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Œuvres de Voltaire Tome XIX: Siècle de Louis XIV.—Tome I

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NOTES:

[1] Lettre à Formont, septembre 1732.

[2] Lettre à milord Harvey, juillet 1740.

[3] Lettre au duc de Richelieu, du 31 août 1751.

[4] Id. ibid.

[5] Lettre à madame Denis, du 2 septembre 1751.

[6] Voyez la lettre de Voltaire à Haller, du 13 février 1759.

[7] Voyez cette Réfutation, tome XXXIX, page 617.

[8] Voyez le Mémoire et la Requête dans le tome XL.

[9] Voici ce que contient le volume sous l’un ou l’autre de ses titres: 1. Trois Lettres sur la nature de notre ame (par Boullier). Ces lettres sont celles dont j’ai parlé dans ma Préface des Lettres philosophiques, tome XXXVII, page 116. II. Avis à l’auteur du journal de Gottingue (imprimé, dans la présente édition, tome XXXIX, page 514). III. Mémoire sur l’Avis. C’est la réponse du journaliste. IV. Défense de milord Bolingbroke (voyez tome XXXIX, page 454). V. Remarques sur la défense de milord Bolingbroke. Ce sont celles dont j’ai parlé dans ma note, tome XXXIX, page 455. VI. Lettre de M. de Voltaire à M. T. (Thieriot). C’est la lettre du 26 mars 1757, qu’on peut voir dans la Correspondance. VII. Réponse à la précédente lettre, par une société de gens de lettres. VIII. Lettre écrite de Genève, où l’on examine deux chapitres de l’Essai sur l’histoire générale. Cette lettre est de Vernet; j’en ai déjà parlé tome XVII, page 272. IX. Les torts à M. de V. sur son démêlé avec M. V. (Vernet); pièce de vers à laquelle Voltaire répondit par les stances aussi intitulées: Les Torts (voyez t. XII). X. Lettre à l’occasion d’un article concernant Saurin. C’est la lettre de Lervêche. XI. Réponse de M. de Voltaire. C’est la Réfutation d’un écrit anonyme, etc. XII. Réponse à la réfutation; réponse qui n’avait point été imprimée dans le Journal helvétique (voyez ma note, tome XXXIX, page 617).

[10] Voyez tome XXXIX, page 514; et ci-dessus, ma note 9.

[11] Voyez ma note, page 201.

[12] Il n’est pas rare de trouver des exemplaires des diverses éditions des Œuvres de Voltaire, avec des corrections de sa main ou de celles de ses secrétaires. Pour mon compte, j’ai ainsi les éditions d’Amsterdam, 1738-39, et de Dresde, 1748-54. M. F.-A. Ebert, dans le tome II de son Dictionnaire général de Bibliographie (en allemand), 1830, dit, à l’article Voltaire, qu’on a retrouvé l’exemplaire de la première édition imprimée chez Walther, à Dresde (1748-54), avec des corrections et des changements pour une édition nouvelle. Il paraît, dit la Revue encyclopédique, de mars 1830, page 668, que l’on se propose de publier ces corrections autographes de l’auteur. L’exemplaire de 1748-54, que j’ai, est peut être un double de celui qu’on vient de retrouver, et dont il me semble bien extraordinaire que les corrections soient restées inédites jusqu’à ce jour. Voyez ma Préface du tome XXIV (Histoire de Charles XII), pages ij et iij.

[13] Le mariage avec madame de Maintenon étant resté secret, Voltaire n’en parle pas ici; mais voyez les articles Maintenon et Scarron dans le Catalogue des écrivains; et dans le tome XX, le chapitre XXVII. B.

[14] Voyez, dans la Correspondance, la lettre à D’Argental du 15 juin 1756. B.

[15] Voyez son article dans le Catalogue des écrivains. B.

[16] Il en était l’arrière-grand-père par Anne-Marie, qui donna le jour à Marie-Adélaïde de Savoie, épouse du duc de Bourgogne: voyez page 3. B.

[17] Voyez son article dans le Catalogue des écrivains. B.

[18] Mort le 4 mai 1727; il est auteur des vers à Voltaire, qu’on peut voir dans le tome Iᵉʳ, parmi les Pièces justificatives, à la suite de la Vie de Voltaire. B.

[19] Le bref qui abolit les jésuitesses est du 13 janvier 1631. Voyez, sur cet ordre, la Bibliothèque critique de Saint-Jorre (Richard Simon), tome Iᵉʳ, page 289. B.

[20] Voyez les chapitres XIV et XXXV. B.

[21] Déposé le 5 novembre 1687, il vécut cinq ans renfermé dans son appartement, et mourut en janvier 1693. B.

[22] Voyez aussi les Annales de l’Empire, tome XXIII, page 609 et suivantes. B.

[23] Il en sortit en 1675, et vint à Cintra, château à sept lieues de Lisbonne, où il mourut le 12 septembre 1683. Cl.

[24] R. Cromwell n’est mort qu’en 1712, à quatre-vingt-six ans; voyez tome XXVIII, page 269. B.

[25] L’Histoire de Charles XII, par Voltaire, forme le tome XXIV de la présente édition. B.

[26] En 1668, ainsi que Voltaire le dit au chapitre X. B.

[27] Voyez ma note du chapitre X. B.

[28] Sur les Auguste, rois de Pologne, voyez ma note, tome XXIII, page 27. B.

[29] C’était le beau-père de Louis XV; voyez, tome XXI, le chapitre IV du Précis du Siècle de Louis XV. Il est mort le 23 février 1766. B.

[30] C’est ainsi qu’on lit dans toutes les éditions données du vivant de l’auteur, et dans l’édition de Kehl. Frédéric prit le titre de roi en 1700; mais il ne mourut que le 25 février 1713. B.

[31] C’est ainsi que ce mot est écrit dans toutes les éditions données du vivant de l’auteur; voyez, au reste, sa note, tome XXV, page 79. B.

[32] Le 8 février, nouveau style, selon l’Art de vérifier les dates. Voltaire s’est trompé (tome XXV, page 85) en disant 1677. B.

[33] Son Histoire, par Voltaire, forme le tome XXV de la présente édition. B.

[34] Dans cet article et dans quelques-uns des suivants, Voltaire donne pour date de la mort, la date de la retraite ou du rappel des gouverneurs de Flandre. B.

[35] La bataille des Dunes est du 14 juin 1658. Don Juan ne mourut que le 17 septembre 1679; mais il n’avait pas reparu dans les Pays-Bas depuis l’évacuation, suite de la bataille des Dunes. B.

[36] Fut d’abord connu sous le nom de comte de Miossens: voyez une note du chapitre IV. B.

[37] Voyez ma Préface en tête du présent volume. Les Mémoires de Berwick, publiés en 1737, deux volumes in-12, sont l’ouvrage de Margon. B.

[38] Voyez, tome XXI, le chapitre VII du Précis du Siècle de Louis XV. B.

[39] Il est même plus connu sous le nom de marquis de Biron. B.

[40] Ce troisième maréchal de Broglio est Victor-François, né en 1718, nommé maréchal en 1759, mort à Munster en 1804. Son père était mort le 22 mai 1745. C’est de Victor-François que parle Voltaire dans sa satire intitulée: Le pauvre diable, 1760 (voyez tome XIV). Les mots qu’il lui consacre ici sont de 1768. B.

[41] Au camp devant Dunkerque, et transporté à Calais, où il mourut de sa blessure. Cl.

[42] Voyez, tome XXI, le chapitre IV du Précis du Siècle de Louis XV. B.

[43] La fin de cet alinéa est posthume. J.-B. de Duras est mort en 1770; son fils Emmanuel-Félicité, créé maréchal le 24 mars 1775, est mort en 1789. B.

[44] Après Estampes aurait dû être placé Estrades, qui, oublié ici comme maréchal, ne l’a pas été dans le Catalogue des écrivains. B.

[45] Fabert ne fut pas dispensé des preuves de noblesse; ce fut lui qui refusa ce que le roi lui offrait, parceque, dit-il dans sa lettre du 11 décembre 1668, «pour recevoir cet honneur il faudrait que je mentisse.» Louis XIV, dans sa réponse à Fabert, témoigne son admiration pour ce rare exemple de probité, et exprime ses regrets de ne pouvoir accorder de dispense; ce qui serait renverser le fondement des ordres du roi: voyez, dans le Mercure, 1769, second volume d’octobre, page 134, la lettre de Saint-Foix, dans laquelle sont rapportées celles de Fabert et du roi. B.

[46] On en trouve un fragment dans le Mercure de novembre 1765, pages 31-51; et c’est sans doute sur ce fragment qu’a été rédigé le récit qui forme une des dernières notes du second chant de la Henriade: voyez tome X. B.

[47] Voyez, tome L, l’article de Voltaire sur ces Mémoires, parmi les Articles extraits du journal de politique et de littérature. B.

[48] Voyez son article dans le Catalogue des écrivains. B.

[49] Il a place, ci-après, dans le Catalogue des écrivains. B.

[50] Ce fut au conseil de régence que Villars fut admis en 1718; il était président du conseil de guerre dès 1715. Villars a aussi place dans le Catalogue des écrivains. B.

[51] Jean-Philippe, dit le chevalier d’Orléans, né en 1702, enfant naturel de Philippe d’Orléans, régent, et d’une demoiselle Lebel, fille d’honneur de la duchesse d’Orléans. Cl.

[52] Voyez tome XXII, page 249. B.

[53] L’un de ces dictionnaires est celui de Barral et Guibaud, dont il est parlé tome XXVIII, page 348; l’autre est le dictionnaire connu sous le nom de Chaudon, son premier et principal auteur, dont la première édition est de 1766, en quatre volumes in-8º. La phrase de Voltaire fut ajoutée dans l’édition de 1768 du Siècle de Louis XIV. B.

[54] La place de surintendant était la première au conseil quand il n’y avait point de premier ministre. De là vient que le cardinal de Richelieu fut obligé de briguer, en 1623 et 1624, la faveur du marquis, depuis duc de La Vieuville, surintendant, pour entrer au conseil. K.

[55] Voyez tome XXII, pages 255 et 264; et, ci-après, le chap. IV. B.

[56] Près de Saint-Germain. Voyez, dans la Correspondance, la lettre au baron de Breteuil, janvier 1724. B.

[57] Ce petit-fils, ami de Voltaire, mourut en 1731; voyez, dans la Correspondance, la lettre à Cideville du 27 septembre 1731. B.

[58] Voyez, ci-après, tome XX, le chap. XXV. B.

[59] Voyez ma note, tome XXVI, page 319, et tome XX, chapitre 25. B.

[60] 1719, trois volumes in-12. B.

[61] Mort en 1777. Il avait porté successivement les noms de Phelippeaux, comte de Saint-Florentin, duc de la Vrillière. On lui fit cette épitaphe:

Ci gît un petit homme à l’air assez commun,
Ayant porté trois noms, et n’en laissant aucun. B.

[62] Voyez ma note, page 35. B.

[63] Né le 13 janvier 1636, Henri-Louis, ou plutôt Louis-Henri, est mort le 17 avril 1698. Ses Mémoires ont été publiés en 1828, deux volumes in-8º, qui ont des préliminaires et des éclaircissements aussi amples que l’ouvrage. B.

[64] Le 16 juillet. Voyez, tome XX, une des notes sur le chap. XXVII. B.

[65] Ce fut le chancelier Le Tellier: voyez tome XX, chap. XXX. B.

[66] Son nom est Labadie. B.

[67] Dans l’article sur Labadie, inséré au dix-huitième volume des Mémoires de Nicéron, on ne parle que de trente et un volumes ou ouvrages; mais on donne les titres de cinq autres dans le vingtième volume de Nicéron. B.

[68] Mort à Sainte-Mary-le-bone, aujourd’hui renfermé dans l’enceinte de Londres. B.

[69] Pierre de Guibours, communément appelé le P. Anselme de Sainte-Marie. B.

[70] Le véritable portrait de Guillaume-Henri de Nassau, imprimé d’abord en 1689, in-4º, in-8º et in-12, fait aujourd’hui partie du tome XXXVI des Œuvres d’Arnauld. B.

[71] Voyez ma note, tome XXVIII, page 348. B.

[72] Dans les Mémoires de D’Artigny, tome VII, page 21, on avait, en 1756, reproché à Voltaire de n’avoir pas parlé de D’Avrigny ni de Bougeant. L’omission sur D’Avrigny fut réparée en 1763, dans les termes qu’on lit aujourd’hui. Voltaire n’a point donné d’article au P. Bougeant. B.

[73] Les ouvrages de D’Avrigny sont intitulés, l’un: Mémoires chronologiques et dogmatiques pour servir à l’histoire ecclésiastique depuis 1600 jusqu’en 1716, quatre volumes; l’autre: Mémoires pour servir à l’histoire universelle de l’Europe, depuis 1600 jusqu’en 1716, quatre volumes. Le P. Griffet a donné de ces derniers une édition en 1757, cinq volumes in-12, avec additions et corrections. B.

[74] Le 18 février 1654, suivant D’Olivet, dans son Histoire de l’académie française. B.

[75] Né en 1721, plus de cinq ans après la mort de Louis XIV, il n’est pas de son siècle. B.

[76] Voyez, tome IV, la Préface (de 1738) de la Mort de César. B.

[77] On les attribue au jésuite Larue et à D’Alègre. Baron, né en 1653, est mort en 1729: voyez ma note, tome XXXVII, page 95. B.

[78] Les Mémoires de Bassompierre, avec une suite jusqu’alors inédite, sont imprimés aux tomes XIX-XXI de la deuxième série de la Collection des mémoires relatifs à l’histoire de France, par Petitot et M. Monmerqué. B.

[79] Bayle a un autre article dans les Questions sur l’Encyclopédie (voyez tome XXVII, page 309); et dans la septième des Lettres à son altesse sérénissime le prince de *** (voyez tome XLIII). Voltaire en reparle encore dans l’article Renaudot. B.

[80] Dans une Épître à J.-B. Rousseau; voyez tome XXVII, page 309; et tome XXXVII, page 516. B.

[81] Elle est en deux petits volumes in-12. B.

[82] J.-G. de Chaufepié, dont Voltaire a déjà parlé tome XXVII, page 318, est auteur du Nouveau Dictionnaire historique et critique, pour servir de supplément ou de continuation au Dictionnaire de M. P. Bayle, 1750, quatre volumes in-folio. B.

[83] Dans les Mémoires de l’abbé D’Artigny, tome VII, publié en 1756, on observe, page 22, qu’il fallait ici Louis XIII. La première édition de l’Histoire des grands chemins est de Paris, 1622, in-4º. B.

[84] Catherine Bernard, parente de Corneille, et conséquemment de Fontenelle, née à Rouen, est morte en 1712: voyez, ci-après, l’article Fontenelle. B.

[85] Dans l’édition de 1751 cet article avait quatre lignes que voici: «Boileau Despréaux (Nicolas), né à Paris, en 1636, le plus correct de nos poëtes. On a tant commenté ses ouvrages, qu’un éloge est ici superflu; mort en 1711.» Voltaire a successivement augmenté son article: le texte actuel est de 1768. B.

[86] La roue de la Fortune.

[87] Voltaire désigne ainsi le Dictionnaire de Barral et Guibaud (voyez ma note, tome XXVIII, page 348). B.

[88] C’est le nombre donné dans les tomes II et X (première partie) des Mémoires de Nicéron; mais, dans la seconde partie du tome X de ces Mémoires, publiée en 1731, on nomme deux ouvrages de plus. La Biographie universelle en énumère quatre-vingt-onze ou quatre-vingt-quinze. B.

[89] Hyacinthe Cordonnier, connu sous le nom de Thémiseuil de Saint-Hyacinthe, né à Orléans le 24 septembre 1684, mort en 1746. Il fut l’un des ennemis de Voltaire, qui, de son côté, ne le ménagea pas: voyez tome XXXVII, page 382; et, dans la Correspondance, plusieurs lettres, entre autres celles à Berger, du 16 février 1739, et à Levesque de Pouilly, du 27 février 1739. On trouvera, dans les Pièces justificatives, à la suite de la Vie de Voltaire (voyez tome Iᵉʳ), une lettre de Saint-Hyacinthe à M. de Burigny. B.

[90] Voyez l’article Pellisson. B.

[91] Né à Alençon en 1634, mort en 1723. B.

[92] Ce fut à lui que Voltaire succéda dans la place de membre de l’académie française: voyez son Discours de réception, tome XXXVIII, page 545. B.

[93] C’est d’après Nicéron que Voltaire appelle ainsi cet auteur, dont le vrai nom est Boulliau: voyez la Bibliothèque du Poitou, par Dreux du Radier, tome IV, pages 275-76. B.

[94] Voltaire veut probablement parler des Mémoires présentés au duc d’Orléans, régent de France, contenant les moyens de rendre ce royaume très puissant, La Haye, 1727, deux volumes in-12. B.

[95] Il est mort le 23 janvier 1722. B.

[96] 1711, in-folio, réimprimés après avoir été revus par A. Lancelot, sous le titre de: Histoire de Dauphiné, 1722, deux volumes in-folio. B.

[97] Boursault a fait un Ésope à la ville et un Ésope à la cour. Cette dernière comédie est restée au théâtre plus long-temps que l’autre. B.

[98] Voyez ma note, tome XXVIII, page 348. B.

[99] Jean Silhon, conseiller d’état, l’un des premiers membres de l’académie française, est mort en 1667. B.

[100] Voyez tome XXXIX, page 282. B.

[101] Il n’en a fait que le premier livre. B.

[102] Voyez son Éloge par Voltaire, tome XXXIX, page 411. B.

[103] Toutes les éditions, depuis 1751 jusqu’à la présente, portent: mais tels; j’ai mis mais non tels, parceque le sens de la phrase l’indique, et parceque cela est d’accord avec une note de Voltaire dans son Histoire du parlement; voyez tome XXII, pages 182-3. (Avril 1830.) B.

[104] Voltaire écrivait cela en 1751. Les Mémoires de Sulli, rédigés par Lécluse, sont de 1745: voyez ma note, tome XXII, page 183. B.

[105] David-Augustin de Brueys est né à Aix, en Provence, en 1640. B.

[106] Par l’abbé Raynal. Une édition de 1752 a trois volumes in-12. B.

[107] Le 16 avril. Voyez, ci-après, l’article Longueval. B.

[108] Voltaire ajouta l’article de Cailly en 1752. Le Moréri de 1759 ne donne pas la date de sa naissance, et dit qu’il mourut avant 1674. De Cailly était né à Orléans en 1604. B.

[109] C’est-à-dire dans le diocèse de Cahors. B.

[110] Au sujet de Crébillon, voyez, ci-après, son article, page 88; tome II, page 4; et tome XXXII, page 444. B.

[111] Michel-Jean Baptiste: voyez, ci-après, son article. B.

[112] Jacques Cassini, né en 1677, mort en 1756. Ce qui concerne lui et ses descendants est posthume. B.

[113] César-François Cassini, né en 1714, mort en 1784. B.

[114] M. Jacques-Dominique Cassini, aujourd’hui (mai 1830) membre de l’Institut, est né en 1740. B.

[115] C’est la date donnée par D’Olivet. B.

[116] Né en 1626. B.

[117] Né en 1604, mort vers 1679. B.

[118] Né en 1624, mort en 1702. B.

[119] Voyez ma note, tome XXXII, page 285. B.

[120] Depuis Redi (François), né à Arezzo, en 1626, mort en 1694, un autre Italien, Félix Fontana, né en 1730, mort le 9 mars 1805, a multiplié les expériences sur le venin de la vipère. B.

[121] Il s’agit d’Antoine-Louis-François Lefèvre de Caumartin, né le 6 septembre 1696, conseiller d’état en juillet 1745, mort le 14 avril 1748. Voltaire publia son article Charleval en 1751. B.

[122] Édition de 1740. Le passage rapporté par Voltaire est une réflexion de l’abbé Goujet, et non du président de Ris, et n’est plus dans le Moréri de 1759. B.

[123] En 1688, suivant le Moréri de 1759. B.

[124] Ce n’est pas à madame de Maintenon, c’est à Louis XIV que Choisi dédia sa Traduction de l’Imitation. La première édition de 1692 est la seule qui contienne la dédicace. Elle a aussi (ainsi que les deuxième et troisième, qui sont de 1692 et 1694), en tête du second livre, une figure dans laquelle on peut reconnaître madame de Maintenon; mais au bas on ne lit que ces deux mots: Audi, filia. Amelot de la Houssaie, dans ses Mémoires historiques, au lieu de citer ces deux mots du verset 2 du psaume XLIV, cite le verset entier et les mots du verset 12: Concupiscet rex decorem tuum, qu’on a ensuite seuls cités. La figure ne se trouve plus dans la quatrième édition. B.

[125] 1727, trois volumes in-12, publiés par Camusat. B.

[126] Cet article est de 1756. Le Catalogue des écrivains était alors à la fin de l’ouvrage de Voltaire. Les Mémoires de Torci ont paru en 1756, trois volumes in-12. B.

[127] Il est né à La Rochelle en 1638. B.

[128] Voyez page 8. B.

[129] Les Lettres sur la grace, par Étienne-Agard De Champs (né à Bourges, en 1613, mort le 31 juillet 1701), forment un volume, 1689, in-12, qui contient les réponses du prince. B.

[130] Voyez, tome XX, ce que Voltaire dit encore de Corneille dans le chapitre XXXII. B.

[131] Voyez ma note, tome XXXIX, page 283. B.

[132] Le Glaneur historique, moral, littéraire, et galant, était un journal qui paraissait en Hollande les lundi et jeudi, en 1731 et années suivantes. Il contient plusieurs morceaux contre Voltaire et ses ouvrages. J’en ai cité un dans ma note, tome II, page 348. B.

[133] Voyez mes notes, ci-dessus, pages 35 et 62; et tome XXVIII, page 348. B.

[134] En janvier 1711. B.

[135] Voyez tome XXXII, page 444. B.

[136] Voltaire a composé, en 1762, un Éloge de Crébillon, qui n’est pas un panégyrique: voyez tome XL. B.

[137] C’est ainsi qu’a écrit Voltaire, qui avait placé cet article à la lettre D. Il l’avait ajouté en 1768. Mais il s’exprime bien autrement sur le chancelier, dans sa Correspondance; voyez la lettre à Damilaville, du 24 mai 1761, et à D’Alembert, des 7 ou 8 mai 1761, et 30 janvier 1764. Le chancelier signait Daguesseau. B.

[138] Il était frère du marquis de Dangeau, dont les Mémoires sont souvent cités et réfutés par Voltaire, qui, le premier, en fit imprimer un extrait avec des notes: voyez tome XLVI. B.

[139] Le Puiset est un bourg entre Orléans et Chartres. Cl.

[140] Les éditions données du vivant de Voltaire portent: et on a dit après lui, etc. B.

[141] Cette flatterie à Louis XV existe dès 1751. Le Cours des principaux fleuves et rivières de l’Europe, imprimé dès 1718, c’est-à-dire du vivant de Delisle, paraît, dit M. Renouard, n’être que la copie des leçons du maître. B.

[142] Voyez tome XXVII, page 180; et, tome XLIII, la troisième des Lettres à son altesse monseigneur le prince de ***. B.

[143] Voyez, ci-après, l’article Genest. B.

[144] Dreux Du Radier, dans ses Récréations historiques, I, 89, remarque que le dernier tercet du sonnet de Des Barreaux est une imitation du dernier tercet d’un sonnet de l’abbé Des Portes (édition de 1598 de ses Poésies chrétiennes):

Ne tourne point les yeux sur mes actes pervers;
Ou, si tu les veux voir, vois-les teints et couverts
Du beau sang de ton fils, ma grace et ma justice.

Voltaire, dans la septième de ses Lettres à son altesse monseigneur le prince de *** (voyez tome XLIII), reparle de Des Barreaux et de son sonnet. B.

[145] L’article Des Coutures fut ajouté dans l’édition de 1752, et tel qu’il est ici. Au lieu de ce qui le termine, on lit ces mots dans un manuscrit que je possède de la main de Voltaire: «Le nombre de ceux qui, à l’exemple des anciens, ont cru la matière éternelle, est étonnant.» Jacques Parrain, baron Des Coutures, né à Avranches, est mort en 1702. Sa traduction de Lucrèce, qui avait paru en 1685, deux volumes in-12, a été effacée par celle de Lagrange: voyez tome XXVIII, page 383. B.

[146] Voyez, ci-après, l’article Morin (Simon). B.

[147] Tout ce qui précède est de 1757; ce qui suit est de 1763. B.

[148] Voyez, tome XIV, dans les Poésies mêlées (année 1749), les vers de Voltaire sur le Glorieux. B.

[149] Voyez l’article Th. Renaudot. B.

[150] Sur ce Journal, voyez ma note, tome XXXIII, page 267. B.

[151] Les éditions de Kehl terminaient cet article par ces mots, qui étaient entre parenthèses: «Mort depuis l’impression de cet article, en 1768.» Ils ne sont point dans l’édition de 1775 donnée du vivant de Voltaire. D’Olivet est mort le 8 octobre 1768. C’était dans l’édition du Siècle de Louis XIV, donnée cette année, que Voltaire avait ajouté son article, ainsi que celui de Hénault. Jusque-là Fontenelle était le seul auteur admis de son vivant dans le Catalogue. B.

[152] Cette phrase et celle qui suit sont posthumes; elles ne sont pas dans l’édition de 1775. B.

[153] 1703, in-12. Sur la guerre de la succession, voyez, tome XX, les chapitres XVIII et suivants. B.

[154] 1740, in-4º, réimprimés en divers formats. B.

[155] L’Institution d’un prince n’a été publiée qu’après la mort de Duguet, Londres, 1739, in-4º, ou quatre volumes in-12. Si, malgré ce que dit Voltaire, ce traité a été composé pour l’éducation d’un prince de Savoie, ce doit avoir été pour Charles-Emmanuel, né en 1701, plutôt que Victor-Amédée, né en 1726. B.

[156] L’abbé Grosier a donné une Description de la Chine, qui forme le treizième volume de l’Histoire générale de la Chine, 1777-85, treize volumes in-4º, et a été réimprimée séparément en deux volumes in-8º, puis, en 1818-1820, sept volumes in-8º. B.

[157] Voltaire a composé une Lettre de M. Hudde, échevin d’Amsterdam, écrite en 1620. Il n’en reste qu’un fragment, inédit jusqu’à ce jour, et que je donnerai dans le tome L (dernier des Mélanges). B.

[158] On ignore la date de la naissance de Duryer, qui était revenu en France vers 1630: né à Semur-en-Brionais, il est mort en 1688. Sa traduction de l’Alcoran parut en 1647, in-4º. Quant à son Histoire de Perse, elle est tout-à-fait inconnue. Voltaire a peut-être voulu parler de la traduction qu’a donnée Duryer de Gulistan, ou l’Empire des roses, composé par Saadi, prince des poëtes turcs et persans, 1634, in-8º. B.

[159] 1709, cinq volumes in-12; 1719, six volumes in-12; 1743, neuf volumes in-12. B.

[160] L’abbé Faydit est l’auteur de la Télémacomanie, 1700, in-12; Gueudeville a composé une Critique générale de Télémaque, 1700, deux volumes in-12. Voltaire reparle de Fénélon dans le chapitre XXXVIII (voyez tome XX). B.

[161] Voyez, tome XX, ce que Voltaire dit de Fléchier dans le chapitre XXXII. B.

[162] «Originairement Le Bouyer (dit l’abbé Trublet); dans la suite l’u voyelle s’est changé en v consonne, et l’y grec en i français, comme dans beaucoup d’autres noms.» B.

[163] C’est Aspar, connue par l’épigramme de Racine. J’ignore l’autre, dit l’abbé Trublet (qui connaissait si bien son Fontenelle), à moins que Voltaire n’ait voulu parler du Brutus; voyez, ci-dessus, page 59. B.

[164] Après ce mot, on lisait en 1752: Il fit beaucoup d’ouvrages légers, etc. Dans l’édition de 1763, Voltaire avait ajouté: «Il essuya même une espèce de persécution littéraire pour avoir soutenu qu’à plusieurs égards les modernes valaient bien les anciens. Racine et Boileau, qui avaient pourtant intérêt que Fontenelle eût raison, affectèrent de le mépriser, et lui fermèrent long-temps les portes de l’académie. Ils firent contre lui des épigrammes; il en fit contre eux, et ils furent toujours ses ennemis. Il fit beaucoup, etc.» Ce fut en 1768 que Voltaire remplaça ce passage de 1763 par ce qu’on lit aujourd’hui. B.

[165] Voyez ma note, tome XXXVII, page 257. Voltaire parle plus au long de tout ceci dans la septième de ses Lettres à son altesse monseigneur le prince de ***, qui sont dans le tome XLIII. B.

[166] Voyez, tome XXXIX, page 243, ce que Voltaire dit des Lettres diverses du chevalier d’Her..., ouvrage de Fontenelle. B.

[167] Voyez ce que Voltaire a dit de ces Éloges des académiciens, t. XXXVII, p. 552. B.

[168] Le jésuite Baltus, adversaire de Fontenelle (voyez ma note, tome XXXI, page 398), n’a point fait de Vies des saints; mais il a donné, entre autres ouvrages, les Actes de saint Barlaam, 1720, in-12. Sur Baltus, voyez aussi tome XXXI, page 307. B.

[169] Basnage pressa long-temps Fontenelle de répondre à Baltus. «Mon parti est pris, répondit Fontenelle, je ne répondrai point au livre du jésuite; je consens que le diable ait été prophète, puisque Baltus le veut, et qu’il trouve cela plus orthodoxe.»

[170] Lorsque la première édition du Siècle de Louis XIV devint publique, Fontenelle vivait encore. On avait cherché à l’irriter contre M. de Voltaire. Comment suis-je traité dans cet ouvrage? demanda Fontenelle à un de ses amis.—Monsieur, répondit-il, M. de Voltaire commence par dire que vous êtes le seul homme vivant pour lequel il se soit écarté de la loi qu’il s’est faite de ne parler que des morts.—Je n’en veux pas savoir davantage, reprit Fontenelle; quelque chose qu’il ait pu ajouter, je dois être content.

Ce qu’on trouve ici sur l’Histoire des Oracles, et sur Méro et Énégu, a été ajouté depuis la mort de Fontenelle. K.—L’article Fontenelle ne parut que dans la seconde édition du Siècle de Louis XIV, donnée à Leipsick, en 1752, deux volumes in-12; il commençait ainsi: «Fontenelle (B. de), quoique vivant encore en l’année 1752, fera une exception à la loi qu’on s’est faite de ne mettre aucun homme vivant dans ce catalogue. Son âge de près de cent années semble demander cette distinction. Il est à présent au-dessus de l’éloge et de la critique. On peut le regarder, etc.» jusqu’à l’alinéa qui finit par ces mots, le don de l’invention. (Sauf toutefois les trois phrases que j’ai indiquées.) B.

[171] Les déclamations contre le scepticisme sont l’ouvrage de la sottise ou de la charlatanerie. Un sceptique qui n’admettrait pas les différents degrés de probabilité serait un fou; un sceptique qui les admet ne diffère des dogmatiques qu’en ce qu’il cherche à démêler ces différents degrés avec plus de subtilité. K.

[172] Ce qui précède est de 1751; ce qui suit, de 1763: le N. B. est de 1768. B.

[173] Elles ne le sont pas encore. B.

[174] Voyez tome XXVIII, page 353; et tome XXXIX, page 409. B.

[175] Le 17 octobre 1639, suivant D’Olivet et D’Alembert. B.

[176] Gombauld est né en 1576, sous le règne de Henri III. B.

[177] Né à Montmirel, en Brie, au mois d’octobre 1614: voyez les Recherches historiques sur le cardinal de Retz, par V.-D. Musset Pathay, 1807, in-8º. B.

[178] Hamilton est né en Irlande: voyez ma note, tome XXXVII, page 373. B.

[179] Le P. Hardouin cherchait à prouver qu’un dieu tel que les cartésiens le concevaient, ne pouvait ressembler au véritable Dieu tel que l’admettent les chrétiens, puisque ce dieu des philosophes devait gouverner le monde par des lois générales et invariables; ce qui, selon le P. Hardouin, détruisait toute espèce de révélation particulière, et toute religion, même la religion naturelle. Il prouvait que ces philosophes étaient athées par les mêmes arguments que les déistes emploient pour prouver que les théologiens sont absurdes. K.

[180] Sur Hecquet, voyez mes notes, tome XXXII, pages 298 et 456. B.

[181] Tout cet article Helvétius est de 1768. Sur les persécutions contre C.-A. Helvétius, voyez ma note, tome XXX, page 236. B.

[182] Ce qui précède est de 1768; ce qui suit est posthume. Dès 1763 Voltaire avait rendu justice au président Hénault: voyez, page 52, la fin de l’article Avrigny. Dès 1751 existait la fin de l’article J. Hesnault, qui suit. B.

[183] Ce qui précède de cet article fut ajouté en 1768. Les Mémoires pour servir à l’histoire des égarements de l’esprit humain (par l’abbé Pluquet, né à Bayeux en 1716, mort en 1790) avaient paru en 1762, deux volumes in-8º. B.

[184] Voyez ma note, tome XXII, page 282. B.

[185] Cet article est de 1752. L’Histoire de la vie et des ouvrages de M. La Croze, par C.-E. Jordan, est de 1741, deux parties in-8º: voyez, sur La Croze, ma note, tome XXXI, page 145. B.

[186] Voltaire a publié des Remarques sur les souvenirs de madame de Caylus; voyez tome XLVI. B.

[187] Livre IX, fable 14, vers 15 et 16. B.

[188] Titon du Tillet, dont Voltaire parle dans son Commentaire historique, à l’année 1760: voyez ce Commentaire dans le tome XLVIII. Le Parnasse français, de Titon du Tillet, est dans une des salles de la Bibliothèque du roi. B.

[189] Plus curieux que connus, dit Voltaire, ci-après, dans le chap. IV. B.

[190] Lenet est mort en 1671. B.

[191] Antoine de La Loubère, né en 1600, mort en 1664, était oncle de Simon. B.

[192] Né à Noisy-le-Grand le 23 juin 1639, mort à Paris le 25 avril 1723. La Mare publia, en 1705; les deux premiers volumes de son Traité de la police, qui devait avoir douze livres; la dernière édition, 1722-1738, quatre volumes in-folio, n’en contient que six. B.

[193] Voltaire reparle de La Mothe Le Vayer dans la septième de ses Lettres à son altesse monseigneur le prince de ***; voyez tome XLIII. B.

[194] Voltaire écrivait La Motte-Houdart; d’autres écrivent La Motte-Houdard. L’auteur d’Inès signait Houdar de La Motte: voyez son approbation transcrite dans ma note, tome II, page 52. B.

[195] Soanen, évêque de Senez, fut déposé pas le concile d’Embrun, que présidait Tencin: voyez, tome XX, le chap. XXXVII. B.

[196] Dans l’édition de 1751 du Siècle de Louis XIV, l’article La Motte était conçu en ces termes: «La Motte-Houdart (Antoine), né à Paris en 1672, célèbre par ses ouvrages, et aimable par ses mœurs. Il avait beaucoup d’amis, c’est-à-dire qu’il y avait beaucoup de gens qui se plaisaient dans sa société. Je l’ai vu mourir sans qu’il y eût personne auprès de son lit, en 1731.» Le texte de ce qui précède est de 1768, ainsi que la phrase qui termine ce premier alinéa. C’était en 1759, dans ses Mémoires pour servir à l’histoire de Fontenelle (et de La Motte), que Trublet, page 349, combattait ce que dit Voltaire sur la mort de La Motte. B.

[197] M. de La Motte avait une famille nombreuse dont il était aimé, et qui lui rendait beaucoup de soins par devoir et par goût. Ses infirmités ne lui avaient rien ôté de sa gaîté et de son amabilité naturelles. Mais M. de Voltaire ne parle ici que des amis de M. de La Motte. K.

[198] La fin de cet article, sauf quelques corrections et additions, est de 1752. Au moment où l’on imprimait l’édition de 1752, «on publiait, dit M. Clogenson, le Mémoire pour servir à l’histoire des couplets de 1710, attribués faussement à Rousseau. Voilà pourquoi l’article de La Motte-Houdar est plus long que la plupart des autres.» B.

[199] Ou Nocei, gendre de madame de la Sablière. B.

[200] Voyez ma note, tome XXXVII, page 529. B.

[201] Jean-François-Leriget de La Faye, mort en 1731, est l’auteur des vers cités par Voltaire, tome II, page 63; c’est pour son portrait que Voltaire fit les vers qui sont dans les Poésies mêlées, tome XIV. Il était frère cadet de Jean-Élie, capitaine aux gardes, mort en 1718: voyez tome XXXVII, pages 491-92. B.

[202] Cet alinéa fut ajouté en 1768. Le précédent fut alors retouché. B.

[203] Voyez ma note, tome XXXVII, page 491. B.

[204] Voyez ma note, tome XXXVII, page 493. B.

[205] Guillaume Arnoult: voyez tome XXXVII, pages 505 et 525; et ci-après, page 142. B.

[206] Voyez tome XXXVII, pages 506 et 508. B.

[207] 1751, deux volumes in-12, recueil de mauvaises pièces, dont la plupart ne sont point de Rousseau, dit Voltaire lui-même, dans le fragment conservé de sa lettre du 15 avril 1752: voyez la Correspondance. B.

[208] En 1756, l’article se terminait ainsi: «Il se pourrait que Saurin eût été l’auteur des derniers couplets attribués à Rousseau. Il se pourrait que Rousseau, ayant été reconnu coupable des cinq premiers, Saurin eût fait les autres pour le perdre, quoiqu’il n’y eût point de rivalité entre ces deux hommes; mais il n’y a aucune raison d’en accuser La Motte. Le but de cet article est seulement de justifier La Motte, que je crois innocent. Il sera difficile, après tout, de savoir qui de Joseph Saurin ou de Rousseau était le coupable; mais La Motte ne l’était pas.»

Lorsqu’en 1757 Voltaire fit les cartons dont j’ai parlé dans ma Préface, il avait changé la rédaction de ce passage, qu’on lisait ainsi: «Il se pourrait, à toute force, que Saurin eût été l’auteur des derniers couplets attribués à Rousseau. Il se pourrait que Rousseau ayant été reconnu coupable des cinq premiers, Saurin eût fait les autres pour le perdre, quoiqu’il n’y eût point de rivalité entre ces deux hommes. Rousseau l’en accusa toute sa vie; il l’avait même chargé encore de ce crime par son testament; mais le professeur Rollin l’engagea à rayer cette dernière imputation. Rousseau n’osa jamais accuser La Motte pendant le cours du procès, ni pendant le reste de sa vie, ni à la mort: voyez l’article Saurin

B.-J. Saurin, fils de Joseph, réclama contre cette version, que Voltaire modifia en 1763 et en 1768. B.

[209] Et aussi l’article J.-B. Rousseau. B.

[210] Né en 1603, mort en 1680. Cl.

[211] La Quintinie, né à Chabanais, petite ville de l’Angoumois, en 1626, est mort à Versailles en 1688. B.

[212] Sur cette Bibliothèque, voyez ma note, tome XXX, page 200. B.

[213] Saint Louis, ou la sainte couronne reconquise, 1658, in-8º; et dans les Œuvres poétiques du P. Pierre Le Moyne, 1672, in-folio. B.

[214] A Sarzeau, à quatre lieues de Vannes, le 8 mai 1668. B.

[215] Cette opinion est combattue et détruite par François de Neufchâteau, dans son Examen de la question de savoir si Le Sage est l’auteur de Gil Blas, ou s’il l’a pris de l’espagnol. B.

[216] 1710-11, dix tomes reliés en vingt volumes in-12; 1757, sept volumes in-4º. B.

[217] Médée est de 1694; Électre, de 1703. Entre ces deux pièces Longepierre, né à Dijon, le 18 octobre 1659, avait donné, en 1695, Sésostris, connu par l’épigramme de Racine. B.

[218] Cet article est de 1751. Le P. Fontenay, mort le 15 octobre 1742, a fait les tomes IX, X, et une partie du XIᵉ. Brumoy acheva le XIᵉ, et fit le XIIᵉ. Berthier a fait et publié les tomes XIII à XVIII, 1745-49, in-4º. B.

[219] Née en 1635; femme de Scarron en 1652, de Louis XIV en 1685: voyez tome XXXIX, page 385. B.

[220] 1752, deux volumes petit in-12; 1755, huit volumes in-12; 1756, neuf volumes in-12. L’éditeur fut La Beaumelle. L’article de Voltaire est de 1756. B.

[221] Cet alinéa fut ajouté en 1768. B.

[222] Voyez, dans le tome XLII, la Lettre à l’auteur des honnêtetés littéraires (à la fin de ces Honnêtetés). B.

[223] Voyez, tome X, une note du chant X de la Henriade. B.

[224] C’est le nombre donné dans le tome XXXII des Mémoires de Nicéron. B.

[225] Ce n’est point un sonnet; la pièce a vingt vers, et est intitulée: Épigramme, à la page 204 de l’édition des Œuvres de Maynard, 1646, in-4º. B.

[226] Ces vers sont intitulés: Sonnet, page 31 de l’édition des Œuvres, citée dans ma note précédente; mais c’est un sonnet irrégulier. En voici le texte, qui est bien différent de celui que donne Voltaire:

Par vos humeurs le monde est gouverné;
Vos volontés font le calme et l’orage;
Et vous riez de me voir confiné,
Loin de la cour, dans mon petit village.
Cléomédon, mes désirs sont contents;
Je trouve beau le désert où j’habite,
Et connais bien qu’il faut céder au temps,
Fuir l’éclat, et devenir ermite.
Je suis heureux de vivre sans emploi,
De me cacher, de vivre tout à moi,
D’avoir dompté la crainte et l’espérance.
Et si le ciel, qui me traite si bien,
Avait pitié de vous et de la France,
Votre bonheur serait égal au mien.

Il paraît que cette pièce de Maynard circula en 1756, sous le titre de Compliment à la chèvre, et qu’on l’attribua à Voltaire: voyez sa lettre à madame de Lutzelbourg, du 13 août 1756. B.

[227] Voltaire cite et traduit ce vers dans le chapitre LVII de son Histoire du parlement; voyez tome XXII, page 276. B.

[228] A Ry, ou Rye, près d’Argentan. B.

[229] Jacques-Louis Valon, marquis de Mimeure, né à Dijon le 19 novembre 1659, est mort à Auxonne, le 3 mars 1719. B.

[230] Dalembert a imprimé l’Ode à Vénus à la suite de l’éloge qu’il a fait de Mimeure: voyez aussi, page 134, l’article La Motte-Houdar. B.

[231] Voyez tome XXXVIII, page 385 et suivantes, la Vie de Molière, par Voltaire. B.

[232] Voyez ma note, tome XXXIII, page 436. B.

[233] Nicolas-Hubert Mongault, fils naturel de Colbert-Pouanges, naquit en 1674, et mourut le 15 août 1746. B.

[234] Voyez, tome XLII, mes notes sur la seconde des Honnêtetés littéraires. B.

[235] Voltaire est le seul auteur qui parle de cette édition, faite spécialement pour le cardinal, et que personne encore n’a pu se procurer. Mais il ne faut pas se hâter d’en conclure que l’anecdote soit fausse. Voltaire a eu, sur beaucoup de faits contemporains, des renseignements particuliers. B.

[236] Voyez ma note 2, tome XXXI, page 86. B.

[237] Voyez tome XXVII, page 5; et tome XXXI, page 97. B.

[238] Le premier ouvrage imprimé de Montesquieu est de 1721; ce sont les Lettres persanes: Louis XIV était mort en 1715. Montesquieu, Voltaire, J.-J. Rousseau, et Buffon, sont les quatre grands hommes du dix-huitième siècle. B.

[239] Voyez tome XXX, pages 433-34; et, tome XLIII, la septième des Lettres à son altesse monseigneur le prince de ***. B.

[240] Son vrai nom est Montereul; mais celui de Montreuil, que Boileau lui donna (dans sa satire VII) pour la mesure d’un vers, et pour mieux rimer avec recueil, lui est resté. Né en 1620; mort à Valence. Cl.

[241] Juigné-Broissinière, sieur de Molière, avait fait imprimer, dès 1627, son Dictionnaire théologique, historique, poétique, cosmographique et chronologique, in-4º. La première édition du Dictionnaire de Moréri est de 1673, un volume in-folio. La dernière édition, en dix volumes in-folio, est de 1759. B.

[242] Voyez, tome XLII, l’Histoire de Simon Morin, qui forme le paragraphe VIII du Commentaire sur le livre des délits et des peines. B.

[243] Nièce de Jean Bertaut, évêque de Seez; elle signait Mauteville. Cl.

[244] Tout cet article est de 1756. Louis-Jules-Barbon, duc de Nivernais, petit-fils du duc de Nevers, mort le 25 février 1798, a survécu quarante-deux ans à son éloge par Voltaire. B.

[245] En 1692. B.

[246] La Chaussée est mort le 14 mai 1754. C’est en 1757 que Voltaire lui donna place dans le Siècle de Louis XIV. Voltaire a depuis revu son article. La première pièce de La Chaussée est de 1733. B.

[247] Tacite, Annales XVI, 19. Voltaire revient sur le Pétrone de Nodot, dans le quatorzième chapitre de son Pyrrhonisme de l’histoire; voyez tome XLIV. B.

[248] L’ouvrage de Pardies parut à Paris en 1672, in-12, sous le titre de Discours sur la connaissance des bêtes. Le petit volume intitulé: De l’ame des bêtes, Lyon, 1766, est de A. Dilli, prêtre d’Embrun. Cl.

[249] Voyez, tomes XXXVII et L, les Remarques, et les Dernières remarques de Voltaire sur les Pensées de Pascal. B.

[250] Voyez page 64. B.

[251] Le 12 janvier 1628, suivant ses Mémoires, publiés par Patte, 1769, in-12. B.

[252] Voyez page 71. B.

[253] A Châlons-sur-Marne. Cl.

[254] Cet ouvrage est de son père François Petis, mort en 1695, et il n’en fut que l’éditeur au commencement du dix-huitième siècle. Cl.

[255] Voyez Saint-Pierre. B.

[256] Pontis n’est point un personnage imaginaire. Né en 1583, il est mort en 1670. P. Thomas Dufossé fut le rédacteur de ses Mémoires; voyez ma note, tome XXXIX, page 283. B.

[257] C’est le Dictionnaire de Barral et Guibaud: voyez ma note, t. XXVIII, page 348. B.

[258] A Vendes, près de Caen. B.

[259] Cet article est dans l’édition de 1751. Le roi de Prusse n’a publié qu’en 1760 son Art de la guerre, poëme en six chants. Puységur, né à Paris en 1655, est mort en 1743. B.

[260] Par Raynal: voyez page 70. B.

[261] L’Alcyonée de Du Ryer est de 1639; la Mariamne de Tristan est de 1636; c’était le Cléomédon de Du Ryer qu’on opposait au Cid: voyez tome XXXV, page 98. B.

[262] Fontenelle donna le même conseil à M. de Voltaire, après la tragédie de Brutus. Tous deux étaient de bonne foi. Corneille trouvait Racine trop simple, et Fontenelle trouvait Voltaire trop brillant. K.

[263] Cet article est de 1768. Louis Racine, né le 6 novembre 1692, est mort le 29 janvier 1763. B.

[264] Voyez tome XXXVII, page 262. B.

[265] Le 27 octobre, selon la plupart des biographes; mais le 31, selon une note apposée par un trappiste sur un manuscrit autographe de Rancé, intitulé: De trinitate, que possède la bibliothèque publique d’Alençon. Cl.

[266] Né à Paris le 8 février 1655, Regnard fut inhumé à Dourdan le 5 septembre 1709. B.

[267] Il avait écrit contre Boileau avant de publier les Ménechmes, qu’il lui dédia en 1705. Leur raccommodement est de 1698 environ. B.

[268] Ou des suites d’une indigestion. B.

[269] La Gazette de France, créée par Renaudot et D’Hosier, commença à paraître en mai 1631. Les cinq premières feuilles sont sans date; la sixième est du 4 juillet 1631. L’article de T. Renaudot existe dès 1751. B.

[270] Cet article fut ajouté en 1768. B.

[271] Traité qui contient la méthode la plus facile et la plus assurée pour convertir ceux qui se sont séparés de l’Église, 1651, in-folio. B.

[272] Voyez, tome XXXV, pages 6 et 7, la Préface du commentateur. B.

[273] Voyez, tome XXVI, page 323; tome XXXVII, page 384; t. XXXIX, page 282; tome XLII, les Doutes nouveaux, et l’Arbitrage. B.

[274] C’est-à-dire les Doutes nouveaux sur le testament attribué au cardinal de Richelieu: voyez tome XLII. B.

[275] Il est difficile de ne pas regarder cette histoire comme un ouvrage du cardinal de Richelieu. Elle renferme des anecdotes curieuses sur les premières années de Louis XIII, des détails particuliers au cardinal, écrits avec un air de naïveté et de franchise que Mézerai n’aurait pas saisi, et des opinions absolument opposées à celles de cet historien. Il n’en a paru que deux volumes; le reste est demeuré entre les mains du gouvernement, ou chez les héritiers du cardinal. K.—Voyez, sur l’Histoire de la mère et du fils, ma note, tome XXII, page 232. B.

[276] J.-B. Rousseau est né à Paris le 6 avril 1671: voyez, tome XXXVII, page 483, la Vie de M. J.-B. Rousseau. B.

[277] Le 17 mars 1741. B.

[278] Voyez tome XXXVII, page 488. B.

[279] C’est l’ode 3 du livre II, en tête de laquelle on lit: A M. de Caumartin, mais que Rousseau avait d’abord adressée à M. Rouillé du Coudray. B.

[280] Voyez tome XXXVII, pages 521-22; et, dans la Correspondance, la lettre à Rousset de Missy, du 9 février 1754. B.

[281] On pourrait ajouter que Rousseau, ayant été maltraité en public par La Faye, insulté dans les couplets, consentit à recevoir de l’argent, et renonça aux poursuites qu’il avait commencées; cet excès de bassesse le rend indigne de toute croyance. K.—Voyez tome XXXVII, page 504. B.

[282] C’est dans la préface des Acta primorum martyrum sincera et selecta, 1689, in-4º; 1713, in-folio; 1731, in-folio. Les Actes sincères, que Voltaire cite fréquemment dans plusieurs de ses ouvrages (voyez, entre autres, tome XXXI, pages 144-158), ont été traduits en français par Drouet de Maupertuy, et plusieurs fois imprimés. B.

[283] Edmond Martène, bénédictin, né en 1654, mort le 20 juin 1739, est auteur du traité De antiquis Ecclesiæ ritibus libri tres, 1700-1702, trois volumes in-4º, et de beaucoup d’autres écrits. B.

[284] Dom Vincent Thuillier, né en 1685, mort le 12 janvier 1736, traducteur de Polybe. B.

[285] Le Maistre de Saci aida seulement Fontaine dans la composition connue sous le nom de Bible de Royaumont. B.

[286] Né en 1608, mort en 1658. B.

[287] Louis de Saci, né à Paris en 1651, mort le 26 octobre 1727. B.

[288] Né le 24 mai 1650. B.

[289] C’est-à-dire qu’il en commença une nouvelle édition refondue, dont il publia les trois premiers volumes de 1715 à 1725. On a mis au jour, en 1785, le treizième volume de cette nouvelle édition, qui ne se trouve pas terminée. B.

[290] Né en 1618, il était, non le frère, mais le fils aîné du Scévole mort en 1650. B.

[291] Voyez, page 79, l’article Charleval. Voltaire parle de Saint-Évremond dans la septième de ses Lettres à son altesse monseigneur le prince de ***; voyez tome XLIII. B.

[292] Boileau a fait contre lui une épigramme, et lui a consacré un hémistiche du vers 128 de la satire première. Mais il ne parle que de son irréligion, et nullement de son talent poétique, que Voltaire vante peut-être trop. B.

[293] Gaspard de Fieubet, né à Toulouse, en 1626, mort au couvent des camaldules, à Grosbois, le 10 septembre 1694, est celui dont Voltaire a déjà parlé avec éloge, tome XXXVII, page 374. B.

[294] Dans l’édition de 1751, cet article n’avait que quatre lignes: «Saint-Pierre (l’abbé de) a contribué, par ses écrits, à faire établir la taille proportionnelle; ses idées politiques n’ont pas toujours été des rêves.» Le texte actuel du premier alinéa formait, à quelques mots près, tout l’article en 1752. Le second alinéa fut, comme on le verra, ajouté en 1763 et 1768. B.

[295] L’exclusion fut unanime, à une voix près, celle de Fontenelle. Il raconta depuis qu’il avait entendu plus d’une fois un homme de la cour, membre de l’académie, s’attribuer, devant l’abbé de Saint-Pierre, et devant lui-même, le mérite de cette action de justice.

L’exemple de l’abbé de Saint-Pierre prouve qu’en France il est également dangereux pour un homme de lettres, qui ne veut que dire la vérité, de soutenir les opinions du gouvernement, ou de les combattre. K.

[296] Ce qui précède est de 1763. La phrase dernière de l’alinéa fut ajoutée en 1768. B.

[297] Toute la fin de l’article fut ajoutée en 1775. B.

[298] Voyez, tome XLVII, le treizième des Fragments sur l’histoire, intitulé: Défense de Louis XIV contre les Annales politiques de l’abbé de Saint-Pierre. B.

[299] La première édition des Trois siècles de la littérature française, par Sabatier de Castres, est de 1772, trois volumes in-8º. B.

[300] Dans sa lettre à Thieriot, du 31 octobre 1738, Voltaire lui recommande de tâcher d’obtenir de l’abbé de Saint-Pierre communication de son manuscrit. Il paraît que, entre la première édition du Siècle de Louis XIV (1751) et 1756, Voltaire eut communication du manuscrit de l’abbé de Saint-Pierre; car il le cite plusieurs fois dans des notes imprimées cette année. Voyez, tome XX, les chapitres XXVIII, XXIX, XXX. B.

[301] Voltaire parle encore de l’abbé de Saint-Pierre dans la septième de ses Lettres à son altesse monseigneur le prince de ***: voyez tome XLIII. B.

[302] L’article Sallo est de 1751. Voltaire avait déjà nommé Th. Renaudot (voyez son article) premier auteur des gazettes en France. Le Journal des savants, commencé par Sallo, ne date que de 1665. B.

[303] En 1652. B.

[304] Guillaume, mort le 15 mai 1703; Adrien, mort le 7 septembre 1718. B.

[305] A Hermanville. B.

[306] L’ouvrage de Saumaise est intitulé: Defensio regia, pro Carolo primo, 1649, in-4º. B.

[307] Il en est de même de la réplique de Saumaise, qui ne fut imprimée qu’après sa mort, sous ce titre: Ad Joannem Miltonum responsio, Dijon, in-4º; Londres, 1660, in-8º. B.

[308] Voyez ma note, page 57. B.

[309] La fin de cet alinéa fut ajoutée lorsqu’en 1763 Voltaire supprima le morceau que je donne ci-après en note. B.

[310] Il est bon de remarquer que ce certificat est de 1757, vingt ans après la mort de Saurin; cependant les prédicants suisses voulurent déposer les trois dignes pasteurs qui avaient signé suivant leur conscience: tant la haine théologique est implacable, et tant l’hypocrite intolérance de Calvin a jeté de profondes racines dans les pays qu’il a infectés de son esprit. K.

[311] Le 29 décembre. B.

[312] Dans l’édition de 1757 (voyez ma Préface), l’article se terminait ainsi:

«Depuis que cet article a été composé, j’ai en main la déclaration suivante; elle doit fermer la bouche à ceux qui ont voulu décrier un philosophe:

«Nous, les pasteurs de l’église de Lausanne, canton de Berne, en Suisse, déclarons que, requis de dire ce que nous pouvons savoir d’une accusation intentée contre feu M. Joseph Saurin, ci-devant pasteur de la baronnie de Bercher, au bailliage d’Yverdun, et touchant une lettre imputée audit sieur Saurin, dans laquelle il paraît s’accuser d’actions criminelles et honteuses; ladite lettre et ladite imputation étant imprimées dans les Suppléments aux Dictionnaires de Bayle et de Moréri, nous déclarons n’avoir jamais vu l’original de cette prétendue lettre, ni connu personne qui l’ait vue, ni ouï dire qu’elle ait été adressée à aucun pasteur de ce pays; en sorte que nous ne pouvons qu’improuver l’usage qu’on a fait de ladite pièce. En foi de quoi nous nous sommes signés. Ce 30 mars 1757, à Lausanne.

Signés: Abraham de Crousaz, premier pasteur de l’église
de Lausanne, et doyen.


N. Polier de Bottens, premier pasteur de l’église
de Lausanne.


Daniel Povillard, pasteur.»

Ce certificat fut attaqué dans le Journal helvétique; et Voltaire publia la Réfutation d’un écrit anonyme, etc., qui est à la fin du tome XXXIX. Voltaire ne reproduisit pas le certificat en 1763; ce fut alors qu’il ajouta l’alinéa sur l’auteur de Spartacus. B.

[313] Bernard-Joseph Saurin, auteur de Spartacus, né en 1706, est mort le 17 novembre 1781. B.

[314] Le Dictionnaire de commerce n’est pas de Jacques Savari, mort en 1690, mais de Jacques Savari, son fils, mort en 1716, et connu sous le nom de Savari des Brulons. Ce ne fut qu’en 1723 que parut la première édition, par les soins de l’abbé Savari, qui avait été le collaborateur de son frère, et qui, lors de sa mort, en 1727, laissa un volume de supplément, qui fut publié en 1730. B.

[315] Le 3 auguste. B.

[316] C’était l’opinion générale du temps de Voltaire; mais madame de Sévigné est née le 5 février 1627. B.

[317] Ce qui précède est de 1756, et conséquemment antérieur à la Nouvelle Héloïse de J.-J. Rousseau; Voltaire a eu en vue les Lettres diverses du chevalier d’Herm... (par Fontenelle): voyez tome XXXIX, page 243. Ce qui suit est de 1768. B.

[318] Madame de Sévigné, dans sa lettre du 6 novembre 1675, dit que Mascaron a surpassé tout ce qu’on attendait de lui. Dans sa lettre du 10 novembre, elle appelle l’oraison funèbre admirable; mais dans la lettre du 28 mars 1676, elle met l’oraison funèbre de Turenne, par Fléchier, au-dessus de celle par Mascaron. B.

[319] Silva, dont le nom se trouve dans des vers des second et quatrième Discours sur l’homme (voyez tome XII), est mort le 19 août 1742. B.

[320] Fille du maréchal de Coligni, tué à la Marfée, en 1646, et, par conséquent, arrière-petite-fille de l’amiral. Cl.

[321] Boileau (vers 90 de son épître VII) avait appelé Tallemant

... le sec traducteur du français d’Amyot. B.

[322] Voyez tome XXXV, pages 193-94. B.

[323] Jean Terrasson est né à Lyon en 1670. Matthieu Terrasson, son cousin, avocat à Paris, né à Lyon, le 13 août 1669, est mort en 1734. B.

[324] Voyez, tome XIV, dans les Poésies mêlées (année 1731), une épigramme de Voltaire sur Séthos. B.

[325] Le 11 novembre 1636, auteur de l’Histoire des perruques, de La Sauce-Robert, de la Dissertation sur la sainte larme de Vendôme, etc. B.

[326] Le 11 octobre 1714. Son successeur à l’académie française fut Malet, dont la réception est du 29 décembre 1714. B.

[327] Voltaire a déjà parlé de Ramsay, pages 183 et 184; voyez aussi, dans la lettre à Formont, du 25 juin 1735, ce que Voltaire dit de la Vie de Turenne, par Ramsay. B.

[328] C’est la satire XI, Sur l’honneur; elle a forme d’épître. Cl.

[329] Gesta Francorum, 1646-58, trois volumes in-folio. B.

[330] Vauban est l’auteur du Projet de dixme royale; voyez ma note, tome XXXIV, page 40. B.

[331] Vergier est né à Lyon, le 3 janvier 1655. B.

[332] Vergier n’est pas l’auteur de la parodie d’une scène de Mithridate, dirigée contre le prince de Condé, que la calomnie accusa d’avoir fait assassiner Vergier. Ce furent des voleurs de la bande de Cartouche qui assassinèrent Vergier, dans l’intention de le voler. B.

[333] Au château de Bernetot, arrondissement d’Ivetot. Cl.

[334] Les Mémoires du duc de Villars, maréchal de France, 1734, trois volumes in-12, ont été publiés par l’abbé Margon, qui fabriqua les deux derniers volumes; c’est le même qui, trois ans après, donna les faux Mémoires de Berwick: voyez page 20. B.

[335] Née en 1632, à Alençon. Cl.

[336] Marc-Antoine-Gérard, sieur de Saint-Amant, né à Rouen, en 1594, ne mourut qu’en 1660, la dix-septième année du règne de Louis XIV, alors âgé de vingt-deux ans. B.

[337] Sur sa Lettre de la carpe au brochet, voyez tome XXXIX, page 241. B.

[338] Alors on était dans l’usage de retrancher, dans les vers, les lettres finales qui incommodaient; vous ête pour vous êtes. C’est ainsi qu’en usent les Italiens et les Anglais. La poésie française est trop gênée, et très souvent trop prosaïque.

[339] Voiture, valet de chambre de la reine-mère, rêvant à la fontaine de Belle eau, la reine vint par derrière, lui donna un coup sur l’épaule, et lui demanda le sujet de sa rêverie. Sur quoi il lui répondit qu’il aurait l’honneur de le lui donner par écrit à son coucher; et voici les vers qu’il fit:

Je pensois que la destinée,
Après tant d’injustes rigueurs,
Vous a justement couronnée
D’éclat, de gloire, et de grandeurs;
Mais que vous étiez plus heureuse
Lorsque tous étiez autrefois,
Je ne veux pas dire amoureuse,
La rime le veut toutefois:
Je pensois (car nous autres poëtes
Nous pensons extravagamment)
Ce que, dans l’état où vous êtes,
Vous penseriez en ce moment
Si vous voyiez dans cette place
Venir le duc de Buckingam,
Et lequel seroit en disgrace
De lui ou du père Vincent.
Je pensois que le cardinal,
J’entends celui de La Valette,
Auroit un plaisir sans égal
En voyant l’éclat où vous ête:
Je dis celui de la beauté,
Car sans lui je n’estime guère,
Cela soit dit sans vous déplaire,
Tout celui de la majesté;
Que tant de charmes, de jeunesse,
Pour vous le feroit soupirer,
Et que madame la princesse
Auroit beau s’en désespérer.
Je pensois à la plus aimable
Qui fut jadis dessous les cieux,
A l’ame la plus admirable
Que formèrent jamais les dieux,
A la ravissante merveille
De cette taille sans pareille,
A la bouche la plus vermeille,
La plus belle qu’on ait jamais;
A deux pieds gentils et bien faits
Où le temple d’amour se fonde;
A deux incomparables mains,
A qui le ciel et les destins
Ont promis le sceptre du monde;
A mille graces, mille attraits,
A cent mille charmes secrets,
A deux beaux yeux remplis de flamme
Qui rangent tout dessous leurs lois:
Devinez sur cela, madame,
Et dites à quoi je pensois.

Voltaire, dans ses Remarques sur l’épître dédicatoire de Polyeucte (voyez tome XXXV, page 276), cite quatre vers de cette pièce, qu’il dit et que je crois inédite. Cependant vingt-quatre vers, dont huit ne sont pas dans la copie que j’ai suivie, avaient été imprimés dans les Mémoires de madame de Motteville. B.

[340] Frédéric-le-Grand, roi de Prusse. B.

[341] Pascal Colasse, né en 1639, est mort en 1709. Sur Campra, voyez tome XXXVII, page 493; sur Destouches, voyez, tome XLII, l’opuscule intitulé: André Destouches à Siam. B.

[342] Sébastien Bourdon, né en 1616, mort en 1671. Moïse Valentin, né en 1600, mort en 1632. Cl.

[343] Né à Paris, en 1676; mort en 1754. Cl.

[344] En 1647. Un frère aîné de Jouvenet naquit en 1644; de là l’erreur. Cl.

[345] Né en 1640; et mort à Paris, sa ville natale, en 1716. Cl.

[346] Né à Paris, en 1649; mort dans sa ville natale, en 1717. Cl.

[347] Né à Paris, en 1654; mort en 1733. Cl.

[348] Né à Montpellier, en 1677; mort en 1734. Cl.

[349] Né à Toulouse, en 1645; mort à Paris, en 1730. Cl.

[350] Né à Valenciennes, en 1684; il était âgé d’environ trente-sept ans quand il mourut, en 1721, à Nogent-sur-Marne. Cl.

[351] François Desportes, né en 1661; mort en 1743. Jean-Baptiste Oudry, né en 1686; mort en 1755. Cl.

[352] Charles-André Vanloo, né en 1705, mourut en 1765. Son frère aîné, Jean-Baptiste, cessa de vivre en 1745. Cl.

[353] Pierre Legros, né à Paris, en 1666. Jean-Baptiste Théodon, mort à Paris, en 1713. Cl.

[354] Le même jour que Louis XIV. Il était né en 1630, selon la Biographie universelle. Cl.

[355] Antoine Coisevox, originaire d’Espagne, né à Lyon, en 1640; mort à Paris, en 1720. Cl.

[356] Trois sculpteurs ont illustré le nom de Coustou: Nicolas, né à Lyon, en 1658, mort en 1733; Guillaume, frère de Nicolas, le plus célèbre des trois, né en 1678, mort en 1746; et Guillaume, frère de ce dernier, né à Paris, en 1716, mort en 1777. Cl.

[357] François Chauveau, mort en 1676. Cl.

[358] Robert Nanteuil, né à Reims, en 1630, gendre d’Edelinck, mort à Paris, en 1678. Cl.

[359] Claude Mellan, né à Abbeville, en 1598; mort à Paris, en 1688. Cl.

[360] Girard Audran, le plus distingué des neuf artistes de ce nom, naquit à Lyon, en 1640, et mourut à Paris, en 1703. Cl.

[361] Gérard Edelinck, né à Anvers, en 1649, et appelé en France par Colbert, mourut en 1707; il n’appartenait pas réellement au siècle de Louis XIV. Cl.

[362] Sébastien Leclerc, né à Metz, en 1637; mort à Paris, en 1714. Cl.

[363] Pierre Drevet, né à Lyon, en 1664, eut pour fils Pierre Drevet, né à Paris, en 1697; morts tous deux en 1739, selon la Biographie universelle. Cl.

[364] François de Poilly, né en 1622, à Abbeville, mourut en 1693. Son frère Nicolas, mort en 1696, fut son élève, et laissa deux fils, morts avant 1730, avec la réputation de graveurs habiles. Cl.

[365] Bernard Picart, fils d’Étienne, naquit à Paris, en 1673, et mourut à Amsterdam, en 1733. Cl.

[366] Gaspard Duchange, né à Paris, en 1662, mort en 1756. Cl.

[367] Claude Ballin mourut à Paris au commencement de 1678; et Pierre Germain en 1682. Cl.

[368] Né à Paris, en 1598; mort en 1666. Cl.

[369] Né en 1645, à Paris, où son père, nommé aussi Jules Hardouin, était premier peintre du cabinet du roi; mort à Marli, en 1708. Cl.

[370] Voyez ma note, tome XXXIII, page 8. B.

[371] On a construit, depuis que M. de Voltaire a écrit cet article, trois théâtres pour les trois grands spectacles de Paris. K.—Les trois théâtres dont parlent les éditeurs de Kehl, étaient, pour l’Opéra, la salle de la Porte Saint-Martin; pour les Français, la salle de l’Odéon, consumée par les flammes le 28 ventôse an 7 (18 mars 1799); reconstruite, brûlée de nouveau le 20 mars 1818, et reconstruite encore; pour l’Opéra-comique, ou les Italiens, la salle qui est entre le boulevard et la place des Italiens. Depuis la note des éditeurs de Kehl, on a construit beaucoup d’autres théâtres. Aucune des trois salles dont parlent les éditeurs de Kehl n’a conservé jusqu’à ce jour sa destination première. B.

[372] Claude Perrault, auquel on doit la colonnade du Louvre, quoiqu’en ait dit Boileau. Louis Levau, mort en 1670, eut pour élève François Dorbay, mort en 1697. Cl.

[373] André Le Nostre, fils d’un jardinier du roi, naquit en 1613, à Paris, où il mourut en 1700. Beaucoup d’ouvrages, même récents, racontent que Le Nostre embrassa effectivement Innocent XI, et qu’il en usait ainsi avec Louis XIV, de l’aveu même de ce monarque. Anobli par son maître, auquel il était fort attaché, mais sans adoration servile, il n’oublia ni son bon homme de père, ni sa bêche; bien différent en cela de tant de vilains, improvisés grands seigneurs depuis le commencement du dix-neuvième siècle. Cl.

[374] C’était ici que finissait cet article dans les premières éditions: voyez la lettre de d’Alembert, du 24 août 1752. La fin de l’alinéa a été ajoutée en 1763. Sur l’Encyclopédie, voyez, tome XL, une des notes sur le premier des Dialogues chrétiens. B.

[375] Voyez ma Préface en tête de ce volume. B.

[376] Louis XIV est né le 5 septembre 1638; l’établissement de l’académie française est de 1635: voyez tome XXII, page 247. B.

[377] Voltaire s’exprimait ainsi en 1756, lorsque les chapitres CLXV-CCX et CCXIII-CCXV de l’Essai sur l’histoire générale (devenu l’Essai sur les mœurs), se composaient de ce qu’il avait déjà publié sous le titre de Siècle de Louis XIV. Voyez, au reste, tome XVIII, page 169 et suivantes; et surtout les chapitres CLXXV et CLXXVI de l’Essai sur les mœurs; voyez aussi le chapitre suivant. B.

[378] Il n’y a plus dans ce moment (juillet 1782) que huit électeurs, les deux électorats de la maison de Bavière étant réunis; et de ces huit électeurs trois sont rois. K.—Les diverses éditions données du vivant de Voltaire portent dans le texte, les unes quatre rois, les autres, trois rois, selon que l’électeur de Saxe était ou n’était pas roi de Pologne. Les trois autres rois-électeurs étaient ceux de Bohême, de Prusse (Brandebourg), d’Angleterre (Hanovre). L’empire d’Allemagne n’existe plus (voyez ma note, tome XXIII, page 662). Beaucoup d’autres états de l’Europe ont subi des changements par suite de la révolution française. B.

[379] Essai sur les mœurs et l’esprit des nations.—Voyez tome XVIII, pages 271-279; et aussi les Annales de l’empire, tome XXIII, pages 582 et 596. B.

[380] Tome XVIII, page 295 et suiv.; et ci-dessus ma note, page 243. B.

[381] Voyez tome XXXII, page 379. B.

[382] Voyez l’article Taxe, tome XXXII, page 314. B.

[383] Voyez tome XVI, pages 27 et 233; tome XXVIII, pages 449 et 453; et, tome XLVI, la remarque sur un des articles du Journal de la cour de Louis XIV (par Daugeau). B.

[384] Essai sur les mœurs, chap. CLXXXV.

[385] Vers le milieu du règne de Louis XIV, les sciences ont été cultivées en Suisse. Ce pays a produit depuis quatre grands géomètres du nom de Bernouilli, dont les deux premiers appartiennent au siècle passé, et le célèbre anatomiste Haller. C’est actuellement une des contrées de l’Europe où il y a le plus d’instruction, où les sciences physiques sont le plus répandues, et les arts utiles cultivés avec le plus de succès. La philosophie proprement dite, la science de la politique, y ont fait moins de progrès; mais leur marche doit nécessairement être plus lente dans de petites républiques que dans les grandes monarchies. K.

[386] Voltaire écrivait en 1751. Depuis lors le sort de la Pologne a subi bien des changements. Après deux partages, l’un en 1772, l’autre en 1795, ce qu’on appelle aujourd’hui le royaume de Pologne est réuni à la Russie, mai 1830. B.

[387] Voyez page 14. B.

[388] Comme dans la suite il sera souvent question de cette opération sur les monnaies, et que M. de Voltaire n’en a discuté les effets dans aucun de ses ouvrages, on nous pardonnera d’entrer ici dans quelques détails.

La livre numéraire n’est qu’une dénomination arbitraire qu’on emploie pour exprimer une certaine partie d’un marc d’argent. Cette proposition, le marc d’argent vaut cinquante livres, est l’équivalent de celle-ci: j’appelle livre la cinquantième partie du marc d’argent. Ainsi, un édit qui prononcerait que le marc d’argent vaudrait cent livres ne ferait autre chose que déclarer que, dans la suite, on donnera dans les actes le nom de livre à la centième partie du marc d’argent, au lieu de donner ce nom à la cinquantième. Cette opération est donc absolument indifférente en elle-même; mais elle ne l’est pas dans ses effets.

Il est d’un usage général d’exprimer en livres la valeur de tous les engagements pécuniaires; si donc on change cette dénomination de livre, et qu’au lieu d’exprimer la cinquantième partie d’un marc d’argent, par exemple, elle n’en exprime que la centième, tout débiteur, en payant le nombre de livres qu’il s’est engagé de payer, ne donnera réellement que la moitié de ce qu’il devait.

Ainsi, ce changement, purement grammatical, devient l’équivalent du retranchement de la moitié des dettes ou des obligations payables en argent.

D’où il résulte pour un état qui ferait une opération semblable:

1º Une réduction de la dette publique à la moitié de sa valeur, ce qui est faire une banqueroute à cinquante pour cent de perte.

2º Une diminution de moitié dans ce que l’état paie en gages, en appointements, en pensions, ce qui fait une économie de moitié sur les places inutiles ou jugées telles, et une diminution sur les places utiles et trop payées: car on sent que, pour les places utiles, une augmentation de gages devient une suite nécessaire de cette opération.

3º Une diminution aussi de moitié dans les impôts qui ont une évaluation fixe en argent: on les augmente proportionnellement dans la suite; mais cette augmentation se fait moins promptement que le changement des monnaies. Souvent un gouvernement faible a profité de cette circonstance pour faire, dans la forme des impôts, des changements qu’il n’aurait osé tenter directement.

4º Une perte de moitié pour les particuliers créanciers d’autres particuliers; injustice qu’on leur fait sans aucun avantage pour l’état.

5º Un mouvement dans les prix des denrées, qui dérange le commerce, parceque les denrées ne peuvent pas doubler de prix sur-le-champ, ni aussi promptement que l’argent.

Ainsi, cette opération est une manière de faire une banqueroute, et de manquer à ses engagements, qui entraîne de plus avec elle une injustice envers un très grand nombre de citoyens, même de ceux qui ne sont pas créanciers de l’état, une secousse dans le commerce, et du désordre dans la perception des impôts.

Mais si, dans quelque état de l’Europe, on établissait un système plus raisonnable sur les monnaies que celui qui est adopté chez presque toutes les nations, et qu’on fût obligé, pour donner à ce système plus de perfection et de simplicité, de changer la valeur de la livre numéraire, alors on éviterait les inconvénients dont nous venons de parler, et on se mettrait à l’abri de toute injustice, en déclarant que tout ce qui devait être payé en livres anciennes ne pourrait être acquitté qu’en payant, non le même nombre de livres nouvelles, mais un nombre de ces livres qui représenterait un égal poids d’argent.

Voici maintenant en quoi nous croyons que devraient consister les changements dans les monnaies:

1º A rapporter toutes les évaluations en monnaies à un certain poids d’un seul des deux métaux précieux, à l’argent, par exemple, et à ne fixer aucun rapport entre la valeur de ce métal et celle de l’autre, de l’or, par exemple. En effet, toute différence entre la proportion fixée et celle du commerce est une source de profit pour quelques particuliers, et de perte pour les autres.

2º A changer les dénominations et les monnaies, de manière que chaque monnaie répondît à un nombre exact des divisions de la livre numéraire et du marc d’argent, et que les divisions de la livre numéraire et celles du marc d’argent eussent entre elles des rapports exprimés par des nombres entiers et ronds. L’usage contraire a concentré entre un petit nombre de personnes la connaissance de la valeur réelle des monnaies; et dans tout ce qui a rapport au commerce, toute obscurité, toute complication est un avantage accordé au petit nombre sur le plus grand. On pourrait joindre à l’empreinte, sur chaque monnaie, un nombre qui exprimerait son poids, et sur celles d’argent (voyez nº 1), sa valeur numéraire.

3º A faire les monnaies d’un métal pur: 1º parceque c’est un moyen de faciliter la connaissance du rapport de leur valeur avec celui des monnaies étrangères, et de procurer à sa monnaie la préférence dans le commerce sur toutes les autres; 2º parceque c’est le seul moyen de parvenir à l’uniformité du titre des monnaies entre les différentes nations, uniformité qui serait d’un grand avantage. L’uniformité, dans un seul état, s’établit par la loi; elle ne peut s’établir entre plusieurs que lorsque la loi ne s’appuie que sur la nature, et ne fixe rien d’arbitraire.

4º A ne prendre de profit sur les monnaies que ce qui est nécessaire pour faire la dépense de leur fabrique. Cette fabrique a deux parties; les opérations nécessaires pour préparer le métal à un titre donné, et celles qui réduisent le métal en pièces de monnaie. Ainsi on rendrait, pour cent marcs d’argent en lingots, cent marcs d’argent monnayé, moins le prix de l’essai et celui de leur conversion en monnaie. On rendrait pour cent marcs d’argent allié à un centième quatre-vingt-dix-neuf marcs d’argent monnayé, moins les frais nécessaires pour l’affiner et le réduire ensuite en monnaie.

Ces moyens très simples auraient l’avantage de rendre si clair tout ce qui regarde le commerce des matières d’or et d’argent, et la monnaie, que les mauvaises lois sur ce commerce, et les opérations pernicieuses sur les monnaies, deviendraient absolument impossibles. K.

[389] Les lettres-patentes sont du 10 février 1638; ce fut le 15 août, jour de la procession, qu’eut lieu la bataille entre le parlement et la cour des comptes: voyez tome XXII, page 252. B.

[390] Il s’appelait Morin: voyez, tome XX, le chapitre XXVI. B.

[391] Voyez, tome L, le paragraphe IX du Prix de la justice et de l’humanité. B.

[392] «Et que le conseiller Courtin, interrogeant cette femme infortunée, lui demanda de quel sortilége elle s’était servie pour gouverner l’esprit de Marie de Médicis, que la maréchale lui répondit: «Je me suis servie du pouvoir qu’ont les âmes fortes sur les esprits faibles;» et qu’enfin cette réponse ne servit qu’à précipiter l’arrêt de sa mort.»

«On voit encore,» etc. Variante de l’Essai sur le Siècle de Louis XIV, dont j’ai parlé dans ma Préface. B.

[393] «Accusés tous deux de sortiléges. Dans cette disette d’arts, de police, de raison, de tout ce qui fait fleurir un empire, il s’élevait de temps en temps des hommes de talent, et le gouvernement se signalait par des efforts qui rendaient la France redoutable. Mais ces hommes rares et ces efforts passagers, sous Charles VIII, sous François Iᵉʳ, à la fin du règne de Henri-le-Grand, servaient à faire remarquer davantage la faiblesse générale.»

«Ce défaut de lumières,» etc. Variante de l’Essai sur le Siècle de Louis XIV. B.

[394] Riencourt, dans son Histoire de Louis XIV, dit que le testament de Louis XIII fut vérifié au parlement. Ce qui trompa cet écrivain, c’est qu’en effet Louis XIII avait déclaré la reine régente, ce qui fut confirmé: mais il avait limité son autorité, ce qui fut cassé.

[395] Le cardinal pouvait avoir en secret le motif que lui prête M. de Voltaire; mais cette guerre avait un objet très important, celui d’empêcher la maison d’Autriche de s’emparer de l’Allemagne et de l’Italie. K.

[396] Torstenson était page de Gustave-Adolphe, en 1624. Le roi, prêt d’attaquer un corps de Lithuaniens, en Livonie, et n’ayant point d’adjudant auprès de lui, envoya Torstenson porter ses ordres à un officier général, pour profiter d’un mouvement qu’il vit faire aux ennemis; Torstenson part et revient. Cependant les ennemis avaient changé leur marche; le roi était désespéré de l’ordre qu’il avait donné: «Sire, dit Torstenson, daignez me pardonner; voyant les ennemis faire un mouvement contraire, j’ai donné un ordre contraire.» Le roi ne dit mot; mais le soir, ce page servant à table, il le fit souper à côté de lui, et lui donna une enseigne aux gardes, quinze jours après une compagnie, ensuite un régiment. Torstenson fut un des grands capitaines de l’Europe.

[397] Dans les Annales de l’empire, voyez tome XXIII, page 618, Voltaire dit que les combats eurent lieu du 5 au 9. B.

[398] Son père était mort en 1646.

[399] La prise de Courtrai est de juin 1646; la prise de Mardick est de août 1646. B.

[400] Les Mémoires manuscrits du duc de La Rochefoucauld confirment le même fait. Il était un des confidents de la reine dans les derniers temps de la vie de Louis XIII. K.—Voyez les Mémoires du duc de La Rochefoucauld, première partie, jusqu’à ce jour inédite. Paris, Renouard, 1817, in-18. B.

[401] Cette évaluation a été faite avant la guerre de 1755. K.

[402] Voyez ci-dessus, page 36; et, tome XXII, pages 255 et 264. B.

[403] Ce fut le 7 juillet 1647 que Masaniello se mit à la tête des révoltés napolitains. B.

[404] Voyez tome XXII, page 225. B.

[405] Voyez id., page 262. B.

[406] Voyez tome XVI, page 404; et tome XXII, page 38. B.

[407] Voyez Histoire du parlement, chap. XXX.

[408] Voyez tome XXII, page 268. B.

[409] Voyez tome XVIII, pages 221, 245. B.

[410] Voyez tome XXII, page 269. B.

[411] Voyez tome XXII, page 271. B.

[412] Sur cette date, voyez ma note, tome XVIII, page 315. B.

[413] Ces vers sont tirés d’une tragédie de Du Ryer; le duc de La Rochefoucauld les écrivit au-dessous d’un portrait de madame de Longueville: s’étant aperçu qu’elle le trompait, il en parodia les deux derniers hémistiches:

Pour mériter son cœur, qu’enfin je connais mieux,
J’ai fait la guerre aux rois; j’en ai perdu les yeux. K.

Voltaire, dans son Supplément au Siècle de Louis XIV, première partie (voyez tome XX), dit lui-même que les vers qu’il a mis dans la bouche de La Rochefoucauld sont tirés de l’Alcyonée de Du Ryer. B.

[414] Le prince de Condé fut d’abord conduit à Vincennes, avec une escorte commandée par le comte de Miossens. L’abbé de Choisi rapporte dans ses Mémoires que, la voiture du prince ayant cassé, Condé dit à Miossens: «Voilà une belle occasion pour un cadet de Gascogne;» mais que Miossens fut fidèle à la reine. Cette anecdote ne peut être vraie; Miossens était d’Albret, du même nom que la mère de Henri IV, et ce n’était pas du prince de Condé qu’il pouvait attendre sa fortune. C’est le même que le maréchal d’Albret, qui fut depuis un des premiers protecteurs de madame de Maintenon.

Le comte d’Harcourt, de la maison de Lorraine, conduisit ensuite Condé au Havre; le prince, étant avec lui dans la même voiture, lui fit cette chanson:

Cet homme gros et court
Si fameux dans l’histoire,
Ce grand comte d’Harcourt
Tout rayonnant de gloire,
Qui secourut Casal, et qui reprit Turin,
Est devenu recors de Jules Mazarin. K.

[415] Voyez page 296. B.

[416] Voyez page 297; et tome XXII, page 270. B.

[417] Voyez tome XXII, pages 255-256. B.

[418] Des hommes très instruits des anecdotes de ce temps prétendent que le prince de Condé n’avait insulté Rieux que de paroles ou de gestes: celui-ci donna le premier coup, que les amis du prince lui rendirent avec usure. Les deux avocats-généraux du parlement, Omer Talon et Jérôme Bignon, furent consultés: Talon voulait poursuivre le comte de Rieux; Bignon, plus sage, s’y opposa, et fit revenir son collègue à son avis. K.

[419] C’est le père du maréchal de Villars, à qui Louis XIV, dans ses malheurs, a dû la victoire et la paix. K.

[420] Ce fut pendant cet exil que le cardinal écrivait au roi: «Il ne me reste pas un asile dans un royaume dont j’ai reculé toutes les frontières.» K.

[421] Voyez page 295. B.

[422] Voyez tome XXII, page 274. B.

[423] Mémoires de Gourville.

[424] Dunkerque fut perdue en septembre 1652; Barcelone et Casal en octobre. B.

[425] Voyez page 245. B.

[426] Voyez tome XXIII, pages 592 et 599. B.

[427] Datée de Vincennes, du 11 septembre 1654.

[428] Voyez tome XXVIII, page 266. B.

[429] Mai 1657. B.

[430] Nommée Calderona. B.

[431] Sous les noms de Charles II et Jacques II. B.

[432] On a long-temps cru que Cromwell était né en 1603; mais il naquit à Huntingdon, le 25 avril 1599, et avait cinquante-neuf ans révolus quand il mourut. B.

[433] Dans l’Essai sur les mœurs (tome XVIII, page 327), chap. CLXXXI.

[434] Voyez tome XXVIII, page 269. B.

[435] Voyez tome XXXIX, page 424; et ma note, tome XXIII, page 598. B.

[436] Un nommé La Beaumelle, qui falsifia le Siècle de Louis XIV, et qui le fit imprimer à Francfort avec des notes aussi scandaleuses que fausses, dit à ce sujet que Christine était en droit de faire assassiner Monaldeschi, parcequ’elle ne voyageait pas incognito; et il ajoute que Pierre-le-Grand, entrant dans un café à Londres, tout écumant de colère, parceque, disait-il, un de ses généraux lui avait menti, s’écria qu’il avait été tenté de le fendre en deux d’un coup de sabre; qu’alors un marchand anglais avait dit au czar qu’on aurait condamné sa majesté à être pendue.

On est obligé de relever ici l’insolence absurde d’un pareil conte. Peut-on imaginer que le czar Pierre aille dire, dans un café, qu’un de ses généraux lui a menti? fend-on aujourd’hui un homme en deux d’un coup de sabre? un empereur va-t-il se plaindre à un marchand anglais de ce qu’un général lui a menti? en quelle langue parlait-il à ce marchand, lui qui ne savait pas l’anglais? comment ce feseur de notes peut-il dire que Christine, après son abdication, était en droit de faire assassiner un Italien à Fontainebleau, et ajouter, pour le prouver, qu’on aurait pendu Pierre-le-Grand à Londres? On sera forcé de remarquer quelquefois les absurdités de ce même éditeur. En fait d’histoire, il ne faut pas dédaigner de répondre; il n’y a que trop de lecteurs qui se laissent séduire par les mensonges d’un écrivain sans pudeur, sans retenue, sans science, et sans raison. K.

[437] Balthasar Charles, fils de Philippe IV et d’Isabelle, fille de Henri IV, né le 17 octobre 1629, est mort le 9 octobre 1646. B.

[438] La renonciation d’Anne d’Autriche avait été présentée aux états de Castille et d’Aragon, et acceptée par eux. Celle de Marie-Thérèse ne leur fut pas présentée; et c’est une des principales raisons sur lesquelles les casuistes et les jurisconsultes, auxquels Charles II s’adressa, se fondèrent pour décider que les descendants de Marie-Thérèse étaient les héritiers légitimes de la couronne d’Espagne. K.

[439] Les compagnies de mousquetaires de la maison du roi ont été supprimées par Saint-Germain, ministre de la guerre, de 1775 à 1777. Elles ont eu quelques mois d’existence en 1814 et 1815. B.

[440] Cet alinéa fut ajouté dans l’édition de 1752. B.

[441] C’est que Mazarin avait des talents pour la politique extérieure, et qu’il n’avait ni talents ni lumières pour l’administration; c’est qu’un ministre ne peut guère avoir, dans les négociations, d’autres intérêts que ceux du peuple qu’il gouverne; au lieu que, dans le gouvernement intérieur, il peut en avoir de tout opposés; c’est enfin que l’art de négocier ne suppose que certaines qualités de l’esprit et du caractère, communes à tous les pays et à tous les siècles, au lieu que la science de l’administration suppose des principes qui n’existaient pas encore dans le siècle de Mazarin. K.

[442] Chapitres XXV à XXX. B.

[443] Voltaire reparle de cet événement dans son opuscule intitulé: Les Droits des hommes: voyez tome XLIV. B.

[444] Voyez ma note, tome XVI, page 35. B.

[445] Jean de Coligni, né à Saligny, le 17 décembre 1617, mort le 16 avril 1686, laissant un fils, Alexandre-Gaspard, qui mourut eu 1694, sans postérité. Jean avait écrit sur les marges d’un missel ses Mémoires ou notes, qui ont été imprimées dans le chapitre VIII des Contes historiques, par V. D. Musset-Pathay, Paris, 1826, in-8º. Le prince de Condé, dont il avait été aide-de-camp, y est bien maltraité. B.

[446] En 1666, le 13 septembre. L’incendie dura quatre jours, et consuma treize mille maisons; Voltaire en a parlé tome XVIII, page 334. B.

[447] Tome Iᵉʳ, page 16, édition supposée de La Haye.

[448] Louis de Crévant, marquis puis duc d’Humières, nommé maréchal en 1668, n’assiégea jamais Arras, qui appartenait aux Français depuis 1640; mais, en 1676, il assiégea Aire, dont il se rendit maître le 31 juillet. B.

[449] Ces plans ont été depuis transportés aux Invalides. K.

[450] Sur l’origine du nom de Franche-Comté, voyez tome XXIII, page 191. B.

[451] Jean de Witt avait été, en Hollande, un des premiers et un des meilleurs disciples de Descartes. On a de lui un Traité des courbes, ouvrage de sa première jeunesse, rempli de choses ingénieuses et nouvelles, qui annonçaient un véritable géomètre. Il paraît être le premier qui ait imaginé de calculer la probabilité de la vie humaine, et d’employer ce calcul pour déterminer quel denier des rentes viagères répond à un intérêt donné en rentes perpétuelles. K.

[452] Chapitres XXXII et XXXIII. B.

[453] Arthur ou Artus, prince de Galles, fils de Henri VII, roi d’Angleterre, épousa, en 1501, Catherine d’Aragon, et mourut six mois après son mariage, sans l’avoir, dit-on, consommé. Henri VII, pour ne pas rendre la dot, obtint du pape Jules II, le 26 décembre 1503, dispense pour faire épouser à Catherine le nouveau prince de Galles, son beau-frère, Henri, depuis roi sous le nom de Henri VIII. Ce fut sous Clément VII que Henri VIII prétendit que les dispenses de Jules II étaient nulles, etc., et, par suite, se sépara de l’Église romaine: voyez tome XVII, page 286, B.

[454] Il avait épousé Maria de Gonzague, veuve de son frère, avec toutes les dispenses dont pouvait avoir besoin un jésuite cardinal, pour se marier avec sa belle-sœur; et on a prétendu qu’en France il épousa secrètement Marie Mignot, fille d’une blanchisseuse, mais déjà veuve d’un conseiller au parlement de Grenoble, et du second maréchal de L’Hospital. Cette anecdote n’est rien moins que certaine. K.

[455] 25 juin 1669. B.

[456] Voyez les Anecdotes du Siècle de Louis XIV, chap. XXVI. K.

[457] On trouve des anecdotes curieuses sur toutes ces négociations, dans les pièces justificatives des Mémoires de la Grande-Bretagne et de l’Irlande, par le chevalier Dalrymple. On y voit comment l’argent de Louis XIV gouverna l’Angleterre depuis 1669 jusqu’en 1677; comment il servait à déterminer Charles II à se convertir, et puis à l’engager à différer sa conversion, et qu’il était le contre-poids des autres intérêts qui conduisaient ce roi et ses ministres. Ces détails de corruption sont honteux, mais il est utile que les peuples les connaissent, et que les princes apprennent que ces mystères de la politique sont toujours révélés. Au reste, ces Mémoires prouvent qu’à cette époque Louis XIV avait beaucoup plus de politique que de zèle pour la religion. Après avoir acheté la nation anglaise de Charles II, Louis XIV, peu satisfait de lui, se lia avec les mécontents, et leur fournit également de l’argent contre Charles et contre ce même Jacques, qu’il protégea depuis avec tant d’opiniâtreté. Dalrymple a imprimé la liste de ces pensionnaires du roi de France, avec les sommes données à chacun. On y trouve le nom d’Algernon Sydney, avec une somme qui n’aurait pas suffi pour séduire son secrétaire. Il est vraisemblable, ou que Barillon trompait Louis XIV avec ces listes, comme d’autres gens le trompèrent depuis avec des listes de conversions; ou (ce qui est plus probable encore) que quelque intrigant subalterne trompa Barillon, et garda pour lui-même l’argent qu’il prétendait avoir fait accepter à Sydney. K.

[458] Corwei, en latin Corbeia nova, pour la distinguer de Corbeia vetus, Corbie, en Picardie. Cl.

[459] Voyez chapitre VII, page 360. B.

[460] Il est vrai que depuis on a frappé en Hollande une médaille qu’on a crue être celle de Van-Beuning; mais elle ne porte point de date. Elle représente un combat avec un soleil qui culmine sur la tête des combattants. La légende est: stetit sol in medio cœli. Cette médaille, que des particuliers ont fabriquée, n’a été faite que pour la bataille d’Hochstedt, en 1709, à l’occasion de ces deux vers qui coururent alors:

«Alter in egregio nuper certamine Josue
Clamavit: Sta, sol gallico! solque stetit.»

Or, Van-Beuning ne s’appelait point Josué, mais Conrad.

[461] L’éditeur des Œuvres de Voltaire, en douze volumes in-8º, propose de mettre fesait la même chose. Je crois la correction très bonne; mais je ne la trouve dans aucune édition. B.

[462] Voyez page 175. B.

[463] On prononce Ossembrouck; l’œ fait ou chez les Hollandais.

[464] Peu de temps après un de ces archevêques titulaires d’Utrecht, se trouvant par hasard ce qu’on appelait janséniste, se retira dans son diocèse où les jansénistes sont tolérés comme toutes les autres communions chrétiennes. Il se fit élire un successeur par le clergé et le peuple de son Église, suivant l’usage des premiers siècles; ensuite il le sacra. Au moyen de cette précaution, il s’est établi en Hollande une succession d’évêques jansénistes, qui ne sont, à la vérité, reconnus que dans leur Église. K.

[465] Il fut stathouder le premier juillet. Comment La Beaumelle, dans son édition subreptice du Siècle de Louis XIV, a-t-il pu dire dans ses notes qu’il ne fut déclaré que capitaine et amiral?

[466] La Beaumelle, dans ses notes, dit: «C’est un être de raison que cette politesse.» Comment cet écrivain ose-t-il démentir ainsi l’Europe?

[467] On avait d’abord tenté d’assassiner le grand pensionnaire dans La Haye; mais il échappa et eut le crédit de faire punir l’assassin. On n’osa condamner son frère à la mort, parceque ses tourments n’avaient pu lui arracher l’aveu d’aucun des crimes qu’on lui avait imputés; on se contenta de le bannir. Ce fut dans le moment où le grand pensionnaire allait délivrer son frère de la prison après ce jugement, que tous deux furent massacrés. Cette mort a répandu sur le nom de Guillaume III un opprobre ineffaçable. K.

[468] Voyez page 380. B.

[469] La Beaumelle dit qu’il fut condamné à une prison perpétuelle. Comment cela pourrait-il être, puisque, l’année suivante, il fut tué au siége de Grave?

[470] Cet usage, qui n’a point été réformé, est ancien, et n’a pu avoir pour origine qu’un enthousiasme exagéré de valeur, et une grande indifférence pour le sort des malheureux bourgeois qu’il dévouait à toutes les horreurs du pillage. Mais depuis que l’art des siéges s’est perfectionné, et qu’on a la précaution de détruire toutes les défenses d’une place avant d’y donner l’assaut, cette condition imposée aux gouverneurs n’est plus regardée que comme une chose de forme; et, de nos jours, un officier qui, prenant une ville d’assaut, la livrerait au pillage, serait aussi déshonoré qu’il l’aurait été dans le siècle dernier pour avoir refusé de servir de second dans un duel. K.

[471] Pendant le cours de cette édition, M. Colini, secrétaire intime et historiographe de l’électeur palatin aujourd’hui régnant, a révoqué en doute l’histoire du cartel par des raisons très spécieuses, énoncées avec beaucoup d’esprit et de sagacité. Il montre très judicieusement que l’électeur Charles-Louis ne put écrire les lettres que Courtilz de Sandras et Ramsay ont imputées à ce prince. Plus d’un historien, en effet, attribue souvent à ses héros des écrits et des harangues de son imagination.

On n’a jamais vu la véritable lettre de l’électeur Charles-Louis, ni la réponse du maréchal de Turenne. Il a seulement toujours passé pour constant que l’électeur, justement outré des ravages et des incendies que Turenne commettait dans son pays, lui proposa un duel par un trompette, nommé Petit-Jean. J’ai vu la maison de Bouillon persuadée de cette anecdote. Le grand-prieur de Vendôme et le maréchal de Villars n’en doutaient pas. Les Mémoires du marquis de Beauvan, contemporain, l’affirment. Cependant il se peut que le duel n’ait pas été expressément proposé dans la lettre amère que l’électeur dit lui-même avoir écrite au prince maréchal de Turenne. Plût à Dieu qu’il fût douteux que le Palatinat ait été embrasé deux fois? Voilà ce qui n’est que trop constant, ce qui est essentiel, et ce qu’on reproche à la mémoire de Louis XIV.

M. Colini reproche à M. le président Hénault d’avoir dit, dans son Abrégé chronologique, que le prince de Turenne répondit à ce cartel avec une modération qui fit honte à l’électeur de cette bravade. La honte était dans l’incendie, lorsqu’on n’était pas encore en guerre ouverte avec le Palatinat, et ce n’était point une bravade dans un prince justement irrité, de vouloir se battre contre l’auteur de ces cruels excès. L’électeur était très vif; l’esprit de chevalerie n’était pas encore éteint. On voit dans les Lettres de Pellisson que Louis XIV lui-même demanda s’il pouvait en conscience se battre contre l’empereur Léopold.—Cette note fut ajoutée par Voltaire dans l’édition de 1768. Cosme-Alexandre Colini, secrétaire de Voltaire, de 1752 à 1756, mort en 1806, avait publié, en 1767, une Dissertation historique et critique sur le prétendu cartel envoyé par Charles-Louis, électeur palatin, au vicomte de Turenne. B.

[472] Voyez tome XVI, page 385.

[473] Voyez, chapitre XXVI (tome XX); et tome XXVIII, page 417. B.

[474] Né en 1611 (voyez page 30), il avait cinquante-sept ans lors de sa conversion. B.

[475] Voyez, dans la Correspondance, la lettre au président Hénault, du 8 janvier 1752. B.

[476] Reboulet dit que le marquis de Créqui eut la faiblesse de signer la capitulation: rien n’est plus faux; il aima mieux se laisser prendre à discrétion, et il eut ensuite le bonheur d’échapper. Qu’on lise tous les mémoires du temps; que l’on consulte l’Abrégé chronologique du P. Hénault: «Bois-Jourdain, dit-il, fit la capitulation à l’insu du maréchal, etc.»

[477] Voyez page 8. B.

[478] L’Art de vérifier les dates dit que la ville de Gand fut prise le 9 mars, et que la citadelle capitula le 12. B.

[479] Kintzing, rivière de Souabe, qui se jette dans le Rhin vis-à-vis de Strasbourg. B.

[480] Près d’Augusta, le 22 avril. Ruyter mourut de ses blessures le 29 du même mois. Cl.

[481] Duquesne fut mal récompensé parcequ’il était protestant. Louis XIV le lui fit sentir un jour: «Sire, lui répondit Duquesne, quand j’ai combattu pour votre majesté, je n’ai pas songé si elle était d’une autre religion que moi.» Son fils, forcé de s’expatrier après la révocation de l’édit de Nantes, se retira en Suisse, où il acheta la terre d’Eaubonne. Il y porta le corps de son père, qu’il avait été obligé de faire enterrer en secret.

On lit sur son tombeau:

«La Hollande a fait ériger un mausolée à Ruyter, et la France a refusé un peu de cendre à son vainqueur.» K.

[482] Dans ses remarques sur Horace, tome XXXV, page 158, Voltaire dit qu’on donna à Corneille le nom de grand, «non seulement pour le distinguer de son frère, mais du reste des hommes.» B.

[483] Dans la compilation intitulée: Mémoires de madame de Maintenon, on trouve, tome III, page 23, ces mots: «Les réunions des chambres de Metz et de Besançon.» Nous avons cru d’abord qu’il y avait eu une chambre de Besançon réunie à celle de Metz. Nous avons consulté tous les auteurs, nous avons trouvé que jamais il n’y eut à Besançon de chambre instituée pour juger quelles terres voisines pouvaient appartenir à la France. Il n’y eut, en 1680, que le conseil de Brisach et celui de Metz chargés de réunir à la France les terres qu’on croyait démembrées de l’Alsace et des Trois-Évêchés. Ce fut le parlement de Besançon qui réunit pour quelque temps Montbeillard à la France.

[484] On a prétendu que ce fut alors que le prince d’Orange, depuis roi d’Angleterre, dit publiquement: «Je n’ai pu avoir son amitié, je mériterai son estime.» Ce mot a été recueilli par plusieurs personnes, et l’abbé de Choisi le place vers l’année 1672. Il peut mériter quelque attention, parcequ’il annonçait de loin les ligues que forma Guillaume contre Louis XIV; mais il n’est pas vrai que ce fût à la paix de Nimègue que le prince d’Orange ait parlé ainsi; il est encore moins vrai que Louis XIV eût écrit à ce prince: «Vous me demandez mon amitié, je vous l’accorderai quand vous en serez digne.» On ne s’exprime ainsi qu’avec son vassal: on ne se sert point d’expressions si insultantes envers un prince avec qui on fait un traité. Cette lettre ne se trouve que dans la compilation des Mémoires de Maintenon; et nous apprenons que ces Mémoires sont décriés par le grand nombre d’infidélités qu’ils renferment.

[485] Cet appareil est plus effrayant que l’effet n’en est terrible. Les bombes sont mal ajustées; les bâtiments qui les portent manœuvrent mal, sont aisément désemparés, le feu y prend fréquemment, et les frais de ces armements excèdent de beaucoup le dommage qu’ils peuvent causer. On prétend que le dey d’Alger ayant su ce que l’expédition de Duquesne avait coûté à Louis XIV: «Il n’avait qu’à m’en donner la moitié, dit-il, j’aurais brûlé la ville tout entière.» K.

[486] Voyez les étranges particularités du siége de Vienne, dans l’Essai sur les mœurs (tome XVIII, p. 432); et dans les Annales de l’empire (tome XXIII, page 640).

[487] Léopold ne vit Sobieski qu’à cheval et en pleine campagne. Il avait délibéré sur l’étiquette qu’il devait observer avec son libérateur; et ayant assemblé son conseil, il demanda comment un empereur devait recevoir un roi électif: «A bras ouverts, s’il a sauvé l’empire,» répondit le duc de Lorraine. Il fut le seul de son avis. K.

[488] Dans l’Essai sur les mœurs (tome XVII, page 508).

[489] Le bombardement de Gênes est du mois de mai. B.

[490] L’édition encadrée de 1775, et, d’après elle, les éditions de Kehl, disent quatorze mille. Dans les éditions antérieures à 1775, on lit quatre mille. B.

[491] 15 mai 1685. B.

[492] 28 septembre 1684. De nouveaux ambassadeurs de Siam arrivèrent à Paris en juillet 1686. B.

[493] Le P. Dorléans a publié une Histoire de M. Constance, 1692, in-12. Une autre Histoire de M. Constance, par Deslandes, a été imprimée en 1756, petit in-8º. B.

[494] Il est singulier que des ministres osent porter leur mépris pour leur maître jusqu’à lui faire dire que c’est à lui de servir d’exemple; et cet exemple était celui de favoriser chez un de ses voisins la contrebande, qu’il réprimait dans ses états par un code barbare, et de protéger contre les lois les voleurs et les assassins. K.

[495] Joseph Clément: voyez, tome XXIII, page 24. B.

[496] Tome XX, chap. XXXVI, du calvinisme. B.

[497] On trouve, dans la compilation des Mémoires de Maintenon, au tome III, chapitre IV, intitulé: Du roi et de la reine d’Angleterre, un tissu étrange de faussetés. Il y est dit que les jurisconsultes proposèrent cette question: «Un peuple a-t-il le droit de se révolter contre l’autorité qui veut le forcer à croire?» Ce fut précisément le contraire. On s’opposa en Angleterre à la tolérance du roi pour la communion romaine. On agita cette question: «Si le roi pouvait dispenser du serment du test ceux qu’il admettait aux emplois?»

Le même auteur dit que le pape Innocent XI donna au prince d’Orange deux cent mille ducats pour aller détruire la religion catholique en Angleterre.

Le même auteur, avec la même témérité, prétend qu’Innocent XI fit dire des milliers de messes pour l’heureux succès du prince d’Orange. Il est reconnu que ce pape favorisa la ligue d’Augsbourg; mais il ne fit jamais de démarches si ridicules et si contraires aux bienséances de sa dignité. L’envoyé d’Espagne à La Haye fit des prières publiques pour l’heureux succès de la flotte hollandaise. M. d’Avaux le manda au roi.

Le même auteur fait entendre que le comte d’Avaux corrompait des membres de l’état: il se trompe, c’est le comte d’Estrades. Il se trompe encore sur le temps; c’était vingt-quatre ans auparavant. Voyez la lettre de M. d’Estrades à M. de Lyonne, du 17 septembre 1665.

Le même auteur ose citer l’évêque Burnet, et lui fait dire, pour exprimer un vice du prince d’Orange, que ce prince n’aimait que les portes de derrière. Il n’y a pas un mot dans toute l’histoire de Burnet qui ait le moindre rapport à cette expression si basse et si indigne de l’histoire. Et si quelque feseur d’anecdotes avait jamais prétendu que l’évêque Burnet eût laissé échapper dans la conversation un mot aussi indécent, ce témoignage obscur ne pourrait prévaloir contre une histoire authentique.

[498] L’auteur des Mémoires de Maintenon avance que le prince d’Orange, voyant que les États-Généraux refusaient des fonds, entra dans l’assemblée, et dit ces mots: «Messieurs, il y aura guerre au printemps prochain, et je demande qu’on enregistre cette prédiction.» Il cite le comte d’Avaux.

Il dit que ce ministre pénétrait toutes les mesures du prince d’Orange. Il est difficile d’entasser plus mal plus de faussetés. Les neuf mille matelots étaient prêts dès l’an 1687. Le comte d’Avaux ne dit pas un mot du prétendu discours du prince d’Orange. Il ne soupçonna le dessein de ce prince que le 20 mai 1688. Voyez sa lettre au roi, du 20 mai.

[499] On peut consulter sur ces détails les Mémoires du chevalier Dalrymple déjà cités. Nous n’en rapporterons ici qu’une anecdote. Jacques, qui, sous le règne de son frère, l’avait empêché de faire grace au lord Russel, appela auprès de lui le vieux comte de Bedford, père de Russel, et le conjura d’employer en sa faveur son crédit sur les pairs. «Sire, j’avais un fils, répondit le comte, il aurait pu vous servir.» K.

[500] Voyez les Lettres de madame de Sévigné, et les Mémoires de madame de La Fayette, etc.

[501] On attribue le même propos à Charles II. «Mon frère, disait-il, perdra trois royaumes pour une messe, et le paradis pour une fille.» On fit cette chanson, attribuée à Fontenelle:

Quand je veux rimer à Guillaume,
Je trouve aisément un royaume
Qu’il a su mettre sous ses lois;
Mais quand je veux rimer à Jacques,
J’ai beau rêver, mordre mes doigts,
Je trouve qu’il a fait ses pâques. K.

[502] Sur les écrouelles, voyez tome XVI, page 41; tome XXVIII, page 528; et, dans la Correspondance, la lettre de Frédéric II, du 27 juillet 1775. B.

[503] Le Mercure de 1753, juin, premier volume, contient, page 140, une Lettre à M. de Voltaire, sur son Histoire de Louis XIV, par M***. L’auteur de cette Lettre, qui, dans la guerre d’Irlande, combattit contre Guillaume, après quelques détails sur différents combats, demande à Voltaire comment il a «pu dire que les Irlandais s’étaient toujours mal battus chez eux.» B.

[504] On lisait dans les premières éditions, «la supériorité que les blancs ont sur les nègres.» M. de Voltaire effaça cette expression injurieuse. L’état presque sauvage où était l’Irlande lorsqu’elle fut conquise, la superstition, l’oppression exercée par les Anglais, le fanatisme religieux qui divise les Irlandais en deux nations ennemies; telles sont les causes qui ont retenu ce peuple dans l’abaissement et dans la faiblesse. Les haines religieuses se sont assoupies, et il a repris sa liberté. Les Irlandais ne le cèdent plus aux Anglais, ni en industrie, ni en lumières, ni en courage. K.—L’édition de Berlin, 1751, deux volumes petit in-12, est la seule dans laquelle on lise: «Les Anglais ont toujours eu sur les Irlandais cette espèce de supériorité que les hommes blancs ont sur les nègres.» Les éditions de 1752 ont le texte actuel. B.

[505] Les nouveaux Mémoires de Berwick disent le contraire; mais plusieurs historiens, et entre autres le chevalier Dalrymple, sont d’accord avec M. de Voltaire. Schomberg, qui avait quitté le service de France à cause de sa religion, combattit les troupes françaises à la tête des réfugiés français. Blessé mortellement, il criait aux troupes qui passaient devant lui: «A la gloire, mes amis! à la gloire!» Ces troupes ayant été mises en désordre, Callemotte, qui remplaçait Schomberg, les rallia, et leur montrant les régiments français: «Messieurs, voilà vos persécuteurs.» Ainsi les dragonnades furent une des principales causes de la perte de la bataille de la Boyne, et de l’oppression des catholiques dans les trois royaumes. K.

[506] On nie ce fait dans les Mémoires de Berwick, et Dalrymple n’en parle point. On peut voir, dans ce dernier historien, les détails de la conduite de Guillaume, qui fut politique et dur, beaucoup plus que généreux. K.

[507] La bataille de La Hogue est du 29 mai. B.

[508] Tourville avait ordre de combattre, et ce fut lui qui attaqua la flotte anglaise. Seignelai lui avait reproché de n’avoir pas osé, l’année précédente, aller brûler les vaisseaux anglais dans leurs ports, après la défaite de leur flotte. Tourville parut regarder ce reproche comme un soupçon sur sa bravoure. «Vous ne m’avez pas entendu, répliqua le ministre; il y a des hommes qui sont braves de cœur et poltrons de tête.»

Russel, qui commandait la flotte anglaise, avait une correspondance secrète avec Jacques. Lui, Marlborough, plusieurs chefs du parti populaire, avaient formé le projet de rétablir Jacques, en lui imposant des conditions encore plus dures que celles qu’ils avaient forcé le prince d’Orange d’accepter. Russel avait écrit à Jacques de remettre la descente à l’hiver, et surtout d’éviter que la flotte française n’attaquât la sienne; qu’il le connaissait incapable de sacrifier à aucun intérêt l’honneur du pavillon britannique. Jacques avait encore d’autres intelligences dans la flotte.

On a prétendu que Russel, voyant qu’on le forçait à combattre, déconcerta ces intelligences en changeant les capitaines suspects la veille de l’action. Dalrymple rapporte, au contraire, qu’on en donna le conseil au prince d’Orange, mais qu’il prit le parti de faire écrire par la reine à Russel qu’on avait cherché à lui donner des soupçons sur la fidélité de plusieurs officiers, et proposé de les changer, mais qu’elle ne ferait aucun changement, regardant ces imputations comme l’ouvrage de ses ennemis et des leurs. Russel lut publiquement la lettre, et tous jurèrent de mourir pour leur reine et pour leur patrie.

On a dit que Jacques, placé sur le rivage, voyant combattre les mêmes vaisseaux avec lesquels il avait gagné des batailles, ne pouvait s’empêcher de s’intéresser à eux contre lui-même. Cependant il avait demandé à combattre sur la flotte française. K.

[509] On a nié ce fait dans les Mémoires de Berwick. Nous observerons que M. de Voltaire a été lié intimement avec les personnes qui connaissaient le mieux les petits détails de la cour de Saint-Germain. K.

[510] En 1701, ainsi qu’on le lit page 13. B.

[511] On a poussé le ridicule jusqu’à dire que ses reliques avaient guéri un évêque d’Autun de la fistule.

[512] Voyez, tome XXI, les chapitres XXIV et XXV du Précis du Siècle de Louis XV. B.

[513] Le 29 octobre. B.

[514] Mémoires du maréchal de Luxembourg.

[515] Voyez les Anecdotes à l’article de la Chambre ardente, chap. XXVI. Il est aujourd’hui généralement regardé par les militaires comme le premier homme de guerre qui ait connu l’art de faire manœuvrer et combattre de grandes armées.

[516] On voit, par les Lettres de madame de Maintenon, qu’elle n’aimait pas le maréchal de Catinat. Elle n’espère rien de lui; elle appelle sa modestie orgueil. Il paraît que le peu de connaissance qu’avait cette dame des affaires et des hommes, et les mauvais choix qu’elle fit, contribuèrent depuis aux malheurs de la France.

[517] Plus d’un siècle après, une autre victoire a été remportée par les Français, le 26 juin 1794, sous le commandement du général Jourdan. B.

[518] Né le 2 août 1674, le duc de Chartres avait, le jour de la bataille, dix-huit ans révolus. B.

[519] Racine, dans sa lettre à Boileau, du 6 août 1693, rapporte ces paroles un peu différemment, et les met dans la bouche du comte de Solms. B.

[520] Voyez, tome XX, une note de Voltaire sur le chap. xxvii. B.

[521] Voyez tome XXXIX, page 19-20. B.

[522] Voyez chapitre xiv, page 445. B.

[523] Voyez l’Ode de Boileau, et le Fragment historique de Racine. L’expérience, dit Racine, avait fait connaître au prince d’Orange combien il était inutile de s’opposer à un dessein que le roi conduisait lui-même.

[524] Voyez chapitre XVIII, année 1703. B.

[525] Ces Mémoires de Torci ont été imprimés depuis, et confirment combien l’auteur du Siècle de Louis XIV était instruit de tout ce qu’il avance.—Les Mémoires de Torci ont été, comme on l’a vu, page 83, publiés en 1756. La note de Voltaire est de 1761; son texte est de 1752. B.

[526] Paix précipitée par le seul motif de soulager le royaume. Mémoires de Torci, tome Iᵉʳ, page 50, première édition.

[527] Giannone, si célèbre par son utile Histoire de Naples, dit que ces tribunaux étaient établis à Tournai. Il se trompe souvent sur toutes les affaires qui ne sont pas celles de son pays. Il dit, par exemple, qu’à Nimègue, Louis XIV fit la paix avec la Suède. Au contraire, la Suède était son alliée.

[528] François 1ᵉʳ, époux de Marie-Thérèse: voyez, tome XXI, le chap. XVII du Précis du Siècle de Louis XV. B.

[529] Il avait dix-huit ans, comme Voltaire le dit tome XXIV, page 64, dans son Histoire de Charles XII. B.

[530] Voltaire l’appelle Maximilien-Marie, tome XXIII, pages 28-29; et Marie-Emmanuel, tome XXIII, page 644. L’Art de vérifier les dates dit Maximilien-Emmanuel. B.

[531] Voyez les Mémoires de Torci, tome Iᵉʳ, page 52.

[532] L’auteur du Siècle de Louis XIV avait écrit la plupart de ces particularités, alors aussi nouvelles qu’intéressantes, long-temps avant que les Mémoires du marquis de Torci parussent; et ces Mémoires ont enfin confirmé tous les faits rapportés dans cette histoire.—Voyez ma note, page 504. B.

[533] Joseph-Ferdinand Léopold, destiné à la couronne d’Espagne, était né le 27 octobre 1692. B.

[534] Les bruits odieux répandus sur la mort du prince électoral de Bavière ne sont plus répétés aujourd’hui que par de vils écrivains sans aveu, sans pudeur, et sans connaissance du monde, qui travaillent pour des libraires, et qui se donnent pour des politiques. On trouve dans les prétendus Mémoires de madame de Maintenon, tome V, page 6, ces paroles: «La cour de Vienne, de tout temps infectée des maximes de Machiavel, et soupçonnée de réparer par ses empoisonneurs les fautes de ses ministres.» Il semble, par cette phrase, que la cour de Vienne eût de tout temps des empoisonneurs en titre d’office, comme on a des huissiers et des drabans. C’est un devoir de relever des expressions si indécentes, et de combattre des idées si calomnieuses.

[535] Voltaire dit Pernits, dans le chap. XXVI. Saint-Simon écrit Berlips; voyez pages 278, 445 du tome II de l’édition de ses Mémoires en vingt volumes in-8º. B.

[536] Reboulet suppose que cet ambassadeur fut reçu d’abord magnifiquement. Il fait un grand éloge de sa livrée, de son beau carrosse doré, et de l’accueil tout-à-fait gracieux de sa majesté. Mais le marquis, dans ses dépêches, avoue qu’on ne lui fit nulle civilité, et qu’il ne vit le roi qu’un moment dans une chambre très sombre, éclairée de deux bougies, de peur qu’il ne s’aperçût que ce prince était moribond. Enfin, les Mémoires de Torci démontrent qu’il n’y a pas un mot de vrai dans tout ce que Reboulet, Limiers, et les autres historiens, ont dit de cette grande affaire.

[537] Il y avait toujours un parti français à la cour d’Espagne. Les chefs de ce parti imaginèrent de faire accroire au roi qu’il était ensorcelé, et l’on envoya consulter, en conséquence, le plus habile sorcier qu’il y eût alors dans toute l’Espagne. Le sorcier répondit comme on le desirait, mais il eut la maladresse de compromettre dans sa réponse des personnes très considérables; ce qui fournit à la reine, contre qui cette intrigue était dirigée, et qui n’osait s’en plaindre, un prétexte pour perdre le sorcier et ses protecteurs. (Mémoires de Saint-Philippe). K.

[538] Quelques mémoires disent que le cardinal Portocarrero arracha du roi mourant la signature de ce testament; ils lui font tenir un long discours pour y disposer ce monarque: mais on voit que tout était déjà préparé et réglé dès le mois de juillet. Qui pourrait d’ailleurs savoir ce que dit le cardinal Portocarrero au roi tête à tête?

[539] Voyez, dans le volume suivant, le chapitre (XXVII) des Anecdotes.

[540] Voyez les Mémoires de Torci, tome Iᵉʳ, page 12.

[541] A ne considérer que la justice, cette question était délicate. Le traité de partage liait Louis XIV; mais il n’avait aucun droit de priver son petit-fils d’une succession qui était indépendante de son autorité. Il avait encore moins celui de donner à l’Espagne un autre maître que celui qui était appelé au trône par la règle ordinaire des successions, par le testament de Charles II et le consentement des peuples. Le traité fait avec l’Angleterre paraît donc injuste; et ce n’est pas de l’avoir violé, mais de l’avoir proposé, qu’on peut faire un reproche à Louis XIV. Devait-il regarder comme absolument nul cet engagement injuste, ou devait-il, en laissant la liberté à son petit-fils d’accepter ou de refuser, se croire obligé à ne lui point donner de secours contre les puissances avec lesquelles il avait pris des engagements? La guerre qu’elles feraient au nouveau roi d’Espagne n’était-elle point évidemment injuste? Et l’engagement de ne pas défendre son petit-fils, injustement attaqué, aurait-il pu être légitime? K.

[542] Malgré le mépris où sont en France les prétendus Mémoires de madame de Maintenon, en est pourtant obligé d’avertir les étrangers que tout ce qu’on y dit au sujet de ce testament est faux. L’auteur prétend que lorsque l’ambassadeur d’Espagne vint apporter à Louis XIV les dernières volontés de Charles II, le roi lui répondit: Je verrai. Certainement le roi ne fit point une réponse si étrange, puisque, de l’aveu du marquis de Torci, l’ambassadeur d’Espagne n’eut audience de Louis XIV qu’après le conseil dans lequel le testament fut accepté.

Le ministre qu’on avait alors en Espagne s’appelait Blécour, et non pas Belcour. Ce que le roi dit à l’ambassadeur Castel dos Rios, dans les Mémoires de Maintenon, n’a jamais été dit que dans ce roman.

[543] Guillaume III, né, suivant les uns, le 14 octobre 1650, suivant les autres, le 13 novembre, est mort le 16 mars 1702, avant d’avoir atteint sa cinquante-deuxième année. Il était dans la cinquante et unième au commencement de 1701. B.

[544] Du moins c’est ce que rapportent les Mémoires manuscrits du marquis de Dangeau. Ils sont quelquefois infidèles.

[545] Cet alinéa fut ajouté dans l’édition de 1752. Des changements et additions furent aussi faits à ce qui précède et à ce qui suit. B.

[546] Il paraît, d’après les notes des Mémoires de Berwick, que Louis XIV avait pris sa résolution avant la mort de Jacques, et qu’ainsi le conseil, dont en a parlé ici, fut tenu avant la troisième visite de Louis XIV à ce prince, celle où il déclara au malheureux Jacques qu’il reconnaîtrait son fils pour roi d’Angleterre. K.

[547] Entre autres, milord Bolingbroke, dont les Mémoires ont depuis justifié ce que l’auteur du Siècle avance. Voyez ses Lettres, tome II, page 56. C’est ainsi que pense encore M. de Torci dans ses Mémoires. Il dit, page 164 du tome Iᵉʳ, première édition: «La résolution que prit le roi, de reconnaître le prince de Galles en qualité de roi d’Angleterre, changea les dispositions qu’une grande partie de la nation témoignait à conserver la paix, etc.» Le lord Bolingbroke avoue, dans ses Lettres, que Louis XIV reconnut le prétendant par des importunités de femmes. On voit, par ces témoignages, avec quelle exactitude l’auteur du Siècle de Louis XIV a cherché la vérité, et avec quelle candeur il l’a dite.

[548] Voyez page 476. B.

[549] Voyez, ci-devant, la note de la page 460.

On a fait dire à Guillaume: «Le roi de France ne devrait point me haïr; je l’imite en beaucoup de choses, je le crains en plusieurs, et je l’admire en tout.» On cite sur cela les Mémoires de M. de Dangeau. Je ne me souviens point d’y avoir vu ces paroles: elles ne sont ni dans le caractère ni dans le style du roi Guillaume. Elles ne se trouvent dans aucun mémoire anglais concernant ce prince, et il n’est pas possible qu’il ait dit qu’il imitait Louis XIV, lui dont les mœurs, les goûts, la conduite dans la guerre et dans la paix, furent en tout l’opposé de ce monarque.


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