédéon, qui, à titre de prophète envoyé de Dieu, mérite aussi le nom de prêtre: Gédéon nous serait donc indiqué ici comme ayant gouverné jusque vers l’an 1190 et au-dessus: sa fin aurait précédé de 50 à 60 ans l’avènement de Héli en 1131. La liste informe que nous avons critiquée à l’article des Juges (première partie des Recherches nouvelles), en présente beaucoup plus, comme on le voit ici.

Gédéon-Ierobaal meurt vers 1190. 
Abimeleck règne3 ans.
Thola. 
Iaïr gouverne22
Total25ans.
Servitude sous les Ammonites et les Philistins,18 ans.
Jephté6 ans.
Abesan7
Ahîalon10
Abdon8
Total31
Servitude sous les Philistins40ans.
Samson20
Héli, juge en l’an 1131. 

Écartons le fabuleux Samson; admettons, avec plusieurs chronologistes, que les 40 ans de servitude sous les Philistins, ont été parallèles aux 40 ans de Héli: déjà nous n’aurons que 28 à 30 ans depuis ce grand-prêtre, en 1131, jusqu’à Jephté, qui aura géré vers 1166. D’autre part, entre Jephté et Gédéon, Josèphe n’admet point Thola; la servitude sous les Ammonites et les Philistins a pu n’affecter que quelques tribus, tandis que Iaïr gouvernait les autres. Il ne resterait donc que 25 ans entre Jephté et Gédéon, qui serait mort vers 1190; et comme les indications de Porphyre ne sont pas précises, Gédéon peut être reculé jusque vers 1200. Ce ne sont là que des hypothèses, dira-t-on; mais l’autorité de Porphyre, qui, de l’aveu même de ses ennemis, fut un savant écrivain, est faite pour balancer ici celle d’une compilation indigeste, surtout lorsque Porphyre s’appuie de monuments positifs, réguliers, dont les expressions s’accordent avec les raisonnements que nous avons formés sur d’autres bases et par d’autres moyens.

[144] Tatien, pag. 243.

[145] Eusèbe, pag. 13.

[146] Atossa quæ est Sémiramis.

[147] Clément d’Alex. Strom., lib. III, pag. 185.

[148] Athénée cite deux exemples de semblable confusion de noms par des historiens de son temps: l’un disant que Ninive fut prise par Kyrus, au lieu de Kyaxar; l’autre que l’on voyait à Ninive le tombeau de Ninus, au lieu de Ninyas. Athénée, en faisant lui-même ces remarques, nous montre que ces cas ont été assez fréquents.

[149] Il semble aussi que cette Sémiramis doit être celle qu’Hérodote a eu en vue par suite de ces confusions.

[150] Voyez Ktésias en Diodore, lib. II.

[151] Ktésias et Moïse de Chorène.

[152] Lib. I, § CLXXVIII.

[153] Norma, regula.

[154] Josèph. contr. Appion., lib. I, § XIX.

[155] Reg. lib. II, cap. 23, v. 29, etc. 24, v. 7.

[156] Ce mot persan satrape reçoit une explication instructive et curieuse de l’ancienne langue de l’Inde, le sanscrit, qui fut très-analogue à celle des Perses de Kyrus. En le décomposant, on y trouve deux mots qui signifient maître du dais ou parasol (ishattra-pah ou pad); ce qui nous apprend que jadis en Perse, comme aujourd’hui dans l’Inde et à la Chine, l’attribut honorifique des gouverneurs des provinces était de se faire porter le parasol, de rendre leurs sentences et décisions sous le parasol. Aussi lorsqu’en ces derniers temps nous avons eu à Paris des envoyés du shah de Perse, eux et leurs gens ont-ils été scandalisés de voir le parasol dans toutes les mains indistinctement. Notre industrie, pour rendre ce meuble plus commode, a su le réduire à une seule tige ou bâton; mais dans l’origine, il était monté sur deux et même sur quatre, et il était le dais dont les prêtres et les rois ont conservé le très-antique usage oriental, et dont notre climat nous a fait oublier le motif et l’intention.

[157] Les Paralipamènes, liv. II, chap. 33, v. II, semblent faire exception, lorsqu’ils disent que le roi Manassé fut emmené captif à Babylone par le roi des Assyriens. Mais il ne faut pas oublier que cette tardive chronique n’a pu être rédigée avant le temps des Asmonéens, et qu’à cette époque les écrivains juifs empruntaient déjà les idées et les expressions des Grecs, qui appelaient Assyriens les peuples de la Babylonie, en sorte que cet exemple même devient l’un des indices de la posthumité des Paralipomènes: ce livre, au chap. 3, vers. 17 à 24, dénombre sept générations depuis le retour de Babylone; et cela seul, à 25 ans la génération, conduit jusqu’à l’an 363, c’est-à-dire 33 ans avant Alexandre.

[158] Comme il arrive assez souvent dans l’Inde ou dans la Turquie à des princes tributaires et à des pachas.

[159] Voyez Chronologie d’Hérodote, pag. 481, note [161].

[160] Flav. Joseph., Antiq. judaic., lib. IX, cap. 14, pag. 506.

[161] Nous ne combattons point ici une opinion singulière de Michaelis, qui, dans son livre de Geographiâ Hebrœorum exterâ, saisit une phrase de Strabon pour en induire qu’une peuplade sauvage et barbare, appelée jadis Chalybes, et plus récemment Chaldies, était venue des bords de la mer Noire conquérir et maîtriser Babylone, comme les Turkmans ont maîtrisé Bagdad et l’empire arabe. Pour soutenir cette hypothèse, Michaelis veut que les noms des rois babyloniens soient des noms russes; par conséquent il suppose que les Chalybes parlèrent un dialecte slave, quoique les meilleurs antiquaires ne fassent remonter l’origine des Slaves qu’aux premiers siècles de notre ère, où ces peuples émigrèrent, à ce qu’il paraît, des frontières de l’Indostan. D’autre part, outre que les étymologies qu’il allègue d’après Forster, sont forcées et imaginaires, on peut lui objecter que les noms de Nabu-kadnasar, Balthasar, etc., reçoivent une explication plus raisonnable de l’idiome arabe et chaldéen. Quant à la phrase de Strabon, lib. XII, p. 549, nous remarquons d’abord avec ce géographe, qu’Homère, en citant le nom de Chalybes, paraît avoir ignoré celui de Chaldœi, et nous en inférons que ce dernier ne se serait introduit que depuis ce poète, qui a écrit vers l’an 800 avant notre ère, c’est-à-dire quelques années avant Phul, roi de Ninive. Or tous les anciens attestent que les Chaldéens ont existé à Babylone bien des siècles avant cette date, et ont existé comme caste sacerdotale et non militaire. Nous observons de plus que, peu après le temps d’Homère, deux rois de Ninive, successeurs de Phul, exécutèrent de nombreuses déportations de peuples, et que, de même qu’ils transplantèrent des familles euthéennes à Samarie, ils purent déporter des familles chaldéennes chez les Chalybes, voisins des Sàpires, cités par Sennachérib pour être l’un des peuples récemment subjugués par ses pères. D’ailleurs Strabon, au même endroit, nomme quatre peuples à qui un changement semblable de nom était arrivé; les Sanni, jadis Macrones; les Apaïtœ, jadis Kerkitœ; et d’autres jadis appelés Byzères: n’est-il pas plus raisonnable d’attribuer ces changements aux historiens qui auront employé d’autres idiomes que les anciens; de penser même que Darius a pu en être l’auteur dans le registre neuf et régulier qu’il fit composer pour l’empire perse. Toujours est-il vrai que Strabon peint les Chaldœi Chalybes comme des sauvages divisés entre eux, tous barbares, insociables, vivant de pèche, de chasse et de gland, et il n’est pas probable que de telles hordes, peu nombreuses, aient fait une conquête aussi difficile que celle de Babylone, en dépit des rois de Ninive.

[162] Voyez Procli Sphæra, in-4°, à la fin.

[163] Syncelli Chronographia, in-fol.

[164] Doctrina temporum, tom. II, pag. 125, année 1627.

[165] Voyez Rationarium temporum, à la fin. Petau ne cite pas le numéro du manuscrit; mais c’est celui de la bibliothèque impériale, coté 2497; un autre, coté 2494, pag. 126, appuie celui-là.

[166] in-8°, 1684. Appendice aux Dissertations sur saint Cyprien.

[167] Joseph, cont. Appion., lib. I, § XIX.

[168] Le Syncelle cite Bérose, mais il est très-douteux qu’il ait eu ce livre en main; car il n’en cite pas un passage original qui ne se trouve ailleurs.

[169] Voyez ci-devant, note de la page 123.

[170] Fréret et les missionnaires ont remarqué que le même système existe dans la chronologie des Chinois, qui supprime les noms des rois lorsqu’ils ont régné moins d’une année.

[171] Voyez Moïse de Chorène, chap. 13, pag. 40.

[172] Apud Hebrœos liber Judith inter apocrypha legitur..... Hieronymi opéra, tom. 1, pag. 1170, in-fol., 1693.

Le savant Bernard de Montfaucon a voulu prouver l’authenticité du livre et du fait; mais sa dissertation, composée dans sa jeunesse, ne s’appuie que sur des anachronismes, ou sur des hypothèses, et ne sauve ni les contradictions palpables, ni l’ignorance évidente de l’anonyme, tant en géographie qu’en chronologie. Le lecteur peut lui-même en juger par ce précis de Judith que nous lui soumettons.

[173]

TEXTE DE JUDITH.

Version latine ou vulgate.

Arphaxad, roi des Mèdes,
avait subjugué beaucoup de
peuples, et il avait bâti une
grande ville qu’il nomma Ecbatan;
et l’an 12 de son règne,
Nabukodonosor, roi des Assyriens,
qui régnait dans Ninive,
combattit Arphaxad, et il le
vainquit dans la grande plaine
de Ragau, près l’Euphrate et
le Tigre..... Et l’an 13 de son
règne, Nabukodonosor envoya
Holophernus..... Eliakim était
alors grand-prêtre à Jérusalem,
etc.

Version grecque.

L’an 12 de Nabukodonosor
qui régna sur les Assyriens
dans Ninive; au temps d’Arphaxad
qui régna sur les Mèdes
dans Egbatanes qu’il avait bâtie:
en ce temps-là, le roi Nabukodonosor
fit la guerre au
roi Arphaxad..... Et l’an 17,
Nabukodonosor combattit Arphaxad,
le défit dans les montagnes
de Ragau, le perça de
traits, et l’extermina jusqu’à
ce jour; et l’an 18, Nabukodonosor
envoya Holophernus
contre les enfants d’Israël qui
revenaient de captivité. Ioakim
était grand-prêtre à Jérusalem,
etc.

Arphaxad, roi à Ecbatanes, périssant dans une guerre contre les Assyriens, ne peut être que Phraortès qui périt dans son expédition contre les Assyriens de Ninive, comme nous l’a dit Hérodote. Mais Ecbatanes fut bâtie par Deïokès et non par son fils Phraortès. Ce roi mède périt l’an 636: à cette époque, Josias, âgé de 11 ans, était dans l’an 3e de son règne, ou plutôt de la régence du grand-prètre Helqiah..... Les Juifs revenaient de captivité..... De quelle captivité? Il y avait déjà 16 ans que Manassès était mort. Pourquoi le nom de Helqiah est-il altéré et différent dans les deux versions? La plus ancienne, qui est le grec, donne 6 ans de durée à la guerre; la version vulgate fait périr Arphaxad dans la même année, l’an 12 de Nabukodonosor..... Il est bien vrai que l’an 636 se trouve être l’an 11 de Kynil-Adan; mais alors l’une des versions s’est permis d’altérer le texte. Quel fut ce texte original? on l’ignore. L’hébreu qui a servi de modèle au latin, est mutilé: il a été fait sur le grec qu’il a abrégé et tronqué, comme font tous les extraits. Le grec est d’accord avec la version syriaque, très-ancienne aussi; mais ni l’une ni l’autre ne sont l’original qui a péri. Le latin cadre mieux avec la chronologie d’Hérodote, sur laquelle il a été calculé ou corrigé. Mais Hérodote dit que les Ninivites étaient indépendants, qu’ils étaient délaissés de tous les autres Assyriens; et l’histoire de Parsodas en Ktésias nous montre Kynil-Adan-Nanibrus, vassal d’Artæus-Kyaxarès.

Dira-t-on que ce Nabukodonosor qui régna dans Ninive, fut un roi indigène à nous inconnu? En effet, l’auteur de Judith n’exprime pas qu’il fût roi de Babylone. Mais alors où est son garant? et lorsque ensuite il ajoute que Judith vécut jusqu’à l’âge de 105 ans (plus de 70 ans après cette guerre); qu’Israël ne fut plus troublé de son vivant ni long-temps après (dès 609, Josias fut tué et le pays conquis par Nékos); et lorsque dans le cantique de Judith, il dit le Perse a frémi de son audace, le Mède a été troublé de sa force; tous ces anachronismes ne décèlent-ils pas clairement la posthumité et l’ignorance de l’auteur? D’ailleurs sa géographie est un renversement manifeste, lorsque, traçant la marche d’Holopherne, il le fait partir de Ninive, le conduit en Cilicie jusqu’au mont Angê, ou plutôt Argœus: puis de Cilicie lui fait passer l’Euphrate pour l’établir en Mésopotamie, et y ruiner toutes les villes fortes qui y étaient, depuis le torrent de Mambré (qui est en Palestine) jusqu’à la mer Méditerranée. En voyant une faute si grossière ajoutée à tant d’autres invraisemblances, on se range à l’avis de ceux qui dans le livre intitulé Judith, voient un roman écrit au temps des Machabées, pour exciter le patriotisme juif contre la tyrannie des rois grecs. Il est possible que dans d’autres guerres, il y ait eu quelque anecdote semblable, et que quelque captive juive enlevée par un chef de troupe, l’ait tué, comme on le dit de Judith; mais les détails de ce livre sont tels, qu’il n’a pu être composé que par la femme même qui en fut le témoin et le héros (hypothèse absurde), ou par l’écrivain dramatique qui les puisa dans son imagination. Au reste, de tous les apocryphes juifs.... c’est le roman le mieux écrit et le plus intéressant.

[174] Abrégé d’astronomie théorique et pratique, par M. Delambre, p. 335.

[175] Et cela d’après Bérose, puisque le Syncelle remarque, p. 16, que Polyhistor copie ou suit habituellement Bérose.

[176] Nabo-kol-asar s’explique bien, prophète tout victorieux, ou vainqueur de tout. Dans Nabo-kadn-asar, le mot kadn doit être le syriaque gad, signifiant la fortune. Aussi les Arabes ont-ils rendu ce mot par bakt-nasar, vainqueur fortuné. Kadn pourrait être aussi le mot arabe gadd-an, multum.

[177] Jérém. chap. 25, v. I; chap. 36, v. i, et chap. 46.

[178] Hérod., lib. II, nos 158 et 159.

[179] Le livre de Jérémie, chap. 46, écrit aussi Magdoul; mais celui des Rois est plus correct lorsqu’il écrit Magdou ou Mageddo, attendu qu’il est contre toute vraisemblance que Josias soit allé combattre à Magdol qui est près de Peluse en Égypte; tandis qu’il est naturel qu’il se soit opposé à Nékos, près de Mageddo, ville de Palestine, d’où il fut ramené mourant à Jérusalem.

[180] En la 4e de Ihouaqim, 1re de Nabukodonosor, Jérémie, chap. 46.

[181] Joseph., cont. App., lib. I, § XIX.

[182] Reg. II, chap. 24, v. 5.

[183] Ces déprédations datent de 601, qui est la 7e année de Ihouaqim. Josèphe est donc en erreur palpable, lorsqu’il dit qu’en l’an 8 de ce prince (l’an 600), Nabukodonosor vint avec une grande armée lui imposer tribut. Josèphe a mal à propos fait partir de là les 3 ans de ce tribut.

[184] Prépar. Évang. d’Eus., liv. IX, chap. 39.

[185] Voyez Desvignolles, tom. II, chap. I du liv. IV.

[186] Josèph., contr. App., lib. I, § xxi.

[187] Ibid. § XVII.

[188] Voyez Desvignolles, liv. IV, chap. I.

[189] Voyez Hérod., lib. II, chap. 44.

[190] Just., liv. XVIII, chapitre 3. Il attribue aux Philistins d’Ascalon la prise de Sidon, qui occasiona la fondation de Tyr; et la plus grande puissance des Philistins fut au temps des juges.

[191] Josué, chap. 9, v. 27. «Et Josué accorda aux Gabaonites d’être les coupeurs de bois et les porteurs d’eau habituels à l’Autel-de-Dieu, jusqu’à ce jour..... Ibid., chap. 6, v. 25: Et les descendants de la courtisane Rahab ont vécu au milieu du peuple (d’Israël) jusqu’à ce jour...» On trouve jusqu’à 10 faits cités avec cette expression jusqu’à ce jour, qui désigne une durée déjà prolongée depuis l’origine. Les Gabaonites paraissent avoir joui jusqu’à Salomon de leur privilège, qui ne fut troublé que par Saül. Ainsi la rédaction du livre de Josué prend une grande latitude.

[192] Si l’on voulait en croire les Juifs, ces guerres opiniâtres et meurtrières que leur firent pendant un siècle et demi les rois de Ninive et de Babylone n’avaient d’autre motif que la colère du dieu d’Abraham contre le culte des idoles pratiqué par sa race. Mais pour peu que l’on réfléchisse sur l’état politique et civil de ces temps reculés, il est facile de voir que la richesse territoriale et commerciale des Juifs et des Phéniciens fut le véritable motif des guerres que leur firent les rois de l’Euphrate et du Tigre, jaloux d’ailleurs du commerce que les Tyriens et les Palestins faisaient par la mer Rouge dans le golfe Persique, où ils causaient une dérivation des richesses, qui sans cela seraient remontées à Babylone et à Ninive.

[193] Hérodote, lib. II, depuis le n° 158 jusqu’au 169e.

[194] Voyez Jérémie, chap. 42, 43, 44. Le chap. 52, v. 30, indique cette fuite l’an 22 de Nabukodonosor (l’an 583). L’année suivante (582), son général Nabusardan vint faire un enlèvement de Juifs pour châtiment.

[195] Voyez Larcher, Kanon chronologique, année 750, p. 670.

[196] Strab. liv. XV, p. 687; Josèph., contr. App., liv. I, § XX; Eusèbe, Prœp. evang., lib. IX.

[197] Eber, peuple ou pays d’au-delà le désert ou la mer. Hybernia, l’Irlande a la même origine. Il est assez singulier que les mots germanique et anglais uber et over aient le même sens.

[198] Sall. Bell. jugurth, chap. 18.

[199] Voyez Catalogo de las lenguas, tratado 3°, sect. 1, chap. 4, art. 1°, n° 567, par Hervaz, qui, dans tout son ouvrage, fait un étrange usage d’une vaste érudition et de la riche collection des vocabulaires qu’il a eus en main.

[200] Reg., liv. II, chap. dern., v. 27.

[201] Ce même fait est répété mot pour mot dans le dernier chapitre de Jérémie, dont la fin est littéralement la même que celle du dernier chapitre des Rois..... Mais est-il naturel, est-il croyable que Jérémie, qui commença dès l’an 626 un rôle politique et religieux comportant un âge de 25 ans au moins; que Jérémie, né vers l’an 651, ait encore écrit en 561, à l’âge de 90 ans? N’est-il pas évident que de très-anciens copistes se sont permis d’ajouter ces versets, et même une partie de ce chapitre? et alors où est pour nous la preuve que les deux précédents, les 50 et 51e, n’ont pas été ajoutés, quand leur contenu, plein d’allusions à la prise de Babylone par Kyrus, est bien autrement inconciliable avec la vie de Jérémie? où sont nos garants de l’autographie des manuscrits de Jérémie?

[202] Berosus in Joseph. contr. App., lib. I, § XX.

[203] Dans un fragment cité par Eusèbe (Prœp. evang., lib. IX, cap. 41), Mégasthènes offre les mêmes faits; mais les noms sont très-altérés.

[204] Hérod., lib. I, § CXCI, et liv. III, § CL et suiv.

[205] Diog. Laert., Vita Platonis, tom. I, liv. III, pag. 185; et notes de Ménage, tom. II, pag. 152, n° 34. Voyez aussi Dacier, Vie de Platon, tom. I, p. 107 à III.

[206] Athénée, liv. XI.

[207] Aulugel. Noctes atticæ, lib. XIV, chap. 3.

[208] Cicero ad Quintum fratrem, epistola Iª. Cyrus ille a Xenophonte, non ad historiœ fidem scriptus, sed ad effigiem justi imperii.

[209] Voyez sa dissertation, Mémoires de l’Académie des inscript., tome III, pag. 58.

[210] Pétau fait exception; Fréret a varié.

[211] Daniel, chap. I.

[212] Daniel, chap. I, v. dernier.

[213] Le songe d’Astyag, dans Hérodote, offre les mêmes circonstances.

[214] A dater de Kyrus (Smerdis est omis).

[215] Asiatick Researches, tom. VIII, Mém. n° 6.

[216] Hieronym., Comment. in Daniel, tome III, page 1071.

[217] 170 ans avant notre ère.

[218] Entre autres le mot symphonie. Voyez, à ce sujet, Michaelis, Dissertation sur le style du livre de Daniel.

[219] On peut remarquer que tous les apocryphes juifs sont postérieurs au siècle d’Alexandre, et qu’ils ont dû leur origine à la connaissance imparfaite que les Juifs prirent de la littérature grecque, à une époque où le bon goût fut altéré par le malheur des guerres.

[220] Lib. I, fin du § CXCI, et § CLXXXVII.

[221] Herod., lib III, in fine.

[222] Josèphe, Antiq. jud., lib., IX, chap. 6.

[223] Voyez Petau, Uranolog., p. 312 et 313.

[224] Sancti Hieronym., Comment. in Daniel, tome III, pag. 1110.

[225] Ce livre, comme celui de Suzanne, a été classé au rang des apocryphes dès le temps de saint Jérôme. Quant à Daniel, nous ajouterons la remarque qu’entre le style et les images de plusieurs de ses chapitres et de ceux de l’Apocalypse, il y a une analogie qui indique, 1° un rapprochement dans le temps de composition; 2° une identité de source religieuse et mythologique, qui, pour ces deux livres, est la théologie persane et mithriaque.

[226] Eusèbe, Prépar. évang., liv. IX.

[227] Voyez son livre intitulé Canon ægyptiacus, l’un des plus érudits, mais aussi l’un des plus mal fabriqués de l’école moderne: tout y est pétition de principes, jugement sans discussion, décision sans preuves, rapprochement sans analogie, et digression sans motifs.

[228] On ne voit pas sans quelque surprise le nom de ce nouveau roi cité par Hérodote en son second livre, § CXI..... Ce n’est pas que cet historien, alors âgé de 71 ans, n’ait pu le connaître; mais outre que le passage cité a l’air d’une note rapportée, il porte une erreur chronologique incompatible avec les idées de l’auteur, en ce qu’il suppose un laps de 700 années entre le règne d’Amyrtée et celui d’Anysis, que précéda l’Éthiopien Sabako. Or, nous verrons que, dans le plan d’Hérodote, Sabako n’a pu précéder l’an 750, ou tout au plus l’an 780 avant N. E., et de là au règne d’Amyrtée (en 413) il n’y a que trois siècles et demi. Aussi les savants critiques regardent-ils comme interpolé ce passage qui d’abord n’était point dans les manuscrits au § CXL. Il a plu à Larcher d’altérer encore ce texte et de substituer de son chef le nombre 500 à celui de 700 que portent les manuscrits.

[229] Hérodote, Strabon, Pline, etc., nous apprennent que faute de bois, les naturels n’avaient pour embarcations que des pirogues ou de palmier ou de roseaux tressés recouvertes de peaux goudronnées.

[230] Hist. natur., lib. VI, pag. 343, Hardouin.

[231] Strabo, lib. XVII, p. 790, Casaubon.

[232] Voyez tome IV, p. 468.

[233] Diod. Sicul. lib. I.

[234] Le son du th grec est sifflant comme l’s.

[235] Diodore semble indiquer cette durée pour celle d’Europe seulement. Celle d’Éthiopie n’a pu durer 3 ans.

[236] Strabo, lib. XIV, p. 686.

[237] Cedreni hist. compendium, p. 20.

[238] Lib. XXXIII.

[239] Argonauticon, lib. V.

................................. Ut prima Sesostris
Intulerit rex bella Getis, ut clade suorum
Territus hos Thebas patriumque reducat ad amuem,
Phasidis bos imponat agris Colchosque vocari
Jubeat.................

[240] Strabo, lib. I, p. 38. Aristote, Meteorol., lib. I, cap. 14, pag. 548. Pline, lib. VI, cap. 29.

[241] Le sens étant continu ici, l’on doit conclure que ce fut en la même ville qu’il éleva ces obélisques, les mêmes que Germanicus y trouva, comme nous le verrons.

[242] Les journaux du temps auront bien loué ce trait d’humanité: nous qui calculons que les prisonniers de Sésostris furent le prix du sang et des trésors de l’Égypte, nous pensons que ces travaux coûtèrent à la nation vingt fois, plus que s’ils eussent été faits directement par ses mains, sous un régime de paix. De tout temps l’hypocrisie et la fausse logique ont été l’apanage de la tyrannie.

[243] Voyez le tableau de la Chronologie d’Hérodote, à la fin de ce volume.

[244] Diodor., lib. I, p. 72.

[245] Tacite, Annal., lib. VI, § XXVIII, parlant de la durée des périodes dont la fin amenait l’apparition du Phénix (oiseau fabuleux), dit: «L’opinion varie sur le nombre des années: celui de 500 ans est le plus répandu; celui de 1,461 est affirmé par quelques auteurs qui disent que les Phénix ont paru d’abord sous Sésostris (quelques manuscrits lisent Sesosis), puis au temps d’Amasis; enfin sous le troisième Ptolomée (d’Égypte). Mais l’antiquité est ténébreuse: entre ce Ptolomée (Évergète) et Tibère, il y a eu un peu moins de 250 ans; d’où l’on conclut que ces oiseaux sont une fable.»

Nous ajoutons qu’entre Amasis en 570 et Ptolomée en 247, il y a 323 ans, entre Amasis et Mœris 780; ainsi tout est discordant.

Le traducteur d’Hérodote s’est cru plus heureux et mieux instruit, lorsque d’un passage inédit de Théon il a conclu que Sésostris avait commencé de régner juste en 1365. Nous avons consulté sur ce même passage MM. Peyrard et Halma, savants hellénistes et géomètres, à qui nous devons la traduction d’Euclide et de Ptolomée: leur réponse par écrit nous assure que le texte de Théon diffère matériellement du sens que lui donne Larcher. Théon dit: «Si nous voulons trouver le lever de la canicule l’an 100e de Dioclétien, prenons les 1,605 années accumulées depuis Ménophrès (roi égyptien) jusqu’à la fin d’Auguste; ajoutons-leur les 100 ans écoulés depuis le commencement de Dioclétien, et nous aurons 1,705 ans.»

Tout ce qu’on peut voir ici est que sous Ménophrès, roi égyptien, il y eut une observation précise du lever en question, qui servit de base aux calculs, et que ce Ménophrès vécut 1,605 ans avant la mort d’Auguste. Larcher veut que la fin d’Auguste soit la fin de son ère: il place de son autorité la fin de cette ère à l’an 328 de J.-C.; il dit qu’en ajoutant ce nombre à celui de 1,605, cela donne l’an 1323 avant J.-C., 33e année de Sésostris. Il nous est impossible de voir comment cela se fait. De plus, il prétend que Mên-Ophrès signifie un Pharaon, qui ne peut être que Sésostris, et il ajoute que mên est une particule ajoutée par les Grecs, euphoniœ gratiâ. (Voyez Traduct. d’Hérodote, tome II, seconde édition, page 556.) Nous avouons que tout cela est au-dessus de notre portée.

[246] L’érudit Larcher prétend avoir prouvé de fait et de droit, que chez les anciens Grecs on ne se mariait qu’à 33 ans. Si le lecteur prend la peine de lire notre note à la fin de ce volume, il se convaincra que jamais on n’a plus abusé de la permission de citer.

[247] Voyez Fl. Josèphe contr. Appion., lib. I, § XIV; et le Syncelle, pag. 40, 52, 53, etc.

[248] L’examen minutieux de ces altérations ne mènerait à rien: il nous suffit d’observer que jusque dans les additions énoncées par le compilateur, son total ne cadre point avec les sommes partielles qu’il donne. Par exemple, les règnes de la 18e dynastie rendent 259, et le Syncelle accuse 263: Ceux de la 1re, 263, le Syncelle, 253. La 5e, 218, le Syncelle, 248, etc. En plusieurs dynasties il y a, tantôt des omissions de règne, tantôt des lacunes de noms; dans une occasion, à la dynastie 18, le Syncelle nous avertit qu’Africanus voyant que ses calculs n’amenaient pas Moïse au temps du roi Amosis (comme l’exigeait l’opinion dominante), il a supprimé 110 ans à un patriarche, pour opérer le synchronisme requis.

[249] § XXVI, contr. Appion, lib. I.

[250] Contr. Appion, lib. I, § XXVI.

[251] Hist. nat. lib. VI, p. 343 édit. de Hardouin.

[252] Eusèbe, qui suit cet auteur, compte 2024; et Larcher, 2107.

[253] Nous ne parlons point de la liste d’Eusèbe, parce qu’il ne paraît pas que cet auteur ait connu Manéthon autrement que par l’entremise d’Africanus.

[254] Cedren. histor. compendium, pag. 20.

[255] Voyez les passages d’Esdras cités en notre Ier volume des Recherches sur l’histoire ancienne, p. 441, et en celui-ci, page 134.

[256] Syncelle, pages 52, 53.

[257] Selon quelques auteurs, tels que Pline, Diodore, l’Égypte aurait eu jusqu’à 10,000,000 d’habitants; mais c’est beaucoup, à moins d’y joindre des dépendances au-delà des cataractes et dans les oasis.

[258] Athoris dans l’Eusèbe du Syncelle, Acherre I dans Africanus: la lettre égyptienne a pu embarrasser les Grecs qui n’auront pas eu son identique.

[259] Il est bien possible aussi que le commerce d’Ophir, qui fleurit vers cette époque, y ait contribué.

[260] Quelques savants modernes veulent trouver ici la fondation de Tanis, et ils s’appuient d’un passage du 72e psaume, qui désigne cette ville comme le centre d’habitation des Hébreux; mais ce psaume 72 n’est point une autorité suffisante, attendu qu’il est l’ouvrage du lévite Saphan, après la captivité de Babylone: cela indique plutôt comme déjà existante, cette confusion des Hébreux avec les Pasteurs, que nous retrouvons dans la version des docteurs juifs, comme dans Josèphe.

[261] Shât signifie en copte comme en arabe canal, une rivière.

[262] Josèphe, lib. I, contre Appion, § XXVI.

[263] Exod., chap. 12.

[264] Recherches nouvelles, tome I, pag. 163 et suivantes.

[265] Voyez Recherches nouvelles, etc. tome I, chap. 3.

[266] Ici se présente un rapprochement singulier: Eusèbe, en son Chronicon (par Scaliger) dit en une année (qui correspond à l’an 1575 avant J.-C.) «que des Éthiopiens venus du fleuve Indus, campèrent et s’établirent près de l’Égypte». «Les Juifs, de leur propre aveu, étant de race chaldéenne (branche des Arabes noirs), il s’ensuit qu’ils sont de vrais Éthiopiens. Quant au fleuve Indus ou Noir, ce nom a été donné à plusieurs fleuves: en outre, Mégasthènes, parlant des Juifs, dit qu’ils furent une tribu ou secte indienne appelée Kalani, et que leur théologie se rapproche beaucoup de celle des Indiens. Devrait-on lire Kaldœi au lieu de Kalani? Josèphe n’en fait pas la remarque. En résultat, ceci nous indique toujours une tribu d’Arabes Éthiopiens.

[267] Eusèbe, Prœp. evang., lib. IX.

[268] Recherches nouvelles, tome I, p. 278.

[269] Hécatée, ancien auteur, nous donne encore une autre version, en disant «que beaucoup d’Égyptiens rapportent à Dieu même l’origine du peuple juif, en ce qu’alors il y avait en Égypte plusieurs races d’étrangers qui chacune observaient des rites particuliers et divers de sacrifices, et comme il arriva que plusieurs Égyptiens quittèrent le culte national, le gouvernement crut nécessaire d’éloigner ces étrangers: les premiers et les plus importants allèrent en Grèce sous la conduite de Dareau et de Cadmus; les autres allèrent en Judée».

[270] Tacite dit que ce fut à l’occasion d’une contagion (tabe ortâ), et sur l’ordre d’un oracle: il ajoute que ce fut sous le roi Bocchoris; mais le seul de ce nom que présentent les listes avant Sabako, ne peut convenir, et ceci indique que Tacite a consulté d’autres auteurs que Manéthon.

[271] Lib. I, page 18, édition de Wesseling.

[272] Voyez page 52 et suivantes.

[273] Diodore prouve qu’il a puisé à de bonnes sources, quand il dit que selon plusieurs historiens, les prétendues 100 portes n’ont été que de grands vestibules de temples ou de palais. C’est précisément l’équivoque du mot arabe bâb, porte et vestibule, désignant figurativement un palais. Tout son récit sur Thèbes est du plus grand intérêt, à suivre sur les plans de cette ville par les savants français.

[274] Sésos-tris paraît se composer de Sésoos, qui ne diffère point de Sethos prononce à la grecque.

[275] Diodore, édition de Wesseling, lib. I, p. 79.

[276] Diodore, pag. 78, n° 68.

[277] Diodore, lib. I, page 76, n° 66.

[278] Ibid., édit. de Wesseling, p. 72, 73, 74.

[279] Ce doit être lui dont le père Gnephactus maudit la mémoire de Menas.

[280] On a lieu de croire que ce fut ce Ramessès qui força les Hébreux de bâtir les villes de Ramessès et de Phitom, autre analogie.

[281] Diod. sicul., lib. I, p. 57.

[282] Après tant de siècles de réunion ils en diffèrent encore.

[283] Tacite, Annal., lib. II, année 772.

[284] Remarquez bien que sur ce monument autographe, il n’est pas donné le plus léger indice des puissantes cités de Ninive et de Babylone.

[285] Le texte dit 200 chars par chacune des 100 portes; et nous voyons dans les monuments que chaque char n’a qu’un cheval.

[286] Ammien Marcell., lib. XVII, pag. 90, de Bello Persico. Diodore, lib. IV, p. 263, W. parlant des exploits d’Hercule, dit «qu’il bâtit en Libye une ville appelée Hécatompyle (du nombre de ces 100 portes), laquelle a fleuri pendant une longue série de siècles, jusqu’à ce que les Carthaginois ayant dirigé contre elle une armée commandée par d’habiles généraux, réussirent à s’en emparer.» Les auteurs de la description de Thèbes qui nient le fait, veulent que Diodore ait récité une fable et qu’Ammien l’ait répétée: mais il est clair qu’Ammien a puisé à une autre source, et probablement dans les livres de Juba, la circonstance de temps qu’il désigne.

[287] Josèphe, lib. IX, chap. 2, place Nahum vers le temps de Manahem (778), et le livre des Rois place Jonas sous le règne de Jéroboam II, mort en 780. Il paraît que vers cette époque il y eut un moment de grave danger pour Ninive, peut-être de la part des Kimmériens, dont Strabo, lib. III, page 222, place une terrible incursion au temps d’Homère, par conséquent vers l’an 700 à 800: cette secousse semble avoir réveillé de leur indolence les rois de Ninive, qui depuis Phul, alors mis en scène, se montrèrent tous actifs.

[288] Les traducteurs divaguent sur le texte de ce mot, qui hors ce sens n’en a aucun.

[289] Voyez Marsham, et mieux encore Desvignoles, tom. II, pag. 736 et suiv.

[290] Diod. sicul. pag. 101, W.

[291] C’est-à-dire un mètre; or le mètre est juste l’élément du stade égyptien que nous avons vu employé pour la pyramide de Bélus, 3190 ans avant J.-C. Voyez ci-devant page 174.

[292] Bailly, Astronomie ancienne, pag. 403.

[293] Par suite de ce mouvement annuel, le point équinoxial se trouve aujourd’hui sortir du second des Poissons; et cependant nos poètes chantent encore le Bélier comme Virgile chantait le Taureau.

Candidus auratis aperit cum cornibus annum.

[294] Diogène de Laërte, en son préambule, nous dit, d’après les prêtres égyptiens, que depuis Vulcain ou Phtha, fils de Nilus, jusqu’à l’arrivée d’Alexandre, 373 éclipses de soleil avaient été observées en Égypte, concurremment à 832 éclipses de lune. Des nombres si positifs ne doivent pas être une pure fiction: il serait digne des astronomes modernes de calculer quelle durée de temps ce nombre exige; cela pourrait donner une correction lumineuse aux 48,863 ans que Diogène dit avoir été celle de cette durée, et qui dans tous les cas sont inadmissibles (peut-être y a-t-il erreur décuple de 4863).

[295] Cette note dans la première édition du tome II, se trouvait après la pag. 82.

[296] Voyez la Vie de Lycurgue dans Plutarque, Diogène de Luërte, etc.


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