Souvenirs d'égotisme: autobiographie et lettres inédites publiées par Casimir Stryienski
Phédime, avec plaisir j’y descendrais pour toi.
Henri[286].
LXVI
A M. le Comte Daru,
Pair de France,
Rue de Grenelle, n. 82, faubourg Saint-Germain.
Paris.
Grenoble, le 30 août 1819.
Monsieur,
J’ai eu le malheur de perdre mon père en juin. J’arrive d’Italie, et je trouve que la plupart des lettres que j’ai écrites depuis six mois ne sont pas parvenues en France. Je désire qu’une lettre que j’ai eu l’honneur de vous adresser au mois d’avril ait été plus heureuse. Je me féliciterais, comme Français, qu’on vous eût rendu quelque influence sur la chose publique; comme particulier, je prends une part bien vive à ce qui peut vous être agréable. Je dois aux dignités dont vous avez été revêtu de n’être pas un petit bourgeois plus ou moins ridicule, et d’avoir vu l’Europe et apprécié les avantages des places[287].
Mon père laisse des dettes énormes. S’il me reste 4,000 francs de rente en terre, je retournerai vivre à Milan; dans le cas contraire, j’irai faire à Paris, le pénible métier de solliciteur. Comme la liquidation marche lentement j’aurai le temps d’aller passer quelques semaines à Paris, et de vous renouveler de vive voix, l’assurance de toute ma reconnaissance et du respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
H. Beyle[288].
LXVII
A Madame ***
8 juillet 1820.
Permettez-moi, madame, de vous remercier des jolis paysages suisses. Je méprisais ce pays depuis 1813, pour la manière barbare dont on y a reçu nos pauvres libéraux exilés. J’étais tout à fait désenchanté. La vue de ces belles montagnes que vous avez eu sous les yeux, pendant votre séjour à Berne, m’a un peu réconcilié avec lui.
J’ai trouvé, dans les mœurs dont parle ce livre, précisément ce qu’il me fallait pour prouver, ce dont je ne doute pas, c’est que pour rencontrer le bonheur dans un lien aussi singulier, et j’oserais presque dire aussi contre nature, que le mariage, il faut au moins que les jeunes filles soient libres. Car au commun des êtres il faut une époque de liberté dans la vie, et pour être bien solitaire il faut avoir couru le monde à satiété.
J’espère, madame, que vos yeux vont bien; je serais heureux de savoir de leurs nouvelles en détail.
Agréez, je vous prie, l’assurance des plus sincères respects.
LXVIII
Au baron de Mareste.
Milan, le 20 octobre 1820.
Ai-je besoin de vous répéter que vous avez le pouvoir despotique sur Love[290].
Si vous trouvez du baroque, du faux, de l’étrange, laissez passer; mais si vous trouvez du ridicule, effacez. Consultez l’aimable Maisonnette, qui, en corrigeant les épreuves, est prié de tenir note des passages ridicules.
Le faux, l’exagéré, l’obscur, sont peut-être tels à vos yeux et non aux miens. Corrigez aussi les fautes de syntaxe française.
J’attends avec impatience que vous m’annonciez l’arrivée du manuscrit; je n’en ai pas d’autre. Dès qu’il y aura une feuille d’épreuve, envoyez-la moi à l’adresse ordinaire. Je m’amuserai, à la campagne, à corriger le style pour une seconde édition.—Vous aurez la comédie romantique[291] dans six mois.
Si vous avez la patience de lire Love, dites-moi franchement ce que vous en pensez. Maisonnette le trouvera obscur, exagéré, trop dénué d’ornements.
Je voudrais qu’il n’arrivât aucun exemplaire aux lieux où je suis. La jalousie de la peinture[292] a porté plusieurs personnes à me calomnier. Il paraît que la calomnie est presque entièrement tombée.
J’ai la plus entière confiance dans le cynique comte Stendhal; je le crois parfaitement honnête homme.
Je pense beaucoup à votre idée d’aller à Rome. La principale objection, c’est que j’aime les lacs, mes voisins. J’y passe économiquement plusieurs semaines de l’année. Je crois les gens d’ici moins coquins que les Romains et plus civilisés. Quatre heures de musique tous les soirs me sont devenues un besoin que je préférerais à Mlle Mars et Talma. Voyez combien nous sommes différents! Enfin, j’ai pour ce pays une certaine haine; c’est de l’instinct, cela n’est pas raisonné; à mes yeux il est le représentant de tout ce qu’il y a de bas, de prosaïque, de vil, dans la vie; mais brisons.
Je viens de lire Byron sur les lacs. Décidément les vers m’ennuient, comme étant moins exacts que la prose. Rebecca, dans Ivanhoe, m’a fait plus de plaisir que toutes les Parisina de lord Byron. Que dites-vous de ce dégoût croissant pour les vers? Comme je fais une comédie en prose, serait-ce la jalousie de l’impuissance? Éprouvez-vous ce dégoût? Crozet le ressent-il?
Nommez-moi les trois ou quatre bons livres qui, chaque année, doivent montrer le bout de leur nez à Paris.—Par exemple, on ne se doute pas ici qu’il existe un Sacre de Samuel. Le beau talent de Crozet périra-t-il d’engourdissement à Troyes? Je le crois né pour écrire l’histoire.
Il est chaud, anti-puéril, libéral, patient, exact. J’ai lu avec plaisir les lettres de A. Thierry dans le Courrier. Cela est conforme au peu que j’ai entrevu de l’histoire de France. Surtout, j’estime beaucoup le jésuite Daniel et méprise le libéral Mézeray; comme hommes, ce serait le contraire.
Tout est fort tranquille ici, quoiqu’en disent les libéraux.
Mes compliments au courageux Sel gemme, je suis ravi de son opuscule. Ah! si je pouvais lui faire avaler le commentaire de Tracy et le Bentham qu’on vient d’imprimer chez Bossange[293]!
LXIX
Au Même.
Milan, le 13 novembre 1820.
Cher ami, ajoutez la pensée ci-après, aux 73 pensées que vous avez déjà, pour mettre à la fin de l’Amour.
Je vois dans le journal de ce matin (Le Courrier Français nº 492, du 24 octobre 1820), que M. de Jouy, un écrivain distingué, dit encore[294] du mal d’Helvétius. Helvétius a eu parfaitement raison lorsqu’il a établi que le principe d’utilité ou l’intérêt, était le guide unique de toutes les actions de l’homme. Mais, comme il avait l’âme froide, il n’a connu ni l’amour, ni l’amitié, ni les autres passions vives qui créent des intérêts nouveaux et singuliers.
Il se peut qu’Helvétius n’ait jamais deviné ces intérêts; il y a trop longtemps que je n’ai lu son ouvrage, pour pouvoir l’assurer. Peut-être que, par ménagement pour la facilité que montre le bon public à se laisser égarer, il aurait dû ne jamais employer le mot intérêt et le remplacer par les mots plaisir ou principe d’utilité.
Sans nul doute, il aurait dû commencer son livre par ces mots: «Régulus retournant à Carthage pour se livrer à d’horribles supplices, obéit au désir du plaisir, ou à la voix de l’intérêt.»
M. de Loizerolles marchant à la mort, pour sauver son fils, obéit au principe de l’intérêt. Faire autrement eût été pour cette âme héroïque, une insigne lâcheté, qu’elle ne se fût jamais pardonnée; avoir cette idée sublime crée à l’instant un devoir.
Loizerolles, homme raisonnable et froid, n’ayant point à craindre ce remords, n’eût pas répondu, au lieu de son fils, à l’appel, du bourreau. Dans ce sens, on peut dire qu’il faut de l’esprit pour bien aimer. Voilà l’âme prosaïque et l’âme passionnée[295].
LXX
A Métilde....(?)
(1821?)
Madame,
Ah! que le temps me semble pesant depuis que vous êtes partie! Et il n’y a que cinq heures et demie! Que vais-je faire pendant ces quarante mortelles journées? Dois-je renoncer à tout espoir, partir et me jeter dans les affaires publiques? Je crains de ne pas avoir le courage de passer le Mont-Cenis. Non, je ne pourrai jamais consentir à mettre les montagnes entre vous et moi. Puis-je espérer, à force d’amour, de ranimer un cœur qui ne peut être mort pour cette passion? Mais peut-être suis-je ridicule à vos yeux, ma timidité et mon silence vous ont ennuyée, et vous regardiez mon arrivée chez vous comme une calamité. Je me déteste moi-même; si je n’étais pas le dernier des hommes ne devais-je pas avoir une explication décisive hier avant votre départ, et voir clairement à quoi m’en tenir?
Quand vous avez dit avec l’accent d’une vérité si profondément sentie: ah! tant mieux qu’il soit minuit! ne devais-je pas comprendre que vous aviez du plaisir à être délivrée de mes importunités, et me jurer à moi-même sur mon honneur de ne vous revoir jamais? Mais je n’ai du courage que loin de vous. En votre présence, je suis timide comme un enfant, la parole expire sur mes lèvres, je ne sais que vous regarder et vous admirer. Faut-il que je me trouve si inférieur à moi-même et si plat[296]!
LXXI
A Madame ***
Berne, le 28 juin 1822.
Je ne vous ai pas encore adressé l’Amour, madame, parce que je ne suis pas allé à Paris. Après vous avoir quittée, la pluie et le froid vinrent compléter le malheur commencé par l’absence d’une société si bonne et aimable pour moi. Je n’ai trouvé la chaleur qu’à Cannes, où j’ai passé trois jours à me promener au milieu des orangers en pleine terre. Me voici en Suisse, paysages admirables, mais j’ai froid. N’oubliez pas, madame, l’auberge de la Couronne, à Genève, bâtie depuis deux ans. Demandez une chambre au troisième, ayant vue sur le lac; on ferait payer ces chambres dix francs par jour, que ce ne serait pas cher. Rien de plus beau au monde, (elles coûtent deux francs)[297].
LXXII
Au Baron de Mareste.
Rome, le 23 janvier 1824.
Ce n’est pas ma faute, mon cher ami non marié, si vous n’avez pas reçu une longue lettre sur la divine laideron Pisaroni. Je veux vous reporter votre mot trop court du 7 novembre dernier, avec le timbre douze janvier 1824; je l’ai reçu, je crois, le 13 janvier. Il pleut, pour la première fois, depuis le 4.—Temps sublime! Grandes promenades avec M. Chabanais et M. Ampère[298], et de nouveaux amis. Demandez une communication à M. Stricht ou au docteur Shakespeare (M. Edwards).
Mille amitiés à la Giuditta[299], à son aimable mari, à son excellente mère. Comment se porte le chevalier Michevaux[300]? Que j’aurais de plaisir à bavarder avec lui! Dans la Naissance de Parthénope[301], il y a eu huit premiers partis à Naples.—Plate musique, exécution délicieuse. Oh attend à Rome la Ferlotti, jolie chanteuse, qui vaut 25,000 francs pour Paris.—Mauvais spectacles à Rome.—Hier, charmant spectacle français chez M. Demidoff. Mme Dodwell, la plus jolie tête que j’aie vue de ma vie[302].
LXXIII
Au Même.
Paris, le 3 mai 1824.
Monsieur et cher Compatriote,
Vous devriez bien me faire une histoire de l’établissement de l’opéra bouffe à Paris, de 1800 à 1823. Cela ferait un beau chapitre de la Vie de Rossini. Nous mettrions en note: Ce chapitre est de M. Adolphe de Besançon.
La négociation pour l’impression dudit Rossini prend une bonne tournure. J’ai envoyé une convention signée de moi; j’en attends le retour.
Dans cette histoire de l’opéra bouffe à Paris, vous pourrez fourrer toutes les méchancetés qui composent l’article que La Baume néglige. Leur coup sera bien plus sensible à cet animal de Papillon[303] placé dans une espèce d’ouvrage historique, où il y a des faits.
Vous pourrez donner plus d’étendue et de largeur à vos accusations de conspiration contre le dit opéra. Je vous conseillerais même d’insérer la lettre du dit Papillon à Pellegrini, Zuchelli et Cie.
Si vous ne faites pas ce chapitre, il me donnera une peine du diable à moi qui, ayant été absent, n’ai nulle mémoire des faits. Vous aurez à épancher votre bile sur les sottises de l’administration de Mme Catalani et à montrer votre génie, en esquissant un projet de constitution pour cet Opéra. Le bon Barilli, qui vous voit de bon œil, vous donnera tous les petits renseignements dont vous pourrez avoir besoin, entre deux fottre, au pharaon.
Si j’avais à proposer une constitution, je nommerais un comité composé de dix hommes louant des loges à l’année, fortifiés d’un membre de l’Académie et d’un Italien riche établi à Paris. Voilà un comité de douze personnes qui se réunira une fois tous les quinze jours. Sur les douze, il y en aura neuf de présents. Ils feront un rapport au ministre sur les faits et gestes de l’entrepreneur.
Il y aura un entrepreneur auquel on donnera l’impresa du théâtre. On obligera à fournir le spectacle actuel; spectacle que l’on décrira en vingt articles. Il recevra 150,000 fr. par an, par 24e, tous les quinze jours. Or, ces 24es ne lui seront pas payés que sur le Vu bon à payer du président du comité des amateurs, président élu par eux, de six mois en six mois. Ce comité présidera aussi au choix des pièces et à l’engagement des acteurs.
Le grand avantage est que ce comité de douze personnes riches comme le Bailly de Ferette, le duc de Choiseul, M. Gros, peintre, M. de Sommariva, M. Montroud, défendra dans les salons les faits et gestes de l’administration de l’Opéra. Ces discussions feront que les salons bavarderont de l’Opéra buffa et s’y intéresseront.
Méditez cette idée; modifiez-la; prenez l’avis de La Baume. Tel jeune homme de vingt-six ans lira notre brochure qui sera ministre dans dix ans. Alors, il aura la fatuité de croire que nos idées sont les siennes[304].
Tamboust[305].
LXXIV
Au Même.
Paris, le 17 décembre 1824.
Que dites-vous de cette préface[306]? Qu’en diriez-vous si vous ne me connaissiez pas?
J’ai l’idée de réunir les articles du Salon ainsi que ceux sur l’Opéra buffa, insérés dans le Journal de Paris.
Pour plaire à la haute société il faudrait:
1º Ne jamais imprimer. Tout livre, si petit qu’il soit, nuit à l’aristocratie;
2º Il ne faudrait pas défendre un régicide[307]. Mais jamais je ne pourrais plaire à qui a 60,000 francs de rente; car je me fiche sincèrement d’un homme qui a 60,000 francs de rente et cela perce[308].
LXXV
Au Même.
Paris, le 10 novembre 1825.
Que dites-vous de la chute du 3 pour 0/0?
Je pense que vous êtes mort pour nous, mon cher ami. Rapportez-moi, en passant, la diatribe contre l’Industrialisme[309], je veux la publier chaud, après l’emprunt d’Haïti.
M. Ternaux a été aussi Cassandre.
M. Laffitte aussi peu délicat que deux ducs de la Cour, se disputant un ministère. De plus, je sais par expérience, que j’aime mieux dîner avec M. le duc de Laval qu’avec une Demi-Aune, comme Cassandre-Ternaux. Les Thierry appellent cela de l’aristocratie, mais je pense que Victor Jacquemont a trop d’esprit, pour rester longtemps dans cette bande.
De la Palice-xaintrailles Aîné[310].
LXXVI
A V. de la Pelouze.
Ce mardi, 20 mars 1827.
Monsieur,
Vous souvient-il que vous avez bien voulu me promettre, dans le temps, une annonce pour mon voyage en Italie[311]?
L’imprimeur de la Forest s’est trouvé le très humble serviteur de la Congrégation, il a mis 50 cartons.
Les Chambres vont être bien plates pendant un mois jusqu’à la discussion de la loi d’Amour à la Chambre des Pairs. Ne pourrait-on pas profiter du moment?
Je prie M. Châtelain, M. Mignet ou celui de vous, Messieurs, qui fera l’annonce, de me traiter avec:
Sévérité,
Impartialité,
Justice.
L’auteur, a passé 10 ans en Italie; au lieu de décrire des tableaux ou des statues, il décrit des mœurs, des habitudes morales, l’art d’aller à la chasse au bonheur en Italie.
Je vous souhaite, Monsieur, bien des succès dans cette chasse, et suis votre
Très humble et très obligeant serviteur,
LXXVII
A Alphonse Gonsolin[313].
Isola Bella, le 17 janvier [1828].
C’est une des îles Borromées où se trouve une auberge passable à l’enseigne du Delfino, nom cher à tous les Français. C’est pour cela que je m’y arrête depuis deux jours à lire Bandello[314] et un volume compact de l’Esprit des lois. J’ai assisté au fiasco de l’Opéra, à Bologne, le 26 décembre, car il y avait opéra quoiqu’on nous eût assuré le contraire à Florence. Croyez après cela à ce qu’on nous dit sur ce qui s’est passé il y a cent ans!
J’ai été enchanté du spectacle de Ferrare. Il n’y avait de mauvais que la partition du maëstro. C’était l’Isolina de ce pauvre Morlacchi[315]. Cet homme est en musique ce qu’est en littérature M. Noël ou M. Droz. J’ai trouvé l’hiver à Ferrare. Ce sont les plus obligeants des hommes. Un ami de diligence voulait me présenter partout. L’étranger est rare sur le bas Pô.
Avant de quitter les environs de Bologne, il faut que je vous prie de remercier M. Alph. de L.[316] de toutes les bontés qu’il a eues pour moi. J’ai trouvé qu’on donnait à Bologne pour 10 écus des tableaux dont on voulait 200 écus il y a quatre ans. Si jamais M. de L. M. est curieux du plaisir d’acheter ou de marchander des tableaux, il peut demander à Bologne M. Fanti, marchand distributeur de tabac et de plus père de la prima donna Fanti. Ce M. Fanti a un ami qui possède cinq cents croûtes. On peut se faire un joli cabinet passable avec 10 tableaux de 40 écus pièce, entre autres une esquisse du Guide.
En arrivant à Milan, la police du pays m’a dit qu’il était connu de tous les doctes que Stendhal et B. étaient synonymes, en vertu de quoi elle me priait de vider les Etats de S. M. apostolique dans douze heures. Je n’ai jamais trouvé tant de tendresse chez mes amis de Milan. Plusieurs voulaient répondre de moi et pour moi. J’ai refusé et me voici au pied du Simplon.
Venise m’a charmé. Quel tableau que l’Assomption du Titien[317]! Le tombeau de Canova[318] est à la fois le tombeau de la sculpture. L’exécrabilité des statues prouve que cet art est mort avec ce grand homme.
M. Hayez[319], peintre vénitien à Milan, me semble vieux moins que le premier peintre vivant. Ses couleurs réjouissent la vue comme celles de Bassan et chacun de ses personnages montre une nuance de passion. Quelques pieds, quelques mains sont mal emmanchés. Que m’importe! Voyez la Prédication de Pierre l’Ermite, que de crédulité sur ces visages! Ce peintre m’apprend quelque chose de nouveau sur les passions qu’il peint. A propos de bons tableaux j’ai oublié mon tableau de Saint-Paul chez M. Vieusseux. Si vous y songez, rapportez-moi ce chef-d’œuvre, mais surtout remerciez infiniment MM. Vieusseux, Salvagnoli, etc., de la bonté avec laquelle ils ont bien voulu me faire accueil. Faites, je vous prie, trois ou quatre phrases sur ce thème et avec quatre dièzes à la clé.
Dites à Mesdames les marquises Bartoli que je n’ai rien trouvé à Venise ou à Milan d’aussi aimable que leur accueil. Là aussi faites des phrases, surtout envers cette pauvre jeune marquise qui s’est imaginé trouver dans la patrie de Cimarosa les douces mélodies de Mozart.
Que n’avons-nous pas dit de Madame de Tévas avec Miss Woodcock? J’ai raconté toute l’intrigue de....; j’ai longuement parlé à Gertrude. Figurez-vous que le roman attendu avec tant d’impatience n’est pas encore arrivé à Milan, que je me suis repenti de ne l’avoir pas apporté. Mlle Woodcock me demandait si son caractère était peint à propos d’une des trois héroïnes. Je vois que non, lui ai-je dit. Ai-je deviné? Demandez à Madame de Tévas?
C’est vous apparemment, Monsieur et cher ami, ou cher ami tout court, si vous le permettez, que je dois remercier pour deux épîtres de finances que j’ai reçues à Venise. Tenez compte des ports de lettres que vous ont coûtés les dites épîtres. Quand vous reverrez le pays de la vanité, n’oubliez pas que M. de Barral, rue Favart nº 8, place des Italiens, vous donnera l’adresse de votre très humble serviteur. J’ai passé mes soirées à Venise, avec le grand poète Buratti. Quelle différence de cet homme de génie à tous nos gens à chaleur artificielle! Jamais je ne rapportai à Paris un plus profond dégoût pour ce qu’on y admire; voilà ce qu’il faudra bien cacher. Hayez me semble l’emporter même sur Schnetz. Que dire de M. Buratti comparé à M. Soumet ou à Mme Tastu[320]?
LXXVIII
Au Baron de Mareste.
Paris, le 6 juillet 1828.
Vous savez que de M. de Boisberti m’avait comme nommé à une place de 1,700 francs aux Archives du royaume.
Les Archives ont passé à M. le vicomte Siméon. M. Palhuy m’a recommandé à son collègue, le chef de bureau qui a hérité des archives.
Cela posé et bien compris, M. Gilmert, chef de bureau aux Archives, vient de mourir.
Faut-il demander une place de 1,700 francs aux Archives? M. Siméon ne s’impatientera-t-il point?
Je rêve à cela depuis deux jours, espérant vous voir au café.
LXXIX
Monsieur Viollet-le-Duc,
Chef de Division à la Maison du Roi.
Cher et obligeant ami,
Permettez que je vous présente M. Lolot, mon ami. C’est l’un des principaux propriétaires de la célèbre fabrique de cristaux établie à Bacarat. Le Roi y est allé, on lui a fait des cadeaux, il ne veut pas être en reste. On a emballé ces jours-ci des objets d’art destinés aux propriétaires de Bacarat. M. Lolot voudrait avoir quelques détails à ce sujet, trahissez en sa faveur le secret de l’Etat et comptez en revanche sur toute ma reconnaissance.
Delécluze est invisible cette année, mais si vous êtes visible le vendredi, j’aurai l’honneur de faire ma cour à Madame Leduc. Viendrez-vous jeudi à l’Académie, M. de Barante doit y dire du mal de feu M. de Robespierre, qui n’a pas de cordons à donner.
Je vous suis dévoué comme si vous en aviez les mains pleines.
Ce lundi matin, 71, rue Richelieu.
LXXX
A Alphonse Gonsolin.
Nº 71, rue de Richelieu, 10 février [1829].
Enfin voilà signe de vie de votre part. Nous craignions pour votre santé. Je fais la commission. M. Duret va faire le buste de madame Bleue[324]. Je le crois assez bien dans cette cour. Ce soir, on joue Henri III de M. Dumas. C’est un acheminement au véritable Henri III politique. Ceci est encore Henri III à la Marivaux. Victor Hugo, ultra vanté, n’a pas de succès réel, du moins pour les Orientales[325]. Le condamné fait horreur et me semble inférieur à certains passages des Mémoires de Vidocq[326]. Le registre de la police Delavau[327] a été volé chez un pauvre vieil espion qui est mort, et Moutardier l’imprime tel quel.
Les Mémoires de M. Bourienne me semblent une trahison domestique. Il fut renvoyé pour avoir vendu le crédit du premier consul. Les salons sont indignés de Terceira[328]. La délivrance de l’Islande est assurée. L’extrême gauche a failli se séparer; le grand citoyen[329] lui a fait entendre raison. Peignez-moi exactement une de vos journées, sans rien ajouter ni retrancher par vanité. Ayez la vanité d’avoir de l’orgueil et de tout dire.
Relisez la huitième section de l’homme, par Helvétius, et vous serez considéré
de votre dévoué
Cotonet[330].
LXXXI
Au baron de Mareste.
Paris, le 17 février 1829.
Voici l’état de la librairie.
Ambroise Dupont a remis ou va remettre son bilan. Dans cette pièce éloquente, M. Tastu figure pour 45,000 francs.
Ladvocat aurait fait banqueroute; lui ou les personnes dont il est le nom officiel. Mais un spéculateur fait paraître sous son nom les Mémoires de Bourienne. Ladvocat ou sa maison, totalement étranger à cette affaire, aura 25 centimes ou 40 centimes par volume.
Docagne et Lefèvre, sont peut-être sur le point de remettre leur bilan. Il résulte de ces renseignements, qu’il y a une grande fortune à faire dans la librairie. Les libraires ne pouvant payer comptant, payent cent francs à l’imprimeur et au marchand de papier, pour ce qui vaut 50 francs.
Ensuite, le libraire en boutique qui reçoit réellement votre argent et le mien, obtient un rabais de 55 pour cent sur les romans, par exemple. Ce détail ne mène à rien, il a pour but de vous mettre au fond de cette affaire. Trois Colombs se réunissent, apportant 50,000 francs chacun et payant tout comptant, pourront donner de superbes volumes, comme les Mémoires de l’Etoile, de Foucauld, que vous m’avez prêtés, pour trois francs; car, à qui payerait comptant, ces volumes coûteraient trente sous, ou plutôt vingt-huit sous (nous venons d’en faire le calcul).
Le papier d’un seul libraire est bon; c’est celui de notre ami Delaunay.
M. Dondey-Dupré passe pour un peu truffatore[331]. Du papier donné par lui ne passerait pour bon qu’autant qu’il aurait une autre signature. On pense que le jour où il aurait intérêt de manquer, il le ferait sans peine.
Je viens de passer une matinée amusante avec l’homme d’esprit[332] qui estimait 4,000 fr. le manuscrit que vous savez[333]. Les deux hommes qui devaient donner 2,000 francs comptant et un billet de 2,000 francs sont en déconfiture. M. Tastu aurait été charmé de l’ouvrage; il désire imprimer du bon et il estime cet auteur; mais il est dans une crise horrible. Calburn ne payant pas ce qui est échu le 1er janvier dernier, j’aime mieux toucher quelque chose aujourd’hui que de renvoyer à l’année prochaine.
Vos occupations vous permettent-elles de voir Delaunay? S’il dit non, pouvons-nous, avec honneur, renouer avec Dondey-Dupré?
Dans l’état des choses, voilà le seul parti à prendre. Si j’étais plus jeune, j’approfondirais les idées que je vous présente plus haut et je me ferais libraire. Deux bons et sages amis, comme Colomb et moi, nous pourrions donner de beaux in-octavo à trois francs ou deux francs cinquante centimes et gagner vingt sous par volume vendu. Le public achète énormément; tout sot qui a 8,000 francs de rente se fait une bibliothèque; il n’y songeait pas en 1780, ou même en 1812.
LXXXII
Au Même.
Paris, le 7 mars 1829.
Voulez-vous voir la mine de ces gens faibles et empesés, qui ont gagné un gros lot à la loterie de la fortune?
Venez avec moi lundi, vers les onze heures du matin, au transport du corps de M. le duc Charles de Damas.
Il habitait le faubourg Saint-Honoré et Saint-Philippe-du-Roule priera pour lui. Je dis onze heures; mais j’ignore le moment précis; tâchez de le savoir.
Venez me prendre au café Teissier (place de la Bourse), ou au nouveau café de M. Pique (l’ancien café de Rouen), qui s’est réfugié au coin de la rue du Rempart et de la rue Saint-Honoré.
M. Z. m’a fort bien reçu ce matin. Quelle raison supérieure[335]!
LXXXIII
Au Même.
Paris, le 10 mars 1829.
(Café Teissier, vis-à-vis là Bourse).
Je vous remercie sincèrement; je vois que vous suivez avec intérêt ma pauvre petite affaire. J’ai refait, depuis six semaines, tous les morceaux de l’itinéraire de Rome qui me semblaient manquer de profondeur. Il n’y a pas d’amour-propre à vanter ce livre, dont les trois quarts sont un extrait judicieux des meilleurs ouvrages. Si j’avais épousé la fille sans jambes de M. Bertin de Vaux, j’aurais six mille francs de ces deux volumes[336]. M. de Latouche m’a dit quatre mille.
Si M. Ladvocat en donne quatre mille francs, ce ne sera que trois mille six cents, à cause des escomptes à payer à M. Pourra. Je pense que nous serions heureux d’en avoir trois mille. Comme j’ai besoin d’argent, suivant la phrase des vendeurs de meubles, je le donnerai même à moins; mais réellement c’est dommage. Aucun être, bien élevé, n’ira à Rome, sans acheter cet itinéraire.
Il faudrait que vous eussiez la bonté de voir Mirra[337], je ne l’ai pas assez cultivé; il m’écrit avec un Monsieur en tête.
Le brave Colomb pioche ferme avec moi, tous les matins[338]. Je suis prêt à livrer les deux volumes; j’ai de quoi en faire trois.
Je puis, comme disent les marchands, forcer en anecdotes, ou forcer dans le genre instructif.
J’étais avec Amica[339] à la représentation Bouffé; c’est une attrape incroyable. Il semble qu’une des nouveautés, la Recette, n’a pas été terminée.
M. Ladvocat devrait placer vis-à-vis le titre Promenades dans Rome, une vue de Saint-Pierre[340], cela soulagerait beaucoup l’attention du lecteur qui n’est pas à Rome. J’espère que vous serez content de la description du Vatican et de Saint-Pierre. A cela, il n’y a d’autre mérite que la patience.
Le général Claparède était en grande loge avec la Noblet[341]; cela m’a choqué.—J’ai été content de la figure napolitaine de la duchesse d’Istrie.—Félicie, des Variétés, avait l’air d’un mulet de Provence, fier de porter son panache.
P. F. Piouf[342].
LXXXIV
Au Même.
Paris, le 19 septembre 1830.
Avez-vous touché quelque argent? Moi, j’ai cent francs le 1er octobre et cinq cents le 8, mais, en attendant, je suis comme la cigale qui a chanté.
Les apparences sont toujours superbes du côté du Consulat.—Mme de T...[343] est admirable pour moi; je lui devrai tout, tout simplement.
Michal père[344].
LXXXV
Au Même.
Paris, le 26 septembre 1830.
Cher ami, mardi il y avait une ordonnance qui nommait Dominique, consul à Livourne. Probablement le crédit d’un M. de Formont l’a fait déchirer. Par ordonnance d’aujourd’hui, Dominique est nommé consul à Trieste. In mezzo ai barbari[345]. Par un reste de bonté, le Ministre a fait porter les appointements à quinze mille francs[346].
LXXXVI
A M. Levavasseur, Editeur a Paris.
Paris, novembre 1830.
En vérité, Monsieur, je n’ai plus la tête à corriger des épreuves.
Ayez la bonté de bien faire relire les cartons.
C’est avec le plus grand des regrets que je me prive du plaisir de dîner avec vous et avec M. Janin. Que j’aurais voulu avoir une plume pour adoucir la grossesse de Mathilde!
Puisse ce roman être vendu, et vous dédommager des retards de l’auteur. Je croyais qu’il serait imprimé à deux feuilles par semaine, comme Armance.
Je vous demande comme preuve d’amitié, Monsieur, de ne pas laisser vendre un exemplaire sans les cartons.
Veuillez envoyer les lettres à M. Colomb, nº 35, rue Godot-de-Mauroy.
Agréez tous mes regrets de ne plus vous revoir cette année, et tous mes remerciements pour vos bons et aimables procédés.
H. Beyle.
Bien des compliments au puissant M. Courtepi.., aristarque du quai Malaquais[347].
LXXXVII
Au baron de Mareste.
Venise, le 3 février 1831.
Dominique n’a jamais été assez courtisan pour avoir la
aux affaires étrangères. Il a dit: «Tôt ou tard un ministre de
l’intérieur homme d’esprit, dira au King: «Les Bignon, les Ancelot,
les Malitourne, tous les gens de lettres, un tant soit peu au-dessus de
la médiocrité, ont eu la
de Charles X. Je propose
à V. M. de la donner à MM. Béranger, Thiers, Mignet, Dubois, du Globe,
Artaud, traducteur d’Aristophane, Beyle, Mérimée, Vatout.»
Voilà toute l’étendue de ma présomption, comme dit Othello. Par le ministère de l’intérieur uniquement.—Tant mieux si Apollinaire[349] a parlé au général Sébastiani. Sûrement à mon ministère, si l’on compte les campagnes (à moins que votre envie ne me nie Moscou), j’aurais un peu droit; mais jamais je n’ai eu cette idée.—Toujours par un ministre de l’Intérieur, homme d’esprit, et je parie qu’avant deux ans, nous aurons des gens d’esprit. Les bêtes ne peuvent pas durer dans une machine où il faut INVENTER des mesures, des arrestations de MM. Sambac et Blanqui, et enfin des proclamations.
Ne vous plaignez pas de ma mauvaise écriture, je suis dans un pays barbare. Hier, j’achète de la cire pour cacheter une lettre à Colomb, avant d’être à la poste, la lettre s’était décachetée dans ma poche. Que vous dirai-je, de l’encre, de la plume?—Je suis de votre avis sur le nouveau et futur séjour de Dominique. Comme vous êtes des rétrogrades encroûtés, je ne vous écris rien là-dessus depuis un mois. Marie-Anne d’Autriche, ou une autre reine, disait au cardinal de Retz: «Il y a de la révolte à annoncer qu’on se révoltera.»
Je pense comme vous; votre frère n’ayant développé aucune individualité, ayant été convenable comme M. de Croisenois et rien de plus, ne peut inspirer aucun attachement. Il n’y a pas de magie dans son nom, dirait M. de Salvandy. Donc, tout finira par six mois d’extrême-gauche. Donc Apollinaire, s’il a quelque bienveillance pour Dominique, ce dont il est permis de douter, profitera des moments que le destin lui laisse, pour dire au général Sébastiani:
«Le pauvre garçon vient de recevoir un fier soufflet; il quitte la
première ville de commerce du continent (900 vaisseaux entrés, 890
sortis en 1830, sans compter un immense cabotage. Cette parenthèse est
pour vous). Donc, on le renvoie d’une ville superbe, pour le jeter dans
un trou, qui ressemble fort à Saint-Cloud; si ce n’est qu’il est
beaucoup plus laid. C’est un ancien serviteur; il a quarante-huit ans,
dont quatorze à l’armée; il a vu Moscou et Berlin, comme vous, général;
donc la .»
Toute plaisanterie à part, vous n’avez pas d’idée de la supériorité dont jouissent les Consuls crucifiés sur les autres. Rien ne se fait que pour le bonheur d’être admis souvent aux dîners et aux soirées du Gouverneur[350].
LXXXVIII
Au Même.
Trieste, le 16 mars 1831.
Enfin, cher ami, ce matin j’ai reçu la lettre de voyage, dont voici copie.
Paris le 5 mars 1831.
Monsieur, j’ai l’honneur de vous annoncer que le Roi a jugé utile au bien de son service de vous nommer Consul de France à Civita-Vecchia, et que S. M. par la même ordonnance, en date du 5 de ce mois, a désigné pour vous remplacer M. Levasseur, qui se dispose à se rendre prochainement à Trieste. Vous voudrez bien, toutefois, Monsieur, ne pas quitter ce poste avant l’arrivée de votre successeur, et sans lui avoir fait la remise régulière des papiers de la chancellerie du Consulat. Je vous préviens en même temps, Monsieur, que je vais envoyer votre brevet à l’ambassadeur du Roi à Rome, en l’invitant à vous le transmettre directement à Civita-Vecchia, aussitôt que, par ses soins, il aura été revêtu de l’exequatur du gouvernement pontifical. Sa Majesté ne doute pas du zèle, etc.
H. Sébastiani.
Pas un mot des appointements; sans doute, ils sont barbarement réduits à 10,000 francs; sur quoi il faut entretenir un Chancelier. La Chancellerie rend 475 francs, au plus.
Maintenant M. de Sainte-Aulaire m’aimera comme M. Guizot m’a aimé. La rancune d’auteur se fera sentir. L’Histoire de la Fronde est fort modérée comme les écrits politiques du Guizot.
Mais l’influence de l’excellent Apollinaire me semble suffisante pour que Sainte-Aulaire ne me fasse pas de mal. Il passera là un an, tout au plus. Un gouvernement à bon marché aura à Rome un envoyé avec 30,000 francs et un Consul général pour les Etats Romains, avec 8,000 francs. L’essentiel, comme vous l’aurez vu, si vos occupations vous ont permis de parcourir la lettre au grand peintre[351], l’essentiel est que Régime[352] me permette de passer à Rome le carnaval et quinze jours par mois, pendant le reste de l’année, excepté dans les grandes chaleurs. M. Dumoret, consul à Ancône jadis, passait six mois à Rome.
Civita-Vecchia, malheureusement, est un peu révolté; j’aurai bien à souffrir du mauvais esprit des habitants. On chassera les plus égarés. Je pense qu’on se sera assuré d’avance de l’exequatur de Dominique. On a une dent bien longue contre tout animal écrivant. Pourquoi écrire? Si tous les imprimeurs étaient chapeliers ou tailleurs de pierre, nous serions plus tranquilles.
Je vous prie d’engager Apollinaire de me recommander à M. Régime, s’il est encore à Paris. «Ce pauvre diable, dira-t-il, est tombé. Permettez-lui de se consoler en admirant les ruines de la ville éternelle. Lui-même est une ruine, quarante-huit ans d’âge et triste débris de la campagne de Russie et de dix autres, Vienne, Berlin, etc.» Mais je réfléchis: Régime a, cependant, dû être jeune une fois. Par exemple, en 1800, quand j’étais dragon, que diable était-il, lui[353]?
LXXXIX
A X...
Trieste, le 7 mai 1831.
Monsieur et cher ami,
Le 5 mars dernier, j’ai perdu le tiers de mon petit avoir, j’ai été nommé consul à Civita-Vecchia. Pourriez-vous écrire à M. de Sainte-Aulaire, pour qu’il ne me fasse pas de mal.
Vous savez, Monsieur, qu’un jour, M. Guizot était fort bien pour moi, deux jours après il était indifférent, vingt-quatre heures plus tard hostile.
Donc j’ai un ennemi dans la société doctrinaire. On a toujours permis au consul de Civita-Vecchia d’avoir un pied à terre à Rome. La tempête me poussa en 1817, à Civita-Vecchia. Cela est un peu plus grand que Saint-Cloud et la fièvre y règne deux mois de l’année. Il n’y a que 14 lieues de ce beau port de mer à Rome. Aussitôt l’arrivée à Trieste de M. Levasseur, mon successeur, je partirai pour Rome. M. le comte Sébastiani m’annonce qu’il envoie mon brevet à l’ambassadeur du roi, à Rome, avec prière de me le transmettre directement à Civita-Vecchia, aussitôt qu’il aura été revêtu de l’exequatur du gouvernement pontifical.
Si nous pouvons obtenir que M. de Sainte-Aulaire ne me fasse pas de mal, ce sera un grand point. Au bout de quelques mois, nous pouvons avoir un chargé d’affaires non doctrinaire, non hostile à mon chétif individu. M. de Latour-Maubourg, par exemple eût été excellent pour moi; il n’est point écrivain et écrivain dans le genre emphatique.
Je vous remercie sincèrement de ce que vous avez fait pour la
. Je vous demande votre bienveillance auprès du
successeur, qui peut-être ne tiendra pas au Globe, dont j’ai eu le
tort de me moquer.
Je lis vos œuvres avec grand plaisir dans le Moniteur.
Je vous félicite de la croix donnée à ce pauvre diable de Corréard et autres naufragés.
Agréez mes remerciements et mes respects.
XC
Au Baron de Mareste.
Civita-Vecchia, le 15 mai 1831.
Malgré l’imprudence, je vous dirai une bouffonnerie déjà ancienne, mais vérissime. Contez-là à Di Fiore.
Il y avait disette abominable dans tout l’Etat. Arrivent à Civita-Vecchia, quatre vaisseaux chargés de blés d’Odessa. Au lieu de les envoyer faire quarantaine à Gênes, le gouverneur les fait mettre à la Rota (on jette une ancre; le vaisseau s’y attache avec une corde et tourne, selon le vent, rota, autour de l’ancre). Le gouverneur écrit au ministre ces précieuses paroles:
«Les quatre bâtiments chargés de blé sont arrivés. Ils ont passé à Constantinople; leur patente est donc des plus sporche (douteuses). Mais vu la disette, je les ai mis à la Rota, et je prends la hardiesse d’envoyer un courrier à V. E., pour lui demander des ordres.»
Réponse: «J’ai reçu votre courrier, etc., etc. Puisque les quatre vaisseaux sont à la Rota, nous attendrons la décision de ce très saint tribunal[355].»
N’est-ce pas Arlequin ministre[356]?
XCI
Au même.
Rome, le 30 juin 1831.
L’opium a suspendu les douleurs plutôt qu’il ne m’a guéri; je suis très faible. J’ai passé plusieurs fois six jours avec un verre de limonade. J’ai eu une inflammation d’estomac me donnant horreur pour toute espèce d’aliments ou de boissons. Je n’ai pas de grandes douleurs depuis le 15 juin.—Dissolution complété et sans remède chez vos amis. Si j’avais un secrétaire, je vous en dirais long. Le malade ne peut vivre. Mille tendresses à nos amis. Qu’ils me voient faible et non froid.
XCII
A Henri Dupuy.
Civita-Vecchia, le 23 juin 1835.
Je suis extrêmement sensible, Monsieur à votre offre obligeante. J’ai pris la résolution de ne rien publier tant que je serai employé par le gouvernement. Mon style est malheureusement arrangé de façon à blesser les balivernes, que plusieurs coteries veulent faire passer pour des vérités.
Dans le temps, j’ai eu le malheur de blesser la coterie du Globe. Les coteries actuelles, dont j’ignore jusqu’au nom, mais qui, sans doute, veulent faire fortune, comme le Globe, nuiraient par leurs articles à la petite portion de tranquille considération qui doit environner un agent du gouvernement.
Si nous devions entrer en arrangement, je ne vous dissimulerais pas un obstacle terrible: je ne suis pas un charlatan, je ne puis pas promettre à un éditeur, un seul article de journal.
Si jamais je change de dessein, j’aurai l’honneur, Monsieur, de vous en prévenir. L’action du roman est à Dresde en 1813. Avant de traiter avec toute autre personne, j’aurai l’honneur de vous prévenir, mais je compte me taire huit ou dix ans.
Agréez, Monsieur, les assurances de la parfaite considération avec laquelle j’ai l’honneur d’être,
Votre très humble et très obéissant serviteur.
H. Beyle.
P. S.—Si vous rencontrez cet homme de tant d’esprit, M***, je vous prie de lui dire que bien souvent je regrette sa piquante conversation[358].
XCIII
A Sutton-Sharp, Londres[359].
Rome, le 24 novembre 1835.
En échange des nouvelles intéressantes que vous me donnez, cher ami, je vous envoie quelques croquis biographiques; ils vous donneront une idée de la manière dont on traite ici les affaires. D’ailleurs, pendant un voyage en Italie, vous pouvez rencontrer ces individus dans quelques salons, et alors ces renseignements acquerraient un véritable intérêt.
TARTARIE CHINOISE
Principaux honnêtes gens du pays.
Probité.—Talents.—Lumières.—Naissance.
M. M... était conducteur de fiacre à Rome. Créé chevalier par Pie VII pour avoir affiché les excommunications contre Napoléon à la porte de Saint-Jean-de-Latran, on lui donna en outre la ferme du macinato (de la farine), source de gains énormes pour ce fermier général. Riche, superbe, prepotente (abusant de son crédit), protecteur de cette affreuse canaille, inconnue hors de l’Italie, nommée les sbirri; chef des Transteverins en mars 1831, lors de la révolte de Bologne.
M. M... (Paul), maestro di casa, intendant du comte F... et maître absolu du cœur de ce ministre, possède un grand nombre d’emplois. Ami intime de M..., qu’il aida jadis à afficher les excommunications, action qui n’était pas réellement périlleuse, mais qui, sans doute, le paraissait beaucoup à leurs yeux.
M. M..., vend les grâces, escamote les adjudications, prélève une part sur le prix des fermes adjugées par le gouvernement. Les sels et les tabacs, qui rendaient douze cent mille écus, ont été adjugés à MM. T..., M... et Cie pour huit cent mille écus. Il est vrai qu’à monsieur il en rend quelque chose: on comprend que ce monsieur est M.... M. M... a rendu des services grands, aux yeux du ministre actuel, en enrôlant les Transteverins et la canaille de toute espèce, lors de la révolte en mars 1831, M. M... était uni à M..., N... et G... le B....
Comte F..., quelque esprit naturel, sans talents administratifs, chargé de dettes qu’il voudrait payer. Son jugement est assez sûr pour voir qu’il en est au commencement de la fin. Le beau sexe est l’objet de ses attentions; ami du brio de la princesse D..., F... est rusé et fin politique.
Monseigneur V... C..., gouverneur de Rome et directeur général de la police, furieux, arbitraire, sans aucun talent, adonné au vin.
Monseigneur M..., imbécile, trésorier général de la Reverendissima Camera apostolica. Ne sachant rien absolument en finances et en administration; entièrement dirigé par deux subalternes, comme tous les grands de cette cour, (les subalternes sont des témoins nécessaires de leurs peccadilles amoureuses, et qui pourraient les perdre).
MM. l’abbé N..., secrétaire, et G..., computista (à peu près sous-chef de bureau), mènent le trésorier; ce sont d’adroits fripons. On dit que leur maître s’opposa dernièrement à une volerie sur les tabacs et sels.
Le cardinal D..., Prefetto del buon governo,—inepte à un haut degré, mené pour toute chose par un simple employé, l’adroit coquin D...
M. F..., sculpteur médiocre de Venise, délateur connu auprès du redoutable tribunal du vicaire; il s’est chargé, conjointement avec sa femme, de garder une des maîtresses du cardinal-vicaire. Ce cardinal va voir sa maîtresse chez F..., lequel a obtenu la survivance d’A... d’E..., directeur du Musée du Vatican. F... est, de plus, espion et délateur au service de l’Autriche.
Le marquis M..., fils d’un marchand de poisson, dévoué aux jésuites, auteur prétendu de quelques ouvrages faits par des teinturiers, directeur des catastri (cadastres), accusé de friponnerie par ses employés. On a reconnu qu’il avait, en effet, volé trois à quatre cent mille écus; mais l’ancien ministre des finances, feu le cardinal G..., son protecteur et associé pour le vol, a imposé silence aux employés. Ces pauvres diables continuent à soutenir leur dire auprès du pape, mais on ne les écoute pas.
M. P... T... de F..., anciennement rédacteur des Almanachs de ce pays, maintenant secrétaire général du Camerlingato, lié avec l’ex-jésuite Reggi (ou Rezzi), autre employé du Camerlingato, tous deux grands ennemis de la France et de toute idée libérale. Ils ont eu l’esprit de dominer entièrement les camerlingues P... et C..., grands fripons hypocrites. (Je parle de T... et Rezzi); ils volent et gouvernent l’Etat à leur volonté, font commerce des rescrits de privative (privilèges financiers), ils imposent des dazzi (droits) de douane arbitraires; deux des plus grands et des plus pernicieux coquins d’une administration qui en est remplie.
Le marquis U... del D..., (Bissia, Gentili), frère du Maggior d’Uomo actuel du pape, ennemi de la France et de toute idée généreuse, fut choisi par Léon XII pour directeur de l’imprimerie et de la chalcographie camérale. Il est sans talent aucun, prepotente, méchant, sans principes quelconques, touche un fort traitement et gâte tout dans l’administration qui lui est confiée.
M. P... de B..., fils du libraire. Ses services comme espion lui ont valu la noblesse (fatto cavaliere). Il a un emploi de délateur en affaires politiques; outre cela, il est maintenant sous-directeur de l’imprimerie centrale; il a été appelé là par del D..., digne acolyte d’un tel coquin.
D... F..., autre insigne coquin chargé de crimes, a joui d’un immense crédit sous Léon XII; il faisait partie de la Camarilla d’alors, qui imposait des édits tout faits à ce pauvre vieillard le cardinal della S..., en ce temps-là secrétaire d’Etat, pour la forme. M. F... obtint la ferme de l’octroi (Dazio di consumo), ainsi que de grosses sommes de Léon XII; il les gagnait, assure-t-on, par des crimes ou plutôt, ce me semble, par d’affreuses injustices.
Le comte V... d... de S..., directeur del Botto e Registro, a plusieurs autres emplois: homme à renvoyer bien vite; jésuite, fripon, ennemi de toute pensée libérale.
T... M..., bon dessinateur, jésuite, espion, il s’introduit dans les maisons comme maître de dessin; l’un des grands affidés du cardinal B... et du gouverneur; il rend de nombreux services à ces messieurs; un des principaux agents de la haute police du pays; coquin complet; un des grands prêtres du culte grec.
M. L..., cardinal de V..., eut le talent de s’introduire dans les loges des francs-maçons et ensuite révéla les secrets, s’il y en a, et donna la liste des frères. Dévoué aux jésuites, rusé politique, grand ami et confident du cardinal B...; du reste, employé supérieur à l’administration del Botto e Registro.
Les frères G..., J..., présidents du tribunal de commerce, insignes fripons. J..., ennemi jusqu’à la fureur de tout sentiment généreux; ne respirant que des supplices pour les partisans du progrès; entrepreneur de l’éclairage de Rome. Espions politiques, les deux frères fréquentent habituellement le cabinet littéraire de Cracos al Corso. Outre les deux frères G..., on rencontre dans ce cabinet l’abbé S... de C... de T..., espion, le comte M..., l’avocat don D... d’A... de F..., et beaucoup d’autres individus dévoués au gouvernement qui, en récompense des services qu’ils lui rendent, leur donne les moyens de voler impunément.
Voyons maintenant ces coquins en action.
Il existe beaucoup de tribunaux civils et criminels, et l’autocrate suprême en crée au besoin. Ce sont de véritables commissions, comme celles du cardinal de Richelieu.
L’Uditore santissimo est le grand ministre de cette partie de l’administration si funeste au public; un rescrit santissimo, on interrompt le cours de la justice, on impose silence au bon droit.
L’un des tribunaux les plus pernicieux est le tribunal du commerce, composé de deux imbéciles, et d’un des voleurs les plus effrontés et les plus adroits, qui en est le président. Son principal moyen de faire de l’argent est de protéger les banqueroutiers frauduleux; il leur vend, d’abord, un sauf-conduit, et ensuite un provisoire (une pension alimentaire), jusqu’à la formation dello stato patrimoniale, ou bilan définitif de la banqueroute. Par exemple, dans la banqueroute Santangeli et Paccinci, ils ont accordé à ces messieurs un provisoire de soixante écus par mois. On calcule que, sans compter ce que les juges obtiennent de cette manière, leurs droits patents absorbent environ le tiers de l’actif de la banqueroute. Les négociants honnêtes n’obtiennent justice qu’au moyen de leur crédit particulier; c’est-à-dire par l’injustice.
C’est encore par le moyen de l’uditore santissimo que des familles patriciennes ou d’autres, après s’être ruinées par leurs fortes dépenses, obtiennent un administrateur. Elles indiquent ordinairement le sujet qu’elles désirent et qu’on leur accorde toujours. C’est, en général, un cardinal, qui délègue un monsignor avec les plus amples pouvoirs. Ce prélat commence par suspendre toutes les procédures dirigées contre son administré; il ne paye personne, mais, en revanche, force tout le monde à payer ce qui est dû à son administré; tout le crédit du cardinal et du prélat est employé à activer les rentrées; qui pourrait résister à une telle puissance?
Monsignor F... avait tous les goûts dispendieux; il fit environ trente mille écus de dettes. Pressé par ses créanciers, il eut recours au pape, qui lui fit cadeau de trois mille écus pour faire un voyage, et, par un rescrit santissimo, il fut défendu aux créanciers d’agir contre la personne sacrée de monseigneur ou contre ses propriétés. Monsignor N..., indice di signatura, obtint un semblable rescrit santissimo.
Feu monsignor M..., de la secrétairerie d’état, vola une grande partie de leurs biens à ses pupilles; il achetait les juges par des emplois, ou les gagnait au moyen de son crédit; tout cela a été prouvé par pièces authentiques.
Il est presque inutile d’ajouter que le régime le plus arbitraire règne dans les formes de procéder de tous les tribunaux criminels; ils ne se font pas faute de perquisitions, de détentions préventives, etc., etc. Le plus infâme de ces tribunaux est, sans contredit, celui du vicaire, qui a conservé les formes employées par l’inquisition espagnole. Ainsi, le procès est secret et l’accusé ne peut avoir de défenseur; on y envoie aux galères, ou on condamne à de fortes amendes ceux qui oublient de faire leurs pâques. Il est vrai qu’avec un protecteur ou, à défaut, avec de l’argent, on parvient souvent à adoucir les rigueurs des terribles juges du tribunal du vicaire.
Le cardinal D... a chez lui la femme d’un coher, qu’il fait retenir aux galères pour un léger délit. La moindre affaire de ce genre serait sévèrement punie chez un laïque, à moins, cependant, que ce laïque n’eût de puissants protecteurs, auquel cas tout lui est permis.
XCIV
A Paul de Musset.
Juin 1839.
Je pense bien, Monsieur, qu’il vous est assez égal de plaire à un lecteur de plus, mais permettez-moi de me donner le plaisir de vous dire combien je suis enchanté d’Un Regard[360]. Cela est délicieux et ce me semble parfait. Dans un sujet si scabreux, et prêtant naturellement à l’emphase, il n’y a pas une de ces lignes sublimes qui inspirent si bien au lecteur la volonté de fermer le livre.
Mlle Rachel a su charmer le public, parce que dans le siècle de l’exagéré, elle a su marquer la passion sans l’outrer. Votre conte de ce matin présente exactement le même mérite. Si vous avez le courage de continuer, et de ne jamais tomber dans l’emphase, vous atteindrez sans nul effort et sans nulle image exagérée à une place qui se trouvera à peu près unique dans notre littérature.
Mais quel besoin avais-je de cette lettre, direz-vous? C’est moi, Monsieur, qui avais le besoin de vous dire combien je suis étonné d’une telle absence d’emphase, et peut-être y a-t-il bien mille personnes à Paris qui pensent comme moi. Osez rester simple.
On paraît froid quand on s’écarte de l’affectation à la mode, mais aussi rien de plus ridicule que le (mot illisible) de l’an passé et l’homme qui ose le braver a un vernis charmant d’originalité. Je pense que bien souvent vous êtes tenté par l’apparition de quelque belle phrase emphatique, songez alors qu’il y a bon nombre de gens qui aiment le simple, le naturel, le style des Lettres de Pline, traduites par M. de Sacy. Depuis J.-J. Rousseau, tous les styles sont empoisonnés par l’emphase et la froideur.
Agréez les hommages et les compliments de
XCV
A. H. de Balzac.
(1839).
Mon portier, par lequel je voulais vous envoyer la Chartreuse comme au Roi des Romanciers du présent siècle, ne veut aller rue Cassini, nº 1; il prétend ne point comprendre mon explication: aux environs de l’Observatoire, en demandant, voilà ce qu’on m’en a dit.
Quelquefois vous venez, Monsieur, en pays chrétien, donnez-moi donc une adresse honnête, par exemple chez un libraire (vous direz que j’ai l’air de chercher une épigramme).
Ou bien envoyez prendre le dit roman rue Godot-de-Mauroy, 30 (Hôtel Godot-de-Mauroy).
Si vous me dites que vous l’enverrez quérir, je le mettrai chez mon portier. Si vous le lisez, dites-m’en votre avis bien sincèrement[362].
Je réfléchirai à vos critiques avec respect.
Votre dévoué,
Frédérick[363].
Rue Godot-de-Mauroy, nº 30.
Vendredi 27.
XCVI
Au Dr Laverdant[364].
Civita-Vecchia, 8 juillet 1841.
Je vous prie, Monsieur, d’excuser le long retard de ma réponse. M...[365] m’a remis la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire au moment où l’on me soumettait à huit saignées. C’est un accès de goutte. Je n’ai presque plus la faculté de penser.
Puisque le hasard a fait tomber mes idées sous vos yeux, je vous dirai que la décadence de la langue latine[366] après Claudien me représente l’état du français de 1800 à 1841.
On ne disait plus par exemple: «Les pauvres assiègeaient le palais des riches, mais la pauvreté assiège le palais de la richesse.»
Faute d’idées, on s’attachait à Ségur. Voilà le grand vice du moment. Ou je me trompe fort, ou la prolixité de nos grands prosateurs ne sera que de l’ennui pour 1880.
Si vous aviez des doutes, monsieur, supposez la première page du Henri IV de Tallemant des Réaux traduite en français de 1841 par un des grands prosateurs actuels. Cette page de Tallemant produirait six pages de M. Villemain. Je choisis exprès un homme de talent.
Cette idée m’a porté à faire attention au fond et non à la forme. Plût à Dieu, au milieu de l’ennui actuel, qu’il nous arrivât un bon livre écrit en patois auvergnat ou en provençal. Voyez ce que produiraient nos prosateurs traduits en allemand ou en italien.
Adieu, monsieur, je me réserve de vous répondre encore quand je serai moins tourmenté.
Agréez l’hommage de mes sentiments les plus distingués.
H. Beyle[367].
TABLE
| Stendhal et les Salons de la Restauration | I |
| SOUVENIRS D’ÉGOTISME | |
|---|---|
| Chapitre PREMIER | 1 |
| Chapitre II | 10 |
| Chapitre III | 21 |
| Chapitre IV | 26 |
| Chapitre V | 34 |
| Chapitre VI | 55 |
| Chapitre VII | 60 |
| Chapitre VIII | 84 |
| Chapitre IX | 99 |
| Chapitre X | 107 |
| Chapitre XI | 120 |
| Chapitre XII | 124 |
| LETTRES INÉDITES | ||
|---|---|---|
| I.— | A sa sœur Pauline | 131 |
| II.— | A la même | 133 |
| III.— | A Edouard Mounier | 136 |
| IV.— | Au même | 141 |
| V.— | A sa sœur Pauline | 144 |
| VI.— | A Edouard Mounier | 146 |
| VII.— | Au même | 147 |
| VIII.— | Au même | 150 |
| IX.— | Au même | 152 |
| X.— | A son père | 155 |
| XI.— | A Edouard Mounier | 156 |
| XII.— | Au même | 158 |
| XIII.— | Au même | 161 |
| XIV.— | Au même | 164 |
| XV.— | Au même | 166 |
| XVI.— | Au même | 170 |
| XVII.— | Au même | 175 |
| XVIII.— | Au même | 178 |
| XIX.— | A Mélanie Guilbert | 182 |
| XX.— | A la même | 184 |
| XXI.— | Mélanie Guilbert à Henri Beyle | 185 |
| XXII.— | A sa sœur Pauline | 187 |
| XXIII.— | A la même | 187 |
| XXIV.— | A la même | 190 |
| XXV.— | A la même | 192 |
| XXVI.— | A la même | 194 |
| XXVII.— | A Edouard Mounier | 196 |
| XXVIII.— | A sa sœur Pauline | 198 |
| XXIX.— | Mélanie Guilbert à Henri Beyle | 198 |
| XXX.— | A sa sœur Pauline | 199 |
| XXXI.— | A la même | 203 |
| XXXII.— | A la même | 204 |
| XXXIII.— | A la même | 206 |
| XXXIV.— | Mélanie Guilbert à Henri Beyle | 207 |
| XXXV.— | A Martial Daru | 208 |
| XXXVI.— | Mélanie Guilbert à Henri Beyle | 210 |
| XXXVII.— | Mélanie Guilbert à Henri Beyle | 211 |
| XXXVIII.— | A sa sœur Pauline | 214 |
| XXXIX.— | A Monsieur Mounier, auditeur au Conseil d’Etat, secrétaire de S. M. l’Empereur et Roi, à Schœnnbrunn | 215 |
| XL.— | A sa sœur Pauline | 216 |
| XLI.— | A M. Krabe, membre de la Chambre de Guerre et des Domaines | 218 |
| XLII.— | A sa sœur Pauline | 219 |
| XLIII.— | A Félix Faure | 220 |
| XLIV.— | Au même | 221 |
| XLV.— | A sa sœur Pauline | 223 |
| XLVI.— | A la même | 224 |
| XLVII.— | A la même | 226 |
| XLVIII.— | A la même | 226 |
| IL.— | A Louis Crozet | 229 |
| L.— | Au même | 231 |
| LI.— | Au même | 234 |
| LII.— | Au même | 236 |
| LIII.— | Au même | 239 |
| LIV.— | Au même | 240 |
| LV.— | Au même | 242 |
| LVI.— | Au même | 246 |
| LVII.— | Au même | 247 |
| LVIII.— | Au même | 250 |
| LIX.— | Note pour le libraire | 253 |
| LX.— | Au baron de Mareste | 256 |
| LXI.— | Au même | 257 |
| LXII.— | Au même | 259 |
| LXIII.— | Au même | 261 |
| LXIV.— | Au même | 264 |
| LXV.— | A Madame *** | 266 |
| LXVI.— | A M. le comte Daru | 269 |
| LXVII.— | A madame *** | 270 |
| LXVIII.— | Au baron de Mareste | 271 |
| LXIX.— | Au même | 274 |
| LXX.— | A Métilde *** | 275 |
| LXXI.— | A madame *** | 276 |
| LXXII.— | Au baron de Mareste | 277 |
| LXXIII.— | Au même | 278 |
| LXXIV.— | Au même | 280 |
| LXXV.— | Au même | 281 |
| LXXVI.— | A V. de la Pelouze | 282 |
| LXXVII.— | A Alphonse Gousolin | 283 |
| LXXVIII.— | Au baron de Mareste | 286 |
| LXXIX.— | A M. Viollet-le-Duc | 287 |
| LXXX.— | A Alphonse Gousolin | 288 |
| LXXXI.— | Au baron de Mareste | 290 |
| LXXXII.— | Au même | 292 |
| LXXXIII.— | Au même | 293 |
| LXXXIV.— | Au même | 294 |
| LXXXV.— | Au même | 295 |
| LXXXVI.— | A M. Levavasseur, éditeur à Paris | 295 |
| LXXXVII.— | Au baron de Mareste | 296 |
| LXXXVIII.— | Au même | 299 |
| LXXXIX.— | A X*** | 301 |
| XC.— | Au baron de Mareste | 302 |
| XCI.— | Au même | 303 |
| XCII.— | A Henri Dupuy | 304 |
| XCIII.— | A Sutton-Sharp, à Londres | 305 |
| XCIV.— | A Paul de Musset | 313 |
| XCV.— | A H. de Balzac | 314 |
| XCVI.— | Au Dr Laverdant | 315 |
Imp. F. Imbert, 7, rue des Canettes.
NOTES:
[1] De l’amour.
[2] On pense à ces vers de Dante:
A’ naviganti e ’ntenerisce il cuore,
Lo di ch’ han detto à dolci amici addio,
E che lo nuovo peregrin d’amore
Punge, se ode squilla di lontano,
Che paia ’l giorno pianger che si muore.
[3] Voir: Vie de Henri Brulard, chapitre Ier.
[4] Je cite d’après l’édition de 1817.—Où Monselet avait-il donc pris que Beyle avait horreur des points d’exclamations?
[5] Voir sur Lord Byron, Monti, etc., la lettre que Beyle adresse à Madame L. S. Belloc, l’auteur de Lord Byron, (Correspondance inédite, p. 273 et suiv., vol. I; et dans Racine et Shakespeare (édition Michel Lévy): Lord Byron en Italie, 1816, p. 261-285).
[6] Journal de Stendhal, p. 113.
[7] Mignet: Portraits et notices historiques et littéraires, vol. I, p. 374 et 376.
[8] Vol. XIII.
[9] Dernières études historiques et littéraires, vol. II.
[10] Correspondance inédite, vol. II, p. 149.
[11] Album de Murcie.
[12] Souvenirs inédits de Delécluze, (Revue Rétrospective, dixième semestre, 1889)—p. 265.
[13] Le Chapitre 35 est entièrement consacré à la Pasta.
[14] Beyle avait entendu Kean à Londres, en 1821.
[15] On dirait que Beyle avait devant lui la médaille frappée en 1829, à l’effigie de la Pasta et sur laquelle on lit: «Sublime nel canto, unica nell’azione.»
[16] Histoire de ma vie, cinquième partie, chapitre III.
[17] Nouveaux Lundis, vol. III, article sur Delécluze.
[18] Le fait m’a été rapporté par M. Emile Chasles, fils de Philarète Chasles.
[19] Arnould Frémy: Souvenirs anecdotiques sur Stendhal (Revue de Paris, 11 septembre 1855).
[20] Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, III, p. 109.
[21] Sur les Souvenirs de soixante années de Delécluze, voir Nouveaux lundis, vol. 3.
[22] Histoire de ma Vie, 5e partie, ch. 3.
[23] Vie de Henri Brulard.
[24] En note, sur la première page du manuscrit: «A n’imprimer que dix ans au moins après mon départ, par délicatesse pour les personnes nommées. Cependant les deux tiers sont mortes dès aujourd’hui.»
[25] Anagramme de Rome.
[26] Le professeur de mathématiques de Beyle. Voir Vie de Henri Brulard.
[27] Il était alors consul de France dans les États romains et résidant à Civita-Vecchia. (Note de Beyle.)
[28] Voir ce volume, p. 275.
[29] C’est sans doute la première fois qu’un Français écrivait le nom du grand poète anglais.
[30] Voir Vie de Henri Brulard, ch. XXXII.
[31] En note: «Ici quatre pages de descriptions de Altorf à Gersau, Lucerne, Bâle, Belfort, Langres, Paris;—occupé de moral, la description physique m’ennuie. Il y a deux ans que je n’ai écrit douze pages comme ceci.»
[32] En blanc dans le manuscrit.
[33] Voir sur Volterre les premières pages des Sensations d’Italie de Paul Bourget.
[34] Voir Lamiel, chapitre XV.
[35] Probablement le baron de Mareste. Voir Beyle, Correspondance et Lettres inédites, et Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, vol. III (article sur Etienne Delécluze).
[36] Anagramme de Rome.
[37] D’Argout.
[38] Joseph Lingay, dont il sera question plus loin.
[39] Alberte de Rubempré.
[40] Lolo (Note de R. Colomb). Voir page 287 une lettre de Beyle où il est question de M. Lolot.
[41] Thère (là) détail de ces sociétés. (Note de Beyle).
[42] Ici description de la Chambre des Pairs (Note de Beyle).—La description est restée en blanc.
[43] Comtesse Beugnot. Beyle lui dédia son premier ouvrage: Vie de Haydn, de Mozart et de Métastase, (1814).
[44] Voir Journal, p. 129.
[45] A la Tribuna.
[46] Voir Armance.
[47] M. de Tracy fut reçu à l’Académie en 1808—il remplaçait Cabanis.
[48] Ce général, que je voyais chez madame la comtesse Daru, était un des sabreurs les plus stupides de la garde impériale—c’est beaucoup dire. Il avait l’accent provençal et brûlait surtout de sabrer les Français ennemis de l’homme qui lui donnait la pâture. Ce caractère est devenu ma bête noire, tellement que le soir de la bataille de la Moskowa, voyant à quelques pas les tentes de deux ou trois généraux de la garde, il m’échappa de dire: «Ce sont des insolents de (mot illisible)!» propos qui faillit me perdre. (Note de Beyle).
[49] Où M. Rod a-t-il pris que le comte de Ségur eut d’agréables relations avec Beyle? Voir Stendhal, p. 41.
[50] En blanc dans le manuscrit.
[51] En blanc dans le manuscrit.
[52] M. de Ségur eut beaucoup de succès à la cour de Russie—succès diplomatiques et succès littéraires.
[53] Il s’agit de Frédéric-Guillaume II.
[54] Rome, sans doute.
[55] Antoine-Louis-Claude Destutt, comte de Tracy, naquit en 1754 et mourut en 1836.
[56] Ici un blanc, et en marge, cette simple note: les citrons.
[57] Ici une demi-page blanche. Puis vient ex abrupto le portrait de M. de La Fayette.
[58] En blanc dans le manuscrit.
[59] Mme de Tracy.
[60] En blanc dans le manuscrit.
[61] Ici un plan d’une partie de l’appartement du comte de Tracy—nº 38, rue d’Anjou-St-Honoré.
[62] «Les louanges que j’entends chanter, pendant l’élégant dîner du magistrat, M. Taylor, à Bonaparte, dieu de la Liberté, me donnent des accès de jacobinisme et d’ultracisme.» V. Jacquemont, Journal, 3e partie.
[63] Ici une page en blanc et cette note:
Les lapins de tonneau et les cochons au bois de Boulogne.
[64] Vrai citoyen des Etats-Unis d’Amérique, parfaitement pur de toute idée nobiliaire. (Note de Beyle.)
[65] Louis-Marie-Charles-Henri-Mercier Dupaty, 1771-1825. Beyle semble avoir deviné juste. Aujourd’hui, Dupaty est plus qu’oublié.
[66] Mme Belloc s’occupait de littérature et publia de 1818 à 1836 un grand nombre de traductions de livres anglais. (Voir la lettre que Beyle écrivit à Mme Belloc au sujet de Byron, Corresp., vol. 1, p. 273.)
[67] L’exécuteur testamentaire de Beyle.
[68] C’est Mme Praxède Crozet qui a donné à la bibliothèque de Grenoble la plus grande partie des manuscrits de Stendhal, environ une trentaine de volumes.
[69] Le Louvre.
[70] L’un des musées de Milan.
[71] Colomb a interverti l’ordre de la troisième ligne.—La pierre tombale du cimetière Montmartre porte: scrisse, amo, visse, ce qui est un contre-sens.
[72] C’est le cri de Julien Sorel.
[73] Comtesse Bertrand.—Voir Vie de Henri Brulard.
[74] Voir Correspondance, passim.
[75] Voir Journal, p. 315, 320, 331.
[76] En blanc dans le manuscrit.
[77] En blanc dans le manuscrit.
[78] Je suis heureux en écrivant ceci. Le travail officiel m’a occupé en quelque façon jour et nuit depuis trois jours (juin 1832). Je ne pourrais reprendre à quatre heures—mes lettres aux ministres cachetées—un ouvrage d’imagination.—Je fais ceci aisément sans autre peine et plan que: me souvenir. (Note de Beyle.)
[79] C’est le nom que Stendhal donne sans doute à l’un des fils de Michevaux.
[80] Voir Journal de Stendhal et Lettres inédites.
[81] Le texte est:
Servilius. Oui.
Manlius. Tiens, lis.
(La Fosse, Manlius Capitolinus, IV, 4.)
[82] M. Lingay.
[83] Beyle.
[84] Mérimée.
[85] M. de Jouy publia en 1807 une tragédie lyrique intitulée: La Vestale.
[86] Mérimée.
[87] Mérimée est né en 1803.
[88] C’est le mot de Taine sur Stendhal.
[89] Hélas! que j’en ai vu mourir de jeunes filles (V. Hugo).
[90] Eugénie de Montijo?—Voir préface du Journal de Stendhal.
[91] Le 23 juin 1823. Voir Correspondance inédite, vol. I, p. 241.
[92] Monstre.
[93] Ici: plan des environs de Montmorency.
[94] Vermine.
[95] Voir: Vie de Henri Brulard.
[96] Nom sous lequel Beyle désigne Etienne-Jean Delécluze (1781-1863), auteur de David et son Ecole, de Dante et la Poésie amoureuse, etc.
[97] L’éditeur.
[98] Coteau dans la vallée de l’Isère, près de Grenoble. C’est au couvent de Montfleury que Mme de Tencin débuta dans la vie religieuse.
[99] Expression dauphinoise.
[100] C’est une rue montante de Grenoble, sur la rive droite de l’Isère.
[101] Sa sœur Marie-Zénaïde-Caroline, dont il est souvent question dans la Vie de Henri Brulard.
[102] Félicie, Gaëtan et Oronce Gagnon, ses cousins, enfants de Romain Gagnon; Gaëtan mort dans la retraite de Russie, Oronce, mort général de division (1885).
[103] Mlle Pauline Beyle, chez le citoyen Gagnon, médecin à Grenoble (Isère).—Lettre inédite.—(Collection de M. Auguste Cordier).—Copie de la main de R. Colomb.—Aucune des lettres à Pauline que nous donnons ne figure dans les Lettres Intimes, publiées récemment (1 vol., Calmann-Lévy).
[104] Directrice d’une pension de jeunes personnes à Grenoble.
[105] Cuisinière du grand-père Gagnon. Voir Journal et Vie de Henri Brulard.
[106] Les élèves se servaient alors de crayons de sanguine.
[107] L’abbé Velly (1709-1759), auteur d’une Histoire de France.
[108] Marguerite de Lussan (1682-1758).
[109] Villaret et Garnier achevèrent l’Histoire de France de Velly.
[110] Roman de l’abbé Terrasson, intitulé: Séthos, histoire tirée des monuments de l’ancienne Egypte (1731).
[111] Voir p. 133.
[112] Lettre inédite.—(Collection de M. Auguste Cordier). Copie de la main de R. Colomb.
[113] Fils de Mounier, député à l’Assemblée Constituante. Il est né en 1784 et mourut en 1843. Il accepte tour à tour la protection de Napoléon, de Charles X et de Louis Philippe. Il fut nommé baron, obtint la place d’intendant des bâtiments de la couronne, et se distingua à la Chambre des Pairs.
[114] Antoine Arnault (1766-1834), académicien, auteur de Marius à Minturnes (1791), Lucrèce (1792), Phrosine et Mélidor (1798), Oscar, fils d’Ossian (1796), les Vénitiens (1797), Germanicus, etc. Le titre de la pièce dont parle Beyle est Don Pèdre ou le Roi et le Laboureur, drame.
(Note de F. Corréard.)
[115] Cette pièce servit de prétexte à des manifestations politiques. Les républicains se portaient en foule à la tragédie du Roi et le Laboureur, pour y fêter, dans la personne de Don Pèdre, le spectacle d’une couronne avilie. Il fallut que la censure intervînt. (G. Merlet, Tableau de la littérature française, 1800-1815. La Tragédie sous l’Empire.) (Note de F. C.).
[116] Victorine et Philippine, sœurs d’E. Mounier.
[117] Cette lettre ainsi que celles qui suivent adressées à Edouard Mounier (sauf la lettre du 4 janvier 1806), ont été publiées par M. F. Corréard dans la Nouvelle Revue (15 sept. et 1er octob. 1885), sous le titre de: Un paquet de lettres inédites de Stendhal. M. F. Corréard m’a autorisé à faire figurer cette intéressante correspondance dans ce volume—qu’il reçoive ici tous nos remerciements.
[118] Le général Michaud, dont Beyle avait été aide de camp.
[119] Auguste Lafontaine, romancier allemand, né à Brunswick, en 1756, d’une famille de réfugiés français, mort à Halle en 1831. (Note de F. C.)
[120] Ne montre ma lettre à personne. (Note de Beyle.)
[121] De Delille.
[122] Village des environs de Grenoble où le père de Beyle possédait une propriété dont Stendhal parle souvent dans son Journal et dans la Vie de Henri Brulard. J’ai pu visiter le domaine de Claix, grâce à l’aimable hospitalité du propriétaire actuel, M. le baron Bougault.
[123] Lettre inédite.—(Collection de feu M. Eugène Chaper).
[124] Premier jour complémentaire de l’an X.
[125] Rapprochez de ces lignes la fameuse recette de Rouge et Noir:
«Ses yeux (de Julien Sorel) tombèrent par hasard sur le portefeuille en cuir de Russie où le prince Korasoff avait enfermé les 53 lettres d’amour dont il lui avait fait cadeau. Julien vit en note, au bas de la première lettre: «On envoie le nº 1 huit jours après la première vue...
«On porte ces lettres soi-même: à cheval, cravate noire, redingote bleue. On remet la lettre au portier d’un air contrit: profonde mélancolie dans le regard. Si l’on aperçoit quelque femme de chambre, essuyer ses yeux furtivement, adresser la parole à la femme de chambre.» (Chapitre LVI).
Note de F. C.
[126] Ce trait final, si touchant dans sa simplicité fait involontairement chanter dans la mémoire la strophe exquise des Emaux et Camées:
Ni gant, ni bouquet, ni soulier,
Mais, je garde, empreinte adorée,
Une larme sur un papier.
(Note de F. C.)
[127] Voir Corresp. inédite, lettre XXXIII, 17 juin 1818, p. 73 et suivantes.
[128] Michaud.
[129] Mme de Nardon, voir Journal.
[130] Son maître d’anglais.
[131] Félix Faure.
[132] Lettre inédite.—(Bibliothèque de Grenoble). Brouillon. En note: On me répond le 20 floréal, et je reçois la lettre le 28 floréal; on me promet 600 fr.
[133] Village des environs de Grenoble.
[134] Grenoble.
[135] M. F. Corréard, dans la remarquable étude qui sert d’introduction aux lettres à Mounier, note cette phrase émue et enthousiaste «digne de rejoindre les passages les plus fameux de la préface de l’Histoire de la peinture en Italie et de la Vie de Napoléon.»
[136] Le père d’Édouard Mounier. (Note de F. C.)
[137] Helvétius.
[138] Une tournure de caractère analogue faisait, vers le même temps, de Paul-Louis Courier, un artilleur mécontent et boudeur. (Note de F. C.).
[139] Romain Gagnon, voir la Vie de Henri Brulard.
[140] George Cadoudal, qui avait formé un complot contre le premier Consul, exécuté à Paris le 25 juin 1804.
[141] Voir Journal de Stendhal, append. p. 458, l’article que Beyle écrivit pour défendre Mlle Duchesnois.
[142] Bourg des environs de Grenoble, célèbre par le château de Lesdiguières et par les États tenus en 1788.
[143] Louason, voir Journal de Stendhal. C’est l’actrice qui, à cette époque, joua un si grand rôle dans la vie de Beyle. Beyle quitta Paris, au mois de mai 1805, en compagnie de Mélanie, il alla avec elle jusqu’à Lyon, là il prit la diligence de Grenoble et Mélanie celle de Marseille.
[144] Elle (Mélanie) m’a raconté ses relations avec Hoché, le rédacteur du Publiciste, et Saint-Victor, le poétereau, auteur de l’Espérance. (Journal de St., p. 171.)
[145] Voir Journal de Stendhal.
[146] Voir Journal de Stendhal.
[147] Lettre inédite (Bibliothèque de Grenoble).—Brouillon.
[148] Thibeaudeau, préfet de Marseille.
[149] Lettre inédite.—(Biblioth. de Grenoble).—Brouillon.
[150] A Monsieur Henri Beyle, à Grenoble, en Dauphiné. L’adresse est raturée et porte: chez M. Mante, rue Paradis, Marseille. Lettre inédite. (Bibliothèque de Grenoble).
[151] On voit que Beyle ne tarda pas à aller rejoindre Mélanie à Marseille.
[152] Lettre inédite. (Collection de M. Auguste Cordier).—Copie de la main de R. Colomb.
[153] Lettre inédite.—(Collection de M. Auguste Cordier).—Copie de la main de R. Colomb.
[154] Gaëtan Gagnon. Voir p. 132, note 4.
[155] C’est une des pièces contestées de Shakespeare;—M. Furnivall, qui fait autorité en Angleterre, déclare que Titus n’est pas l’œuvre de Shakespeare.
[156] De Destutt de Tracy.
[157] Lettre inédite.—(Collection de M. Auguste Cordier).—Copie de la main de P. Colomb.
[158] Mélanie.
[159] Beyle fait passer l’enfant de Mélanie pour sa fille.
[160] Mélanie Guilbert.
[161] Lettre inédite.—(Collection de M. Auguste Cordier). Copie de la main de R. Colomb.
[162] Lettre inédite.—(Collection de M. Auguste Cordier).—Copie de la main de R. Colomb.
[163] Monsieur Édouard Mounier, chez Monsieur Mounier, conseiller d’Etat, son père, rue du Bacq, nº 558, près la rue de Sèvres, chez M. de Gérando, Paris.
Lettre inédite (Collection de M. P.-A. Cheramy).
[164] Lettre inédite.—(Collection de M. Auguste Cordier).—Copie de la main de R. Colomb.
[165] La saison théâtrale terminée, Mélanie reprend le chemin de Paris.—Elle écrit cette jolie lettre à la halte de Lyon.—Beyle ne tardera pas à regagner Paris où il arrive le 10 juillet 1806, après un court séjour à Grenoble.
[166] M. Beyle, chez M. Charles Meunier, rue du Vieux-Concert, à Marseille.—Lettre inédite.—(Bibliothèque de Grenoble.)
[167] Montagne fortifiée sur la rive droite de l’Isère, à Grenoble.
[168] Il était déjà question du mariage de Pauline avec François-Daniel Périer-Lagrange, qu’elle épousa le 25 mai 1808. Cette date m’est fournie par M. Ed. Maignien, conservateur de la Biblioth. de Grenoble, dont les Notes généalogiques sur la famille de Beyle (1 br., Grenoble, 1889) sont fort exactes et très précieuses.
[169] Ce passage est fort curieux et donne toute raison à Paul Bourget qui, le premier, dans ses Essais de Psychologie, a deviné la sensibilité de Stendhal.
[170] Lettre inédite.—(Collection de M. Auguste Cordier).—Copie de la main de R. Colomb.
[171] Lettre inédite.—(Collection de M. Auguste Cordier).—Copie de la main de R. Colomb.
[172] Sassenage, petit village des environs de Grenoble, où l’on vend des fromages réputés.
[173] Lettre inédite.—(Collection de M. Auguste Cordier),—Copie de la main de R. Colomb.
[174] Voir Journal de St., p. 308.
[175] Lettre inédite. (Collection de M. Auguste Cordier). Copie de la main de R. Colomb.
[176] Monsieur Henri Beyle, chez M. Charles Meunier, rue du Vieux-Concert, à Marseille.—Lettre inédite. (Bibliothèque de Grenoble).
[177] M. Pierre Daru.
[178] Martial Daru était sous-inspecteur aux Revues.
[179] A Milan, voir Vie de Henri Brulard.
[180] Lettre publiée dans le Journal de Stendhal, appendice (Bibliothèque de Grenoble).—Brouillon.
[181] Monsieur Henri Beyle, à Grenoble, en Dauphiné.—Lettre inédite (Bibliothèque de Grenoble).
[182] Surintendant des théâtres.
[183] Il eut été dommage, je crois, de laisser dans les cartons ces lettres de Mélanie, qui nous révèlent une femme littéraire, habile et charmante.
Subscrip.: A Monsieur Henry Beyle, à Grenoble, en Dauphiné. Lettre inédite. (Bibliothèque de Grenoble.)
[184] Cette lettre doit être postérieure au mois d’octobre 1806, époque à laquelle Beyle partit pour l’Allemagne à la suite de ses cousins Daru.
[185] Daru.
à Grenoble (Isère).
Lettre publiée dans le curieux ouvrage de M. Henri Cordier: Stendhal et ses amis, p. 83-84.
[187] On lit dans la première lettre de la correspondance de Beyle publiée par R. Colomb: «J’ai trouvé une occasion de placer le protégé de M. Pascal; mais j’avais oublié le nom de cet ami. J’ai demandé une place pour M. Lepère: il a un nom à peu près comme ça. Tâche de l’accrocher sur ma table, avec un bel exemple de son écriture et de m’envoyer ledit nom.» (A M. F.-F., à Paris. Strasbourg, le 5 avril 1809.) (Note de F. Corréard.)
[188] Beyle avait été nommé en novembre 1806, intendant des Domaines, en résidence à Brunswick. Il est envoyé à la fin de 1807 en mission à Paris, pour conférer avec le ministre Dejean au sujet des finances du duché de Brunswick.
[189] Lettre publiée dans Stendhal et ses amis, par H. Cordier, p. 84-85; fait partie aujourd’hui de la collection de M. P.-A. Cheramy.
pour Mademoiselle Pauline Beyle, sa fille
à Grenoble (Isère).
[190] Lettre publiée dans Stendhal et ses amis, par H. Cordier, pag. 31-32.
[191] L’empereur.
[192] Charmant village des environs de Grenoble.
[193] A Monsieur, Beyle, pour mademoiselle sa fille aînée, rue de Bonne, 6, Grenoble (Isère).—Lettre publiée dans Stendhal et ses amis, par H. Cordier, p. 85-86-87.
[194] 18, rue Jacob, Paris.
[195] Lettre inédite.—(Bibliothèque de Grenoble).—Brouillon.
[196] Martial Daru.
[197] Sur l’amour de Louis pour Mademoiselle..
[198] Lettre, publiée dans le Journal de Stendhal. Append. p. 463.—(Bibliothèque de Grenoble)—Brouillon.
[199] Beyle obtint un congé en 1811, et en profita pour faire son second voyage d’Italie; il ne connaissait que la Lombardie; il alla cette fois jusqu’à Naples, en passant par Florence et Rome. Voir Journal de Stendhal, cahiers XXXI, XXXII, XXXIII. Cette lettre laisse deviner tout ce que Beyle a su cacher aux indifférents de sensibilité, d’émotion et d’enthousiasme.
[200] Madame Pauline Périer, rue de Sault, à Grenoble (Isère).
Lettre inédite.—(Collection de M. Ed. Maignien).
[201] Victorine Bigillon. Voir Vie de Henri Brulard.
[202] Beyle prit part à la campagne de Russie, il revint à Paris, le 31 janvier 1813. Voir Journal de Stendhal, p. 420, note 2.
[203] A madame Pauline Périer, rue de Sault, par Gotha, à Grenoble, département de l’Isère.—Lettre inédite.—(Collection de feu M. Eugène Chaper).
[204] Peut-être la diligence.
[205] A madame Pauline Périer en sa terre de Tuélins, près La Tour-du-Pin, Isère.—Lettre inédite.—(Collection de feu M. Eug. Chaper).
[206] Troisième voyage d’Italie.
[207] L’une d’elles était Angela Pietragrua, voir Journal et Vie de Henri Brulard.
[208] François Périer, mari de Pauline.
[209] On voit en effet que la lettre a été déchirée deux fois.
[210] A madame Pauline Périer, en sa terre de Tuélins, près La Tour-du-Pin, département de l’Isère.—Lettre inédite.—(Collection de feu M. Eug. Chaper.)
[211] Louis Crozet, né à Grenoble, contemporain d’Henri Beyle, l’un de ses fidèles amis (voir Journal, passim). Louis Crozet était ingénieur des ponts et chaussées.
[212] De 4 ou 5 Anglais du premier rang et de la plus grande intelligence.
[213] La Revue d’Edimbourg, fondée en 1802 par Jeffrey, Brougham, Sidney Smith.
[214] L’Histoire de la Peinture en Italie qui fut publiée en 1817.
[215] En Angleterre, si jamais l’H.
[216] Beyle parle de son Histoire de la Peinture en Italie, comme d’un poème.
[217] Lettre inédite.—(Bibliothèque de Grenoble).
[218] Voir Journal.
[219] Le père de Beyle.
[220] Voir Corresp. Inédite, vol. I p. 6: Instruction pour MM. F. Faure et L. Crozet.
[221] Pièce restée inachevée, voir Journal.
[222] C’est la Vie de Henri Brulard.
[223] A la mort du Jésuite (c’est le père de Beyle), si je puis, j’irai en Angleterre.
[224] Lettre inédite (Bibliothèque de Grenoble).
[225] Chez Mme de Staël.
[226] Lettre inédite (Bibliothèque de Grenoble).
[227] Félix Faure.
[228] English Bards and Scotch Reviewers, violente satire, publiée en 1809.
[229] Beyle.
[230] Bellisle, voir Journal.
[231] Mon beau-frère.
[232] Michel-Ange.
[233] Mot forgé par Beyle, de shepherd, berger (bergerie).
[234] La célèbre dédicace à Napoléon.
[235] A Grenoble.
[236] Très-heureux.—Lettre inédite.—(Bibliothèque de Grenoble).
[237] Pour quelques élus. Epigraphe favorite de Beyle.
[238] Sa sœur Pauline.
[239] Mme Praxède Crozet, femme de Louis Crozet.
[240] Monsieur le chevalier Louis Crozet, chez M. Payan l’aîné, à Mens, par Vizille, Isère.—Lettre inédite (Bibliothèque de Grenoble).
[241] Grenoble.
[242] Son père.
[243] Monsieur le Chevalier Louis Croizet, ingénieur des Ponts et Chaussées, chez M. Payan l’aîné, à Mens, département de l’Isère.
Lettre inédite.—(Bibliothèque de Grenoble.)
[244] Livres.
[245] L’Histoire de la peinture en Italie parut sans nom d’auteur.—Beyle se désigne simplement sous les initiales B. A. A.
[246] Crozet
[247] Voir cette liste plus loin, p. 253.
[248] L’ouvrage de Mme de Staël que je connais.
[249] D’aller en Amérique une fois ce livre paru.
[250] Premier volume.
[251] Pour cet ouvrage.
[252] Lettre inédite.—(Bibliothèque de Grenoble).
[253] Il ne sait pas comment il est poète!
[254] Voir plus haut, p. 231.
[255] Lettre inédite.—(Bibliothèque de Grenoble).
[256] Le mari de sa sœur Pauline.
[257] Grenoble.
[258] Epilogue de l’Histoire de la Peinture.
[259] Monsieur Louis Crozet, ingénieur du corps royal des ponts et chaussées, chez M. Payan l’aîné, à Mens (Isère). Lettre inédite.—(Bibliothèque de Grenoble).
[260] Périer.
[261] La bonne sœur (Pauline).
[262] Tu me connais comme je me connais moi-même.
[263] Le père de Beyle.
[264] Lettre inédite.—(Bibliothèque de Grenoble).
[265] Document inédit.—(Bibliothèque de Grenoble.)
[266] Il existe une autre lettre du 15 octobre 1817, datée de Thuélin, tome 1er de la correspondance, page 43.
[267] Lingay.
[268] Mareste, lui-même.
[269] Lettre inédite (Collection de M. Auguste Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[270] Mareste avait un poste à la Préfecture de police.
[271] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier).—Copie de la main de R. Colomb.
[272] Quai de Grenoble.
[273] La tragédie de Caio Gracco, composée postérieurement à 1800, lorsque Monti avait le titre d’historiographe du royaume d’Italie.
[274] Sous M. le duc Decazes, le ministère de la police était dans un hôtel du quai Malaquais.
[275] Lettre inédite (Collection de M. Auguste Cordier).—Copie de la main de R. Colomb.
[276] M. Louis de Barral.
[277] L’éditeur Delaunay.
[278] Rome, Naples et Florence.
[279] Lettre inédite.—(Collection de M. Auguste Cordier).—Copie de la main de R. Colomb.
[280] Livres.
[281] Rome, Naples et Florence en 1817, 1re édition.
[282] Voir pour l’explication la 1re édition de Rome, Naples et Florence en 1817, p. 182-183.
[283] à la Villemain.
[284] Lettre inédite (Collection de M. Auguste Cordier).—Copie de la main de R. Colomb.
[285] Voir lettre suivante.
[286] Lettre inédite (Bibliothèque de Grenoble.)—Brouillon.
[287] La bibliothèque de Grenoble possède le brouillon de cette lettre; on y lit: des places amphibologiques; et au-dessous de: les avantages des places, etc., apprécié l’avantage de l’ambition.
[288] Lettre publiée dans: Stendhal et ses amis, par Henri Cordier, p. 46-47.
[289] Lettre inédite (Bibliothèque de Grenoble), brouillon.
[290] Le livre: De l’Amour.
[291] Racine et Shakespeare, publiée en 1823.
[292] Il s’agit de son Histoire de la peinture en Italie.
[293] Lettre inédite (collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[294] Voir de l’Amour, Edition Michel Lévy, p. 251 et 252.
[295] Lettre inédite (Col g. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[296] Lettre inédite (Bibliothèque de Grenoble), brouillon.
[297] Lettre inédite. (Bibliothèque de Grenoble.) Brouillon.
[298] J.-J. Ampère.
[299] La Pasta.
[300] Voir Souvenirs d’égotisme, p. 84 et suivantes.
[301] Titre d’un opéra de Pavesi.
[302] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier.) Copie de la main de R. Colomb.
[303] M. le vicomte Papillon de la Ferté, intendant du mobilier de la couronne, sous Charles X.
[304] Voir au sujet de ces questions: Utopie du Théâtre Italien (Vie de Rossini, chapitre XLIII).
[305] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de R. Colomb.
[306] Probablement la préface placée en tête de la Vie de Rossini, 1re édition en 1824.
[307] L’abbé Grégoire, député de l’Isère en 1819; Beyle lui donna sa voix comme électeur.
[308] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[309] D’un nouveau complot contre les Industriels, brochure, Paris, 1825.
[310] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier). Copie de la main de R. Colomb.
[311] Son livre: Rome, Naples et Florence en 1817.
[312] A M. V. de le Pelouze, rue Saint-Honoré nº 340 ou 41, vis à vis la rue de la Sourdière.
Lettre publiée par Henri Cordier, dans Stendhal et ses amis, p. 6 et 7.
[313] All’ornatissime signore il signor Alphonse Gonsolin, piazza Santa Croce, casa del Balcone, nº 7671, in Firenze.
[314] Conteur italien mort à Agen vers 1562. C’est à Bandello que Shakespeare emprunta le sujet de Twelfth Night.
[315] Fr. Morlacchi 1784-1841, son opéra de Tebaldo et Isolina eut un grand succès.
[316] Alphonse de Lamartine, alors à l’ambassade française de Florence.
[317] A l’Académie de Venise.
[318] A l’Eglise des Frari.
[319] Fr. Hayez, né à Venise en 1792. Voir aussi Promenades dans Rome, II. page 321.
[320] Lettre publiée dans la Revue des Documents Historiques, décembre 1874.
[321] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[322] La date de cette lettre a pu être fixée, grâce à l’allusion, au discours de M. de Barante. M. de Barante, fut reçu à l’Académie française, le 20 novembre 1828; il fit l’éloge de son prédécesseur le comte de Sèze (C. S.).
[323] Lettre publiée dans Stendhal et ses amis, par Henri Cordier, p. 105-106.
[324] Mme Azur. Voir Vie de Henri Brulard.
[325] Comp. «Victor Hugo n’est pas un homme ordinaire mais il veut être extraordinaire, et les Orientales m’ennuient.» Corresp. inéd. II, p. 68.
[326] Les Mémoires de Vidocq avaient paru depuis peu. (Paris Tenon, 1828-1829, 4 vol.) et Le Dernier jour d’un condamné venait d’être mis en vente.
[327] Préfet de police tombé avec Villèle (janvier 1828).—Corresp. inéd., II, p. 68.
[328] Expédition des réfugiés portugais pour Terceira (18 janvier 1829).
[329] La Fayette. (Corresp. inéd., II, p. 68).
[330] Lettre publiée dans la Revue des documents historiques. Deuxième année.
[331] Fripon.—Filou.—Fourbe.—Trompeur.
[332] M. Hector de Latouche.
[333] Celui des Promenades dans Rome.
[334] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[335] Lettre inédite (Collection de M. Auguste Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[336] Tout ceci concerne les Promenades dans Rome.
[337] C’était le fils de Brunet, le célèbre acteur des Variétés.
[338] Cela a duré pendant près d’une année (Note de R. C.)
[339] Mme de Ménainville.
[340] C’est ce que fit M. Delaunay, pour la 1re édition en 2 volumes in-8º.
[341] Danseuse de l’Opéra; elles étaient deux sœurs. (R. C.).
[342] Lettre inédite (Collection de M. Auguste Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[343] Mme Victor de Tracy.
[344] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[345] Sous l’œil des barbares, comme dirait le stendhalien Maurice Barrès.
[346] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[347] Cette lettre a été écrite avant le 6 novembre 1830, date du départ de Beyle pour l’Italie. Le Rouge et le Noir, dont il est question, a paru chez Levavasseur, en novembre 1830, daté 1831.—Cette lettre fait partie de la collection Stassart, à l’Académie royale de Belgique, Bruxelles, et m’a été obligeamment communiquée par M. le vicomte S. de Lovenjoul.
[348] Grande bévue.
[349] Comte d’Argout.
[350] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[351] M. Horace Vernet.
[352] Le comte de Sainte-Aulaire, ambassadeur à Rome.
[353] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[354] Lettre publiée dans Stendhal et ses amis par Henri Cordier, p. 60-61.
[355] Le célèbre tribunal de la Rota, à Rome, est composé de douze prélats de différentes nations catholiques, revêtus du titre d’auditeurs (R. C.)
[356] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[357] Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
[358] A M. Henri Dupuy, imprimeur-libraire, 14, rue de la Monnaie, Paris. Lettre inédite (Bibliothèque de Grenoble).
[359] Cette lettre figurait dans la copie fournie par M. Romain Colomb pour les deux volumes de Correspondance inédite, désignés sous le titre d’Œuvres posthumes, dans l’édition des Œuvres complètes de Stendhal, publiée par la maison Michel Lévy frères, en 1854-1855.
Elle portait le Nº CCCXXI, et était paginée, sur l’épreuve: p. 220, 221, 222, 223, 224, 225. t. II.
M. Julien Lemer, chargé par l’éditeur du classement et de la révision de l’œuvre complète, avait lu cette lettre en manuscrit et en épreuve. Surpris de ne plus la retrouver dans les volumes définitifs lors de leur mise en vente, il parvint à trouver, à l’imprimerie Simon Raçon, une épreuve en première de ce curieux morceau, criblée de corrections typographiques, qu’il fit encarter et relier dans l’exemplaire de sa bibliothèque. C’est d’après cet exemplaire unique que nous reproduisons ici cette lettre, grâce à l’amabilité de M. Lemer.
[360] Un Regard, roman par Paul de Musset, 1839.
[361] M. Paul de Musset, chez M. Bonnaire, nº 10, rue des Beaux-Arts. Lettre publiée dans Stendhal et ses amis par Henri Cordier, p. 65-66.
[362] Voir l’article que Balzac écrivit sur la Chartreuse dans la Revue Parisienne, p. 278.
[363] Lettre publiée dans Stendhal et ses amis, par Henri Cordier, p. 70-71.
[364] Nº 6, rue de Tournon, à Paris.
[365] En blanc dans l’original.
[366] La lettre n’est de la main de Beyle qu’à partir de ce mot.
[367] Lettre publiée dans la Vie littéraire (6 juillet 1876), journal fondé par un stendhalien bien connu, M. Albert Collignon, auquel l’on doit une étude très consciencieuse: l’Art et la vie de Stendhal, 1 vol., Germer-Baillière, 1869.