Histoire de France - Moyen Âge; (Vol. 2 / 10)
4: Par exemple, dans les clochers penchés, ou découpés en jeux de cartes, ou lourdement étagées de balustrades, qu'on voit à Tréguier et à Landerneau; dans la cathédrale tortueuse de Quimper, où le chœur est de travers par rapport à la nef; dans la triple église de Vannes, etc. Saint-Malo n'a pas de cathédrale, malgré ses belles légendes.
5: L'auteur était à Saint-Malo au mois de septembre 1831.
6: À l'arsenal, sans compter les batteries (1833).
7: Par exemple, le Républicain, vaisseau de cent vingt canons, en 1793.
8: Dieppe, le Havre, La Rochelle, Cette, etc.
9:
Goélans, goélans,
Ramenez-nous nos maris, nos amans!
10: Attesté par les gendarmes mêmes. Du reste, ils semblent envisager le bris comme une sorte de droit d'alluvion. Ce terrible droit de bris était, comme on sait, l'un des privilèges féodaux les plus lucratifs. Le vicomte de Léon disait, en parlant d'un écueil: «J'ai là une pierre plus précieuse que celles qui ornent la couronne des rois.»
11: Je rapporte cette tradition du pays sans la garantir. Il est superflu d'ajouter que la trace de ces mœurs barbares disparaît chaque jour.
12: Voyage de Cambry.
13: Ibid.—Dans les Hébrides et autres îles, l'homme prenait la femme à l'essai pour un an; si elle ne lui convenait pas, il la cédait à un autre. App. 4.
14: C'est la forme que la tradition prend dans l'Anjou. Transplantée dans les belles provinces de la Loire, elle revêt ainsi un caractère gracieux, et toutefois grandiose dans sa naïveté.
15: Cet astre est toujours redoutable aux populations celtiques. Ils lui disent pour en détourner la malfaisante influence: «Tu nous trouves bien, laisse-nous bien.» Quand elle se lève, ils se mettent à genoux, et disent un Pater et un Ave. Dans plusieurs lieux, ils l'appellent Notre-Dame. App. 5.
16: Dans la Cornouaille.—Il leur est arrivé de même dans les guerres des chouans de battre leurs chefs, et de leur obéir un moment après.
17: On connaît les prétentions de cette famille descendue des Mac Tiern de Léon. Au seizième siècle, ils avaient pris cette devise qui résume leur histoire: «Roi ne puis, prince ne daigne, Rohan suis.»
19: Voy. les Lettres de madame de Sévigné, 1675, de septembre en décembre. Il y eut un très grand nombre d'hommes roués, pendus, envoyés aux galères. Elle en parle avec une légèreté qui fait mal.
20: Le bazvalan était celui qui se chargeait de demander les filles en mariage. C'était le plus souvent un tailleur, qui se présentait avec un bas bleu et un bas blanc.
21: Charles-le-Chauve, à son tour, s'en fit élever une en regard de la Bretagne.
22: Du moins à l'époque mérovingienne.
25: Voy. les Éclaircissements.
27: Il arriva avec six hommes devant Antioche.
28: L'évêque d'Angoulême lui disait: «Corrigez-vous»; le comte lui répondit: «Quand tu te peigneras.» L'évêque était chauve.
29: Il y aurait encore des Arouet dans les environs de cette ville, au village de Saint-Loup.
31: Les Anglais donnaient autrefois ce nom à La Rochelle, à cause du reflet de la lumière sur les rochers et les falaises.
34: Il résulte de l'interrogatoire de d'Elbée que la véritable cause de l'insurrection vendéenne fut la levée de 300.000 hommes décrétée par la République. Les Vendéens haïssent le service militaire, qui les éloigne de chez eux. Lorsqu'il a fallu fournir un contingent pour la garde de Louis XVIII, il ne s'est pas trouvé un seul volontaire.
35: Proverbe: «Le Limousin ne périra pas par sécheresse.»
36: Les produits de la terre, comme de l'industrie, sont communs et grossiers, abondants il est vrai.
37: Au nord de Saint-Flour, la terre est couverte d'une couche épaisse de pierres ponces, et n'en est pas moins très fertile.
39: En Limagne, race laide, qui semble méridionale; de Brioude jusqu'aux sources de l'Allier, on dirait des crétins ou des mendiants espagnols. (De Pradt.)
40: L'amertume de leurs fromages tient, soit à la façon, soit à la dureté et l'aigreur de l'herbe, les pâturages ne sont jamais renouvelés.
41: Jusqu'en 1784, les Espagnols venaient acheter les pierreries grossières de l'Auvergne.
42: Dans le pays d'outre-Loire, on n'emploie guère que l'araire, petite charrue insuffisante pour les terres fortes. Dans tout le Midi, les chariots et outils sont petits et faibles.—Arthur Young vit avec indignation cette petite charrue qui effleurait la terre, et calomniait sa fertilité.
43: 1833.
44: Domat, de Clermont; les Laguesle, de Vic-le-Comte; Duprat et Barillon, son secrétaire, d'Issoire; l'Hospital, d'Aigueperse; Anne Dubourg, de Riom; Pierre Lizel, premier président du Parlement de Paris, au seizième siècle; les Du Vair, d'Aurillac, etc.
46: La houille forme plus des deux tiers du sol de ce département.
47: Elle l'était encore au dernier siècle. (Piganiol de la Force.)
48: On y conservait des morts de cinq cents ans.
49: Millin.
51: Le mot basque murua signifie muraille et Pyrénées. (W. de Humboldt.)
52: A. Young, I. «Le Roussillon est vraiment une partie de l'Espagne, les habitants sont Espagnols de langage et de mœurs. Les villes font exception; elles ne sont guère peuplées que d'étrangers. Les pêcheurs des côtes ont un aspect tout moresque.»—La partie centrale des Pyrénées, le comté de Foix (Ariège), est toute française d'esprit et de langage; peu ou point de mots catalans.
53: Ramond. «Ces pelouses des hautes montagnes, près de qui la verdure même des vallées inférieures a je ne sais quoi de cru et de faux.»—Laboulinière. «Les eaux des Pyrénées sont pures, et offrent la jolie nuance appelée vert d'eau.—Dralet. «Les rivières des Pyrénées, dans leurs débordements ordinaires, ne déposent pas, comme celles des Alpes, un limon malfaisant, au contraire...»
55: On sait que le grand poète des Pyrénées, M. Ramond, a cherché le Mont-Perdu pendant dix ans.—Quelques-uns, dit-il, assuraient, que le plus hardi chasseur du pays n'avait atteint la cime du Mont-Perdu qu'à l'aide du diable, qui l'y avait conduit par dix-sept degrés.»—Le Mont-Perdu est la plus haute montagne des Pyrénées françaises, comme le Vignemale est la plus haute des Pyrénées espagnoles.
56: C'est entre ces deux vallées, sur le plateau appelé la Hourquette des cinq Ours, que le vieil astronome Plantade expira près de son quart de cercle, en s'écriant: «Grand Dieu! que cela est beau!»
57: Ramond. «À peine on pose le pied sur la corniche, que la décoration change, et le bord de la terrasse coupe toute communication entre deux sites incompatibles. De cette ligne, qu'on ne peut aborder sans quitter l'un ou l'autre, et qu'on ne saurait outre-passer sans en perdre un de vue, il semble impossible qu'ils soient réels à la fois; et s'ils n'étaient point liés par la chaîne du Mont-Perdu, qui en sauve un peu le contraste, on serait tenté de regarder comme une vision, ou celui qui vient de disparaître, ou celui qui vient de le remplacer.»
58: Laboulinière.
59: Elle a mille deux cent soixante-dix pieds de hauteur. (Dralet.)
60: Ibid.
61: L'Èbre coule à l'est, vers Barcelone; la Garonne, à l'ouest, vers Toulouse et Bordeaux. Au canal de Louis XIV répond celui de Charles-Quint. C'est toute la ressemblance.
63: A. Young. «Entre Jonquières et Perpignan, sans passer une ville, une barrière, ou même une muraille, on entre dans un nouveau monde. Des pauvres et misérables routes de la Catalogne, vous passez tout d'un coup sur une noble chaussée, faite avec toute la solidité et la magnificence qui distinguent les grands chemins de France; au lieu de ravines, il y a des ponts bien bâtis; ce n'est plus un pays sauvage, désert et pauvre.»
65: Plusieurs espèces animales disparaissent des Pyrénées. Le chat sauvage y est devenu rare; le cerf en a disparu depuis deux cents ans, selon Buffon.
67: Dralet.
68: Id.
69: L'arrondissement de Narbonne en fournit la manufacture des glaces de Venise.
70: Trouvé.
71: Selon le même auteur, il en est de même des plaies à la tête à Bordeaux.—Le cers et l'autan dominent alternativement en Languedoc. Le cers (cyrch, impétuosité, en gallois) est le vent d'ouest, violent, mais salubre.—L'autan est le vent du sud-est, le vent d'Afrique, lourd et putréfiant. App. 20.
72: Proverbe: Agde, ville noire, caverne de voleurs. Elle est bâtie de laves. Lodève est noire aussi.
73: Montpellier est célèbre par ses distilleries et parfumeries. On attribue la découverte de l'eau-de-vie à Arnaud de Villeneuve, qui créa les parfumeries dans cette ville.—Autrefois Montpellier fabriquait seule le vert-de-gris; on croyait que les caves de Montpellier y étaient seules propres.
74: Sous François Ier, les murs de Narbonne furent réparés et couverts de fragments de monuments antiques. L'ingénieur a placé les inscriptions sur les murs, et les fragments de bas-relief près des portes et sur les voûtes. C'est un musée immense, amas de jambes, de têtes, de mains, de troncs, d'armes, de mots sans aucun sens; il y a près d'un million d'inscriptions presque entières, et qu'on ne peut lire, vu la largeur du fossé, qu'avec une lunette.—Sur les murs d'Arles, on voit encore grand nombre de pierres sculptées, provenant d'un théâtre.
75: Le canal était large de cent pas, long de deux mille et profond de trente.
77: Un proverbe gascon dit: Tout bon Gascon peut se dédire trois fois. (Tout boun Gascoun qués pot réprenqué très coqs.)
78: Trois essais impuissants des Romains, de saint Louis, et de Louis XIV.
79: Ce pont d'Avignon, tant chanté, succédait au pont de bois d'Arles qui, dans son temps, avait reçu ces grandes réunions d'hommes, comme depuis Avignon et Beaucaire.
80: Le berger saint Benezet reçut, dans une vision, l'ordre de construire le pont d'Avignon; l'évêque n'y crut qu'après que Benezet eut porté sur son dos, pour première pierre, un roc énorme. Il fonda l'ordre des frères pontifes, qui contribuèrent à la construction du pont du Saint-Esprit, et qui en avaient commencé un sur la Durance.
81: L'une des quatre espèces de farandoles que distingue Fischer s'appelle la Turque; une autre, la Moresque. Ces noms et les rapports de plusieurs de ces danses avec le bolero, doivent faire présumer que ce sont les Sarrasins qui en ont laissé l'usage en France.
84: Le jour de Sainte-Marthe, une jeune fille mène le monstre enchaîné à l'église pour qu'il meure sous l'eau bénite qu'on lui jette.
85: Dans les Pyrénées, c'est Renaud, monté sur son bon cheval Bayard, qui délivre une jeune fille des mains des infidèles.
87: Dans ses jolies danses moresques, dans les romérages de ses bourgs, dans les usages de la bûche calendaire, des pois chiches à certaines fêtes, dans tant d'autres coutumes. App. 25.
88: La procession du bon roi René, à Aix, est une parade dérisoire de la fable, de l'histoire et de la Bible. App. 26.
89:
Si come ad Arli, ove 'l Rodano stagna,
Fanno i sepolcri tutto 'l loco varo.
Dante, Inferno, c. IX.
90: Je ne sais lequel est le plus touchant des plaintes du poète sur les destinées de l'Italie, ou de ses regrets lorsqu'il a perdu Laure. Je ne résiste pas au plaisir de citer ce sonnet admirable où le pauvre vieux poète s'avoue enfin qu'il n'a poursuivi qu'une ombre:
«Je le sens et le respire encore, c'est mon air d'autrefois. Les voilà, les douces collines où naquit la belle lumière, qui, tant que le ciel le permit, remplit mes yeux de joie et de désir, et maintenant les gonfle de pleurs.
«Ô fragile espoir! ô folles pensées!... l'herbe, est veuve, et troubles sont les ondes. Il est vide et froid, le nid qu'elle occupait, ce nid où j'aurais voulu vivre et mourir!
«J'espérais, sur ses douces traces, j'espérais de ses beaux yeux qui ont consumé mon cœur, quelque repos après tant de fatigues.
«Cruelle, ingrate servitude! j'ai brûlé tant qu'a duré l'objet de mes feux, et aujourd'hui je vais pleurant sa cendre.»
Sonnet CCLXXIX.
91: Même esprit critique en Franche-Comté; ainsi Guillaume de Saint-Amour, l'adversaire du mysticisme des ordres mendiants, le grammairien d'Olivet, etc. Si nous voulions citer quelques-uns des plus distingués de nos contemporains, nous pourrions nommer Charles Nodier, Jouffroy et Droz. Cuvier était de Montbéliard; mais le caractère de son génie fut modifié par une éducation allemande.
93: La petite ville de Sarrelouis, qui compte à peine cinq mille habitants, a fourni en vingt années cinq ou six cents officiers et militaires décorés, presque tous morts au champ de bataille.
94: On conserve, au Musée d'artillerie, la riche et galante armure des princesses de la maison de Bouillon.
95: Cette simplicité, ces mœurs presque patriarcales, tiennent en grande partie à la conservation de traditions antiques. Le vieillard est l'objet du respect et le centre de la famille, et deux ou trois générations exploitent souvent ensemble la même ferme.—Les domestiques mangent à la table des maîtres.—Au 1er novembre (c'est le misdu de Bretagne), on sert pour les morts un repas d'œufs et de farines bouillies; chaque mort a son couvert. Dans un village, on célèbre encore la fête du soleil, selon M. Champollion.—On retrouve en Dauphiné, comme en Bretagne, les brayes celtiques.
96: Malgré la pauvreté du pays, leur bon sens les préserve de toute entreprise hasardeuse. Dans certaines vallées on croit qu'il existe de riches mines; mais une vierge vêtue de blanc en garde l'entrée avec une faulx.
97: Quand une veuve ou un orphelin fait quelque perte de bétail, etc., on se cotise pour la réparer.
98: Sur quatre mille quatre cents émigrants, sept cents instituteurs. (Peuchet.)
99: Ces guerres jetèrent un grand éclat sur la noblesse dauphinoise. On l'appelait l'écarlate des gentilshommes. C'est le pays de Bayard, et de ce Lesdiguières qui fut roi du Dauphiné, sous Henri IV. Le premier y laissa un long souvenir; on disait prouesse de Terrail, comme loyauté de Salvaing, noblesse de Sassenage.—Près de la vallée du Graisivaudan est le territoire de Royans, la vallée Chevallereuse.
100: Le noble faisait hommage debout; le bourgeois à genoux et baisant le dos de la main du seigneur, l'homme du peuple, aussi à genoux, mais baisant seulement le pouce de la main du seigneur.—De même à Metz, le maître échevin parlait au roi debout, et non à genoux.
101: Dans la Terreur, les ouvriers y maintinrent l'ordre avec un courage et une humanité admirables, à peu près comme à Florence le cardeur de laine Michel Lando, dans l'insurrection des Ciompi.
102: Perrin Dulac. (Grenoble.)
103: Il descendit dans une auberge tenue par un vieux soldat, qui lui avait donné une orange dans la campagne d'Égypte.
104: D'abord les Vaudois, plus tard les protestants. Dans le seul département de la Drôme, il y a environ trente-quatre mille calvinistes (Peuchet). On se rappelle la lutte atroce du baron des Adrets et de Montbrun.—Le plus célèbre des protestants dauphinois fut Isaac Casaubon, fils du ministre de Bourdeaux sur le Roubion, né en 1559; il est enterré à Westminster.
105: L'ancienne devise de Besançon était: Plût à Dieu!—À Salins, on lisait sur la porte d'un des forts où étaient les salines, la devise de Philippe-le-Bon: Autre n'auray. Plusieurs monuments de Dijon portaient celle de Philippe-le-Hardi: Moult me tarde.—À Besançon naquit l'illustre diplomate Granvelle, chancelier de Charles-Quint, mort en 1564.
106: De même à l'abbaye de Saint-Claude, transformée en évêché en 1741, les religieux devaient faire preuve de noblesse jusqu'à leur trisaïeul, paternel et maternel. Les chanoines devaient prouver seize quartiers, huit de chaque côté.
107: La Franche-Comté est le pays le mieux boisé de la France. On compte trente forêts sur la Saône, le Doubs et le Lougnon.—Beaucoup de fabriques de boulets, d'armes, etc. Beaucoup de chevaux et de bœufs, peu de moutons; mauvaises laines.
109: On voyait à Metz le tombeau de Louis-le-Débonnaire et l'original des Annales de Metz, mss. de 894.—Les abeilles, dont il est si souvent question dans les Capitulaires, donnaient à Metz son hydromel si vanté.
110: Pour être dame de Remiremont, il fallait prouver deux cents ans de noblesse des deux côtés.—Pour être chanoinesse, ou demoiselle à Épinal, il fallait prouver quatre générations de pères et mères nobles. App. 29.
112: À côté de cette belle légende, où l'extase produite par l'harmonie prolonge la vie pendant des siècles, plaçons l'histoire de cette femme qui, sous Louis-le-Débonnaire, entendit l'orgue pour la première fois, et mourut de ravissement. Ainsi, dans les légendes allemandes, la musique donne la vie et la mort.
113: À Metz, naquirent le maréchal Fabert, Custines, et cet audacieux et infortuné Pilâtre des Rosiers, qui le premier osa s'embarquer dans un ballon. L'édit de Nantes en chassa les Ancillon.
114: Là se lit comment le bon Renaud joua maint tour à Charlemagne, comment il eut pourtant bonne fin, s'étant fait humblement chevalier maçon, et portant sur son dos des blocs énormes pour bâtir la sainte église de Cologne.
115: La Saône jusqu'au Rhône, et le Rhône jusqu'à la mer, séparaient la France de l'Empire. Lyon, bâtie surtout sur la rive gauche de la Saône, était une cité impériale; mais les comtes de Lyon relevaient de la France pour les faubourgs de Saint-Just et de Saint-Irénée.
116: Millin.
117: Il était né à Amboise en 1743.—Il n'y a pas longtemps encore, on chantait l'office à Lyon sans orgues, livres, ni instruments comme au premier âge du christianisme.
118: Ainsi que Ampère, De Gerando, Camille Jordan, de Senancour. Leurs familles du moins sont lyonnaises.
119: En 1429.—Saint Rémi de Lyon soutint contre Jean Scot le parti de Gotteschalk et de la grâce.—Selon Du Boulay, c'est à Lyon que fut enseigné d'abord le dogme de l'Immaculée Conception.—Sous Louis XIII, un seul homme, Denis de Marquemont, fonda à Lyon quinze couvents.
120: Après avoir rédigé cet acte, les frères adoptifs s'envoyaient des chapeaux de fleurs et des cœurs d'or.
122: Autun avait dans ses armes d'abord le serpent druidique, puis le porc, l'animal qui se nourrit du gland celtique.
124: Voyez les armes de Dijon et de Beaune. App. 33.
125: Voy. le curieux recueil de la Monnoye.—Piron était de Dijon (né en 1640, mort en 1727.)
126: Notre cher et grand Quinet, né à Bourg, a été élevé à Charolles. App. 34.
127: Charles VII.
129: Urbain IV était fils d'un cordonnier de Troyes. Il y bâtit Saint-Urbain, et fît représenter sur une tapisserie son père faisant des souliers.
130: L'ancien type du paysan du nord de la France est l'honnête Jacques, qui pourtant finit par faire la Jacquerie. Le même, considéré comme simple et débonnaire, s'appelle Jeannot; quand il tombe dans un désespoir enfantin, et qu'il devient rageur, il prend le nom de Jocrisse. Enrôlé par la Révolution, il s'est singulièrement déniaisé, quoique sous la Restauration on lui ait rendu le nom de Jean-Jean.—Ces mots divers ne désignent pas des ridicules locaux, comme ceux d'Arlequin, Pantalon, Polichinelle en Italie.—Les noms le plus communément portés par les domestiques, dans la vieille France aristocratique, étaient des noms de provinces: Lorrain, Picard, et surtout la Brie et Champagne. Le Champenois est en effet le plus disciplinable des provinciaux, quoique sous sa simplicité apparente il y ait beaucoup de malice et d'ironie.
131: Passerat et Pithou, App. 36.
132: Sur la montagne de Langres, naquit Diderot. C'est la transition entre la Bourgogne et la Champagne. Il réunit les deux caractères.
133: Cela doit s'entendre, non seulement du vin, mais de la vigne. Les terres qui donnent le vin de Champagne semblent capricieuses. Les gens du pays assurent que dans une pièce de trois arpents parfaitement semblables il n'y a souvent que celui du milieu qui donne de bon vin.
134: Une terre qui, semée de froment, occuperait cinq ou six ménages, occupe quelquefois six ou sept cents personnes, hommes, femmes et enfants, lorsqu'elle est plantée de vignes. On sait combien le vin de Champagne exige de façons.
135: La Fontaine dit de lui-même:
Je suis chose légère, et vole à tout sujet,
Je vais de fleur en fleur, et d'objet en objet.
À beaucoup de plaisir je mêle un peu de gloire.
J'irais plus haut peut-être au temple de Mémoire,
Si dans un genre seul j'avais usé mes jours;
Mais quoi! je suis volage en vers comme en amours.
«Le poète, dit Platon, est chose légère et sacrée.»
136: Du côté de Coutances particulièrement les figures et le paysage sont singulièrement anglais.
137: «Voyez-vous ce petit champ? me disait M. D., ex-président d'un des tribunaux de la basse Normandie; si demain il passait à quatre frères, il serait à l'instant coupé par quatre haies. Tant il est nécessaire, ici, que les propriétés soient nettement séparées.»—Les Normands sont si adonnés aux études de l'éloquence, dit un auteur du onzième siècle, qu'on entend jusqu'aux petits enfants parler comme des orateurs...
138: Il paraît que les Dieppois avaient découvert avant les Portugais la route des Indes; mais ils en gardèrent si bien le secret, qu'ils en ont perdu la gloire.
139: Cette grossièreté de la Belgique est sensible dans une foule de choses. On peut voir à Bruxelles la petite statue du Mannekenpiss, «le plus vieux bourgeois de la ville»; on lui donne un habit neuf aux grandes fêtes.
141: La seule cathédrale de Milan est couronnée de cinq mille statues et figurines.
142: Il est juste de remarquer que cet instinct musical s'est développé d'une manière remarquable, surtout dans la partie wallonne.
143: Voy. au Musée du Louvre le tableau intitulé: Fête Flamande. C'est la plus effrénée et la plus sensuelle bacchanale.
144: Selon moi, la haute expression du génie belge, c'est pour la partie flamande Rubens, et pour la wallonne ou celtique Grétry. La spontanéité domine en Belgique, la réflexion en Hollande. Les penseurs ont aimé ce dernier pays. Descartes est venu y faire l'apothéose du moi humain, et Spinoza, celle de la nature. Toutefois la philosophie propre à la Hollande, c'est une philosophie pratique qui s'applique aux rapports politiques des peuples: Grotius.
145: Son élève, Van Dyck, peint dans un de ses tableaux un âne à genoux devant une hostie.
146: Nous avons ici la belle suite des tableaux commandés à Rubens par Marie de Médicis, mais cette peinture allégorique et officielle ne donne pas l'idée de son génie. C'est dans les tableaux d'Anvers et de Bruxelles que l'on comprend Rubens. Il faut voir à Anvers la Sainte Famille, où il a mis ses trois femmes sur l'autel, et lui, derrière, en saint Georges, un drapeau au poing et les cheveux au vent. Il fit ce grand tableau en dix-sept jours.—Sa Flagellation est horrible de brutalité; l'un des flagellants, pour frapper plus fort, appuie le pied sur le mollet du Sauveur; un autre regarde par dessous sa main, et rit au nez du spectateur. La copie de Van Dyck semble bien pâle à côté du tableau original. Au Musée de Bruxelles, il y a le Portement de Croix, d'une vigueur et d'un mouvement qui va au vertige. La Madeleine essuie le sang du Sauveur avec le sang-froid d'une mère qui débarbouille son enfant.—On peut voir au même Musée le Martyre de saint Liévin, une scène de boucherie; pendant qu'on déchiquète la chair du martyr, et qu'un des bourreaux en donne aux chiens avec une pince, un autre tient dans les dents son stylet qui dégoutte de sang. Au milieu de ses horreurs, toujours un étalage de belles et immodestes carnations.—Le Combat des Amazones lui a donné une belle occasion de peindre une foule de corps de femmes dans des attitudes passionnées; mais son chef-d'œuvre est peut-être cette terrible colonne de corps humains qu'il a tissus ensemble dans son Jugement dernier.
147: Sa famille était de Styrie. Ce qu'il y a de plus impétueux en Europe est aux deux bouts: à l'orient, les Slaves de Pologne, Illyrie, Styrie, etc.; à l'occident, les Celtes d'Irlande, Écosse, etc.
148: La Flandre hollandaise est composée de places cédées par le traité de 1648 et par le traité de la Barrière (1715). Ce nom est significatif.—App. 38.
149: La grande bataille des temps modernes s'est livrée précisément sur la limite des deux langues, à Waterloo. À quelques pas en deçà de ce nom flamand, on trouve le Mont-Saint-Jean.—Le monticule qu'on a élevé dans cette plaine semble un tumulus barbare, celtique ou germanique.
150: Les magistrats de Dunkerque supplièrent vainement la reine Anne; ils essayèrent de prouver que les Hollandais gagneraient plus que les Anglais à la démolition de leur ville. Il n'est point de lecture plus douloureuse et plus humiliante pour un Français. Cherbourg n'existait pas encore; il ne resta plus un port militaire, d'Ostende à Brest.
151: «J'ai là, disait Bonaparte, un pistolet chargé au cœur de l'Angleterre.» «La place d'Anvers, disait-il à Saint-Hélène, est une des grandes causes pour lesquelles je suis ici: la cession d'Anvers est un des motifs qui m'avaient déterminé à ne pas signer la paix de Chatillon.»
152: Il faut entendre ici Richelieu, Louis XIV et Bonaparte.
153: À Orléans, la science et l'enseignement du droit romain; en Picardie, l'originalité du droit féodal et coutumier; deux Picards, Beaumanoir et Desfontaines, ouvrent notre jurisprudence.
155: La raillerie orléanaise était amère et dure. Les Orléanais avaient reçu le sobriquet de guépins. On dit aussi: «La glose d'Orléans est pire que le texte.»—La Sologne a un caractère analogue: «Niais de Sologne, qui ne se trompe qu'à son profit.»
156: Pepin y fut élu, en 750. Louis-d'Outre-mer y mourut.
158: Cette famille récente, qui prétendait remonter à Charlemagne, a bien assez d'avoir produit l'un des plus grands écrivains du dix-septième siècle, et l'un des plus hardis penseurs du nôtre.
159: Pierre-l'Ermite.
160: Calvin, né en 1509, mort en 1564.
161: Condorcet, né à Ribemont en 1743, mort en 1794.—Camille Desmoulins, né à Guise en 1762, mort en 1794.—Babœuf, né à Saint-Quentin, mort en 1797.—Béranger est né à Paris, mais d'une famille picarde.
162: Né à Pithon ou à Ham. Plusieurs généraux de la Révolution sont sortis de la Picardie: Dumas, Dupont, Serrurier, etc.—Ajoutons à la liste de ceux qui ont illustré ce pays fécond en tout genre de gloire: Anselme, de Laon; Ramus, tué à la Saint-Barthélemy; Boutillier, l'auteur de la Somme rurale; l'historien Guibert de Nogent; Charlevoix; les d'Estrées et les Genlis.
163: J'en dis autant de l'Artois qui a produit tant de mystiques. App. 41.
164: Claude-le-Lorrain, né à Chamagne en Lorraine, en 1600, mort en 1682.—Poussin, originaire de Soissons, né aux Andelys en 1594, mort en 1665.—Lesueur, né à Paris en 1617, mort en 1665.—Jean Cousin, fondateur de l'École française, né à Soucy près Sens, vers 1501.—Jean Goujon, né à Paris, mort en 1572.—Germain Pilon, né à Loué, à six lieues du Mans, mort à la fin du seizième siècle.—Pierre Lescot, l'architecte à qui l'on doit la fontaine des Innocents, né à Paris en 1510, mort en 1571.—Callot, ce rapide et spirituel artiste qui grava quatorze cents planches, né à Nancy en 1593, mort en 1635.—Mansart, l'architecte de Versailles et des Invalides, né à Paris en 1645, mort en 1708.—Lenôtre, né à Paris en 1613, mort en 1700, etc.
165: Né en 1741, mort en 1813.
166: Écrit en 1833.
167: Je ne veux pas dire que l'Alsace n'ait rien de tout cela, mais seulement qu'elle l'a généralement dans un degré inférieur à l'Allemagne. Elle a produit, elle possède encore plusieurs illustres philologues. Toutefois la vocation de l'Alsace est plutôt pratique et politique. La seconde maison de Flandre et celle de Lorraine-Autriche sont alsaciennes d'origine.
168: Dugès.
170: Raoul Glaber.
173: Glaber.—Sur soixante-treize ans, il y en eut quarante-huit de famines et d'épidémies.—An 987, grande famine et épidémie—989, grande famine.—990-994, famine et mal des ardents.—1001, grande famine.—1003-1008, famine et mortalité.—1010, famine, mal des ardents, mortalité.—1027-1029, famine (anthropophages).—1031-1033, famine atroce.—1035, famine, épidémie.—1045-1046, famine en France et en Allemagne.—1053-1058, famine et mortalité pendant cinq ans.—1059, famine de sept ans, mortalité.
175: Guillaume de Jumièges.
176: Vie de saint Richard.
177: Chronique de Sithiu.
178: Helgaud.
179: Id.
180: Helgaud.
182: Glaber.
183: Glaber.
184: Id.
186: Dante, Inferno, c. XXVIII:
Tu non pensavi qu'io loico fossi!
Les deux grands mythes du savant identifié avec le magicien, ce sont, dans les légendes du moyen âge, Gerbert et Albert-le-Grand. Ce qui est remarquable, c'est qu'ici la France ait sur l'Allemagne l'initiative de deux siècles. En récompense, le sorcier allemand laisse une plus forte trace, et ressuscite au quinzième siècle dans Faust, l'inventeur de l'imprimerie.
187: Lettre de Gerbert.
189: Louis le tenait prisonnier, mais un de ses serviteurs le sauva en l'emportant dans une botte de fourrage. (Guillaume de Jumièges.)
190: Alberic, ad ann. 904.
192: Glaber.
193: Id. C'est l'Histoire d'Harold reconnu par sa maîtresse Édith. Elle se reproduit à la mort de Charles-le-Téméraire.
194: Voy. tome I, p. 323, et App. 186.
195: Raoul Glaber se plaint de ce que la nouvelle reine attire à la cour une foule d'Aquitains et d'Auvergnats, «pleins de frivolité, bizarres d'habits comme de mœurs, rasés comme des histrions, sans foi ni loi». App. 50.
196: Ce nom est expressif pour qui a vu la Loire.
197: Il allait entreprendre le siège du couvent de Saint-Germain-d'Auxerre, lorsqu'un brouillard épais s'éleva de la rivière; le roi crut que saint Germain venait le combattre en personne, et toute l'armée prit la fuite. (Glaber.)
198: C'est ainsi que le chancelier de l'Empire qualifia tous les rois dans une diète solennelle, sous Frédéric-Barberousse: Reges provinciales.
199: Imperator est animata lex in terris.
200: Une jeune fille vint le consoler dans sa prison; ils eurent un fils qui s'appela Bentivoglio (je te veux du bien). C'est, selon la tradition, la tige de l'illustre famille de ce nom.
201: Par exemple dans les anciennes Coutumes de Normandie.
202: Moine de Saint-Gall. «Un jeune clerc venait d'être nommé par Charlemagne à un évêché. Comme il s'en allait tout joyeux, ses serviteurs considérant la gravité épiscopale, lui amenèrent sa monture près d'un perron; mais lui, indigné, et croyant qu'on le prenait pour infirme, s'élança à cheval si lestement, qu'il faillit passer de l'autre côté. Le roi le vit par le treillage du palais, et le fit appeler aussitôt: «Ami, lui dit-il, tu es vif et léger, fort leste et fort agile. Or, tu sais combien de guerres troublent la sérénité de notre Empire; j'ai besoin d'un tel clerc dans mon cortège ordinaire, sois donc le compagnon de tous nos travaux.» App. 51.
203: C'était Christian, archevêque de Mayence; il eut beau citer ces mots de l'Évangile: Mets ton épée au fourreau; on obtint du pape sa déposition.
204: Atto de Verceil.
206: Il y avait en Bretagne quatre évêques mariés: ceux de Quimper, Vannes, Rennes et Nantes; leurs enfants devenaient prêtres et évêques; celui de Dol pillait son église pour doter ses filles. (Lettres du clergé de Noyon, 1079, et de Cambrai, 1076, conservées par Mabillon.)—Les clercs se plaignaient comme d'une injustice de ce qu'on refusait l'ordination à leurs enfants. Ils donnaient même leurs bénéfices en dot à leurs filles (au neuvième siècle). Leurs femmes prenaient publiquement la qualité de prêtresses.
207: Quand je parle du christianisme, j'entends toujours l'humanité pendant les âges chrétiens. Elle les a traversés et dépassés. (1860.)
209: Damiani: «Lorsqu'à Lodi les bœufs gras de l'Église m'entourèrent, lorsque beaucoup de veaux rebelles grincèrent des dents, comme s'ils eussent voulu me cracher tout leur fiel au visage, ils se fondèrent sur le canon d'un concile tenu à Tribur, qui permettait le mariage aux prêtres; mais je leur répondis: Peu m'importe votre concile; je regarde comme nuls et non avenus tous les conciles qui ne s'accordent pas avec les décisions des évêques de Rome.» Ailleurs, s'adressant aux femmes des clercs, il leur dit: «C'est à vous que je m'adresse, séductrices des clercs, amorce de Satan, écume du Paradis, poison des âmes, glaive des cœurs, huppes, chouettes, louves, sangsues insatiables, etc.»
210: Il déclara qu'il était satisfait de la conduite de l'abbé, et peu de temps après le fit évêque.
211: Ce fut toutefois, je pense, Pierre Lombard, qui vivait un peu plus tard.
214: Il écrivait à l'abbé de Cluny: «Ma douleur et ma désolation sont au comble lorsque je vois l'Église d'Orient séparée par la fourbe du diable de la foi catholique; et si je tourne mes regards vers l'Occident, vers le Midi ou vers le Nord, je n'y trouve presque plus d'évêques qui le soient légitimement, soit par leur conduite dans l'épiscopat, soit par la manière dont ils y sont parvenus. Ils gouvernent leurs troupeaux, non pour l'amour de Jésus, mais par une ambition toute profane, et parmi les princes séculiers je n'en trouve aucun qui préférât l'honneur de Dieu au sien propre, et la justice à son intérêt. Les Romains, les Lombards et les Normands, parmi lesquels je vis, seront bientôt (et je le leur dis souvent) plus exécrables que les juifs et les païens. Et lorsque mes regards se reportent sur moi-même, je vois que ma vaste entreprise est au-dessus de mes forces; de sorte que je dois perdre toute espérance d'assurer jamais le salut de l'Église, si la miséricorde de Jésus-Christ ne vient à mon secours; car si je n'espérais une meilleure vie, et si ce n'était pour le salut de la sainte Église, j'en prends Dieu à témoin, je ne resterais plus à Rome, où je vis déjà depuis vingt ans malgré moi. Je suis donc comme frappé de mille foudres, comme un homme qui souffre d'une douleur qui se renouvelle sans cesse, et dont toutes les espérances ne sont malheureusement que trop éloignées.»
215: Gregor. cp.—Il se jeta aux pieds du pape, les bras étendus en croix, et demanda pardon.—«C'était la première fois, dit Otton de Freysingen, qu'un pape avait osé excommunier un empereur. J'ai beau lire et relire nos histoires, je n'en trouve pas un exemple.»
216: Il écrivit au roi de France, en 1106: «Sitôt que je le vis, touché jusqu'au fond du cœur, de douleur autant que d'affection paternelle, je me jetai à ses pieds, le suppliant, le conjurant au nom de son Dieu, de sa foi, du salut de son âme, lors même que mes péchés auraient mérité que je fusse puni par la main de Dieu, de s'abstenir, lui du moins, de souiller, à mon occasion, son âme, son honneur et son nom; car jamais aucune sanction, aucune loi divine, n'établit les fils vengeurs des fautes de leurs pères.» (Sigebert de Gembloux.)
217: À l'entrevue de Canossa.
218: Voy. la tapisserie de Bayeux.
220: Aumerle, Archer, Avenans, Basset, Barhason, Blundel, Breton, Beauchamp, Bigot, Camos, Colet, Clarvaile, Champaine, Dispencer, Devaus, Durand, Estrange, Gascogne, Jay, Longspes, Lonschampe, Malebranche, Musard, Mautravers, Perot, Picard, Rose, Rous, Rond, Saint-Amand, Saint-Léger, Sainte-Barbe, Truflot, Trusbut, Taverner, Valence, Verdon, Vilan, etc., etc. On remarque dans cette liste plusieurs noms de provinces et de villes de France. Il reste encore plusieurs autres listes.
221: Un autre prend par la queue un lion qui tenait une chèvre, et les jette par-dessus une muraille.
222: «Ubi vires non successissent, non minus dolo et pecunia corrumpere.» (Guillaume de Malmesbury.)
223: Guillaume de Jumièges raconte que le bracelet d'une jeune fille resta suspendu pendant trois ans a un arbre au bord d'une rivière, sans que personne y touchât.
224: Wace, Roman de Rou.
225: Baronius.
227: Gauttier d'Arc. «Guiscard fit dire à son neveu Abailard qu'il venait de s'emparer de son jeune frère, mais que si sa place de San-Severino était remise à ses troupes, il rendrait le captif à la liberté, aussitôt que lui, Guiscard, serait arrivé au mont Gargano.» Abailard n'hésita pas: les portes de San-Severino furent ouvertes par ses ordres; et il alla trouver en toute hâte son oncle, pour le prier d'exécuter sa promesse, en se rendant à Gargano: «Mon neveu, lui dit Guiscard, je n'y compte pas arriver avant sept ans.»
228: Gaufridus Malaterra.
229: On sait d'ailleurs que Guillaume ne supportait guère les outrages que lui attirait la bassesse de son origine maternelle. Des assiégés, pour la lui reprocher, criaient en battant sur des cuirs: «La peau! la peau!» Il fit couper les pieds et les mains à trente-deux d'entre eux.» (Guill. de Jumièges.) App. 58.
230: Il y avait longtemps que la Normandie faisait peur à l'Angleterre. En 1003, Ethelred avait envoyé une expédition contre les Normands. App. 59.
232: Guillaume de Poitiers.
233: Id.
235: C'est ce que la femme de Gunther rappelle à celle de Siegfried, pour l'humilier.
236: Chronique de Normandie: «Sire, je suis message de Guillaume le duc de Northmandie, qui m'envoie devers vous, et vous fait savoir que vous ayez mémoire du serment que vous lui feistes en Northmandie publiquement, et sur tant de bons saintuaires.»
237: «Quant à Harold, il ne se souciait guère du jugement du pape.» (Ingulf.)
238: Voy. la tapisserie de Bayeux.
239: Guillaume de Poitiers.
240: Orderic Vital.
241: Chronique de Normandie.
242: Guillaume, au contraire, proposa le combat singulier.
244: Voy. l'ouvrage de M. Augustin Thierry.
245: Hallam.
246: Les deer-friths étaient des forêts dans lesquelles les bêtes fauves étaient sous la protection ou frith du roi.
247: Chronic. Saxon.
248: L'évêque de Winchester payait une pièce de bon vin pour n'avoir pas fait ressouvenir le roi Jean de donner une ceinture à la comtesse d'Albemarle; et Robert de Vaux, cinq chevaux de la meilleure espèce pour que le même roi tint sa paix avec la femme de Henri Pinel; un autre payait quatre marcs pour avoir la permission de manger (pro licentia comedendi). (Hallam.)
249: Voy. plus bas Lanfranc, saint Anselme, Th. Becket, Et. Langton, etc.
250: Mathieu Paris.
251: Hallam.
252: Les Orientaux n'ont que des armoiries personnelles et non héréditaires.
254: Hammer.
256: Pour assassiner un sultan, il en vint, un à un, jusqu'à cent vingt-quatre.
257: Henri, comte de Champagne, étant venu rendre visite au grand prieur des Assassins, celui-ci le fit monter avec lui sur une tour élevée, garnie à chaque créneau de deux fedavis (dévoués); il fit un signe, et deux de ces sentinelles se précipitèrent du haut de la tour. «Si vous le désirez, dit-il au comté, tous ces hommes vont en faire autant.»
258: L'Islandais dit encore aujourd'hui, désir des figues, pour un ardent désir.
259: Guillaume de Tyr.
260: Pierre d'Auvergne.
261: Gesta Consulum Andegav.
262: Guibert de Nogent.
263: Des prophètes annonçaient que Charlemagne viendrait lui-même commander la croisade.
264: C'est ainsi que les Sabins descendirent de leurs montagnes sous la conduite d'un loup, d'un pic et d'un bœuf; qu'une vache mena Cadmus en Béotie, etc.
266: Il y en eut qui s'imprimèrent la croix avec un fer rouge (Albéric des Trois-Fontaines).
267: Guibert de Nogent.
272: Anne Comnène.
273: Né à Bezi près Nivelle, dans un château qu'on montrait encore à la fin du dernier siècle.
274: La fatigue lui causa une fièvre violente, il fit vœu de se croiser et fut guéri. (Albéric.)
275: Guibert de Nogent.-Sa mère, sainte Ida, rêva un jour que le soleil descendait dans son sein. Cela signifiait, dit le biographe contemporain, que des rois sortiraient d'elle.
276: Robert-le-Moine.—Une autre fois il coupa un Turc par le milieu du corps... «Turcus duo factus est Turci: ut inferior alter in urbem equitaret, alter arcitenens in flumine nataret.» (Raoul de Caen.)
277: Il avait amené une colonie de moines qu'il établit à Jérusalem.
278: Ceci ne se rapporte, il est vrai, qu'à la troupe conduite par Pierre-l'Ermite.
279: On le mena dans une galerie du palais où une porte, ouverte comme par hasard, lui laissait voir une chambre remplie du haut en bas d'or et d'argent, de bijoux et de meubles précieux. Quelles conquêtes, s'écria-t-il, ne ferait-on pas avec un tel trésor!—Il est à vous, lui dit-on aussitôt. Il se fit peu prier pour accepter. (Anne Comnène.)
280: Ils parlaient des Grecs avec un souverain mépris... «Græculos istos omnium inertissimos, etc.» (Guibert de Nogent.)
281: Anne Comnène.
283: Albert d'Aix.
284: Raymond d'Agiles.
285: Trois cent soixante églises. (Guibert de Nogent.)—Albéric ne compte que trois cent quarante églises.
286: Foulcher de Chartres.
288: Raymond d'Agiles: «Il se brûla, parce que lui-même il avait douté un instant; il le dit au peuple en sortant des flammes, et le peuple glorifia Dieu.» Selon Guibert de Nogent, il sortit du bûcher sain et sauf, mais la foule se précipita sur lui pour déchirer ses habits et en garder les morceaux comme des reliques, et le pauvre homme, ballotté et meurtri, mourut de fatigue et d'épuisement.
290: Guillaume de Tyr.
291: Les chrétiens indigènes avaient éprouvé, pendant le siège, les plus cruels traitements de la part des infidèles. (Guillaume de Tyr.)
292: Guillaume de Tyr.
293: À Antioche, Tancrède avait juré qu'il n'abandonnerait pas la place tant qu'il lui resterait quarante chevaliers. (Guibert.)
295: «Je songeai que je venais de prendre congé de l'ancien et agréable compagnon de ma vie.» (Mém. de Gibbon.)
298: Guibert reconnaît que les Sarrasins peuvent atteindre un certain degré de vertu. «Hospitabatur (Rothbertus Senior) apud aliquem... vitæ, quantum ad eos, sanctioris.»
299: Guibert.—Albert d'Aix dit, en parlant des premiers croisés: «Dieu les punit pour avoir exercé d'affreuses violences contre les juifs; car Dieu est juste, et ne veut pas qu'on emploie la force pour contraindre personne à venir à lui.»
300: Il lui donna pour la couvrir son propre manteau. (Guillaume de Tyr.)
301: On a vu plus haut que les barons avaient tous renoncé à leurs cris d'armes pour adopter le cri de la croisade: Dieu le veut!—Foulcher de Chartres: «Qui jamais a entendu dire qu'autant de nations, de langues différentes, aient été réunies en une seule armée, Francs, Flamands, Frisons, Gaulois, Bretons, Allobroges, Lorrains, Allemands, Bavarois, Normands, Écossais, Anglais, Aquitains, Italiens, Apuliens, Ibères, Daces, Grecs, Arméniens? Si quelque Breton ou Teuton venait à me parler, il m'était impossible de lui répondre. Mais, quoique divisés en tant de langues, nous semblions tous autant de frères et de proches parents unis dans un même esprit par l'amour du Seigneur. Si l'un de nous perdait quelque chose de ce qui lui appartenait, celui qui l'avait trouvé le portait avec lui bien soigneusement, et pendant plusieurs jours, jusqu'à ce qu'à force de recherches il eût découvert celui qui l'avait perdu, et le lui rendait de son plein gré, comme il convient à des hommes qui ont entrepris un saint pèlerinage.»
303: Raym. d'Agiles. «Pauperes nostri...»
306: Voy. Thierry, Lettres sur l'Histoire de France.
307: Maximilien, en 1492.
308: Miranda, c'est-à-dire les merveilles.
309: Guibert de Nogent.
310: Id.
311: Louis VI s'était opposé à ce que les villes de la couronne se constituassent en communes. Louis VII suivit la même politique; à son passage à Orléans, il réprima des efforts qu'il regardait comme séditieux: «Là, apaisa l'orgueil et la forfennerrie d'aucuns musards de la cité, qui, pour raison de la commune, faisoient semblant de soi rebeller, et dresser contre la couronne, mais moult y en eut de ceux qui cher le comparèrent (payèrent); car il en fit plusieurs mourir et détruire de male mort, selon le fait qu'ils avoient desservi.» (Gr. Chron. de Saint-Denis.)—Il abolit la commune de Vézelay.
312: C'est le fameux oriflamme. Il devint l'étendard des rois de France, lorsque Philippe Ier eut acquis le Vexin qui relevait de l'abbaye de Saint-Denis.
313: Il fut empoisonné dans sa jeunesse, et en resta pâle toute sa vie. (Orderic Vital.)
314: Philippe Ier disait à son fils, Louis-le-Gros: «Age, flli, serva excubans turrim, cujus devexatione pene consenui, cujus dolo et fraudulenta nequitia nunquam pacem bonam et quietem habere potui.» (Suger.)
315: Il voyageait quelquefois dans ce seul but.
316: Guibert de Nogent. «Examina contraxerat puellarum.»
317: Sigebert de Gemblours.
318: Suger.
319: Les moines de Saint-Denis élurent Suger pour abbé sans attendre la présentation royale. Louis s'en montra fort irrité, et mit en prison plusieurs moines. (Suger.)—Ainsi l'exception prouve ici la règle.
320: Il le lui avait acheté 60.000 liv. Foulques-le-Réchin avait aussi cédé le Gâtinais, pour obtenir sa neutralité.
321: Suger.
322: Il y a moins de lacunes dans la suite des historiens. Les plus distingués qui parurent furent d'abord des Allemands, comme Othon de Freysingen, pour célébrer les grands empereurs de la maison de Saxe, puis les Normands d'Italie et de France, Guillaume Malaterra, Guillaume de Jumièges, et le chapelain du conquérant de l'Angleterre, Guillaume de Poitiers. La France proprement dite avait eu le spirituel Raoul Glaber, et un siècle après, entre une foule d'historiens de la croisade, l'éloquent Guibert de Nogent; Raymond d'Agiles appartient au Midi.
323: Depuis longtemps des écoles de théologie s'étaient formées aux grands foyers ecclésiastiques: d'abord, à Poitiers, à Reims, puis au Bec, au Mans, à Auxerre, à Laon et à Liège. Orléans et Angers professaient spécialement le droit. Des écoles juives avaient osé s'ouvrir à Béziers, à Lunel, à Marseille. De savants rabbins enseignaient à Carcassonne; dans le Nord même, sous le comte de Champagne, à Troyes et Vitry, et dans la ville royale d'Orléans.
324: Proslogium, c. II.
325: Libellus pro insipiente.
326: Les partisans de l'empereur accusèrent Grégoire d'avoir ordonné un jeûne aux cardinaux, pour obtenir de Dieu qu'il montrât qui avait raison sur le corps du Christ, Bérenger ou l'Église romaine?
327: Chaucer dit d'une abbesse anglaise de haut parage: «Elle parlait français parfaitement et gracieusement, comme on l'enseigne à Stratford-Athbow; car pour le français de Paris, elle n'en savait rien.»
329: Né en 1079, près de Nantes, il était fils aîné, et renonça à son droit d'aînesse.
330: On voit par une de ses lettres qu'il avait d'abord étudié les lois.
332: C'est, comme on sait, à Sainte-Geneviève, au pied de la tour (très mal nommée) de Clovis, qu'ouvrit cette grande école. De cette montagne sont descendues toutes les écoles modernes. Je vois au pied de cette tour une terrible assemblée, non seulement les auditeurs d'Abailard, cinquante évêques, vingt cardinaux, deux papes, toute la scolastique; non seulement la savante Héloïse, l'enseignement des langues et la Renaissance, mais Arnaldo de Brescia, la Révolution.
Quel était donc ce prodigieux enseignement, qui eut de tels effets? Certes, s'il n'eût été rien que ce qu'on en a conservé, il y aurait lieu de s'étonner. Mais on entrevoit fort bien qu'il y eut tout autre chose. C'était plus qu'une science, c'était un esprit, esprit surtout de grande douceur, effort d'une logique humaine pour interpréter la sombre et dure théologie du moyen âge. C'est par là qu'il enleva le monde, bien plus que par sa logique et sa théorie des universaux.
334: Tel est le point de vue chrétien au moyen âge. Je l'ai exposé dans sa rigueur. Cela seul explique comment Abailard, dans sa lutte avec saint Bernard, fut condamné sans être examiné, sans être entendu.
335: Sa mère était de Montbar, du pays de Buffon. Montbar n'est pas loin de Dijon, la patrie de Bossuet.—Il était né en 1091.
336: Voy. sur cette affaire les lettres de saint Bernard aux villes d'Italie (à Gênes, à Pise, à Milan, etc.), à l'impératrice, au roi d'Angleterre et à l'empereur.
337: Gaufridus: «Subtilissima cutis in genis modice rubens.»
338: Guill. de S. Theod. «Jusqu'ici tout ce qu'il a lu dans les saintes Écritures, et ce qu'il y sent spirituellement, lui est venu en méditant et en priant dans les champs et dans les forêts, et il a coutume de dire en plaisantant à ses amis qu'il n'a jamais eu en cela d'autres maîtres que les chênes et les hêtres.»—Saint Bernard écrit à un certain Murdach qu'il engage à se faire moine: «Experto crede; aliquid amplius in silvis invenies quam in libris. Ligna et lapides docebunt te quod a magistris audire non possis... An non montes stillant dulcedinem, et colles fluunt lac et mel, et valles abundant frumento?»
339: Elle était fille, à ce qu'on croit, d'Hersendis, première abbesse de Sainte-Marie-aux-Bois, près de Sézanne en Champagne; ou, selon d'autres suppositions, d'une autre mère inconnue et d'un vieux prêtre, qui la faisait passer pour sa nièce, de Fulbert, chanoine de Notre-Dame. (N. Peyrat, 1860.)
340: Sur les terres de Thibault, comte de Champagne.
341: Il voulut aussi réformer les mœurs du couvent. Cela déplut à la cour, dit-il lui même. App. 81.
343: Jean de Salisbury explique parfaitement qu'après la dispersion de l'école d'Abailard et la victoire du mysticisme, plusieurs s'enterrèrent dans les cloîtres. D'autres, Jean lui-même, qui devint le client et l'ami du pape Adrien IV, se tournèrent vers le néant des cours (nugis curialibus). D'autres plus sérieux partirent pour Salerne ou Montpellier, où les croyants de la nature et de la science trouvaient un abri. Voy. Renaissance, Introduction.
344: À Paris, au cimetière de l'Est.
345: C'est Abailard qui rapporte ces paroles.
346: «Domino suo, imo patri; conjugi suo, imo fratri; ancilla sua, imo filia; ipsius uxor, imo soror; Abelardo Heloissa.»
347: «In omni (Deus scit!) vitæ meæ statu, te magis adhuc offendere quam Deum vereor; tibi placere amplius quam ipsi appeto. Tua me ad religionis habitum jussio, non divina traxit dilectio.»
348:
... O maxime conjux!
O thalamis indigne meis! hoc juris habebat
In tantum fortuna caput! Cur impia nupsi,
Si miserum factura fui? Nunc accipe pœnas,
Sed quas sponte luam.
349: Comment. in epist. ad Romanos.
351: Manuscrit de l'abbaye de Vaux-Cernay (cité, par Bayle).
352: Vit. Lud. Gross., ap. Scr. fr.
353: Chart. ann. 1115. «Si quelque plainte est portée devant lui ou devant son épouse...—La septième année de notre règne, et le premier de celui de la reine Adèle»—Adèle prit la croix avec son mari.—Philippe-Auguste, à son départ pour la croisade, lui laissa la régence.
354: En 1134, Ermengarde de Narbonne, succédant à son frère, demande et obtient de Louis-le-Jeune l'autorisation de juger, chose interdite aux femmes par Constantin et Justinien. App. 84.
355: Cela est très frappant dans leurs sceaux. Le roi d'Angleterre est représenté sur une face assis, sur l'autre à cheval, et brandissant son épée. Le roi de France est toujours assis. App. 85.
357: «The rusty curb of old father antic the law.» (Shakespeare.)
358: «De Diabolo venientes, et ad Diabolum transeuntes.»
359: Il enleva à Louis VII sa femme Éléonore, le Poitou, la Guyenne, etc.
362: Suger était né, probablement aux environs de Saint-Omer, en 1081, d'un homme du peuple nommé Hélinand. Lorsque Philippe Ier confia aux moines de Saint-Denis l'éducation de son fils Louis-le-Gros, ce fut Suger que l'abbé en chargea.—Sa conduite, comme celle de ses moines, excita d'abord les plaintes de saint Bernard (Ep. 78); mais plus tard il mena, de l'aveu de saint Bernard lui-même (Ep. 309), une vie exemplaire.—Il écrivit lui-même un livre sur les constructions qu'il fit faire à Saint-Denis, etc. «L'abbé de Cluny ayant admiré quelque temps les ouvrages et les bâtiments que Suger avait fait construire, et s'étant retourné vers la très petite cellule que cet homme, éminemment ami de la sagesse, avait arrangée pour sa demeure, il gémit profondément, dit-on, et s'écria: «Cet homme nous condamne tous, il bâtit, non comme nous, pour lui-même, mais uniquement pour Dieu.» Tout le temps, en effet, que dura son administration, il ne fit pour son propre usage que cette humble cellule, d'à peine dix pieds en largeur et quinze en longueur, et la fit dix ans avant sa mort, afin d'y recueillir sa vie, qu'il avouait avoir dissipée trop longtemps dans les affaires du monde. C'était là que, dans les heures qu'il avait de libres, il s'adonnait à la lecture, aux larmes et à la contemplation; là, il évitait le tumulte et fuyait la compagnie des hommes du siècle; là, comme le dit un sage, il n'était jamais moins seul que quand il était seul; là, en effet, il appliquait son esprit à la lecture des plus grands écrivains, à quelque siècle qu'ils appartinssent, s'entretenait avec eux, étudiait avec eux; là, il n'avait pour se coucher, au lieu de plume, que de la paille sur laquelle était étendue, non pas une fine toile, mais une couverture assez grossière de simple laine, que recouvraient, pendant le jour, des tapis décents.» (Vie de Suger, par Guillaume, moine de Saint-Denis.)
364: Πούτζη, Αλαμάνε.
365: Odon de Deuil: «...Et à son retour, il demandait toujours vêpres et compiles, faisant toujours de Dieu l'Alpha et l'Oméga de toutes ses œuvres.»
366: «L'empereur, dit-il, invitait par des lettres pressantes le sultan des Turcs à marcher contre les Allemands.»
367: «Se monacho, non regi nupsisse.»
368: Hallam.—Il est vrai que ces possessions étaient dispersées: 248 manoirs dans le Cornwall, 54 en Sussex, 196 en Yorkshire, 99 dans le comté de Northampton, etc.
369: Nove forest. C'était un espace de trente milles que le Conquérant avait fait mettre en bois, en détruisant trente-six paroisses et en chassant les habitants.
370: Ainsi Guillaume-le-Roux et son successeur Henri Beauclerc appelèrent tous deux un instant les Anglais contre les partisans de leur frère aîné, Robert Courte-Heuse.
371: «Mirabilis militum mercator et solidator.» (Suger.)
372: Orderic Vital.
373: «Je me propose, leur dit-il, de vous maintenir dans vos anciennes libertés; j'en ferai, si vous le demandez, un écrit signé de ma main, et je le confirmerai par serment.»—On dressa la charte, on en fit autant de copies qu'il y avait de comtés. Mais quand le roi se rétracta, il les reprit toutes; il n'en échappa que trois. (Math. Paris.)
374: Math. Paris.—Lingard en doute, parce qu'aucun contemporain n'en fait mention. Mais celui qui laissa crever les yeux à ses petites-filles, et qui fit passer sa fille en hiver, demi-nue, dans un fossé glacé, mérite-t-il ce doute?
375: C'était Robert, révolté contre son père, et qui le combattit sans le connaître. On les réconcilia, ils se brouillèrent encore, et Guillaume maudit son fils.
376: Il eut la Marche pour quinze mille marcs d'argent. Le comte partait pour Jérusalem et ne savait que faire de sa terre. (Gaufred Vosiens.)
377: Tout le clergé de cette ville était composé de légistes au treizième et au quatorzième siècle. Sous l'épiscopat de Guillaume Le Maire (1290-1314), presque tous les chanoines de son église étaient professeurs en droit (Bodin.) Sur dix-neuf évêques qui formèrent l'assemblée du clergé en 1339, quatre avaient professé le droit à l'Université d'Angers.
378: Robert de Monte.—Orderic Vital: «La renommé de sa science se répandit dans toute l'Europe, et une foule de disciples accoururent pour l'entendre, de France, de Gascogne, de Bretagne et de Flandre.»
380: Radevicus.
381: Lingard.
382: Elle ne savait que deux mots intelligibles pour les habitants de l'Occident, c'étaient Londres, et Gilbert, le nom de son amant. À l'aide du premier, elle s'embarqua pour l'Angleterre; arrivée à Londres, elle courait les rues en répétant: «Gilbert! Gilbert!» et elle retrouva celui qu'elle appelait.
383: Radulph. Niger.
385: C'est le seul Anglais qui ait été pape.
386: «Citissime a me auferes animum; et gratia, quæ nunc inter nos tanta est, in atrocissimum odium convertetur.»
388: Vie de saint Lanfranc.
389: Spence.
390: Les conseillers du roi attribuèrent à Becket le projet de se rendre indépendant. On rapporta qu'il avait dit à ses confidents que la jeunesse de Henri demandait un maître, et qu'il savait combien il était lui-même nécessaire à un roi incapable de tenir sans son assistance les rênes du gouvernement.
392: Élu évêque en 1176 par les moines de Saint-David, dans le comté de Pembroke (pays de Galles), et chassé par Henri II, qui mit à sa place un Normand; réélu en 1198 par les mêmes moines, et chassé de nouveau par Jean-sans-Terre. Trop faiblement soutenu, il échoua dans sa lutte courageuse pour l'indépendance de l'Église galloise; mais sa patrie lui en garda une profonde reconnaissance. «Tant que durera notre pays, dit un poète gallois, ceux qui écrivent et ceux qui chantent se souviendront de ta noble audace.»
394: Lorsque dans la suite il débarqua en France, il aperçut des jeunes gens dont l'un tenait un faucon, et ne put s'empêcher d'aller voir l'oiseau; cela faillit le trahir.
395: Dixit: «Sinite pauperes Christi..... omnes intrare nobiscum, ut epulemur in Domino ad invicem.» Et impleta sunt domus et atria circumquaque discumbentium.
396: «Il portait le cilice et se flagellait. Il obtint d'un frère qu'outre le repas délicat qu'on lui servait, il lui apportât secrètement la pitance ordinaire des moines, et il s'en contenta à l'avenir. Mais ce régime, si contraire à ses habitudes, le rendit bientôt assez grièvement malade.» (Vita quadrip.)
397: Jean de Salisbury.
398: Id.
399: Louis envoya au-devant de l'archevêque une escorte de trois cents hommes.
400: À Montmirail, Henri se remit, lui, ses enfants, ses terres, ses hommes, ses trésors, à la discrétion de Louis.
402: Ce fut Lanfranc qui bâtit, sur l'ordre de Guillaume-le-Conquérant, l'église de Saint-Étienne de Caen, dernier et magnifique produit de l'architecture romane.
403: On avait choisi cette messe, parce qu'on ne s'y donnait pas de baiser de paix à l'évangile, comme aux autres offices.
404: Voyez cependant dans Hoveden la vie austère et mortifiée que menait le saint. Sa table était splendide, et cependant il ne prenait que du pain et de l'eau. Il priait la nuit, et le matin réveillait tous les siens. Il se faisait donner la nuit trois ou cinq coups de discipline, autant le jour, etc.
405: Vita quadrip.; Jean de Salisbury.
406: Roger de Hoveden.
407: Thierry.
408: «Modo sit rex, modo sit rex.» Et in hoc similes illis qui Domino in cruce pendenti insultabant.» (Vit. quadrip.)
409: Ibid.
411: Robert du Mont.
412: J. Bromton.
413: J. Bromton: «Richardus... asserens non esse mirandum, si de tali genere procedentes mutuo sese infestent, tanquam de Diabolo revertentes et ad Diabolum transeuntes.»
414: Id.
415: La prophétie était: «Aquila rupti fœderis tertia nidificatione gaudebit.»
416: «Aquila bispertita. Il désigne ainsi Éléonore.»
417: Richard de Poitiers.
418: Jean de Salisbury: «Impregnavit, ut proditor, ut adulter, ut incestus.»
419: J. Bromton: «Quam post mortem Rosamundæ defloravit.»
420: Id.: «Huic puollæ fecerat rex apud Wodestoke mirabilis architecturæ cameram, operi Dedalino similem, ne forsan a regina facile deprehenderetur.»
421: Peu de temps après la mort de son fils, il fit prisonnier Bertrand de Born. Avant de prononcer l'arrêt du vainqueur contre le vaincu, Henri voulut goûter quelque temps le plaisir de la vengeance, en traitant avec dérision l'homme qui s'était fait craindre de lui, et s'était vanté de ne pas le craindre. «Bertrand, lui dit-il, vous qui prétendiez n'avoir en aucun temps besoin de la moitié de votre sens, sachez que voici une occasion où le tout ne vous ferait pas faute.—Seigneur, répondit l'homme du Midi, avec l'assurance habituelle que lui donnait le sentiment de sa supériorité d'esprit, il est vrai que j'ai dit cela, et j'ai dit la vérité.—Et moi, je crois, dit le roi, que votre sens vous a failli.—Oui, seigneur, répliqua Bertrand d'un ton grave, il m'a failli le jour où le vaillant jeune roi, votre fils, est mort; ce jour-là j'ai perdu le sens, l'esprit et la connaissance.»—Au nom de son fils, qu'il ne s'attendait nullement à entendre prononcer, le roi d'Angleterre fondit en larmes et s'évanouit. Quand il revint à lui, il était tout changé; ses projets de vengeance avaient disparu, et il ne voyait plus dans l'homme qui était en son pouvoir que l'ancien ami du fils qu'il regrettait. Au lieu de reproches amers, et de l'arrêt de mort ou de dépossession auquel Bertrand eût pu s'attendre: «Sire Bertrand, sire Bertrand, lui dit-il, c'est à raison et de bon droit que vous avez perdu le sens pour mon fils; car il vous voulait du bien plus qu'à homme qui fût au monde; et moi, pour l'amour de lui, je vous donne la vie, votre avoir et votre château. Je vous rends mon amitié et mes bonnes grâces, et vous octroie cinq cents marcs d'argent pour les dommages que vous avez reçus.» (Thierry.)
422: Thierry.
424: Comme il revenait d'un voyage (1154), la nuit le surprend à Créteil. Il s'y arrête, et se fait défrayer par les habitants, serfs de l'église de Paris. La nouvelle en étant venue aux chanoines, ils cessent aussitôt le service divin, résolus de ne le reprendre qu'après que le monarque aura restitué à leurs serfs de corps, dit Étienne de Paris, la dépense qu'il leur a occasionnée. Louis fit réparation, et l'acte en fut gravé sur une verge que l'église de Paris a longtemps conservée en mémoire de ses libertés.
425: Les rois d'Angleterre ne s'attribuèrent ce pouvoir qu'après avoir pris le titre et les armes des rois de France.
427: Les membres de cette association n'étaient liés par aucun vœu; ils se promettaient seulement de travailler en commun au maintien de la paix. Tous portaient un capuchon de toile, et une petite image de la Vierge qui leur pendait sur la poitrine. En 1183, ils enveloppèrent sept mille routiers ou cotereaux, parmi lesquels se trouvaient quinze cents femmes de mauvaise vie. «Les coteriau ardoient les mostiers et les églises, et traînoient après eux les prêtres et les gens de religion, et les appeloient cantadors par dérision; quand ils les battoient et tormentoient, lors disoient-ils: cantadors, cantets.» (Chroniq. de Saint-Denis.)—Leurs concubines se faisaient des coiffes avec les nappes de la communion, et brisaient les calices à coups de pierres. (Guillaume de Nangis.)
428: Il proclamait l'inutilité des sacrements, de la messe et de la hiérarchie, la communauté des femmes, etc. Il marchait couvert d'habits dorés, les cheveux tressés avec des bandelettes, accompagné de trois mille disciples, et leur donnait de splendides festins.—App. 99.
429: Il se nommait Éon de l'Étoile. Ce nom d'Éon rappelle les doctrines gnostiques. C'était un gentilhomme de Loudéac; d'abord ermite dans la forêt de Brocéliande, il y reçut de Merlin le conseil d'écouter les premières paroles de l'Évangile, à la messe. Il se crut désigné par ces mots: «Per Eum qui venturus est judicare, etc., et se donna dès lors pour fils de Dieu. Il s'attirait de nombreux disciples, qu'il appelait Sapience, Jugement, Science, etc. App. 100.
432: Math. Paris: «Dieu le punit: il devint si idiot que son fils eut peine à lui faire rapprendre le Pater.»
433: Math. Paris: «In Alemannia mulierum continentium, quæ se Beguinas volunt appellari, multitudo surrexit innumerabilis, adeo ut solam Coloniam mille vel plures inhabitarent.»—Behgin, du saxon beggen, dans Ulphilas bedgan (en allem. beten), prier.
434: Inter omnes sectas quæ sunt vel fuerunt... est diuturnior.» (Reinerus.)
435: Nous renvoyons sur ce grand sujet au livre de M. N. Peyrat: Les Réformateurs de la France et de l'Italie au douzième siècle. 1860.
436: Que de choses nous leur devons: la distillation, les sirops, les onguents, les premiers instruments de chirurgie, la lithotritie, ces chiffres arabes que notre Chambre des comptes n'adopta qu'au dix-septième siècle, l'arithmétique et l'algèbre, l'indispensable instrument des sciences (1860). Voy. Renaissance, Introduction.
437: Richard portait à Chypre un manteau de soie brodé de croissants d'argent.
440: Oc et non.
442: On appelait les hérétiques Bulgares, ou Catharins, du mot grec χαθαρὸς, i.e. pur.
443: Pierre de Vaux-Cernay.
445: Le mahométisme se réconcilie en ce moment dans l'Inde avec les religions du pays, comme avec le christianisme au temps de Frédéric II. (Note de 1833.)
446: On le nomma pape à trente-sept ans... «propter honestatem morum et scientiam litterarum, flentem, ejulantem et renitentem». App. 107.
447: On sait l'histoire du soufflet qu'un juif recevait chaque année à Toulouse, le jour de la Passion.—Au Puy, toutes les fois qu'il s'élevait un débat entre deux juifs, c'étaient les enfants de chœur qui décidaient: «afin que la grande innocence des juges corrigeât la grande malice des plaideurs». Dans la Provence, dans la Bourgogne, on leur interdisait l'entrée des bains publics, excepté le vendredi, le jour de Vénus, où les bains étaient ouverts aux baladins et aux prostituées.
448: La date la plus sinistre, la plus sombre de toute l'histoire est l'an 1200, le 93 de l'Église. C'est l'époque de l'organisation de la grande police ecclésiastique basée sur la confession. Ils ont exterminé un peuple et une civilisation. Voy. Renaissance, Introduction.
449: Déjà Grégoire VII avait exigé des métropolitains un serment d'hommage et de fidélité. App. 108.
450: «L'Allemagne, du sein de ses nuages, lançait une pluie de fer sur l'Italie.» (Cornel. Zanfliet.) Rome se défendait par son climat:
Roma, ferax febrium, necis est uberrima frugum;
Romanæ febres stabili sunt jure fideles.
(Pierre Damien.)
451: Beaudoin Bras-de-Fer avait enlevé, puis épousé Judith, fille de Charles-le-Chauve.
452: Lorsque Philippe apprit les premiers mouvements de grands vassaux, il dit sans s'étonner, en présence de sa cour, au rapport d'une ancienne chronique manuscrite: «Jaçoit ce chose que il facent orendroit (dorénavant) lor forces; et lor grang outraiges et grang vilonies, si me les convient à souffrir; se à Dieu plest, ils affoibloieront et envieilliront, et je croistrai se Dieu plest, en force et en povoir: si en serai en tores (à mon tour) vengié à mon talent.»
453: Par exemple chez le roi Murat et le maréchal Lannes.
454: Boha-Eddin.
456: Il jeûnait toutes les fois que sa santé le lui permettait, et faisait lire l'Alcoran à tous ses serviteurs. Ayant vu un jour un petit enfant qui le lisait à son père, il en fut touché jusqu'aux larmes.
457: Avec Lusignan furent faits prisonniers le prince d'Antioche, le marquis de Montferrat, le comte d'Édesse, le connétable du royaume, les grands maîtres du Temple et de Jérusalem, et presque toute la noblesse de la terre sainte.
458: L'historien prétend que les Turcs étaient plus de trois cent mille.
459: «Cum a physicis esset suggestum posse curari eum si rebus venereis uti vellet, respondit: malle se mori, quam in peregrinatione divinà corpus suum per libidinem maculare.»
460: Boha-Eddin.
461: Le catalogue des morts contient les noms de six archevêques, douze évêques, quarante-cinq comtes et cinq cents barons.—Suivant Aboulfarage, il périt cent quatre-vingt mille musulmans.
462: Boha-Eddin, qui rapporte ce propos, le tenait de la bouche même de Saladin.
463: Gaut. de Vinisauf.
464: Joinville. «Le roy Richart fist tant d'armes outremer à celle foys que il y fu, que quant les chevaus aus Sarrasins avoient pouour d'aucun bisson, leur mestre leur disoient: Cuides-tu, fesoient-ils à leur chevaus, que ce soit le roy Richart d'Angleterre? Et quant les enfans aux Sarrasines bréoient, elles leur disoient: Tai-toy, tay-toy, ou je irai querre le roy Richart qui te tuera.»
465: Devant Ptolémaïs, plusieurs barons français passèrent sous les drapeaux d'Angleterre: la Chronique de Saint-Denis n'appelle plus, depuis cette époque, le roi d'Angleterre du nom de Richard, mais de Trichard.
466: Joinville: «Tandis qu'ils estoyent en ces paroles, un sien chevalier lui escria: Sire, Sire, venez juesques ici, et je vous monstrerai Jérusalem.» Et quant il oy ce, il geta sa cote à armer devant ses yex tout en plorant, et dit à Nostre-Seigneur: «Biau Sire Diex, je te pri que tu ne seuffres que je voie ta sainte cité, puisque je ne la puis délivrer des mains de tes ennemis.»
467: Par exemple le camp de Ptolémaïs, en 1191.
468: Les croisés furent souvent admis à la table de Saladin, et les émirs à celle de Richard.
469: Saladin envoya aux rois chrétiens, à leur arrivée, des prunes de Damas et d'autres fruits; ils lui envoyèrent des bijoux. Philippe et Richard s'accusèrent l'un l'autre de correspondance avec les musulmans. Richard portait à Chypre un manteau parsemé de croissants d'argent.—Richard fit proposer en mariage à Malek-Adhel sa sœur, veuve de Guillaume de Sicile; sous les auspices de Saladin et de Richard, les deux époux devaient régner ensemble sur les musulmans et les chrétiens, et gouverner le royaume de Jérusalem. Saladin parut accepter cette proposition sans répugnance; les imans et les docteurs de la loi en furent fort surpris; les évêques chrétiens menacèrent Jeanne et Richard de l'excommunication. Saladin voulut connaître les statuts de la chevalerie, et Malek-Adhel envoya son fils à Richard, pour que le jeune musulman fût fait chevalier dans l'assemblée des barons chrétiens.
470: Le pape refusa.
471: Comme Richard venait d'arriver à Vienne, après trois jours de marche, épuisé de fatigue et de faim, son valet, qui parlait le saxon, alla changer des besants d'or et acheter des provisions au marché. Il fit beaucoup d'étalage de son or, tranchant de l'homme de cour et affectant de belles manières; on aperçut à sa ceinture des gants richement brodés, tels qu'en portaient les grands seigneurs de l'époque; cela le rendit suspect, le bruit du débarquement de Richard s'était répandu en Autriche: on l'arrêta, et la torture lui fit tout avouer.
472:
TELUM LIMOGLÆ
OCCIDIT LEONEM AUGLIÆ.
Une religieuse de Kenterbury fit à Richard cette épitaphe:
«L'avarice, l'adultère, le désir aveugle ont régné dix ans sur le trône d'Angleterre; une arbalète les a détrônés.» (Rog. de Hoveden.)
473: Un légat fut massacré, et sa tête traînée à la queue d'un chien par les rues de la ville. On passa au fil de l'épée jusqu'aux malades de l'hôpital Saint-Jean. On n'épargna que quatre mille des Latins, qui furent vendus aux Turcs.
474: Ce fut Villehardouin qui porta la parole.
475: Villehardouin.
476: Un grand nombre de croisés avaient craint les difficultés du passage par Venise, et s'étaient allés embarquer à d'autres ports. Ces divisions faillirent plusieurs fois faire avorter toute l'entreprise.
477: Le pape menaça les croisés de l'excommunication, parce que le roi de Hongrie, ayant pris la croix, était sous la protection de l'Église.
479: En 858, le laïque Photius fut mis à la place du patriarche Ignace par l'empereur Michel III. Nicolas Ier prit le parti d'Ignace. Photius anathématisa le pape en 867.
480: Par une lettre du patriarche Michel à l'évêque de Trani, sur les azymes et le sabbat, et les observances de l'Église romaine.
481: Dans une lettre encyclique, où il raconte la prise de Constantinople, Beaudoin accuse les Grecs d'avoir souvent contracté des alliances avec les infidèles; de renouveler le baptême, de n'honorer le Christ que par des peintures (Christum solis honorare picturis): d'appeler les Latins du nom de chiens, de ne pas se croire coupables en versant leur sang. Il rappelle la mort cruelle du légat envoyé à Constantinople en 1183.
482: Dans un autre engagement: «Li Grieu lor tornèrent les dos, si furent desconfiz à la première assemblée (au premier choc).» (Villehardouin.)
483: Ailleurs il se contente de dire: «Ces Francs étaient aussi hauts que leurs piques.»
484: Villehardouin.
485: Nicétas: «Les croisés se revêtaient, non par besoin, mais pour en faire sentir le ridicule, de robes peintes, vêtement ordinaire des Grecs; ils mettaient nos coiffures de toile sur la tête de leurs chevaux, et leur attachaient au cou les cordons qui, d'après notre coutume, doivent pendre par derrière; quelques-uns tenaient dans leurs mains du papier, de l'encre et des écritoires pour nous railler, comme si nous n'étions que de mauvais scribes ou de simples copistes. Ils passaient des jours entiers à table; les uns savouraient des mets délicats; les autres ne mangeaient, suivant la coutume de leur pays, que du bœuf bouilli et du lard salé, de l'ail, de la farine, des fèves et une sauce très forte.»
486: Sanuto.
487: Il écrivit au clergé et à l'université de France qu'on envoyât aussitôt des clercs et des livres pour instruire les habitants de Constantinople.
488: «E parlaven axi bell frances, com dins en Paris.»
489: «Londonias quoque venderem si emptorem idoneum invenirem.» (Guill. Neubrig.)
490: Roger de Hoveden.
491: Au fait, l'Aquitaine était son héritage, et elle avait transféré ses droits à Jean.
492: Guillaume-le-Breton.
493: Mais il eut peine à persuader. Il suffit, pour détruire l'accusation, d'une fausse lettre du Vieux de la Montagne que Richard fit circuler.
494: Lettre d'Innocent III.
495: Math. Paris: «Cum regina epulabatur quotidie splendide, somnosque matutinales usque ad prandendi horam protraxit.—Omnimodis cum regina sua vivebat deliciis.»
496: Guillelm. de Podio Laur.
497: Id.
498: Le Velay ne tarde pas à faire hommage à Philippe-Auguste.
501: «Sa prière était si ardente qu'il en devenait comme insensé. Une nuit qu'il priait devant l'autel, le diable, pour le troubler, jeta du haut du toit une énorme pierre qui tomba à grand bruit dans l'église, et toucha, dans sa chute, le capuchon du saint; il ne bougea point, et le diable s'enfuit en hurlant.» (Acta S. Dominici.)
502: Lorsqu'on recueillit les témoignages pour la canonisation de saint Dominique, un moine déposa qu'il l'avait souvent vu pendant la messe baigné de larmes, qui lui coulaient en si grande abondance sur le visage qu'une goutte n'attendait pas l'autre.
503: Pierre de Vaux-Cernay.
504: Guill. de Pod. Laur.
505: Acta S. Dominici: «Domine, mitte manum, et corrige eos, ut eis saltem hæc vexatio tribuat intellectam!»
507: C'était pour la plupart des Aragonais.
509: Innoc. ep. ad Philipp. August.: «Eia igitur, miles Christi; cia, christianissime princeps!... Clamantem ad te justi sanguinis vocom audias.»—Ad Comit, Baron., etc.: «Eia, Christi milites! eia, strenui militio christiano tirones!»
510: Chron. Langued.
511: Pierre de Vaux-Cernay.
512: La religion semblait être devenue plus sombre et plus austère dans le nord de la France. Sous Louis VI, le jeûne du samedi n'était point de règle; sous son fils Louis VII, il était si rigoureusement observé que les bouffons, les histrions, n'osaient s'en dispenser.
513: «C'était, dit Pierre de Vaux-Cernay, un homme circonspect, prudent, et très zélé pour les affaires de Dieu, et il aspirait sur toute chose à trouver dans le droit quelque prétexte pour refuser au comte l'occasion de se justifier, que le pape lui avait accordée.»
514: Pour venger sur lui la mort de son père qui avait été tué en combattant contre le roi d'Angleterre, il l'attaque au pied de l'autel, et le perce de part en part de son estoc. Il sortit ainsi de l'église sans que Charles osât donner l'ordre de l'arrêter. Arrivé à la porte, il y trouva ses chevaliers qui l'attendaient.—Qu'avez-vous fait? lui dit l'un d'eux.—Je me suis vengé.—Comment? Votre père ne fut-il pas traîné?...—À ces mots Montfort rentre dans l'église, saisit par les cheveux le cadavre du jeune prince, et le traîne jusque sur la place publique.
515: Guill. Podii Laur.: «J'ai entendu le comte de Toulouse vanter merveilleusement en Simon, son ennemi, la constance, la prévoyance, la valeur, et toutes les qualités d'un prince.»
516: Pierre de Vaux-Cernay.
517: «Cædite eos; novit enim Dominus qui sunt ejus.» (Cæsar Heisterhach.)
518: Chron. Langued.
519: «... Donc fouc bruyt per tota la terre, que lo dit comte de Montfort l'avia fait morir.» (Chron. Langued.)
520: Pierre de Vaux-Cernay: «In diluvio aquarum multarum ad Deum non approximabis.»
521: «S'il ment, dit Montfort, il n'aura que ce qu'il mérite; s'il veut réellement se convertir, le feu expiera ses péchés.» (Pierre de Vaux-Cernay.)
522: «À la prise de Lavaur, dit le moine de Vaux-Cernay, on entraîna hors du château Aimery, seigneur de Montréal, et d'autres chevaliers, jusqu'au nombre de quatre-vingts. Le noble comte ordonna aussitôt qu'on les suspendît tous à des potences; mais dès qu'Aimery, qui était le plus grand d'entre eux, eût été pendu, les potences tombèrent, car, dans la grande hâte où l'on était, on ne les avait pas suffisamment fixées en terre. Le comte, voyant que cela entraînerait un grand retard, ordonna qu'on égorgeât les autres; et les pèlerins, recevant cet ordre avec la plus grande avidité, les eurent bientôt tous massacrés en ce même lieu. La dame du château, qui était sœur d'Aimery et hérétique exécrable, fut, par l'ordre du comte, jetée dans un puits que l'on combla de pierres; ensuite nos pèlerins rassemblèrent les innombrables hérétiques que contenait le château, et les brûlèrent vifs avec une joie extrême.»
523: Chron. Langued.
524: «Cependant ils trouvèrent au château de Maurillac sept Vaudois, et les brûlèrent, dit Pierre de Vaux-Cernay, avec une joie indicible.»—À Lavaur, ils avaient brûlé «d'innombrables hérétiques avec une joie extrême».
525: Jean lui-même s'opposa formellement au siège de Marmande, et menaça d'attaquer les croisés.
527: Son père jurait: «Par les yeux de Dieu!»
528: «Evil, be thou my good.» (Milton.)—Je regrette que Shakespeare n'ait pas osé donner une seconde partie de Jean.
529: Le roi d'Angleterre était l'ennemi personnel des Montfort; le grand-père de Simon, comte de Leicester, avait osé mettre la main sur Henri II. Le frère utérin de Simon, l'un des plus vaillants chevaliers qui combattirent à la bataille de Muret, était ce Guillaume des Barres, homme d'une force prodigieuse, qui, en Sicile, lutta devant les deux armées contre Richard Cœur-de-Lion, et lui donna l'humiliation d'avoir trouvé son égal.—Le second fils de Simon de Montfort doit, comme nous l'avons dit, poursuivre, au nom des communes anglaises, la lutte de sa famille contre les fils de Jean. Celui-ci n'osa pas envoyer des troupes à Raymond, son beau-frère, mais il témoigna la plus grande colère à ceux de ses barons qui se joignaient à Montfort; lorsqu'il vint en Guyenne, ils quittèrent tous l'armée des croisés. Des seigneurs de la cour de Jean défendirent, contre Montfort, Castelnaudary et Marmande.
531: Où pourtant on parlait français.
532: Math. Paris.
533: Othon avait déclaré qu'un archevêque ne devait avoir que douze chevaux, un évêque six, un abbé trois.
534: Guillaume-le-Breton.
535: Hallam soupçonne ici une fraude pieuse.
536: Il est dit dans la Grande Charte que si les ministres du roi la violent en quelque chose, il en sera référé au conseil des vingt-cinq barons. «Alors ceux-ci, avec la communauté de toute la terre, nous molesteront et poursuivront de toute façon: i.e. par la prise de nos châteaux, etc.....» La consécration de la guerre civile, tel est le premier essai de garantie.
537: Math. Paris.
538: On assembla à Melun la cour des pairs. Louis dit à Philippe: «Monseigneur, je suis votre homme lige pour les fiefs que vous m'avez donnés en deçà de la mer; mais quant au royaume d'Angleterre, il ne vous appartient point d'en décider... Je vous demande seulement de ne pas mettre obstacle à mes entreprises, car je suis déterminé a combattre jusqu'à la mort, s'il le faut, pour recouvrer l'héritage de ma femme.» Le roi déclara qu'il ne donnerait à son fils aucun appui.
539: À en croire les Anglais, il aurait même promis de rendre, à son avènement, les conquêtes de Philippe-Auguste.
540: Dans une charte de l'an 1215. Monfort s'intitule: «Simon, providentia Dei dux Narbonæ, comes Tolosæ, et marchio Provinciæ et Carcassonæ vice-comes, et dominus Montis-fortis.»
541: Chronique languedocienne. App. 117.—Les actes d'Innocent III donnent une idée toute contraire. On peut lire surtout ses deux lettres, jusqu'ici inédites (Archives, Trésor des Chartes, reg. J. XIII-18, folio 32, et cart. J. 430), aux évêques et barons du Midi. Il y manifeste la joie la plus vive pour les résultats de la croisade et l'extermination de l'hérésie; bien loin d'encourager le jeune Raymond VII à reprendre son patrimoine, il enjoint aux barons de rester fidèles à Simon de Montfort.
542: Guill. de Pod. Laur.: «Le comte était malade de fatigue et d'ennui, ruiné par tant de dépenses et épuisé, et ne pouvait guère supporter l'aiguillon dont le légat le pressait sans relâche pour son insouciance et sa mollesse; aussi priait-il, dit-on, le Seigneur de remédier à ses maux par le repos de la mort. La veille de Saint-Jean-Baptiste, une pierre lancée par un mangonnot lui tomba sur la tête, et il expira sur la place.»
544: Les universités venaient de quitter saint Augustin pour Aristote: les Mendiants remontèrent à saint Augustin.
545: Honorius III approuva la règle de saint Dominique, en 1216, et créa en sa faveur l'office de Maître du Sacré Palais.
546: Fondé par Philippe II.
547: Cet énervant mysticisme ne fit pas le salut de l'Église. Le franciscain Eudes Rigaud, devenu archevêque de Rouen (1248-1269), enregistre chaque soir dans son journal les témoignages les plus accablants contre l'épouvantable corruption des couvents et des églises de son diocèse. Ce journal a été publié en 1845. D'autre part la publication du cartulaire de Saint-Bertin jette le plus triste jour sur la vie des moines aux onzième et douzième siècles (1860). Voy. Renaissance, Introduction.
548: Vie de saint François, par Thomas de Cellano. (Thomas de Cellano fut son disciple, et écrivit deux fois sa vie, par ordre de Grégoire IX.)
549: Th. Cellan.: «Fratres mei aves, multum debetis laudare Creatorem, etc...» Un jour que des hirondelles l'empêchaient de prêcher par leur ramage, il les pria de se taire: «Sorores meæ hirundines, etc.» Elles obéirent aussitôt.
550: Th. Cellan.: «Segetes, vineas, lapides et silvas, et omnia speciosa camporum... terramque et ignem, aerem et ventum ad divinum monebat amorem, etc... Omnes creaturas fratres nomine nuncupabat; frater cinis, soror musca, etc.»
551: Vie de saint François, par saint Bonaventure.
552: Id.
553: Le foin de l'étable fit des miracles; il guérissait les animaux malades.
554: Cet ordre obtint de saint François, en 1224, une règle particulière. Agnès de Bohême l'établit en Allemagne.
556: Par une singulière coïncidence, en 1250, une femme succédait, pour la première fois, à un sultan (Chegger-Eddour à Almoadan).
563: Tamerlan, après avoir ruiné Damas de fond en comble, fit frapper des monnaies portant un mot arabe dont le sens était: Destruction.
565: Math. Paris.
566: Math. Paris.
567: Id.
568: Math. Paris.—«Écrasons d'abord le dragon, disait-il, et nous écraserons bientôt ces vipères de roitelets.»
569: «Les barons anglais n'osaient passer à la terre sainte, craignant les pièges de la cour de Rome (muscipulas Romanæ curiæ formidantes).» (Math. Paris.)
570: «Ligones, Iridentes, trahas, vomeres, aratra, etc.» (Math. Paris.)
571: Joinville: «Et quant on les véoit il sembloit que ce fussent montaingnes; car la pluie qui avoit batu les blez de lonc-temps, les avoit fait germer par desus, si que il n'i paroit que l'erbe vert.»
574: Bonaparte pensait que si saint Louis avait manœuvré comme les Français en 1798, il aurait pu, en partant de Damiette le 8 juin, arriver le 12 à Mansourah, et le 26 au Caire.
575: «Toutes les fois que nostre saint roi ooit que il nous getoient le feu grejois, il se vestoit en son lit, et tendoit ses mains vers notre Seigneur, et disoit en plourant: Biau Sire Diex, gardez-moy ma gent.» (Joinville.)
576: Joinville: «Le bon comte de Soissons se moquoit à moy, et me disoit: «Seneschal, lessons huer cette chiennaille, que, par la quoife Dieu, encore en parlerons-nous de ceste journée es chambres des dames.»
577: Joinville.
578: «Le roi de France eût pu échapper aux mains des Égyptiens, soit à cheval, soit dans un bateau; mais ce prince généreux ne voulut jamais abandonner ses troupes.» (Aboul-Mahassen.)—En revenant de l'île de Chypre, le vaisseau de saint Louis toucha sur un rocher, et trois toises de la quille furent emportées. On conseilla au roi de le quitter. «À ce respondi le roy: Seigneurs, je vois que se je descens de ceste nef, que elle sera de refus, et voy que il a céans huit cents personnes et plus; et pour ce que chascun aime autretant sa vie comme je fais la moie, n'oseroit nulz demourez en ceste nef, ainçois demourroient en Cypre; parquoy, se Dieu plaît, je ne mettrai ja tant de gent comme il a céans en péril de mort; ainçois demourrai céans pour mon peuple sauver.» (Joinville.)
581: Math. Paris.
583: Il prétendait avoir à la main une lettre de la Vierge Marie, qui appelait les bergers à la terre sainte, et pour accréditer cette fable il tenait cette main constamment fermée.
584: «Quasi canes rabidi passim detruncati.» (Math. Paris.)
586: La veille de la bataille de Lewes, il ordonna à chaque soldat de s'attacher une croix blanche sur la poitrine et sur l'épaule, et d'employer le soir suivant à des actes de religion.
587: «Ce Charles fut sage et prudent dans les conseils, preux dans les armes, sévère, et fort redouté de tous les rois du monde, magnanime, et de hautes pensées qui l'égalaient aux plus grandes entreprises; inébranlable dans l'adversité, ferme et fidèle dans toutes ses promesses, parlant peu et agissant beaucoup, ne riant presque jamais, décent comme un religieux, zélé catholique, âpre à rendre justice, féroce dans ses regards. Sa taille était grande et nerveuse, sa couleur olivâtre, son nez fort grand. Il paraissait plus fait qu'aucun autre seigneur pour la majesté royale. Il ne dormait presque point. Il fut prodigue d'armes envers ses chevaliers; mais avide d'acquérir, de quelque part que ce fût, des terres, des seigneuries et de l'argent pour fournir à ses entreprises. Jamais il ne prit de plaisir aux mimes, aux troubadours et aux gens de cour.» (Villani.)
588: Femmes des rois de France et d'Angleterre, et de l'empereur Richard de Cornouailles.
589: 1223, 1247. Nocéra fut surnommée Nocéra de' Pagani.
590: À la mort de Corradino il voulut s'échapper, enfermé dans un tonneau; mais une boucle de ses cheveux le trahit. «Ah! il n'y a que le roi Enzio qui puisse avoir de si beaux cheveux blonds!....»
592: Au printemps de l'an 1254. Il n'avait que vingt-six ans.
594: Dans sa fuite, en 1254, il ne trouva de refuge qu'à Luceria. Les Sarrasins l'y accueillirent avec des transports de joie. Avant la bataille, Manfred envoya des ambassadeurs pour négocier. Charles répondit: «Va dire au sultan de Nocéra que je ne veux que bataille, et qu'aujourd'hui même je le mettrai en enfer, ou il me mettra en paradis.»
595: Le légat du pape le fit déterrer, et jeter sur les confins du royaume de Naples et de la campagne de Rome.
596: À tous les emplois qui existaient dans l'ancienne administration, Charles avait joint tous les emplois correspondants qu'il connaissait en France, en sorte que le nombre des fonctionnaires était plus que doublé.
597: Giannonne.
598: «De vipereo semine Frederici secundi.»
599: Nangis.
601: Le Chevalier du Temple, ap. Raynouard, Choix des poésies des Troubadours.
602: Joinville.
603: De plus, les pirates de Tunisie nuisaient beaucoup aux navires chrétiens.
604: Joinville.
605: Petri de Condeto epist.
606: Pétrarque raconte qu'une fois on délibérait à Rome sur le chef que l'on donnerait à une croisade. Don Sanche, fils d'Alphonse, roi de Castille, fut choisi. Il vint à Rome, et fut admis au consistoire, où l'élection devait se faire. Comme il ignorait le latin, il fit entrer avec lui un de ses courtisans pour lui servir d'interprète. Don Sanche ayant été proclamé roi d'Égypte, tout le monde applaudit à ce choix. Le prince, au bruit des applaudissements, demanda à son interprète de quoi il était question. «Le pape, lui dit l'interprète, vient de vous créer roi d'Égypte.—Il ne faut pas être ingrat, répondit don Sanche, lève-toi et proclame le saint-père calife de Bagdad.»
607: Voy. t. III, App. 144 et 145.
608: Joinville.
609: Le Confesseur.—Entre autres peines que saint Louis infligea à Enguerrand, il lui ôta toute haute justice de bois et de viviers, et le droit de faire emprisonner ou mettre à mort.
610: Le Confesseur.
611: Id.
612: Joinville.
614: Joinville.
615: «Attendu que la superstition des clercs (oubliant que c'est par la guerre et le sang répandu, sous Charlemagne et d'autres, que le royaume de France a été converti de l'erreur des gentils à la foi catholique) absorbe tellement la juridiction des princes séculiers, que ces fils de serfs jugent selon leur loi les libres et fils de libres, bien que, suivant la loi des premiers conquérants, ce soient eux plutôt que nous devrions juger.... Nous tous grands du royaume, considérant attentivement que ce n'est pas par le droit écrit, ni par l'arrogance cléricale, mais par les sueurs guerrières qu'a été conquis le royaume... nous statuons que personne, clerc ou laïc, ne traîne à l'avenir qui que ce soit devant le juge ordinaire ou délégué, sinon pour hérésie, pour mariage et pour usure, à peine pour l'infracteur de la perte de tous ses biens et de la mutilation d'un membre; nous avons envoyé à cet effet nos mandataires, afin que notre juridiction revive et respire enfin, et que ces hommes enrichis de nos dépouilles soient réduits à l'état de l'Église primitive, qu'ils vivent dans la contemplation, tandis que nous mènerons, comme nous le devons, la vie active, et qu'ils nous fassent voir des miracles que depuis si longtemps notre siècle ne connaît plus.» App. 136.
616: En 1240, le pape ayant manifesté le projet de rompre les trêves conclues entre lui et Frédéric II, saint Louis, pour l'en empêcher, fait arrêter les subsides qu'il avait fait lever sur son clergé de France par son légat.
618: «Il aimoit mieux faire copier les manuscrits que de se les faire donner par les couvents, afin de multiplier les livres.» (Gaufred. de Bello loco.)—Les manuscrits palimpsestes (c'est-à-dire grattés et regrattés par les moines copistes) furent comme une Saint-Barthélemy des chefs-d'œuvre de l'antiquité. Voir Renaiss., Introd.
619: Le Confesseur.
620: Le Confesseur.
621: Le Confesseur.—«Il fesait fère le service Dieu si solempnellement et si par loisir, que il ennuioit ausi comme à touz les autres pour la longueur de l'ofice.»
622: Guill. de Nangis.
623: Joinville.
624: Le Confesseur.
625: Le Confesseur.
626: Joinville.
627: Jacques de Vitri: «Meretrices publicæ ubique cleros transeuntes quasi per violentiam pertrahebant. In una autem et cadem domo scholæ erant superius, prostibula inferius.»
628: L'antipape Anaclet, Innocent II, Célestin II (disciple d'Abailard), Adrien IV, Alexandre III, Urbain III et Innocent III.
629: Pierre-le-Chantre et d'autres écrivains contemporains rapportent le trait suivant: «En 1171, maître Silo, professeur de philosophie, pria un de ses disciples mourant de revenir lui faire part de l'état où il se trouverait dans l'autre monde. Quelques jours après sa mort, l'écolier lui apparut revêtu d'une chape toute couverte de thèses, «de sophismatibus descripta et flamma ignis tota confecta.» Il lui dit qu'il venait du purgatoire, et que cette chape lui pesait plus qu'une tour: «Et est mihi data ut eam portem pro gloria quam in sophismatibus habui.» En même temps il laissa tomber une goutte de sa sueur sur la main du maître; elle la perça d'outre en outre. Le lendemain Silo dit à ses écoliers:
Linquo coax ranis, cras corvis, vanaque vanis;
Ad logicen pergo, quæ mortis non timet ergo,
et il alla s'enfermer dans un monastère de Cîteaux.» (Bulæus.)
630: Le pape avait écrit à l'évêque de Paris de faire détruire ce livre sans bruit. Mais l'Université, déjà en querelle avec les Ordres Mendiants, le fit brûler publiquement au parvis Notre-Dame. Jean de Parme se démit du généralat; saint Bonaventure, qui lui succéda, commença une enquête contre lui, et fit jeter en prison deux de ses adhérents. L'un y passa dix-huit ans, l'autre y mourut.
631: Hermann Cornerus.
632: Ce portrait a été gravé en tête de ses œuvres. (Constance, 1732, in-4o.)
633: MM. Jourdain et Hauréau ont démontré sur quel terrain peu solide nos deux grands scolastiques ont cheminé (1860).—Voir Renaissance, Introd.
635: Il condamna publiquement Guillaume de Saint-Amour, et Jean de Parme avec moins d'éclat. (Bulæus.)
637: Ce mot est significatif pour qui a présente la figure rêveuse et monumentale des grands bœufs de l'Italie du sud.
638: Joinville.
639: Joinville. Il demanda ensuite a Joinville lequel il aimerait mieux d'avoir commis un péché mortel ou d'être lépreux. Joinville répond qu'il aimerait mieux avoir fait trente péchés mortels.—«Et quand les frères s'en furent partis, il m'appela tout seul, et me fit seoir à ses piez, et me dit: «Comment me deistes vous hier ce?» Et je li dis que encore li disoie-je, et il me dit: «Vous deisles comme hastiz musarz; car nulle si laide mezelerie n'est comme d'estre en péché mortel, etc.»
640: Id. «En la doctrine que il lessa au roi Phelipe, son fiuz.... il y avoit une clause contenue, qui est tele: «Fai à ton pooir les bougres et les autres mal genz chacier de ton royaume, si que la terre soit de ce bien purgée.» (Le Confesseur.)
641: Joinville.
642: Id.—Villani. «On vint un jour lui dire que la figure du Christ avait apparu dans une hostie: «Que ceux qui doutent aillent le voir; pour moi, je le vois dans mon cœur.»
643: Joinville.
644: Voy. sur la Chanson de Roland, par Génin, Renaissance, Introd.
645: Alban, Alp., mont.
647: Le Dit Marcoul et Salomon, no 7218, et fonds de Notre-Dame N., no 2.
648: Voy. le poème d'Alexandre, par Lambert-le-Court et Alexandre de Paris, né à Bernay.
650: Ainsi à Paris, Saint-Jacques-la-Boucherie et Sainte-Geneviève, etc. L'abbé Lebeuf a remarqué sur la façade de cette dernière église un énorme anneau de fer où passaient leur bras ceux qui venaient demander asile.—C'était encore dans l'église qu'on venait déposer les malades, en particulier ceux qui étaient atteints du mal des ardents.
651: La cloche d'argent, à Reims, sonnait le 1er mars, pour annoncer la reprise des travaux agricoles.
653: Le légat, Pierre de Capoue, défendit en 1198 la célébration de cette fête dans le diocèse de Paris. Mais elle ne cessa guère en France que vers 1444. On la trouve en Angleterre en 1530.—En 1671, les enfants de chœur de la Sainte-Chapelle prétendaient encore commander le jour des Saints-Innocents, et occupaient les premières stalles, avec la chape et le bâton cantoral.—À Bayeux, le jour des Innocents, les enfants de chœur, ayant à leur tête un petit évêque qui faisait l'office, occupaient les stalles hautes et les chanoines les basses.
655: À Beauvais, à Autun, etc., on célébrait la fête de l'Âne.—Ducange: «In fine missæ sacerdos versus ad populum vice: Ite, missa est, ter hinnannabit; populus vero vice: Deo gratias, ter respondebit: Hinham, hinham, hinham.» App. 142.
656:
Nostri nec pœnitet illas,
Nec te pœniteat pecoris, divine poeta.
(Virg.)
657: Au portail septentrional de la cathédrale (portail des Libraires).
658: Sur un contrefort du clocher vieux.
659: À l'église de Saint-Guenault, des rats rongent le globe du monde.—Aristote n'échappe pas à ce rire universel. À Rouen, il est représenté courbé, les mains à terre, et portant une femme sur son dos.
660: Voy. les stalles de Notre-Dame de Rouen, de Notre-Dame d'Amiens, de Saint-Guenault d'Essonne, etc. Dans l'église de l'Épine, petit village près Châlon, il se trouve des sculptures très remarquables, mais aussi très obscènes. Saint Bernard écrit vers 1125, à Guillaume de Saint-Thierry; «À quoi bon tous ces monstres grotesques en peinture ou en bosse qu'on met dans les cloîtres à la vue des gens qui pleurent leurs péchés? À quoi sert cette belle difformité, ou cette beauté difforme? Que signifient ces singes immondes, ces lions furieux, ces centaures monstrueux?»
661: C'était le sujet d'un bas-relief extérieur de la cathédrale de Reims, que l'on a fait effacer.
662: À la Sainte-Chapelle on voyait descendre de la voûte la figure d'un ange tenant un biberon d'argent, avec lequel il envoyait de l'eau sur les mains du célébrant.—À Reims, le jour de la Dédicace, on plaçait un cierge allumé entre chaque arcade.
663: «Sur la galerie de la Vierge, à Notre-Dame de Paris, était une Vierge et deux anges portant des chandeliers; après Laudes de la Sexagésime, le chevecier y mettait deux cierges.» (Gilbert.)—Dans certaines églises, le prêtre représentait au portail l'Ascension de Notre-Seigneur.—Quelquefois même le clergé devait être obligé d'accomplir la cérémonie dans les parties les plus élevées de l'église; par exemple, lorsqu'on scellait des reliques sous la flèche, comme on l'avait fait à celle de Notre-Dame de Paris.
664: Surnom d'un des architectes que Ludovic Sforza fît venir d'Allemagne pour fermer les voûtes de la cathédrale de Milan. (Gaet. Franchetti.)
665: Cette hauteur de cinq cents pieds semblerait avoir été l'idéal auquel aspirait l'architecture allemande. Ainsi les tours de la cathédrale de Cologne devaient, d'après les plans qui subsistent encore, s'élever à cinq cents pieds allemands (quatre cent quarante-trois pieds de Paris); la flèche de Strasbourg est haute de cinq cents pieds de Strasbourg (quatre cent quarante-cinq pieds de Paris).
666: À peine pourrait-on citer quelques exemples de cryptes postérieures au douzième siècle. (Caumont.) C'est au douzième et au treizième siècle qu'a lieu le grand élan de l'architecture ogivale.
667: On donne pour racine au mot ogive le mot allemand aug, œil; les angles curvilignes ressemblent aux coins de l'œil. (Gilbert.)
668: Au treizième siècle, le chœur devint plus long qu'il n'était comparativement à la nef. On prolongea les collatéraux autour du sanctuaire, et ils furent toujours bordés de chapelles.
669: Ce fut surtout au onzième siècle qu'on employa généralement cette disposition.
671: Nous empruntons cette observation, et généralement tous les détails qui suivent, à la description de la cathédrale de Cologne, par Boisserée (franç. et allem.),1823.
672: Les églises métropolitaines avaient des tours; les églises inférieures, seulement des clochers. Ainsi la hiérarchie se conservait jusque dans la forme extérieure de l'église.
673: De plus, le chœur est terminé par cinq côtés d'un dodécagone, et chaque chapelle par trois côtés d'un octogone.
674: Ce rapport est celui de 1 à 6, et de 1 à 7.
675: Le porche, le carré de la transversale, les chapelles avec le bas-côté qui les sépare du chœur, sont chacun égaux à la largeur de l'arcade principale, et en somme égaux à la largeur totale. La largeur de la transversale, ou croisée, est, avec sa longueur totale, dans le rapport de 2 à 5, et avec la largeur du chœur et de la nef, dans le rapport de 2 à 3.
676: La hauteur des voûtes latérales égale 2/5 de la largeur totale, c'est-à-dire 2 fois 150/5 ou 60 pieds.—Pour la voûte du milieu, la largeur dans l'œuvre est à la hauteur dans le rapport de 2 à 7, et pour les voûtes latérales, dans le rapport de 1 à 3. À l'extérieur, la largeur principale de l'église égale la hauteur totale. La longueur est à la hauteur dans le rapport de 2 à 5. Même rapport entre la hauteur de chaque étage et celle de l'ensemble.
677: La longueur extérieure est de 348 p. 8 p.; 438 est divisible par 3, par 2, par 4, par 12; divisé par 12, il donne 365,5, le nombre des jours de l'année plus une fraction, ce qui est un degré encore d'exactitude.—Il y a 36 piliers-butants extérieurs, 34 intérieurs.—L'arcade du milieu est large de 35 pieds; 35 statues, 21 arcades latérales.
678: Nous sommes revenus sur ce point de vue dans l'Introduction du volume sur la Renaissance.
679: Sabine de Steinbach, fille d'Erwin de Steinbach qui commença les tours en 1277. (1833.) Il est établi maintenant que la flèche est de 1439. (1860.)
680: C'est la légende du Mont Saint-Michel.
681: La voûte du chœur est seule achevée; elle a deux cents pieds de hauteur. M. Boisserée a ajouté à sa Description un projet de restauration et d'achèvement, d'après les plans primitifs des architectes qui ont été retrouvés, il y a peu années.
682: On voit Ingelramme diriger les travaux à Notre-Dame de Rouen, et construire le Bec en 1214; Robert de Luzarche bâtir, en 1220, la cathédrale d'Amiens; Pierre de Montereau, l'abbaye de Long-Pont, en 1227; Hugues Lebergier, Saint-Nicaise de Reims, en 1229; Jean Chelle, le portail latéral sud de Notre-Dame, en 1257, etc.
683: Le tombeau de Marcdargent à Saint-Ouen.
685: Berneval acheva, vers le commencement du quinzième siècle, la croisée de Saint-Ouen, et fit en 1439 la rose du midi. Son élève fit celle du nord, et surpassa son maître. Berneval le tua, et fut pendu.
686: Alexandre III posa la première pierre de Notre-Dame de Paris, en 1163. La façade principale fut achevée au plus tard en 1223. La nef est également du commencement du treizième siècle.
687: Il fut commencé en 1257.
688: Il fut commencé en 1312 ou 1313.
689: C'est au Parvis Notre-Dame qu'on le brûla.
690: 1404-19.
691: Ces triangles sont l'ornement de prédilection du quatorzième siècle. On les ajouta alors à beaucoup de portes et de croisées du treizième. Voyez celles de Notre-Dame de Paris.
692: La peinture sur vitres commence au onzième siècle. App. 145.
693: Le croirait-on, Dieu n'a pas eu un seul temple, un seul autel, une seule image du premier au douzième siècle? Il s'agit, bien entendu, de Dieu le Père, du Créateur. Le moindre moine qui passait saint avait son culte, sa fête, son église. Dieu apparaît pour la première fois à côté du Fils au commencement du treizième siècle et ne siège à la première place qu'en 1360. Voy. Renaissance, Introduction. (1860.)
694: L'architecture tomba de la poésie au roman, du merveilleux à l'absurde, lorsqu'elle adopta les culs-de-lampe au quinzième siècle, lorsque les formes pyramidales dirigèrent leurs pointes de haut en bas. Voir les clochers de Saint-Pierre de Caen, qui semblent prêts à vous écraser.
695: Ces béquilles architecturales exigent un continuel raccommodage. Ces cathédrales sont d'immenses décorations qu'on ne soutient debout que par des efforts constamment renouvelés. Elles durent parce qu'elles changent pièce à pièce. C'est le vaisseau de Thésée. Voy. Renaissance, Introduction. (1860.)
696: Qui a supprimé l'esclavage? Personne, car il dure encore. Le christianisme a-t-il transformé l'esclave en serf à la chute de l'empire romain? Non, puisque le servage existait dans l'empire même sous le nom de colonat. Les chrétiens eurent des esclaves tant que cette forme de travail resta la plus productive. Ils en ont encore dans les colonies. Le christianisme prêche la résignation à l'esclave et est l'allié du maître. Voy. Renaissance, Introduction. (1860.)
697: Ce sont huit figures de taille gigantesque servant de cariatides. L'un des bourgeois tient une bourse d'où il tire de l'argent, un autre porte des marques de flétrissure; d'autres, percés de coups, présentent des rôles d'impôts lacérés.
698: Voir la notice du Du Puy, sur l'Histoire du Trésor des chartes, manuscrit in-4o de la bibliothèque du Roi; imprimé à la fin de son livre sur les Droits du Roy. (1655.) Voy. aussi Bonamy, dans les Mémoires de l'Académie des Inscriptions.
699: Voir les lettres originales de d'Aguesseau, en tête d'une copie de l'inventaire du Trésor des chartes, à la Bibliothèque du Roi, fonds de Clairambault.
700: Ces divers objets ont été déposés aux Archives en vertu des décrets de nos Assemblées républicaines.