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Histoire de la République de Venise (Vol. 1)

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Livre Ier. Description géographique.—Origine des Vénitiens.—De l'état des Venètes sous les Romains.—Invasion des Goths, des Huns, des Hérules, des Ostrogoths.—Fondation de Venise, 421.—Expulsion des Ostrogoths.—Établissement des Lombards en Italie, 553.—Création, abolition et établissement du dogat à Venise, 697-742.—Huit doges déposés.—Guerre de Pépin contre Venise, 743-809.—Premiers doges de la famille Participatio.—Arrivée du corps de saint Marc à Venise, 810-829. 1

Livre II. Divisions intestines.—Entreprises de Jean Participatio sur le comté de Commacchio.—La flotte vénitienne battue par les Sarrasins à Crotone, et par les Narentins à Micolo.—Invasion des Hungres: ils attaquent Venise.—Leur défaite, 830-900.—Doges de la maison Candiano. Pierre Candiano IV, massacré.—Abdication de quatre doges, 901-991.—Règne de Pierre Urseolo II.—Réunion de la Dalmatie à l'état de Venise, 991-1006.—Sédition. Usurpation du dogat par Dominique Urseolo. Expulsion de la famille Urseolo.—Révolte de Zara.—Guerre contre les Normands, 1006-1096.—Première croisade.—Expédition en Calabre.—Guerre contre les Padouans.—Incendie de Venise.—Guerre contre les Hongrois, 1096-1117.—Règne de Dominique Michieli.—Nouvelle expédition en Syrie, ou deuxième croisade.—Prise de Tyr, 1117-1130.—Prise de Corfou.—Expédition de Sicile.—Dogat de Vital Michieli II.—Singulier tribut imposé au patriarche d'Aquilée.—Guerre contre l'empereur Comnène.—Désastre de l'armée.—Peste à Venise.—Le doge assassiné, 1130-1173.—Changement dans la constitution de l'état.—Élection de Sébastien Ziani, 1173. 89

Livre III. Règne de Sébastien Ziani.—Outrages que l'empereur grec fait aux Vénitiens.—Démêlés entre le pape Alexandre III et l'empereur Frédéric Barberousse.—Ligue lombarde.—Alexandre III à Venise (1173-1178).—Règne d'Orio Malipier.—Troisième croisade des Vénitiens, 1179-1191. 200

Livre IV. Règne de Henri Dandolo.—Nouvelle croisade.—Prise de Zara.—Excommunication des Vénitiens, 1192-1203.—Conquête de Constantinople.—Partage de l'empire grec, 1203-1205. 263

Livre V. Pierre Ziani, doge.—Occupation de Corfou et de Candie.—Guerre contre les Génois.—Révoltes de Candie, 1205-1228.—Dogat de Jacques Thiepolo.—Affaire de Constantinople.—Chute de l'empire des Latins en Orient, 1228-1261.—Nouvelle révolte de Candie.—Rivalité du pape et de l'empereur Frédéric II.—Guerre de Venise contre Erzelin, tyran de Padoue, 1228-1252. Guerre contre les Génois, 1252-1269.—Révolte du peuple de Venise.—Changement dans la forme des élections.—Création de la charge de grand-chancelier.—Disette.—Établissement du droit de navigation dans l'Adriatique.—Guerres qui en sont la suite.—Dogat de Laurent Thiepolo, de Jacques Contarini et de Jean Dandolo.—Établissement du saint-office à Venise, 1269-1289. 350

Livre VI. Élection de Pierre Gradenigo.—Désastres en Orient.—Guerre contre les Génois, 1289-1299.—Considérations sur les gouvernements d'Italie au XIVe siècle.—Révolution dans le gouvernement de Venise.—Clôture du grand conseil.—Établissement de l'aristocratie.—1289-1319. 468

Livre VII. Conjuration de Marin Bocconio.—Affaires de Ferrare.—La république usurpe cette ville.—Excommunication des Vénitiens, 1302-1309.—Conjuration de Thiepolo.—Établissement du Conseil des Dix, 1309. 525

Livre VIII. Levée de l'interdit.—Expédition contre les Génois.—Révolte de Candie.—Guerre contre le seigneur de Vérone.—Acquisition de Trévise et de Bassano, 1310-1343.—Croisade de Smyrne.—Septième révolte de Zara.—Peste à Venise, 1343-1348.—Nouvelle guerre contre les Génois, 1348-1354.—Changements dans l'organisation du conseil du doge.—Élection et conjuration de Marin Falier, 1354-1355. 577

FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES DU TOME PREMIER.

Notes

1: M. Forfait, dans un mémoire sur la marine de Venise, où je me suis permis de puiser quelques détails, et M. Cuvier, dans le discours préliminaire de ses Recherches sur les Fossiles, ont expliqué la formation des lagunes de l'Adriatique; voici quelques passages de l'ouvrage de ce dernier.

«Venise a peine à maintenir les lagunes qui la séparent du continent, et malgré tous ses efforts, elle sera inévitablement un jour liée à la terre-ferme. On sait, par le témoignage de Strabon, que, du temps d'Auguste, Ravenne était dans les lagunes, comme y est aujourd'hui Venise, et à-présent, Ravenne est à une lieue du rivage. Adria, qui avait donné son nom à la même mer, dont elle était il y a vingt et quelques siècles le port principal, en est maintenant à six lieues. Fortis a même rendu vraisemblable qu'à une époque plus ancienne les monts Euganéens pourraient avoir été des îles. M. de Prony a constaté que depuis l'époque où l'on a enfermé le Pô de digues, cette rivière a tellement élevé son fond, que la surface de ses eaux est maintenant plus haute que les toits des maisons de Ferrare. En même temps, ses atterrissements ont avancé dans la mer avec tant de rapidité, qu'en comparant d'anciennes cartes avec l'état actuel, on voit que le rivage a gagné plus de 6000 toises depuis 1604, ce qui fait 150 ou 180 pieds, et en quelques endroits 200 pieds par an. L'Adige et le Pô sont aujourd'hui plus élevés que tout le terrain qui leur est intermédiaire, et ce n'est qu'en leur ouvrant de nouveaux lits, dans les parties basses qu'ils ont déposées autrefois, que l'on pourra prévenir les désastres dont ils les menacent maintenant.»

2: La laguna nella quale è posta la cità di Venezia nel mezzo dell' aque salse, fondata e tutta cinta da un lito quasi perpetuo, il quale per spazio di trenta miglia dalla foce del Adice fin à quella della Piave stendendosi, rende del impeto del mare sicuro tutto quel seno che dentro si chiude, che nella sua maggiore larghezza non eccede ora cinquo miglia, benche anticamente per spazio di più di trenta fino alle radici de' monti Euganei s'allargasse.

(Historia della guerra di Cipro, di P. Paruta, lib. 2.)

3: Venetia est omnis ora circa sinum maris post Hystriam usque ad Padi ostia. (Caton., Origines.)

Sub Venetiæ nomine comprehenditur omnis regio ab Hystriâ secundum maritimam oram usque ad Ravennam. (Pline, liv. 3.)

4: Pasquier, Recherches sur la France, liv. Ier chap. III. «À manière, dit-il, que les Venétiens mesme prindrent leur nom de ceste flotte, c'est-à-dire du peuple de Vannes, de laquelle gloire, combien que quelques Italiens (comme Marc-Antoine Sabellic) veulent frustrer nostre Gaule, pour la rapporter à quelques Enetiens, peuples forgés à crédit, et qu'ils veulent tirer du pays de Paphlagonie, si est-ce que Polybe, autheur ancien, attestait par le confrontement et rapport des mœurs des Venétiens d'Italie avec les citoyens de Vannes, qu'ils avaient pris leur ancienne origine de nous, chose à laquelle condescend volontairement Strabon.»

5: Histoire de Venise, décade 1, livre 1.

6: Voici les expressions de Polybe (liv. II, chap. III). «Auprès de la mer Adriatique étaient les Venètes, peuple ancien, qui avait à-peu-près les mêmes coutumes et le même habillement que les autres Gaulois, mais qui parlait une autre langue. Ces Venètes sont célèbres chez les poëtes tragiques qui en ont débité force prodiges.»

7: L'origine des Venètes est discutée dans un Mémoire de Fréret, dont on trouve l'analyse dans le tome XVIII de l'Académie des Inscriptions, il se borne à dire que les Venètes étaient venus de l'Illyrie s'établir sur le bord de l'Adriatique, où ils fondèrent Padoue. Voyez aussi le chap. 5 du 1er livre de l'ouvrage de Merula sur l'origine des Gaulois cisalpins.

8: Pylémènes, au cœur intrépide, conduit les guerriers de Paphlagonie; ils ont quitté la contrée des Henètes, fameuse par ses haras de mules, Citore, Sesame, et les belles cités qui s'élèvent sur les rives du Parthénius. Iliade, liv. II, v. 851.

9: Strabon, livre XII, cite un passage d'une tragédie de Sophocle, qui n'est pas venue jusqu'à nous, et dans laquelle ce poëte fait émigrer Anténor d'abord dans la Paphlagonie, puis à la tête des Henètes dans la Thrace, et enfin en Italie sur les bords de l'Adriatique. Hérodote, livre V; Justin, liv. XX, chap. 2; Tite-Live, 1re décade, livre 1er.

10: Paphlagonum gens antiqua neque ignobilis olim extitit in tantum quidem ut et magnas colonias deduxerit et sedes in Venetiis Italorum fixerit. (Novelle 29.)

11:

Trompant le fer des Grecs, cherchant une patrie,
Anténor fuit aux mers qu'enferme l'Illyrie;
Des bords liburniens, en naufrages fameux,
Sa nef sillonne en paix les canaux sinueux;
Il franchit le Timave, et ces grottes profondes
D'où le fleuve en grondant va refouler les ondes,
Donne des noms chéris à des peuples nouveaux;
Et, dans Padoue enfin, terme de ses travaux,
Ses compagnons lassés, désormais sans alarmes,
Ont retrouvé Pergame, et suspendu leurs armes.

12: C'est de ces peuples que sont sortis les Venètes du Golfe Adriatique qu'on n'a regardés comme originaires de Paphlagonie qu'à cause de la ressemblance du nom avec un des peuples de cette dernière contrée. Au reste, je n'avance pas cette opinion comme certaine. En pareille matière on se décide sur les probabilités. Strabon, liv. 4, chap. 3.

13: Orat. II de Ilio non capto.

14: Memorie storiche de' Veneti primi e secondi del conte Giacomo Filiassi. Venetia 1791.

15: Mémoires sur les traces anciennes du caractère des nations modernes qui comprend les peuples descendants des Sarmates et des Scythes. (Dans les Mémoires de l'Académie de Berlin. 1801.)

16: Dal Chiesio alle lagune spessi sono i fiumi ed aque copiose et correnti, le quali ingombrano tutto quello spazio e vi produssero grandi alterazioni. Il grosso e rapido Adige, dodici secoli fà, correva per altro letto presso le mura di Este, ove si divideva in due rami. Uno di essi, internandosi nei colli Euganei, s'impaludava nella valle sulfurea chiamata Calaona; l'altro portava al mare. (Silvestri, Paludi Atriane.)

17: Strabon, liv. 5, chap. 2.

18: Polybe, liv. 2, chap. 4, attribue la retraite des Gaulois à cette diversion.

19: Maffei, Verona illustrata. Sur toutes ces relations des Venètes avec les Romains, on peut consulter le 8e livre della Felicità di Padova, dont l'auteur, Ange Portenari, entreprend de prouver que les Venètes ne furent point sujets, mais amis de Rome.

20: Polybe, liv. 2, chap. 5.

Au nord des Venètes (dit Strabon, liv. 5) étaient les Carniens, les Cénomaniens, les Abduaces et les Insubres. Quelques-uns de ces peuples furent les ennemis des Romains: mais les Cénomaniens et les Venètes unirent toujours leurs armes à celles de Rome, et cela dès avant l'expédition d'Annibal.

21: Silius Italicus, liv. 8. Dénombrement de l'armée romaine, avant la bataille de Cannes.

Tum Trojana manus, tellure antiquitus orti
Euganea, profugique sacris Antenoris oris
Necnon cum Venetis Aquileia superfluit armis.

22: Patavini alios excluserunt, alios ejecerunt missos ab Antonio; pecuniâ, militibus, et, quod maximè decrat, armis, nostros duces adjuverunt. (Philippique 12e.)

23: Tacite, Annales, liv. II.

24: Sabellicus, décade 1, liv. 1er.

25: De la bibliothèque des camaldules du Couvent de Saint-Michel, près Venise, no. 541, page II. Ce manuscrit est intitulé Varie notizie appartenenti alla origine di Venezia. C'est un recueil qui avait été formé par un abbé des camaldules, appelé Fulgence Tomasellus. Le P. Mitarelli, qui a fait le catalogue de cette bibliothèque, transcrit cette pièce, ou du moins ce qu'on a pu en lire: «Anno a nativitate Christi CCCCXXI in ultimo anno papæ Innocentii primi..... Aponencis, regno Pataviencium feliciter et copiose florenti, regentibus rempublicam Galiano de Fontana, Simeone de Glausonibus, et Antonio Calvo, dominis consulibus, imperante Honorio cum Theodosio filio Archadii, decretum est per consules et senatum Pataviencium ac delectos primores popularium ædificari urbem circa Rivoaltum, et gentes circumstantium insularum congregari ibidem, ad habitandam potius terram unam, quam plures portuales habere, classem paratam tenere, exercere et maria perlustrare, et si casus bellorum accideret, ut hostium impotentia sociorum cogeret habere refugium...... Nam Gothorum multitudinem et instantiam verebantur et recordabantur quod anno Christi CCCCXIII ipsi Gothi cum rege eorum Alarico venerant in Italiam, et ipsam provinciam igne et ferro vastatam reliquerant et ad urbem processerunt, eam spoliantes......»

Le bibliographe ajoute: «Reliquum legere non potui.»

26: Sabellicus, décad. 1, liv. 1er.

27: Le même auteur place le commencement de ce siége en 450, et prétend qu'il dura trois ans.

28: Sabellicus, décad. 1, liv. 1er.

29: Le cavalier Soranzo, dans son Traité du Gouvernement de Venise, le dit formellement: «Prima se deve avvertire che la repubblica nacque nella popularità nella sua constitutione, e per molti centinaia d'anni si mantenne assolutamente vera democratia; e ciò sin all'anno 1310.» (Il Governo delle stato Veneto. Manuscrit de la bibliothèque de Monsieur, no. 54).

Cet auteur se trompe, en prolongeant la durée de la démocratie jusqu'à la révolution opérée au commencement du quatorzième siècle; car il y eut, dans l'intervalle, une suite de doges qui jouirent du pouvoir souverain.

30: Sabellicus, décade 1, liv. 1er.

31: His igitur omnibus manifestè apparet insulanos his primis temporibus sub nullius imperium ac dominationem subjectos, non plures quidem respublicas particulares, sed unius tantum habuisse reipublicæ formam. (De formâ reip. Venetæ, liber Nicolai Crassi.)

32: Cassiodori, variar. lib. 12, 24.

33: «Venetiæ prædicabiles, quondam plenæ nobilibus.» L'auteur de la chronique attribuée à Sagornino, et publiée par Zanetti, dit: «Æneti vero, licet apud latinos una littera addatur, græcè laudabiles dicuntur.»

34: Voyez De forma reipub. Venetæ, liber Nicolai Crassi, et sur-tout le livre De l'Examen de la Liberté de Venise, chap. 2.

35: Cassiodorus, variarum lib. 10, 26; lib. 12, 27.

36: Notamment dans le Squittinio della libertà Veneta.

37: De formâ reip. Venetæ, Nic. Crassi lib.Chronica Veneta, de François Sansovino.

38: Storia civile e politica del commercio de' Venitiani, da Carlo Antonio Marin, tom. I, lib. 1, cap. 5.

39: Ibid. lib. 2, cap. 2.

40: Igitur Alboin Vicentiam Veronamque et reliquas Venetiæ civitates, exceptis Patavio et Montesilicis et Mantuâ, cepit. Venetia enim non solùm in paucis insulis, quas nunc Venetias dicimus, constat; sed ejus terminus a Pannoniæ finibus usque Adduam fluvium protelatur. Probatur hoc annalibus libris, in quibus Pergamum civitas legitur esse Venetiarum: nam et de lacu Benaco in historiis ita legimus, Benacus lacus Venetiarum, de quo Mintius fluvius egreditur; Æneti enim, licet apud latinos una littera addatur, græcè laudabiles dicuntur. Venetiæ etiam Histria connectitur et utræque pro unâ provinciâ habentur. Histria autem ab Histro flumine cognominatur, quæ secundum romanam historiam, amplior quàm nunc est fuisse perhibetur. Hujus Venetiæ Aquileja civitas extitit caput, pro quâ nunc forum Julii ita dictum quòd Julius Cæsar negotiationis forum ibi statuerat, habetur.

Ce passage de l'Histoire des Lombards, par Paul Warnefride, plus connu sous le nom de Paul Diacre (De gestis Longobardorum, lib. II, cap. 14), explique fort bien ce qu'on entendait par la Venétie au milieu du VIIe siècle.

41: Éginard.

42: Ce sont à-peu-près les expressions de Bernard Justiniani. (Hist. de Venise, lib. 5.)

43: Je trouve dans une notice que M. le conservateur de la bibliothèque Riccardi a eu la bonté de m'envoyer sur un manuscrit intitulé: La Cronica della magnifica cità di Venezia, et come fù edificata, ed in che tempo, e per chi, in-fo, no 1835, le passage suivant qui est le sommaire de l'un des chapitres de cette chronique, dell' universal conseglio che fù fatto per voler far officiali, rectori, zudeci, et uno che sia capo de tutte le XII provincie, e mesegli nome M. lo Dose, e fù questo del 440.

Il résulterait de ce passage, 1o que l'état de Venise se composait à cette époque de douze provinces, c'est-à-dire de douze îles principales; 2o que, dès l'an 440 on avait créé un magistrat suprême, un chef du gouvernement pour toutes les îles, avec le titre de Messer le Doge.

Je ne m'arrêterai pas à la division de ce petit état en douze provinces. Le nombre des îles était beaucoup plus considérable; et nous avons vu que les chefs des principales formaient un conseil qui gouvernait la république. Leur nombre varia suivant le degré d'importance que les diverses îles acquirent.

Quant à la création du doge en 440, elle est plus difficile à admettre. D'abord nous voyons par un document cité ci-dessus, qu'en l'an 421 la république insulaire était encore sujette de Padoue. Il n'est guère vraisemblable qu'entre cette époque et celle de l'invasion d'Attila, qui eut lieu en 452, les habitants de la côte, réfugiés dans les îles, aient imaginé de se donner un gouvernement central; aussi les historiens nous apprennent-ils que chacune avait son magistrat ou ses magistrats. Vinrent ensuite les Hérules en 476, et les Ostrogoths en 493. On dit qu'en 503 les Vénitiens imaginèrent de confier momentanément l'autorité principale à un de leurs tribuns; mais ensuite on en appela dix, douze, sept, à en partager l'exercice.

Tous les historiens, excepté celui-ci, dont nous ne savons pas le nom, placent la création du dogat à la fin du VIIe siècle. Il est naturel de penser que les Vénitiens furent déterminés à resserrer le lien politique qui les unissait, par le danger que leur faisait courir l'établissement des Lombards en Italie, lequel date de 665. Enfin l'auteur de cette chronique se trompe évidemment lorsqu'il dit qu'on donna à ce premier magistrat le titre de Messer Le Doge. Ce titre ne fut imaginé qu'à la fin du XIVe siècle, quand on voulut amoindrir le pouvoir et la considération du chef de la république.

44: Unanimiter decreverunt solum ducem præesse, qui æquo moderamine populum gubernaret et jus atque potestatem haberet in publicis causis generalem concionem advocandi, tribunos etiam et judices constituendi, qui in privatis causis, exceptis in his spiritualibus, tam clericis quam laïcis, æquabiliter jura tribuerent, ita tamen quod paratis quandocumque libeat ducis remedium implorare. Ejusque jussione clericorum concilia et electiones prælaturarum a clero et populo debeant inchoare, et electi ab eo investitionem accipere et ejus mandato inthronisari.

45: Muratori, dans la seconde de ses savantes dissertations (tom. I, pag. 56), parle de ce traité en cherchant à déterminer quelles étaient les limites du royaume de Lombardie. Voici ses expressions: «Avant Charlemagne, le royaume des Lombards touchait, par le duché du Frioul, aux limites de la Pannonie, et de l'autre côté à l'Istrie qui alors appartenait à l'empire grec. On parvint, après de longues guerres, à une démarcation de frontières entre les deux états, et, sous le règne de Luitprandt, Paul Luc, duc de Venise, et Marcel, maître de la milice, portèrent leurs limites jusqu'à la Ville-Neuve, où devait aboutir le royaume des Lombards, c'est-à-dire jusqu'à la Piave, que quelques-uns ont prise mal-à-propos pour l'Anassus. Cela se voit dans les traités qui furent faits en 983 entre l'empereur Othon II et le duc de Venise Tribuno. Othon s'exprime ainsi: «Nous avons établi la limite à la Ville-Neuve comme elle avait été marquée autrefois entre le roi Luitprandt, et le duc Paul Luc et le maître de la milice Marcel, c'est-à-dire de la grande Piave à la Piave sèche.»

«Les mêmes expressions se retrouvent dans d'autres diplômes signés par les rois d'Italie ou les empereurs, d'une part, et par les ducs de Venise d'autre part. André Dandolo nous l'avait appris dès long-temps dans sa chronique, où il dit: Le duc Paul Luc fit un traité d'amitié avec le roi Luitprandt, par lequel les Vénitiens obtinrent plusieurs immunités sous le maître de la milice Marcel. Leurs frontières furent marquées à Héraclée qui, ayant été ruinée, est devenue ensuite la Ville-Neuve, c'est-à-dire de la grande à la petite Piave. Cependant il se pourrait que cette démarcation des limites n'eût été établie que pour la partie de la terre-ferme aboutissant à la mer; car il serait facile de prouver par d'autres témoignages qu'Opitergium, aujourd'hui Oderzo, Cividad, et d'autres villes au-delà de la Piave, étaient soumises aux Lombards.

«À partir de l'Histrie, et en tirant vers le sud-ouest, tout le littoral de l'Adriatique jusqu'à Ravenne, y compris Commacchio, appartenait aux rois de Lombardie, sauf quelques ports et quelques lagunes; mais il est certain que la ville de Venise et les îles adjacentes ne faisaient point partie de ce royaume.»

46: Storia civile e politica del commercio de' Veneziani, da Carlo Antonio Marin, tom. I, lib. 3, cap. 5.

47: Sabellicus, Hist. Venet. décad. I, liv. 1.

48: Debeat nobilitas tua ei adhærere. La Chronique attribuée à Sagornino, rapporte cette lettre; mais, dans cette Chronique, la lettre est adressée au patriarche de Grado, et non au doge. On peut fort bien supposer que le pape avait écrit à l'un et à l'autre.

49: Dominorum filiorumque nostrorum.

50: Machiavel, Histoire de Florence, liv. 1.

51: Trovandosi in detto tempo Carlo rè di Francia all'assedio della città di Pavia, ed essendo stato all'assedio alcuni mesi, mandò a domandare ajuto al doge al suo consiglio. Dove che furono armate molte barche, le quali furono mandate in Pò ed in Tesino. Col quale ajuto il detto rè Carlo ebbe Pavia e prese il rè Desiderio con tutta la Lombardia. Per la qual vittoria il detto rè Carlo concedette a' Veneziani molto degni privilegj e donò loro molte ville sul Padovano e Trevisano: le quali possessioni pagavano certo tributo al vescovo di Torcello, di Treviso, etc. Hist. Veneziana da Andrea Navagiero.

52: Il en est fait mention dans un diplôme de l'empereur Frédéric Ier, adressé à l'évêque de Torcello: Quo statutus est terminus tempore Caroli inter Venetos et Longobardos unum caput exiens in fluvium Scile et alterum in fluvio Jario. (Codex Italiæ diplomaticus Johanis Christiani Lunig, tom. 2, pars 2, sectio 6, VIII.)

53: Storia civile e politica del commercio de' Veneziani di Carlo Antonio Marin, tom. II, lib. 1, cap. 2.

54: L'abbé Tentori, dans son Essai sur l'Histoire civile, politique et ecclésiastique de Venise, rapporte la lettre du pape à Charlemagne, tom. II, dissert. 19.

55: Voyez l'Essai sur la puissance temporelle des papes, tom. 1er de la 3e édition.

56: Sabellicus, décade 1, livre 2.

57: Fù forza di riconoscer detto rè e di darle per obbedienza lire 10 all'anno a lui e sui successori de censo e tributo perpetuo.—(Sommario de diverse cose notabili concernenti la repubblica.—Manuscrit de la Bibliothèque du Roi, no 10124.)

58: 806. Statim post natalem Domini, venerunt Willeric et Beatus duces Venetiæ, nec non et Paulus dux Jaderæ, atque Donatus ejusdem civitatis episcopus, legati Dalmatorum, ad præsentiam domini imperatoris, cum magnis donis, et facta est ordinatio ab imperatore de ducibus et populis tam Venetiæ quam Dalmatiæ.

Annales regum francorum a tempore quo, Carolo Martello defuncto, Carlomanus et Pippinus fratres regnum adepti sunt, usque ad annum Christi 872.

Man. de l'abbaye de Saint-Bertin, inséré par Muratori dans ses Rerum Italicarum scriptores, tom. II, 1re partie, p. 506.

59: C'est probablement à cette circonstance que le président Hénault fait allusion dans son Abrégé chronologique, lorsqu'il dit (an 803): «L'état de Venise avait alors deux ducs, qui tous deux relevaient des deux empires;» la république ne pouvait pas avoir deux princes à-la-fois, et relever de deux empires différents.

60: Sabellicus, décad. I, lib. 2.

61: Épitome de l'origine et succession de la duché de Ferrare.L'origine et les faits de Venise, par Gabriel Syméon.

62: L'auteur incertain du Squitinio della libertà Veneta, s'attache à prouver que cette victoire sur Pépin n'a jamais eu lieu; mais d'abord son impartialité est plus que suspecte, puisque cet ouvrage n'est qu'un pamphlet, fort spirituel à la vérité, contre la république de Venise; en second lieu, ses raisons paraissent tirées de fort loin, et peu solides. L'auteur des Révolutions d'Italie, Denina, se borne à dire au sujet de ce fait: Tratto famoso e non ben sicuro della storia Veneta.

Muratori, (2e dissertation, p. 61) a discuté ce fait avec sa sagacité et son érudition ordinaires. Il reconnaît que, dans les premières années du IXe siècle, les Français, déjà établis en Lombardie, portèrent leurs armes dans l'Istrie, dans la Dalmatie, et s'emparèrent de quelques îles voisines de Venise. Il indique les auteurs français qui ont raconté la conquête de Venise par Pépin, et notamment les annales de St.-Bertin, rapportées par Duchesne, dont voici le passage: «Eodem anno classis a Niciphoro imperatore, cui Niceta patricius præerat, ad recuperandam Dalmatiam mittitur. Anno proximè sequenti, 807, Nicétas, qui, cum classe Constantinopolitanâ, sedebat in Venetiâ, pace factâ cum Pippino rege, et induciis usque ad mensem augustum constitutis, Constantinopolim regressus est. Tùm anno 809, classis de Constantinopoli missa primò Dalmatiam deinde Venetiam appulit. Itaque anno sequenti, 810, Pippinus rex perfidiâ ducum veneticorum incitatus, Venetiam bello terrâque marique jussit appetere; subjectâque Venitiâ, ac ducibus ejus in deditionem acceptis, eamdem classera ad Dalmatiæ litora vastanda misit.»

Que résulte-t-il de ce passage? que le duc était allé à la cour de Charlemagne, et y avait fait des soumissions à cet empereur. En effet nous savons qu'Obelerio s'était rendu à la cour de ce prince; mais pour implorer sa protection contre les Vénitiens qui l'avaient chassé. D'où il suit que les soumissions qu'il peut avoir faites, ne doivent pas être regardées comme des soumissions du peuple vénitien. Les Français avaient envahi l'Istrie et la Dalmatie. La flotte grecque vint pour leur disputer cette conquête. Cette flotte fut accueillie dans les ports des Vénitiens; de-là, le ressentiment de Pépin contre ce peuple; il saccagea leurs îles.

L'historien français ajoute, qu'il soumit Venise, et reçut la soumission des ducs: Subjectâ Venetiâ ac ducibus ejus in deditionem acceptis; mais à cette époque, il n'y avait pas encore d'île, de ville, que l'on appelât Venise. Ce nom était alors générique, et désignait tout le territoire de ce nouvel état. Il n'y avait pas plusieurs ducs, ou, pour mieux dire, il n'y en avait plus; car Obelerio et ses frères avaient été chassés une seconde fois. Les expressions de l'annaliste sont donc inexactes.

Voici maintenant la conclusion de Muratori, qui paraît fort judicieuse: «Il se peut que les armes victorieuses de Pépin l'aient rendu maître de quelques-unes des îles qui constituaient la province maritime appelée Venétie; mais non de la ville qui, depuis, a été nommé Venise, et qui, dès ce temps-là, ne consistait peut-être que dans l'île de Rialte. Peu importe que les Français aient pénétré dans les autres îles: il est certain que la ville de Venise n'appartînt jamais au royaume de Lombardie.»

Les traditions de la poésie ne sont point à dédaigner pour l'histoire; voici un passage de l'Arioste où l'enchanteur Merlin retrace les guerres des Français en Italie, (Chant 33):

Lor mostra appresso un giovane Pipino,
Che con sua gente, par che tutto copra
Dalle fornaci al lito Palestino,
E faccia con gran spese, e con lung' opra
Il ponte a Malamocco; et che viccino
Giunga a Rialto, e vi combatta sopra,
Poi fuggir sembra e che suoi la sei sotto,
L'aque che'l ponte, il vento, e'l mar li an rotto.

63: C'est ainsi que s'expriment la plupart des historiens; cependant on voit que la ville neuve existait antérieurement; puisqu'il en est fait mention dans un traité que j'ai cité ci-dessus, et qui est du commencement du VIIIe siècle.

64: Angelus Participatius Justinianum filium et Angelum ex eodem nepotem collegas sibi adscivit. Series ducum Venetorum ex Justiniano et aliis collecta.

Sabellicus, Hist. Venet., décad. I, lib. 2.

65: Sabellicus, Hist. Venet., décad. 1, liv. 2.—Les historiens ecclésiastiques d'Égypte, parlent de cette translation. On peut en voir la citation dans Renaudot, Hist. patriarch. Alexand., pap. 577.

66: Bernard Justiniani a composé un petit ouvrage sur la vie de saint Marc, la translation de son corps, d'Alexandrie à Venise, et l'authenticité de ses reliques.

67: Storia civile e politica del commercio de' Veneziani, di Carlo-Antonio Marin, tom. I, lib. 4, cap. 3.

68: Ibid. cap. 4.

69: Sabellicus, Hist. venet. déc. I, lib. 2.

70: Les historiens ne le désignent pas autrement.

71: Storia civile e politica del commercio de' Veneziani, di Carlo-Antonio Marin, tom. II, liv. I, cap. 6.

72: Note marginale de la chronique de Dandolo.—Manuscrit de la bibliothèque Ambrosienne.

73: On dit qu'ils pénétrèrent jusqu'au Vatican, et le pillèrent.

74: Obelerio, Carossio, et Pierre Tradenigo.

75: Jean Participatio.

76: Celle d'Obelerio, et celle des Barbolani.

77: Voyez sur ce traité l'Histoire du commerce de Venise, par Marin, tom. II, liv. 2, ch. 6.

78: La Chronique vénitienne, de François Sansovino, rapporte cet évènement au règne de Pierre Candiano III, et à l'an 944. Paul Morosini, dans son Histoire de Venise, liv. 1, ch, 7, le place à l'année 668, et dit que les corsaires étaient des Triestains. Presque tous les historiens l'attribuent au même peuple; mais il est démontré qu'on ne peut le placer qu'au Xe siècle. L'auteur de l'Histoire de Trieste, le père Irénée della Croce, a consacré le ch. 4 de son 8e liv. à la discussion de ce fait et de sa date, qu'il place en 930.

79: André Dandolo dit formellement: «Rodulfus regni sui anno quarto immunitates Venetorum in regno italico ab antiquis imperatoribus et regibus concessas per privilegium renovavit et in eodem declaravit ducem Venetiarum potestatem habere fabricandi monetam, quia ei constitit antiquos duces hoc continuatis temporibus perfecisse.

Muratori rapporte deux vers qu'on avait écrits sous le portrait du doge Pierre Candiano III:

Multa Berengarius mihi privilegia fecit:
Is quoque monetam cudere posse dedit.

80: Un manuscrit anonyme des vies des doges, conservé dans la bibliot. de la maison d'Este, contient un passage rapporté par Muratori: (Antiquitates italicæ medii ævi. Dissertation 27e, p. 646), qui confirme cette conjecture: «Berengarius rex Venetorum antiqua jura confirmavit et cudendi monetam auri et argenti, ut sub imperio Græcorum habuerant, potestatem dedit.»

Muratori ajoute que l'on croit même que les Vénitiens avaient frappé des monnaies grossières dès le temps que les Goths occupaient l'Italie. Ce savant rapporte la description et l'empreinte de plusieurs monnaies vénitiennes.

Charles Marin, dans son Histoire du commerce de Venise, prouve, tom. II, liv. 2, chap. 4, que les monnaies vénitiennes étaient plus anciennes que ce traité. Dans le chapitre suivant, il donne des renseignements sur leur poids, et sur le rapport de la valeur de l'or et de l'argent avec les denrées.

81: Parmi les présents que Luitprandt, ambassadeur de Béranger, offrit à l'empereur de Constantinople, en 948, il y avait des esclaves, dont quatre étaient entièrement mutilés, sorte d'eunuques de très-grand prix. La ville de Verdun était alors en possession de cette branche de commerce.

82: S'il faut en croire la vie des saints de l'ordre de Saint-Benoît, sect. 5, p. 885, Urseolo se repentit de son abdication, ou au moins de sa fuite; car un jour il vint s'accuser à son supérieur de ne pas savoir résister assez fortement aux tentations de l'esprit malin qui l'excitait à retourner dans sa patrie, et le prier de châtier sa faiblesse. Il mourut en 997, précisément l'année où son fils, dont il avait prédit la gloire, fit la conquête de la Dalmatie.

83: Storia civile e politica del commercio de' Veneziani di Carlo-Antonio Marin, tom. II, liv. 3, cap. 4.

84: Ibid. tom. II, lib. 3, cap. 5.

85: Voyez l'Histoire des révolutions d'Italie, par Denina, liv. 9, ch. 8.

86: Questa carta è, per dir il vero, insolente per un popolo riconosciuto sovrano. Histoire des révolutions d'Italie, par Denina, liv. 9, cap. 6.

87: Histoire des Révolutions d'Italie, par Denina, liv. 9, cap. 7.

88: Ut nulli in aliquâ sui imperii parte venetico pervento parcere auderent.

89: Cette loi est rapportée dans l'Histoire du commerce de Venise, par Marin, tome II, liv. 3, chap. 3.

90: Ibid., ch. 9.

91: Il serait difficile de spécifier en quoi consistait cette exemption de droits. Sabellicus, décad. 1, liv. 4, dit qu'on obtint en faveur des Vénitiens l'exemption des droits de gabelle et de port dans tout l'empire. Voyez au surplus sur cette bulle d'or des empereurs Basile et Constantin, l'Histoire du commerce de Venise, par Marin, tom. II, liv. 2, chap., et liv. 3, chap. 8.

92: Storia civile è politica del commercio de' Veneziani, di Carlo-Antonio Marin, tom. II, lib. 2, cap. 3.

93: Il commercio parea generalmente essersi ristretto trà poche terre vicine d'una stessa provincia, concorrenti le une al mercato dell' altre, come fu sempre necessario costume di tutte le nazioni anche più rozze e più incolte. Pochi erano quelli, per quel che ne parli la storia italiana, che facessero allora professione d'un trafico alquanto più grande e più esteso: i Giudei che, dispersi per il mondo, ed esclusi da ogni uffizio civile e ordinariamente anche dall' agricoltura, per non aver beni stabili proprj, alienissimi per altro canto dal mestier delle armi, furono costretti a impiegar tutta l' industria, o nell' esercizio della scienza fisica o nella mercatura: però furono in tutti i paesi del mondo riguardati come i più intraprendenti e i più avveduti mercatanti, e tali erano essi in Italia, anchè sotto il regno de' Francesi. Ma frà le nazioni naturali d'Italia i Veneziani furono, non pure i principali, ma quasi i soli che esercitassero fin dal nono secolo un vasto commercio. Venezia era l'emporio non meno d'Italia, che della Grecia, e de' paesi confinanti con l'Adriatico. Lo scrittor tedesco autore degli annali chiamati Fuldesi ne lasciò, quasi per incidenza, un bel testimonio; e più si parla nelle altre memorie di quei tempi, di mercatanti veneziani, che d'Italiani generalmente. Gli Amalfitani, posti negli ultimi confini d'Italia, e soggetti, benchè con poca dependenza, all' imperio greco, esercitarono anch' essi sotto i rè francesi la mercatura, ma il commercio loro fiori specialmente nel seguente secolo decimo, e i Pisani e i Genovesi, che poi tanto grido ebbero per tutti i porti del Mediterraneo e gareggiarono di credito, di potenza, con gli stessi Veneziani, non prima del secolo undecimo comminciarono ad acquistar nome. (Denina, Rivoluzioni d'Italia, tom. II, lib. 8, cap. 12.)

94: Cæperuntque iterum censum importunè ducis exigere, quibus dux pro illorum ignominiâ demandans non perquemlibet nunciorum hunc mittere curo, sed vitâ comitè ad hanc persolvendam dationem venire ipse non denegabo. (Chronique attribuée à Sagornino, publiée par Zanetti.)

95: L'auteur de l'Histoire de Trieste, le P. Irénée della Croce, liv. 8, chap. 7, raconte cet évènement de la même manière: «Offerendo a piedi del doge, con la propria soggetione, anco el vassalagio.» Il ajoute qu'on ne sait pas si les Vénitiens possédaient déjà Trieste, ou pour quelles raisons ils négligèrent cette occasion de la soumettre.

96: Sabellicus, Hist. Venet., décad. 1, lib. 4.

97: Ibid., voyez aussi la chronique attribuée à Sagornino.

98: L'auteur des Memorie istoriche di Trau, Jean Lencio, raconte que les Vénitiens y furent reçus comme des libérateurs; mais il écrit d'après la chronique de Dandolo.

99: Epistolæ ad familiares, lib. 5, ep. 10.

100: Othon Urse à Raguse, son fils à Spalato, Dominique Polani à Trau, Jean Cornaro à Sebenico, Vital Michel à Belgrado. (Sabellicus, décad. I, lib. 4.)

101: Pallium quidem quod pro pacti fœdere à Veneticis suprà quinquaginta libras persolvebatur, eidem suo compatri duci perpetuâ scribtione donabat. Chronique attribuée à Sagornino; à quoi l'éditeur Zanetti ajoute: Scilicet pro rebus, privilegiis et immunitatibus quibus Venetici in Italico regno gaudebant. Il cherche, comme on voit, à faire passer cette redevance pour le prix des concessions faites au commerce vénitien, et non pour une marque de vassalité.

102: Memorie storico-civili sopra le successive forme del governo de' Veneziani, da Sebastiano Crotta.

103: Sabellicus, décade I, lib. 4.

104: Cet acte est rapporté dans Muratori: «Antiquitatis italicæ medii ævi.» Dissert. 5, p. 241. Il est sous la date de 1017.

105: Sabellicus, décad. I, liv. 4, ne le fait régner que cinq ans; la chronique de François Sansovino, quinze ans, de 1009 à 1026, et la chronique intitulée, Series ducum venetorum, jusqu'en 1028.

106: Sabellicus, Hist. Venet., décad. I, lib. 4.

107: Voici la liste des doges associés au pouvoir du vivant de leur père ou de leur frère:

Jean Galbaio, associé à son père Maurice.
Maurice Galbaio, associé à son père Jean.
Béat,   associés à Obelerio, leur frère.
Valentin
Jean Participatio,   associés à Ange, leur père.
Justinien Participatio,
Ange Participatio, associé à Justinien, son père.
Jean Participatio, associé à Justinien, son frère.
Jean Tradenigo, associé à Pierre, son père.
Jean Participatio, associé à Urse, son père.
Pierre Candiano IV, associé à Pierre Candiano III, son père.
Jean Urseolo, associé à Pierre Urseolo II, son père.
Béat, Valentin, Ange Participatio, le fils de Justinien, Jean Tradenigo, et Jean Urseolo, moururent avant de régner seuls.
Jean Galbaio, Maurice Galbaio, Jean Participatio Ier, furent déposés; Pierre Candiano IV fut massacré.

108: Voici des vers d'un poëte du temps qui font allusion à cette expédition, et qui attestent la puissance maritime des Vénitiens à cette époque:

«Non ignara quidem belli navalis, et audax
Gens erat hæc: illam populosa Venetia misit,
Imperii prece, dives opum, divesque virorum,
Qua sinus Adriacis interlitus ultimus undis,
Subjacet arcturo. Sunt hujus mœnia gentis
Circumsepta mari; nec ab ædibus alter ad ædes
Alterius transire potest nisi lintre vehatur.
Semper aquis habitant; gens nulla valentior istâ
Æquoreis bellis, ratiumque per æquora ductu.»

(Guillelmus Apulus, Poëme des Normands, liv. 4.)

Muratori l'a inséré dans sa collection Rerum italicarum, tom. V.

109: Sabellicus, décade 1, liv. 5.

110: Tiraboschi.

111: Memorie storico-civili sopra le successive forme del governo de' Veneziani, da Sebastiano Crotta.

112: Di queste fortune, le quali accrescevano la riputazione della nuova Venezia in tutto 'l mondo Cristiano, come trà l'altro, fù quella del corpo di S. Tarasio rubato a un convento di monaci renittenti a venderlo o a donarlo.—(Storia civile e politica del commercio de' Veneziani di Carlo-Antonio Marin, tom. II, lib. 4, cap. 4.)

113: E subito furono fatti armare 207 navilj, che furono 80 galere, 55 tarette, e 72 navilj; de' quali 100 ne furono armati in Dalmatia e 'l resto a Venezia.

(Hist. Veneziana di Andrea Navagiero.)

114: E i capitani de' Veneziani andaron all' isola di S. Nicolò, per volere il corpo di detto santo: ma negandolo alcuni calogieri che l' aveano in custodia, e non volendolo dare, i detti capitani per forza l' ebbero, e lo portarono in galera. E avendo inteso questo i Pisani, dimandarono a' Veneziani la metà di detto corpo, dicendo che per essere stati ancora eglino li coll' armada lo voleano; ma i Veneziani risposero non volere dar loro cosa alcuna. Dove che da una parte e dall' altra furono usate molte disoneste parole, e i Pisani rimasero con grandissimo odio, di modo che, etc.

(Hist. Veneziana di Andrea Navagiero.)

115: Sabellicus, Hist. ven., décad. I, lib. 6.

116: Storia civile e politica del commercio de' Veneziani, di Carlo-Antonio Marin, tom. III, lib. 1, cap. 4.

117: Ibid. cap. 6.

118: On peut voir dans le Codex Italiæ diplomaticus, de Lunig, l'acte de 1111, par lequel l'empereur Henri V confirma les priviléges accordés par ses prédécesseurs aux Vénitiens. Ce diplôme indique avec assez de précision les possessions de la république à cette époque. Il paraît, d'après plusieurs passages de l'histoire attribuée à André Navagier, que les empereurs d'Occident s'étaient réservé le droit de confirmer tous les cinq ans les priviléges accordés aux Vénitiens. Voici ce qu'on y lit au sujet de ce tribut: «E pe' nostri ambasciadori fù dimandato gli un privilegio di confermazione degli altri. Il quale imperadore rispose non volerlo fare per niente, se prima i Veneziani non gli davano quello ch' erano obligati, ch' era un pallio d'oro e cinquanta lire di pepe. I quali ambasciadori mostrarono che in tempo di messer Piero Orsuolo, doge di Venezia, l'imperadore Ottone III liberò i Veneziani da tutti i tributi; e l'imperadore rispose, che Ottone imperadore poteva far per lui e non pe' suoi successori: di modo che i detti ambasciadori s'obligarono in luogo della signoria di Venezia di fargli il detto censo.»

119: Je le traduis de Pierre Justiniani (Rerum venetarum ab urbe conditâ ad annum 1575 Historia, lib. 2).

120: Cioè 40 galee, e 20 assili, sopra de' quali furono messi molti cavalli, e 4 navi grosse, con munizioni, e insegne da combattere, con 136 navili di viveri e altre cose necessarie: (Storia veneziana di Andrea Navagiero.)

121: Il doge fece tagliare la testa all' ammiraglio de' Mori e a' padroni delle sue galere, perchè erano Paesani. (Ibid.)

122: Il est dans Guillaume de Tyr et dans Muratori. (Antiquitates italicæ medii ævi, dissertation 30e, p. 919.)

123: Storia Veneziana di Andrea Navagiero.

124: Andò a dare il sacco alle coste della Morea, facendo schiavi i fanciulli e le fanciulle per ricavarne buon riscato.—(Ricerche storico-critiche sull' opportunità della laguna veneta pel commercio, sulle arti e sulla marina di questo stato, dal conte Filiasi.)

125: Marin, tom. III, lib. 1, cap. 7.

126: Marin, tom. III, lib. 1, cap. 8.

127: Histoire de Manuel Comnène, liv. II, chap. 5.

128: Sunt qui hæc ad Angeli Participatii referunt principatum, nos hoc tempore facta credimus, rerum venetarum Hist. P. Justiniani, lib. II. Sabellicus rapporte cette anecdote, d'abord sous le règne d'Ange Participatio, et puis sous celui de Vital Michieli II.

129: Nicétas, Histoire de Manuel Comnène, liv. 5, chap. 9.

130: Dux autem reliquâ stoli parte intra procedens Ragusinos pollicitæ fidelitatis immemores sibi rebelles fore invenit, erexerant similiter imperialia vexilla in turribus et muris suis, contemnentes non solùm ducem, quem sibi ab antiquis temporibus in dominum elegerant honorare, sed ut sibi æmulo armatâ manu resistere præsumserunt. Dux hoc indignè ferens bellicis instrumentis urbem impugnari jussit. Veneti autem quod jussum fuerat audacter exequentes continuis insultibus eâdem die quasdam turres ascenderunt, et depositis imperialibus insignibus beati Marci evangelistæ effigiem desuper posuerunt.

Cumque alterâ die ad reiterandos insultus Veneti pararentur, communicato consilio egrediens tribunus Michaël, archiepiscopus Ragusis, clerus et populus universus, præmissis crucibus de commissis veniam postularunt, quâ obtentâ dux cum hymnis et laudibus civitatem intravit, et consuetæ fidelitatis sacramenta renovavit, quamdamque turrim quæ imperatori servabatur cum maritimis muris dirui fecit, et archiepiscopus, consentientibus clero et populo, contentus fuit suam ecclesiam subjicere gradensi patriarchæ, si hoc à papâ poterit obtineri, quibus dux Raynierum Zane dedit in comitem.

(Andreæ Dauduli Chronicon, cap. 15, pars 24.)

131: Sabellicus, décad. I, lib. 7. Justiniani dit seulement: «Contagiosa lues totam urbem invadens lethali clade eam miserabilem in modum deformavit, lib. 2.»

132:

Paul-Luc Anafeste, premier doge.
Marcel Tegaliano.
Urse.—Massacré.
Dominique Léo, maître de la milice.   Ce sont les cinq maîtres de la milice ou tribuns militaires, qui remplacèrent les doges pendant cinq ans.
Félix Cornicula, id.
Theodat Urse, id.
Julien Cepario, id.
Jean Fabriciatio.—Déposé, les yeux crevés.
Theodat Urse, doge—C'est le même que le tribun militaire déposé, les yeux crevés.
Galla.—Idem.
Dominique Monegario.—Idem.
Maurice Galbaio.
Jean Galbaio.—Exilé.
Maurice Galbaio II.—Exilé, associé à son père, n'a point régné seul.
Obelerio.—Mis à mort.
Valentin.—Exilé.   Associés à leur frère Obelerio, n'ont point régné seuls.
Béat.—Exilé.
Ange Participatio.
Justinien Participatio.
Ange Participatio II, associé à son père Justinien, n'a point régné seul.
Jean Participatio.—Déposé deux fois.
Carossio.—Exilé, les yeux crevés pour avoir usurpé le dogat.
Pierre Tradenigo.—Massacré.
Jean Tradenigo, associé à son père Pierre, n'a point régné seul.
Urse Participatio.
Jean Participatio.—Abdique.
Pierre Candiano I.—Tué en combattant.
Pierre Tribuno.
Urse Participatio.—Abdique.
Pierre Candiano II.
Pierre Badouer.
Pierre Candiano III.
Pierre Candiano IV.—Massacré.
Pierre Urseolo I.—Abdique.
Vital Candiano.—Abdique.
Tribun Memmo.—Abdique.
Pierre Urseolo II.
Jean Urseolo, associé à son père Pierre, n'a point régné seul.
Othon Urseolo.—Exilé.
Pierre Centranigo.—Déposé et relégué dans un couvent.
Dominique Urseolo.—Chassé après avoir usurpé le dogat.
Dominique Flabenigo.
Dominique Contarini.
Dominique Silvio.—Déposé selon quelques historiens.
Vital Falier.
Vital Michieli.
Ordelafe Falier.—Mort en combattant.
Dominique Michieli.
Pierre Polani.
Dominique Morosini.
Vital Michieli II.—Massacré.

133: Quod exploration habeo Venetorum ducibus olim quoque fuit fisci jus; immo, quod in laudem præstantissimæ reipublicæ vergit, fuit antiquis etiam sæculis fiscus ducalis et regalis Venetiis. Adservatur manu exaratum in bibliothecâ Estensi chronicon venetum Marini Sanuti ex quo hausi chartam hujus rei testem. (Muratori. Dissertat. 17e Des Droits du fisc des rois, des évêques, des ducs et des marquis du royaume d'Italie.)(Antiquitates italicæ medii ævi p. 972.)

134: E ben vero doppo molti anni che all' elezione a doge di Domenico Silvo, che si fece dal popolo sopra il littorale di San Nicolò del Lido, una gran parte di esso vivenne armata nelle sue barche, dalle quali accostandosi al predetto littorale cominciò, senza sbarcarsi, con tumulto a vociferare: Vogliamo il Silvo e lo approviamo. (Memorie storico-civili sopra le successive forme del governo de' Veneziani da Sebastiano Crotta.)

135: Solevasi nella creazione del doge, in quei primi tempi, fatto che non era il Squitinio dagli ottimati, condurre la persona eletta nella chiesa di San Marco, e dal più vecchio degli elettori veniva presentato al popolo, ed espresso insieme che sarebbe sogetto di buona mente, et che sempre avrebbe procurato il bene della communanza; esortando perciò a riconoscerlo per loro principe. Per essere più facilmente veduto da tutti, era costume portarlo a torno la piazza di San Marco, sopra una machina di legno sedente: fornito questo giro, era ricondotto in palazzo e all' hora li era posto in cappo preziosissimo corno ducale, che carico di gemme si conserva nel tesoro; e questo era il punto e il termine della sua incoronazione: doppo daquella era gridato nella sala del pubblico.

(Governo dello stato veneto dal cav. Soranzo; manusc. de la bibliothèque de Monsieur, no 54.)

136: Ces six quartiers se distinguaient par les noms de San-Marco, Castello, Canal reggio, Santa-Croce, San-Paolo, et Dorso duro.

137: Sarà evidente che non solo di sovente si riuniva ancora la concione, della quale ne vedremo l'esistenza in assai posteriori tempi in appresso, ma che non aveva delegate al consiglio delli 480 tutte le importanti sue facoltà, o che almeno implicitamente se le aveva riservate nelle cose della maggiore importanza. (Memorie storico-civili sopra le successive forme del governo de' Veneziani, da Sebastiano Crotta.)

138: Il y a des écrivains qui ont cherché à donner une autre origine à cette dénomination. Ils prétendent que lorsqu'on institua le sénat, tous ceux qu'on désignait pour le composer s'en excusèrent par modestie, et qu'il fallut les prier d'accepter ces éminentes fonctions; mais Soranzo ajoute: Je m'imagine que cela arriva dans le temps où les ecclésiastiques se coupaient le nez et les oreilles pour éviter d'être nommés aux évêchés. (Il governo dello stato Veneto, man. de la bibliot. de Monsieur, no 54.)

139: Je ne saurais expliquer sur quel fondement l'historien Verdizotti (de' fatti Veneti, lib. 10) place l'institution du sénat élu par le grand conseil, cent ans plus tard, c'est-à-dire en 1282. J'ai suivi en ceci l'opinion la plus généralement adoptée.

140: Sarei per credere che le delegazioni del gran consiglio al senato divenissero permanenti più per prescrizione che per una determinata volontà. (Memorie storico-civili delle successive forme del governo de' Veneziani, da Sebastiano Crotta.)

141: Histoire de Justiniani, liv. 2.

142: Quando anticamente cadeva l'elezzione in persona poco gradita, il popolo era solito di strepitare e tal' hora, ma gia grand' anni, precedeva ardimento di levarselo dagli occhi. Un doge molto antico fù quello che, dubitando questo brutto scherso, introdusse, nel mentre ch' era portato a torno la piazza, di gettar molto danaro, acciò in quel punto che il popolo attendesse a raccogliere le monete, e gli complisse il giro, risallisse il palazzo, e ricevesse il corno, al che dato che fosse fine non si poteva più rivocare in dubbio la sua elezzione. Questo costume antichissimo viene osservato tutto oggi; non perche venghi confessato che il popolo abbia azione alcuna in questa incoronazione, ma per mostrare studio dell' antichità.

(Governo dello stato Veneto del cav. Soranzo. Manuscrit de la bibliothèque de Monsieur, no 54).

143: Chronique, liv. 10, ch. 1.

144: Nicétas, Histoire de Manuel Comnène, liv. 5, ch. 9, raconte que la flotte vénitienne était venue dans l'Archipel, sans ajouter qu'elle avait été arrêtée par les négociations, et ensuite ravagée par la peste. L'empereur, dit-il, avait envoyé contre eux cent cinquante vaisseaux, qui furent obligés de rentrer sans avoir rien fait. Inquiet de l'alliance des Vénitiens avec le roi de Sicile, et déterminé par l'incertitude des chances de la guerre, il leur offrit, pour arrêter celle-ci dans sa naissance, la restitution de leurs biens; mais, en marchands avisés, ils préférèrent une somme de quatre cents livres d'or. Marin, Histoire du commerce de Venise, tom. IV, liv. 1, chap. 1, dit quinze cent mille bisans.

145: Remarquons avec quelle simplicité un de ses descendants, le doge André Dandolo, raconte ce fait:

«Emannuel itaque erga Venetos furore accensus, se eos ad nihilum redacturum adjurans, in legatos, dum ea quæ pacis erant requirerent, injuriosè prorupit. Cui Henricus Dandolo pro salute patriæ constanter resistens, visu aliqualiter obtenebratus est. Qui illatam injuriam sub dissimulatione secretam tenens, unà cum socio Venetias redeunt.

«Ceterum Venetis de consequendâ pace datâ spe dux legatos imperatori mittit, etc. (Chronique, liv, 10, chap. 1, part. 4 et 5.)

146: Discours sur Tite-Live, liv. 1, chap 55.

147: Donec respublica in melius profecta creditoribus satisfacere poterit. (André Dandolo, Chron. liv. 10, ch. 1.)

148: Marin Sanuto, vite de' duchi Mastro Piero.

149: Mémoires historiques et politiques sur la république de Venise, par Léopold Curti, 1re partie, chap. 10.

150: Chronique d'André Dandolo, lib. 10, pars 15. cap. 1.

151: Traité de mécanique, de Mr J. A. Borgnis, p. 75. Il dit que ces colonnes pèsent chacune plus de quarante-cinq milliers métriques.

152: La chiesa ne questa santa sede può concedere che si faccia alcun male: ma poi fatto lo perdona.—Marin Sanuto vite de' duchi S. Ziani.

153: De l'état présent de la république de Venise, etc., par H. D. V. chevalier de St. Michel.—Manuscrit de la Bibliothèque-du-Roi, no 10465.

4.

Amelot de la Houssaye, dans son Histoire du gouvernement de Venise, rapporte le même fait, et ajoute que le pape avait jeté un interdit sur la république à cette occasion; mais il y a apparence qu'il se trompe; les autres auteurs ne parlent pas de l'interdit.

154: Il pontefice Adriano primo, in un concilio di 153 vescovi, diede l'autorità di eligere il papa a Carlo primo, rè di Francia, che fù poi detto Carlomagno e ciò dal 773; dono che non seppe conservare Ludovico, suo figliuolo, che fece permuta di questa autorità regale col titolo imaginario di pio al quale si può aggiungere quello di simplice.

(Paul Sarpi, Opinione in quai modo debba governarsi la republica di Venezia.)

155: Voyez les maximes de ce pape dans les Annales de Baronius, année 1076, § 24.

156: On n'est pas d'accord que les seigneurs italiens aient concouru à cette élection. Voyez l'Histoire des républiques italiennes du moyen âge, par M. Simonde Sismondi, chap. 8.

157: Voltaire, Essai sur les mœurs, chap. 48.

158: Il semblerait, d'après le récit de Voltaire, que ce tableau n'eût été exposé qu'après le couronnement de Frédéric Barberousse; mais l'abbé Fleury, (liv. 70e), raconte le fait comme il est rapporté ici.

159: Voici ce que Frédéric répondit aux légats du pape.

«Je ne demande point l'hommage aux évêques, s'ils ne veulent rien posséder de nos régales; mais s'ils écoutent volontiers le pape, lorsqu'il leur dit, Qu'avez-vous affaire du roi? je leur dirai aussi, Qu'avez-vous affaire de terres? Il dit que nos nonces ne doivent pas être reçus dans les palais des évêques: j'en conviens, pourvu que ces palais soient bâtis sur le fonds des évêques, et non sur le nôtre; car la superficie cède au fonds. Il dit que la magistrature et les régales de Rome appartiennent à S. Pierre; puisque je suis empereur romain par l'ordre de Dieu, je ne porte qu'un vain titre, si Rome n'est pas en ma puissance.»

(Histoire ecclésiastique de l'abbé Fleury, liv. 70.)

160: Le pape Victor l'avoue lui-même dans la lettre par laquelle il annonçait son élection à l'empereur et à toute la chrétienté: «Post verò longam collationem et diutinam deliberationem, divinâ tandem inspirante clementiâ, electione venerabilium fratrum nostrorum episcoporum, presbyterum S. R. E. cardinalium, cleri quoque romani petitione, ejusdem populi assensu, etiam senatoriæ dignitatis honoratorum, insuper capitaneorum, ad summum pontificatum, annuente Deo, canonicè sumus electi.»

(Radevic. De rebus gestes Friderici primi. Rerum italicarum scriptores, tom. VI, p. 824)

161: Et dum Rolandus decentissimè et religiosissimè se excusaret, Octavianus iste accepit pallium, et sibi ipsi imposuit, versatum tamen ità, ut pars illa, quæ debebat esse circà humeros, esset juxtà pedes.

(De rebus gestis Friderici primi in Italiâ commentarius a sive Raul sive Radulpho, auctore synchrono, dans la collection de Muratori.)

Les chanoines de St.-Pierre racontent le même fait dans leur lettre à l'empereur; mais d'une manière favorable à Victor, dont ils étaient partisans:

«Surrexit tandem velut iratus Otto, diaconus S. Georgii, et Adebaldus Crassus, cardinalis SS. Apostolorum, et Joannes Neapolitanus, et, accepta manto, voluerunt immantare dominum Rolandum cancellarium; sed saniore et meliori parte cardinales ex parte Dei omnipotentis et beatorum principum apostolorum Petri et Pauli, atque totius ecclesiæ autoritate prohibente, non potuerunt et cancellarium cum manto nullo modo tetigerunt: per eos tamen non stetit quin immantaretur. Cœterum clerus romanus, qui in ecclesiâ beati Pauli pro electione summi pontificis convenerant, audito clamore, cucurrerunt, circumdantes dominum Ottonem, qui erat cum cardinalibus juxtà altare beati Petri, et clamaverunt omnes dicentes, Dominum Octavianum eligite, per quem solum ecclesia pacem potest habere. Tunc petitione populi romani et erectione totius cleri, consentiente et desiderante universo capitulo basilicæ beati Petri, dominus Octavianus cardinalis a saniore parte cardinalium electus est et manto indutus, et in sede beati Petri positus, absque omni contradictione, cantantibus omnibus, Te Deum laudamus in Jubilo.»

(Radevici frisigensis canonici appendix ad Ottonem, de rebus gestis Friderici primi, lib. 2, cap. 46, dans la collection de Muratori, tom. VI.)

L'autre pape, Alexandre III, se plaint de cette violence, dans la lettre par laquelle il annonce sa nomination (Même collection, tom. VI, p. 825 et 826).

«Tribus diebus de electione tractantes laudem in personam nostram, insufficientem huic oneri, et tantæ dignitatis fastigio minimè congruentem, omnes quotquot fuerunt, tribus tantùm exceptis, Octaviano scilicet, Joanne de S. Martino, et Guidone Cremente, (Deo teste, quia mendacium non fingimus sed meram sicut est loquimur veritatem), concorditer atque unanimiter convenerunt, et nos assentiente clero ac populo in romanum pontificem elegerunt. Duo verò Joannes et Guido, quos prænotavimus, tertium Octavianum nominantes, ad ejus electionem pertinaciter intendebant. Unde et ipse Octavianus in tantam audaciam, insaniamque prorupit, quòd mantum, quo nos reluctantes et renitentes, quia nostram insufficientiam videbamus, juxta morem ecclesiæ, Odo prior diaconorum induerat, tanquam arreptitius a collo nostro propriis manibus violenter excussit, et secum inter tumultuosos fremitus asportavit. Cœterùm cùm quidam de senatoribus tantum facinus inspexissent, unus ex eis, spiritu divino succensus, mantum ipsum de manu eripuit saevientis. Ipse verò ad quemdam capellanum suum, qui ad hoc instructus venerat, et paratus, illicò flammeos oculos fremebundus inflexit, clamans et innuens, ut mantum, quem fraudulenter secum portaverat, festinanter afferret. Quo utique sinè morâ delato, idem Octavianus, abstracto pileo, et capite inclinato, cunctis fratribus, aut loco inde aut voluntate remotis, mantum per manus ejusdem capellani, et cujusdam clerici sui ambitiosus assumpsit, et ipse idem, quia non erat alius, in hoc opere capellano et clerico extitit coadjutor. Verùm ex divino credimus judicio contigisse, quòd ea pars manti, quæ tegere anteriora debuerat, multis videntibus et ridentibus, posteriora tegebat. Et cùm ipse idem hoc emendare studiosiùs voluisset, quia capitium manti extrâ se raptus non poterat invenire, collo fimbrias circumduxit, ut saltem mantus ipse appensus ci quodammodo videretur. Sicque factum est, ut sicut tortæ mentis erat, et intentionis obliqua, ita ex transverso et obliquo mantum fuerit in testimonium suas damnationis inductus.

162: D'autres auteurs, qui adoptent une manière différente de compter, le nomment Victor III.

163: Eberhard, archevêque de Salzbourg, et Hartmann, évêque de Brixen.

164: C'était ce que lui écrivait Arnoul, évêque de Lisieux. Voyez l'Histoire ecclésiastique de Fleury, liv. 70.

165: Voici dans quels termes un des plus fougueux prélats de la chrétienté, l'évêque de Salisbury, parlait de cette excommunication; «Le pape ayant attendu long-temps en patience le tyran teutonique pour l'exciter à pénitence, et ce schismatique continuant d'ajouter péchés sur péchés, le vicaire de S. Pierre, établi de Dieu sur les nations et les royaumes, a absous les Italiens et tous les autres du serment de fidélité par lequel ils lui étaient engagés, à cause de l'empire ou du royaume, et lui a ainsi enlevé presque toute l'Italie. Il lui a aussi ôté la dignité royale, l'a frappé d'anathème, et a défendu par l'autorité de Dieu, qu'il ait à l'avenir aucune force dans les combats; qu'il remporte la victoire sur aucun chrétien, ou qu'il ait nulle part ni paix ni repos, jusqu'à ce qu'il fasse de dignes fruits de pénitence; en quoi le pape a suivi l'exemple de Grégoire VII, son prédécesseur, qui, de notre temps, a déposé de même l'empereur Henri.»

(Histoire ecclésiastique de l'abbé Fleury, liv. 71e.)

166: Alexandrie, que les impériaux appelèrent par dérision, Alexandrie de la paille.

167: Tous ces détails sont rapportés par l'abbé Fleury lui-même, liv. 72e. L'origine de toutes ces querelles avait été la punition d'un prêtre accusé de meurtre.

168: Le 4 juin 1176.

169: Histoire de Florence, liv. 1er.

170: Les Allemands ayant abattu les murailles de Milan, et ayant obligé les habitants par serment à ne les point relever, ceux-ci usèrent d'abord de cette adresse de faire un fossé, en quoi ils ne contrevenaient point à leur serment.

(Nicétas, Histoire de Manuel Comnène, liv. 7, chap. 1.)

171: Histoire des républiques italiennes du moyen âge, par M. Simonde Sismondi, liv. 10.

172: L'acte de confédération contre Frédéric, se trouve dans les dissertations de Muratori sur les antiquités du moyen âge, dissertation 48e, p. 277. On y remarque, parmi les signataires de cette confédération, outre les villes que je nommerai ci-après, le marquis Obizzo de Malaspina, le comte de Bertenore, et Ruffin de Trino.

173: Anno ducis quinto Alexander papa furorem imperatoris abhorrens, cum galeis Guillelmi régis Siciliæ die XXIII mensis martii Venetorum portus applicuit. (Andreæ Danduli chronicon, lib. 10, cap. 1, pars 18.)

Sive impium Fœderici edictum qui Alexandro omni Italiâ interdixisse dicitur, ut capitale esset si quis eum cibo, potuve aut hospitio juvisset, civitatibus quæ illum excepissent excidium inteminatus, regulis et aliis illustribus viris ultricia arma; quum nihil ille sibi tutum reliquâ Italiâ cerneret, cœpissetque et Guillelmi quoque fides suspecta esse, per Appuliam et Garganum montem transiit; mox inde, ut Obbo Ravenas ait, liburnico navigio Jaderam delatus, ex Dalmatiâ ignoto habitu Venetias tanquam ad unicum libertatis domicilium divertit. (M. A. Sabellici, Rerum venetarum, lib. 7.)

Il papa spaventato, servitosi di due galee del rè di Sicilia, andò prima a Gaeta e poi a Benevento, ne si tenendo sicuro in luogo alcuno nel resto d'Italia e già cominciando ancora aver sospetta la fede di Guillelmo, rè di Sicilia, passò per Puglia e andò al monte S. Angelo; e di a sopra un brigantino si condusse a Zara, e quindi travestito si fuggì a Vinegia. (Vite de' principi di Vinegia, di Pietro Marcello, trad. da lod. Domenichi.)

Non sapendo più come provedervi, dopo alcuni discorsi, si deliberò finalmente per lo meglio di ridursi a Venetia. (Historia venetiana da Gio. Nic. Doglioni, lib. II.)

Alessandro senz'armi spaventato sene fuggi primieramente in Benevento e poi nel monte Gargaro. Salito poscia sopra piccolo naviglio di Dalmatia fè vela verso Zara e indi a Venetia si trasportò, unico asilo di libertà e siccurezza. (Compendio delle historie Venete, da Gio.-Bat. Vero, lib. I.)

174: Primâ nocte quâ appulit Venetias stetit ad portam Sti. Salvatoris usque ad lucem. Inde per triduum in monasterio dicto Charitatis, dissimulatâ personâ, demùm agnitus à peregrino, principi factus est notus. (In margine codicis Ambrosiani hæc annotantur.)

(Il s'agit ici du manuscrit de la Chronique de Dandolo.)

Sunt qui tradunt ad sordidum culinæ ministerium ut occultiùs lateret se ultrò demisisse. (Marci-Antonii Sabellici, rerum venetarum, lib. 7.)

Les autres historiens rapportent que le pape fut reconnu dans le monastère où il s'était retiré; ils nomment même celui qui le reconnut.

Sanuto dit qu'Alexandre était déguisé en cuisinier. Dandolo ne rapporte cette circonstance de l'incognito que comme une version adoptée par quelques-uns; mais il cite lui-même un document de la cour de Rome, où cette fuite et ce déguisement sont racontés.

175: On nomme ces deux ambassadeurs; c'étaient, suivant l'histoire de Doglioni, Philippe Orio et Jacques Centranigo.

176: Je traduis ici le discours qui est dans Sabellicus, en l'abrégeant: «Ite, inquit, et hæc vestro principi et populo dicite, Fœdericum Romanorum imperatorem ab eis hostem et fugitivum reposcere; quem nisi primo quoque tempore ad se sub custodiâ vinctum miserint, fore ut pro hostibus imperii se haberi paulò post Veneti scirent; neque fœdus neque jura ulla gentium plus apud se valitura quàm insignem illam contumeliam pro quâ ulciscendâ omnia divina et humana jura paratus esset evertere: admoturum se non multò post terrâ marique ad eorum urbem copias, futurumque ut victrices aquilas, quod ipsi nunquàm putassent, ante divi Marci ædem sisteret.

Ce même discours est rapporté dans la Chronique de Dandolo; mais il y est en vers.

Ite, duci vestro nostrum reddatis amorem;
Et licet hæc nostræ referat sibi pagina chartæ,
Ore nihilominùs nostra hæc referatis amico
Verba duci vestro: nostrum non ampliùs hostem
Sustineat, mittat nobis custodibus illum:
Ac si fortè neget fugitivum tradere papam,
Credat amicitiæ dissolvi fœdera nostræ;
Securum quòd si dux se facit æquore, classes
Injiciam, cùm tempus erit, tantisque galeis
Propulsabo fretum, ut Venetos quoque remige poitus
Ingrediar, Marcique urbem, figamque plateis
Victrices aquilas non ante in sæcula fixas.

Ces vers sont fort mauvais assurément; mais ils confirment la tradition.

177: Jules Faroldo, dans ses Annales vénitiennes, dit que cet Othon était fils naturel; mais le document cité dans la Chronique de Dandolo, liv. 10, chap. 1er, partie 31, porte expressément: «Exercitus cui præerat legitimus imperatoris filius.»

178: Dandolo rapporte les noms des commandants de ces trente galères.

179: Les détails de ce combat sont rapportés par Doglioni, Historia venetiana, lib. 2, et Sabellicus, lib. 7.

180: Histoire ecclésiastique de l'abbé Fleury, liv. 73.

181: Codex Italiæ diplomaticus Joannis Christiani Lunig, tom. I, pars 1, sect. 1, IX.

182: Cod. ital. diplom. tom. I, part 1, sect. 1, X.

183: Addunt quidam pontificem quasi ita illum expiraturum collo ipsius prostrati pedem imposuisse, cœpisseque interim Davidicum illud canere, super aspidem et basilicum ambulabis, notum est carmen: tum Fœdericum ingentes adhuc spiritus alentem dixisse, Non tibi sed Petro; cui ille, irato similis, impressâ fortius plantâ, Et mihi et Petro, responderit. (M. A. Sabellici, Rerum venetarum, lib. 7.)

Essendose messo l'imperator in zenocchion disteso in sù la piera per bassar il piè al papa, el quale mise el piè destre sù la gola, in segno che l'imperator era sottomesso alla santa madre chiesa, disendoghe queste parole super Aspidem, etc., e l'imperator le rispose, Non tibi sed Petro, e il papa soggiunse, Et mihi et Petro. (Sommario delle cose notabili concernenti la republica. Manuscrit de la Bibliothèque-du-Roi, no 10124.)

2

E 'l papa assolvendolo dalla scommunicazione gli toccò con un pie in collo, pronunziando quel verso del Salmista che s'interpretà così:

Sopra l'aspide, sopra il basilischio,
Sopra 'l leon, sopra 'l dragon t'arrischio.

E poi lo admise al basio della pace. (Annali veneti di Julio Faroldo.)

Alexander III postquàm apud Claramontem (Fœdericum), imperatorem damnaverat et Venetiis ante fores S. Marci prostratum in collo calcaverat. (Le cardinal Giacobatio, de Concilio, lib. 1, art. 18)

Lo imperador se gistò in terra disteso davanti messer lo papa con grandissima reverentia, e messer lo papa glie messe lo piè sulla gola, e lo imperador gli besò lo piede; e il papa disse: Super aspidem et basilicum ambulabo et conculcabo leonem et draconem, e lo imperador disse: Non tibi sed Petro; e il papa li rispose: Et mihi et Petro. (Codex anepigraphus in quo continentur Venetæ urbis ipsiusque præsertim veterum familiarum nemorabilia vernaculâ linguâ conscripta, nec non brevis historia de Venetæ reipublicæ viribus, ab anno 450 usque ad 1465; man. de la biblioth. Laurentiane à Florence).

Il faut remarquer que dans la chronique, dont j'extrais ce passage, la paix entre Alexandre III et Frédéric Ier est rapportée à la date de 1187, au lieu de 1177, qui est l'époque sur laquelle s'accordent les autres historiens.

«Imperator coronam deposuit et prosternens se super terram, papa super guttur imperatoris pedem sinistrum fixit, et elevato altero pede ad alteram partem prosiliit dicens super aspidem, etc., cui imperator, Non tibi sed Petro, et papa, Non dignitati sed Federico. Tune papa coronam imperii eidem restituit cum pede.»

(Maniplus florum, sive historia mediolanensis Gualvanei Flammæ,
cap. 206, Rerum italicarum scriptores, tom. XI, p. 651.)

L'imperatore prostrato in terra si lasciò metter il piè su la gola al papa, che disse quel versetto del salmo, Super aspidem et basilicum ambulabo et conculcabo leonem et draconem, alle quali parole risposte l'imperatore, che non aveva ancor doma la sua superbia, Non tibi sed Petro; dove il papa, premendo più forte, soggiunse, Et mihi et Petro.

(Note de Louis Domenichi, sur les Vies des princes de Venise, par Pierre Marcello.)

Il pontefice ritenendo la solita severità, messo sopra il collo di Frederico l'un piede, intrepidamente proferì le parole del salmo, Super aspidem et basilicum ambulabis et conculcabis leonem et draconem, a cui dall'imperatore essendo sdegnosamente risposto, Non tibi sed Petro, gli fù dal pontifice con altretanta grandezza d'animo replicato, Et mihi et Petro. (Historia venetiana da Gio. Nic. Doglioni, lib. II.)

Les mêmes expressions sont mot à mot dans le Livre de Bardi, Vittoria navale, etc.

Il serait facile de multiplier ces citations.

Les autorités contraires sont principalement le 12e tome des Annales ecclésiastiques de Baronius et Georgii Remi J. C. dissertatio quâ commentum esse putidum calcasse collum imperatoris Frederici Ænobarbæ Cæsaris Alexandrum III pontificem romanum ostenditur, etc. Norimberge, 1625, in 4o.

La question de savoir s'il est vrai que le pape ait mis le pied sur la tête de Frédéric a été le sujet d'une thèse soutenue à Nuremberg, en 1625, par George Remus. Cette thèse a été imprimée, et se trouve à la Bibliothèque-du-Roi, à la suite d'un exemplaire de l'histoire du voyage du pape Alexandre III, par Fortunat Olmo.

L'auteur commence par annoncer qu'il veut venger l'honneur de l'empereur. C'est déjà se rendre suspect de partialité; il ne s'agit point ici de l'honneur de Frédéric, mais de l'honneur du pape; car c'est le pape qui a tort, si le fait est vrai.

Remus demande si le prince qui avait soumis toute l'Italie, qui était triomphant, invincible (triumphator magnificentissimus et decus Martis invictissimus), aurait pu souffrir qu'on le foulât aux pieds. D'abord Frédéric n'avait point soumis toute l'Italie; car il n'y possédait que quelques villes dans le nord, et les principales étaient liguées contre lui: il n'était point triomphant; car il avait été obligé de repasser les Alpes, déguisé et accompagné d'une trentaine de ses gens: il était encore moins invincible; car il venait d'être battu par les Milanais, et son fils par les Vénitiens. Remus raconte lui-même cette bataille; et quand Frédéric aurait été vainqueur, pouvait-il prévoir que le pape lui ferait une pareille insulte? Pouvait-il la punir?

Toute la dissertation se réduit à cet argument, qu'un tel outrage n'est point vraisemblable; que l'empereur ne l'aurait pas souffert, et que les Vénitiens eux-mêmes s'y seraient opposés. Sans doute on ne devait pas s'attendre qu'un pape s'écartât à ce point de la charité et de l'humilité; mais un acte d'orgueil, pour être extraordinaire, n'en est pas moins possible. Frédéric ne devait pas s'y attendre, et c'est précisément par cette raison qu'il dut lui être impossible de l'éviter, et aux Vénitiens de s'y opposer, quand ils l'auraient voulu.

Le livre intitulé: Per la storia di papa Allessandro III, pubblica nella sala regia di Roma, e del maggior consiglio a Venetia allegation in jure di Cl. Cornelio Frangipane contra la narration inserta nel XIIe tomo delli annali ecclesiastici, Venetia, 1615, in-4o, contient une dissertation fort étendue sur l'action du pape, une réfutation des arguments par lesquels on en combat l'authenticité, et une multitude de témoignages d'auteurs de toutes les nations.

184: Mabillon, Rer. ital., antè principem portam templi, inter angiporti ostia, lapis magnus rubens quadratus est in quo æris quadrata itidem lamine infixa foliis vestita, in quâ Alexander III, Frederici imperatoris collo pedem imposuit, ubi propterea litteræ incisa; leguntur, Super aspidem, etc. (Itinerarium italicum, p. 1 pag. 34; Sansovinus, descriptio venet. lib. 1, pag. 36.)

185: Usus est Fredericus dejectione et summâ humilitate; nam Venetias venit ac pro templis foribus humi prostratus ante pontificem pedibus calcari se permisit, etc. (Joannis Carionis, chronicorum libellas; Basileæ, de Germanorum primâ origine, lib. 17; Chronica, Noremberg, Chronique de Nauclerc, tom. II, etc.)

Alexander jubet imperatori humi se prosternat et petat veniam; imperator jussa facit, tunc papa prostrati imperatoris summi monarchæ collum pedibus conculcans ait, etc. (Fontius Chronologia hoc est temporum, etc., Basileæ, 1534.)

Le saint pape craignant sa cruauté (de Frédéric), prins l'acoutrement de son cuisinier, et estant déguisé, s'enfuit à Venise, léans servit aucun temps de jardinier et hortolan..... estant l'empereur arrivé en ce lieu, eut commandement du pape, en vertu de sainte obédience, qu'il eut à se prosterner en terre, et demander pardon de son péché, qui voluntairement fut obéissant, et se présenta pour baiser le pied du pape. Alors voulant Alexandre rabaisser le fast et orgueil de cest empereur, lui mit le pied sur la teste, disant: Il est écrit, tu marcheras sur l'aspide, etc. (Guillaume Paradin, Chronique de Savoie, Lyon, 1552, in-fo, pag. 143.)

Bardi, dans son Histoire du voyage d'Alexandre III, à Venise, intitulé, Vittoria navale, etc., cite soixante-deux historiens de toutes les nations, qui ont raconté ce fait à-peu-près de la même manière, et il confirme leur témoignage par les peintures qui existaient à Venise avant l'incendie du palais ducal, par celle qu'on voyait à Sienne, patrie du pape Alexandre, et à Augsbourg sur la façade de l'hôtel des comtes de Fugger.

Enfin un écrivain moderne très-instruit, et qui se montre supérieur à tous les préjugés, M. Léopold Curti, a raconté ce fait de la même manière. (Voyez les Mémoires historiques et politiques sur Venise, 2e part., chap. 9, dans les notes.)

Voici l'indication de quelques ouvrages dont l'objet spécial est de discuter l'authenticité de ce fait.

«Vittoria navale ottenuta dalla republica Veneziana contra Frederico 1o imperatore, per la restituzione del papa Alessandro III, da Girolamo Bardii. Venezia, 1584 in-4o.

«Allegazio in jure di Cornelio Frangipane per la vittoria navale contra Frederico 1o imperatore, e atto del papa Alessandro III, per il dominio della repubblica Veneta del suo golfo contra alcune scritture de' Napolitani. Venezia, 1618, in-4o.

«Historia della venuta a Venezia occultamente di papa Alessandro III, da Giovan fortunato Olmo. Venezia, 1629, in-4o.

Obon de Ravenne raconte aussi toutes les circonstances de cette entrevue et des évènements qui la précédèrent, avec plus de détail que tous les autres auteurs.

Voyez enfin la dissertation de l'abbé Tentori, espagnol, dans son Essai sur l'histoire civile, politique et ecclésiastique de Venise, tom. 1, pag. 86.

Machiavel, dans son Histoire de Florence, liv. 1, se borne à dire que Frédéric se vit forcé d'aller à Venise rendre ses respects au pape; il ne parle point de la bataille, mais il ne la nie pas; et il faut remarquer que ce premier livre n'est qu'un sommaire où l'auteur a rassemblé en une centaine de pages l'histoire de toute l'Italie pendant dix siècles.

186: Friderici imperatoris diploma, quo confirmat omnia jura ac privilegia monasterio sanctæ Mariæ de Vaugaditiâ.

Datum apud Venetias in palatio ducis XIV kalendas septembris feliciter amen.

Ce diplôme existe dans les archives de ce monastère. Muratori l'a publié, (Antiquitates italicæ medii ævi. Dissertation 19, pag. 81.)

187: Hunc annulum accipe et, me auctore, ipsum mare obnoxium tibi redditum; quod tu tuique successores quotannis statuto die servabitis. Ut omnis posteritas intelligat maris possessionem victoriæ jure vestram fuisse; atque uti uxorem viro, ita illud imperio reipublicæ venetæ subjectum.

188: Voyez le livre Allegazione in jure di Cornelio Frangipane, etc., que j'ai cité ci-dessus.

189: Alexander papa III, Frederici imperatoris iram et impetum fugiens, abdidit se Venetiis. Cognitum et à senatu perhonorificè susceptum, Othone imperatoris filio navali prælio à Venetis victo captoque, Fredericus, pace factâ, supplex adorat, fidem et obedientiam pollicitus. Ita pontifici sua dignitas venetæ reipublicæ beneficio restituta.

Anno MCLXXVII.

190: Histoire de la république de Venise, par Nani, liv. 10.

191: En voici une trouvée dans l'église de S. Jean de Salbozo, près de Pirano, rapportée par Sansovino et par Justiniani.

Heus! populi celebrate locum quem tertius olim
Pastor Alexander donis cœlestibus auxit.
Hoc etenim pelago venetæ victoria classis
Desuper eluxit, ceciditque superbia magni
Induperatoris Federici et reddita sanctæ
Ecclesiæ pax alma fuit, etc.

Dandolo en rapporte tout au long une, qui était au bas d'un tableau de l'église de S.-Jean-de-Latran; mais il n'y est fait mention que de la fuite du pape: Profugus latet in Venetiis.

192: Nos frater Jacobus de urbe, dei gratiâ episcopus Calaritanus, locum tenens in urbe ejusque suburbiis et districtu, reverendi in Christo patris et domini D. Pontii eâdem gratiâ episcopi Urbevetani, domini nostri papæ in ejusdem almâ urbe suisque suburbiis et districtu in spiritualibus vicarii generalis.

Illustri domino Joanni Delphino, Dei gratiâ duci Venetiarum inclyto et consiliariis, nec non nobilibus viris et dominis Marco Lauredano et Nicolao Justiniano procuratoribus ecclesiæ sancti Marci civitatis prædictæ salutem in eo qui est omnium vera salus.

Quoniam ex verbo evangelico pro talento abscondito servus reprehenditur, et ex latenti notitiâ, quasi ut admissâ culpâ formidari debet. In tali uno quoque quia thesaurus absconditus et scientia invisa quæ utilitas in utroque, hinc est quod ab hoc nos volentes dubio esse penitus alieni, vestroque pio studio non tantum placere, sed et proficere posse noscentes. Quædam mandavimus vestræ magnificentiæ autenticè significari magnæ utrique gloriæ majoris concordiæ et remissionis plenariæ, quæ nos ex originali de verbo ad verbum pluries audire voluimus de antiquo volumine utique fide digno et difficulter reperto, cujus est titulus; De historiis sacræ legis et antiquitatibus in particulâ de memorabilibus Alexandri papæ III, cujus præfatæ particulæ initii processus et finis sacramentaliter tenor est talis.

Hic vir natione Thuscus, sed ratione, fide, sufficientiâ præditus, sed sanctimoniâ inclytus, gratus in verbo, et fortis in bello, in persecutionis fornace multipliciter est probatus; nam illo suggerente cujus anhelitus prunas etiam mortuas in ardorem hæresis reviviscere facit, IV in ecclesiâ schismata surrexerimt. Quibus Petrus quam Christi vicario ecclesiæ primogenitus imperator indivisibiliter hærens, unà cum sponsâ dilectâ, videlicet Româ, prædictum Alexandrum papam ex urbe secedere compulerunt, cinereque dolore conspersum, ut olim David, jam senex, et Hierusalem etiam nudis pedibus fugiens, cedendum quandoque docuerat minorum iræ et furori etiam filiorum; quo usus consilio ad christianissimum Francorum regem se transferens, ut pastor ovium benignissimè est receptus, quod molestè ferens Federicus ad ferrum convertitur, et opus pium in gladium acuens prægrandem exercitum congregavit, regum Angliæ, Bohemiæ, Daciæ auxilio fultus, in Burgundiamque veniens per ipsum fidelissimum Francorum regem magis est cœlitùs quam armis conflictus, sed ne præsentia papæ occasio foret et causa effusionis sanguinis filiorum, in se volvens discrimen potiùs quàm in filiis, idem pius papa clam fugere cogitavit clamque discessit, ut in se potiùs quærendam quàm de conflictu ulciscendum imperatoris animum provocaret, in Appuliamque perveniens, quia cognitus ex eâdem causâ ibidem gradum sistere noluit, per mareque ut ignotus pervenit Venetias civitatemque tutissimamque omnibus, et in religiosorum loco qui sancta Maria dicitur de Caritate, ut simplex sacerdos capellanatus functurus officio se locavit, ubi tam humiliter quàm frequenter celebrans, post aliquandiu a quodam Venetiarum cive utique nobile ejus orationi affecto, qui aliquandò ejus pedes osculari meruerat evidentibus signis est certitudinaliter agnitus; ducemque civitatis ipsius adiens secreto dixit dominum apostolicum in civitate adesse in loco sanctæ Mariæ dictæ superiùs: quo audito dux ipse facie et animo lætus factus, occultè missis exploratoribus aliis, qui eum optimè vultu noverant, deprehenderunt eum esse pontficem summum, paratisque vestibus calceis et mitrâ decentibus, dux ipse cum omnium civitatis nobilium comitivâ et viris qui eum noverant ad locum pervenit, et eo viso cunctis genubus provolutis se non negavit, oblatisque quæ et tulerant cum ingenti lætitiâ, concurrente populo universo, in majus ipsum palatium per ecclesiam conduxerunt, honores ei honoribus proferendo, ejusque ascensu ambaxatam solemnem pro pace et concordiâ reformandis imperatori mittentes nusquam, ut nec dum à deo tactus assensit, sed nimis ambaxiatores exagerans petebat sibi captivari pontificem; quod illis nequaquàm se facturos dicentibus, ad propria redeuntes diffidavit ut hostes, paratisque stolis ex utrâque parte, et multis galeis ampliori numero excedente imperatoris exercitu cui præerat legitimus imperatoris filius, juxta Venetorum littora ad bellum convenientes exercitus crudeli pugnâ peractâ, tandem magis Deo favente quàm gladio, expugnatur, sucumbit imperatoris virtus, incolumesque capti ipse imperatoris natus et barones multi, qui postmodum ad fidem relicti adeuntes imperatorem, manumque domini sibi adversam monstrantes, post multam filii et nobilium et baronum instantiam, jamque à dominio incipiens deliniri pacem assensit, etiam usque Venetias se venturum asserens, culpamque suam coram vicario Christi recognoscere velle, quod et fecit. Nam usque ad fores ecclesiæ sancti Marci civitatis ipsius perveniens ibidem coram summo pontifice se prosternens veniam petiit, nec minus libenter et lætiùs papa remisit, simulque ecclesiam ipsam intrantes universi, Te Deum laudamus solemniter cantaverunt et missam, quam ipse pontifex celebravit devotè, ad imperatorisque verbum ex instantiâ Venetorum, in æternam memoriam pacis tam gratè ecclesiam ipsam amplâ benedictione dotavit, perfectè videlicet expurgationis animæ in festo Ascensionis tantummodo die tamen ipso perpetuis temporibus valitura, ut inquit, duntaxat verè pœnitentibus, et confessis in illam ingressus, ibidem autem sanctissimus papa, et inclytus imperator festa diebus aliquibus celebrantes versus Romam aggressi ad urbem venientes imperator papam in sede beati Petri festinus locavit, ducemque Venetiarum eorum itineris factum comitem spiritualibus privilegiis et honoribus insigniter decorarunt; sicque ecclesiæ, urbi et orbi feliciter pace datâ, papâ in suâ sede remanente, unusquisque lætus ad propria remeavit.

Hæc autem particulariùs scripsi, ut quilibet noscat quantùm obsit veritati et ecclesiæ obicem se dare, et quantùm possit dura ferens pro ecclesiâ et fide, etiam in arduis optimum finem sperare, quem Christus nobis concedat, quæ quidem omnia supra dicta ut fidem faciant in agendis et lectoribus suis aures aperiant ad credendum suprà scriptas particulas de libello facto de verbo ad verbum, prout in eo particulariter continetur, manu quondam Bartholomæi, omnia sancti de Filippinis de urbe notam publici nostri scribere mandavimus et fecimus transumptari, ac notariorum publicorum infra scriptorum suscriptionibus roborari et sigilli nostri pontificalis appensione muniri sub anno domini millesimo tercentum quinquaginta novem, pontificatus Dom. Innocentii IV papæ anno VII, die XVII mensis junii, XII indictionis.

Suivent les signatures des quatre notaires.

193: Historia venetiana, da Gio. Nic. Doglioni, lib. 3. Marin Sanuto, vite de' duchi Michel.

194: La bulle qui renouvelait tous les priviléges était du mois de février 1188.

195: Marin le rapporte textuellement dans son Histoire du commerce des Vénitiens, tom. III, liv. 3, ch. 9.

196: Histoire de la ville et de la république de Venise, par Paul Morosini, liv. 6; Storia civile e politica del commercio de' Veneziani, di Carlo-Ant. Marin, tom. III, lib. 3, cap. 1. Celui-ci croit cet usage plus ancien.

197: Il avait quatre-vingt-quatorze ans; au surplus, quant au commandement d'une armée par un aveugle, ce n'était point une chose nouvelle dans ce temps-là. J'en trouve deux exemples sous le même empereur. Lorsque Isaac Lange envoya une flotte contre Isaac Comnène, qui s'était emparé de l'île de Chypre, il en donna le commandement à Alexis Comnène, qui était aveugle, à la vérité en lui adjoignant un collègue. Peu de temps après, l'armée destinée à soumettre les Bulgares révoltés, partit sous la conduite de Jean Cantacuzène, qui avait eu les yeux crevés. On peut voir ces faits dans Nicétas, Histoire de Isaac Lange, liv. 1, chap. 5 et 7.

198: Storia veneziana di Andrea Navagiero.

199: C'est le texte même de Villehardouin, un peu rajeuni par Ducange, § 16. Je n'y ai changé que l'orthographe et quelques mots.

200: Ce traité est rapporté textuellement par Dandolo, Chronique, liv. 10, ch. 3, part. 33. Voyez aussi le Codex Italiæ diplomaticus de Lunig, tom. II, part. 2, sect. 6, IX.

201: Ipse verò quod futurum erat præsagium, cautè respondit, quod conventiones illas ita duceret confirmandas, ut videlicet ipsi christianos non læderent nisi forsan illi iter eorum impedirent, aut alia causa justa vel necessaria forsan occurreret, propter quam aliud agere non possent apostolicæ sedis consilio accedente. (Gesta Innocentii III, papæ, p. 72.)

202: Villehardouin, § 31.

203: D'après Ramnusio, de Bello constantinopolitano, il y avait cinquante galères, deux cent quarante bâtiments chargés de troupes, soixante et dix chargés de vivres et de machines de guerre, et cent vingt palandres portant de quatre à cinq mille chevaux. Sanuto dit seulement trois cents voiles.

204: Villehardouin, § 38.

205: Veneti verò, tanquam qui gloriantur cùm malè fecerint et exultant in rebus pessimis, nec ad indulgentiam agendam, nec ad indulgentiam implorandam voluerunt aliquatenus inclinari.

(Vita Innocentii papæ III, ex man. Bernardi Guidonis. Rerum italicarum scriptores, tom. III, p. 530.)

206: C'est au sujet de ce prince que l'historien Nicétas, d'ailleurs flatteur, laisse échapper cette réflexion: «Défiants et timides, la plupart des princes sont ravis de faire périr les hommes éminents en naissance, en mérite, ou en vertu. Riche, ils vous soupçonnent; brave, ils vous redoutent; et s'il paraît un homme qui se distingue par les avantages du corps, les dons de l'esprit, ou la sagesse de sa conduite, il n'y a plus pour eux ni plaisir ni repos. Ces monstres d'orgueil voudraient pouvoir s'en prendre au créateur d'avoir fait d'autres hommes capables de commander; aussi, contrariant sans cesse les desseins de la providence, sacrifient-ils les gens de bien, pour pouvoir attenter impunément aux propriétés et à la liberté de leurs sujets. C'est ainsi que Manuel ayant conçu d'injustes défiances contre la fidélité d'Alexis, etc.;» et si on veut savoir pourquoi il persécutait cet Alexis; le même auteur nous apprend que c'était parce que son nom commençait par la première lettre de l'alphabet, signe évident qu'il était destiné à l'empire. (Histoire de Manuel Comnène, liv. 4, chap. 6.)

Quant au droit des Comnène sur le trône de Constantinople, il était fondé sur deux usurpations, celle d'Isaac Comnène, qui, s'étant mis à la tête d'une faction, ravit l'empire à Michel V en 1057, et celle d'Alexis Comnène, qui, en 1081, se révolta contre l'empereur Nicéphore Botoniate. Manuel Comnène était petit-fils d'Alexis.

207: Nicétas, Histoire d'Andronic, liv. 2, chap. 3 et 4.

208: Nicétas, Histoire d'Alexis Lange, surnommé Comnène, liv. 3, ch. 10.

209: Voyez Nicétas, Histoire de Manuel Comnène, liv. 5 ch. 9, et le commentaire que fait sur son texte l'auteur de l'Histoire du commerce de Venise, tom. IV, liv. 1, chap. 1.

210: Le continuateur anonyme de Guillaume de Tyr, tom. V de la Collection de Martenne et Durand. L'Histoire de la conquête de la Terre-Sainte, traduite, dit-on, du français de Bernard (dont l'original est perdu) par Pépin de Boulogne, et augmentée par lui, tom. VII de la Collection de Muratori.

211: Nicétas, Histoire d'Alexis, liv. 3, ch. II.

212: Villehardouin, § 66 et 67.

213: Voyez Le Beau, Histoire du Bas-Empire, liv. 94, et Gibbon, Histoire de la décadence de l'empire romain, ch. 60.

214: Villehardouin, § 72.

215: Villehardouin, § 73.

216: Nicétas, Histoire d'Alexis, liv. 3, ch. II.

217: Il ne demandent mie chascuns qui doit aller devant; mais qui ainçois puet, ainçois arrive, et li chevalier issirent des vissiers, et saillent en la mer trosque à la ceinture, tuit armé, les hielmes laciez et les glaives ez mains.

(Villehardouin, § 82.)

218: Villehardouin, § 90.

219: Et sachiez que onques Dieu ne tira de plus grand péril nulz gens, et qu'il n'y eut si hardi qui n'eût grande joie. (Villehardouin, § 93.)

220: Nicétas, Hist. d'Alexis, liv. 3, ch. 12.

221: Villehardouin.

222: Dandolo dit 200 mille marcs, sans ajouter si c'est d'argent ou d'or. Cette somme aujourd'hui vaudrait à-peu-près cinq fois plus; c'est-à-dire un million de marcs: or, un million de marcs d'or ferait 800 millions de notre monnaie, et il serait difficile de croire que l'empereur eût promis une telle contribution.

223: Nicétas, Hist. d'Alexis, liv. 3, ch. 12.

224: Nicétas, Hist. d'Isaac Lange, ch. 1 et 2.

225: Nicétas, Hist. d'Isaac Lange, ch. 3.

226: L'historien Nicétas nomme ainsi les Vénitiens, et cela non pas après la prise de Constantinople, mais à une époque où ils étaient les alliés de l'empereur Manuel Comnène.

(Voyez Histoire de cet empereur, liv. 2, ch. 5.)

227: Nicétas, Hist. d'Isaac Lange, ch. 3.

228: Nicétas, Hist. d'Isaac Lange, ch. 3.

229: Villehardouin, § 112.

230: Gibbon, ch. 60.

231: Nicétas, Hist. d'Alexis Ducas, ch. 2, et d'après lui, Gibbon et Le Beau, attestent cette négociation. Quant à la somme demandée, on l'exprime fort différemment. Le Beau dit cinq mille livres d'or, et Gibbon, qui suit en cela l'historien grec, cinquante mille, qu'il évalue à quarante-huit millions. L'or valant à-peu-près quatorze ou quinze fois l'argent, cinq mille livres d'or équivaudraient à environ 150 mille marcs d'argent. Il y a apparence que cette somme était le reste des 200,000 marcs promis par Isaac et par Alexis. Mais, s'il fallait admettre la version de Gibbon, la contribution demandée à Murtzuphle se serait élevée à 1,500,000 marcs d'argent, et il n'y aurait plus aucune proportion entre cette seconde contribution et la première.

232: Villehardouin, § 117.

233: Liv. 10, ch. 3, par. 32.

234: Nicétas dit: Un cavalier nommé Pierre, grand comme un géant, coiffé d'un casque presque aussi haut qu'une tour, et capable de mettre seul en fuite toute une armée, entra par la porte du Pitrion. Hist. d'Alexis Ducas, chap. 2.

235: Alexis Manuel, fils de Manuel Comnène et Andronic.

236: C'est l'aventure du sénateur Nicétas qu'il rapporte lui-même dans son récit des évènements qui suivirent la prise de Constantinople, ch. 2.

237: Voici le récit d'un témoin oculaire: «Quod auditu horrendum est, id tum erat cernere, ut divinus sanguis et corpus Christi humi effunderetur et abjiceretur. Qui autem pretiosas eorum capsulas capiebant ipsas confractas pro patricis et poculis usurpabant. Muli et jumenta sellis instrata usque ad templi adita introducebantur quorum nonnulla cum ob splendidum et lubrium solum pedibus insistere nequirent prolapsa confodiebantur ut effusis cruore et stercore sacrum pavimentum inquinaretur. Imo et muliercula quædam cooperta peccatis, Christo insultans et in patriarchæ solio consedens fractum canticum cecinit, et sæpe in orbem rotata saltavit, etc.

(Nicétas, Hist. d'Alexis Ducas, ch. 3 et 4.)

Le traducteur latin n'a pas tout dit; l'historien appelle cette femme une prostituée chargée de péchés, une servante du diable, une prêtresse des furies, une boutique de sortiléges. Tous ces détails sont rapportés par Gibbon, l'abbé Fleury, M. Simonde-Sismondi, et tous les autres historiens.

238: Liv. 76e.

239: En supposant que depuis 1204 l'argent n'ait perdu que les trois-quarts de sa valeur.

240: Nicétas dit que, sur la tour de l'Hippodrome, il y avait quatre chevaux dorés vis-à-vis l'un de l'autre.

(Hist. de Manuel Comnène, liv. 3, ch. 5.)

241: Furono portati a Venesia quatro cavalli grandi di bronso dorati ch'erano a Constantinopoli, i quali furono fatti in Persia, e quando i Romani acquistarono la Persia, tolsero i quatro cavalli e li fecero portare alla marina, e fecero mettere sulle loro monete e medaglie nel rovescio i detti quatro cavalli e portati poi a Roma, demum Constantino imperator romano quando andò ad abitare a Constantinopoli, cioè a edificare la detta città, tolse i detti quatro cavalli di Roma, e li porto con lui, ed è opera excellentissima ben gittata e netta. Uno de' quali cavalli era sulla galera di ser Dominico Morosini e per sinistro si ruppe un piede di dietro, e giunti a Venesia e scaricati furono posti sopra la chiesa di S. Marco; ma il signor Morosini volle tenere per memoria quel piede. Onde la signoria ne fece far un altro e aggiungerlo al cavallo, come al presente appare; ed io ho veduto il delto piede.

(Marin Sanuto, Vite de' Duchi. A. Dandolo.)

242: Il est dans les notes de la Chronique de Dandolo, liv. 10, ch. 3, par. 33.

Voici textuellement ce qui concerne les Vénitiens:

Pars terrarum domini Ducis et communis aliàs gentis Venetiarum.

De primâ parte imperii Romaniæ quæ devenit communi Venetiarum.

  • Civitas Archadiopolis,
  • Missini,
  • Bùlgarifigo,
  • Pertinentia Archadiopoli,
  • Pertinentia Pictis et Nicodemi,
  • Civitas Heracleæ,
  • Pertinentia Caludro cum civitate Rodesto et Panedo cum omnibus quæ sub ipsis,
  • Civitas Adrianopolis, cum omnibus quæ sub ipsâ,
  • Casalia Corici vel Coltrichi,
  • Pertinentia Brachiali,
  • Sageedei vel Saguelai,
  • Pertinentia de Muntimanis et Sigopotomo cum omnibus quæ sub ipsis,
  • Pertinentia Gani,
  • Certasca Miriofitum,
  • Casalia de Raulatiset Examilli,
  • Pertinentia Gallipoli,
  • Cortocopi Casalia,
  • Pertinentia Peristatus,
  • Emborium vel Estborium,
  • Lazua et Lactu.

Hæc est secunda, pars terrarum Dî ducis et communis Venetiarum de secundâ parte imperii Romani.

  • Provinciæ Lacedæmoniæ Miera et Megali Epicephis,
  • Parva et magna pertinentia Calobries vel Calobrita,
  • Ostrones vel Ostrovos, provincia Colonis, Oréos, Caristos,
  • Antrus, Concilani, vel Conchi Latica, Cavisia vel Nisia,
  • Egina et Calirus vel Culuris, pertinentia Lapadi,
  • Zacinthos, Oprium vel Orili,
  • Cæphalonia, Patre, Methone, cum omnibus suis scilicet pertinentiis de Brana, pertinentia de Catacha Gomo, cum villis, Chiræ hermis filiæ imperatoris, vel kir Alexii, cum villis de Molineti, et de cæteris monasteriorum sub quibusdam villis, quæ sunt imperatoris, scilicet de Micra, et Megali Epicepsi, scilicet parva et magna provincia Ricopalla vel Nicopalla, cum pertinentiis de Artha et Bohello, de Anatholico, de Lesconis et de cæteris....... et monasteriorum cum Cartolaratis.
  • Provincia Dirrachii et Arbani, cum Clominissa, vel Clavinissa de Vagnetia,
  • Provincia de Granina,
  • Provincia Drinopoli, provincia Aeridis, Leucas et Coripho.

Muratori, dans son édition de la Chronique de Dandolo, rapporte, à la suite de ce traité, une variante, qu'il dit avoir vue sur le manuscrit de la bibliothèque Ambrosienne. Il y a quelques noms écrits différemment, et même quelques-uns de plus ou de moins; mais il est fort difficile d'expliquer tout-à-fait l'une et l'autre leçon. Quand les Français et les Vénitiens voulurent se mettre en possession d'un territoire si imparfaitement connu et si vaguement désigné dans l'acte de partage, quelques difficultés s'élevèrent entre les copartageants; mais elles furent terminées à l'amiable par des arbitres qui, de la part de Henri Baudouin, furent Geoffroy de Villehardouin et Miles de Brabant; et de la part de Marin Zeno podestat vénitien, Bartole, Aldibrand, et André Bembo; ils prennent dans l'acte le titre de Judices Veneti. Cet acte est rapporté par Muratori, dans ses antiquités du moyen âge. Dissertation 47e, p. 233.

243: Marin Sanuto, dans son Histoire des ducs de Venise, rapporte cette transaction. Elle est aussi dans l'histoire des marquis de Montferrat, par Benvenuto di S. Georgio, lequel dit que les Vénitiens n'acquittèrent pas entièrement le prix de la vente. Les auteurs varient sur ce prix. Ducange, dans son histoire de Constantinople, dit mille marcs d'argent; et en effet, la copie de l'instrument, rapportée par l'historien du Montferrat, contient ces mots: «Vos ad præsens mihi dare debetis mille marchas argenti, et tantas possessiones à parte occidentis quarum redditus decem millia iperpera auri, juxta existimationem unius mei amici et alterius vestri, annuatim capiam.»

244: Dominus quartæ partis et dimidiæ imperii romani.

245: Liv. 76e.

246: Codex Italiæ diplomaticus, tom. II, par. 2, sect. 6, X.

247: Cette bulle est dans la vie d'Innocent III, insérée par Muratori dans sa collection Rerum italicarum scriptores, tom. III, p. 543. On y lit: «Tibi mandamus et in virtute spiritûs sancti districtè præcipimus quatenùs juramentum illud nequaquàm observes.

248: Dans le tableau rapide des révolutions de l'Italie, placé à la tête de l'histoire de Florence, Machiavel se borne à dire: «Les services que les Vénitiens rendirent aux Français pour leur passage en Asie, leur valurent en récompense l'île de Candie.» Il faut en convenir, c'est dire trop peu: ils coopérèrent à la conquête, et ils ne reçurent point l'île de Candie à titre de récompense, puisqu'ils l'achetèrent. D'autres possessions leur furent cédées, mais à titre de partage.

249: Muratori a donné la description et l'empreinte d'une pièce d'argent portant ces mots: H. Dandulus. (Antiq. italicæ medii ævi. Dissertation 27e, p. 648.)

250: Et donaverunt bursam unam plenam de semine seu granis de colore aureo et partim albo, non ampliùs anteà visis in regionibus nostris qui dixerunt detulisse ab unâ provinciâ Asiæ, Natolia dicta et vocari Meliga quæ tractu temporis magnum redditum et subsidium patriæ compararet.

Je suis redevable de la connaissance du document, d'où j'extrais ce passage, à M. Michaud, qui l'a inséré dans les pièces justificatives de son Histoire des Croisades; mais on m'a fait observer que je m'étais trompé dans ma première édition, en traduisant Meliga par Maïs. Je dois cette correction à M. Dureau de la Malle.

251:

  • En 1207, révolte soutenue par le comte de Malthe.
  • En 1220, révolte des Agiostéphanites.
  • En 1226, nouvelle insurrection.
  • En 1228, révolte soutenue par Jean Vatace, empereur de Nicée.
  • En 1241, révolte à l'instigation de Michel Paléologue.
  • En 1242, révolte de George et de Théodore Cortazze.
  • En 1243, révolte, d'Alexis Calerge, qui dure dix-huit ans.
  • En 1324, trois révoltes moins considérables.
  • En 1324, révolte de Varda Calerge.
  • En 1326, révolte de Léon Calerge.
  • En 1327, insurrection apaisée par Justinien Justianiani.
  • En 1341, révolte punie par Justiniani et Morosini.
  • En 1361, révolte des colons vénitiens de Candie, qui dure jusqu'en 1364.
  • En 1365, révolte des frères Calerge, calmée en 1366.

252: M. Simonde-Sismondi.

253: L'acte de cette concession est rapporté dans l'Histoire de Venise, par André Navagier.

254: Nicétas, Histoire de Baudouin, ch. 8.

255: Ce système n'était pas nouveau dans l'administration de l'empire de Constantinople. Nicétas loue Manuel Comnène (liv. 7, ch. 3) de n'avoir pas doté les églises en biens-fonds: «Comme il savait, dit-il, que les solitaires perdent quelque chose de la tranquillité d'esprit, et de l'attention qu'ils doivent apporter au service de Dieu, lorsqu'ils sont occupés des affaires temporelles, il ne leur donna ni terres, ni vignes, et il laissa à la postérité un exemple de la manière dont se doivent faire les fondations de monastères. Il renouvella une ordonnance par laquelle Nicéphore Phocas, cet empereur si sage et si avisé, avait défendu aux moines de posséder des terres et des immeubles.»

256: Reginald de Courtenai, dont l'abbé Suger raconte les rapines dans ses lettres 114 et 116, maria sa fille Élisabeth à Pierre de France, septième fils de Louis-le-Gros, en exigeant que ce prince prît le nom et les armes de la maison de Courtenai; ce fut de ce mariage que naquit Pierre de Courtenai, empereur de Constantinople. Ainsi les Courtenai de la branche de France ne descendaient point de la maison de Courtenai par les mâles, mais par Élisabeth, fille de Reginald de Courtenai. C'étaient des descendants de Louis-le-Gros, qui avaient pris le nom de Courtenai, et qui par conséquent étaient réellement des princes du sang royal de France. Quand le parlement de Paris voulut rejeter leurs prétentions à ce titre qu'ils invoquaient contre les maisons de Valois et de Bourbon, il établit en principe qu'il fallait compter la filiation, non depuis Louis-le-Gros ou Hugues Capet, mais depuis saint Louis seulement: «Principis nomen nusquam in Galliâ tributum nisi iis qui per mares e regibus nostris originem repetunt, qui nunc tantùm à Ludovico nono beatæ mémoriæ numerantur; nam Cortinæi et Drocences à Ludovico crasso genus ducentes hodiè inter eos minimè recensentur.» (De Thou.)

257: Marin Sanuto. (Secreta fidelium crucis; liv. 2, p. 4. ch. 18.)

258: Il était beau-père de l'empereur Frédéric II, et son frère Gautier avait épousé Marie, reine de Sicile.

259: Les historiens grecs ne parlent pas de cette première attaque de Constantinople. Les historiens français ne font pas mention du secours fourni par la flotte vénitienne. Les Vénitiens s'attribuent peut-être plus de part qu'ils n'en eurent au succès. J'ai suivi le récit de Ducange, qui cite fort exactement ses autorités. (Histoire de Constantinople, sous les empereurs français, liv. 3, § 20, 21, 22.)

260: L'abbé de Vertot ne nie pas ce fait, mais tâche de l'excuser, liv. 3.

261: Ei solùm urbis Constantinopolis mœnia remanserunt, quem et tam diù generis hujus afflixerunt, ut filium suum, Philippum nomine, quibusdam burgensibus constantinopolitanis coactus fuit, pro certâ quantitate pecuniæ obligare; qui dictum puerulum, securioris custodiæ causâ, Venetias postmodum transmiserunt. Et nonnulla palatia sua, plumbo cooperta nobiliter ab antiquo, discooperire, et plumbi vendere cooperturam, et alia plura agere, ut vivere posset augustæ in convenientia dignitati.

(Marin Sanuto. Secreta fidelium crucis; liv. 2, 4e partie, chap. 18.)

262: Et acceptans (Paleologus) negotium pro quo iverant (legati Januenses), utpotè quòd Venetos intimo cordis exosos habebat, confœderationem et pacta inivit cum eis, in quâ nomine communis Januæ immunitatibus multis concessis, civitatem Smyrnarum liberaliter tradidit et donavit. Ità quod Januenses ad partes Romaniœ navigantes, tanquam ad eorum propriam terram, portum facerent et accessum haberent.

(Barthelemi Scriba, continuateur des Annales de Gênes, par Caffari, liv. 6. Collection de Muratori, t. VI, p. 528.)

263: Voyez Principj di storia civile di Venezia, de Sandi; les chroniques qu'il cite sont manuscrites; il les désigne sous les noms de Savina et de Barbaro.

Dans son Essai sur l'histoire de Venise, l'abbé Tentori, tom. IV, chap. 9, cite aussi la même chronique, et une histoire manuscrite; mais il ne croit pas que cette délibération ait jamais eu lieu ni pour Constantinople, ni pour Candie.

L'architecte Thomas Temanza, dans sa Dissertation topographique, historique et critique, sur l'ancienne ville de Venise, rapporte les discours attribués au doge Pierre Ziani, qui proposait la translation, et au procurateur Ange Falier qui s'y opposa.

264: Thucydide rapporte plusieurs exemples de partages semblables ordonnés par les Grecs après la soumission d'une colonie révoltée. Les Athéniens rentrent dans Mitylène, qui avait été infidèle à leur alliance: ils ordonnent la mort de tous les habitants, à l'exception des femmes et des enfants. Le vaisseau, porteur du contre-ordre, arrive quelques instants avant l'exécution; mais il apporte en même-temps un décret qui divise les terres de l'île en trois mille lots; trois cents pour être consacrés aux dieux, et le reste pour être réparti par le sort entre les citoyens d'Athènes envoyés pour en prendre possession.

Platée, dépendance de Thèbes, et qui était devenue l'alliée des Athéniens, est forcée de se rendre; une sentence solennelle condamne tous les habitants à mort, les femmes sont réduites en servitude, les Thébains envoient une colonie de Mégariens pour peupler la ville, et les terres deviennent une propriété du trésor public.

265: Ricerche storico-critiche sull'opportunità della laguna veneta pel commercio, sull'arti e sulla marina di questo stato, par le comte Filiasi.

266: Histoire ecclésiastique, liv. 79e.

267: Ibid.

268: Ibid.

269: Lettre de Grégoire IX à saint Louis: «Un curé de Paris ayant reçu l'ordre de publier cette excommunication, dit en chaire: J'ai ordre de dénoncer l'empereur comme excommunié; j'ignore pourquoi. J'ai appris seulement qu'il y avait un grand différend entre lui et le pape. Je ne saurais dire de quel côté est le bon droit. En conséquence, autant que je le puis, j'excommunie celui des deux qui a tort. Le pape ne manqua pas de punir cette hardiesse, et l'empereur de la récompenser.»

270: Cette bulle d'Innocent IV au roi d'Angleterre a été imprimée pour la première fois par le savant et judicieux auteur de l'Essai sur la puissance temporelle des papes, tom. II.

271: Presque tous les conjurés condamnés à mort, après la découverte de la conjuration tramée par les frères mineurs pour assassiner Frédéric, déclarèrent que le pape en avait connaissance. (Lettres de Pierre Desvignes, liv. II.)

272: Storia veneziana di Andrea Navagiero.

273: Ce sont les expressions de la bulle. (Raynaldi Annales, 1255.)

274: Memorie storico-civili sopra le successive forme del governo de' Veneziani da Sebastiano Crotta.

275: À Amalfi, en 1137, ou en 1135, suivant Tiraboschi. Cet historien prétend au reste que le manuscrit qu'on trouva à Amalfi, était, ou l'original, ou au moins une copie très-ancienne des Pandectes; mais que l'existence de ce recueil était connue avant cette époque; et il cite à l'appui de son opinion plusieurs jurisconsultes qui l'avaient déjà expliqué; quoi qu'il en soit, les Pisans emportèrent ce trophée du pillage d'Amalfi, et s'en virent dépouillés à leur tour par les Florentins.

276: Voici ce que je lis dans une note de M. le bibliothécaire de la ville de Sienne, sur un manuscrit intitulé: Collezione di leggi Venete: è costante tradizione che da Siena fossero mandati i nostri statuti a Venezia.

277: Cronica di Venezia, e come lo fù edificata, e in che tempo, e da chi fino all'anno 1446.

(Manuscrit de la bibliothèque de St.-Marc, no 21.)

278: Et li messages furent en Acre; ils ne porent en nule manière fléchir les Genevoys, ne les Véniciens, que ils vousissent mettre resnable pris en leur vaissiaus.

(Annales du règne de St.-Louis, par Guillaume de Nangis.)

279: Ducem creatum populo nuntiaverunt. (Chronicon. lib. 10, cap. 7.)

280: Il est dans les dissertations de Muratori, sur les antiquités du moyen âge. (Dissertation 49e, p. 403.)

281: En me conformant à la version de la plupart des historiens, je préviens qu'elle n'est pas tout-à-fait d'accord avec les annales génoises, liv. 6. Les annales génoises sont de Caffari, et le 6e livre de Barthelemi Scriba son continuateur.

282: Voyez le traité dans la collection Bysantine, à la suite de l'Histoire de Constantinople, sous les empereurs français, par Ducange; il est du 13 mars 1261.

283: Jusqu'en 1566.

284: Idem imperator palatium amplum et latum ad formam castri, quod Veneti in dictâ civitate obtinebant, Januensibus donavit, quodque Januenses cum tabis, buccinis et chordibus cadunatis funditùs diruerunt; et ex lapidibus ipsius palatii in ipsâ nave Januam transmiserunt, quorum quidam adhuc exstant in domo communis ædificatâ ad clapam olei.

(Annales genuenses ubi suprà.)

285: L'historien génois ne rapporte que la moitié de ce fait: «Imperator autem ad dedecus Venetorum omnibus nasum abscindi, et oculos erui fecit, præter quibusdam, qui, precibus Januensium, dictam pœnam evaserunt.»

286: Fù ratficato dal doge con li suoi consiglieri e nove altri cittadini che saranno stati insigniti delle dignità più cospicue.

(Memorie storico-civili sopra le successive forme del governo de' Veneziani da Sebastiano Crotta.)

Ce traité est rapporté textuellement dans l'histoire de Venise, par André Navagier; mais il le met sous la date de 1265.

287: Mon savant confrère, M. Raynouard, m'a communiqué des vers en langue romane, qui attestent les plaintes des Vénitiens.

Fragment d'une pièce de Barthelemi Zorgi.

Quar judeus ni reneiatz
Non deuria voler
Preizoniers destener
Al sos guerriers accordats;
E lur ven a plazer
Prop dos mil prés tener,
Ben qu'il sion accordat
Qu'a tort et à pechat
En moran tuit malamen
E saboun veramen
Qu'à negun d'els tan ne valou li sieu
Que ja per els si dechaia ni s. leu.
Quant sol per far parer
Qu'il si tengron per paiat
Dels près com an coindat
Laisson morir tanta gen.

(Manusc. de la bibliot. du Vatican, no 3204, fo 81.)

288: Le contrat entre saint Louis et les Vénitiens pour le loyer des bâtiments qui devaient porter l'armée française, se trouve dans le Codex Italiæ diplomaticus de Lunig, tom. II, part. 2, sect. 6, XII. Il y en a plusieurs copies dans les manuscrits de la Bibl.-du-Roi.

289: Marin Sanuto, Vite de' duchi R. Zeno.

290: Dandolo (Chron. ch. 7, p. 37) dit: Mortiferè vulneratus est, ce qui semblerait annoncer que Thiepolo fut tué; mais on voit qu'ensuite il fut élu doge, et sa réconciliation avec les frères Dandolo est même racontée plus bas par l'historien.

291: J'ai trouvé dans un manuscrit quelques vers populaires qui expriment assez bien cette opération si compliquée:

Trenta elegge il conseglio,
De quei nove hanno il meglio:
Questi elegon quaranta,
Ma chi più in lor si vanta
Son dodeci, che fanno
Vinti cinque: ma stanno
Di questi soli nove,
Che fan con le lor prove
Quaranta cinque a ponto
De quali undeci in conto
Eleggon quarant'uno,
Che chiusi tutti in uno,
Con venti cinque al meno
Voti, fanno il Sereno
Principe che coregge
Statuti, ordini e legge.

De l'État présent de la république de Venise, etc., par H. D. V., chevalier de l'ordre de Saint-Michel. (Man. de la Bibliot.-du-Roi, no 10,465).

292: Léopold Curti rapporte, dans ses Mémoires historiques et politiques sur le gouvernement de Venise, que quelquefois les membres du conclave faisaient des demandes un peu singulières. Il y en eut un qui un jour demanda un chapelet, on leur envoya quarante-un chapelets; une autre fois un des électeurs demanda les fables d'Ésope, il fallut courir toute la ville pour en trouver quarante-et-un exemplaires.

293: Hist. di Venetia, di Paolo Morosini, lib. 8.

294: Sorenzo, dit qu'il était de trois mille ducats.

La chancellerie se subdivisait en plusieurs espèces d'archives: il y en avait une qu'on appelait la Secreta, où se déposait, sous la responsabilité du chancelier, tous les actes et documents dont personne ne pouvait prendre connaissance sans une autorisation spéciale; les autres papiers du gouvernement et de l'administration formaient les archives proprement dites; ce qu'on appelait la chancellerie ducale, était le lieu où devaient être déposés tous les testaments. On prétend que ce dépôt rendait au chancelier neuf mille livres de France par an; enfin, il y avait la chancellerie prétorienne qui était le dépôt des bulles de Rome et autres actes relatifs au clergé ou aux affaires ecclésiastiques; les droits du chancelier sur ces actes s'élevaient à dix-huit cents livres.

On sent bien que toutes ces distinctions et toutes ces évaluations ne se rapportent pas au moment où cette charge fut créée.

295: Le document est à la suite du tom. 4 de l'Histoire du commerce de Venise, par Marin.

296: Id. tome V, liv. 1, ch. 3.

297: Ibid.

298: Relation dell'illustrissimo signore D. Francesco de Bera, cavalier di S. Jago, ritornato di ambasciadore dalla serenissima repubblica di Venezia all'invittissimo e serenissimo cattolico rè di Spagna.(Manuscrit de la Bibliot.-du-Roi, no 221-92.)

«Conducono tanta quantità di formenti che ben spesso ne sono pieni li porti di quella città delle loro navi.»

299: Memorie storico civili sopra le successive forme del governo de' Veneziani, da Sebastiano Crotta.

300: Mémoire recondite, tome V, p. II.

301: Le Bucentaure était un grand vaisseau d'apparat tout doré. On ignore l'étymologie de ce nom; les uns le font dériver de la particule augmentative Bu et de Centaure, qui était le nom d'un vaisseau fameux dans l'antiquité; d'autres y reconnaissent le vaisseau d'Énée, qui portait le nom de Bis Taurus; d'autres enfin ont cru que Bucentaurum n'était que la corruption de Ducentorum, c'est-à-dire bâtiment à 200 rameurs.

Au reste, on a remarqué que cet usage de prendre possession de la mer, ou de se rendre le dieu de la mer favorable, était pratiqué chez les anciens. Athénée rapporte, liv. XI, que les Syracusains y jetaient tous les ans un vase rempli de parfums; et le doge placé sur la proue du Bucentaure, rappelle Énée qui:

Stans procul in prorâ, pateram tenet, extaque salsos
Porricit in fluctus, ac vina liquentia fundit.

302: Outre les deux traités dont nous avons parlé avec Bologne et Ancône,

  • En 1269, traité avec Ravenne.
  • En 1321, avec Bologne.
  • En 1337, avec Ancône.
  • En 1381, avec le roi de Hongrie.

303:

  • En 1377, les habitants de Firmo et d'Ascoli contre les Ancônitains.
  • En 1393, ceux de Spolette contre les mêmes.
  • En 1458, le prince de Tarente contre les Génois.
  • En 1464, Ferdinand, roi de Sicile, contre les pirates.
  • En 1483, le roi de Hongrie contre les pirates.
  • En 1486, le légat du pape contre les Turcs, qui infestaient l'Adriatique et menaçaient Ancône.
  • En 1577, Grégoire XIII contre le marquis de Vico, qui faisait la course dans cette mer.

304:

  • En 1399, Guillaume, archiduc d'Autriche, pour le passage de sa femme avec douze navires.
  • En 1457, le roi de Hongrie pour des bois.
  • En 1478, l'empereur Frédéric, pour des grains venant de la Pouille.
  • En 1481, Béatrix, reine de Hongrie, pour ses bijoux.
  • En 1482 et en 1502, le roi de Hongrie, pour des grains.
  • En 1505, le pape Jules II, pour des grains.

305: En 1460.

306: En 1463.

307: En 1542 et 1543.

308: Histoire de Venise, par Nani, liv. 8.

309: Le gouvernement vénitien a fait faire plusieurs livres pour établir son droit de souveraineté sur l'Adriatique. Voici le titre des principaux.

Angeli Mathiaci de jure Venetorum et jurisdictione maris Adriatici. Venezia 1617, in-4o.

Julii Pacii de dominio maris Adriatici disceptatio pro republicâ venetâ. Lug. 1619, in-4o.

Articolo delle ragioni del dominio della repubblica veneta sopra il suo golfo proposto dal Cirillo Michele, Venezia 1618, in-4o.

De jurisdictione reipublicæ venetæ in mare Adriaticum, epistola Fr. De ingenuis, vel potius F. Pauli veneti, adversus J. B. Valenzolam et Laurentium Morinum lat. a Nic. Crasso. Eleuteropolis 1619, in-4o.

Del Dominio del mare Adriatico, overo golfo de Venezia, discorso di Piet. Zambono J. C. Vicenza 1620, in-4o.

Theodori Graswinckelii maris liberi vindiciciæ adversus Pet. Bap. Burgum ligustici maritimi dominii assertorem. Hagæ Comitis 1652, in-4o.

Theodori Graswinckelii maris liberi vindiciæ adversus Guill. Weiwodum britannici maritimi dominii assertorem. Hagæ Comitis 1653, in-4o.

De Dominio maris juribusque ad dominium præcipuè spectantibus assertio brevis Guillelmi Wilwot. Hagæ Comitis 1653, in-4o.

De dominio maris libri duo, autore Joanne Palatio. Venetiis 1663, in-12.

Cet ouvrage est un fatras de la plus indigeste érudition. Trois ou quatre cents pages sont employées à prouver par l'Écriture sainte, par les pères, par les conciles, par les jurisconsultes et par les poëtes, que la mer peut être une propriété particulière. Il n'y a pas l'ombre d'un raisonnement, quoique l'auteur ergotise toujours. La fin du second livre seulement contient quelques faits.

Dominio del mare Adriatico della repubblica di Venezia descritto da Fr. Paolo Sarpi suo consultore d'ordine pubblico. Venezia 1686, in-12.

Celui-ci est au contraire l'ouvrage d'un homme supérieur, mais la cause n'en est pas meilleure.

310: Muratori, Dissertation 45.

311: Padoue avait coutume, dès le XIIe siècle, de se choisir tous les ans un premier magistrat, qui, sous le titre de Podestat ou de Consul, présidait à ses conseils et à son gouvernement; elle les prenait quelquefois parmi ses concitoyens, le plus souvent parmi les hommes les plus considérables des villes voisines. Voici la liste des Vénitiens qui furent appelés à cette magistrature; je l'extrais des listes générales imprimées par Muratori (Rerum italicarum scriptores, tom. VIII, p. 365 et suiv.)

  • 1201, Pierre Ziani.
  • 1213, Marin Zeno.
  • 1228, Étienne Badouer.
  • 1229, Jean Dandolo.
  • 1230, Étienne Badouer.
  • 1257, Jean Badouer.
  • 1261, Jean Badouer.
  • 1264, Laurent Thiepolo.
  • 1265, Gerardin Longo.
  • 1270, Thomas Justiniani.
  • 1272, Michel Auro.
  • 1277, Mathieu Gritti.
  • 1278, Marin Valaresso.
  • 1281, Henri Auro.
  • 1291, Thomas Querini.
  • 1293, Paul Querini.
  • 1294, Nicolas Morosini.
  • 1303, Marin Badouer.
  • 1318, Jean Camolino.
  • 1319, Marc Gradenigo.
  • 1327, Gerard Morosini.
  • 1337, Marc Cornaro.
  • 1338, Marin Falier.
  • 1339, Jean Contarini,
  • Id. Pierre Badouer.
  • 1340, Jean Ziani.
  • 1341, Pierre Zeno.
  • 1342, Jean Gradenigo.
  • 1343, Pierre Zeno.
  • 1344, Bernard Justiniani.
  • 1346, Jean Dandolo.
  • 1347, Pierre Badouer.
  • 1348, Jean Contarini.
  • 1350, Mathieu Contarini.
  • Id. Marin Falier.
  • 1351, Jean Foscari.
  • 1354, Pierre Badouer.
  • 1355, Mathieu Contarini.
  • 1356, Marc Cornaro.
  • 1357, Marin Morosini.

On voit quelle influence des choix aussi fréquents, faits parmi leurs concitoyens, devaient donner aux Vénitiens sur Padoue.

312: Storia della città e repubblica di Venezia, di Paolo Morosini, lib. 8o.

313: Il y a sur cette guerre un passage assez remarquable de l'autre Marin Sanuto, l'auteur du livre, Secreta fidelium crucis, liv. 2, 2e partie, ch. 8.

314: Des historiens disent qu'elle se donna volontairement à la république, mais Dandolo dit formellement (Chron. ch. 9, part. 5) qu'elle fut assiégée et conquise.

315: Item codem millesimo et anno in festo sancti Thomæ apostoli in Vâ feriâ, et sequenti nocte in VIâ feriâ circà horam matutinalem, factæ sunt coruscationes et audita sunt tonitrua magna, quod erat insolitum, ut tali tempore tonitrua audirentur. Et tunc in Venetiis factæ sunt inundationes magnæ maris et fluctuum, quales non fuerunt, ut dicunt antiqui, ex quo civitas illa fuit fundata super aquas usque ad dies nostros. Et submersæ sunt naves, et necati sunt homines; et mercationes, quæ in solariis domorum non erant, penitùs sunt destructæ. Simile infortunium fuit in civitate Cluginâ, scilicet Cluzâ quæ est in lacunis marinis, ubi fit sal. Et dicebat cardinalis romanæ curiæ dominus Bernardus legatus, qui in Bononiâ habitabat, quod adeò accidit hoc infortunium Venetis quia excommunicati erant ab eo, quòd contra Petram Aragonum Regi Karulo succursum dare volebant, cùm de voluntate Martini papæ procederet. (Memoriale potestatum regiensium gestorumque iis temporibus ab anno 1154 usque ad annum 1290. Autore anonymo.) Collection de Muratori, Rerum italicarum scriptores, tom. VIII, page 1166.

316: Alexandre IV, Urbain IV, Clément IV, Grégoire X, Innocent V, Adrien V, Jean XIX, Nicolas III, Martin IV, Honoré IV.

317: L'abbé Laugier se trompe quand il fait honneur de ce concordat à Pierre Gradenigo successeur de Jean Dandolo: celui-ci régnait encore au mois de septembre; on peut s'en convaincre par une délibération du 5 des Kal. de septembre rapportée dans une bulle du pape Nicolas IV, et qu'on trouve dans la continuation des Annales de Baronius, par Raynaldi, tom. IV.

318: On peut voir les réglements qui furent arrêtés à cette époque sur l'inquisition, et ceux qui y ont été ajoutés depuis, dans l'Histoire des inquisitions, par l'abbé Marsollier; mais il faut remarquer, 1o que cet auteur, qui annonce dans son titre l'Histoire de l'inquisition d'état de Venise, l'a confondue avec, l'inquisition ecclésiastique, et ne parle que de celle-ci; 2o qu'il a abusé de la permission d'emprunter à un étranger, car son troisième livre est copié de l'ouvrage de Fra Paolo sur l'inquisition de Venise, sans qu'il en fasse la moindre mention: ce qui a donné à cet emprunt le caractère du plagiat.

319: On peut voir dans la correspondance de l'archevêque d'Embrun la Feuillade, ambassadeur de France à Venise, que l'inquisition avait imaginé une subtilité, pour se débarrasser de la surveillance des magistrats laïques, en prétendant que la présence de ceux-ci n'était indispensable que pour le jugement des affaires, et non pour les informations préliminaires; cette prétention fut repoussée. (Correspondance de l'archevêque d'Embrun, dépêche du 23 août 1659. Man. de la Bibl.-du-Roi, no 1125-745).

320: L'abbé Fleury, liv. 96.

321: Nel 1285 sotto questo doge avendo avuto i privilegi del papa e dell'imperatore di poter far stampare e coniare monete di rame, d'argento e d'oro, fino a questo giorno stampatone d'argento, etc.

(Vite de' duchi, G. Dandolo).

322: Cum trepidatione undique eo concursum, voces amarissimæ et invidiæ plenæ in patricios jactatæ nominatim, jacobum Tepulum ducem populus postulabat. (Sabellicus, décad. I, l. 10.)

323: Marin Sanuto dit seulement vingt mille chevaux et trente mille fantassins.

324: Dominus rex Cypri cum suis evasit. Dominus verò patriarcha Hierusalem, dum intraret in navem ut evaderet, propter nimiam multitudinem personarum intrare volentium in navem cum eo, submersus est cum omnibus in mare qui secum erant.

(Chronicon parmense auctore anonymo synchrono.
Rerum italicarum scriptores, tom. IX, p. 821.)

325: Marin Sanuto, Vite de' duchi, P. Gradenigo. Jean Charles Sivos en donne la liste composée de sept noms, et il l'intitule: «Famiglie che furono fatte del gran consiglio l'anno 1296, 1o maggio, le quali vennero con grandissime richezze dalla città di Ptolemaide e non volsero entrar nel porto di Venezia se prima non erano fatti del gran consiglio e così gli fù concessa la gratia.» (Casade nobili di Venetia, manusc. de la bibliot. de Monsieur, no 62.)

Ces prétentions ne convenaient guères à des fugitifs: il est probable qu'ils n'avaient pu sauver toutes leurs richesses. Où seraient-ils allés s'ils n'étaient pas entrés à Venise? Mais il faut remarquer que cette république avait accueilli avec la même faveur les fugitifs de Constantinople, et qu'elle en usa de même dans la suite pour ceux de Candie.

326: Albert Morosini, qui perdit la bataille de Miloria contre la flotte de Gênes, en 1284.

327: Nicéphore Gregoras, Hist. bysantine, liv. 13, ch. 2.

328: Histoire de la décadence de l'empire romain, par Gibbon, ch. 63.

329: Il y a un récit très-détaillé de cette bataille, dans un ouvrage intitulé: Ferreti Vicentini historia rerum in Italiâ gestarum ab anno 1250, ad annum usque 1318. (Rerum italicarum scriptores, tom. IX, p. 987.) Suivant cet historien, les Génois n'avaient que soixante-deux galères, et les Vénitiens 96; mais les premiers furent renforcés vers la fin du combat par treize de leurs vaisseaux qu'ils avaient laissés en arrière. André Dandolo ne fut point fait prisonnier, mais tué dans le combat, en embrassant son pavillon. Quatorze galères vénitiennes se sauvèrent, quatre-vingt-deux tombèrent au pouvoir du vainqueur avec six mille six cent cinquante-quatre hommes.

André Navagier dit positivement: «Il generale della signoria, avanti di giungere a Genova, disperato, non volendo prender cibo, e battendo la testa sopra un banco della galera, si diede la morte.»

330: Voyez les additions à la Chronique de Dandolo, tom. II, rapportées dans l'édition de Muratori, d'après un exemplaire manusc. de la bibliot. Ambrosienne.

331: Jean Villani, Hist. de Florence, liv. 8, ch. 27.

332: «Bellet Justiniani fit pendre tous les Grecs qui furent trouvés sur les vaisseaux, parce que peu auparavant ils avaient, par leur perfidie, fait perdre Constantinople aux Vénitiens. Il saccagea, il brûla tout sur la côte. À l'aspect de la flotte les habitants des rivages se retiraient dans les montagnes. Il revint ensuite vainqueur à Venise apportant quinze mille perperi: c'est une monnaie grecque.»

(Histoire de Venise, de Pierre Justiniani, liv. 3), il faut entendre liv. de perperi, voyez l'Histoire du commerce de Venise, par Marin, tom. III et V, liv. 3, chap. 1.

333: M. Simonde Sismondi, dans son Histoire des républiques italiennes du moyen âge, (Ch. 28), reproche fort justement à plusieurs historiens, et notamment à Laugier, d'avoir présenté cette révolution comme l'ouvrage d'un jour. Les écrivains vénitiens ne pouvaient que la louer sans l'approfondir; mais l'abbé Laugier qui avait des lumières, et qui, en sa qualité d'étranger, aurait pu montrer de l'indépendance, aurait dû être plus exact, plus véridique. Il existe une preuve incontestable que la révolution aristocratique n'était pas entièrement consommée même au mois de juin 1310, c'est-à-dire à l'époque où éclata la conjuration de Thiepolo, dont nous parlerons dans le livre suivant; ce sont les sentences du tribunal des quarante, contre les conjurés, sentences que Muratori a imprimées à la suite de la chronique de Dandolo. Les condamnés y sont divisés en deux classes, savoir: les nobles, nobiles qui erant de majori concilia vel esse poterant, et tous ceux qui étaient exclus du grand conseil, reliqui qui non erant de majori concilia nec esse poterant. Voilà la ligne de démarcation bien établie: ce fut la cause de la conjuration; mais ces mots qui esse poterant indiquent qu'il y avait encore une élection annuelle parmi les nobles; donc la loi qui supprima les élections, et y substitua pour toujours le droit de la naissance, est postérieure au mois de juin 1310. Condillac, dans le ch. 4, du liv. 9 de son Histoire moderne, place sous la date de 1289, la nouvelle loi qui investit du pouvoir souverain et perpétuel un certain nombre de familles; c'est une erreur de trente ans, cette révolution ne fut consommée qu'en 1319.

334: Machiavel, Histoire de Florence, liv. 1.

335: En Suède, en Danemarck, voyez l'Histoire de la dernière révolution de Suède, par Sheridan.

336: Le 4 avril 1258, Histoire milanaise, de Bernard Corio, part. II.

337: Poi se faceva stare venante a se, mentre sedeva, li baroni tutti, in piedi, ritti, co' le vraccia piegate, e co' li capucci tratti. Deh! come stavano paurosi! (Fortifiocca, Hist. rom., liv. i, ch. 20.)

338: Brancaleone.

339: 1283.

340: Chronique de Sienne, par André Dei, tom. XV, année 1283, et Histoire de Sienne, de Malavolti, part. 2, liv. 3.

341: Mémoires historiques de la ville de Pistoia, par Jacq. Marie Fioravanti, ch. 16.

342: L'abbé Laugier, Hist. de Venise, liv. 10. «Le gouvernement vénitien qui faisait poursuivre l'ouvrage d'Amelot de la Houssaye en 1700, montra toujours beaucoup de ménagements pour l'abbé Laugier qui, en effet, les méritait bien. Victor Sandi, auteur d'une Histoire civile de Venise, ayant remarqué un grand nombre d'erreurs dans celle de l'ex-jésuite, fit imprimer en 1769, un livre intitulé: Estratti della Storia veneziana del signor abbate Laugier, ed osservazioni sopra gli stessi. Les inquisiteurs d'état firent supprimer l'ouvrage: ove di troppo offendevasi un uomo sempre bene merito della veneta storia.

Je tire ce fait de l'Histoire de la littérature vénitienne, pendant le XVIIe siècle, par M. l'abbé Moschimi, tom. II, p. 205. Au reste, malgré tout son dévouement à l'aristocratie, l'abbé Laugier laisse par fois échapper d'étranges naïvetés; par exemple, en parlant du conseil des Dix, il dit: (discours sur les magistratures de Venise) «Lorsque l'accusé est manifestement convaincu, il est exécuté à la manière des criminels ordinaires; hors le cas d'une pleine conviction, l'exécution se fait secrètement, ou en jetant les criminels à la mer, ou en les faisant pendre la nuit.»

343: Voici la formule des actes du doge, à cette époque: «Johannes (Dandolo) dei gratia Venetiarum, Dalmatiæ atque Cratiæ dux, dominus quartæ partis et dimidii totius imperii romani, de consensu et voluntate minoris et majoris consilii sui et communis Venetiarum ad sonum campantæ et voce prœconis, more solito congregati et ipso consilio, etc.

344: Memorie storico-civili delle successive forme del governo de' Veneziani, da Sebastiano Crotta.

345: Marin Sanuto, Vite de' duchi, P. Gradenigo.

346: Voyez l'Examen de la liberté originaire de Venise, ch. 6, et la Chronique de Marin Sanuto, qui ne compte que 297 familles.

347: Cette révolution est racontée d'une manière très-imparfaite dans un Manuscrit de la Bibliothèque-du-Roi, no 10124, intitulé: Sommario delle cose notabili concernenti la repubblica; mais il y a dans ce récit une simplicité qui explique pourquoi cette histoire n'a pas été imprimée, je vais en transcrire un passage: «Vedendose il doze Gradinigo odiado dal populo per causa del Thiepolo, deliberò vendicarse o reformar et mazor conseio, con cassar fora quelle casade che a lui gioveva, e fatto la proposition con i so amici e parenti, fù presa la parte de confermar tutti quelli che al presente se trovavano del mazor conseio e li altri debbino esser a un ballottadi, con altre condizion strettissime e pregiudiciali alle casade, molti capi dello quali insieme co' fioli andavano dal doze e consegier a lamentarze de tal novità et esclusione dal mazor conseio dove che poi quelli sierano fatti passar in una camera secreta e la notte strangoladi, e poi la matina attacadi con la corda al collo al palazzo, per le quali crudeltà il popolo levatozi a rumor se portò insieme con molti delli esclusi dal mazor conseio a saccheggiar le case de alcuni de' primarij ammazzandoli, volevano far l'istesso al doze, ma, fortificatosi ben in palazzo, assoldò molta gente, con la quale represse i congiurati, e prese alcuni capi di essi che furono appiccati; cioè, Marin Bocho, capitanio di tutti, Geremia Sabadin, Zamaria Dolze, Alessandro Briora, Carlo Rechin, Dario Zochul, Saba Zordan, Dona Clera, Piero Emo, Zuan Rosso, e Marco Gressoni, molti ne fuggirono che furono perpetuamente banditi e confiscati tutti i suoi beni.

348: Non fù all'ora stabilito questo ripiego per assenso comune e per deliberazione legitima; ma per subornazione e concerto de' più potenti: onde ben si conosce esser vero quel detto che come non si da oro di tutta purità, cosi non si trova dominio senza usurpazione.

Il governo dello Stato-veneto dal cav. Soranzo,
man. de la bibliot. de Monsieur, no 54.

349: Per inorpellare la pillola, cosa per se stessa amara. (Il governo dello stato veneto. Manuscrit de la bibliot. de Monsieur, no 54.)

350: Le cavalier Soranzo rapporte, (ubi suprà), que souvent les doges avaient voulu s'affranchir de cette cérémonie, et que Dominique Contarini avait pris le parti de s'y refuser absolument; mais les pêcheurs se rassemblèrent dans son antichambre au jour marqué, et ne voulurent point se retirer qu'ils n'eussent été admis. Le doge se présenta enfin d'assez mauvaise grâce, car il se couvrait le visage: ce qui n'empêcha point les convives de le baiser l'un après l'autre; et pour constater leur droit, ils firent représenter cette singulière audience dans un tableau qu'ils placèrent dans l'église de Ste.-Agnès.

351: Le casade nobili di Venetia, de Jean-Charles Sivos, man. de la bibliot. de Monsieur, no 62.

352: Marin Sanuto, Secreta fidelium crucis, liv. 2, 4e partie, chap. 4.

353: Histoire de la ville et de la république de Venise, par Paul Morosini, liv. 9. Verdizzotti (de' fatti veneti, lib. X) dit en parlant de Frisque: «Et anco figlio di madre veneta.»

354: Si aliquis Veneticus repertus erat per civitatem Ferrariæ post vesperas, incontinenti à Ferrariensibus interfectus erat. (Chronicon estense. Rerum italicarum scriptores, tom. XV, p. 365).

355: L'acte par lequel les envoyés de Ferrare avaient reconnu l'autorité du pape, dans un consistoire tenu à Avignon, est rapporté textuellement. On y lit, au sujet de l'occupation des Vénitiens, ces expressions: «Venetorum populus quærentes quæ sua non sunt, nec fuerunt, nec erunt.» Cette bulle, qui est de février 1310, et le document qui en fait partie, sont insérés dans diverses collections, notamment dans celle imprimée à Rome, 1741, in-fo, tom. III, seconde partie, p. 120.

356: Histoire de la ville et de la république de Venise, par Paul Morosini, liv. 9. Le discours de Jacques Querini et la réponse de Gradenigo sont rapportés dans le 10e liv. des Fatti veneti, de Verdizzotti; il y a dans la harangue de Querini cette phrase: «Se consideri che se i Francesi hanno adesso la gratia d'hospitar in quel regno il pontefice e l'apostolica corte, non dobbiamo esser noi i decisori a lor favore di quel merito, che da gran tempo si contende quai sia maggiore, o di quella corona, o della nostra repubblica, in defender da gli acerrimi nemici la chiesa.»

357: Albertino Mussato, dans son histoire de l'empereur Henri VII, après avoir peint les fureurs des factions guelfe et gibeline, ajoute: «Venetiæ solæ prudentiam suam perpetuò retinentes, contagione teterrimâ caruere. Reliquæ urbes unius vel alterius factionis erant.» Il y a un peu de flatterie dans ce passage.

358: Fatti veneti di Franchesco Verdizzotti, lib, 10.

359: Fatte veneti di Francesco Verdizzotti, lib. 10.

360: Histoire ecclésiastique de l'abbé Fleury, liv. 91.

361: Quelques autres disent beaucoup moins:

«Fertur numerus occisorum unà die quinque millia. (Vie de Clément V par Bernard Guidon, recueillie par Baluze, tom. I des Vies des papes qui ont résidé à Avignon.) Le continuateur de Baronius dit six mille dans le combat, et beaucoup dans la ville. La Chronique de Parme dit: «Tandem Venetiani conflicti et mortui fuerunt et necati bene numero septem millium, et plus.»

362: Je n'ai trouvé des détails sur cette campagne que dans l'Histoire de Paul Morosini, liv. 9, et dans le 10e liv. des Fatti veneti de Verdizzotti.

363: Verdizzotti, dans son 10e liv. des Fatti veneti, raconte que l'évacuation de Ferrare n'eut lieu que par une délibération du sénat; mais lui-même convient que le château fut abandonné pendant que le cardinal l'assiégeait, et tous les autres historiens racontent la prise de la ville comme je l'ai rapportée. Il faudrait pour concilier les deux parties de son récit, que les Vénitiens eussent tenu dans la ville plus long-temps que dans le château, ce qui n'est guère vraisemblable. Remarquez encore qu'il ne parle pas de la bataille perdue, ce qui indique assez son défaut d'impartialité.

364: Storia civile e politica del commercio de' Veneziani, di Carlo Antonio Marin, tom. V, lib. 3, cap. 1.

365: Casade nobili di Venetia, de Jean Charles Sivos, man. de la bibliot. de Monsieur, no 62.

366: Maurice Galbaio d'Héraclée, doge en 764, Jean Galbaio son fils en 779, et Maurice Galbaio, fils de Jean, associé au dogat en 796.

367: Laurent, Nicolas, Paul, Durante, deux Pierre, Simon, et Thomas.

368: Pierre Badouer et Badouer-Badouer. Tous ces noms sont dans l'Histoire vénitienne, de Doglioni, liv. 4, dans les Annales vénitiennes, de Faroldo, et quelques-uns dans la lettre du doge, où cette conspiration est racontée. Marin Sanuto en donne une liste encore plus nombreuse.

369: Questo dose spinto da spirito diabolico, etc. Ce discours est rapporté par Amelot de la Houssaye, dans ses remarques à la suite de son Histoire du gouvernement de Venise. Il est aussi en substance dans l'Histoire de P. Morosini, liv. 9.

370: Histoire du gouvernement de Venise, par Amelot de la Houssaye, page 4.

371: La substance de ce discours est dans l'Histoire de Paul Morosini, liv. 9.

372: Histoire de Paul Morosini, liv. 9.

373: Ulteriora mirari, præsentia sequi; bonos imperatores votis expetere, qualescumque tolerare.

(Tacite, Hist., liv. 4.)

374: Jean Charles Sivos les nomme dans sa Chronique.

375: Fatti veneti di Francesco Verdizzotti, lib. II.

376: Les détails de cette action m'ont été fournis principalement par Verdizzotti, dans le liv. II des Fatti veneti, et par une lettre de Gradenigo lui-même, où il raconte la conjuration. Cette lettre est rapportée par le continuateur de Dandolo, et par Raynaldo, dans ses Annales ecclésiastiques, qui font suite à celles de Baronius, tom. IV. Le doge y déclare qu'il n'eut connaissance de ce dessein que dans la nuit qui en précéda l'exécution.

377: Memorie recondite di Vittorio Siri, tom I, p. 169.

378: Il existe aux archives des aff. étr. un manuscrit intitulé: Memorie intorno all'accaduto per il consiglio de' dieci 1628, dans lequel, à propos d'une sentence d'exil prononcée contre le cavalier Zeno, on rapporte un discours de ce patricien, où il dit que Sabellicus a débité beaucoup de faussetés sur la conjuration de Boëmond Thiepolo, et que cet homme qu'il a représenté comme un traître, n'avait fait que poursuivre la vengeance d'anciennes injures qu'il avait reçues du doge P. Gradenigo.

379: Per indagazione del delitto e de' complici fù presa deliberazione del maggior conseglio di creare per dieci giorni il conseglio de' dieci, fù prorogato per altri dieci giorni, poi venti.

(Governo dello stato veneto dal cav. Soranzo, man. de la bibliot. de Monsieur, no 54.)

380: L'histoire attribuée à André Navagier, fait régner Marin Giorgi pendant dix ans et dix jours; mais en cela elle diffère de toutes les autres chronologies, et notamment de l'Art de vérifier les dates.

381: Della Letteratura veneziana, lib. 3, note 333. Il est possible que les courtisans du pape aient fait allusion à ce nom, en injuriant l'ambassadeur.

382: Machiavel, Histoire de Florence, liv. Ier.

383: Histoire de la ville et de la république de Venise, par Paul Morosini, liv. 10.

E fù descritto il popolo di Venezia, d'anni 20 fino a 60, e ritrovato al numero di 40,100.

(Storia veneziana di Andrea Navagiero.)

384: Codex Italiæ diplomaticus. Lunig., tom. I, addenda.

385: Muratori a inséré parmi ses dissertations sur les antiquités du moyen âge, un fragment historique dont on ne connaît pas l'auteur, mais qui est assez curieux, soit par l'ancienneté du langage, soit par les détails naïfs qu'on y trouve. Voici un extrait de ce qu'il contient relativement à la guerre des Vénitiens contre Mastin de la Scala:

«Quesso missore Mastino fo homo assai savio de testa, justo signore: pe tutto lo sio renno givase sicuro con aoro in mano. (On pouvait en sûreté circuler dans tous ses états avec de l'or sur la main.) Granne justitia facea, fo homo bruno, peloso, varvuto, con uno grannissimo ventre, mastro de verra (de guerre). Cinquanta palafreni havea de soa casa. Onne di mutava roba: doi milia cavalieri cavaicavano con esso, quanno cavaicava; doi milia fanti da pede armati, cletti, co le spate in mano, givanoli intorno. E soa persona, mentre che seguitao la vertute, crebbe. Poi che in supervia comenzao a corromperse de lussuria, forte deventao lussurioso: che havesse detoperate cinquanta polzelle in una quatraiesima se avantao. Poi manicava la carne lo venerdi e lo sabato e la quatraiesima. Non curava de scommunicazione. Lo modo che cadè de soa aitezza fo quesso.

Havea uno sio frate, lo quale havea nome Missore Alberto. Fo mannato a reiere Padova. Quesso Missore Alberto tenea quessa via. Entrava ne le monasteria de le donne religiose. Demoravace tre o quatro dii; po' visitava lo aitro. Dounqua era una bella monaca, detoperava. Missore Marsilio da Carrara, e Missore Ubertiello da Carrara, erano li maiuri de Padova; quelli, li quali li haveano dato la signoria. E soi parienti erano. Quesso Missore Ubertiello havea una soa bella donna. Per tutta die, per tutte hore non finava Missore Alberto de spacciare e dicere: O Missore Ubertiello, manuca bene, cha te haio fatto re doi vaite quessa notte. Mai non finava. Ad onne tratto quesso diceva. Missore Ubertiello rideva. Co lo riso se la passava. Lo ridere non dessegnava. Tuttavia dice a Missore Ubertiello: Tre voile te haio fatto cocoro in quessa notte. Missore Ubertiello de cio creppava.

Marsilio fo uno savio cavalieri, e molto scaitrito e secreto. De coipo cavaicavo a Verona e parlao con Missore Mastino. E deoli ad intennere, che potea essere lo più granne homo, che fussi mai ne la contrada. E che potea domare lo rogoglio e le grannezze de' Venetiani. E deoli lo muodo e l'ordene pe quessa via, etc. Crese lo Tiranno a li fallaci detti. Allhora incontinente commanna, che ne la villa de Bovolenta, canto la marina a li Starni, fosse fatto uno belle castiello de Ienname. E liberamente fo comenzato a fare lo sale. Como ordinato era, gionze a Venetia Missore Marsilio, e disse: Signori Veneziani, Missore Mastino intenne de fare lo sale ne lo sio terreno, per havere quella pecunia, la quale voi avete, e torvela de mano, pe signioriarve, e per abbassare le vostre saline. Se quesse perdete, non sete cobelle. Lo frutto de la cammora de Venezia è lo sale. Moito bene operate in que' lochi i fatti vostri. Più non disse. Assai habe fatto e detto, che habe acceso lo fuoco tra' Veneziani e Missore Mastino.

Allhora Veneziani fecero fare una ammasciata. Quanno li ammasciatori fuoro entrati in Verona, tutta Verona curze a bederli. Così li guardava homo fitto, como fossino lopi. E quesso perché lo avito loro era moito devisato da lo avito de li cortisciani.

Surprise de Padoue par les Vénitiens.

Non se lassao da lo muro cacciare. Mustrano de havere core. Non curano de valestra nè de minaccie. Lo romore ene granne. Lance e saette volavano. Deh quanto ene cosa horribbele! Allhora Missore Pietro Roscio, con sie belle masnade se tenne secreto. E quesso de fora ad una porta, la quale se dice porta de Ponte-Cuorvo. E là stette, mentre che la vattaglia era a la porta de Santa Croce. Quessa porta de Ponte-Cuorvo havea in vardia Missore Marsilio da Carrara. Sù ne la miesa terza lo fattore di Missore Marsilio opierze la porta, et abassao li ponti, e mise dentro Missore Pietro Roscio, senza coipo de spata. Hora ne veo pe la strada a la piazza lo capitanio de Venetiani, con moita gruossa pedonaglia e cavallaria. Sull'hora de terza era in esso ponte. Missore Alberto se era levato da dormire. Cavaicava sio bello palafreno, bestuto con uno solo guarnello, accompagniato con solo Missore Marsilio. Una vastoncella in mano tenea. Pe la terra giva trastullanno. Omnis ejus armatorum multitudo pugnans resistebat ad portam. Como Missore Alberto accapitao in capo de la strada, vide lo grannissimo confalone de Santo Marco de Venetia. Vide che ne la piazza giogneva granne stuolo, granne masnade de iente. Oldio tromme e ciaramellc. Maravigliaose forte, e disse a Missore Marsilio: Que ientes ene quessa? A ciò Missore Marsilio respuse e disse: Quesso ene Missore Pietro de Roscio, la quale hao havuta gola de bedere te. Disse Missore Alberto: Moreraio io? Disse Missore Marsilio: Nò. Torna in reto. Va ne la mia camora. Cosi fo fatto. Tornao Missore Alberto, e misesi ne la camora di Missore Marsilio, e là fo inzerrato con una chiave Venetiana. La piazza presero, e toizero le arme e li cavalli a tutta la foresteria di Missore Alberto. E preso esso con soa Baronia, sopra una nave lo mannaro in presone a Venezia, e là stette fi' che la verra fo imita. Vao Missore Pietro de Roscio ardenno e conzumanno le ferre. Prese pe forza Monscilice, e là fo occiso.

Allhora perdio la cittate de Brescia. Onne perzona se li rebella. Nulla resistentia fao. La verra durao bene anni doi. Ultimamente Missore Mastino era straccato, ne potea più. Venne a pace con Veneziani, et a patti. Li patti fuoro quessi. Lo primo esso fece refutanza de la moneta, la quale havea in Venezia, la quale haveano despesa i Veneziani. Lo secunno; che mannao le robe de lo communo de Venezia, la quale buttao ventiquattro milliara de fiorini; per onne roba doi millia. Lo tierzo; che i Veneziani voizero Trevisi; si che convenne, che, pe la fatica de' Veneziani, Missore Mastino li donasse Trevisi. Verona e Vicenza li lassaro per lo amore di Dio e pe misericordia. Le aitre terre, como Padova e Civitale remasero a puopôlo. Allhora li Veneziani li remmannaro Missore Alberto lo fratiello con quelli nuobbeli, li quali teneano presoni. A tutta quessa verra Fiorentini tennero mano, e fecero con loro denari quello aiutorio che bastao.

386: Les fonctions des provéditeurs sont fort bien expliquées dans la Vie d'André Gritti, par Nicolas Barbadico. «Sunt autem legati apud Venetos e patricio ordine duo viri, imperatori, qui de gente peregrinâ semper eligitur, ut eorum consilio quæ ad bellum pertinent administret, socii attributi; iis invitis aut inconsultis, imperatori quicquam agere decernereve, quod alicujus momenti sit, non licet: præcipuum vero munus eorum est publicam pecuniam, quœ exercitui in stipendium persolvenda est, tractare; rem frumentariam expedire; quæque in bello gerantur cognoscere e de iis patres certiores facere; si quem habeant usum in re militari, rem ipsi plerumque suo ductu gerunt, absente præsertim imperatore.»

387: Jacobus minor de Carraria, Nicolai filius, Venetiis semper amicus atque benevolus fuit et ad extremum amicitiam eorum impensiore studio coluit; cum ob id, quod paci servandæ amicitiisque parandis apud omnes studebat, tum maxime, quod Nicolaus pater, qui diù Venetiis habitavit, multam illi et privatim et publicè benevolentiam comparaverat; quamobrem ultrò citròque in funere complura amoris ac fidei inter hos merita. In primis namque Veneti, Andreâ Dandulo duce, Jacobum, cum omni posteritate, civitatis jure, uti optima maximaque esset, donaverunt: qui honor visus est illis temporibus non exiguus et monimentum novitèr parti regni non leve. Hujus rei causâ Jacobus, cum suorum lecto comitatu, ad referendas gratias, Venetias est profectus; magnoque cum honore et lætitiâ ab eis susceptus est, et postea quoque amplum ei in urbe eorum palatium, ut benemerito civi largiti sunt.

(Petri Pauli Vergerii Carrariensium principum historia.)

388: On en peut voir la liste au commencement de la Chronique de Marin Sanuto.

389: Histoire de Malte, par l'abbé de Vertot, liv. 5.

390: Nicéph. Greg., l. 12,7; liv. 13, 4—10; liv. 14,1—9; liv. 16, 6; et Cantacuzène, liv. 3.

391: Voyez, sur cette croisade, les fragments historiques que Muratori a insérés dans le IIIe vol. de ses Dissertations sur les antiquités du moyen âge, p. 353.

392: Furono firmati i capitoli con certe condizioni, le quali, per non esser molto lecite, massime di aver commercio christiani con infedeli i nostri facendosi conscienza, mandarono due ambasciadori a papa, i quali impetrarono che per anni cinque prossimi si potesse in Alessandria e nelle altre terre de' Mori mandare sei galere al viaggio e quattro navi, e così in Soria per mercatantare colle condizioni conchiuse col soldano.

(Marin Sanuto, Vite de' duchi, A. Dandolo.)

393: Il existe une histoire de ce siége par un auteur contemporain, dont le nom est demeuré inconnu: elle a été publiée pour la première fois en 1796, par le savant bibliothécaire de Saint-Marc, M. Morelli, dans un volume intitulé: Monumenti veneziani di varia litteratura. Voici comment l'auteur parle de la révolte des Zaretins: «La città di Zara si trovava sotto la dizione e benignità ducale: improvvisamente diventò arrogante e molto ingrata dei beneficii ricevuti; e non conoscendo se stessa, ebbe tanta presunzione di partirsi dal vero suo prencipe e da così amabile signore, a cui servire è piuttosto regnare.»

394: Annali veneti di Julio Faroldo. Il ajoute que sur ce nombre il y avait quatre mille arbalétriers.

On va savoir tout-à-l'heure pourquoi il en fallait tant.

395: Storia dell' assedio e della ricupera di Zara fatta da' Veneziani nell' anno 1346, scritta da autore contemporaneo. C'est le titre de l'ouvrage que je viens de citer.

396: Voici la note de M. Morelli sur ce passage:

«Li meccanici di que' tempi, mancanti della polvere da fuoco, che venne poi ben tosto a far nascere strumenti di distruzione molto più efficaci, s'industriavano di trovar macchine da gettar sassi di quanto maggior peso potevano. Una chiamata Troia ne avevano i Genovesi l'anno 1373 all' assedio di Cipro, di cui s' è fatta questa memoria da Giorgio Stella, negli annali di Genova: Fuerunt latæ machinæ plures magni ponderis lapides jacientes, et præ aliis machina una quæ Troia vocata, jaciens lapidem ponderis, quod cantariorum duodecim usque in decem octo vocatur. Il peso di un cantaro genovese era di libbre cencinquanta, secondo Alessandro de' Passi nella tariffa de' pesi e misure stampata in Venezia l'anno 1503; e il Ducange nel glossario lo conferma: ciò si osserva affinchè allo scrittore nostro più facilmente venga creduto.»

La livre vénitienne équivalant à 477 millièmes de kilogramme, il en résulte que les machines employées au siége de Chypre, lançaient des poids de 1287 kilogrammes, et celles du siége de Zara de 1421; mais je ne sais pas si en 1346 le poids de la livre de Venise était le même que dans ces derniers temps.

397: Tel est le témoignage que lui rendent la plupart des historiens; cependant l'auteur anonyme de la Chronique d'Este, lui attribue un trait de cruauté. Selon cette chronique, Justiniani défendit aux Zaretins, non seulement de se montrer avec des armes, mais même d'en avoir chez eux. Quelques nobles ayant enfreint cette défense, il leur demanda de quel droit ils osaient se montrer armés: parce que nous sommes gentilshommes, répondirent-ils; et sur cette réponse, le gouverneur vénitien leur fit trancher la tête.

(Rerum italicarum scriptores, tom. XV, p. 433.)

398: Si ha nel pubblico archivio che per questa travagliosa guerra tre millioni di ducati fossero spesi.

(Histoire de Paul Morosini, liv. II.)

Per questa guerra di Zara ch' era da ducati quaranta in sessanta mila al mese, que' di terra valevano ducati sedici mila al mese, e poi la spesa di trenta galere, furono spesi più di trè millioni di ducati, onde fù caricata di molto la camera degli imprestiti.

(Marin Sanuto, Vite de' duchi, And. Dandolo.)

399: Historia Gulielmi et Albrigeti Cortusiorum de novitatibus Paduæ, lib. 9, cap. 5.

400: Ces audacieux républicains coulèrent bas un vaisseau de Constantinople, qui avait osé pêcher à l'entrée du port, ils en massacrèrent l'équipage et poussèrent l'insolence jusqu'à demander satisfaction, quand ils auraient dû solliciter le pardon de cet odieux, brigandage.

(Histoire de la décadence de l'empire romain, par Gibbon, chap, 63.)

401: Nicéphore Gregoras liv. 17, de l'Histoire Byzant., ch. 1, dit trois cent mille pièces d'or. Gibbon a expliqué, dans le chapitre 17 de son Histoire de la décadence de l'empire romain, que la livre d'or de cinq mille deux cent cinquante-six grains poids de Troys, se divisait en soixante-douze pièces ou bisants: l'or valait quatorze fois et demie un poids égal d'argent.

402: Les Visconti portent pour armes une couleuvre qui dévore un enfant.

403: L'excellente Histoire littéraire de l'Italie de M. Ginguené m'appris que l'on conserve à Vienne, parmi les manuscrits de la bibliothèque impériale, la harangue que Pétrarque prononça à cette occasion.

404: Ne deve recar maraviglia se sul porto della dominante veniva posta la catena essendochè nella insigne profondità che allora aveva la fuosa, e nell'esser diretta quasi al levante, poteva dirsi un porto aperto all'ingresso di qualunque naviglio anche armato e carrico. È vero che le armate della repubblica abbastanza assicuravano il golfo e coprivano la reale metropoli dagli insulti de' nemici aperti, ma essendo l'anno 1331, il mare ripieno di corsari contro i quelli aveva infelicemente combattutto a mezzo l'Adriatico Tommaso Viaro, ciò fù motivo anche di riccorrere alle più intorne e riservate di fese per l'indemnità di Venezia. Furono i Genovesi quelli che rubando scorrevano il mare. Raconta la cronica inedita, parlando del doge Andrea Dandolo, «In suo tempo per causa de' Zenovesi al tempo delle guerre, e Massime quando l'armada venne in Istria, fù tirada una cadena grossa di ferro alli do castelli al lido. Ciò fù nel 1353.»

(Memorie storiche dello stato antico e moderno delle lagune di Bernardino Zendrini, lib. I, p. 37.)

405: Je l'ai connu ce doge, disait Pétrarque (Variorum Epist. 19), je l'ai connu pour un juste incorruptible, rempli de zèle et d'amour pour son pays, et de plus, savant homme, doué d'une rare éloquence, sage, affable et humain.

406: Matteo Villani, liv. 4, chap. 32.

407: Annali veneti di Julio Faroldo.

408: Marin Sanuto dit: E così rotte e prese le galere i Genovesi gridarono alla morte, porcaglìa, e molti de' nostri si gittarono in aqua, credendo di scampare et s'annegavano.

409: È da sapere che fino al giorno che fù rotta l'armata a Porto-Lungo, per la guerra de' Genovesi fu fatta imposizione alla camera degli imprestiti a ragione di 37 per 100, e dopo fù fatto 6 per 100 d'imprestiti.

(Marin Sanuto, Vite de' duchi, M. Faliero.)

410: Memorie storico-civili sopra le successive forme del governo de' Veneziani, da Sebastiano Crotta.

411: François Denato et Jean Pesaro.

412: Je suis ici la version la plus généralement reçue, qui est aussi celle de Marin Sanuto.

413: «Non voglio restar di scrivere quello che ho letto in una cronica, cioè che Marino Faliero trovandosi podestà e capitano a Treviso, e dovendosi fare una processione, il vescovo stette troppo a far venire il corpo di Christo; il detto Faliero era di tanta superbia e arroganza che diede un buffetto al prefato vescovo, per modo ch'egli quasi cadde in terra.» C'est à l'occasion de cet acte de violence que l'historien (Marin Sanuto) ajoute que Dieu permit que Falier perdît ensuite l'esprit jusqu'à entrer dans une conspiration qui lui mérita la mort. Mais il ne dit pas qu'on le punit d'avoir frappé l'évêque.

414: Marin Falieri dalla bella moglie, altri la gode ed egli la mantiene.

415: In un'altra cronica ho veduto che lo volevano fare del maggior consiglio. (Marin Sanuto, Vite de' duchi Mar. Faliero).

André Navagier dit même formellement que toutes les demandes de Bertrand lui avaient été accordées. «Beltrame, per deliberazione del consiglio, fù dotato di ducati 1000 di provigione all'anno, e a lui e a suoi heredi donata una casa di valuta di ducati 2000 e fù fatto del maggior consiglio. Il quale non si contentando, ma richiedendo che li fosse donato il contado di Val di Marino, confiscato al doge decapitato, usava male parole contro la signoria; per le quali, nel medesimo consiglio, fù proceduto contro di lui; essendo stato in grazia liberato della forca, fù per anni 10 relegato a Ragusi.

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