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La société bordelaise sous Louis XV et le salon de Mme Duplessy

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NOTES

[1] Voir, sur Louis Machon, sa vie et ses œuvres, les travaux de M. Raymond Céleste.

[2] Publication des Bibliophiles de Guyenne, II: Étude de M. Reinhold Dezeimeris.

[3] Ce fut, suivant toutes vraisemblances, l’origine de l’Académie fondée en 1712.

[4]
... Cette agréable Du Pin,
Qui, dans sa manière, est unique,
A l’esprit méchant et bien fin.
Et si jamais Gascon s’en pique,
Gascon fera mauvaise fin.

[5] Les Précieuses ridicules, scène V.

[6] Chronique de Charles IX, par Prosper Mérimée.

[7] Montauron, à qui Tallemant des Réaux a consacré une de ses plus piquantes historiettes, avait reçu le surnom d’Éminence gasconne. Il joua un rôle considérable en Guyenne à l’occasion des poursuites, pour fabrication de fausse monnaie, dirigées de 1638 à 1644 contre un grand nombre de gentilshommes et trois parlementaires.

[8] Lettres persanes: XCIXe lettre.

[9] «L’an 1724 et le 16e du mois de juin, après la célébration des fiançailles, faites le 3e de ce mois entre messire Claude Duplessy-Michel, conseiller au Parlement de Bordeaux, fils de feu messire Pierre Duplessy-Michel, conseiller audit Parlement, et de dame Jeanne Giron, de la paroisse de Saint-Projet, d’une part;

»Et demoiselle Jeanne-Marie-Françoise Chazot, fille de messire Claude Chazot, écuyer, sieur d’Albuzy, gentilhomme de la grande vénerie et receveur général des fermes de la province de Guienne, et dame Élisabeth François, de cette paroisse, d’autre part;

»Après la publication d’un ban fait dans ces deux paroisses, sans opposition ni empêchement, la dispense des deux autres accordée par MM. les vicaires généraux, en date de ce jour, et les autres formalités prescrites exactement observées, je soussigné, prêtre, ay reçu leur mutuel consentement et leur ay imparti la bénédiction nuptiale du consentement de M. le curé de Saint-Rémy, en présence des soussignés qui, informés des peines portées par les déclarations du Roy contre ceux qui attestent faux sur les faits de mariage, ont déclaré connaître les époux pour être anciens catholiques, libres à contracter mariage, et habitants des dites paroisses.» Suivent les signatures.—Extrait des registres de mariage de l’église Saint-Rémy.

[10] En 1692. Il portait également le prénom de Pierre.

[11] Voici quel était, en 1715, le personnel du premier président: un secrétaire, un maître d’hôtel, une demoiselle suivante, un sommelier, deux valets de chambre, un cuisinier, un garçon de cuisine, un portier, deux cochers, deux servantes, un postillon, six laquais. L’état des autres présidents ne différait pas sensiblement de celui-ci.—Archives départementales, C. 2697.

[12] Chronique de Gaufreteau, I, p. 291.

[13] M. Duplessy s’en rendit acquéreur, le 15 septembre 1707, de M. le marquis de La Tresne. Plus tard, elle passa entre les mains d’un sieur Bergeret qui la revendit en détail.

[14] Parfois même il la prenait avec une véhémence qui n’était pas du goût de ses confrères. Les Registres secrets du Parlement (Bibliothèque municipale, 369 bis, fo 215) le représentent, à la date du 21 décembre 1740, «assis au bas-bout du bureau,» et censuré pour quelques écarts de langage.

[15] L’original appartient à M. Fauraytier qui, avec beaucoup de bonne grâce, en a autorisé la reproduction.

[16] Mémoires du président Hénault. Dentu, 1855, p. 102.

[17] «Elle renferme les lithophytes, éventails, madrépores, coraux, coralloïdes, mousses marines, éponges, fossiles de différents lieux, marbres, pierres de Florence, géodes, congellations, etc... Le coquillier est placé vis-à-vis de la cheminée. C’est une armoire de six pieds de haut, compartie en tiroirs divisés en des cartons peints en jaune, où reposent les coquilles, parmi lesquelles on remarque de beaux nautillés papiracés, des limaçons de toute espèce, le fuseau, la tiare, la mitre, les spectres, les draps d’or, les porphyres, les araignées, la musique, le bois veiné, des casques de différentes formes, des bécasses épineuses, l’Argus, la carte géographique, la mère-perle exacte dans ses deux vulves, la feuille, la pelure d’oignon, la crête de coq, quelques épineuses, l’écritoire chinoise, la vieille ridée, la concha Veneris, la moule de Magellan, l’arche de Noé, la Thuillière, le chou et le bucardium spinosum, le manteau ducal, les oursins de la mer Rouge, etc.» (Conchyliologie, de Dézallier d’Argenville, édition de 1757, I, p. 138.)

[18] Alors le Jardin-Royal.

[19] Ce réservoir se trouvait sur l’emplacement de la rue qui porte ce nom.

[20] La ceinture frangée d’or que, dans son portrait, Mme Duplessy porte autour de la taille, était la marque distinctive des membres de l’académie des Arcades.

[21] Elle eut pour maître le sieur Giraud, organiste d’abord à Saint-Seurin, et plus tard à Saint-André.

[22] Archives municipales: lettre du président de Lalanne.

[23] L’élevage de ces animaux était-il passé, dans certains couvents, à l’état d’habitude? On serait tenté de le croire, si l’on en juge par de nombreuses indications. On verra plus loin que le supérieur des Bénédictins fournissait de chiens courants le président de Lalanne. (Archives municipales: Lettres missives.)

[24] Œuvres de Segrais. Édition de 1755, II, p. 78.

[25] Histoire de Bordeaux, par Camille Jullian, p. 506.

[26] La première assemblée eut lieu le 19 février 1739.

[27] L’ouvrage porte le titre de Dictionnaire néologique. On en attribua la paternité à l’abbé Desfontaines; à tort sûrement, car M. de Lamontaigne et Bernadau déclarent que Jean-Jacques Bel en est l’auteur.

[28] Ce procès eut à Bordeaux, comme dans tout le royaume, un grand retentissement. Il y est fait de piquantes allusions dans une satire manuscrite intitulée: La Gamme de la Société ou les Cent une turlurettes, chantée sur la rivière de Garonne, etc. (Bibliothèque de la Ville, 713, 43, p. 591 et suiv.)

[29] La Comédie satirique au XVIIIe siècle, par Desnoiseterre, p. 50. Voir aussi le Journal de Mathieu Marais, IV, p. 282.

[30] Il fut le bibliothécaire de l’Académie, qui l’admit dans son sein le 17 mars 1739.

[31] Le 10 novembre 1757, il adressait de Brantôme le billet suivant: «Ici, la perspective est jolie de toutes parts, l’on est très philosophe, la compagnie assez bonne, et, si l’on veut promener, il y a force monde à voir. On y mange en repos sa perdrix et son chapon. On rit, on se réjouit, avec un quadrille de cinq sols et un brelan de six, comme à un gros va-le-tout. On s’y chauffe bien, on peut s’y procurer des livres, et l’esprit n’y manque pas. J’y ai même trouvé un fort beau télescope de deux pieds, mais un mauvais horizon et mes maux de tête ne m’ont point permis de suivre la comète.» (Papiers de l’Académie, no 828, 20, fo 65.)

[32] Ce chaos réservait des surprises agréables, car Barbot ne reculait pas devant les sacrifices pour se procurer des ouvrages de prix. Il parle, dans une lettre, d’un volume qui lui coûta 460 livres. (Catalogue des manuscrits de l’Académie, p. 341.)

[33] Les archives de l’Académie renferment quelques lettres dans cet ordre d’idées. Elles sont piquantes, mais d’une reproduction difficile.

[34] La Cour des Aides réclamait le droit de statuer elle-même sur le sort de ses officiers, en matière criminelle, et de soumettre au Grand Conseil leurs litiges civils. La question valait la peine d’un débat; mais des futilités poussaient parfois les deux Compagnies à entrer en lutte. C’est ce qui arriva en 1723. Les présidents à mortier ayant contracté l’habitude de s’agenouiller, à l’église, sur des carreaux de velours, Messieurs de la Cour des Aides émirent la prétention d’avoir des carreaux pareils; c’est Montesquieu, alors à Paris, qui fut chargé de soutenir les droits de ses collègues du palais de l’Ombrière. (Archives départementales. C. 3622.)

[35] Discours prononcé à la Saint-Yves de 1758.—Ce document figure dans les papiers inédits de MM. de Lamothe, auxquels nous ferons de fréquents emprunts. Nous en devons la communication à la courtoisie de M. Pierre Meller qui, avec sa rare compétence, a su en mettre en lumière le haut intérêt.

[36] Les Registres secrets du Parlement font connaître que, pour suivre cette affaire, Jean-Jacques Bel passa vingt-six mois à Paris. La Cour des Aides envoya également un député qui, suivant toutes vraisemblances, devait être Barbot. Une déclaration royale du 1er septembre 1734 régla enfin le litige.—Jean-Jacques Bel était le mandataire habituel du Parlement, car on le retrouve à Paris, en 1738, soutenant ses intérêts dans un conflit avec la Jurade. Il logeait alors rue du Gros-Chenet, en y entrant du côté de la rue de Cléry. Le président Le Berthon, qui entretenait avec lui une correspondance régulière, lui écrit à la date du 12 juillet 1738: «Vous ne me dites rien de votre santé. Ainsy, je la croy telle que je la désire. Ménagez-la, Monsieur, pour vous, pour le public et pour vos amis.» (Bibliothèque de la Ville: Collection Delpit.)

[37] La maison de Lalanne était originaire de Saint-Justin, «lieu assez incognu des Lannes». L’un de ses membres fut nommé, par Henri IV, garde des sceaux de France: il mourut avant d’avoir pris possession de son poste. Au dix-septième siècle, cette famille possédait, par elle-même ou par ses alliés, de nombreuses terres en Guyenne: la vicomté de Pommiers, le marquisat d’Uzeste, les baronnies de Roaillan, de Villandraut, de Roquetaillade, etc. L’ami de Mme Duplessy était Jean-Baptiste de Lalanne, marquis d’Uzeste, baron de Roaillan, seigneur de Tustal et autres lieux.

[38] On l’avait surnommé le Visionnaire.

[39] Archives municipales: Lettres missives.

[40] Tous les ans, rapporte M. Raymond Céleste, il expédiait au maréchal de Richelieu un pâté de quatre perdrix rouges sortant, non plus de ses fourneaux, mais de l’officine du plus habile praticien de Périgueux, Villereynier de la Gâtine. (Voyage du maréchal de Richelieu à Bayonne, par Raymond Céleste, p. CXV.)

[41] Antoine de Gascq, l’un des fondateurs de l’Académie et son premier directeur.

[42] Jean-Baptiste de Caupos, vicomte de Biscarosse et de Castillon, baron de Lacanau.—Voir la Biographie de Feret.

[43] Rue du Puits-Baigne-Cap. Laboubée rapporte que c’est chez lui que se tinrent les conférences qui précédèrent la création de l’Académie.

[44] Jean-Baptiste Le Comte, chevalier, marquis de La Tresne. Il comptait parmi ses ancêtres une femme de grand esprit qui, lors du passage de Louis XIV en Guyenne, fit la conquête du duc de Bourgogne. Ce prince ayant dit à Mme de La Tresne qu’il se plaisait tant à Bordeaux qu’il ne partirait pas tant qu’il pleuvrait, cette dame composa des vers que le comte d’Ayen mit en musique et que tout le monde chantait. (Voyage du duc de Richelieu à Bayonne, par Raymond Céleste, p. XXIX.)

[45] M. de Raoul a laissé deux manuscrits d’un rare intérêt: 1o un sottisier contenant quelques pièces émanant de plumes bordelaises; 2o une revue, sous forme de dictionnaire, des personnages de marque ayant vécu à la fin du XVIIe siècle et au commencement du XVIIIe. Ils appartiennent à M. Édouard Feret qui, avec beaucoup de complaisance, les a mis à notre disposition.

[46] Sottisier de Raoul.

[47] Mémoires de Saint-Simon, année 1704, chap. X.

[48] Confessions de J.-J. Rousseau, livre IX, 2e partie, année 1756.

[49] Correspondance de Voltaire, édition Beuchot, vol. LI, p. 467.

[50] Il existe, au château de La Brède, dans la chambre du président, un portrait de la duchesse d’Aiguillon.

[51] Jusqu’à la Révolution, les Annonces-Affiches contiennent, dans chaque numéro, des offres et des demandes de cette nature.

[52] Montesquieu avait un accent formidable. Il disait: «C’est grand dommagé: qué dé génie dans cette têté-là!» D’Argenson assure qu’il trouvait au-dessous de lui de rien changer à sa prononciation. (Loisirs d’un ministre. Liège, 1777, II, p. 63.)

[53] C’étaient les professeurs du temps. M. de Raoul fait d’eux un portrait assez piquant: Pierre Tanesse, déclare-t-il, connaissait par cœur le texte de toutes les lois, mais ne savait point les appliquer. Son fils, Étienne, appelé en 1704 aux honneurs de la Jurade, brillait surtout comme buveur. Quant à Jacques Albessard, tour à tour greffier au Sénéchal de Fronsac, précepteur chez un cordonnier de la rue Sainte-Catherine, puis avocat et docteur, il n’avait pas trouvé le secret de plaire à ses confrères du Barreau qui s’égayaient parfois à ses dépens. L’un d’eux composa sur lui une pièce de vers qui débutait de la façon suivante:

Le pleureur Albessard, ce hibou du Palais,
Pour te désennuyer médit à peu de frais;
Car souvent, au Palais, la noire médisance
Touche plus l’auditeur que la vive éloquence...

[54] Montesquieu, à cette époque, monta sa maison qui se composait d’un valet, d’une femme de chambre, d’un cuisinier, de quatre laquais et de deux servantes. (Archives départementales, C. 2748.)

[55] Journal de Mathieu Marais, édition Lescure, III, p. 313.

[56] La même mésaventure, pour une cause identique, était arrivée à Corneille. On lui préféra le président de Salomon-Virelade, un Gascon de mérite, aux dépens duquel Tallemant des Réaux prend plaisir à aiguiser sa verve. Corneille, comme Montesquieu, ne tarda pas à obtenir réparation.

[57] Le Parlement tenait, chaque jour, deux audiences, l’une de grand matin, l’autre l’après-dîner. Montesquieu prétendit que les présidents n’étaient pas obligés d’assister à cette seconde audience, même quand leur présence devenait nécessaire pour compléter la Cour. Ce fut la cause d’un conflit entre les magistrats de ce grade et les simples conseillers qui finirent par avoir gain de cause. (Histoire du Parlement, par Boscheron des Portes, II, p. 248.)

[58] Le 8 juillet 1726, à M. d’Albessard, moyennant 130,000 livres.

[59] Revue des Autographes, publiée par M. Eugène Charavay, numéro de mars 1896, p. 19.

[60] Notamment d’Alembert et Voltaire.

[61] Lettres de Mme de Graffigny, édition Asse, p. 123 et 126.—Lettres de Mme du Châtelet, édition Asse, p. 24.

[62] Œuvres de Montesquieu, édition Laboulaye, III, p. XIII.

[63] Jean-Baptiste Gauthier, auteur des Lettres persanes convaincues d’impiété.

[64] Confessions de J.-J. Rousseau, chapitre II, livre IX, année 1756.

[65] «Il chérit toujours ses tenanciers et, je le lui ai ouï dire quelquefois, une de ses jouissances les plus pures étoit de les revoir. On le devinoit aisément à l’air de satisfaction qui se peignoit sur son visage chaque fois qu’il revenoit de Paris.» (Baurein, Variétés bordeloises.)

[66] «J’achèverai de l’ensevelir!» disait-il, faisant allusion à un ouvrage, attribué à Voltaire, qui parut sous ce titre: Le Tombeau de la Sorbonne.

[67] Confessions, 2e partie, livre IX, année 1756.

[68] Mélanges inédits de Montesquieu, p. 249.—Voir également les notes de MM. Barckhausen et Dezeimeris, p. 275 et 276.

[69] Il n’est pas jusqu’au sensible Helvétius qui ne versât dans le travers féodal. Une publication récente assure que, pour un lièvre pris au collet, il n’épargnait aucune rigueur à ses vassaux. Diderot usait, à cet égard, d’euphémismes délicats: «Ce bon Helvétius, écrit-il, a des ennuis sur sa terre: il se querelle avec ses paysans pour la chasse.» (Mémoires d’une inconnue, p. 53.)—Il serait facile de multiplier les exemples.

[70] Le mariage de Montesquieu avec Mlle de Lartigue eut lieu le 30 août 1715. M. de Raoul rapporte cette particularité—inédite, croyons-nous—qu’il venait de rompre des projets d’union avec la fille d’un sieur Denis, lequel faisait, à Bordeaux, le commerce des vins.

[71] De 1725 à 1754, le président occupa, chez son frère, un appartement dépendant du doyenné de Saint-Seurin. Auparavant, il avait demeuré rue Margaux; en dernier lieu, il logea rue Porte-Dijeaux. (Note de M. Raymond Céleste dans Deux Opuscules de Montesquieu, p. 70.)

[72] Le doyenné de Saint-Seurin, aujourd’hui allées Damour, no 31.

[73] Lettre à Mme du Deffant, du 28 janvier 1754.

[74] Œuvres de Montesquieu, pensées diverses.

[75] Œuvres de Montesquieu, édition Laboulaye, VII, p. 405, note de Guasco.

[76] Lettres persanes, LXXIVe lettre.

[77] Un contemporain, appartenant aussi à la robe, a dressé d’un fâcheux de sa connaissance, un croquis que l’on croirait calqué sur ce passage des Lettres persanes. Le fâcheux en question prend du tabac d’un air d’importance, se mouche complaisamment, crache en parabole, profère avec dédain des paroles qu’il affecte de traîner... C’est, non point un grand seigneur, mais un abbé de mauvais ton étalant ses grâces dans une ville de province.

[78] L’abbaye de Clairac dépendait du chapitre de Saint-Jean-de-Latran qui, en 1729, en confia la direction à Venuti. Celui-ci se fixa plus tard à Bordeaux et remplaça le président Barbot en qualité de secrétaire de l’Académie.

[79] Œuvres de Montesquieu, édition Laboulaye, VII, p. 384.

[80] François de Lamontaigne, conseiller au Parlement.

[81] Lettre de Montesquieu à Mme de Pontac, de 1745.

[82] Elle le présentait au président de Lalanne dans les termes suivants: «Dès que vous connaîtrez l’abbé de Guasco, il n’aura plus besoin de protection auprès de vous. Ce n’est donc que pour le premier moment que je lui offre la mienne, je souhaite qu’elle soit aussi bonne qu’elle doit être, si vous avez égard aux sentiments avec lesquels j’ay l’honneur d’être votre très humble et obéissante servante.» (Archives municipales: Lettres missives.)—Guasco logea d’abord chez Mme de Pontac.

[83] Joseph-Gaspard-Gilbert Rochon de Chabannes, évêque et comte d’Agen; il fit partie de l’Académie de Bordeaux.

[84] Sottisier du président Barbot, p. 735.

[85] Éloge de Montesquieu, par Marat.

[86] Ces détails et ceux qui suivent sont empruntés aux publications récentes de la famille de Montesquieu.

[87] Voyages de Montesquieu, p. 171, et lettre du 26 décembre 1728.

[88] Lettres de Guy Patin, édition de 1725, I, p. 76.

[89] Chronique de Gaufreteau, II, p. 25.

[90] Archives départementales, C. 3295. Voir aussi Port-Royal, de Sainte-Beuve, 4e édition, III, p. 212.

[91] Archives départementales, C. 3772.

[92] Causeries du lundi, de Sainte-Beuve, VII, p. 59.

[93] On sait qu’il fut longtemps menacé de l’opération de la cataracte.

[94] Montaigne, d’après Pline et Platon, le déclarait salutaire «à l’estomach et aux joinctures».

[95] Sans doute Mlle de Clermont.

[96] Il écrira de même à la duchesse d’Aiguillon: «Je vous apporterai les chapitres et vous les corrigerez, et vous me direz: je n’aime pas cela. Et vous ajouterez: il falloit dire ainsi.»

[97] Il ne put se rendre à l’invitation.

[98] Le Sottisier de M. de Raoul en contient deux ayant pour titre, l’une La Grille de fer, l’autre La Querelle des médecins et des chirurgiens. L’auteur y met en scène des Bordelais bien connus.

[99] Dès 1745, un groupe de jeunes gens se réunissaient dans ce but. MM. de Lamothe, Darche, de Lamontaigne, Maignol, Pelet d’Anglade, Saint-Savin, l’abbé Malromé en faisaient partie. (Papiers inédits de MM. de Lamothe.)

[100] A cette époque, le Mercure de France comptait à Bordeaux soixante et un abonnés.

[101] Daçarq est l’auteur d’une Grammaire française philosophique et d’une Balance philosophique. Il alla se fixer à Paris et y publia un recueil sous ce titre: Mon portefeuille hebdomadaire. Il faisait partie des académies d’Arras et de La Rochelle, et entretenait avec M. de Lamontaigne une correspondance suivie. A Bordeaux, il s’était signalé par des conférences sur l’histoire sacrée.

[102] Mercure de France, numéros de janvier et mars 1756.

[103] Sottisier du président Barbot.

[104] Lagrange-Chancel avait fait ses études à Bordeaux. Parlant d’un voyage effectué dans cette ville en 1746, il s’exprime de la sorte:

J’avois de la Garonne abordé le rivage
Et revu les remparts où, sur mes premiers ans,
Apollon et ses sœurs versèrent leurs présents.
(Tablettes des bibliophiles de Guyenne, III, p. 34.)

[105] Sottisier du président Barbot.—Les brevets de la calotte n’épargnaient pas davantage les membres du clergé, même ceux qui portaient la mitre et appartenaient à l’Académie française. Monseigneur Mongin, évêque de Bazas, en fit la cruelle expérience. Après avoir exalté, sur le mode ironique, ses mérites littéraires, le Grand-Maître de la Calotte lui faisait hommage de

Deux mille phrases précieuses
Avec cinq cents termes fleuris
Approuvés par nos beaux esprits.

[106] On ne possède aucun renseignement sur lui.

[107] Allusion aux attributions financières de la Cour des Aides, dont le président Barbot faisait partie.

[108] Jean-Jacques Bel.

[109] Le chevalier de Vivens «fut le fondateur et l’inspirateur du petit cénacle de savants bordelais qui se réunissaient souvent dans son château de Clairac», le baron de Secondat, le docteur Raulin, les frères Dutilh, M. de Romas, etc. (Biographie de Feret.)

[110] Discours de Montesquieu à sa réception à l’Académie.

[111] Ces vers, avec le texte italien, ont été publiés dans le Mercure de France du mois de février 1745, sous signature de Lefranc de Pompignan. C’est donc à tort que dans ses éditions des œuvres de Montesquieu (VII, p. 274), M. Laboulaye les attribue au duc de Nivernois.

[112] C’est cette union qui a perpétué le nom de Montesquieu.

[113] Journal de Collé, I, p. 57.—Tel était aussi le jugement de d’Argenson. «Je crains, disait-il, que l’ensemble ne manque et qu’il n’y ait plus de chapitres agréables à lire, plus d’idées ingénieuses et séduisantes que de véritables et utiles instructions sur la façon de rédiger et d’entendre les lois.» (Loisirs d’un ministre, Liège, 1787.)

[114] «Le genre humain avoit perdu ses titres: Montesquieu les a trouvés et les lui a rendus.»

[115] En moins de deux ans, il y en eut vingt-deux.—Montesquieu ne se faisait pas d’illusions sur les sentiments de Voltaire à son égard. «Quant à Voltaire, écrivait-il, il a trop d’esprit pour m’entendre. Tous les livres qu’il lit, il les fait; après quoi il approuve ou critique ce qu’il a fait.» (Lettre à Guasco, du 8 août 1752.)

[116] La condamnation fut prononcée le 3 mars 1752.

[117] Mme de Tencin fit réimprimer secrètement l’Esprit des lois, forçant chacun de ses amis à verser entre ses mains une somme de vingt-quatre livres, montant de la souscription. Elle prit elle-même de nombreux exemplaires qu’elle distribua généreusement.

[118] Il mourut à Paris le 15 août 1738.

[119] Au moment où il dictait ses dispositions dernières, M. de Marcellus entendit un jeune mendiant qui demandait l’aumône: il lui fit un legs de cent pistoles. (Notes de Laboubée.)

[120] Venuti n’oublia pas la France qui l’avait si bien reçu. Il acquitta sa dette par la publication d’un poème: Il trionfo litterario della Francia, où il exalte nos écrivains. Quant à Guasco, il donnait, en 1767, la première édition des Lettres familières de Montesquieu.

[121] M. de Foullé procédait au recouvrement des tailles avec le concours de gens de guerre auxquels il attribuait licence de raser, démolir, brûler partout où ils rencontreraient du mauvais vouloir, et de prescrire, contre les paroisses récalcitrantes, les rigueurs ci-après: descente des cloches, bannissement des curés, interdiction de cultiver les terres, condamnation à mort de dix notables, «sans les nommer dans l’instance ou la dispositive.» (Bibliothèque municipale: 8921, no 45.)—Voir aussi l’Histoire de France de Dupleix, édition de 1644, VI, p. 205.

[122] Papiers de M. de Lamontaigne.—Ces sentiments étaient ceux de Mme Duplessy: «Les intérêts de MM. les intendants vous seraient-ils chers? demande-t-elle... J’ai peine à le croire.»

[123] M. Boucher séjourna à Bordeaux de 1720 à 1743. Il avait épousé une dame Leblanc qui mourut le 26 novembre 1732 «pour avoir pris dans un jour cent trente gobelets d’eau de chicorée». (Manuscrit de M. de Raoul.)

[124] Le Bureau des trésoriers constituait une importante juridiction placée sous la dépendance de l’intendant, qui, se sachant en droit de compter sur son zèle, ne négligeait aucun prétexte pour étendre ses attributions. Elle se composait de vingt-six trésoriers, d’un procureur du roi, de deux greffiers, de six procureurs et de huit huissiers. Les charges de trésorier valaient de quarante à quarante-cinq mille livres. Les gages étaient de 2,614 livres, non compris le casuel qui pouvait atteindre deux cents écus.—Archives départementales, C. 2404.

[125] M. de Tourny avait tour à tour été conseiller au Châtelet, conseiller au Parlement de Paris et maître des requêtes au Conseil d’État.

[126] Vie privée de Louis XV, I, p. 173.

[127] Le Parlement de Bordeaux, par Communay, p. 142.

[128] Archives départementales, C. 1399.

[129] Archives départementales, C. 3214.

[130] Le dixième était un impôt de 10% sur le revenu, affectant tous les biens, nobles et roturiers.

[131] Archives départementales, C. 3214.

[132] Mémoires du marquis d’Argenson, édition Rathery, VIII, p. 257.

[133] Archives départementales, C. 2297 et 2298.

[134] «Voilà, depuis quinze jours, huit grosses banqueroutes à Bordeaux, dont la moindre est de cinq cent mille livres. Il n’y a bientôt plus ni blé, ni argent, ni hommes.» (Journal du marquis d’Argenson, édition Rathery, V, p. 202, 376, 411.)—Cette triste situation n’empêcha point le ministère de frapper la province d’une nouvelle imposition de 160,000 livres pour se faire rembourser le prix de grains achetés, mais non parvenus à destination.

[135] Registres secrets, sous la date du 16 février 1748.

[136] Revue historique, 1891, p. 286.

[137] Archives départementales, C. 1399.

[138] Correspondance de MM. de Lamothe.

[139] Archives départementales, C. 1399.—Les dépêches qui figurent dans cette liasse ne furent certainement pas les seules échangées entre l’intendant et les ministres. Il y a tout lieu de croire que M. de Tourny a dû écrire également des billets confidentiels dont il n’a eu garde de laisser des copies dans ses cartons.

[140] Mémoires de Mme de Motteville, édition Riaux, I, p. 179.

[141] Conseiller de Grand’Chambre au Parlement de Paris, l’abbé Pucelle, qui est resté célèbre par une chanson des Dames de la Halle, exerça, pendant trente ans, une influence considérable sur ses collègues et sur les masses.

[142] «Le Parlement se fonde sur ce que le roi avoit promis de faire cesser cette imposition trois mois après la paix. Voilà une révolte formelle, que fera-t-on? Des punitions sans doute, des troupes en Guyenne, un commandant, des veniat pour les officiers du Parlement, des exils, les foudres du despotisme... Mais qu’on y prenne garde, cette démarche insolente ne commence pas sans qu’on ait médité sur ses suites de la part de ceux qui la font. Cela pourroit être suivi d’une révolte populaire, car ici le Parlement ne parle pas pour ses droits et pour ses hautaines prérogatives, mais pour le peuple qui gémit de la misère et des impôts.» (Journal du marquis d’Argenson, édition Rathery, V, p. 410.)

[143] Journal du marquis d’Argenson, édition Rathery, V, p. 410.

[144] Les terriers étaient des recueils d’actes constatant les prestations de foi et d’hommage, les aveux, etc., consentis par les vassaux à leur seigneur.

[145] Archives départementales, C. 2297.

[146] Là encore on retrouve la main de M. de Tourny. En effet, ces empiétements étaient l’œuvre de son agent habituel, M. de Commarieu, procureur du roi au Bureau des trésoriers, lequel s’empressait d’usurper les galons et le titre de procureur général.

[147] Dans la nuit du 27 au 28 décembre 1755.

[148] La partie des bâtiments comprise entre les deux tours fut consumée le 2 février 1756. M. de Tourny avait déjà édifié une salle de concerts qu’il mettait à la disposition de la Société philharmonique dont il secondait les efforts.

[149] Mémoires du marquis d’Argenson, édition Rathery, VI, pp. 328 et 332.

[150] Archives municipales: lettre du président de Gascq.

[151] Journal de Barbier, VI, p. 305. Voir aussi sur l’incident le Journal du marquis d’Argenson et les Mémoires du duc de Luynes.

[152] L’huissier Piet, un innocent intermédiaire, demeura plus de trois mois sous les verrous.

[153] Ce châtiment, présentant quelque analogie avec la surveillance de la haute police, impliquait une locomotion qui, pour ne point manquer d’imprévu, n’en devenait pas moins pénible et onéreuse. Il est vrai que la Compagnie à laquelle appartenaient les victimes se cotisait pour subvenir à leurs dépenses,—par où, rapporte Barbier, elle subissait elle-même une part de la peine... Le président d’Augeard fut, sous Louis XIV, l’objet d’une mesure de ce genre: elle dura sept ans!

[154] Le manuscrit de M. de Raoul fait de ce parlementaire le portrait le plus piquant. Il le représente, dans son adolescence, composant et représentant des pièces de théâtre, tirant des feux d’artifice, s’habillant en femme, «courant les cochons par la ville...» D’ailleurs, garçon d’esprit, poli, dévot, très charitable. Un tuteur indélicat, fort de l’appui de l’archevêque et de l’intendant Boucher, obtint contre cet écolier inoffensif une lettre de cachet en vertu de laquelle on l’incarcéra d’abord à Perpignan, puis au château d’Angoulême. Il ne fut rendu à la liberté qu’en 1733.

[155] M. de Combabessouze mourut peu de temps après, laissant des dispositions testamentaires où se révèlent, à côté des sentiments religieux les plus profonds, cette hostilité à l’égard de certaines congrégations qui fut la marque de l’école janséniste.—Comme beaucoup de ses collègues, M. de Combabessouze faisait des vers, dont quelques-uns, non dépourvus de mérite, ont été recueillis par M. de Lamontaigne.

[156] Mémoires du marquis d’Argenson, IX, p. 269.

[157] Papiers inédits de M. de Lamontaigne.

[158] Archives départementales, C. 3019.—D’Argenson rapporte (IX, p. 158) qu’il fut grandement question, à cette époque, «d’envoyer à Bordeaux quelque commandant militaire et tyrannique comme fut M. de Fougères, il y a trois ans, au Parlement de Rouen».

[159] «L’abbé de Tourny, fils de l’intendant de Bordeaux, jeune ecclésiastique résidant au séminaire de Saint-Sulpice, vient d’être enlevé et mis à la Bastille, même au secret, pour avoir envoyé par la poste, avec une lettre signée de lui, les vers qui ont couru contre le roi.» (Journal du marquis d’Argenson, édition Rathery, V, p. 392.)

[160] Papiers de MM. de Lamothe.

[161] Archives départementales, C. 2838.

[162] Cette association prit le nom de Classes.

[163] Journal de Barbier, édition Charpentier, VI, pp. 337, 341, 342.

[164] La Compagnie avait suspendu le service le 16 juin 1756. Mise en demeure de le reprendre, elle répondit, le 24 août, qu’elle n’en ferait rien tant qu’on n’aurait pas rendu à la liberté les magistrats proscrits et ceux «qui étoient retenus dans une espèce de réat à la suite du Conseil du roi». Ce n’est qu’à la fin de septembre, après la soumission du ministère, que Messieurs rentrèrent au Palais. La Gazette de Hollande—numéro du 24 septembre 1756—applaudit à ce dénouement en termes flatteurs pour le Parlement de Guyenne.

[165] Journal de Barbier, édition Charpentier, VII, p. 9.

[166] Correspondance de Mme Duplessy.

[167] Correspondance de MM. de Lamothe.

[168] Archives départementales, C. 2404.

[169] Le nouveau théâtre fut construit en bois. «La salle de spectacle, écrit M. de Lamothe, est au bout des Récollets, sur la main droite, avant que de sortir par la place Dauphine. Elle occupe toute la largeur de la rue de la Corderie et s’étend depuis l’alignement des maisons sur la façade jusqu’au bord le plus reculé de la première tour qui est presque d’abord après le mot rue. Jusque-là, c’est un massif de bâtiments. Ensuite, depuis cette tour jusqu’à une ligne près de la seconde, ce sont des appartenances de la salle.»

[170] Les commandants de province étaient chargés de remplacer les gouverneurs qui, le plus souvent, résidaient à Versailles. A cet effet, ils étaient investis des mêmes droits et des mêmes prérogatives que le grand seigneur dont, en fait, ils exerçaient la fonction. Le commandant de la Guyenne siégeait au Parlement entre le premier et le deuxième président, et recevait vingt-quatre mille livres d’émoluments.—La province sous l’ancien régime, par Alfred Babeau, I, pp. 313 et 318.

[171] Mémoires du duc de Luynes, VII, p. 200.

[172] M. d’Hérouville arriva à Bordeaux le 19 juin 1755. Parmi les honneurs dont on le gratifia, figurait une représentation au Collège de Guyenne à laquelle assistèrent les jurats, le grand sénéchal et de nombreuses personnes appartenant à la noblesse, à l’Université et au Barreau. Le commandant n’ayant pu s’y rendre, les orateurs récitèrent leurs discours de bienvenue en face «du fauteuil de vellours cramoisy sur lequel M. le comte d’Hérouville se seroit placé s’il avoit été présent.» (Registres de la Jurade, BB. 1755.)

[173] Mémoires de Marmontel, édition Barrière, p. 162.

[174] Sur l’événement et ses suites, consulter les Mémoires du duc de Luynes, XV, pp. 212, 214, 270. Voir également le Journal du marquis d’Argenson, IX, pp. 326 et 359.

[175] Il fut remplacé par le maréchal de Thomond.

[176] Papiers de M. de Lamontaigne.—L’Académie avait, en 1755, reçu M. d’Hérouville dans ses rangs. Celui-ci n’oublia jamais ses amis de Guyenne. Plusieurs d’entre eux, notamment M. Risteau, qu’il fit entrer à la Compagnie des Indes, eurent à se louer de ses services.

[177] Souvenirs de la marquise de Créquy, édition Garnier, V, p. 240.

[178] Mémoires de Marmontel, édition Barrière, p. 162.

[179] Voir l’Éloge de Tourny, par Jouannet, p. 81.—Depuis un certain temps, les ministres tranchaient, sans consulter M. de Tourny, d’importantes questions du ressort de sa Généralité. Celui-ci se plaignait amèrement de procédés qui impliquaient une véritable défaveur: un mémoire signé de lui, dont la minute nous a été communiquée par M. Raymond Céleste, contient à ce sujet de curieuses indications.

[180] Archives nationales, II. 92.

[181] Papiers inédits de M. de Lamontaigne.

[182] Correspondance de MM. de Lamothe.—Il y eut, à cette époque, un redoublement de rigueurs contre les protestants. Certains d’entre eux furent vivement sollicités par leurs coreligionnaires étrangers de quitter le royaume.

[183] Mémoires de Durfort de Cheverny, I, p. 198, confirmés par les notes du président Barbot.

[184] Voyage de la Raison en Europe, par le marquis Caraccioli.

[185] Correspondance de Buffon, I, p. 6.

[186] Archives départementales, C. 1077.

[187] Bureau de la grande police, par Brives-Cazes, p. 23.

[188] Enquête sur le fait des corvées, p. 126.

[189] D’autres services existaient dans les directions suivantes: 1o Saintes, La Rochelle et Nantes, trois départs par semaine;—2o Agen et Toulouse, deux départs;—3o Mont-de-Marsan, Dax et Bayonne, deux départs;—4o Limoges et Périgueux, un départ;—5o Libourne, deux départs;—6o Blaye, un départ chaque jour, à l’heure de la marée;—7o le Médoc, un départ chaque jour, à sept heures du matin.

[190] La Généralité de Guyenne était alors traversée par trois grandes routes de poste, auxquelles se rattachaient cinquante embranchements divers; le tout comprenait cinq cent vingt lieues de longueur.—Archives départementales, C. 76.

[191] Voyage de la Raison en Europe.

[192] La fonction des dizeniers consistait à relever les contraventions de police et à dresser les rôles de la capitation et du dixième. Il y avait généralement un dizenier par rue.

[193] Il y avait douze commissaires de police; mais il est permis de croire qu’ils se bornaient à exercer une surveillance générale, car plusieurs d’entre eux étaient en même temps marchands ou procureurs. Leurs appointements s’élevaient à quatre cents livres.—Les espions de police ne furent créés que plus tard.

[194] Les premiers essais d’éclairage remontent à 1697, mais ce fut seulement vers le milieu du XVIIIe siècle que ce service s’améliora. En 1750, les négociants des Chartrons firent venir à leurs frais de Rotterdam cinquante lanternes d’un système nouveau, avec leurs fers et assortiments. Enfin, par délibération prise en 1758, la Jurade substitua aux anciens appareils deux mille quatre cents lanternes imitées de celles de Paris.

[195] Collection Delpit: Correspondance.

[196] Arrêté du 7 septembre 1763.

[197] Ces sortes de représentations avaient lieu d’ordinaire «à la vieille corderie, derrière la salle de spectacle».

[198] Pastorales héroïques, de Nau-Dumontet.—Les arènes affectées aux combats d’animaux étaient généralement établies dans la rue Couet, aujourd’hui rue de la Course.

[199] L’apothéose de Molière, chez la veuve Calamy, imprimeur du spectacle.—Collection de M. Roborel de Climens.

[200] Paris, Versailles et les provinces, II, p. 72.

[201] Cet événement fait l’objet d’une lettre fort curieuse publiée dans le numéro du 14 novembre 1750 d’un journal de La Haye, la Bigarrure, et reproduite dans l’Intermédiaire des chercheurs et des curieux du 28 février 1894.

[202] Mémoires de Mlle Clairon, édition Barrière, p. 50.

[203] Lettres d’Horace Walpole, édition Didier, pp. 28 et 53.

[204] Un règlement du 5 août 1713 obligeait tous les serviteurs, portiers, laquais, porteurs de chaises, cochers, postillons, palefreniers, frotteurs, etc..., à se munir «de galons de livrée de couleur apparente». Toute contravention était punie d’un mois de prison, et, en cas de récidive, des peines du carcan et du bannissement. Lorsqu’il y avait port de l’épée, le juge prononçait les galères.—Archives départementales, C. 1077.

[205] Cette pierre existait encore en 1770; il est probable qu’elle fut enlevée à l’époque de la démolition du palais de l’Ombrière.

[206] Chaque corps d’état avait, pour ainsi dire, un quartier attitré. Les ferblantiers habitaient presque tous le long du quai, depuis l’hôtel des Fermes jusqu’à la porte de la Monnaie.

[207] Archives départementales, C. 3313.

[208] Le lever du rideau fut fixé à cinq heures et demie par ordonnance du 11 septembre 1755.

[209] Archives municipales: Lettres missives.

[210] Souvenirs de la rue Neuve, par Charles Marionneau.

[211] Caractères et portraits, de Chamfort.

[212] C’est le sobriquet que l’on donna à Richelieu à raison de ses déprédations durant cette campagne. Elles lui permirent, assurait-on, de payer plus d’un million de dettes et de faire construire l’hôtel baptisé par les Parisiens du nom de pavillon de Hanovre.

[213] Allusion à l’habitude qu’avait Richelieu de s’inonder de parfums.

[214] Les jurats, aux termes d’un arrêt du Conseil enregistré en 1758, recevaient deux mille livres de gages. Là ne se bornaient point leurs profits. En dehors des redevances en nature, touchées dans certains cas, notamment des personnes investies de lettres de bourgeoisie, ils avaient droit à des jetons de présence. Jusqu’en 1780, ces jetons furent du poids de trois livres; à partir de cette date, on les éleva à trois livres douze sols; les premiers étaient ronds, les seconds furent carrés. La remise en était faite dans une bourse valant elle-même vingt-quatre livres. Les jurats qui ne tenaient point aux jetons avaient la faculté de les échanger contre une somme de six cents livres.—Correspondance de Mme Duplessy.

[215] Une curieuse correspondance fut échangée, sur cette question, entre le ministre, M. de Saint-Florentin, et l’intendant, M. de Tourny fils. Elle se termina par l’ordre à ce dernier de faire mettre en dépôt—à l’abri des atteintes de la Jurade—les velours, étoffes, galons, franges d’or et d’argent achetés par elle, pour qu’on pût s’en servir plus tard dans des occasions analogues.—Archives départementales, C. 3633.

[216] Archives départementales, C. 3633.

[217] Correspondance de MM. de Lamothe.

[218] Archives municipales: Lettres missives.

[219] «Une cuisinière, faite avec art, attachée sous sa voiture, faisoit cuire doucement, par le moyen de briques rouges, les viandes qu’il désiroit. Et, à la poste, avant le temps désigné pour manger, un cuisinier adroit s’emparoit de la machine et couroit à toute bride préparer le repas de Monseigneur, de façon qu’en arrivant il n’attendoit pas.» (Vie privée du maréchal de Richelieu, par Faur, II, p. 155.)

[220] «Le public fut admis à circuler autour du banquet et la table livrée ensuite au peuple dont les acclamations se mêlaient au bruit des orchestres.» (La comtesse d’Egmont, par Mme d’Armaillé, p. 70.)

[221] Chronique de Gaufreteau, I, p. 118.

[222] La loi Oppia imposait des bornes au luxe des femmes et leur interdisait de porter sur elles plus d’une demi-once d’or.

[223] Chronique de Gaufreteau, II, p. 111.

[224] Correspondance de Buffon, I, p. 6.

[225] Publication des bibliophiles de Guyenne, II, p. 10.

[226] Correspondance de MM. de Lamothe.

[227] Mémoires de Marmontel, édition Barrière, p. 268.

[228] On citait des membres de la Jurade qui, moyennant espèces, délivraient des autorisations. La sœur de l’un d’eux prélevait une rétribution quotidienne de dix-huit livres, savoir douze livres pour elle-même, et six livres pour sa nièce âgée de sept ans.—Correspondance de Mme Duplessy.

[229] Correspondance de Mme Duplessy.

[230] Journal du marquis d’Argenson, édition Rathery, VI, p. 2.

[231] L’hôtel du Gouvernement—jadis l’hôtel de Nesmond, aujourd’hui l’Archevêché—occupait une grande partie des terrains compris entre les rues Montméjan, du Temple, Saint-Paul et Porte-Dijeaux. C’est dans la rue Porte-Dijeaux que se trouvait l’entrée principale; il y en avait une autre, plus discrète, dans la rue Saint-Paul, aujourd’hui rue des Facultés.

[232] Lettre de Richelieu au président de Lalanne.

[233] Antoine-Alexandre de Gascq, né le 20 décembre 1712, conseiller en 1730, président à mortier en 1739. Son nom reviendra souvent dans le cours de ce récit.

[234] Le compte rendu de cette fête, qui eut lieu le 6 août 1758, fut fait par Rulhière sous la forme d’une lettre à la duchesse d’Aiguillon. Cette lettre, avec quelques variantes, trouva place dans l’Année littéraire, de Fréron, 1758, VII, p. 186.

[235] Le thé à l’anglaise chez le prince de Conti, par Olivier.

[236] Souvenirs de la marquise de Créquy, édition Garnier, III, p. 4.

[237] M. de Tourny.

[238] La duchesse d’Aiguillon.

[239] Les Délices de la France, avec une description des provinces et des villes de France, par Savinien d’Alquié. Paris, 1670, II, pp. 184 à 189. L’auteur ajoute qu’à Bordeaux «tous les plaisirs de l’esprit et du corps se trouvent réunis dans toute leur pureté».

[240] Carraccioli a dit fort justement que, chez les femmes de cette époque, le bon sens et l’érudition s’alliaient parfois avec les mouches et le rouge.

[241] Correspondance de MM. de Lamothe.

[242] Les émoluments du gouverneur de la Guyenne s’élevaient à 99,708 livres, non compris le logement, le chauffage et une foule d’autres profits.—La province sous l’ancien régime, par A. Babeau, I, p. 332.

[243] Papiers inédits de M. de Lamontaigne.

[244] Correspondance de Voltaire: lettre du 21 juillet 1764.

[245] Correspondance de MM. de Lamothe.

[246] Les noms des volontaires, qui, presque tous, appartenaient au commerce, sont rapportés dans l’Almanach historique de Guyenne, année 1760, p. 198.

[247] Iris de Guyenne, I, p. 42.

[248] La comtesse d’Egmont, par Mme d’Armaillé, p. 73.

[249] Mme d’Egmont fit partie du petit cénacle auquel Jean-Jacques offrit la primeur de ses Confessions: «J’achevai ainsi ma lecture, écrit-il, et tout le monde se tut. Mme d’Egmont fut la seule qui me parut émue. Elle tressaillit visiblement, mais elle se remit bien vite et garda le silence, ainsi que toute la compagnie.»

[250] On a de lui une Réponse aux observations sur l’Esprit des lois. C’est d’après ses indications que le sculpteur Cessy modela le buste de Montesquieu. M. Risteau était le père de Mme Cottin.

[251] Laboubée rapporte que Cazalet s’ouvrit les veines dans un bain, pour se soustraire aux fureurs révolutionnaires.

[252] On en trouvera une description détaillée dans la Conchyliologie, de Dézallier d’Argenville, p. 136.

[253] Mémoires de Marmontel, édition Barrière, p. 269.

[254] Collection Delpit: lettre des frères Labottière.

[255] Note de Laboubée.

[256] Jean-Charles de Lavie, chevalier, comte de Belhade, baron de Nontron, du Bourdeix, de La Roque du Taillan et autres lieux, naquit à Bordeaux le 23 septembre 1694. Il fut élu à l’Académie le 22 juillet 1738.—La maison de Lavie comptait, depuis deux siècles, toute une lignée de parlementaires. Bernard de Lavie, bisaïeul de Jean-Charles, occupait la charge de premier président à Pau. Son aïeul, Thibaut de Lavie, qui joua, durant la Fronde, un rôle des plus actifs, fut, par une faveur sans exemple, premier président à Pau en même temps qu’avocat général à Bordeaux.

[257] L’ouvrage porta d’abord ce titre: Abrégé de la république de Bodin.

[258] Les attaques ne furent pas épargnées à Jean-Charles de Lavie. Plagiaire de Montesquieu, pour quelques-uns, il fut regardé, par d’autres, comme son détracteur. Accusations contradictoires également injustes. Discutant sur le droit public, Lavie suivait le même chemin que son illustre devancier. Les rencontres ne pouvaient qu’être fréquentes: elles furent toujours loyales. Quant au reproche de dénigrement, il y a lieu de s’en étonner. Lavie n’abdique point son droit de critique, mais il en use avec une déférence d’où l’admiration n’est pas exclue: Bodin, déclare-t-il, est plus abondant en faits et en maximes puisées dans les anciens auteurs qu’élevé dans ses réflexions; Montesquieu est riche de son propre fonds: l’un écrit, l’autre pense.

[259] Année littéraire, 1764, II, p. 315.—Une étude comparative des Corps politiques et de l’Esprit des lois serait d’autant plus curieuse que Charles de Lavie et Montesquieu vécurent dans le même monde et, suivant toutes vraisemblances, entretinrent ensemble des rapports fréquents. Il est étrange qu’aucun des biographes du châtelain de La Brède n’ait songé à opérer un rapprochement entre les œuvres des deux écrivains.

[260] Lettre de Dupaty à Voltaire par laquelle il lui recommande son ami de Lavie. «Son père, dit-il, doit vous être connu. C’est à lui que la République des lettres doit une refonte de Bodin et des réflexions sur la vie de Plutarque...» Voltaire mentionne la visite de M. de Lavie dans une lettre du 15 octobre 1776.

[261] Archives de la Cour d’appel: dossier de la Commission militaire.

[262] M. de Ségur figure, sur les notes de Vernet, pour une toile de douze cents livres; M. Journu, pour quatre marines; le marquis de Saint-Marc, pour un sujet gracieux en marine ou en paysage; le riche M. Imbert, pour trois tableaux; Mme d’Egmont, pour trois tableaux aussi, dont un petit représentant un clair de lune, etc.

[263] Il la revendit onze cents livres en 1779.

[264] Archives municipales: lettre du 1er janvier 1744.

[265] Table historique de l’Académie, p. 305.

[266] Marmontel, de passage à Bordeaux, reçut de Barbot communication de ces pamphlets.—Mémoires de Marmontel, édition Houssaye, p. 270.

[267] Voici la liste en question, découverte dans les papiers de MM. de Lamothe:—La Famille extravagante: les Guyonnet;—Les Plaideurs: Citran et Guyac;—L’Avare: M. de Combabessouze;—Le Grondeur: Labadie;—L’Indiscret: Bellegarde;—Le Babillard: Marbotin;—Le Chevalier à la mode: La Chabarine;—L’Homme à bonnes fortunes: Montferrand;—L’Important: Marcellus;—Le Médisant: Portets;—Ésope à la ville: Gourgue;—Le Tartufe: de Gascq;—Le Bourgeois gentilhomme: Pelet;—Les Précieuses ridicules: Mlles de Sallegourde;—L’Enfant prodigue: M. de Sallegourde;—Le Joueur: Somières;—Le Dissipateur: Mirat;—Le Menteur: Ségur;—Le Mariage forcé: Leberthon;—La Mère coquette: Mme de Pontac;—Le Fat puni: Montazet;—L’Esprit de contradiction: Mme de Labadie;—La Fille de village: les Paret;—Le Bourgeois à la mode: Dupin et Paran;—Les Bourgeoises de qualité: les demoiselles Peyronnet;—La Vie est un songe: Tortaty;—Le Glorieux: Carrière;—Le Misanthrope: Caupos;—L’avocat Pathelin: Poussart;—La Veuve: Mme de Dunes;—Pourceaugnac: d’Arville;—Georges Dandin: Le Doux;—Le roi de Cocagne: Lascombes;—L’Extravagant: La Capelle;—L’Ami de tout le monde: Aquart;—La Coquette: Mme Dusault;—Le Mécontent: Tombebœuf;—Les Femmes savantes: Mlles Duplessy et de Ségur;—Le Français à Londres: Laburthe;—Les Fâcheux: Denis et Parrant;—La Fausse Prude: la première présidente;—L’Étourdi: Montbalen;—Jodelet: Dupin;—Crispin médecin: Séris;—L’Amour médecin: Cazaux;—Le Malade imaginaire: Labadie fils;—Le Distrait: Montesquieu;—La Mère confidente: Mme de Cressac;—La comtesse d’Escarbagnas: Mme Boyer;—L’École des amants: Bigot;—La Fille capitaine: Mlle Châteauneuf;—Le Chevalier Massacre: Baignères;—Arlequin poli par l’Amour: La Colonie;—La Comtesse d’Orgueil: Mme Lassalle;—Les Amants réunis: Piis et sa femme;—Le Petit-Maître corrigé: Budos;—La Matrone d’Éphèse: Mme de Ségur-Cabanac;—Le Procureur arbitre: Duvigier père;—Le Flatteur: Duvigier fils;—Le Magnifique: Mirambeau;—L’Amoureux: Senault;—Le Dépit amoureux: Mlle de Belhade;—La Femme d’intrigue: Mme Robillard;—Le Sicilien: le chevalier Malvin;—Crispin musicien: Sarrau;—Les Folies amoureuses: Mlle de Pile;—Le Légataire universel: Sause;—Les Fourberies de Scapin: Vincent, doyen;—Le Complaisant: Desaigues de Fais;—Colin Maillard: Dupont-Rolland;—Crispin bel-esprit: le président Rolland;—Les Visionnaires: Lalanne et Montaigne;—Je ne sçais quoi: Le Blanc, père;—La Réconciliation normande: le premier président et l’intendant.

[268] Il était assesseur au Présidial de Nérac.

[269] Les Grandes Inventions modernes, par Figuier. Hachette, 1873, p. 343.

[270] Le 10 août 1759.—M. de Lamontaigne, qui fournit des détails précieux sur cet événement, rapporte, d’après des témoins dignes de foi, que la secousse éprouvée à Bordeaux fut, sinon aussi longue, au moins aussi forte que celles ressenties à Lisbonne, lors du tremblement de terre de 1755 qui renversa cette ville de fond en comble.

[271] C’était une messe en musique que dirigeait, le plus souvent, l’académicien Sarrau de Boynet.

[272] Papiers de l’Académie, no 828, 20, p. 65.

[273] Correspondance de Voltaire, édition Beuchot, t. LXIX, p. 253.

[274] Observations sur l’agriculture, par le chevalier de Vivens, I, p. 111.

[275] Cet état de choses se perpétua jusqu’en 1791: c’est Gensonné, en qualité de procureur de la Commune, qui en provoqua l’abolition.

[276] Extrait des Corps politiques, livre VII, chapitre II, édition de 1766, II, p. 67.

[277] Le Parlement de Guyenne ne cessa de professer, à l’égard de l’illustre intendant du Limousin, des sentiments de haute estime. On en trouve l’expression dans un remarquable arrêt du 17 janvier 1770.—Archives départementales, 1514 B.

[278] Mémoires du chancelier Pasquier, I, p. 3.—Mémoires du duc de Luynes, XIV, p. 470.—L’inoculation était regardée comme un acte de rébellion contre la volonté divine.

[279] Liste chronologique des ouvrages des médecins et chirurgiens de Bordeaux, an VII, p. 22.—Les succès du docteur Grégoire n’eurent pas le privilège de l’enrichir. Traqué par ses créanciers, il fut réduit, en 1765, à solliciter le bénéfice d’un sauf-conduit.—Archives départementales, C. 3437.

[280] Les Annonces-Affiches prenaient part à la polémique, et, dans le numéro du 13 mars 1760, se prononçaient en faveur de l’inoculation.

[281] Le 10 novembre 1757, il écrivait à Barbot, à l’occasion de la mort du fils unique de M. de La Tresne: «Si l’inoculation de la picotte étoit pratiquée autant qu’elle le mérite, peut-être qu’elle eût évité bien des regrets à l’infortuné M. de La Tresne. J’ai bien pris part à sa perte. Les amis de Mme Duplessy n’en seront pas si affligés que moi.»—Papiers de l’Académie, 828, 20.

[282] Par les soins d’un médecin nommé Chaumont dont le nom ne figure point parmi les docteurs exerçant à Bordeaux ou à Paris.

[283] Le docteur Grégoire dédiait à la comtesse une étude sur la petite vérole et la remerciait, au nom de la Faculté, d’avoir, par une fermeté d’âme sans pareille, «fourni des armes victorieuses aux défenseurs de l’inoculation».

[284] Œuvres de Rulhière. Paris, 1819, VI, p. 445.

[285] Correspondance de M. de Gascq.—Lettre, du 28 janvier 1769, à M. d’Arche.

[286] Correspondance de MM. de Lamothe.—Parmi les danseuses engagées se trouvaient les sœurs Boscarel que le maréchal honorait d’une bienveillance particulière et à qui il faisait donner leurs premières leçons, aux frais des actionnaires.

[287] Journal historique de Collé, I, p. 174.—Après quelques années passées à Bordeaux, Mlle Émilie se rendit à Saint-Pétersbourg où «elle mourut de froid». (Manuscrit de M. de Raoul.)

[288] Voici l’un des couplets qui le concernent:

Courtisan fade et rampant,
Vil par ses courbettes,
Politique, faux galant,
Conteur de sornettes...
La noblesse, en rougissant,
Voit son sénéchal dansant
Auprès des cadettes
O gué!
Auprès des cadettes.

[289] Correspondance de MM. de Lamothe.—M. de Raoul, au contraire, rapporte que le jeune Labottière était encore en prison le 25 juin 1763, plus de deux années après l’incident.

[290] Correspondance de Walpole, édition Didot, p. 51 et 55.—Mistress Bootbie passait pour être la maîtresse du général Churchill.

[291] Mémoires de Dazincourt, édition Barrière, p. 197.

[292] Histoire des théâtres de Bordeaux, par Detcheverry, p. 152.

[293] Voyage de la Raison en Europe, p. 367.

[294] Annales de Bernadau, p. 210.

[295] Elle porte la signature d’un des comédiens de la troupe, le sieur Caprez; la musique était de Beck.—Collection de M. Roborel de Climens.

[296] Journal de Collé, III, p. 188.—Le Galant Escroc avait été représenté sur le théâtre du duc d’Orléans, à Bagnolet.

[297] «C’était toujours sur la classe inférieure que son despotisme frappait avec le moins de ménagement. Il fit enfermer plusieurs personnes qui avaient seulement osé blâmer sa conduite.»—Vie privée du maréchal de Richelieu, II, p. 196.

[298] Il faut reconnaître que le Parlement s’était, dans cette circonstance, montré quelque peu agressif; il n’avait pas craint, en effet, de reprocher au roi l’élévation croissante des impôts, celui-ci «ayant faict plus d’édicts puis la paix qu’il n’en avoit faict pendant la guerre». (Chronique d’Étienne de Cruseau, II, p. 39.)

[299] Ces derniers, si l’on en croit la légende, furent, à maintes reprises, obligés de le condamner.

[300] La Chambre de justice de Guyenne en 1583-1584, par Brives-Cazes, p. 51.—Marguerite de Valois, sœur de François Ier, n’avait pas été plus heureuse dans ses démêlés avec les Robes longues. Il lui plut, un jour, d’enlever les riches héritières du bordelais pour les marier aux nobles ruinés de sa cour: la Grand’Chambre, par de vigoureuses décisions, coupa court à cette entreprise renouvelée de l’aventure des Sabines.—Le Parlement et la Cour des Commissaires de 1549, par Brives-Cazes.

[301] Chronique de Gaufreteau, I, p. 321.

[302] La Société et les Mœurs en Béarn, p. 156.

[303] Tallemant des Réaux, édition Garnier, I, p. 93.

[304] Le dernier tour d’Henri IV à ses amis du Parlement vaut la peine d’être conté. Jadis payeur récalcitrant, le Béarnais, avec l’âge, était devenu franchement avaricieux. Son neveu, le prince de Condé, ayant jugé bon de prendre femme, Sa Majesté se fût volontiers affranchie du cadeau de noces. Mais l’épousée était cette Charlotte de Montmorency pour l’amour de laquelle le Vert-Galant accomplissait une série d’extravagances qui le couvrirent de ridicule. Lésiner n’eût point été le fait d’un Céladon. Henri IV, qui avait le génie des solutions économiques, trouva le moyen de faire grand sans délier les cordons de sa bourse. Il glissa dans la corbeille... un brevet de conseiller à Bordeaux. Bon gré, mal gré, la Compagnie dut acquitter le montant de cette lettre de change... Combien d’autres du même genre n’eut-elle pas à payer!

[305] «Comment le Parlement eût-il pu résister seul aux entraînements corrupteurs créés par le despotisme de François Ier et de ses successeurs!»—Le Parlement de Bordeaux et la Cour des Commissaires, par Brives-Cazes, p. 164.

[306] La liste dressée et publiée par M. Dast de Boisville comprend plus de seize cents noms.

[307] Journal historique de la révolution opérée dans la Constitution de la monarchie française, II, p. 232.—Maupeouana, III, p. 30.

[308] La capitation variait suivant les besoins du fisc. En 1721, elle était de 1,500 livres pour le premier président, de 450 livres pour les présidents à mortier, de 225 livres pour les présidents à bonnet et les conseillers, de 35 livres pour les avocats. On ne tarda pas à l’augmenter et à y joindre un impôt de quatre sols pour livre.

Un relevé de compte présenté par le payeur des gages au conseiller de Pichon fournit sur cet état de choses des précisions intéressantes. Ce compte, qui s’étend de 1713 à 1724, constitue M. de Pichon créancier d’une somme totale de 4,200 livres, pour onze années de gages à 375 livres, soit 4,125 livres, et pour deux années à la Tournelle donnant lieu à un supplément de 37 livres dix sols, chacune. Au débit figurent: 1o l’impôt du dixième sur les gages, 420 livres; 2o l’impôt de la capitation, 3,307 livres 15 sols... Reste un boni de 473 livres 5 sols, affecté à des fournitures de bureau. En définitive, M. de Pichon se trouve redevable de 10 livres 11 sols 6 deniers.—Archives départementales, C. 852.

[309] La démonstration est facile. En 1770, le Parlement de Bordeaux se composait de dix présidents à mortier et de cent présidents à bonnet ou conseillers. On ne peut évaluer à moins de 120,000 livres la valeur des offices de président à mortier, soit 1,200,000 livres pour les dix. Les offices de président à bonnet et de conseillers, après avoir valu 60,000 livres, étaient descendus à 40,000; soit quatre millions, pour les cent; en tout, cinq millions deux cent mille livres déboursés par les membres de la Compagnie, non compris ceux du Parquet. Or, le montant des épices réellement perçues—à l’exclusion des épices pro rege, pro urbe, pro Deo—n’atteignait pas, à beaucoup près, le revenu qu’eût pu donner cette somme. Un dépouillement consciencieux démontre qu’à cette époque elles ne s’élevaient pas à 40,000 livres, pour un ressort de 2,200,000 justiciables (à Rouen elles étaient de 20,000 livres seulement). Réparties sur un capital de cinq millions deux cent mille livres, ces 40,000 livres constituaient un intérêt de moins de 1%. Encore négligeons-nous l’impôt de la Paulette lequel, étant alors fixé au centième du prix de l’office, absorbait et au delà toutes les sommes perçues.—En fin de compte, les épices allaient, sous des formes diverses, se déverser dans les coffres de l’État, et l’on peut affirmer que les parlementaires payaient chèrement les privilèges qui leur étaient attribués. Ce qui, dans une certaine mesure, peut faire illusion, c’est que les épices se répartissaient d’une façon inégale. La plus forte part était réservée aux rapporteurs de la Grand’Chambre, tandis que les officiers des Enquêtes et des Requêtes ne touchaient à peu près rien. Ces derniers, spécialement, étaient taxés à une redevance fixe de six écus par audience, laquelle, partagée entre dix magistrats, portait à trente-six sous par audience le profit de chacun d’eux... Étienne de Cruseau fournit, sur cette délicate question des épices, un renseignement précieux. Devenu conseiller de Grand’Chambre, il clôture l’année 1608 par cette exclamation, unique dans sa longue carrière: «Dieu m’a donné mille escus de mon estat; à vous, mon Dieu, gloire et honneur et grâces!» Cette satisfaction bruyante de l’un des rapporteurs les plus zélés du Parlement démontre le caractère insolite de ce revenu, qui n’était, d’ailleurs, que l’intérêt à 5% du capital de la charge. Gaufreteau complète cette indication par la réflexion suivante: «Quel advantage peuvent avoir ceux qui achepteront des offices de crue, attendu que, après qu’ils auront baillé quinze ou vingt mille escus pour leurs offices, ils demeureront près de vingt ans avant gagner l’eau qu’ils boiront»: une boutade qui n’est, en somme, que l’expression fidèle de la vérité.—Ajoutons qu’une rémunération aussi illusoire des emplois de judicature peut, seule, expliquer la facilité avec laquelle les magistrats de l’ancien régime, pour forcer la main au roi, abandonnaient, parfois pendant des années, l’exercice de leurs fonctions.

[310] Œuvres de Michel de l’Hospital, édition Dufey, II, p. 111.

[311] L’avocat général Saige épousait lui-même Mlle de Verthamon d’Ambloy, fille du président aux Enquêtes, dont la fortune était considérable—ce qui fait dire à M. de Lamontaigne: «C’est le Pactole qui va fertiliser les mines du Pérou.»

[312] Mémoires de Mme du Hausset, édition Barrière, p. 72.

[313] Archives départementales, C. 3623.

[314] Archives départementales, C. 3585.—Sur l’emplacement de sa maison incendiée, M. Le Berthon fit construire le bel hôtel, rue du Mirail, qu’occupent aujourd’hui les services du Mont-de-piété.

[315] Il paraît certain que les Sceaux furent offerts à M. Le Berthon et qu’il les refusa pour ne point quitter Bordeaux.

[316] Dix présidents à mortier en exercice et deux honoraires, deux chevaliers d’honneur, six présidents à bonnet, quatre-vingt-quatorze conseillers en exercice, vingt-deux honoraires, vingt-six officiers du parquet ou greffiers.—Aux processions de Saint-André, le gros du cortège stationnait encore dans la rue du Loup quand la tête franchissait le seuil de la Primatiale.

[317] Les conseillers n’avaient voix délibérative qu’à vingt-cinq ans, les présidents qu’à trente ans.

[318] Mémoires de Bailly, III, p. 130.

[319] Tablettes de Bernadau: V. p. 177.

[320] Cette cérémonie eut lieu le 23 mars 1756, deux ans avant la prise de possession effective. Le maréchal y fut représenté par le marquis de Montferrand, grand sénéchal de Guyenne.

[321] Lettre de Voltaire du 12 septembre 1755.

[322] Tel fut le sort de l’avocat général Dupaty à qui une rigoureuse incarcération à Pierre-Encise rappela les dangers d’une indépendance intempestive. Le fougueux orateur fut, de là, transféré à Roanne où il écrivit ses Imitations de Properce et de Tibulle.

[323] Archives départementales, C. 2623.—L’intendant était alors M. Boutin, un homme aimable et distingué dont les correspondances privées font fréquemment l’éloge. Sa femme—une Chauvelin—s’attira toutes les sympathies par ses manières et sa bonne grâce. Très bien accueillie dans la société bordelaise, elle donna elle-même des fêtes qui eurent un grand éclat.

[324] Le roi fut obligé d’interdire toute publication de ce genre.—Archives départementales, C. 3623.

[325] La décision ne fut pas rendue à l’unanimité, si l’on s’en réfère à la correspondance de MM. de Lamothe. Un certain nombre de jeunes conseillers, pour qui la masse aux dés avait des charmes, votèrent contre.

[326] A l’occasion de l’établissement du Vauxhall: Archives historiques de la Gironde, XXIV, p. 428.

[327] Registres secrets, sous la date du 7 septembre 1763.

[328] Elle se composait de MM. de Gascq, de Gourgue (Laurent-Marc-Antoine), de Grissac, de Baritault, de La Colonie, de Favars, de Filhol, de Prunes, de Gourgue de Thouars, de Verthamon d’Ambloy, d’Arche de La Salle, de Lamontaigne, de Rauzan, de Poissac.

[329] Une étude sur la réforme de la justice fut, en effet, préparée par un des Messieurs.

[330] M. Brives-Cazes a publié dans une intéressante brochure—Le Parlement de Bordeaux: Bureau de la grande police—un résumé des travaux de la Commission. Les registres retrouvés par lui n’embrassent qu’une période de quatre années à partir de 1763; mais nous ne serions pas surpris que le Bureau eût fonctionné jusqu’en 1771. Les remarquables arrêts rendus en 1770 sur la vente des grains et l’établissement d’assemblées de paroisses en vue de soulager la misère publique, ont sûrement été inspirés par le Bureau de la grande police.

[331] Les choses se passèrent ainsi, en 1762, au sujet d’un navire offert au roi par la Ville. La correspondance de MM. de Lamothe atteste que l’intendant faisait venir chez lui les habitants, les sollicitait de s’exécuter de bonne volonté, et, au besoin, augmentait le chiffre de leur souscription.—Il est juste de dire que, dans certaines circonstances, Sa Majesté, trouvant excessives quelques-unes des libéralités ainsi obtenues, en opéra elle-même la réduction.

[332] Voir, page 138, ce qu’en disait Tourny.

[333] Correspondance de MM. de Lamothe.—Sur l’état économique de la Guyenne, sous le règne de Louis XV, on consultera avec fruit l’Ancien Régime, de Taine, p. 60 et suivantes.

[334] Journal historique de la révolution Maupeou, II, p. 28.

[335] Bien que la correspondance de Mme Duplessy avec sa fille embrasse cette période, il ne se trouve qu’une lettre faisant allusion aux événements de cette époque: il est permis de croire que les autres ont été détruites sur sa demande.

[336] Charles-François-Hyacinthe Esmangart.

[337] Archives départementales, C. 3623.—Lettre à M. de Sartine, du 19 février 1771.

[338] Il était admis par les esprits impartiaux que, déplorable en principe, la vénalité des charges constituait, en fait, la garantie la plus sûre de l’intégrité et de l’indépendance du juge. Montesquieu se prononce en faveur de la vénalité; Charles de Lavie également: il estimait que le choix du prince n’avait jamais équivalu en France qu’à la plus dangereuse des vénalités, la vénalité clandestine.—Peut-être n’est-il pas hors de propos de rappeler que l’affaissement des consciences au sein des Parlements coïncida presque toujours avec l’attribution accordée au Souverain du choix des représentants de la justice. L’admirable magistrature en fonctions à Paris, lors de la mercuriale de 1559 qui se termina par la mise en jugement de huit officiers de judicature, dont un brûlé en Grève et un autre étranglé dans son cachot, s’était recrutée elle-même en toute liberté; celle, au contraire, qui siégeait au moment de la Saint-Barthélemy, et dont l’attitude a été l’objet de vives critiques, devait son investiture au choix des Guises.

[339] Le Barreau de Bordeaux, par Henri Chauvot, p. 41. Le premier président d’alors était Jacques-André-Hyacinthe Le Berthon, dont le père était décédé en 1766.

[340] Journal historique de la révolution Maupeou, II, p. 132.

[341] Correspondance de Voltaire: lettre du 24 janvier 1766.

[342] Il n’était rien moins que rassuré: «Bordeaux, écrit Walpole, résista un jour ou deux, au grand effroi de Richelieu qui se retira précipitamment en demandant des troupes.»—Lettres de Walpole, édition Didier, p. 255.

[343] Mémoires de Saint-Simon, édition Hachette, XVI, p. 52.

[344] Journal historique de la révolution Maupeou, II, p. 109.

[345] Le 29 avril 1771, par une délibération prise à l’unanimité, les officiers du Parlement s’étaient engagés à n’accepter aucune place dans les juridictions nouvelles. Cette décision fut renouvelée le 3 septembre; à cette date, il y eut une dizaine d’opposants.—Journal historique de la révolution Maupeou, II, p. 147.

[346] Confessions de Jean-Jacques Rousseau: année 1741.

[347] Il concourut, avec M. de Sarrau et quelques autres personnes à la fondation de l’Académie de musique.

[348] Mémoires de Dazincourt, édition Barrière, p. 197.—Journal historique de la révolution Maupeou, II, p. 138.

[349] Le Barreau de Bordeaux, par H. Chauvot, p. 40.

[350] Le chancelier Maupeou et les Parlements, p. 456.—Journal historique de la révolution Maupeou, II, p. 143.

[351] Mémoires de Besenval, II, p. 180 et 181.

[352] Michau de Montblin était conseiller au Parlement de Paris.

[353] Le chancelier Maupeou et les Parlements, p. 424.

[354] La comtesse d’Egmont, par Mme d’Armaillé, p. 159.

[355] De Lurbe écrit, de son côté: «Les Bordelais sont de leur naturel avides de liberté.» (Chronique bourdeloise: année 1548.)—Le maréchal de Richelieu faisait lui-même, dans sa correspondance, une constatation identique.

[356] Le chancelier Maupeou et les Parlements, p. 480.

[357] Le chancelier Maupeou et les Parlements.—Journal historique de la révolution Maupeou, II, p. 139.

[358] L’Ancien Régime, par H. Taine, p. 386.

[359] Sans doute Angélique de Mathieu, femme de Laurent-Marc-Antoine de Gourgue, président à mortier.

[360] En reproduisant ces détails, M. Flammermont désigne la sœur du premier président comme étant Mme de Pontac. C’est une erreur que nous avons cru devoir rectifier.

[361] Les mauvais sujets, au nombre de soixante-cinq, étaient MM.: Le Berthon de Gourgue (Laurent-Marc-Antoine), de Cazeaux, de Spens d’Estignols de Lancre (Joseph), Arnaud de Lavie, de Spens d’Estignols de Lancre (François), Montalier de Grissac, de Conilh, Le Blanc de Mauvezin, de Sallegourde, Pelet d’Anglade, d’Arche de La Salle, de Lalande, de Ragueneau (Pierre), Desnanots, d’Augeard, d’Augeard de Virazel, de Verthamon d’Ambloy (Jean-Baptiste), de Lacolonie, de Labat de Savignac, de Ragueneau (Jean-Joseph), de Meslon (Nicolas), de Basterot, de Fonteneil, Desmoulins de Maspérier, Duluc (Laurent), de Loyac, Pocquet de Lislette, Dalon, de Piis, de Thilorier, de Gourgue de Thouars, de Brivazac, de Féger, de Mons de Saint-Pauly, Souc du Plancher, de Lamolère, de Jaucen de Poissac, Basquiat de Mugriet, de Prunes du Vivier, de Lagubat, Duval, de Gobineau, de Marbotin du Mirail, de Raigniac, de Verthamon d’Ambloy (Martial-François), Jean-Luc d’Arche, de Richon, de Paty du Rayet, de Gères de Louppes, Pérès d’Artassan, Dumas de La Roque, Martin de La Salle, de Conilh fils, Barthélemy de Filhot, de Sentout, Bienassis, Leydet, de Meslon (Jean-André), de Biré, Roche, Bouquier, Mercier-Dupaty, de Castelnau d’Essenault.—Ce dernier figure sur la liste officielle de la nouvelle Compagnie judiciaire, mais on se ravisa sans doute après l’avoir épargné, car une correspondance faisant partie de la collection Delpit établit qu’il fut soumis à un exil rigoureux.

[362] Les appointements étaient ainsi fixés: premier président, 15,000 livres; présidents à mortier, 6,000 livres; présidents à bonnet, 4,000 livres; conseillers de grand’chambre, 3,000; conseillers aux enquêtes, 2,000; procureur général et avocats généraux, 6,000; substituts, 1,000.—Le doyen des conseillers laïcs recevait une pension supplémentaire de 1,500 livres, et le doyen des conseillers clercs une pension supplémentaire de 1,000 livres.

[363] Archives départementales, c. 3631.

[364] M. de Bacalan était titulaire de deux chaires à la Faculté de droit; il désigna pour son successeur Delphin de Lamothe.—Archives départementales, C. 3631.

[365] Journal historique de la révolution Maupeou, II, p. 175.

[366] Le chancelier Maupeou et les Parlements, p. 458.

[367] Les combinaisons de Richelieu avaient abouti au résultat ci-après: premier président, M. de Gascq;—présidents à mortier, MM. de Pichard de Saucats, Duroy, de Bacalan, Jean-Maurice Dusault;—présidents à bonnet, MM. Loret et Rolland;—conseillers clercs, MM. Geneste de Malromé, Monforton, de Meslon (Antoine), Barbeguière;—conseillers laïcs, MM. Dusault père, de Baritault, de Cursol, Drouilhet de Sigalas, Dubergier de Favars, Fauquier, Pelet, de Lamontaigne, Marbotin, Fonteneil, Domenge de Pic de Blais, de Navarre, Maignol, Durand de Naujac, d’Alphonse, Delpy de Laroche, d’Albessard, Chimbaut de Filhot, Chaperon de Terrefort, de Lorman, Dubarry, Amanieu de Ruat de Buch, Laliman, de Lascombes, Garat, Maignol de Mataplane, Dumas de Fombrauge, Taffard, de Boucaud, de Minvielle, Cajus, Chanseaulme, Baritault de Soulignac, Barret, Montalier, Moreau de Montcheuil, de Laroze fils;—avocats généraux, Saige et Dudon de Lestrade;—procureur général, Dudon;—substituts, Bourgade, Duvergier, Laloubie.

[368] Celle qui, au dire de Bernadau, eut le plus de succès, débutait ainsi:

C’est sur les bords de la Garonne
Que siège cette Cour gasconne
Dont Vignerot est le patron.
Il faut donc graver sur le bronze
Qu’en mil sept cent soixante et onze
On vit... etc.

[369] C’était le costume des intendants quand ils venaient au Parlement.

[370] C’est ainsi qu’à l’avenir on désignera les magistrats du nouveau Parlement.

[371] Il se qualifiait écuyer, seigneur de la maison noble de Terrefort, et mourut en 1809.—Laboubée donne sur ses ouvrages et sur lui-même quelques indications intéressantes.

[372] Ajoutons qu’elle s’était imposé des sacrifices au moment de la guerre de 1759. Elle figure, avec MM. de Lalanne, de Gascq, de Tourny, de Montferrand, le maréchal de Richelieu, les Bénédictins de Bordeaux et ceux de La Sauve, etc., sur la liste des personnes qui firent au roi l’abandon de leur vaisselle d’argent.—Gazette de France, février et mars 1760.

[373] On trouve aussi des vers latins dans l’un des mémoires rédigés par Montesquieu à l’occasion de son procès avec la ville de Bordeaux, pour la délimitation des landes de Martillac. Signalons également, à titre de curiosité du même genre, le procès que Lagrange-Chancel, l’auteur des Philippiques, soutint contre son fils, vers 1745. A cette occasion, il adressa un placet en vers à Messieurs du Parlement, une ode à son avocat, Me Boucquier, et divers morceaux de poésie à ceux qui, de près ou de loin, connurent de l’affaire. Son fils répondit également dans la langue des dieux.—Tablettes des bibliophiles de Guyenne, III, p. 8 et suivantes.

[374] C’est en 1778 que se termina le procès de Mme Duplessy avec son fils. Celui qu’elle eut avec M. de Pauferrat, soumis à deux arbitres, MM. de Verthamon Saint-Fort et de Baritault, reçut une solution plus prompte.

[375] M. Alexis de Lamontaigne fut nommé syndic des avocats en 1778, jurat en 1779, clerc de ville en 1784.

[376] Il descendait, par les Lestonnac, de Jeanne de Montaigne, sœur de l’auteur des Essais.

[377] Jean-Laurent Buhan.—Voir la Biographie de Feret.

[378] Elle avait d’abord fixé sa résidence chez son gendre, M. de Lamontaigne. Des difficultés d’ordre intime la décidèrent bientôt à vivre séparément.

[379] Correspondance de Mme du Deffant, édition de Lescure, I, p. 169.

[380] Ces lettres, découvertes par M. Raymond Céleste, qui en a reconnu tout l’intérêt, ont été offertes à la Bibliothèque municipale par M. Rappet, propriétaire du domaine de Fonchereau.

[381] A Bordeaux, une servante coûtait le double.

[382] L’Iris de Guyenne fut fondé en 1763 par un ancien officier nommé Leclerc. Le succès ne couronna pas ses efforts, et il dut cesser sa publication. Une nouvelle tentative, faite en 1773, ne fut pas plus heureuse: l’Iris de Guyenne fut interdit par ordre du roi.—Archives départementales, C. 61.

[383] Pierre-François de Brach, descendant du poète, chevalier d’honneur au Parlement. Il possédait une superbe bibliothèque.

[384] La petite poste, fondée en 1767, avait pour but de desservir Bordeaux et la banlieue. Le tarif des lettres était de deux sous pour la ville, de trois sous pour la campagne. Le port des billets de visite et de cérémonies, non cachetés, n’était que d’un sou. Bordeaux eut sept distributions par jour. Dans la banlieue, il n’y en avait aucune: les gens qui attendaient des lettres devaient aller s’enquérir au bureau.—La paroisse de Montussan était desservie par Saint-Loubès.

[385] Le plus souvent la lettre accompagne un déshabillé contenant une cargaison d’objets disparates: éventails, bourses à la petite-maîtresse, se fermant par un anneau, pantoufles, médecines, oignons de tulipe, tabac d’Espagne, lunettes d’approche, perruques, caracos, etc.

[386] «Votre parenté avec elle, écrit Mme Duplessy, c’est qu’elle descend de la fille de Montaigne. C’est son avocat qui me l’a dit: il connaît très bien sa généalogie.»—Voir Michel de Montaigne, par M. Malvezin, p. 194.

[387] Beaujon avait recueilli dans son magnifique hôtel quatre des plus jolies femmes de Bordeaux. Mme Duplessy fournit, sur ces dames et les splendeurs dont elles étaient entourées, de curieux renseignements.

[388] La recommandation ne fut que trop fidèlement observée, car beaucoup de gazettes, ne faisant pas corps avec les lettres, ont disparu, déchirées sans doute par la destinataire.

[389] Les jurats recevaient, dans certains cas, des contributions en nature dont ils se montraient fort jaloux. C’est ainsi qu’en échange de ses lettres de bourgeoisie, tout nouveau promu devait adresser à chacun des membres de la Jurade cinq livres de café, seize livres de sucre et cinq livres de bougie.—Correspondance de Mme Duplessy.

[390] Histoire poétique du Parlement, par Cizos-Duplessis.—On peut juger de la dépopulation de Bordeaux d’après celle de Paris, où l’on calcula que plus de cent mille personnes s’étaient retirées à la campagne.—Lettres de Walpole, édition Didier, p. 257.

[391] Collection Itié: lettre de Mme Du Lyon de Campet.

[392] Voyage du duc de Richelieu à Bayonne, p. C.

[393] Cet échange fut effectué avec le président de Lalanne.

[394] Collection Itié.

[395] Mme Duplessy rapporte le fait dans les termes suivants: «La présidente de Gourgue est ici, fort malade. Elle a perdu un œil et l’on craint qu’elle ne perde l’autre. On l’attribue à une robe qu’elle a voulu broder pour s’amuser dans son exil... La pauvre femme paie bien cher l’ambition qu’elle a eue d’être présidente.»

[396] Bordeaux marchait sur les traces de Paris où un Wauxhall et un Colisée venaient d’être installés sous le patronage du roi. M. de Gascq, au nom des actionnaires, poussa avec ardeur à l’établissement de ces nouveaux lieux de plaisir, qui avaient l’avantage de retenir les étrangers. Il s’expliquait dans les termes suivants à propos du Wauxhall: «Si la ville avait donné deux millions à un entrepreneur pour mettre à exécution une pareille idée, il n’eût pas été assez payé en proportion des avantages qu’il lui en revaudra. Le Bordelais est trop réprobateur des nouveautés sans les examiner. Il faut les embellir et leur faire du bien malgré eux. Il y a quarante ans que celui qui a établi en Saxe la manufacture de porcelaine, voulut s’établir auparavant à Bordeaux. Les jurats de ce temps-là traitèrent cet homme comme le valet du tambourineur par complaisance pour M. Hustin qui faisait des pots de chambre de faïence et qui avait de la jalousie de ce particulier qui a enrichi la ville de Dresde. Vous savez les belles réflexions d’un de vos notables qui ont privé la ville d’un jeu de paume. Au lieu de lui mettre des manches pendantes avec des oreilles d’âne, on eut la faiblesse d’adhérer à ses misérables remontrances.» (Correspondance de M. de Gascq: lettre à M. d’Arche, du 26 novembre 1769.)

[397] Depuis longtemps, il nourrissait le projet de visiter la Guyenne. Le 11 juillet 1773, il écrivait à Richelieu: «J’ai toujours été tenté de venir passer un hiver avec vous, je n’ai pu exécuter ce dessein.» Un an plus tard, il manifestait le même regret: «J’ai connu, disait-il, que le ciel s’opposoit à mon voyage de Bordeaux, et qu’il falloit que je mourusse dans mon trou.»

[398] Le prince-archevêque fut, à son arrivée, le 22 juin 1772, reçu chez le jurat, M. d’Arche. On y chanta, en son honneur, une cantate mise en musique par le sieur Faiseau, organiste de Saint-André.

[399] Mme Duplessy fournit, dans diverses lettres, les renseignements les plus détaillés sur ce sinistre. De son côté, M. de Lamontaigne a recueilli, sur ce même événement, de précieuses indications dont on trouvera la nomenclature à la page 384 de la Table historique de l’Académie.

[400] Chronique de Gaufreteau, II, p. 171.

[401] L’officier promit de ne pas les dénoncer; mais il ne tint pas son serment. Trois des mutins furent arrêtés; les autres désertèrent.—Journal historique de la révolution Maupeou, IV, p. 186.

[402] Correspondance de Mme Duplessy.

[403] Des habitants de cette province envoyèrent à Mme Dubarry un échantillon du pain, moitié son et moitié avoine, dont ils étaient contraints de se nourrir.

[404] On envoya, en effet, le régiment de Condé-cavalerie, dont la ville paya chèrement les services, si l’on en juge par la lettre suivante: «Le régiment de Condé-cavalerie est toujours ici, bien qu’il n’y soit plus utile. Le prince a donné ordre aux officiers de se faire défrayer: ils demandent cinquante mille francs par mois. L’intendant veut faire supporter cette charge par la ville. Cependant le régiment reste toujours jusqu’à ce que la contestation soit finie, et les frais augmentent.» (Journal de la révolution Maupeou, IV, p. 283.)

[405] «On ne parloit, dans les campagnes, de rien moins que du partage des terres. Deux chefs d’attroupement furent pris et condamnés à être fouettés et mis au carcan sur la place de Créon. Ils furent ensuite envoyés aux galères.» (Annales de Bernadau, p. 218.)

[406] Le blé étant encore trop cher pour les petites bourses, la Jurade fit vendre le pain au-dessous de sa valeur et s’engagea à payer la différence aux boulangers. En vue de pourvoir à ces dépenses, elle dut contracter, à Gênes, un emprunt de six cent mille livres.—Archives nationales, H. 92.

[407] Mémoires secrets de Bachaumont: supplément, sous la date du 9 novembre 1773.

[408] «Il court ici un bruit fâcheux sur les exilés. On prétend qu’ils soufflent l’esprit de révolte par des propos indiscrets. Les honnêtes gens n’en croient rien; mais est-ce le plus grand nombre?» (Correspondance de Mme Duplessy.)

[409] Archives départementales, C. 3313.

[410] Louis XV s’éteignit le 10 mai 1774.

[411] «C’est, dit Mme Duplessy, le premier exemple qu’elles aient resté muettes en pareil cas. On assure qu’à la mort de Louis XIV, elles furent toutes en mouvement à l’arrivée du courrier qui l’annonça, et pendant quarante jours.»

[412] Lorsqu’un prince décédait d’un mal épidémique, ceux qui l’avaient approché ne pouvaient, avant l’expiration de six semaines, paraître devant son successeur.

[413] Journal de Collé, III, p. 29.

[414] M. de Noailles avait été, en 1768, nommé lieutenant général de la Basse-Guyenne. En 1775, on l’investit du commandement en chef de la province, en l’absence de Richelieu. Les lettres-patentes qu’il reçut furent présentées par M. de Ségur et «plaidées» par Romain de Sèze.

[415] «Voici de quoi on l’accuse. Il étoit à Limoges avec son régiment auquel il voulut faire exercer quelque police au détriment des juges de cette ville, lesquels s’adressèrent à un chanoine pour porter plainte à M. Turgot dont il étoit connu et aimé. Il écrivit, en effet. M. de Lautrec, ayant été réprimandé et ayant su que c’étoit le chanoine qui avoit écrit, aposta, pour le rosser de coups de bâtons, quatre hommes qui lui obéirent si bien qu’il est mort vingt-quatre heures après.» (Correspondance de Mme Duplessy.)

[416] Il y a un an, s’écrie Mme Duplessy, le maréchal l’aurait fait interdire.

[417] Le haut négoce se hâta de lui rendre ses politesses. La Bourse offrit un souper à vingt francs par tête; puis, ce fut le tour de la Chambre de commerce qui donna un dîner, un bal et une représentation théâtrale exécutée par des amateurs.

[418] Mémoires de Mme Campan, édition Barrière, p. 71.

[419] Sa remplaçante, la duchesse de Villars, reçut elle-même une augmentation de gages de quarante mille livres. «Tout cela épouvante, constate Bachaumont, et prouve que l’économie projetée ne se réalise nullement.»

[420] «Je ne sais, dit ailleurs Mme Duplessy, si sa cour sera nombreuse, mais on est bien prévenu sur ses hauteurs. Pour moi, peu m’importe, car j’ai bien renoncé aux grandeurs. Mme de Secondat me disoit hier—car elle dîna avec nous—qu’elle n’ira point la voir.»

[421] On vit un prélat élégant mettre son équipage et ses harnais en harmonie avec la couleur «cheveux de la reine». (Mémoires du comte de Paroy, p. 6.)

[422] Correspondance de Mme Duplessy.—Nous ne jurerions point que cette anecdote n’eût vu le jour à Paris.

[423] Archives historiques de la Gironde, XXVI, p. 203.

[424] Fleury, le 12 avril 1737, s’en expliquait dans ces termes avec l’intendant Boucher: «J’ay reçu, Monsieur, votre lettre du 6 de ce mois au sujet de la Société qu’on nomme francs-maçons, dans laquelle M. de Montesquiou (sic) s’est fait recevoir. Il ignore sans doute que le roi a fort désapprouvé cette association et qu’il ne s’en fait plus icy. Vos réflexions sur cela sont très justes. Vous avez très bien fait de défendre par provision à M. de Montesquiou de s’en mesler, et je vous prie de lui faire savoir en particulier les intentions de Sa Majesté.» (Archives historiques de la Gironde, XXVI, p. 202.)

[425] Des Corps politiques, édition de 1766, II, p. 10.

[426] Archives départementales, C. 3314.

[427] Un avocat, du nom de Cailhavet, fut la cause de cette dispute que marquèrent les péripéties les plus curieuses. Elle ne prit fin qu’après une menace adressée par le garde des sceaux d’incorporer les récalcitrants dans les patrouilles de la ville.

[428] Le débat avait été fort vif. Me Buhan parla dans le même sens que Me Polverel. Me de Sèze, dans une remarquable harangue rapportée par Henri Chauvot, soutint l’opinion contraire, malgré son attachement à une magistrature, «entourée du respect des peuples, qui avoit toutes ses sympathies.» (Le Barreau de Bordeaux, p. 47.)

[429] Détail intéressant: on avait supprimé les épices, mais on maintenait les taxes au clerc du rapporteur... Un changement de nom; mais la redevance restait la même.

[430] Le chancelier Maupeou et les Parlements, p. 482.—En dehors des droits en question, le ressort de Bordeaux devait payer chaque année 274,700 fr., soit pour gages, soit pour annuités: on était loin des 40,000 livres d’épices.

[431] On peut dire que jusqu’à la Révolution, le Barreau bordelais resta uni au Parlement. En 1785, il faisait, en l’honneur de la Compagnie judiciaire, une manifestation éclatante à la suite de laquelle les deux syndics, MMes Plassan et Buhan, furent exilés, l’un à Mézin, l’autre à Mont-de-Marsan. (Le Barreau bordelais, par H. Chauvot, p. 69.)

[432] M. Le Berthon, comme beaucoup de ses collègues, appartenait à la franc-maçonnerie. Il était vénérable d’honneur perpétuel de la loge de Saint-Jean, connue sous le titre de la Française élue Écossaise. Le vénérable en exercice était le comte de Béarn, capitaine de haut bord et lieutenant de maire, et l’ex-maître était M. Le Berthon de Virelade, président à mortier. (Les Loges maçonniques de l’Angoumois, de la Saintonge et de l’Aunis, par Jules Pellisson, p. 24.)

[433] Durant l’exécution des travaux, le Béquet fut transformé en lieu de pèlerinage où défila tour à tour la population entière.

[434] Elle mourut à Bagnères en août 1774.

[435] C’est l’indication fournie par Mme Duplessy. Quelques-uns des exilés, pressés par le besoin ou cédant aux menaces, avaient consenti à se laisser liquider, c’est-à-dire à recevoir le prix de leur charge, moyennant la remise de leur démission. Les esprits étaient si montés qu’on leur fit un grief d’une décision à laquelle la plupart n’avaient pu se soustraire, et qu’on les traita d’une façon presque aussi cruelle que les simples Restants.

[436] C’est sur les conseils de M. Le Berthon que Gensonné se décida à embrasser la carrière du Barreau. (Le Barreau de Bordeaux, par Henri Chauvot, p. 166.)

[437] Les illuminations continuaient encore à la date du 2 mars. Le 3, Mme Duplessy s’exprime en ces termes: «Vous ai-je dit qu’hier soir toute la ville fut illuminée? Les vitriers furent occupés tout le jour à faire des lanternes de papier, sur le devant desquelles étoient peintes les armes de M. Le Berthon, c’est-à-dire une aiguille couronnée, et, en bas, en grosses lettres: Vive Le Berthon, premier président. Je les ai vues, mais je n’en ai pas fait l’emplette. Elles se vendent douze sols pièce. J’ai été dîner chez ma cousine, et j’ai passé rue du Loup, sous un arceau de laurier qui tenoit d’un côté de la rue à l’autre. Au milieu étoit une espèce de tambour blanc, aussi entouré de lauriers, où étoit écrit d’un côté: Vive le Roi et Le Berthon, premier président, et, de l’autre côté: Vive le Parlement et Noailles. On m’a dit qu’il y en avoit une grande quantité dans les autres rues.»

[438] La réouverture du Parlement eut lieu le 2 mars 1775, non au palais de l’Ombrière, abandonné depuis deux ans, mais au collège de la Madeleine, devenu libre par suite de l’expulsion de la Compagnie de Jésus. On y avait également installé la Cour des Aides et le Bureau des finances. Quelque temps après son retour, M. Le Berthon, gêné par le voisinage des prisonniers, qu’on avait également transférés dans la rue du Mirail, rétablit l’ancien ordre de choses.

[439] Me Polverel quitta plus tard le Barreau de Bordeaux, «où il était très renommé, et alla se fixer à Paris. C’est lui qui, en 1793, fut envoyé à Saint-Domingue par la Convention nationale, et que la voix publique a accusé d’être le premier moteur des troubles qui ont désolé cette colonie durant la Révolution.» (Annales de Bernadau, p. 220.)

[440] Notes de Laboubée.

[441] Cizos-Duplessis est une des figures les plus curieuses de l’ancien Bordeaux. Tour à tour comédien, journaliste, avocat, auteur dramatique, chirurgien, magistrat, il eut une vie aussi mouvementée qu’extraordinaire.

[442] M. de Gascq ne survécut pas longtemps à sa disgrâce. Il partagea sa fortune entre M. Valdec de Lessart, le ministre de 1791, et Mmes de Piis et d’Escoussan.

[443] Ce qu’il y a de piquant, c’est que cette boutade se produisit en pleine assemblée des Chambres.

[444] La querelle redoubla de violence à l’époque où M. Dudon de Lestrade fut appelé à remplacer son père dans la charge de procureur général. Les Mémoires secrets de Bachaumont fournissent divers renseignements à cet égard.

[445] Le 13 septembre 1771.

[446] Papiers de l’Académie: lettre du Père François du 18 octobre 1771.

[447] Un contemporain annonce son décès dans les termes suivants: «Le pauvre président Barbot n’est plus. Il mourut vendredi, il fut enterré hier, l’Académie fit les honneurs de ses funérailles. Vous imaginerez sans peine combien il est généralement regretté, parce que vous savez combien il méritoit de l’être...» (Table historique de l’Académie, p. 345.)

[448] M. de Lalanne mourut le 14 juillet 1774. «C’est, dit Mme Duplessy, d’un coup de sang qui lui ôta la parole au premier moment, et il ne l’a point recouvrée; je le regrette beaucoup. Il avoit bien du mérite, comme vous savez, et de l’amitié pour moi.»

[449] Correspondance de Mme du Deffant, édition de Lescure, II, p. 266.

[450] Correspondance de Mme Duplessy.

[451] Conseiller-clerc au Parlement de Paris.

[452] Il était vénérable de la loge la Candeur.—On profita de son passage pour lui faire poser la première pierre de la loge l’Amitié. (Annales de Bernadau, p. 229.)

[453] La fête offerte par les francs-maçons au duc de Chartres coûta 14,630 livres. Le banquet fut compris, dans la dépense, pour une somme de 4,656 livres. (Victor Louis, par Charles Marionneau, p. 279.)

[454] Ainsi que nous l’avons fait connaître, les propriétaires-terriens sur lesquels, en définitive, rejaillissait la majeure partie des taxes, étaient depuis longtemps fort éprouvés. L’exil avait été aussi une cause de dépenses, beaucoup de familles ayant conservé leur personnel de ville pendant qu’elles résidaient hors de Bordeaux. Les habitudes de luxe introduites par Richelieu ne devaient pas non plus être étrangères à cet état de choses. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’on voit, à la fin du règne de Louis XV, décliner, dans des proportions considérables, les fortunes des parlementaires.

[455] C’est Richelieu qui, le premier, appela les femmes du négoce à figurer auprès des femmes de la noblesse et de la robe.

[456] Pour le passage du duc de Chartres, M. de Clugny donna une fête qui lui coûta cinquante mille livres: une douzaine de poires y figurèrent pour cinquante écus. On installa dans le jardin de l’Intendance un édifice en bois dans lequel on joua pendant deux jours. Quelques Chartronnais avaient, dans ce but, constitué une bourse de trois cent mille livres pour se mesurer «décemment» avec Son Altesse Sérénissime. Ce sont les suites de cette partie, où furent risquées des sommes folles, qui donnèrent lieu à l’incident auquel nous venons de faire allusion. Mme Duplessy en rend compte dans les termes suivants: «L’intendant, dont la fête a été, de l’aveu de tout le monde, la plus belle et la mieux ordonnée, avoit résolu de laisser subsister ses décorations jusqu’à dimanche pour satisfaire la curiosité du public; mais voyant qu’il ne pouvoit pas faire cesser le jeu, dont les acteurs augmentoient même à chaque instant, lundi il les fit prier fort honnêtement de se retirer au moins à six heures—ce dont ils ne tinrent compte. Et comme il vit que les pelotons de joueurs se multiplioient sans cesse, il prit le parti, après six heures, de faire mettre par M. Louis, architecte, les ouvriers nécessaires pour tout abattre; ce qui força les joueurs et joueuses d’abandonner la partie, peut-être en jurant contre un homme que leur indiscrétion forçoit à détruire sa maison pour les en chasser.»

[457] Avril 1776.

[458] Correspondance de Mme Duplessy.

[459] Le problème fut résolu en faveur des deux états—robe et épée.

[460] L’enthousiasme pour Necker n’était pas moins vif: ses Comptes, imprimés à un grand nombre d’exemplaires, furent enlevés en moins de quatre jours.

[461] «On me dit hier que les actionnaires avoient fait mettre à la porte de la Comédie un tronc avec ces mots: pour les pauvres, et qu’un mauvais plaisant avoit ajouté au-dessous: actionnaires... On fait courir contre eux des vers, des libelles..., etc.»

[462] «Le 13 novembre 1782, est décédée, dans la communion des fidèles, rue du Cahernan, dame Marie Chazot, veuve de messire Duplessy-Michel, conseiller au Parlement, âgée d’environ quatre-vingts ans, et a été inhumée le lendemain dans l’église Saint-Projet où elle avoit sa sépulture. Présents, les bénéficiers.—De Roullier, vicaire.»

Mme de Cursol mourut à Fonchereau le 24 frimaire an XIII.

[463] Duplessis, au lieu de Duplessy.

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