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La Légende des siècles tome II

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XVIII
LE JOUR REPARAIT

Il reporte Mahaud sur le fauteuil ducal,
Et, de peur qu’au réveil elle ne s’inquiète,
Il referme sans bruit l’infernale oubliette;
Puis remet tout en ordre autour de lui, disant:
—La chose n’a pas fait une goutte de sang;
C’est mieux.
Mais, tout à coup, la cloche au loin éclate;
Les monts gris sont bordés d’un long fil écarlate;
Et voici que, portant des branches de genêt,
Le peuple vient chercher sa dame; l’aube naît.
Les hameaux sont en branle, on accourt; et, vermeille,
Mahaud, en même temps que l’aurore, s’éveille;
Elle pense rêver et croit que le brouillard
A pris ces jeunes gens pour en faire un vieillard,
Et les cherche des yeux, les regrettant peut-être;
Eviradnus salue, et le vieux vaillant maître,
S’approchant d’elle avec un doux sourire ami:
—Madame, lui dit-il, avez-vous bien dormi?
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