Invasions des Sarrazins en France: et de France en Savoie, en Piémont et dans la Suisse, pendant les 8e, 9e et 10e siècles de notre ère
[1] Nous devons cependant faire mention du Précis historique des guerres des Sarrazins dans les Gaules; par M. B.... N. C. F., Paris, 1810; et de l’Histoire générale du moyen-âge; par M. Desmichels, Paris, 1831, t. II.
[2] Casiri, Bibliotheca arabico-hispana Escurialensis, t. II, p. 139.
[3] Ibid., p. 36.
[4] Nous ne disons rien de l’Histoire des deux conquêtes de l’Espagne par les Mores, par Abulcacim-Tarif-Aben-Tarique, l’un de ceux qui y ont pris part. Cet ouvrage est apocryphe, et il fut composé dans le seizième siècle, par Miguel de Luna, interprète de Philippe II.
[5] Les noms de Godmar et de Gironne, ainsi que le passage entier sont altérés dans la plupart des exemplaires de Massoudi qui se trouvent à la bibliothèque Royale. Nous avons fait usage des divers manuscrits de la Bibliothèque, notamment d’un exemplaire ayant appartenu à feu M. Schulz, et acquis récemment. Voyez aussi Deguignes, Mémoires de l’Académie des Inscriptions, t. XLV, p. 21; M. d’Ohsson, Des Peuples du Caucase; Paris, 1828, p. 123, et le recueil espagnol intitulé Espana Sagrada, t. XLIII, p. 126 et suiv.
[6] Historia de la dominacion de los Arabes en Espana; Madrid, 1820, 3 vol. in-4o. Il a paru deux traductions françaises, libres et abrégées de cet ouvrage, l’une par M. Audiffret dans la Continuation de l’art de vérifier les dates; l’autre par M. de Marlès, et formant un livre à part. Une traduction complète de cet ouvrage avait été préparée par M. d’Avezac qui, à la parfaite connaissance de l’espagnol, joint celle de la géographie et de l’histoire de l’Espagne et de l’Afrique; mais cette traduction est restée inédite. Nous devons encore faire mention d’un ouvrage écrit en allemand; c’est le Geschichte von Spanien: par M. Lembke, Hambourg, 1831. Le premier volume, le seul qui ait paru, s’étend jusqu’en 822.
[7] Cartas para illustrar la historia de la Espana arabe, 1 vol. in-4o; par Faustino Borbon, qui avait l’avantage de pouvoir puiser dans les manuscrits arabes de la bibliothèque de l’Escurial.
[8] Une partie des extraits originaux faits par Conde se trouvent aujourd’hui à Paris, et appartiennent à la Société Asiatique; mais nous n’avons dans ces extraits rien trouvé d’important pour notre objet.
[9] Castel-Sarrazin dérive évidemment de Castrum Cerrucium, nom sur lequel on peut consulter le Gallia Christiana, t. I, p. 160, et l’Histoire générale du Languedoc, par dom Vaissette, t. I, p. 544.
[10] Catalogus codicum bibliothecæ Bernensis, par Sinner, t. II, p. 244.
[11] Parthenopeus de Blois, publié par M. Crapelet, Paris, 1834, 2 vol. in-4o. Dans ce poème, t. II, p. 77, l’Espagne musulmane est dépeinte telle qu’elle fut à partir du onzième siècle, c’est-à-dire morcelée entre une foule de principautés. Ainsi ce poème ne remonte pas à une haute antiquité.
[12] De vita Caroli Magni et Rolandi, édition de M. Ciampi, Florence, 1822, in-8o. D’après les événemens auxquels il est fait allusion dans cette prétendue chronique, elle a nécessairement été écrite après l’an 1100. M. Ciampi, l’éditeur, qui connaissait imparfaitement les tems et les lieux, a méconnu beaucoup de noms propres.
[13] Il s’agit du moment où les Maures d’Espagne, vivement pressés par les chrétiens de Tolède, appelèrent à leur secours Youssouf, fils de Taschefin, fondateur de la ville de Marok et de l’empire des Almoravides.
[14] Gesta Caroli Magni ad Carcassonam et Narbonam, édition de M. Ciampi, Florence, 1823, in-8o. Le roman de Philomène, d’abord écrit en provençal, est d’une composition postérieure à celle de la chronique de Turpin.
[15] Le Poème de Guillaume au-court-nez est en français, et se compose de près de quatre-vingt mille vers. On le trouve manuscrit à la Bibliothèque royale, fonds de Lavallière, no 23. Le poème au reste se divise en plusieurs branches ou parties.
[16] Histoire de Hainaut, en latin, publiée pour la première fois en entier avec une traduction française, par M. le marquis de Fortia d’Urban, Paris, 1826 et années suiv. 15 vol. in-8o.
[17] Il est certain que, d’après le récit de Jacques de Guise, les Vandales étaient venus en France à travers le Rhin, et que cependant plusieurs faits rapportés par l’auteur appartiennent aux Normands. A la vérité, il raconte deux fois l’invasion des Vandales, une fois sous les règnes de Charles-Martel et de Pepin (voy. t. VIII, p. 263 et suiv.); et une autre fois, sous les règnes de Charles-le-Simple et de Louis d’Outremer (t. IX, p. 220 et suiv.). La première fois, il sacrifie au goût des auteurs des romans de chevalerie; la seconde fois il est guidé par l’ordre réel des événemens. Du reste, sans vouloir garantir l’étymologie que Jacques de Guise donne du mot vandale, nous ferons observer que le verbe allemand wandeln signifie marcher.
[18] Le Roman de Garin le Loherain, publié pour la première fois par M. Paulin Paris; Paris, 1833. Il a été publié une Analyse critique et littéraire de ce poème, par M. Leroux de Lincy; Paris, Techener, 1835, in-8o.
[19] Comparez le Roman de Garin, t. I, p. 49 et suiv., et la chronique de Turpin, p. 26, 81 et 83.
[20] Ces observations s’appliquent à un passage d’une vieille compilation française intitulée La Fleur des histoires, sur laquelle on peut consulter le catalogue des manuscrits de la bibliothèque de Berne, t. II, p. 189; ainsi qu’à un passage d’un poème français inédit, intitulé Renard le contrefait, dont M. Robert, conservateur de la bibliothèque Sainte-Geneviève, prépare la publication.
[21] Voyez la vie de saint Nicolas, publiée par M. Monmerqué dans la collection de la Société des bibliophiles Français. Paris, 1834, p. 258.
[22] Annales ecclesiastici Francorum, t. IV, p. 728 et suiv.
[23] Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti, sæc. III, part. II, p. 534, et Annales benedictini, t. II, p. 90.
[24] Histoire générale du Languedoc, t. I, notes, p. 638 et suiv.
[25] Voyez ci-après, p. 31; voyez aussi, au sujet de la prise de l’abbaye de Luxeuil par les Vandales, les Mémoires historiques sur la ville de Poligny, par Chevalier; Lons-le-Saulnier, 1767, t. I, p. 45 et 66.
[26] Description géographique et historique de l’Espagne, en arabe, par Maccary. Voyez les manuscrits arabes de la Bibliothèque royale, ancien fonds, no 704, fol. 61 verso. Cet ouvrage est une compilation en plusieurs volumes, rédigée au commencement du dix-septième siècle, mais où l’auteur met à contribution certains ouvrages qui ne nous sont point parvenus. Conde n’a pas eu cette compilation à sa disposition.
[27] Nouveau Journal Asiatique, extrait des Prolégomènes d’Ibn-Khaldoun, par M. Schultz, t. II, p. 117 et suiv.
[28] Procope, Histoire de la guerre des Vandales, liv. II, ch. 10; et M. Dureau de Lamalle, Recherches sur l’histoire de la partie de l’Afrique septentrionale, connue sous le nom de régence d’Alger, par une commission de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres; Paris, 1835, t. I, p. 114 et suiv.
[29] Voy. les témoignages mentionnés par Ibn-Khaldoun, dans l’extrait déjà cité, p. 127, 132 et 141, bien qu’Ibn-Khaldoun lui-même ne partage pas cette opinion. Voy. aussi l’article berber de l’Encyclopédie Pittoresque, par M. d’Avezac.
[30] Ce lieu fut ainsi appelé parce que le détachement des Berbers avait pour chef Tharif.
[31] Gibraltar est l’altération de Gibel-Tharec ou montagne de Tharec. C’est par erreur que Conde n’a fait qu’un personnage de Tharif et de Tharec. Voy. Novayry, man. arab. de la Biblioth. roy., anc. fonds, no 702, fol. 9.
[32] Histoire de la Conquête de l’Espagne par les Musulmans, par Ibn-Alcouthya; manuscrits arabes de la Biblioth. roy., anc. fonds, no 706, fol. 4. Ibn-Alcouthya écrivait dans la dernière moitié du dixième siècle de notre ère. Son nom signifie fils de la Gothe, et il fut ainsi appelé parce qu’il descendait des anciens maîtres de l’Espagne. On trouve dans le même volume une chronique des premiers siècles de la domination des Maures en Espagne, par un écrivain de la même époque qui cite quelquefois pour garant le témoignage des anciens du pays.
[33] Maccary, no 704, fol. 73 recto.
[34] Il sera parlé, dans la dernière partie, des impôts établis par les Sarrazins en France, et de leur système d’administration.
[35] Maccary, no 704, fol. 62 verso et 73 recto.
[36] Maccary, no 704, fol. 63 recto.—Ibn-Alcouthya, fol. 4 verso.
[37] Ils sont suivis en cela par Isidore, évêque de Beja, écrivain contemporain, et par Roderic Ximenès, archevêque de Tolède. Le récit d’Isidore, tel qu’on le lit dans les éditions ordinaires, étant déparé par un grand nombre de fautes, nous le citerons d’après le fragment revu sur plusieurs manuscrits, et inséré dans les cartas para illustrar la Historia de la Espana arabe, p. XX et suiv. Quant à Roderic Ximenès, qui écrivait dans le treizième siècle, principalement d’après les auteurs arabes, sa relation se trouve à la suite de la chronique arabe d’Elmacin, publiée en arabe et en latin, par Erpenius, Leyde, 1625, in-fo.
[38] Nous suivons ici l’opinion que le savant don Vaissette a émise dans son Histoire générale du Languedoc, et qui a été adoptée par les auteurs de l’Art de vérifier les Dates.
[39] Les efforts que les chrétiens firent de bonne heure dans les montagnes du nord de l’Espagne, pour se soustraire au joug, sont mentionnés par les auteurs arabes, comme ils le sont par les chrétiens. C’est donc à tort que Conde n’a pas jugé convenable d’en parler, d’autant plus que son silence a donné lieu à quelques personnes de croire que ce récit était sans fondement.
[40] Voici en quels termes s’exprime Isidore de Beja, écrivain contemporain, p. L: «Zama ulteriorem vel citeriorem Hiberiam proprio stylo ad vectigalia inferenda describit. Prædia et manualia, vel quidquid illud est quod olim prædabiliter indivisum redemptabat in Hispaniâ gens omnis arabica, sorte sociis dividendo (partem reliquit militibus dividendam), partent ex omni re mobili et immobili fisco associat.» Le passage correspondant de Roderic Ximenès est ainsi conçu: «Zama proprio stylo descripsit vectigalia Hispanorum; et quod prius indivisum ab Arabibus habebatur, ipse partem reliquit militibus dividendam, partem fisco de mobilibus et immobilibus assignavit, et Galliam narbonensem divisione simili ordinavit.» Roderic Ximenès, Historia Arabum, p. 10. Voy. aussi Conde, p. 70 et 75. Conde attribue au successeur d’Alsamah ce qui est dit d’Alsamah lui-même. Nous avons déjà dit qu’il sera question dans la suite des impôts établis par les Sarrazins en Espagne et en France.
[41] Ibn-Alcouthya, fol. 5 verso, et 59 verso.—Maccary, no 705 fol. 3 verso.
[42] Comparez la chronique de l’abbaye de Moissac, dans le recueil des Historiens des Gaules, par dom Bouquet, t. II, pag. 654; Paul Diacre, De Gestis Langobardorum, dans le recueil de Muratori, intitulé: Rerum italicarum Scriptores, t. I, part. 1re, pag. 505.
[43] Comparez Conde, Historia, t. I, p. 71, Isidore de Beja, p. L; Anastase le bibliothécaire, Vie du pape Grégoire II, dans le grand recueil de Muratori, t. III, part. 1re, p. 155, et la chronique de Moissac, recueil des Historiens de France, t. II, p. 654.
[44] Voy. l’Histoire de Nîmes, par Menard, t. I, p. 98 et suiv.
[45] Novayry, manuscrits arabes, no 702, fol. 10.
[46] Chronique de Moissac, recueil des Historiens des Gaules, t. II, pag. 654.
[47] Voici les propres expressions d’Isidore de Beja, qui ne sont rien moins que claires: «Ambiza cum gente Francorum pugnas meditando et per directos satrapas insequendo, infeliciter certat. Furtivis vero obreptionibus per lacertorum cuneos nonnullas civitates demutilando stimulat: sicque vectigalia christianis duplicata exagitans, fascibus honorum apud Hispanias valdè triumphat.» Cartas, pag. LII. Quelques auteurs ont induit de ce passage qu’Ambiza avait doublé le taux des impôts que payaient les chrétiens de France; cette explication nous paraît manquer d’exactitude.
[48] Voy. les Essais historiques sur le Rouergue, par M. le baron de Gaujal, Limoges, 1824, 2 vol. in-8o, t. I, p. 170. M. de Gaujal nous apprend dans une note manuscrite qu’il existe sur le plateau du Larzac, près de Sainte-Eulalie, les débris d’un troisième fort appelé Castel-Sarrazin, où sans doute les Sarrazins prirent position.
[49] Le poème d’Ermoldus Nigellus, publié d’abord par Muratori, l’a été plus tard par dom Bouquet, recueil des Historiens des Gaules, t. VI; et par M. Pertz, Monumenta germanicæ historiæ, t. II, p. 466 et suiv. Le témoignage d’Ermoldus Nigellus, relatif à Dadon, et qui commence au vers 207, est confirmé par un capitulaire de Louis-le-Débonnaire, en faveur de l’abbaye de Conques, en date de l’année 819. Voy. le Gallia Christiana, t. I, p. 236. A la vérité ni le poète ni le diplôme n’indiquent l’année où les Sarrazins envahirent le Rouergue; mais d’une part on sait que Dadon mourut vers la fin du huitième siècle; de l’autre le poète donne à Dadon l’épithète de Juvenis, ce qui nous ramène vers l’an 730. Le monastère de Conques a subsisté jusqu’à la révolution.
[50] Gallia Christiana, t. II, p. 468.
[51] L’église célèbre la fête du saint le 19 octobre. Pour sa vie, on peut consulter Mabillon, Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti, sec. III, part. I, p. 476 et suiv. Le Monastier, autrement appelé Saint-Chaffre, s’est conservé jusqu’à la révolution.
[52] Maccary, no 704, fol. 72 recto.
[53] Gallia Christiana, t. IV, p. 51.
[54] Ibid. t. IV, p. 860 et 1042.
[55] Voy. la chronique de Moissac, recueil des Historiens des Gaules, t. II, p. 655. Il existe sur ce même sujet une charte de Charles-le-Chauve de l’année 844. Voy. l’Histoire de Bourgogne, par dom Plancher, t. I, preuves, p. VII, et le Gallia Christiana, t. IV, p. 450.
[56] Histoire de Bourgogne, à l’endroit cité.
[57] Spicilège de d’Achery, édit. in-fo, t. II, p. 411.
[58] On a cru jusqu’à ce jour que les Sarrazins avaient envoyé des détachemens d’un côté sur les bords de la Loire, auprès de Nevers, et de l’autre en Franche-Comté. D’après cette opinion, le monastère de Saint-Colomban, à Nevers, aurait été détruit. A Besançon, le clergé et la plus grande partie des moines auraient été mis à mort. Cette opinion n’a rien d’invraisemblable, surtout par rapport à la Franche-Comté, où plusieurs localités rappellent encore le nom Sarrazin. On a ajouté que l’abbaye de Luxeuil au pied des Vosges, avait été renversée, et les religieux, dirigés par saint Mellin, passés au fil de l’épée. Voy. le P. Lecointe, Annales ecclesiastici Francorum, t. IV, p. 728 et suiv., et 795 et suiv. Voyez aussi Mabillon, Annales Benedictini, t. II, p. 88, et Acta Sanctorum ordinis Sancti Benedicti, t. III, part. 1re, p. 527 et suiv.
D’après cette même opinion, les Sarrazins n’auraient rencontré d’obstacle sérieux que devant Sens. Cette ville avait alors pour évêque un ancien comte de Tonnerre, Ebbes ou Ebbon, que ses vertus ont fait ranger au nombre des saints. Voy. le recueil des Bollandistes, au 27 août. Aux approches des barbares, Ebbes s’occupa lui-même de préparer les moyens de défense. En vain les Sarrazins eurent recours aux machines employées à cette époque. L’évêque fit lancer du haut des murs des traits enflammés qui mirent le feu aux machines; en même tems il fit une sortie à la tête des habitans, et obligea les assaillans à prendre la fuite.
Mais aucun des témoignages sur lesquels se fonde cette opinion n’est contemporain, et dans aucun le mot sarrazin ni aucun des mots qui s’appliquaient alors aux disciples de Mahomet n’est prononcé. Il y est simplement question des Wandes, Vandales ou Gandales; et comme ces mots servirent plus tard à désigner les Hongrois qui, à l’exemple des anciens Vandales, dans la première moitié du dixième siècle, vinrent en France à travers l’Allemagne et dévastèrent successivement l’Alsace, la Lorraine, la Franche-Comté, la Bourgogne, la Champagne et presque tout le reste de la France, et que d’un autre côté pendant long-tems les auteurs de romans de chevalerie, et à leur exemple les chroniqueurs, se mirent sur le pied de placer sous les règnes de Charles-Martel, de Pepin et de Charlemagne, les principaux événemens de notre histoire antérieurs et postérieurs de plusieurs siècles, il nous paraît que les ravages commis par les Vandales et attribués par les bénédictins et les savans les plus éminens aux Sarrazins, doivent s’appliquer du moins en partie soit aux Hongrois, soit aux véritables Vandales. Ce qui explique comment des savans aussi respectables ont pu faire cette confusion, c’est que les écrits où les ravages d’un peuple quelconque appelé Wande ou Vandale sont racontés avec le plus de détail et de suite, tels que le Roman de Garin le Loherain, et l’Histoire de Hainaut, par Jacques de Guyse, n’ont été publiés que dans ces dernières années. Voy. ce que nous avons déjà dit à ce sujet dans l’introduction.
[59] قارله.
[60] Maccary, no 704, fol. 72 verso.
[61] Maccary, no 705, fol. 3 verso.
[62] Isidore de Beja, p. LVI, et Roderic Ximenès, p. 12.
[63] Conde, Historia, t. I, p. 83. Un auteur chrétien, le continuateur de Frédegaire, rapporte qu’Eudes avait non seulement fait alliance avec les Sarrazins, mais qu’il les appela en France. Ce récit, qui a été adopté par plusieurs écrivains anciens et modernes, paraît sans fondement. En effet, comme le remarque le P. Pagi, critique des Annales de Baronius, an. 732, no 1, le continuateur de Frédegaire écrivait sous l’influence de Childebrand, frère de Charles-Martel; et comme après la bataille de Poitiers, de nouvelles discussions d’intérêt s’élevèrent entre Eudes et Charles, il ne serait pas étonnant que les partisans eux-mêmes de Charles eussent donné naissance à un bruit pareil.
[64] Isidore de Beja, p. LVI; et Roderic Ximenès, p. 12.
[65] L’Aliscamp existe encore aujourd’hui; mais il a été dépouillé de la plupart de ses anciens monumens. Voy. la Statistique du département des Bouches-du-Rhône, t. II, p. 438. Si on en croyait la chronique attribuée à Turpin, le fait dont parle Roderic se serait passé sous Charlemagne, et ce qui est dit des chrétiens enterrés dans l’Aliscamp se rapporterait à une partie des guerriers français tués à Roncevaux. Voy. l’édition de cette chronique, par M. Ciampi, p. 83. D’un autre côté il existe un vieux poème français intitulé Poème de Guillaume au court nez, qui, supposant les Sarrazins maîtres sous Charlemagne de tout le midi de la France, fait livrer auprès d’Arles une grande bataille, où beaucoup de chrétiens furent tués. La partie du poème où il est question de cette bataille, porte le nom de Bataille d’Aleschans. Il y est dit que les chrétiens étaient commandés par les enfans et petits-enfans d’Aimeri de Narbonne. Guillaume, fils d’Aimeri, y courut plusieurs fois risque de perdre la vie; son neveu, Vivien, resta parmi les morts. Ce récit, qui nous a été indiqué par M. Paulin Paris, se trouve à la Bibliothèque du Roi, manuscrits de la Vallière, no 23.
[66] Voy. Maccary, manuscrits arabes de la Biblioth. roy., no 704, fol. 73, et le no 596, fol. 37. A l’égard du pont d’Arles, c’était peut-être le pont dont il est parlé dans ces vers d’Ausone:
Ut mediam facias navali ponte plateam.
Per quem Romani commercia suscipis orbis. Voy. Ausone, Ordo nobilium urbium, VIII.
Il existe à Arles un grand nombre de traditions relatives à l’occupation du pays par les Sarrazins. M. Anibert, avocat d’Arles, publia, en 1779, une dissertation dans laquelle il prétendit que la montagne de Cordes, située aux environs de la ville, avait été ainsi appelée, parce que les Sarrazins, dont la capitale était Cordoue, s’y étaient établis, pour inquiéter de là tout le voisinage. On a également disputé au sujet de l’amphithéâtre d’Arles, et quelques personnes ont supposé que ce monument, étant contre l’ordinaire surmonté de tours, dont deux subsistent encore, ces tours avaient été élevées à l’époque où la ville, menacée par les Sarrazins, avait besoin de nouveaux moyens de défense. Ces questions n’étant pas encore éclaircies, et faute de témoignages contemporains, ne devant probablement l’être jamais, nous nous bornons à les indiquer.
[67] Isidore de Beja s’exprime ainsi: «Tunc Abderraman multitudine sui exercitus repletam prospiciens terram, montana Vaccæorum dissecans, et fretosa ut plana percalcans, terras Francorum intus experditat.» D’un autre côté on lit dans la chronique de l’Abbaye de Moissac: «Abderaman cum exercitu magno per Pampelonam et montes Pyreneos transiens, Burdigalem civitatem obsidet.»
[68] Gallia Christiana, t. I, p. 1149, 1192, 1244, 1247, 1261 et 1286. Bearn est une ancienne ville épiscopale dont le siége porta plus tard le nom de Lescar.
[69] Gallia Christiana, t. II, p. 858.
[70] Gallia Christiana, t. II, p. 881, et recueil de dom Bouquet, t. II, p. 454, 684, etc.
[71] Conde, Historia, t. I, p. 86.
[72] Conde, Historia, t. I, p. 87.
[73] Comparez Conde, Historia, t. I, p. 87, l’auteur des Cartas, p. CLXI, Isidore de Beja, p. LVIII, et Roderic Ximenès, p. 13.
[74] Une ancienne tradition qui a cours à Tours place le théâtre de la bataille dans les environs, au lieu nommé Saint-Martin-le-Bel (Sanctus Martinus à Bello, et non, comme l’ont écrit quelques auteurs, Sanctus Martinus à Betto). M. Chalmel, auteur d’une Nouvelle Histoire de Tours, publiée en 1828, 4 vol. in-8o, et d’une dissertation relative à la bataille, qui déjà avait paru dans ses Tablettes chronologiques, Tours, 1818, veut que la bataille se soit livrée à environ trois lieues de la ville, dans une grande plaine appelée les Landes de Charlemagne, et qui, suivant lui, devrait se nommer les Landes de Charles-Martel. M. Chalmel cite à ce même sujet, dans son histoire de Tours, une relation arabe de la bataille, écrite par un musulman qui y était présent, et cette relation, ajoute-t-il, lui a été envoyée traduite en français par une main inconnue. Comme cette relation ne se trouve ni dans les manuscrits arabes de la Bibliothèque royale, ni dans les traductions espagnoles de Conde, tout porte à croire qu’elle est supposée.
[75] Voici les expressions d’Isidore de Beja: «Atque dum acriter dimicant gentes septentrionales in ictu oculi ut paries immobiles permanentes, sicut et zona rigoris glacialiter manent adstrictæ, Arabes gladio enecant.»
[76] Paul Diacre, dans Muratori, rerum italicarum scriptores, t. I, part. I, p. 505. Paul Diacre a peut-être confondu ensemble la bataille de Poitiers et la bataille de Toulouse en 721.
[77] Recueil des Historiens des Gaules, par dom Bouquet, t. III, p. 310.
[78] بلاط الشهدا Maccary, no 704, fol. 63 recto, et no 705, fol. 3 verso.
[79] Voy. les Bollandistes, 6 octobre, Vie de saint Pardou, abbé de Waract.
[80] Gallia Christiana, t. II, p. 566.
[81] Maccary, no 704, fol. 72 recto. Maccary veut peut-être parler de ce qui eût lieu cinq ans plus tard, lorsque Charles-Martel pénétra en Languedoc.
[82] On lit dans les Essais historiques sur le Bigorre, de M. d’Avezac, t. I, p. 118, qu’un détachement de l’armée musulmane s’étant réfugié dans le Bigorre, les chrétiens du pays, conduits par un prêtre de Tarbes, saint Missolin, prirent les armes et taillèrent les Sarrazins en pièces. Le fait en lui-même n’a rien d’invraisemblable; mais M. d’Avezac a reconnu plus tard que saint Missolin est antérieur de plusieurs siècles aux invasions sarrazines. Voy. Grégoire de Tours, édit. de Ruinart, de gloria confessorum, p. 934 et 1402.
[82a] Voyez Conde, Historia, t. I, p. 89.
[83] Comparez l’auteur des Cartas, p. CLXV, et Gallia Christiana, t. XII, p. 270.
[84] Voy. l’article Basques, de M. Walckenaer, dans l’Encyclopédie des Gens du Monde, t. III, p. 117.
[85] Gallia Christiana, t. I, p. 537, 544, 600 et 620.
[86] Voici en quels termes s’exprime la chronique de l’Abbaye de Moissac: «Jusseph... Rhodanum fluvium transiit; Arelate civitate pace ingreditur, thesaurosque civitatis invadit, et per quatuor annos totam Arelatensem provinciam depopulat.» Voy. le recueil des Historiens de France, t. II, p. 655. On lit également dans la continuation de Frédegaire, ibid., t. II, p. 456, ces mots: «Denuo rebellante gente validissima Ismahelitarum, irrumpenteque Rhodanum fluvium, insidiantibus infidelibus hominibus sub dolo et fraude mauronto, Avenionem urbem munitissimam ac montuosam Saraceni ingrediuntur, illisque rebellantibus ea regione vastata.» Le siége de Fretta ne nous est connu que par un roman provençal écrit long-tems après l’événement. Voy. l’Histoire de Provence, par Papon, t. I, p. 85. Mais une armée sarrazine a dû stationner auprès de la ville actuelle de Saint-Remy; car on trouve des monnaies arabes du tems dans le pays. Voy. la Description de quelques médailles inédites de Massilia, par M. de Lagoy, Aix, 1834, in-4o, p. 23. A l’égard du combat livré sur les bords de la Durance, on peut citer à l’appui l’inscription latine qu’on lisait jadis dans une chapelle aux environs de Bonpas, et qui était ainsi conçue: «Sepultura nobilium avenionensium, qui occubuerunt in bello contra Saracenos.» Voy. Bouche, Histoire de Provence, Aix, 1664, 2 vol. in-fol., t. I, p. 700.
[87] Maccary, no 704, fol. 72.
[88] Maccary, no 704, fol. 63 verso, no 705, fol. 4 verso, et Ibn-Alcouthya, fol. 61.
[89] رباط.
[90] Gallia Christiana, t. I, p. 703 et 737.
[91] Paul Diacre, dans le grand recueil de Muratori, t. I, p. 508.
[92] L’épitaphe de Luitprand, à Pavie, était en vers latins et renfermait ces mots:
Usque Saraceni, quos dispulit impiger, ipso,
Cum premerent Gallos, Carolo poscente juvari.
Voy. Sigonius, de Regno Italiæ, ann. 743.
[93] Voici en quels termes le continuateur de Frédegaire rend compte de la prise d’Avignon: «Carolus urbem aggreditur, muros circumdat in modum Hierico cum strepitu hostium et sonitu tubarum, cùm machinis et restium funibus super muros et ædium mænia irruunt, urbem succendunt, hostes capiunt, interficientes trucidant.» Voy. le recueil des Historiens des Gaules, t. II, p. 456.
[94] Isidore de Beja, p. LX.
[95] Comparez la continuation de Frédegaire, tom. II du recueil des Historiens de France, p. 456, la chronique de Moissac, ibid., p. 656, et Maccary, manuscrits arabes, no 704, fol. 72, recto.
[96] Comparez le chroniqueur de Moissac et le continuateur de Frédegaire. L’histoire se tait au sujet de Carcassonne. Il est probable que cette ville, alors bâtie au haut du rocher où se voit encore la cathédrale et défendue par le cours de l’Aude, ne tarda pas à retomber au pouvoir des chrétiens.
[97] Charvet, Histoire de la sainte église de Vienne, p. 147.
[98] Voy. la Lettre de saint Boniface, archevêque de Mayence, à Ethelbaldus, roi de Mercie, en Angleterre, vers l’an 745, recueil de Ferrarius, 1605, in-4o, p. 76. Voy. aussi différens passages des capitulaires de Charlemagne, édition de Baluze, t. I, p. 413, 526, 1056 et 1227.
[99] Gallia Christiana, t. XII, p. 270.
[100] Continuation de Frédegaire, recueil des Historiens des Gaules, t. II, p. 457.
[101] Les détails qu’on lit dans la vie de saint Porcaire, et qui sont relatifs aux dévastations commises par les Sarrazins dans l’intérieur de la Provence, nous paraissent devoir se rapporter à l’occupation du pays par les barbares, postérieurement à l’an 889. Voy. le recueil des Bollandistes, 12 août, p. 737. Il en est de même des autres récits du même genre. Il sera question plus tard de ces mêmes récits.
[102] Voy. nos Extraits d’auteurs arabes relatifs aux guerres des Croisades, Paris, 1829, p. 370 et 476.
[103] Pour tous les détails qu’on vient de lire, voyez le traité arabe destiné à exciter les musulmans à faire la guerre aux peuples d’une autre religion que la leur, et intitulé: les Routes de l’empressement vers les rendez-vous des Amans, et le Guide de la Passion vers le séjour de la Paix. Cet ouvrage a été imprimé au Caire, l’an 1242 de l’hégire (1826 de J.-C.). Voy. la notice que nous en avons donnée, dans le Nouveau Journal Asiatique, t. VIII, p. 337, et t. IX, p. 189.
[104] Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque du Roi, t. II, p. 157.
[105] Ibn-Alcouthya, fol. 52 verso.
[106] Novayry, manuscrits arabes de la Bibliothèque royale, ancien fonds, no 702, fol. 10 verso.
[107] Un auteur corse du quinzième siècle a prétendu que les Sarrazins étaient entrés dans l’île de Corse dès le tems de Mahomet, et qu’ils occupèrent l’île sans interruption jusqu’à Charlemagne. Ce récit est controuvé.
[108] Portus Agathonis.
[109] La fête de saint Porcaire et de ses compagnons est célébrée au 12 août. Voy. le recueil des Bollandistes. Voy. aussi la Vie de saint Honorat, en vers provençaux, par le troubadour Raimond Féraud.
[110] Novayry, no 702, fol. 11 verso.
[111] De tout tems les nomades se sont refusés à toute espèce d’impôts; il fallut toute l’adresse de Mahomet pour y soumettre les Arabes bédouins, et ceux-ci s’en affranchirent dans la suite. Comparez Gagnier, Vie de Mahomet, t. III, p. 119; les Annales d’Aboulfeda, tom. I, p. 214, et Burckhardt, Voyages en Arabie, traduction française, t. II, p. 26 et 296.
[112] Ibn-Alcouthya, fol. 7 verso.
[113] Voy. les annales d’Aboulfeda, en arabe et en latin, Copenhague, 1789, t. I, p. 468 et suiv.
[114] Voy. l’Histoire du Languedoc, par dom Vaissette, et l’Histoire de Nîmes, par Menard. Il sera question de ces mêmes faits plus tard.
[115] Chronique de Moissac dans le recueil des Historiens de France, t. V, p. 68.
[116] Comparez la chronique de Moissac, dans le recueil de dom Bouquet, et Ibn-Alcouthya, fol. 75.
[117] Abd-alrahman avait pour père un prince ommiade, appelé Moavia, et d’après l’usage des arabes on l’appelait quelquefois fils de Moavia, Ebn-Moavia, d’où nos vieux chroniqueurs ont fait par corruption Benemaugius.
[118] C’est à tort qu’Assemani, trompé par des écrivains arabes modernes, a soutenu le contraire. Voy. le recueil intitulé Italicæ Historiæ scriptores, Rome, 1752, t. III, p. 135 et suiv.
[119] De longs détails à ce sujet existent, il est vrai, dans le roman de Philomène, publié à Florence, par M. Ciampi, en 1823, sous le titre de Gesta Caroli Magni ad Carcassonam et Narbonam. L’auteur prétend écrire par ordre de Charlemagne; mais cet ouvrage, rédigé originairement en provençal, et où l’auteur place sous Charlemagne des événemens qui avaient eu lieu sous son père Pepin et sous Charles-Martel, a été composé au plutôt dans le douzième siècle et ne mérite aucune foi.
[120] Recueil de dom Bouquet, t. V, p. 69 et 335.
[121] Voy. dom Bouquet, t. V, p. 6. Si on en croyait certains auteurs, il serait resté quelques partis de Sarrazins dans le Dauphiné, le comté de Nice et dans la chaîne des Alpes; et ces partis se seraient maintenus en silence pendant les règnes de Pepin et de Charlemagne. Il est fait mention dans divers ouvrages relatifs au Dauphiné de l’occupation de Grenoble et des pays voisins par les Sarrazins. D’un autre côté, un historien de l’abbaye de Lerins (Vincent Barral, part. Ire, p. 132) suppose les Sarrazins établis à Nice, et les fait chasser du pays par Charlemagne, aidé par son prétendu neveu, appelé Siagrius. Voy. le Gallia Christiana, t. III, p. 1275. C’est ce qui a fait croire à quelques auteurs que les Sarrazins n’ont jamais été entièrement chassés du Dauphiné, depuis Charles-Martel jusqu’au commencement du dixième siècle, époque où de nouveaux barbares, maîtres des côtes de Provence, s’avancèrent jusqu’en Piémont et en Suisse. Cette opinion, mise d’abord en avant par certains auteurs de romans de chevalerie, qui voulaient accumuler sous le règne de Charlemagne les principaux événemens de notre histoire, a été accueillie par les anciennes familles dont la fortune remonte à la part glorieuse que leurs ancêtres prirent aux guerres faites aux barbares, et qui étaient flattées de pouvoir faire remonter aussi loin la date de leur origine. Voy. l’Histoire généalogique des pairs de France, par M. de Courcelles, aux articles d’Agoult, Clermont-Tonnerre, etc. Mais cette opinion ne repose sur aucun témoignage contemporain, et l’on ne peut pas croire que si elle avait eu quelque fondement, des princes tels que Charlemagne et ses enfans eussent négligé de purger le cœur de leurs états de la présence des infidèles, eux qui allaient les attaquer dans leur propre pays.
[122] Voy. la dissertation de Deguignes, Mémoire de l’Académie des Inscriptions, t. XXXVII, p. 466. Voy. aussi M. Pardessus, Lois maritimes, t. Ier; Introduction, p. 62.
[123] Voy. la Vie de saint Guillebaud, dans le Recueil des Bollandistes, au 7 juillet.
[124] Annales de Metz, dans le Recueil de dom Bouquet, t. V, p. 335.
[125] البة والقلاع Ce sont les pays qui dans de vieilles chartes latines sont rendus par Alava et Castella Vetula. Voy. l’Art de vérifier les dates, édit. in-4o, t. II, p. 349.
[126] جبل البرطات
[127] Edrisi, de qui nous empruntons ces détails, a confondu quelques-unes de ces routes ensemble. Par exemple il confond la première avec une cinquième route qui mène de Jaca dans le Béarn. A la troisième route appartient le passage de Roncevaux qui traverse le pays de Cize, et qu’Edrisi nomme en conséquence port de Schazerou; ce lieu, dans la Chronique de Turpin, p. 60, et dans l’Histoire du Hainaut, par Jacques de Guyse, t. IX, p. 24, reçoit le nom de portus Ciserei, et dans Roger de Hoveden, ann. 1177, celui de portus Sizaræ. C’est de ce passage qu’est venu le nom de Saint-Jean-Pied-de-Port.
[128] Continuation de Frédegaire, dans le Recueil des Historiens de France, t. V, p. 8 et ailleurs.
[129] Gallia Christiana, t. VI, p. 15.
[130] On voit que nos rois commençaient à être jaloux de faire figurer les émirs sarrazins dans les grandes réunions publiques. C’est sans doute de là que dans les romans de chevalerie, à propos des tournois, il est si souvent parlé de chevaliers sarrazins qui venaient des extrémités de la terre pour disputer aux guerriers chrétiens le prix de l’adresse et de la bravoure.
[131] Voy. le Recueil de dom Bouquet, t. V, p. 19, 40, 142, 203, 319, et 328, ainsi que Ibn-Alcouthya, fol. 95, verso. Les auteurs arabes ne s’accordent pas sur le nom de l’émir. Les uns l’appellent Soleyman Ebn-Jaktan Alarabi; les autres, Motraf Ebn-Alarabi.
[132] Voy. le recueil de dom Bouquet, t. V, p. 14, 20, 26, 142, 203 et 343. Les auteurs chrétiens rapportent que Charlemagne entra de force dans Saragosse, et que l’émir, en punition de sa résistance, fut conduit enchaîné en France. Suivant quelques auteurs arabes, Charlemagne échoua dans ses efforts pour prendre la ville; mais peu de tems après le gouverneur ayant été assassiné, son fils se réfugia en France.
[133] Le souvenir de cet événement est encore si présent dans le pays, que les jours de fête le peuple joue une pièce dite pièce de Roncevaux. Voy. Histoire littéraire de la France, t. XVIII, p. 720.
[134] Les Arabes le nomment encore pays de Narbonne, soit parce que jusqu’à l’entrée des Français dans Barcelonne, les possessions françaises dépendirent de Narbonne, soit parce qu’il en avait déjà été de même à l’époque où la Septimanie se trouvait au pouvoir des Sarrazins.
[135] Recueil de dom Bouquet, t. V, p. 776; t. VI, p. 486.
[136] Telle est la maison des Villeneuve, du Languedoc. Voy. l’Histoire généalogique de la maison de Villeneuve. Paris. 1830, in-4o.
[137] Recueil de dom Bouquet, t. V, p. 74.
[138] Maccary, man. arab. anc. fonds, no 704, fol. 84 verso.
[139] Conde, Historia, t. I, p. 199.
[140] Ce mot est arabe. Les Arabes se servent encore du mot gazat.
[141] Nous empruntons ce discours à un formulaire de lois et d’actes de tout genre, en arabe, lequel a été imprimé au Caire, p. 78. Voy. le Nouveau Journal asiatique, t. VIII, p. 338. Il n’est pas certain que ce soit le même discours qui fut prononcé en cette occasion; mais le fond n’a pas pu différer beaucoup.
[142] Chronique de Moissac, dans le recueil de dom Bouquet, t. V, p. 74.
[143] Recueil des Historiens de France, t. V, p. 74 et 360. Novayry, man. arab., no 645, fol. 95 verso.
[144] Voy. l’extrait d’une Histoire des Arabes d’Espagne, à la suite des fragmens de la Géographie d’Aboulfeda, publiés par Rinck; Leipsick, 1791, in-8o.
[145] Comparez Roderic Ximenès, p. 18, et Maccary, manuscrits arabes, no 704, fol. 86, et no 705, fol. 51.
[146] Par exemple Edrisi place la Ville de Gironne, Gerunda, située en Catalogne, dans la Gascogne, aux environs d’Auch. D’ailleurs Novayry, qui raconte cette expédition avec quelques détails, ne dit pas positivement que Narbonne fût tombée au pouvoir des musulmans. Voy. les manuscrits arabes de la Biblioth. roy., ancien fonds, no 645, fol. 95 verso.
[147] Mabillon, Annales Benedictini, t. II, p. 369.
[148] Les récits qui forment le fonds de ce poème sont fort anciens, puisque déjà, au onzième siècle, ils avaient cours parmi le peuple. Voy. la chronique d’Orderic Vital, recueil des Historiens de la Normandie, par Duchesne, p. 598. Voy. aussi le roman de la Violette, publié par M. Francisque Michel, p. 72.
[149] Millin, Voyage dans les départemens du midi de la France, t. IV, p. 2.
[150] Recueil de dom Bouquet, t. V, p. 22 et 50.
[151] Recueil des Historiens des Gaules, t. VI, p. 90 et 91.
[152] Voy. Maccary, no 705, fol. 87. Ici Conde, trompé par le récit confus de quelques auteurs arabes, suppose que les Sarrazins entrèrent de nouveau dans Narbonne.
[153] C’est de là que nos vieux chroniqueurs ont fait le mot barbare abulafer.
[154] Recueil de dom Bouquet, t. V, p. 213.
[155] Recueil des Historiens des Gaules, t. VI, p. 13 et suiv. Voy. le même recueil, t. V, p. 80 et 81.
[156] Eginard, recueil de dom Bouquet, t. V, p. 95; voy. aussi p. 56.
[157] Voy. le recueil de dom Bouquet, t. V, p. 53, 95 etc. Les auteurs arabes ne parlent pas des relations de Charlemagne avec le khalife Aaron-Alraschid; mais il en est fait mention dans la plupart des écrits des auteurs français de l’époque. Le récit de ces auteurs s’accorde avec ce que le continuateur de Frédegaire avait dit des relations de Pepin-le-Bref avec le khalife Almansor, et ce qui est dit plus bas de la députation envoyée par Almamoun, fils d’Aaron-Alraschid, à Louis-le Débonnaire. Ajoutez à ces témoignages celui du pape Léon III qui, après la mort d’Aaron-Alraschid, en 813, mande à Charlemagne que si les pirates des côtes d’Afrique commençaient à ne plus respecter les côtes de l’empire français, non plus que celles de l’empire grec, c’est que ces barbares n’étaient plus retenus par le grand nom du khalife. Voy. Pagi, Critique des annales de Baronius, an. 813, no 20 et suiv. Néanmoins le savant M. Pouqueville, dans le t. X, p. 529, des nouveaux Mémoires de l’Académie des Inscriptions, traite ces relations de fausses, et conteste le récit d’Éginard tout entier. Il est probable que M. Pouqueville aura confondu Éginard avec le moine de Saint-Gall qui a aussi écrit sur Charlemagne, et dont le récit a plus d’une fois donné lieu à des critiques fondées. Voy. la préface que dom Bouquet a placée en tête du cinquième volume du recueil des Historiens de France.
[158] Voy. le recueil de dom Bouquet, t. V, p. 58 et suiv.
[159] مولد Ce mot se rapproche de l’espagnol mulato et du français mulâtre.
[160] Voy. Ibn-Alcouthya, fol. 28 et 36 verso.
[161] Nous racontons ce fait d’après Ibn-Alcouthya, fol. 19, et Novayry, no 645, fol. 98. Voy. aussi Roderic, p. 20. Conde rapporte le fait un peu autrement.
[162] En 799, les chrétiens des îles Baléares, ayant remporté quelques succès sur les Sarrazins et enlevé plusieurs drapeaux, firent hommage des drapeaux au prince français. Voy. le recueil de dom Bouquet, t. V, p. 51.
[163] Recueil de dom Bouquet, t. V, p. 25 et 56.
[164] Recueil des Historiens de France, t. V, p. 56.
[165] Voy. le recueil de dom Bouquet, t. V, p. 60 et 61; voyez aussi p. 355. Si on en croit les écrivains du pays, les Sarrazins s’établirent sur la côte orientale de l’île, au milieu des débris de l’antique ville d’Aléria, et les Français, malgré le concours des habitans, eurent beaucoup de peine à les chasser. Jacobi, Histoire de la Corse, Paris, 1835, t. I, p. 110 et suiv.
[166] Dom Bouquet, t. V, p. 62.
[167] Pagi, critique des annales de Baronius, ann. 813, no 20 et suiv.
[168] Voy. M. Depping, Histoire des expéditions maritimes des Normands, Paris, 1826, 2 vol. in-8o; et M. Auguste Leprevost, Notes pour servir à l’Histoire de la Normandie, Caen, 1834, in-8o.
[169] Recueil de dom Bouquet, t. V, p. 96; t. VI, p. 93.
[170] Ibid., t. V, p. 60 et 82.
[171] Sourate VIII, vers. 39.
[172] Voy. Mouradgea d’Ohsson, Tableau de l’empire ottoman, t. V, p. 66; Reland, Dissertationes miscellaneæ, t. III, p. 50, et nos Extraits des historiens arabes relatifs aux guerres des Croisades, Paris, 1829, p. 164 et 542. (Bibliothèque des Croisades, de M. Michaud, t. IV.)
[173] Conde, Historia, t. I, p. 294, et recueil des Historiens de France, t. V, p. 82 et 258.
[174] Notice de l’église de Saint-Aventin, par M. le comte de Castellane, dans les Mémoires de la Société archéologique du midi de la France, établie à Toulouse, t. I.
[175] Comparez Conde, Historia, t. I, p. 253; M. Et. Quatremère, Mémoires historiques sur l’Égypte, t. II, p. 197, et Lebeau, Histoire du Bas-Empire, liv. LXVIII, §. 43.
[176] Recueil de dom Bouquet, t. VI, p. 98 et suiv.
[177] Recueil de dom Bouquet, t. VI, p. 180, et Conde, t. I, p. 255.
[178] ابو العاصى
[179] Recueil de dom Bouquet, t. V, p. 80 et 81.
[180] Recueil de dom Bouquet, t. VI, p. 48, etc.
[181] Ibid., p. 106 et 185.
[182] Novayry, manuscrits arabes, no 645, fol. 101 verso.
[183] Cette lettre, publiée d’abord par Lecointe, a été reproduite par dom Bouquet, dans le recueil des Historiens de France, t. VI, p. 379. Mais comme ces deux illustres savans ignoraient les rapports qui avaient existé entre l’empereur et les habitans de Merida, ils avaient changé le mot Emeritanos en Cæsaraugustanos.
[184] Recueil de dom Bouquet, t. VI, p. 107, 149 et 187.
[185] Recueil de dom Bouquet, t. VI, p. 108 et 188.
[186] Recueil de dom Bouquet, t. VI, p. 109.
[187] Ibid., t. VI, p. 308.
[188] Ni dans l’histoire de D. Morice, ni dans celle de M. Daru.
[189] Recueil de dom Bouquet, t. VI, p. 344.
[190] Vita Ludovici pii, et annales de saint Bertin, dans le recueil des Historiens de France, t. VI, p. 112 et 193. Le khalife est simplement désigné par son titre de emir-elmoumenyn.
[191] Voy. le recueil de dom Bouquet, t. VI, p. 199.
[192] Une inscription relative à sainte Eusébie existe encore à Marseille; mais elle ne porte pas de date. Voy. Millin, Voyage dans les départemens du midi de la France, t. III, p. 179. Mabillon, Annales Benedictini, t. II, p. 90, a placé le martyre de sainte Eusébie, en 732.
[193] Recueil de dom Bouquet, t. VII, p. 61.
[194] Maccary, man. arab., no 704, fol. 87 verso.
[195] Recueil de dom Bouquet, t. VII, p. 63, etc.
[196] Voy. le recueil des Bollandistes, Vie de saint Bernulphe, au 24 mars. Il existe sur les descentes des Sarrazins, dans le comté de Nice, beaucoup de détails dans l’ouvrage manuscrit de Giofredo, intitulé Storia delle Alpi maritime, et qui est conservé à Turin, dans les archives de cour. M. le chevalier César de Saluces, membre de l’académie de Turin, a bien voulu faire faire pour nous un extrait de ce manuscrit. On peut encore consulter l’Histoire de Nice, de M. Louis Durante, Turin, 1823, 3 vol. in-8o. Ces deux ouvrages au reste, pour ce qui concerne les Sarrazins, renferment beaucoup d’inexactitudes.
[197] Recueil de dom Bouquet, t. VII, p. 66.
[198] Recueil de dom Bouquet, t. VII, p. 41, 65 et 581.
[199] Recueil de dom Bouquet, t. VII, p. 42, 64 et 66, note.
[200] Voy. Mouradgea d’Ohsson, Tableau de l’empire ottoman, t. II, p. 313, t. V, p. 167.
[201] Ibid., t. VI, p. 111 et suiv.
[202] L’église célèbre la fête de saint Parfait le 18 avril.
[203] Voy. les Vies des Saints, aux 3, 5, 7 et 13 juin, 27 juillet, 16 septembre, 21 ou 22 octobre, 24 novembre, etc.
[204] Recueil de dom Bouquet, t. VII, p. 64, 74 et 354.
[205] Maccary, man. arab., no 704, fol. 88.
[206] Recueil des Historiens de France, t. VII, p. 75.
[207] Dom Vaissette, Histoire générale du Languedoc, t. I, preuves, p. 108.
[208] Voy. Casiri, Bibliothèque de l’Escurial, t. II, p. 200.
[209] Recueil de dom Bouquet, t. VII, p. 83, 88 et 92.
[210] Recueil des Historiens de France, t. VII, p. 107.
[211] Voy. surtout Liutprand, dans Muratori, rerum italicarum scriptores, t. II, p. 425; la chronique de l’abbaye de Novalèse, ibid., t. II, part. II, p. 730; et le recueil de dom Bouquet, t. IX, p. 48. La plupart des écrivains italiens modernes ont placé le lieu où s’établirent les Sarrazins, dans le comté de Nice, auprès de Ville-Franche, à l’endroit où fut bâti plus tard le château de Saint-Hospice. Voy. à ce sujet une longue discussion dans le grand recueil de Muratori, t. X, p. CIII, CV et suiv. Mais d’une part la suite des événemens, de l’autre l’état des lieux, nous paraissent lever toute incertitude à cet égard. Voy. au reste les observations de Bouche, Histoire de Provence, t. I, p. 170 et 772.
[212] Aujourd’hui il n’existe plus de frênes dans la contrée; mais M. Germond, actuellement notaire à Saint-Tropès, et qui a fait une étude particulière des localités, pense qu’anciennement il y avait un bois de frênes au fond du golfe sur les bords de la mer; que là se trouvait un village romain appelé Fraxinetum, et que les Sarrazins, après avoir ruiné ce village, ayant choisi sur les hauteurs un lieu pour en faire leur château-fort, lui donnèrent le nom de Fraxinet. A l’égard de la place qu’occupait ce château-fort, M. Germond croit que le lieu où d’après l’opinion commune nous l’avons mis n’était qu’une espèce d’avant-poste d’où l’on avait vue sur les plaines de la Basse-Provence; en effet le plateau n’a qu’environ trois cents pas de tour et il pouvait contenir à peine une centaine d’hommes; que le véritable château-fort était à une demi-lieue plus près de la mer, sur la montagne appelée aujourd’hui Notre Dame de Miremar, où l’on aperçoit encore des vestiges de larges fossés.
Bouche fait remarquer qu’il a dû exister plusieurs lieux appelés Frassinet ou Frainet, disant que sans doute les Sarrazins, à mesure qu’ils élevèrent quelque nouveau château-fort, soit en Dauphiné, soit en Savoie, soit en Piémont, lui donnaient le nom de leur principal boulevart. Cette opinion de Bouche nous semble fort juste; en effet, il existe encore dans les contrées que nous venons de citer plusieurs endroits ainsi dénommés.
[213] Voy. Liutprand à l’endroit indiqué. On lit dans l’Alcoran, sour. VIII, vers. 66: «Si vous êtes vingt hommes décidés à vaincre, vous vaincrez deux cents infidèles, et si vous êtes cent, vous en vaincrez mille.»
[214] Une étiquette trouvée en 1279, dans le tombeau de sainte Magdeleine, à Vézelay, en Bourgogne, portait que le corps de la sainte avait été transféré en ce lieu de la ville d’Aix, en Provence, par la crainte des Sarrazins, sous le règne d’Odoin. Voy. à ce sujet l’Histoire de Hainaut, par Jacques de Guyse, t. VIII, p. 203 et suiv., et Bouche, Histoire de Provence, t. I, p. 703. Les auteurs de l’Art de vérifier les Dates avaient placé cette translation sous Eudes, duc d’Aquitaine, vers l’an 730; mais l’abbaye de Vézelay ne fut fondée que vers l’an 867. Voy. le Gallia Christiana, t. IV, p. 466. Ainsi sur l’étiquette il ne peut être question que de Eudes, comte de Paris, lequel, vers l’an 897, prit le titre de roi de France.
[215] Il existe au sujet de ce siége un poème latin contemporain, par Abbon, publié en latin et en français avec des notes, par M. Taranne, Paris, 1834, in-8o. Mais tel était l’isolement où se trouvaient les diverses parties de la France, que dans tout le poème les Sarrazins ne sont pas nommés une seule fois.
[216] Voy. la chronique de l’abbaye de Novalèse, dans Muratori, Rerum italicarum scriptores, t. II, part. II, p. 730. Le chroniqueur, p. 743, cite entre autres chapelles de l’église de l’abbaye qui furent alors détruites, celle de saint Heldrad, ancien abbé du monastère et qui vivait au commencement du neuvième siècle. L’église célèbre la fête de saint Heldrad le 13 mars. Les auteurs du recueil des Bollandistes ont cru que ce saint était né aux environs de Nice; mais la ville de Lambesc, aux environs d’Aix, en Provence, réclame l’avantage de lui avoir donné le jour.
[217] Ou plutôt de Peuple de Martyrs, Plebs Martyrum. Voy. le recueil des chartes de l’abbaye d’Oulx, publié par Rivantella, sous le titre de Ulciensis ecclesiæ chartarium, Turin, 1753, in-fo, p. X et suiv., et p. 151.
[218] Pingonius, Augusta Taurinorum, p. 25 et suiv.
[219] Catel, Mémoires de l’Histoire du Languedoc, p. 775.
[220] Liutprand, dans le recueil de Muratori, t. II, part. I, p. 440.
[221] Dom Vaissette, Histoire du Languedoc, t. II, p. 45, et Preuves, p. 52.
[222] Comparez Conde, Historia, t. I, p. 374; et Pagi, critique des Annales de Baronius, an. 920, no 6.
[223] Comparez la Gallia Christiana, t. I, p. 696; Bouche, Histoire de Provence, t. I, p. 736; et Jacques de Guyse, Histoire de Hainaut, t. VIII, p. 201.
[224] Vie de saint Mayeul, dans le recueil des Bollandistes, 11 mai, p. 670 et 679.
[225] Gallia Christiana, t. III, p. 1067.
[226] Histoire, topographie, etc., des Hautes-Alpes, par M. de Ladoucette, 2e édit., Paris, 1834, p. 262.
[227] Recueil des Historiens de France, t. VIII, p. 177, 180, 182, 189, 192, 194, etc.
[228] Voy. le Spicilége de d’Achery, édition in-fol., t. III, p. 369.
[229] Recueil de dom Bouquet, t. IX, p. 689.
[230] Muratori, rerum italicarum scriptores, t. II, part. II, p. 733.
[231] Voy. Liutprand, dans Muratori, rerum italicarum scriptores, t. II, p. 440 et 452.
[232] Au sujet de l’invasion des Hongrois, voyez le recueil des Historiens de France, t. IX, p. 6, 23, 34, 44, etc. Il nous paraît que c’est la même invasion qui est racontée fort au long dans le Roman de Garin le Loherain, sous le nom de Wandes et de Vandales, t. I.
[233] Gallia Christiana, t. XII, p. 793. D’après quelques auteurs, l’abbaye aurait été déjà détruite une fois par les Sarrazins, en 900. Voy. ibid., p. 792. On lit encore dans l’église de Saint-Pierre, village situé entre Martigny et Sion, à la descente du Mont-Saint-Bernard, cette inscription latine qui paraît avoir été érigée vers l’an 1010, par Hugues, évêque de Genève, lorsque ce prélat fit bâtir l’église:
Igne, fame et ferro sæviret tempore longo,
Vertit in hanc vallem pæninam mersio falcem;
Hugo præsul Genevæ Christi post ductus amore,
Struxerat hoc templum, etc.
Voy. Schiner, Description du département du Simplon, Sion, 1812, p. 134.
[234] Recueil de dom Bouquet, t. VIII, p. 194.
[235] Sprecher, Chronicon Rhetiæ, Bâle, 1617, p. 68, 197 et suiv.
[236] L’évêque Waldo, se plaignait, en 940, des continuelles déprédations des Sarrazins. Les traces de ces dévastations existaient encore, en 952, lorsque Othon, revenant d’Italie, passa par la Rhétie. Il existe un diplome daté de l’année 956, par lequel Othon donne à l’évêque certains biens comme dédommagement. Voy. le recueil allemand publié à Coire, sous le titre de Collecteur, année 1811, p. 235. Ce même diplome fut confirmé en 965 et 972. Voy. Herrgott, Genealogiæ diplomaticæ Augustæ gentis Habsburgicæ, t. II, part. I, p. 84.
[237] Voy. Muller, Histoire des Suisses, t. II, p. 117, traduction française.
[238] Le roi de Navarre, dont les troupes figurèrent dans la bataille, se nommait Garcie; mais les auteurs arabes ne font mention que de sa mère, qui, apparemment, était régente du royaume et qu’ils nomment Thoutheh. Voy. Maccary, no 704, fol. 90 verso. En effet, il est parlé dans un chroniqueur allemand, sous la date 939, d’une grande victoire remportée par la reine Toïa sur les Sarrazins. Voy. M. Pertz, Monumenta historiæ germanicæ, t. I, p. 78.
[239] Maccary, no 704, fol. 88 et suiv.
[239a] On lit dans une charte de l’abbaye de Saint-Victor, à Marseille, à l’année 1005, ces paroles: Cum omnipotens Deus vellet populum christianum flagellare per sævitiam paganorum, gens barbara in regno provinciæ irruens, circumquaque diffusa vehementer invaluit, ac munitissima quæque loca obtinens et inhabitans, cuncta vastavit, ecclesias et monasteria plurima destruxit, et loca quæ prius desiderabilia videbantur in solitudinem redacta sunt, et quæ dudum habitatio fuerat hominum, habitatio postmodum cœpit esse ferarum. Voy. dom Martenne, Amplissima collectio, t. I, p. 369. D’un autre côté, voici quel était, en 975, l’état de l’église de Fréjus, d’après une charte rédigée au moment où le pays fut enfin délivré de la présence des barbares: Civitas Forojuliensis acerbitate Saracenorum destructa atque in solitudinem redacta, habitatores quoque ejus interfecti, seu timore longius fuerunt effugati; non superest aliquis qui sciat vel prædia, vel possessiones quæ ecclesiæ succedere debeant; non sunt cartarum paginæ, desunt regalia præcepta. Privilegia quoque, seu alia testimonia, aut vetustate consumpta aut igne perierunt, nihil aliud nisi tantum solo episcopatus nomine permanente. Gallia Christiana, t. I. Instrumenta, p. 82.
[240] Voy. Liutprand, dans Muratori, rerum italicarum scriptores, t. II, p. 462.
[241] Voy. le récit de Liutprand, ibid., p. 464. On trouve sur les divers incidens de ce siége des détails très-circonstanciés dans l’ouvrage de Delbène, intitulé De regno Burgundiæ transjuranæ et arelatis, Lyon, 1602, in-4o, p. 58 et suiv.; et ces détails ont été rapportés par plusieurs écrivains; mais Delbène ne cite aucune autorité; et ces détails, ainsi qu’une bonne partie de son livre, paraissent être de son invention. Nous reviendrons sur l’ouvrage de Delbène.
[242] Voici les vers de Liutprand, p. 463:
Haud suetos perdere sanctos,
Et servare malos, vocitant
Heu! quos nomine Mauros.
Sanguine qui gaudent hominum
Juvat et vivere rapto.
Quid loquar? ecce dei cupio
Tete fulmine aduri,
Conscissusque chaos cunctis
Fias tempore cuncto.
Ce témoignage, comme on voit, ne pouvait pas être plus positif. Cependant Muratori, qui a publié dans son grand recueil le récit de Liutprand, l’avait apparemment perdu tout-à-fait de vue, lorsqu’il rédigea ses annales d’Italie; car, arrivé à l’année 942, et obligé de parler de l’accord fait par Hugues avec les Sarrazins du Fraxinet, il dit qu’on ignore où les Sarrazins furent cantonnés. En général, ce que Muratori dit dans ses annales sur les invasions des Sarrazins en Italie et en France, est défectueux.
[243] Recueil de dom Bouquet, t. IX, p. 6.
[244] Comparez le recueil de dom Bouquet, t. VIII, p. 207, et la chronique de Liutprand, dans le grand recueil de Muratori, t. II, p. 464.
[245] Durante, Histoire de Nice, t. I, p. 150.
[246] Nous ignorons l’année précise où les Sarrazins entrèrent dans Grenoble; mais ce ne doit pas être long-tems après l’an 945; car un monument incontestable nous apprend que déjà, en 954, il y avait long-tems que cette occupation avait lieu. Voici ce qui se lisait naguère parmi les débris du prieuré de Saint-Donat, autrement appelé Jovinzieux, sur la façade d’un clocher bâti par l’évêque de Grenoble, Izarn, et qui porte la date LMIIII, c’est-à-dire 954:
Lipsana sanctorum præsul ab orbe tollit.
Nous citons cette inscription d’après une dissertation publiée sur les lieux, par M. Jean-Claude Martin, sous le titre de Histoire chronologique de Jovinzieux, de nos jours Saint-Donat, Valence, 1812, in-8o. Nous supposons qu’il y a quelques fautes dans la copie de l’inscription et dans l’interprétation que M. Martin en a donnée. Dans tous les cas l’incertitude est levée par ce passage d’une hymne qu’on chantait autrefois au prieuré, et que cite M. Martin lui-même:
Lipsana sanctorum præsul habere cavet.
[247] C’est probablement Rotbaldus II, comte de Forcalquier, lequel vivait vers l’an 945. Voy. Bouche, Histoire de Provence, t. II, p. 30.
[248] Muratori, rerum italicarum scriptores, t. II, part. II, p. 736.
[249] Voy. le recueil de dom Bouquet, t. IX, p. 6; et le recueil de M. Pertz, t. II, p. 110.
[250] Nous apprenons par une lettre de Mgr. Billiet, actuellement évêque de Saint-Jean de Maurienne, et qui a fait une étude spéciale de l’histoire du pays, qu’on y trouve encore plusieurs dénominations qui rappellent le séjour des Sarrazins, par exemple, aux environs de Modane, le vallon sarrazin et le village de Freney. On a vu que Bouche avait déjà fait une observation semblable.
[251] Voy. le recueil des Historiens de France, t. II, p. 11, etc.
[252] Le poète, par un singulier anachronisme, suppose que cet événement s’est passé sous Pepin-le-Bref. Voy. notre introduction.
[253] Voy. le Roman de Garin, t. I, p. 73 et suiv. Voy. aussi l’Histoire de Hainaut, par Jacques de Guyse, t. VIII, p. 270. Si on en croyait Delbène, De regno Burgundiæ, p. 124, les Sarrazins seraient restés beaucoup plus long-tems en Savoie. Ils seraient demeurés maîtres du château de Cules, sur les bords du Rhône, en face de Seyssel, et auraient été chassés du pays seulement en 970, par un guerrier saxon qu’il appelle Geraudus, et qu’il regarde comme la souche de la maison actuelle de Savoie; mais la véracité de Delbène est suspecte; et d’après l’observation de Guichenon, Histoire de Savoie, t. I, p. 183, le château de Cules n’a été construit que beaucoup plus tard.
[254] Chronique de l’abbaye du Saint-Gall, dans le recueil de M. Pertz, t. II, p. 137. Le chroniqueur donne quelquefois aux Hongrois le nom d’Agareni, mot qui est appliqué par les écrivains du tems aux Sarrazins, et cette circonstance a jeté quelque confusion dans son récit; mais ici il nomme expressément les Sarrazins.
[255] Witikind, dans le recueil de Meibom, scriptores rerum germanicarum, Helmstædt, 1688, t. I, p. 658.
[256] Maccary, man. arab. de la Biblioth. roy. anc. fonds, no 704, fol. 91, et no 1377, fol. 151 et suiv. Pour ce que ces relations avaient quelquefois de scientifique, voyez ci-devant, introduction, et la traduction française de la relation arabe d’Abd-allathif, par M. Sylvestre de Sacy, p. 496.
[257] Voy. précédemment, p. 143. On lit dans le code des Ottomans ces paroles: «Quiconque profère des blasphèmes contre Dieu, contre ses attributs, contre son saint prophète, contre le livre céleste, sera mis à mort sans rémission ni délai.» Voy. Mouradgea d’Ohsson, édition in-8o, t. VI, p. 244.
[258] Voy. Mouradgea d’Ohsson, Tableau de l’empire ottoman, t. IV, p. 212 et suiv.; t. V, p. 47.
[259] Ce chrétien se nommait Recemundus; d’un autre côté Remundus est le nom d’un évêque espagnol avec qui l’historien Liutprand était en rapport d’amitié, et à qui il a adressé son histoire. Les Bollandistes en ont induit avec vraisemblance que ces noms indiquent un seul et même personnage.
[260] Sous Charlemagne la livre était de douze onces, et la livre d’argent pesait environ 77 fr. 88 c. de notre monnaie actuelle, ce qui, vu la rareté de l’argent à cette époque et à raison d’une valeur répétée neuf fois, faisait 712 fr., valeur commerciale actuelle. Voy. l’Essai sur les divisions territoriales de la Gaule, par M. Guérard, Paris, 1832, p. 172 et 181.
[261] Conde, Historia, t. I, p. 433.
[262] Muratori, Rerum italicarum script., t. II, p. 425 et 462.
[263] Cette relation se trouve dans les Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti, par Mabillon, sæc. V, p. 404 et suiv.
[264] Voy. le recueil des Bollandistes, au 15 juin, Vie de saint Bernard de Menthone, p. 1076.
[265] Ibid., p. 1077. Voy. aussi l’Histoire de la destruction du paganisme en occident, par M. A. Beugnot, Paris, 1835, 2 vol. in-8o, t. II, p. 344 et suiv. Faute de connaître l’occupation du grand Saint-Bernard par les Sarrazins, on avait jusqu’ici tout rapporté aux divinités du paganisme.
[266] Conde, t. I, p. 482.
[267] Conde, t. I, p. 464.
[268] Alberic des Trois-Fontaines, dans le recueil de Leibnitz, intitulé Scriptores rerum germanicarum, accessiones, Leipsicht, 1698, in-4o, t. II, p. 3 et 4.
[269] Ce qui concerne l’occupation de Grenoble et de la vallée du Graisivaudan par les Sarrazins, était resté jusqu’ici enveloppé de doutes et de ténèbres. On a vu ci-devant, p. 181, un témoignage irrécusable de l’occupation elle-même. D’un autre côté, il existe dans le cartulaire de l’église de Saint-Hugues, à Grenoble, une charte de la fin du onzième siècle, qui commence ainsi:
«Notum sit omnibus fidelibus filiis Gratianopolitanæ ecclesiæ, quod post destructionem paganorum, Isarnus episcopus ædificavit ecclesiam gratianopolitanam; et ideò quia paucos invenit habitatores in prædicto episcopatu, collegit nobiles, mediocres et pauperes ex longinquis terris, de quibus hominibus consolata esset gratianopolitana terra; deditque prædictus episcopus illis hominibus castra ad habitandum, et terras ad laborandum; in quorum castra sive in terras episcopus jam dictus retinuit dominationem et servitia, sicut utriusque partibus placuit. Habuit autem prædictus episcopus et successor ejus Humbertus prædictum episcopatum sicut proprius episcopus debet habere propriam terram et propria castra, per alodium, sicut terram quam abstraxerat à gente paganâ. Nam generatio comitum istorum, qui modo regnant per episcopatum gratianopolitanum, nullus inventus fuit in diebus suis, scilicet in diebus Isarni episcopi, qui comes vocaretur, sed totum episcopatum sine calumniâ prædictorum comitum prædictus episcopus in pace per alodium possidebat, excepto hoc quod ipse dederat ex suâ spontaneâ voluntate. Post istum vero episcopum successit ei Humbertus episcopus in gratianopolitanam ecclesiam, et habuit prædicta omnia in pace, etc.»
Voy. Chorier, Estat politique de la province du Dauphiné, t. II, p. 69. On trouve dans le même ouvrage, t. II, p. 77, une deuxième charte, tirée du même cartulaire, et où il est parlé des terres qui furent concédées par Isarn à Rodolphe, chef de la maison des Aynard, en récompense de sa bravoure. Quant au cartulaire de Saint-Hugues, d’où ces deux chartes ont été tirées, voy. le Bulletin de la Société de l’Histoire de France, t. II, p. 294 et suiv.
Dans un débat qui eut lieu en 1094, entre saint Hugues, évêque de Grenoble, et Guy, archevêque de Vienne, au sujet de la possession du prieuré de Saint-Donat et d’un autre canton, il fut reconnu de part et d’autre que, sous Isarn, les païens, c’est-à-dire les Sarrazins, avaient occupé Grenoble, et que pendant tout ce tems le prélat avait résidé à Saint-Donat. Seulement Guy prétendait que c’était de l’archevêque de Vienne d’alors qu’Isarn avait reçu ce prieuré comme lieu d’asile, tandis que saint Hugues faisait voir que la donation du prieuré remontait à l’an 879, époque où Boson, roi de Provence, le donna à l’église de Grenoble.
Ce qui, pour les modernes, avait embrouillé la question, c’est, d’une part, que tous les documens écrits relatifs à l’occupation de Grenoble par les Sarrazins, désignent ces barbares par le mot vague de païens, et que, de l’autre, l’inscription de Saint-Donat était restée inconnue jusqu’à ces derniers tems. De là beaucoup de personnes, d’ailleurs instruites, pensaient que les Sarrazins n’avaient pas cessé d’occuper une partie plus ou moins considérable du diocèse de Grenoble, depuis Charles-Martel jusqu’à l’époque dont nous parlons. Voy. la Statistique du département de la Drôme, par M. de Lacroix, 2e édit., Valence, 1835, in-4o, p. 72 et 78. D’autres personnes au contraire étaient persuadées que les Sarrazins n’avaient jamais mis les pieds dans le pays. Voy. l’Histoire de Grenoble, par M. Pilot, Grenoble, 1829, un vol. in-8o. Dom Brial qui, dans le t. XIV du recueil des Historiens de France, p. 757 et suiv., a rapporté les pièces du débat entre saint Hugues et Guy, archevêque de Vienne, ne s’est pas douté que, sous le nom de païens, il s’agissait des disciples de Mahomet; et le recueil tout entier ne renferme pas un seul mot sur l’occupation du diocèse de Grenoble par les mahométans.
[270] Witikind, dans le recueil de Meibom, Scriptores rerum germanicarum, t. I, p. 661.
[271] Pons Ursarii. Voy. le recueil de dom Bouquet, t. IX, p. 126 et 127. Le passage d’Orcières existe encore aujourd’hui. Personne jusqu’ici ne s’était fait une idée exacte de l’itinéraire de saint Mayeul; ce n’est que depuis la construction de la carte de Cassini, qu’on a pu étudier en détail la géographie de la France. En général, les cartes qui accompagnent les ouvrages des Bénédictins, d’ailleurs si estimables, sont défectueuses.
[272] Valeur intrinsèque, ou environ sept cent mille francs, valeur commerciale. Voy. ci-devant, p. 192 et le recueil de dom Bouquet, t. VIII, p. 239 et 240. On peut aussi consulter le recueil des Bollandistes, au 11 mai.
[273] Voy. le 2e livre des rois, ch. XXII, vers. 5.
[274] On peut consulter sur l’opinion que les musulmans ont d’Ismaël, de Jésus-Christ et de Mahomet, nos Monumens arabes, persans et turcs, t. I et II.
[275] Beuvon a été rangé au nombre des saints. Voy. sa vie dans le recueil des Bollandistes, au 22 mai. Le lieu où naquit le saint et où eurent lieu ses exploits, était resté jusqu’ici inconnu, et on l’avait confondu avec le Fraxinet. On n’avait pas fait attention qu’aux environs de Sisteron, est encore un lieu appelé Fraissinie. Les détails de localité qu’on vient de lire nous ont été fournis par M. de Laplane, ancien sous-préfet. M. de Laplane est de Sisteron même, et il a fait une étude particulière de notre histoire, au moyen-âge. Voy. d’ailleurs Bouche, t. I, p. 240.
[276] Bouche, Histoire de Provence, t. II, p. 44.
[277] Recueil de dom Bouquet, t. VIII, p. 240.
[278] La Provence elle-même faisait partie du royaume de Bourgogne; celui qui régnait en ce moment était Conrad, dit le Pacifique, dont il a déjà été parlé.
[279] Bouche, Histoire de Provence, t. II, p. 42.
[280] Voy. le recueil des Historiens de France, t. IX, p. 127. Il est probable que plus d’un Sarrazin, profitant de la voie de la mer, s’étaient réfugiés en Espagne, en Sicile et sur les côtes d’Afrique. Si on en croyait d’Herbelot, Bibliothèque orientale, au mot moezz, et Cardonne, Histoire des Maures d’Afrique, t. II, p. 82, les Sarrazins auraient été également maîtres, à cette époque, de l’île de Sardaigne, et, en 970, le khalife Moezz, dont les armées venaient de conquérir l’Égypte, aurait passé une année dans l’île avant de se rendre dans ses nouveaux états. Le fait de l’occupation de la Sardaigne par les Sarrazins a été admis par M. Mimaut, Histoire de Sardaigne, t. I, p. 93; mais ce fait est sans fondement, et l’historien arabe, Novayry, sur le témoignage duquel d’Herbelot et Cardonne s’étaient fondés, dit seulement que Moezz, avant de partir pour l’Égypte, passa un an dans le château de plaisance appelé Sardanya, qui était situé en Afrique, aux environs de Cayroan. Voyez le recueil des Notices et extraits des manuscrits, t. XII, p. 483. Delbène, De regno Burgundiæ, p. 146, suppose également que les Sarrazins étaient maîtres de la Sardaigne et même de la Corse. Il y fait apparaître un chef appelé Musectus ou Muget, contre lequel, suivant lui, le comte de Provence dirigea une expédition, de concert avec les Génois et les Pisans. Delbène veut parler d’un chef sarrazin d’Espagne, qui, en effet, envahit la Sardaigne, et contre lequel eurent à se défendre les Pisans; mais ce chef, que les Arabes appellent Modjahed, ne parut sur la scène que plus de trente ans après. Il en sera question plus tard.
[281] Bouche, Histoire de Provence, t. II, p. 42, a rapporté une charte datée de l’an 980, par laquelle Guillaume accorde à Gibelin de Grimaldi le golfe de Grimaud. Papon, Histoire de Provence, t. II, p. 171, a contesté l’authenticité de cette charte; mais ses raisonnemens contre le fait en lui-même ne nous ont point paru concluans.
[282] Voy. Millin, Voyage dans les départemens du midi de la France, t. III, p. 54.
[283] Voy. le Gallia Christiana, t. I, p. 425, et instrum. p. 82.
[284] Il nous reste à ce sujet un passage curieux d’une charte datée de l’année 993, qui a été publiée par dom Martenne, Amplissima Collectio, t. I, p. 349. Ce passage est relatif à une querelle qui s’était élevée entre Guillaume, vicomte de Marseille, et un seigneur appelé Pons de Fos: «Cum gens pagana fuisset è finibus suis, videlicet de Fraxineto, expulsa, et terra Tolonensis cœpisset vestiri et a cultoribus coli, unusquisque secundum propriam virtutem rapiebat terram, transgrediens terminos ad suam possessionem. Quapropter illi qui potentiores videbantur esse, altercatione facta, impingebant se ad invicem, rapientes terram ad posse, videlicet Willelmus vicecomes, et Pontius de Fossis. Qui Pontius pergens ad comitem, dixit ei: Domne comes, ecce terra soluta est a vinculo paganæ gentis; tradita est in manu tua donatione regis: ideo rogamus ut pergas illuc et mittas terminos inter oppida et castra et terram sanctuariam; nam tuæ potestatis est terminare et unicuique distribuere quantum tibi placitum fuerit. Quod ille, ut audivit, concessit; et continuo ascendens in suis equis perrexit. Cumque fuisset infrà fines cathedræ villæ, cœpit inquirere nomina montium, et concava vallium et aquarum et fontium.»
[285] En effet, après avoir conduit les Sarrazins jusqu’à l’extrémité des Alpes, les chroniques contemporaines, à la vérité très-défectueuses, les font revenir peu à peu vers les côtes d’où ils étaient partis. S’il était resté quelques bandes sarrazines dans les Alpes, on doit croire qu’elles avaient mis bas les armes et embrassé le christianisme, ou qu’elles avaient été réduites à l’état de serfs. Néanmoins Delbène, de regno Burgundiæ, p. 169 et 187, suppose les Sarrazins encore établis dans les Alpes, après l’an 980 et même après l’an 1000, et il fait remporter sur eux les succès les plus merveilleux à un personnage d’origine saxonne, qu’il appelle Geroldus, Guillaume-Géraud ou Béraud, et dont nous avons déjà parlé; mais Delbène aurait dû citer à l’appui quelque témoignage authentique; d’ailleurs Guillaume-Géraud eût été alors trop jeune pour combattre les barbares. On ne peut se fier au témoignage de Delbène.
[286] Maccary, man. arab., no 704, fol. 98 et suiv.
[287] Maccary, manuscrits arabes, no 704, fol. 101, et no 705, fol. 51.
[288] Recueil de dom Bouquet, t. X, p. 21.
[289] Almansor, tout le tems qu’il avait exercé l’autorité, avait su allier la gloire des armes, le goût des lettres et des arts, et l’amour de l’industrie et de l’agriculture. Jamais l’Espagne musulmane n’avait été plus prospère que sous sa domination. C’était l’époque où les idées chevaleresques commençaient à se développer, et avec elles un sentiment exalté de l’honneur, le respect pour le sexe faible et le courage malheureux, et d’autres idées qui devaient faire un singulier contraste avec les mœurs de la masse du peuple. Il nous paraît néanmoins que M. Viardot, dans ses Scènes de mœurs arabes, en Espagne, au dixième siècle, est allé trop loin en plaçant chez les Maures, dès le tems d’Almansor, la chevalerie avec ses institutions, telles qu’elles se développèrent plus tard chez les chrétiens. M. Viardot aurait dû donner la preuve des faits qu’il a avancés, et dont il n’est point parlé dans les chroniques contemporaines.
[290] Recueil des Historiens de France, t. X, p. 148.
[291] On a vu qu’à partir de l’an 950, l’excès du mal avait amené une amélioration. Il est certain que le besoin de la défense mutuelle et le sentiment de la dignité humaine avaient rendu quelque énergie aux esprits. C’est alors que commencent à se répandre dans toute la France et les contrées voisines, les associations des citoyens entre eux et les franchises municipales. Alors aussi paraissent sur la scène les républiques d’Italie, et celles de Marseille et d’Arles.
[292] Recueil de dom Bouquet, t. X, p. 153.
[293] Mabillon, Annales Benedictini, t. IV, p. 489 et 493.
[294] Comparez Conde, Historia, t. I, p. 590, 591 et 595, et le recueil de dom Bouquet, t. X, p. 52 et 156. Ce qui concerne ce personnage est rapporté inexactement par M. Mimaut, Histoire de Sardaigne, t. I, p. 93 et suiv. On a d’ailleurs de la peine à en concilier certains détails, avec ce qui est raconté par les écrivains italiens. Voy. la Storia di Sardegna, par M. Manno, Turin, 1826, t. II, p. 168 et suiv.
[295] Sur Maguelone, voy. le recueil des Historiens des Gaules, t. XI, p. 454, et les Monumens de quelques anciens diocèses de Bas-Languedoc, expliqués dans leur histoire et leur architecture, par MM. Renouvier et Thomassy; Montpellier, 1836, in-fol. Sur le Martigues, voyez la Statistique du département des Bouches-du-Rhône, t. II, p. 475. M. Toulousan, un des auteurs de ce bel ouvrage, a trouvé dans les archives du Martigues la mention du séjour des Sarrazins dans le pays; il en est aussi parlé, ajoute M. Toulousan, dans les archives de Fos et de Berre. A l’égard de Hyères, voy. la Promenade pittoresque et statistique dans le département du Var, par M. Alphonse Denys, Toulon, 1834, in-folio. Cet ouvrage, accompagné de lithographies et qui n’est pas encore achevé, est destiné à faire, pour le département du Var, ce que les belles publications de MM. le baron Taylor, de Cailleux et Charles Nodier, ont fait pour la Normandie, l’Auvergne, etc.
[296] Man. arab. de la Biblioth. roy., no 704, fol. 58 recto.
[297] Voy. le Traité de la guerre à faire aux infidèles, volume arabe imprimé au Caire, p. 232. Conde, citant ce même passage, fait dire de plus à Moussa, sans doute d’après quelque autre auteur arabe, que les Francs une fois en déroute étaient faibles et timides.
[298] Man. arab. de la Biblioth. roy., anc. fonds, no 596, fol. 37; et Maccary, no 704, fol. 73, recto.
[299] Maccary, no 704, fol. 45 recto.
[300] Voy. la Notice publiée par M. le marquis de Fortia d’Urban, à la suite du mémoire de M. Oelsner sur les effets de la religion de Mohammed, Paris, 1810.
[301] Comparez Pococke, Specimen historiæ Arabum, p. 33 et suiv., et Casiri, Bibliothèque de l’Escurial, t. II, p. 18 et 19. On pourrait donner une autre explication du mot sarrazin. Nous avons dit que c’est vers les commencemens de notre ère que ce nom fut d’abord mis en usage. D’un autre côté, Ptolémée, dans sa Géographie, cite un peuple appelé Machurèbe, comme occupant la province actuelle d’Alger. Voyez le Voyage de Shaw, p. 84, et les extraits placés à la fin de l’ouvrage, p. 23; voy. aussi Pline le naturaliste, liv. V, no 2. S’il était vrai qu’à la même époque, ainsi que l’assurent certains auteurs, plusieurs tribus arabes se fussent retirées dans l’Afrique occidentale, ne pourrait-on pas voir dans le mot machurèbe l’équivalent du mot arabe actuel magharibé (au singulier maghraby) signifiant occidentaux, et étant encore employé dans ce sens par les Arabes de tous les pays? et le mot scharakyoun ou orientaux n’aurait-il pas servi à désigner les Arabes demeurés fidèles à leur première patrie? mais alors pourquoi cette distinction entre les Sarrazins et les Homérites? Notre savant confrère, M. Letronne, nous a fait observer que d’après le témoignage de Strabon, de Diodore de Sicile, etc., la partie de l’Égypte située entre le Nil et la mer Rouge était dès avant notre ère, comme elle l’est encore de nos jours, habitée par des tribus arabes, et qu’elle portait le nom d’Arabie. Il serait donc également possible que la dénomination d’orientaux eût servi à distinguer les nomades restés dans la presqu’île, de ceux qui avaient traversé la mer Rouge. Encore aujourd’hui que l’Égypte est occupée par les Arabes, la contrée située à l’orient du Delta est nommée scharkyé ou orientale, et la partie comprise dans le Delta, gharbyé ou occidentale. C’est ainsi que les Goths, dès avant leur départ des pays qu’ils occupaient au nord de l’Europe, s’étaient divisés en Ostrogoths ou Goths de l’est, et Visigoths ou Goths de l’ouest; mais la difficulté qui résulte du passage de Nonnosus existe toujours.
[302] Voy. le Glossaire de la basse latinité de Ducange, au mot saraceni.
[303] Mémoire géographique sur la partie orientale de la Barbarie, par M. le comte Castiglioni. Milan, 1826, p. 84.
[304] Nouveaux Mémoires de l’Académie des inscriptions, t. XII. Mémoire de M. Saint-Martin, p. 190 et suiv.
[305] Il y avait encore, parmi les envahisseurs, des renégats et des aventuriers de toutes les provinces de l’empire grec. Ces derniers sont appelés par les écrivains arabes Roumy, par altération du mot romain, titre que se donnaient les indignes héritiers des conquêtes des Scipion et des Paul-Emile.
[306] Vie d’Agricola, ch. 28.
[307] Comparez deux lettres d’Alcuin, dans le recueil de dom Bouquet, t. V, p. 609 et 610, la géographie d’Ibn-Haucal, man. arab. de la Biblioth. roy., p. 57, et Maccary, man. arab., no 704, fol. 46 verso. Voy. aussi M. d’Ohsson, Peuples du Caucase, Paris, 1828, p. 86; et M. Pardessus, Lois maritimes, t. I, introduction, p. LXXIX et LXXX.
[308] Au sujet des descentes des Sarrazins sur les côtes de la mer Adriatique, voy. Constantin Porphyrogenète, De administratione imperii, dans Banduri, Imperium orientale, t. I, p. 88 et suiv., et p. 131.
[309] Comparez Liutprand, dans le recueil de Muratori, Rerum italicarum scriptores, t. II, part. I, p. 470, et Ibn-Haucal, man. arab., p. 57. Voy. aussi Deguignes, Mémoires de l’Académie des inscriptions, t. XXXVII, p. 485.
[310] Voy. Maccary, no 704, fol. 94 verso. Les autres présens consistaient dans vingt quintaux de martre zibeline, cinq quintaux d’étain et des armes.
[311] Charmoy, Mémoire sur la relation de Massoudi, dans le t. II, des Mém. de l’Académie de Saint-Pétersbourg, 1835, p. 370 et suiv.
[312] Ibn Haucal, man. arab. de la Bibliothèque royale, p. 57 et 62. Charmoy, Mémoire déjà cité.
[313] Anastase le bibliothécaire, dans le grand recueil de Muratori, t. III, part. I, p. 164.
[314] Voy. le recueil de dom Bouquet, t. V, p. 557. Ce commerce avait encore lieu, quoique secrètement, au treizième siècle. Voy. l’Histoire des Croisades de M. Michaud, 4e édit., t. III, p. 610 et 613.
[316] Saint Théodard vivait vers l’an 880; mais sa vie a été écrite beaucoup plus tard. Voy. le recueil des Bollandistes, au 1er mai.
[317] Il fut plus tard commué en une somme d’argent, que les juifs payaient chaque année à diverses églises de Toulouse.
[318] L’auteur arabe, Ibn-Alcouthya, au fol. 13 verso, fait mention d’un corps de troupes berbères, qui parlaient le berber.
[320] Mionnet, Description de médailles antiques, t. VI, p. 597.
[321] Voy. les Nouveaux Mémoires de l’Académie des Inscriptions, t. XII, p. 181 et suiv., mémoire de M. Saint-Martin.
[322] Comparez l’extrait d’Ibn-Khaldoun, publié dans le Nouveau Journal Asiatique, t. II, p. 131, et la Relation de Léon l’Africain.
[323] Corippus, Joannidos seu de bellis Libycis, édition de Mazzucchelli, Milan, 1820, in-4o. Consultez l’index aux mots gurzil, mastiman, ammon, apollin, etc.; voy. aussi pour les pratiques païennes qui se maintinrent en Afrique, après la conquête musulmane, le recueil des Notices et extraits des manuscrits, t. XII, p. 639.
[324] Voy. l’Histoire d’Afrique, par Cartas, traduite de l’arabe en portugais, par le P. Santo Antonio Moura, sous le titre de Historia dos soberanos mohametanos que reinarao na Mauritania, Lisbonne, 1828, p. 19.
[325] Edition de M. Ciampi, p. 10.
[326] Edition de M. Ciampi, p. 78.
[327] Legrand d’Aussy avait donné un extrait de cette pièce dans le t. Ier de ses Fabliaux, p. 339 et suiv. La pièce entière a été publiée par M. Monmerqué, dans le recueil des publications de la Société des bibliophiles français, volume de 1834.
[328] Dissertation sur le roman de Roncevaux, par M. Monin, p. 46 et 104.
[329] Roman de la Violette, publié par M. Francisque Michel, p. 73 et 332.
[330] Ce trait de Mahmoud n’est pas le seul de ce genre. Voy. nos Extraits des historiens arabes relatifs aux croisades, p. 236 (t. IV de la Bibliothèque des croisades).
[331] Voy. l’édition de Roland l’Amoureux, de Boyardo, et de Roland-le-Furieux, de l’Arioste, par Antonio Panizzi, avec un volume d’introduction, intitulé Essay on the romantic narrative poetry of the Italians, Londres, 1830, in-8o, p. 126.
[332] Alcoran, sourate IX, vers. 41.
[333] Alcoran, sourate IX, vers. 34.
[334] Alcoran, sourate II, vers. 149.
[335] Cette alternative, à s’en tenir à l’esprit de l’Alcoran, aurait dû n’être accordée qu’aux chrétiens, aux juifs et aux guèbres, c’est-à-dire aux peuples qui admettent une religion révélée, et que les musulmans appellent en conséquence peuples du livre. Pour les idolâtres, ils n’auraient dû recevoir d’autre alternative que l’islamisme ou la mort; mais cette doctrine n’a été mise à exécution dans toute sa rigueur que dans la presqu’île de l’Arabie. On a vu qu’une partie des Berbers était restée idolâtre. La même politique a été suivie dans l’Inde à l’égard des Gentils.
[336] La chronique de Turpin et les romans de chevalerie, à propos des guerres des chrétiens et des Sarrazins, font souvent mention de défis faits de chevalier à chevalier, et d’invitations à embrasser la religion l’un de l’autre. Il est probable qu’en général ces défis n’eurent lieu qu’après l’établissement de la chevalerie en Europe, et qu’ils étaient une suite de l’opinion qui ne permettait plus d’attaquer un ennemi sans défense.
[337] Maccary, man. arab., no 704, fol. 56 recto.
[338] Maccary, no 704, fol. 94 verso.
[339] Maccary, no 704, fol. 60.
[340] Alcoran, sourate VIII, vers. 42.
[341] Reland, Dissertationes miscellaneæ, t. III, p. 49; Mouradgea d’Ohsson, Tableau de l’empire ottoman, t. V, p. 80; et Conde, Historia, t. I, p. 461.
[342] اسير
[343] مملوك. C’est le mot qu’on prononce ordinairement mamelouk, et qui a servi à désigner les esclaves-rois de l’Égypte, au moyen-âge.
[344] رق
[345] مولى
[346] Quelquefois l’esclave était seulement habilité, c’est-à-dire rendu apte à posséder. Alors il pouvait se livrer à la profession qu’il voulait; ce qu’il gagnait était sa propriété, à la charge pourtant de payer tous les ans une certaine somme d’argent à son maître, supposé que celui-ci y eût mis cette condition.
[347] Conde, Historia, t. I, p. 569.
[348] Mabillon, Annales Benedictini, t. IV, p. 489 et 493. On montre encore le tombeau d’Isarn, à Marseille. Voy. Millin, Voyage dans les départemens du midi de la France, t. III, p. 181 et suiv.
[350] Maccary, no 705, fol. 35.
[351] Comparez Roderic Ximenès, p. 18, et Novayry, man. arab. de la Bibliothèque royale, no 645, fol. 95 et 96.
[353] On trouvera plusieurs témoignages irrécusables à ce sujet dans le t. IV du recueil des Anciennes Lois maritimes de M. Pardessus, ch. XXVII. Ce volume s’imprime en ce moment.
[354] Pour ce dernier point, voy. le recueil de M. Pardessus déjà cité.
[355] Gallia Christiana, t. VI, instrum. col. 39.
[356] Bouche, Histoire de Provence, t. II, p. 257.
[357] Fauris de Saint-Vincens, Mémoires sur la Provence, Aix, Ponties, 1817, p. 63.
[358] Martenne, Amplissima collectio, t. VII, p. 132, et Thesaurus anecdotorum, t. IV, p. 657.
[359] Thesaurus anecdotorum, t. IV, p. 1246.
[360] Ibid., t. IV, p. 290.
[361] Ibid., t. IV, p. 1246 et 1250.
[362] Thesaurus anecdotorum, t. II, p. 360.
[363] Ibid., t. IV, p. 904.
[364] Amplissima collectio, t. VII, p. 132; Thesaurus anecdotorum, t. IV, p. 657 et 736.
[365] Seulement le comte était privé de toute juridiction militaire. Ce qui eut lieu alors en Languedoc, et dans les pays chrétiens subjugués par les musulmans, n’était que la répétition de ce qui avait été mis en pratique lors de la chute de l’empire romain. Quand les Goths, les Vandales et les Francs envahirent les provinces romaines, les peuples conquis conservèrent leurs comtes et leurs viguiers; et quand les Goths et les Vandales furent soumis par d’autres barbares, ils réclamèrent les mêmes priviléges. Voy. M. de Sismondi, Histoire de la chute de l’empire romain, Paris, 1835, t. I.
[366] L’ordonnance de Coïmbre était conservée jadis dans l’abbaye de Lorban, et a été publiée d’abord dans la Monarchia Lusytana, Lisbonne, 1609, in-4o, part. II, p. 283, 287, etc. Comme cette ordonnance est de plus fort intéressante sous le rapport philologique, M. Raynouard l’a reproduite dans son choix de Poésies originales des Troubadours, Paris, 1816, t. I, p. 11, en l’accompagnant d’observations très-curieuses.
[367] Voy. l’Indiculus luminosus, ouvrage écrit vers l’an 852, dans l’Espana sagrada, t. XI, p. 229. Les chrétiens du mont Liban sont maintenant les seuls qui jouissent de la même faveur.
[368] Voy. le recueil des Historiens de France, t. IV, p. 94.
[369] A Jaca, en Aragon, à l’arrivée des Sarrazins, vers l’an 712, l’évêque se retira sur les sommets des Pyrénées; et la ville ne recouvra son évêque que plus de trois cents ans après, en 1096, quand les Sarrazins évacuèrent le pays. Voy. le Teatro historico de las iglesias del reyno de Aragon, Pampelune, 1792, in-4o, t. V, p. 102; voy. encore p. 130, 233 et 376.
[370] Recueil des Historiens de France, par dom Bouquet, t. VI, p. 92.
[371] Voici le 533e vers du poème d’Ermoldus Nigellus:
Recueil de dom Bouquet, t. VI, p. 23.
[372] Quelques docteurs exigent même qu’en rebâtissant l’église, on emploie la même terre, les mêmes pierres, en un mot les mêmes matériaux. Voy. Mouradgea d’Ohsson, Tableau de l’empire ottoman, t. V, p. 109 et 112.
[373] L’ordonnance relative aux chrétiens de Coïmbre nous apprend de plus qu’en Portugal, chaque église payait au fisc vingt-cinq pièces d’argent, les monastères cinquante, et les cathédrales cent.
[375] Alvare, Indiculus luminosus, dans le recueil déjà cité.
[376] Apologie pour les martyrs, dans le recueil intitulé Hispania illustrata, par André Schott, Francfort, 1608, t. IV, p. 313.
[378] L’ordonnance relative aux chrétiens de Coïmbre porte aussi qu’en Portugal les chrétiens payaient le double des musulmans.
[379] Pour les détails qu’on vient de lire, comparez Ibn-Alcouthya, man. arab. de la Bibliothèque royale, no 706, fol. 59; et Conde, Historia, t. I, premières conquêtes des Sarrazins en Espagne. Au reste le récit des écrivains arabes, au sujet des impôts, est très-incomplet.
[380] Comparez Mouradgea d’Ohsson, Tableau de l’empire ottoman, t. II, p. 403, et t. V, p. 15, ainsi que Conde, Historia, t. I, p. 270 et 611.
[381] معاهد
[382] اهل الذمة
[383] علج
[384] عجمى
[385] مشرك
[386] Voy. nos Monumens arabes du cabinet de M. le duc de Blacas, t. II, p. 8. Nous n’avons pas une seule fois rencontré dans les chroniques arabes le terme mosarabe appliqué aux chrétiens d’Espagne qui vivaient sous la domination maure, bien que quelques auteurs chrétiens aient cherché l’origine de cette dénomination dans la langue arabe. A l’égard du mot par lequel les Espagnols désignaient les musulmans qui, à mesure que la cause de l’Évangile fit des progrès, consentirent à vivre sous la domination chrétienne, mot qui s’écrit mudejare, on trouve dans les écrivains ottomans un terme qui en paraît être l’équivalent; c’est celui de مدجّن. Ce mot n’est pas expliqué dans les dictionnaires turcs ni arabes. Au sujet des mudejares, voy. Marmol, édit. de 1573, t. I, p. 154.
[387] Histoire littéraire de la France, t. V, p. 611.
[388] Voy. le Roman de Mahomet et le livre de la loi au Sarrazin, publiés par MM. Reinaud et Francisque Michel, Paris, Sylvestre, 1831, préface.
[392] Voy. l’historien arabe Novayry, dans le recueil de Rosario Gregorio, relatif à la Sicile, et intitulé Rerum arabicarum, etc., Palerme, 1790, in-fol., p. 3.
[393] Mémoires de la Société des antiquaires, t. X, p. 213.
[395] C’est l’opinion M. le baron Taylor, qui a examiné le monument, et dont le jugement est d’un grand poids dans ces matières.
[396] Voy. un autre fait d’un genre analogue dans Maccary, manuscrits arabes, no 704, fol. 96.
[397] Voy. la Promenade pittoresque dans le département du Var, par M. Alphonse Denys. Voy. également ci-devant, p. 56.
[398] Isidore de Beja fait un récit analogue au sujet du prédécesseur d’Ocba, Alsamah. Voy. à la p. 16.
[399] Nos pères faisaient alors usage de certaines étoffes appelées du nom de sarrazines, à cause du pays d’où elles venaient. Voy. Ducange, Glossaire de la basse latinité, aux mots saracenicum et saracenum.
[400] Telles sont deux timbales que l’on conservait jadis à Narbonne, et avec lesquelles on frappait le jour de la Fête-Dieu. Une histoire manuscrite de Narbonne, par le P. Louis Piquet, et appartenant à M. Jallabert, amateur zélé de Narbonne, porte que ces deux timbales étaient un reste du séjour des Sarrazins dans cette ville; mais les légendes marquées sur les timbales annoncent qu’elles ont été fabriquées en Egypte ou en Syrie, sous la domination des sultans mamelouks; elles sont par conséquent du treizième siècle au plus tôt.
[401] Le centre de cette industrie est dans le village même de la Garde-Freinet. Voy. la Statistique du département des Bouches-du-Rhône, t. IV, p. 18.
[402] Sur l’exploitation du pin chez les anciens, voy. Pline le naturaliste, liv. XVI, no 16 et suiv. C’est à tort que l’auteur de la Statistique du département des Bouches-du-Rhône, t. IV, p. 18, semble croire que l’exploitation du pin était inconnue avant le moyen-âge.
[403] Caballi maurisci.
[404] Voy. la Critique des annales de Baronius, par le P. Pagi, à l’an 813, no 20 et suiv.
[405] Mouradgea d’Ohsson, Tableau de l’empire ottoman, t. V, p. 60.
[406] Voy. la Statistique du département des Bouches-du-Rhône, t. IV, p. 24. L’auteur du reste émet une opinion un peu différente de celle que nous exprimons ici.
[407] Statistique du département des Bouches-du-Rhône, t. III, p. 208 et suiv. Millin, Voyage dans les départemens du midi de la France, t. III, p. 360, t. IV, p. 197.
[408] Burckhardt, Voyages en Arabie, traduct. franç., t. III, p. 60 et 182, a donné des détails fort intéressans sur les danses en usage parmi les Bédouins.
[409] Voy. la dissertation de M. Riboud, dans le t. V des Mémoires de la Société des antiquaires, p. 1 et suiv.
[410] Sur les Bohémiens, voy. la lettre curieuse de M. Walckenaer, Nouvelles Annales des Voyages, t. LX, p. 64 et suiv.
[411] Voy. le recueil des Historiens de France, par dom Bouquet, t. IX, p. 7, 565, 669, etc.
[412] Voy. la lettre que M. Walckenaer a insérée dans les Nouvelles annales des Voyages, t. LVIII, p. 326 et suiv.
[413] Comparez l’Histoire de France, par M. Michelet, t. I, p. 495, et les Mémoires de la Société des antiquaires, t. X, p. 217. Ce que nous avons dit de la prétendue colonie sarrazine des bords de la Saône, et des Cagots, s’applique également à une certaine peuplade établie sur les bords de la Loire, dans la presqu’île nommée le Véron, entre la Loire et la Vienne. Voy. le Voyage aux Alpes maritimes, par M. Emm. Fodéré, t. I, p. 45 et suiv.
[414] Comparez Chenier, Recherches historiques sur les Maures, t. II, p. 385, et M. Capefigue, Richelieu, Mazarin, la Fronde et le règne de Louis XIV, t. I, p. 31, 88 et suiv.
[415] Nous empruntons quelques-unes de ces observations à M. de Sismondi, Histoire de la littérature des peuples du midi de l’Europe.
[416] Seulement il est bon de rappeler l’erreur de certains écrivains qui, voulant flatter la vanité de quelques anciennes familles, ont fait remonter l’origine de ces fortunes jusqu’avant Charlemagne. Voy. ci-devant, p. 82. C’est encore à tort que d’autres écrivains, attribuant à ce genre de conquêtes une influence qu’elles n’ont pas eue, y ont rattaché l’établissement des franchises municipales et de l’esprit de liberté qui se firent remarquer dans le midi de la France plutôt qu’ailleurs. Ces franchises étaient un reste de la domination romaine, et se sont toujours conservées d’une manière plus ou moins intacte dans la Provence et le Languedoc. Voyez l’Histoire du Droit municipal en France, par M. Raynouard, Paris, 1829, 2 vol. in-8o.
[417] Bibliothèque royale, grand recueil des chartes, cartulaire majeur de Saint-Michel de Cuxa, fol. 111 verso.
[418] Art de vérifier les Dates, t. III, 2e partie, p. 273.
[419] Voy. le Roman de Garin le Loherain, publié par M. Paulin Paris, t. I, p. 88, et t. II, p. 57 et 199.
[420] Voy. l’Histoire de la ville de Vienne, par M. Mermet, 2e partie, 1833, in-8o, p. 148 et suiv.
[421] Quelques-unes de ces idées se trouvaient déjà dans les articles que M. Fauriel inséra, en 1832, dans la Revue des Deux-Mondes, relativement aux épopées provençales.
[422] Voy. le roman de Philomène, déjà cité.
[423] Dans le roman de Partenopeus de Blois, le héros chrétien du poème est pris d’une manière traîtreuse par quelques Sarrazins. Aussitôt le chef de l’armée sarrazine vient se remettre entre les mains du roi de France, et déclare qu’il est prêt à subir le traitement que le roi voudra lui infliger en représailles. Le même trait est raconté d’un autre roi sarrazin. Voy. le Journal des Savans, décembre, 1834, p. 728, article de M. Raynouard.
[424] Voy. le Roman des enfances de Charlemagne, par Girard d’Amiens, manusc. français de la Biblioth. roy., no 7188, fol. 30, verso.
[425] Annales Benedictini, t. II, p. 369.