L'Abbé de l'Épée: sa vie, son apostolat, ses travaux, sa lutte et ses succès
[1] Résumé des travaux de l'ex-Société centrale des sourds-muets de 1838 à 1843, par MM. Lenoir et Allibert, professeurs sourds-muets.—Rapports sur l'état des recettes et dépenses de cette Société dans le même intervalle de temps, par MM. Dubois et Imbert, le premier sourd seulement, le second sourd-muet.
[2] Toutefois, il y a apparence que ces infortunés étaient mieux traités chez les Romains, pourvu toutefois qu'ils montrassent de l'aptitude à une spécialité quelconque, puisque nous voyons Pline citer l'un d'eux, nommé Pedius, comme s'exerçant dans les beaux-arts.
[3] Extrait de l'Annuaire de l'Institut des sourds-muets et des aveugles de Bruges, 1841, par M. l'abbé Carton, directeur de cet établissement.
[5] La maison qui fut son berceau n'existe plus. Elle était située sur le terrain actuel de l'hospice, à l'angle des rues de Bourbon et de l'Abbé-de-l'Épée (naguère de Clagny).
[8] Voyez la note D.—Copies authentiques de six pièces émanées des anciennes archives du diocèse de Troyes et déposées à la préfecture de l'Aube, précédées de la réponse de M. le chanoine Coffinet, secrétaire de cet évêché, à M. Sainte-James de Gaucourt, secrétaire de la Commission pour l'érection de la statue de l'abbé de l'Épée à Versailles.
[9] En 1743.
[10] La Revue ecclésiastique, 33e livraison, février.
[11] Voyez la note E.—Observations d'un ecclésiastique aussi tolérant qu'éclairé, M. l'abbé Bouchot, aumônier de l'institution des sourds-muets d'Orléans.
[12] Éloge de l'abbé de l'Épée, par Bébian, censeur des études de l'institution des sourds-muets de Paris.
[13] Chateaubriand a dit quelque part en parlant des sauvages de l'Amérique:
«La conversation devint bientôt générale, c'est-à-dire par quelques mots entrecoupés de ma part et par beaucoup de gestes, langage expressif que ces nations entendent à merveille et que j'avais appris parmi elles.»
[14] Lettre seconde de l'instituteur des sourds-muets à M. l'abbé *** en 1772 (Institution des sourds-muets par la voie des signes méthodiques).
[15] Institution des Sourds-Muets, par la voie des signes méthodiques. 1re partie. Page 89.
[16] La Polygraphie ou écriture universelle, cabalistique, de Trithème.—L'ouvrage de Comenius intitulé: Janua linguarum reserta (1601).—Bécher de Spire (1661). Character pro notitiâ linguarum universale.—John Wilkins, an essay towards a real character and philosophical.—La Pasigraphie, ou écriture universelle, du chevalier de Maimieux.—L'anti-pasigraphie de Vater.—Manuel polyglote de Cambry, d'après le plan de Bécher.—Essai pasigraphique de Zacharie Nather.—Cours de Pasigraphie de Schmid, ouvert en 1807 au lycée de Dilengen.
Ces citations sont extraites de l'Investigateur, journal de l'institut historique. Tome IX, 172e livraison.—Mars 1849.
[17] Une liste de leurs ouvrages serait ici bien longue. Contentons-nous donc de citer quelques-uns, de ceux qui ont été publiés en français:
Essai sur l'articulation de la voix, par Laurent de Blois, 1831.
—La parole rendue aux sourds-muets, par le même.—Tableau des éléments de la parole artificielle et de la lecture sur les lèvres à l'usage des sourds et demi-sourds de naissance et par accident, par M. Piroux, directeur de l'institution des sourds-muets de Nancy, 1838.—Méthode de phonologie et de labéologie, par le même, idem.—Mécanisme de la parole mis à la portée des sourds de naissance, par M. Vaïsse, professeur de la classe de perfectionnement de l'institution nationale des sourds-muets de Paris.—Brochure de M. Valade-Gabel, ancien directeur de l'institution, nationale des sourds-muets de Bordeaux, 1839, intitulée: Quel rôle l'articulation et la lecture sur les lèvres doivent-elles jouer dans l'enseignement des sourds-muets?—La parole enseignée aux sourds-muets, sans le secours de l'oreille, par J. B. Puybonnieux, professeur et archiviste-bibliothécaire à l'institution nationale des sourds-muets de Paris, 1843.—Mutisme et surdité ou influence de la surdité native sur les facultés physiques, intellectuelles et morales, par le même, 1846.
[18] Voyez à la note F. un certificat délivré par l'abbé de l'Épée à Mademoiselle Blouïn, certificat publié par M. Piroux, directeur de l'institution des sourds-muets de Nancy dans son intéressant journal mensuel: l'Ami des Sourds-Muets. (2e année, 1839-1840.)
[19] Né le 11 avril 1715 à Péniche, ville de l'Estramadure portugaise, à 36 kilomètres de Lisbonne. D'autres placent son berceau à Berlango, dans l'Estramadure espagnole. On appelait alors indifféremment, a-t-on remarqué à cet égard, juifs portugais ou nouveaux chrétiens les premiers Israélites venus de la péninsule hispanique et admis légalement en France par les ordonnances de Henri II.
[20] Jacob Rodrigues Pereire, déjà cité.
[21] M. Bébian remarquait en 1827, dans son excellent Manuel d'enseignement pratique des sourds-muets, que plusieurs institutions d'Allemagne ne faisaient usage d'aucun alphabet manuel, mais qu'on y traçait en l'air la forme des lettres comme si on les écrivait. Selon cet instituteur éminent, les lettres ainsi tracées sont beaucoup trop fugitives; elles supposent d'ailleurs une grande habitude d'écrire sur le papier et ne peuvent être par conséquent d'aucune utilité pour les premières leçons.
[22] Voyez à la note G:—1º ma lettre au directeur de l'institution nationale des sourds-muets de Paris sur la dactylologie de M. Leménager; 2º celle que j'ai adressée à la Commission consultative de cet établissement sur la dactylographie de M. Ch. Wilhorgne.
[23] Institution des Sourds-Muets, chap. 1, pag. 9-10.
[24] C'est par ce moyen que le père Vanin avait commencé l'éducation des deux sœurs sourdes-muettes.
[25] Il a fait paraître un grand nombre de traductions d'ouvrages anglais qui lui étaient commandés par des éditeurs, des lettres sur la dactylologie et un mémoire publié par le Journal de Physique, en 1770.—Il avait, en outre, formé lui-même quelques élèves, parmi lesquels se distinguait une demoiselle de Rennes, dont Le Bouvier Desmortiers cite quelques écrits.—La dactylologie était l'instrument favori de ce sourd-muet très-remarquable, auquel nous sommes redevables, dit-on, de l'adoption de ce mot grec.
[26] Ce moine anglo-saxon passe pour avoir composé le premier un travail méthodique ayant trait au langage doigté.—Il a pour titre Loquela digitorum, art d'exprimer les nombres par la position des doigts sur les mains ou des mains sur le corps. Il se compose d'un texte très-court et n'ayant guère que l'étendue d'une des pages du Magasin pittoresque (16e année), et de 55 figures. Les 36 premières expriment les nombres avec les doigts seulement et constituent ainsi ce que l'on est convenu d'appeler la dactylonomie; les 19 autres, relatives à la Chiromamie, empruntent leur signification aux diverses positions des mains.
Des savants font remonter de pareils systèmes à une haute antiquité. Ils en citent pour preuves un assez grand nombre de passages des auteurs anciens, sacrés et profanes.
[27] Paralipomenn, lib. III, cap 3, tome XVI de la collection de ses œuvres, page 462.—De utilitate ex advertis capiendâ, lib. II, cap. 7, tome II de ses œuvres, pag. 73.
De subtilitate, lib XIV, pag. 425 (édition de Bâle, 1622).
[28] Extrait de la vie de saint François de Sales, par Marsollier. Paris, Dufour, 1826. Tome 1er, livre 5e, page 394.
[29] J'ai été induit en erreur, comme beaucoup d'autres, quand j'ai écrit autre part qu'il était muet de naissance.
[30] C'est ce que m'a assuré, du moins, M. Coquebert de Montbret, homme fort instruit, membre sourd-muet de la Société Asiatique, qui, en 1847, a, par son testament, légué non seulement sa fortune, mais sa riche bibliothèque à la ville de Rouen. Voyez la note H où il est parlé de ce legs d'après les Annales de l'éducation des Sourds-Muets et des Aveugles, publiées par M. Edouard Morel, 4e année, 4e volume, 1847.
[31] J'ai lu dans l'Illustration, 3 novembre 1849, nº 349, vol. XIV, que M. de Carignan, frère aîné du Comte de Soissons, qui était bègue, eut pour percepteur M. de Vaugelas. La grande occupation de ce dernier pendant quatre ans fut de lui enseigner les plus ingénieuses décompositions des mots pour lui en faciliter la prononciation. Le maître étant mort de chagrin de voir ses efforts échouer devant les organes rebelles de l'élève, un Italien nommé Vicenzio Barini prit sa place. Le nouvel instituteur imagina un moyen de lui faire prononcer et assembler quelques lettres on ne sait comment. D'après Armand de Barenta, à qui j'emprunte cette note, il ne paraît pas que M. de Carignan en ait mieux profité.
[32] Ce traité, dont Locke, Leibnitz, Fontenelle, dans son éloge de Leibnitz, et le célèbre philosophe écossais Dugald Stewart, faisaient un grand cas, était devenu si rare, en 1834, qu'une société de bibliophiles de Glascow, connue sous le nom de club Maitland, résolut d'en faire, à Edimbourg, tirer, au nombre de cent exemplaires seulement, une nouvelle édition réservée à ses membres. L'Institution nationale des Sourds-Muets de Paris, grâce aux soins éclairés de M. Edouard Morel, alors son secrétaire-bibliothécaire, est parvenu à s'en procurer un, malgré l'énormité du prix, 120 francs.
[33] Il comptait déjà treize ans, et avait reçu un commencement d'instruction de M. Lucas aîné, entrepreneur des bâtiments du Roi pour les ouvrages de plomberie, quand il fut mis en pension, le 26 octobre 1750, chez Pereire, quai des Augustins, par le duc de Chaulnes, son parrain.—Selon M. Coquebert de Montbret, ce sourd-muet, fils d'un maréchal des logis des chevau-légers de la garde, aurait été l'oncle de notre grand orateur Berryer.
[34] Voir son Dictionnaire de Musique, art. Chant.
[35] Voici le commencement de quelques vers de La Condamine, qu'une considération inconnue ne permit pas, dit-on, d'inscrire sur le tombeau de Pereire:
| Pereire! ton génie et tes puissants secours | 
| Ont rendu la parole à des muets nés sourds! | 
| Des muets ont parlé!....... | 
Saboureux de Fontenay avait répondu par une dissertation remarquable aux questions de ce savant. Peu importe, d'ailleurs, l'époque précise! A quoi notre frère d'infortune devait-il d'être arrivé à cette supériorité de connaissances qui excitait l'admiration générale? L'abbé de l'Épée pense que c'était bien plus à la lecture qu'à l'habileté de son maître Pereire.
[36] Voir l'Encyclopédie et ses Lettres sur les Sourds-Muets.
[37] Voir son Traité des Sensations.
[38] Voir sa Dissertation sur la manière d'apprendre à parler aux muets.
[39] C'est seulement comme instituteur et non pas comme savant que je considère ici Pereire.—Il mourut à Paris, en 1780, revêtu du titre de membre de la Société Royale de Londres, et fut enterré dans le cimetière des juifs portugais, à La Villette.
[40] L'abbé de l'Épée a supprimé, par modestie sans doute, quelques expressions de cette lettre qui s'adressaient à lui.
[41] Toutes les pièces furent fournies en latin de part et d'autre.
[42] Léopold Loustau a exposé au salon de 1839 un grand tableau qui représente saint Pierre guérissant un boiteux;—en 1840, le Sermon de Jésus-Christ sur la Montagne, dont le ministre de l'intérieur a fait l'acquisition;—en 1844, Jésus enfant parmi les docteurs de la loi, tableau donné par le ministre à la chapelle du lycée de Strasbourg et pour lequel le jeune artiste a obtenu une médaille d'or;—en 1842, Jésus-Christ bénissant les petits enfants, tableau commandé par le ministre pour servir de pendant à ce dernier;—en 1845, l'Apparition de Saint-Nicolas devant Constantin le Grand, tableau placé par ordre du ministre dans la cathédrale de Haguenau (département du Bas-Rhin), dont le saint est le patron;—en 1846, Bonaparte quittant l'Égypte pour venir sauver la France. Il est accompagné des généraux Murat, Lannes, Marmont, Berthier, Andréossy et de deux savants, Monge et Berthollet. Loustau excelle également dans les portraits, dont il reçoit chaque jour de nouvelles commandes.
[43] La comtesse de Courcel, sa nièce, ne l'évalue qu'à 7 ou 8,000 fr.
[44] Revue ecclésiastique, 33e livraison, février.
[45] Voyez la note 1.(44)
[46] Mlles Cornu, Trumeau, Vissera, Duhamel et Lefebure.
[47] Il était alors âgé de soixante-quatre ans.
[48] La date du 1er août n'a été connue de l'auteur de la note que depuis les informations faites par ordre du ministère.
[50] Cette pièce a été donnée à M. Théodore Tarbé, par Mesd. Moreau de Vormes, ses parentes, petites-filles de M. Moreau de Vormes, avocat au Conseil, à qui elle était adressée.
Elle se trouve maintenant entre les mains de M. Amant, artiste aimé du public, du théâtre Montansier, qui possède une magnifique collection d'autographes des souverains qui ont régné sur différentes nations, des savants les plus illustres, des plus profonds génies, des hommes les plus vénérables, les plus remarquables, des célébrités féminines enfin qui ont brillé sur la scène du monde.
[51] Des témoins prétendaient avoir vu la lentille; c'étaient la nourrice de Joseph de Solar, la maîtresse de pension de l'île Saint-Louis et un maître d'école de Toulouse.
[52] Plus tard M. Tronçon-Ducoudray avoua à M. Bouilly, auteur du drame de l'Abbé de l'Épée, que l'instruction du procès, modifiant son opinion, avait achevé de le convaincre que l'élève du célèbre instituteur était bien véritablement l'unique rejeton mâle de la noble famille qui le reniait. Il l'entretenait même si souvent de cette cause, dans laquelle il n'avait pu qu'admirer l'ascendant irrésistible des plus douces vertus unies à la philanthropie la plus chrétienne, qu'il n'avait pas peu contribué à échauffer l'imagination si vive et l'âme si sensible de son interlocuteur dont il soutenait et affermissait les pas après l'avoir présenté lui-même, en 1787, au barreau français. On n'ignore pas que Tronçon-Ducoudray, déporté à la Guyane, paya, dans la suite, de sa liberté et de sa vie, la gloire d'avoir défendu la reine Marie-Antoinette au tribunal révolutionnaire.
[53] Ce maître d'école de Toulouse a été accusé d'avoir suborné ses écoliers pour les engager à ne pas reconnaître le sourd-muet en question.
Le 2 décembre 1772, il reçut Guillaume-Jean Joseph, sourd-muet, né à Clermont le 1er novembre 1762, et il marqua sur son registre la sortie de cet enfant au 2 septembre de l'année suivante.
[54] Extrait du rapport du procès Solar, fait le 5 juin 1792 et jours suivants à l'audience publique du second tribunal criminel, établi par la loi du 14 mars 1791, et séant à Paris, au Palais de Justice, par Jean-François Eude, juge à ce tribunal, sur l'appel de la sentence définitive rendue au Châtelet de Paris le 8 juin 1781.
C'est par le plus grand des hasards que cette pièce est tombée tout récemment entre mes mains. Sur ma demande, des recherches, relatives à ladite annulation, avaient été faites jusque-là, mais infructueusement, dans les minutes du greffe de la cour d'appel, au greffe du tribunal de première instance et aux archives nationales.
[55] Il n'est, selon le rapporteur, autre que Pierre-Hyacinthe-Joseph, fils de Matthias Pinchon de la Motte, employé dans les Pays-Bas aux travaux des mines.
[56] On a remarqué qu'elle a varié dans ses déclarations sur Joseph. Pour se justifier, elle disait que c'était sur la foi d'autrui qu'elle croyait qu'il était son frère, mais que, devant la justice, elle devait à la vérité de déclarer qu'elle ne le reconnaissait pas. C'est pour cette raison que, par l'organe de son tuteur, celui-ci a formé contre elle une demande en communication de l'inventaire fait après le décès de la comtesse de Solar. C'était, selon lui, un moyen d'arriver ainsi à faire reconnaître judiciairement l'état de Joseph et son identité avec le comte de Solar.
[57] Depuis lors, nous apprend le rapporteur par post-scriptum, Me Avril, défenseur de Cazeaux, lui fit donation, à sa mort, de tous ses biens, pour le dédommager du tort involontaire que sa compagnie lui avait fait éprouver. Cette donation, évaluée à 200,000 fr., et qui consistait principalement en une jolie maison, sise aux environs de Brunoy, donna lieu au mariage de Cazeaux avec Caroline de Solar.
[58] Voici la distribution des rôles:
| L'ABBÉ DE L'ÉPÉE | Monvel. | 
| JULES | Mad. Vanhove-Talma. | 
| DARLEMONT | Grandménil. | 
| SAINT-ALME | Damas. | 
| FRANVAL | Baptiste aîné. | 
| DOMINIQUE | Dazincourt. | 
| MAD. FRANVAL | Mad. Suin. | 
| CLÉMENCE, SŒUR DE FRANVAL | Mlle Mézerai. | 
| MARIANNE | Mad. Lachassaigne. | 
[59] L'abbé Sicard fut réintégré dans ses fonctions le 22 nivôse an VIII.
[60] Voyez à la note K un extrait de mon allocution au banquet anniversaire de la naissance de l'abbé de l'Épée, le 11 décembre 1842.
[62] Une autre nièce de ce bienfaiteur de l'humanité est morte le 24 décembre 1844, à l'hôpital Necker, salle Sainte-Adélaïde, où elle occupait le lit nº 29. Elle était dans le plus complet dénûment.
[63] Roger Ducos, député des Landes, nous apprend dans son rapport et son projet de décret sur l'organisation de six établissements pour tous les sourds-muets de la république, à Paris, à Bordeaux, à Rennes, à Clermont, à Grenoble et à Nancy, d'après les décrets des 28 juin 1793 (vieux style) et 9 pluviôse, que le 23 pluviôse le statuaire de Seine, sourd-muet, avait offert à la Convention nationale, par l'organe d'une citoyenne, le buste de Mutius Scevola, par lui sculpté, et qu'il avait, en outre, fait don à la même assemblée de ceux de Lepelletier et de Marat.
[64] Il venait d'être proclamé successeur de l'abbé de l'Épée par l'unanimité des suffrages à l'issue d'un concours public ouvert à l'effet de recueillir cet héritage de gloire et de bienfaisance. Afin d'apprendre sous cet illustre maître à régénérer moralement ces malheureux, il avait été envoyé de Bordeaux, où il dirigeait une école de sourds-muets, fondée en 1786, à l'instar de celle de Paris, par M. Champion de Cicé, archevêque de cette ville.
[65] Le décret de l'Assemblée nationale fut converti en loi par la sanction royale le 29 du même mois.
[66] L'article Ier du décret des 10-14 septembre 1791 était ainsi conçu:
«Le nom de l'abbé de l'Épée, fondateur de cet établissement, sera placé au rang de ceux des citoyens qui ont le mieux mérité de l'humanité et de la patrie.»
L'art. 2 lui assigna la totalité du local et des bâtiments des Célestins.
Il devait l'occuper concurremment avec les jeunes aveugles sur lesquels les travaux de Haüy commençaient, dès cette époque, à attirer l'attention publique.
[67] Alphonse Esquiros.—Revue de Paris.—Les sourds-muets de Paris. Novembre 1844.
[68] D'autres arrêtés ministériels ont plus tard élevé d'abord de 60 à 80, puis de 80 à 100, le nombre des places gratuites réservées aux sourds-muets indigents dans l'Institution de Paris.
[69] Voyez à la note M quelques détails sur l'origine du bâtiment concédé aux jeunes sourds-muets et sur sa situation actuelle.
[70] Rennes.—Clermont.—Grenoble.—Nancy.
[71] Le rédacteur était M. Valade-Gabel, à qui furent adjoints MM. E. Durieu, ancien directeur général de l'administration des cultes, et Hyde de Neuville, ancien ministre de Chartes X, qui avait émis, le premier, un semblable vœu, lequel ne doit point surprendre quiconque a été à même d'apprécier, de près ou de loin, ses nobles qualités.
[72] Le nouveau rédacteur est M. Puybonnieux, professeur et bibliothécaire-archiviste de l'Institution nationale des sourds-muets de Paris.
[73] Entre autres, Mlle Courtois; l'abbé Salvan, élève et ami de l'abbé de l'Épée, ancien instituteur en second à l'Institution des sourds-muets de Paris; l'abbé Dujardin, curé de Bry-sur-Marne, près de Nogent-sur Seine, que le comte de Romanet, sourd-muet, m'avait désigné comme un des amis les plus dévoués de l'admirable rédempteur de mes frères d'infortune.
[74] Ils sont de M. Audet de la Mésenquère, maître-ès-arts et de pension à Picpus, ancien professeur de belles-lettres et membre de l'Académie de Châlons-sur-Marne.
[75] Voyez à la note N les vers composés à cette occasion sous ce titre: le Sourd-Muet, par un de nos frères les plus distingués, Pélissier, aujourd'hui professeur à l'Institution nationale de Paris.
[76] Molière.
[79] Écrite en allemand.
[80] M. le comte de Montalivet.
[81] Voyez à la note Q les pièces fournies à l'appui de la proposition de MM. Lassus, architecte, et Auguste Préault, statuaire.
[82] M. l'abbé Olivier, curé de Saint Roch, venait d'être promu à cette dignité.
[83] Viro—admodum mirabili—sacerdoti de l'Épée—qui fecit exemplo Salvatoris—mutos loqui—cives Galliæ—hoc—monumentum dedicarunt—Natus 1712—Mortuus 1789.—Préault, 1840.
[84] MM. le baron de Gérando, le duc de Doudeauville, Gueneau de Mussy, Camille Périer, le duc de Praslin, administrateurs.—MM. Feuillet, Droz, Michelot, de Cardaillac, Raynouard, Abel Remusat, Burnouf, Sylvestre de Sacy, Frédéric Cuvier, membres du conseil de perfectionnement.
[85] Un comité, chargé du soin de remplir les intentions des sourds-muets de toutes les écoles, de tous les pays et de toutes les professions, et composé de M. Ferd. Berthier et de dix membres, MM. A. Lenoir, Forestier, Boclet, Peyson, Mosca, Gouttebarge, Gire, Deruez, Gouin et Doumic, avait arrêté, dans sa séance du 15 novembre 1834, que cet anniversaire serait célébré, chaque année, par un banquet, auquel les amis des sourds-muets seraient admis.
Cette fête annuelle est devenue le germe de leur Société centrale, dont il est fait mention dans les prolégomènes de ce livre.
[86] Les comptes-rendus des banquets des sourds-muets, réunis pour fêter les anniversaires de la naissance de l'abbé de l'Épée, se trouvent chez le libraire Hachette.
[87] La position de l'auteur de ce livre ne lui permet pas de combler ces deux lacunes.
[88] Les poésies de Pélissier ont paru depuis et ont obtenu un succès complet.
[89] Gouin a obtenu, depuis, une mention honorable à l'Exposition universelle de Londres.
[90] Maloisel, chef de l'atelier des tourneurs à l'Institution nationale des Sourds-Muets de Paris, est inventeur d'une machine qui, se substituant à la main du sculpteur, produit, comme par enchantement, des bustes, des statuettes, en quelque matière que ce soit, en marbre, par exemple, en ivoire, en fer, d'après un modèle qu'on a sous les yeux, sans qu'il soit besoin de recourir à aucun des instruments usités, jusqu'à ce jour, pour les travaux de cette nature.
[91] Leclerc a réussi, après des essais réitérés, à imprimer un mouvement presque sans fin à une machine quelconque, de quelque force qu'elle soit, sans recourir à la vapeur. Il n'attend plus que l'examen d'un jury spécial pour enrichir l'humanité de sa précieuse découverte.
[92] La médaille porte cette inscription:
MINISTÈRE DE LA MARINE.
A Hurtrelle (Léopold-Hippolyte), âgé de 12 ans, sourd-muet.
Courage et dévouement pour sauver des enfants
en danger de se noyer.
Elle est accompagnée du certificat suivant, délivré à l'enfant sourd-muet:
«Le commissaire général, chef du service de la marine, commandeur de la Légion-d'Honneur, certifie que le ministre de la marine et des colonies a décerné une médaille d'honneur en argent au nommé Hurtrelle (Léopold-Hippolyte), enfant de douze ans, sourd-muet, pour le courage et le dévouement dont il a fait preuve, en sauvant des personnes en danger de périr dans les flots.
«Enregistré au secrétariat, au Havre.»
[93] M. Ferdinand Berthier, sourd-muet, professeur à l'Institut royal des sourds-muets de Paris.
[94] Voyez à la note R l'extrait du registre des délibérations du conseil municipal de Versailles.—Séance du 14 novembre 1839.
[96] Selon toutes les probabilités, ce nombre ne peut être évalué au-dessus de 24,000.
[97] M. Ad. de Lanneau, ancien maire du XIIe arrondissement de Paris.
[98] Il m'avait été demandé par un membre de la commission chargée de l'érection du monument.
[99] Dame professeur a l'Institution nationale des sourds-muets de Paris.
[100] On avait pensé que c'était un heureux prétexte pour faire évacuer les maisons de tolérance et pour déporter leur immonde population dans des lieux plus écartés; que c'était encore, pour les riverains, une occasion favorable d'exhausser leurs maisons et de leur donner ainsi un aspect plus régulier. On avait observé, quant à l'emplacement sur la place de la Cathédrale, que le monument, qui a, en tout, 4 m 80 de hauteur, serait comme écrasé par le portail, et que, pour qu'ils fussent en rapport, la statue et le piédestal réunis devraient avoir 7 m de hauteur; par conséquent, occuper une superficie de 17,30, au lieu de celle de 10,50 qu'ils comprennent, avec l'entourage obligé.
L'emplacement de l'École normale primaire n'était pas davantage à l'abri de la critique: Il eût donné lieu, observait-on, à se demander en passant si les élèves de cette École étaient subitement devenus sourds-muets, ou, en regardant le tribunal situé en lace, si l'abbé de l'Épée avait été, durant sa vie, magistrat. (Note de la commission de Versailles.)
J'ai fait remarquer ailleurs que cette dernière hypothèse provenait d'une erreur historique. (Note de l'Auteur.)
[101] Cette abstention aurait-elle été motivée, comme on l'a prétendu, par les opinions jansénistes de notre célèbre instituteur? Nous ne pouvons le croire. Plus de cinquante ans se sont écoulés depuis sa mort; et une tombe, des bienfaits inouïs et des honneurs mérités nous séparent de cette époque.
[102] Voltaire.
[103] J.-J. Rousseau.
[104] Montesquieu.
[105] POÉSIES D'UN SOURD-MUET, avec une introduction par M. Laurent de Jussieu, à la librairie de Charles Gosselin, rue Jacob, 30.
[107] Traité de feu le docteur Itard sur les maladies de l'oreille et de l'audition.
[108] On peut consulter avec fruit le travail de M. J.-B. Puybonnieux, cité plus haut.
[109] Allusion à une solennité de l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse.