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Le parler populaire des Canadiens français: ou, Lexique des canadianismes, acadianismes, anglicismes, américanismes, mots anglais les plus en usage au sein des familles canadiennes et acadiennes françaises

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The Project Gutenberg eBook of Le parler populaire des Canadiens français

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Title: Le parler populaire des Canadiens français

Author: N.-E. Dionne

Release date: May 2, 2015 [eBook #48852]
Most recently updated: October 24, 2024

Language: French

Credits: Produced by Marcia Brooks, Hugo Voisard, Christian
Boissonnas and the Online Distributed Proofreading Team
at http://www.pgdp.net (This book was created from images
provided by Bibliothèque et Archives nationales du Québec
(http://www.banq.qc.ca/).)

*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LE PARLER POPULAIRE DES CANADIENS FRANÇAIS ***
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LE
PARLER POPULAIRE
DES
CANADIENS FRANÇAIS


LE
PARLER POPULAIRE
DES
CANADIENS FRANÇAIS

OU

LEXIQUE
DES CANADIANISMES, ACADIANISMES, ANGLICISMES, AMÉRICANISMES
MOTS ANGLAIS LES PLUS EN USAGE AU SEIN DES FAMILLES
CANADIENNES ET ACADIENNES FRANÇAISES

COMPRENANT ENVIRON 15,000 MOTS ET EXPRESSIONS

AVEC DE NOMBREUX EXEMPLES POUR MIEUX FAIRE COMPRENDRE LA
PORTÉE DE CHAQUE MOT OU EXPRESSION

PAR

N.-E. DIONNE, M. D., LL. D.
Bibliothécaire de la Législature de la Province de Québec
Professeur d'archéologie à l'Université Laval
Membre de la Société Royale du Canada

AVEC PRÉFACE
par M. Raoul de la GRASSERIE
Docteur en droit, juge au Tribunal civil de Nantes, lauréat
de l'Institut de France, auteur de plusieurs ouvrages
sur la linguistique française

QUÉBEC
J.-P. GARNEAU, Libraire
6, rue de la Fabrique
Agent pour le Canada

NEW YORK
G.-E. STECHERT & Co
129-133: Ouest, 20e rue
Agents pour les Etats-Unis

QUÉBEC
LAFLAMME & PROULX, Imprimeurs
1909


PRÉFACE

C'EST avec raison qu'après s'être longtemps livré uniquement à l'étude des langues, on a enfin abordé celle des divers parlers d'un même langage, des argots, des patois, du langage populaire, soit dans son vocabulaire, soit dans sa grammaire et sa stylistique, soit enfin dans son folk-lore. Cette discipline nouvelle, malgré ses immenses progrès, n'en est encore qu'à ses débuts, mais elle mérite d'être encouragée, car non seulement elle couronne les recherches de la linguistique, mais elle jette un coup d'œil profond sur la psychologie humaine la plus latente, celle de l'âme du peuple, non seulement dans ses traits essentiels et communs, mais avec toutes les modifications que les races, le sol, le milieu physique ou intellectuel lui ont fait subir. L'intérêt est plus grand encore lorsqu'il s'agit pour nous, non d'une simple province, mais d'une partie de la France, détachée de la mère patrie, à une époque déjà lointaine, par des circonstances fatales, mais que l'affection et un indestructible souvenir unissent encore à travers l'Atlantique: nous avons nommé le Canada.

Aussi l'ouvrage de M. Dionne, l'auteur estimé de plusieurs livres importants, dont l'un nous a déjà fourni l'excellente biographie très documentée de Samuel Champlain, le fondateur du Canada français, est-il bien venu et apparaît à son heure, en nous donnant un dictionnaire, aussi complet que possible, du parler populaire des Canadiens français, assez développé et illustré par de très nombreux exemples, pour intéresser, non seulement les Français du Canada, mais aussi leurs frères fidèles, les Français, savants ou non, de France; car on ne retrouve pas seulement dans cette œuvre des éléments précieux pour la science du langage, mais aussi la remembrance de nos patois et de nos façons de concevoir et de dire, usités depuis longtemps en plusieurs de nos provinces, notamment dans la Bretagne et la Normandie, et au prononcé de certains de ces mots, nous sentons résonner en nous l'écho sympathique de ceux qui nous ont bercés nous-mêmes dans l'enfance, que nos paysans emploient toujours, et qui font qu'à travers les mers nous croyons retrouver le même clocher.

La méthode suivie par l'auteur est propre à nous éclairer; car il ne se borne pas à une sèche nomenclature, mais il illustre presque tous les mots par des exemples, qui non seulement nous font comprendre, mais indiquent aussi la portée exacte et nous donnent la sensation de l'expression. Cela est nécessaire, surtout quand il s'agit d'un langage populaire, car souvent le mot n'y est pas employé d'une manière générale, mais seulement dans telle ou telle locution d'une façon indivisible, ou tout au moins, il ne possède que là une saveur complète. Puis, il en résulte un argument, la justification de ce que le mot est réellement usité, que toute création ou emploi subjectif est écarté, et que nous avons bien affaire au langage vivant et circulant.

Comme dans les parlers du même genre, le parler populaire canadien présente des caractéristiques qui ressortent de l'ouvrage publié, et dont nous allons esquisser les plus saillantes.

C'est d'abord et avant tout, le penchant du peuple à matérialiser, pour les rendre plus sensibles, les idées abstraites ou intellectuelles. Il le fait sans doute, et là est son défaut, parce qu'il s'élève difficilement ou ne peut se maintenir longtemps à centaines hauteurs de l'idée, auxquelles son éducation ne l'a pas préparé; mais il le fait encore sous l'empire d'un instinct tout autre: celui de sensibiliser ce qui est trop purement rationnel et cérébral, le cœur devant ainsi y trouver sa place, et non seulement le cœur lui-même, mais tout ce qui lui sert d'introducteur: l'ouïe, la vue surtout; il ne suffit pas de désigner les objets, il faut les voir, les entendre, parfois les palper, mais surtout les voir. On sait que la langue française se compose de deux couches superposées, le fonds naturel, celui des mots d'origine populaire, formés spontanément, par usure d'abord, par nouvelle intégration ensuite, du latin, et celui des mots d'origine savante et artificielle, tirés à nouveau du latin par un emprunt postérieur volontaire. Le peuple ne comprend guère ces derniers, et comme il exprime ses idées sans leur secours, il faut qu'il se forme dans ce but un vocabulaire spécial. Il y parvient en employant des images, partout des images. Celle-ci doivent forcément être empruntées un monde matériel et visible. Elles ont un immense avantage, celui de donner au langage une naïveté, une fraîcheur qu'on chercherait vainement dans le parler plus élevé, et aussi une vivacité de couleurs, enfin une émotion constante et latente que le langage littéraire n'obtient par une autre voie que lorsqu'il monte à une très grande hauteur. Quelquefois, cependant, ces images peuvent trop descendre, et même simuler le dénigrement en abaissant les idées intellectuelles; mais si cela se produit souvent dans nos argots, il est juste de dire que dans le canadien cela est beaucoup plus rare.

Les exemples de cette tendance que nous avons indiquée sont très nombreux. Ruse est un terme intellectuel, au lieu de dire les ruses, on dira donc les affûts, image empruntée à la chasse. Au lieu du mot commode, on emploiera une circonlocution cette fois, mais combien plus sensible et énergique: à main. Travailler beaucoup, c'est abattre de l'ouvrage. S'attacher fortement à quelqu'un, c'est s'achienneter. Subitement devient à coup, c'est-à-dire d'un seul coup. Loin, c'est à désamain, c'est-à-dire qui n'est plus á la portée de la main. Amadouer, chercher à concilier quelqu'un, c'est l'affiler, de même qu'on affile, en promenant doucement sur la main, d'où cette expression: «pour le convaincre, il faut d'abord l'affiler». Saisir, c'est agrafer ou agricher. Payer, c'est s'allonger, cela marque bien l'effort moral et parfois matériel que cause un paiement. Voici le mot amancher, tout matériel, il va signifier, avec le manche, bien des choses pour lesquelles nous avons des mots divers et abstraits: ajuster, arranger, habiller, même donner un coup, ou tromper. Adoucir a un sens moral, voici son image sensible et matérielle un peu abaissée: amollir. Battre, c'est aplatir; cette fois on aperçoit l'homme battu dans la position que les coups lui ont donnée. Beaucoup était autrefois dans la langue latine une image; maintenant cette image s'est plus affaiblie, le Canadien la ressuscite par à plein. De même, l'idée avec force se rend par d'aplomb. Au lieu de fournir les preuves, mots tous de raison, voici le mot amener; amener les preuves, combien plus énergique, on les voit arriver. Injurier, c'est abîmer. Faire des propositions, c'est approcher. Se tirer d'embarras, c'est s'arracher. Le repos, c'est l'arrêt, matériel et visible: arrêtez de parler. Ce qui est simplement ennuyeux pour nous est assommant pour le peuple, on voit tomber alors sous le coup de l'ennui. Tout près, cela s'aperçoit sans doute déjà, mais à ras, cela se voit bien davantage, et c'est plus près encore, on rase l'objet. La dépense de travail, c'est une attelée, de même maîtriser quelqu'un, c'est l'atteler; le voilà attaché comme un bœuf ou un cheval, ou le voit ainsi, on ne le pense plus seulement. Une foule est une avalanche, on sent qu'elle se précipite de loin. Appuyer, c'est accoter. Même, lorsque le mot était déjà matériel, on l'abaisse encore pour avoir une image plus saisissante. S'accroupir devient s'accouver, tacher devient abîmer. C'est là sans doute, en tout pays, la source la plus abondante du parler populaire; il en est de même au Canada, aussi insistons-nous sur ce point. L'idée intellectuelle se trouve partout immatérialisée, et si elle l'est déjà, elle descend encore. Dans tous les cas, c'est au moyen d'une image sensible que l'on s'exprime. Le glossaire de M. Dionne en fournit des exemples incessants. Citons encore les plus frappants. Crier fort, c'est beugler, de même que parler s'exprime par chanter. Une petite quantité, c'est un brin; caduc signifie triste, et câiller c'est s'endormir; en effet le sang alors se fige, pour ainsi dire, dans les veines. La bouche n'est plus qu'une boîte, le tableau qu'un cadre, et la montre qu'un cadran. Le bruit devient bien terrible, c'est un carnage. Un substantif, bœuf, se convertit en adjectif énergique, dans un effet bœuf. Outrager devient blasphémer, et être impatient, bouillir. La colère bleue est la plus terrible, plus, sans doute, que si elle n'était que rouge. Le diable apparaît bien plus réel, si on l'appelle bourreau. Conter des mensonges, c'est bourrer. Etre insupportable devient visible par cette expression n'avoir pas de bout, de même que bête au bout, c'est être tout a fait bête. Quelquefois l'explication semble plus lointaine. Pourquoi une attaque de folie est-elle une branche de folie? pourquoi fêter s'appelle-t-il brosser? On comprend que s'approcher d'un objet qu'on cherche soit brûler, cela se dit aussi en France dans les petits jeux de salon. Le mobilier est bien un butin, surtout pour ceux qui ont économisé pour l'acheter pièce à pièce. Le casque signifie tête, toupet, l'image est bien naturelle. Le char semble très prétentieux, car le langage populaire n'élève pas ainsi les expressions, sans qu'il y ait ironie, cela s'applique à un wagon, à un train de chemin de fer, à un tramway. Au contraire, on abaisse lorsqu'on donne le nom de charretier au cocher, de charriement, à la course, de charrier, à aller trop vite, renvoyer, ou que la fenêtre devient un simple châssis, comme si elle avait perdu ses vitres. Le tapage est si fort qu'il devient un carillon, ce qui fait image pour les oreilles.

Certains mots prennent à la fois une foule de sens: caler, c'est enfoncer, devenir chauve, perdre de l'argent, tandis qu'en français, c'est céder, avoir peur.

Parfois c'est un sens étymologique qui se trouve restitué: casuel, c'est fragile, de même camper est jeter par terre. Chaud, c'est cher, c'est aussi un peu ivre. La double analogie est facile à saisir. Ce qui est trop cher brûle la main indigente qui veut y toucher. En passant ainsi du matériel à l'intellectuel, il s'opère souvent des déviations remarquables. Chétif a signifié d'abord en français captif, du latin captivus; il a maintenant le sens de faible de corps; en Canada, il passe au sens de méchant. De même, chavirer prend celui de devenir fou, car l'intelligence fait naufrage. Le circuit obtient le sens de pièce de terre qu'il ne possède pas en français. Comme interversion totale de la signification, citons: coquin, employé dans le sens de gentil, chouette dans celui d'amie: ma belle chouette. Le chien comparaît à son tour pour fournir des comparaisons vigoureuses, il devient l'adverbe beaucoup: un mal de chien, une faim de chien, bête en chien (très bête), avoir du chien dans le corps; la pauvre bête ne se plaint pas d'être mise ainsi à contribution par l'argot. Le mot clair passe du physique au moral, lorsqu'il signifie libéré. Au plus tôt, c'est au plus coupant; insinuer, c'est couler; usé, c'est cotonné. Au lieu d'interdire sa porte, on la condamne. La jambe animée descend au rang de compas, simple instrument. La poitrine devient un simple coffre. La peau n'est rien de plus qu'une couenne. Claquer forme image pour rendre bien des idées diverses: courir, travailler vite, tromper, frapper; en quantité, c'est à pleine clôture. Telle est la force de l'analogie et des images; ce fut ici un puissant facteur.

Un autre mode de matérialisation très curieux consiste à employer des prépositions ou des conjonctions exprimant le lieu, pour remplacer des verbes de sens immatériel et provenant de la couche savante. En français on dit prévaloir, le patois canadien dira avoir le dessus; il remplace excepté par la locution à part de; celle-ci, en effet, tombe sous la vue. La proposition: l'enfant est à terre, devient l'enfant est à bas. Dans cet emploi, la préposition après est d'un grand usage; au lieu de il me poursuit toujours, on dira: il est toujours après moi; au lieu de escaladons le mur, montons après le mur. On dira encore: il est après travailler, il est après manger. L'adverbe arrière remplace le substantif retard, en vertu du même instinct: il a de l'arrière, au lieu de il a du retard. Parfois la particule n'est pas matérialisée, mais on la décompose en la rapprochant de sa signification primitive, on la retrempe, pour ainsi dire. Parce que signifiait bien par le motif que; mais on en avait perdu l'analyse, en prononçant cette conjonction d'un trait; le patois la redivise, inconsciemment sans doute, mais énergiquement, en disant à cause que, de même; afin devient à seule fin, de même encore puisque devient d'abord que, d'abord que tu le veux. La préposition chez possède dans notre langue une certaine élégance, elle est moins naturelle, et le peuple dira aller au médecin, comme il dit à soir nous irons. La préposition de marque dans la langue une relation savante, celle du génitif, le patois la remplace par à, lequel a mieux conservé l'emploi local, il dira: le chapeau à Pierre.

Le besoin d'images a fait emprunter certains mots techniques de tel ou tel métier, notamment à la marine. Ne rien faire, c'est être à l'ancre; le dommage de toutes sortes, c'est l'avarie; on dit amarrer ses souliers, au lieu de les attacher; s'habiller, c'est s'agréier; les engins de pêche, les outils, l'attelage, enfin une personne désagréable, tout cela c'est des agrès.

Ce même instinct porte toujours à analyser les mots d'origine savante, à les morceler en plusieurs, ces derniers sensibles, et à se servir dans ce but de termes couramment employés. Nous eu avons déjà des exemples en français dans les verbes aller, faire, etc., mais en patois ce sera plus fréquent. Nous disons, par exemple: il est vieux, il est très vieux; pour tout cela le parler populaire canadien emploiera le mot âge, et dira il est en âge, il est à bout d'âge. Le mot cœur figurera à son tour. L'adjectif tout est trop abstrait. Au lieu de tout le jour, toute l'année, on dira à cœur de jour, à cœur d'année. Le mot air remplira à son tour un pareil rôle; on dira être en air, pour être en verve; avoir de l'air, pour se tromper; perdre son air, pour perdre son aplomb. Le verbe faire entre dans les locutions suivantes, où il sert à résoudre et à disloquer un verbe unique abstrait. C'est ainsi que l'on dit faire son affaire, pour s'enrichir; faire l'affaire à quelqu'un, pour le punir; les affaires, pour les effets d'habillement. De même, le verbe aller: aller sur la soixantaine; s'en aller, pour mourir; se faire aller, pour se presser.

Au point de vue psychologique, les phénomènes que nous venons d'indiquer ont une grande importance. D'autres n'en possèdent pas une égale, mais ils ont cet effet de donner à un patois une sorte de goût de terroir, en variant soit les prépositions employées, soit les préfixes ou les suffixes qui dérivent des mots. L'oreille est un peu surprise d'abord et n'y sent qu'une faute; mais ensuite elle découvre que le mot, dont le sens étymologique s'était émoussé, y trouve un nouveau ragoût. Citons seulement quelques exemples. Voici la préposition avec, usitée là où le français emploie par, de, dans, envers, de même, sans, et l'on dit: je vais partir avec les chars; que faire avec cela? je suis quitte avec lui; il est resté coi, et moi avec; partir avec pas le sou. Il en est de même des suffixes que le langage populaire substitue à ceux du langage commun et qui peuvent ne pas donner une expression plus vive, mais qui le modifient et le rajeunissent. C'est ainsi que l'on peut comparer abatis et abatages, abordage et abordade, accablement et accablation, acharnement et acharnation, admissible et admettable. De même, les préfixes sont substitués à d'autres, ou ajoutés, ou supprimés. On peut comparer dans ce sens: aconnaître, au lieu de connaître; alentir, au lieu de ralentir; amonter, au lieu de monter; amorphose, au lieu de métamorphose; avention, au lieu de invention. La nuance est indéfinissable, mais elle est certaine; au lieu de mots prévus d'avance et indifférents, on a l'avantage de la surprise.

Mais un procédé qui doit fixer particulièrement notre attention, est un emploi de ce que Ronsard et du Belley appelaient le provignement et qu'ils essayaient de mettre en honneur.

On sait qu'en français, tous les verbes ne font pas souche d'adjectifs et de substantifs correspondants, ni à son tour, le substantif, de verbes; sauf le cas des parasynthétiques assez nombreux, il faut, si l'on veut mettre dans la forme substantive un mot d'action, souvent recourir de nouveau à la source latine, qui donne un vocable éloigné du premier; par exemple, le verbe boire ne produit pas boivable, ni même buvable, mais potable. Est-ce bien logique que des sens analogues emploient des mots tout à fait différents? Lors de la Renaissance, on avait pensé que non, et qu'il valait mieux recourir au vieux fonds français et le faire provigner, comme l'on fait de la vigne, c'est-à-dire lui faire pousser des rejetons d'eux-mêmes. C'est ce que, sans système et par instinct, fait la langue populaire, notamment celle des Canadiens. C'est ainsi que d'accommoder, on fait accommodation; de bande, s'abander (aller en bande), d'aller, allable, (capable d'aller) et allant (bien disposé). Le mot annexe est savant, on créera plus simplement allonge. La coutume provigne le joli mot d'accoutumance. Se laisser surprendre par la nuit, longue et lourde périphrase, cède la place à ce mot pittoresque dans sa concision, s'annuiter. L'apparence devient l'apercevance. Pareil donne appareiller, dans le sens d'égaler et de comparer. L'idée sujet à appel, n'est plus périphrastique, on ne recule pas devant le mot appelable, pas plus que devant le mot arregardable, pour qui mérite d'être regardé. Le substantif argent donne l'adjectif argenté, dans le sens de riche; c'est plus saisissant. Couvrir en ardoises, c'est ardoiser. Une grande quantité, c'est une battée. Un mot fort pittoresque, c'est l'adverbe chevalement, tiré de cheval, pour exprimer terriblement. Les exemples de ce procédé abondent, il est des plus heureux. Au verbe boire, en français, correspond le substantif ivrogne, la correspondance n'est pas tout à fait exacte. Grâce au procédé de provignement, le parler canadien est plus parfait, en créant buveron. Une autre expression très pittoresque, rentrant dans le même procédé, c'est celle de chatter pour aimer, dérivé de chat. A remarquer aussi chérant, dérivé de cher, et signifiant celui qui exige un prix trop élevé. L'aurore boréale est un clairon, dérivé de clair, et l'homme de cœur s'indique énergiquement par l'adjectif cœureux, que rien ne remplace chez nous, car courageux n'a pas la même signification exacte. Cabaner, de cabane, signifie habiller chaudement, et cornailler veut dire lutter comme le font les animaux à coups de cornes. On peut citer encore comme construits d'après le même plan: contenancer, pour appuyer; consommages, pour déchets de viande; comprenage, pour entente; comprenouère, pour intelligence, et combien d'autres!

Noterons-nous qu'il existe bon nombre de mots archaïques qui ont disparu, ou presque, du français? Non, car on le devine, les premiers colons du Canada les ont apportés de France, à une époque où il en existait encore des vestiges. On s'attend, en raison de la situation politique et de l'histoire, à rencontrer beaucoup d'anglicismes. Il y en a, en effet, et de fort reconnaissables, le texte les indique par une astérisque; mais ils ont été à peine défigurés, ils ne sont pas fondus et gardent leur physionomie anglaise. L'auteur fait d'ailleurs observer avec raison que plusieurs d'entre eux ont eu une singulière odyssée. Ils étaient venus de France en Angleterre avec les Normands, de là ils furent importés en Amérique, puis prêtés par les Anglais d'outre-mer aux Canadiens; on peut dire qu'ils ont fait retour, par exemple: bargain, marché; bacon, lard. Mais tous ne sont pas dans ce cas. Il y a des mots bien saxons, ou ayant adopté un sens nouveau dans l'emploi anglais. On peut citer: aft, à l'arrière; brain, le cerveau; bar room, buvette; average, la moyenne; accomplissement, qualités; apologie, excuse; applicant, candidat; appointement, rendez-vous; appraiser, évaluer; anticiper, prévoir; bachelier, célibataire; badloque, malechance; acte, loi; affecter, influencer, et beaucoup d'autres dont le glossaire donne une liste abondante, et dont la plus grand nombre a conservé la forme anglaise, notamment: beaver, castor; bed, lit; best, le meilleur; better, parier; black-hole (trou-noir), cachot; brandy, cognac; broker, courtier; bun, brioche; business, affaire; cake, gâteau; cash, argent comptant; cheap, bon marché; checker, enregistrer; clairance, quittance; clairer, débarrasser; cleaner, nettoyer; coat, habit.

Le point de vue phonétique offre à son tour ses particularités. Il faut remarquer la fréquence de la voyelle a, qu'on substitue presque normalement à l'e: a, pour elle, (a va aller), couvarte, vardir, avarse, airrhes, alan, alarte, amant, pour l'aimant, amelette, apothèque. Une des consonnes sur deux se supprime au milieu du mot abre pour arbre. Enfin, les consonnes modifiées: agurir pour ahurir, aiduille pour aiguille, amiquié pour amitié. Comme partout ailleurs à la campagne, le vocalisme est plus ouvert et le mot tend à s'abréger.

Telle est, dans son ensemble, la physionomie du parler populaire des Canadiens français, que nous présente M. Dionne dans son très intéressant ouvrage. Il faut ajouter à ces traits principaux ce fait général que parmi ces mots il en existe un grand nombre, soit qui ne servent plus dans la langue française actuelle, soit dont le sens a été détourné.

Dans la première catégorie on peut citer: achaler, pour importuner; chouler, pour exciter les chiens; catiché, pour efféminé; copper, pour payer; escousse, pour espace de temps; esquinter, pour fatiguer. C'est là le fonds tout à fait propre et dialectal. Il est assez riche et, après le sémantiste, intéresse à son tour le linguiste. Quelques-uns de ces mots sont en usage sur le continent dans le parler populaire, d'autres sont tout à fait propres au Canadien. Nous ne pouvons nous empêcher de citer: baucher, courir vite, travailler vite; bazir, disparaître; de becco, de trop peu; berlander, flâner; bisquer, faire endêver, contrarier; bretter, fureter; bringue, fille nonchalante; cabas, tapage; cabochon, tête; cani, moisi; chalin, éclair de chaleur; chaloir, se soucier (vieux français); charlander, ennuyer; chiâler, pleurnicher; chouenne, mensonge; cotir, pourrir, dépérir; couette, petite queue, touffe, etc.

Dans la seconde catégorie, voici chrétien, qui prend le sens d'homme (comparer le roumain crastians), ainsi que catholique dans le sens d'honnête; chaud, pour ivre; char, pour wagon; caboche, pour bourgeon; créature, pour femme; espérer, pour attendre. Un mot a eu une singulière fortune: chenu, dérivé, croit-on, du latin canus, blanc; il signifie en français excellent, fort, riche, et au contraire, en canadien, misérable.

On voit que l'étude du canadien-français apporte une contribution précieuse à celle des patois et des parlers populaires français. Il y a là une branche qui s'est détachée des autres et qui a ensuite évolué à part; cependant ou peut admirer la persistance chez elle des mots et des caractéristiques emportés de notre continent, et reconnaître encore à ce trait le Canadien fidèle à son origine.

Nous devons savoir gré à plus d'un titre au savant auteur de cet ouvrage d'avoir recueilli avec soin et un grand discernement, et d'avoir fixé désormais dans un véritable monument le vocabulaire du Canadien français.

Raoul de la Grasserie.


OUVRAGES MIS A PROFIT

Les ouvrages, dont suit la liste, sont les seuls que l'auteur de ce Lexique a consultés. Tous ne lui ont pas été profitables au même degré. Il va de soi que les glossaires canadiens préparés par Gingras, Manseau, l'abbé Caron, Dunn, Clapin et Rinfret, pour ne citer que les principaux, ont plus servi à l'auteur que les dictionnaires publiés en France. Le Bulletin du Parler-Français lui a été beaucoup plus utile que les glossaires de Borel, de Favre, de Moisy, de Jaubert et autres de provenance française, bien que ceux-ci aient été mis à contribution par l'auteur dans ses études comparatives.

Quoi qu'il en soit, l'auteur exprime toute sa reconnaissance aux auteurs de tous ces ouvrages de linguistique, quels qu'ils soient, et plus particulièrement à M. Clapin et aux lexicographes du Bulletin. Que ces messieurs, qui savent ce qu'il en coûte de labeurs pour mener un dictionnaire à bonne fin, ne soient pas trop sévères à son égard, et ne lui tiennent pas rigueur parce qu'il a puisé un peu largement dans leur fonds. Ils comprennent qu'il est bien difficile, sinon impossible, de faire un pareil ouvrage sans s'inspirer des devanciers. L'auteur, du reste, n'ambitionne rien de plus que d'apporter son humble contribution à l'œuvre si généreusement entreprise par la Société du Parler-Français, qui est d'épurer notre langage en le débarrassant des trop nombreuses scories qui le déparent ou le défigurent. Cette œuvre est possible, et elle se fera, sans aucun doute, pour peu que les hommes instruits la prennent à cœur, et donnent le bon exemple, en parlant correctement le français; et ils le pourraient faire, s'ils voulaient s'en donner la peine.

On trouvera dans ce lexique un certain nombre de mots et d'expressions qui ont actuellement cours en France, tout aussi librement qu'en Canada. Ces mots sont généralement tirés du parler populaire et familier. On en retrouve quelques-uns dans Larousse, mais rarement dans le dictionnaire de l'Académie. Si l'auteur a tenu à les faire figurer dans son lexique, c'est dans le but de prouver que le langage du peuple canadien ne diffère que très peu du langage français.

Quant aux canadianismes et acadianismes proprement dits, on pourra facilement s'assurer qu'ils ont, pour la plupart, une origine française: normande, saintongeaise, angevine et percheronne. Ceci s'explique aisément, car n'oublions pas que nos ancêtres aussi, pour le plus grand nombre, sont originaires de la Normandie, de la Saintonge, de l'Anjou et du Perche. Donc, tel père, tel parler. Rien de plus naturel et de plus logique. Ce qui l'est moins, c'est l'intrusion des anglicismes et des mots anglais dans nos conversations. C'est à ceux-là que nous devons faire la guerre, une guerre à mort, sans trêve ni merci. Que nous adoptions quelques anglicismes, un tout petit nombre, parce que nous en avons absolument besoin, passe! Mais soyons prudents, parce qu'il pourrait arriver un jour que notre langage populaire ne serait plus compréhensible, ni pour les Français ni pour les Anglais.

L'auteur manquerait gravement à son devoir s'il n'adressait pas ses plus sincères remerciements à M. Raoul de la Grasserie, qui a bienveillamment consenti à faire la préface de son Lexique. Ou verra, en la lisant, combien il a eu la main heureuse en s'adressant à l'éminent juge nantais. Qui, mieux que lui, même en France, eût pu débrouiller tous les mystères de notre parler, et en tirer des conclusions aussi nettes et aussi justes? Tous les Canadiens français qui s'occupent de linguistique, sauront reconnaître et apprécier le mérite de son œuvre.


Borel.Dictionnaire des fermes du Vieux François ou Trésor des Recherches et Antiquités Gauloises et Françoises.

Buies.Anglicismes et Canadianismes.

Bulletin du Parler-Français au Canada. De 1902 à 1908. [B. P. F.]

Caron.Petit Vocabulaire à l'usage des Canadiens-Français.

Cassell.New French-English and English-French Dictionary.

Clapin.Dictionnaire Canadien-Français ou Lexique-Glossaire des mois, etc. [Cl.]

De Gaspé.Mémoires.

De Gaspé.Les Anciens Canadiens.

De la Grasserie.Etude scientifique sur l'Argot et le Parler Populaire.

Dictionnaire des Barbarismes et des Solécismes les plus ordinaires en ce pays, avec le mot propre ou leur signification. Montréal, 1855.

Dionne (C.-E.)—Les Oiseaux de la Province de Québec.

Dunn.Glossaire Franco-Canadien et Vocabulaire de Locutions vicieuses usitées au Canada.

Edélestand et Duméril.Dictionnaire du Patois Normand.

Faucher de Saint-Maurice.Notes sur la Formation du Franco-Normand et de l'Anglo-Saxon.

Favre.Glossaire du Poitou, de la Saintonge et de l'Aunis.

Favre.Dictionnaire de la Prononciation Française.

Furetière.Dictionnaire universel.

Gingras.Manuel des expressions vicieuses les plus fréquentes.

Godefroy.Lexique de l'Ancien Français.

Hatzfeld et Darmesteter.Dictionnaire général de la Langue Française du commencement du XVIIIe siècle jusqu'à nos jours.

Huguet.Petit Glossaire des Classiques Français du XVIIe siècle.

Jaubert.Glossaire du Centre de la France.

Joret.Flore populaire de la Normandie.

Lacurne de Sainte-Pallaye.Dictionnaire historique à l'Ancien Langage Français jusqu'à Louis XIV.

Larousse.Grand Dictionnaire universel.

Larousse illustré.Nouveau dictionnaire encyclopédique.

Lusignan.Fautes à corriger.

Manseau.Dictionnaire des Locutions vicieuses du Canada.

Martin.Origine, et explication de 200 Locutions et Proverbes.

Mélanges sur les langues, dialectes et patois. Paris, 1831.

Mémorial des Vicissitudes et des Progrès de la Langue Française en Canada.

Ménage.Dictionnaire.

Moisy.Dictionnaire du Patois Normand.

Moisy.Dictionnaire comparatif anglo-normand.

Montpetit.Les Poissons d'eau douce.

Provancher.La Flore Canadienne.

Recueil des expressions vicieuses et des Anglicismes les plus fréquents.

Rinfret.Dictionnaire de nos fautes contre la Langue Française.

Timmermans.Dictionnaire étymologique. [Tim.]

Un Curé de Campagne.Botanique médicale au presbytère.

Verrier et Onillon.Glossaire Etymologique et Historique des Patois et des Parlers de l'Anjou.


LE PARLER POPULAIRE
DES CANADIENS-FRANÇAIS


  • A.
  • Elle. Ex. A va aller se promener chez ses parents.
  • Ce. Ex. A soir, nous irons au concert.
  • De. Ex. Voici le chapeau à Pierre.
  • E. Ex. Couvarte, vardir, alarte, avarse.
  • Chez. Ex. Aller au médecin, au prêtre.
  • Abajoue, n. f.
  • Bajoue, partie de la tête d'un animal qui s'étend depuis l'œil jusqu'à la mâchoire.
  • Abander, v. a.
  • — Réunir en groupe un certain nombre d'individus.
  • — Soulever une assemblée en l'ameutant contre soi.
  • Abander, (s'), v. pr.
  • Se réunir en groupe, en bande. Ex. Ne t'abande pas avec ces mauvais garnements, c.-à.-d., ne te mêle pas à eux, à leurs jeux.
  • Abandonner, v. a.
  • Cesser. Ex. J'ai abandonné de fumer.
  • A bas, loc.
  • A terre. Ex. l'enfant est à bas, il vient de tomber de sa chaise. Dans le vieux français on écrivait abas pour signifier en bas, ici-bas.
  • Abatages, n. m. pl.
  • Abatis, tête, cou, ailerons, pattes de volaille.
  • Abatteux d'ouvrage, loc.
  • Individu qui taille beaucoup de besogne en un temps donné. En Normandie on dit un homme d'abat, qui travaille vite et beaucoup.
  • Abattre, v. a.
  • Faire, exécuter. Ex. Voici un ouvrier qui abat beaucoup d'ouvrage dans une journée. Allusion à ceux qui abattent du bois.
  • A belle heure, loc. adv.
  • Tardivement, après l'heure voulue. Ex. Tu arrives à belle heure, toi; pourquoi avoir tant retardé?
  • Abîmer, v. a.
  • —Salir, tacher. Ex. Prenez garde d'abîmer mon habit. En Bretagne, abîmer comporte une signification identique.
  • —Injurier. Ex. Je me suis fait abîmer par ce gars-là.
  • Abîmer l'eau, faire eau. Ex. Ma chaloupe abîme l'eau.
  • Abîmer (s'), v. pron.
  • Se blesser. Ex. Il s'est abîmé les doigts en travaillant au jardin.
  • Able.
  • La plupart des terminaisons en able se prononcent comme si la lettre l n'existait pas. Ex. agréabe, aimabe, capabe.
  • Aboiteau, n. c.
  • Mot de provenance acadienne, qui signifie digue. Nous trouvons dans Littré, (vol. suppl.) «Aboteau, barrage, obstacle mis au cours de l'eau dans la Saintonge. Etymologie: a et bot qui signifie une digue, suivant le glossaire Aunisien.» La Saintonge, pays natal de Samuel Champlain, fondateur de Québec, a fourni à l'émigration française en Acadie un bon nombre de ses enfants. F. Godefroy, dans son Lexique de l'ancien français, cite le verbe aboiter qui signifiait tromper. Tromper la mer ou un fleuve au moyen d'une digue, ne serait pas après tout si mal; de là, pourrait-on dire, un aboiteau. Le mot Saintongeois est aboteau, petit batardeau fait pour retenir l'eau; d'abotare de basse latinité. Du Cange lui donne un sens juridique: abotum, abotamentum.
  • A bonne heure, loc. adv.
  • De bonne heure. Ex. Viens donc aussi à bonne heure que tu pourras.
  • Abord, n. m.
  • —Grande réunion d'individus arrivant tous ensemble au même lieu.
  • —Moment, court espace de temps. Ex. Il commence à tonner, ce ne sera qu'un abord.
  • Abord (d') que, loc.
  • Puisque: Ex. D'abord que tu le veux, je me rends.
  • Abordade, n. m.—Abordage.
  • Aborder, v. a.
  • —Approcher. Ex. Aborde ici que je te parle.
  • —Heurter par accident. Ex. Sa voiture a abordé la mienne au coin de la rue Couillard.
  • Abouler, v. n.
  • —Aboutir, finir. Ex. Aboule et finissons-en.
  • —Payer une dette. Ex. Je vais le presser tellement qu'il finira par abouler.
  • About, n. m.
  • —Extrémité d'un terrain confinant au terrain d'un autre, dans le sens de la longueur.
  • —Planche de labour à l'extrémité d'un champ. Autrefois le mot habout signifiait fond de terre abandonné à un créancier et désigné par ses tenants et aboutissants, dans la coutume de Lille.
  • Abouter, v. a.
  • —Joindre par le bout deux choses susceptibles d'être adaptées l'une à l'autre.
  • —Confiner. Ex. Ma terre aboute à celle de Mathieu.
  • —Faire un about.
  • —Disposer une planche de labour à l'extrémité d'un champ.
  • Aboutir, v. n.
  • —Finir. Ex. Aboutis donc, tu retardes mon ouvrage.
  • —Réussir. Ex. Cette affaire a abouti heureusement.
  • —Avoir le dessus, prévaloir. Ex. Son opinion n'aboutira pas plus aujourd'hui qu'autrefois.
  • A brasse-corps, loc. adv.
  • A bras-le-corps. Ex. Allons, les enfants, vous allez colleter, prenez-vous à brasse-corps.
  • Abre, âbre, n. m.
  • Arbre. Ce mot est d'origine normande: «Pour l'amour du buisson va la brebis à l'abre.»—Proverbe du XVe siècle, cité par Leroux de Lincy. (Prov. français, t. I, p. 97.)
  • Abrier, v. a.
  • —Abriter. Se dit surtout du fait de couvrir une personne couchée et qui veut se mettre à l'abri du froid ou de l'air. Dans le sens propre, abrier signifie se mettre à couvert sous un arbre. (Lac. de S. Pallaye.)
  • —Excuser. Ex. Ne cherche pas à l'abrier (ou l'abriller), il est certainement coupable.
  • Abrier (s'). v. pr.—S'envelopper, se couvrir, se mettre à l'abri.
  • Abriller, v. a.—V. Abrier.
  • Abriller (s'), v. pr.—V. S'abrier.
  • Abroué, n. m.
  • Abreuvoir, mare d'eau. Ex. Va mener le cheval à l'abroué.
  • * Abuser, v. a.—Injurier, dire des paroles dures. Ex. C'est un polisson qui m'a abusé. (Angl.)
  • * Abutment, (m. a.)
  • Culée, arc-boutant, but, borne, contre-fiche.
  • Acadien, enne, adj.
  • Nom donné à tout Français né dans les Provinces Maritimes, bien que l'ancienne Acadie ne comprît que la Nouvelle-Ecosse actuelle. Il se rencontre encore un bon nombre de familles acadiennes dans la Province de Québec.
  • Acagnardi, part. pas.—Bourru et misanthrope.
  • Acagnardir (s'), v. pr.
  • Devenir paresseux, bourru, d'humeur acariâtre, misanthrope.
  • L'Acad. dit s'acagnarder, se plaire dans la solitude.
  • A cause que, loc.
  • Parce que. Ex. Je suis allé me promener à cause qu'il faisait beau.
  • Accablation, n.f.
  • Accablement. Ex. Ces enfants sont insupportables, ils mettent tout à feu et à sang; quelle accablation!
  • Accalmir (s'), v. pron.
  • Se calmer. Ex. Le temps commence à s'accalmir.
  • Accaparer (s'), v. a.
  • Accaparer. Ex. Il est défendu de s'accaparer le bien d'autrui.
  • Accent, n. m.
  • Action, ardeur, en parlant d'un cheval. Ex. Mon cheval a un bel accent.
  • Acceptance, n. f.
  • Acceptation.
  • Accommodation, n. f.
  • —Confort. Ce steamer manque d'accommodation.
  • Train d'accommodation, train spécial pour accommoder les voyageurs d'une région restreinte.
  • Billet d'accommodation, billet de complaisance, qui permet au voyageur de se promener gratuitement.
  • Accomparager, v. a.
  • Comparer.
  • * Accomplissements, m. pl. (Angl.)
  • Talents, qualités, connaissances en général.
  • Accord, n. m.
  • Réconciliation. Ex. Pourquoi vous chicaner, il faudra ensuite que vous fassiez l'accord.
  • Accordant, adj.
  • Conciliant, facile en affaires.
  • Accords, n. m. pl.
  • Accordailles, fiançailles.
  • Accoster, v. a.
  • S'approcher de quelqu'un pour lui parler. Ex. Quel ennuyeux, il accoste tout chacun sur la rue.
  • Accoter, v. n.
  • —Appuyer, soutenir. Ex. Cet homme jouit de hautes influences, il est bien accoté.
  • —Egaler. Ex. Cet individu a du talent, il est difficile à accoter.
  • —Accoter une porte, la rendre stable au moyen d'un meuble, d'un morceau de bois, d'une pierre.
  • Accoter (s'), v. pr.
  • —S'appuyer sur un mur, un meuble, etc., de façon à se trouver à l'aise et à rester en place pendant un certain temps.
  • S'accoter l'estomac, bien manger.
  • Accotouer, n. c.—Dossier de chaise.
  • Accoupler, v. a.
  • Attacher, en parlant des wagons de chemins de fer.
  • Accoupleur, n. m.—Homme d'équipe.
  • Accoutumance, n. f.
  • —Habitude.
  • —Caprice, fantaisie. Ex. Ces enfants sont remplis d'accoutumances. Ce mot qui, d'après Vaugelas, était déjà vieilli au XVIIe siècle, est resté. Nous le trouvons dans Marot, La Fontaine, Montaigne, Amyot et La Rochefoucauld, de même que dans la dernière édition du Dictionnaire de l'Académie.
  • Accouver (s'), v. pron.
  • S'accroupir, comme la poule qui couve.
  • Accrapoutir, v. a.
  • —Ecraser. Ex. Je vais t'accrapoutir comme une punaise.
  • —Accroupir. Ex. Regarde Pierre, il est tout accrapouti dans son banc.
  • Accreire, v. a.
  • —Accroire. Ex. Tu ne me feras pas accreire cela. Ce mot vient du roman. En berrichon, accreire; en wallon, acreure; en provençal, acreire.
  • S'en faire accreire, se donner de l'importance. Expression vieillie qui, d'après Hatzfeld, veut dire gagner du crédit, de l'autorité.
  • Accrochat, n. c.
  • Crochet ou patère qui sert à suspendre un chapeau, un habit, etc.
  • Accrocheter, v. a.—Accrocher.
  • Accrochoir, n. m.—Même sens qu'accrochat.
  • Accrochouer, n. m.—Accrochoir.
  • Accroupiller (s'), v. pron.
  • S'accroupir. Ex. Accroupille-toi par terre.
  • Acculer, v. a.
  • Eculer. Ex. Ses souliers sont acculés.
  • Acculoire, n. f.
  • Avaloire, pièce du harnais qui, fixée au brancard, descend derrière les cuisses du cheval de timon, pour retenir la voiture dans une descente.
  • A celle fin que, loc.
  • Afin que. Ex. Je vais aller vous voir à celle fin que vous me rendiez mes livres.
  • Acertainer, v. a.
  • Certifier. Mot vieilli, et dont l'usage semble disparu ici.
  • Achalage, n. f.—Ennui, embarras.
  • Achalant, adj.
  • Fatigant. Ex. Il fait un temps achalant.—Un individu achalant.
  • Achaler, v. a.
  • —Blaguer, tromper. Ex. Cet homme s'est fait achaler dans cette affaire.
  • —Importuner. Ex. Va-t'en donc, tu m'achales.
  • —Exciter le feu. Ex. Cours donc achaler le poêle.
  • —Fatiguer, incommoder. Ex. Il fait un temps qui m'achale au point de me rendre malade.
  • Achalerie, n. f.—Ennui, fatigue.
  • Achargnement, n. m.—Acharnement.
  • Achargner, v. a.—Acharner.
  • Achargner (s'),—S'acharner.
  • Acharnation, n. f.
  • Acharnement. Ex. Cet homme aime ses enfants, c'est une véritable acharnation qu'il a pour eux.
  • Acharnement, n. m.
  • Attachement. Ex. Ma mère avait beaucoup d'acharnement pour ses enfants.
  • Achesser, v. a.
  • Assécher. Ex. Mes habits sont mouillés, il faut les faire achesser au soleil.
  • Acheter, v. n.
  • Devenir père d'un enfant. Ex. Les cloches sonnent un baptême, sais-tu qui vient d'acheter?
  • Achienneté, e, adj.
  • Expression acadienne pour marquer l'attachement ou mieux l'acharnement. Ex. Cet enfant est achienneté à sa mère.
  • Achiffe, n. f.—Affiche.
  • Achigan, n. m.
  • —Poisson que la science a rangé dans l'espèce des microptères Dolomiens. Ainsi appelé, parce qu'il est très commun dans la rivière Achigan.
  • Manger un achigan, ne pas faire de points au jeu de whist.
  • Achiquette, n. f.
  • —Se dit du bois que l'on corde sous forme d'échiquier, c'est-à-dire en plusieurs carrés.
  • Plancher en achiquette, parquet posé par carrés.
  • A clair (tout), loc.
  • Distinctement. Ex. Je l'ai entendu tout à clair.
  • Acmoder, v. a.
  • Accommoder. Ex. Acmoder du poisson.
  • A cœur d'année, loc. adv.
  • Toute l'année. Ex. Il me faut endurer ce paresseux-là à cœur d'année.
  • A cœur de jour, loc. adv.
  • Toute la journée, du matin jusqu'au soir. Ex. Travailler à cœur de jour.
  • A cœur jeun, loc. adv.
  • A jeun. Ex. Le docteur me fait prendre ses bolus à cœur jeun.
  • A compte (en), loc. adv.
  • A compte. Ex. J'ai reçu dix piastres en à compte. On peut dire: J'ai reçu un acompte de dix piastres, ou dix piastres à compte.
  • Aconnaître, v. a.
  • Connaître. Ex. Pierre est revenu des Etats; il a eu de la misère à se faire aconnaître.
  • Acouillau, acoyau, n. m.
  • Coyau, pièce de bois posée sur la base des chevrons et l'angle du mur, de manière à dépasser la saillie de l'entablement et à former l'avance de l'égoût du toit.
  • A coup, d'à coup, loc.
  • Subitement. Ex. Le vent s'est élevé d'à coup.
  • Acoustique, n. f.
  • Récepteur. Cylindre évasé qu'on appuie sur l'oreille pour téléphoner.
  • Acquéreuse, n. f.
  • Acquéreur. Ce féminin a été rejeté par l'Académie.
  • Acquêt, n. m.
  • Gain, profit, chance. Ex. Tu as autant d'acquêt de ne pas te mêler de cette affaire. Mot vieilli, mais français.
  • Acte, n. m.
  • Loi. Les Actes sont le journal où sont consignés des actes: les Actes du parlement anglais, les Actes des Apôtres. D'après le B. P. F., acte pour loi est très approprié.
  • * Acter, v. n.
  • Tenir un rôle de théâtre. Ex. Ce Monsieur acte à la perfection. (Angl.) Autrefois acter se disait pour dater les actes.
  • A désamain, loc.
  • Qui n'est pas à la main. Ex. J'irais bien me loger à Saint-Roch, mais c'est trop à désamain.
  • A dire le vrai, loc.
  • A vrai dire, pour parler franchement. Ex. A dire le vrai, c'est une grosse besogne que de faire un dictionnaire.
  • Admettable, adj.—Admissible.
  • Admission, n. f.
  • Aveu. Ex. Le prisonnier a fait l'admission de son crime.
  • Adon, n. m.
  • —Effet du hasard, de la chance. Ex. Quel adon! Que je suis chanceux! Adon voulait dire autrefois don, présent.
  • —Habileté, talent. Ex. C'est un homme qui a de l'adon pour faire de belles choses, des petits chefs-d'œuvre.
  • Adonner, v. a. et n.
  • —Etre favorable. Ex. La marée adonne, allons à la pêche.
  • —Jouer une carte de même couleur. Ex. J'ai joué du cœur, adonne.
  • Adonner (s'), v. p.
  • —Convenir. Ex. Cet individu t'adonne-t-il, toi?
  • —Effet du hasard. Ex. Je m'adonnais à passer par chez vous, quand tu m'as appelé.
  • —S'accorder, marcher en harmonie. Ex. Ces deux cousins s'adonnent bien ensemble.
  • * Adresser, v. a.
  • Porter la parole devant une assemblée. (Angl.)
  • Adret, te, adj.
  • Adroit. Ex. Ce menuisier est adret, ce médecin est adret. S'entend non seulement de la dextérité du manœuvre, mais aussi du savoir et de l'intelligence.
  • Adroisse, n. f.—Adresse.
  • Affaire, n. f.
  • Faire son affaire, s'enrichir. Ex. Ce marchand fait son affaire.
  • Faire l'affaire à quelqu'un, le punir, le mettre à la raison. Ex. Si cet individu revient ici, je lui ferai son affaire.
  • Etre d'affaire, être habile en affaires.
  • Avoir affaire à quelqu'un Ex. Si tu ne me payes pas, tu auras affaire à moi.
  • Pas d'affaire, non, je ne veux pas.
  • Affaires, n. f. pl.
  • —Effets, lingerie. Ex. Déménage au plus tôt toutes tes affaires.
  • Faire ses affaires, aller à la garde-robe.
  • Affecté, e, adj.—Prétentieux, vaniteux.
  • * Affecter, v. a.
  • Influencer. Ex. Rien ne saurait affecter mon vote à la Chambre, ni promesses, ni menaces, etc. (Angl.)
  • Afficolant, adj.—Inutile, nuisible. (Expr. acadienne)
  • Afficots, Affiquiots, n. m.
  • Affiquet, ajustement de femme. Ex. Cette femme a mis tous ses afficots, c.-à.-d. qu'elle affiche toutes ses parures, colliers, bracelets, épingles, etc.
  • Affidavid, n. m.
  • Affidavit, déclaration avec serment faite devant une autorité.
  • Affiler, v. a. et n.
  • —Tailler en pointe, aiguiser. Ex. Mon crayon est mal affilé.
  • —Amadouer. Ex. Pour le convaincre, il faut d'abord l'affiler.
  • —Se préparer. Ex. Affile-toi pour partir bientôt.
  • —Aligner, mettre à la file.
  • Affirmative (dans l'), loc.
  • —Affirmativement. Ex. Quelle réponse ferez-vous? Je répondrai dans l'affirmative, cela vaudra beaucoup mieux.
  • Affligé, e, adj.
  • —Malade. Ex. Une personne affligée des yeux, des oreilles.
  • Affrancher, v. a.—Hongrer, procédé qui vient de la Hongrie.
  • Affranchir, v. a.
  • —Châtrer, hongrer.
  • —Greffer.
  • —Civiliser les nations sauvages, les tirer de la barbarie.
  • Affranchisseur, n. m.—Châtreur de bestiaux.
  • Affronter, v. a.
  • —Tromper impudemment.
  • —Aborder de front, rencontrer face à face.
  • Affûtage, n. m.—Tir à l'affût.
  • Affûteur, n. m.—Tireur à l'affût.
  • Affûts, n. pl.
  • Ruses, dissimulation. Ex. Vos affûts me laissent absolument froid, je saurai m'y soustraire.
  • Afistoler, v. a.
  • Arranger, se parer, se mettre beau, rafistoler.
  • —Enjôler.
  • —Raccommoder.
  • —Remettre à neuf. Ex. Afistoler un vieil habit.
  • * Aft. (m. a.)—A l'arrière. (Terme de marine.)
  • Agacer, v. a.
  • —Produire sur les dents une sensation désagréable provenant de la saveur aigre ou acide. Ex. L'alun agace les dents.
  • —Emousser une scie.
  • * Agate, (Angl.)
  • Parisienne ou Sédanaise. 5½ points. (T. d'impr.)
  • Age, n. f.
  • Age, n. m. Ex. Nous sommes tous deux de la même âge.
  • Age (à bout d'), loc.
  • Très vieux. Ex. Etre rendu à bout d'âge.
  • Age (être en), loc.
  • —Avoir atteint la majorité, l'âge de vingt et un ans. Ex. Maintenant que tu es en âge, tu vas jeûner pendant le carême.
  • Age (hors d'), loc.
  • Très vieux. Se dit surtout des animaux. Ex. Mon cheval blanc est hors d'âge, ménageons-le.
  • Agent, n. m.
  • Agent de station, chef de gare.
  • Agent de télégraphe, télégraphiste.
  • Agent des Terres de la Couronne, officier préposé à la vente des terres.
  • Agent des passagers, employé préposé au service des voyageurs.
  • Ageter, v. a.—Acheter.
  • Ageteur, euse, n. m. et adj.—Acheteur.
  • Agets, ajets, n. m. pl.
  • Les agets sont les douze jours qui commencent avec la Noël pour finir aux Rois; la température de chacun d'eux sert de pronostic pour les douze mois de l'année qui va commencer. Ainsi Noël, c'est janvier, le 26 décembre, février, etc., etc.
  • M. Rivard signale, dans le B. P. F. (v. 2. p. 39-41), que le mot aget s'emploie différemment dans certaines parties de la province de Québec: présage, pronostic, dans la région de St-Hyacinthe; êtres d'une maison, dans la région du Saguenay et dans le comté de Charlevoix; comble de la mesure, dans le comté de Dorchester.
  • Aget veut dire habitude, manière d'être. On dit ajeu à Caen, et agi dans le patois de Provence.
  • Agever, v. a.—Achever. Ex. Cette femme est belle agevée.
  • Agir (en), loc.
  • En user. Ex. Il faudra que tu en agisses bien avec cet homme-là, c'est-à-dire que tu t'en serves de manière à le satisfaire.
  • Agoïen, enne, n. m. et f.
  • Acadien. Ex. Ce doit être un agoïen de Madawaska, il parle pas comme tout le monde.
  • Agoniser, v. a.
  • Accabler d'injures, agonir. Ex. C'est une mauvaise langue, il m'a agonisé de bêtises.
  • Agoucer, v. a.
  • Exciter, irriter. Ex. N'agouce pas le chien, il est malin. Agoucer paraît être une corruption d'agacer.
  • Agrafe, n. f.—Fermoir d'un livre, d'un porte-monnaie.
  • Agrafer, v. c.
  • —Saisir au passage et retenir. Ex. Cet importun m'a agrafé, c'est-à-dire, il m'a retenu en s'accrochant à mon bras.
  • —Orthographier. Ex. Un homme qui agrafe mal.
  • Agrains, n. m. pl.
  • Criblures, résidu de ce qui est passé au crible.
  • Agrayer, v. a.
  • Gréer, garnir un bâtiment, un mât, de voiles, poulies, cordages.
  • Agréient, n. m.
  • Ingrédient, ce qui entre dans la composition d'un médicament, d'une boisson.
  • Agrément, n. m.
  • Plaisir, joie. Ex. Nous avons eu beaucoup de plaisir, sans compter l'agrément. Vaugelas avait condamné ce mot qui, de son temps, s'écrivait agreement.
  • Agrès, n. m.
  • —Engins de pêche.
  • —Outils.
  • —Personne désagréable.
  • —Attelage d'un cheval.
  • Agréyer, v. a.—(V. Agrayer).
  • Agréyer (s'), v. pr.—S'habiller en vue d'une promenade.
  • Agréyer (se faire), loc.—Se faire donner des coups violents.
  • Agréiable, adj.—Agréable.
  • Agricher, v. a.—Saisir, mettre les crocs sur une proie quelconque.
  • Agripper, v. a.—Prendre avidement, accrocher. (Fr. fam.)
  • Agripper (s'), v. pr.—S'agriffer, s'attacher avec les griffes.
  • Agrouer (s'), v. pr.—S'accroupir.
  • Aguette (d'), loc.
  • En tapinois. Ex. Cette femme marche d'aguette. Le vieux français nous a laissé le mot agait, guet, veille, et aguaiter, guetter.
  • Aguettes (aux), loc.
  • Aux aguets. Ex. Notre servante est toujours aux aguettes pour renifler nos paroles.
  • Agurir, v. a.—Ahurir, ennuyer, troubler.
  • Agurissement, n. m.—Ahurissement.
  • Ahan, n. m.
  • Effort qui essouffle le travailleur, le bûcheur.
  • Aider à quelqu'un.
  • Aider quelqu'un, le secourir, l'assister. Aider à quelqu'un signifie contribuer à son travail.
  • Aiduille, n. f.—Aiguille. Ex. Une aiduille à laine.
  • Aiduillée, n. f.—Aiguillée. Ex. Une aiduillée de fil.
  • Aigle pêcheur, n. m.—Balbuzard (faucon) de la Caroline.
  • Aigrefin, n. m.—Etre faible, de complexion délicate.
  • Aigrettes, n. f. pl.—Fétus du chanvre ou de lin.
  • Aiguillettes (en), loc.
  • En pièces. Ex. En voulant réparer un meuble, je l'ai mis en aiguillettes.
  • Aillère, n. f.
  • —Œillère, dent canine de la mâchoire supérieure.
  • —Œillère, visière.
  • Aillis, n. m.—Taillis, broussailles.
  • Aïol, n. m.—Aïeul.
  • Ain, n. m.—Haim, hameçon.
  • Air, n. f.
  • S'emploie souvent au féminin, mais à tort. Ex. L'air est fine ce matin, il fait un froid de loup.—Jouer une belle air de piano.
  • Air, n. m.
  • —Erre, allure, train, vitesse. Ex. Si tu veux sauter plus haut, prend plus d'air.
  • —Arrhes. Ex. Je lui ai donné une piastre d'air.
  • —Souffle. Ex. Impossible d'aller en chaloupe aujourd'hui, il n'y a pas un air de vent.
  • Etre en air, être disposé, être en veine. Ex. Je suis en air de travailler ce matin.
  • Se donner des airs, affecter certaines prétentions.
  • Vivre de l'air du temps, vivre de rien ou de peu de chose.
  • Monter en l'air, monter haut.
  • Etre en l'air, être très gai.
  • Avoir de l'air, se tromper. Ex. Quelle heure est-il? Il est deux heures. T'en as de l'air! il est quatre heures.
  • Donner un air d'aller, donner un élan.
  • Perdre son air, perdre son aplomb.
  • Faire de l'air, laisser passer l'air extérieur. Ex. Une croisée qui fait de l'air.
  • Prendre l'air, laisser passer l'air de l'intérieur à l'extérieur. Ex. Une pompe qui prend l'air.
  • Avoir de faux airs, ressembler vaguement. Ex. L'enfant a de faux airs de sa mère.
  • Airer, v. a.
  • Aérer, ventiler. Ex. Aire le salon comme il faut.
  • Airrhes, n. f. p.
  • Arrhes, argent donné à l'avance pour assurer l'exécution d'un marché.
  • Airs, n. m. pl.
  • Etres, aîtres. Ex. Je connais tous les airs de cette maison, c'est-à-dire la disposition des diverses parties d'une maison.
  • Ajambée, n. f.—Enjambée.
  • Ajamber, v. a.—Enjamber.
  • Ajouter à quelqu'un.
  • Ex. Je lui ajoutai, pour j'ajoutai à ce que je lui ai dit.
  • Al, alle, pron. pers. f.
  • Elle, devant une voyelle ou une h muette. Ex. Alle est allée à la messe.
  • Alalime, adv. et adj.
  • —Unanimement. Ex. Notre candidat a été élu alalime.
  • —Unanime. Ex. Etes-vous alalimes pour régler cette question?
  • Alan, n. m.—Elan.
  • Alarte, adj. f.—Alerte.
  • * Alderman, (al-deur-mane).—(m. a.)
  • Conseiller municipal.
  • Alener, v. a. et n.
  • —Anneler, mettre un anneau dans le groin d'un cochon.
  • —Agneler.
  • Alentir, v. a.
  • Ralentir. Molière a employé alentir.
  • Alentir (s'), v. pr.—Se ralentir.
  • Alentour, adv.
  • Autour. Ex. Qu'as-tu à rôder alentour de moi? Il ne faut pas confondre autour avec alentour, dit la grammaire.
  • Alentours (dans les), loc.
  • Environ. Ex. Mon père a dans les alentours de cinquante ans.
  • Algonquin, n. m.
  • —Personne d'apparence bizarre, mal vêtue.
  • —Langage incompréhensible. Ex. Qu'est-ce que tu baragouines? Parles-tu l'algonquin?
  • Ali, e, adj.
  • Pâte mal cuite. Ex. Ce pain est mal cuit, il est ali.
  • A lieur de, loc. adv.
  • Au lieu de. Ex. Je lui ai recommandé d'aller aux vêpres, a lieur de cela, il est allé au Nickel.
  • Alimal, alimaux, n. m.
  • Animal, animaux.
  • Alise, n. f.—Bourdaine.
  • Alitré, e, adj.
  • Avivé, légèrement enflammé. Ex. Cet enfant a les joues alitrées.
  • * All aboard al-a-bôrde (m. a.)
  • En voiture! En voiture!
  • Allable, adj.
  • Action d'aller. Ex. Les chemins sont dans un état terrible, ce n'est pas allable.
  • Allant, part. pr. du verbe aller.
  • Bien ou mal disposé à marcher. Ex. Mon cheval n'est pas allant, aujourd'hui.
  • Allant à dire, loc.
  • De nature à laisser croire ou entendre. Ex. Il s'est servi d'une expression allant à dire que j'avais faussé la vérité.
  • Allébore, n. m.—Ellébore.
  • Allège, adj.
  • Lège, à vide, non chargé. Ex. Ma voiture est allège, embarque tes valises.
  • Allégéance, n. f.—Allégeance.
  • Allégir, v. a.
  • Alléger. Ex. Depuis la dernière fois que je me suis pesé, j'ai allégi de dix livres.
  • Allégir (s'), v. pron.
  • —Diminuer son fardeau.
  • —Se soulager. Ex. Je lui ai dit ma façon de penser, cela m'a beaucoup allégi, car j'en avais gros sur le cœur.
  • Allégué, n. m.
  • Allégation, Employé substantivement, le mot allégué a rencontré beaucoup d'adversaires, parce qu'il n'est pas reconnu par l'Académie et qu'il ne se rencontre pas dans les dictionnaires, à l'exception de Littré. L'usage que nous en faisons en Canada a rendu ce mot presque indispensable, et allégué restera.
  • Allemagne, n. c.
  • Ecole d'Allemagne, école normale.
  • Argent d'Allemagne.. Ex Cette cuiller est en argent d'Allemagne; métal qui vient d'Allemagne.
  • Aller, v. n.
  • Ce mot s'emploie dans différentes acceptions:
  • —Ex. Aller sur la soixantaine, avoir dépassé cinquante-neuf ans.
  • Aller au prêtre, requérir ses services.
  • Aller le train de la blanche, très doucement.
  • Aller piamme-piamme, aller petit train.
  • Aller au contraire, contester, contredire.
  • Y aller, commencer. Ex. Allons-y, mon cher, l'ouvrage commande.
  • Aller de trian, de biais.
  • Aller (à), loc.
  • Où aller. Ex. J'ai encore deux places à aller.
  • Aller (s'en), v. pr.
  • —Arriver. Ex. Il s'en va midi.
  • —Etre à l'article de la mort. Ex. Je t'assure que notre malade s'en va.
  • Aller (se faire), loc.
  • Expédier vite une affaire, un ouvrage quelconque. Ex. Si tu veux réussir, tu as besoin de te faire aller. Expression populaire employée, en France, pour signifier berner.
  • Aller d'venir.
  • —En sens opposé. Ex. Mon mal part du cou et vient finir dans le bas du dos, frotte-moi avec du liniment aller d'venir.
  • —Course rapide. Ex. J'arrive du marché, je n'ai fait qu'aller d'venir.
  • * Alley, (m. a).—Bille en verre de couleur, boulet.
  • * All fours, al fôrze (m. a.)—Impériale. (T. de jeu de cartes).
  • Allonge, n. f.
  • Annexe, prolongement apporté à une maison. Ex. Ma maison fait face à la rue Hébert, mais j'ai fait construire une allonge sur la rue Laval.
  • Allonger (s'), v. pr.
  • —Payer. Ex. Il a bien fallu qu'il s'allongeât de cinquante piastres.
  • —Se coucher, s'étendre de tout son long. Ex. N'ayant pas de lit pour m'y coucher, je me suis allongé par terre.
  • Allouance, n. f.
  • —Concession. Ex. Tu me feras bien une petite allouance de cinq par cent.
  • —Réserve, espace de terrain réservé pour les chemins.
  • Allumé, adj.
  • Légèrement pris de vin. En France, la même expression s'emploie pour dire être abreuvé.
  • Allumer, v. n.
  • Se reposer. Ex. Pierre, entre donc allumer, nous allons rire. Le mot pipe est évidemment sous-entendu, mais comme la question peut être aussi bien adressée à un passant qui ne fume jamais, le sens de se reposer nous paraît le plus rationnel.
  • Allure, n. f.
  • —Démarche. Ex. Voici une personne de belle allure.
  • —Bon sens, entrain. Ex. Cette chanson n'a pas d'allure, cette danse a beaucoup d'allure.
  • Almenach, n. m.
  • Almanach.
  • Alorsse, adv.—Alors.
  • Alouette branle=queue, n. f.—Maubèche tachetée.
  • Alouette des prés, n. f.—Maubèche à poitrine cendrée.
  • Alouette pipi, n. f.—Farlouse de la Louisiane.
  • Alouette solitaire, n. f.—Chevalier solitaire.
  • Alphabette, n. f.—Alphabet, n. m.
  • Alsphate, n. m.—Asphalte.
  • Altérage, n. m.—Atterrage, rive glacée d'une rivière.
  • Altère, n. f.—Artère.
  • Alton (fil d'), n. m.
  • Fil de laiton. Autrefois laton ou leton se disait.
  • Alumelle, n. f.
  • —Lame d'un canif, d'un couteau.
  • —Surplis sans manche.
  • Aluminum, n. m.—Aluminium.
  • A maille et à corde, loc.
  • —A bout de ressources. Ex. Ce pauvre diable est rendu à maille et à corde. Clapin cite l'expression à mâts cordes parmi les canadianismes, pour signifier la même chose.
  • —Péniblement. Ex. Travailler à maille et à corde.
  • A main, loc.—Commode, à la main.
  • Amalgamation, n. f.—Fusion, union.
  • Amalgamer, v. a.
  • Unir, fondre ensemble. Ex. Ces deux compagnies de chemin de fer vont être amalgamées.
  • Amancher, v. a. et n.
  • —Ajuster, mettre en ordre. Ex. Cette femme est bien mal amanchée.
  • —Arranger. Ex. C'est une affaire qui a été mal amanchée.
  • —Tromper. Ex. Ce gars-là m'a amanché de la belle façon.
  • —Emmancher, mettre un manche.
  • —Donner, flanquer. Ex. Baptiste m'a amanché un coup de poing qui m'a fait voir trente-six chandelles.
  • —Aboucher. Ex. Amancher des tuyaux.
  • Amancher (s'), v. pr.
  • —S'habiller. Ex. Il fait un temps de chien, je ne sais vraiment comment m'amancher.
  • —Prendre ses mesures. Ex. Je vais m'amancher de telle façon qu'il n'aura pas le dernier mot.
  • —S'emmancher. Ex. Je te dis que ça s'amanche pas de même.
  • Amanchure, n. f.
  • —Manière dont une personne ou une chose sont terminées. Ex. Comme tu est mal habillé! quelle amanchure?
  • —Affaire mal arrangée et incompréhensible.
  • —Ouvrage mal fait.
  • Amant, n. m.—Aimant. Ex. Voici de la pierre d'amant.
  • Amarinades, n. f.—Marinades, conserves au vinaigre.
  • Amarinages, n. f.—Marinades.
  • Amariner, v. a.
  • —Mettre des légumes en conserves.
  • —Semoncer. Ex. Je me suis fait amariner par mon père, qui était de mauvaise humeur.
  • Amarrer, v. a. et n.
  • —Attacher. Ex. Amarrer ses souliers.
  • —Arrêter. Ex. Il y a assez longtemps que nous travaillons, amarrons.
  • —Joindre les deux bouts. Ex. A force d'économie, j'ai fini par amarrer.
  • —Avoir égalité de votes. Ex. Nos deux candidats ont amarré, ils ont reçu chacun 2250 votes.
  • Dans le principe, amarrer signifiait préparer un navire pour la mer, et plus tard arranger, mettre en ordre.
  • Amassis, n. m.—Ramassis, amas.
  • A matin, loc.
  • Ce matin. Ex. Crois-tu qu'il fait beau, à matin.
  • Ambiber, v. a.—Imbiber.
  • Ambine, n. f.
  • Lien fait de branches flexibles qui relie les bâtons d'un traîneau.
  • Ambitieux, euse, adj.—Orgueilleux.
  • Ambition, n. f.
  • —Orgueil.
  • —Rivaliser. Ex. Ils sont tous deux à l'ambition, c'est à qui en fera le plus.
  • —Persévérer, être courageux. Ex. C'est un homme qui travaille d'ambition, aussi réussit-il.
  • Ambitionner (s'), v. pr.
  • S'entêter, s'efforcer plus que de raison. Ex. Plus je travaille, plus je m'ambitionne pour finir plus vite.
  • Amblette, n. f.
  • —Hart tordue pour lier les piquets de clôture.
  • —Carcan de bois qui sert à attacher les bêtes à cornes dans l'étable.
  • Ambre, n. m.—Amble.
  • Ambrer, v. n.—Ambler, aller l'amble.
  • Ambreur, n. m.—Ambleur, cheval qui va l'amble.
  • Ame en peine, n. f.
  • Individu qui promène son chagrin un peu partout.
  • Amelette, n. f.—Omelette.
  • Amen.
  • Jusqu'à amen, jusqu'à épuisement. Ex. Je lui ai chanté pouilles jusqu'à amen. Amen est un mot hébreu.
  • Amendement (en).
  • Comme amendement. Ex. Nous proposons en amendement à la motion, les mots qui suivent.
  • Amener, v. a.
  • Produire. Ex. Puisque tu prétends cela, amène tes preuves.
  • Américain, n. m. et f.—Citoyen, citoyenne des Etats-Unis.
  • Américanisation, n. f.
  • Acte légal qui rend quelqu'un citoyen de la république des Etats-Unis.
  • Américaniser, v. n.
  • Se faire naturaliser citoyen de la grande république des Etats-Unis.
  • Amérique, n. f.
  • Pour les Canadiens-Français en général, l'Amérique se confond avec les Etats-Unis. Partir pour l'Amérique, c'est traverser la ligne frontière entre le Canada et les E.-U.
  • Ames (les), n. f. pl.
  • Les âmes détenues dans le purgatoire. Ex. Je promets, si je réussis, de faire dire une messe pour les âmes.
  • Ames (les bonnes), n. f. pl.—Les âmes du purgatoire.
  • Amet, n. m.—Lumière, balise, point de repère, jalon.
  • Ameuiller, v. n.
  • —Se dit d'une vache très avancée dans sa gestation.
  • —Arriver au but, finir. Ex. Ameuille donc, termine ton ouvrage.
  • Ami, n. m.
  • Amis comme cochons, amis inséparables, par allusion au cochon de saint Antoine.
  • Il n'y a pas à dire mon bel ami, inutile d'hésiter.
  • Amiauler, v. a.—Amadouer.
  • Amicablement, adv.—Amiablement.
  • Amiqué, n. f.—Amitié.
  • Amlette, n. f.
  • Omelette. Ex. Manger des amlettes au lard.
  • Amollir (s'), v. pr.
  • S'adoucir. Ex. Le temps s'amollit, le froid achève.
  • Ammunition, n. f.
  • Munition de chasse ou de guerre.
  • Amont, adv.
  • —Contre. Ex. Ne grimpe pas amont la clôture.
  • —Parmi. Ex. Il était amont les autres gars.
  • —Au milieu. Ex. J'ai trouvé un nid d'oiseau amont le blé.
  • Amont (d'), loc.
  • Auprès de. Ex. Veux-tu bien t'ôter d'amont moi?
  • Amonter (s'), v. pr.
  • Monter. Ex. Votre billet s'amonte à cinquante piastres.
  • Amorphosé, v. p.
  • Métamorphosé, absorbé dans ses pensées au point d'être comme immobilisé. Ex. Remue-toi donc, es-tu amorphosé?
  • Amouneter, v. a.
  • Admonester. Expression plutôt acadienne, signifiant calmer.
  • Amour, n. m.
  • Tomber en amour, devenir amoureux.
  • Etre en amour, être amoureux.
  • Faire l'amour, faire la cour à une personne du sexe.
  • Pomme d'amour, pomme d'api.
  • Ampas, n. m.
  • —Appât.
  • —Entraves. Liens fixés aux pieds d'un cheval pour gêner sa marche.
  • Lampas. Engorgement de la membrane qui tapisse le palais des jeunes chevaux.
  • Ampâter, v. a.—Amorcer, garnir d'une amorce.
  • Ampouille, n. f.—Ampoule.
  • Ampouler, v. a.—Produire des ampoules, des boursouflures.
  • Amusard, adj. et n.
  • Homme loquace, qui prend du plaisir à perdre son temps et à faire perdre le temps des autres, un musard.
  • Amusement n. f.
  • Amusement, n. m. Ex. C'est une belle amusement.
  • Amuser (s'), v. a.
  • —S'arrêter en route. Ex. Amusons-nous point, le temps presse.
  • Amuser le temps, perdre le temps en niaiseries.
  • Amuseux, adj.
  • —Amuseur, enjôleur.
  • —Musard, négligent.
  • Amusouère, n. m.—Amusoire, moyen d'amuser.
  • Anales, n. f. pl.
  • Annales. Ex. Je suis abonné aux Anales de la Bonne Sainte-Anne.
  • Anbandon, n. m.—Abandon.
  • Anbandonner, v. a.—Abandonner.
  • Ancanter, v. a.
  • Appuyer, donner une position plus stable et plus confortable. Ex. Ne bouge pas, nous allons t'ancanter avec des oreillers.
  • Ancanter (s'), v. pr.
  • Se donner une position plus ou moins déclive dans un lit ou un fauteuil.
  • Anchet, n. m.
  • —Appât.
  • —Ver de terre.
  • Ancre (à l'), loc.
  • Ne rien faire. Ex. Pierre a perdu sa place, le voilà de nouveau à l'ancre.
  • Ancre de perle, n. m.
  • Nacre de perle. Ex. Un chapelet en ancre de perle a été perdu dans cette église. Prière de le remettre au bedeau.
  • Ancrer, v. n.—S'asseoir pour longtemps.
  • Andille, n. f.—Anguille.
  • Andouille, n. f.
  • —Individu mou, sans ossature. Ex. Va travailler, espèce d'andouille.
  • Dépendeux d'andouilles, v. Dépendeux.
  • Ane, n. m.
  • Faire l'âne pour avoir de l'avoine, feindre d'ignorer une chose pour se la faire redire.
  • Agir de bonne foi comme un âne qui pète, avec la meilleure foi du monde.
  • Ange, n. m.—Papillon de nuit.
  • Ange cornu, n. m.
  • Individu, qui sous des apparences angéliques, mérite la défiance.
  • Angel's cake endjèle kéke (m. a.)—Gâteau des anges.
  • Angelu, n. m.—Angelus.
  • Angencement, n. m.—Agencement.
  • Angencer, v. a.—Agencer.
  • Angenouiller (s'), v. pr.—S'agenouiller.
  • Anges (gâteau des), n. m.
  • Gâteau léger, très sucré, sous forme d'anneau.
  • Anglaise, n. f.
  • Jouer à l'anglaise (Terme de jeu de balle). Frapper la balle d'une façon particulière et très élégante. Ex. Cet écolier a une belle anglaise.
  • Anglification, n. f.
  • Fait de devenir anglais. Ex. Il est souvent question au Canada de l'anglification de la race française.
  • Anglifier (s'), v. pr.
  • S'angliciser. Ex. Les Canadiens-Français n'ont pas l'air décidés de s'anglifier de sitôt.
  • Anguille=brûle, n. f.
  • Cache-tampon. Jeu d'enfants où l'on cache un mouchoir roulé en tampon, que l'un des joueurs doit chercher et dont il frappe, lorsqu'il l'a trouvé, ceux qu'il peut atteindre.
  • Anguille de roche, n. f.—Ammodyte d'Amérique.
  • Animau, n. m.—Animal.
  • Anis sauvage, n. m.
  • Aralie à fleurs en grappe. Racine aussi grosse que le bras, recommandée comme ingrédient dans la petite bière d'épinette.
  • Anmorcer, v. a.—Amorcer.
  • Anmorphoser, v. a.
  • Métamorphoser. V. Amorphosé.
  • Anmouracher (s'), v. pr.—S'amouracher.
  • Anneau, n. m.
  • Rond, coulant. Ex. Passe-moi donc mon anneau de serviette.
  • Année de la grande noirceur.
  • Il y eut plusieurs noirceurs en Canada, mais la plus célèbre remonte à l'année 1785 (15 octobre). Ex. Un tel est venu au monde l'année de la grande noirceur.
  • Année du grand choléra.
  • Année 1832, qui vit mourir en quatre mois plus de 3500 personnes.
  • Année du grand dérangement.
  • Année 1755, qui a été témoin de la dispersion de nos frères de l'Acadie en terre étrangère.
  • Année du siège.
  • Année 1759. Nos ancêtres faisaient remonter à cette année-là une foule de choses et d'objets antiques.
  • Année fiscale, n. f.
  • Exercice financier qui embrasse une période de douze mois. Dans la Province de Québec, l'année fiscale commence le 1er jour de juillet.
  • Années (les bonnes), n. f. pl.
  • Dicton populaire, qui veut qu'autrefois les récoltes étaient plus abondantes que celles d'aujourd'hui. Alors c'était l'âge d'or, les bonnes années.
  • Annexion, n. f.
  • Incorporation des Canadiens au peuple de la république des Etats-Unis.
  • Annexionniste, n. m.
  • Partisan de l'annexion du Canada aux Etats-Unis.
  • Annoncer, v. n.
  • Bien paraître. Ex. Cet enfant annonce bien.
  • Annuiter (s'), v. pron.
  • Se laisser surprendre par la nuit. Expression déjà démodée en France au XVIIe siècle.
  • A noir, loc.
  • Entièrement, complètement. Ex. Nous avons vendu nos gants à noir. J'ai clairé à noir toute cette marmaille.
  • Anouillère, adj.
  • Se dit d'une vache, lorsqu' elle continue de donner du lait sans avoir de veau. Dans la Vendée, on dit nolière. Nous disons aussi anoyère, ennayère.
  • Anpât, n. m.—Appât.
  • Anpâter, v. a.—Appâter.
  • Anpauvrir, v. a.—Appauvrir.
  • Anpauvrir (s'), v. pr.
  • S'appauvrir, perdre sa fortune ou sa santé.
  • Anse, n. m.—Anse, n. f.
  • Ansillon, n. m.
  • Espèce de col de cornue par où l'anguille fait son chemin pour aller s'emprisonner dans un coffre de bois.
  • Antéchrit, n. m.—Antéchrist.
  • * Anticipation, n. f. (Angl.)—Attente.
  • * Anticiper, v. a. (Angl.)
  • —Prévoir. Ex. J'anticipe des embarras sans nombre.
  • —Empiéter. Ex. N'anticipons pas sur nos revenus.
  • —Espérer. Ex. J'anticipe un grand succès dans cette affaire.
  • * Antimacassar, n. m. (Angl.)
  • Dossier ou voile de fauteuil.
  • Antiquités, n. f.
  • Antiquailles, vieux objets de plus ou moins de valeur.
  • Anvaler, v. a.—Avaler.
  • * Anxieux, adj. (Angl.)
  • Désireux. Ex. Je suis anxieux d'aller vous voir.
  • Aouène, n. f.—Avoine.
  • Août, n. m.
  • Nous entendons souvent dire a-oût pour oût. Faute de prononciation.
  • Aparcevance, n. f.
  • —Apparence. Ex. La récolte a une belle aparcevance.
  • —Action d'apercevoir. Ex. La première aparcevance que j'en ai eue, ce fut à l'Auditorium.
  • Aparcevoir, v. a.—Apercevoir.
  • Aparçu, n. m.—Aperçu.
  • Aparément, adv.
  • Apparemment.
  • Apart, n. m.
  • Réserve. Ex. Je ferai un apart de cinq piastres pour toi seulement.
  • A part de, loc. adv.
  • Excepté, à part. Ex. Personne ne viendra au lac, à part de Jean, de toi et de moi.
  • Apartement, adv.
  • Apertement, au juste. Ex. Je ne sais pas apartement s'il viendra.
  • Apçon, n. m.—Hameçon.
  • Apetisser, v. a.—Rapetisser.
  • A pic, loc.
  • Susceptible. Ex. Cette femme est à pic, il faut s'en défier.
  • Aplatir, v. a.—Battre, donner une très forte leçon.
  • Aplatir (s'), v. pron.
  • S'abaisser, s'humilier. Ex. S'aplatir devant les grands de la terre.
  • A plein, loc. adv.
  • Beaucoup. Ex. Y avait-il beaucoup de monde à l'assemblée? Il y en avait à plein.
  • Aplomb, n. m.
  • —Avec force. Ex. Je lui ai porté un coup aplomb.
  • Perdre son aplomb, se laisser aller au découragement.
  • Prendre son aplomb, reprendre ses sens, sortir d'un état de faiblesse.
  • Aplomber (s'), v. pr.
  • —Se mettre d'aplomb. Ex. S'aplomber sur sa chaise.
  • —Prendre ses précautions.
  • A poil, loc. A cru. Ex. Je suis allé à cheval, mais j'étais à poil.
  • Apola, n. f.—Ragoût d'alouettes. Mot sauvage.
  • Apologie, n. f.—Faire des apologies, faire excuse.
  • Apothèque, n. f.—Hypothèque.
  • Apothéquer, v. a.—Hypothéquer.
  • Apothicaire, n. m.
  • Pharmacien. Ex. C'est un compte d'apothicaire que vous m'avez fait, c'est-à-dire, un compte sur lequel il y aurait beaucoup à rabattre.
  • Appareiller, v. a. et n.
  • —Préparer, habiller. Ex. Marguerite, appareille le petit pour sortir.
  • —Egaler. Ex. Cet homme est difficile à appareiller.
  • —Dresser. Ex. Marie, appareille la table pour le dîner.
  • —Apparier. Ex. Appareiller une paire de bas, de gants.
  • —Comparer. Ex. Il n'y a pas moyen de mieux appareiller ce gros homme qu'à une barrique.
  • Appareiller (s'), v. pron.
  • Se préparer à partir. Ex. Ma femme, appareillons-nous pour le bal du Gouverneur.
  • Apparence (d'), loc.
  • Vraisemblablement, selon les apparences.
  • Apparence que, loc.
  • D'après l'apparence. Ex. Apparence qu'il va faire beau; il va faire mauvais, apparence.
  • Appartement, n. m.
  • Pièce. Ex. J'ai une maison à louer; il y a cinq appartements, je puis ne vous en louer qu'un seul.
  • Appelable, adj.
  • Sujet à appel, en terme de jurisprudence. Ce mot ne se trouve pas dans le Dictionnaire de l'Académie, ni dans plusieurs autres grands dictionnaires, cependant le B. P. F. dit qu'il est français (III, p. 30).
  • Appeler, v. a.
  • —Convoquer.
  • —Donner. Ex. Monsieur, Jean m'appelle des noms.
  • Appelle (qui s'), loc.
  • En règle, bien défini. Ex. Pierre a reçu une râclée qui s'appelle...
  • Appétit, n. m.
  • Désir de posséder. Ex. Cet homme est prêt à tout sacrifier pour l'appétit de quelques piastres.
  • * Applicant, n. m.
  • Candidat, solliciteur. Ex. Il y a au moins vingt-cinq applicants à la charge de gardien de nuit. (Angl.)
  • * Application (faire), loc.
  • Faire une demande. Ex. Je vais faire application pour obtenir la place de messager. (Angl.)
  • Appliquant e, adj.—Qui exige beaucoup d'application.
  • Appliquer, v. n.—Faire une demande d'emploi. (Angl.)
  • Appoint, n. c.
  • —L'heure favorable. Ex. Je suis las d'attendre ses appoints.
  • —Avantage. Ex. C'est un grand appoint que la réussite de cette affaire.
  • * Appointement, n. m.
  • —Rendez-vous. Ex. J'ai un appointement avec le ministre des terres pour deux heures. (Angl.)
  • —Nomination. Ex. J'ai reçu mon appointement à raison de cent piastres par mois.
  • —Commodité. Ex. Attendre les appointements de Pierre et de Jacques.
  • * Appointer, v. a. (Angl.)
  • —Nommer. Ex. Le docteur Isambart a été appointé coroner.
  • —Fixer un rendez-vous. Ex. Je lui ai appointé un jour et une heure pour une entrevue.
  • Apport, n. m.—Etre à son apport, être à son compte.
  • * Appraiser, v. a.—Evaluer, estimer. (Angl.)
  • * Appraiseur, n. m.—Estimateur. (Angl.)
  • Approbation, (en) loc.
  • A l'essai, sous condition. Ex. J'ai acheté un chapeau en approbation.
  • Approchants (dans les), loc.
  • Approximativement. Ex. Cet animal pèse dans les approchants de trois cents livres.
  • Approche, (faire l')
  • Sonder le cœur d'une jeune fille. Ex. Pierre a l'intention de se marier, il vient de faire l'approche de ma sœur Adèle.
  • Approcher, v. a.
  • Faire des propositions. Ex. Au sujet de ce que je t'ai communiqué, as-tu approché ton frère.
  • Appropir, v. a.—Rendre propre.
  • * Appropriation, n. f.
  • Argent, crédit voté par les corporations ou les gouvernements. Ex. Nous serons payés à même les appropriations de l'année courante. (Angl.)
  • Approprier, v. a.—Affecter à un certain usage. (Angl.)
  • Appui de chaise, n. m.
  • Tringle en bois fixée au mur pour le protéger contre le frottement des chaises.
  • Apré! int.—Juron sans conséquence.
  • Après, prép.
  • —Poursuivre. Ex. Il est toujours après moi.
  • —À. Ex. On est après travailler.
  • —Le long de. Ex. Montons après le mur.
  • —Sur. Ex. Vous avez de la peinture après votre habit. Accotons-nous après la clôture.
  • —Par derrière. Ex. Ferme la porte après toi.
  • —Présence. Ex. Attends après moi.
  • —Occupation. Ex. Il est après manger.
  • Bossuet et Racine ont écrit: Je suis après à conclure. Pendant qu'on était après à me saigner.
  • Après vient-il de pressus, serré contre, ou du sanscrit parâ, en arrière, et param, ensuite?
  • Après (d'), loc.
  • Selon. Ex. D'après moi, il fera beau demain.
  • Après (en), loc.—Ensuite. Ex. Ceux-là viendront bien en après.
  • Après (par), loc.
  • Ensuite, après. Expression française, mais bien vieillie.
  • Apse, n. m.
  • Asthme. Ex. Je souffre de l'apse depuis deux ans.
  • A pu près, loc. adv.—A peu près, environ.
  • A quat'pattissement, n. m.
  • Le fait d'être à quatre pattes devant les pouvoirs publics, a fait naître ce barbarisme qui n'a pas d'égal dans la langue, à l'exception peut-être du mot struggleforlifer dont les Canadiens-Français ne sont pas responsables.
  • Aquer, v. a.—Amorcer un hameçon.
  • Aquette, n. m.
  • —Hoquet.
  • —Acquet.
  • Aragan, n. m.—V. Ouragan.
  • Araignée, n. f.
  • Avoir une araignée au plafond, n'être pas sain d'esprit. Expression correspondante à la locution latine musca in cerebro citée par Du Cange.
  • —Saxifrage sarmenteux. Plante de serres ou d'appartements, cultivée dans un pot suspendu.
  • A ras, loc. adv.
  • Tout près. Ex. Mon verre est plein à ras le bord.—Coupe cette tige à ras terre.—J'ai coupé la queue de mon chien tout à ras je t'en prie.
  • Arbe, n. m.—Arbre.
  • Arboutant, n. m.
  • —Terrain qui aboutit à un autre.
  • —Propriétaire du terrain.
  • —Aboutissant d'une terre.
  • Arbre de vie, n. m.
  • Cèdre blanc, ou thuja d'Occident; se trouve dans la région du lac Saint-Jean, et sert à la fabrication du bardeau.
  • Arcades, n. f.—Galeries de côté dans une église.
  • Arcajou, n. m.
  • Acajou. Ex. Tous mes meubles sont en bois d'arcajou.
  • Arce, n. f.—v. Arse.
  • Arche, n. f.
  • Arc de triomphe. Ex. C'est demain la procession du Saint-Sacrement; on a construit deux arches sur la rue St-Jean.
  • Archette, n. f.—Archet.
  • Archibête, adj.
  • Très bête. Ex. Pierre est bête, mais Jean est archibête.
  • Archidiocèse, n. m.
  • —Diocèse à la tête duquel se trouve un archevêque.
  • —Province ecclésiastique sous la juridiction d'un archevêque.
  • Arcompter, v. a.—Recompter, compter de nouveau.
  • Arçon, n. m.—Garçon. Ex. Viens ici, mon petit arçon.
  • Ardille, n. f.—Argile. Au moyen âge on disait ardrille, arsille.
  • Ardilleux, n. m. et adj.
  • —Argileux.
  • —Orgelet, petite tumeur inflammatoire qui se forme au bord des paupières, en forme de grain d'orge.
  • —Orgueilleux.
  • Ardoiser, v. a.—Couvrir en ardoise.
  • Arèche, n. f.
  • —Arète de poisson. Ex. J'étouffe, j'ai avalé une arèche.
  • —Pièce du parement d'un quai.
  • Aregnée, n. f.—Araignée.
  • A revoir, loc.—Au revoir.
  • Arganeau, n. m.
  • Organeau, anneau de fer où l'on attache un câble.
  • Argardable, adj.—Qui mérite d'être regardé.
  • Argardant, part.—Regardant.
  • Argarder, v. a.—Regarder.
  • Argent, n. m.
  • Jouer à l'argent, risquer de l'argent au jeu.
  • Argent de papier, papier monnaie.
  • Argent dur, monnaie d'argent.
  • Argent, n. f.
  • Argent, n. m. Ex. Est-ce de la bonne argent que vous avez là?
  • Argent mignon, n. m.—Argent que l'on garde au coffre.
  • Argenté, adj.
  • Riche. Ex. C'est un homme à l'aise, je t'assure qu'il est argenté.
  • Argenteries, n. f. pl.
  • Argenterie. Ex. Je fais encan, et je vendrai toutes mes argenteries. Louise, frotte donc nos argenteries.
  • Argents, n. m. pl.
  • Argent, fonds, deniers. Ex. Il vit à même les argents du public.
  • Argot, n. m.
  • —Ergot. Ex. Joseph est monté sur ses argots, il devient difficile de lui parler. Argot et ergot se disaient également bien au XVIe siècle.
  • —Ergot de seigle.
  • Argoté, adj.—Ergoté. Ex. Un coq bien argoté.
  • Arguer, v. n.—Argumenter, plaider.
  • Arias, arrias, n. m.
  • —Embarras, contrariété. Ex. Mes enfants me causent bien du arias.
  • —Attirail. Ex. Emporte tous tes arias avec toi.
  • —Tumulte. Ex. Entends-tu le tapage des enfants? Quel arias épouvantable!
  • En France arias s'emploie bien dans le sens de tracas. Ex. Que d'arias! Le vieux français disait arie.
  • Aridelle, n. f.—Ridelle.
  • * Arlepape, n. m. (Angl.)—Hornpipe, danse écossaise.
  • * Arlepatte, n. m. (Angl.)
  • Autre corruption du mot anglais hornpipe, danse très en vogue autrefois parmi nos Canadiens.
  • Arlevée, n. f.—Relevée. Ex. J'ai travaillé toute l'arlevée.
  • Arlovée, n. f.—V. Arlevée.
  • Armanach, n. m.—Almanach.
  • Armette germain, adj.
  • Issu de germain. Corruption de maître germain, cousin germain.
  • Armière, n. f.—Ormière.
  • Armise, n. f.—Remise.
  • Armoire montante, n. f.
  • Monte-plats ou monte-charge hissant les plats de la cuisine à la salle à manger.
  • Armoniaque, n. f.
  • Ammoniaque. Ménage dit: «L'usage veut qu'on dise armoniac, les Italiens disent de même armoniaco. Richelet disait, en 1680, sel armoniac.» (Observ. sur la langue française.)
  • Arouser, v. a.—Arroser.
  • Arousoir, n. m.—Arrosoir.
  • Arouter, v. a.—Routiner, former par la routine.
  • Arouter (s'), v. pr.—S'accoutumer, s'habituer.
  • Aroutiner, v. a.—Accoutumer, habituer.
  • Aroutiner (s'), v. pr.
  • S'habituer, prendre l'habitude de quelque chose.
  • Arpentage, n. m.
  • Levée des plans. Ex. Pierre va faire l'arpentage de ma terre.
  • Arpenteur, n. m.
  • Arpenteuse, chenille des phalènes dite géomètre. Ces chenilles dépourvues de pattes au milieu du corps, ne marchent qu'en se rapprochant les extrémités de manière à se recourber le corps en forme d'un U renversé.
  • Arrache=braquettes, n. m.
  • Petit instrument en fer servant à arracher les broquettes.
  • Arracher (en), loc.
  • Eprouver de grandes difficultés. Ex. Les nouveaux colons ont une grosse besogne à remplir, je te prie de croire qu'ils en arrachent.
  • Arracher (s'), v. pr.
  • Se tirer d'embarras. Ex. Il travaille tellement, qu'il finira par s'arracher.
  • Arracher (se faire).
  • Se faire enlever de force. Ex. Je me suis fait arracher pour accepter son invitation.
  • Arracher (se m').
  • Disputer la présence. Ex. On m'invite de droite et de gauche, enfin on se m'arrache.
  • Arracheur de dents, n. m.—Menteur.
  • Arracheux bon=temps.—Roger Bon-Temps. V. ce mot.
  • Arrachis, n. m.
  • —Arbre arraché.
  • —Partie de forêt dont les arbres ont été dévastés par un ouragan.
  • —Branchages employés comme bois de chauffage par les fabricants de sucre d'érable.
  • Arrainement, n. m.
  • Mise en accusation, au terme de la cour criminelle. Vieux mot français introduit, comme bien d'autres, dans la procédure anglaise au temps de la conquête de l'Angleterre par les Normands. En le refrancisant, nous ne faisons que prendre notre bien, notre butin, comme disaient les Normands, et comme nous disons nous-mêmes. Le verbe araisnier, cité par Godefroy, est un ancien mot qui signifiait adresser la parole, accuser, assigner. C'est bien l'origine du mot anglais arraignment. On avait dans le même temps le mot araisnement, action d'adresser la parole.
  • Arrangeant, adj.
  • De composition facile. Ex. Un homme bien arrangeant.
  • Arrangement, n. m.
  • —Conciliation. Ex. C'est un homme d'arrangement.
  • Arrangement d'hiver, d'été, service d'hiver, d'été sur les voies ferrées.
  • Arranger, v. a.
  • —Réparer. Ex. Fais donc arranger ton habit.
  • —Mettre quelqu'un à sa place. Ex. Il s'est fait arranger de la belle façon.
  • Arranger (s'), v. pr.
  • —Se parer, s'habiller pour sortir. Ex. Arrange-toi de ton mieux pour aller à l'église.
  • —Se tirer d'embarras. Ex. Arrange-toi comme tu pourras, je n'y peux plus rien.
  • Arrangeur, n. m.
  • Ouvrier qui répare. Ex. Voilà l'arrangeur de parapluies qui passe, faisons-le entrer. Nous disons aussi, un arrangeur d'horloges, de montres.
  • Arraroute.—Arrow-root. (Angl.)
  • Arrestation, n. f.
  • Arrêt. Ex. Le juge a lancé un mandat d'arrestation.
  • Arrêt, n. m.
  • Repos. Ex. Cet homme n'a pas d'arrêt, il remue toujours.
  • Arrêter, v. n.
  • —Attendre. Ex. Arrête, je ne serai pas absent bien longtemps.
  • —Cesser. Ex. Arrête de me chanter pouilles.
  • Arricot, n. m.—Pruche. Expression acadienne.
  • Arriérages, n. m. pl.
  • Arrérages.
  • Arrière, n. m.
  • Retard. Ex. Ma montre prend de l'arrière. Ce locataire a de l'arrière sur son loyer.
  • Arrimer, v. a.
  • —Arranger, réparer. Ex. Arrime-moi donc le toupet, que j'aie l'air de quelque chose.
  • —Battre, malmener. Ex. Je me suis fait arrimer proprement.
  • —Habiller, accoutrer. Ex. Mon tailleur m'a arrimé de son mieux.
  • —Avancer, se hâter.
  • Arrimer (s'), v. pr.
  • —S'habiller. Ex. Arrimons-nous de notre mieux avant de partir.
  • —Se placer, s'installer. Ex. Les sièges sont remplis, tâchons de nous arrimer autrement.
  • —Se mettre d'accord. Ex. Nos deux amis finiront par s'arrimer, ils ont trop de bon sens.
  • Arisée, n. f.
  • Risée. V. ce mot. Le cheval qui se lance avec vitesse, poussé par son conducteur, prend alors une arisée. Risée se dit plutôt qu'arisée, mot cité par Clapin.
  • Arriver, v. n.
  • —Obtenir une belle position. Ex. Cet homme est enfin arrivé à force de travail.
  • —Concorder. Ex. J'ai vérifié les deux comptes, mais ça n'arrive pas.
  • Arriver avec quelqu'un.—L'égaler, lui tenir tête.
  • Arroser, v. a.—Arroser un marché, boire en le concluant.
  • Arroser (s'), v. pr.—S'arroser la luette, le gosier, boire.
  • * Arrow=root, arorout. (m. a.)
  • Fécule comestible tirée des racines de la marante, du curcuma, etc. Mot usité en France.
  • Arse, n. f.
  • —Espace, place. Ex. Veux-tu me donner plus d'arse?—Il n'y a pas d'arse à se mettre.—Faites de l'arse, là-bas.
  • Arsoir, adv.—Hier soir. Marot a écrit hersoir.
  • Artichoux, n. m.—Bardane.
  • Artifailles, n. f. pl.—Afficôts. V. ce mot.
  • Artisse, n. m.—Artiste.
  • Arupiaux, n. m. pl.—Erypiaux, oreillons.
  • Arvenir, v. n.—Revenir.
  • As de pique, n. m.
  • —Propre à rien.
  • Etre planté quelque part comme un as de pique, se tenir debout de manière à gêner son voisin.
  • A seule fin.
  • Afin. Ex. Je t'ai fait demander à seule fin que tu règles ton compte.
  • Asile, n. m.
  • Hospice d'aliénés. Ex. Cet homme est fou, mettez-le à l'asile. C'est un craqué, il est mûr pour l'asile.
  • Asparge, n. f.—Asperge.
  • Aspargès, n. m.—Aspergès.
  • Aspect, n. m.
  • Apparence. Ex. Les récoltes ont un bel aspect.
  • * Aspersions, n. f. pl.
  • Attaques malicieuses, diffamation. (Angl.)
  • Assaiye, n. m.
  • Essai. Ex. Nous allons te mettre à l'assaiye.
  • Assayer, v. a.—Essayer.
  • * Assaut, n. m.—Voie de faits. (Angl.)
  • Assavoir, v. et conj.
  • —Savoir. Ex. Je vous écris pour vous faire assavoir de mes nouvelles.
  • —Savoir. Ex. Ils étaient deux, assavoir Jacques et Jean. Molière s'est servi de ce mot dans son Tartufe:
  • "Le bal et la grand'bande, assavoir deux musettes."
  • Assemblée, n. f.
  • Faufilage. Ex. Fais donc une assemblée pour que je puisse terminer ma couture.
  • Assembler, v. a.
  • Faufiler, faire une fausse couture à longs points.
  • Assermentation, n. f.
  • —Prestation du serment.
  • —Action d'assermenter quelqu'un.
  • Assermenter, v. a.
  • Attester par serment. Ex. Son témoignage a-t-il été assermenté?
  • Assesseur, n. m.—Estimateur officiel.
  • Asseyer, v. a.—Essayer.
  • Assez, adv.
  • —Tellement. Ex. Ai-je été assez bonasse que je l'ai cru sur parole?
  • —Assez bon. Ex. Michel est assez poète.
  • Assinabe, n. f.
  • Grosse pierre employée par les sauvages pour retenir au fond de l'eau un filet, une seine.
  • Assination, n. f.
  • Assignation. Ex. Nous allons jouer aux cartes, mais pas d'assination, s'il vous plaît.
  • Assiner, v. n.
  • Tricher au moyen de signes. Ex. Nous allons jouer au quatre-sept, mais il est défendu d'assiner.
  • Assir, v. a.—Asseoir. Ex. Tais-toi ou je vais t'assir.
  • Assir (s'), v. p.
  • S'asseoir. Ce mot est fort en vogue. Ronsard a dit: "Assisons-nous sur cette molle couche."
  • Assistance, n. f.
  • Présence. Ex. Je suis allé à la conférence du juge Routhier, l'assistance de mille personnes rendues pour l'écouter, lui fait honneur.
  • Assistant, n. m.
  • —Adjoint. Ex. Je vais de ce pas chez l'assistant-commissaire des terres.
  • Assistant-bibliothécaire, sous-bibliothécaire.
  • Assister (s'), v. pr.—S'asseoir. Ex. Assistez-vous, monsieur.
  • Associé, n. m.—Compagnon, ami.
  • Associer avec, v. a.
  • S'associer avec.
  • Assommant, adj.
  • Accablant. Ex. Cet orateur donne des raisons assommantes.
  • Assommer, v. a.
  • Abattre l'esprit. Ex. La perte de sa fortune l'a assommé.
  • Assouer, v. a.
  • Actionner, intenter un procès. Expression acadienne.
  • Assumer, v. a.—Prendre charge. Ex. Il a assumé ma dette.
  • Astérique, n. m.
  • Astérisque, signe typographique en forme d'étoile * pour indiquer un renvoi, une lacune, etc.
  • Astheure, loc. adv.
  • A cette heure, maintenant, à l'heure présente. La Rochefoucauld, l'homme aux maximes, a écrit: Pour ne vous pas mentir, je me suis fort tourmenté qu'il serait bon d'être assuré asteure de ces affaires que d'attendre davantage (Lettres, 24.) La Boétie écrivait astheure. Montaigne a écrit asture.
  • Astination, n. f.—Obstination.
  • Astiner, v. n.—Obstiner. Ex. J'astine pas.
  • Astiner (s'), v. pr.—S'opiniâtrer à vouloir faire une chose.
  • Atoca, n. m.—Canneberge à gros fruits.
  • Atosset, n. m.
  • Nom sauvage d'un poisson que l'on trouve dans les eaux du lac Saint-Jean.
  • Atout, n. m.
  • Agréments, qualités extérieures, attraits. Ex. Voilà une femme qui a beaucoup d'atout. En Normandie, le mot adous signifie ornements, parures.
  • A tout de reste, loc. adv.
  • Quand même, de toutes ses forces. Ex. Il veut cela à tout de reste.
  • A toute, loc. adv.—Aussi bien que possible.
  • A toute éreinte, loc. adv.
  • De toutes ses forces. Ex. Travailler à toute éreinte.
  • Attache, n. f.
  • —Attachement, affection. Boileau et Racine se sont servi de ce mot pour exprimer la même idée.
  • —Lien. Ex. Mets des attaches à ton chapeau.
  • Attaque, n. f.—Jouer à l'attaque. V. Tague.
  • Attaquer, v. a.
  • Meurtrir, dans un état voisin de la corruption. Ex. Cette pomme est attaquée, mets-la de côté.
  • Attation, n. f.
  • Attention. Ex. Je te dis que le feu d'artifice durant les fêtes de Champlain a été beau, attation!
  • Attelage, n. m.
  • Harnais. Ex. Mets l'attelage sur le dos du cheval.
  • Attelée, n. f.
  • Forte dépense de travail. Ex. Puisqu'il y a tant à faire, donnons une bonne attelée.
  • Atteler, v. a.
  • —Mettre le harnais au dos du cheval. Ex. Baptiste, attelle la grise sur le quat'roues?
  • —Assujétir quelqu'un, le maîtriser. Ex. En voici un que j'attellerai au premier jour.
  • —Mettre dans une impasse, dans de mauvais draps.
  • Attelles (dans les), n. f. pl.
  • —Traîner une existence pénible. Ex. Il est dans les attelles.
  • —Faire un grand effort. Ex. Il va falloir tirer dans les attelles, la besogne est raide.
  • * Attendre pour quelqu'un.
  • Attendre après quelqu'un. (Angl.)
  • Attends bien (t').
  • Tu me comprends.
  • Attifiaux, n. m. pl.—Attifets.
  • Attigner, v. n.
  • Forcer beaucoup.
  • Attikkameg, n. m.
  • Poisson blanc. Nom d'une ancienne tribu sauvage cantonnée sur la rivière Saint-Maurice.
  • Attirer, v. n.
  • Faire suppurer. Ex. Sur ton clou (furoncle), mets un cataplasme de graine de lin, ça attire bien.
  • Attisée, n. f.
  • Un bon feu. Ex. Il commence à faire froid, nous allons faire une petite attisée.
  • Attorney, n. m.
  • Procureur chargé de représenter une partie en justice. Vieux mot français atorné. L'atorné, à Compiègne, est un magistrat élu pour trois ans à la Saint-Jean-Baptiste.
  • Attraper, v. a.
  • —Atteindre: Ex. J'ai attrapé mon but.
  • —Déshonorer.
  • Au, art.
  • —Le. Ex. Nous partirons au premier de mai.
  • —De. Ex. Une salade au poulet.
  • —Du. Ex. Voici le livre au père Lemoine.
  • Aubarge, n. f.—Auberge.
  • Aubargiste, n. m.—Aubergiste.
  • Aubel, n. m.
  • Aubier. Aubel se disait jadis.
  • Aucun, adj.—Tout, n'importe quel.
  • Aucun temps (en), loc. adv.
  • En tout temps. Ex. Tu pourras venir en aucun temps.
  • Aucun autre, loc. adv.—Tout autre.
  • Audience, n. f.—Auditoire.
  • * Auditer, v. a.—Vérifier les comptes. (Angl.)
  • * Auditeur, n. m.
  • Celui qui vérifie, examine les comptes. (Angl.)
  • * Audition, n. f.—Vérification des comptes. (Angl.)
  • Auge, n. m.—Auge, n. f.
  • Augmentation, n. f.—Partie de paroisse nouvellement annexée. Ex. L'augmentation de Somerset.
  • Augurer, v. n.—Avoir belle ou mauvaise apparence. Ex. Cette affaire augure mal.
  • Auieu de, loc. adv.—Au lieu de.
  • Aujord'hui, adv.—Aujourd'hui.
  • Au jour d'aujourd'hui, loc. adv.
  • Aujourd'hui même. Ce mot se décompose en quatre autres, dont deux, jour et hui ont la même signification.
  • Aumone, n. f.
  • Aumône. Ex. Faire l'aumone aux pauvres qui passent.
  • Aunage, n. m.
  • —Aunaie, lieu planté d'aunes.
  • —Branche d'aune.
  • Auparavant, adv.
  • Avant. Nous devons nous habiller chaudement auparavant que de nous mettre en route.
  • Auparavant moi, loc.—Avant moi.
  • Au ras.
  • V. A ras. On peut dire au ras de l'eau, de manière à être de niveau avec la surface de l'eau.
  • Auripiaux, n. m. pl.—Oreillons.
  • Aussi... comme, loc. adv.
  • Aussi... que. Ex. Il est aussi instruit comme toi.
  • Autant comme, loc. adv.
  • Autant que. Ex. J'exigerai autant comme vous.
  • Autant comme autant, loc. adv.
  • Tant et plus. Ex. Je l'ai réprimandé autant comme autant, et rien n'y fait.
  • Autant (en) que, loc. adv.
  • Autant que, en tant que. Ex. En autant que je m'en souviens, c'est vrai.
  • Autant dire, loc.
  • On peut dire, pour ainsi dire. Ex. Autant dire que ma fortune est compromise.
  • Aute, adj.
  • Autre. Ex. C'est une aute paire de manches. On trouve aute dans l'ancien français.
  • Authentiquer, v. a.—Rendre authentique. Mot vieilli.
  • Aux environs, loc.
  • Près de. Ex. Il est aux environs de quatre heures.
  • Avachi, n. m.—Paresseux.
  • Avachir, v. n.—Rendre lâche, paresseux.
  • Avachir (s'), v. pr.—Devenir lâche.
  • Avalanche, n. f.
  • Troupe, ribambelle. Ex. Une avalanche d'enfants à instruire.—As-tu vu sortir les écoliers du séminaire? Quelle avalanche!
  • Avalange, n. f.
  • Avalanche.
  • Avance (à l'), loc. adv.
  • D'avance, par anticipation. Ex. Je vais te payer à l'avance.
  • Avance (d'), adv.
  • —Vif, prompt à la besogne. Ex. Cet homme n'est pas d'avance.
  • —Des patates d'avance. V. Patates.
  • Avancé, n. m.
  • Allégation, assertion. Ex. Je vais répondre à tous ses avancés.
  • Avancer, v. a.
  • —Approcher. Ex. Avance donc cette chaise pour que je m'y asseoie.
  • —Commencer à se corrompre. Ex. Ce bifstek est pas mal avancé.
  • Avancer à quelqu'un.
  • Fournir des fonds. Ex. Avance-moi donc cinq piastres, j'en ai un grand besoin.
  • Avances, n. f.
  • —Racontars. Ex. Je n'ai que faire de tes avances, cela ne prend pas.
  • —Arrhes. Si tu veux que je corrige tes épreuves, donne-moi des avances.
  • Avant, adv. et n.
  • —Profondément. Ex. Creuse avant, si tu veux trouver de l'or.
  • —Aller trop vite. Ex. Ma montre prend de l'avant.
  • Avant (venir de l').
  • Briguer les suffrages. Ex. As-tu entendu dire que notre ami vient de l'avant pour les Communes.
  • Avant (en), loc.
  • —Briller. Ex. Cet élève est en avant de sa classe.
  • —Prévoir, savoir par avance. Ex. Un tel est en avant de son temps.
  • Avant (par), loc.
  • Avant. Ex. Il est venu par avant moi.
  • Avant-z-hier, loc adv.—Avant-hier.
  • Avarde, adj. f.
  • Avare. Ex. Cette femme est avarde.
  • Avaricieux, euse, adj.
  • Avare qui lésine sur tout.
  • Avarie, n. f.
  • —Malheur, dommages. Ex. Si nous n'avons pas d'avarie, nous serons bientôt prêts à partir.
  • —Besoin imprévu. Ex. En tout cas d'avarie, emportons nos parapluies.
  • Avarse, n. f.
  • Averse. Ex. Il tombe une avarse à boire debout.
  • Avé, prép.—Avec. Ex. Viens avé moi.
  • Avec, prép.
  • —Par. Ex. Je vais partir avec les chars.
  • —De. Ex. Que faire avec cela?
  • —Dans. Ex. Je n'ai rien à voir avec cela.
  • —Envers. Ex. Je suis quitte avec lui.
  • —De même. Ex. Il est resté coi, et moi avec.
  • Partir avec pas le sou, sans argent.
  • Aveindre, v. a.
  • Atteindre difficilement. Ex. Cet objet est très élevé, tout de même je vais essayer de l'aveindre.
  • Aveindu, p. p.
  • Aveint. Ex. Le docteur a eu de la misère à m'arracher une grosse dent malade, finalement il l'a aveindue.
  • Aveine, n. f.—Avoine.
  • Avenant, adj. part.
  • Advenant. Ex. Avenant le jour où tu voudras me voir, je serai là.
  • Avenante (à l'), loc. adv.—A l'avenant.
  • Avenir, v. n.—Convenir. Ex. Cet habit lui avient.
  • A venir jusqu'à, loc. adv.
  • Jusqu'à. Ex. Il s'est bien comporté à venir jusqu'au jour d'aujourd'hui.
  • Avention, n. f.
  • —A merveille. Ex. Cet orateur parle comme une avention.
  • —Dextérité. Ex. Voilà un enfant qui ira loin, il est plein d'aventions.
  • Aventionner, v. a.
  • Inventer. Ex. Cet ouvrier est très habile, il ne cesse pas d'aventionner quelque nouvelle machine.
  • Aventionner (s'), v. pr.
  • Se mettre dans l'idée. Ex. Aventionne-toi pas que tu puisses me blaguer, je connais tes trucs.
  • Avents (les), n. m. p.
  • L'Avent. Ex. Voilà les Avents qui arrivent, l'hiver va commencer. En France, on dit les avents des grands prédicateurs.
  • Aventurer (s'), v. pr.
  • Aller loin. Ex. J'arrive du lac à la Galette, je me suis même aventuré un peu plus loin.
  • Avérage, n. m.
  • Borne moyenne, vraie et admise. Ex. Ma terre m'a rapporté depuis trois ans trois cents minots de blé en avérage.
  • Averdingle, n. f.
  • —Avarie.
  • —Insulte, affront.
  • Avèré, adj.
  • Avéré, reconnu vrai. Ex. C'est un fait avèré que nous sommes en temps d'élection.
  • Avertisation, n. f.—Avertissement.
  • Aveuc, prép.—Avec.
  • Aviron, n. m.
  • Pagaie. L'aviron est une rame d'embarcation; la pagaie se manie sans qu'on l'appuie à l'embarcation.
  • Avis, n. m.—M'est avis, je suis d'avis.
  • * Aviser, v. a.
  • —Conseiller. Ex. Je vous aviserais de ne pas présenter cette loi devant les Chambres. (Angl.)
  • —Regarder. Ex. Examine sérieusement ton affaire, avise-la de près.
  • Aviseur, n. m.—Conseiller. (Angl.)
  • Avisse, n. f.—Vis.
  • Avisser, v. a.—Visser.
  • Avocasser, v. a.
  • Défendre, appuyer une théorie.
  • Le mot avocasser était l'une des expressions favorites de Sir George-Etienne Cartier. Nous trouvons dans Godefroy le mot avocassage pour signifier l'art de plaider, la profession d'avocat, et avocacion, plaidoyer, office d'avocat. L'Académie a admis avocasserie, en 1877, et avocasser est français et signifie exercer obscurément la profession d'avocat.
  • Avoine, n. f.
  • Faire manger de l'avoine à quelqu'un, le fait d'un jeune homme qui courtise une jeune fille avec plus d'avantage que tout autre.
  • Avoir, v. aux.
  • S'emploie dans une foule de locutions assez typiques.
  • Avoir le bras long, faire sentir son influence très au loin.
  • Avoir du sable dans les yeux, s'endormir, c'est l'homme au sable qui passe.
  • Avoir du pain sur la planche, avoir de l'argent de côté.
  • Avoir du chien, être brave, courageux.
  • Avoir des mots, se disputer.
  • Avoir mal aux cheveux, avoir la migraine le lendemain d'une noce.
  • Avoir l'estomac dans les talons, avoir une grande faim.
  • Avoir les côtes sur le long, être paresseux.
  • N'avoir pas inventé la poudre, être imbécile.
  • N'avoir pas inventé les boutons à quatre trous, même sens.
  • N'avoir pas la langue dans sa poche, parler beaucoup.
  • Avons (j'), v. aux.
  • Nous avons, j'ai. Expression très en vogue chez les Acadiens.
  • Avous? v. aux.
  • Avez-vous? Dans la farce de Pathelin, nous lisons: Avous mal aux dents, maistre Pierre?
  • Avri, n. s.—Avril.
  • Avril (poisson d').
  • Courir le poisson d'avril, c'est aller à la recherche d'une chose qui n'existe pas.
  • Ayau, n. m.—Noyau.
  • Ayère, n. f.
  • —Œillère, dent.
  • —Œillère, visière.
  • Âzur, n. m.—Azur. Ex. Bleu comme l'âzur.
  • Babiche, n. f.
  • Lanière étroite de cuir, de peau d'anguille, etc. Ex. Fournir quelqu'un de cuir et de babiche.
  • Babicher, v. a.
  • —Corriger. Ex. Cet écolier s'est fait babicher sérieusement par son maître.
  • —Dire des paroles dures.
  • Babine, n. f.—Avoir la babine dépendue, pleurer.
  • Babines (ruine=), n. f.
  • Petit instrument de musique à bouche dont se servent les enfants pour s'amuser plutôt que pour en tirer des sons harmonieux. Il s'en trouve cependant qui parviennent à en tirer des airs connus.
  • Bâbord, n. m.
  • Courir de bord et bâbord, de bord à bâbord, aller d'un côté et de l'autre.
  • Babouin, e, n. et adj.—Enfant turbulent.
  • Baboune, n. f. (Angl.)
  • Personne munie de lèvres épaisses, avec toutes les apparences de l'idiotie. Du mot anglais baboon, babouin.
  • Bac, bacq, n. m.
  • Auge, petite cuvette. Son diminutif baquet est aussi français; vient de l'allemand back, qui signifie toute espèce de vase.
  • * Bachelier, n. m.
  • Garçon à marier. Ex. Il y aura à Québec, le 18 du mois courant, un grand bal donné par les bacheliers de cette ville. Traduction du mot anglais batchelor.
  • Bâcher, v. a.
  • Travailler sans soin. Ex. Cet ouvrier bâche tout ce qu'il entreprend.
  • Bâcheur, n. m.—Celui qui bâche de l'ouvrage.
  • Bachot, n. m.—Bateau de rebut.
  • * Back=board,—bôrde, (m. a.)
  • Attelle avec dossière pour protéger la poitrine.
  • * Back=door,—dore, (m. a.)—Porte de derrière.
  • * Backgammon,—gammeune, (m. a.)
  • Trictrac, jeu qui se joue avec des dames et des dés, sur un tableau divisé en deux compartiments.
  • * Back=store, n. m., (m. a.)
  • Arrière-magasin, arrière-boutique.
  • Bacon,—bék-onne, (n. m.)
  • Viande de porc fumée et salée. On disait autrefois en France baconer pour saler. Bacon n'est donc pas un mot emprunté à la langue anglaise. Notre manière de le prononcer lui donne l'apparence anglaise.
  • Bacul, n. m.
  • Barre de travers que l'on met en avant d'une charrue ou d'une voiture, qui forme une croupière aux bêtes de trait. Vient de baculus, bâton.
  • * Badge, n. f., (m. a.)—Insigne.
  • * Badloque, n. f. (Angl.)
  • Malchance, infortune. Ex. Je suis dans la badloque. De l'anglais bad luck.
  • Badloqué, e, adj. (Angl.)
  • Malchancheux. Ex. Il n'y a personne de plus badloqué que moi.
  • * Bâdrage, n. m. (Angl.)
  • Ennui, tracas. De l'anglais bother, ennui.
  • * Bâdrant, adj. (Angl.)—Ennuyeux, assommant.
  • * Bâdrement, n. m. (Angl.)—Même sens que bâdrage.
  • * Bâdrer, v. a. (Angl.)
  • Ennuyer. Ex. Ne viens pas me bâdrer.
  • * Bâdrerie, n. f. (Angl.)
  • Même sens que bâdrement et bâdrage.
  • * Bâdreux, euse, n. et adj. (Angl.)
  • Ennuyeux, importun. Ex. Il y a toujours quelque bâdreux qui vient me faire perdre mon temps.
  • Bafouiller, v. n.
  • Bredouiller, parler comme si on avait la bouche pleine. Expression française, mais familière.
  • Backer, v. n.—V. Baquer.
  • Bâfrer, v. pron.
  • Manger goulument et avec excès.
  • * Bagage (chambre à), n. f.
  • Consigne. De l'anglais baggage-room.
  • * Bagage (char à), n. m.
  • Fourgon. De l'anglais baggage-car.
  • * Bagamenne, n. m.
  • Trictrac. Corruption de l'anglais backgammon.
  • Bagatelle, n. f.
  • Trou-madame.—Jeu qui consiste à faire passer de petites boules d'ivoire dans des arcades numérotées.
  • Bagne!
  • Onomatopée en parlant d'une affaire soudaine. Ex. Bagne! il est tombé à plein ventre par terre.
  • Bagosse, n. m.
  • —Mauvais whiskey, préparé en cachette.
  • —Etoffe de poil de bœuf tissée sur de la laine.
  • —Chose commune en général. (B. P. F.)
  • Bagnère, n. f.—Bannière.
  • Bagou, n. m.
  • Verbiage, bavardage effronté. Ce mot n'est pas reconnu par l'Académie.
  • Bagoulard, n. m.
  • Bavard, un homme qui parle beaucoup pour ne dire que des sornettes. Ne se trouve pas dans le Dict. de l'Acad.
  • Bagouler, v. n.
  • Bavarder, parler à tort et à travers.
  • * Bague d'engagement, n. f.—Anneau de fiançailles.
  • Baguette, n. f. et int.
  • —Interjection d'usage fréquent. Ex. Baguette! que c'est beau!
  • —Jalon, (terme d'arpentage).
  • Baguetter, v. a.
  • Poser des baguettes. Oudin et Cotgrave donnent à baguetter le sens de frapper avec une baguette.
  • Baguettes de tambour, n. f. pl.—Jambes frêles.
  • Baille, n. f.
  • Petite cuve employée dans l'industrie du sucrier ou fabricant de sucre d'érable.
  • Bailler, v. a.
  • Donner. Ex. Baille-moi cette morue. Expression plutôt acadienne.
  • Bâille, n. m.
  • Bâillement. Ex. J'étais présent quand il est mort, j'ai vu son dernier bâille.
  • Bâiller, v. n.
  • Bayer. Ex. Il est là qui bâille aux corneilles.
  • Bâillette, n. f.
  • Bâillement. Ex. Tu t'endors, mon enfant, tu commences à faire des petites bâillettes.
  • Bailli, n. m.
  • Huissier. Ce mot était en vogue autrefois, et l'on prononçait bâilli.
  • Bain, n. m.
  • Baignoire. Ex. Va donc chercher le bain pour le nettoyer.
  • Baisage, n. m.—Action de se faire duper, tromper en affaires.
  • Baise=la=piastre, n. m.
  • Avare, mesquin. Ex. C'est un dur baise-la-piastre, il peut tondre sur un œuf.
  • Baiser, v. n.
  • —Duper, attraper. Ex. Il s'est fait baiser dans son affaire.
  • Baiser les portes, sortir, être chassé de la classe, du collège.
  • Baissant, n. m.
  • Reflux, jusant. Ex. Nous irons nous baigner au commencement du baissant.
  • Baissière, n. f.
  • Enfoncement dans une terre labourée; l'eau des pluies y est retenue.
  • Bal, n. m.—Faire le bal, faire beaucoup de tapage.
  • Bal à gueule, n. m.
  • Réunion où l'on danse sans musique, au son de la voix, seulement.
  • Bal à l'huile, n. m.
  • Réunion où il ne se fait d'autre dépense que l'huile qui sert à éclairer la salle.
  • Balader (se), v. p.
  • Marcher en affectant un certain air d'importance. Ex. Voici madame la Pompadour qui passe, se balade-t-elle un peu?
  • Baladeuse, n. f.
  • Femme ou fille qui se balade à travers les rues.
  • Balai (petit), n. m.
  • Vergette. Les Montagnais de Tadoussac appelaient le Père jésuite La Brosse la Grande Vergette: le Père avait dû les inspirer lui-même à propos de cette appellation.
  • Balan, n. m.
  • —Hésiter, être en suspens. Ex. Je suis en balan si j'irai passer l'été à la campagne.
  • —Manque de solidité.
  • —Balancement. Ex. Le balan de la branche l'a fait tomber de l'arbre.
  • Balancille, n. f.—Balançoire.
  • Balanciller, v. n.—Se balancer.
  • Balancine, n. f.
  • —Balançoire, siège suspendu entre deux cordes et sur lequel on se balance.
  • —Bascule, longue pièce de bois mise en équilibre sur un point d'appui, et sur laquelle se balancent deux personnes placées aux deux bouts.
  • Balanciner, v. n.—Se balancer.
  • Balanner (se), v. pron.
  • Aller et venir pour se faire voir.
  • Balcon, n. m.
  • Berceau entouré de verdure. Espèce de tonnelle.
  • Balestron, n. m.
  • Perche qui sert à tendre la voile dans une embarcation.
  • Balet, balette, n. m.
  • —Branche de cèdre ou d'épinette dont on fait les balais.
  • Aller au balette, aller couper des branches dans les bois pour en fabriquer des balais. Figurément, aller au diable. Ex. Va-t-en au balette, au plus vite.
  • Fou comme balette, stupide.
  • Cheveux taillés en balet, coupés en carré et un peu long sur la nuque.
  • Balier, v. a.
  • Balayer. Ex. Marie, balie la place, c'est-à-dire le parquet. Le Dict. de Trévoux dit: «Il ne faut point se servir de ce mot.» Cependant il a toujours été employé, et il l'est encore à Amiens ainsi qu'au Canada.
  • Balieux, euse, n. et adj.—Balayeur, balayeuse.
  • Balise, n. f.
  • —Petit arbre tiré des forêts.
  • —Erables, sapins, épinettes qui servent à orner les chemins ou les rues à l'occasion de fêtes publiques.
  • —Petits arbres plantés dans la neige pour guider les voyageurs.
  • Baliser, v. a.
  • —Poser des balises le long des chemins et des rues pour une fête nationale, ou pour l'arrivée d'un évêque en tournée pastorale.
  • —Indiquer le chemin à suivre en hiver au moyen de balises plantées dans la neige ou dans la glace.
  • Baliures, n. f. pl.—Balayures, ordures ramassées avec le balai.
  • * Ballast, n. m. (m. a.)
  • —Sable ou pierre concassées qui servent à empierrer les chemins.
  • —Lest d'un navire.
  • * Ballaster, v. a. (Angl.)
  • Poser des pierres concassées, du sable, du gravier sur les voies ferrées pour maintenir les traverses solides.
  • Balle, n. f.—Partir raide comme une balle, partir très vite.
  • Balleux, euse, adj.
  • Personne qui fréquente assidûment les bals.
  • Ballon, n. m.—Vaste jupon bouffant, crinoline.
  • * Balloune, n. f.—Bulle de savon. Mot anglais, balloon.
  • Balusse, n. f.
  • Balustre, (n. m.) Ex. Allez vous agenouiller à la balusse. S'emploie souvent au féminin, bien que balustre soit masculin.
  • Balustre, n. f.
  • Balustrade, rangée de balustres unis par une tablette.
  • Bambocher, v. n.
  • Faire une vie de débauche, de ripaille. L'Académie ne connaît pas le verbe bambocher, mais bien bamboche, bambochade et bambocheur.
  • Bambocheur, n. et adj.—Qui bamboche.
  • Banc, n. m.
  • —Magistrature. Ex. L'avocat Désy a été appelé à monter sur le banc.
  • —Cour de justice. Ex. Le banc est au complet. Le petit banc.
  • —Gradin, tabouret, escabeau.
  • Banc de brume, n. m.—Brouillard.
  • Banc de neige, n. m.
  • Amoncellement de neige occasionné par le vent qui, soulevant la neige, la transporte comme de la poudre: d'où le mot poudrerie. V. ce mot.
  • Banc=lit, n. m.
  • Meuble à double usage. Fermé le jour il sert de siège pour s'asseoir; ouvert la nuit, on y couche comme dans un lit. Le mot anglais bed, d'usage fréquent, sert bien à distinguer le banc-lit de tout autre meuble.
  • Bandage, n. m.
  • Embatage, posage d'une bande de fer qui serre une roue pour la tenir en état.
  • Bande, n. f.
  • Corps de musique, de musiciens. Quelques-uns récriminent contre l'emploi du mot bande dans ce sens. Molière a dit: «la bande des musiciens.» Ce mot a dû être importé de France en Angleterre, comme l'a prétendu Blain de Saint-Aubin dans l'Opinion Publique. Le même ajoute que ce mot a été emprunté par les Français aux Italiens.
  • Il paraît certain que bande, dans le sens de corps de musique, est du bon français, mais, comme le mot a vieilli, il vaut peut-être mieux dire corps de musique, comme on dit aujourd'hui en France.
  • —Bandage herniaire.
  • Avoir de la bande, se dit d'un bâtiment qui penche d'un côté.
  • Prendre de la bande, même sens.
  • Bandelière, n. f.—Bandoulière.
  • Bander, v. a.
  • —Armer. Ex. Ton fusil est-il bandé, fais attention?
  • —Raidir. Ex. Bande bien serrée la corde de ton arbalète.
  • * Bandeur, n. m. (Angl.)
  • Moulinet ou bâton sur lequel on passe une corde pour la serrer en tordant. De l'anglais binder.
  • Bang! int.—Coup. Pif! Paf! Pan! V. Bagne.
  • * Bank-note, nôte, (m. a.) Billet de banque.
  • * Banne, n. f.
  • Bande. Ex. Il y aura de la banne, ce soir, sur la terrasse Dufferin. De l'anglais band.
  • Banneau, n. m.
  • —Charrette garnie de planches dont on se sert pour transporter le charbon, les détritus de la rue et des caves. Diminutif de banne.
  • —Sellette carrée des harnais de travail.
  • Banque, n. f.
  • —Crête d'un fossé, d'un canal. Ne vient pas de l'anglais bank, quoique les deux mots comportent la même signification.
  • —Tire-lire des enfants.
  • Banqueroute, n. f.
  • B. honnête, qui ne nuit pas à la réputation du failli.
  • B. frauduleuse, punie par la loi.
  • Le mot banqueroute signifie faillite et, en France, ne comporte pas de divisions.
  • * Banqueter, v. a.
  • Donner un banquet. Ex. Nous allons banqueter notre nouveau maire. (Angl.) Banqueter signifie prendre part à un banquet.
  • Banqueteur, n. m.
  • Celui qui aime à fréquenter les banquets. Ce mot était admis jadis.
  • Baptême, n. m.
  • —Voiture qui transporte à l'église ou qui en ramène le parrain, la marraine et l'enfant. Ex. As-tu vu passer le beau baptême?
  • —Juron fréquent. Ex. Baptême, que tu m'embêtes!
  • Baptêmer, v. n.
  • —Baptiser.
  • —Blasphémer.
  • Baptêmeux, n. m.—Qui blasphème à tout propos.
  • Baptiser, v. a.
  • —Donner des sobriquets.
  • —Jeter de l'eau à la figure.
  • —Couper le lait avec de l'eau.
  • Baptiste, n. m.
  • Nom donné à tout Canadien-Français. Ex. Paie, Baptiste!
  • Baquer, v. a. et n.
  • —Reculer, céder, lâcher. Ex. Nous allons nous entendre pour tâcher d'arriver au pouvoir, mais ne baque pas.
  • —Aider. Ex. Je vais te baquer, si tu veux me prendre avec toi pour mener cette affaire à bonne fin.
  • Baquer n'est pas un anglicisme, comme on l'a écrit. On l'emploie encore dans l'arrondissement de Valognes (France) comme ici pour signifier plier, céder. Backer était français autrefois et signifiait reculer, céder. On a écrit que ce mot vient de l'islandais bagaz qui veut dire être empêché, être changé de position.
  • Baqueur, n. m.
  • —Celui qui aide quelqu'un dans une opération financière ou autre.
  • —Celui qui recule devant les difficultés.
  • * Bar, n. f. (m. a.)
  • —Comptoir de restaurant, de buvette. Ex. Tu me rejoindras à la bar du Frontenac.
  • —Bar, n. m. En France, le mot bar est masculin et s'emploie dans le même sens qu'ici.
  • Baranguer, v. n.
  • Parler à tort et à travers. Expression très usitée autrefois dans la région de Montréal.
  • Barattée, n. f.
  • Contenu d'une baratte, avant ou après la confection du beurre. Ex. J'ai à faire une grosse barattée de beurre.
  • En France, une barattée désigne le liquide qui reste au fond de la baratte quand le beurre en a été extrait.
  • Barauder, v. a. et n.
  • —Aller et venir en tous sens. Ex. Les chemins sont glissants, la voiture baraude beaucoup.
  • —Fureter un peu partout, sans s'arrêter nulle part. Ex. Qu'est-ce que tu baraudes dans le grenier?
  • —Remuer un objet massif sur son centre ou de côté, pour le changer de place.
  • —Flâner, se promener sans but arrêté. Ex. J'ai baraudé dans les rues toute l'après-midi.
  • Barauder (se), v. pr.
  • —Se promener sans but arrêté.
  • —Marcher en se dandinant.
  • Baraudeux, euse, n.—Baraudeur, euse, qui aime à flâner.
  • Barbe de Capucin, n. f.
  • Nigelle de Damas, appelée aussi Cheveux de Vénus. Plante d'ornement.
  • Barbeau, n. m.
  • —Larve d'œstrides. Ex. Mon cheval est malade, il a des barbeaux.
  • —Barbeau de cuisine, le kokerlac, appelé caffard en France.
  • —Tache d'encre, pâté.
  • —Poisson dont se sert le pêcheur de morue.
  • Barbeau-volant, n. m.
  • Hanneton.
  • Barbis, n. f.
  • Brebis. Ex. C'est la barbis du Bon-Dieu que celui-là.
  • Barbotte, n. f.
  • —Poisson, genre des silures, qui ne diffère de la barbue que par sa queue qui est carrée au lieu d'être fourchue.
  • —Tasse de lait dans laquelle on a mis tremper du pain.
  • Barbouiller, v. a.
  • Donner des nausées. Ex. Ce fricot me barbouille le cœur, chaque fois que j'en mange.
  • Barbouiller (se), v. pr.
  • Se gâter. Ex. Le temps se barbouille, nous aurons de la pluie bientôt.
  • Barbue, n. f.
  • Poisson de nos rivières, de la famille des Siluroïdes. Les savants l'appellent l'Ictalarus nigricans.
  • Bardasser, v. n.—V. Berdasser.
  • Bardasserie, n. f.—V. Berdasserie.
  • Bardasseux, n. et adj.—V. Berdasseux.
  • Bardassier, n. et adj.—V. Berdassier.
  • Bardatter, v. a.
  • —Couvrir de bardeaux.
  • —Poser des bardeaux. (B. P. F.)
  • Bardeau, n. m.
  • —Casse de fonte, casseau; réserve dans laquelle on dépose les caractères d'imprimerie inutiles à raison de leur multiplicité.
  • —Bérêt d'universitaire.
  • Il lui manque un bardeau, il a l'esprit faible.
  • Bardi=barda, loc. adv.
  • V. Berdi-barda.
  • Bardoiser, v. a.—Couvrir de bardeaux.
  • Bardoller, v. a.
  • Couvrir de bardeaux, dans le langage des Acadiens.
  • Barène, n. f.
  • Marelle, jeu consistant à sauter à cloche-pied dans un rectangle tracé sur le sol et partagé en diverses cases, en poussant d'une case dans l'autre une pierre, un palet.
  • Barer, v. a.
  • Donner. Ex. Veux-tu me barer quinze centins pour mon porte-monnaie?
  • Bargagner, v. n.—Commercer, trafiquer.
  • Bargagneux, n. et adj.—-Qui se livre à toute espèce de négoces.
  • Bargaine, n. m.
  • Marché. Ex. Je viens de faire un beau bargaine. Bargaigne, vieux mot français, signifiait commerce, marché. On trouve bargaïnne.
  • Bargainer, v. a. et n.
  • —Commercer, trafiquer, faire du bargaine en général.
  • —Echanger. Ex. Veux-tu bargainer ta montre avec la mienne?
  • Bargou, n. m.—Gruau.
  • Barguigner, v. n.
  • —Hésiter, se décider difficilement. Ex. Il n'y a pas à barguigner, il faut que tu me remettes l'argent que je t'ai prêté.
  • —Marchander. Moi j'achète sans barguigner.
  • Bar=keeper, kîpeur, (m. a.)—Cabaretier.
  • Barlan, n. m.
  • Brelan. Ex. Jouons ce soir au barlan de pommes.
  • Barley, n. m.
  • Orge mondé ou perlé. Ex. Ce pain est fait de barley. Barley n'est pas la traduction anglaise d'orge perlé. C'est un mot français par lui-même; on le trouve dans l'ancien langage français.
  • Badine, n. f.—V. Berline.
  • Barloque, n. f.—Breloque. Ex. Une vieille barloque.
  • Barlot, n. m.—V. Berlot.
  • Barlue, n. f.—Berlue.
  • Barnèche, n. f.—Barnache, oie marine, à bec court et menu.
  • Barniques, n. f. pl.—V. Berniques.
  • Barouche, n. f.
  • —Voiture de famille, participant à la fois du caractère du carrosse et de la malle-poste.
  • —Vieille voiture.
  • —Toute chose vieille, hors de service.
  • Barouette, n. f.—Brouette.
  • Barouettée, n. f.—Brouettée.
  • Barrabas à la Passion.
  • Etre connu comme Barrabas à la Passion, être connu de tout le monde. Dicton conservé par le patois normand.
  • * Barrack, (m. a.)—Caserne.
  • Barre à tonnerre, n. f.—Paratonnerre.
  • Barre du cou, n. f.
  • Cou. Ex. Si tu ne te tiens pas tranquille, je vais te casser la barre du cou.
  • Barre du jour, n. f.
  • Point du jour. Allusion au pâle sillage qui paraît à l'horizon, aux premiers feux de l'aurore.
  • Barreau, n. m.
  • Trictrac. Ex. Maintenant que nous sommes tannés de jouer aux dames, faisons une couple de parties de barreau.
  • Barreauter, v. a.—Poser des barreaux.
  • Barreautin, n. m.
  • Petit barreau, diminutif de barreau. Barreaux qui unissent la rampe aux degrés d'un escalier de bois.
  • * Bar=room, (roum) (m. a.)—Buvette, estaminet.
  • Barres (jouer aux), loc.
  • Jeu de course pour enfants.
  • Barré, adj.
  • Tacheté, bigarré. Ex. Voilà une belle vache barrée. D'où le nom de barrette donné souvent aux vaches barrées.
  • * Barrenn'se, n. f—V. Barène. Ex. Jouer à la barrenn'se.
  • Barrer, v. a.
  • Fermer à clef, au moyen d'une serrure ou d'un cadenas. Ex. Barre la porte, barre la valise, barre la commode, etc.
  • Barrettée, n. f.
  • Le contenu d'une barrette. Dans certaines églises de campagne, on faisait autrefois la collecte au moyen d'une barrette.
  • Barrique, n. f.
  • —Ivrogne invétéré, dont l'haleine rappelle l'odeur qui s'échappe d'une barrique vide de liqueur forte.
  • Plein comme une barrique, ivre.
  • Barrure, n. f.
  • Carré où l'on attache les chevaux et les vaches dans les écuries.
  • Bas, n. m.
  • Pas, le seuil. Ex. le bas de la porte est tout usé, il faudra y voir.
  • Bas=côté, n. m.
  • Appentis, petit bâtiment adossé contre un grand.
  • Bas=de=soie, n. m.—Sobriquet donné aux Irlandais.
  • Bas=percé, n. m.—Dépensier, qui n'a jamais le sou.
  • Bas (descendre en), loc.
  • —Aller dans un étage inférieur. Ex. Descends en bas me chercher mon chapeau.
  • —Aller dans le bas du fleuve. Ex. Vas-tu descendre en bas dans le courant de l'été?
  • Bascule (donner la), loc.
  • Jeu d'enfants qui consiste à saisir la victime désignée d'avance et à lui frapper le dos sur un mur autant de fois qu'elle a d'années révolues. C'est une manière de célébrer les anniversaires de naissance parmi nos collégiens.
  • Basculer, v. a.
  • —Renverser un véhicule mobile sur son axe.
  • —Se faire rouler d'un côté ou d'un autre au milieu d'une foule remuante.
  • * Baseball, n. m. bése-bâle, (m. a.)
  • Balle aux champs. Ex. Le jeu de baseball est très en vogue par le temps qui court.
  • * Basement, n. m. bèsemènte, (m. a.)
  • Soubassement, sous-sol.
  • Basir, v. n.—Disparaître, être perdu.
  • * Basse=carte, n. f.
  • Corruption de l'anglais post-card, carte-postale.
  • Bassine, n. f.
  • Urinal, vase à col relevé où les malades urinent.
  • Bassinée, n. f.
  • Contenu d'une bassine.
  • Bastinguer, v. a.—Battre.
  • Bastonais, n. m.
  • Bostonais, citoyen de la ville de Boston. Sous le régime français les Bastonais, c'est-à-dire les Anglais de la Nouvelle-Angleterre, étaient fort redoutés de nos Canadiens.
  • * Bat, batte, n. m. (m. a.)—Crosse, battoir, bâton, maillet.
  • Bataclan, n. m.
  • Attirail, ameublement. Ex. Prends ton bataclan et quitte ma maison.
  • Bataclan, d'après Timmermans, voudrait dire moulin faisant claquer son traquet, dit batacle, d'où par métaphore, train, remue-ménage, branlebas.
  • * Batch, n. f. (m. a.)—Fournée, tas.
  • Batèche.—Juron très répandu dans le peuple.
  • Bâtiments, n. m. pl.
  • Ecuries, granges. Ex. Cours vite aux bâtiments atteler la grise.
  • Bâtir, v. a.
  • Construire pour l'usage de quelqu'un. Ex. C'est l'entrepreneur Laroche qui va bâtir monsieur Larochelle.
  • Bâtir, v. n.
  • —Fortement charpenté. Ex. Cet homme est bien bâti, il doit être fort comme un cheval.
  • —Prendre de l'embonpoint. Ex. As-tu rencontré Henri, il commence à bâtir.
  • Bâtir (se), v. pron.
  • Construire une maison, une résidence. Ex. M. le curé va se bâtir pour se mettre chez lui quand il abandonnera sa cure.
  • Bâtisse, n. f.
  • Bâtiment, édifice. Ex. Les bâtisses du parlement viennent de passer au feu.
  • Bâtisse (jouer à la), loc.
  • Jeu de carte très en vogue chez les tout petits enfants. Ils se bâtissent en or, en argent, etc., etc.
  • Batiste, n. f.
  • Lustrine. La batiste est une toile très fine, d'un tissu très serré; elle diffère de la lustrine, tissu de coton employé pour la doublure des vêtements.
  • Bat=le=diable, n. m.
  • Individu plein de ressources et dangereux de toute façon.
  • Bâton=bleu, n. m.—Connétable, suisse.
  • Bâton=de=crème, n. m.—Bâton de sucre.
  • Bâton (tour du), n. m.
  • Tour de bâton, profit illicite. D'après Borel, cette expression serait formée de bas et ton, parce que lorsqu'on veut faire un gain injuste on ne le dit qu'à voix basse (d'un bas ton) à l'oreille des personnes qu'on met dans ses intérêts.
  • Battable, adj.
  • Qui peut être surpassé en valeur, en qualité. Ex. Voici un gas qui n'est pas battable.
  • Batte=feu, n. m.
  • —Briquet.
  • —Individu remuant.
  • Batterie, n. f.
  • Partie d'une grange où l'on bat les grains, les céréales au moyen du fléau.
  • Batteur=de=faux, n. m.
  • Oiseau qui, à l'époque de la fenaison, fait entendre un chant comparable au son que retire le faucheur de sa faux en l'aiguisant.
  • Battée, n. f.
  • —Grande quantité. Ex. Y avait-il beaucoup de monde à l'assemblée? Oui, il y en avait une battée.
  • —Chaudronnée. Ex. Je viens de terminer une battée de savon, de sucre.
  • —Airée, nombre de gerbes qui peuvent être battues d'une seule fois.
  • Batteux, n. m.—Machine pour battre le blé.
  • Battois, n. m. Battoir, instrument avec lequel on bat le linge.
  • Battoué, n. m.—Battoir.
  • Battouète, n. m.—Battoir.
  • Battre, v. a.
  • —Remuer. Ex. Empêche donc la porte de battre au vent.
  • Battre à plate couture, remporter une victoire complète.
  • Battre la campagne, délirer, déraisonner: jeu de phrase pour battre la campane, carillonner.
  • Battre le blé, égrener les épis en les frappant.
  • Battre comme blé, battre sans se lasser.
  • Battre quatre as, ne pouvoir être surpassé.
  • Battre la comète, même sens.
  • Le diable bat sa femme, le soleil luit à travers un ciel pluvieux.
  • Battre (se), v. pron.
  • Se battre la gueule, se dit d'un individu qui discourt longuement et à tue-tête. On devrait dire se battre de gueule.
  • Se battre les flancs, cherche à se donner du courage.
  • Battu, part. pas. de battre.
  • —Etre malade. Ex. Cet homme est battu du rhumatisme.
  • —Etre surpassé en qualité. Ex. Ici l'on vend des huîtres qui ne sont pas battues.
  • Batture, n. f.
  • —Rivage laissé à découvert à la marée basse. Ex. La batture aux loups-marins.
  • —Glace formée sur les rives du fleuve.
  • Bauche, n. f.
  • —Course très vive. Ex. Mon cheval a fait dix lieues d'une seule bauche.
  • —Travail rapide, dans un temps limité.
  • —Course entre hommes. Ex. Veux-tu tirer une bauche avec moi.
  • Baucher, v. n.
  • —Courir vite. Ex. Nos chevaux ont lutté de vitesse, je t'assure que ça bauchait.
  • —Travailler vite.
  • —Courir pour s'amuser. Ex. Veux-tu que nous bauchions tous deux?
  • Baudet, n. m.
  • Lit de sangle. Ex. De mon temps, au collège, nous couchions sur des baudets.
  • Baume, n. m.
  • Pimprenelle, plante aromatique qui croît sur le bord des chemins.
  • Baume du Canada, n. m.
  • Baumier de Giléad; c'est la gomme de sapin, dont on faisait autrefois une térébenthine en usage dans la peinture et le vernis.
  • Bavaloise, n. f.
  • Pont de culotte, dite à la bavaloise ou bavaroise. Ce mot indiquerait que la mode en a été empruntée à la Bavière. Bavaroise se dit également.
  • Bavardement, n. m.—Bavardage.
  • Bavassage, n. m.—Bavardage.
  • Bavassement, n. m.
  • —Bavardage. Ex. Encore une affaire qui va soulever des bavassements à n'en plus finir.
  • —Propos désobligeants.
  • Bavasser, v. n.
  • —Bavarder. Ex. Quel homme dangereux? Il bavasse à la grande journée.
  • —Dénoncer, faire des rapports. Ex. Cet écolier passe son temps à bavasser au maître.
  • Bavasserie, n. f.
  • —Bavarderie.
  • —Rapport, dénonciation.
  • Bavasseux, euse, n. et adj.
  • —Bavard, qui aime à parler.
  • —Rapporteur.
  • Baver sur quelqu'un, loc.
  • —Dire du mal de quelqu'un.
  • Bavures, n. f. pl.—Bave, matières vomies.
  • * Bay rhum, n. m., bé-rome, (m. a.)
  • Lotion alcoolique pour les cheveux.
  • * Bay=window, (m. a.)—V. Bow-window.
  • Bazir, v. n.—Disparaître. Expression acadienne.
  • * Beam, bîme, (m. a.)—Poutre.
  • * Bean, bîne, (m. a.)
  • Haricot. Ex. Aimes-tu les beans, toi? Oui, les beans au lard.
  • * Beater, bîter, v. a. (Angl.)—Surpasser, l'emporter. V. Biter.
  • Béatis, n. m. pl.
  • Béatilles. Petits morceaux de viande, rejetés dans l'apprêt des mets, et dont tire parti une économie bien entendue.
  • Beauté (une), n. f.
  • —Beaucoup mieux. Ex. Pierre écrit une beauté mieux que Jean.
  • —Un grand nombre. Ex. Y avait-il beaucoup de monde au concert? Il y en avait une beauté.
  • * Beaver, n. m., biveur. (Angl.)
  • Chapeau de castor, haut de forme.
  • Bébelle, n. f.
  • —Jouets d'enfants. Ex. Voici le jour de l'an qui approche, nous allons visiter un magasin de bébelles.
  • —Histoires. Ex. Ne me fais pas de bébelles.
  • Bébelleries, n. f. pl.—Jouets d'enfant.
  • Bec, n. m.
  • Gibier. Expression usitée par les chasseurs pour déplorer l'absence du gibier. Ex. Pas un bec aujourd'hui.
  • Donner un bec, un baiser.
  • Taire son bec, cesser de parler.
  • Se rincer le bec, le gosier.
  • Cela m'a passé devant le bec, cela m'a été refusé, j'ai manqué l'occasion.
  • Un chapeau à bec, chapeau fermé.
  • S'affiler le bec pour parler, se préparer à faire un discours.
  • Faire le gros bec, montrer de la répugnance à faire une chose.
  • Tomber le bec à l'eau, rater une affaire.
  • Avoir du bec, de la jasette.
  • Avoir le bec carré, avoir de la difficulté à parler, à raison du froid qui a raidi les muscles de la mâchoire.
  • Bec de corneille, n. m.
  • Petite moule comestible, de forme allongée, et dont la coquille ressemble au bec de la corneille, d'où son nom.
  • Becco (de), adv.
  • De trop peu, de moins qu'il ne faut. Ex. Voici un bas de becco, dépareillé. Locution très usitée dans le comté de Kamouraska; vient du Perche. On entend dire souvent de bécotte, et beccotte, un bas bécotte.
  • Bec=fin, n. m.
  • Personne qui fait la grimace sur tous les mets qu'on lui sert.
  • Bec=sucré, n. m.
  • —Bouche mielleuse.
  • —Personne qui aime beaucoup le sucre.
  • Bèché, adj.—Eclos. Ex. Mes poulets sont tous bèchés.
  • Bécher, v. a.—Becqueter.
  • Bèchetée, n. f.—Le contenu d'une bèche.
  • Bêcher, v. n.
  • Tomber la tête la première. Ex. Prends garde de bêcher en courant trop vite.
  • * Bécouite, n. m. (Angl.)—De l'anglais buckwheat, sarrasin.
  • Becquer, v. a.—Becqueter. Ex. Becque-moi, mon petit.
  • Bec=scie, n. m.—Harle d'Amérique.
  • * Bed, n. m., (m. a.)
  • Banc-lit. Ex. Toi, tu coucheras ce soir dans le bed. V. Banc-lit.
  • Béda, n. m.—Cochon mâle. Expression acadienne.
  • Bédainer, v. n.—Bedonner, prendre du ventre.
  • Bedonner, v. n.—Prendre du ventre. Français familier.
  • Bédame, bindame.
  • Mais. Ex. Aimes-tu cela? Bindame, ça dépend.
  • Bédâne, n. m.
  • Bec-d'âne, outil tranchant de charron, de menuisier, pour creuser des mortaises.
  • * Bedder, v. a. (Angl.)
  • —Poser. Ex. Bedder une vitre.
  • —Asseoir, fixer. Ex. Bedder une pierre sur son lit de mortier. (B. P. F.)
  • Bedeau, n. m.
  • Faire quelque chose en bedeau, travailler avec soin.
  • Le trou du bedeau, la fosse dans un cimetière.
  • * Bee, bi, n. m. (m. a.)
  • Corvée. Ex. Faisons un bee pour éplucher du blé d'Inde.
  • Béguer, v. a.—Bégayer.
  • Bégueux, n. m. et adj.—Bégayeux.
  • Beigne, n. m.—Beignet.
  • Beignet, adj. et n.
  • Benet, homme peu intelligent. Ex. Les Beignets de Sainte-Rose. Sobriquet tombé en désuétude.
  • Belle (en), loc.
  • Avoir en belle, avoir beau jeu, être situé favorablement pour faire une chose. Ex. Tu as en belle, sauve-toi.
  • Prendre son en belle, saisir l'occasion favorable. Ex. Je saurai bien prendre mon en belle, quand l'occasion se présentera.
  • Nous disons encore attendre son en belle, pour signifier la même chose. M. Chauveau, dans les Notes qui suivent ses Légendes, écrit: «Embellie est un terme de marine, c'est un changement favorable dans le temps, dans l'atmosphère; on profite d'une embellie pour mettre à la voile. De là peut-être l'avoir embelle ou avoir embelle.» Il est plus rationnel de croire que, dans, le cas présent, belle est substitué à beau, avoir belle pour avoir beau.
  • Belle (avoir) loc.—Avoir beau.
  • Belle (faire la), loc.
  • Enfant que l'on fait tenir debout avant qu'il ait appris à marcher. Se dit aussi d'un chien que l'on fait asseoir sur son train de derrière.
  • Belle (paru), loc.
  • Echappé belle. Ex. Je l'ai paru belle.
  • Belle=Angélique, n. f.
  • Plante aromatique cultivée dans nos jardins.
  • Belle heure, loc.
  • Longtemps. Ex. Il y a belle heure que je suis arrivé.
  • Belle heure (à), loc.
  • Heure indue. Ex. Tu arrives à belle heure, toi.
  • Béloné, n. m.—Gros saucisson.
  • Beluet, n. m.—Bluet.
  • Belzamine, n. f.—Balsamine.
  • Ben, adv.
  • Bien. Ex. Nous sommes ben ici, restons-y.
  • Bénane, n. f.—Banane.
  • Bénifice, n. m.—Bénéfice.
  • Béniquer, n. m.—Bénitier.
  • Bénissoué, n. m.
  • Goupillon. Ex. M. le curé nous a bénis avec son bénissoué.
  • Ber, bers, n. m.
  • Berceau. Quelques-uns ont cru que le mot ber était une corruption de l'anglais bar. Le Dr Devron a écrit dans les Comptes rendus de l'Athénée Louisianais (janvier 1888), que ce mot est usité en Louisiane dans le sens de berceau, et il cite les Mémoires de la Mère Tranchepain, l'une des premières religieuses ursulines fixées à la Nouvelle-Orléans, pour faire voir qu'elle a été importée de France. Le docteur écrit ber et non pas bers. Cependant on trouve bers dans le Roman de la Rose pour signifier berceau.
  • Berçante, n. f.—Berceuse.
  • Berceau, n. m.
  • —Partie d'une charretée de foin, du fond de la charrette à la hauteur des ridelles.
  • —Tonnelle en verdure. Ex. Allons nous mettre à l'ombre dans le berceau, au fond du jardin.
  • Berceuse, n. f.
  • Chaise berceuse. Ex. La berceuse de ma grand'mère.
  • Berdas, n. m.
  • —Nettoyage, ménage de maison. Ex. As-tu fait ton berdas, ce matin?
  • —Bruit, tapage. Ex. Quel berdas est ça! j'ai la tête cassée.
  • —Série confuse. Ex. J'ai fait des berdas de rêves la nuit dernière.
  • Le mot berdas, d'après M. de Gerville, veut dire bavardage. Il existait pendant les anciens Etats de Rennes une société où se réunissaient tous les nobles des deux sexes pour causer et parler politique, d'où est venu le mot berdasse.
  • Berdassement, n. m.—Bruit ennuyeux.
  • Berdasser, v. a. et n.
  • —Faire le ménage. Ex. J'ai une servante qui n'est bonne qu'à berdasser, elle ne sait pas faire la cuisine.
  • —Vaquer à des travaux de peu d'importance. Ex. Quand tu auras fini de berdasser, nous nous mettrons à l'ouvrage.
  • —Se faire secouer. Ex. J'arrive de Lorette, je me suis fait berdasser dans des chemins affreux.
  • —Inquiéter, tracasser. Ex. J'ai quelque chose qui me berdasse.
  • —Disputer. Ex. Si je peux lui mettre la main sur le corps, je vas le berdasser à mon goût.
  • —Faire du bruit. Ex. Achève donc de berdasser, tu me fatigues.
  • Berdasserie, n. f.
  • V. Berdassement.
  • Berdasseux, adj. et n.
  • V. Berdassier.
  • Berdassier, n. et adj.
  • —Celui qui fait plus de bruit que de besogne.
  • —Celui qui fait toute espèce de métiers.
  • —Celui qui se mêle des affaires des autres.
  • —Chicanier.
  • Berdi-Berda, n. m.
  • —Grand bruit. Ex. Quel berdi-berda! On ne se comprend plus.
  • —Désordre. Ex. J'ai eu beau chercher dans ma valise, je ne trouve rien, c'est un berdi-berda où une chatte perdrait ses petits.
  • Berdouiller, v. a.
  • Bredouiller. Ex. Qu'est-ce que tu berdouilles là?
  • Bergamaux, n. m. pl.
  • Lisières d'écorces de bouleau.
  • Berlan, n. m.—Brelan.
  • Berlander, v. n.
  • —Flâner, fainéanter. Ex. Qu'est-ce que tu berlandes là?
  • —Dire des balivernes. Ex. Berlander du matin au soir.
  • —Hésiter. Ex. Il n'y a pas à berlander, il faut s'exécuter.
  • Berlandeux, n. et adj.
  • —Fainéant.
  • —Indécis.
  • Berline, n. f.
  • Voiture propre aux boulangers pour transporter leurs pains.
  • Berloque, n. f.
  • Breloque. S'entend ordinairement d'une montre de peu de valeur.
  • Berlot, n. m.—Voiture d'hiver plus légère que la carriole.
  • Berniques, n. f. pl.—Lunettes, bésicles.
  • Berouette, n. f.—Brouette.
  • Bérouettée, n. f.—Brouettée, la charge d'une brouette.
  • Bertelles, n. f. pl.—Bretelles.
  • Bésique, n. m.
  • Bésigue, jeu de cartes qui se joue à deux, trois ou quatre joueurs, avec deux, trois ou quatre jeux de trente-deux cartes.
  • Besoin (de), loc.
  • Besoin. Ex. Prête-moi ton canif, j'en ai de besoin.
  • Besoin (pour son), loc.
  • Pour son usage. Ex. C'est vrai que j'ai beaucoup de papier, mais j'en ai pour mon besoin seulement.
  • Besson, ne, n. et adj.
  • Jumeau, jumelle. Le Dict. de l'Académie dit que ce mot a vieilli, mais il s'emploie toujours, en France comme en Canada.
  • * Best, adj. (m. a.)
  • Le meilleur. Ex. Nous sommes quatre bons joueurs, mais c'est toi, Louis, qui est le best.
  • Bestage, n. m.—Habitude de bester.
  • Bester, v. n.
  • Avoir beaucoup d'affection pour une personne du même sexe que soi. (B. P. F.)
  • Besteux, adj.—Qui a l'habitude de bester.
  • Bêtas, bêtasse, adj.
  • Bête, imbécile. Ex. Un gros bêtas.
  • Bêtassement, adv.—Bêtement.
  • Bête, n. f.
  • Bête comme ses pieds, très bête.
  • Bête à manger de l'herbe, très bête.
  • Bête à coucher dehors, sot.
  • Une bonne bête, un bonasse.
  • Bête comme un chou, imbécile.
  • Rester bête, éprouver une surprise qui donne un air bête.
  • Faire la bête, simuler le manque d'intelligence.
  • Bêtement, adv.
  • Très, beaucoup. Ex. Je me suis coupé bêtement.
  • Bête puante, n. f.
  • Moufette. C'est l'enfant du diable mentionné par nos premiers missionnaires.
  • Bétille, n. f.—Béquille.
  • Bêtise, n. f.
  • —Sottise. Ex. Ne fais pas la bêtise d'aller sur l'eau par un temps pareil.
  • —Insulte. Ex. Il m'a chanté un tas de bêtises.
  • Bêtiser, v. n.—Dire des bêtises.
  • Bêtiseux, n. et adj.
  • Homme qui tient des propos plutôt malséants.
  • Bétôt, adv.—Bientôt. Ex. Tu viendras bétôt.
  • Bette, n. f.
  • Betterave. Ex. Des bettes à vache, des bettes rouges.
  • * Better, v. a. (Angl.)
  • Parier, gager. Ex. Je bette avec toi cinq piastres contre une.
  • Beu, n. m.
  • Bœuf. Ex. Des souliers de beu. Ma foi de beu.
  • Beugler, v. n.
  • Chanter très fort. Ex. Nous avons un chantre à l'église qui chante bien, mais il beugle beaucoup trop.
  • Beurdas, n. m.—Berdas. V. ce mot.
  • Beurdasser, v. n.—Berdasser.
  • * Beurneur, n. m. (Angl.)—Brûleur, bec de lampe.
  • Beurre de mai, n. m.
  • Beurre fabriqué en mai. Ce beurre aurait, dit-on, la propriété de guérir les plaies, les ulcères. En France, on prépare ce beurre avec du sel, on l'étend sur un morceau de toile qui prend alors le nom de toile de mai, et que l'on conserve toute l'année. La même coutume existe ici.
  • Beurrée, n. f.
  • Tranche de pain recouverte de beurre, de confitures, etc. Ex. Une beurrée de beurre (pléonasme), une beurrée de confitures (impropre).
  • Beurrer, v. a.
  • —Flatter. Ex. Tu n' as pas besoin de vouloir me beurrer, tu n'obtiendras rien de moi.
  • —Tacher. Ex. J'ai tout le visage beurré de sirop.
  • —Etendre sur un corps quelconque une substance grasse. Ex. Beurrer de la graisse ou du beurre sur du pain.
  • Beurrerie, n. f.—Fabrique de beurre.
  • Beurrette, n. f.—Petite beurrée.
  • Biais (sur le), loc. adv.
  • En biais, d'une manière oblique. Ex. Tu poseras cette étoffe sur le biais.
  • Bibelot, n. m.
  • Amas confus d'objets réunis ensemble. Ex. Quel tas de bibelots? Débarasse-moi de cela au plus vite.
  • Bibelotage, n. m.
  • Action d'amasser des bibelots. Ex. Cesse donc de faire du bibelotage, tu t'encombres inutilement.
  • Bibite, n. f.
  • —Insectes et petits animaux de rang inférieur. Ex. Cette maison fourmille de bibites. Avoir des bibites dans les cheveux.
  • —Froid. Ex. J'ai la bibite aux doigts.
  • —Individu suspect. Ex. Je t'assure que c'est une vilaine bibite que ce garçon.
  • Biblothécaire, n. m.—Bibliothécaire.
  • Biblothèque, n. f.—Bibliothèque.
  • Bic en blanc (de), loc. adv.—De but en blanc.
  • Bicher, v. a.—Embrasser.
  • Bicler, v. a.—Regarder du coin de l'œil.
  • Bicleux, euse, n.—Qui bicle.
  • * Bicouite, (Angl.)—De l'anglais buckwheat, sarrasin.
  • Bidette, n. m.—Flandrin.
  • Bien, adv. et n.
  • —Correct sous tous rapports. Ex. Tu connais Moïse, n'est-ce pas que c'est un homme bien?
  • —Juste. Ex. L'horloge est-elle bien?
  • Bière (petite), n. f.
  • Chose de peu de valeur. Ex. Ce gars ne vaut pas grand'chose, en somme c'est de la petite bière.
  • * Bifsteck, n. m. (Angl.)
  • Bifteck. Tranche de bœuf grillée ou cuite à la poêle.
  • Biger, v. a.—Embrasser, baiser. (B. P. F.)
  • * Bigne! bagne!
  • Pif, paf; onomotapée exprimant un bruit éclatant. Bang est anglais.
  • Bigre, n. m.
  • Bougre. Ex. Quel bigre d'enfant! il mérite le fouet. Bigre! c'est sérieux!
  • Bigrement, adv.
  • Bougrement, extrêmement. Ex. Cet homme est bigrement fort.
  • Bijouetter, v. a.
  • —Biseauter. Ex. Nous mettrons des vitres bijouettées à la porte.
  • —Bécheveter, mettre tête-bêche.
  • Bijouettre, v. a.—Bécheveter. (B. P. F.)
  • Bileux, euse, adj.—Bilieux.
  • Bill, n. m.
  • —Projet de loi. Ex. J'ai un bill à présenter à la chambre.
  • —Compte, note. Ex. Prépare ton bill, si tu veux être payé.
  • —Billet de banque. Ex. Un bill de cinquante piastres.
  • —Affiche, pancarte. Ex. Poster un bill.
  • —Menu, bill of fare.
  • —Connaissement, bill of lading.
  • —Acte d'accusation, true bill.
  • —Lettre de change, bill of exchange.
  • —Billet à vue, bill at sight.
  • Bille de billard, n. f.—Tête chauve.
  • Bille de bois, n. f.—Bûche de bois.
  • * Biller, v. a. (Angl.)
  • Poser un bulletin d'expédition. Ex. Voulez-vous biller ma valise pour Cacouna?
  • —Facturer. Ex. Biller des caisses de marchandises.
  • Billet promissoire, n. m.—Billet à terme.
  • Billotte, n. m.
  • —Billot.
  • —Bille, pièce de bois rond d'une longueur régulière, qui sert à hacher la viande.
  • Etre prêt à mettre son cou sur le billotte, être sûr d'une chose au point de risquer sa tête.
  • Bin, adv.—Bien.
  • Biner, v. n.
  • Lâcher prise, renoncer à une affaire.
  • Bindame oui, bindame non.
  • Expression qui indique une grande hésitation à répondre à une question. Ex. As-tu fait cela? Bindame oui, bindame non.
  • Binette, n. f.
  • Tête, visage. Ex. Quelle drôle de binette? Binet était un perruquier célèbre au XVIIe siècle.
  • Binheureux, adj.—Bienheureux.
  • Bisc=en=coin (de), adv.
  • De travers, de biais. Ex. Ne me regarde pas de bisc-en-coin. En France on trouve bisacoin, bicacoin, en zigzag.
  • Biorque, n. m.—Couac. V. ce mot.
  • Birgitté, e, adj.
  • Brigitté. Ex. Un chapelet birgitté.
  • Biscotin, n. m.—Petit biscuit.
  • Biscuit de matelot, n. m.—Biscuit de mer.
  • Biscuit (faire le), loc.
  • Réduire à l'impuissance. Ex. Laisse-moi, je vais lui faire son biscuit en pas grand temps.
  • * Bisdille, n. f.
  • Maldonne. Corruption du mot anglais misdeal. V. Misdille.
  • Bisque, n. f.
  • Farine de blé délayée avec de l'eau, et mangée cuite, forme un plat très peu appétissant. Il y a, en France, une bisque qui est un potage fait avec du coulis d'écrevisses.
  • Bisque en coin (de), loc.—D'un coin à l'autre.
  • Bisquer, v. a.—Faire endêver.
  • Bistringue, n. f.
  • Bastringue. Ex. Danser la bistringue.
  • * Bit, n. f., (m. a.)
  • Morceau, peu. Ex. Tu veux du pain, tu n'en auras pas une bit.
  • * Biter, v. a. (Angl.)
  • Surpasser. Ex. Hein, mon cher, cela te bite.
  • * Bitters,—teursse, n. m., (m. a.)
  • Bitter. Ex. Je viens de prendre un bon bitters.
  • * Black=ball, n. m., (m. a.)
  • Cirage en boule ou en boîte. Nous disons aussi black-bol.
  • * Black and tan, annd-tanne, (m. a.)
  • Chien à peau noire et brune. Ex. Que voilà un beau petit black and tan!
  • Blackbouler, v. a.
  • —Rouler. Ex. Cet individu s'est fait blackbouler comme il méritait.
  • —Bloquer. Ex. Je me suis fait blackbouler à mon examen de terme par le docteur Sanguinet.
  • * Blackeye, aïe, (m. a.)
  • Œil poché. Ex. Tu as le tour des yeux noirs, as-tu reçu une black eye?
  • * Blackguard, blaggarde, (m. a.)—Polisson, voyou.
  • * Black=hole, hôle, (m. a.)
  • Cachot. Ex. Coucher au black-hole.
  • * Black=moon, moune, n. f., (m. a.)
  • A l'anglaise (T. de jeu de balle). Cet écolier a une belle black-moon.
  • Blague, n. f.
  • Bavardage de fanfaron. Ex. Ce que tu me dis là, ça sent la blague. L'origine semble venir du fait que la blague des fumeurs a souvent l'air d'une bourse bien garnie. Cependant elle ne renferme que du tabac.
  • Blaguer le service, loc.
  • —Ne pas s'occuper d'une affaire, bien qu'on s'en soit chargé.
  • —Fausser la vérité.
  • Blanc, n. m.
  • —Document qui renferme des phrases imprimées et des parties non imprimées qu'il faut remplir à la plume. Ex. Blanc de billet, blanc de chèque. (Angl.)
  • Mettre du blanc, augmenter le nombre des interlignes, (terme d'imprimerie).
  • Blanc de cirusse, n. m.—Blanc de céruse.
  • Blanc d'Espagne, n. m.—Craie.
  • Blanc=mange, n. m.—Blanc-manger.
  • Blanchissoir, n. m.
  • Espèce de pinceau dont on se sert pour blanchir les murs des maisons et des granges avec de la chaux.
  • Blanchissoué, n. m.—Blanchissoir.
  • * Blank, (m. a.)—Formule en blanc.
  • Blasphémer, v. a.
  • Outrager. Ex. Ce misérable m'a blasphémé.
  • Blé d'Inde, n. m.
  • —Maïs. Ex. Un épi de blé d'Inde.
  • —Réprimande sévère. Ex. Je lui ai fait manger un bon blé d'Inde.
  • —Affront, insulte.
  • Blémichon, n. m.—Petit garçon très pâle.
  • Bleu, n. m. et adj.
  • —Ecchymose.
  • —Indigo. Ex. Veux-tu passer ce linge au bleu.
  • —Partisan d'une fraction politique dite des bleus, des conservateurs.
  • —Flambé, coulé. Ex. Notre ancien maire est coulé, il est bleu comme la poule à Simon.
  • —Terrible. Ex. Jean a eu une colère bleue. Pierre a eu une peur bleue.
  • Bleuet, n. m.—Bluet.
  • Bleusir, v. a.—Bleuir, faire devenir bleu.
  • Bleuvir, v. a.—Bleuir.
  • * Blind, blaïnn'de, (m. a.)—Abat-jour, persienne.
  • Blinder, v. n.
  • Protéger. Ex. Je suis blindé contre toutes les attaques qui pourraient m'être adressées.
  • * Blizzard, n. m. (m. a.)
  • Forte tempête de vent et de neige.
  • Bloc, n. m.
  • —Pâté, îlot. Ex. Un bloc de maisons.
  • —Glaçon. Ex. Un bloc de glace.
  • * Blocade, n. f. (Angl.)—Action de bloquer.
  • Blond, adj.
  • Bai-clair. Ex. Mon cheval est d'un beau blond. As-tu rencontré le blond à François Laroute?
  • Blonde, n. f.
  • Jeune fille courtisée. Ex. Ce soir je vais aller voir ma blonde. Ce mot s'emploie sans distinction de la couleur des cheveux ou de la peau de la jeune fille. Il existe une chanson où, après avoir fait le portrait d'une brune, l'amoureux ajoute qu'il en fera une blonde.
  • Blondet, adj.—Diminutif de blond.
  • Blondiner, v. n.—Blondir.
  • * Blood, n. m. (bleude), (m. a.)
  • Homme courageux, sur lequel on peut compter. Ex. Qu'est-ce que tu penses d'un tel? Un tel, mais c'est un vrai blood.
  • Bloquer, v. a. et n.
  • —Enrayer. Ex. Nous étions à deux milles de la ville, lorsqu'une de nos roues a bloqué.
  • —Subir un échec. Ex. Imagine-toi donc que je viens de bloquer mon examen de baccalauréat.
  • —Arrêter par la neige. Ex. Un train bloqué.
  • —Se dit du fait de remplacer provisoirement une lettre pour éviter le parcourement. Nos imprimeurs se servent également du mot virer.
  • * Blotting, n. m. (m. a.)—Papier buvard.
  • * Bloumersses, n. m. pl. (Angl.)—Pantalons de femmes et d'enfants durant la saison d'hiver.
  • Blouse, n. f.
  • —Veston, par-dessus.
  • —Réprimande.
  • * Blue book, n. m. (blou bouc), (m. a.)
  • Livre bleu, qui contient les documents parlementaires. Le mot bleu vient de ce qu'en Angleterre, les livres qui contiennent les documents diplomatiques portent une couverture bleue.
  • * Blue nose, (blou nôse), (m. a.)
  • Habitant des Provinces Maritimes d'origine anglaise ou écossaise.
  • Bluet, n. m.
  • Airelle du Canada. Fruit à confitures très commun dans la Province de Québec. La croquette et la pomme de terre sont deux variétés d'airelle. V. ces mots.
  • * Bluff, n. m., bloff, (m. a.)
  • —Parole ou action propre à intimider ou à provoquer l'illusion.
  • —Poker. Ex. Jouons au bluff.
  • * Bluffer, v. a. (Angl.)—Illusionner.
  • * Bluffeur, n. m. (Angl.)—Qui bluffe.
  • Bob (passer au), loc.
  • Infliger une leçon sévère. Le mot anglais bob dans cette locution, signifie coup, tape.
  • * Bodkin, (bode-kine), n. m., (m. a.)
  • Pointe. Outil dont se servent les imprimeurs pour la correction.
  • Bœuf, empl. adj.
  • Complet, parfait. Ex. Il a eu un succès bœuf.
  • Bœuf de garde, n. m.
  • Taureau. Expression acadienne.
  • Bœuf de soupe, n. m.—Bouilli.
  • Bogane, n. f.—Ruisseau, flaque d'eau.
  • Boile, n. f.—Cuveau pour laver le linge.
  • Bois, n. m.
  • Corps. Ex. C'est un monsieur qui porte bien son bois.
  • De quel bois cet homme se chauffe-t-il? Quelle espèce d'homme est-ce?
  • Bois (aller au), loc.
  • Aller chercher du bois dans la forêt. Ex. Mon père est parti ce matin pour aller au bois, il reviendra rien qu'à soir.
  • Bois barré, n. m.—Erable jaspé, appelé aussi bois noir.
  • Bois blanc, n. m.
  • Tilleul d'Amérique. Le bois blanc désigne d'une manière générale tous les bois à fibre blanche, comme le tremble, le peuplier, etc.
  • Bois-Brûlé, n. m.
  • Métis de sauvage et de blanc, habitant le Nord-Ouest du Canada.
  • Bois debout, n. m.
  • Terre boisée. Ex. Je viens d'acheter une terre en bois debout.
  • Bois de calumet, n. m.
  • Cornouiller à feuilles arrondies. Les sauvages se servent de la tige pour faire des tuyaux de calumet, après en avoir enlevé la moelle.
  • Bois de Calvaire, n. m.
  • Bois précieux. Ex. Cet individu n'est certainement pas du bois de Calvaire, c'est-à-dire qu'il est loin d'être un homme de valeur.
  • Bois de corde, n. m.
  • Bois de chauffage. Ex. J'ai acheté tout mon bois de corde, j'en ai pour l'hiver. Autrefois, en France, pour mesurer le bois, on plantait quatre pieux en formant un carré de huit pieds de côté; et comme les dimensions de cette mesure se prenaient avec une corde, on appela corde la quantité de bois qu'elle pouvait contenir, bois de corde, le bois de chauffage qui se débitait à la dite mesure. Telle est l'origine de l'expression bois de corde.
  • Bois de fer, n. m.
  • Bois très dur dont on se sert pour faire des essieux, des outils. On le rencontre au Cap Tourmente, près de Québec.
  • Bois de lune, n. m.
  • —Arbustes coupés la nuit, dans les bois autour de Québec, par des maraudeurs.
  • Se chauffer avec du bois de lune, avec du bois volé durant la nuit.
  • Bois de Mai, n. m.
  • Aubépine commune, utilisée pour les haies. On l'appelle encore Epine blanche.
  • Bois de Malte, n. m.
  • Aulne blanche.
  • Bois de plomb, n. m.
  • Appelé aussi bois-cuir. Arbrisseau commun dans Nicolet.
  • Bois des Iles, n. m.
  • Bois de Campêche, employé pour teindre en rouge.
  • Bois d'orignal, n. m.—Viorne.
  • Bois de poêle, n. m.—Bois de chauffage.
  • Bois franc, n. m.
  • —Bois dur, y compris l'érable, l'orme, le merisier, le noyer, etc.
  • —Bois des arbres à feuilles caduques.
  • Bois francs, n. m. pl.
  • —Forêts de bois durs.
  • —Région appelée aussi Cantons de l'Est, où le bois franc est en abondance.
  • Bois mou, n. m.
  • —Bois blanc, tendre, léger, comme l'épinette, le sapin, etc.
  • —Bois des arbres à feuilles persistantes.
  • Boisage, n. m.—Boiserie.
  • Boisées, n. f. pl.
  • Arborescences qui se forment sur les vitres congelées à l'intérieur des habitations.
  • Boisson, n. f.
  • —Liqueur forte. Ex. C'est un ivrogne, il prend de la boisson à cœur de jour.
  • Etre en boisson, être pris de boisson.
  • Boisson forte, n. f.
  • Boisson enivrante, qui n'est pas le vin, ni la bière, ni même les élixirs.
  • Boisure, n. f.—Boiserie.
  • Boitasser, v. n.—Boiter légèrement.
  • Boîte, n. f.
  • —Bouche. Ex. Veux-tu fermer ta boîte?
  • —Banc des jurés. Ex. Les douze petits jurés étaient dans leur boîte.
  • —Banc des accusés.
  • —Banc des témoins.
  • —Etui. Ex. Boîte de pipe.
  • —Chenil. Ex. Boîte à chiens.
  • —Avertisseur. Ex. Boîte d'alarme.
  • —Panier. Ex. Boîte à ouvrage.
  • —Case. Ex. Boîte postale.
  • —Caisse. Ex. Boîte d'horloge.
  • Boiter tout bas, loc.—Boiter beaucoup.
  • Boiteux d'ermite, n. m.
  • Boiteux. Ex. «Où vas-tu, boiteux d'ermite?» Souvenir de Giroflé Girofla.
  • Boitte, n. f.—V. Bouette.
  • Boitter, v. a.
  • Amorcer. Ex. Nous allons boitter nos hameçons.
  • Boiture, n. f.
  • —Boiterie, claudication d'un animal.
  • —Boitement, action de boiter.
  • Bol, n. f.
  • —Bol, n. m. Ex. Une bol à lait.
  • Bol à thé, tasse à thé.
  • Bol à lait, écuelle.
  • —Cuvette.
  • Bolée, n. f.—Contenu d'un bol.
  • * Bôlt, bôlte, (m. a.)—Boulon, course.
  • * Bôlter, v. a. (Angl.)
  • —Abandonner son poste. Ex. Mon député a bôlté sur la question Riel.
  • —Se hâter, courir, travailler vite.
  • * Bôlteur, adj. (Angl.)
  • Député qui lâche ses amis politiques sur une question vitale. Ex. Ne me parlez pas de Sam MaClure, c'est un bôlteur.
  • Bolus, n. f.
  • Pilule. E. Un docteur à bolus.
  • Bombarde, n. f.—Guimbarde.
  • Bombarder, v. a.
  • Faire une réputation. Ex. On l'a bombardé grand homme sans trop de raison.
  • Bombe, n. f.
  • —Bouilloire. Le corps de la bouilloire ressemble assez à une bombe, et le bec à celui d'un canard. Il est naturel qu'à Québec, ville militaire—que les bombes n'ont pas épargnée—on ait été frappé de la première ressemblance. Dans la région de Montréal, on dit canard pour bouilloire.
  • —Bonde d'un tonneau.
  • Bombée, n. f.
  • Le contenu d'une bombe. Ex. Une bombée d'eau bouillante.
  • * Bôme, n. m. (Angl.)
  • Estacade flottante.
  • Bommer, v. n. (Angl.)
  • —Flâner. Ex. Cesse donc de bommer, tu perds ton temps.
  • —Faire la vie. Ex. Si tu continues à bommer, tu vas ruiner ta santé.
  • —Faire un usage immodéré de liqueurs fortes.
  • * Bommeur, n. m. (Angl.)
  • —Flâneur.
  • —Viveur.
  • —Buveur de spiritueux.
  • Bon, adj. et n. m.
  • —Fort, robuste, vigoureux. Ex. C'est un bon homme.
  • —Avantages, réduction de prix. Ex. Si tu acceptes mon marché, je te ferai du bon.
  • Bon pour, loc.
  • Solvable. Ex. Jean me doit deux cents piastres, mais il est bon pour.
  • Bon (plus), adj.—Meilleur.
  • Bondance.—Interjection pour exprimer l'étonnement.
  • Bon=Dieu, n. m.
  • —Dieu, l'Etre Suprême.
  • —Papillon de nuit.
  • La Brebis du Bon-Dieu, personne douce et patiente.
  • Manger le Bon-Dieu, être très dévôt.
  • Rendu devant le Bon-Dieu, disparu. Ex. Dis-moi ce que tu as fait de ta belle canne à pommeau d'or.—Ne m'en parle pas, elle est rendue devant le Bon-Dieu.
  • Bonguienne.—Interjection pour exprimer la surprise.
  • Bonheurement, adv.—Par bonheur, heureusement.
  • Bonhomme, n. m.
  • —Vieillard, père de famille affligé de vieillesse. Ex. Voilà le bonhomme Latulippe qui passe, c'est un bon bonhomme.
  • —Bouillon-blanc.
  • Petit bonhomme vit encore. Jeu de société. En prononçant ces mots, on se passe un petit morceau de papier enflammé, ou une allumette, et celui ou celle dans la main de qui le feu s'éteint, doit donner un gage. Ce même jeu a commencé par s'appeler souffler le charbon.
  • Bonhomme de chemin, n. m.
  • Tranquillement. Ex. Aller son petit bonhomme de chemin.
  • Bonjour, int. et n. m.
  • —Exclamation. Ex. Bonjour! qu'il fait beau!
  • —Individu quelconque. Ex. Ces bonjours-là m'embêtent.
  • —Simple comme bonjour, de facile compréhension.
  • Bon sang.—Vraiment, en vérité. Ex. Bon sang de la vie.
  • Bon sens (sans), loc. adv.
  • Beaucoup. Ex. Il y a du poisson sans bon sens dans les trois petits lacs, nous en avons pris une cochonnerie.
  • Bonne, n. et adj.
  • —Employé elliptiquement pour bon, dans le but d'exprimer sa satisfaction. Ex. Comme de bonne.
  • —Petit bateau à fond plat.
  • —Bon. Ex. Cette fleur sent bonne.
  • Bonnefemme, n. f.
  • Vieille femme. Exprime l'idée de chef de famille plutôt sur l'âge.
  • * Boomerang, n. m., (m. a.)
  • Sorte de fronde dont se servent les enfants pour tuer les oiseaux.
  • Bonnement, adv.
  • Au juste, précisément. Ex. Je ne sais pas bonnement si je t'ai informé de cela.
  • Bonnes (être dans ses), loc.
  • De bonne humeur. Rabelais a dit:
  • «Notre maistre est en ses bonnes,
    Nous ferons tantôt une bonne chière,
    Tout ira par escuelles.»
  • Bonnet, n. m.
  • Avoir la tête pris du bonnet, être prompt à se mettre en colère.
  • Triste comme un bonnet de nuit, bien triste.
  • Jeter son bonnet par-dessus les moulins, ne plus garder de retenue.
  • Bonnet blanc, blanc bonnet, la même chose.
  • Bonnet carré, n. m.—Barrette, bonnet de prêtre.
  • Bonneter, v. a.
  • Flatter. Ex. A quoi sert d'aller le bonneter, tu n'obtiendras rien de plus.
  • Bonnette, n. m.—Bonnet.
  • Bonté, n. f.
  • —Exclamation. Ex. Bonté, que voilà du bon thé!
  • Bonté divine, même sens.
  • Bonté divine!
    J'ai cassé ma terrine.
    Divine bonté!
    Ma terrine est cassée.
  • Bonus, n. m.
  • Gratification offerte à des employés en sus de leur salaire. Ex. Penses-tu que nous aurons un bonus au jour de l'an.
  • * Booby, boubé (m. a.)
  • Booby-price, prix accordé au jeu de euchre à celui qui arrive bon dernier. Booby veut dire nigaud.
  • Bord, n. m.
  • —Côté. Ex. Je vais me promener sur la rue, viens-tu de mon bord?
  • —Bas-côté d'une maison.
  • —De part en part. Ex. J'ai traversé la rivière de bord en bord.
  • —Dans. Ex. Embarquons à bord du train.
  • Ouvriers de bord, débardeurs.
  • Bord et babord, loc.
  • De tous côtés. Ex. Jean court de bord et babord.
  • Bordage, n. m.
  • Bord d'une rivière en hiver, quand la glace forme comme une bordure.
  • Bordas, n. m.—V. Berdas.
  • Bordasser, v. n.—V. Berdasser.
  • Bordasserie, n. f.—V. Berdasserie.
  • Bordasseux, n. et adj.—V. Berdasseux.
  • Bordassier, n. et adj.—V. Berdassier.
  • Bordée, n. f.
  • —Chute. Ex. Nous allons avoir une grosse bordée de neige.
  • —Série. Ex. J'ai reçu une bordée de coups de canne.
  • Border, v. a.—Ourler.
  • Bordi=bordas, n. m.—V. Berdi-berdas.
  • Bordouiller, v. a.—Bredouiller.
  • Bordure, n. f.
  • Passementerie qui sert à border un vêtement.
  • Borgnesse, adj.—Femme borgne.
  • * Borneur, n. m. (Angl).
  • Bec-de-lampe.
  • Boss, n. m.
  • Maître, bourgeois, patron, chef d'usine, directeur, propriétaire.
  • Bosse, n. f.
  • —Enivrement. Ex. Il s'est flanqué une bosse numéro un.
  • —Coup. Ex. Je lui ai flanqué des bosses à tout casser.
  • —Porte-feuille.
  • Bosser, v. a.
  • —Bossuer. Ex. J'ai bossé mon castor en entrant dans le bateau.
  • —Conduire, diriger des travaux. (Angl).
  • Bosser, (se), v. pron.
  • Se bosseler. Ex. Mon chapeau s'est bossé en tombant.
  • Bossuse, n. f. et adj.
  • Bossue. Ex. Cette femme est bossuse. Se dit surtout dans la région de Montréal.
  • Botte, n. f.
  • Tomber en botte, arriver à la ruine, se briser, s'ébarouir. Ex. Tout tombe en botte chez nous depuis que j'en suis parti. La tinette de beurre menace de tomber en botte.
  • Botter, v. n.
  • —Accumuler de la neige ou de la boue aux pieds du cheval. Ex. Le cheval botte.
  • —Rogner des pièces de bois. (Angl.)
  • —Adhérer, coller à la chaussure. Ex. La neige botte.
  • Botteur, n. m. (Angl.):—Celui qui rogne des pièces de bois.
  • Bottes malouines, n. f. pl.
  • Bottes à l'écuyère. Souvenir de Saint-Malo.
  • Bottes sauvages, n. f. pl.—Bottes molles, sans semelles.
  • Boucan, n. m.
  • —Petite cabane où l'on fait boucaner la viande.
  • —Mauvais lieu.
  • —Morceau de bois placé en arrière du chaudron à sucre pour protéger le feu contre le vent.
  • Boucane, n. f.
  • —Fumée. Ex. La maison est remplie de boucane, c'est le tuyau qui a besoin d'être vidé.
  • —Vapeur d'eau. Ex. Vois-tu la boucane là-bas, c'est un bateau qui arrive d'Angleterre.
  • Boucane (être à la), loc.
  • Etre suspendu sous l'impulsion d'une personne assise à l'extrémité d'une balançoire spéciale tenue en équilibre sur un pivot et qui s'abaisse alternativement d'un côté en s'élevant de l'autre.
  • Boucaner, v. n.
  • Fumer. Ex. La cheminée boucane.
  • Boucanerie, n. f.
  • Etablissement où l'on expose des viandes ou des poissons pour les faire fumer.
  • Boucaneux, adj.—Brumeux.
  • Boucanière, n. f.—Boucan.
  • Boucaud, adj.—Bouscaud.
  • Boucharde, n. f.
  • —Outil d'acier à l'usage des tailleurs de pierre.
  • —Marteau dentelé et brételé, à l'usage des mêmes.
  • Bouché (être), loc.
  • Etre imbécile. Ex. Cet individu est bouché par les deux bouts.
  • Bouchefroutte, n. m.
  • Diable. Ex. As-tu rencontré Bouchefroutte? Expression dont on se sert lorsqu'on s'adresse à une personne de mauvaise humeur.
  • Boucher, v. a.
  • —Réduire à quia par des paroles dures. Ex. Il a voulu m'insulter, mais je te l'ai bouché proprement.
  • —Faire taire, fermer la bouche. Ex. Si tu ne te tais pas, je vais te boucher.
  • Boucher un trou, loc.
  • Donner un acompte sur une dette.
  • Boucherie (faire), loc.
  • Tuer un bœuf ou un porc, l'épiler, l'ouvrir, le dépecer. Ex. Maintenant que les froids sont commencés, nous allons faire boucherie.
  • Bouche=trou, n. m.
  • Qui remplit une lacune. Ex. C'est un gas qui n'est bon qu'à servir de bouche-trou.
  • Bouchon (mettre un), loc.
  • Faire taire. Ex. Si tu ne te fermes pas le bec, je vais te mettre un bouchon.
  • Bouchonner, v. a.
  • Faire son ouvrage à moitié. Ex. Cet individu bouchonne tout ce qu'il fait.
  • Bouchure, n. f.
  • Clôture. Mot usité sur l'île du Prince Edouard.
  • Boucle, n. f.
  • Nœud. Ex. Fais donc une boucle à ma cravate.
  • Boucler, v. n.
  • —Se dit de la mer montante lorsqu'elle entoure des rochers ou des îlots qu'on peut atteindre à pied sec, à marée basse. Ex. Voilà l'heure où la mer boucle.
  • —Conclure. Ex. Notre affaire n'est pas encore bouclée.
  • Boucoup, adv.
  • Beaucoup. Ex. J'ai boucoup à faire pour arriver à la fin de mon dictionnaire.
  • Bouctouches, n. f. pl.
  • Huîtres récoltées à Bouctouche, dans le Nouveau-Brunswick.
  • Boudin (faire du), loc.
  • Bouder. Ex. Mon petit, cesse donc de faire du boudin.
  • Boudinerie, n. f.—Viande hachée, boudin.
  • * Boudlage, n. m. (Angl.)
  • Commission ou revenu extraordinaire que l'on obtient par des procédés illicites.
  • Boudle, n. m. (Angl.)
  • Pot-de-vin accordé à un personnage influent dans le but de faire réussir une affaire, d'obtenir un contrat.
  • * Boudler, v. n. (Angl.)—Faire du boudlage.
  • * Boudleur, n. m. (Angl.)
  • Entremetteur qui fait accorder un contrat moyennant un pot-de-vin fixé d'avance et qui ne doit pas apparaître au contrat.
  • Boudrier, n. m.—Baudrier.
  • Bouer (se), v. pr.—Se crotter.
  • Bouette, n. f.
  • —Mélange de son et d'eau donné en pâture aux animaux de la ferme. Dans le Perche, cette expression ne s'applique qu'à la mangeaille des pourceaux. Le vrai sens de bouette est appât pour la pêche de la morue.
  • —Boue. Ex. Marcher dans la bouette.
  • —Neige fondante.
  • —Neige accumulée en masses molles à la surface des rivières.
  • Bouetter, v. a.
  • Donner un repas de bouette aux gros animaux.
  • Bouffée, n. f.—Accès. Ex. Pierre travaille par bouffées.
  • Bouffer de rire, loc.
  • Pouffer. Cependant, on dit bien bouffer de colère.
  • Bouffie, n. f.
  • —Bulle. Ex. Une bouffie de savon.
  • —Boursouflure. Ex. Il s'est brûlé, il a de grosses bouffies.
  • Bouffre, n. m. et interj.
  • Bougre. Ex. Quel bouffre d'enfant! Si je te poigne, mon petit bouffre, tu te feras arranger.
  • Bouffrèse, n. f. Bougresse. Ex. Oh! la bouffrèse de femme, elle devient de plus en plus insupportable.
  • Boufiole, n. f.
  • —Ampoule, cloche, boursouflure.
  • —Bulle d'air ou de vapeur, sur les liquides en ébullition ou en fermentation. (B. P. F.)
  • Bouger (ne pas), loc.
  • Se détromper. Ex. Bougez pas, l'ami, vous êtes à côté de la coche.
  • Bougon, n. m.
  • —Bout d'homme.
  • —Pipe dont le tuyau est très court.
  • Bougonner, v. n.
  • Gronder entre ses dents. Mot français vieilli, qui, en patois normand, signifie travailler mal, chiffonner.
  • Bougonneux, n. et adj.—Qui bougonne à tout propos.
  • Bougrant, adj.
  • Ennuyeux, fâcheux. Ex. C'est-y pas bougrant que de se voir pris dans cette sale affaire!
  • Bougre=à=bougre (être), loc.—A couteaux-tirés. (B. P. F.)
  • Bougrement, adv.
  • Beaucoup, très. Ex. C'est bougrement ennuyeux que ce temps de pluie.
  • Bougrer, v. a.
  • —Jeter. Ex. Bougre-moi ça à l'eau.
  • —Donner. Ex. Je vais te bougrer une tape. Bougre-moi la paix. Bougre-moi patience.
  • Bougrer (se), v. pron.
  • Se moquer. Ex. Je me bougre pas mal de toi.
  • Bougrèse, n. f.
  • —Bougresse.
  • —Grand, fort, sérieux. Ex. J'ai une bougrèse d'envie de te flanquer une gnole.
  • Bougrine, n. f.
  • Vêtement de dessus sans forme particulière. Ex. Qu'est-ce que tu as de l'air, avec cette vieille bougrine sur le dos!
  • Bouille, 3e pers. s. ind. prés.
  • Bout. Ex. L'eau bouille à gros bouillons dans la bombe.
  • Bouillie, n. f.
  • Bouillie pour les chats, travail inutile, peine sans profit.
  • Bouillie sans sel, mets mal apprêté.
  • Ramener la peau par-dessus la bouillie, donner des arguments qui ont été plusieurs fois répétés.
  • Bouillir, v. n.
  • Etre affecté par l'impatience. Ex. Pendant qu'il parlait, je bouillais.
  • Bouilloire, n. f.—Chaudière à vapeur.
  • Bouillon blanc, n. m.
  • Molène commune dont les fleurs teignent en jaune.
  • Boujour, n. m.—Bonjour.
  • Boulâcrer, v. a.
  • Bousculer. Ex. Je n'ai pas envie de me faire boulâcrer plus longtemps.
  • —Exécuter un ouvrage sans soin.
  • —Bousiller.
  • Boulâcreux (euse), n. et adj.
  • Celui ou celle qui boulâcre.
  • Boulanger, v. a.
  • Presser avec la main ou avec les coudes. Ex. Se faire boulanger le dos, la poitrine au milieu d'une foule de personnes.
  • Boulant, adj.
  • Enneigé. Ex. Les chemins sont boulants, aujourd'hui.
  • Boule, n. f.
  • —Tête. Ex. Perds-tu la boule?
  • —Position de fortune. Ex. Il a une belle boule en mains.
  • Boule=de=cire, n. f.—Symphorine à grappes.
  • Boule=de=neige, n. f.
  • —Viorne stérile.
  • —Faire boule-de-neige, profiter, s'accroître. Ex. Le peu d'argent que j'ai finira par faire boule-de-neige.
  • Bouleau blanc, n. m.—Bouleau à papier.
  • Bouleau rouge, n. m.—Bouleau à feuilles de peuplier.
  • Bouler, v. a.
  • —Rouler en boule. Vient du mot débouler.
  • —Maltraiter.
  • * Boulezaille, n. f. (Angl.)
  • Bonbon en forme d'œil de bœuf. De l'anglais bull's eye.
  • Boulettes, n. f. pl.
  • Sottises. Ex. Cet écolier n'est bon qu'à faire des boulettes.
  • Boulin, n. m.—Tronçon d'arbre employé pour le clôturage.
  • Boulinant, adj.
  • Synonyme de boulant, enneigé. Ex. Les chemins sont boulinants, la neige est très légère et très molle.
  • Boulotte, n. f.
  • Doigt de gant ou linge que l'on met à un doigt malade, appelé par les enfants catiche. Les Acadiens emploient encore le mot doyon pour signifier la même chose.—Voir ce mot.
  • * Boume, n. m.
  • Valeur factice et exagérée. Ex. Nous allons être témoins d'un boume dans les chemins de fer, dans les banques. (Américanisme).
  • * Boumer, v. n.
  • Donner une valeur factice et exagérée à des actions de compagnies industrielles et autres. (Amér.)
  • Bouque, n. f.—Boucle.
  • Bouquer, v. n.—Montrer de l'humeur.
  • Bouquet, n. m.
  • —Fleur, plante cultivée pour sa fleur. Ex. Je vais semer beaucoup de bouquets ce printemps.
  • —Tête d'arbre, de sapin ou d'épinette plantée au faîte d'une maison dont la charpente vient d'être posée.
  • Bouquette (avoir, tenir le), loc.
  • L'emporter sur les autres par son adresse, sa beauté ou toute autre qualité. Ex. Ces trois sœurs sont très jolies filles, mais l'aînée tient le bouquette. Elles ont bien chanté toutes trois, hier soir, mais c'est mademoiselle Domisol qui a eu le bouquette.
  • Bouquineux, adj.—Bouquineur.
  • Boura, n. m.—Borax.
  • Bouragan, n. m.—Bouracan.
  • Bourbassière, n. f.—Bourbier.
  • Bourdaine, n. f.
  • —Alise. Baie du bourdainier. Viorne nue.
  • Courir la bourdaine, aller en bande, garçons et filles, cueillir des fruits.
  • Bourdainier, n. m.—Alisier.
  • Bourdalou, n. m.—Vase de nuit.
  • Bourdé, adj.
  • Gravé. Ex. Mes bottines sont en cuir bourdé, c'est-à-dire à grains plus ou moins soulevés. Dans le vieux français, bourdé voulait dire embourbé.
  • Bourdignons, n. m. pl.—V. Bourguignons.
  • Bourgeois, n. m.
  • —Caractères d'imprimerie de neuf points.
  • —Homme riche, censé vivre de ses rentes. Ex. Le voilà devenu un gros bourgeois, il est bien chanceux.
  • Bourgeoiserie, n. f.
  • Bourgeoisie.
  • Bourgeronner, v. n.
  • Bourgeonner, pousser des bourgeons. Ex. Un nez tout bourgeonné.
  • Bourgot, n. m.
  • —Porte-voix à coquille. On appelle burgau une grosse coquille dont on tire une nacre grossière.
  • —Trompette droite, qui sert à donner des signaux.—Autrefois lorsque le service de la poste se faisait par des postillons qui parcouraient nos campagnes, ils étaient munis de bourgots de fer-blanc.
  • Bourgotter, v. n.
  • —Parler ou crier dans un porte-voix.
  • —Sonner de la trompette.
  • Bourguignons, n. m. pl.
  • —Mottes de terre durcies par la gelée.
  • —Morceaux de glace pris d'un pain.
  • Bourlette, n. f.—Ciboulette.
  • Bournichon, n. m.—Petit homme.
  • Bourrasse, n. f.—Bourrasque.
  • Bourrasser, v. a.
  • —Bousculer, brusquer. Ex. Cesse donc de bourrasser tes petites sœurs.
  • —Faire des reproches.
  • Bourrasseux, adj.
  • Homme d'une humeur difficile qui brusque tout le monde.
  • Bourreau, n. m.
  • —Diable. Ex. Que le bourreau t'emporte! J'ai eu une peur du bourreau.
  • Payer en bourreau, payer d'avance. Bon moyen, paraît-il, pour être mal servi.
  • Bourreau d'ouvrage, n. m.—Homme qui travaille beaucoup.
  • Bourreau des arbres, n. m.
  • Célastre du Canada. Plante grimpante qui s'enroule si étroitement autour des arbres qu'elle les fait périr.
  • Bourrée, n. f.
  • —Travail forcé et rapide. Ex. Il va falloir donner une dure bourrée, si nous voulons finir d'entrer notre avoine!
  • —Réprimande, mercuriale. Ex. Je lui ai donné une bourrée dont il ne perdra pas le souvenir.
  • —Beaucoup, grande quantité. Ex. Une bourrée de coups, de monde.
  • —Accès. Ex. Pierre travaille bien, mais toujours par bourrée.
  • Bourrelet de gomme, n. m.
  • Morceau de gomme durcie que l'on détache des épinettes et que les enfants mâchent avec plaisir.
  • Bourrer, v. a.
  • Conter des blagues. Ex. Je l'ai bourré dans les grands prix, il a paru croire tout ce que je lui ai dit.
  • Bourreur, n. m.
  • Ouvrier qui rembourre les sofas, les chaises.
  • Bourrichon, n. m.
  • Petit bonhomme. Ex. Sauve-toi, mon petit bourrichon. Vient de burrichon, roitelet, dans le patois du Mans et de l'Anjou.
  • Bourriers, n. m. pl.
  • Balayures, ordures. Ce mot vient de bourriers, pailles qui se mêlent dans le blé battu; du latin burra, employé par Ausone pour signifier des riens. Par extension, ordures, mot usité en Bretagne.
  • Bourrique, n. f.
  • —Ignorant.
  • Catholique comme une bourrique, catholique à gros grains.
  • Bourrolle, n. f.
  • Espèce de boîte à forme d'amphore sans anse, ouverte aux deux bouts, dont l'un, le petit, débouche dans un coffre où l'anguille va se prendre, et l'autre, le grand, est le récipient de l'anguille qui s'y introduit pour être rejetée dans le coffre par le courant. La bourrolle est fabriquée au moyen de petites harts bien entrelacées et très étroitement serrées les unes contre les autres.
  • Bourrure, n. f.
  • —Bourrage. Ex. La bourrure du harnais est finie, il va nous en falloir un autre.
  • —Rembourrement. Ex. C'est un bon homme pour travailler à la bourrure.
  • Bourse, n. f.
  • Crête-de-coq, dont les feuilles teignent en jaune.
  • Boursiller, v. n.
  • —Economiser. Ex. Pour arriver à joindre les deux bouts, il vous faudra boursiller plus que de raison.
  • Boursoufle, n. f.
  • Boursouflure. Ex. J'ai une grosse boursoufle sur le bras, c'est un bourdon qui m'a piqué.
  • Bouscailler, v. a.—Bousculer.
  • Bouscaner, v. a.—Bousculer.
  • Bouscaud, n. m.
  • —Lourdaud, homme gros, trapu. Ex. C'est un gros bouscaud.
  • —Butor, grossier.
  • Bœuf ou vache sans cornes.
  • —Courtaud.
  • Bousculage, n. m.—Action de bousculer.
  • Bousiat, n. m.—Homme malpropre.
  • Bousillage, n. m.
  • Ouvrage mal fait. Ex. Quel bousillage!
  • Bousiller, v. a. et n.
  • —Remplir les interstices entre les pièces de bois des pans, avec de la bouse.
  • —Corriger, arranger, mettre en bon ordre.
  • —Travailler vite et mal.
  • Bouskey, n. m.—Whiskey marchand.
  • Boussole (perdre la), loc.—Devenir fou.
  • Bout, n. m.
  • Mot employé dans différentes acceptions, que les dictionnaires ne mentionnent pas toujours.
  • Bout-ci bout-là, en désordre, pêle-mêle.
  • Un bout de temps, un certain temps.
  • Un petit bout de temps, un court espace de temps.
  • Prendre quelqu'un par le bon bout, savoir arriver auprès de lui.
  • Mettre les deux bouts ensemble, joindre les deux bouts, ne pas s'endetter.
  • Tourner un objet bout pour bout, changer sa situation d'une façon opposée.
  • Au bout la fin y sera, il faudra bien que cela finisse un jour.
  • Au bout le bout, quand ce sera fini, on n'en parlera plus.
  • C'est le bout du monde, c'est la fin.
  • Cet enfant n'a pas de bout, il est insupportable et incorrigible, d'une façon inexprimable.
  • Bête au bout, absolument bête.
  • De bout en bout, d'un bout à l'autre.
  • Etre rendu au bout, être épuisé.
  • Il y a un bout à tout, toute chose a une fin.
  • Bout=de=canot n. m.
  • Chacun des deux rameurs qui se placent aux deux bouts d'un canot d'écorce pour le diriger.
  • Boute=feu, n. m.
  • Boute-en-train, celui qui met en gaieté tous ceux avec lesquels il se trouve.
  • Bouteille, n. f.
  • —Burette. Ex. La bouteille à l'huile, au vinaigre.
  • —Flacon. Ex. La bouteille d'odeur, de parfum.
  • —Vin, liqueurs. Ex. Ce garçon caresse un peu trop la bouteille.
  • Bouteillée, n. f.—Le contenu d'une bouteille.
  • Bouteiller, v. a.—Mettre en bouteilles.
  • Bouteillerie, n. f.
  • Vieux mot français signifiant échansonnerie, ou mieux boutillerie, redevance en grains. Ex. Saint-Denis de la Bouteillerie, paroisse du comté de Kamouraska.
  • Boutique, n. f.
  • Maison mal tenue. Ex. Quelle sale boutique!
  • Bouton, n. m.
  • —Fruit de l'aigremoine qui s'attache à la laine des moutons en automne et s'enlève très difficilement.
  • —Petite inflammation commune aux serins à une certaine époque de l'année.
  • Bouton d'or, n. m.
  • Renoncule à fleurs jaunes dont nos campagnes regorgent.
  • Bouton, (dernier).
  • A bout de ressources. Ex. Pierre est rendu au dernier bouton, il est ruiné.
  • Boutte, n. m.—Bout.
  • * Bow=window, n. m., (winn'do), (m. a.)
  • Fenêtre en saillie, en rotonde.
  • Boxer, v. a.—Emprisonner.
  • Boxon, n. m.—Mauvais lieu.
  • Boyard, boïard, n. m.—Civière à porter le bois, la pierre, etc.
  • Boyau, n. m.
  • Avoir toujours un boyau de vide, avoir toujours faim.
  • Les boyaux me crient, avoir des borborygmes.
  • Avoir des boyaux de père, éprouver de la tendresse pour ses enfants.
  • * Bracket, brakète, (m. a.)
  • Petite console, applique, étagère.
  • Braguet, breguet, brayet, n. m.—Caleçon de laine.
  • Braguette, n. f.
  • Fente de devant d'une culotte. En France, on appelle culottes à braguette celles qui n'ont pas de pont. En Bretagne, bragez a la même signification.
  • Brai, n. m.—Poix des cordonniers.
  • Braid, bréde, (m. a.)—Soutache, passementerie.
  • * Braider, v. a. (Ang.)—Poser du braid.
  • Brâillade, n. f.—Action générale de brailler.
  • Brâillage, n. m—-Même sens que brâillade.
  • Brâillard, e, adj.
  • —Qui braille, qui pleure. Ex. Un enfant brâillard.
  • —Qui implore du patronage auprès des gouvernements.
  • Brâillard de la Madeleine, loc.
  • Expression appliquée aux enfants qui pleurent à tout propos. Par allusion aux gémissements proférés dans les environs de la rivière Madeleine, suivant une légende populaire rapportée par l'abbé Ferland.
  • Brâiller, v. n.—Pleurer.
  • * Brain, braine, (m. a.)
  • Cerveau. Ex. Celui-là, je l'ai sur le brain, il me fatigue.
  • * Braker, bréquer. (Angl.)
  • —Serrer les freins dans un train de chemin de fer.
  • —Réprimer quelqu'un.
  • * Brakes, bréques, (m. a.)—Freins.
  • * Brakesman, bréke's manne (m. a.)—Serre-frein.
  • Brancard, n. m.
  • —Morceau de sucre d'érable à forme carrée. Ex. Un brancard de sucre.
  • —Cartes qui restent sur le tapis après la donne aux joueurs. Ex. Qu'as-tu besoin de regarder dans le brancard?
  • Branche, n. f.
  • —Division. Ex. Va au département des terres, branche des arpentages.
  • —Attaque. Ex. Jean a eu une branche de folie; Joseph a une branche de fièvre.
  • —Ami. Ex. Bonjour, ma vieille branche.
  • Branché, adj.
  • Diplômé, porteur de certificat. Ex. Un pilote branché.
  • Brancher (se), v. pr.
  • Brancher. Ex. Les petits oiseaux commencent à se brancher.
  • Branchu (canard), n. m.
  • Canard sauvage remarquable par la beauté de son plumage.
  • Brandiller, v. a.
  • Brandir. Ex. Ne brandille pas ainsi ce bâton.
  • Brandy, n. m., branndé.
  • —Cognac. Vieux mot français qui signifiait allumé, enflammé. «Et le feu soit si brandy. » (D'Argentré, Coutume de Bretagne, p. 1051).
  • —Danse. Ex. Nous allons danser un brandy.
  • Branle, n. m.
  • —Tapage. Ex. Mener un branle terrible.
  • Ni foutre ni branle, absolument rien.
  • Branler, v. a.—Branler dans le manche, hésiter.
  • Branlette, n. f.
  • Oscillation de la tête. Ex. Ce vieillard commence à avoir la branlette.
  • Braque, n. m.—Imbécile. Ex. Il est fou comme braque.
  • Braquer, v. a.—Abandonner. Ex. Il m'a braqué là.
  • Braquer,(se), v. pr.
  • Se fixer. Ex. Il s'est braqué sur une chaise, et il s'y est installé.
  • Braquette, n. f.
  • —Broquette.
  • —Petite console, applique. (Angl.)
  • Braquetter, v. a.—Poser des broquettes.
  • Bras, n. m.
  • Avoir le bras long, être influent.
  • Par dessus bras, bras dessus bras dessous.
  • Bras d'escalier, rampe.
  • Aimer gros comme le bras, aimer beaucoup.
  • Frapper à bout de bras, du bout du bras.
  • Brasse, n. f.
  • Travailler à la brasse, journée de brasse, corvée de bras.
  • Brasse-corps (à), loc. adv.
  • A bras le corps. Ex. Se prendre à brasse-corps pour lutter de force et d'agilité.
  • Brassée, n. f.
  • Ribambelle d'enfants. Ex. Voilà Victoire qui passe avec sa brassée.
  • Brasseur, n. m.
  • Phoque du Groënland qui entre dans le fleuve Saint-Laurent en hiver.
  • Brâssage, n. m.
  • Action de secouer, d'agiter quelque chose.
  • Brâsse, n. f.
  • Main, au jeu de cartes. Ex. A qui la brâsse?
  • Brâssée, n. f.
  • Chaudronnée. Ex. Une brâssée de savon, de sirop, de sucre.
  • Brâssement, n. m—Remuement, brassage.
  • Brâsser, v. a.
  • —Mêler. Ex. Allons, brâsse les cartes.
  • —Disputer. Ex. Je viens de me faire brâsser de la belle façon. Je me suis fait brâsser le corps.
  • Brâsseur, adj.—Celui qui, aux cartes, tient la donne.
  • Braver, v. n.
  • Faire le brave. Ex. Il fait cela pour braver.
  • Braverie, n. f.—Bravade.
  • Braye, n. f.
  • —Broie ou macque. Instrument pour broyer le lin et le chanvre, composé de deux bois retenus par une de leurs extrémités, et s'enclavant l'une dans l'autre à la manière d'une mortaise.
  • —Femme qui marchande sans acheter. Ex. Voilà encore une braye qui vient nous ennuyer avec ses marchandages.
  • Brayer, v. a.
  • —Broyer. Ex. C'est aujourd'hui que nous allons brayer le lin.
  • —Aller d'un magasin à l'autre sans faire d'achat.
  • Brayeur, adj.—Celui qui braye.
  • * Brécer, v. n. (Angl.)
  • Poser un bandage de fer sur la coque à l'intérieur d'un vaisseau.
  • Brèche, n. f.
  • —Dent perdue. Ex. Cet enfant a plusieurs brèches dans la bouche.
  • —Brèche-dent. Ex. Cette femme serait plus jolie, si elle n'était brèche.
  • Bréché, adj.—Ebréché. Ex. Mon couteau est tout bréché.
  • Bredasser, v. a.—V. Berdasser.
  • Bredasserie, n. f.—V. Berdasserie.
  • Bredassier, adj.—V. Berdassier.
  • Bref, n. m.
  • Mandat, ordonnance, ordre. Ex. Bref de sommation, bref d'exécution, bref d'arrestation.
  • Brégade, n. f.—Brigade.
  • Brelander, v. a.—Raconter les choses à sa façon.
  • Brelingant, n. m.
  • Mot cité par Lacurne de Sainte-Pallaye, que nous retrouvons en pleine vigueur dans le comté de Kamouraska. Employé par les mères de famille pour inviter leurs enfants à prendre des positions plus décentes.
  • Breloque, n. f.—Vieille montre.
  • Brenante (à la), loc.—A la brune.
  • * Bréque, n. m. (Angl.)—Frein.
  • * Bréquer, v. a. (Angl.)—Serrer les freins.
  • Bretter, v. n.
  • —Fureter. Ex. Veux-tu me dire ce que tu brettes là?
  • —Perdre son temps à des bagatelles.
  • —Faucher. (Expression acadienne). D'après Oudin, bretter signifiait jouer ou faire des armes.
  • Bretteux, adj.
  • —Qui furette.
  • —Qui perd son temps. Ex. Avance donc à quelque chose, espèce de bretteux?
  • —Faucheur.
  • Breumasser, v. n.—Brumasser.
  • Breume, n. f.—Brume.
  • Breunante, n. f.—Brune.
  • Breune, n. f.—Brune.
  • Bréviaire, n. m.—Dire son bréviaire, lire son bréviaire.
  • * Brevier, brevière, (m. a.)—Petit texte, 8 points (T. d'impr.)
  • Brick, (m. a.)
  • —Brave garçon. Ex. Toi, tu es un brick, donne-moi la main.
  • Brick bâtard, toute espèce de voiture sans caractère particulier, démodée et vieillie.
  • Bricoles, n. f. pl.
  • —Bretelles de pantalons. En France, la bricole est une bande de cuir qui se met aux sabots au-dessus du cou-de-pied.
  • Brigade, n. f.
  • Troupe de gens réunis ensemble. Ex. Y avait-il beaucoup de personnes qui marchaient dans la procession?—Oui, il y en avait une brigade.
  • * Brigade du feu. n. f.—Corps des pompiers. (Angl.)
  • Brigand, n. m.—Enfant terrible.
  • Brimbale, n. f.
  • —Perche en bascule pour tirer l'eau du puits.
  • —Crémaillère.
  • Brimbalement, n. m.—Bruit, désordre.
  • Brin, n. m.
  • —Peu, petite quantité. Ex. Tu n'en auras pas un brin.
  • —Grain. Ex. Un brin de pluie.
  • —Bran. Ex. Du brin de scie.
  • Brindezingues, n. f. pl.
  • Pris de boisson. Ex. En voilà encore un qui est dans les brindezingues.
  • * Brinn'che, n. f.
  • Bien-aimée, préférée. Ex. Celle-là est ma brinn'che.
  • Bringue, n. f.
  • —Fille nonchalante. Ex. C'est une grande bringue.
  • —Pièces. Ex. Mettre un objet en bringues.
  • Bringuer.—S'amuser, courir, gambader.
  • * Briquade, n. f. (Angl.)—Briqueterie.
  • * Briquaille, n. f. (Angl.)—Briqueterie.
  • Brique, n. f.
  • —Morceau taillé en carré. Ex. Une brique de lard, de la brique à couteaux.
  • Brique réfractaire, brique à feu. (Angl.)
  • Aller à la brique, aller travailler dans les briqueteries. (Angl.)
  • Briqueler, v. a.—Briqueter.
  • * Briqueleur, n. m. (Angl.)
  • Briqueteur, ouvrier et marchand.
  • * Briquer, v. a. (Angl.)
  • Briqueter, paver, garnir de briques.
  • Briquerie, n. f.
  • Briqueterie. Briquerie se disait autrefois pour exprimer la même chose.
  • Brisable, adj.—Fragile.
  • Brise, n. f.
  • Partir tout d'une brise, partir à la course.
  • Brise-fer, n. m.
  • —Qui brise tout ce qu'il touche.
  • —Qui use beaucoup, usurier. Ex. Cet enfant ne peut rien conserver, c'est un brise-fer.
  • Brisse, n. f.—Brisque. Ex. Jouer à la brisse.
  • Broc, n. m.—Fourche en fer à quatre cornes.
  • Broche, n. f.
  • —Aiguille. Ex. Apporte-moi mes broches pour que j'achève de tricoter mes bas.
  • —Bois pour enfiler le poisson que l'on prend à la ligne.
  • —Fil de fer. Ex. Clôture en broche.
  • —Epingle. Ex. Broche à cheveux.
  • Jeu de broches, cinq aiguilles.
  • Broche (faire de la), loc.—Faire l'amour.
  • Broche (travailler à la), loc.—Exécuter à la hâte.
  • Brocher, v. n.—Faire l'amour.
  • Brochet, n. m.
  • Bréchet. Ex. Il n'a pas épais de lard sur le brochet. Le bréchet est la partie saillante en avant du sternum des oiseaux.
  • Brochetée, n. f.
  • —Brochette. Ex. J'ai pris une belle brochetée de poissons.
  • —Fourchée, la quantité de foin ou de paille que l'on enlève avec un broc. Ex. Prends la fourche et envoie-moi une brochetée de foin.
  • —Grande quantité.
  • Brodure, n. f.—Broderie.
  • * Brôker, n. m., brôkeur, (m. a.)—Courtier.
  • Bronches, n. f. pl.
  • Bronchite. Ex. Es-tu encore malade, moi j'ai les bronches.
  • Bronchique, adj.
  • Atteint de bronchite. Ex. Pierre est malade, je crois qu'il est bronchique.
  • Bronze, n. m.
  • Bronche. Ex. Louis a une maladie de bronze.
  • Broque, n. m.—Tire-fiente, fourche à fumier.
  • Brosse, n. f.
  • —Fête. Ex. Notre ami vient de sortir d'une brosse qui s'appelle.
  • Prendre une brosse, faire la fête.
  • Brosser, v. a.
  • —Fêter. Ex. Cesse donc de brosser.
  • Brosser le chien, faire la fête.
  • —Battre.
  • Brosser (se), v. pron.
  • —Se battre.
  • Se brosser le ventre, se passer de tout.
  • Brosseur, n. m.
  • Celui qui fait souvent des brosses, qui boit à intervalles assez réguliers beaucoup de liqueurs enivrantes, et qui recommence au moment où on le croirait corrigé de sa manie, un dipsomane enfin.
  • Brou, n. f.
  • —Ecume, mousse. Ex. P'tit Pierre vient de tomber de son mal, il a la brou à la bouche.
  • —Bave à la gueule des animaux.
  • —Savonnure. Ex. Voilà du savon qui fait une belle brou.
  • Brouasser, v. n.—Bruiner.
  • Brouch'ter, v. a.—Travailler à la hâte et sans précaution.
  • Brouch'teux, euse, n. et adj.—Qui brouch'te.
  • Brouch'te-brouch'te, adv.
  • Ex. Cet ouvrier travaille brouch'te-brouch'te, c'est-à-dire, il travaille sans soin et hâtivement.
  • Brouillasser.—Bruiner.
  • Brouille, n. m.
  • Brouille, n. f. Ex. Il va y avoir du brouille dans cette discussion.
  • Brouillon, adj.
  • Fougueux. Ex. J'ai un cheval qui est pas mal brouillon.
  • Brousse-poil (à), loc.
  • A rebrousse-poil. Ex. Ce gas-là n'est pas facile à mener, il faut toujours le prendre à brousse-poil.
  • Brouscailler, v. a.—Brusquer.
  • Brûlade, n. f.—Brûlement, action de brûler.
  • Brûlé, n. m.
  • Forêt, ou bois ou région rasée par le feu. Ex. La paroisse du Grand-Brûlé.
  • Brûle-gueule, n. m.—Pipe à tuyau très court.
  • Brûler, v. a.
  • —Dépasser. Ex. Il m'a brûlé le long de la route.
  • —S'approcher d'un objet caché que l'on cherche. Ex. Tu brûles, c'est-à-dire tu t'approches. (Terme de jeu.)
  • Brûlette, n. f.
  • Ciboulette, ail civette.
  • * Brûleur, n. m. (Angl.)—Bec-de-lampe.
  • Brûlot, n. m.
  • Espèce de cousin qui brûle la peau en la touchant de son dard. Genre simule.
  • Brûlure, n. f.
  • Ex. Ce mets est excellent pour la brûlure, c'est-à-dire qu'il est absolument bon.
  • Brumasser, v. n.—Bruiner.
  • Brun, adj. et n. f.
  • —Bai brun. Ex. Un cheval brun.
  • —Brune. Ex. Se promener à la brun.
  • Brunante (à la), loc.
  • A la brune. Cette expression n'est pas française, mais pourrait l'être sans inconvénient. Faucher de St-Maurice en a fait le titre d'un de ses ouvrages.
  • Brusquailler, v. a.—Brusquer.
  • Brusse, adj.—Brusque.
  • Bubule, n. m.—Feu. (Langage enfantin.)
  • Bubusse, n. m.
  • Lait donné aux petits enfants. Ex. Prends ton bubusse, mon petit.
  • Buc en blanc (de), loc.—De but en blanc.
  • Bûchage, n. m.
  • —Débitage du bois en bûches.
  • —Coupe du bois, abattis.
  • Bûche, n. f.
  • Stupide. Ex. C'est une bûche, il ne comprend rien, il a la tête dure.
  • Bûcher, v. a.
  • Travailler fort. Ex. L'ouvrage est ardu, mais je vais bûcher assez fort que j'en viendrai bien à bout.
  • Bûcheux, n. et adj.
  • —Bûcheur, travailleur.
  • —Bûcheron.
  • * Buck=board, n. m., beuke bôrde, (m. a.)—Barouche.
  • * Buckwheat, n. m., beukouit, (m. a.)—Sarrasin, blé noir.
  • * Buggy, n. m., beugghé, (m. a.)—Phaéton.
  • * Bugle, bioug'l, (m. a.)—Cor de chasse.
  • * Bull's eye, n. f., (m. a.)—V. Boulezaille.
  • * Bully, boullé, (m. a.)—Fier-â-bras. Ex. Un bully d'élection.
  • * Bun, n. f., bonne, (m. a.)—Brioche.
  • Bureau, n. m.
  • —Commode.
  • —Etablissement public. Ex. Bureau de santé, bureau d'hygiène.
  • * Business, biznesse, (m. a.)
  • Rond en affaires. Ex. J'aime à faire des affaires avec ce marchand, il est business.
  • * Bus, beuce (m. a.)
  • Abréviation de omnibus, voiture publique qui transporte les voyageurs hors de la ville, et s'arrête en route au gré de chacun.
  • * Bustle, n. m. beussl, (m. a.)
  • Tournure. Ex. Madame a mis son bustle.
  • * Busy body, bizzé bodé, (m. a.)
  • Officieux. Ex. Ce n'est qu'un busy body.
  • Buteux, euse, adj.—Qui bute. Ex. Un cheval buteux.
  • Butin, n. m.
  • —Marchandises.
  • —Mobilier. Ex. Quand je déménagerai, je ne négligerai rien de mon butin.
  • —Linge et vêtements. Ex. Emporte tout le butin que tu as à te mettre sur le dos.
  • —Bonne personne. Ex. Cette fille-là, c'est du butin.
  • Butte (une), n. f.
  • Beaucoup, en quantité. Ex. Y avait-il beaucoup de monde à l'assemblée? Oui, il y en avait une butte.
  • * Buttercup, beutteurkeupe (m. a.)—Bouton d'or.
  • Butteux, euse, adj.
  • Couvert de buttes. Ex. Le chemin est devenu butteux depuis les dernières gelées.
  • Button, n. m.
  • Petite colline. Ex. La paroisse du Button.
  • Buvable, adj.
  • Potable. Ex. Cette eau-là n'est pas buvable.
  • Buvasser, v. n.—Boire sans cesse.
  • Buvasserie, n. f.—Action de boire outre mesure.
  • Buvasseux, adj.—Qui est dans l'habitude de boire.
  • Buveron, n. m.
  • —Biberon. Ex. Cet enfant de deux ans est encore au buveron.
  • —Ivrogne. Ex. Çà, c'est un bon buveron.
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