L'imitation de Jésus-Christ: Traduction nouvelle avec des réflexions à la fin de chaque chapitre
[686] I. Petr., V, 5.
[687] Cor., XIII, 4–7.
[688] I. Cor., XIII, 1–3.
[689] Luc., XXV, 4 et seq.
[690] Ibid., 12.
CHAPITRE XIII.
Que le fidèle doit désirer de tout son cœur de s'unir à
Jésus-Christ dans la Communion.
VOIX DU DISCIPLE.
1. Qui me donnera, Seigneur, de vous trouver seul, et de vous ouvrir tout mon cœur, et de jouir de vous comme mon âme le désire; de sorte que je ne sois plus pour personne un objet de mépris, et, qu'étranger à toute créature, vous me parliez seul, et moi à vous, comme un ami parle à son ami, et s'assied avec lui à la même table?
Ce que je demande, ce que je désire, c'est d'être uni tout entier à vous, que mon cœur se détache de toutes les choses créées, et que, par la sainte Communion et la fréquente célébration des divins mystères, j'apprenne à goûter les choses du ciel et de l'éternité.
Ah! Seigneur mon Dieu, quand, m'oubliant tout à fait moi-même, serai-je parfaitement uni à vous, et absorbé en vous?
Que je sois en vous, et vous en moi, et que cette union soit inaltérable!
2. Vous êtes vraiment mon bien-aimé, choisi entre mille691, en qui mon âme se complaît, et veut demeurer à jamais.
[691] Cant., V, 10.
Vous êtes le Roi pacifique692; en vous est la paix souveraine et le vrai repos; hors de vous, il n'y a que travail, douleur, misère infinie.
[692] I. Paralip., XXII, 9.
Vous êtes vraiment un Dieu caché; vous vous éloignez des impies, mais vous aimez à converser avec les humbles et les simples693.
[693] Is., XIV, 15. Prov., III, 32.
Oh! que votre tendresse est touchante, Seigneur, vous qui, pour montrer à vos enfants tout votre amour, daignez les rassasier d'un pain délicieux qui descend du ciel694!
[694] Offic. du S. Sacrem.
Certes, nul autre peuple, quelque grand qu'il soit, n'a des dieux qui s'approchent de lui695, comme vous, mon Dieu; vous vous rendez présent à tous vos fidèles, vous donnant vous-même à eux chaque jour, pour être leur nourriture, et pour qu'ils jouissent de vous, afin de les consoler et d'élever leur cœur vers le ciel.
[695] Deut., IV, 7.
3. Quel est le peuple, en effet, comparable au peuple chrétien? quelle est, sous le ciel, la créature aussi chérie que l'âme fervente en qui Dieu daigne entrer pour la nourrir de sa chair glorieuse?
Ô faveur ineffable! ô condescendance merveilleuse! ô amour infini, qui n'a été montré qu'à l'homme!
Mais que rendrai-je au Seigneur pour cette grâce, pour cette immense charité?
Je ne puis rien offrir à mon Dieu qui lui soit plus agréable, que de lui donner mon cœur sans réserve, et de m'unir intimement à lui.
Alors mes entrailles tressailliront de joie, lorsque mon âme sera parfaitement unie à Dieu.
Alors il me dira: Si vous voulez être avec moi, je veux être avec vous. Et je lui répondrai: Daignez demeurer avec moi, Seigneur; je désire ardemment d'être avec vous. Tout mon désir est que mon cœur vous soit uni.
RÉFLEXION.
«Je m'abandonne à vous, ô mon Dieu: à votre unité pour être fait un avec vous; à votre infinité et à votre immensité incompréhensible, pour m'y perdre et m'y oublier moi-même; à votre sagesse infinie, pour être gouverné selon vos desseins, et non pas selon mes pensées; à vos décrets éternels, connus et inconnus, pour m'y conformer, parce qu'ils sont tous également justes; à votre éternité, pour en faire mon bonheur; à votre toute-puissance, pour être toujours sous votre main; à votre bonté paternelle, afin que, dans le temps que vous m'avez marqué, vous receviez mon esprit entre vos bras; à votre justice, autant qu'elle justifie l'impie et le pécheur, afin que, d'impie et de pécheur, vous le fassiez juste et saint. Il n'y a qu'à cette justice qui punit les crimes que je ne veux pas m'abandonner; car ce serait m'abandonner à la damnation que je mérite; et néanmoins, Seigneur, elle est sainte, cette justice, comme tous vos autres attributs; elle est sainte et ne doit pas être privée de son sacrifice. Il faut donc aussi m'y abandonner, et voici que Jésus-Christ se présente, afin que je m'y abandonne en lui et par lui696.»
[696] Bossuet.
CHAPITRE XIV.
Du désir ardent que quelques âmes saintes ont de
recevoir le Corps de Jésus-Christ.
VOIX DU DISCIPLE.
1. Combien est grande, ô mon Dieu, l'abondance de douceur que vous avez réservée à ceux qui vous craignent697!
[697] Ps. XXX, 23.
Quand je viens à considérer avec quel désir et quel amour quelques âmes fidèles s'approchent, Seigneur, de votre sacrement, alors je me confonds souvent en moi-même, et je rougis de me présenter à votre autel et à la table sacrée de la Communion, avec tant de froideur et de sécheresse; d'y porter un cœur si aride, si tiède, et de ne point ressentir cet attrait puissant, cette ardeur qu'éprouvent quelques-uns de vos serviteurs, qui, en se disposant à vous recevoir, ne sauraient retenir leurs larmes, tant le désir qui les presse est grand, et leur émotion profonde.
Ils ont soif de vous, ô mon Dieu, qui êtes la source d'eau vive; et leur cœur et leur bouche s'ouvrent également pour s'y désaltérer. Rien ne peut rassasier ni tempérer leur faim que votre sacré Corps, qu'ils reçoivent avec une sainte avidité et les transports d'une joie ineffable.
2. Oh! que cette ardente foi est une preuve sensible de votre présence dans le sacrement!
Car ils reconnaissent véritablement le Seigneur dans la fraction du pain, ceux dont le cœur est tout brûlant, lorsque Jésus est avec eux698.
[698] Luc., XXIV, 49.
Qu'une affection si tendre, un amour si vif, est souvent loin de moi!
Soyez-moi propice, ô bon Jésus, plein de douceur et de miséricorde! Ayez pitié d'un pauvre mendiant, et faites que j'éprouve, au moins quelquefois, dans la sainte Communion, quelques mouvements de cet amour qui embrase tout le cœur, afin que ma foi s'affermisse, que mon espérance en votre bonté s'accroisse, et qu'enflammé par cette manne céleste, jamais la charité ne s éteigne en moi.
3. Dieu de bonté, vous êtes tout-puissant pour m'accorder la grâce que j'implore, pour me remplir de l'esprit de ferveur, et me visiter dans votre clémence, quand le jour choisi par vous sera venu.
Car encore que je ne brûle pas de la même ardeur que ces âmes pieuses, cependant, par votre grâce, j'aspire à leur ressembler, désirant et demandant d'être compté parmi ceux qui ont pour vous un si vif amour, et d'entrer dans leur société sainte.
RÉFLEXION.
Avant le jour de la Pâque, Jésus sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père; comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin699. Ce fut alors qu'il institua la divine Eucharistie, comme pour perpétuer sa demeure au milieu des disciples qu'il avait aimés, et de tous ceux qu'il aimerait jusqu'à la consommation des siècles, accomplissant ainsi cette promesse: Je ne vous laisserai pas orphelins; je viendrai à vous700: et il est venu, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire du Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité701. Il est vrai que sa présence se dérobe à nos sens; mais elle n'en est ni moins réelle, ni moins efficace: ainsi je crois, Seigneur; ainsi j'adore. Si Jésus-Christ, en se donnant à nous dans le Sacrement de l'autel, ne se couvrait pas d'un voile, s'il ne retenait pas en soi une partie de sa lumière, s'il se montrait selon tout ce qu'il est, plus beau qu'aucun des enfants des hommes702, et avec une tendresse ineffable aspirant de s'unir à nous, corps à corps, cœur à cœur, esprit à esprit703, notre frêle humanité ne pourrait supporter le poids d'une félicité semblable, et l'âme briserait ses liens mortels. C'est pourquoi le divin Sauveur a voulu ne se rendre visible qu'à la foi seule; et la foi suffit pour embraser de telles ardeurs les vrais fidèles, qu'il n'est rien sur la terre de comparable à leur amour. Aucune langue ne peut exprimer ce qui se passe, dans le secret du cœur, entre l'Époux et l'Épouse: ces transports, ce calme, ces élans du désir, cette joie de la possession, ces chastes embrassements de deux âmes perdues l'une dans l'autre, cette douce langueur, ces paroles brûlantes, ce silence plus ravissant. Ah! si vous saviez le don de Dieu, et quel est celui qui vous dit: Donnez-moi à boire, vous lui demanderiez vous-même, et il vous donnerait de l'eau vive704. Tous les saints lui ont demandé, et il a entendu leur voix, et il les a désaltérés à la source éternelle. Demandez aussi, priez, suppliez: l'Esprit et l'Épouse disent: Venez. Et que celui qui écoute, dise: Venez. Que celui qui a soif vienne, et que celui qui veut, reçoive gratuitement l'eau qui donne la vie. Et l'Époux dit: Je viens. Ainsi soit-il! Venez, Seigneur Jésus705.
[699] Joann., XIII, 1.
[700] Ibid., XIV, 18.
[701] Ibid., I, 14.
[702] Ps. XLIV.
[703] Bossuet.
[704] Joann., IV, 10.
[705] Apoc., XXII. 17, 20.
CHAPITRE XV.
Que la grâce de la dévotion s'acquiert par l'humilité
et l'abnégation de soi-même.
VOIX DU BIEN-AIMÉ.
1. Il faut désirer ardemment la grâce de la ferveur, ne vous lasser jamais de la demander, l'attendre patiemment et avec confiance, la recevoir avec gratitude, la conserver avec humilité, concourir avec zèle à son opération, et, jusqu'à ce que Dieu vienne à vous, ne vous point inquiéter en quel temps et de quelle manière il lui plaira de vous visiter.
Vous devez surtout vous humilier, lorsque vous ne sentez en vous que peu ou point de ferveur; mais ne vous laissez point trop abattre, et ne vous affligez point avec excès.
Souvent Dieu donne en un moment ce qu'il a longtemps refusé; il accorde quelquefois à la fin de la prière, ce qu'il a différé de donner au commencement.
2. Si la grâce était toujours donnée aussitôt qu'on la désire, ce serait une tentation pour la faiblesse de l'homme.
C'est pourquoi l'on doit attendre la grâce de la ferveur avec une confiance ferme et une humble patience.
Lorsqu'elle vous est cependant ou refusée ou ôtée secrètement, ne l'imputez qu'à vous-même et à vos péchés.
C'est souvent peu de chose qui arrête, ou qui affaiblit la grâce; si pourtant l'on peut appeler peu de chose, et si l'on ne doit pas plutôt compter pour beaucoup, ce qui nous prive d'un si grand bien.
Mais, quel que soit cet obstacle, si vous le surmontez parfaitement, vous obtiendrez ce que vous demandez.
3. Car, dès que vous vous serez donné à Dieu de tout votre cœur, et que, cessant d'errer d'objets en objets au gré de vos désirs, vous vous serez remis entièrement entre ses mains, vous trouverez la paix dans cette union, parce que rien ne vous sera doux que ce qui peut lui plaire.
Quiconque élèvera donc son intention vers Dieu avec un cœur simple, et se dégagera de tout amour et de toute aversion déréglée des créatures, sera propre à recevoir la grâce, et digne du don de la ferveur.
Car Dieu répand sa bénédiction où il trouve des vases vides; et plus un homme renonce parfaitement aux choses d'ici-bas, plus il se méprise et meurt à lui-même, plus la grâce vient à lui promptement, plus elle remplit son cœur, et l'affranchit et l'élève.
4. Alors, ravi d'étonnement, il verra ce qu'il n'avait point vu, et il sera dans l'abondance, et son cœur se dilatera, parce que le Seigneur est avec lui, et qu'il s'est lui-même remis sans réserve et pour toujours entre ses mains.
C'est ainsi que sera béni l'homme qui cherche Dieu de tout son cœur, et qui n'a pas reçu son âme en vain706.
[706] Ps. XXIII, 4.
Ce disciple fidèle, en recevant la sainte Eucharistie, mérite d'obtenir la grâce d'une union plus grande avec le Seigneur, parce qu'il ne considère point ce qui lui est doux, ce qui le console, mais, au-dessus de toute douceur et de toute consolation, l'honneur et la gloire de Dieu.
RÉFLEXION.
Bien qu'on doive aimer Dieu pour lui seul, il est permis de désirer ses dons, pourvu qu'on demeure pleinement soumis à sa volonté sainte. Les grâces les plus précieuses ne sont pas toujours les grâces senties, celles qui, pour ainsi dire, inondent l'âme de lumière et de joie. Elles peuvent, si l'on n'y prend garde, exciter la vaine complaisance. Souvent il est plus sûr de marcher en cette vie dans les ténèbres de la pure foi, d'être éprouvé par la tristesse, la souffrance, l'amertume, et de porter la Croix intérieure comme Jésus, lorsqu'il s'écriait: Mon Père! pourquoi m'avez-vous délaissé707? Alors tout orgueil est abattu; on ne trouve en soi qu'infirmité; on s'humilie sous la main qui frappe, mais qui frappe pour guérir, et ce saint exercice d'abnégation, plus méritoire pour l'âme fidèle et plus agréable à Dieu qu'aucune ferveur sensible, attendrit le céleste Époux et le ramène près de l'Épouse qui, privée de son bien-aimé, veillait dans sa douleur, semblable au passereau solitaire qui gémit sous le toit708. Il se découvre à elle dans la divine Eucharistie; il la console, il essuie ses larmes, il lui prodigue ses chastes caresses, il l'embrase de son amour, comme les disciples d'Emmaüs, alors qu'ils disaient: Notre cœur n'était-il pas tout brûlant au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait dans le chemin, et nous ouvrait les Écritures709? Seigneur, je m'avoue indigne de goûter ces ravissantes douceurs. Je connais mon iniquité, et mon péché est sans cesse devant moi710. Que me devez-vous, sinon la rigueur et le châtiment? Et toutefois j'oserai implorer votre miséricorde immense: je m'approcherai, le front contre terre, de la source d'eau vive, espérant que votre pitié en laissera tomber quelques gouttes sur mon âme aride. Accordez-moi, Seigneur, ce rafraîchissement avant que je m'en aille, et bientôt je ne serai plus711.
[707] Marc., XV, 34.
[708] Ps. CI, 8.
[709] Luc., XXIV, 32.
[710] Ps. L, 5.
[711] Ps. XXVIII, 14.
CHAPITRE XVI.
Qu'il faut dans la Communion exposer ses besoins à
Jésus-Christ, et lui demander sa grâce.
VOIX DU DISCIPLE.
1. Seigneur plein de tendresse et de bonté, que je désire recevoir en ce moment avec un pieux respect, vous connaissez mon infirmité et mes pressants besoins; vous savez en combien de maux et de vices je suis plongé, quelles sont mes peines, mes tentations, mes troubles et mes souillures.
Je viens à vous chercher le remède, pour obtenir un peu de soulagement et de consolation.
Je parle à celui qui sait tout, qui voit tout ce qu'il y a de plus secret en moi, et qui seul peut me secourir et me consoler parfaitement.
Vous savez quels biens me sont principalement nécessaires, et combien je suis pauvre en vertus.
2. Voilà que je suis devant vous, pauvre et nu, demandant votre grâce, implorant voire miséricorde.
Rassasiez ce mendiant affamé, réchauffez ma froideur du feu de votre amour, éclairez mes ténèbres par la lumière de votre présence.
Changez pour moi toutes les choses de la terre en amertume; faites que tout ce qui m'est dur et pénible, fortifie ma patience: que je méprise et que j'oublie tout ce qui est créé, tout ce qui passe.
Élevez mon cœur à vous dans le ciel, et ne me laissez pas errer sur la terre.
Que, de ce moment et à jamais, rien ne me soit doux que vous seul, parce que vous seul êtes ma nourriture, mon breuvage, mon amour, ma joie, ma douceur et tout mon bien.
3. Oh! que ne puis-je, enflammé, embrasé par votre présence, être transformé en vous, de sorte que je devienne un même esprit avec vous, par la grâce d'une union intime, et par l'effusion d'un ardent amour!
Ne souffrez pas que je m'éloigne de vous sans m'être rassasié et désaltéré; mais usez envers moi de la même miséricorde dont vous avez souvent usé avec vos Saints d'une manière si merveilleuse.
Qui pourrait s'étonner qu'en m'approchant de vous je fusse entièrement consumé de votre ardeur, puisque vous êtes un feu qui brûle toujours et ne s'éteint jamais, un amour qui purifie les cœurs, et qui éclaire l'intelligence?
RÉFLEXION.
Ce n'est point en nous efforçant d'élever notre esprit à de sublimes pensées, que nous recueillerons le fruit de la sainte Communion; mais en adorant, pleins d'amour, Jésus-Christ en nous, en lui ouvrant notre cœur avec une grande confiance et une grande simplicité, comme un ami parle à son ami712. Nous avons des besoins, il faut les lui exposer. Nous sommes couverts de plaies, il faut les lui montrer, afin qu'il les lave dans son divin sang. Nous sommes faibles, il faut lui demander de ranimer nos forces. Nous sommes nus, affamés, altérés; il faut lui dire: Ayez pitié de ce pauvre mendiant. De lui découlent toutes les grâces. Écoutez ses paroles: Je suis la résurrection et la vie: celui qui croit en moi, encore qu'il soit mort, il vivra: et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra point à jamais. Croyez-vous ainsi713? «Ô chrétien! je ne te dis plus rien: c'est Jésus-Christ qui te parle en la personne de Marthe; réponds avec elle. Oui, Seigneur, je crois que vous êtes le Christ, fils du Dieu vivant, qui êtes venu en ce monde714. Ajoutez avec saint Paul: Afin de sauver les pécheurs, desquels je suis le premier715. Crois donc, âme chrétienne, adore, espère, aime. Ô Jésus! ôtez les voiles, et que je vous voie. Ô Jésus! parlez dans mon cœur, et faites que je vous écoute. Parlez, parlez, parlez; Il n'y a plus qu'un moment: parlez. Donnez-moi des larmes pour vous répondre: frappez la pierre; et que les eaux d'un amour plein d'espérance, pénétré de reconnaissance, coulent jusqu'à terre716.»
[712] Levit., XXXIII, 11.
[713] Joann., XI, 25, 26.
[714] Joann., XI, 27.
[715] I. Tim., I, 15.
[716] Bossuet.
CHAPITRE XVII.
Du désir ardent de recevoir Jésus-Christ.
VOIX DU DISCIPLE.
1. Seigneur, je désire vous recevoir avec un pieux et ardent amour, avec toute la tendresse et l'affection de mon cœur, comme vous ont désiré dans la Communion tant de Saints et de fidèles qui vous étaient si chers, à cause de leur vie pure et de leur fervente piété.
Ô mon Dieu! Amour éternel, mon unique bien, ma félicité toujours durable, je désire vous recevoir avec toute la ferveur, tout le respect qu'ait jamais pu ressentir aucun de vos Saints.
2. Et quoique je sois indigne d'éprouver ces admirables sentiments d'amour, je vous offre cependant toute l'affection de mon cœur, comme si j'étais animé seul de ces désirs enflammés qui vous sont si agréables.
Tout ce que peut concevoir et désirer une âme pieuse, je vous le présente, je vous l'offre, avec un respect profond et une vive ardeur.
Je ne veux rien me réserver; mais je veux vous offrir sans réserve le sacrifice de moi-même et de tout ce qui est à moi.
Seigneur mon Dieu, mon Créateur et mon Rédempteur, je désire vous recevoir aujourd'hui avec autant de ferveur et de respect, avec autant de zèle pour votre gloire, avec autant de reconnaissance, de sainteté, d'amour, de foi, d'espérance et de pureté, que vous désira et vous reçut votre sainte Mère, la glorieuse Vierge Marie; lorsque, l'Ange lui annonçant le mystère de l'Incarnation, elle répondit avec une pieuse humilité: Voici la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon votre parole717.
[717] Luc., I, 38.
3. Et de même que votre bienheureux précurseur, le plus grand des Saints, Jean-Baptiste, lorsqu'il était encore dans le sein de sa mère, tressaillit de joie en votre présence, par un mouvement du Saint-Esprit, et que, vous voyant ensuite converser avec les hommes, il disait avec un tendre amour et en s'humiliant profondément: L'ami de l'époux, qui est près de lui et qui l'écoute, est ravi d'allégresse, parce qu'il entend la voix de l'époux718; ainsi je voudrais être embrasé des plus saints, des plus ardents désirs, et m'offrir à vous de toute l'affection de mon cœur.
[718] Joann., III, 29.
C'est pourquoi je vous offre tous les transports d'amour et de joie, les extases, les ravissements, les révélations, les visions célestes de toutes les âmes saintes, avec les hommages que vous rendent et vous rendront à jamais toutes les créatures dans le ciel et sur la terre; je vous les offre ainsi que leurs vertus, pour moi et pour tous ceux qui se sont recommandés à mes prières, afin qu'ils célèbrent dignement vos louanges, et vous glorifient éternellement.
4. Seigneur mon Dieu, recevez mes vœux, et le désir qui m'anime de vous louer, de vous bénir, avec l'amour immense, infini, dû à votre ineffable grandeur.
Voilà ce que je vous offre, et ce que je voudrais vous offrir chaque jour et à chaque moment; et je prie et je conjure, de tout mon cœur, tous les esprits célestes et tous vos fidèles serviteurs, de s'unir à moi pour vous louer, et vous rendre de dignes actions de grâces.
5. Que tous les peuples, toutes les tribus, toutes les langues vous bénissent, et célèbrent, dans des transports de joie et d'amour, la douceur et la sainteté de votre nom.
Que tous ceux qui offrent, avec révérence et avec piété, les divins mystères, et qui les reçoivent avec une pleine foi, trouvent devant vous grâce et miséricorde, et qu'ils prient avec instance pour moi, pauvre pécheur.
Et lorsque après s'être unis à vous, selon leurs pieux désirs, ils se retireront de la Table sainte, rassasiés et consolés merveilleusement, qu'ils daignent se souvenir de moi, qui languis dans l'indigence.
RÉFLEXION.
«Que cet adorable Sacrement opère en moi, ô mon Sauveur! la rémission de mes péchés; que ce sang divin me purifie; qu'il lave toutes les taches qui ont souillé cette robe nuptiale dont vous m'aviez revêtu dans le baptême, afin que je puisse m'asseoir avec assurance au banquet des noces de votre Fils. Je suis, je l'avoue, une âme pécheresse, une épouse infidèle, qui ai manqué une infinité de fois à la foi donnée: Mais revenez, me dites-vous, ô Seigneur! revenez, je vous recevrai719: pourvu que vous ayez repris votre première robe, et que vous portiez, dans l'anneau que l'on vous met au doigt, la marque de l'union où le Verbe divin entre avec vous. Rendez-moi cet anneau mystique: revêtez-moi de nouveau, ô mon Père, comme un enfant prodigue qui retourne à vous, de cette robe de l'innocence et de la sainteté que je dois apporter à votre Table. C'est l'immortelle parure que vous nous demandez, vous qui êtes en même temps l'époux, le convive et la victime immolée qu'on nous donne à manger. C'est à cette Table mystérieuse que l'on trouve l'accomplissement de cette parole: Qui me mange vivra pour moi720. Qu'elle s'accomplisse en moi, ô mon Sauveur! que j'en sente l'effet: transformez-moi en vous, et que ce soit vous-même qui viviez en moi. Mais, pour cela, que je m'approche de ce céleste repos avec les habits les plus magnifiques; que j'y vienne avec toutes les vertus; que j'y coure avec une joie digne d'un tel festin et de la viande immortelle que vous m'y donnez721.»
[719] Jer., III, 1.
[720] Joann., VI, 58.
[721] Bossuet.
CHAPITRE XVIII.
Qu'on ne doit point chercher à pénétrer le mystère
de l'Eucharistie, mais qu'il faut soumettre ses sens à
la Foi.
VOIX DU BIEN-AIMÉ.
1. Gardez-vous du désir curieux et inutile de sonder ce profond mystère, si vous ne voulez pas vous plonger dans un abîme de doutes.
Celui qui scrute la majesté sera accablé par la gloire722.
[722] Prov., XXV, 27.
Dieu peut faire plus que l'homme ne peut comprendre.
On ne défend pas une humble et pieuse recherche de la vérité, pourvu qu'on soit toujours prêt à se laisser instruire, et qu'on s'attache fidèlement à la sainte doctrine des Pères.
2. Heureuse la simplicité qui laisse le sentier des questions difficiles, pour marcher dans la voie droite et sûre des commandements de Dieu.
Plusieurs ont perdu la piété en voulant approfondir ce qui est impénétrable.
Ce qu'on demande de vous, c'est la foi et une vie pure, et non une intelligence qui pénètre la profondeur des mystères de Dieu.
Si vous ne comprenez pas ce qui est au-dessous de vous, comment comprendrez-vous ce qui est au-dessus?
Soumettez-vous humblement à Dieu, captivez votre raison sous le joug de la foi; et vous recevrez la lumière de la science, selon qu'il vous sera utile ou nécessaire.
3. Plusieurs sont violemment tentés sur la foi à ce Sacrement; mais il faut l'imputer moins à eux qu'à l'ennemi.
Ne vous troublez point, ne disputez point avec vos pensées, ne répondez point aux doutes que le démon vous suggère; mais croyez à la parole de Dieu, croyez à ses Saints et à ses Prophètes, et l'esprit de malice s'enfuira loin de vous.
Il est souvent très-utile à un serviteur de Dieu d'être éprouvé ainsi.
Car le démon ne tente point les infidèles et les pécheurs qui sont à lui déjà; mais il attaque et tourmente de diverses manières les âmes pieuses et fidèles.
4. Allez donc avec une foi simple et inébranlable, et recevez le Sacrement avec un humble respect, vous reposant sur la toute-puissance de Dieu, de ce que vous ne pourrez comprendre.
Dieu ne trompe point; mais celui qui se croit trop lui-même est souvent trompé.
Dieu s'approche des simples; il se révèle aux humbles, il donne l'intelligence aux petits723, et il cache sa grâce aux curieux et aux superbes.
[723] Ps. CXVIII, 130.
La raison de l'homme est faible, et se trompe aisément; mais la vraie foi ne peut être trompée.
5. La raison et toutes les recherches naturelles doivent suivre la foi, et non la précéder ni la combattre.
Car la foi et l'amour s'élèvent par-dessus tout, et opèrent d'une manière inconnue dans le très-saint et très-auguste Sacrement.
Dieu éternel, immense, infiniment puissant, fait dans le ciel et sur la terre des choses grandes, incompréhensibles, et nul ne saurait pénétrer ses merveilles.
Si les œuvres de Dieu étaient telles que la raison de l'homme pût aisément les comprendre, elles cesseraient d'être merveilleuses et ne pourraient être appelées ineffables.
RÉFLEXION.
L'impie veut savoir, et c'est là sa perte. Il demande le salut à la science, il le demande à l'orgueil, il se le demande à lui-même: et du fond de son intelligence ténébreuse, de sa nature impuissante et dégradée, sort une réponse de mort. Chrétiens, ne l'oubliez jamais, le juste vit de la foi724. Vivez donc de la foi, en vivant de l'adorable Eucharistie, qui en est la plus forte comme la plus douce épreuve. Celui qui est la voie, la vérité, la vie725, Jésus-Christ, fils de Dieu, a parlé; il a dit: Ceci est mon corps, ceci est mon sang726. Le croyez-vous ainsi727? Oui, je le crois ainsi, Seigneur. Le ciel et la terre passeront, mais vos paroles ne passeront point728. Je crois et je confesse que ce qui était du pain est vraiment votre corps, que ce qui était du vin est vraiment votre sang. Mon esprit se soumet, et impose silence aux sens révoltés. Dieu a tant aimé l'homme qu'il a donné pour lui son fils unique729: et pour compléter, pour perpétuer à jamais ce grand don, le Fils aussi se donne à l'homme, tous les jours, à la Table sainte, réellement et substantiellement. Encore un coup, je crois, Seigneur, je crois à l'amour que Dieu a eu pour nous730, à l'amour du Père, à l'amour du Fils; et cet amour infini explique tout, éclaircit tout, satisfait à tout. Qu'importe que nous comprenions? Ne savons-nous pas que vos voies sont impénétrables731, et que celui qui scrute la majesté sera opprimé par la gloire732? Notre bonheur est de croire sans comprendre; notre bonheur est de nous plonger les yeux fermés et de nous perdre dans l'abîme incompréhensible de votre amour. Que la raison superbe et contentieuse se taise donc: qu'elle cesse d'opposer insolemment sa faiblesse à votre toute-puissance. À ses doutes, à ses demandes curieuses, nous n'avons qu'une réponse: Dieu a tant aimé! et cette réponse suffit, et nulle autre ne suffit sans elle. Elle pénètre comme une vive lumière, au fond du cœur en état de l'entendre, du cœur qui croit à l'amour, qui sait et qui sent ce que c'est que d'aimer. Vous vous étonnez qu'un Dieu se cache sous les faibles apparences d'un pain terrestre et corruptible, que le Sauveur des hommes se soit fait leur aliment; vous hésitez, votre foi chancelle: c'est que vous n'aimez pas! et vous, âmes croyantes, âmes fidèles, allez à l'autel avec joie, fermeté, confiance; allez à Jésus, allez au banquet mystérieux de l'amour. «Et où irions-nous, Seigneur? Quoi! à la chair et au sang, à la raison, à la philosophie? aux sages du monde? aux murmurateurs, aux incrédules, à ceux qui sont encore tous les jours à nous demander: Comment nous peut-il donner sa chair à manger? comment est-il dans le ciel, si, en même temps, on le mange sur la terre? Non, Seigneur, nous ne voulons point aller à eux, ni suivre ceux qui vous quittent. Nous suivrons saint Pierre, et nous dirons733: Maître, où irions-nous? vous avez les paroles de la vie éternelle734.»
[724] Rom., I, 17.
[725] Joann., XIV, 6.
[726] Matth., XXVI, 26, 28.
[727] Joann., XI, 26.
[728] Matth., XXIV, 35.
[729] Joann., III, 16.
[730] I. Joan., IV, 16.
[731] Rom., XI, 33.
[732] Prov., XXV, 27.
[733] Joann., VI, 60.
[734] Bossuet.
FIN DU LIVRE QUATRIÈME.
PRIÈRES PENDANT LA MESSE.
Ces Prières sont extraites du Manuel de Piété de Fénelon.
La Messe est de toutes les actions du Christianisme la plus glorieuse à Dieu et la plus utile au salut de l'homme. Jésus-Christ y renouvelle le grand mystère de la Rédemption. Il se fait encore dans ce sacrifice réel, quoique non sanglant, notre victime, et vient en personne nous appliquer à chacun en particulier les mérites de ce sang adorable qu'il a répandu pour nous tous sur la croix. Assistez donc à la sainte messe avec modestie, avec attention, avec respect; venez-y avec des dispositions vraiment chrétiennes; prenez-y l'esprit de Jésus-Christ, offrez-vous avec lui et par lui.
AVANT LA MESSE.
Je crois fermement, ô mon Dieu! que la Messe est le sacrifice non sanglant du corps et du sang de Jésus-Christ, votre Fils. Faites que j'y assiste aujourd'hui avec l'attention, le respect et la frayeur que demandent de si redoutables mystères.
Je m'unis au prêtre et à toute votre Église, pour vous offrir ce sacrifice dans les mêmes rues, dans lesquelles Jésus-Christ l'a offert.
Ne permettez pas que j'entre dans la salle du festin des noces de votre Fils, sans avoir la robe nuptiale. Purifiez mon âme; les choses saintes sont pour les saints; il ne m'est pas permis d'approcher si près de vous, que je n'aie ôté auparavant mes souliers de mes pieds, c'est-à-dire l'attachement et l'affection de mon cœur au péché. Je déteste donc tous mes péchés; je vous en demande pardon, j'y renonce à jamais.
PENDANT QUE LE PRÊTRE EST AU BAS DE L'AUTEL.
Le prêtre, étant au pied de l'autel, commence par le signe de la croix, pour faire concevoir la pensée de l'auguste présence de la Sainte Trinité, et invoquer son secours. Le Confiteor se dit pour demander pardon à Dieu de nos péchés par les mérites de Jésus-Christ notre Sauveur, de la sainte Vierge et de tous les Saints.
Mon Dieu! faites que je connaisse et que je sente le nombre et l'énormité de mes péchés; je vous supplie, par les mérites de Jésus-Christ et par l'intercession de la sainte Vierge et de tous les Saints, de m'en accorder le pardon et la rémission.
LORSQUE LE PRÊTRE MONTE À L'AUTEL.
Le prêtre baise l'autel pour marque de l'espérance qu'il a d'être réconcilié avec Dieu. Animons-nous avec lui d'une sainte confiance.
À L'INTROÏT.
Mon Dieu! purifiez par votre grâce mon cœur et mes lèvres, pour me rendre digne de vous offrir avec le prêtre les louanges qu'il vous donne, et d'obtenir la miséricorde qu'il vous demande pour moi et pour tous les fidèles vivants et morts.
AU KYRIE ELEISON.
Ces mots grecs signifient: Seigneur, ayez pitié de nous! Christ, ayez pitié de nous! Chaque invocation se répète trois fois, afin d'exciter l'attention et la ferveur des fidèles, et de nous faire voir que ce n'est qu'à force de prier que nous pouvons obtenir le secours de Dieu dans nos besoins.
Père tout-puissant qui nous avez créés, ayez pitié de nous! Fils éternel qui nous avez rachetés, ayez pitié de nous! Esprit saint, qui seul pouvez nous sanctifier, ayez pitié de nous!
AU GLORIA IN EXCELSIS.
Le Gloria in excelsis est un cantique de joie composé par les anges et par les hommes; l'Église y exprime le respect qu'elle a pour la majesté de Dieu, et l'amour qu'elle porte à son fils Jésus-Christ.
Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Nous vous louons. Nous vous bénissons. Nous vous adorons. Nous vous glorifions. Nous vous rendons grâces à cause de votre grande gloire. Ô Seigneur Dieu! Roi du ciel, Ô Dieu! Père tout-puissant! Seigneur, Fils unique de Dieu, Jésus-Christ. Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, Fils du Père. Vous qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous. Vous qui effacez les péchés du monde, recevez notre prière. Vous qui êtes assis à la droite de Dieu, ayez pitié de nous. Car vous êtes le seul Saint, le seul Seigneur, le seul Très-Haut, ô Jésus-Christ, avec le Saint-Esprit, en la gloire de Dieu le Père. Ainsi soit-il.
Gloria in excelsis Deo, et in terrâ pax hominibus bonæ voluntatis. Laudamus te. Benedicimus te. Adoramus te. Glorificamus te. Gratias agimus tibi, propter magnam gloriam tuam. Domine Deus, Rex cœlestis, Deus pater omnipotens. Domine, Fili unigenite, Jesu Christe. Domine Deus, Agnus Dei, Filius Patris. Qui tollis peccata mundi, miserere nobis. Qui tollis peccata mundi, suscipe deprecationem nostram. Qui sedes ad dexteram Patris, miserere nobis. Quoniam tu solus Sanctus, tu solus Dominus, tu solus Altisssimus, Jesu Christe, cum sancto Spiritu, in gloriâ Dei Patris. Amen.
Après le Gloria, le prêtre se tourne vers les fidèles, en disant: Dominus vobiscum, c'est-à-dire, que le Seigneur soit avec vous, pour les avertir qu'il va prier pour lui et pour eux.
Seigneur, répandez votre esprit sur le prêtre et sur nous, afin que nous puissions vous bien prier et être exaucés pour votre gloire et pour notre salut.
PENDANT L'OREMUS.
Par ce mot oremus, qui veut dire prions, le prêtre nous invite à nous unir à lui pour l'accomplissement de nos demandes à Dieu. Il finit l'oraison par les mots de per Dominum nostrum Jesum Christum, etc., c'est-à-dire, Seigneur nous vous demandons ces choses par Jésus-Christ, notre médiateur auprès de vous.
Seigneur, daignez écouter favorablement les prières que le prêtre vous adresse pour nous. Donnez-nous, s'il vous plaît, les grâces et les vertus dont nous avons besoin pour mériter le bonheur éternel. Remplissez notre cœur de reconnaissance pour vos bontés, d'aversion pour nos défauts, de charité pour notre prochain, même pour nos ennemis. Enfin, mon Dieu, faites que nous nous conduisions en tout temps et en toute occasion d'une manière qui vous soit agréable. Nous sommes indignes de toutes ces grâces, mais nous vous les demandons au nom et par les mérites de Jésus-Christ, qui les a méritées pour nous.
DE L'AMEN.
On répond Amen, après les oraisons, c'est-à-dire, ainsi soit-il, pour montrer que nous consentons aux paroles du prêtre, et que nous ratifions toutes les demandes qu'il a faites à Dieu.
À L'ÉPÎTRE.
L'Épître contient les enseignements des Prophètes et des Apôtres; elle nous apprend à connaître, à servir Dieu, et nous prépare à la perfection de la loi qui est renfermée dans l'Évangile.
Seigneur, vos saintes Écritures nous apprennent qu'il faut fuir le péché comme un serpent; qu'il faut nous abstenir de tout ce qui a quelque apparence de mal; qu'il faut nous supporter charitablement les uns les autres, souffrir patiemment les injures et les injustices qu'on nous fera, ne rendre jamais le mal pour le mal, et tâcher de gagner ceux qui nous persécutent en leur faisant du bien. Imprimez, ô mon Dieu! toutes ces vérités dans notre cœur, et faites, par votre grâce, que nous nous y conformions dans toute notre conduite.
À L'ÉVANGILE.
L'Évangile contient la vie de Jésus-Christ et la loi qu'il nous a apportée; ce sont les paroles de la vie éternelle que les fidèles doivent écouter, méditer, pour en nourrir leur âme. On se lève à cet effet, afin de marquer que nous devons tout quitter pour suivre Jésus-Christ, et nous tenir prêts à ce qu'il commande dans son Évangile. Nous faisons une croix sur notre front pour annoncer que nous ne rougirons jamais de l'Évangile; sur notre bouche, pour montrer que nous serons toujours prêts à confesser notre foi; sur notre cœur, pour signifier que notre cœur sera toujours à Dieu seul.
Mon Dieu, vous nous enseignez dans votre Évangile que tous ceux qui disent: Seigneur, Seigneur (c'est-à-dire qui se contentent de faire des prières sans avoir une volonté sincère de garder votre loi), n'entreront pas dans le royaume du ciel; mais que ceux-là y entreront qui auront fait la volonté de Dieu en pratiquant ses commandements, et en s'acquittant fidèlement des devoirs de leur état; vous nous enseignez aussi qu'il faut être doux et humble de cœur, aimer nos ennemis, renoncer à nous-mêmes, combattre sans cesse nos mauvaises inclinations, porter notre croix tous les jours et mener une vie mortifiée et pénitente. Faites-nous la grâce d'aimer ces vérités, puisque ce ne sera qu'en les aimant que nous les observerons comme nous le devons.
AU CREDO.
Le Credo est une profession de foi par laquelle le prêtre et les fidèles déclarent publiquement qu'ils croient toutes les vérités de la religion enseignées par l'Église.
Je crois en un seul Dieu, Père tout-puissant, qui a fait le ciel et la terre, et toutes les choses visibles et invisibles. Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, et né du Père avant tous les siècles; Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu; qui n'a pas été fait, mais engendré, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait; qui est descendu des cieux pour nous autres hommes et pour notre salut; qui s'est incarné en prenant un corps dans le sein de la Vierge Marie, par l'opération du Saint-Esprit; qui S'EST FAIT HOMME; qui a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate; qui a souffert, et qui a été mis an tombeau; qui est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures; qui est monté au ciel, où il est assis à la droite du Père; qui viendra de nouveau plein de gloire pour juger les vivants et les morts, et dont le règne n'aura point de fin. Je crois au Saint-Esprit, qui est aussi Seigneur, et qui donne la vie; qui procède du Père et du Fils; qui est adoré et glorifié conjointement avec le Père et le Fils; qui a parlé par les Prophètes. Je crois l'Église, qui est Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Je confesse un Baptême pour la rémission des péchés. J'attends la Résurrection des morts, et la vie du siècle à venir. Ainsi soit-il.
Credo in unum Deum, Patrem omnipotentem, factorem cœli et terræ, visibilium omnium et invisibilium. Et in unum Dominum Jesum Christum Filium Dei unigenitum: Et ex Patre natum ante omnia secula: Deum de Deo, lumen de lumine, Deum verum de Deo vero: Genitum non factum, consubstantialem Patri, per quem omnia facta sunt: Qui propter nos homines, et propter nostram salutem descendit de Cœlis: Et incarnatus est de Spiritu sancto, ex Mariâ Virgine: Et HOMO FACTUS EST. Crucifixus etiam pro nobis sub Pontio Pilato; passus et sepultus est. Et resurrexit tertiâ die secundùm Scripturas. Et ascendit in Cœlum, sedet ad dexteram Patris. Et iterùm venturus est cum gloriâ judicare vivos et mortuos; cujus regni non erit finis. Et in Spiritum sanctum Dominum, et vivificantem; qui ex Patre Filioque procedit; qui cum Patre et Filio simul adoratur et conglorificatur; qui locutus est per Prophetas. Et Unam, Sanctam, Catholicam, et Apostolicam Ecclesiam. Confiteor unum Baptisma in remissionem peccatorum. Et expecto resurrectionem mortuorum, et vitam venturi seculi. Amen.
À L'OFFERTOIRE.
Le prêtre ayant découvert le calice, prend le pain et le vin qui vont être changés en corps et sang de Jésus-Christ; il les élève un peu, les offre à Dieu comme préparés à devenir par la consécration une hostie sainte et sans tache, le suppliant de la recevoir pour l'expiation de ses péchés, de ceux des assistants et de tous les fidèles vivants et morts. Nous devons donc nous unir au prêtre dans cette action si utile à notre salut.
Père éternel, recevez le pain et le vin qui vous sont offerts, et qui seront bientôt changés au corps et au sang de Jésus-Christ votre Fils, qui veut nous servir de victime, s'offrir lui-même pour nous, et nous offrir avec lui. Tout indignes que nous sommes, ô mon Dieu! nous vous offrons ce divin Fils pour vous rendre par lui toute la gloire qui vous est due, pour vous remercier de tous vos bienfaits, et pour obtenir par ses mérites la rémission de nos péchés, et toutes les grâces qui nous sont nécessaires pour parvenir à la vie éternelle.
AU LAVABO.
Le prêtre ayant lavé ses mains avant de commencer la messe, lave ici ses doigts, pour montrer que ce n'est pas assez pour célébrer les saints mystères de n'être point souillé d'actions criminelles, mais qu'il faut se purifier des moindres taches du péché.
Mon Dieu, daignez laver mon âme et la purifier de toutes les souillures du péché, détruisez en moi jusqu'aux moindres imperfections, et rendez par votre sainte grâce mon âme aussi pure qu'elle l'était après le baptême.
À L'ORATE FRATRES.
Le prêtre se tourne vers les assistants en leur disant: Priez, mes frères, pour les avertir de se joindre à lui par leurs prières, et rendre ainsi agréable à Dieu l'oblation qu'il va lui faire du sacrifice pour lui et pour eux.
Seigneur, exaucez les prières de tous vos fidèles qui sont unis pour vous offrir ce grand sacrifice, que nous vous supplions de recevoir pour la gloire de votre nom, pour notre utilité particulière et pour le bien de toute votre Église. Daignez mettre dans notre cœur les dispositions nécessaires pour assister utilement et avec fruit à cette grande action de notre religion: sanctifiez le prêtre qui célèbre vos divins mystères, et purifiez ses mains et son cœur, afin qu'il soit en état d'attirer vos grâces sur lui et sur nous.
À LA PRÉFACE ET AU SANCTUS.
Les apprêts du sacrifice sont terminés: le mystère de foi va s'accomplir. À ces paroles que le prêtre vous adresse, le cœur en haut, élevez vos sentiments et vos pensées jusqu'à ces esprits immortels qui, à la vue des merveilles de miséricorde et d'amour, prêtes à se renouveler sur l'autel, font éclater leurs transports par les plus doux cantiques, et dites avec eux:
Qu'il est juste, qu'il est raisonnable, Père tout-puissant, Dieu éternel, de vous rendre grâces en tout temps et en tous lieux, puisque vous ne cessez jamais de faire du bien aux hommes! Mais comment vos pauvres créatures pourront-elles célébrer dignement vos grandeurs? Ce sera par votre Fils adorable, Jésus-Christ. Nous vous adresserons les louanges qu'il nous a enseignées, ou plutôt nous vous offrirons celles qu'il vous adressera lui-même, ce sacrifice de ses lèvres, qu'il portait jusqu'à votre trône, pendant les jours de sa vie mortelle. C'est par lui que les Anges glorifient votre Majesté, que les Dominations, que les Puissances vous révèrent en tremblant. Souffrez, ô Père saint, qu'unissant nos faibles voix à leurs chœurs glorieux, nous répétions avec eux cet hymne, qui retentira éternellement dans la sainte Sion:
Saint, Saint, Saint est le Seigneur, le Dieu des armées. Le ciel et la terre sont remplis de sa gloire et de sa puissance; gloire à Dieu au plus haut des cieux.
AU MEMENTO DES VIVANTS.
Le prêtre fait ce Memento, parce qu'il offre le sacrifice pour lui, pour tous les assistants et pour toute l'Église, c'est-à-dire, pour la société des fidèles, et particulièrement pour ceux qu'il recommande à Dieu. Imitons l'exemple du prêtre, et joignons nos prières aux siennes.
Seigneur, nous vous offrons ce grand sacrifice pour tous nos besoins, et principalement pour ceux de nos âmes; nous vous l'offrons aussi pour toute l'Église, pour le Pape, pour les évêques, pour les princes et autres supérieurs qui nous gouvernent, et pour tous les fidèles qui sont répandus par toute la terre. Nous vous l'offrons en particulier pour nos parents, pour nos bienfaiteurs, pour nos amis, et aussi pour nos ennemis. Nous vous supplions par les mérites de Jésus-Christ, et par l'intercession de la sainte Vierge et de tous les Saints, de nous donner la paix durant cette vie, de nous sauver de la damnation éternelle, et de nous mettre au nombre de vos élus, afin que nous puissions vous aimer et vous louer avec les Anges et les Saints pendant toute l'éternité.
À LA CONSÉCRATION.
À ce moment redoutable nous devons redoubler d'attention et de ferveur, en adressant à Dieu toutes sortes de remercîments de ce qu'il va nous donner de nouveau son Fils Jésus-Christ pour rédempteur.
Mon Sauveur Jésus-Christ, je crois que vous faites sur l'autel, par le ministère du prêtre, ce que vous avez fait la veille de votre mort, en changeant le pain et le vin en votre corps et en votre sang: daignez aussi changer mon cœur par la puissance de votre grâce; donnez-moi un cœur qui soit selon le vôtre.
À L'ÉLÉVATION.
C'est pour rendre à Dieu un hommage infini, que le prêtre élève en sa présence le corps et le sang de Jésus-Christ. On doit alors se recueillir profondément prosterné et en silence, pour adorer Dieu du fond de son cœur; on pourra dire ensuite la prière suivante:
Je vous adore, mon aimable Sauveur, qui avez bien voulu être attaché pour moi sur la croix. Ô bon Jésus! qui avez été le prix de mon âme, soyez mon salut et ma vie. Je vous adore présent sur l'autel, je m'anéantis devant vous et avec vous, Seigneur, augmentez ma foi, mon respect et ma reconnaissance pour vous.
APRÈS L'ÉLÉVATION.
Ô Père de miséricorde! nous vous offrons cette hostie sainte qui est sur l'autel, pour vous rendre nos hommages et nos adorations, pour vous remercier de tous vos bienfaits, pour obtenir le pardon de nos péchés, et pour vous demander toutes les grâces dont nous avons besoin pour mener une vie chrétienne, exempte de péchés et remplie de bonnes œuvres.
AU MEMENTO DES MORTS.
Le prêtre prie Dieu de se souvenir de ceux qui, étant morts dans la foi et dans la grâce, n'ont cependant pas été trouvés assez purs pour entrer dans le ciel aussitôt après leur mort, et qui souffrent les peines du purgatoire.
Nous vous supplions aussi, ô mon Dieu! de vous souvenir des fidèles qui sont morts dans votre grâce, particulièrement de nos parents, amis et bienfaiteurs; daignez leur pardonner les restes de leurs péchés, et leur accorder le repos éternel et la joie de votre paradis. Comme rien n'est bon, rien ne vous plaît qu'en Jésus-Christ votre Fils, et que vous ne nous aimez qu'à cause que nous sommes ses membres; c'est par lui que vous nous donnez les grâces; recevez par lui nos remercîments, soyez béni et glorifié en lui, par lui et avec lui, ô Dieu! Père tout-puissant, en l'unité du Saint-Esprit dans tous les siècles des siècles.
AU NOBIS QUOQUE PECCATORIBUS.
On se frappe alors la poitrine, pour faire voir qu'on est pécheur, qu'on a besoin de la miséricorde de Dieu; et pour l'obtenir, nous fondons notre espérance sur sa bonté divine, et sur les mérites du sacrifice de Jésus-Christ renouvelé sur l'autel par les mains du prêtre.
AU PATER.
Le prêtre dit cette prière, parce qu'elle fut enseignée par Jésus-Christ lui même, et qu'elle est la plus sainte et la plus efficace que l'on puisse faire, renfermant tout ce que nous devons demander à Dieu. Nous devons donc aussi la réciter avec ferveur et confiance.
Mon Dieu, délivrez-moi des péchés que j'ai commis pendant ma vie passée et dont je suis comptable à votre justice; délivrez-moi de mes mauvaises habitudes, et de ma concupiscence toujours présente, qui me sollicite au mal. Enfin, mon Dieu, délivrez-moi des tentations du démon, de la chair et du monde, et de la mort éternelle.
À L'AGNUS DEI.
Le prêtre, avant la communion, priant pour tout le peuple, fait cette invocation à Jésus-Christ, pour reconnaître le besoin que nous avons toujours de sa miséricorde.
Mon Sauveur Jésus-Christ, vous êtes le véritable agneau de Dieu immolé pour effacer nos péchés; faites par votre grâce qu'ayant reçu le pardon de nos péchés, nous menions une vie nouvelle, et accordez-nous la charité et la paix avec notre prochain, que vous avez tant recommandées, et qui est si nécessaire pour avoir part aux effets et aux grâces de la sainte communion.
AU DOMINE NON SUM DIGNUS.
Lorsque le prêtre va communier, il dit trois fois avec un profond sentiment de son indignité: Domine, non sum dignus, c'est-à-dire, Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez en moi; mais dites seulement une parole, et mon âme sera guérie. Quand nous ne communions pas réellement, nous devons toujours communier spirituellement, en demandant à Jésus-Christ de nous donner son esprit par la participation de sa grâce.
Seigneur, quoique je sois très-indigne par mes péchés et mes infidélités de m'approcher de votre autel, et de vous recevoir par la communion, j'ose vous supplier de me donner quelque part à vos miséricordes. Daignez m'accorder la grâce de participer à la vertu de votre sacrifice; éclairez mon esprit, fortifiez ma volonté et purifiez mon cœur pour ne penser qu'à vous, pour ne vouloir et n'aimer que vous, et pour l'amour de vous; faites par votre grâce que je désire de ne vivre, de ne souffrir et de ne mourir que pour vous.
AUX DERNIÈRES ORAISONS.
Le prêtre demande les fruits de l'excellent sacrifice qui vient d'être offert à Dieu; ce sont la rémission des péchés, la grâce d'une sainte vie, et le mérite de la vie éternelle.
Mon Dieu, accordez-nous, en vertu du sacrifice que nous venons de vous offrir, la rémission de nos péchés et toutes les grâces qui nous sont nécessaires pour nous sauver. Donnez-nous surtout un amour ardent pour vous, une grande crainte de vous déplaire, un grand désir et un grand soin de vous plaire, l'application à nos devoirs, la patience dans les afflictions, la douceur et la charité pour bien vivre avec tout le monde, l'humanité, la pureté, la tempérance, la mortification de nos sens, un grand détachement des biens, des plaisirs et des honneurs de ce monde, un grand dégoût et une sainte horreur des folles joies du siècle; un véritable esprit de pénitence, qui nous inspire une vive douleur des péchés de notre vie passée, un désir sincère de les expier, et une ferme résolution de n'y plus retomber et d'en éviter toutes les occasions. Enfin, mon Dieu, donnez-nous toutes les grâces nécessaires pour mener une vie chrétienne, suivie d'une sainte mort et d'une heureuse éternité.
À L'ITE MISSA EST.
Le prêtre, se tournant vers le peuple, l'avertit par ces mots que le sacrifice de la messe est achevé. Il donne ensuite la bénédiction au nom de la sainte Trinité.
QUAND LE PRÊTRE DONNE LA BÉNÉDICTION.
Dieu tout-puissant et tout miséricordieux, Père, Fils et Saint-Esprit, bénissez-nous par Jésus-Christ, et que cette bénédiction nous soit un gage de la bénédiction que vous donnerez un jour à vos élus.
AU DERNIER ÉVANGILE.
Avant de quitter le saint autel, le prêtre dit l'Évangile de saint Jean, qui annonce l'éternité du Verbe et la miséricorde qui l'a porté à prendre notre chair et à habiter parmi nous. Demandons d'être du nombre de ceux qui le reçoivent et deviennent ses enfants.
Seigneur, gravez par votre grâce votre Évangile dans nos esprits et dans nos cœurs, afin que nous ne suivions plus l'égarement de nos pensées, la fougue de nos passions ni le déréglement de notre cœur; mais que nous nous soumettions entièrement à tout ce que vous demandez de nous, et que nous réglions toutes nos démarches sur les maximes de votre saint Évangile, et non sur les maximes et sur les coutumes corrompues du monde.
PRIÈRE APRÈS LA MESSE.
Mon Dieu, je vous remercie des grâces et des bonnes résolutions que vous m'avez inspirées pendant le saint sacrifice de la messe; donnez-moi la grâce de les mettre toutes en pratique. Faites que je montre par ma conduite le reste de la journée, que ce n'est pas en vain que j'ai offert avec le prêtre ce saint sacrifice; faites-moi souvenir que je viens de vous présenter, par Jésus-Christ, mon âme, mon corps, ma vie, mon travail, mon occupation, mes biens, tout ce que je suis et tout ce que j'ai. C'est pourquoi je dois avoir grand soin de les employer à votre service, par l'intercession de la sainte Vierge et de tous les Saints. Ainsi soit-il.
VÊPRES DU DIMANCHE.
V. Deus, in adjutorium meum intende.
R. Domine, ad adjuvandum me festina.
V. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui sancto.
R. Sicut erat in Principio, et nunc et semper, et in secula seculorum Amen.
PSAUME 109.
Dixit Dominus Domino meo: * Sede à dextris meis,
Donec ponam inimicos tuos * scabellum pedum tuorum.
Virgam virtutis tuæ emittet Dominus ex Sion: * Dominare in medio inimicorum tuorum.
Tecum principium in die virtutis tuæ in splendoribus Sanctorum; * ex utero ante luciferum genui te.
Juravit Dominus, et non pœnitebit eum: * tu es sacerdos in æternum secundùm ordinem Melchisedech.
Dominus à dextris tuis: * confregit in die iræ suæ reges.
Judicabit in nationibus, implebit ruinas; * conquassabit capita in terrâ multorum.
De torrente in viâ bibet; * proptereà exaltabit caput.
Gloria Patri, etc.
PSAUME 110.
Confitebor tibi, Domine, in toto corde meo; * in concilio justorum et congregatione.
Magna opera Domini, * exquisita in omnes voluntates ejus.
Confessio et magnificentia opus ejus, * et justitia ejus manet in seculum seculi.
Memoriam fecit mirabilium suorum misericors et miserator Dominus: * escam dedit timentibus se.
Memor erit in seculum testamenti sui: * virtutem operum suorum annuntiabit populo suo.
Ut det illis hæreditatem gentium, * opera manuum ejus veritas et judicium.
Fidelia omnia mandata ejus, confirmata in seculum seculi, * facta in veritate et æquitate.
Redemptionem misit populo suo: * mandavit in æternum testamentum suum.
Sanctum et terribile nomen ejus: * initium sapientiæ timor Domini.
Intellectus bonus omnibus facientibus eum: * laudatio ejus manet in seculum seculi.
PSAUME 111.
Beatus vir qui timet Dominum, * in mandatis ejus volet nimis.
Potens in terrâ erit semen ejus: * generatio rectorum benedicetur.
Gloria et divitiæ in domo ejus: * et justitia ejus manet in seculum seculi.
Exortum est in tenebris lumen rectis: * misericors et miserator et justus.
Jucundus homo qui miseretur et commodat, disponet sermones suos in judicio: * quia in æternum non commovebitur.
In memoriâ æternâ erit justus, * ab auditione malâ non timebit.
Paratum cor ejus sperare in Domino, confirmatum est cor ejus: * non commovebitur donec despiciat inimicos suos.
Dispersit, dedit pauperibus, justitia ejus manet in seculum seculi: * cornu ejus exaltabitur in gloriâ.
Peccator videbit et irascetur, dentibus suis fremet et tabescet; * desiderium peccatorum peribit.
PSAUME 112.
Laudate, pueri, Dominum; * laudate nomen Domini.
Sit nomen Domini benedictum, * ex hoc nunc et usque in seculum.
A solis ortu usque ad occasum, * laudabile nomen Domini.
Excelsus super omnes gentes Dominus, * et super cœlos gloria ejus.
Quis sicut Dominus Deus noster, qui in altis habitat, * et humilia respicit in cœlo et in terrâ.
Suscitans à terrâ inopem, * et de stercore erigens pauperem.
Ut collocet eum cum principibus, * cum principibus populi sui.
Qui habitare fecit sterilem in domo, * matrem filiorum lætantem.
PSAUME 113.
In exitu Israel de Ægypto, * domus Jacob de populo barbaro;
Facta est Judæa sanctificatio ejus; * Israël potestas ejus.
Mare vidit et fugit; * Jordanis conversus est retrorsùm.
Montes exultaverunt ut arietes, * et colles sicut agni ovium.
Quid est tibi mare, quod fugisti? * et tu, Jordanis, qui conversus es retrorsùm?
Montes exultâstis sicut arietes? * et colles sicut agni ovium?
A facie Domini mota est terra, * à facie Dei Jacob.
Qui convertit petram in stagna aquarum, * et rupem in fontes aquarum.
Non nobis, Domine, non nobis: * sed nomini tuo da gloriam, super misericordiâ tuâ et veritate tuâ;
Nequando dicant gentes: * Ubi est Deus eorum?
Deus autem noster in cœlo: * omnia quæcumque voluit, fecit.
Simulacra gentium argentum et aurum, * opera manuum hominum.
Os habent, et non loquentur * oculos habent, et non videbunt.
Aures habent, et non audient; * nares habent, et non odorabunt.
Manus habent, et non palpabunt; pedes habent, et non ambulabunt; * non clamabunt in gutture suo.
Similes illis fiant qui faciunt ea, * et omnes qui confidunt in eis.
Domus Israel speravit in Domino: * adjutor eorum et protector eorum est.
Domus Aaron speravit in Domino: * adjutor eorum et protector eorum est.
Qui timent Dominum, speraverunt in Domino: * adjutor eorum et protector eorum est.
Dominus memor fuit nostri, * et benedixit nobis.
Benedixit domui Israel; * benedixit domui Aaron.
Benedixit omnibus qui timent Dominum, * pusillis cum majoribus.
Adjiciat Dominus super vos, * super vos et super filios vestros.
Benedicti vos à Domino, * qui fecit cœlum et terram.
Cœlum cœli Domino: * terram autem dedit filiis hominum.
Non mortui laudabunt te, Domine, * neque omnes qui descendunt in infernum.
Sed nos qui vivimus, benedicimus Domino, * ex hoc nunc et usquè in seculum.
CAPITULE.
Benedictus Deus, et Pater Domini nostri Jesu Christi, Pater misericordiarum, et Deus totius consolationis, qui consolatur nos in omni tribulatione nostrâ.
Deo gratias.
HYMNE.
CANTIQUE DE LA SAINTE VIERGE.
Magnificat * anima mea Dominum;
Et exultavit spiritus meus, * in Deo salutari meo.
Quia respexit humilitatem ancillæ suæ: * ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes.
Quia fecit mihi magna qui potens est, * et sanctum nomen ejus.
Et misericordia ejus à progenie in progenies, * timentibus eum.
Fecit potentiam in brachio suo: * dispersit superbos mente cordis sui.
Deposuit potentes de sede, * et exaltavit humiles.
Esurientes implevit bonis, * et divites dimisit inanes.
Suscepit Israel puerum suum, * recordatus misericordiæ suæ.
Sicut locutus est ad patres nostros, * Abraham et semini ejus in secula.
Gloria Patri, etc.
À COMPLIES.
V. Converte nos, Deus, salutaris noster;
R. Et averte iram tuam à nobis.
V. Deus in adjutorium, etc.
PSAUME 4.
Cùm invocarem exaudivit me, Deus justitiæ meæ: * in tribulatione dilatasti mihi.
Misereri mei, * et exaudi orationem meam.
Filii hominum, usquequò gravi corde? * ut quid diligitis vanitatem, et quæritis mendacium?
Et scitote quoniam mirificavit Dominus Sanctum tuum: * Dominus exaudiet me, cùm clamavero ad eum.
Irascimini, et nolite peccare; * quæ dicitis in cordibus vestris, in cubilibus vestris compungimini.
Sacrificate sacrificium justitiæ, et sperate in Domino; * multi dicunt: Quis ostendit nobis bona?
Signatum est super nos lumen vultûs tui, Domine; * dedisti lætitiam in corde meo.
A fructu frumenti, vini et olei sui * multiplicati sunt.
In pace in idipsum dormiam, * et requiescam;
Quoniam tu, Domine, * singulariter in spe constituisti me.
PSAUME 30.
In te, Domine, speravi, non confundar in æternum; * in justitiâ tuâ libera me.
Inclina ad me aurem tuam, * accelera ut eruas me.
Esto mihi in Deum protectorem et in domum refugi, * ut salvum me facias.
Quoniam fortitudo mea et refugium meum es tu, * et propter nomen tuum deduces me et enutries me.
Educes me de laqueo hoc quem absconderunt mihi: * quoniam tu es protector meus.
In manus tuas commendo spiritum meum: * redemisti me, Domine, Deus veritatis.
PSAUME 90.
Qui habitat in adjutorio Altissimi, * in protectione Dei cœli commorabitur.
Dicet Domino: Susceptor meus es tu, et refugium meum; * Deus meus, sperabo in eum.
Quoniam ipse liberavit me de laqueo venantium, * et à verbo aspero.
Scapulis suis obumbrabit tibi, * et sub pennis ejus sperabis.
Scuto circumdabit te veritas ejus, * non timebis à timore nocturno.
A sagittâ volante in die, à negotio perambulante in tenebris, * ab incursu et dæmonio meridiano.
Cadent à latero tuo mille et decem millia à dextris tuis: * ad te autem non appropinquabit.
Verùmtamen oculis tuis considerabis, * et retributionem peccatorum videbis.
Quoniam tu es, Domine, spes mea: * Altissimum posuisti refugium tuum.
Non accedet ad te malum, * et flagellum non appropinquabit tabernaculo tuo.
Quoniam Angelis suis mandavit de te, * ut custodiant te omnibus viis tuis.
In manibus portabunt te, * ne fortè offendas ad lapidem pedem tuum.
Super aspidem et basiliscum ambulabis, * et conculcabis leonem et draconem.
Quoniam in me speravit, liberabo eum: * protegam eum, quoniam cognovit nomen meum.
Clamavit ad me, * et ego exaudiam eum:
Cum ipso sum in tribulatione; * eripiam eum et glorificabo eum.
Longitudine dierum replebo eum, * ostendam illi salutare meum.
PSAUME 133.
Ecce nunc benedicite Dominum, * omnes servi Domini.
Qui statis in domo Domini, * in atriis domûs Dei nostri.
In noctibus extollite manus vestras in sancta; * et benedicite Dominum.
Benedicat te Dominus ex Sion: * qui fecit cœlum et terram.
HYMNE.
CAPITULE.
Tu autem in nobis es, Domine, et nomen sanctum tuum invocatum est super nos; ne derelinquas nos, Domine Deus noster.
Deo gratias.
R. br. In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum. In. V. Redemisti me, Domine, Deus veritatis. Commendo. Gloria. In.
V. Custodi nos, Domine, ut pupillam oculi. R. Sub umbrâ alarum tuarum protege nos.
CANTIQUE DE SAINT SIMÉON.
Nunc dimittis servum tuum, Domine, * secundùm verbum tuum, in pace.
Quia viderunt oculi mei * salutare tuum
Quod parasti, * ante faciem, omnium populorum,
Lumen ad revelationem gentium, * et gloriam plebis tuæ Israel.
Gloria, etc.
Ant. Salva nos, Domine, vigilantes; custodi nos dormientes, ut vigilemus cum Christo et requiescamus in pace.
ORAISON.
Nous vous supplions, Seigneur, de visiter cette demeure, et d'éloigner d'elle toutes les embûches de notre ennemi; que vos saints Anges y habitent, pour nous conserver en paix, et que votre bénédiction soit toujours sur nous. Par notre Seigneur.
Que le Seigneur soit avec vous.
Rendons grâces à Dieu.
Les Complies étant finies, on dit à voix basse:
Gratia Domini nostri Jesu Christi, et caritas Dei, et communicatio Sancti Spiritûs sit cum omnibus vobis.
R. Amen.
Après l'office, on dit tout bas:
Pater, Ave, Credo.
ANTIENNES À LA SAINTE VIERGE.
PENDANT L'AVENT.
Alma Redemptoris Mater, quæ pervia cœli Porta manes, et Stella maris, succurre cadenti, surgere qui curat populo: tu quæ genuisti, Naturâ mirante, tuum sanctum Genitorem. Virgo priùs ac posteriùs: Gabrielis ab ore, Sumens illud Ave, peccatorum miserere.
V. Angelus Domini nuntiavit Mariæ.
R. Et concepit de Spiritu sancto.
ORAISON.
Répandez, s'il vous plaît, Seigneur, votre grâce dans nos âmes, afin qu'ayant connu par la voix de l'Ange l'Incarnation de Jésus-Christ votre Fils, nous arrivions, par sa Passion et sa Croix, à la gloire de sa Résurrection. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il.
APRÈS L'AVENT.
V. Post partum Virgo inviolata permansisti.
R. Dei Genitrix, intercede pro nobis.
ORAISON.
Ô Dieu, qui, en rendant féconde la virginité de la bienheureuse Vierge Marie, avez assuré au genre humain les récompenses du salut éternel, nous vous prions de nous faire éprouver dans nos besoins combien est puissante auprès de vous l'intercession de celle par laquelle nous avons reçu l'auteur de la vie, Jésus-Christ votre Fils.
DE LA PURIFICATION AU JEUDI SAINT.
V. Dignare me laudare te, Virgo sacrata.
R. Da mihi virtutem contra hostes tuos.
ORAISON.
Dieu de bonté, accordez à notre faiblesse les secours de votre grâce: et comme nous honorons la mémoire de la sainte Mère de Dieu, faites que, par le secours de son intercession, nous ressuscitions de nos iniquités; nous vous en supplions par le même Jésus-Christ. Ainsi soit-il.
DE PAQUES À LA TRINITÉ.
V. Gaude et lætare, Virgo Maria:
R. Quia surrexit Dominus vere.
ORAISON.
Ô Dieu, qui avez daigné réjouir le monde par la résurrection de votre Fils notre Seigneur Jésus-Christ; faites, s'il vous plaît, que, par la Vierge Marie sa mère, nous goûtions les joies d'une vie éternelle et bienheureuse. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur. R. Ainsi soit-il.
DE LA TRINITÉ À L'AVENT.
Salve, Regina, mater misericordiæ, vita, dulcedo, et spes nostra, salve. Ad te clamamus, exules Filii Evæ; ad te suspiramus gementes et flentes in hâc lacrymarum valle: Eia ergo Advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte; Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende, ô clemens, ô pia ô dulcis Virgo Maria!
V. Ora pro nobis, sancta Dei Genitrix,
R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.
ORAISON.
Dieu tout-puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint-Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie, pour en faire une demeure digne de votre Fils, accordez-nous la grâce, pendant que nous célébrons sa mémoire avec joie, d'être délivrés, par son intercession, des maux présents et de la mort éternelle. Nous vous en supplions par le même Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il.
PROSE À LA SAINTE VIERGE.
TABLE DES CHAPITRES.
| Pages. | ||
|---|---|---|
| Avertissement des éditeurs. | 1 | |
| Préface. | 3 | |
| LIVRE PREMIER. | ||
| AVIS UTILES POUR ENTRER DANS LA VIE INTÉRIEURE. | ||
| Chap. I. Qu'il faut imiter Jésus-christ, et mépriser toutes les vanités du monde. | 15 | |
| Chap. II. Avoir d'humbles sentiments de soi-même. | 18 | |
| Chap. III. De la Doctrine de vérité. | 20 | |
| Chap. IV. De la Prévoyance dans les actions. | 25 | |
| Chap. V. De la lecture de l'Écriture sainte. | 26 | |
| Chap. VI. Des affections déréglées. | 28 | |
| Chap. VII. Qu'il faut fuir l'orgueil et les vaines espérances. | 29 | |
| Chap. VIII. Éviter la trop grande familiarité. | 32 | |
| Chap. IX. De l'obéissance et du renoncement à son propre sens. | 33 | |
| Chap. X. Qu'il faut éviter les entretiens inutiles. | 35 | |
| Chap. XI. Des moyens d'acquérir la paix intérieure, et du soin d'avancer dans la vertu. | 37 | |
| Chap. XII. De l'avantage de l'adversité. | 40 | |
| Chap. XIII. De la résistance aux tentations. | 42 | |
| Chap. XIV. Éviter les jugements téméraires, et ne se point rechercher soi-même. | 47 | |
| Chap. XV. Des œuvres de charité. | 48 | |
| Chap. XVI. Qu'il faut supporter les défauts d'autrui. | 50 | |
| Chap. XVII. De la vie religieuse. | 53 | |
| Chap. XVIII. De l'exemple des Saints. | 54 | |
| Chap. XIX. Des exercices d'un bon religieux. | 58 | |
| Chap. XX. De l'amour de la solitude et du silence. | 62 | |
| Chap. XXI. De la componction du cœur. | 67 | |
| Chap. XXII. De la considération de la misère humaine. | 71 | |
| Chap. XXIII. De la méditation de la mort. | 76 | |
| Chap. XXIV. Du jugement et des peines des pécheurs. | 81 | |
| Chap. XXV. Qu'il faut travailler avec ferveur à l'amendement de sa vie. | 86 | |
| LIVRE DEUXIÈME. | ||
| INSTRUCTION POUR AVANCER DANS LA VIE INTÉRIEURE. | ||
| Chap. I. De la conversation intérieure. | 95 | |
| Chap. II. Qu'il faut s'abandonner à Dieu en esprit d'humilité. | 100 | |
| Chap. III. De l'homme pacifique. | 102 | |
| Chap. IV. De la pureté d'esprit, et de la droiture d'intention. | 105 | |
| Chap. V. De la considération de soi-même. | 107 | |
| Chap. VI. De la joie d'une bonne conscience. | 109 | |
| Chap. VII. Qu'il faut aimer Jésus-Christ par-dessus toutes choses. | 113 | |
| Chap. VIII. De la familiarité que l'amour établit entre Jésus et l'âme fidèle. | 113 | |
| Chap. IX. De la privation de toute consolation. | 119 | |
| Chap. X. De la reconnaissance pour la grâce de Dieu. | 124 | |
| Chap. XI. Du petit nombre de ceux qui aiment la Croix de Jésus-Christ. | 128 | |
| Chap. XII. De la sainte voie de la Croix. | 132 | |
| LIVRE TROISIÈME. | ||
| DE LA VIE INTÉRIEURE. | ||
| Chap. I. Des entretiens intérieurs de Jésus-Christ avec l'âme fidèle. | 141 | |
| Chap. II. La vérité parle au dedans de nous sans aucun bruit de paroles. | 143 | |
| Chap. III. Qu'il faut écouter la parole de Dieu avec humilité; et que plusieurs ne la reçoivent pas comme ils le devraient. | 146 | |
| Chap. IV. Qu'il faut marcher en présence de Dieu dans la vérité et l'humilité. | 151 | |
| Chap. V. Des merveilleux effets de l'amour divin. | 155 | |
| Chap. VI. De l'épreuve du véritable amour. | 160 | |
| Chap. VII. Qu'il faut cacher humblement les grâces que Dieu nous fait. | 164 | |
| Chap. VIII. Qu'il faut s'anéantir soi-même devant Dieu. | 168 | |
| Chap. IX. Qu'il faut rapporter tout à Dieu comme à notre dernière fin. | 172 | |
| Chap. X. Qu'il est doux de servir Dieu et de mépriser le monde. | 174 | |
| Chap. XI. Qu'il faut examiner et modérer les désirs du cœur. | 178 | |
| Chap. XII. Qu'il faut s'exercer à la patience, et lutter contre ses passions. | 180 | |
| Chap. XIII. Qu'il faut obéir humblement à l'exemple de Jésus-Christ. | 184 | |
| Chap. XIV. Qu'il faut considérer les secrets jugements de Dieu pour ne pas s'enorgueillir du bien qu'on fait. | 187 | |
| Chap. XV. De ce que nous devons dire et faire quand il s'élève quelque désir en nous. | 191 | |
| Chap. XVI. Qu'on ne doit chercher qu'en Dieu la vraie consolation. | 194 | |
| Chap. XVII. Qu'il faut remettre à Dieu le soin de ce qui nous regarde. | 197 | |
| Chap. XVIII. Qu'il faut souffrir avec constance les misères de cette vie, à l'exemple de Jésus-Christ. | 199 | |
| Chap. XIX. De la souffrance des injures, et de la véritable patience. | 202 | |
| Chap. XX. De l'aveu de son infirmité, et des misères de cette vie. | 205 | |
| Chap. XXI. Qu'il faut établir son repos en Dieu, plutôt que dans tous les autres biens. | 209 | |
| Chap. XXII. Du souvenir des bienfaits de Dieu. | 214 | |
| Chap. XXIII. De quatre choses importantes pour conserver la paix. | 218 | |
| Chap. XXIV. Qu'il ne faut point s'enquérir curieusement de la conduite des autres. | 222 | |
| Chap. XXV. En quoi consiste la vraie paix et le véritable progrès de l'âme. | 224 | |
| Chap. XXVI. De la liberté du cœur, qui s'acquiert plutôt par la prière que par la lecture. | 227 | |
| Chap. XXVII. Que l'amour de soi est le plus grand obstacle qui empêche l'homme de parvenir au souverain bien. | 230 | |
| Chap. XXVIII. Qu'il faut mépriser les jugements humains. | 234 | |
| Chap. XXIX. Comment il faut invoquer et bénir Dieu dans l'affliction. | 236 | |
| Chap. XXX. Qu'il faut implorer le secours de Dieu, et attendre avec confiance le retour de sa grâce. | 238 | |
| Chap. XXXI. Qu'il faut oublier toutes les créatures pour trouver le Créateur. | 243 | |
| Chap. XXXII. De l'abnégation de soi-même. | 247 | |
| Chap. XXXIII. De l'inconstance du cœur, et que nous devons tout rapporter à Dieu comme à notre dernière fin. | 250 | |
| Chap. XXXIV. Qu'on ne saurait goûter que Dieu seul, et qu'on le goûte en toutes choses, quand on l'aime véritablement. | 252 | |
| Chap. XXXV. Qu'on est toujours, durant cette vie, exposé à la tentation. | 255 | |
| Chap. XXXVI. Contre les vains jugements des hommes. | 258 | |
| Chap. XXXVII. Qu'il faut renoncer entièrement à soi-même pour obtenir la liberté du cœur. | 261 | |
| Chap. XXXVIII. Comment il faut se conduire dans les choses extérieures, et recourir à Dieu dans les périls. | 264 | |
| Chap. XXXIX. Qu'il faut éviter l'empressement dans les affaires. | 266 | |
| Chap. XL. Que l'homme n'a rien de bon de lui-même, et ne peut se glorifier de rien. | 268 | |
| Chap. XLI. Du mépris de tous les honneurs du temps. | 272 | |
| Chap. XLII. Qu'il ne faut pas que notre paix dépende des hommes. | 274 | |
| Chap. XLIII. Contre la vaine science du siècle. | 276 | |
| Chap. XLIV. Qu'il ne faut point s'embarrasser dans les choses extérieures. | 279 | |
| Chap. XLV. Qu'il ne faut pas croire tout le monde, et qu'il est difficile de garder une sage mesure dans ses paroles. | 281 | |
| Chap. XLVI. Qu'il faut mettre sa confiance en Dieu, lorsqu'on est assailli de paroles injurieuses. | 285 | |
| Chap. XLVII. Qu'il faut être prêt à souffrir pour la vie éternelle tout ce qu'il y a de plus pénible. | 289 | |
| Chap. XLVIII. De l'éternité bienheureuse, et des misères de cette vie. | 293 | |
| Chap. XLIX. Du désir de la vie éternelle, et des grands biens promis à ceux qui combattent courageusement. | 298 | |
| Chap. L. Comment un homme dans l'affliction doit s'abandonner entre les mains de Dieu. | 303 | |
| Chap. LI. Qu'il faut s'occuper d'œvres extérieures, quand l'âme est fatiguée des exercices spirituels. | 309 | |
| Chap. LII. Que l'homme ne doit pas se juger digne des consolations de Dieu, mais plutôt de châtiment. | 311 | |
| Chap. LIII. Que la grâce ne fructifie point en ceux qui ont le goût des choses de la terre. | 314 | |
| Chap. LIV. Des divers mouvements de la nature et de la grâce. | 317 | |
| Chap. LV. De la corruption de la nature, et de l'efficace de la grâce divine. | 323 | |
| Chap. LVI. Que nous devons nous renoncer nous-mêmes, et imiter Jésus-Christ en portant la Croix. | 328 | |
| Chap. LVII. Qu'on ne doit point se laisser trop abattre quand on tombe en quelques fautes. | 332 | |
| Chap. LVIII. Qu'il ne faut pas chercher à pénétrer ce qui est au-dessus de nous, ni sonder les secrets jugements de Dieu. | 335 | |
| Chap. LIX. Qu'on doit mettre toute son espérance et toute sa confiance en Dieu seul. | 341 | |
| LIVRE QUATRIÈME. | ||
| DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. | ||
| Exhortation à la sainte Communion. | 347 | |
| Chap. I. Avec quel respect il faut recevoir Jésus. | 350 | |
| Chap. II. Combien Dieu manifeste à l'homme sa bonté et son amour dans le Sacrement de l'Eucharistie. | 358 | |
| Chap. III. Qu'il est utile de communier souvent. | 364 | |
| Chap. IV. Que Dieu répand des grâces abondantes en ceux qui communient dignement. | 369 | |
| Chap. V. De l'excellence du Sacrement de l'autel, et de la dignité du Sacerdoce. | 374 | |
| Chap. VI. Prière du chrétien avant la Communion. | 378 | |
| Chap. VII. De l'examen de conscience, et de la résolution de se corriger. | 380 | |
| Chap. VIII. De l'oblation de Jésus-Christ sur la Croix, et de la résignation de soi-même. | 385 | |
| Chap. IX. Que nous devons nous offrir à Dieu avec tout ce qui est à nous, et prier pour tous. | 388 | |
| Chap. X. Qu'on ne doit pas facilement s'éloigner du la sainte Communion. | 392 | |
| Chap. XI. Que le Corps de Jésus-Christ et l'Écriture sainte sont très-nécessaires à l'âme fidèle. | 398 | |
| Chap. XII. Qu'on doit se préparer avec un grand soin à la sainte Communion. | 404 | |
| Chap. XIII. Que le fidèle doit désirer de tout son cœur de s'unir à Jésus-Christ dans la Communion. | 408 | |
| Chap. XIV. Du désir ardent que quelques âmes saintes ont de recevoir le Corps de Jésus-Christ. | 411 | |
| Chap. XV. Que la grâce de la dévotion s'acquiert par l'humilité et l'abnégation de soi-même. | 414 | |
| Chap. XVI. Qu'il faut dans la Communion exposer ses besoins à Jésus-Christ, et lui demander sa grâce. | 417 | |
| Chap. XVII. Du désir ardent de recevoir Jésus-Christ. | 420 | |
| Chap. XVIII. Qu'on ne doit point chercher à pénétrer le mystère de l'Eucharistie, mais qu'il faut soumettre ses sens à la Foi. | 424 | |
LECTURES
DU LIVRE DE L'IMITATION,
DIVISÉES
Selon les différents besoins des Fidèles.
Pour les Prêtres.
| Livre | I. | — | Ch. | 18, 19, 20, 25. | |
| — | II. | — | Ch. | 11 et 12. | |
| — | III. | — | Ch. | 3, 10, 31, 56. | |
| — | IV. | — | Ch. | 5, 7, 10, 11, 12, 18. | |
Pour la préparation à la Messe et l'Action de grâces, voyez page 404 et suiv.: Avant et après la Communion, et, de plus, tous les chapitres indiqués pour les personnes pieuses.
Pour les Séminaristes.
| Livre | I. | — | Ch. | 17, 18, 19, 20, 21, 25. | |
| — | III. | — | Ch. | 2, 3, 10, 31, 56. | |
| — | IV. | — | Ch. | 5, 7, 10, 11, 12, 18. | |
Pour ceux qui s'adonnent à l'étude, particulièrement à celle de la Philosophie et de la Théologie.
| Livre | I. | — | Ch. | 1, 2, 3, 5. | |
| — | III. | — | Ch. | 2, 43, 44, 48, 58. | |
| — | IV. | — | Ch. | 18. | |
Pour les Personnes affligées de leur peu de progrès dans l'étude.
Livre III.—Ch. 29, 39, 41, 47.
Pour les Religieux et les Religieuses.
Les chapitres indiqués ci-avant pour les Séminaristes. Ceux indiqués ci-après pour les personnes pieuses.
Pour les Personnes pieuses.
| Livre | I. | — | Ch. | 15, 18, 19, 20, 21, 22, 25. | |
| — | II. | — | Ch. | 1, 4, 7, 8, 9, 11, 12. | |
| — | III. | — | Ch. | 5, 6, 7, 11, 27, 31, 32, 33, 53, 54, 55, 56. | |
Pour les Personnes affligées et humiliées.
| Livre | I. | — | Ch. | 12. | |
| — | II. | — | Ch. | 11,12. | |
| — | III. | — | Ch. | 12, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 29, 30, 35, 41, 47, 48, 49, 50, 52, 55, 56. | |
Pour les Personnes trop sensibles à leurs souffrances.
| Livre | I. | — | Ch. | 12. | |
| — | III. | — | Ch. | 12. | |
Pour les Personnes tentées.
| Livre | I. | — | Ch. | 13. | |
| — | II. | — | Ch. | 9. | |
| — | III. | — | Ch. | 6, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 23, 30, 35, 37, 47, 48, 49, 50, 52, 55. | |
Pour les Peines intérieures.
| Livre | II. | — | Ch. | 3, 9, 11, 12. | |
| — | III. | — | Ch. | 7, 12, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 30, 35, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 55, 56. | |
Pour les Personnes inquiètes de l'avenir, de leur santé, de leur fortune, du succès d'une démarche.
Livre III.—Ch. 39.
Pour les Personnes qui vivent dans le monde, ou qui sont distraites par leurs occupations.
Pour les Personnes attaquées par la calomnie ou la médisance.
| Livre | II. | — | Ch. | 2. |
| — | III. | — | Ch. | 6, 11, 28, 36, 46. |
Pour les Personnes qui commencent à se convertir.
| Livre | I. | — | Ch. | 18, 25. |
| — | II. | — | Ch. | 1. |
| — | III. | — | Ch. | 6, 7, 23, 25, 26, 27, 33, 37, 52, 54, 55. |
Pour les Personnes pusillanimes, faibles ou négligentes.
| Livre | I. | — | Ch. | 18, 21, 22, 25. |
| — | II. | — | Ch. | 10, 11, 12. |
| — | III. | — | Ch. | 3, 6, 27, 30, 35, 37, 54, 55, 57. |
Pour une Retraite.
| Livre | III. | — | Ch. | 53. | Pour s'y disposer. |
| — | I. | — | Ch. | 20, 21. | |
| Ch. | 22. | Misères de la vie. | |||
| Ch. | 23. | La mort. | |||
| Ch. | 24. | Le Jugement et l'Enfer | |||
| — | III. | — | Ch. | 14. | |
| Ch. | 48. | Le Ciel. | |||
| Ch. | 59. | Pour clore la Retraite | |||
Pour obtenir la Paix intérieure.
| Livre | I. | — | Ch. | 6, 11. | |
| — | II. | — | Ch. | 3, 6. | |
| — | III. | — | Ch. | 7, 23, 25, 38. | |
Pour les Personnes dissipées.
| Livre | I. | — | Ch. | 18, 21, 22, 23, 24. | |
| — | II. | — | Ch. | 10, 12. | |
| — | III. | — | Ch. | 14, 27, 33, 45, 53, 55. | |
Pour les Pécheurs insensibles.
| Livre | I. | — | Ch. | 23, 24. | |
| — | III. | — | Ch. | 14, 55. | |
Pour les Personnes oisives.
Pour ceux qui écoutent les médisances.
Livre I.—Ch. 4.
Pour les Personnes portées à l'orgueil.
| Livre | I. | — | Ch. | 7. 14. | |
| — | II. | — | Ch. | 11. | |
| — | III. | — | Ch. | 7, 8, 9, 11, 13, 14, 40, 52. | |
Pour les esprits querelleurs et opiniâtres.
| Livre | I. | — | Ch. | 9. | |
| — | III. | — | Ch. | 13, 32, 44. | |
Pour les Personnes impatientes.
Livre III.—Ch. 15, 16, 17, 18, 19.
(Parag. 5 du Chap. XIX. Prière pour demander la patience).
Pour les Désobéissants.
| Livre | I. | — | Ch. | 9. | |
| — | III. | — | Ch. | 13, 32. | |
Pour les Personnes causeuses.
| Livre | I. | — | Ch. | 10. | |
| — | III. | — | Ch. | 24, 44, 45. | |
Pour ceux qui s'occupent des défauts des autres et négligent les leurs.
| Livre | I. | — | Ch. | 11, 14, 16. | |
| — | II. | — | Ch. | 5. | |
Pour les Personnes qui ont une dévotion fausse ou mal entendue.
Pour inspirer la droiture d'intention.
Livre III.—Ch. 9.
Pour les Personnes trop susceptibles.
Livre III.—Ch. 44.
Pour celles qui s'attachent trop aux douceurs de l'amitié humaine.
| Livre | I. | — | Ch. | 8, 10. | |
| — | II. | — | Ch. | 7, 8. | |
| — | III. | — | Ch. | 32, 42, 45. | |
Pour celles qui se scandalisent de la simplicité ou de l'obscurité des Livres saints.
Livre I.—Ch. 5.
Pour les Personnes portées à la jalousie.