Chroniques de J. Froissart, tome 05/13 : $b 1356-1360 (Depuis les préliminaires de la bataille de Poitiers jusqu'à l'expédition d'Édouard III en Champagne et dans l'Ile de France)
P. 40, l. 14: li plus.—Mss. A 1 à 6, 8, 9, 11 à 19: les plusieurs. Fo 193.—Mss. A 20 à 22: plusieurs. Fo 268 vo.
P. 40, l. 16: en voies.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14: à eulx sauver.—Mss. A 7 à 9, 18, 19: et eulx sauver. Fo 202.—Mss. A 15 à 17, 20 à 22: pour eulx sauver. Fo 186 vo.
P. 40, l. 19 et 20: Là.... bouteis.—Ms. A 29: Là eut perilleus estour et grant froissis de lances et merveilleux boutis.
P. 40, l. 20: bouteis.—Ms. B 3: bruit. Fo 191 vo.—Mss. A 20 à 22: abateiz. Fo 268 vo.
P. 40, l. 27: Salebruce.—Mss. A 8, 9: Sarrebruche.
P. 41, l. 3: ce.—Mss. A 8, 9: ceste.
P. 41, l. 3: tamaint.—Mss. A 8, 9: mains.
P. 41, l. 4: merci.—Le ms. A 29 ajoute: dont ce fu grans pitiés.
P. 41, l. 8: puigneis.—Ms. B 3: rencontre. Fo 191 vo.
P. 41, l. 24 et 25: en ce tempore.—Mss. A 8, 9: pour ce temps.
P. 41, l. 25: à petit de avis.—Mss. A 1 à 6, 8, 9, 11 à 22: de petit advis. Fo 193.—Ms. A 7: à petit d’avis. Fo 181 vo.—Ms. B 3: et moindres d’advis.
P. 41, l. 27 et 28: Saintré.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14: Sainté.
P. 41, l. 30 à 32: Ensi.... entières.—Ms. A 29: Et tantost ceuls qui par raison mieuls combatre se devoient, montèrent à cheval et s’en alèrent avecques le duc, à bien huit cens combatans, tous sains et entiers.
P. 41, l. 31 et 32: plus de huit cens lances.—Ms. B 6: plus de deux cens chevaliers. Fo 549.
P. 42, l. 4: Vodenay.—Mss. B 3, A 1 à 6, 11 à 14, 18, 19: Vaudenay. Fo 192.
P. 42, l. 4: meneur.—Mss. A 1 à 6, 8, 9, 11 à 22: gouverneurs.
P. 42, l. 14 à 17: Ensi.... dou roy.—Ms. B 6: car ossy il veoient le bataille du duc d’Orliens et le duc d’Orliens meismes qui se partirent et retournèrent les dos. Fo 548.
P. 42, l. 14: chevalier.—Le ms. A 29 ajoute: pour estre en la bataille du roy.
P. 42, l. 17: verités.—Mss. A 8, 9: voir.
P. 42, l. 20: que.... reprocie.—Ms. B 3: qu’il leur fust reproché honte ne fuyte. Fo 192.—Mss. A 20 à 22: que fuitte leur eust esté en riens reprochée. Fo 269 vo.—Mss. A 23 à 29: qu’il leur fust faicte reprouche de s’en estre fuiz. Fo 209 vo.
P. 42, l. 20: fuite.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: villaine. Fo 187.
§ 388. P. 42, l. 21: Vous avés.—Ms. d’Amiens: Vous avés chy dessus en ceste histoire bien oy parler de le bataille de Crechi, et coumment fortunne fu moult mervilleuse pour les Franchois: ossi à le bataille de Poitiers elle fu moult diverse et très fellenesse pour yaux, et auques pareille si comme à Crechi; car li Franchois estoient bien, de droite bonnes gens d’armes contre les Englès, cinq contre ung. Mès, au voir dire, li bataille de Poitiers fu trop mieux combatue et plus longement que celle de Crechi, et plus de biaux fès d’armes et de bellez bacheleriez y avinrent; car li roys Jehans de Franche, comme loyaux chevaliers, preudoms et hardis, ne daigna fuir. Et quant il vit et entendi le desconfiture de ses marescaux, il n’en fu mies pour ce trop effraés, car bien quida le journée par fet d’armes recouvrer; et coumanda que chacuns se mesist à piet et fist passer arreement et ordonneement ses bannierres, dont messires Joffroys de Chargny portoit le souverainne.
Et ensi, par bon couvenant, le grosse bataille dou roy s’en vint assambler as Englès. Là eut grant hustin, fier et cruel, et donnet maint horion de hachez, d’espées et d’autres bastons de guerre. Si assambla li roys et messires Phelippes, ses mainnés filz, à le bataille des marescaux d’Engleterre, le comte de Warvich et le comte de Sufforch, et des Gascons. Là crioient li Franchois leur cri: «Monjoie! Saint Denis!» et li Englès: «Saint Gorge! Giane!»
Si revinrent cil doy chevalier tout à tans, qui laissiet avoient le routte le duc de Normendie, messires Jehans de Landas et messires Thieubaux de Vodenay; si se missent tantost à piet en le bataille dou roy, et se combatirent depuis moult vassaument.
D’autre part, se combatoient li dus d’Athennez, connestables de Franche, messires Robers de Duras, messires Guichars d’Angle, messires Renaux de Pons; et faisoit chacuns de son corps merveillez d’armes.
Ossi, à ung autre lés, se combatoient messires Pières, ducq de Bourbon, messires Guichars de Biaugeu, messires Jaquemes de Bourbon, li evesques de Chaalons, li sires de Base[n]tin et li sires de Castiauvillain.
D’un autre costet, ossi se combatoient li comtes de Ventadour et de Montpensé, li Arceprestres, messires Guillaummes de Montagut, messires Guillaummes de Niielle, messires Joffroix de Saint Digier, li sires d’Englure qui porte lez armes de Sallehadin et crie: «Damas!»
En une autre routte, se combatoient messires Guillaummes, comtes de Douglas, d’Escoce, messires Archebaux, ses cousins, et bien deux cens de leur compaignie, qui y fissent mainte belle appertisse d’armes. Fos 105 vo et 106.
P. 42, l. 21 et p. 43, l. 25: Vous.... Englés.—Ces 36 lignes manquent dans les mss. A 23 à 33. Fo 209 vo.
P. 42, l. 24: fu.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: très merveilleuse.
P. 42, l. 25: felenesse.—Mss. A 7 à 9: felonnesse. Fo 182.
P. 42, l. 26: bien,.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: de.
P. 43, l. 6: eu.—Mss. A 8, 9: esté.
P. 43, l. 8: chiés.—Mss. A 8, 9: chiefs.
P. 43, l. 9: que.—Mss. A 8, 9: comme.
P. 43, l. 15: pour.—Mss. A 8, 9: de.
P. 43, l. 16: veist.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: dire.
P. 43, l. 26: cruel.—Mss. A 8, 9: crueux.
P. 43, l. 26: donnet.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: et receuz.
P. 43, l. 32: captal.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: de Buch.
P. 44, l. 1: Tarse.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 20 à 22: Taise.—Mss. A 23 à 29: Charse.
P. 44, l. 4: en.—Le ms. A 29 ajoute: grant.
P. 44, l. 8: leur cri.—Ces mots manquent dans A 8, 9.
P. 44, l. 12: laissiet.... route.—Ms. A 29: convoyet avoient monseigneur.—Le ms. B 3 ajoute: assés à temps. Fo 192 vo.
P. 44, l. 14: en.—Ms. A 29: ou front de.
P. 44, l. 18: sus.—Le ms. A 29 ajoute: se combatoit aussi vaillamment.
P. 44, l. 22: li sires de Surgières.—Ms. B 3: les seigneurs de Surgières.
P. 44, l. 24: Linières.—Mss. A 11 à 14: Lignières.
P. 44, l. 25: Rochouwart.—Ms. A 7: Rochouart:. Fo 182.—Mss. A 1 à 6: Rochechouart. Fo 194 vo.
P. 44, l. 27: remoustrée.—Mss. A 8, 9: demonstrée.
P. 44, l. 29 et 30: combatoient.—Le ms. A 29 ajoute: moult.
P. 44, l. 31: Chastielvillain.—Mss. A 8, 9: Chasteauvillain.
P. 45, l. 1: Ventadour.—Mss. A 20 à 22: Montventadour.
P. 45, l. 2: Jakemes.—Mss. A 8, 9: Jaques.
P. 45, l, 4: Charles.—Mss. A 8, 9: Jaques.
P. 45, l. 8: Mercueil.—Ms. A 7: Merkuel.—Mss. A 8, 9, 20 à 22: Marueil.
P. 45, l. 9: Calençon.—Mss. A 8, 9: Chalençon.
P. 45, l. 11: d’Acier.—Mss. A 8, 9: d’Apchier.
P. 45, l. 11: d’Acon.—Mss. A 8, 9: d’Achon.
P. 45, l. 12: Melval.—Mss. A 8, 9: Malval.
P. 45, l. 12: Moruel.—Mss. A 8, 9: Moreil.
P. 45, l. 14: Nielle.—Mss. A 23 à 29: Marle.—Mss. A 20 à 22: Noyelle.
P. 45, l. 15: Saint Digier.—Mss. A 18, 19: Saint Ligier.
P. 45, l. 15: Kauni.—Mss. A 8, 9: Canny.
P. 45, l. 17: Hangès.—Mss. A 8, 9: Hangest.
P. 45, l. 19: une espasse assés.—Ms. A 29: un grant temps moult.
P. 45, l. 23: Englès.—Le ms. A 29 ajoute: car jamais ils ne l’eussent prins à raençon.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: car pour certain il ne fust jamais venu à raençon. Fo 188.
P. 45, l. 24: sus le place.—Ces mots manquent dans A 7, fo 182 vo.
§ 389. P. 45, l. 25: On ne vous.—Ms. d’Amiens: En la grosse bataille dou roy estoient pluiseur grant seigneur, comte, baron, chevalier et escuier, dont chacuns faisoit son devoir au plus loyaument qu’il pooit. Et vous di que li Englès ne l’eurent mies d’avantaige, car il trouvèrent en pluisseurs lieux durs encontres et bonnes gens d’armes, quoyque li fortune fust pour yaux. Ossi, au voir dire, il estoient très appertes gens d’armes, sage de guerre et bien combatant. Dallés le prinche de Galles estoient chil doy bon chevalier, messires Jehans Camdos et messires James d’Audelée, qui de mener et enssaignier le prinche fissent ce jour bien leur devoir, car il n’y prissent oncques prisounnier ne entendirent au prendre, fors à menner toudis le prinche avant et conssillier leurs gens et yaux amonnester de bien faire. Fo 106.
P. 46, l. 4: Gascongne.—Ms. B 6: Et vous dy que ly Gascons, qui là estoient grant foison, furent bonnes gens en tout estat. Là furent bon chevalier de leur costé, et grant grace y aquirent, le captaus de Beus, le sire de Muchident, le sire de Caumont, le sire de Labreth, le sire de Rosem, le duc de Pumiers, le sourdic de l’Estrade, le sire de Montfort, le sire Petiton de Courton, messire Perducas de Courton, messire Perducas de [Labreth], messire Aimer de Tarche, le sire de Longoren, le sire de Landuras, messire Seguis de [Batefol]. Et en portèrent chil barons et chevaliers de Gascongne grant confort as Englès et embellirent et coulourèrent leur besongne grandement, car il estoient là ossy fort ou plus que les Englès, excepté des archiés qui portèrent grant damaige as Franchois, ensy qu’il y parut.
Du costé des Englès, fu le mieuldre chevalier, pour la journée, messire Jamez d’Audelée, et puis après messire Jehan Candos, et le tierch messire Renault de Go[b]ehem.
Vray est que l’onneur on le donnoit au prinche de Galles, et che fu raison, car il estoit chief de l’armée, et ung jonnes, et qui fut che jour en tous estas trop grandement confortez et qui toudis chevauchoit avant; ne oncques ne retourna ne recula ne genchy à destre ne à senestre tant que tout furent desconfis.
Là furent bon chevalier, du costé des Englès, messire Biertemieus de Brouhes, messire Richart de Stanfort, le sire de Warc, le sire de Basset, le sire de Willeby, le conte de Warvich, le conte de Sallebrin, le conte de Suforc, le conte d’Askesufforc, le jonne sire Despensier messire Edouart, qui fu là fait chevalier et leva banière, le sire de Maune, messire Estievene de Gonsenthon, messire Thomas de Felleton et messire Guillaume de Felton ses frères, et pluiseurs aultres; et de Haynau, messire Ustasses d’Aubrechicourt et messire Jehan de Ghistellez.
Et devés savoir que le prinche avoit toute le fleur de chevalerie, tant de Gascongne comme d’Engleterre. Et toudis, tant qu’il vesquy et se fortune dura, il se hourdoit de bonnes gens tant que ses subgés en vallirent mieus et que che fu en son vivant le plus honnouré prinche dou monde. Fos 553 à 555.
P. 46, l. 5: requerre.—Mss. A 8, 9: requerir.
P. 46, l. 13: à monsigneur Jame.—Mss. A 8, 9: de messire Jaques.
P. 46, l. 20: viaire.—Mss. A 1 à 6, 8, 9, 11 à 22: visaige. Fo 195.
P. 46, l. 23: essannés.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14: essaigné.—Mss. A 8, 9: essaingnié. Fo 171 vo.—Mss. A 15 à 17: essoingnié. Fo 188.—Mss. A 18 à 22: essaignié. Fo 200 vo.—Mss. A 23 à 29: foible de sang. Fo 210.—Mss. A 30 à 33: ensonnié. Fo 213.
P. 46, l. 25: foible.—Mss. A 8, 9: foiblement.
P. 46, l. 27: au plus.—Mss. A 8, 9: le plus.
P. 46, l. 28: rekeudre.—Mss. A 8, 9: recoudre.
P. 47, l. 1: persevera.—Le ms. A 29 ajoute: toute.
P. 47, l. 3: disoit.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: en oultre.
P. 47, l. 5: nostre.—Mss. A 8, 9: vostre.
P. 47, l. 9: très bons.—Ms. A 29: moult vaillans.
§ 390. P. 47, l. 10: Ce lundi.—Ms. d’Amiens: Entre les batailles eut pluisseurs caches et pluisseurs belles aventures de fès d’armes. Si se contourna toutte li grosse bataille des Englès et des Gascons, d’archiers et de touttes manierres de gens combatans, sus le bataille dou roy, et lez assaillirent vistement et fierement. Là eut fait maintes appertisses d’armes, mainte prise et mainte rescousse, car chacuns, pour son corps avanchier, tiroit à desconfire le roy, à lui prendre et chiaux qui dallés lui estoient; car on penssoit bien que c’estoient tout noble homme et vaillant si comme c’estoient.
Ung petit enssus de le bataille dou roy, fu mors li dus d’Athènes, connestablez de Franche; et sachiés qu’il ne fu mies ochis seux en son conroy, mès pluisseurs bons chevaliers et escuiers de son hostel et de se delivranche. D’autre part, fu ochis li gentilz dus de Bourbon, et tamaint bon chevalier et escuier dallés lui, messires Guichars de Biaugeu et li sires de Castielvillain; et pris li Arceprestres, et durement navrés; pris li comtes de Waudemont et li comtes de Vendome.
Au dehors de le bataille dou roy, en une routte, se combatoient chil bon chevalier messires Jehans de Landas, messires Thieubaux de Vodenay, messires Guichars d’Angle, qui merveilles y fist d’armes de se main, messires Grimoutons de Cambli, et qui se tinrent une grant espasse en bon couvenant; mès il avoient ossi devant yaux bonne gens d’armes, le comte de Sallebrin, monsigneur Renaut de Gobehen, monsigneur Richart de Stanfort, monseigneur Guillaume de Felleton, monseigneur Bietremieu de Bruech et leur routtez; et ossi des Gascons: le seigneur de Monferrant, monseigneur Jehan et monseigneur Helyes de Pummiers et le captal de Beus. Si furent chil chevalier de Franche durement fort assailli et calengiet as haces et as espées.
Là eut fort bouteis, dure presse, grant enchauch et fort estecheis. Touttesfois, ceste routte des Franchois fu toutte reboutée et ouverte, et les bannières et li pennon des Franchois tous rués par terre, et là mors messires Jehans de Landas, et pris messires Thieubaux de Vodenay et durement navrés; et chilx bons chevaliers ossi, messires Guichars d’Angle, pris et navrés priès c’à mort et tous essannés; mors messires Moutons de Cambli et messires Robiers de Duras. Et puis s’en revinrent Englès et Gascon sus le bataille dou roy de France. Fo 106.
P. 47, l. 11: assés.... Poitiers.—Ms. B 6: à une grosse lieue de Poitiers. Fo 553.
P. 47, l. 13: très.—Mss. A 8, 9: moult.
P. 47, l. 15: yaus.—Ms. A 29: lui.
P. 47, l. 16: li chevalier.—Mss. A 8, 9: les bons chevaliers.
P. 47, l. 19: Petit.—Mss. A 8, 9: Pou.
P. 47, l. 20: à piet.—Les mss. A 1 à 6, 8, 9, 11 à 22 ajoutent: jus de leurs chevaulx. Fo 195.
P. 47, l. 22: occis.—Le ms. A 29 ajoute: assés près dou roi.
P. 47, l. 24: assés.... lui.—Ms. A 29: delés lui.
P. 47, l. 25: et durement.—Ms. A 29: moult durement.
P. 47, l. 26: Vodenay.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: et le seigneur de Pompadour.
P. 47, l. 31: Ventadour.—Mss. A 20 à 22: Montventadour. Fo 271 vo.
P. 47, l. 31: et de Montpensé.—Ces mots manquent dans A 8, 9.
P. 48, l. 1: petit.—Les mss. B 3, 4 et A ajoutent: plus.
P. 48, l. 1: ensus.—Mss. A 8, 9: dessus.
P. 48, l. 4: Melval.—Mss. A 8, 9: Maleval.
P. 48, l. 5: Seregnach.—Ms. B 3: Sernhac.—Ms. A 29: Segurach.—Le ms. B 6 mentionne: .... monseigneur Renaus de Pons, .... messire d’Englure, .... messire Robert de Duras. Fos 550 et 551.
P. 48, l. 6: pris.—Le ms. A 29 ajoute: et de bons escuiers sans nombre.
P. 48, l. 9: Grimountons.—Mss. A 11 à 14: Gruneton.—Ms. A 23: Gennenton.
P. 48, l. 9: Cambli.—Mss. A 8, 9: Chambli.
P. 48, l. 10: le Huese.—Mss. A 8, 9: la Heuse.
P. 48, l. 11: desfouchiet.—Ms. B 3: desolez. Fo 193.—Mss. A: desroutez.
P. 48, l. 11: combatoient.—Le ms. A 29 ajoute: moult vaillamment.
P. 48, l. 15: sa.—Mss. A 8, 9: la.—Mss. A 18, 19: leur.
§ 391. P. 48, l. 25: Entre.—Ms. d’Amiens: On ne vous pouroit ne saroit nullement recorder tous les fès d’armes et les mervilleuses aventures qui là advinrent à pluisseurs chevaliers et escuiers. Et toudis chachoient li Englès les fuians. Dont il avint que messires Oudars de Renti, uns bons chevaliers franchois, s’en tournoit arrierre comme desconfis. Si encontra d’aventure ung chevalier englès qui cachiet avoit che jour ses ennemis bien lieuwe et demie. Quant messires Oudars l’eut veu qu’il chevauchoit contre lui, se cognut tantost qu’il estoit englès; si tourna sour lui et l’escria et dist qu’il estoit franchois, et qu’il se voulloit à lui esprouver. Li chevaliers englès n’eult nul talent dou refuser. Là se combatirent il de leurs espées, et puis de daghes assés et longement, sans ce que nulx venist sus yaux, qui les empechast ne contredesist, et tant que messires Oudars de Renti mena tel le chevalier englès que par armes il le concquist, et l’en mena avoecq lui pour son prisonnier.
Encorres, entre les bataillez et ou fort de le cache, avint une ossi belle aventure à ung escuier de Pikardie, de le marce d’Ammiens; car il s’estoit partis de le bataille comme desconfis, pour son corps sauver, et bien montés sus fleur de courssier. Avint que li sires de Bercler, ungs grans bannerès d’Engleterre, qui à ce jour estoit jonnes chevaliers et amoureux, perchupt le dit escuier franchois, bien armet et bien montet, partir des conrois; il se mist en cache apriès lui tous seux, sans compaignie de ses gens, et le poursui par proèche et par bachelerie plus d’unne grant lieuwe, toudis l’espée en se main, et li escrioit à le fois qu’il retournaist, car ce n’estoit mies hounneur à ung homme d’armes d’ensi fuir.
Quant li escuiers franchois, qui cachiet se sentoit, vit qu’il estoit eslongiet de le bataille plus d’unne grant lieuwe, il regarda derrierre lui et vit le seigneur de Bercler qui tous seulx le sieuwoit. Se li sambla bien par ses parures grant seigneur et gentil homme durement; si se reconforta en courraige et tourna le courssier sus frain, et prist sen espée qui roide et forte estoit durement, et le mist desoubs son brac à mannierre de glaive. Et s’en vint, en cel estat, sus le seigneur de Bercler, liquelx ne le daigna ne ne volt oncques refuzer, mès prist sen espée qui estoit de Bourdiaux, bonne et legiere et roide assés, et l’apuigna par le hans, en levant le main, pour jetter en passant à l’escuier, si comme il fist. Li escuier, qui vit l’espée en vollant venir sur lui, se destourna et perdi par celle voie le cop qu’il avoit entesé au chevalier, et fist ossi au chevalier perdre le cop de son espée, car elle coulla en tierre.
Quant li sires de Bercler vit qu’il n’avoit point d’espée et li escuier avoit le sienne, si sailli jus de son courssier et s’en vint tout le pas là où sen espée estoit, mès il n’y peult oncques si tost venir que li escuiers ne le hastast, et jetta sen espée au chevalier qui estoit à terre et le conssuivi haut ens ès cuissieux, tellement que li espée, qui estoit roide et bien acerée et lancée de roit brach et de grant vollenté, entra ens ès cuissieus et percha le premier et le quisse ossi, et s’enconsi en l’autre cuisse bien une puignie. Li sires de Bercler, qui durement fu navrés de ce cop, chey à terre et ne se pot relever.
Adonc descendi li escuiers franchois et vint à l’espée dou chevalier, qui encorres estoit en terre, si le prist et apuigna; et vint sus le chevalier, et li demanda moult courtoisement se il se volloit rendre. Li sires de Bercler li respondi oil, et que voirement se rendoit il son prisounnier, car par bel fet d’armes l’avoit il concquis. Là li fist li escuier fianchier prison et li hosta sen espée hors de ses quisses, et li bendela ses plaies au mieux qu’il peult, et le monta sus son courssier et le mena tout le pas jusques à Castieleraut. Là le fist il remuer et appareillier, et fist tant depuis, par littières et par haghennées, qu’il l’en mena en son hostel en Pikardie; et le garda plus d’un an, ainschois qu’il fuist tous sannés. Si demeura il afollés de le navreure, et, au partir, il paya à l’escuier six mil nobles, si comme je l’oy compter depuis par le seigneur de Bercler en Engleterre, en son castiel meysmes, qui siet sour le rivierre de Saverne, ou chemin de Galles. Et devint li dessus dis escuiers, pour l’onneur et le prouffit qu’il eut de son prisonnier, chevaliers. Fo 106.
P. 48, l. 27: Oudart.—Ms. B 3: Edouart. Fo 193.
P. 49, l. 6: se virgonda.—Mss. A 8, 9: se vergoingna.—Mss. A 15 à 17: se hontoia.—Ms. B 3: eut vergoigne. Fo 193 vo.
P. 49, l. 8: l’espée en fautre.—Mss. A 20 à 22: main à l’espée. Fo 271 vo.
P. 49, l. 8: en fautre.—Ms. B 3: en sa main.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14: ou poing. Fo 195 vo,.
P. 49, l. 11: assir.—Mss. A 8, 9: asseoir.
P. 49, l. 13: consievir.—Mss. A 8, 9: assener.—Ms. A 29: assaillir.
P. 49, l. 14: sus.—Ms. B 3: par dessoubz.
P. 49, l. 16: sans.—Le ms. A 29 ajoute: soi.
P. 49, l. 19: apoia.—Mss. A 8, 9: appuia.—Ms. B 3: presenta.—Le ms. A 29 ajoute: la pointe de.
P. 49, l. 20: dist.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: vraiement.
P. 49, l. 22: mies.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: adoncques.
P. 49, l. 24 et 25: et s’en.... grandement.—Le ms. A 29 ajoute: et remonta sur son cheval, si chevaucha comme prisonniers avecques monseigneur Oudart qui depuis le rançonna à grant somme de deniers.
P. 49, l. 28: d’Ellènes.—Mss. B 3, A 20 à 22: d’Alennes.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 18, 19: d’Alenes.—Mss. A 15 à 17: d’Allenes. Fo 189.—Mss. A 23 à 33: de Hellennes. Fo 210 vo.
P. 49, l. 29: d’armes.—Les mss. A 7 à 9 ajoutent: et saige et courtoys. Fo 183.
P. 49, l. 30: assés.—Ms. A 29: moult.
P. 50, l. 2: montés.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: sus.
P. 50, l. 13 et 14: raconsievir.—Mss. A 8, 9: aconsuir.
P. 50, l. 28: espée.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: qui estoit.
P. 50, l. 29: le apoigna par les hans.—Ms. B 3: l’empoigna par le hault. Fo 193 vo.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 18, 19, 23 à 33: l’empoigna par les hans.—Mss. A 15 à 17: l’empoingna par la hante. Fo 189.—Mss. A 20 à 22: l’empoingna pour frapper de taille.
P. 51, l. 2: consievi au.—Mss. A 8, 9: ataingny.... le.
P. 51, l. 7: estoit.—Le ms. A 29 ajoute: pour la prendre.
P. 51, l. 10: l’aconsievi.—Mss. A 8, 9: l’ataingny.
P. 51, l. 13: et s’encousi.... hans.—Ms. B 3: l’encousit tout parmy les cuisses jusques au hault. Fo 194.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 15 à 17: et s’encousi tout parmi les cuisses jusques aux hanches.—Mss. A 18, 19: et l’encousi tout parmi les cuisses jusques aux hanches.—Mss. A 20 à 22: luy encousy tout dedens les cuisses jusques aux hanches.—Mss. A 23 à 33: et le cousit parmy les cuisses jusques aux hans. Fo 211.
P. 52, l. 9: pas.—Le ms. A 29 ajoute: à grand destresse.
P. 52, l. 11: fist.—Le ms. A 29 ajoute: moult bien mettre à point, et bon mestier en eult.
P. 52, l. 15: parti.—Le ms. A 29 ajoute: pour retourner en Galles.
P. 52, l. 17: revenons.—Mss. A 8, 9: revenrons nous.
§ 392. P. 52, l. 19: Ensi.—Ms. d’Amiens: Ensi aviennent les fortunnes souvent, en armes et en amours, plus euwireuses et plus mervilleuses que on ne les poroit ne oseroit pensser ne souhaidier; il avient souvent en batailles et en rencontres c’on pert bien, par trop follement cachier. Au voir dire, à celle bataille qui fu assés priès de Poitiers, ès camps de Maupertuis, peurent bien advenir pluisseurs belles aventures et grans fès d’armes qui ne vinrent mies tout à congnissance; mès j’en parole et les declare au plus priès que je puis, seloncq ce que j’ay depuis enquis et demandé as bons chevaliers et escuiers qui y furent, d’un lés et de l’autre, et as hiraux ossi qui sont tailliet de telx coses savoir et enquerre. Si comme dessus est dit, che fu une bataille très bien combatue, bien pourssuiwoite et mieux achievée pour les Englès. Et y souffrirent li combatant, d’un lés et de l’autre, moult de painne.
Là y fist li rois Jehans, de sa main, merveilles d’armes, et tenoit une hace dont trop bien se combatoit. Si furent pris assés priès de lui li comtes de Tankarville, li comtes d’Eu, ses cousins germains, messires Jaquemes de Bourbon, comtes de Pontieu, et li comtes de Dammartin; et ochis: li sires d’Englure, li Baudrains de le Huesse, messires Renaux de Pons, li evesques de Chaalons, neveu au cardinaul de Pieregorth. Là se combati vassaument messires Joffroix de Chargny. Et estoit toutte li priesse et li huée sour lui, pour tant qu’il portoit le souverainne bannierre dou roy; et il meysmes avoit sa bannierre devant lui, qui estoit de geulles à trois escuchons d’argent. Tant y sourvinrent autour de lui d’Englès et de Gascons, et si s’efforchièrent que, par forche, il ouvrirent et rompirent le bataille dou roy; et fu si plainne d’Englès et de Gascons qu’il y avoit bien cinq hommez d’armes sour ung gentil homme prisounnier, voirs s’il n’estoit pris en le cache. Et là fu mors et ochis Joffroy de Chargny, et les bannierres de Franche gettées par terre. Et y eut adonc trop grant priesse au roy Jehan, car chacuns li crioit: «Rendés vous, rendés vous.»
Là avoit ung chevalier, de la nation de Saint Omer, que on clammoit monsigneur Denis de Morbecke, et avoit pour son advanchement grant temps servi le roy englès, comment qu’il fuist artisiens; mès, de jonnesse, pour aucunes fourfaitures, il avoit perdu le royaumme de Franche: pour chou s’estoit il très en Engleterre. Si vint si bien à point que il estoit là dallés le roy, où chacun pressoit et tiroit à lui, et li disoit: «Rendés vous, rendés vous.» Li roys, qui se veoit en dur parti et trop efforchiés de ses ennemis, et que sa deffensce ne li valloit riens, demanda: «A qui me renderai je?» Chils messires Denis li respondi en franchois: «A moy, sire, qui sui chevalier et de le nation de vostre royaumme.»—«Et à vous, dubt dire li roys, me reng je.» Lors li bailla son gant de fier; li chevaliers le prist. Là eut grant priesse et grant tirich, car chacun volloit dire: «Je l’ai pris, je l’ai pris.» Et là y avoit ung appert escuier de Gascoingne, que on noummoit Bernart de Trutes, et s’armoit d’or à deux trutes de geulles, qui clammoit grant part. Fo 106 vo.
P. 52, l. 20: ewireuses.—Mss. A 8, 9: eureuses.
P. 52, l. 22: que.—Mss. A 8, 9: comme.
P. 52, l. 24: Biauvoir.—Mss. A 15 à 17: Beauvairs. Fo 189 vo.
P. 52, l. 25: Maupetruis.—Mss. A 23 à 29: Marpertuis. Fo 211 vo.—Mss. A 30 à 33: Malpertuiz. Fo 213 vo.
P. 52, l. 29: mieus achievée.—Mss. A 8, 9: bien chevauchiée.
P. 52, l. 31: painne.—Le ms. A 29 ajoute: de peril et de travail.
P. 53, l. 1: Jehans.—Le ms. B 6 ajoute: qui estoit grans et fors et hardis chevalier. Fos 556 et 557.
P. 53, l. 2: trop bien.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: se deffendoit et.
P. 53, l. 2: combatoit.—Le ms. B 6 ajoute: Et à che jour demora avecque luy le plus jone de ses filz, messire Phelippe, qui puis fu duc de Bourgongne: dont on le tint à grant vaillanche.
P. 53, l. 7: le captal.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: de Beuch.—Le ms. A 29 ajoute: fut pris par un chevalier d’Irlande.
P. 53, l. 12: nullui.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: entrer.
P. 53, l. 14: porte.—Le ms. A 29 ajoute: de Saint Martin.
P. 53, l. 16: cuesir.—Mss. B 3, A 23 à 33: choisir. Fo 194.—Mss. A 1 à 6, 8, 9, 11 à 22: veoir. Fo 196 vo.
P. 53, l. 17: un Englès.—Mss. A 11 à 14, 18, 19: les Anglois. Fo 179.
P. 53, l. 23: Puiane.—Ms. B 3: Puyane, Fo 194 vo.—Mss. A 8, 9: Puiaen. Fo 173 vo.—Mss. A 23 à 33: Pinanemont. Fo 211 vo.
P. 53, l. 27: laiiés.—Mss. A 8, 9: laissiés.
P. 53, l. 30: combatoit.—Le ms. A 29 ajoute: moult.
P. 54, l. 3 et 4: la sienne.—Mss. A 8, 9: sa banière.
P. 54, l. 8: entouelliet.—Ms. B 3: environnez.—Mss. A 1 à 6, 8, 9, 11 à 14, 18, 19: entortillez.—Mss. A 15 à 17: entoilliez.—Mss. A 23 à 33: entouilliez.
P. 54, l. 11: pris.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: le signeur de Pompadour et.
P. 54, l. 13: la.—Le ms. A 29 ajoute: grande.
P. 54, l. 18 et 19: rendés vous.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: pour Dieu, que on ne vous occie. Fo 190.
P. 54, l. 31: fors.—Ms. A 29: puissant de membres.
P. 54, l. 32: rendés vous.—Le ms. A 29 ajoute: à moy.
P. 55, l. 10 et 11: pour.... puis.—Ms. B 3: pour ce que je n’ose demourer. Fo 194 vo.
P. 55, l. 11: France.—Les mss. A 1 à 6, 11 à 14, 18 à 22 ajoutent: demourer.—Les mss. A 23 à 33 ajoutent: estre.
P. 55, l. 15: gant.—Ms. A 29: gantelet.
P. 55, l. 16: eut.—Le ms. A 29 ajoute: moult.
P. 55, l. 17: tirich.—Mss. B 3, A 8, 9, 23 à 29: tiriz, tiris.—Mss. A 1 à 6, 11 à 19, 30 à 33: tireis. Fo 197.
P. 55, l. 18: pris.—Le ms. A 29 ajoute: Qui? moy. Qui? moy.
§ 393. P. 55, l. 23: Li princes.—Ms. d’Amiens: Là fu li roys de France, depuis qu’il fu pris, en grant peril et priès ochis par envie; mès li roys, qui sages estoit et qui vit leur estrit, leur dist mout courtoisement: «Seigneur, seigneur, appaisiés vous, car j’ay assés pour chacun de vous faire tout riche: si me menés deviers mon cousin le prinche.» Fos 106 vo et 107.
P. 55, l. 23: durement.—Ms. B 3: merveilleusement. Fo 194 vo.
P. 55, l. 25: comme uns lyons felz et crueus.—Ms. B 3: comme ung homme felon et cruel.à
P. 55, l. 25: felz.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 20 à 22: fier. Fo 197.—Mss. A 15 à 17: fueil. Fo 190 vo.
P. 55, l. 25: crueus.—Ms. A 29: orgueilleus.
P. 55, l. 26: plaisance.—Ms. B 3: peine et plaisir.
P. 55, l. 26: encaucier.—Mss. B 3, A 23 à 29: chasser.—Mss. A 1 à 22, 30 à 33: enchacier, enchassier.
P. 55, l. 26: combatre.—Les mss. A 1 à 6, 11 à 14, 18, 19 ajoutent: et à envahir.
P. 55, l. 29: laia.—Mss. A 8, 9: laissa.—Le ms. A 29 ajoute: ne eslonga.—Le ms. B 6 ajoute: Et tant fist le dit messire Jehan Candos qu’il eult le grace et le renommée de tous les Englès que par luy estoit faite et fist la besoingne de Poitiers. Fo 557.
P. 56, l. 3: espars.—Ms. B 3: espanduz.
P. 56, l. 6: ralloiier.—Mss. A 8, 9: rejoindre.
P. 56, l. 10: ralloiier.—Mss. A 8, 9: recueillir.
P. 56, l. 12 et 13: cil.... cambre.—Ms. A 29: pour donner vins et espices au prince et aux autres.
P. 56, l. 17: s’ensonnioient.—Mss. A 8, 9: s’embesoingnoient. Fo 174.—Mss. A 23 à 29: s’occupoient. Fo 212 vo.—Mss. A 18, 19: s’embesoient.
P. 56, l. 29: montèrent.—Le ms. A 29 ajoute: hault.
P. 57, l. 1: venoient.—Ms. A 29 ajoute: tout le pas.
P. 57, l. 2: France.—Le ms. A 29 ajoute: entour ses ennemis.
P. 57, l. 3: Englès et Gascon.—Ms. A 29: un nombre d’Englès et de Gascons.
P. 57, l. 8: eskiewer.—Mss. A 8, 9: eschever.
P. 57, l. 10: et mon fil avoecques mi.—Mss. A 8, 9: et mon filz aussi.
P. 57, l. 11: grans.—Le ms. A 29 ajoute: signeur.
P. 57, l. 14: soela.—Mss. A 1 à 22, 30 à 33: saoula. Fo 197 vo.—Mss. A 23 à 29: apaisa. Fo 212 vo.—Ms. B 3: apaisarent. Fo 195.
P. 57, l. 15: rihote.—Mss. A 8, 9: riote.
P. 57, l. 20: qu’es çou.—Mss. A 8, 9: qu’est ce là.
P. 57, l. 27: sus.—Ms. B 3: à peine de.
P. 57, l. 27 et 28: que.... l’approçast.—Ms. A 29: que tout homme ostast sa main de dessus lui et ne l’atouchast ni aprochast.
P. 57, l. 30: ensus.—Mss. A 8, 9: arrière.
P. 58, l. 2: dangier.—Le ms. A 29 ajoute: Puis le conduisirent tout en paix devers le prince de Galles qui attendoit à oïr brief certainnes nouvelles de luy.
§ 394. P. 58, l. 6: Si tretost.—Ms. d’Amiens: Lors en fu menés li roys et messires Phelippes, ses mainnés filz, devers le prinche qui n’estoit mies loing de là. Quant li prinches vit le roy de France, si descendi tantost à terre de son cheval et l’onnoura moult, et ne le volt oncques depuis laissier pour les perilz et lez aventurez; car li roys li recorda en quel peril il avoit estet, depuis qu’il s’estoit rendus. Encorres duroit li cache des Englès et des Gascons: si furent ochis en ces caches messires Guillaummes de Niielle, bons chevaliers durement, et messires Guillaummes de Montagu, d’Auviergne, et pluisseur aultre, et tamaint bon chevalier et escuier, pris, qui ne daignièrent fuir. Fo 107.
P. 58, l. 10: riens.—Mss. A 23 à 29: nulles nouvelles. Fo 213.
P. 58, l. 14: sui je.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: moult.
P. 58, l. 17 à 21: jusques.... veoir.—Mss. A 8, 9: cy; et y envoia deux chevaliers, pour faire ce message.
P. 58, l. 27: rechut.—Le ms. A 29 ajoute: moult.
P. 58, l. 31 et p. 59, l. 1: par certainne sieute.—Ms. B 3: par verité. Fo 195 vo.
P. 59, l. 1: sieute.—Mss. A 1 à 6, 8 à 33: science. Fo 198.
P. 59, l. 1: preu.—Le ms. A 29 ajoute: de nostre partie.
P. 59, l. 8: tout li nostre.—Mss. A 8, 9: tous les autres.
P. 59, l. 11: sivir.—Mss. A 15 à 19: suir. Fo 191.
P. 59, l. 15: laist.—Mss. A 8, 9: doint.
P. 59, l. 19: gramment.—Mss. A 8, 9: guerres.
P. 59, l. 25 et 26: et conjoy bellement.—Mss. A 8, 9: comme roy, bien.
P. 59, l. 26: sceut.—Mss. A 8, 9: savoit.
P. 59, l. 27 et 28: il meismement.—Mss. B 3, A 23 à 29: lui mesmes. Fo 195 vo.—Mss. A 1 à 6, 30 à 33: il mesmes. Fo 198.—Mss. A 8 à 19: il meismes. Fo 174 vo.—Mss. A 20 à 22: lui meismes. Fo 275 vo.
§ 395. P. 59, l. 29: Ensi.—Ms. d’Amiens: Ceste grant bataille fu desconfite, enssi comme vous avés oy, qui fu ès camps de Maupetruis, à deux lieuwes de Poitiers, l’an de grasce Nostre Seigneur mil trois cens et cinquante six, le vingtième jour dou mois de septembre, par un lundi; et coummencha à heure de primme, et fu toutte passée à basse nonne.
Environ heure de vespres, Englès et Gascon furent tout repairiet ou dit lieu de leur cache. Et ot chacuns amennet ses prisons, li un deux, li autre trois, li autre quatre. Si se retraist chacuns à se loge, tout joindant où li bataille avoit estet. Si se desarmèrent et fisent desarmer leurs prisounniers, et les honnourèrent tant qu’il peurent, chacuns les siens; car chils qui prendoit prison en bataille de leur partie, li prissons estoit siens, et le pooit quitter ou ranchounner à se vollenté. Si puet chacuns savoir et pensser que tout chil qui furent en ceste fortuneuse bataille avoec le prinche de Galles, furent riche d’ounneur et d’avoir, tant parmy les ranchons des prisons comme parmy le gaaing d’or et d’argent qui là fu trouvés, qu’en vaissellemence, qu’en riche jouiaux, qu’en deniers, mounnoies, que en chevaux, en tentes, en harnas d’armes et en pluisseurs autres coses qui trop long seroient à deviser. Fo 107.
P. 60, l. 1: Maupetruis.—Mss. A 7 à 9: Maupertuis. Fo 185 vo.
P. 60, l. 2: le vint unième.—Mss. A: le vingt deuxième. A 2, fo 198.—Ms. B 6: le vingtième. Fo 559.
P. 60, l. 2: le.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: bonne. Fo 191 vo.
P. 60, l. 3 et 4: mil trois cens cinquante six.—Mss. A 23 à 33: mil trois cens cinquante sept. Fo 213 vo.
P. 60, l. 4 et 5: environ heure de prime.—Mss. B 3, A 1 à 22, 30 à 33: environ petite prime. Fo 195 vo.—Mss. A 23 à 29: à petite prime ou environ. Fo 213 vo.
P. 60, l. 7: cace.—Le ms. B 6 ajoute: qui dura jusques ens ès portes de Poitiers et jusques au Chastieleraut. Fo 560.
P. 60, l. 10: tout bas vespres.—Mss. A 8, 9: toutes basses vespres.
P. 60, l. 16 à 27: Avoecques.... fisent.—Ms. B 6: Finablement, la journée demoura au prinche de Galles. Et fu le roy pris et son filz et quatorze contes de Franche avecque luy, telz que messire Jaques de Bourbon, conte de Pontieu, le conte d’Estampes, le conte de Vendome et de Genville, le conte de Montventadour, le conte de Sallebruce, le conte de Nide, le conte Jehan de Nasço, le conte de Sansoire, le conte de Danmartin, le conte d’Eu, le conte de Longheville et tant que il en y eult quatorze et plus, de barons et chevaliers sans nombre. Il n’i avoit Englès que il n’eust trois ou quatre prisonniers.
Là furent mors toute la fleur de chevallerie de Franche pour che jour, le duc Pière de Bourbon, le duc d’Athènes, messire Robert de Duras, messire Guichart de Bieaugeu, le sire de Castielvillain, le sire de Pons, messire Joffroy de Cargni, le sire d’Englure, messire Guillaume de Nelle, messire Guillaume de Montagu, messire Jehan de Clermont, messire Jehan de Landas, messire Ustasse de Ribeumont et jusques à trente trois banières; et eut sept à huit cens, que chevaliers, que escuiers, tout homme de pris. Fos 557 et 558.
P. 60, l. 19 et 20: et y eut.... qu’autres.—Ms. B 3: et y furent tuhez onze mil et sept cens hommes, qu’uns qu’autres. Fo 195 vo.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14: entre six cens et sept cens et six mil hommes, que uns que autres. Fo 198 vo.—Mss. A 8, 9: entre cinq cens et sept cens hommes d’armes et six mil hommes, que uns que autres. Fo 175.—Mss. A 15 à 17: entre cinq cens et sept cens chevaliers et cinq ou six mil hommes, que uns que autres. Fo 191 vo.—Mss. A 18, 19: entre six mil et six cens et sept cens hommes, que uns que autres. Fo 204 vo.—Mss. A 20 à 22: entre huit mil et sept cens hommes, que uns que autres. Fo 276.—Mss. A 23 à 29: entre cinq mil et sept cens et six mil hommes, ungz et aultres. Fo 213 vo.—Mss. A 30 à 33: entre cinq mil et six mil hommes, ungz et aultres. Fo 215 vo.
P. 60, l. 21: tout ou en partie repairiet.—Mss. A 8, 9: tous en partie retournez.
P. 60, l. 24: qu’il ne fuissent.—Mss. A 8, 9: qu’ilz n’estoient.
P. 60, l. 30: recreus.—Mss. A 8, 9: receus.
P. 60, l. 32: leurs.—Mss. A 8, 9: les.
P. 61, l. 2: joindant.—Mss. A 8, 9: joignant.
P. 61, l. 6 à 8: car.... volenté.—Ms. B 3: car ceulx qui povoient prendre prisonniers en bataille estoient siens, et les povoient quitter ou rençonner à leur volenté.—Mss. A 1 à 6, 11 à 22: car ceulx qui prennoient prisonniers en la bataille estoient leurs, et les povoient quitter et raençonner à leur voulenté.
P. 61, l. 9: poet.—Mss. A 8, 9: povoit,.
P. 61, l. 10: fortuneuse.—Mss. B 3, A 8, 9, 15 à 17: fortunée.
P. 61, l. 12: prisons.—Mss. A 8, 9: prisonniers.
P. 61, l. 15: pesans.—Le ms. A 29 ajoute: d’or et d’argent et de bons manteaux d’escarlatte et d’autres fins draps, ceintures riches et pesantes, verges d’or et chapeaux de perles.
P. 61, l. 16 et 17: bachinès.—Mss. A 23 à 29: heaumes. Fo 214.
P. 61, l. 18: estoffeement.—Ms. B 3: sumptueusement. Fo 196.
P. 61, l. 20: yaus.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: mais il en fut tout autrement. Fo 191 vo.
§ 396. P. 61, l. 24: Quant.—Ms. d’Amiens: Si vinrent très bien à point as Englès et Gascons les pourveanches que li Franchois avoient là amennées, car les leurs lor estoient fallies. Et n’avoient li Gascon et li Englès goustet de pain, troix jours avoit passet. Pour tant avoient il offert les offrez dessus dittez, car il doubtoient plus que li roys Jehans ne les affammaist, qu’il ne doubtaissent le bataille, car il n’est si dure espée que de fain. Fo 107.
P. 61, l. 24: James.—Mss. B 3, A 20 à 22: Jaques. Fo 196.
P. 61, l. 25: le.—Mss. A 8, 9: sa.
P. 61, l. 29: Estievene.—Mss. A 8, 9: Estienne.
P. 62, l. 2: linage.—Ms. B 3: lignée.
P. 62, l. 5: moult.—Mss. A 8, 9: durement.
P. 62, l. 15: hardement.—Ms. B 3: hardiesse.—Mss. A 23 à 29: hardiesse et vaillance. Fo 214.
P. 62, l. 18: me.—Mss. A 8, 9: mon.
P. 62, l. 20: messires.—Mss. A 8, 9: monseigneur.
P. 62, l. 21: le mes a.—Mss. A 8, 9: les m’a.
P. 62, l. 22: aherite.—Mss. A 8, 9: herite.
P. 62, l. 25 et 26: il vient.... vaillance.—Ms. B 3: il vient de noble courage et de grant vaillance à messire Jaques de faire ce don.—Mss. A 1 à 6, 20 à 22: il vient à messire James de vaillance de faire tel don. Fo 199.—Mss. A 8, 9, 11 à 17, 30 à 33: il vient à monseigneur James de grant vaillance de faire tel don. Fo 175 vo.—Mss. A 23 à 29: il vient à messire James à ce don faire de grant vaillance. Fo 214 vo.
P. 63, l. 4: plus de trois jours.—Mss. A 8, 9: trois jours.
P. 63, l. 5: passet.—Le ms. A 29 ajoute: Et qui là les eust assiegé sans combattre et clos les passages, en eust brief eu grand marché, pour tant qu’ils n’avoyent nulles pourveances et à tous lés estoyent environnés de leurs ennemis.
§ 397. P. 63, l. 6: Quant.—Ms. d’Amiens: Quant ce vint au soir, li prinches dounna à soupper en sa loge le roy de Franche et tous les seigneurs et chevaliers bannerès et prisons, et les festia et honnoura humblement dou mieux qu’il pot, de leurs pourveances meysmes, car il n’avoient autres. Et assey li prinches le roy Jehan, monseigneur Jakemon de Bourbon, monseigneur Jehan d’Artois, le comte de Nasço, le comte de Ventadour, le comte d’Estampes, le comte de Waudimont et de Genville, le seigneur de Partenai et trois autres vaillans chevaliers à une table moult haulte et bien couverte, et tous les autres seigneurs, barons et chevaliers, as autres tables.
Et servoit toudis li prinches au devant de la table dou roy et par tout les autres tables ossi, si humblement qu’il pooit. Ne oncquez ne se vot seoir à la table dou roy, pour priière que li roys l’en fesist; ains disoit toudis qu’il n’estoit mies encorres si souffissans qu’il appertenist à lui de seoir à le table de si grant prinche et de si vaillant homme que li corps de lui estoit et que moustret avoit à le journée, mais toudis se agenouilloit par devant le roy et disoit: «Chiers sires, ne voeilliés faire simple chierre, se Dieux m’a volut conssentir vostre volloir au jour d’hui; car certainnement messires li roys mes pères vous fera toutte l’ounneur et amisté qu’il porra, et s’acordera à vous si raisounnablement que vous demourrés bon amit enssamble à tousjours. Et si m’est avis que vous avés grant cose et bien raison de vous esleechier, coumment que la besoingne ne soit tournée à vostre gret, car vous avés concquis au jour d’ui le haut non de proèce, et avés passet tous les mieux faisans de vostre costet. Je ne di mies che, sachiés, chiers sires, pour vous lober, car tout chil de nostre partie qui ont veu les ungs et les autres, se sont par plainne science à chou acordé, et vous en donnent le pris et le cappelet, se vous le voullés porter.»
A che point chacuns coumença à murmurer, et disoient entre yaux Franchois et Englès, que noblement et à point li prinches avoit parlet; si le prisoient durement en disant que en lui aroit encorres gentil seigneur, s’il pooit longement vivre et en telz fortunne perseverer. Fo 107.
P. 63, l. 7: en sa loge.—Ces mots manquent dans A 8, 9.
P. 63, l. 13 et 14: le conte de Genville.—Mss. A 8, 9: le seigneur de Joinville.
P. 63, l. 14: Genville.—Ms. A 8: Jenville.—Mss. A 20 à 22: Neuville. Fo 277.
P. 63, l. 15: haute.—Ms. B 3: belle.
P. 63, l. 17: toutdis.—Mss. A 8, 9: tousjours.
P. 63, l. 18: ossi, si.—Mss. B 3, A 30 à 33: aussi.—Mss. A 1 à 6, 8, 9, 11 à 22: si. Fo 199.
P. 63, l. 18 et 19: ossi.... pooit.—Mss. A 23 à 29: moult humblement, tant comme il lui estoit ou monde possible. Fo 214 vo.
P. 63, l. 20: en fesist.—Mss. A 8, 9: sceust faire.
P. 63, l. 21 et 22: mies.... à lui.—Ms. B 3: pas digne et ne lui appartenoit.
P. 63, l. 23: grant.—Mss. A 8, 9: hault.
P. 63, l. 23: prince.—Ms. B 3: seigneur.
P. 63, l. 23: homme.—Ms. B 3: prince qu’estoit le roy de France.
P. 63, l. 26: simple.—Mss. A 11 à 14: triste. Fo 181.
P. 63, l. 27: consentir.—Ms. B 3: acomplir.
P. 63, l. 31 et p. 64, l. 1: vous.... esleecier.—Ms. B 3: vous n’avez occasion de vous esbayr.
P. 64, l. 1: esleecier.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 18 à 22: resjoir. Fo 199.—Mss. A 23 à 29: esjouir. Fo 214 vo.
P. 64, l. 3: nom.—Mss. A 11 à 14: honneur. Fo 181.
P. 64, l. 5: lober.—Mss. B 3, A 20 à 22: louer.—Mss. A 23 à 29: loer. Fo 215.—Les mss. A 20 à 22 ajoutent: ce povez vous savoir.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: aucunement. Fo 192 vo.
P. 64, l. 7: sieute.—Mss. B 3, A 1 à 6, 8, 9, 11 à 33: science.
P. 64, l. 14: vivre.—Le ms. A 29 ajoute: en santé.
P. 64, l. 14: perseverer.—Le ms. A 29 ajoute: car il avoit esté toujours moult heureux ou entreprenant.
§ 398. P. 64, l. 15: Quant.—Ms. d’Amiens: Quant il eurent souppet et assés festiiet, selonc le point là où il estoient, chacuns s’en alla à se loge avoecq ses prisons pour reposer. Celle nuit y eut grant fuison de prisons, chevaliers et escuiers, qui se ranchounnèrent enviers chiaux qui pris les avoient, car il les laissoient plus courtoisement ranchounner c’oncques gens feissent, ne ne les constraindoient autrement que leur demandoient, sour leur foy, de combien il poroient paiier, sans yaux grever, et les creoient legierement de çou qu’il en disoient; et leur dounnoient jour de rapporter la somme des florins qu’il avoient ditte et noummée, à le feste dou Noel après enssuiwant, en le chité de Bourdiaux, sour leur foy creantée, ou de revenir dedens le dit jour tenir prison. Et disoient communnement qu’il ne volloient mies chevalier ne escuier rançonner si entirement, qu’il ne se pewist bien chevir et gouvrenner del sien et servir ses seigneurs seloncq son estat, et aller aval le pays avancier son corps et sen hounneur.
Telle n’a mies estet li coustumme ne li courtoisie dez Alemans jusquez à ores; je ne say coumment il en feront d’orez en avant, car il n’ont pité ne merchy de crestiiens gens d’armes, tant soient noble ne gentil homme, quant il lez tiennent, mès lez mettent en chés, en gresillons, en polies et en destroites prisons, comme larrons et mourdreours, et tout pour mieux ranchonner.
Quant che vint au matin que chil seigneur eurent messe oïe et il eurent beu un cop, il se partirent de là et aroutèrent leur carroy en leur aroi et en menèrent moult courtoisement le roi de Franche et les autres seigneurs ossi. Et les chevaliers et escuiers laissoient il aller d’encoste yaux, bellement sour leur foy, et en allèrent en celle mannierre de journée en journée, sans ardoir et sans gaster le pays, tant qu’il vinrent en le bonne chité de Bourdiaux, là où il furent rechupt et festiiet à grant joie. Et missent le roy Jehan en une abbeie pour lui aisier et reposer à se vollenté; mès bien le faisoient garder, ce n’estoit mies merveilles, et son jone fil avoec lui, que on clammoit monseigneur Phelippe. Et tout le plus des autres seigneurs, comtes, barons et chevaliers, rachata li prinches à chiaux qui les avoient, pour grandes sommes de florins, seloncq che que chacuns estoit. Si recrut les pluisseurs, sour leurs fois, à retourner à Bourdiaux dedens le Noel ou le Candeler enssuiwant. Si tenoit li roys de Franche son estat à Bourdiaux, tout enssi comme il faisoit à Paris, tant que de se chapelle et de ses menestrelx avoir dallés lui, et toutte se famille qu’il remanda. Et le compaignoit souvent li princhez et faisoit compaignier des plus grans de son hostel et son consseil. Nous lairons ung petit à parler dou roy de Franche: si parlerons des aventures qui avinrent en son royaume. Fo 107.
P. 64, l. 16: estoient.—Le ms. A 29 ajoute: car là avoit maint coer dolent.
P. 64, l. 17: son logeis.—Mss. A 8, 9: sa loge.
P. 64, l. 18: de.—Le ms. A 29 ajoute: bons.
P. 64, l. 22: aultrement.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: fors.
P. 64, l. 23: fois.—Le ms. A 29 ajoute: et serment.
P. 64, l. 27: chevir.—Mss. A 20 à 22: servir. Fo 277 vo.
P. 64, l. 29: avancier.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 18 à 22: adventurer. Fo 199 vo.
P. 64, l. 31 et p. 65, l. 6: La.... raençon.—Ms. B 3: La coustume des Allemans ne la courtoisie n’estoit pas telle, car ilz n’avoient pitié ne mercy de nul gentil homme, s’il escheoit entre leurs mains prisonnier, mais le rençonnoient de toute sa puissance et finance; et le mettoient en fer, en gresillons et ceps, pour en avoir plus grande rençon. Fo 196 vo.—Ms. B 6: car Englès et Gascons sont de telle condicion que il rainchonnent courtoisement ung chevalier ou ung escuier, et ne volloient mie que chevanche ne leur demorast par coy il se puist armer et ayt pour servir son mestre et son seigneur; mais Allemans ne sont mie ensy, car il leur font paier de forche et par constrainte tout che qu’il en puewent avoir et plus encore. Fo 559.
P. 65, l. 5 et 6: pour.... raençon.—Ms. A 29: pour le rançonner oultre son pouvoir.
P. 65, l. 24: ville.—Le ms. A 29 ajoute: à garnir de trait et de pierres.
P. 65, l. 27: Englès.—Le ms. A 29 ajoute: à tout leur charroy.
P. 65, l. 27: approcier.—Le ms. A 29 ajoute: la cité, à demie lieue près.
P. 66, l. 2: grans.—Le ms. A 29 ajoute: et bel.
P. 66, l. 3: mener.—Mss. A 8, 9: mettre.
P. 66, l. 6: sommiers.—Ms. B 3: faiz.
P. 66, l. 8: plus de quatre ou de cinq lieues.—Ms. B 3: que trois ou quatre lieues. Fo 197.—Mss. A 20 à 22: plus de quatre heures.
P. 66, l. 8: cinq.—Mss. A 8, 9: six.
P. 66, l. 12: fier.—Le ms. A 29 ajoute: et mille archiers.
P. 66, l. 13: ouvrir les pas et aviser.—Mss. A 1 à 6, 8 à 22: courir. Fo 200.—Mss. A 23 à 29: descouvrir. Fo 215 vo.—Mss. A 30 à 33: ouvrir. Fo 216 vo.
P. 66, l. 13: Mès.—Le ms. A 29 ajoute: de Poictiers jusques à Bordeaux.
P. 66, l. 14: point d’arrest.—Mss. A 1 à 6, 8 à 22: nul arrest de nul costé. Fo 200.
P. 66, l. 24: fu.—Le ms. A 29 ajoute: moult.
P. 66, l. 28: par devant lui.—Mss. A 1 à 6, 18, 19: comme par devant.
P. 67, l. 2: rendesistes.—Mss. A 1 à 6, 8 à 22: resignastes.
P. 67, l. 11: en leur vivant.—Mss. A 1 à 6, 8 à 22: en leur jeunesse.—Mss. A 30 à 33: en mon vivant. Fo 216 vo.
P. 67, l. 24: ne onques.... esbahirai.—Ms. B 3: ne oncques decevance je n’ayme ne aymeray. Fo 197.
P. 67, l. 24: esbahirai.—Le ms. A 29 ajoute: tant comme j’aie santé; car, Dieux merci, on en forge assez à Paris, dont j’aurai ma part, si je vis longuement.
P. 67, l. 26: pri.—Le ms. A 29 ajoute: moult humblement.
P. 67, l. 27: enterinnement.—Mss. A 8, 9: entierement.
P. 68, l. 8: bellement.—Mss. A 8, 9: humblement.
§ 399. P. 68, l. 14: sans peril.—Ces mots manquent dans A 8, 9.
P. 68, l. 15: Blaives.—Mss. B 3, A 8, 9: Blaye. Fo 197 vo.
P. 68, l. 17: ne saroit mies.—Ces mots manquent dans A 8, 9.
P. 68, l. 19: com.—Le ms. A 29 ajoute: moult.
P. 68, l. 20: il fu receus.—Mss. A 8, 9: ilz le receurent.
P. 68, l. 21: princes.—Le ms. A 29 ajoute: mettant tousjours le roy de France au dessus de lui.
P. 68, l. 22: l’abbeye—Ms. B 3: l’eglise metropolitaine.—Le ms. B 6 ajoute: Sy vous dy que li Englès le gardoient bien et soigneusement, et la cité de Bourdiaus ossy. Sy demoura le roy de Franche, tout chel ivier, à Bourdiaus, jusques au caremme qu’il fu menés en Engleterre. Fo 561.
P. 69, l. 1: disoit.—Les mss. A 8, 9, 15 à 22 ajoutent: et alleguoit. Fo 177.—Le ms. A 29 ajoute: comme du gantelet que le roi lui bailla, en soy rendant à lui.
P. 69, l. 1 et 2: calengoit.—Mss. A 8, 9, 15 à 22: demandoit.
P. 69, l. 3: Truttes.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 18, 19: Touttes. Fo 200 vo.—Mss. A 20 à 22: Truites. Fo 279.—Mss. A 23 à 33: Trouttes. Fo 216.
P. 69, l. 6: contrarioient.—Le ms. A 29 ajoute: si aigrement, et qu’on n’en sçavoit comment ordonner.
P. 69, l. 12: quoiement.—Mss. A 8, 9: incontinent.
P. 69, l. 13: aidier à.—Ms. B 3: entretenir.—Les mss. A 23 à 28 ajoutent: tenir.—Le ms. A 29 ajoute: maintenir un peu plus plantureusement qu’il n’avoit par devant faict.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: soustenir, et ne volsist mie pour lors qu’il n’eust esté banni du royaume de France, mais depuis fist il sa paix.
P. 69, l. 17: furent.—Mss. A 8, 9: fust.
P. 69, l. 22: moiiens.—Le ms. B 3 ajoute: exquis.—Les mss. A 23 à 29 ajoutent: bons. Fo 216 vo.
P. 69, l. 27: bellement.—Mss. A 8, 9: bien.
P. 69, l. 30: couvignables.—Mss. A 8, 9: convenables.
P. 69, l. 31: d’Amposte.—Le ms. A 29 ajoute: son neveu.
P. 70, l. 2: pareçons.—Ms. B 3: matières. Fo 197 vo.
P. 70, l. 12: ossi.—Mss. A 8, 9: adoncques.
P. 70, l. 14: l’avenue.—Mss. A 8, 9: l’aventure.
P. 70, l. 29: emprisonnet.—Le ms. A 17 ajoute: je ne sais mie bien la cause, mais on disoit qu’il tendoit fort à la couronne de France.
P. 70, l. 30: tiret.—Ms. B 3: traicté. Fo 198.
P. 71, l. 4 et 5: passer.—Le ms. A 29 ajoute: sans soy mettre en trop grande aventure.
P. 71, l. 6: besongne.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: de Poitiers.
P. 71, l. 7: porta.—Le ms. A 29 ajoute: et comme le prince emmenoit le roy de France prinsonnier à Bourdeaux.
P. 71, l. 7: trop.—Mss. A 8, 9: moult.
P. 71, l. 10: Engleterre.—Le ms. A 29 ajoute: pour accroistre leur armée en Normandie.
P. 71, l. 12: Visconte.—Le ms. A 29 ajoute: contre les François.
§ 400. P. 71, l. 13: Se li.—Ms. d’Amiens: Se li royaummes de Franche fu tourblés et courouchiés de le prise dou roy leur seigneur, ce ne fu mies grant merveillez; car ce fu une très grande desolation et anoiable pour touttes mannierres de gens. Et sortirent bien adonc li saige homme dou royaumme que grans meschiés en nesteroit; car li roys, leurs chiés, et toutte li fleur de le bonne chevalerie de France estoient morte ou prise, et li troy enfant dou roy, qui retournet estoient, Carles, Loeys et Jehans, estoient jone d’eage et de consseil: si avoit en yaux petit recouvrier, car nulx ne volloit emprendre le gouvernement dou royaumme. Avoecq tout ce, li chevalier, qui retournet estoient de le bataille, en estoient tant hayt et si blamet des coummugnes, que à envis il s’enbatoient ens ès bonnez villez, voirez en nouvelleté; si parlementoient et murmuroient enssi li ung sus l’autre. Et regardèrent et advisèrent li pluisseur sage homme que ceste cose ne pooit longement demourer en cel estat, c’on n’y mesist remède; car encorres estoient en Constentin li dus de Lancastre, messires Phelippes de Navarre et messires Godeffrois de Halcourt, qui tenoient là sus le pays grant fuison de gens d’armes englès et navarois, qui ardoient et couroient tous les jours en Normendie, et gaignoient villes, fors et castiaux.
Si avint que tout prelat de sainte Eglise, evesques et abbés, et tout li noble seigneur et chevalier, li prevos des marchans et li bourgois de Paris, li conssaux des autrez citez et bonnes villes furent tout enssamble à un jour à Paris, et vorrent savoir et ordounner coumment li royaummes seroit gouvrennés jusques adonc que li roys, leurs sirez, seroit delivrés. Et vorrent encorres savoir que devenus estoit li grans tresors que on avoit levet ens ou royaumme, dou tamps passet, en dismes, en maletotes, en forgez de monnoies et en touttes exations, dont li pays avoit estet mal mennés et durement triboullés. Et si en avoit on mal deffendu le royaumme et les saudoiiers mal paiiés et mal delivrés. Si se acordèrent entr’iaux que li prelat eslisissent jusques à douze bonnes personnes et saiges qui aroient pooir, de par yaux et de toutte le clergie, de adviser et de ordounner voies couvenablez pour chou faire que deseure est dit; li seigneur et li chevalier ossi eslisissent douze autrez tellez personnes, pour yaux et pour les nobles; chil de Paris et des autres chitéz et bonnes villes, douze si faittes personnes, bourgois de par touttes les coumugnes dou pays: lesquelles personnes. devoient y estre à Paris enssamble et faire devises et ordounnanches el nom des troix estas, à savoir est, del clergiet, des noblez et des bonnes villez. Si en fissent pluisseurs, et eut en ceste election, qui ne pleurent miez au duc de Normendie et à son consseil. Premiers, li troy estat deffendirent à forgier le monnoie que on forgoit, et saisirent les quinds. Apriès, il requissent au duc de Normendie qu’il fuist si saisis dou chanchellier le roy, de monseigneur Robert de Loris, de monseigneur Simon de Bussi, de Poillevilain et des autres mestres des comptes et consseilleurs le roy, par quoi il rendesissent bon compte de ce que on avoit levet par lor conseil ens ou pays, et que chou estoit devenut. Quant tout chil maistre consseur entendirent chou, il ne se laissièrent mies trouver, si fissent grant sens; ains s’en allèrent hors dou royaumme, li ungs d’une part et li autre d’autre.
Apriès, li troy estat establirent recepveur pour lever et recepvoir touttes maltotes, tonnie[u]s, dismes et touttes droitures appertenant au roy, et fissent forgier nouvelle mounnoie de fin or que on clammoit moutons. Et euwissent vollentiers veu que li roys de Navarre fust delivréz de prison dou castiel de Crievecoer en Cambresis, où li dus de Normendie le faisoit adonc tenir et priès garder; car il sambloit à aucuns de chiaux des trois estas que li royaummes en seroit plus fors et mieux deffendus, ou kas qu’il vorroit estre bons et feablez, pour tant qu’il y avoit peu de grans seigneurs ens ou dit royaumme à qui on se peuist raloiier, que tout ne fuissent mort ou pris. Si en requissent le duc de Normendie qu’il le volsist delivrer, car il leur sambloit que on li faisoit grant tort, et ne savoient pour quoy on le tenoit. Li dus de Normendie respondi adonc qu’il ne l’oseroit delivrer ne mettre consseil à se delivranche, car li roys ses pères le faisoit tenir, si ne savoit mies à quel cause; et ne fu point adonc li roys de Navarre delivrés. Fo 107 vo.
P. 71, l. 13 à 24: Se.... recouvrier.—Mss. A 23 à 33: Or diray des trois enfans du roy de France qui estoient retournés de la desconfiture de la bataille de Poitiers. Moult estoient jeunes d’aage et de conseil; si avoit en eulx petit recouvrier. Fo 217.
P. 71, l. 14: resjoy.—Le ms. A 29 ajoute: de la mort des nobles seigneurs qui demourèrent à Poitiers et.
P. 71, l. 15: durement.—Mss. A 8, 9: grandement.
P. 71, l. 16: il y eut bien raison.—Mss. A 8, 9: et il y avoit bien cause.—Ms. B 3: et non sans cause. Fo 198.
P. 71, l. 17: anoiable.—Mss. A 8, 9: ennuyable.—Ms. B 3: ennuyeuse.
P. 71, l. 18: sortirent.—Les mss. A 2, 11 à 14, 18, 19 ajoutent: et sentirent bien.
P. 71, l. 19 et 20: nesteroit.—Mss. A 8, 9: naistroient.
P. 71, l. 20: leurs sires.—Mss. A 8, 9: leur chief.
P. 72, l. 6: pays.—Le ms. A 29 ajoute: de Normandie.
P. 72, l. 18 et 19: dont.... gardés.—Ms. A 29: dont tout le peuple, et par especial le plat pais, avoit esté durement travaillés, et les gens d’armes mal payés, et tout le royaume mal gardé et deffendu.
P. 72, l. 19: gardés.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: et deffendus.
P. 72, l. 25: çou.—Mss. A 8, 9: ce.
P. 73, l. 1: raporter.—Mss. A 8, 9: deporter.
P. 73, l. 10: quins.—Mss. A 8, 9: coings.
P. 73, l. 13: Poillevillain.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14: Poilleville.
P. 73, l. 17: Quant.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: tout.
P. 73, l. 17: consilleur.—Mss. A 8, 9: conseilliers.
P. 73, l. 21: et faire residence.—Ces mots manquent dans A 8, 9.
P. 73, l. 21 et 22: tant.... estat.—Ms. A 29: jusques à ce qu’ils verroient les besognes du royaume retournées en autre estat.
§ 401. P. 73, l. 23: Apriès.—Ms. d’Amiens: En che tamps, environ le Toussains, nouvellez vinrent au duc de Normendie et as troix estas que li dus de Lancastre estoit partis de Constentin et allés en Bretaingne deviers le comtesse de Montfort, pour lui aidier et son jone fil à faire se guerre, contre les aidans de monseigneur Carlon de Blois. Et ossi messires Phelippes de Navarre estoit passés en Engleterre: pour quoy messires Godeffroix de Halcourt n’avoit mies grant fuisson de gens d’armes en Constentin. Si missent sus li dus de Normendie et li troy estat une chevaucie de gens d’armes de bien trois cens lanches et de cinq cens autres armures de fier, et en fissent monseigneur Raoul de Rainneval capitaine. Liquelx se parti appertement et s’en vint en Normendie, et se mist en le chité de Coustanse, et en fist se garnison; et coummencha à chevauchier sus le terre monseigneur Godeffroy de Harcourt et faire grant dammaige. Fo 107 vo.
P. 73, l. 24: noms.—Le ms. A 29 ajoute: par toutes les mettes et limitations du royaume.
P. 73, l. 25: tonnieus.—Ms. B 4: tonlieux. Fo 185.—Mss. A 8, 9: imposicions.
P. 73, l. 26: sousides.—Mss. A 8, 9: subsides.—Le ms. A 29 ajoute: gabelles.
P. 74, l. 2: de Crievecoer.—Mss. A 8, 9, 15 à 17, 20 à 22: de Arleux.
P. 74, l. 5: feables.—Mss. A 8, 9: feal.
P. 74, l. 19: herioit.—Mss. A 8, 9: harioit.
P. 74, l. 24: le.—Mss. A 8, 9: en.
P. 74, l. 24: d’Avrences.—Mss. A 8, 9: d’Avranches.
P. 74, l. 27 et 28: quatre cens.—Mss. A: trois cens.—Ms. B 6: et estoient les Franchois bien mille combatant. Fo 563.
P. 75, l. 1: Riville.—Mss. A 3, 11 à 14: Ruilli.—Ms. B 3: Ruilly. Fo 108 vo.
P. 75, l. 2: Friauville.—Mss. A 8, 9: Freauville.—Mss. A 2, 3, 18, 19: Frauville.—Mss. A 23 à 29: Riauville.
P. 75, l. 3: Paris. Le ms. A 29 ajoute: quand ils furent montés et appareillés.
P. 75, l. 4: Et y eut.—Le ms. A 29 ajoute: qui leur venoyent de Caux, de la comté d’Eu, de Ponthieu, d’Aubmalle, du Ponteaudemer et de là environ. Et encores y vindrent....
P. 75, l. 6: Maunier.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 18, 19: Namur.
P. 75, l. 6: Creki.—Mss. A 8, 9: Tirki.—Ms. A 24: Kiriki.
P. 75, l. 8: Renti.—Ms. A 23: Roussy.
P. 75, l. 9: d’Uedins.—Mss. A 8, 9: d’Eudin.—Mss. A 23 à 29: de Hesdin.
P. 75, l. 11: routes.—Mss. A 8, 9: gens.
§ 402. P. 75, l. 13: Quant.—Ms. d’Amiens: Or avint, environ le Saint Martin enssuivant, l’an mil trois cens cinquante six, que messires Godeffroit de Halcourt queilla ce qu’il peult avoir de gens d’armes et d’archiers, et estoient bien sept cens. Quant il furent tout assamblé, si se partirent de Saint Sauveur le Visconte; d’autre part, che meysme jour, li sires de Rainneval estoit yssus de Coustanse, à tout ce qu’il avoit de gens; et pooient y estre environ neuf cens parmy leurs archiers, et chevauçoient enssi sans che que il sewissent riens li ung de l’autre. Si se trouvèrent li coureur des deux parties et escarmuchièrent enssamble; et puis se retraist chacuns deviers se bataille; et comptèrent tout ce qu’il avoient veut et trouvet. Les deux capittainnez, qui furent moult desireux de veoir et encontrer l’un l’autre, chevauchièrent adonc radement à l’adrèce pour yaux trouver; si n’eurent gaire chevauchiet, quant il se virent. Si s’ordonnèrent chacuns si comme pour combattre. Premierement, messire Godeffroy de Halcourt mist devant tous ses archiers pour traire et berser as Franchois.
Quant messire Raoul de Rainneval en vit le mannierre et l’ordounnanche, il fist touttes sez gens d’armes descendre à piet et targiés bien et estroitement de leurs targes et de leurs pavais, et petit à petit aprochier leurs ennemis. Dont coummenchièrent li archier monseigneur Godeffroi à traire sus les Franchois sans cesser, qui si bien estoient targiés que oncques li très ne leur porta nul dammaige; et traiièrent toutte leur artillerie mal emploiiée, car li Franchois ne s’en meurent oncques de leurs pas. Quant il eurent tout tret, il coummenchièrent à reculer sans arroy, et li Franchois à venir sus yaulx moult vistement et à faire traire leurs archiers che qu’il en avoient. Là eut grant hustin et aspre, quant il furent tout venut main à main; mais les gens de piet de monseigneur Godeffroy ne tinrent point de conroy et furent tantost desconfit.
Quant messires Godeffroix en perchut l’ordounnanche, il se retraist tout bellement et sagement, se bannierre devant lui, ou fort d’un vignoble enclos de drues hayes; et se missent tout li sien là dedens, chil qui y peurent parvenir. Quant messire Raoul de Rainneval, li sirez de Maunnier, li sires de Montsaut, messires Flamens de Roie, messires Jehans de Sains et pluisseur bon chevalier et escuier de Vermendois, d’Artois et de Pikardie en virent le mannierre, il environnèrent le fort et avisèrent coumment il y poroient entrer. Si allèrent tant au tour qu’il trouvèrent voie; ma de premiers il leur fu trop bien deffendu. Toutesfois, par fet d’armes, il y entrèrent. Lorsqu’il furent ou clos, il y eut grant hustin. Et ne tinrent mies bien les gens de monseigneur Godeffroy conroy, mès s’enfuirent et partirent li pluisseur, et le laissièrent en tel couvenant que je vous diray.
Li chevaliers, qui fu hardis et corageux et qui plus chier avoit à morir qu’à estre pris, prist une hace et s’aresta sus son pas, piet avant autre, pour estre plus fors, car il estoit boisteux d’une jambe, mès grant force avoit en ses bras. Là se combati longement moult vaillamment et hardiement, et n’osoit nus atendre ses cops. Or vinrent doy hommez d’armes montés sus leurs chevaux, lez glaives baissies, et s’arestèrent en joustant sour lui, et le portèrent par force de chevaux à terre. Si tost qu’il fu cheus, il fu appareilliés qui une espée de gherre estroite, royde et aguë, li bouta par desous ou ventre; puis vinrent autres gens qui recouvrèrent sour lui d’espées et d’espois, et ot plus de seize plaies. Enssi morut messires Godeffrois de Halcourt, et moult de ses gens à celle journée, car li cache en dura jusques à Saint Saulveur; et petit en prissent li chevalier et li escuier de Franche à ranchon. Fos 107 vo et 108.
P. 75, l. 17: cueilla.—Mss. A 8, 9: assembla.
P. 75, l. 20: sept cens.—Mss. A 1 à 6, 8, 9, 11 à 22: cinq cens.
P. 75, l. 27: couvenant.—Mss. A 8, 9: couvine.
P. 76, l. 6: berser as François.—Mss. A 8, 9: blecier les François.
P. 76, l. 10: deffendi.—Mss. A 8, 9: commanda.
P. 76, l. 22: logiet.—Mss. A 8, 9: tous rengiez.
P. 76, l. 30 et p. 77, l. 1: Godefroi.—Le ms. A 29 ajoute: qui là se combatoient en dur parti.
P. 77, l. 1: tinrent.—Mss. A 8, 9: vindrent.
P. 77, l. 5: haies.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: espineuses.—Le ms. B 6 ajoute: et se fust bien sauvés, mais ses paiges, qui son coursier menoit, en alla à tout et laissa là son mestre qui se combatoit. Fo 563.
P. 77, l. 16: sitost.... quoi.—Mss. A 8, 9: là où estoient les François tous coys.
P. 77, l. 17: ferut.—Mss. A 8, 9: forment.
P. 77, l. 17: estechiet.—Mss. A 8, 9: estiquié.
P. 77, l. 18: d’armes.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: d’un costé et d’autre.
P. 77, l. 20: entrèrent.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: ou clos.
P. 77, l. 21: au signeur.—Mss. A 15 à 17: à monseigneur Raoul.
P. 77, l. 25: reversé.—Mss. A 8, 9: renversé.
P. 77, l. 25 et 26: Godefroi.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: leur.
P. 78, l. 2: mès.... pris.—Ms. A 29: il ayma mieux à mourir que de venir en la main des François.
P. 78, l. 4: piet avant aultre.—Mss. A 15 à 17: l’un pié avant l’autre.
P. 78, l. 6: bras.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: durement.
P. 78, l. 11: glaves.—Mss. A 8, 9: lances.
P. 78, l. 13: le.... d’un.—Mss. A 8, 9: l’aconsuivirent tous deux à un.
P. 78, l. 15: se releva.—Mss. A 15 à 17: se pot relever.
P. 78, l. 15: fu.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: tost.
P. 78, l. 18: à tout.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: longues.
P. 78, l. 20: ou corps.—Ms. A 29: au long.
P. 78, l. 22: et moustra.—Mss. A 8, 9: et lui moustra.
P. 78, l. 25: Visconte.—Le ms. A 29 ajoute: tous las et desconfortés de la perte de leur capitaine et de leurs compagnons.
§ 403. P. 78, l. 28: Apriès.—Ms. d’Amiens: Apriès le desconfiture et le mort dou dessus dit chevalier et le camp tout delivret, retournèrent li Franchois à Coustanse, et amenèrent là leur gaaing et leurs prisonniers, puis s’en retournèrent assés tost apriès en Franche deviers le ducq de Normendie, que on clammoit adonc regent, et deviers les trois estas, qui moult honnourèrent les chevaliers et les escuiers qui en Coustentin avoient estet, et par especial monseigneur Raoul de Rainneval, qui cappittainne avoit estet de la chevauchie: si demoura enssi ceste cose.
Li troy estat entendirent tout le temps à l’ordounnanche dou royaumme.
Or avint que, sus le quaremme et environ Pasques, li prinches de Galles, par l’acord et consentement des Gascons, se parti de Bourdiaux à grant navie et belle et bien pourveue de gens d’armes, et enmena le roy Jehan en Engleterre, monseigneur Phelippe son fil, et tous les seigneurs prisonniers qui adonc estoient à Bourdiaux. Si ariva celle belle navie en Engleterre au port de Douvres; si missent hors des vaissiaux chevaux, harnas et touttes autres coses, à grant loisir, et reposèrent trois jours à Douvres. Au quart, s’en partirent, et vinrent à Saint Thummas de Cantorberie, et y fissent li seigneur leur offrande. Depuis, chevauchièrent il tant qu’il vinrent à Londres, où li roys englès et la roynne rechurent à grant joie le roy Jehan, et fu mennés à trompes et à nakaires et à touttes solemnités au palais de Wesmoustier, où il fu bien festiiés. Et fu li roys Jehans logiés assés priès de là, en ung moult très bel hostel et grant que on appelloit Savoie, qui est dou duc de Lancastre. Depuis fu il tranmués de là au castiel de Windesore, et tous ses hostels. Et alloit li roys de Franche cachier, voller, lui deduire en bos et en rivierre tout enssi qu’il li plaisoit; et estoit souvent visetés et conjoïs dou roy d’Engleterre, de madamme la roynne, sa cousine germainne, et de leurs enffans, et lui faisoient toutte l’amour et le courtoisie qu’il pooient.
En ce tamps, fu tretiés ungs respis et unes triewez entre le royaumme de Franche et le royaumme d’Engleterre, à durer jusques à le Saint Jehan, et de le saint Jehan jusques à ceste c’on compteroit l’an mil trois cens cinquante neuf. Et estoient mis tout li pays et lez marches de Franche et enclos dedens le trieuwe, exceptet Bretaingne; mès là pooient traire touttes gens d’armes, Franchois et Englès, qui vollenté en avoient, sans fourfet. Si fu ceste dite trieuwe traitie, impetrée et procurée par le pourkas des deux cardinaux chy dessus nommés, qui vinrent en Engleterre où il se tinrent ung grant temps, toudis procurans et traitans pès, se il pewissent, entre les deux roys, qui avoient respit deux ans et quatre mois. Fo 108.
P. 78, l. 30 et 31: leur.... retournèrent.—Ms. A 29: ce que avoyent de prisonniers et tout leur butin et gain, et si se aisèrent et rafraichirent à leur plaisir et leurs chevaux aussi, comme ceux qui bon mestier en avoyent; et quand monseigneur Raoul de Rayneval et ses routtes eurent là sejourné aucuns jours, ils retournèrent.—Ms. B 6: Sy s’en retournèrent les Franchois à grant jour en la ville de Kem. Et fu depuis le pais de Normendie asseurés plus que devant, pour tant que il avoient perdu ung grant ennemy. Fo 564.
P. 79, l. 11: Loeis.—Ms. A 29: tenoit le parti du duc de Normandie et par nulle voye.
P. 80, l. 1: en grans reviaus.—Mss. A 8, 9: en grant revel.
P. 80, l. 2: pourveir navies.—Mss. A 8, 9: pourveoir navire.
P. 80, l. 11: Condon.—Mss. A: Courton.
P. 80, l. 12: Rosem.—Mss. A 18, 19: Rostin.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: le seigneur de Tannai Boutonne,.
P. 80, l. 12: le seigneur de Courton.—Les mss. A omettent ces mots.
P. 80, l. 13: Longuerem.—Mss. A 2, 11 à 14: Longueran.—Mss. A 18, 19: Longuerain.
P. 80, l. 14: Landuras.—Ms. A 29: Duras.
P. 80, l. 15: de l’Estrade.—Mss. A 8, 9: de l’Estrau.
P. 80, l. 30: et disent au prince.—Ms. A 29: Adonc respondirent pour tous ceux qui commis estoyent, ce furent le seigneur de Labreth et monseigneur le captal de Beuf.
P. 81, l. 4: cité.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: et forte.
P. 81, l. 11: remuneré.—Mss. A 8, 15 à 17, 20 à 22: remeri.
P. 81, l. 12 à 25: Nequedent.... partesist.—Ms. A 29: Neantmoins ces paroles ne povoyent nullement convertir les Gascons qu’ils fussent contents que le prince leur eslongnast le roy de France jusques en Engleterre, dont le prince demoura pensif et melancolieux. Quand iceux chevaliers et barons de Gascongne eurent devant le prince et son conseil dict et declaré leur intention, et qu’ils furent retraicts, le prince dist: «Je trouve les Gascons d’autre volonté que jamais n’eusse cuidé.» Adonc dist monseigneur Regnault de Gobehen: «Cher sire, les barons et les nobles de Gascongne vous ont bien servi, et moult y ont frayé du leur, tant qu’ils en sont fort au derrière comme chacun sçait: veéz messire Jehan Chandos et autres, qui en ont ouy les complaintes comme moy. Si m’est avis, sauf la correction de tous, qui les pourroit adoucir par argent qu’ils ayment fort, en recompense de leurs interests, qu’ils seroyent assés contens de tout.» A cest avis ne contredit mie le prince, ains demanda qu’on leur porroit offrir. Lors fut conclud, par le conseil de monseigneur Regnault de Gobehen et de monseigneur Jehan Chandos, que le prince leur offrist cent mille florins; mais ils ne voulurent descendre à se requeste, et que s’ils avoyent faict, à cela près ils s’en passeroyent. Finablement, Regnault de Gobehen et monseigneur Jehan Chandos allèrent tant de l’un à l’autre que un accord s’i trouva parmi et moyennant cent mille francs que le prince devoit payer et delivrer aux barons et chevaliers de Gascogne, pour departir entre eulx: laquelle somme leur fut delivrée ainçois que le prince se partist pour aller en Angleterre.
P. 81, l. 28: Pumiers.—Ms. B 6: Muchident. Fo 564.
P. 81, l. 29: Rosem.—Le ms. A 29 ajoute: et le seigneur de Willebi.
P. 82, l. 6: France.—Le ms. A 26 ajoute: et ses gardes et son estat tant seulement.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: et son fils.
P. 83, l. 7: Rocestre.—Mss. A: Clocestre, Glocestre.
P. 83, l. 8: là.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: un jour.
P. 83, l. 8: Dardeforde.—Mss. A 8, 9, 15 à 17, 20 à 22: Dardefort.
P. 83, l. 12 à 14: un.... poins.—Ms. B 6: le plus biel coursier et le plus grant qui fust en toute Engleterre. Fo 566.
P. 83, l. 15: lui.—Le ms. B 6 ajoute: à nut chief.
P. 83, l. 16: Savoie.—Le ms. B 6 ajoute: sur le Tamise, et là aloit voler et cacier autour de Londrez, mais il estoit bien gardés.
P. 83, l. 18: un.—Le ms. A 29 ajoute: grant.
P. 83, l. 18: sa mantion.—Mss. A 8, 9, 15 à 17, 20 à 22: son maintieng.
P. 83, l. 22: consoloient.—Mss. A 8, 9: consolaçoient.
P. 83, l. 28: travillièrent.—Le ms. A 29 ajoute: et rendirent grant painne pour moult de journées et parlemens assignés.
P. 84, l. 9: hostelz.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: et gens.
P. 84, l. 15: recreu.—Mss. A 8, 9, 15 à 17, 20 à 22: receus.
§ 404. P. 84, l. 16: Vous avés.—Ms. d’Amiens: Vous avés bien oy coumment li roys David d’Escoce fu pris assés priès de Durem, en le contrée de Norhombrelant, dou tamps que li roys englès seoit devant Callaix et fu prisounnier en Engleterre neuf ans et plus. Or avint que asés tost apriès ce que li roys Jehans eult estet amennés dou prinche en Engleterre, bonnes gens s’ensounniièrent de la delivranche dou dit roy d’Escoche, et par especial li doy cardinal qui lors estoient ens ou pays, à le priière de madamme Ysabiel d’Engleterre, serour germaine au roy englès et femme au roy David d’Escoche. Si fu tant traitiet et parlementé que li roys Edouwars s’ummelia et descendi à acord devers le dit roy, son serourge, parmi tant que li roys d’Escoce ne se debvoit jammais armer contre lui ne son royaumme, ne conssillier ne consentir, à son loyaul pooir, à armer ses hommes pour grever ne gueriier en Engleterre. Et devoit li roys d’Escoche, lui revenut en son royaumme, mettre toutte le painne et diligensce qu’il porroit enviers ses hommes, affin que li royaummez d’Escoce fust tenus en fief et en hoummaige du roy d’Engleterre; et, se ce ne volloit acorder le pays, li roys d’Escoche juroit et saielloit à tenir ferme le pès enviers le roys englès, et obligoit et aloieoit son royaumme, comme droit sirez, rois et hiretiers, à paiier dedens dix ans cinq cens mille nobles; et en devoit, à le semonce dou roy englès et de son consseil, envoiier bons plèges et ostages en Engleterre, et chiaux demourer en le prison dou roy, jusques adonc que la dite somme seroit paiiée.
Touttes ces coses furent escriptes, saiellées et jurées dou roy David d’Escoche à emplir à son loyaul pooir; et parmy tant il se parti d’Engleterre entre lui et sa femme la roynne dessus ditte. Et s’en revinrent en Escoce où il furent bien festiiet et conjoy, ce fu bien raisons. Or nous lairons à parler dou roy d’Engleterre et dou roy d’Escoce, et vous parlerons des avenues dou royaumme de Franche et des grans merveilles et oribletéz qui y avinrent, entroes que li roys Jehans fu prisounniers en Engleterre. Fo 108 vo.
Ms. B 6: En che tamps, fu traitié la delivranche du roy Davit d’Escoche qui pris avoit esté devant Durem, sy comme il est contenu en ches croniques. Et se party de Londres où il avoit esté onze ans prisonniers et retourna en son pais, parmy tant que jamais ne se devoit armer contre le roy d’Engleterre ne son royalme et se devoit paiier quatre cens milles nobles, et de che livrer plaiges et ostaiges, ou revenir en prison ens ou temps de quaresme.
Ensy se party le prinche de Galles de Bourdiaus sur Geronde, à cinq cens hommes d’armes et quinze cens archiés, et retourna vers Engleterre; sy enmena avecques luy le roy de Franche comme prisonniers et Phelippe son fil et tous les contes qui pris avoient esté à la bataille de Poitiers, car nul n’en estoit rainchonnés. Fo 564.
P. 84, l. 25: s’ensonnièrent.—Mss. A 8, 9: s’embesoingnèrent.
P. 84, l. 29: ne son royaume, ne consillier.—Mss. A 8, 9: ne son royaume conseillier.
P. 85, l. 14: Surlant.—Mss. A 8, 9: Sirelant.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14: Fillebaron.
P. 85, l. 15: Camois.—Mss. A 8, 9: Chamois.
P. 85, l. 17: ostage.—Mss. A 8, 9: hostagiers.
P. 85, l. 27: desparés.—Mss. A 8, 9: depeciez.
P. 85, l. 27: Saint Jehanston.—Mss. A 8, 9: Saint Janston.
§ 405. P. 85, l. 30: Environ.—Ms. d’Amiens: Environ le my may l’an de grace mil trois cens cinquante sept, mist li dus de Lancastre sus une grosse cevauchie de gens d’armes en Bretaingne, tant d’Englès que de Bretons, de l’ayde le comtesse de Montfort et son jonne fil, qui jà s’armoit et chevauchoit, et estoient bien mil hommes d’armes et cinq mil d’autres gens parmi les archiers. Et se partirent de Hainbon, et s’en vinrent, tout ardant et essillant le pays de Bretaingne, devant le bonne chité de Rennes. Si l’asega li dus tout environneement et s’i tint tout le tamps enssuivant à grant hoste et belle, et le fist par pluisseurs fois assaillir; mès peu y gaegna, car dedens avoit bonne bachelerie qui le gardoient et deffendoient: li viscomtes de Rohem, li sires de Laval, messires Carles de Dinant, li sire de Gargoullé, messires Henris et messires Oliviers de Pennefort, messires Bertrans de Claiekin, qui estoit adonc jonnes chevaliers et bacelereux, et qui se combati en celle saison, le siège durant devant Rennes, par ahatie d’armes, à un bon chevalier d’Engleterre que on clammoit monseigneur Nicolas d’Augourne. Et fu li emprise telle que trois joustes de fer de glaive, trois cops d’espée et trois cops de daghe; et s’i porta, au voir dire, chacuns des deux chevaliers vaillamment, si ques chil seigneur dessus noummet, qui estoient dedens Rennes, et encorrez li sires de Rochefort et li sires de Biaumanoir, gardèrent moult bien le chité: autrement elle ewist estet prise, car li dus de Lancastre y sist moult longement et le constraindi, par pluisseurs assaux, d’enghiens, d’espringhalles et d’atournemens d’assault. Si estoit adonc messires Carles de Blois ens ou pays, mais il ne se pooit armer, car il estoit recreu sus se foy et prisounniers encorres au roy d’Engleterre jusques à tant qu’il ewist paiiet le somme de quatre cens mil escus. Et poursuioit le duc de Normendie et ses cousins en Franche et les troix estas, pour avoir gens d’armes et lever le siège de devant Rennes; mais très donc estoit jà li royaummes si entuilliés qu’il ne pooit y estre oys de nulle aye, mès le jettoient l’un sus l’autre: li dus de Normendie sur les troix estas, et li troy estat sour le duc de Normendie. Fo 108.
Ms. B 6: En che tamps, environ Pasques, l’an mil trois cens cinquante sept, se departy le duc Henry de Lenclastre à tout une grant armée de gens d’armes et d’archiés d’Engleterre et vint monter à Hantone et naiga par mer et fist tant que il ariva en Bretaigne droit à Hambon où le contesse de Montfort et ses filz estoient, qui faisoient toudis guerre à leur povoir à monseigneur Charles de Blois. Sitost que le duc de Lenclastre fu là arrivés, il ne sejourna point plenté, mais se mist à camps avec che qu’il avoit de gens et chilz de la contesse et bien six mille pietons que il trouva en Bretaigne des gens de la contesse, et s’en vint tout ardant devant ly et sy mist le siège devant la chité de Rennez. Fo 565.
P. 86, l. 4: mil.—Mss. A 3, 11 à 14: deux mil.
P. 86, l. 11 et 12: car.... deffendoient.—Ms. A 29: car il n’i conquirent sinon coups de pierres, de carreaux, de dondaines et viretons, qui les enfiloyent dru et menu et les occioyent ou meshaignoyent mortellement par la bonne defense qui leans estoit.
P. 86, l. 14: chevalier.—Le ms. A 29 ajoute: de France et de Bretagne.
P. 86, l. 15: escuier.—Les mss. A 15 à 17 ajoutent: Et y estoient nouvellement venuz deux jennes bacheliers, cousins germains, qui depuis furent moult renommez ou royaume de France et ou royaume d’Espaingne, si comme vous orrez ci avant en l’istoire. Ces deux cousins s’appeloient Bertran du Guesclin et Olivier de Mauny. Et se combatit le dit Bertran, le siège tenant par devant la cité, à un chevalier d’Angleterre, aussi moult renommé, qui s’appelloit monseigneur Thomas d’Agorne. Et fut la bataille prinse par l’ahastie de trois fers de glaive, de trois coups de haiche et de trois coups de dagues. Et là se portèrent si vaillamment ces deux hommes d’armes qu’ilz y acquirent moult grant honneur. Mais toutefoiz le dit Bertran donna tel coup de haiche au dit Anglois qu’il l’abatit à terre moult durement, et ni ot adonc plus fait. Et voluntiers furent veuz de ceuls de dedanz et de ceuls de dehors aussi; si se partirent de la bataille sans grant dommaige. Ainsi tint le duc Henrri de Lancastre le siège devant Rennes un grant temps, et là fist pluseurs foiz assaillir, mais pou y conquist.
Or avint un jour, le siège durant, que un chevalier anglois, qui s’appelloit monseigneur Jehan Bolleton, appert homme d’armes durement, avoit esté deduire aux champs en gibier à tout son esprevier et prins six perdriz. Si monta tantost à cheval, armé de toutes pièces, ses perdriz en sa main, et vint devant les barrières de la cité et commença à escrier à ceuls de la ville que il vouloit parler à monseigneur Bertran du Guesclin.
Or avint ainsi que, d’aventure, Olivier de Mauny estoit sur la porte de la ville venu veoir comment l’ost des Anglois se portoit. Si avisa et choisit cel Anglois à tout ses perdriz et lui demanda tantost qu’il vouloit, et se il vouloit vendre ou donner ses perdriz aux dames qui là dedanz estoient encloses. «Par ma foy, respondit l’Anglois à Olivier, se vous les osiez marchander de plus près et venir jusques à moi pour combatre, vous avez trouvé marchant.»—«Et à Dieu le veu, respondit le dit Olivier, ouil, attendez moy, et je vous paieray tout sec.»
Adonques descendit des murs sur les fossez qui estoient tous plains d’eaue et se mist à nagier et passa tout oultre, armé de toutes pièces, fors du hernois de jambes et de gantelez, et vint à son marchant qui l’attendoit d’autre part. Et se combatirent moult vaillamment l’un contre l’autre longuement, et assez près de l’ost du duc de Lancastre qui les regarda et vit moult voluntiers et deffendit que nuls ni alast au devant. Et aussi ceuls de la ville, et les dames qui là dedanz estoient, prindrent grant plaisir à eulx regarder. Toutefoiz, tant se combatirent ces deux vaillans hommes et tant firent d’armes que le dit Olivier de Mauny conquist monseigneur Jehan de Bolleton son marchant à tout les perdriz; et, voulsist ou non, il l’enmena moult durement blecié parmi les fossez dedanz la cité et le presenta aux dames, à toutes les dittes perdriz, qui le receurent moult liement et l’onourèrent moult grandement.
Ne demoura mie granment après que le dit Olivier, qui se sentoit blecié durement et ne povoit finer d’aucunes herbes qu’il congnoissoit bien pour lui guerir, si appella son prinsonnier moult courtoisement et lui dist: «Monseigneur Jehan, je me sens bleciez durement. Si congnois là dehors aucunes herbes par lesquelles, à l’aide de Dieu, je pourroie legierement recouvrer santé et guerir de mes plaies. Si vous diray que vous ferez. Vous partirez de ci et yrez par devers le duc de Lancastre vostre seigneur et m’apporterez un saufconduit pour moy quatrième durant un mois tant que je soie guari; et se ce me povez impetrer, je vous quitteray de vostre prinson. Et ou cas que ainsi ne le ferez, vous retournerez ceans mon prinsonnier comme devant.»
De ces nouvelles fut le dessus dit monseigneur Jehan de Bolleton moult joieux, et partit de leans et vint en l’ost où il fut receu à grant joie de tous, et meismement du duc de Lancastre qui assez le rigola des perdriz. Et puis fist sa requeste au duc lequel le lui accorda moult bonnement, et tantost commanda que le saufconduit feust escript et sellé. Ainsi fut fait.
Tantost le dit monseigneur Jehan partit du duc à tout le saufconduit et revint en la cité, et le bailla à son maistre Olivier de Mauny qui lui dist qu’il avoit moult bien exploittié et tantost le quitta de sa prinson. Et partirent ensemble de la bonne cité de Rennes et vindrent en l’ost du duc de Lancastre lequel les vit moult voluntiers et fist grant chière et monstra grant signe d’amour au dit Olivier. Et dist bien le dit duc que en lui avoit noble cuer, et bien monstroit qu’il seroit encores moult vaillant homme et de grant prouesce quant, pour avoir mon saufconduit et un peu d’erbes, il a quitté un tel prinsonnier qui bien povoit paier dix mille moutons d’or.
Après ces choses ainsi faittes, le duc de Lancastre ordonna une chambre pour logier Olivier de Mauny et commanda qu’elle fust tendue et parée moult richement et que on lui baillast et delivrast tout ce qui besoing lui seroit. Ainsi que le duc le commanda, ainsi fut fait. Là fut le dit Olivier logié en l’ost du duc, et lui bailla l’en les cirurgien et medicins du duc qui le visitoient touz les jours. Et aussi le duc l’aloit veoir et conforter moult souvent. Et tant fut illec qu’il fut guari de ses plaies. Et tantost prinst congié au duc de Lancastre et le remercia moult grandement de la très grant honneur qu’il lui avoit faitte. Et aussi prinst il congié aux autres seigneurs et à son prinsonnier qui avoit esté monseigneur Jehan Bolleton. Mais au departir le duc de Lancastre lui donna moult belle vaisselle et lui dist: «Mauny, je vous prie que vous me recommendez aux dames et damoiselles, et leur dittes que nous leur avons souhaidé souvent perdriz.»
A ces paroles, se partit Olivier de Mauny et puis s’en revint en la cité de Rennes où il fut receu joieusement de tous, grans petiz, et des dames ausquèles il compta moult de ses nouvelles. Et par especial à son cousin Bertran du Guesclin compta il comment il avoit exploittié. Et s’entrefirent grant joie, car moult s’entramoient; et firent jusques à la mort, comme vous orrez compter ci avant en l’istoire. Fos 198 et 199.
P. 86, l. 16: de Claiekin.—Mss. A 8, 9, 15 à 17, 20 à 22: du Guesclin.—Ms. A 23: de Glayaquin.—Mss. A 1 à 7, 11 à 14, 18, 19: de Claiquin.
P. 87, l. 12: Gauville.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 20 à 22: Graville.
§ 406. P. 87, l. 17: Cis.—Mss. A 8, 9: cil.
P. 87, l. 20: plusieurs.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: seigneurs de la cité d’Evreux et bourgois.
P. 88, l. 2: prise.—Le ms. A 29 ajoute: au chastel de Rouen, et de ceux qui avec lui furent prins, dont aux plusieurs le roy de France fit trancher les testes, et aussi comment il estoit estroitement emprisonné en la tour de Crevecuer en Cambresis: si leur en desplaisoit moult grandement.
P. 88, l. 2: anoioit.—Mss. A 8, 9: ennuyoit.
P. 88, l. 5 et 6: racquerroie.—Mss. A 8, 9: conquesteroie.
P. 88, l. 10: Dist li chevaliers.—Ms. A 23: messire Guillaume respondit.
P. 88, l. 29: nostre gent saudroient.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 18, 19: vos gens lors sauldroient et tantost vendroient.
P. 89, l. 9: acquist.—Mss. A 8, 9: assembla.
P. 89, l. 10: d’Evrues.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: comme hors.
P. 89, l. 19: seullement.—Le ms. A 29 ajoute: et les hommages.
P. 89, l. 25: entouellies.—Mss. A 8, 9: entroublées.
P. 89, l. 29: premerain.—Mss. A 8, 9: premier.
§ 407. P. 90, l. 10: commença à petiier.—Ms. A 7: et s’en vint petier. Fo 192 vo.—Mss. A 8, 9: et s’en vint esbatant.
P. 90, l. 11: jadis.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: par.
P. 90, l. 12: en petiant.—Mss. A 8, 9: par la dicte place.
P. 90, l. 14: dou guicet.—Mss. A 8, 9: le guichet.
P. 90, l. 20: huiseuses.—Mss. A 8, 9: choses oiseuses.
P. 90, l. 28: leurs.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: terres ne.
P. 91, l. 5: sorti.—Les mss. A 23 à 29 ajoutent: et prenostiqué.
P. 91, l. 17: que.... volentiers.—Ms. A 29: je verrai voulentiers ce tant beau tablier et ce jeu qui vous est ainsi envoyé.
P. 91, l. 24 et 25: va.... porte.—Mss. A 29: va à l’hostel en ma chambre querir mon beau tablier, et les eschets qui en un sacheau y pendent et le nous apporte vistement à ceste porte.
P. 91, l. 28: verial.—Mss. A 8, 9: verrouil.
P. 92, l. 4: oultre.—Le ms. A 29 ajoute: le second guichet.
P. 92, l. 9: tantost.—Le ms. A 29 ajoute: à tout le tablier et les eschets.
P. 92, l. 14: entoise.—Mss. A 8, 9: rancaine.
P. 92, l. 17: suel.—Ms. A 29: mort et ecervellé si qu’onques puis mot ne sonna.
P. 92, l. 21 et 22: un ban.—Mss. A 8, 9: une ordonnance.
P. 92, l. 22: sus.... perdre.—Mss. A 8, 9: sur paine de perdre le poing.
P. 93, l. 4 à 12: volt.... Evrues.—Ms. A 29: Et tout leur avoir fut buttiné et mesmes tous les biens du chastelain, or, argent à plenté, vaisselle, joyaux, meubles, chevaux et armeures. Mais à l’artillerie et aux pourveances du chastel, dont ils avoyent largement, il ne fut touché pour amendrir; et la femme du chastelain fut mise et ses enfans et ses chambrières à pied par une poterne hors du chastel, sur les champs, pour aller où bon leur sembleroit. Si ploroyent tous et demenoyent le plus merveilleux dueil du monde. Ainsi fut le fort chastel d’Evreux reconquis sur les Francoys pour les Navarroys, comme les Francoys l’avoyent paravant gangné sur les gens du roy Charles de Navarre, comme dict est dessus. Et quant la cité et la ville virent la prise du chastel, ils se rendirent navarroys assez legerement et boutèrent hors tous les Françoys, leurs femmes et enfans, qui là s’estoyent venus amasser, pour cuider vivre plus en paix. Quand ils eurent pourveu à tout, ils mandèrent tout leur estat à monseigneur Philippe de Navarre qui assez nouvellement estoit retourné d’Angleterre et arrivé à Cherbourg, lequel fut moult joyeux de ces nouvelles: si se partit à soixante armures de fer et quatre cens archers et brigands du dict Cherbourg, qu’il laissa très bien garni de compagnons et de toutes pourveances, et se vint boutter en la cité d’Evreux et au chastel.
P. 93, l. 15: Pipes.—Ms. A 29: Pape.
P. 93, l. 16: le bascle de Maruel.—Mss. A 20 à 22: le bastard de Marval.
P. 93, l. 17: Jeuiel.—Mss. A 8, 9: Jouel.
P. 93, l. 17: Fourdrigais.—Mss. A 8, 9: Sourdigais.—Ms. A 29: Foudrigais.
P. 93, l. 19: France.—Le ms. A 29 ajoute: et en Normandie, dont ce fut pitié.
§ 408. P. 93, l. 21: En ce temps.—Ms. d’Amiens: En ce temps meysmes, prist ungs chevaliers, que on clammoit monseigneur l’Arceprestre, une grant compaignie de gens d’armes assamblés de tous pays, qui virent que leurs sauldées estoient fallies, puisque li roys de Franche estoit pris. Si ne savoient où gaegnier en Franche: si s’en allèrent par deviers la duché de Prouvenche, et y prissent et esciellèrent fortes villes et castiaux, et desroboient tout le pays jusquez en Avignon et outre Avignon, et n’avoient autre chief ne cappittaine que li chevalier dessus noummet. De quoy li pappez Ynocens VIe, qui adonc demoroit en Avignon, et tout li cardinal avoient si grant paour qu’il ne savoient que devenir; ains faisoit chacuns cardinaux se famille, prestres, clers et autres gens, touttes les nuis armer, pour le cité d’Auvignon garder et deffendre contre ces pilleurs. Et manda li pappes au darrain en Auvignon monseigneur l’Arceprestre, et li fist si grant reverence qu’il pot, et li dounna à disner en son palais. Ossi fissent pluisseur cardinal à osi grant reverence comme se fust li uns des filz le roy de Franche. Si dist on adonc coummunaulment que li pappes et li colègez li avoient donnet quarante mil escus tous appareilliés pour departir entre ses compaignons et pour yaux assegurer. Je n’en voeil plus parler, mès voeil retourner as merveillez qui avinrent en ce tamps ou royaumme de Franche. Fos 108 vo et 109.
P. 93, l. 21 et 22: En.... Cervole.—Ms. A 29: En ce mesme temps que le royaume de France et toutes ses marches, depuis les monts Saint Bernard et Pirenées jusques à la rivière du Rin, estoyent si entouillés par guerres et discords d’aucuns princes l’un contre l’autre, dont tant de cruautés et domages en avenoyent que trop grand pitié estoit, print et assembla un moult hardi chevalier, nommé monseigneur Regnault de Cervolles....
P. 93, l. 25: saudées.—Mss. A 8, 9: souldées.
P. 94, l. 1: en Avignon.—Ms. A 29: aux portes d’Avignon.
P. 94, l. 3: nommet.—Le ms. A 29 ajoute: dont il avint qu’il fut tant cremu et redouté par toute la Prouvence et jusques en la cité de Lion sur le Rosne.
P. 94, l. 7: familles.—Mss. A 8, 9, 15 à 17, 20 à 22: familliers.
P. 94, l. 9: à segur.—Mss. A 8, 9: asseur.
P. 94, l. 11: composition.—Mss. A 1 à 7, 11 à 14, 23 à 29: condicion.
P. 94, l. 15: furent.—Le ms. A 29 ajoute: du Saint Père pardonnés tous ses pechés par luy confessés et dont il estoit contrit.
P. 94, l. 16 et 17: pour.... quantité.—Ms. A 29: pour en departir à ses compagnons une quantité.
P. 94, l. 17: là.—Ms. A 29: çà et là et sus les terres du pape.
§ 409. P. 94, l. 19: Encorres.—Ms. d’Amiens: Encorres en ce temps, vint et se leva une compaignie de gens d’armes et de brigans assembléz de tous pays, et concqueroient et roboient de jour en jour tout le pays entre le rivierre de Loirre et le rivierre de Sainne: par quoy nulx n’osoit aller entre Paris et Vendomme ne entre Paris et Orliiens ne entre Paris et Montargis, ne nulx dou pays n’y osoit demourer; ains estoient touttes lez gens dou plat pays afuioit à Paris ou à Orliiens. Et avoit ceste dite compaingnie faite une cappittainne d’un Gallois que on clammoit Ruffin, et le fissent faire chevalier; et devint si riches et si puissans d’avoir que on n’en pooit savoir le nombre. Et chevauchoient souvent cez dittes compagnes priès de Paris, ung autre jour viers Orliiens, l’autre fois vers Chartres. Et ne demoura à painne ne ville ne fortrèche, s’elle ne fu trop bien gardée, qui ne fust adonc toutte robée et courue, à savoir: Saint Ernoul, Gallardon, Bonneu, Cloies, Estampes, C[h]astres, Montleheri, Peviers en Gastinois, Larchant, Milly, Castiel Landon, Montargies et tant d’autres grosses villes que merveilles seroit à recorder. Et chevauchoient aval le pays par tropiaux chà vingt, chà trente, chà quarante, et ne trouvoient qui les encontrast ne destournast.
D’autre part, ou pays de Normendie, sus le marinne, ravoit une autre plus grant compaignie de pilleurs et de robeurs, dont Robers Canolles estoit mestre et cappittainne, qui en telle mannierre conqueroient villes et castiaux et roboient tout le pays, et ne trouvoient qui lors destourbast. Sachiés que chilx Robiers Canollez dont je parolle, s’amonta par telz hardies emprises tellement qu’il avoit bien le fin de deux cens mil viés escus, et tenoit grant fuison de saudoiiers à ses gaiges, et bien les paioit tant que chacuns le sieuwoit et servoit vollentiers. Fo 109.
P. 94, l. 23: aller.—Le ms. A 29 ajoute: fors en grants routes, s’il ne vouloit estre mort ou durement rançonné.
P. 94, l. 25: Montargies.—Mss. A 8, 9: Montargis.—Mss. A 20 à 22: Mortaigne.
P. 94, l. 26: demorer.—Le ms. A 29 ajoute: Et ensi toute celle marche demouroit sans labourer, car les gens du plat pays s’estoyent tous retraicts à Paris ou à Orleans ou à Vendosme; car très petit d’autres villes en celle province se tenoyent contre ces routtiers.
P. 94, l. 28: d’un Gallois.—Mss. A 2, 11 à 14, 18, 19: d’un Anglois Galois.—Ms. A 29: de un hardi et outrageux homme de Galles.
P. 95, l. 8: Gallardon.—Ms. A 29: Galandon.
P. 95, l. 8: Bonivaus.—Mss. A 8, 9: Bonneval.—Mss. A 11 à 14: Bonnaux.—Mss. A 23 à 29: Bonniaux.
P. 95, l. 9: Chastres.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 18, 19: Chartres.
P. 95, l. 9: Peuviers.—Ms. A 29: Pluviers.
P. 95, l. 10: Chastiel Landon.—Mss. A 8, 9: Chasteau Landon.—Mss. A 23 à 29: Chastillon.
P. 95, l. 10: Yzières.—Mss. A 8, 9: Yèvre.—Mss. A 2, 7, 11 à 14, 18, 19: Yrières.
P. 95, l. 14: les.—Mss. A 8, 9: leur.
P. 95, l. 19 et 20: en tel manière.—Ms. A 29: par emblée d’eschelle ou par assaults.
P. 95, l. 20: conqueroient.—Mss. A 8, 9: conqueroit.
P. 95, l. 21: devant.—Le ms. A 29 ajoute: Et quand il estoit rapporté au duc de Normandie et regent de France, par les plaintes qui journellement luy venoient jusques en son hostel à Paris où il se tenoit, il respondoit qu’en brief terme il y pourverroit de remède. Et autre chose il ne respondoit, et aussi à grand peine il y eust pour le present remedié, tant estoyent les besongnes du royaume entouillées.
P. 95, l. 22: maintenu.—Mss. A 8, 9: tenu.
P. 95, l. 23: très donc.—Mss. A 8, 9: dès lors.
P. 95, l. 25: sievoient.—Mss. A 8, 9: suivoit.
§ 410. P. 95, l. 26: En ce tempore.—Ms. d’Amiens: En ce tempore que chil troy estat resgnoient, se coummenchièrent à lever tels manierres de gens qui s’appelaient Compaingnes, et avoient guerre à touttes gens qui portoient malètes. Or vous di que li prelat de Sainte Eglise et li noble se commenchièrent à naisir et tanner de l’emprise et ordounnanche dez trois estas; si en laissièrent le prouvost dez marchans couvenir et aucuns des bourgois de Paris, pour ce que chil s’en entremetoient plus avant qu’il ne vosissent.
Si avint, ung jour que li dus de Normendie estoit ou pallais à Paris à tout grant fuison de chevaliers et de prelas, li prevos des marchans assambla grant fuison des coummuns de Paris qui estoient de sa secte et de son accord, et portoient chil caperons tous sannablez, affin que mieux se reconneuissent. Si s’en vint li dis prevos ou pallais, envirounnés de ses hommes, et entra en le cambre dou duc et li requist mout aigrement qu’il volsist emprendre le fait dez besoingnes dou royaumme et mettre y consseil, par tant que li royaummes, qui à lui devoit parvenir, fust si bien gardés que telx mannierres de Compaignes qui regnoient, n’alaissent mies gastant ne robant le pays. Li dus respondi qu’il le feroit vollentiers, se il avoit le mise par quoy il le pewist faire; mais qui fesoit lever les prouffis et lez droitures appertenant au roy, le devoit faire: si le fesist.
Je ne say pourquoy ne coumment che fu, mès lez parolles montèrent si hault que là endroit furent, en le presence del duc, ochis trois dez plus grans de son consseil, si priès de lui que sa robe en fu ensanglentée. Et en fu il meysmes en grant peril; mès on li dounna uns des capperons à porter, et couvint que il pardonnaist là celle mort de ses trois chevaliers, les deux d’armes, et l’autre de lois. Si appelloit on l’un monseigneur Robert de Cleremont, gentil homme durement, et l’autre le seigneur d’Esconflans, marescal de Campaingne, et le canonne monseigneur Simon de Bussi: dont che fu grans pités, quant, pour bien dire et bien conseillier leur seigneur, il furent là enssi ochis. Fo 109.
P. 95, l. 26: tempore.—Mss. A 8, 9: temps.
P. 95, l. 26: regnoient.—Mss. A 8, 9: gouvernoient.
P. 95, l. 28: Compagnes.—Mss. A 8, 9: Compaignes.
P. 95, l. 27 à 29: gens.... malettes.—Ms. A 29: de toutes nations, et par especial Angloys, Bretons, Navarroys et Gascons, lesquels s’appeloyent Compagnies, en plus grand nombre que jamais n’avoyent esté, et avoyent guerre à toutes gens qui portoyent malettes ou bons fardeaux.
P. 95, l. 31: et.—Le ms. A 29 ajoute: nouvelle.
P. 96, l. 1: estas.—Le ms. A 29 ajoute: Et leur estoit avis que les besongnes du royaume n’en amendoyent pas, ains empiroyent de jour en jour, tant par le fait des Compagnies qui toujours croissoyent et dont journellement les plaintes venoyent à Paris de tous lés; et si n’y avoyt quelque provision ne resistance: pourquoy le plat pays, dont les pourveances venoyent et dont les cités et bonnes villes se vivoyent, estoit destruit, et brief en sourdroit grand famine.
P. 96, l. 4: volsissent.—Le ms. A 29 ajoute: en moult d’affaires.
P. 96, l. 9: secte.—Mss. A 11 à 14, 20 à 22: sorte.
P. 96, l. 10: tous sannables.—Mss. A: semblables.—Ms. A 7, fo 193 vo:.
P. 96, l. 13: emprendre.—Mss. A 8, 9: entreprendre.
P. 96, l. 21: fesist.—Le ms. A 29 ajoute: Adonc le prevost, qui celle responce avoit ouye, pensa bien qu’il le disoit pour lui, car à son avis le duc le regardoit moult sus et plusieurs chevaliers qui là estoyent.
P. 96, l. 23: hault.—Le ms. A 29 ajoute: que le duc et ses nobles furent fort indignés sur le dict prevost qu’il estoit là venu, ainsi accompagné de ses communes et à main armée.
P. 96, l. 32: d’Esconflans.—Mss. A 8, 9: de Conflans.
P. 97, l. 1 et 2: monsigneur Symon de Bussi.—Mss. A 8, 9, 15 à 17, 20 à 22: maistre Regnault d’Acy, avocat.—Le ms. A 29 ajoute: qui moult fut de tous plaint et regretté.
§ 411. P. 97, l. 5: Apriès ceste avenue.—Ms. d’Amiens: Apriès avint que aucun chevalier, messires Jehans de Pikegny et autre vinrent, sus le comfort dou prouvost des marchans et des conssaux des aucunnes bonnes villes, au castiel que on dist de Alues en Pailloeil, qui est uns des fors castiaux du monde, où li roys Carles de Navare estoit pour le tamps emprisounnet et en le garde de monseigneur Tristran dou Bos. Si apportèrent telx enssaignes, et si bien espiièrent que messires Tristrans n’y estoit point, fors ungs castellains ses lieutenans: si fu delivrés hors de prison et amenés à Amiens où on li fist grant feste, et ciés ung chanonne grandement son amy, que on clammoit monseigneur Gui Kierés. Là fu li roys de Navare environ quinze jours, tant que on li eut appareilliet tout son arroi et qu’il fu tous aseghurés dou duc de Normendie, et que li prevos des marchans li eut pourcachiet et fait sa pès enviers le dit duc. Si fu amennés à Paris par monseigneur Jehan de Pikegny et aucuns bourgois d’Ammiens, et y fu rechups adonc à grant joie; et le virent moult vollentiers touttez mannièrez de gens. Et meysmement li dus de Normendie le festia grandement, mès faire li couvenoit, car li prouvos des marçans et chil de Paris li enhortoient affaire: si le couvenoit obeir, volsist ou non, à touttez leurs devises. Fo 109.
P. 97, l. 5: Apriès ceste avenue.—Ms. A 29: Après la mort des troys chevaliers dessus nommés, environ quinze jours.
P. 97, l. 9: Allues.—Mss. A 8, 9, 15 à 17, 20 à 22: Arleux.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 18, 19, 23 à 29: Alluez, Arlues.
P. 97, l. 11 et 12: Tristran dou Bos.—Mss. A 8, 9: Tristan Dubois.
P. 97, l. 10: Kieret.—Mss. A 8, 9, 15 à 17, 20 à 22: Quieret.—Mss. A 11 à 14: Quiert.
P. 97, l. 23: pourcas.—Mss. A 8, 9: pourchas.
P. 97, l. 28: de la cité d’Amiens.—Ms. A 29: des bourgeois de la bonne ville de Paris et aucuns aussi de la bonne ville d’Amiens.
P. 97, l. 29: gens.—Le ms. A 29 ajoute: car chacun esperoit que sa venue à Paris seroit cause du bien et honneur de tout le royaume.
P. 98, l. 3: secte.—Mss. A 8, 9: accort.
P. 98, l. 5: Paris.—Le ms. A 29 ajoute: combien que voulentiers s’en fust passé, mais il estoit fort atempré, sage et souffrant.
§ 412. P. 98, l. 6: Quant li rois.—Ms. d’Amiens: Quant li roys de Navarre eult estet une espasse à Paris, il fist ung jour assambler touttes mannierres de gens, prelas, chevaliers, clers de l’université et tous chiaux qui y vorent estre, et là precha et remoustra premierement en latin moult bellement et moult sagement, present le duc de Normendie, en lui plaindant dez griés et des villounnies que on li avoit fait à grant tort et sans raison, et dist que nuls ne se volsist de lui doubter, car il volloit vivre et morir en deffendant le royaumme de Franche. Et le devoit bien faire, car il en estoit extrais de père et de mère et de tous d’ancisserie, et dounna assés à entendre que, se il volloit callengier le courounne, il mousteroit bien par droit qu’il estoit plus prochains que li roys d’Engleterre ne fust. Et sachiés que ses sermons et ses langages fu vollentiers oys, et petit à petit descendi et entra si en l’amour de chiaux de Paris, qu’il avoient plus grant fiance et plus d’amour en lui que il n’ewissent ou regent le duc de Normendie, ossi enssuiwant de chiaux de Roem, d’Ammiens et de Biauvais et dez autres bonnes villes. Mès quel samblant que li prevos des marchans moustrast au roy de Navarre, ne ossi chil de Paris, messires Phelippes de Navarre ne s’i vot oncques affiiier ne entrer dedens Paris, mès se tenoit en le conté d’Ewrues qui estoit de leur hiretaige et senefioit bien au roy son frère que en communes il n’ewist nulle fiance, car il n’estoient boin, fors que pour tout hounnir. Fo 109.
P. 98, l. 6 et 7: une espasse.—Mss. A 8, 9: une pièce.
P. 98, l. 10: bellement.—Mss. A 8, 9: courtoisement.
P. 98, l. 7 à 15: il fist.... France.—Ms. A 29: Il fut averti par aucuns de la ville, ses amis, qu’il estoit moult bien en la grace de tout le peuple et qu’il se devroit plus monstrer qu’il ne faisoit, pour acquerir l’amour des gros et des menus. Si s’avisa qu’un jour il feroit assembler toutes manières de gens, prelats, chevaliers, clercs de l’université, bourgeoys et le menu peuple sur le cimetière de Saint Germain, comme il fit, car il estoit moult grant clerc; et là il prescha et remonstra sagement et bien en beau latin et en françoys, present le duc de Normandie regent et presens tous les autres dessus dicts, la complainte des griefs et grands villennies, qu’en maintes manières on lui avoit faits. Et bien dict que nul ne se vousist doubter de riens; car il vouloit vivre et mourir, en gardant et defendant le règne de France.
P. 98, l. 17: ancisserie.—Mss. A 8, 9: ancestre.
P. 98, l. 20: rois.—Le ms. A 29 ajoute: Edouart.
P. 98, l. 21: sachiés.—Le ms. A 29 ajoute: fermement.
P. 98, l. 22: recommendés.—Le ms. A 29 ajoute: de toutes gens et par especial des menus.
P. 98, l. 25: n’euissent.—Mss. A 8, 9: n’avoient.
P. 99, l. 1: s’i.—Mss. A 8, 9: se.
P. 99, l. 2: communauté.—Le ms. A 29 ajoute: de villains.
§ 413. P. 99, l. 4: Assés tost.—Ms. d’Amiens: Assés tost apriès le delivranche dou roy de Navare, avint une mervilleuse grande tribulation en pluisseurs parties dou royaumme de Franche, si comme en Biauvesis, en Brie, sus le rivierre de Marne, en Laonnois, en Valois et tout jusques à Soissons; car aucunes gens de villes campestres sans chief s’asamblèrent en Biauvesis, et ne furent mies cent homme ly premier, et dissent que tout li noble del royaumme de Franche, chevalier et escuier, hounnissoient et traïssoient le royaumme, et que ce seroit grans biens qui tous les destruiroit. Chacun d’iaux dist: «Il dist voirs: hounis soit par qui ce demourra qu’il ne soient tout destruit.»
Lors se queillirent et s’en allèrent sans autre consseil et sans nulle armure, fors que de bastons fierés et de coutiaux, premiers à le maison d’un chevalier qui priès de là demouroit. Si brisièrent le maison et tuèrent le chevalier, la damme et les enfans, petis et grans, et ardirent le maison. En apriès, il allèrent à un autre fort castiel et fissent pis assés; car il prissent le chevalier et le loiièrent à une estache bien fort, et viollèrent le damme et le fille li pluisseur, li ungs apriès l’autre, voyant le chevalier; puis tuèrent le damme, qui estoit enchainte, et le fille apriès et tous les enffans et puis le chevalier, et ardirent et habatirent le castiel.
Enssi fissent il en pluisseurs castiaux et bonnes maisons, et montepliièrent tant qu’il furent bien six mil. Et partout là où il venoient, leurs nonbres croissoit, car chacuns de leur samblanche les sieuvoit: si ques chacuns chevaliers, dammes, escuiers et leurs femmes enfuioient et emportoient lors petis enfans à lors [cols] diis lieuwes ou vint lieuwes loing, là où il se pooient garandir, et laissoient leurs maisons touttes quittes et leur avoir. Et ces meschans gens, assamblés sans cief et sans armures, roboient et ardoient tout, et tuoient tous gentils hommes qu’il trouvoient, et efforchoient et violoient touttes dammes et pucelles sans pité et sans merchy, enssi comme chiens esragiés. Certes, oncques n’avint entre crestiiens ne Sarrazins telle forsenerie que ces meschans gens faisoient; car qui plus faisoit de maux ou de villains fais, telz fais que creature hummainne [ne deveroit] oser pensser ne regarder, chilz estoit li plus prisiés entre yaux et li plus grans mestrez. Je n’oseroie escripre ne racompter les horiblez fais et incouvenables qu’il faisoient as dammes, mès entre les autres desordounnés et villains fais, il tuèrent un chevalier et boutèrent en un hastier et le tournèrent au feu et le rostirent, voyant le damme et ses enfans, apriès ce que dix ou douze eurent le damme efforcie et violée, et les en vorent faire mengier par force; et puis les tuèrent et les fissent morir de malle mort. Et avoient fait un roy entr’iaux qui estoit, si comme on disoit adonc, de Cleremont en Biauvesis, et le eslisirent le pieur des pieurs. Et l’appelloient le roy Jake Bon Homme.
Il ardirent ou abatirent bien, ou pais de Biauvoisis et environ Corbie et Amiens et Mondidier, plus de soissante bonnez maisons et fors castiaux. Et, se Dieux n’y ewist mis remède par se grasce, li meschiefs fuist si montepliiés que touttes coumunautéz ewissent destruit gentilz hommez, sainte eglise après, et touttez rices gens par tous pays. Car tout en telle mannierre si faittes gens faisoient ens ou pays de Brie et de Partois; et couvint touttez les dammes et les dammoiselles dou pais, et lez chevaliers et escuiers qui escapper leur pooient, afuir à Miaux en Brie, l’un apriès l’autre, en pur lor cottez, enssi que elles pooient, ossi bien la duçoise de Normendie, et fuisson de hautez dammes comme autrez, se elles se volloient garder de y estre viollées et efforchies et puis apriès tuées et mourdries.
Toutte enssamble mannierre de si faittez geus se maintenoient entre Paris et Noyon, et entre Paris et Soissons, et entre Soissons et Hen, en Vermendois, et par toute le terre de Couchi. Là estoient li grant maufeteur, et essilièrent, que en le terre de Couchy, que en le terre de Vallois, que en l’evesquet de Laon, de Soissons et de Senlis, plus de cent castiaux et bonnes maisons de chevaliers et d’escuiers, et tuoient et roboient quanqu’il trouvoient. Mais Dieux, par sa grasce, mist telle remède de quoy on le doit bien regraciier, si comme vous orés chy apriès. Fo 109 vo.
P. 99, l. 4 et 5: Assés.... Navare.—Ms. A 29: En celui temps que le roy de France estoit prisonnier en Angleterre.
P. 99, l. 5: une.... tribulations.—Ms. A 29: une grant raige et forcenerie de villains du plat pais.—Mss. A 8, 9: une grant merveilleuse tribulacion.—Ms. B 6: une grant tribulacion et pestilenche. Fo 567.
P. 99, l. 9: aucunes gens.—Ms. A 17: plusieurs vilains tuffes et giveliers.
P. 99, l. 13: escuier.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: honnissoient et.
P. 99, l. 13 à 15: trahissoient.... voir.—Ms. A 29: gastoient et honnissoient tout le royaume de France et qu’ils avoient faulsement et mauvaisement laissié prendre et emmener leur roy en Angleterre au prince de Galles, qui n’avoit que une poingnée de gens au regard des François, et que ils ne faisoient que destruire et manger tout le menu commun, qui moult avoit de povretés et de tribulations, tant d’eulx comme des guerres qui estoient par tout le royaume ausquelles nul ne remedioit, et que, par leur foy, moult grant aumosne seroit qui tous les destruiroit, sans nul en laissier. Et à cellui qui ainsi parloit, chascun disoit: «il dit voir.»
P. 99, l. 17: soient.—Ms. A 29 ajoute: brievement.
P. 99, l. 17: destruit.—Le ms. A 29 ajoute: autant qu’on en pourra trouver.
P. 99, l. 18: cueillièrent.—Mss. A 8, 9: se assemblèrent.
P. 99, l. 19: bastons fierés.—Ms. A 29: d’espées.
P. 99, l. 20: coutiaus.—Le ms. A 29 ajoute: au bout d’une virolle, et les aucuns d’une pointe en manière d’un bourdon et de longs cousteaux à clou, et s’en alèrent une routte.
P. 99, l. 23: maison.—Le ms. A 29 ajoute: quand ils en eurent osté ce que bon leur sembla.
P. 99, l. 23: secondement.—Ms. A 29: quand ils eurent faict ceste mauditte rèse.
P. 99, l. 24 à 29: chastiel.... chastiel.—Ms. A 29: et boutèrent la maison oultre et prindrent le chevalier qu’ils trouvèrent en son lict: si le tirèrent en la court et le lièrent à une estache de cordes par les jambes, par le corps et par le col, les mains loyées derrière moult estroittement. Et en sa presence, les plusieurs violèrent sa femme et sa fille, et puis ils occirent la dame et sa fille et tous les enfans, et puis ils tuèrent le bon chevalier à grant martire. Et bouttèrent le feu au chastel et tout l’ardirent et les pourveances et l’avoir qui dedans estoit, puis abatirent les murailles du chastel. Et puis firent le dit chevalier bouter en une broche et rostir au feu et illec mourir à grant martire.
P. 100, l. 1 et 2: bonnes maisons.—Ms. A 29: bonnes villes champestres.
P. 100, l. 2 à 4: montepliièrent.... sievoit.—Ms. B 6: Tantost, en mal faisant, il montepelièrent et furent deux cens et puis cinq cens et puis mille et puis cinq mille. Fo 568.
P. 100, l. 4: sievoit.—Ms. A 29 ajoute: c’est à dire ceux qui avoyent voulenté de mal faire.
P. 100, l. 5 et p. 101, l. 24 et 25: si ques.... trouvoient.—Ms. A 29: Quant les chevaliers et nobles hommes de celle marche virent que celle maudicte gent multiplioyent ainsi et qu’il n’y avoit autre remède que de les fuir et eslongner, ils troussoyent leurs meilleurs meubles et leurs femmes et enfans, et en abandonnant le remanant ils se retrayoient à tout charrettes et chevaux ou ce qu’ils pouvoient avoir, les uns à Meaux en Brie, à Paris, à Corbeil ou ailleurs. Et quant ces ribaux venoyent en ces bonnes maisons qu’ils trouvoyent vagues et pleines de tous biens, certes ils en roboyent ce que bon leur sembloit, puis boutoyent les feux partout; et, sans nuls espargner, ils occioyent tous chevaliers ou gentilshommes qu’ils trouvoyent et forçoyent toutes dames, damoiselles et pucelles, qu’ils povoient attraper. Et celui d’eux aultres, qui commettoit plus de maux et de vilains faits et oultrageux et si horribles et cruels que creature humaine ne devroit oser penser ne remembrer, estoit le plus prisé et le plus grand maistre. Et au contraire, ceux qui ne s’entremettoyent de boutter feus, de violer pucelles, de occire gentilshommes ou marchans, se ils les rencontroyent, ils estoyent escharnis et debouttés.
Je n’oseroy descrire les horribles faicts inhumains et inconvenables qu’ils faisoyent aux dames. Entre autres horribles et desordonnés faicts, ils occirent un moult gentil et bon chevalier de Soissonnoys, puis l’enfilèrent en un hastier et le tournèrent et rostirent à un feu ardent, voyant la dame son espeuse et ses enfans. Et après, quant dix ou douze de ces ribaux eurent la dame efforcée, ils lui voulurent par force faire manger de la chair de son propre mari, puis le firent mourir et tous ses enfants de malle mort. Et avoyent faict un roy entre eulx, qui estoit de Clairmont en Beauvoisis, et l’esleurent pour le plus cruel et le plus inhumain d’eux tous; et estoit ce roy appellé Jacques Bonhomme.
Que vous en feroy je long comte? Ces maudictes gens ardirent et abatirent, au pais de Beauvoisis et environ Corbie, Amiens et Montdidier, plus de soixante bonnes maisons et forts chasteaulx. En semblable manière regnoyent et couroyent telle ribaudaille au pais de Brie et de Parthoys. Et convint toutes les dames et damoiselles du pais et tous les chevaliers et escuyers, qui eschapper leur povoyent, affuir à Meaux en Brie, l’un après l’autre, en purs leurs cottes simples ou surcots, ainsi qu’elles povoient, et leurs maris pareillement, aussi bien la duchesse de Normandie et la duchesse d’Orleans, qui lors se tenoyent là entours en leurs manoirs, comme plusieurs hautes dames, s’elles se vouloyent garder d’estre violées et en après ce tantost meurtries.
En semblable manière, couroyent pais et desoloyent pareille larronaille, entre Paris et Noyon, et entre Paris et Soissons, et entre Soissons et Hem en Vermandoys, et par toute la terre de Couci. Là estoyent les grants violeurs et malfaiteurs, et essillièrent entre la terre de Couci, entre le conté de Valoys et entre l’evesché de Laon, de Noyon et de Soissons, plus de cent chasteaux et bonnes maisons de chevaliers et escuyers. Et avec ce ils occioyent les nobles hommes, femmes et enfans, et roboyent et emportoyent ce que bon sembloit.
P. 100, l. 12: tous.... trouvoient.—Ces mots manquent dans A 8, 9.
P. 100, l. 12 et 13: efforçoient.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: et violoient.
P. 100, l. 15: crestiiens.—Ms. A 17: Juifs.
P. 100, l. 21: inconvignables.—Mss. A 8, 9: inconvenables.—Ms. A 23: inhumanitez.
P. 100, l. 26: il.—Mss. A 20 à 22: ilz lui vouldrent faire mengier de son mari rosti. Fo 289 vo.
P. 100, l. 27: par force.—Les mss. A 15, 16 ajoutent: et pour ce qu’ilz ne vouldrent. Fo 202.—Le ms. A 17 ajoute: et aussi à ces douze villains tuffes, qui la dite dame avoient esforciée, si comme j’ay dit, pour eulx acharner tousjours plus à telles cruaultés faire; mais ils n’en vouldrent oncques mangier, et pour ce les aultres villains tuffes et giveliers....
P. 100, l. 30: eslisirent.—Mss. A 15 à 17 ajoutent: le plus lait, le plus viliain et le pieur des mauvais. Fo 202 vo.
P. 100, l. 31: pieur des pieurs.—Mss. A 8, 9, 15 à 17, 20 à 22: pieur des mauvais.—Mss. A 11 à 14: pire des pires.
P. 101, l. 4 à 6: li meschiés.... apriès.—Ms. A 17: tous ces tuffes, plains de tuffalités, eussent destruit tous les nobles et toute sainte eglise.
P. 101, l. 16: gens.—Ms. A 17: villains, marrados et cratinas avec termulons et gars loubas.
P. 101, l. 18 à 24: entre.... d’escuiers.—Mss. A 18, 19: et environ Hen en Vermandois et la terre de Coucy et en la conté de Valois, en l’eveschié de Laon, de Noion, de Soissons, plus de cent chasteaulx et de bonnes maisons de chevaliers et d’escuiers y ardirent et abatirent.
§ 414. P. 101, l. 28: Quant li gentil.—Ms. d’Amiens: Quant li gentil homme de Corbieis, de Vermendois, de Vallois et des terres où ces meschans gens converssoient et faisoient leur fourssenerie, virent enssi leurs maisons destruites et leurs amis tués, il mandèrent secours à lors amis en Flandrez, en Haynnau, en Braibant et en Hasebaing; s’en y vint tantost assés de tous costéz. Si s’asamblèrent li gentil homme estraignier et chil dou pays qui les menoient. Si coummenchièrent ossi à tuer et decopper ces mesçans gens sans pité et sans merchy, et lez pendoient par fous as arbres où il les trouvoient. Meysmement li roys de Navarre en mist un jour à fin plus de trois mil assés priès de Cleremont en Biauvesis; mès il estoient jà tant montepliiet que, s’il fuissent tout enssamble, il estoient bien cent mil. Et quant on leur demandoit pour quoy il faisoient chou, il disoient qu’il ne savoient, mais il le veoient les autrez faire, si le faisoient ossi; et penssoient que il dewissent en telle mannière destruire tous les nobles et gentils hommes dou monde, par quoy nuls n’en pewist jammais estre.
En ce temps, se parti li dus de Normendie de Paris, et se doubta dou roy de Navarre, dou prevost des marchans et d’aucuns qui estoient de leur accord, et fist ung grant mandement de gentils hommes de Campaigne et de Bourgoingne, et s’en vint au Pont à Chare[n]ton. Quant li prevos des marchans perchupt que li dus estoit partis et qu’il faisoit son amas de chevaliers et d’escuiers, si se doubta et fist tantost ouvrer, à quanq c’on peut recouvrer d’ouvriers, à le fremmeté de Paris. Et ne fu oncques jour, ung an enthier, qu’il n’y ewist bien troy mil hommes ouvrans, machons, carpentiers et fosseurs: dont che fu ungs grans fès que de fremmer, sus une année, et d’englore et d’envirounner de murs, de portes et de tours, de barrierres et de fossés, une tèle chité que Paris est et de si grant circuité. Et vous di que ce fu li plus grans biens que oncques li prevos des marchans fesist en toutte se vie; car autrement elle ewist estet depuis courue, gastée et robée par trop de fois, et par pluisseurs actions, si comme vous orés chy apriès. Or voeil jou revenir à chiaux et à celles qui estoient afui à Miaux en Brie, à sauveté. Fos 109 vo et 110.
P. 102, l. 3: veirent.—Ms. A 29: cette crudelité et forcenerie regner.
P. 102, l. 5: Hesbain.—Mss. A 1 à 6, 11 à 14, 18, 19, 23 à 28: Behaigne.
P. 102, l. 9: meschans.—Mss. A 15, 16: villains giveliers. Fo 202 vo.—Ms. A 17: villains, tuffes, giveliers, bomules, termulons, tacriers, craffeurs, marrados et cratinas, petaulx et gars loubas.
P. 102, l. 10: fous.—Mss. B 3, A 1 à 6, 8 à 22: fois. Fo 204 vo.—Mss. A 23 à 33: troupeaulx. Fo 226.
P. 102, l. 10: trouvoient.—Le ms. A 29 ajoute: Et ainsi, en petit de temps, ils en firent une très grande discipline.
P. 102, l. 12: plus de trois mil.—Ms. B 6: plus de quinze cens. Fo 569.
P. 102, l. 12 et 13: Biauvoisis.—Le ms. A 29 ajoute: et estoyent là venus et arrestés pour cuider le lendemain au matin entrer en la ville et tout piller et occire ce que bon leur sembleroit.
P. 102, l. 14 et 15: cent mil hommes.—Mss. A 15 à 17: plus de cent mille petaulx. Fo 202 vo.—Le ms. A 17 ajoute: tous tuffes et villains.
P. 102, l. 20: estre.—Mss. A 15 à 17: naistre.
P. 102, l. 22: sans.... Paris.—Ces mots manquent dans les mss. A.
P. 102, l. 32: heriier.—Mss. A 8, 9: guerroier.
P. 103, l. 1 à 14: Paris.... après.—Ms. B 6: En che tamps, n’estoit la chité de Paris point frumée: sy ques chilz prouvost des marchans, qui fu ung moult saige et soultis homs, avisa que il le feroit frumer as despens de la ville. Et ymagina bien en soy meismes que les besoignes ne se pooient ensy longement demorer que la chité de Paris n’euist à faire ou de l’Empire ou du roy de Navare ou du duc de Normendie et des gentil hommes, car jà commenchoient il à murmurer, le duc et son consail, sus chiaus qui avoient mis paine et rendu conseil à le delivranche du roy de Navare, quoyque ly duc de Normendie, à che commenchement, n’en osoit moustrer au dit roy nul samblant, mais disoit qu’il en estoit tous liés. Pour quoy, le prouvost des marchans, sy comme chy dessus est dit, pour estre plus aseur, fist fremer la dite chité de Paris. Che fut ung très grant fait et belle emprise pour ung homme, car elle fut toutte frumée sur ung an de murs, de tours, de portes et de bons larges fossés plains de yauve. Fo 567.
P. 103, l. 7: bien.—Ms. A 29: plus de.
P. 103, l. 10: si grant.—Mss. A 8, 9: tel.
P. 103, l. 13: essillie.—Mss. A 8, 9: gastée.
§ 415. P. 103, l. 17: En ce temps.—Ms. d’Amiens: En ce tamps que ces meschans gens couroient, revinrent de Prusse li comtes de Fois et li captaus de Beus, ses cousins. Si entendirent sus leur chemin, si comme il devoient entrer en Franche, le pestilence et l’oribleté qui couroient sus les gentilz hommes; si en eurent chil doy seigneur grant pité. Si chevauchièrent par lors journées tant qu’il vinrent à Chaalons en Campaigne, qui riens ne se mouvoit dou fet des villains, ne point n’y entroient. Si entendirent là que la duçoise de Normendie et la duçoise d’Orliiens et bien trois cens dammes et dammoiselles et li dus d’Orliiens ossi estoient à Miaux en Brie, en grant meschief de coer pour celle Jakerie.
Chil doi bon chevalier s’acordèrent qu’il yroient veoir ces dammes et les recomforteroient à leur pooir, quoyque li captaux fust englès; mais il estoient adonc trieuwes entre le royaumme d’Engleterre et celui de France: si pooit bien chevauchier partout, et ossi il volloit là moustrer sa gentilèce en la compaignie de son oncle le comte de Fois. Si pooient y estre de leur routte environ quarante lanches et non plus, car il venoient d’un pelerinage, si comme je vous ay jà dit. Tant chevaucièrent il qu’il vinrent à Miaux en Brie. Si allèrent tantost deviers la duçoise de Normendie et les autrez dammes, qui furent moult lies de leur venue; car tous les jours elles estoient mannechies des Jakez et des villains de Brie, et meismement de chiaux de le ville, enssi qu’il fu appairant. Car pour chou que ces meschans gens entendirent qu’il y avoit fuison de dammes et de dammoiselles et de jonnes gentilz enfans, il se queillirent enssamble, et cil de le comté de Vallois ossi, et s’en vinrent deviers Miaux.
D’autre part, chil de Paris, qui bien savoient ceste assamblée, se partirent ung jour par fous et par tropiaux et s’en vinrent avoecq les autres, et furent bien neuf mil tout enssamble en très grant vollenté de mal faire. Et toudis leur croissoient gens de diviers lieux et de pluisseurs chemins, qui se racordoient à Miaux, et s’en vinrent jusques as portes; et ces meschans gens de le ville ne veurent contredire l’entrée à chiaux de Paris, mès ouvrirent leurs portez. Si entrèrent ou bourch si grant plentet que touttes les rues en estoient couvertes jusquez au marchiet.
Or regardés le grant grasce que Dieu fist as dammes et dammoiselles, car pour voir ellez ewissent estet efforchiez, viollées et perdues, com noblez qu’elles fuissent, se ce n’ewissent estet li gentil homme qui là estoient, et par especial li comtez de Foix et li captaux de Beus, car chil doy chevalier donnèrent l’avis pour yaux desconfire. Fo 110.
P. 103, l. 21: qui.—Le ms. A 29 ajoute: nouvellement.
P. 103, l. 21 et 22: hommes.—Le ms. A 29 ajoute: et sur les dames et damoiselles.
P. 103, l. 26: en.... Chalons.—Mss. A 8, 9: en la ditte cité.
P. 103, l. 29 et 30: en.... jakerie.—Ms. A 17: à grant tristesse de cuer et à moult grant meschief, pour la grant paour et grand doubte qu’il avoit de celle Jaquerie.
P. 103, l. 29 et 30: pour.... Jakerie.—Ms. A 29: pour le grant doute qu’ils avoient de celle maudite jaquerie.
P. 104, l. 1: leur.—Le ms. A 29 ajoute: leal.
P. 104, l. 2: quoique.—Mss. A 8, 9: combien que.
P. 104, l. 7: quarante lances.—Ms. A 29: soixante lances de bonnes gens d’armes.
P. 104, l. 11: lies.—Le ms. A 29 ajoute: et moult joyeuses et moult reconfortées.
P. 104, l. 13: villains.—Ms. A 17: tuffes et giveliers.
P. 104, l. 17: enfans.—Ms. A 29: pucelles.
P. 104, l. 17: cueillièrent.—Mss. A 8, 9: s’assemblèrent.
P. 104, l. 21: fous.—Mss. A 8, 9: flotes.—Ms. B 6: flos. Fo 569.
P. 104, l. 22: aultres.—Le ms. A 29 ajoute: pour ce qu’ils estoient du parti des Jacques.
P. 104, l. 23: bien neuf mil.—Ms. B 6: plus de vingt mille. Fo 570.—Le ms. A 29 ajoute: villains.
P. 104, l. 30: plenté.—Le ms. A 17 ajoute: de villains petaux.
P. 105, l. 2: nobles.—Mss. A 8, 9: grandes.
P. 105, l. 5: Beus.—Le ms. A 29 ajoute: son cousin.
P. 105, l. 6: desconfire.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: et destruire.
§ 416. P. 105, l. 7: Quant ces nobles.—Ms. d’Amiens: Quant ces nobles dammes, qui estoient hebregies ou Marquiet de Miaux, qui est assés fors, car li rivière de Marne l’environne, virent si grant cantitet de peuple acourir et venir sour elles, si furent moult esbahies et effraées. Mais li comtez de Fois et li captaux et leur routte, qui jà estoient tout armet, se rengièrent sour le Marquiet et vinrent à le porte dou Marchié et le fissent ouvrir toutte arrière, et puis se missent au devant de ces villains noirs et petis et mal armés.
Quant ces meschans gens virent ces chevaliers et escuiers si bien armés, et le bannierre le comte de Fois et ceste dou duc d’Orliiens et le pennon dou captaul, et les glaves et les espées en lors mains, et bien appareilliés d’iaux deffendre et de garder le Marchiet, si ne furent mies si foursenet que devant. Mès se coummenchièrent li premier à reculler, et li gentil homme à yaux poursuir, et à lanchier de lors glaves et lors espées et à abattre. Adonc chil qui estoient devant, qui sentoient les horions ou qui les resongnoient à avoir, reculoient tout à ung fès; si cheoient l’un parmy l’autre.
Adonc yssirent touttes mannierres de gens d’armes hors des barrières, et gaegnièrent tantost le plache, et se boutèrent entre ces meschans gens. Si les abatoient as fous et à mons et les tuoient enssi que brebis, et les reboutèrent tous hors de le ville, que oncques nulx d’iaux n’y tint ordounanche ne conroy; et en tuèrent tant qu’il en estoient tout lasset et tout naisit, et les faisoient saillir à mons en le rivierre de Marne. Briefment, il en tuèrent ce jour plus de sept mil, ne jà n’en fust nulx escappés, se il les volsissent avoir cachiés plus avant.
Et quant li gentil homme retournèrent, il boutèrent le feu en le dessousterraine ville et l’ardirent toutte et tous les villains dou bourch qu’il peurent ens enclore. Depuis ceste desconfiture qui ensi fu faitte à Miaux, ne se rassamblèrent il nulle part, car li sirez de Couchy avoit grant fuison de gentils hommes avoecq lui, qui les mettoient à fin partout où qu’il les trouvoient, sans pité et sans merchi. Fo 110.
P. 105, l. 7 et 8: herbergies.—Ms. A 29: logées par les hostels.
P. 105, l. 10: gens.—Ms. A 17: villains tuffes.
P. 105, l. 12: captaus.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: de Beuch.
P. 105, l. 12: qui.—Les mss. A 8, 9 ajoutent: jà.
P. 105, l. 16: noirs et petis.—Ms. A 17: tuffes et giveliers, lais et hideus.
P. 105, l. 22: comment.—Mss. A 8, 9: combien.
P. 105, l. 22: point.—Mss. A 8, 9: mie.
P. 105, l. 28: ressongnoient.—Mss. A 8, 9: redoubtoient.
P. 105, l. 29: tout.... et.—Mss. A 8, 9: tant à une fois qu’ilz.
P. 106, l. 2: à fous et à mons.—Mss. A 8, 9: à grans monceaulx.
P. 106, l. 3: reboutèrent.—Mss. A 8, 9: boutèrent.
P. 106, l. 7: que.—Mss. A 8, 9: et.
P. 106, l. 7 et 8: plus de sept mil.—Ms. B 6: six mille. Fo 570.
P. 106, l. 6 et 7: Briefment.—Mss. A 8, 9: Finablement.
P. 106, l. 8 et 9: volsissent.—Mss. A 8, 9: eussent voulu.