Roi de Camargue
NOTES:
[A] Q’aurait dit M. le curé, s’il eut appris qu’un poète contemporain, M. Pierre Gauthiez, a consacré l’erreur trop répandue! Selon lui, une Marie l’Égyptienne vint en Camargue dans la barque des Saintes.... Quand elles eurent abordé, il fallut payer le passage au batelier dévoué qui les avait aidées à faire la traversée prodigieuse. L’une lui donna un brin de romarin qui avait touché les lèvres du Christ; l’autre une boucle de ses blonds cheveux.... Et quant à la troisième....
Debout auprès d’un olivier,
Regarda le beau batelier.
Et découvrit sa chair de vierge,
Pure et luisante, ainsi qu’un cierge
Sous le soleil à son déclin.
Elle fut toute nue, et comme
Sur le sable roux, le jeune homme
S’agenouillait, la lèvre en feu,
Tendant ses bras comme vers Dieu,
La sainte, sans robe ni voiles,
Pareille aux célestes étoiles,
Lui dit: «Tu vois, mon batelier,
Je n’ai que Moi pour te payer!»
[B] La tarasque n’est peut-être que la représentation, follement grandie par l’imagination populaire, des crocodiles du Rhône. Celui-ci, le dernier qu’on ait vu en Camargue, dit-on, est aujourd’hui suspendu, avec une inscription qui en constate la provenance, à l’Hôpital des Antiquailles de Lyon. L’inscription ajoute: «Don de M. le curé des Saintes-Maries-de-la-Mer.»
[C] Parmi les chants naïfs qu’adressent aux saintes les pèlerins, souvent éclatent les hymnes, devenus populaires de celui qu’Alphonse Daudet a nommé le Gœthe de la Provence, Frédéric Mistral.