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Le parler populaire des Canadiens français: ou, Lexique des canadianismes, acadianismes, anglicismes, américanismes, mots anglais les plus en usage au sein des familles canadiennes et acadiennes françaises
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- D'abord que, loc. adv.
- —Puisque. Ex. D'abord que tu veux bien m'écouter.
- —Du moment que. Ex. D'abord que tu seras présent, nous serons plus à l'aise.
- Dague, daye, n. f.
- Emporte-pièce, outil dont la tranche forme exactement le contour de la pièce à découper.
- Daguer, dayer, v. a.—Découper avec la dague.
- Dagueur, dayeur, n. m.
- Ouvrier employé dans les manufactures de chaussures.
- D'aguette, loc.
- Avec précaution. Ex. Cette femme marche toujours d'aguette, sans faire de bruit; en réalité elle craint d'éveiller la curiosité des autres.
- Dalle, n. f.
- —Evier.
- —Chéneau, conduit de bois ou de métal, qui reçoit les eaux des toits pour les diriger vers le tuyau de descente (dalleau).
- —Conduit alimentaire de la bouche à l'estomac. Ex. Allons nous rincer la dalle.
- Dalleau, dallot, n. m.
- —Conduit en fer-blanc, en zinc, en tôle, en bois par où s'écoule l'eau des toits, et qui lui est arrivée par la dalle.
- —Doigt de gant ou linge, qui sert à envelopper un doigt malade.
- —Ivrogne, buveur.
- Dalmatique, n. f.
- Chemise. Ex. Ce soir, comme il fait chaud, je vais me mettre au lit en dalmatique.
- Damage, n. m.
- Dommage. Ex. Beau damage. Nous trouvons damage dans la chanson de Roland.
- Damageable, adj.—Dommageable.
- Damas, n. m.
- Prunes de Damas, prunes violettes, de grosseur moyenne et très succulentes, récoltées sur la côte de Beaupré, et sur l'île d'Orléans.
- Dame, n. f.
- —Femme. Ex. Votre dame est bien, j'espère.
- —Barrage, digue.
- —Cage en bois servant de quai. Ex. A la baie Saint-Paul, il y a, en plein fleuve, une dame de difficile abord.
- —Grosse dame, dame riche et de haut ton.
- —Dame! interjection.
- Damnation!
- Juron assez fréquent, prononcé dans un moment de colère ou de douleur.
- Damné, e, adj.
- Mauvais. Ex. Voilà une damnée affaire qui me casse les bras.
- * Dampeur, n. m. (Angl.)
- Clef de tuyau de poêle, registre de cheminée.
- Dandeliner (se), v. pron.—Se dandiner.
- * Dandy, dann'dé, (m. a.)—Elégant.
- Dangereux, euse, adj.
- —Probable. Ex. C'est pas dangereux qu'il fasse mauvais.
- —Imprudent, étourdi. Ex. Cet enfant est dangereux, il faut y faire attention.
- Dangéreux, adj.—Dangereux.
- Dans, prép.
- —Sur. Ex. Grimpe dans l'arbre.
- —Par. Ex. Je suis capable de payer cinq chelins dans le louis.
- —A peu près. Ex. C'est un homme dans votre taille, dans votre âge.
- —A. Ex. Aller au marché un panier dans le bras.
- Dans (par), loc. prép.
- Dans. Ex. Tu passeras par dans le chemin Gomin.
- Dans la lune (être), loc.
- Etre très distrait. Ex. A quoi pensez-vous donc, êtes-vous dans la lune?
- Dans le criminel, loc.
- D'une façon exagérée. Ex. Vendre cher dans le criminel.
- Dans le fil, loc.
- Avec beaucoup d'habileté. Ex. Cet ouvrage a été fait dans le fil.
- Dans le sac (être),
- Régler, terminer. Ex. Notre affaire est dans le sac, tapons-là.
- Dans les, loc. prép.
- Environ. Ex. Cette maison m'a coûté dans les cinq mille piastres.
- Dans les à peu près, loc. prép. A peu près. Ex. Il doit avoir quatre-vingts ou dans les à peu près.
- Dans les environs, loc. prép.
- A peu près. Ex. Ma maison vaut dans les environs de cinq mille piastres.
- Dans les grands prix, loc. prép.
- Autant qu'il y a moyen. Il s'est fait blaguer dans les grands prix.
- Dans le temps de le dire, loc.
- En le disant. Ex. J'ai appris ma leçon dans le temps de le dire.
- Dans mon opinion, loc. prép.
- D'après moi. Ex. Dans mon opinion, il mouillera avant que le soleil se couche.
- Dans par, loc. prép.
- Par. Ex. Si tu veux dire comme moi, nous partagerons dans par la moitié.
- Dans un rien de temps, loc.
- En moins de rien. Ex. J'ai fait mon ouvrage dans un rien de temps.
- Danse, n. f.
- Soirée où l'on danse. Ex. Vas-tu à la danse, ce soir, chez Boulé?
- Danse câllée, n. f.
- Danse pendant laquelle quelqu'un appelle les figures. Ce quelqu'un est désigné sous le nom de câlleur. (Angl.)
- Danse carrée, n. f.—Quadrille, lancier.
- Danse ronde, n. f.
- Danse en rond, cotillon.
- Danse vive, n. f.
- Valse, polka. Ex. Les danses vives sont tout simplement tolérées, elles ne sont pas permises:
- Danser, v. n.
- —Danser à la corde, sauter en faisant passer sous ses pieds une corde qu'on tourne.
- —Danser plus vite que le violon, aller trop vite en besogne.
- D'apparence, loc.
- Selon les apparences. Ex. Il fera beau avant le coucher du soleil, d'apparence.
- D'apparence que, loc. adv.—Apparemment.
- D'arculons, loc adv.—A reculons.
- De raculons, loc. adv.—A reculons.
- De reculons, loc. adv.—A reculons.
- Darder (se), v. pron.
- Se jeter sur. Ex. Il s'est dardé sur Pierre pour le frapper.
- Donne l'idée d'un dard lancé avec force et qui pénètre dans les chairs.
- Dardeur, n. m.—Celui qui darde le poisson avec la nigogue.
- Dargnier, adj. et n.
- —Dernier né. Ex. Le petit dargnier, chez nous, s'appelle Benjamin.
- —Dernier.
- —En dargnier, en dernier lieu. Ex. Quand même tu arriverais en dargnier, ça ne fait rien.
- Dargnièrement, adv.
- Dernièrement. Ex. J'ai appris cela tout dargnièrement.
- * Darner, v. a. (Angl.)
- Repriser, raccommoder, ravauder. De l'anglais to darn.
- Darnier, adj.—Dernier. Ex. Le darnier de la classe.
- Darrière, adv.
- Derrière. Ex. Passe par darrière la voiture. Moi, je n'ai pas de porte de darrière, je dis tout ce que je pense.
- Darte, n. f.—Dartre.
- Darteux, adj.—Dartreux.
- * Dash, dach, n. m., (m. a.)
- —Trait, filet (terme d'imprimerie).
- —Em dash.—Trait de la largeur d'un m.
- Date (en) de, loc.
- A la date de. Ex. Je suis à peu près certain que Montréal a été fondé en date de 1642.
- * Date (up-to-), eupe-tou-déte, m. a.
- De mode récente, dans les derniers goûts. Ex. Le magasin Morgan est up-to-date.
- D'avance, loc.
- —Prompt, expéditif. Ex. J'emploie beaucoup d'ouvriers, sur le nombre il en est peu qui soient d'avance.
- —Hâtif. Ex. J'ai récolté cent minots de patates d'avance.
- D'avant, loc.
- Auparavant. Ex. Viens me voir à Noël?—Non, j'irai la semaine d'avant.
- D'avant que, loc. adv.—Avant que.
- Davantage, adv.
- Une plus grande quantité, plus. Ex. As-tu assez de pièces de dix cents?—Non, j'en voudrais davantage.
- * Day-book, dé-bouc, (m. a.)—Brouillard, livre de commerce.
- D'ci et là, loc. adv.
- D'un côté et de l'autre. Ex. Il va d'ci et là sans trop savoir où.
- D'dans, adv. et prép.
- —De. Ex. Débarque d'dans la voiture.
- —Dans. Ex. Embarque d'dans les chars.
- —Dedans. Ex. Je me suis fait fourrer d'dans de la belle façon.
- De, prép.
- —A. Ex. Je suis prêt de m'en aller.
- —A la place de. Ex. Si j'étais de toi, je m'en irais.
- —Un. Ex. Il ne pourra avoir de serviteur comme celui-là.
- —Au prix de. Ex. Il est bien différent de ce qu'il était autrefois.
- —Depuis. Ex. Il est malade de la semaine dernière.
- —Dans. Ex. Pierre est bien-affligé des yeux.
- * Dead lock, dèd, (m. a.)
- Arrêt forcé, impasse. Ex. Les affaires vont très mal, nous sommes en plein dead-lock.
- Débâcle, n. f.
- Diarrhée considérable après une forte constipation.
- Débagagement, n. m.
- Déménagement. Ex. Les débagagements à Québec se font du 1er au 3 mai.
- Débagager, v. a.
- —Déménager, enlever son bagage pour le transporter ailleurs. Ex. Charretier, comment me chargez-vous pour me débagager?
- —Déraisonner. Ex. Le vieux commence à débagager. Cotgrave cite débagager pour serrer, mettre en paquets.
- Débagoulard, n. m.—Bavard de bas étage.
- Débagouler, v. n.
- Bavarder, parler avec passion de choses fastidieuses.
- Déballé (nouveau), n. m.
- Nouvellement arrivé, comme si l'individu était venu enveloppé dans une toile d'emballage. Ex. Encore un nouveau déballé entré au département des terres de la couronne.
- Déballer (se), v. pron.—Se décider à agir.
- Débaptiser, v. a.
- Changer de nom de baptême.
- Débarbouiller, v. a.—Battre.
- Débarbouiller (se), v. pron.
- —Se tirer d'embarras. Ex. Débarbouille-toi comme tu pourras, moi je m'en lave les mains.
- —S'éclaircir. Ex. Le temps se débarbouille vite.
- Débarquement, n. m.—Débarcadère.
- Débarquer, v. a.
- —Descendre d'un lieu élevé. Ex. Débarque de la voiture, nous sommes trop de monde.
- —Oter. Ex. Débarque-le de là, ou je vais le débarquer.
- —Descendre en général. Ex. Débarque de sur mes genoux.
- —Cesser de s'appuyer. Ex. Débarque de sur moi, tu me gênes dans mes mouvements.
- —Cesser d'occuper une position. Ex. Tu vas débarquer de ta place, si tu continues à te mal conduire.
- Débarras, n. m.
- —Clairière. Endroit où l'on relègue tout objet embarrassant.
- —Diarrhée.
- Débarrasser, v. a.
- Abattre des arbres. Ex. Nous allons construire dans cette partie du bocage, il faudra commencer par débarrasser.
- Débârrer, v. a.
- Ouvrir une porte, un meuble fermé à clef. Ex. Voici mon trousseau de clefs, débârre tous les meubles et toutes les portes qui ont été fermés à clef avant notre départ.
- * Debater, débéteur, (m. a.)
- Orateur parlementaire, argumentateur.
- Débattement, n. m.—Palpitation, battement du cœur.
- Débattre (se), v. pron.
- Battre. Le cœur me débat comme s'il voulait me sortir du corps.
- Débaucher, v. n.
- Lancer, partir. Ex. Une fois débauché, il n'y a plus moyen de l'arrêter, celui-là.
- * Débenture, n. f. (Angl.)
- Titre ou obligation émise par un gouvernement, une corporation municipale.
- De besoin, loc.
- Besoin. Ex. Voulez-vous acheter des livres?—Merci, j'en ai pas de besoin.
- Débiffer, v. n.
- Perdre sa bonne mine, son apparence de santé. Ex. Comme tu es débiffé ce matin, as-tu couché sur les ravalements?
- Débine, n. f.
- —Misère, pauvreté, gêne. Ex. La débine me poursuit depuis quelque temps.
- —Binette.
- Débiner, v. a.
- —Médire, dénigrer. Ex. Qu'as-tu à tant débiner sur le compte de ton prochain?
- —Perdre contenance.
- Débiscaillé, adj.
- —Bouleversé de figure. D'où viens-tu, comme tu es débiscaillé, ce matin?
- —Brisé, déformé. Ex. Un chapeau débiscaillé.
- Débitage, n. m.
- —Action de dépecer.
- —Action de fendre le bois.
- Débiter, v. a.
- —Dépecer. Ex. Es-tu bon pour débiter un bœuf?
- —Fendre. Ex. Débiter une corde de bois.
- Débiteur, adj.—Dépeceur, fendeur de bois.
- Débloquer, v. a.
- Mettre un convoi de chemin de fer en état de s'avancer, après avoir enlevé la neige qui l'arrêtait. Ex. Enfin les chars, retenus à Saint-Charles depuis deux jours par une tempête de neige, sont débloqués.
- Déboire, v. n.—Vomir.
- Débord, n. m.—Diarrhée considérable.
- Débordage, n. m.—Saillie.
- Débordé, e, adj.
- Un lit débordé, un lit dont les couvertures sont pendantes.
- Débotter (se), v. pron.—Oter ses bottes.
- Débouche, n. m.—Débouché.
- Débouler, v. n. et a.
- —Rouler de haut en bas. Ex. L'enfant vient de débouler l'escalier, il a dégringolé de tout son long. En France, ce mot veut dire s'enfuir au plus vite, courir comme une boule qu'on lance.
- —Devenir mère, en parlant de la femme.
- Débouliner, v. n.—Dégringoler.
- Déboulis, n. m.
- —Avalanche de neige, provenant des toits ou des roches, qui culbutent du sommet ou du flanc d'un cap ou d'une montagne.
- —Eboulis. Ex. Un déboulis de pierres.
- —Eboulement, chute de ce qui s'éboule.
- Débourgeonner, v. a.
- Enlever les bourgeons de l'arbre.
- Débourrer, v. a.
- —Vider la pipe du tabac qu' elle contient.
- —Travailler à former l'intelligence.
- Débourrer (se), v. pron.
- Croître en intelligence. Ex. Notre petit Jean commence à se débourrer, la maîtresse d'école est contente de lui.
- Débouter, v. a.
- Doubler un cap, en terme de marine. (Cl.)
- Déboutonner (se), v. pron.
- —Faire preuve de générosité dans une circonstance spéciale.
- —Dire tout ce qu'on pense. Ex. Si je perds patience, je finirai un bon jour par me déboutonner.
- Débrager (se), v. pron.—S'agiter, se démener.
- Débraqueter, v. a.
- Enlever les broquettes. Ex. Débraqueter un tapis.
- Débrayer, v. n.—Trop parler.
- Débrette, n. f.—Gros repas, fête de famille.
- Débricoler, v. a.—Enlever la bricole.
- Débricoler (se), v. pron.—Oter ses bretelles.
- Débringué, e, adj.
- Qui a une tournure négligée, nonchalante.
- Débris, n. m. pl.
- Abatis. Ex. Un débris de veau.
- Débriscaillé, adj. part.—Débiscaillé. V. ce mot.
- Débrousser, v. a.
- Enlever les branchages (brousse) des vigneaux.
- Décacher, v. a.—-Enlever les couvertures d'un lit.
- Décacher (se), v. pr.—Se désabrier. V. ce mot.
- Décaler, v. n.
- —Enlever l'écale d'une noix.
- —Enlever le brou d'une noix, d'une noisette.
- Décalotter, v. a.
- Décoiffer, ôter le chapeau, le casque, la casquette.
- Décalotter (se), v. pron.—Se décoiffer.
- Décampe, n. f.
- Allure, dégaîne. Ex. En voici un qui a une curieuse décampe.
- Décaniller, v. n.
- Déménager, déguerpir, fuir comme un chien; du latin canis, chien.
- Décanter, v. a.
- Changer de position un objet mis sur le cant. V. Cant.
- Décapoter, v. a.
- —Enlever le capot ou le par-dessus.
- —Dépecer la baleine.
- Décapoter (se), v. pron.
- Oter soi-même son capot. Ex. Décapotez-vous, vous allez avoir trop chaud.
- Décapuchonner, v. a.—Enlever le capuchon.
- Décapuchonner (se), v. pron.—Oter son capuchon.
- Décarcaner, v. a.—Oter le carcan.
- Décarêmer (se), v. pron.
- Faire un repas copieux après quelques jours de privations. Ex. Il y a assez longtemps que nous mangeons de la morue, décarêmons-nous avec du jambon.
- Décarrer, v. a.
- Enlever à quelqu'un sa carre. (T. de jeu.)
- Déceinturer, v. a.—Oter la ceinture, déceindre.
- Déceinturer (se), v. pron.
- Oter sa ceinture. Ex. Déceinturez-vous, afin que vous respiriez plus à l'aise.
- De cela (à part), loc adv.
- A part cela. Ex. A part de cela, qu'as-tu à me dire?
- De ce que, loc.
- Comme, à quel point. Ex. Je ne suis pas capable de te dire de ce que mon père est fâché contre moi.
- De delà, loc. adv.
- De là. Ex. Ote-toi de delà que je m'y mette?
- Décerner, v. a.—Cerner, entourer de toutes parts.
- Décesser, v. n.
- Cesser. Ex. Il ne décesse pas de m'ennuyer.
- Déchafauder, v. a.—Enlever un échafaud.
- Déchagriner, v. a.—Consoler.
- Déchagriner (se), v. pr.—Se consoler.
- Déchaîné, adj. part.
- Homme en furie. Ex. Cet homme est un véritable déchaîné, il est capable de tuer.
- De chance que, loc. adv.—Heureusement que.
- Déchanger (se), v. pron.—Changer d'habit.
- Décharge, n. f.
- Ruisseau ou rivière dans laquelle se déversent les eaux d'un lac, d'un étang. Ex. La Grande Décharge du lac Saint-Jean, dans la rivière Saguenay.
- Déchargeage, n. m.—Déchargement.
- * Décharger, v. a.
- Congédier, retirer à quelqu'un sa charge. Ex. Je suis obligé de partir de Québec, mon patron vient de me décharger. (Angl.)
- Décharger (se), v. pron.
- Décharger sa bile. Ex. A la prochaine occasion, je me déchargerai sur lui.
- Dèche, n. f.
- Gêne, misère. Ex. De ce temps-ci, je suis dans la dèche, inutile de me parler de souscription.
- Déchesser, v. a.—Dessécher.
- Décheter, v. a.—Repousser, mépriser.
- Décheviller, v. a.—Oter la cheville.
- Déchicoter, v. a.—Déchiqueter.
- Déchiffrer, v. a. Défricher.
- Déchoquer (se), v. pron.
- Se défâcher. Ex. Tu te choques, tu n'auras plus qu'à te déchoquer.
- Décimale, n. f.
- Volée de coups. Ex. Si tu ne te tiens pas tranquille, je te donnerai une bonne décimale.
- Décirer, v. a.—Enlever la cire des oreilles, des yeux.
- Decit et d'là, loc.—Ici et là.
- Déclaquer (se), v. pron.
- Oter ses claques. Ex. Déclaque-toi, tu as fini tes sorties pour ce soir.
- Déclarer faillite.—Se déclarer en faillite.
- Déclaver, v. a.
- Enlever l'anneau qui sert à enclaver un animal.
- Déclencher, v. a.—Enlever la clenchette d'une porte.
- Déclin (en), loc.—A clin. Ex. Lambrisser en déclin.
- Décloquer, v. a.—Enlever la cloque, le par-dessus d'hiver.
- Décloquer (se), v. pron.—Oter sa cloque.
- Décolérer (se), v. pron.—Se défâcher.
- Décoller, v. a. et n.
- —Congédier. Ex. Allons, fiche-moi la paix, sinon je te décolle d'ici. Décolle, ou je vais me fâcher?
- —Courir à une grande vitesse. Ex. Je viens de rencontrer un cheval à l'épouvante, je t'assure que ça décollait.
- Décollouer, v. a.—Déclouer.
- Décompte, n. m.
- Revision. Ex. L'élection est finie, les candidats ont presque le même nombre de votes, il va falloir faire le décompte.
- Décompter, v. a. et n.
- —Compter les bulletins de vote après une élection.
- —Perdre la raison.
- —Condamné à mourir. Ex. Mon frère Thomas est bien malade, le docteur l'a décompté.
- Déconçarter, v. a.—Déconcerter.
- De conte, prép.—Contre, à côté de.
- Décoppé, adj.—Sans argent, sans la coppe.
- Décorder, v. a.—Défaire une corde.
- Décorer, v. n.—Enlever les cors au pied.
- Décoter, v. a. et n.
- —Faire en sorte que celui qui est accoté change de position.
- —Changer de position.
- Découde, v. a.—Découdre.
- Découdre (en), loc.
- Grabuge. Ex. Il va en découdre, si je n'arrive pas à mon but, il y aura du train, du grabuge, on en entendra parler.
- Découèffer, v. a.—Décoiffer, enlever son chapeau.
- Découleurer, v. a.—Décolorer.
- Découper, v. a.
- Trancher. Ex. Cette couleur bleuâtre découpe très bien sur le jaune.
- Découserai, fut. de découdre.
- Découdrai. Ex. Il en décousera, si je n'arrive pas à temps.
- Découvarte, n. f.—Découverte.
- Découvert, n. m.
- —Abatis d'arbres.
- —Chemin tracé à travers la forêt.
- Découvrir, v. a.
- Découvrir saint Pierre pour couvrir saint Paul, dérober à l'un pour donner à l'autre.
- Décrasser (se), v. pron.
- Se mettre au beau, en parlant de la température. Ex. Le temps commence à se décrasser.
- Décravater (se), v. pron.—Oter sa cravate.
- Décrocher (se), v. pron.
- —Se décrocher la palette de l'estomac, se casser l'appendice xyphoïde ou la pointe du sternum.
- —Avoir l'estomac décroché, avoir contracté une maladie des voies digestives qui ruine la constitution.
- Décrocheter, v. a.—Décrocher.
- Décroits, n. m. pl.—Ecroits.
- Déculotter, v. a.
- —Donner une verte semonce.
- —Tromper dans un marché.
- —Exposer en public les opinions d'un individu.
- Dedans, adv.
- —Dans. Ex. Va dedans ma chambre.
- —Donner dedans, tromper.
- —Etre dedans, se mettre dedans, être en perte. Ex. Il s'est mis dedans pour une forte somme.
- —Se faire fourrer dedans, se faire blaguer.
- —Ne pas cracher dedans, ne pas dédaigner le petit verre.
- —Mettre les animaux dedans, les envoyer à l'étable.
- Dedans (en) de, loc. adv.
- En moins de. Ex. Son cheval fait son mille en dedans de trois minutes.
- De dedans.—De. Ex. Sors de dedans le salon.
- De de.—De. Ex. Je viens d'arriver de de chez lui.
- De devant,
- —D'avant. Ex. Le dimanche de devant Noël.
- —D'auparavant. Ex. Il est mort dans la semaine de devant.
- Dédire (se), v. pron.
- —Perdre sa bonne mine. Ex. Cette femme, si élégante autrefois, s'est beaucoup dédit depuis un an.
- —Ne pas arriver dans la mesure que l'on pouvait espérer. Ex. Les récoltes avaient belle apparence, mais le blé s'est beaucoup dédit.
- De d'là, loc. adv.
- —De là. Ex. Ote-toi de d'là.
- —De cet endroit. Ex. François dit qu'il est de la paroisse de Saint-Pierre, toi, es-tu de d'là?
- Dédoubler, v. a.
- —Doubler. Ex. Dédoubler un cap, un coin de rue.
- Dédoubler (se), v. pron.—Redoubler d'efforts.
- D'ein.
- Dans un. Ex. J'ai fait mon ouvrage d'ein rien de temps.
- D'eine.
- —D'une. Ex. Nous avons fait dix lieues d'eine seule bourrée.
- —Dans une. Ex. Mets les patates d'eine poche.
- Défâcher (se), v. pron.
- Se remettre en bonne humeur après s'être fâché.
- Défaçonner, v. a.—Faire perdre contenance.
- Défaire, v. a.
- —Ramener plus ou moins à l'état primitif. Ex. Défaire du beurre, l'agiter au point de lui donner la consistance de crème.
- Défaire (se), v. pron.
- —Oter ses habits extérieurs. Ex. Défaites-vous et venez prendre le dîner avec moi.
- —S'agiter ferme, se donner beaucoup de mal.
- Défaisable, adj.
- Qui peut se défaire. Ex. Ce nœud-là n'est pas défaisable.
- Défaite, n. f.
- —Prétexte, excuse. Ex. Ça, c'est encore une défaite de ta part.
- —Echiffes, vieux linge échiffé, cardé et tissé. (B. P. F.)
- * Défalcataire, (Angl.)—Concussionnaire.
- * Défalcation, (Angl.)—Concussion.
- Défaller (se), v. pron.—Se découvrir le cou.
- Défarger, v. a.—Désentraver.
- Défaut, n. m.—Faute. Ex. Tomber en défaut.
- Défaut d'une côte, n. m.
- Endroit où le chemin commence à s'élever ou à s'abaisser.
- Défendre (se), v. pron.
- —Cesser de jouer. Ex. Je ne joue plus, je m'en défends.
- —Se défendre de son corps et de son sang, protester fortement de son innocence.
- Défendu, adj.
- Impossible. Ex. Je ne puis travailler plus de quatorze heures par jour, cela m'est défendu. (Par qui? on ne le dit pas.)
- Déficile, adj.—Difficile.
- Défiger (se), v. pron.
- Prendre de l'aplomb, de la vigueur. Ex. Cet enfant commence à se défiger, sa timidité s'en va peu à peu.
- Défint, te, adj.
- Défunt. Ex. Mon défint père qui est mort.
- Défoncé, adj. part. et n. m.
- —N'avoir plus de fonds en banque. Ex. Demande-moi pas d'argent, je suis défoncé.
- —Manger comme un défoncé, manger avec excès.
- Défoncer, v. a.
- —Enfoncer. Ex. Ne défonce pas la porte avec tes poings.
- —Se défoncer. Ex. Les chemins défoncent ce matin.
- * Défranchisation, (Angl.)
- Condamnation d'un électeur à la perte de ses droits politiques ou civils.
- * Défranchiser, v. a. (Angl.)
- Enlever à un électeur ses droits politiques ou civils.
- Défrayer (se), v. pron.—Se divertir.
- Défricher, v. a.—Déchiffrer.
- Défriper, v. a.
- Défaire les plis d'un vêtement chiffonné, d'un linge fripé.
- Défroque, n. f.
- Habits en général. Ex. Ote ta défroque, et entre au salon.
- Défroquer (se), v. pron.
- —Oter sa froc.
- —Se dévêtir. Ex. Défroquez-vous, nous allons nous mettre à table.
- Défunt, défunte, n. m. et f.
- Le défunt, la défunte, se disent pour le père ou la mère défunts. Ex. Ce pauvre défunt, a-t-il souffert avant de mourir. Ce chapeau-là appartenait à la défunte.
- Défuntisé, adj.
- —Décédé. Ex. Mon père et ma mère sont défuntisés depuis longtemps.
- —Détruit, disparu à tout jamais. Ex. Tu te souviens de mon beau chapeau de castor, tu sauras qu'il est défuntisé, le vent l'a emporté dans le fleuve.
- Dégainde, n. f.—Dégaine. Ex. Une belle dégainde.
- Dégaine, n. f.
- Attitude, façon de se tenir. Ex. Un tel a une drôle de dégaine.
- Dégeancer, v. a.
- Détruire, désengeancer. Nous finirons pourtant par nous dégeancer des mouches.
- Dégeler (se), v. pron.
- Se dégourdir. Ex. L'enfant commence à se dégeler, il parle, il s'amuse comme les autres enfants.
- Dégendrer, v. a.
- Détruire. Ex. Tâche donc de dégendrer les punaises de ma couchette.
- Dégêner, v. a.—Mettre à l'aise.
- Dégêner (se), v. pron.
- Prendre de l'aplomb, sortir de l'état de gêne. Ex. Dégênez-vous, Monsieur, faites comme si vous étiez chez vous.
- Dégèrer, v. a.
- Digérer. Ex. Docteur, je dégère mal.
- Déglacer, v. a.—Enlever la glace, la froideur.
- Déglacer (se), v. pron.—Se donner de l'aplomb.
- Degnier, n. m.
- Denier. Ex. Le degnier de Saint-Pierre.
- Dégniasier, v. a.
- Déniaiser. Ex. D'où viens-tu, tu n'es pas encore dégniaisé?
- Dégniaiser (se), v. pron.
- Acquérir de l'intelligence en vieillissant.
- Dégobillage, n. m.
- Verbiage. Ex. As-tu entendu le discours de cet orateur? Quel dégobillage?
- Dégobiller, v. n.
- —Parler mal. Ex. C'est un bavard qui ne cesse de dégobiller sur mon compte.
- —Vomir abondamment, rejeter ce que l'on a gobé.
- Dégoiser, v. n.—Parler mal avec force et volubilité.
- Dégommer, v. a.
- —Dessouler.
- —Fatiguer, épuiser.
- —Travailler à donner à quelqu'un l'expérience qui lui manque due à son manque d'intelligence. (B. P. F.)
- Dégonfler, v. a.
- Percer à jour l'orgueil ou la vanité d'un individu.
- Dégorger, v. a.
- Forcer à payer une forte somme. Ex. Je lui ferai bien dégorger les cinq mille piastres qu'il me doit.
- Dégosiller, v. n.
- Etouffer. Vieux mot français qui signifie égorger.
- Dégoter, v. a.
- —Chasser, perdre sa place. Expression très ancienne, même en Canada. Elle est française, d'après le Courrier de Vaugelas. On la trouve dans la correspondance de Voltaire, dans Littré, mais non pas dans le Dictionnaire de l'Académie.
- —Dégoiser.
- Dégouailler, v. n.—Déblatérer.
- Dégoubiller, v. n.—Dégobiller.
- Dégouquière, n. f.—Gouttière.
- Dégourmer (se).—Jeter sa gourme.
- Dégoût, n. m.
- Avoir le dégoût, se dit d'une femme mariée incapable de prendre des aliments sans les vomir aussitôt.
- Dégoûtation, n. f.—Qui cause du dégoût.
- Dégoûté, adj.
- Difficile. Ex. J'aime beaucoup les huîtres, les pâtés de foie gras aux truffes.—Tu n'es pas dégoûté!
- Dégouttière, n. f.
- Gouttière. Ex. Prends garde aux dégouttières, tu vas abîmer tes hardes.
- Dégrader, v. a. et n.
- —Dépasser. Ex. Veux-tu te laisser dégrader? Sinon va plus vite.
- —Etre arrêté sur la route. Ex. Je n'ai pu arriver à l'heure, j'ai été dégradé par la neige.
- —Entraîner par le vent, les courants. (Se dit d'une chaloupe).
- Dégrader (se), v. pron.
- Tomber par morceaux. Ex. Le mortier se dégrade d'après la maison.
- Dégraisser, v. a.
- Voler. Ex. Il s'est fait dégraisser de la belle façon par des voleurs.
- Dégraisser (se), v. pron.
- Se mettre au beau. Ex. Le temps se dégraisse.
- Dégras, n. m.
- —Rebut. Ex. Jette-moi cela au dégras, ça ne vaut plus rien.
- —Déchets.
- Dans l'ancien français, dégras signifiait joie, plaisir, bombance.
- Dégreyer, v. a.
- —Dégarnir. Ex. Marie, dégreye la table, le dîner est fini.
- —Enlever les habits. Ex. Dégreyer les enfants.
- Dégreyer (se), v. pron.
- —Se dévêtir. Ex. Dégreyez-vous, Monsieur, vous êtes le bienvenu chez moi.
- —Se défaire peu à peu de ses meubles. Ex. Pierre descend la côte, il se dégreye peu à peu de son ménage.
- Dégriller, v. a.—Enlever le hâle sur la peau.
- Dégrimoner, v. n.—Médire, déblatérer.
- Dégrimoner (se), v. pron.
- Se défendre avec vivacité, se débattre vivement.
- Dégripper (se), v. pron.
- —Guérir de la grippe. Ex. Enfin me voilà dégrippé, après quinze jours de maladie.
- —Se tirer d'affaires.
- Dégroûler, v. n.
- Dégringoler, descendre rapidement d'un arbre.
- Déguarpir, v. a. et n.—Déguerpir.
- Dégueuler, v. n.
- —Bavarder.
- —Vomir à pleine bouche.
- Dégueuleur, n. m.—Bavard de bas étage.
- Déhaler, v. a.
- —Tirer d'embarras. Ex. Déhaler quelqu'un d'une mauvaise affaire.
- —Tirer. Ex. Déhaler une jambe enfoncée dans la neige, dans la boue.
- Déhaler (se), v. pron.
- Se tirer d'embarras. Ex. Déhale-toi comme tu pourras.
- Déhancher (se), v. pron.
- Se donner un tour de reins.
- Dehors, adv.
- —Marcher dehors, sortir. Ex. Azor, marche dehors.
- Déhors, adv.
- Dehors. Ex. Toi, sors déhors au plus coupant.
- Dehors (en) de, loc. adv.
- —Hors de. Ex. Je travaille en dehors des heures de bureau, afin de réparer le temps perdu.
- —En sus de. Ex. Je travaille en dehors de mes heures de bureau, quoique je n'y sois pas obligé.
- —En cachette. Ex. Moi, je ne fais rien en dehors de mon associé.
- Déjà, adv.
- D'ailleurs. Ex. Vous n'êtes pas déjà si drôle.
- Déjeter, v. a.
- Rejeter, mépriser. Ex. Etre déjeté du public.
- Déjener, d'jeûner, v. n.—Déjeuner.
- Déjeun=ner, v. n.—Déjeuner.
- Déjeviller, v. a.—Oter la cheville, décheviller.
- Déjointer, v. a.—Déjoindre. Ex. Déjointe tes doigts, ta prière est finie.
- Déjointer (se), v. pron.
- Déjoindre, disloquer. Ex. Je me suis déjointé le pouce en jouant.
- Déjouquer, v. a. et n.
- Faire sortir du juchoir, déjucher.
- Déjuiller, v. a.—Enlever la cheville, décheviller.
- Délâbre (en), n. m.—Délabré, en ruine.
- Délâcer, v. a.—Délacer.
- Délibéré, adj.
- —Disposé, décidé à faire une chose.
- —Débarrassé, libre de toute occupation. Ex. Quand tu seras délibéré, tu viendras me voir.
- Délibérer, v. a.—Donner la liberté, libérer.
- Délibérer (se), v. pron.—Se libérer.
- Délicatesses, n. f. pl.
- Friandises. Ex. N'abuse pas des délicatesses, tu vas te briser l'estomac.
- Délicat, e, adj.
- Difficile à nourrir. Ex. Cette personne est bien délicate, elle ne mange de rien.
- Délicatesse (en), loc.
- —Dans une position délicate. Ex. Je suis en délicatesse avec mon vieil ami.
- Délécher (se), v. pron.
- Se passer la langue sur les lèvres avec délectation, après avoir bu une liqueur excellente, ou après avoir mangé un bon mets.
- Délier, v. a.—Délayer. Ex. Délier de la peinture.
- Déligner, v. a.
- Ligner, désigner par un trait. Ex. Toi, Baptiste, tu vas déligner la planche, c'est-à-dire marquer par un trait au crayon la partie qui doit être enlevée par la hache, la scie ou l'égohine.
- * Délivrer, v. a. (Angl.)—Délivrer un discours, prononcer.
- * Déloquer, v. a. (Angl).
- Desserrer une forme. (Terme d'imprimerie.)
- Délurer, v. a.—Déniaiser.
- Délurer (se), v. pron.—Prendre de l'aplomb, de l'expérience.
- Demage, d'mage, n. m.—Dommage.
- Démailler, v. n.
- Echapper des mailles d'un filet. Ex. Le poisson démaille souvent.
- Démaller, v. a.
- —Ouvrir une malle. Ex. Démaller un sac de poste.
- —Assortir les lettres dans un bureau de poste.
- Démancher, v. a.
- —Luxer, disloquer. Ex. J'ai un bras démanché.
- —Dénouer. Ex. Cette corde est difficile à démancher.
- Démancher (se), v. pron.
- —Se mettre vigoureusement à l'ouvrage. Ex. Pierre s'est mis à la besogne avec ardeur, évidemment il se démanche.
- —S'agaillardir.
- —Se dévêtir. Ex. Démanchez-vous au plus vite, nous allons dîner.
- —Se luxer un membre. Ex. Se démancher un bras, une jambe.
- Démanchure, n. f.—Dislocation d'un os.
- Demande, n. f.
- Faire la grande demande, demander une fille en mariage.
- Demande (belle), n. f.
- Demande inutile. Ex. C'te belle demande! La belle demande!
- Demande (à), loc. adv.
- —Au fur et à mesure. Ex. Si tu as besoin d'argent, tu en auras à demande, tant que tu en voudras, mais demande-le.
- —En abondance, au gré de la personne. Ex. Comme tu n'es pas économe, je t'enverrai de l'argent, mais seulement à demande.
- Demander, v. a.
- —Demander des questions, poser. Ex. Ne me demande pas de questions, je ne te répondrai point.
- —Demander après quelqu'un, s'informer de quelqu'un avec espoir de le rencontrer.
- —Faire demander quelqu'un, le faire venir.
- —Demander pour une soirée, inviter.
- —Demander à ce que, demander que.
- Démangeaison, n. f.
- Grande envie. Ex. Avoir une grande démangeaison de parler.
- Démanger, v. n.
- Avoir une forte envie. Ex. La main me démange, j'ai envie de te frapper. La langue me démange, j'ai envie de parler.
- Démarcher, v. n.
- Marcher d'une façon inusitée, comme un enfant qui n'est pas sûr de ses jambes.
- Démârrer, v. a. et n.
- —Défaire, détacher. Ex. Démârre mes souliers.
- —Partir, s'en aller. Ex. Il ne démârre pas de là.
- Démêler, v. a.
- —Mélanger en délayant. Ex. Démêler de la fleur avec de l'eau.
- —Mettre les cheveux en ordre au moyen d'un démêloir.
- Démêler (se), v. pron.
- —Se peigner au moyen d'un démêloir.
- —Se tirer d'embarras.
- Déméliorer, v. a.—Détériorer.
- Démélouer, n. m.—Démêloir.
- Démembrer (se), v. pron.
- S'agiter les bras d'une manière exagérée durant la marche.
- Démenable, adj.
- Qui est susceptible d'être guidé. Ex. Cet homme n'est pas démenable.
- Déménager, v. a.
- Perdre la raison. Ex. Chez ce vieux-là, c'est la raison qui déménage.
- —Jeter à la porte. Ex. Tu ne paies pas ton loyer, déménage, et tout de suite.
- Démence (en), loc.
- En décrépitude, en ruines. Ex. Cette maison est en démence.
- Déménuer, v. a. et n.—-Diminuer.
- Déménution, n. f.—Diminution.
- Demeurance, n. f.—Demeure.
- Demeurant (le), n. m.
- Le reste, ce qui reste.
- Demeure (à), loc.
- —Bien fait, solidement. Ex. Cet ouvrage est fait à demeure.
- —Tout à fait, absolument. Ex. Pierre est bête à demeure.
- Demeure (en), loc.
- En position. Ex. Je ne suis pas en demeure de faire cela. Bossuet a dit: Je n'étais pas en demeure de ce côté-là, pour en retard.
- Demiard, n. m.
- Mesure de liquides équivalant à une demi-chopine. En roman, il y a le mot demion qui y correspond.
- Demi=lune, n. f.—Table demi-ronde.
- Demi=voix (à), loc.—A mi-voix.
- Demoiselle, n. f.
- —Libellule.
- —Fille. Ex. Comment se porte votre demoiselle?
- —Grosse demoiselle, demoiselle du grand monde, de qualité.
- —Demoiselle à la mode, même sens.
- Démon, n. m.
- —Génie. Ex. C'est un bon démon qui m'a soufflé cette idée.
- —Etre en démon, fâché, irrité.
- Démonne, n. f.—Femme maligne.
- Démontant, adj.
- Décourageant. Ex. Il pleut toujours, c'est démontant.
- Démonter (se), v. pron.
- Se décourager. Ex. Inutile de se démonter pour si peu de chose.
- * Demurrage, (m. a.)
- Surestarie. Nombre de jours en plus des estaries donnant droit à une indemnité pour le fréteur. Estarie est le laps de temps stipulé pour le déchargement d'un navire de commerce.
- Dénarfer, v. a.
- Anglaiser, enlever à un cheval les muscles abaisseurs de la queue, pour qu'elle se tienne dans une position horizontale.
- D'en face, loc.
- En face. Ex. Je viens de louer la maison d'en face.
- Dénicher, v. a.—Faire sortir du lit.
- Dénicheter, v. a.—Dénicher.
- Dénicheux, n. et adj.—Dénicheur.
- Denner, v. a.
- Donner. Ex. Denne-moi donc la main, denne-lui une place dans ta voiture.
- Dénouable, adj.—Qui peut être dénoué.
- D'en par, loc. prép.
- A partir de. Ex. D'en par ce jour, je cesse de te considérer comme mon ami.
- D'en par ici, loc. adv.
- Par ici, ici. Ex. Tournons d'en par ici.
- D'en par où, loc. adv.
- Où. Ex. D'en par où m'arrêterai-je de marcher?
- D'en par là, loc. adv.
- Par là, là. Ex. Finissons-en d'en par là.
- Dent, n. f.
- —Honnête jusque dans les dents, très honnête.
- —Avoir la gale aux dents, avoir toujours faim. En France on dit n'avoir pas la gale aux dents pour signifier la même chose.
- —Avoir une dent contre quelqu'un, avoir de la rancune.
- —Montrer les grosses dents, parler sévèrement.
- Dent de cheval, n. f.—Grain de maïs durci.
- Dent de chien, n. f.
- Dent censée devoir pousser chez les enfants qui se refusent de faire extraire leurs dents. Si une dent tombe d'elle-même, le premier chien qui passe l'avalera, et alors la dent perdue sera remplacée par une dent de chien.
- Dent de l'œil, n. f.—Œillère.
- Denté, e, adj.
- Endenté. Ex. Une personne mal dentée, c'est pas beau.
- Dentelé, part. pass.
- Garni de dents. Ex. En voici un qui est bien dentelé, il a des dents plein la bouche.
- Dentisse, n. m.
- Dentiste. Ex. Le docteur Linguet est un bon dentisse, il vous arrache les dents en criant ciseau.
- * Dentisterie, (Angl.)—Art du dentiste.
- Dénué, part. pass.
- Dépourvu d'esprit. Ex. Jean n'est pas bête, je t'assure qu'il n'est pas dénué autant qu'on le dit.
- Déouacher, v. a.
- Débucher, faire sortir l'ours ou le castor de sa tannière.
- Dépaler (se), v. pr.
- Se mettre à l'œuvre avec beaucoup d'entrain. Ex. Enfin, il s'est dépalé, il travaille comme un nègre.
- Ce mot doit se dire d'un navire entraîné hors de sa route par les vents ou les courants.
- Dépareillé, adj. part.
- —Qui n'a pas d'égal. Ex. J'ai un remède dépareillé pour la migraine.
- —Déparié. Ex. Un bas dépareillé.
- Déparler, v. n.
- —Délirer, dire des choses insensées. Ex. Ce fiévreux déparle, c'est grave.
- —Ecorcher les mots. Ex. Qu'as-tu à déparler?
- S'emploie en France pour dire d'un individu qu'il discontinue de parler.
- Département, n. m.
- —Comptoir. Ex. Le département des tailleurs.
- —Rayon. Ex. Le département des modistes.
- Dépasser, v. a.
- Désenfiler. Ex. Mon fil est dépassé.
- * Dépêche des affaires, n. f.
- Expédition. Ex. Nous allons avoir une session pour la dépêche des affaires. (Angl.)
- Dépeindre, v. a.
- Peindre, dessiner. Ex. C'est un bon peintre que Charles, il dépeint les oiseaux à merveille.
- Dépeinturer, v. a.—Enlever la peinture.
- Dépendeux d'andouilles, n. m.
- Homme de très haute taille et dégingandé, niais. Cette locution vient de ce que, chez les charcutiers, les andouilles sont ordinairement accrochées assez haut. Commune dans les environs de Montréal.
- * Dépendre sur quelqu'un, loc.
- Compter sur. Ex. Puis-je dépendre sur toi pour ce montant-là? (Angl).
- Dépenillé, adj.—Dépenaillé, en loques.
- Dépeniller, v. a.—Effilocher, échiffer.
- Dépense, n. f.
- Consommation. Ex. J'ai fait assez de beurre pour ma dépense de l'hiver.
- Dépense (de), loc.
- —Dépensier. Ex. J'ai un garçon de dépense, c'est un usurier.
- —Coûteux. Ex. J'ai une servante de dépense, il y a du gaspille quelque part.
- Dépenser, v. a.
- Consommer, en parlant de la nourriture du bétail. Ex. Les chevaux dépensent beaucoup d'avoine durant l'hiver.
- Dépester, v. a.
- Débarrasser. Ex. Enfin, nous sommes dépestés des maringouins.
- Dépigeonné, v. a.—Délivré d'un prétendu sort.
- Depis, d'pis, prép.
- Depuis. Ex. Depis quand es-tu marié?
- Dépitaillé (se), v. pron.
- Se démener, se donner beaucoup de peine.
- Dépiter, v. n.
- Décider. Ex. Es-tu dépité enfin? la besogne ne manque pas.
- Dépiter (se), v. pron.
- Se démener. Ex. Tu as beau te dépiter, tu as tort.
- Déplacer (se), v. pron.
- Fréquenter des personnes qui tiennent un rang inférieur.
- Déplanter, v. a.
- —Prendre la place. Ex. Antoine a réussi à me déplanter là où j'étais si bien installé.
- —Tuer. Ex. J'ai tiré cet oiseau à une grande distance, je l'ai déplanté tout de même.
- —Faire tomber, jeter par terre.
- Déplet, e, adj.
- —Vif, alerte.
- —De belle taille.
- Dépleumer, v. a.—Déplumer, ôter les plumes.
- Déplomber, v. a.
- —Faire perdre à une chose son aplomb.
- —Déplanter.
- —Surplomber.
- —Gratter l'intérieur des tripes, pour la confection de la saucisse ou du boudin (B. P. F.)
- Déplomber (se), v. pron.
- Se donner la diarrhée. Ex. Si tu manges trop de tire, tu vas te déplomber.
- Dépoitrailler (se), v. pron.
- Se découvrir la poitrine, être mal habillé, sans tenue.
- Déposer, v. a.
- Déposer de l'argent à la caisse, à la banque. Ex. Où déposes-tu? Je dépose à la Banque Nationale.
- Dépôt, n. m.
- —Gare, station de chemin de fer. Ex. Y a-t-il bien loin pour aller au dépôt?
- —Endroit, chambre où l'on dépose les objets destinés aux élèves des couvents. Ex. Va aux Ursulines, tu jetteras ce paquet au dépôt.
- Dépouillant (en), loc.
- —En talus. Ex. Un terrain qui va en dépouillant, en pente.
- —Obliquement. Ex. Ce chemin va en dépouillant, descend obliquement.
- —Se dit d'une voiture qui glisse sur une pente.
- —Se dit de tout objet qui frappe une surface sous un grand angle d'incidence. (B. P. F.)
- Dépouille, n. f.
- —Vêtement. Ex. Emporte ta dépouille.
- —Rage. Ex. Il fait une vraie dépouille de vent.
- Dépourvu, adj. part.
- Dépourvu d'esprit. Ex. Cet homme n'est pas très futé, cependant il n'est pas complètement dépourvu.
- Déprendre (se), v. pron.
- Se tirer d'affaire. Ex. Déprends-toi comme tu pourras, tu as des ressources.
- De profundi.
- De profundis. Ex. Nous allons dire un de profundi pour la défunte.
- Depu, prép.
- Depuis. Ex. Depu le temps que je te chante cela, ça ne sert à rien.
- Député, n. m.
- —Sous-chef, suppléant.
- —Député-ministre, sous-chef de département.
- —Député-shérif, shérif suppléant.
- —Député-protonotaire, protonotaire suppléant.
- —Député-régistrateur, régistrateur suppléant.
- * Déqualification, n. (Angl.)
- Perte de ses droits politiques.
- * Déqualifier, v. a. (Angl.)
- Faire perdre à quelqu'un ses droits politiques. Ex. Notre député vient d'être déqualifié pour sept ans.
- De quand, adv.
- Quand. Ex. De quand tu seras pour venir, tu m'écriras.
- D'équerre, loc.
- N'être pas d'équerre, être de mauvaise humeur.
- De qui, loc.—Qui. Ex. De qui t'a parlé contre moi?
- De quoi, n. m.
- —Moyens, ressources. C'est un individu qui a de quoi, on dit même qu'il est très riche.
- —Cause, raison. Ex. Je vous remercie de votre cadeau.—Il n'y a pas de quoi.
- De quoi que.
- —Qu'est-ce que? Ex. De quoi qu'il est question?
- Dérail, n. m.
- Substances grasses qui entourent le péritoine et les viscères abdominaux. Ex. Quand nous aurons fini d'enlever le dérail, nous ferons nos cortons.
- Dérailement, n. m.—Déraillement.
- Dérailer, v. n.
- —Dérailler, sortir de la bonne voie. Ex. Les chars sont dérailés à Saint-Charles.
- —Déraisonner. Ex. Ce pauvre enfant est mûr pour l'asile, il déraile à tous propos.
- Dérailler, v. n.
- —Enlever le gras du péritoine et des viscères de l'abdomen du gros bétail.
- —Déraisonner, divaguer. Ex. C'est une espèce de fou que ce garçon-là, il déraille à tout instant.
- Déralingué, adj.
- En loques, en grand désordre. Ex. D'où viens-tu, petit coureux de chemins? vois tes habits, ils sont déralingués.
- Terme de marine, qui signifie dégarnir de ralingues (une voile).
- Dérangement, n. m.
- —Maladie particulière au sexe.
- —Dispersion des Acadiens en 1755, l'année du grand dérangement.
- Déranger (se), v. pron.
- —S'enivrer. Ex. Tu bois trop, mon cher, tu es presque constamment dérangé.
- —Interrompre son travail. Ex. Ne vous dérangez pas, continuez votre ouvrage.
- Déraper, v. a. et n.
- —Se sauver à la hâte. Ex. Je réussirai bien à le faire déraper de là.
- —Arracher, détacher l'ancre du fond, afin de permettre au navire de marcher.
- Déraquer, v. a.—Sortir de l'ornière. (B. P. F.)
- Dérélingué, e, adj.—V. Déralingué.
- Dérêner, v. a.
- Lâcher les rênes. Ex. Dérêne ton cheval, si tu veux qu'il reste tranquille.
- Dergnier, adj.—Dernier.
- Dérhumer (se), v. n.—Se désenrhumer.
- De rien, loc.
- Cela ne compte pas. Ex. Je te remercie de ton obligeance.—De rien.
- Dernier des derniers (le), n. m.
- Homme de la pire espèce. Ex. C'est un homme vil, voleur, menteur, ivrogne, enfin c'est le dernier des derniers.
- Dérocher, v. a.
- Enlever les pierres, les roches dans un champ.
- Dérougir, v. n.
- —Ne pas cesser de boire des liqueurs enivrantes.
- —Etre toujours en colère.
- Dérouiller (se), v. pron.
- —Enlever du gosier les glaires qui le gênent.
- —Reprendre l'ouvrage avec plus d'habileté ou d'adresse.
- Dérouter, v. n.
- —Faire perdre l'habitude. Ex. Ça me déroute de changer mes heures de travail.
- Dérouter (se), v. pron.
- Se déshabituer. Ex. A force de faire de la paresse, tu finiras par te dérouter complètement de l'ouvrage.
- * Derrick, (m. a.)
- —Grue, mât de charge.
- —Martinet.
- Derrière, n. m., prép. et adv.
- —Le derrière de l'église, le bas de l'église.
- —Se lever le derrière le premier, se lever de mauvaise humeur.
- Des, art.
- De. Ex. Ce sont là des braves gens.
- Dés, art.—Des. Ex. Dés hommes, dés enfants.
- Désabrier, v. a.—Oter les couvertures, découvrir.
- Désabrier (se), v. pron.—Oter ses propres couvertures.
- Désacclimater (se), v. pron.
- —Se déshabituer à vivre dans un lieu où l'on se croyait acclimaté. Les Français qui viennent s'établir au Canada s'acclimatent très aisément, mais après douze ou quinze ans, ils paraissent se désacclimater.
- Désaccrocher, v. a.
- Décrocher. Mot cité par Cotgrave.
- Désagraffer, v. a.—Dégrafer.
- Désagréiable, adj.—Désagréable.
- Désagriabe, adj.—Désagréable.
- Désairer, adj.
- Qui se perd à travers les pièces d'une maison dont on ignore les êtres. (B. P. F.)
- Désamain, adj.—De difficile accès.
- Désamain (à), loc. adv.
- Qui n'est pas à portée de la main. Ex. Rapproche cette petite table près de mon pupitre; comme elle est maintenant, elle est trop à désamain.
- Désamancher, v. a.—Démancher. V. ce mot.
- Désamancher (se), v. pron.—Se tirer d'embarras.
- Désâmer, v. a.
- —Faire mourrir.
- —Exténué, à bout de forces.
- —Détruire, mettre en pièces. Ex. Désâmer un jouet. (B. P. F.)
- Désancanter, v. a.
- Relever quelqu'un d'une position oblique.
- Désanmârer, v. a.—Démarrer.
- De sans, loc.
- Locution pour marquer l'oubli ou le manque d'une chose sur laquelle on a droit de compter. Ex. Je lui avais recommandé de m'apporter une boîte de marchandises de la ville, et il est revenu de sans.
- Expression usitée en Normandie et citée par Moisy.
- Désapareillé, adj. part.
- —Déparié. Ex. Mes bas sont tous désapareillés.
- —Qui n'a pas son égal. Ex. J'ai à mon service un serviteur désapareillé.
- Désarber, v. a.—Redresser (une faux) (B. P. F.)
- Désargenté, adj. p.—Etre à court d'argent.
- Désarranger, v. a.—Déranger, changer de place.
- Désarter, v. n.
- —Défricher, abattre le bois dans les forêts.
- —Déserter. Ex. Un écolier qui désarte du collège.
- Désattacher, v. a.—Détacher.
- Désatteler, v. a. et n.
- —Dételer.
- —Cesser tout travail (figur.)
- Désavenant, adj.—Pas agréable, pas avenant.
- Désavisser, v. a.—Dévisser.
- Descendable, adj.
- Qui peut être descendu. Ex. Cette valise est trop pesante, elle n'est pas descendable dans un escalier.
- Descendre, v. a.
- Aller en aval du fleuve Saint-Laurent. Ex. Descendre de Québec à Cacouna, de Cacouna à Matane.
- Désembourber, v. a.
- Tirer d'un tas de neige le cheval embourbé.
- Désembourbé (se), v. pron.
- Se tirer d'un embarras causé par un amoncellement de neige.
- Désemmancher, v. a.—Enlever la manche d'un habit.
- Désemmancher (se), v. pron.
- Enlever ses habits extérieurs.
- Désempailler, v. a.—Dépailler, dégarnir de sa paille.
- Désempaqueter, v. a.—Dépaqueter.
- Désempester, v. a.
- Enlever les mauvaises odeurs. Ex. Désempester une chambre de malade.
- Désempêtrer, v. a.—Dépêtrer, délivrer.
- Désempigeonner, v. a.—Enlever un sort.
- Désempiler, v. a.—Enlever les pièces de bois mises en pile.
- Désencadrer, v. a.—Enlever le cadre d'un tableau.
- Désencaisser, v. a.—Décaisser, tirer d'une caisse.
- Désencanter, v. a.—Décanter. V. ce mot.
- Désencapoter, v. a.—Oter son capot.
- Désencapoter (se), v. a.—Se débarrasser de son capot.
- Désencarcaner, v. a.—Oter le carcan.
- Désencercler, v. a.—Décercler, ôter les cercles.
- Désenclaquer (se), v. pron.—Oter ses claques.
- Désencorner, v. a.—Décorner.
- Désencrasser, v. a.—Décrasser. V. ce mot.
- Désendetter (se), v. pron.
- S'acquitter de ses dettes. Ex. Je me désendette un peu tous les ans.
- Désendiabler, v. a.—Défâcher.
- Désenfarger, v. a.
- Désentraver, ôter les enfarges à un animal.
- Désenfarger (se), v. pron.
- Se débarrasser d'un embarras physique.
- Désenfourner, v. a.
- Défourner, tirer du four. Ex. Désenfourner une cuite de pain.
- Désengager, v. a.—Dégager.
- Désenganter, v. a.—Oter les gants.
- Désenganter (se), v. pron.—Oter ses gants.
- Désengendrer, v. a.—Détruire. V. Dégendrer.
- Désengerber, v. a.—Défaire une gerbe.
- Désengraisser, v. n.—Perdre sa graisse, maigrir.
- Désengrener (se), v. pron.
- Se débarrasser. Ex. Il se désengrène de ses mauvaises habitudes.
- Désenlaidir (se), v. pron.—Devenir moins laid.
- Désenneiger, v. a.—Enlever la neige.
- Désenrager, v. a.
- Remettre quelqu'un en son humeur naturelle.
- Désenrouler, v. a.—Dérouler.
- Désentasser, v. a.—Détasser.
- Désenterrer, v. a.—Déterrer, exhumer.
- Désentortiller, v. a.—Détortiller.
- Désentourer, v. a.—Changer de milieu.
- Désentourer (se), v. pr.
- Faire le vide autour de soi.
- Désenvelopper, v. a.—Développer.
- Désergoter, v. a.—Enlever les ongles d'un porc.
- Déserrer, v. a.—Déserter.
- Désert, n. m.
- —Essarts, lieux défrichés.
- —Vide. Ex. Faire le désert autour de soi.
- Déserter, v. a.—Essarter, défricher.
- Déserteux, adj.—Déserteur.
- Déshabiller, v. a.
- Dire à quelqu'un toutes ses vérités. Ex. Il s'est fait déshabiller, c'est-à-dire qu'il s'est fait dire ses vérités sans en oublier aucune, afin de mettre à nu tous les mauvais côtés de l'individu.
- Déshabiller (se), v. pron.
- Oter son paletot, son par-dessus, son chapeau. Ex. Déshabillez-vous, Monsieur, nous allons faire la partie de cartes.
- Désigner, v. a.—Dessiner.
- Désoblier, v. a.—Oublier.
- Désolé au, loc.
- Désolé. Ex. Je suis au désolé de cette affaire épineuse, qui m'arrive comme un coup de tonnerre.
- Désorceler, v. a.—Désensorceler.
- Désordre, adj.—Sans ordre. Ex. Cette personne est désordre.
- Désosser (se), v. pron.
- Ouvrir une articulation. Ex. Se désosser le bras, la jambe.
- Désoublier, v. a.—Oublier.
- Désouler, v. a.—Tirer quelqu'un de l'état d'ivresse.
- Désouler (se), v. pron.
- Revenir à son état normal après l'ivresse.
- * Despatcheur, n. m. (Angl.)
- Expéditeur de train, sur les chemins de fer.
- * De spère, loc. (Angl.)
- Chose dont on peut disposer. Ex. As-tu quelques piastres de spère?
- Dessarte, n. f.—Desserte.
- Dessein (sans), loc. adv.
- Sans plan arrêté. Le Dr J.-C. Taché a écrit dans sa Légende de Cadieux: «Sans dessein est la traduction d'une expression sauvage qui veut dire sans plan arrêté, sans souci, sans soin, sans but particulier, sans signification.» L'expression paraît assez dans le génie de la langue et dans le caractère du langage canadien, pour qu'elle s'explique sans recourir à une traduction du sauvage.
- Dessoler, v. a.—Enlever les fondations d'une maison.
- Dessour, prép.
- Par-dessous. Ex. L'enfant est caché dessour le lit.
- Dessous, n. et prép.
- —Dessous de plat, garde-nappe.
- —Dessous la table, sous la table.
- —Prendre quelqu'un par-dessous le bras, marcher bras dessus bras dessous.
- Dessous (en), loc. adv.
- —En aval. Ex. Rimouski est en-dessous de Québec.
- —Hypocrite, sournois. Ex. Cette personne me fait l'effet d'être en dessous.
- —Etre en dessous dans une affaire, y perdre de l'argent.
- —Etre en dessous dans ses affaires, marcher vers la ruine complète.
- —Aller en dessous, marcher vers la ruine.
- Dessur, adv.
- —Dessus. Ex. Ote-toi dessur moi.
- —Sur. Ex. Grimpe dessur le cheval.
- Dessus, n. m. et adv.
- —Sur. Ex. Monte dessus la chaise.
- —Prendre le dessus, améliorer son sort matériellement et moralement.
- —Dessus de fauteuil, voile de fauteuil.
- —Dessus de plat, couvre-plat.
- —Dessus d'oreiller, taie d'oreiller.
- Dessus (en), loc. adv.
- —En amont. Ex. Montréal est en dessus de Québec.
- —En voie de prospérité, au-dessus de ses affaires. Ex. Ce marchand est en dessus dans ses affaires.
- —Avoir l'avantage. Ex. J'ai changé mon cheval, j'ai en outre donné cinquante piastres de retour, tout de même je suis en dessus.
- * Destitution, n. f. (Angl.)—Misère, dénuement, privation.
- Détail (au), loc
- En détail. Ex. C'est un marchand qui vend au détail.
- Détailleur, n. et adj.
- Détaillant. Ex. Un marchand détailleur, qui vend en détail.
- Détamer, v. a.
- Perdre son étamine par un long usage. Ex. Nos casseroles sont toutes détamées.
- Détarauder, v. a.—Enlever le taraud.
- Détarder, v. n.—Retarder.
- Détargetter, v. a.—Soulever la targette.
- Détasser, v. a.
- Mettre plus d'espace. Ex. Détasser le foin, les gerbes.
- Détasser (se), v. pr.
- Faire de l'espace. Ex. Détassons-nous, si nous voulons être plus à l'aise dans nos mouvements.
- * Détectif, n. m. (Angl.)
- Agent de police secrète habillé en civil. En anglais, detective.
- Dételer, v. a.
- —Abandonner son ouvrage. Ex. Dételons, il commence à faire noir.
- —S'enfuir, décamper.
- —Mourir. Ex. Ce pauvre malade a enfin fini par dételer.
- —Faire banqueroute. Ex. Si les affaires continuent à mal aller, je détellerai.
- Dételer (se), v. pron.
- —Se dévêtir, se dégarnir d'habits.
- —Se mettre à l'ouvrage résolument et travailler ferme.
- Détendre, v. a.
- —Enlever du linge tendu à une corde. Ex. Détendre des serviettes, des chemises.
- —Défaire une pêche à anguilles, à poisson en général.
- Déterrer, v. a.
- Tirer de la neige. Ex. Déterre la pelle qui est quelque part dans le banc de neige.
- Déteurdre, v. a.—Détordre. Ex. Déteurdre une corde.
- Déteurdre (se), v. pron.
- Se tordre. Ex. Il s'est déteurd les reins, le corps.
- Déteurse, n. f.—Entorse.
- Détiédir, v. n.—Refroidir, rendre tiède.
- Détieindre, v. a.—Détenir.
- Détorse, n. f.
- Entorse. Ex. Je me suis donné une détorse en débarquant de voiture.
- Détour, n. m.
- Tour, moment. Ex. A quelque bon détour, j'irai vous faire une visite.
- Détraqué, n. et adj.
- Fou, névrosé. Ex. C'est un détraqué de la pire espèce.
- Détraquer, v. n.
- Avoir l'esprit dérangé. Ex. Il est de plus en plus évident que ce vieux-là détraque.
- Détraquer (se), v. pron.
- Se démantibuler. Ex. Mes meubles vieillissent, plusieurs se détraquent.
- Détremper, v. a.
- Délayer. Ex. Allons, Justine, détrempe de la farine pour nous faire des crêpes.
- Détruiment, n. m.—Détriment.
- Détruire (se), v. pr.—Se suicider, s'ôter la vie.
- Dette, n. f.
- Créance. Ex. Une dette privilégiée.
- Deuce, adj.
- Deux. Ex. Comptons nos piastres ensemble: une, deuce, troisse.
- Deuel, n. m.—Duel.
- Deuil (en), loc.
- —Avoir les ongles en deuil, non écurés.
- Deux, adj.
- —Se fendre, se mettre en deux, faire un grand effort, probablement moindre que lorsque l'on se fend en quatre.
- —Marcher en deux, marcher en prenant une position très courbée.
- Dévaler, v. n.—Descendre. Expression acadienne.
- Dévaliser, v. a.
- Enlever le contenu. Ex. Des voleurs ont, la nuit dernière, dévalisé les troncs de l'église de Limoilou.
- Devant, n. adv. et prép.
- —Auparavant.
- —Avant. Ex. Devant mon mariage. Devant de consentir à cet arrangement.
- —Vent devant, vent contraire.
- —J'ai un peu d'argent devant moi, en ma possession.
- —S'en aller les pieds devant, mourir.
- —Prendre le devant, prendre les devants.
- Devant de chemise, n. m.—Plastron.
- Devant que de, loc.
- Avant de. Ex. Devant que de venir, tu m'avertiras.
- Devantière, n. f.
- —Tablier de femme.
- —Devant d'un édifice.
- Devanture, n. f.
- —Devant, partie antérieure d'une personne ou d'une chose. Ex. Mon enfant, tu as sali ta devanture. La devanture d'une maison.
- —Propriété de grève qui confine à la terre d'un cultivateur. Ex. Veux-tu me louer ta devanture, pour y tendre une pêche?
- Dévargondé, adj. part.—Dévergondé.
- Dévelouteré, adj. part.
- Ex. Avoir les boyaux dévelouterés, avoir la muqueuse intestinale enflammée, rugueuse.
- D'venir, v. n.
- —Venir. Ex. D'où ce que tu d'viens, petit coureux de chemins?
- —Arriver justement. Ex. As-tu été faire ma commission?—Oui, j'en d'viens.
- Devers, prép.
- Vers. Ex. J'irai vous voir devers la Toussaint.
- Déviander, v. a.—Enlever la viande d'un os.
- Dévider, v. a.
- —Dévider son peloton, son chapelet, dévider toute la série des choses qu'on a à dire.
- Dévidoir, n. m.
- Homme loquace, qui parle avec une grande volubilité. Ex. Cet orateur parle comme une machine, c'est un véritable dévidoir.
- Dévidois, n. m.—Dévidoir.
- Dévidoué, n. m.—Dévidoir.
- Devinade, n. f.—Devise, énigme, charade.
- Devinaille, n. f.—Devise.
- Devine, n. f.—Devise.
- Devinette, n. f.—Enigme.
- Dévirage, n. m.
- —Détour d'un chemin.
- —Action d'aller et revenir dans une direction opposée.
- Dévirer, v. a.
- —Détourner. Ex. Il ne dévire pas les yeux de dessus son livre de messe.
- —Changer de direction. Ex. Nous dévirerons au coin de la rue du Trésor.
- —Mettre sens dessus dessous. Ex. Dévirer une pierre, une pièce de bois.
- —Revenir sur ses pas. Quand tu seras rendu au parlement, tu dévireras, et tu me rencontreras ici même.
- —Retourner. Ex. Dévire tes poches à l'envers.
- —Renverser. Ex. Nous nous sommes pris à brasse-corps, et je l'ai déviré en deux temps et trois mouvements.
- Dévirer (se), v. pron.
- —Se retourner. Ex. Dévire-toi d'abord, pour voir si ton habit te fait bien.
- —Se renverser en luttant.
- Déviron, n. m.—Détour.
- Dévisager, v. a.
- —Envisager. Ex. Qu'as-tu à me dévisager de pareille façon?
- —Répugner. Ex. Cet individu me dévisage, j'en ai peur.
- Dévisager (se), v. pron.—Se battre.
- Devoir (en), loc.
- —De service. Ex. Je suis en devoir ce matin, je ne pourrai pas m'absenter.
- —En faction. Ex. Je suis en devoir comme sentinelle à la porte Saint-Louis.
- —En train de. Ex. Je suis en devoir de travailler à mon dictionnaire.
- Dévoration, n. f.
- —Désir. Ex. Quelle est tout d'un coup cette dévoration d'aller te promener?
- —Démangeaison. Ex. Qu'est-ce que j'ai sur la tête depuis deux jours? c'est une vraie dévoration.
- Dévorer, v. a.
- Dire des paroles dures. Ex. Prends garde de me dévorer, avec ta manière de dire les choses.
- —Démanger. Ex. J'ai une puce qui me dévore le dos.
- Dévorer (se), v. pron.
- Se briser l'épiderme avec les ongles. Ex. J'ai une puce entre les deux épaules, je me dévore à force de me gratter.
- Dévôtieux, adj.
- Qui inspire la dévotion. Ex. Crois-tu que la chapelle du Sacré-Cœur est dévôtieuse!
- De vrai, loc. adv.
- Tout de bon. Ex. Dis-tu ça pour de vrai?
- * Déwasher. (Angl.)—Enlever les rondelles (washer).
- D'heure (être), loc.
- Le temps est arrivé.
- Dia, int.
- Cri pour faire aller les chevaux à gauche. En Bretagne, c'est pour les faire aller à droite. Dia, mot grec, signifie à travers, de côté. Nous prononçons guia.
- Diablant, adj.
- Contrariant, embêtant. Ex. C'est bien diablant, il faut que je paie les dettes de mon frère.
- Diable, n. m.
- —Petit véhicule basculant sur deux roues, qui sert à charger et décharger des bagages, des marchandises. Ceux qui le traînent, tirent évidemment le diable par la queue, et comme ce métier n'a jamais dû être bien lucratif, peut-être est-ce lui qui a donné lieu à la locution tirer le diable par la queue, c'est-à-dire être dans un état voisin de la misère.
- —Etre en diable, être furieux.
- —Parler au diable, être dangereux.
- —Se vendre au diable, se tirer aux cheveux.
- —Aller au diable au vert, s'en aller très loin. En France, on dit aller au diable Vauvert.
- —Avoir le diable au corps, être malin, rusé.
- —C'est le diable à faire, c'est une chose bien difficile à faire.
- —Que le diable t'emporte, va-t-en.
- —Le diable s'en mêle, tout conspire contre mon affaire.
- —Il y a du diable là-dedans, il y a du mystérieux et du mauvais.
- —Le diable et ses morts. Ex. Il n'y avait pas de monde le diable et ses morts, c'est-à-dire pas beaucoup de personnes.
- —Faire le diable à quatre, faire beaucoup de bruit.
- —Envoyer au diable, à tous les diables, congédier vivement.
- —Le diable bat sa femme, il pleut et il fait soleil en même temps.
- —Le diable est aux vaches, il y a du malheur ou du dommage, l'affaire ne va pas bien.
- —Le diable n'est pas pire, le diable n'agit pas autrement.
- —Méchant comme sept fois le diable, impossible d'être plus méchant.
- —Loger le diable dans sa bourse, être dans la misère.
- —Que le diable m'ampue (m'ampute), que le diable m'emporte.
- —Pas diable, pas extraordinaire. Ex. Du vin qui n'est pas diable.
- Diable (bon), n. m.
- Une assez bonne personne. Ex. C'est un bon diable, ne lui faisons pas de mal.
- Diable d'homme, n. m.—Homme rusé, subtil.
- Diable incarné, n. m.
- Méchant. Ex. C'est le diable incarné que cet animal-là.
- Diable (mauvais),—Très méchant homme.
- Diable (pauvre), n. m.
- Misérable. Ex. Lâche-le, ce pauvre diable.
- Diable (petit), n. m.—Enfant espiègle.
- Diable (un), loc adv.
- En quantité. Ex. Il y a, cette année, des pommes un diable.
- Diable (que le), loc.
- Beaucoup. Ex. Ce monsieur mange que le diable.
- Diablement, adv.
- Beaucoup. Ex. Louis est diablement embêté.
- Diâbler, v. a.
- Endiabler. Ex. Ne me fais pas diâbler de la sorte.
- * Diamond, daïa-meunde, (m. a.)
- Diamant, 3 points. (T. d'imp.)
- * Dickey, di-ké, (m. a.)—Chemisette, plastron.
- Dicter, v. a.
- Rédiger. Ex. Moi je ne suis pas capable de dicter une lettre comme il faut.
- Différence, n. f.
- Différend. Ex. Si tu veux, nous allons partager la différence d'en par la moitié.
- Différencer, v. a.—Différencier.
- * Difficultés (en), loc.
- Dans une grande gêne. Ex. Notre fournisseur est en difficultés depuis ce matin. De l'anglais to be in difficulties, être gêné en affaires.
- Difformer, v. a.
- Déformer. Ex. Tu as difformé ton chapeau.
- Digérable, adj.—Facile à digérer.
- Digession, n. f.—Digestion.
- Dimanche, n. m.
- Faire ses beaux dimanches de quelque chose, c'est-à-dire conserver soigneusement quelque chose pour s'en servir dans les circonstances solennelles.
- Diminuer, v. n.
- S'en aller vers la tombe. Ex. Notre malade diminue vite.
- Dinde, n. m.
- —Personne peu intelligente. Ex. Les dindes de la Malbaie. Sobriquet qui n'a plus sa raison d'être.
- —Dinde, n. f. Ex. A Noël, nous mangerons un beau gros dinde. Le mot dinde, pris au masculin, semble vouloir s'imposer aujourd'hui. L'Académie réglera le litige.
- Dindon, n. m.
- Homme borné. Ex. C'est un gros dindon.
- Dindonne, n. f.
- Femme d'une intelligence bien médiocre. Ex. C'est une grosse dindonne.
- Dîner avec, loc.
- Manger. Ex. J'ai dîné avec un homard, aujourd'hui vendredi.
- Dîner par cœur.—Se passer de dîner.
- Dint, n. f.—Dent.
- Dire, v. a.
- —Plaire. Ex. J'ai voulu envoyer Pierre aux Pageants, mais ça ne le lui disait pas.
- —Ecouter. Ex. Dis donc, qu'est-ce que tu me veux?
- —Cela ne me dit rien, cela ne me tente pas.
- —Si le cœur vous en dit, si cela vous plaît.
- —Je ne te dis que cela, le reste serait superflu.
- —Dire du contraire, contredire.
- —Il n'y a pas à dire, malgré tout.
- Dire (pour), loc.
- —Pour ainsi dire. Ex. As-tu pris de l'argent dans mon porte-monnaie?—Presque pas, pour dire.
- —Pour parler. Ex. Ce que je te dis, c'est rien que pour dire.
- * Directoire, (Angl.)—Almanach des adresses.
- * Directory, teuré, (m. a.)—Almanach des adresses.
- Disable, adj.
- Qui peut être dit sans blesser la morale. Ex. Il m'a raconté des choses qui ne sont pas disables.
- * Discarter, v. n. (Angl.)—Ecarter. De l'anglais to discard.
- Discompte, n. m.
- Escompte. Le mot discompte est français, mais vieilli.
- Discompter, v. a.—Escompter.
- Disconnecter, v. a.—Enlever la connection.
- Discrétionnaire, adj.
- Loisible. Ex. Il sera discrétionnaire au directeur de faire comme il l'entendra.
- * Discrimination (sans), loc. (Angl.)
- A la légère. Ex. C'est agir sans discrimination que de jouer à la Bourse avec l'argent de ses clients.
- Dis donc!
- Interpellation pour attirer l'attention. Ex. Dis donc, qu'est-ce que tu me chantes-là?
- Diseur, n. et adj.
- Raconteur. Ex. C'est un beau diseur que ce Français qui a donné une lecture à l'Institut-Canadien.
- Disez, 2e pers. pl. indic. prés. de dire.
- Dites. Ex. Qu'est-ce que vous disez-là?
- * Disgrâce, n. f.
- Honte. Ex. C'est une véritable disgrâce que la conduite de ce garçon. (Angl.)
- * Disgracieux, adj.—Honteux. (Angl.)
- Disputer, v. n.
- Gronder, réprimander. Ex. Ce vieux passe tout son temps à disputer, il gronde toute la journée belle et longue.
- Disputer (se), v. pron.
- Se quereller, se chicaner. Ex. Crois-tu en bonne vérité que je vas me disputer avec toi pour une blague comme celle-là?
- Disputeux, euse, adj.
- Chicanier, grondeur. Ex. Vieux disputeux que vous êtes, allez vous serrer?
- Disqualification, n. f.—V. Déqualification.
- Disqualifier, v. a.—V. Déqualifier.
- * Dissatisfaction, n. f. (Angl.)—Dissentiment.
- Dissiper (se), v. pron.—S'amuser.
- Dittel, adv.
- Même chose, le ditto des Anglais. Il paraît assez probable que ce mot dittel, dans le langage acadien, est le mot ditto transformé par les Acadiens dans leurs différentes migrations.
- Divorce, n. m.
- —Chicane. Ex. As-tu entendu les chiens hier au soir? c'était un divorce en règle.
- —En colère. Ex. Je suis en divorce ce matin, j'ai passé une triste nuit.
- Dix, n. m.
- Jeu. Variété de whist, où il importe surtout de sauver le dix d'atout, lequel compte dix points. La partie est de 21 points.
- * D'jammer, v. a. (Angl.)
- Arrêter par suite de resserrement ou de pression. Ex. Les billots sont d'jammés, la roue de cette voiture est d'jammée. De l'anglais to jam.
- D'jaque, n. m. et adj.
- Individu à taille élancée. Ex. Voici un grand d'jaque. Vient tout probablement du mot Jack; peut-être aussi de jaque, juste-au-corps autrefois très porté.
- D'mi=carême, n. f.
- Mi-carême. Ex. Dans quinze jours, ce sera la d'mi-carême.
- Document, n. m.
- Personne qui fait montre de connaissances inattendues et même étonnantes pour son âge et sa position. Ex. Sais-tu que ce gas-là, c'est un document?
- Dodicher, v. a.
- —Bercer un enfant dans ses bras.
- —Flatter. Ex. Je n'ai pas besoin d'être dodiché pour faire ce que je dois faire, je suis trop vieux maintenant.
- Dodiner (se), v. pron.—Se dandiner, se balancer.
- Doigt, n. m.
- —Ne pas faire œuvre de ses dix doigts, ne pas travailler du tout.
- —Se faire cogner sur les doigts, réprimander.
- —Mettre le doigt dessus, faire connaître clairement.
- —Montrer du doigt, marque d'infamie.
- —Etre unis comme les doigts de la main, grands amis.
- —Ne pas mettre son doigt au feu, avancer une chose.
- —Se mordre les doigts, regretter une action.
- —Se mordre les quatre doigts et le pouce, être très en colère.
- Doigte, n. m.—Doigt. Ex. J'ai mal au petit doigte.
- Doler, v. a.
- Dégrossir un morceau de bois avec une hache ou un couteau.
- Doleur, n. m.
- Celui qui dégrossit les troncs d'arbres avec une hache.
- Dolures, n. f. pl.
- Tout ce qui est enlevé par un instrument tranchant en dolant du bois, menus copeaux.
- * Dollar, (m. a.)—Piastre.
- Dommage (beau), loc.
- Certainement, sans aucun doute, pourquoi pas? Ex. Penses-tu que les fêtes du tricentenaire produiront un bon effet à l'étranger?—Beau dommage!
- * Dompleines, n. f. pl. (Angl.)
- Pâtisserie faite de pommes entourées de pâte et cuite au bain-marie.
- Don, adv.
- Donc. Ex. Donne-lui don une claque pour moi, je te la rendrai.
- Donaison, n. f.
- Donation. Ex. Va chercher le notaire Chambalon, je veux faire une donaison.
- Dondaine, n. f. Grosse fille ou femme.
- Dondine, n. f.
- Femme ou fille qui a de l'embonpoint. Ex. Une grosse dondine.
- Donner, v. a.
- —Prendre. Ex. Il est temps que j'aille donner ma leçon de musique.
- —Faire. Ex. C'est un pauvre diable, donne-lui la charité.
- —Abonder. Ex. Le poisson donne beaucoup cette année.
- Donner (se), v. pron.
- —Faire la donation de ses biens. Ex. Je commence à être vieux, je vais me donner à l'aîné de mes garçons.
- —Se vendre à très bas prix. Ex. Les fraises se donnent, au marché.
- —Etre contagieux. Ex. Prends garde d'attraper la picote, car ça se donne.
- —Se procurer. Ex. C'est un mesquin, il n'est seulement pas capable de se donner un chapeau qui a du bon sens.
- Doré, n. m.
- Poisson très recherché pour la délicatesse de sa chair. Dans le monde des savants, on l'appelle sauger. Doré est féminin.
- Dor et en avant, adv.—Dorénavant.
- Dormants, n. m. pl.
- Pièces de bois qui servent d'appui et auxquelles sont fixés les rails des chemins de fer, les traverses.
- Dormette, n. f.
- Somme. Ex. Fais une petite dormette, mon enfant.
- Dormeux, euse, adj.
- Dormeur. Ex. Moi, je ne suis pas un gros dormeux.
- Dormeux (faire le).—Faire semblant de dormir.
- Dormir, v. n.—Dormir un somme, faire un somme.
- Dos, n. m.
- —Epine dorsale du dos, épine dorsale.
- —Etre renvoyé dos à dos, comme on était auparavant.
- —Dans le dos! Non, ce n'est pas cela.
- * Dotche, n. f. (Angl.)
- —Ecart. Ex. Une pelote (balle) qui fait une dotche.
- —Fugue contraire à la règle. Ex. Un écolier qui fait une spécialité de la dotche.
- * Dotcher, v. n. (Angl.)
- —Rebondir de travers. Ex. Cette pelote dotche trop, prenons-en une autre.
- —Prendre des libertés avec le règlement. Ex. Il y a parmi les élèves un certain nombre qui aiment à dotcher, c'est mal.
- —User de ruses pour s'échapper.
- * Dotcheur, n. m. et adj. (Angl.)—Elève qui dotche.
- Douaine, n. f.—Douane.
- Double, n. m.
- —Autant. Ex. Je vais te prêter cent piastres, tu m'en remettras deux fois le double dans deux ans, c'est-à-dire deux cents piastres et non quatre cents, comme le mot double semble l'indiquer.
- —Epaisseur. Ex. Le docteur a recommandé de mettre sur sa blessure une serviette pliée en quatre doubles.
- Double (en), loc.
- Courbé en deux. Ex. Marcher en double, quand on a la colique.
- Double=châssis, n. m.
- Châssis extérieur pour la saison d'hiver seulement.
- Double (lit), n. m.—Grand lit large.
- * Double sole, sôle, (m. a.)
- Double semelle. Ex. Porter des bottes à double sole.
- Douce, adj. f.
- Se la couler douce, vivre sans travailler.
- Douceur (en), loc. adv.
- Lentement et avec précaution. Ex. Vas-y en douceur avec cet homme-là.
- Douceurs, n. f. pl.
- Mets très délicats. Ex. Ce malade ne peut se nourrir que de douceurs.
- Doucine, n. f.
- Cuir à rasoir. Ex. Prête-moi ta doucine, que je repasse mon rasoir. En bon français, la doucine est un rabot de menuisier servant à faire des moulures concaves par le haut et convexes par le bas.
- Douille, n. f.
- Sorte de chandeliers accrochés au mur.
- Douleureux, adj.—Douloureux.
- Doutable, adj.—Douteux.
- Doutance, n. f.
- Doute, soupçon. Ex. J'ai une forte doutance de cette affaire-là.
- Doute, n. f. s.
- Doute, m. s. Ex. Je n'ai pas la moindre doute.
- Doute (en), loc.
- Demi intention. Ex. Je suis en doute si je ferai vendre ma maison.
- Doux, adj.
- Vendre dans les prix doux, vendre à bon marché.
- Douzaine, adj.—La douzaine du boulanger, treize pains.
- Doyon, n. m.—Doigt de gant. V. Catiche, catin.
- D'partir, v. n.
- Venir de partir. Ex. As-tu été à ton bureau ce matin?—Mais oui, j'en d'pars.
- * Drab, (m. a.)—Gris brun. Ex. Une robe drab.
- * Draft, drafte, (m. a.)—Traite, devis, dessin.
- Drague, n. f.
- Mélange de déchets de cuisine, de lait et d'eau, donné comme mangeaille aux porcs.
- Draguer, v. a.—Donner de la drague.
- Dragueur, n. m.—Celui qui drague.
- Drame, n. m.
- Cage de bois préparé pour la descente des rivières.
- Drap de pilote, n. m.
- Gros drap épais dont on confectionne les paletots d'hiver.
- Drave, n. f.
- Dérive. Descente d'un train ou cage de bois dans nos rivières, lorsque les eaux sont grosses.
- Draver, v. n.—Faire la drave.
- Draveur, n. m.—Celui qui fait la drave.
- Drawback, (m. a.)
- Mécompte, inconvénient, désavantage. Ex. Dans toutes ces choses-là, il y a toujours un drawback.
- * Dredge, (m. a.)—Dragueur.
- Drégaille, n. m.
- Butin, effets. Ex. Cette famille est partie avec tout son drégaille. En Anjou, on dit drigal pour saint frusquin.
- Drégaye, n. m.—V. Drégaille.
- Drès, prép.—Dès. Ex. Je partirai drès demain.
- Dressir, v. a.—Dresser.
- Drette, adj.
- Droit. Ex. Il est là planté drette comme un as de pique.
- Drette (à), loc. adv.
- A droit. Ex. Passe à drette.
- Drette (tout), loc.
- Tout droit. Ex. Le train est passé tout drette sans s'arrêter.
- Drettier, ère, adj.
- Droitier, opposé à gaucher. Ex. Une personne drettière.
- Drigail, n. m.—V. Drégaille.
- * Drill, n. m. et f., (m. a.)
- —Coutil. Ex. Achète deux verges de drill pour doubler les manches de ton habit.
- —Foret, mèche.
- —Exercice militaire. Ex. Mon garçon est parti pour la drill.
- Drille, n. m.—Bon compagnon.
- * Driller, v. a. et n. (Angl.)
- —Faire l'exercice militaire. Ex. Nous allons driller, ce soir, au manège.
- —Commander sévèrement. Ex. Je me suis fait driller par mon père.
- —Forer, percer la pierre.
- —Dresser, former. Ex. Nous avons un maître qui sait driller ses élèves.
- * Drill shed, (m. a.)
- Manège. Ex. Il y aura, ce soir, une grande soirée musicale au drill shed.
- Drink, n. m., (m. a.)
- Boisson. Vient du vieux mot français drinc.
- Driver, v. n.
- Aller en tous sens sur un chemin glacé. Ex. Prenons garde de verser, la voiture drive terriblement.
- Drogue, n. f.
- Substances diverses employées par les chasseurs pour attirer les animaux des bois.
- Droguer, v. a.
- —Donner de la drogue aux bêtes des forêts.
- —Faire prendre un remède.
- Droguet, n. m.
- Etoffe fabriquée à la campagne. Adrien Chabot écrivait, en 1886, dans la Revue des Deux-Mondes: «Droguet, sorte de tissu fabriqué par les tisserands des campagnes, avec la laine des bergers et le chanvre des jardins.» Exactement comme ici, mais en substituant la laine des moutons à la laine des bergers.
- Drôle, adj.
- —Intéressant. Ex. Cet homme n'est pas drôle.
- —C'est un rien de drôle, sa conduite est blâmable.
- —C'est pas drôle, la situation est bien triste.
- —Un drôle de pistolet, un homme singulier.
- Drôle, drôlesse, n.
- —Expressions employées par les Acadiens pour désigner le cavalier et sa blonde.
- —Petit garçon. Ex. As-tu vu passer mon petit drôle?
- Drôle (faire), loc.
- Eprouver une sensation curieuse et inaccoutumée. Ex. Depuis que j'ai pris ce remède, ça me fait drôle dans le corps.
- Drôleté, n. f.—Drôlerie.
- * Dross, n. f., (m. a.)—Ecume qui se forme à la surface d'un métal fondu.
- Drosser, v. a.—Donner une dégelée, rosser.
- Dru, adv.
- Rapidement, avec vitesse.—Ex. Votre cheval file dru, cocher.
- D'sour, prép.—Dessous.
- D'sur, prép.—Dessus.
- Dû, part, passé de devoir.
- Devoir arriver. Ex. Le train est dû à dix heures.
- * Dude, doude, (m. a.)
- Homme élégant, fashionable, synonyme de petit crevé, en France.
- * Dull, dol, (m. a.)
- —Sombre. Ex. Le temps est dull.
- —Calme. Ex. Le commerce est dull.
- * Dumb-bell, domm-bel, (m. a.)—Haltère.
- * Dumpling, deum-pling, (m. a.)—Chausson, pâtisserie. V. Dompleines.
- D'un sens, loc.
- Sous certains rapports. Ex. J'ai manqué mon voyage d'Europe, d'un sens je n'en suis pas trop fâché.
- Dur, n. et adj.
- —Foie d'un animal. Ex. Nous allons manger du dur de forçure.
- —Difficile. Ex. Les temps sont durs.
- —Etre dur à son corps, ne pas regarder à ses peines.
- —Un dur à cuire, énergique.
- —Dur à la détente, parcimonieux.
- —Dur de gueule, cheval difficile à contrôler par les rênes.
- —Entendre dur, être presque sourd.
- —Dormir dur, profondément.
- —Coucher sur le dur, sur la dure.
- —Taper dur, taper fort.
- —Manger dur, manger beaucoup.
- —Le vent souffle dur, violemment.
- —Etre dur à son mal, être peu sensible à la douleur.
- Durante, prép.—Durant. Ex. Sa vie durante.
- Durceur, n. f.—Dureté.
- Durcir, v. n.
- Devenir sourd. Ex. Les oreilles lui durcissent, il devient sourd.
- Durçon, n. m.—Homme sévère, qui tape fort.
- * Duster, dosseteur, (m. a.)—Cache-poussière.
- Eau, n. f.
- —Faire l'eau, faire eau. Ex. Notre chaloupe fait l'eau, vite gagnons terre.
- —Faire de l'eau, faire eau. Ex. Le toit de ma maison fait de l'eau.
- —Aller faire de l'eau, aller puiser de l'eau dans un tonneau, une barrique, pour abreuver le bétail.
- —Etre tout en eau, avoir très chaud.
- —S'en aller à l'eau, courir à la ruine.
- —Tomber de l'eau, uriner.
- Eau d'endormitoire, n. f.
- Opium, ou tout médicament qui a l'effet de produire le sommeil.
- Eau de piaume, n. f.—Opium.
- Eau d'érable, n. f.
- Sève de l'érable recueillie au printemps, que l'on fait bouillir pour fabriquer le sucre du pays ou d'érable.
- Eau de vaisselle, n. f.
- Tourner en eau de vaisselle, tourner à rien.
- Eau salée, n. f.
- Campagnes le long du fleuve Saint-Laurent où l'eau est salée. Ex. Nous irons passer l'été à l'eau salée.
- Eau (place d'), n. f.
- Station balnéaire. Ex. Cacouna et Malbaie sont deux places d'eau toujours populaires.
- Eaux, n. m. pl.
- Urines. Ex. Etre gêné de ses eaux.
- Ebaroui, e, adj.
- —Cuve, tonneau, tinette dont les douves, contractées par la chaleur, laissent filtrer les liquides. Ex. La tinette au beurre est ébarouie.
- —Courbaturé par un coup ou une chute.
- Ebasourdir, v. a.
- —Abasourdir, étourdir par le bruit. Ex. Ebasourdi par un fort coup de canon.
- —Consterné. Ex. La nouvelle de cette mort m'a ébasourdi.
- Ebergiver, v. a. (Cl).—Héberger.
- Ebouillanter, v. a.
- —Infuser, échauder. Ex. Marie, ébouillante le thé.
- —Arroser par une évacuation d'urine. Ex. Ce bougre d'enfant m'a encore ébouillantée.
- —Nettoyer un baril avec de l'eau bouillante.
- —Brûler avec un liquide bouillant.
- Eboulis, n. m.
- Eboulement. Ex. Il y a eu, cette nuit, un éboulis d'une partie du cap Diamant.
- Ebourifflant, e, adj.
- Ebouriffant, extraordinaire, incroyable. Ex. Une nouvelle ébourifflante.
- Ebouriffler, v. a.
- Ebouriffer. Ex. Tu as les cheveux ébourifflés, tu as l'air d'un sarpida.
- Ebraillé, e, adj.—Déboutonné. Ex. Avoir la gorge ébraillée.
- Ebrassement, n. m. (Cl.)—Embrassement.
- Ebrèché, adj.
- Brèche dans un râtelier. Ex. Cet enfant a la bouche ébrèchée.
- Ebrècher (s'), v. pron.
- Se faire rouler. Ex. Cette affaire est trop difficile à régler pour lui, il va certainement s'ébrècher.
- Ebriter, v. a.—Ebruiter.
- Ebruter, v. a.—Ebruiter.
- Ecale, n f.
- —Coquille. Ex. Cet œuf a l'écale bien tendre, il doit être frais pondu.
- —Ecaille. Ex. Va jeter les écales d'huîtres dans la cour.
- Ecaler, v. a.—Ecosser. Ex. Ecaler des pois, des fêves.
- Ecarde, n. f.—Carde, brosse garnie de pointes métalliques.
- Ecardée, n. f.
- Cardée, quantité de textile qu'on prend à la fois entre deux cardes.
- Ecarder, v. a.
- —Carder, peigner, démêler la laine avec des cardes.
- —Battre, frapper à la tête, au sens figuré.
- De Gaspé a écrit écardit pour écarda.
- Ecardeur, euse, n. m. et f.
- Cardeur, une personne qui carde. Ex. Une écardeuse de matelas.
- Ecartade, n. f.—Incartade, folie, extravagance.
- Ecartant, e, adj.
- Endroit où l'on s'écarte facilement. Ex. Montréal n'est pas une ville aussi écartante que Québec.
- Ecarter, v. a.
- Egarer, perdre. Ex. J'ai écarté mon parapluie.
- Ecarter (s'), v. pron.
- —S'égarer, se perdre dans une forêt, dans une ville.
- —Se fourvoyer. Ex. Pierre vieillit, il lui arrive parfois de s'écarter.
- Ecartiller, v. a.
- —Ecarquiller, écarter. Ex. Cesse donc d'écartiller les jambes.
- —Ouvrir grand. Ex. Ecartille donc les yeux, si tu veux bien voir.
- Ecartillement et écartiller étaient autrefois en usage, en France.
- Ecartiller (s'), v. pron.
- S'ouvrir, s'écarter. Ex. S'écartiller les yeux, les jambes, les bras.
- Echaffourée, n. f.
- Echauffourée, esclandre. Le véritable sens du mot est une réunion où l'on se dispute beaucoup, sans grands résultats.
- Echalote, n. f.
- —Partir en bale d'échalote, partir à la course.
- —Passer en bale d'échalote, passer rapidement.
- Echange, n. f.
- Echange, n. m. Ex. J'ai fait là une bonne échange.
- Echangeage, n. m.—Essangeage, action d'essanger.
- Echanger, v. a.
- Essanger, passer à l'eau du linge sale avant de le mettre à la lessive.
- Echantillion, n. m.—Echantillon.
- Echantion, n. m.—Echantillon.
- Echappe, n. f.
- —Echarde, petit fragment d'un corps quelconque qui est entré dans la chair.
- —Déversoir, endroit par où s'épanche l'excédent de l'eau d'un marais, d'un étang.
- Echappée, n. f.
- Moment d'abandon. Ex. Cet écolier a fait un mauvais coup, mais ce n'est qu'une échappée.
- Echapper, v. a.
- —Laisser échapper. Ex. Il a échappé le cheval en le menant à l'écurie.
- —Laisser tomber. Ex. J'ai échappé mon chapeau au vent.
- Echardronner, v. a.
- Echardonner, arracher les chardons d'un jardin, d'un champ.
- Echarogner, v. a.
- —Briser à la surface. Ex. Le pain est tout écharogné.
- —Couper mal. Ex. Echarogner un rosbif, la barbe, les cheveux.
- Echarognure, n. f.—Déchirure, écorchure.
- Echarpe, n. f.—Echarde. V. Echappe.
- Echarpe (en), loc. adv.
- —Qui dépérit. Ex. Cet enfant est en écharpe.
- —En pièces, en loques. Ex. J'ai mis mon habit en écharpe.
- Echarpiller, v. a.
- —Echarper, mettre en charpie. Ex. Echarpiller de la laine.
- —Maltraiter.
- Echarpir, v. a.
- —Echarper. Ex. Aujourd'hui, nous allons écharpir ce qui nous reste de laine.
- —Battre. Ex. Cet enfant est si incommode, que j'ai envie de l'écharpir.
- Echauder, v. a. et n.
- —Attraper. Ex. Je me suis fait échauder de la belle façon.
- —Infuser. Ex. Marie, tu échauderas du thé pour le souper.
- —Brûler au soleil. Ex. Le blé a échaudé depuis la dernière pluie.
- Echauffaison, n. f.
- Pleurésie grave provenant d'un refroidissement, du chaud et du frette; le chaud-refroidi dans le langage berrichon et angevin.
- Echauffé, e, adj.
- Avoir la peau irritée par une légère inflammation, dans les aisselles, dans les plis du cou. Ex. Un enfant échauffé au cou, dans l'aîne.
- Echelle, n. f.
- Echelette. Ex. Nous allons commencer nos foins, prépare la charrette et n'oublie pas les échelles.
- Echeniller, v. a.
- Critiquer à outrance un ouvrage, un livre.
- Echerpiller, v. a.
- Echarpiller, écharper, mettre en charpie. D'après Borel, ce mot aurait signifié voler sur le grand chemin.
- Echevinat, n. m.—Echevinage, fonction d'échevin.
- Echiffe, n. f.
- —Chiffe, mauvaise étoffe que l'on met au rebut, bouts de laine hors d'usage.
- —Chiffons, en général, vieux morceaux de toile et de coton qui entrent dans la fabrication du papier de luxe.
- Echiffer, v. a.
- —Effiler, défaire un tissu fil à fil. Ex. Echiffer une étoffe.
- —Echarper. Ex. Echiffer de la laine, du crin.
- Echiffoir, n. m.
- Peigne dont se servent les cardeurs pour échiffer.
- Echigné, e, n. et adj.
- Personne malingre, souffreteuse. Ex. Ho! la grande échignée, là-bas, tu te meurs!
- Echigner (s'), v. pron.
- Travailler au delà de ses forces. Ex. Il faut s'échigner pour faire certains ouvrages.
- Echiquette (à l'), loc.
- Mesquinement. Ex. Payer ses comptes à l'échiquette.
- Echiquette (en), loc.
- En échiquier. Ex. Corder le bois en échiquette, faire un plancher en échiquette. V. Achiquette.
- Echo, adj.—Sonore. Ex. Le temps est écho aujourd'hui.
- Echouer (s'), v. pron.
- —Atterrir, en parlant des loups-marins qui viennent au rivage.
- —Prendre pied. Ex. Comment se fait-il que tu es venu t'échouer chez nous?
- Echoueries, n. f.
- Roches que la mer ne recouvre pas, et où les loups-marins viennent se reposer.
- Echousser, v. a.
- Enlever les souches qui sont restées dans un terrain après qu'on a abattu les arbres.
- Eci, écitte, adv.
- Ici. Ex. Passe par écitte.—Par écitte nous sommes tous rouges.
- Eclater, v. n.
- Fondre en larmes. Ex. Quand il apprit la mort de sa mère, il éclata. Eclater, pris absolument, veut dire éclater de rire.
- Eclater (s'), v. pron.—Eclater. Ex. Il s'est éclaté de rire.
- Eclipe, n. f.—Eclipse.
- Eclôre, v. n. et a.—Eclore.
- Ecluse, n. f.
- Lâcher l'écluse, ne vouloir plus se taire.
- Ecocher, v. a.
- Détacher les débris de la partie ligneuse du chanvre ou du lin.
- Le vieux mot écocher signifiait écraser.
- Ecochoir, n. m.
- Instrument dont on se sert pour broyer le lin, le chanvre.
- Ecochoué, n. m.—Instrument qui sert à écocher.
- Ecœuranterie, n. f.
- Ecœurement. Ex. Quelle écœuranterie que ce cirque?
- Ecole (montrer, faire l'), loc.
- —Enseigner. Ex. Nous avons une bonne maîtresse, elle montre bien l'école.
- —Mettre un enfant aux écoles, l'envoyer à l'école primaire, aux petites écoles.
- Ecolleter, v. a.—Décolleter. Ex. Une robe écolletée.
- Ecolleter (s'), v. pron.—Se décolleter.
- Econôme, n. et adj.
- —Econome. Ex. L'éconôme du séminaire.
- —Ménager. Un homme éconôme.
- Ecopeau, n. m.
- Copeau. Ex. Ramasser des écopeaux pour allumer le poêle.
- Ecore, n. f. et adj.
- —Accore, berge. Ex. Nous pêcherons à la rivière en nous tenant sur l'écore. Monet cite le mot escore pour signifier une côte à pic, taillée à plomb.
- —Incliné. Ex. Les bords de cette rivière sont écores.
- Ecorner, v. a.
- —Blesser. Ex. En voilà toujours bien un d'écorné.
- —Donner des coups en général.
- Ecornifler, v. a.
- Espionner. Ex. Qu'est-ce que tu viens écornifler ici? Il n'y a rien pour toi. En France se dit pour voler, râfler à droite et à gauche.
- Ecornifleux, se, adj.
- —Ecornifleur, qui fait métier d'espion.
- —Fureteur.
- Ecôsse, n. f.—Cosse.
- Ecôsser, v. a.—Ecosser.
- Ecossois, n. et adj.—Ecossais.
- Ecot, n. m.—Parti. Ex. Un écot de tire.
- Ecourté, e, adj.
- —Trop court. Ex. Une robe écourtée.
- —Etre affublé d'un habit trop court. Ex. Une personne écourtée.
- Ecourtiché, e, adj.
- Porter un habit trop court. Ex. Une petite fille écourtichée.
- Ecourtiller, v. a.—Ecourter. Ex. Avoir une mine écourtillée.
- Ecoute, n. f.
- Filer grande écoute, aller un train d'enfer.
- Ecouter dire, loc.
- —Ecouter patiemment. Ex. Il m'a parlé pendant une grosse heure, et je l'ai écouté dire tout le temps sans dire un mot.
- —Entendre dire. Ex. Je l'ai écouté dire des choses insensées.
- Ecouter (s'), v. Pron.
- Soigner sa santé, en se croyant plus malade qu'on ne l'est. Ex. Tu t'écoutes trop, tu n'est pas aussi malade que tu penses.
- Ecquêt, n. m.
- Acquêt. Ex. Tu as plus d'ecquêt d'aller te coucher, il est tard.
- Ecrabouiller, v. a.
- Ecraser, mettre en bouillie. Forme du vieux français escrabouiller, acrabiller.
- Ecrapoutir, v. a.
- —Faire succomber dans la lutte. Ex. S'est-il fait écrapoutir, ce vilain menteur? Il a enfin trouvé son maître.
- —Aplatir et déformer un corps par un choc violent ou une pression. Ex. J'ai reçu un coup de poing qui m'a écrapouti le nez.
- En Anjou, écrapoutir comporte la même signification.
- Ecrapoutir (s'), v. pron.
- —S'écraser par terre en prenant le moins d'espace possible.
- —S'effacer devant quelqu'un au point de faire disparaître sa personnalité.
- —Se déformer.
- Ecriancher (s'), v. pron.—V. Egriancher.
- Ecrire, v. a.
- Ecrire une bonne main, avoir une belle écriture.
- Ecrit, n. m.
- Un papier, un assignation comme témoin, comme juré.
- Ecrit (mot d'), n. m.
- Courte lettre. Ex. Je vous adresse un petit mot d'écrit pour vous faire assavoir de mes nouvelles, qui sont bonnes, Dieu marci.
- Ecrivain, n. m.—Copiste.
- Ecrivisse, n. f.—Ecrevisse.
- Ecro, n. m.
- Ecrou de vis. Autrefois écro se disait.
- Ecroît, n. m.
- Croît, augmentation d'un troupeau par la naissance de petits.
- Ecruelles, n. f. pl.—Ecrouelles, scrofules.
- Ecu, n. m.
- —Tu as perdu ton écu, cours après ta piastre, tu as manqué ton coup, eh bien! reprends-toi et fais mieux.
- —Voilà bien le restant des écus, il ne manquait plus que cela. Furetière, Scarron et Molière ont employé cette expression.
- Ecuelles, n. f.—Ecrouelles.
- Ecui, n. m.—Etui.
- Ecuisser, v. a.
- Enlever les cuisses d'un animal.
- Ecuisser est français, et signifie faire éclater le tronc d'un arbre en l'abattant.
- Ecuisser (s'), v. pron.
- Se briser les cuisses en tombant. Ex. J'ai rasé m'écuisser en tombant.
- Ecume, n. f.
- Blanc d'écume, couvert d'écume. Ex. Un cheval blanc d'écume.
- Ecumer, v. n.
- Se fâcher noir. Ex. J'écume rien qu'à penser à cette sale affaire.
- Ecumoire, n. f.
- Avoir la figure comme une écumoire, avoir la figure marquée par des pustules varioliques.
- Ecurer (s'), v. pron.
- S'éclaircir. Ex. Le temps commence à s'écurer.
- Ecureu, n. m.
- Ecureuil. Ex. Ma foi d'écureu!
- Ecureuil volant, n. m.—Polatouche du Canada.
- Ecuyer, n. m.
- Ce mot était usité dans le pays avant que nous l'eussions traduit de l'anglais. Cugnet et Berthelot, avocats, portaient le titre d'écuyer avant la cession du Canada à l'Angleterre par la France. Cugnet le prend dans son livre, un des premiers imprimés à Québec. Il est vrai que c'était sous le régime anglais. Nous lisons sur le Traité des Hypothèques de Basnage «Henry Basnage, Ecuyer, Avocat au Parlement de Normandie». Les raisons que l'on donne pour abandonner ce titre, n'ont rien à faire avec la grammaire et l'étymologie. Elles s'adressent au bon goût seulement; du reste, comme pour le mot Orateur. La question se trouve réglée par la dernière édition du Dictionnaire de l'Académie. Dans les Registres du Conseil Souverain, plusieurs de ses membres et des parties qui comparaissaient devant lui, sont qualifiés d'écuyers. Le titre n'est donc pas de provenance anglaise. Au contraire, il est très probable que ce sont les Anglais qui l'ont emprunté aux Normands.
- Eduquer, v. a.
- Instruire. Ex. Mon enfant est bien éduqué.
- Efface, n. f.
- Gomme élastique qui sert à enlever les marques du crayon ou de l'encre.
- Effaçoir, n. m.—Gomme élastique.
- Effalé, e, adj.—Qui a la gorge découverte, la falle à l'air.
- Effardocher, v. a.
- Enlever les fardoches, les broussailles, les jeunes pousses des arbres vivants ou morts, essarter.
- Effet, n. m.
- —Faire effet, produire de l'effet. Ex. Tu me diras si remèdes ont fait effet.
- —Faire de l'effet, produire de l'impression.
- —En effet de, en fait de. Ex. Ce que je préfère en effet de sucreries, c'est le chocolat.
- —Si c'est un effet de votre bonté, si vous avez la bonté.
- Effet que (à l'), loc. prép.
- —Clause statuant telle ou telle chose.
- —A savoir, c'est-à-dire.
- Effette (en), loc. adv.—En effet.
- Effeuiller, v. a.
- Feuilleter, tourner les feuillets.
- Effieller (s'), v. pron.
- Se rendre malade. Ex. Cet enfant s'est effielé en jouant, (comme si le fiel était en cause).
- Effilandre, n. f.
- Filandre, fibrille qui se rencontre dans une viande coriace.
- Effilandrer, v. a.
- Enlever les filandres.
- Effleurer, v. a.
- Affleurer. Ex. Vois là-bas cette roche qui effleure l'eau.
- Effrayable, adj.
- Effroyable. Ex. Il fait une tempête effrayable.
- Effrayamment, adv.—Effroyablement.
- Effrayant, adj. part.
- C'est beau, effrayant, c'est extraordinairement beau, tellement beau que je suis stupéfié.
- Effuser, v. a.
- Infuser. Ex. Effusez le thé, Marie, et assurez-vous que l'eau bouille à gros bouillons.
- Egail, n. m.
- Rosée. Mot employé par les Acadiens pour désigner la rosée du matin qui se dépose en gouttelettes sur les feuilles. Egail est cité par Monet dans le même sens.
- Egaler, v. a.
- Enlever les gales qui se forment sur une plaie, un ulcère.
- Egard de (en), loc. adv.
- Par rapport à. Ex. En égard de ce que vous m'avez dit, j'y repenserai.
- Egarouiller, v. a.
- Egaré, troublé. Ex. Il a les yeux égarouillés, comme s'il devenait fou.
- Egermer, v. a.
- Enlever le germe des pommes de terre.
- Egoïsse, adj.
- Egoïste. Ex. M'en parle pas, c'est un êgoïsse.
- Egousiller (s'), v. pron.
- S'égosiller. Ex. Voilà un quart d'heure que je m'égousille à t'appeler.
- Egousser, v. a.—Ecosser. Ex. Egousser des pois, des fèves.
- Egoutté, e, adj.
- Lait égoutté, fromage égoutté, lait caillé dont on laisse égoutter le petit lait.
- Egraffigner, v. a.
- Egratigner. Ex. Il a le visage tout égraffigné, couvert de blessures occasionnées par des égratignures. Dans l'ancien français, ce mot signifiait écrire mal.
- Egraffignure, n. f.—Egratignure.
- Egrandir, v. n.—Agrandir.
- Egrandissement, n. m.—Agrandissement.
- Egrémiller, v. a.
- —Egrener. Ex. Egrémiller des épis.
- —Emietter. Ex. Egrémiller du pain.
- Egrener (s'), v. pron.
- Se disperser, s'en aller les uns après les autres.
- Egriancher (s'), v. pron.
- Faire un grand effort, se briser le corps en lui donnant des positions forcées. Ex. Si tu continues à forcer comme cela, tu vas t'égriancher.
- Eguenillé, e, adj.—Déguenillé.
- Ehancher, v. a.—Déhancher, déséquilibrer les hanches.
- Ehancher (s'), v. pr.
- Se déhancher, se luxer l'articulation de la cuisse.
- Eil, n. m.—Œil. Ex. J'ai manqué me crever un eil.
- Ein, eine, art. et. adj. num.
- Un, une. Ex. Ein bon homme, eine bonne personne, il y en avait rien qu'eine de morte.
- Eïou, adv.—Veux-tu nie dire eïou ce que tu vas?
- Ejambée, n. f.—Enjambée.
- Ejamber, v. a.—Enjamber.
- Ejârer (s'), v. pron.
- S'écarter les jambes violemment, de façon à tomber par terre. Ex. Il s'est éjâré en patinant.
- Ejeveau, n. m.—Echeveau. Ex. Un éjeveau de laine, de soie.
- Elagne, n. m.
- Instant. Ex. Attends-moi un élagne. Expression acadienne.
- Elaise, n. f.—Planche ajustée à une autre pour l'élargir.
- Elaite, n. f.—Laite de poisson.
- Elaiter, v. a.
- Débarrasser le beurre du petit lait. Ex. Marie, cours élaiter le beurre, il nous en faut pour déjeuner.
- Elan, n. m.
- Moment, instant. Ex. Attends-moi un petit élan. Cette expression cadre bien avec l'élagne des Acadiens.
- Electrique, n. m.
- Tramway mû par l'électricité. Ex. Nous prendrons l'électrique au bas de la côte du Palais.
- Elément, n. m.
- Manière. Ex. C'est son élément de parler mal du prochain. Français, mais familier.
- Eléphant, n. m. et f.—Personne très grosse et très lourde.
- Elévateur, n. m.
- Ascenseur. Ex. Prenons l'élévateur pour nous rendre à la haute-ville.
- Elévateur n'est pas un anglicisme; se dit d'un appareil pour soulever les poids, les denrées, les navires.
- Elèves, n. m. pl.
- Veaux, gorets, poulets, canards. Ex. Il faut que j'aille donner de la nourriture à mes élèves.
- Eléxir, n. m.—Elixir.
- Elingué, e, n. m. et f.
- Personne grande et fluette. Ex. C'est un grand élingué. Une élingue est une corde pour soulever les fardeaux.
- Elisable, adj.—Qui peut être élu.
- Eloëze, n. m.
- Eclair. Expression acadienne. Borel cite le mot éloëse pour éclair. Vient du latin elucere, éclairer.
- Elondation, n. f.—Inondation.
- Elonder, v. a.—Inonder. Ex. Le ruisseau est élondé.
- Elonger. v. a.—Porter. Ex. Elonger un coup de pied.
- Elonger (s'), v. pron.
- —S'étendre de tout son long. Ex. Il s'est élongê sur la glace en patinant.
- —S'étirer, s'allonger en étendant ses membres. Ex. S'élonger dans son lit.
- Elure, v. a.—Elire.
- Emagination, n. f.—Imagination.
- Emaginer, v. a.—Imaginer.
- Emanation, n. f.
- Emission. Ex. L'émanation d'un bref.
- Emaner, v. a.
- Lancer, émettre. Ex. Emaner un bref, un mandat.
- Embabouiner (s'), v. pron.
- S'envelopper la figure avec soin, de manière à ne laisser voir que le bout du nez.
- Embâclage, n. m.
- Embarras, obstacle. D'après Oudin, embâcle se disait jadis. Embâclage se dit encore d'un accoutrement singulier.
- Embâcler, v. a.
- Se faire prendre dans une mauvaise affaire. Ex. Nous voilà bien embâcles, avec cette affaire sur les bras.
- Embâcler (s'), v. pron.
- S'embarrasser. Ex. Je me suis embâclé dans une affaire qui menace de me ruiner.
- Embarcation, n. f.
- Affaire. Ex. J'ai acheté des actions de la Compagnie minière de la Baie de Chaleur, c'est une bien triste embarcation que j'ai faite.
- Embardée, n. f.
- —Emballement. Ex. En voilà un qui n'est bon qu'à prendre des embardées.
- —Ecart brusque. Ex. Notre carriole prend des embardées, pourvu que nous ne versions pas.
- Embarder, v. a.—Faire des écarts brusques.
- Embarder (s'), v. pron.
- —Se laisser emporter trop loin dans une affaire.
- —Se mettre de travers, en parlant d'un canot.
- Embardeux, se, adj.—Qui s'emballe facilement.
- Embargo, n. m.
- Embarras. Ex. S'il continue à mal se conduire, je lui créerai des embargo de façon à ce qu'il se corrige.
- Embarlificoter, v. a.—V. Emberlificoter.
- Embarlificoter (s'), v. pron—-V. Emberlificoter (s').
- Embarquement, n. m.—Embarcadère.
- Embarquer, v. a. et n.
- —Mettre, déposer. Ex. Embarque-moi ces deux piastres dans ton porte-monnaie.
- —Entrer, faire entrer. Ex. Embarque dans mes bras, dans le tramway.
- —Sauter. Ex. Embarque sur le dos du cheval.
- —Embarquer sur le dos de quelqu'un, l'ennuyer par des discours, des plaintes, des doléances interminables. Ex. Quand celui-là m'embarque sur le dos, il ne débarque plus.
- Embarras (clôture d'), n. f.
- Clôture grossière faite avec des branchages et du bois de rebut.
- Embârrer, v. a.
- Mettre sous clef ou sous verrou. Ex. Embârre pas la porte sur moi.
- Embârrer (s'), v. pron.
- Fermer la porte sur soi avec une clef, un verrou, une barre.
- Embas (en),
- En bas. Ex. Le thermomètre marque six en embas de zéro.
- Emberlicoter (s'), v. pron.
- S'embarrasser. V. le mot suivant.
- Emberlificoter, v. a.
- —Embarrasser, empêtrer. Ex. Je l'emberlificoterai au premier jour, s'il cherche encore à me blaguer.
- —Enjôler. Ex. Il m'a conté un tas d'histoires, tellement qu'il a fini par m'emberlificoter, et je lui ai prêté cinq piastres. Le vieux français disait emburelicoquer. La langue a conservé le mot emberlificoter dans le style familier, et l'on trouve en patois emberlander, emberliner et emberlofer, toujours pour exprimer la même idée.
- Emberlificoter (s'), v. pron.
- S'empêtrer. Ex. S'emberlificoter les jambes dans les branches. S'emberlificoter dans son discours.
- Emberné, adj.—Dans l'embarras de mauvaises affaires.
- Embêter, v. a.
- Aveugler quelqu'un en affaires. Ex. Il l'a embêté proprement.
- Embiber, v. a.—Imbiber.
- Embich'ter, v. a.
- —Avaler vite. Ex. J'ai embich'té ce verre de vin avec un grand plaisir.
- —Mettre, déposer. Ex. Embich'te-moi ce cinq piastres dans ton porte-monnaie.
- Embobiner, v. a.
- Vêtir chaudement. Ex. Cette femme est bien embobinée.
- Embobiner (s'), v. pron.
- S'envelopper avec soin pour se garantir du froid.
- Emboîter, v. a.—Mettre en boîte.
- Embotter (s'), v. pron.—Mettre ses bottes.
- Embouchage, n. f.
- Embouchure. Ex. Le jeune Dumais joue bien de la flûte, il a une belle embouchage.
- Embouffetage, n. m.—Action d'embouffeter.
- Embouffeter, v. a.
- Travailler les planches de manière à ce qu'elles puissent être assemblées au moyen de rainures et de languettes.
- Embouffeteur, n. m.—Qui embouffette.
- Embourber, v. a.
- —Engager dans la neige. Ex. Mon cheval est embourbé, detelons-le.
- —Engager dans un travail de longue haleine et rempli de difficultés.
- Embourber (s'), v. pron.
- —S'engager dans un banc de neige.
- —Se livrer à des travaux multiples dont on ne peut prévoir l'issue.
- Embourrer, v. a.
- Envelopper. Ex. Embourre-moi ce paquet de linge?
- Embouveter, v. a.—V. Embouffeter.
- Embrassement, n. m.
- Embrasement, action d'élargir de dehors en dedans la baie d'une porte pour donner du jeu aux battants.
- Embrelicotage, n. m.—Confusion, brouillamini.
- Embrelicoter, v. a.—Embrouiller.
- Embreunir, v. pron.
- S'embrunir, se couvrir. Ex. Le temps s'embreunit.
- Embrocher, v. a.
- Mettre du poisson en broche, pour former une brochetée. V. Broche et Brochetée.
- Embrouille, n. f.
- Embarras, confusion. Imbroglio des Italiens.
- Eméché, adj.
- Pris de vin. Ex. Mon garçon, tu commences à être pas mal éméché.
- Emécher, v. a.—Moucher. Ex. Emécher la chandelle.
- Emérillon, n. m.—Epervier brun, ou faucon des marais.
- Emiocher, v. a.—Emietter.
- Emitation, n. f.
- Imitation. Ex. Ces meubles ne sont pas en chêne solide, mais en émitation.
- Emite, n. f.
- Limite. Ex. Il y a des émites à tout. Il fait beau sans émites.
- Emiter, v. a.—Imiter.
- Emmaigrir, v. a. et n.—Amaigrir.
- Emmalicer, v. a.—Rendre malin.
- Emmaler, v. a.—Mettre dans une malle.
- Emmancher, v. a.
- —Etre pris dans une mauvaise affaire. Ex. S'est-il fait emmancher un peu?
- —Habiller, vêtir. Ex. Ne va pas sortir emmanché comme cela.
- Emmanchure, n. f.
- —Affaire mal conduite. Ex. Je suis pris dans une triste emmanchure.
- —Manière dont un outil est emmanché.
- —Habit mal fait. Ex. Quelle emmanchure as-tu sur le dos?
- Emméliorer, v. a.—Améliorer.
- Emmenable, adj.
- Qui peut être emmené. Ex. Habillé comme tu es, mon petit, tu n'es pas emmenable.
- Emménager, v. a.
- Mettre aux bons endroits les collets, les trappes destinées à prendre les animaux à fourrures. (Terme de vénerie.)
- Emmener, v. a.
- Amener. Ex. Cet hiver, il neige tous les jours que le Bon Dieu emmène.
- Emmerdement, n. m.—Ennui profond.
- Emmerder, v. a.—Tromper grossièrement.
- Emmerder (s'), v. pron.—S'ennuyer beaucoup.
- Emmiâler, v. a.
- Tromper comme un chat, chercher â séduire par des avis doucereux, leurrer.
- Emmitainer, v. a.—Mettre des mitaines.
- Emmitainer (s'), v. pron.—Se mettre des mitaines.
- Emmitoner (s'), v. pron.—Mettre ses mitons. V. Miton.
- Emmouracher (s'), v. pron.—S'amouracher.
- Emmurailler, v. a.
- Emmurer, enfermer entre des murailles.
- Emouchettes, n. f. pl.—Mouchettes.
- Emoustillé, ée, adj. part.
- Agité, remuant. Ex. Cet enfant est passablement émoustillé, il faudra le calmer.
- Emouver, v. a.—Emouvoir.
- Emouver (s'), v. pron.—S'émouvoir.
- Emoyer (s'), v. pron.
- S'enquérir, s'informer. Expression acadienne.
- Empaffé, e, adj.—Enivré.
- Empaffer (s'), v. pron.
- Se bourrer de nourriture ou se gorger de vin.
- Empaillure, n. m.
- Empaillage, action d'empailler. Ex. L'empaillure d'une chaise.
- Empanner (s'), v. pron.—S'en faire accroire.
- Emparer (s'), v. pron.
- S'empresser. Ex. Je me suis emparé de lui faire savoir ma façon de penser. (Cl.)
- Empas, n. m. pl.
- Gonflement inflammatoire du palais des chevaux.
- Empâter, v. a.—V. Ampâter.
- * Emphase, n. f.
- Conviction, énergie. Ex. Parle-t-il avec emphase cet orateur là? (Angl.)
- * Emphatiquement, adv.
- Catégoriquement. Ex. Je nie cela emphatiquement. (Angl.)
- Empiétation, n. f.—Empiètement.
- Empiffer, v. a.—Empiffrer. V. Empaffer.
- Empigeonner, v. a.
- Etre sous l'influence d'un être supérieur. Ex. Je ne sais ce qui se passe, mais depuis quelque temps je ne puis rien faire de bien, mes animaux meurent les uns après les autres, je crois vraiment que je suis empigeonné.
- Empilage, n. m.—Empilement, action de mettre en pile.
- Empille, n. f.
- Empile, ligne, fil qui s'ajoute au bout des ligues latérales. (Terme de pêcheur.)
- Emplâte, n. f.—Emplâtre.
- Emplâtre, n. m. et f.
- —Personne gauche et un peu niaise. Ex. Quel emplâtre que j'ai là à mon service.
- —Emplâtre, n. f. Ex. Une bonne emplâtre de moutarde.
- Emplayer, v. a.
- Employer. Ex. Moi j'emplaye cinquante mains.
- Emplette (faire), loc.
- Devenir père d'un nouvel enfant. Ex. Me dirais-tu qui ce qui vient de faire emplette? Entends-tu les cloches qui sonnent le baptême?
- Empleyer, v. a.—Employer.
- Emplir, v. a.
- —Ne pas tarir en racontars. Ex. Ne viens pas m'emplir comme tu as déjà fait.
- Emplois, n. m.—Empois.
- Empocher, v. a.
- —Blouser. (Terme de billard).
- —Mettre en poche, en sac. Ex. Empocher des patates, des carottes, des navets.
- Empocheter, v. a.
- Empocher, mettre dans sa poche. Ex. Empocheter des marbres.
- Empoélure, n. f.
- Substance charbonneuse qui se dépose à la surface extérieure des chaudrons exposés au feu.
- Empoisonner, v. a.
- Sentir mauvais. Ex. Sauve-toi, mon petit salaud, tu empoisonnes tout le monde.
- * Emporter, v. a.
- —Adopter. Ex. Cette motion sera-t-elle adoptée? Emportée, carried. (Angl.)
- —Enflammer. Ex. Cet enfant a toute une joue emportée.
- —Emporter le morceau, réussir d'emblée.
- Emprêter, v. a.
- Emprunter.
- Empunaisé, e, adj. part.
- Infesté de punaises.
- En, adv.
- —Passer en belette, filer dru.
- —Marcher en bedeau, marcher avec ordre.
- —Passer en souris, fuir honteux.
- —Voir tout en soleil, avoir des éblouissements.
- En aiguillettes.—V. Aiguillettes.
- En approbation.—V. Approbation.
- En arracher.—V. Arracher.
- Enarvement, n. m.—Enervement.
- Enarver, v. a.—Enerver.
- En bas de, loc. adv.
- Au-dessous. Ex. Le thermomètre marque 5° en bas de zéro.
- Emu, e, adj. part.
- Sous l'effet des spiritueux. Ex. Je commence à être légèrement ému, je m'en aperçois.
- Encabaner (s'), v. pron.
- —Se réfugier dans sa cabane, dans sa maison, pour y séjourner.
- —Se couvrir la figure d'une manière presque complète.
- Encache, n. f.—Enveloppe de lettres.
- Encadrage, n. m.—Encadrement.
- Encager, v. a.—Mettre en prison.
- Encalifourchonner, v. a.—Mettre à califourchon.
- Encalifourchonner (s'), v. pron.
- Se mettre à califourchon.
- Encalmé, e, adj.—Vaisseau pris dans une accalmie.
- Encan, n. m.
- —Par encan, à l'encan. Ex. Fais-tu vendre ton ménage par encan? Oui, par encan.
- —Faire encan, vendre à l'encan.
- Encanter, v. a.—Vendre à l'encan. V. Ancanter.
- Encanteur, n. m.
- Commissaire-priseur. Ex. Le meilleur encanteur de Québec, c'est M. Maxime.
- Encapoter, v. a.
- Mettre un capot sur le dos d'un autre. Ex. Je vais t'encapoter, afin de ménager ton rhumatisme.
- Encapoter (s'), v. pron.
- S'habiller soi-même pour sortir. Ex. Encapote-toi comme il faut, car il fait une tempête.
- Encarcaner, v. a.
- —Mettre un animal au carcan.
- —Réduire une personne à l'impuissance. Ex. Si tu ne te retires tout de suite, je vais t'encarcaner.
- Encaver, v. a.
- —Faire une entaille dans le bois.
- —Enfoncer un objet dans un autre ou dans le sol.
- Encenser, v. a.
- Remuer la tête de haut en bas. Se dit du cheval.
- Enchâsser, v. a.—Encenser.
- Enchensoir, n. m.—Encensoir.
- Enchiforné, adj.—Enchifrené.
- En ci, loc.
- D'ici à. Ex. Nous avons le temps de nous voir en ci et le jour de l'An.
- Enclaquer (s'), v. pron.—Mettre ses claques.
- Enclaver, v. a.—Anneler.
- Enclope, n. f.
- Abot, entrave au pied d'un cheval.
- Enclos, n. m.
- Fourrière. Ex. Mettre un cheval à l'enclos.
- Encombrance, n. f.—Encombrement, embarras.
- Encombrer, v. a.
- Mettre plus que la mesure. Ex. Tu vas me donner un minot d'avoine, mais tu mettras la mesure encombrée, et je te paierai en équipollent.
- Encontre (à l'),—Aller à l'encontre, aller au contraire.
- Encornailler (s'), v. pron.
- Encorner. Ex. La noire et la grise passent leur temps à s'encornailler.
- Encorner, v. a.
- Frapper avec les cornes, sans blesser. Ex. Je me suis fait encorner par une vache, elle ne m'a pas fait mal.
- Encre de perle, n. f.—Nacre de perle. V. Ancre.
- Encrotté, e, adj.
- Rempli de crottes. Ex. Avoir le nez encrotté.
- Encrucher, v. a.—Mettre en cruche.
- En deci, loc. adv.
- D'ici à. Ex. Je te paierai en deci Noël.
- Endécis, adj.—Indécis.
- En dedans de, loc. adv.
- En moins de. Ex. Mon cheval fait son mille en dedans de trois minutes.
- Endéhorer, v. a.
- Sortir. Ex. Endéhore-moi la porte au plus vite, ou je vais me fâcher.
- Endémené, ée, adj.
- Espiègle, turbulent, évaporé. Ex. Cet enfant est endémené. Expression très en vogue autrefois en France. (Lac. de S. P.)
- En démon, loc.—Furieux.
- En dessous, loc. adv.
- Hypocrite, sournois. Ex. Cette fille me paraît en dessous.
- Endêver, v. a.
- Impatienter. Ex. Je l'ai fait endêver de mon mieux. Du français diable, de l'italien diavolo, de l'anglais devil.
- En devoir, loc.—V. Devoir.
- En diable, loc.—En furie.
- Endormable, adj.
- Qui peut être endormi. Ex. Des enfants qui ne sont pas endormables.
- Endormir (s'), v. pron.
- —Se rebuter, se lasser. Ex. C'est un paresseux, il s'endort sur son ouvrage.
- Endormitoire, n. f.
- Sommeil. Ex. Tu ne dors pas, prends de l'eau d'endormitoire. Vers dix heures, l'endormitoire me prend, et je me flanque au lit.
- Endos, n. m.
- Endosse, trouble, peine, ennui. Ex. C'est toujours le pauvre qui a l'endos.
- Endreit, n. m.
- —Endroit.
- —Pays natal. Ex. Nous sommes tous les deux du même endreit.
- Endreitte (à l'), loc.
- Côté par lequel une chose doit être regardée. Ex. Regarde à l'endrette plutôt qu'à l'envers. En France on dit à l'endrette pour envers, vis-à-vis.
- Endurer, v. a.
- —Tolérer. Ex. Je l'endure, celui-là, mais ça force.
- —Avoir besoin. Ex. Il fait froid, j'endurerais bien un manteau pesant.
- Endurer (s'), v. pron.
- Supporter la douleur. Ex. J'ai un si gros mal de tête, que je ne suis plus capable de m'endurer.
- En échiquette.—V. Echiquette.
- Enfaîter, v. a.
- Emplir jusqu'au faîte. Ex. Nos foins sont terminés, la grange est enfaîtée.
- Enfaller, v. a.
- Se dit des volailles qui n'ont pas pu digérer les aliments contenus dans leur falle (jabot).
- Enfaller (s'), v. pron.—S'engouer.
- Enfance, n. f.
- Sénilité. Ex. Ce vieillard est en enfance, c'est certain, il a des paroles écartées.
- Enfant de chienne, n. m.
- Expression grossière à l'adresse d'une personne tarée.
- Enfant du diable, n. m.—Bête puante, putois.
- Enfarges, n. f. pl.
- Entraves mises aux chevaux ou aux bœufs pour les empêcher de sauter les clôtures.
- Enfarger, v. a.
- —Mettre les enfarges à un cheval.
- —Réduire quelqu'un à l'impuissance.
- Enfarger (s'), v. pron.
- —Se fourrer dedans.
- —S'empêtrer. Ex. Ce charretier s'est enfargé les jambes dans ses cordeaux.
- En fête, loc.—Sous l'influence des liqueurs fortes.
- En fifre, loc.—De très mauvaise humeur.
- Enfifreouâper, v. a.
- Berner outre mesure. Ex. Je l'ai enfifreouâpé de la belle façon, il ne s'est aperçu de rien.
- Enfifreouâpeur, n. m.—Qui fait l'action de tromper.
- Enfilée, n. f.—Enfilade.
- Enfiler, v. a.
- —Accompagner.
- —Enfiler des perles, flaner, s'amuser. D'après Oudin, enfiler des perles se disait autrefois pour être un grand discoureur.
- Enfiler (s'), v. pron.
- Manger. Ex. Je me suis enfilé une tranche de rosbif saignant.
- Enfioler, v. a.—Avaler avec rapidité.
- Enflammable, adj.—Inflammable.
- Enflammation, n. f.—Inflammation.
- Enflammatoire, adj.
- Inflammatoire. Ex. Je souffre d'un rhumatisme enflammatoire.
- Enfle, n. f.—Enflure. Ex. Ce garçon a une enfle au visage.
- Enflé, e, n. m. et f.
- Enflé, adj. Individu bouffi d'orgueil. Ex. Un grot enflé.
- Enfoncer, v. a.
- —Réfuter, réduire à quia. Ex. Monsieur Ladue a enfoncé son adversaire sur tous les hustings.
- —Perdre son argent. Ex. Il s'est fait enfoncer dans sa récente spéculation à la Bourse.
- Enfouir (s'), v. pron.—S'enfuir.
- Enfourner, v. a.
- Avaler. Ex. Enfourne-moi ça dans ton gosier.
- Enfrédir, v. n.—Refroidir.
- Enfrédir (s'), v. pron.—Se refroidir. Ex. Le temps s'enfrédit.
- Enfroidir, v. n.—Refroidir.
- Enfroidir (s'), v. pron.—Se refroidir.
- En fusil, loc.—D'une humeur massacrante.
- Engagé, e, adj.
- Serviteur, domestique. Ex. J'ai deux filles engagées à mon service.
- Engagement, n. m.
- —Fiançailles. Ex. Mademoiselle, voici votre bague d'engagement.
- —Rendez-vous. Ex. J'ai un engagement avec le rédacteur de l'Action Sociale pour dix heures.
- * Engager, v. a.
- —Se fiancer. Ex. Pierre et Lucette se marieront aux jours gras, voilà déjà plus d'un an qu'ils sont engagés. (Angl.)
- —Occupé. Ex. Hello! voulez-vous me mettre en communication avec le numéro 1828?—La ligne est engagée. (Angl.)
- Engager, ère, adj.
- Domestique. Ex. J'ai une bonne fille engagère que je paie dix piastres par mois.
- Enganter, v. a.—Mettre des gants.
- Enganter (s'), v. pron.
- Mettre soi-même ses gants.
- Engearber, v. a.—Engerber.
- Engencement, n. m.—Agencement.
- Engenouiller (s'), v. pron.—S'agenouiller.
- Engin, n. m.—Locomotive.
- * English, Inn-glishe, (m. a.)
- —Saint-Augustin, 14 points. (T. d'impr.)
- —Double english, palestine, 28 points.
- Engouer (s'), v. pron.
- S'étouffer en mangeant. Borel écrit: Engouer, se suffoquer en mangeant.
- En grand.
- —Servir la messe en grand, remplir les fonctions de thuriféraire ou de cérémoniaire.
- —D'une façon extraordinaire. Ex. En voilà un qui s'est fait blaguer en grand.
- Engrandir, v. a.—Agrandir.
- Engrener, v. a.
- S'enraciner. Ex. Il ne faut pas laisser engrener le mal avant qu'il soit trop tard.
- Engrener (s'), v. pron.
- —Accoutumer. Ex. Je suis tellement engrené dans cette affaire, que je me crois indispensable à ceux qui l'ont entreprise.
- —Persister. Ex. Pourquoi s'engrener dans cette mauvaise habitude de trop boire de vin?
- En gribouille.—Eu difficulté, en chicane.
- Enguenillé, e, adj—Déguenillé.
- Engueulade, n. f.—Action d'engueuler.
- Engueulement, n. m.—Action d'engueuler.
- Engueuleur, n. m.
- Celui qui engueule, qui dit de grossières injures aux autres.
- Engueuler, v. a.—Dire de grosses injures.
- Enguiabler, v. a.—Endiabler.
- Enhuiler, v. a.—Oindre d'huile.
- En j'haut, prép.—En haut.
- Enjôleux, euse, n. et adj.—Enjôleur.
- En l'air, loc.
- —Evaporé. Ex. Une jeune fille en l'air.
- —Dans un endroit élevé. Ex. Monter en l'air, sauter en l'air, grimper en l'air.
- —Gai, joyeux. Ex. Comme tu es en l'air aujourd'hui, sur quelle herbe as-tu pilé?
- Enlargir, v. a.—Elargir.
- Enlever (s'), v. pron.—S'en aller.
- Enlourdir, v. n.—Alourdir.
- En mains, loc.—En caisse.
- Enmialer, v. a.—V. Amiauler.
- Enmoyenné, e, adj.
- En moyen. Ex. Quand je serai plus enmoyenné, je te paierai.
- Enneiger, v. a.
- Couvrir de neige. Ex. Si tu veux conserver tes viandes durant l'hiver, mets-les dans un baril et enneige-les.
- Enneiger (s'), v. pron.
- Etre couvert de neige. Ex. Il fait une tempête épouvantable, me voilà tout enneigé.
- Ennicher, v. a.—Mettre dans une niche.
- En nuit.—Durant la nuit.
- Ennuyant, adj.
- Ennuyeux. Ex. Dieu, que c'est ennuyant!
- Ennuyer (s') de quelqu'un.
- Eprouver de l'ennui de son absence.
- Ennuyeux (être), loc.
- S'ennuyer d'habitude. Ex. Je suis incapable de m'absenter de chez moi pour plus d'une semaine, je suis trop ennuyeux.
- Enondation, n. f.—Inondation.
- Enonder, v. a.—Inonder.
- * En opération, loc.
- En vigueur. Ex. Cette loi sera mise en opération, aussitôt qu'elle aura été sanctionnée par le lieutenant-gouverneur. (Angl.)
- En outre, loc. adv.
- Outre. Ex. Qu'est-ce que tu veux en outre de ce que je t'ai déjà donné?
- En par (d'), loc. adv.
- —Dès le moment même. Ex. C'est fini d'en par là.
- —A partir de. Ex. D'en par aujourd'hui, je ne reconnaîtrai plus tes dettes.
- En petit, loc.
- Servir la messe en petit, remplir les fonction d'acolythe.
- En plein.—Beaucoup.
- Enque, n. f.—Encre.
- En quelque part, loc. adv.
- Quelque part. Ex. Il est allé en quelque part.
- Enrager, v. n.
- Etre tourmenté d'un désir violent. Ex. J'enrage d'aller me promener aux Etats.
- En rapport avec, loc.
- Au sujet de. Ex. M. l'avocat est venu à Québec, en rapport avec l'affaire de la banque de St-Pierre.
- Enrefreidir (s'), v. pron.
- Se refroidir. Ex. Le temps s'est enrefreidi depuis le matin.
- Enrefroidir (s'), v. pron.—Se refroidir.
- Enrégistrer, v. a.
- —Recommander. Ex. Je viens de recevoir une lettre pleine d'argent, heureusement qu'elle était enregistrée. (Angl.)
- —Enregistrer, porter sur un registre.
- Enrelaidir (s'), v. p.
- S'enlaidir. Ex. Mademoiselle Larivière s'enlaidit tous les jours.
- En relation avec, loc.—En rapport avec.
- Enretourner (s'), v. pron.
- Retourner. Ex. Nous nous enretournerons chez nous demain matin.
- Enrevenir (s'), v. pron.
- Revenir. Ex. Je suis enrevenu avec mon petit bonheur.
- Enrhumé, e, adj.—Enroué. Ex. Il a le parlé enrhumé.
- Enroser, v. a.—Arroser. Oudin et Cotgrave citent enroser.
- Enrouillé, e, adj.—Enrhumé.
- Enroutiner, v. a.—V. Aroutiner.
- Enroutiner (s'), v. pron.—V. S'aroutiner.
- Enseigner, v. a.
- Donner une prescription. Ex. Le docteur m'a enseigné un bon remède pour le rhumatisme.
- Ensemble (se mettre), loc.
- Se dit d'un homme et d'une femme qui se marient.
-
Breton et sa femme se sont mariés,Se sont mis ensemble, c'est pour faire des paniers.
- Ensembler, v. a.—Assembler.
- En snette, loc.—En boisson depuis plusieurs jours.
- En sorcier, loc.—En furie.
- * En style, staïle (Angl.)
- —Bien habillé, bien mis.
- —Bien disposé, en joie.
- Ensumencer, v. a.—Ensemencer.
- Entaille, n. f.
- Incision faite à l'érable pour permettre à la sève de s'écouler.
- Entailler, v. a.
- —Faire une incision à l'écorce de l'érable pour permettre à la sève de s'écouler.
- —Fabriquer du sucre d'érable. Ex. Entaillez-vous, ce printemps?—Sans doute, je vais commencer demain.
- Entarder (s'), v. pron.—S'attarder.
- En temps, loc.
- —A l'heure fixée d'avance. Ex. Le train est-il en temps?
- —A temps. Ex. Tu tâcheras d'arriver en temps.
- Entendement, n. m.
- —Ouïe. Ex. Il est un peu dur d'entendement.
- —Entente. Ex. Il n'y a pas d'entendement possible avec un être comme ça.
- Entendre, v. a.
- —Entendre dur, avoir l'oreille dure.
- —Etre sourd d'une oreille et ne pas entendre de l'autre, être complètement sourd.
- —Ne pas entendre de cette oreille-là, ne pas l'entendre de cette façon.
- Enterfaite, n. f.—Entrefaite.
- Enterprenant, adj.—Entreprenant.
- Enterprendre, v. a.—Entreprendre.
- Enterprise, n. f.—Entreprise.
- Enterrable, adj.—Qui peut être enterré.
- Enterrement, n. m.
- Ereintement. Ex. Ce beau parleur n'a pas été heureux; son adversaire lui a servi un enterrement de première classe, tout en le couvrant de fleurs.
- Enterrer, v. a.
- Couvrir. Ex. Va voir dans la cour si ton traîneau n'est pas enterré dans la neige.
- —Fêter. Ex. Nous allons, ce soir, enterrer le mardi gras.
- Enterrer (s'), v. pron.
- Etre surchargé. Ex. Je suis enterré dans l'ouvrage depuis un mois.
- Entertainement, (m. a.)—Divertissement.
- Entertiendre, v. a.—Entretenir.
- Entêter, v. a.
- Causer des maux de tête. Ex. Ce parfum-là entête.
- Enteur, prép.
- Entre. Ex. Tu passeras enteur deux.
- Enteurse, n. f.
- Entorse. Ex. Je me suis fait une enteurse à la jambe.
- Entièrément, adv.—Entièrement.
- Entôlage, n. m.—Action d'entôler.
- Entôler, v. a.
- Poser de la tôle. Ex. Entôler un poêle.
- Entome, n. f.
- Entame. Ex. L'entome d'un pain. Rabelais a écrit entomme.
- Entomer, v. a.—Entamer.
- Entonne, n. f—-Entonnoir.
- Entonnoir, n. m.
- Buveur. Ex. Quel entonnoir que cet ivrogne!
- Entonnoué, n. m.—Entonnoir.
- Entortiller, v. a.—Circonvenir, tromper.
- Entortiller (s'), v. pron.
- Se vêtir chaudement.
- Entour, adv.
- Autour. Ex. Je l'ai toujours entour de moi.
- En tous les jours, loc.
- En habit de semaine. Ex. Je suis dans mon en tous les jours, je n'irai pas à l'église comme cela.
- Entrage, n. f.
- Ouverture donnée à un hameçon pour former la courbe voulue.
- En train (se mettre), loc.—S'enivrer.
- Entre ci, adv.
- D'ici à. Ex. Entre ci Pâques, il y a quarante jours.
- Entre-cloison, n. f.
- Cloison en bois lattée, et préparée pour recevoir le crépi.
- Entre-deux, n. m.
- Séparation entre deux stalles (barrures) d'écurie.
- Entregarder (s'), v. pron.
- Se regarder réciproquement. Ex. Ils s'entregardent comme deux chiens de faïence.
- Entregeler, v. a.
- A moitié gelé. Ex. De la viande entregelée.
- Entre-manger (s'), v. pron.
- Se dire des injures mutuellement. Ex. A quoi bon vous entremanger tous deux? accordez-vous.
- Entrée, n. f.
- —Vestibule. Ex. Essuyez vos pieds dans l'entrée.
- —Inscription. Ex. Tu auras la précaution de faire cette entrée dans le journal.
- Entremi, adv.
- A travers. Ex. Le pommes ne sont pas bien grosses, cette année, mais il y en a de fameuses entremi.
- Entremordre (s'), v. pron.
- Médire l'un de l'autre. Ex. S'entremordre entre voisins, ce n'est pas édifiant.
- Entre=plancher, n. m.
- Entrevous, intervalle entre deux solives dans un plancher. Ex. Vous mettrez du mortier dans l'entre-plancher.
- Entreprendre, v. a.
- —User jusqu'à la corde. Ex. Mon propriétaire ne fait pas de trop bonnes affaires, je crois qu'il en a grand d'entrepris.
- —Réduire, mettre à la raison. Ex. Si tu veux dire comme moi, nous allons l'entreprendre, celui-là.
- Entrequien, n. m.
- Entretien. Ex. Une maison d'entrequien.
- Entrequien (dur d'), loc.
- Difficile à soigner. Ex. Mon cheval est dur d'entrequien.
- Entrer, v. n.
- —Enregistrer, inscrire. Ex. Veuille donc entrer ce compte au grand-livre.
- —Faire entrer. Ex. Entre le cheval dans l'écurie.
- Entrer-sortir, v. n.
- Entrer et sortir. Ex. Il n'a fait qu'entrer-sortir.
- Entresembler (s'), v, pron.
- Se ressembler. Ex. Ils s'entresemblent comme deux gouttes d'eau.
- * Entretenir, v. a.
- —Recevoir. Ex. Nous avons passé deux jours chez lui, il nous a entretenus princièrement. (Angl.)
- —Concevoir. Ex. J'entretiens des doutes sur son compte. (Angl.)
- Entretint, part. passé.
- Entretenu. Ex. J'ai entretint mon homme pendant une grosse heure.
- Entreverdir, v. n.
- Commencer à verdoyer. Ex. Les arbres entreverdissent à vue d'œil.
- Envaler, v. a.
- Avaler. Ex. Envale-moi ça, mon vieux, ça va te guérir.
- Enutile, adj.—Inutile.
- Envaliser, v. a.—Emballer, empaqueter.
- Envarié, e, adj.—Avarié.
- Envelime, adj.
- En furie. Ex. Ne me parle pas ce matin, je suis envelime.
- Envelimer, v. a.
- Envenimer. Vieux français. Un ancien proverbe disait:
-
Paroles rapportéesSont envelimées.
- Envelimure, n. f.
- Plaie ou coupure infectée par le contact d'un insecte venimeux.
- Envers (à l'), loc. adv.
- —Bouleversé. Ex. Qu'as-tu? tu me parais tout à l'envers.
- —Tourner son capot à l'envers, changer de parti politique.
- En veux-tu en v'là, loc.
- En grande abondance. Ex. Des noisettes, cette année, il y en a en veux-tu en v'là.
- Envieux, n. m.
- Envie, petite pellicule qui se détache de la peau autour des ongles. Ex. J'ai un envieux au pouce. Envieux se dit en France, mais au féminin: une envieux.
- En v'lime, loc.—V. Envelime.
- Environs (aux), loc.
- Environ. Ex. J'ai aux environs de quinze piastres dans ma poche.
- Environs (dans les), loc.
- A peu près, environ. Ex. Il y a bien dans les environs de deux lieues pour aller au saut Montmorency.
- Envoi, n. m.
- —Facture. (Angl.)
- —Note.
- Envoirai (j'), futur du verbe envoyer.
- J'enverrai. Ancienne forme française. Nous disons aussi j'envoirais au conditionnel.
- Envolée, n. f.
- Elan. Ex. J'ai pris mon envolée et j'ai sauté par-dessus la clôture.
- Envoyable, adj.
- Qui est à envoyer. Ex. Ce paquet n'est pas envoyable, arrangé comme il est là.
- Envoyer, v. a.
- —Il s'est fait envoyer cela, compter avec des expressions dures.
- —Ça, c'est envoyé, c'est bien dit.
- —Envoyer faire foute, chasser.
- —Envoyer sous le four, chasser.
- —Envoyer à la gomme, chasser.
- —Envoyer le torchon, dire des mots durs.
- —Envoyer au diable, envoyer au sucre, envoyer au sacre, envoyer paître, toutes expressions qui signifient à peu près la même idée: celle de chasser quelqu'un de sa présence.
- Envoyer (s'), v. pron.
- Se mettre à l'œuvre avec une grande vigueur.
- Envrâler, v. a.
- Aller de droite et de gauche dans le but de voir ou de faire des recherches. Ex. Qu'as-tu à vouloir ainsi envrâler tout le quartier.
- —Faire table rase, s'emparer de tout ce qui se présente.
- Envrâleux, se, n. et adj.
- —Qui rôde ci et là avec ou sans but particulier.
- —Qui s'empare de tout ce qui lui tombe sous la main.
- Envriller, v. a.—Vriller.
- Epailler, v. a.—Disperser.
- Epailler (s'), v. pron.—Se disperser.
- Epais, se, adj.
- —En quantité. Ex. A force de dépenser son argent, à la fin il ne lui en restera pas épais.
- —Chargée, en parlant de la langue. Ex. Avoir la langue épaisse.
- —Saint-Epais, individu lourd, grossier.
- —Ne pas en avoir épais sur le brochet, être très maigre.
- —Etre épais dans le plus mince, être très lourd d'esprit.
- Epanouir (s'), v. pron.
- Fromage qui prend la consistance de la crème. Ex. Un fromage raffiné qui s'épanouit.
- Epargne, n. f.—Surtout de table.
- Eparpailler, v. a.
- Eparpiller, répandre sans ordre. Ex. Le foin est éparpaillé dans la grange.
- Eparpillage, n. m.
- Eparpillement, action d'éparpiller.
- Epatant, adj.—Etonnant. Ex. Ce gas-là est épatant.
- Epaté, e, adj.
- Abasourdi, dans un grand étonnement. Ex. Je suis allé voir les pageants, et j'ai été épaté.
- Epatement, n. m.—Action d'épater.
- Epater, v. a.—Etonner.
- Epater (s'), v. pron.——S'étonner.
- Epatrouillant, adj.—Epatant, étonnant.
- Epatrouiller, v. a.—Etonner outre mesure.
- Epaule, n. f.
- —Avoir les épaules larges, pouvoir endurer beaucoup.
- —En avoir par-dessus les épaules, ne pouvoir endurer davantage.
- Epée, n. f.—Brave comme l'épée du roi, très brave.
- Epées, n. f. pl.
- Ridelles placées en avant et à l'arrière d'une charrette pour permettre une plus grosse charge de foin ou de gerbes.
- Epelan, n. m.—Eperlan.
- Epergne, n. f.—Surtout.
- Epervier des pigeons, n. m.—Faucon des pigeons.
- Epeurer, v. a.
- Effrayer. Ex. Epeure-moi point, je suis trop nerveux. «On peut être épeuré sans être effrayé».—(Jaubert.)
- Epiceries, n. f. pl.
- Epicerie. Ex. Où achètes-tu tes épiceries?—Chez l'épicier du coin.
- Epine, n. f.—Aubépine. Ex. Une haie d'épines.
- Epine du dos, n. f.—Epine dorsale.
- Epine dorsale du dos.—Epine dorsale.
- Epinette (petite), n. f.—Epinette blanche.
- Epinette rouge, n. f.—Mélèse d'Amérique.
- Epingle de bois, n. f.
- Petit instrument en bois, avec ouverture dans le sens de la longueur, qui sert à tenir en place le linge suspendu sur une corde pour le faire sécher.
- Epinglette, n. f.—Broche, épingle.
- Epingue, n. f.
- —Epingle.
- —Jouer aux épingues, jouer à la poussette.
- Epître, n. f.
- Chanter une épître, faire des remontrances.
- Eplucher, v. a.
- Peler. Ex. Marie, épluche les patates pour le dîner, tu éplucheras aussi un peu de blé d'Inde et des pommes.
- Epluchette, n. f.
- Réunion de parents et d'amis où on enlève au blé d'Inde en épi ses feuilles.
- Eplucheux, euse, n. m. et f.—Eplucheur.
- Eplure, n. f.
- Pelure. Ex. Des éplures de patates, d'oignons.
- Epoiler, v. a.
- —Enlever le poil.
- —Battre, rosser.
- Epoitrailler (s'), v. pron.
- Laisser sa poitrine découverte.
- Epoitriner (s'), v. pron.
- —Se forcer les poumons à crier. Ex. Je me suis époitriné à force de crier après lui.
- —Menacé de phtisie.
- Epaumoner (s'), v. pron.
- S'époumoner, crier à pleins poumons.
- Eponge, n. f.
- Buveur invétéré. Ex. C'est une vraie éponge, il boit depuis des années et ne dérougit point.
- Epongeage, n. f.—Action d'éponger.
- Eponger, v. a.
- Enlever avec un linge humide le lustre des draps, afin d'éviter les taches que la pluie y ferait sans cette précaution.
- Epouffer (s'), v. pron.
- Pouffer. Ex. En entendant cette drôle d'histoire, il s'est épouffé de rire.
- Epoussetoir, n. m.—Epoussette.
- Epoussettouer, n. m.—Epoussette.
- Epoussièrer, v. a.—Epousseter.
- Epouvante, n. f.
- —Grande hâte. Ex. Il fait tout à l'épouvante, ça devient fatigant.
- —Allure vertigineuse. Ex. Mon cheval a pris l'épouvante, nous avons manqué nous tuer.
- Equarri, e, adj.
- Bien planté. Ex. Voici un gas qui est bien équarri.
- Equarriture, n. f.
- Stature, carrure. Ex. Le garçon de mon frère a une belle équarriture.
- Equerre, n. f.—Tiré à l'équerre, bien tiré.
- Equeuter, v. a.
- Enlever la queue. Ex. Equeuter des pommes, des cerises.
- Equilatéral, adj.
- Indifférent. Ex. Cela m'est pas mal équilatéral.
- Equilibre (sur l'), loc.
- Indécis. Ex. Je suis sur l'équilibre pour pouvoir dire si je partirai.
- Equiôlé, e, adj.—Etiolé.
- Equipage, n. f.
- Dégât. Ex. Les enfants ont étendu toutes leurs bébelles au beau milieu de la place, c'est pas qu'une petite équipage. Molière a employé ce mot pour désigner costume, et La Fontaine pour meubles.
- Equiper, v. a.
- —Salir. Ex. Comme je passais au coin, je me suis étendu tout de mon long, et j'ai équipé mes pantalons.
- —Dans une situation pénible. Ex. En voilà un qui en a grand d'équipé.
- —Malade, blessé. Ex. Je me suis fait mal à la main en tombant, regarde comme j'ai le pouce équipé.
- Equiper (s'), v. pron.
- —Se salir. Ex. S'équiper les pieds en marchant dans la boue.
- —Se blesser. Ex. Je me suis équipé la jambe sur une pierre.
- Equipet, n. f.
- Petit compartiment dans un grand coffre, où l'on dépose les menus objets. Probablement du mot éclipèque, qui, en France, veut aussi dire tiroir latéral d'un coffre.
- Equipollent (en), loc. adv.
- A l'equipollent, équivalant. Ex. Tu me donneras ce que tu voudras, mais en équipollent de ce que je t'ai donné.
- Erable bâtarde, n. f.—Erable à épis.
- Erable sirop (d'), n. m.
- Sirop fabriqué avec l'eau ou la sève extraite de l'érable.
- Erablière, n. f.—Forêt d'érables.
- Erailler, v. a.—Ecorcher légèrement, effleurer la peau.
- Erailler (s'), v. pron.—S'érafler.
- Erbière, n. f.
- Estomac des ruminants. Ex. Je lui arraché l'erbière. Lacurne de Sainte-Pallaye cite ce mot.
- Ereinte (à toute), loc.
- De toutes ses forces. Ex. Je l'ai poursuivi à toute éreinte, et je n'ai pu l'attraper.
- Èrer, v. n.
- Errer. Ex. Si tu laisses èrer tes animaux, tu seras poursuivi par la municipalité.
- Erésipèle, n. m.—Erysipèle.
- Eridelle, n. f.
- Ridelle. Ex. Mets les éridelles à la charrette à foin.
- Erien, adv.—Rien. Ex. Je travaille presque pour erien.
- Erifler, v. a.—Effleurer la peau.
- Eriflure, n. f.—Eraflure, légère écorchure.
- Eripiaux, n. m. pl.—Oreillons.
- Erlevée, n. f.—Relevée, l'après-midi.
- Erocher, v. a.
- Enlever les roches, les pierres d'un champ.
- Eronce, n. f.—Ronce.
- Eronde, n. f.
- Aronde. Ex. Ma maison de campagne est bâtie à queue d'éronde.
- Erre, n. f.—Arrhe. Ex. Donner une piastre d'erre. V. Air.
- Erusser, v. a.
- —Détacher les feuilles d'une plante en faisant glisser dans la main, de bas en haut, la tige qui les porte. L'origine de ce mot vient du fait qu'on cueillait les feuilles du lierre (éru) au moyen de ce procédé.
- —User. Ex. Tu as érussé tes culottes au genoux.
- Erysipère, n. m.—Erysipèle.
- Escabeau, n. m.
- —Tabouret, petit meuble qu'on met sous ses pieds.
- —Echelle double, échelle de peintre, de tapissier, de libraire.
- Escafignon, n. m.
- Cafignon, chausson. Ex. Quelle odeur abominable! ça sent l'escafignon. Rabelais s'est servi de la même expression pour dire la même chose.
- Escalier, n. f.
- Escalier, n. m. Ex. Crois-tu, quelle belle escalier.
- Escandale, n. m.—Scandale.
- Escandaleux, se, adj.—Scandaleux.
- Escapulaire, n. m.—Scapulaire.
- Escârres, n. m. pl.
- Etalage. Ex. Madame fait ses escârres.
- Escarrer (s'), v. pron.
- Affecter de grands airs. Ex. Madame Pepin ne s'escarre pas qu'un peu, elle fait sa grande dame.
- Escarreux, se, adj.
- Personne affectée, vaniteuse.
- Esclande, n. f.—Esclandre.
- Esclipe, n. f.—Eclipse.
- Esclopé, e, adj.
- Eclopé. Ex. Ils se sont battus et vergés à coups de poing, et ils sont revenus pas mal esclopés.
- Escogriffe, n. m.
- Homme mal bâti et de haute taille. Vient d'escroc et de gripon. (Oudin et Cotg.)
- Escouer, v. a.
- —Secouer. Ex. Escoue mon par-dessus, il est couvert de neige.
- —Corriger, battre.
- Escouer (s'), v. pron.
- —Se donner du mal. Ex. Ce garçon arrivera, il s'escoue gros.
- —S'agiter brusquement pour se débarrasser d'une chose. Ex. Va t'escouer, ton habit est plein de poussière.
- —Sortir, s'en aller au grand air. Ex. Cours t'escouer, tu sens mauvais.
- Escousse, n. f.
- Espace de temps. Ex. Je t'ai attendu une bonne escousse. Se disait autrefois pour mouvement, action, course qui sert à mieux sauter. (Mad. de Sévigné.)
- Escousses (par), loc. adv.
- Par intervalles, à diverses reprises. Ex. Docteur, j'ai des douleurs à l'estomac, mais seulement par escousses.
- Escrofuleux, se, adj.—Scrofuleux.
- Escrupuleux, se, adj.—Scrupuleux, se.
- Escuse, n. f.
- Excuse. Ex. Je vous demande escuse.
- Escuser, v. a.
- Excuser. Ex. Escusez, Monsieur, si je vous coupe la parole.
- Espâce, n. f.
- —Espace, n. m.
- —Intervalle.
- Espèce de...
- Locution pour exprimer toute espèce d'injures. Ex. Espèce d'imbécile! Espèce de bon à rien! Espèce de traîneux! Tout simplement Espèce.
- Espérer, v. a. et n.
- —Attendre. Ex. Espérez-moi, je serai à vous dans cinq minutes.
- —Aimer à croire. Ex. J'espère bien que vous ne me tromperez point.
- * Espérette, n. f.
- Spiritueux. Ex. Allons prendre un verre d'espérette. (Angl) spirit.
- Espication, n. f.—Explication.
- Espiègue, n. m. et f.—Espiègle.
- Espionneux, se, adj.—Espion.
- Esplicable, adj.
- Explicable. Ex. Une pareille conduite n'est pas esplicable.
- Esplication, n. f.—Explication.
- Espliquer, v. a.—Expliquer.
- Esprès, adv.—Exprès.
- Espress, n. m.—Express.
- Esprit d'épinette.
- Finesse risquée. Ex. Cet homme, qui en a pourtant pas trop à vendre, se mêle de vouloir faire de l'esprit, mais c'est de l'esprit d'épinette.
- Esquelette, n. m.
- Squelette. Ex. Etre maigre comme un esquelette.
- Esquis, e, adj.—Exquis, se.
- Essaye, n. m.
- Essai. Ex. J'ai pris cet homme-là à l'essaye.
- Esseau, n. m.
- Ouverture ménagée dans une digue, pour laisser couler l'excès de l'eau.
- Esseil, n. m.—V. Essaye.
- Esseu, n. m.—Essieu.
- Essiver, v. a.—Lessiver.
- Essue=mains, n. m.—Essuie-mains.
- Essuer, v. a.
- Essuyer. Ex. Essue la table avant de mettre la nappe.
- Essuifer, v. a.—Enlever le suif.
- Estampille, n. f.
- Timbre-poste. L'estampille est un timbre employé pour attester l'authenticité, la provenance ou la propriété d'un livre, d'un brevet.
- Estampiller, v. a.
- Poser un timbre-poste sur une enveloppe de lettre.
- Estampine, n. f.—Estampille.
- Estâtue, n. f.
- Statue. Ex. Pourquoi restes-tu là planté comme une estâtue?
- Est-ce pas?—N'est-ce pas?
- Estèque, n. m.
- —Fin. Ex. Nous avons fini de construire cette maison, mettons-y le bouquet, ce sera l'estèque.
- —Dernière levée, au jeu de cartes. Ex. J'ai fait l'estèque.
- —Plan, action. Ex. Ne fais pas d'esteques pour te casser le cou.
- Estèqueux, euse, adj.—Personne ingénieuse.
- Estime, n. f.
- Estimation. Ex. Dans mon estime, je crois qu'il va mourir aujourd'hui.
- * Estimebotte, n. m. (Angl.)—Steam-boat.
- Estimer, v. a.
- Croire, juger. Ex. J'estime que cela peut bien valoir une piastre.
- * Estimés, n. m. pl.
- Etat estimatif des dépenses. Ex. Les estimés seront soumis à la Chambre, demain. (Angl.)
- Estomac, n. m.
- —Poitrine. Ex. Etre pris de l'estomac; cacher quelque chose dans son estomac.
- —Avoir l'estomac ouvert, avoir une mauvaise digestion.
- —Avoir l'estomac dans les talons, avoir une grande faim.
- Estra, n. m.—Extra. Ex. Je paierai tous les estras.
- Estradinaire, adj.—Extraordinaire.
- Estravagance, n. f.—Extravagance.
- Estravagant, e, adj.—Extravagant, e.
- Estravaguer, v. n.—Extravaguer.
- Estrémité, n. f.
- Extrémité. Ex. Notre malade est à l'estrémité.
- Estremeonction, n. f.—Extrême onction.
- Estropié, adj.
- Hernié. Ex. Je me suis estropié en voulant lever le poids d'un quintal.
- Estropier (s'), v. pron.
- Se blesser. Ex. Je me suis estropié au doigt.
- Estropique, adj. et n.—Hydropique.
- Etabli, n. f.—Etabli, n. m.
- Etage, n. m.
- —Phase. Ex. Nous ne sommes encore qu'au premier étage de la procédure. (Angl.)
- —Etage, n. f. Ex. Monte à la seconde étage.
- Etain, n. f.—Etain, n. m. Ex. Une cuiller d'étain fine.
- Etaler, v. a.
- Laisser porter. Ex. Nous ne sommes pas beaucoup habillés contre le froid, n'importe, étalons.
- Etamper, v. a.
- —Dire à quelqu'un son fait. Ex. Je l'ai étampé de la belle façon.
- —Frapper, battre.
- Etamper (s'), v. pron.
- S'étendre de tout son long. Ex. Il est tombé dans une mare de boue, il s'est étampé comme il faut.
- Etamperche, n. f.—V. Etemperche.
- Etancher, v. a.
- Sécher. Ex. Etanche ton papier avec du papier buvard.
- Etang, n. m.
- Pièce d'eau artificielle. Ex. Nous avons jeté des poissons vivants dans notre étang.
- Etanies, n. f. pl.
- Litanies. Ex. Maintenant, mes enfants, nous allons dire les étanies, c'est-à-dire les litanies de la sainte Vierge.
- Etarnité, n. f.—Eternité.
- Etarnuer, v. n.—Eternuer.
- Etats, n. m. pl.
- Etats-Unis. Ex. Je pars pour les Etats, je m'en vas travailler dans les facteries.
- Etau, n. m.—Etal.
- Etaye, n. m.—Etai, appui, support.
- Eté des sauvages.
- Intervalle de doux temps vers la fin de l'automne, qui laisse croire que l'été va renaître. Nos sauvages profitent de ce temps pour faire leurs chasses et leurs pêches en vue de l'hiver qui va s'ouvrir.
- Eteil, n. m.—V. Etaye.
- Eteindu, e, adj. part.
- Eteint. Ex. As-tu éteindu la chandelle?
- Etemperche, n. f.—Tendoir, écoperche.
- Etenderie, n. f.
- —Etendage, assemblage de cordes tendues sur lesquelles on étend des choses qu'on veut faire sécher.
- —Assemblage de choses étendues sur les meubles ou sur le plancher.
- Etendre, v. a.
- Etendre le linge. Ex. Aujourd'hui, il fait beau, nous allons étendre.
- Eternité de temps, n. f.
- Long intervalle. Ex. Crois-tu que je vais t'attendre une éternité de temps?
- Etiré, e, adj. part.
- —Abattu, fatigué. Ex. Qu'as-tu donc, ce matin, tu es tout étiré?
- —Tiré, allongé. Ex. Avoir la figure étirée.
- Etoc, n. m.—Etau.
- Etoffe du pays, n. f.
- —Etoffe fabriquée chez les cultivateurs avec la laine de leurs moutons.
- —Whiskey blanc. Ex. Entrons prendre un coup d'étoffe du pays.
- Etoile à grand' queue, n. f.—Comète.
- Etou, adv.—Aussi. Ex. Moé étou, toé étou.
- Etouffer, v. a.—La dévotion l'étouffe pas, il n'est pas dévôt.
- Etoupe de France, n. f.
- Etoupe très soyeuse employée par les rebouteurs dans les cas de fracture.
- Et pis, loc.
- Et puis. Ex. Tu iras au bureau de poste, et pis à l'église.
- Etrange, adj.
- Etranger. Ex. Quel est celui-là qui passe?—C'est un étrange, ben sûr.
- Etranger, v. a.—Etrangler, vendre cher.
- Etre bien, loc.—V. Bien.
- Etre bon, loc.
- Bien disposé. Ex. Peux-tu m'aider à scier une corde de bois?—Je suis bon.
- Etre bon pour, loc.—V. Bon pour.
- Etre en cherche, loc.
- Etre à la recherche. Ex. Je suis en cherche d'un bon domestique.
- Etre pour, loc.
- Etre sur le point de. Ex. Je suis pour me marier la semaine prochaine.
- Etreit, e, adj.—Etroit, étroite.
- Etreitement, adv.—Etroitement.
- Etriper, v. a.
- Tuer de coups. Ex. J'ai manqué me faire étriper.
- Etriqué, e, adj.
- Vêtu. Ex. Cet homme est bien mal étriqué.
- On peut dire étriquer un habit, étriquer un discours.
- Etrivant, e, adj. part.
- Contrariant. Ex. Que c'est étrivant de se voir condamné à entendre de pareils discours!
- Etrivard, n. et adj.—Qui aime à étriver.
- Etrivation, n. f.—Action d'étriver.
- Etriver, v. a.
- Gouailler, taquiner. Ce mot semble venir de l'islandais strid, qui signifie guerre, attaque, ou mieux de l'anglais to strive, disputer, gourmander.
- Etriver (s'), v. pron.—Se plaisanter mutuellement.
- Etriveux, se, n. et adj.
- Qui est dans l'habitude d'étriver.
- E cetera, loc.
- Et cetera. Jeu de mots très involontaire chez celui qui le commet.
- Eturgeon, n. m.—Esturgeon.
- Eu,
- U. Se prononce le plus souvent u. Tradition du vieux français. On dit bien: j'eus, tu eus, il eut, gageure, avec la son u. Tout ce qui parle bien en France, écrivait Théodore de Bèze, au XVIe siècle, prononce hureux.
- * Euchre, you-keur, (m. a.)
- Jeu de cartes où le valet d'atout joue un grand rôle.
- Eune, adj. f.—Une. Ex. Je vous souhaite eune bonne année.
- * Evaluateur, n. m.—Estimateur. (Angl.)
- Evangile, n. f.
- Evangile, n. m. Ex. Partir de l'église avant la dernière évangile.
- Eveiller, n. m.
- Réveiller. Ex. Demain, tu m'éveilleras à six heures.
- Eventaire, n. m.—Inventaire.
- Eventé, e, adj.
- —Evaporé, léger. Ex. Une personne éventée.
- —Goût particulier que prend le lard avancé. Ex. Du porc frais qui a pris le goût d'éventé.
- Eventer, v. a.—Pousser. Ex. Eventer les cris.
- Eventilateur, n. m.—Ventilateur.
- Eventiler, v. a.—Ventiler, renouveler l'air dans un lieu clos.
- Eventouffle, n. f.—Ventouse.
- Eventouse, n. f.—Ventouse.
- Eviander, v. a.—Enlever la viande sur un os.
- Exactitude, n. f.
- Ce mot n'est pas encore reconnu par l'Académie. On l'a vu naître avec peine, et se conserver malgré tous les efforts contraires des puristes. Au XVIIIe siècle, on a mis en circulation, pour en finir, les mots exacteté et exactesse. Ils ont tous deux disparu. Exactitude est resté, et restera, parce que la langue en a besoin et ne peut le remplacer.
- Exarcer, v. a.—Exercer.
- Excès (d'), adv.
- A l'excès. Ex. Y avait-il bien du monde à l'assemblée d'hier soir?—Non, il n'y en avait pas d'excès.
- Excitement, n. m.—Excitation.
- Exciter (s'), v. pron.
- Perdre son sang-froid. Ex. Ne vous excitez pas, l'ami, prenez vos sens.
- Excrimer (s'), v. pron.
- S'escrimer, se remuer en tous sens.
- Excuse, n. f.
- —Demander excuse, demander pardon.
- —Faire excuse, s'excuser. Ex. Faites excuse, monsieur, ce n'est pas cela que j'ai voulu dire.
- Excusez! v. a.
- Pris à l'impératif et sans régime, par voie d'exclamation ironique. Ex. Quelle belle toilette, excusez! excusez du peu!
- Exemple, n. f.
- Exemple, n. m. Ex. Une belle exemple à suivre.
- Exemple (par)! loc.
- —Exclamation pour exprimer l'étonnement, comme si on disait: je vous en prie, vous m'étonnez. Ex. Qu'est-ce que tu me racontes là, par exemple!
- —En retour. Ex. Je vais te donner cent piastres pour le loyer de ta maison, mais par exemple, tu en feras réparer tout l'intérieur.
- Exercer, v. a.
- —Répéter. Ex. Exercer un drame.
- —Entraîner. Ex. Exercer un cheval.
- Exhibit, n. m.—Document.
- Exhibition, n. f.
- Exposition. Ex. Vas-tu à l'exhibition du comté de Québec?
- Exil, n. m.—Pénitencier. Ex. Partir pour l'exil.
- Exiler, v. a.
- Condamner au pénitencier. Ex. Un tel va être exilé pour sa vie.
- Existence (en), loc.
- Qui existe. Ex. C'est le meilleur remède en existence.
- * Exposé financier.—Etat budgétaire. (Angl.)
- Exprès, adv.
- C'est fait exprès, c'est comme un fait exprès, c'est une action accomplie expressément dans un but particulier.
- Exprès (faire un).
- Aller expressément. Ex. J'ai dû faire un exprès pour faire votre commission.
- Exprès (par), loc.
- Avec intention. Ex. Monsieur, je ne l'ai pas fait par exprès.
- * Express, n. f., (m. a.)
- —Petite voiture à l'usage des enfants, pour simuler les grosses voitures dont se servent les épiciers, les bouchers pour distribuer leurs provisions aux chalands.
- —Voiture de déménagement, voiture de factage, camion.
- Extra, n. m.
- —Supplément. Ex. Extra de journal.
- —Excellent. Ex. Ce vin est extra.
- —Compte additionnel. Ex. Ce qui me coûte le plus cher dans cette maison que je viens de faire construire, ce sont les extras.
- Extradinaire, adj.—Extraordinaire.
- Extrait d'âge, n. m.—Acte de naissance, baptistaire.
- Extra superfin.
- Supérieur. Ex. Nous vendons de la fleur extra superfine pour faire de bons gâteaux.
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