Œuvres complètes de Gustave Flaubert, tome 6: Trois contes, suivis de mélanges inédits
AVIS
En dehors des romans et des ouvrages dramatiques réunis dans notre édition, Gustave Flaubert n’a publié de son vivant que quelques pages:
Une préface à un recueil posthume des derniers vers de son ami Louis Bouilhet.
Une lettre adressée sous forme de brochure au conseil municipal de Rouen, à propos du monument commémoratif à élever au poète.
Nous les donnons en tête de ces Mélanges.
De plus, un article sur les pierres de Karnac a paru en 1858 dans l’Artiste. Il fait partie du Voyage en Bretagne, et il y reprend, dans notre édition, sa véritable place.
Quelques pages écrites sur le Nil, intitulées par Flaubert: A bord de la Cange, parurent, après sa mort, en 1880, dans le Gaulois.
Nous les publions également dans les ŒUVRES INÉDITES.
Quant aux ŒUVRES INÉDITES elles-mêmes, elles appartiennent à des genres divers: histoire, voyages, romans, théâtre, critique, etc. Avant d’écrire Madame Bovary, Gustave Flaubert s’y était essayé et l’on aura une idée de l’étendue et de la variété de ces premiers travaux, dont il avait gardé les manuscrits, par la liste suivante de leurs titres:
OPUSCULES HISTORIQUES
La mort du duc de Guise, 1835.
Chronique normande du Xe siècle, 1836.
Deux mains sur une couronne, ou pendant le XVe siècle, 1836.
Essai sur la lutte du sacerdoce et de l’empire, 1838.
Rome et les Césars, 1839.
VOYAGES
Par les champs et par les grèves (voyage en Bretagne), 1847 (terminé).
Diverses notes de voyages, aux Pyrénées, en Corse, en Espagne et en Orient, de 1840 à 1850.
CONTES ET ROMANS
La peste à Florence, conte, 1836.
Rage et impuissance, conte, 1836.
La femme du Monde, chant fantastique, 1836.
Bibliomanie, conte, 1836.
Un parfum à sentir. Conte philosophique, ou les Baladins, 1836.
Rêve d’enfer, conte fantastique, 1837.
Passion et vertu, conte philosophique, 1837 (terminé).
La danse des morts, poème en prose, 1838 (terminé).
Les funérailles du docteur Mathurin, ou pendant le XVe siècle, conte, 1839.
Novembre, roman, 1842 (terminé).
Ivre et mort, roman, 1843.
L’éducation sentimentale, roman, sans aucun rapport avec le roman publié sous le même titre, 1843 (terminé).
THÉATRE
Louis XI, drame, 1838.
Smarh, vieux mystère, 1839.
La découverte de la vaccine, parodie du genre tragédie, dont un acte seulement est écrit.
CRITIQUE
Article sur Rabelais (terminé).
Article sur Rachel.
De la littérature romantique en France.
OPUSCULES DIVERS
Quid quid volueris, étude psychologique, 1837.
Agonie, pensées sceptiques, 1838.
Les arts et le commerce, 1839.
Plusieurs plans vagues.
Malheureusement, presque toutes ces œuvres de jeunesse sont restées à l’état de simples projets abandonnés par l’auteur, et les autres, bien que terminées, comme nous l’avons indiqué, n’ont pas été écrites d’une main également sûre. Leur publication complète n’aurait donc rien ajouté à la gloire d’un écrivain soucieux avant tout de perfection. Mais la perte de beaucoup de morceaux, çà et là plus achevés, aurait été profondément regrettable pour la genèse d’un aussi puissant esprit. Le Voyage en Bretagne, surtout, en offrait un grand choix; il s’en rencontrait encore plusieurs dans les manuscrits intitulés: Novembre, la Danse des morts, Rabelais, Smarh. En les rassemblant, il nous a paru qu’ils devaient trouver ici leur place.
Les Trois Contes de Gustave Flaubert, réunis dans ce volume et où il a résumé magistralement son talent multiple, donneront, croyons-nous, par leur opposition avec les fragments que nous y publions, d’autant plus d’intérêt aux études préparatoires dans lesquelles ce talent s’est cherché lui-même.
Nous avons fait précéder ces fragments de la brève explication que comportait chacune des œuvres dont ils étaient extraits.