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La Légende des siècles tome II
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V
LES SOLDATS CONTINUENT DE DORMIR
ET LES INFANTS DE CAUSER
Une faute; on n’a point fait garder le passage.
O don Ruy le Subtil, à quoi donc pensez-vous?
Mais don Ruy répondrait:—J’ai la ronce et le houx,
Et chaque pan de roche est une sentinelle;
La fauve solitude est l’amie éternelle
Des larrons, des voleurs et des hommes de nuit;
Ce pays ténébreux comme un antre est construit,
Et nous avons ici notre aire inabordable;
C’est un vieux recéleur que ce mont formidable;
Sinistre, il nous accepte, et, quoi que nous fassions,
Il cache dans ses trous toutes nos actions;
Et que pouvons-nous donc craindre dans ces provinces
Étant bandits aux champs et dans les villes princes?
O don Ruy le Subtil, à quoi donc pensez-vous?
Mais don Ruy répondrait:—J’ai la ronce et le houx,
Et chaque pan de roche est une sentinelle;
La fauve solitude est l’amie éternelle
Des larrons, des voleurs et des hommes de nuit;
Ce pays ténébreux comme un antre est construit,
Et nous avons ici notre aire inabordable;
C’est un vieux recéleur que ce mont formidable;
Sinistre, il nous accepte, et, quoi que nous fassions,
Il cache dans ses trous toutes nos actions;
Et que pouvons-nous donc craindre dans ces provinces
Étant bandits aux champs et dans les villes princes?
Le débat sur le roi continue.—Il faudrait,
Dit l’infant Ruy, trouver quelque couvent discret,
Quelque in-pace bien calme où cet enfant vieillisse;
Soit. Mais il vaudrait mieux abréger le supplice,
Et s’en débarrasser dans l’Ybaïchalval.
Prenez vite un parti, vite! Ensuite à cheval!
Dépêchons.
Dit l’infant Ruy, trouver quelque couvent discret,
Quelque in-pace bien calme où cet enfant vieillisse;
Soit. Mais il vaudrait mieux abréger le supplice,
Et s’en débarrasser dans l’Ybaïchalval.
Prenez vite un parti, vite! Ensuite à cheval!
Dépêchons.
Et, voyant que l’infant don Materne
Jette une pierre, et puis une autre, à la citerne,
Et qu’il suit du regard les cercles qu’elles font,
L’infant Ruy s’interrompt, dit:—Pas assez profond.
J’ai regardé.—Puis, calme, il reprend:
Jette une pierre, et puis une autre, à la citerne,
Et qu’il suit du regard les cercles qu’elles font,
L’infant Ruy s’interrompt, dit:—Pas assez profond.
J’ai regardé.—Puis, calme, il reprend:
—Une affaire
Perd sa première forme alors qu’on la diffère.
Un point est décidé dès qu’il est éclairci.
Nous sommes tous d’accord en bons frères ici,
L’enfant nous gêne. Il faut que de la vie il sorte;
Le cloître n’est qu’un seuil, la tombe est une porte.
Choisissez. Mais que tout soit fait avant demain.
Perd sa première forme alors qu’on la diffère.
Un point est décidé dès qu’il est éclairci.
Nous sommes tous d’accord en bons frères ici,
L’enfant nous gêne. Il faut que de la vie il sorte;
Le cloître n’est qu’un seuil, la tombe est une porte.
Choisissez. Mais que tout soit fait avant demain.
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