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Le parler populaire des Canadiens français: ou, Lexique des canadianismes, acadianismes, anglicismes, américanismes, mots anglais les plus en usage au sein des familles canadiennes et acadiennes françaises
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- Face, n. f.
- —Fendre la face à quelqu'un, lui déplaire beaucoup.
- —Face de peau de nanne, figure désagréable.
- —Face de carême, figure blême et maladive.
- —Se marier en face de cheval, contracter un mariage en dehors de toutes lois civiles et religieuses.
- —Se marier en face de l'Eglise, contracter un mariage suivant les règles de l'Eglise.
- Fâche, n. f.
- Fâcherie, brouille. Ex. Allons, les enfants, pas de fâche entre vous.
- Fâchette, n. f.
- Fâcherie. Ex. Fais donc une petite fâchette, ma chère.
- Façon, n. f.
- —Politesse, usage du monde. Ex. Cet homme a une grande façon, il a de la façon comme pas un.
- —Cérémonie. Ex. Ne faites pas de façon, acceptez sans cérémonie, c'est de grand cœur.
- —Chaudronnée. Ex. Une façon de savon, une façon de sucre.
- Façonneux, euse, adj.—Cérémonieux.
- * Facterie, n. f. (Angl.)
- —Manufacture, fabrique. Ex. Travailler dans une facterie d'allumettes.
- —Usine.
- —Ateliers en général.
- Fadir, v. n.
- Affadir, rendre défaillant. Ex. Le cœur me fadit, rien qu'à l'idée de prendre de l'huile de castor.
- Faffigner, v. n.—V. Faffiner.
- Faffiner, v. n.
- Hésiter, tergiverser. Ex. Fais ce que je te dis, ne faffine pas.
- Faffinerie, n. f.—Hésitation, tergiversation.
- Faffineux, euse, adj.—Qui faffine.
- Fagot, n. m.
- Carte qui ne compte pas pour faire un point, parce qu'elle se trouve seule au lieu d'être accouplée à deux autres similaires, au jeu dit du quatre-sept. Ex. Nous avons six points et deux fagots.
- Fagulté, n. f.
- Faculté. Ex. La fagulté de droit, de médecine, des arts.
- Faible, adj.—En faiblesse. Ex. Tomber faible.
- Faignander, v. n.—Fainéanter.
- Faigniant, e, adj.—-Fainéant, paresseux.
- Faignantise, n. f.—Fainéantise, paresse.
- Faillance, n. f.
- Défaillance. Ex. Il est tombé en faillance. Ce mot se disait jadis.
- Faillette, n. f.
- —Faiblesse, moment de découragement. Ex. Avoir une petite faillette.
- —Intervalle de relâche, de répit. Ex. Le capelan remonte le fleuve, la morue va cesser de mordre, alors nous aurons une faillette.
- Faillir, v. n.
- Manquer, rater. Ex. Cette affaire est faillie. Expression acadienne.
- Faillot, fayot, n. m.
- Haricot, fève. Mot français, employé surtout par les Acadiens.
- Faim, n. m.
- —Avoir une faim de loup, de chien, une vieille faim, une faim d'enragé, avoir beaucoup faim.
- —Avoir faim dans le ventre, même sens.
- Fainéander, v. n.—Ne rien faire.
- Faintise, n. f.—Fainéantise.
- * Fair, (m. a.)
- —Correct. Ex. C'est pas fair ce que tu dis là.
- —Raisonnable. Ex. Pourquoi m'injurier sans raison? c'est pas fair.
- * Fair play, fér plé, n. m., (m. a.)
- Franc jeu. Ex. Je lui ai donné fair play.
- Faire, v. a.
- —Proposer un prix dans une vente. Ex. Sais-tu qu'il m'a fait sa maison, six mille piastres.
- —Suffire. Ex. Je te donnerai deux piastres, ça va-t-y faire?
- —Cultiver. Ex. J'ai un jardin qui est long à faire.
- —Donner les cartes. Ex. A qui à faire?
- —Habiller. Ex. Je t'assure que cet habit te fait bien.
- —Simuler. Ex. Ne fais donc pas l'innocent, la bête.
- —Embrasser une carrière. Ex. Faire un médecin, faire un avocat, faire un prêtre. Ex. Mon garçon est décidé à faire un prêtre.
- —Faire soleil, faire du soleil.
- —Faire son homme, faire l'important.
- —Faire une fin, se marier.
- —Faire le gros dos, faire l'homme important.
- —Faire de la terre, défricher.
- —Faire son pouvoir, faire son possible.
- —Faire de la toile, tomber en syncope.
- —Faire ni une ni deux, aller vite en besogne.
- —Faire ses choux gras, se plaire.
- —Faire la pluie et le beau temps, tout régler.
- —Ne pas faire un pli, ne pas soulever d'obstacles.
- —Faire des choux et des raves, disposer d'une chose comme bon nous semble.
- —Faire du sang de punaise, faire du mauvais sang.
- —Faire danser l'anse du panier, faire des profits illicites.
- —Envoyer faire foute, envoyer au large.
- —Cela ne fera pas, cela n'est pas acceptable.
- —Faire les demandes et les réponses, s'emparer de la conversation, et ne rien omettre de ce que l'on sait.
- —Faire la grande demande, demander une jeune fille en mariage.
- —Faire laid, avoir mauvaise mine.
- —Faire du fla-fla, parler d'une manière prétentieuse, arrogante.
- —Faire «Au nom du Père», se signer.
- —Faire les cent coups, mener mauvaise vie.
- —Faire la vie, mener joyeuse vie.
- —Se faire vieux, paraître vieux.
- —Faire sa religion, pratiquer sa religion.
- —Faire la neuvaine, suivre les exercices de la neuvaine.
- —Une chose ni faite ni à faire, une chose très mal faite, qui n'a ni rime, ni sens.
- * Faiseur, n. m.
- Prometteur. Ex. Nous avons ensemble un billet promissoire, tu n'oublieras pas que c'est toi qui en es le faiseur. (Angl.)
- Faiseux, n. m.—Faiseur. Ex. Un faiseux d'embarras.
- Fait, n. m.
- —Vérités. Ex. Dire à quelqu'un son fait.
- —Cela est dû au fait que, cela est dû à ce que. (Angl.)
- —Comme de fait, en effet.
- Faite, n. m.
- Fait. Ex. Comme de faite, par le faite, sur le faite. Je l'ai pris sur le faite.
- Falbana, falbéna, n. m.
- Falbala, garniture dans la robe des femmes.
- Falle, n. f.
- —Jabot. Ex. La falle de l'oie, du pigeon.
- —Avoir la falle basse, avoir une grosse faim.
- —Avoir la falle à l'air, avoir la gorge découverte.
- Fameuse, n. f.—Pomme fameuse, dite reinette du Canada.
- Fameusement, adv.—Extrêmement. Pas académique.
- Fâmeux, euse, adj.—Fameux.
- Fanal, n. m.
- —Lanterne, lanterne sourde.
- —Individu très élancé. Ex. Où vas-tu, grand fanal? de ce train-là.
- —Attendre quelqu'un avec une brique et un fanal, l'attendre de pied ferme, pour lui donner une râclée.
- Fanau, n. m.—Fanal.
- Fanfarluche, n. f.
- Fanfreluche, colifichets propres aux femmes.
- Fanil, n. m.—Fenil, grenier à foin.
- Fantasse, adj.—Fantasque.
- Faraud, e, adj. et n.
- —Personne bien mise. Ex. Comme tu es faraud, aujourd'hui, pour un jour de semaine!
- —Celui qui courtise une jeune fille. Ex. Mademoiselle a un faraud. Comme celui qui courtise une jeune fille ne doit se présenter devant elle qu'avec une mise soignée, on lui a appliqué le qualificatif faraud pour le désigner. Dans le Jura, un faraud est un jeune homme de classe inférieure qui se pare comme les banquiers et les nobles ou qui singe leur ton. Le mot s'y écrit farot. En Bourgogne, c'est faro. Larousse écrit faraud, recherché dans sa mise.
- Farauder, v. n.—Faire le faraud.
- Farbala, n. m.—Falbala.
- Farbena, n. m.—Falbala.
- Farce, n. f.—Plaisanterie. Ex. Entendre la farce.
- Farcin, n. m.
- Saloperie, crasse. Ex. C'est un salaud, il est couvert de farcin.
- Farcineux, euse, adj.—Qui fait des farces peu drôles.
- Farda, n. m.—Fardeau.
- Fardaine, n. f.—Fredaine.
- Fardassement, n. m.—Frelassement.
- Fardasser, v. n.—V. Farlasser.
- Fardé, e, adj.—Hardé. Ex. Un œuf fardé.
- Fardoches, n. f. pl.—Ecrues ou bois de croissance récente.
- * Fare (bill of), fére, (m. a.)
- Menu. Ex. Garçon, apportez-moi le bill of fare.
- Farine, n. f.
- Farine de diable tourne toujours en son, le bien mal acquis ne profite à personne.
- Farinier, n. m.
- Farinière. Le farinier est celui qui fait moudre le blé ou fait le commerce de farine.
- Farlassement, n. m.—Froissement de la soie.
- Farlasser, v. a.
- Faire un bruit de papier froissé. Ex. Cette femme porte beaucoup de soie, ça farlasse.
- Farme, n. f.—Ferme. Ex. Les farmes du Séminaire.
- Ferluquet, n. m.
- Freluquet. Jeune homme léger et sans mérite.
- * Faro, n. m. (m. a.)—Pharaon. (Jeu de cartes.)
- Farouche, adj.
- Peureux, craintif, ombrageux. Ex. Mon cheval est farouche, tu ne pourras pas le prendre dans le clos.
- Faroucher, v. a.—Effaroucher.
- Fars, n. m.
- Farce, herbes hachées pour les préparations culinaires.
- Fascine, n. f.
- Branchage ou harts entrelacées qui servent à tendre les pêches, et forment une barrière au poisson. On en fabrique aussi des claies qui sont utilisables pendant plusieurs années.
- Fatiquant, e, adj.—Fatigant.
- Fatique, n. f.—Fatigue.
- Fatiquer, v. a.—Fatiguer.
- Faubourg, n. m.
- Village, endroit où les maisons sont groupées près de l'église paroissiale.
- Fauchable, adj.
- Qui peut être fauché. Ex. Ce foin n'est pas fauchable.
- Fauchaille, n. f.—Fauchage.
- Faucher, v. a.
- Faucher dans le champ du voisin, s'emparer du bien des autres.
- Faucheux, adj.—Faucheur.
- Faucille, n. f.
- Une bonne faucille, un homme habile à manier la faucille, comme on dit une bonne fourchette, pour désigner un homme qui mange beaucoup.
- Faufilage, n. m.
- Faufilure, couture provisoire, à points espacés.
- Fauloir, v. imp.
- Falloir. Ex. Il faulait bien se décider à faire quelque chose.
- * Fausse arrestation. (Angl.)—Arrestation illégale.
- Fausse=couche, n. f.
- Personne mal bâtie et de très petite taille.
- Fausse=porte, n. f.—Contre-porte.
- Fautif, adj.
- Coupable. Ex. Tous ces enfants sont fautifs, la pénitence sera générale.
- Faut=y!
- Exclamation qui exprime l'étonnement, l'horreur, la pitié, le regret. Ex. Faut-y que je sois malheureux! Y en avait-il de ce monde aux pageants, faut-y voir?
- Fégond, e, adj.—Fécond.
- Feignant, adj,—Fainéant. V. Faigniant.
- Feillard, n. m.—Feuillard de fer.
- Fêle, n. f.—Fêlure.
- Feluette, adj.—Fluet. Ex. Une enfant feluette pour son âge.
- Femme (bonne), n. f.
- Femme âgée. «Parmi les femmes, la qualité de bonne ne s'acquiert ordinairement que par la perte de la qualité de belle, et, parmi les hommes, depuis qu'on est bonhomme, on ne doit plus guère prétendre à la bonne mine.» (Costar, Apolog.)
- Femme (la), n. f.
- Ma femme. Ex. Qu'est-ce que t'en penses, la femme?
- Fendable, adj.
- Qui peut être fendu. Ex. Voilà du bois qui n'est pas fendable.
- Fendre, v. n.—Se fendre. Ex. Cet arbre a fendu.
- Fendre (se), v. pron.
- Dépenser contre son habitude. Ex. Fends-toi d'une piastre, allons, sois généreux pour une fois.
- Fenêtre, n. f.
- Jeter son argent par les portes et par les fenêtres, dissiper son bien follement.
- Fénil, n. m.—-Fanil.
- Fénir, v. n.—Finir. Ex. Je ne sais point quand cela fénira.
- Fer, n. m.
- —Cet homme ne vaut pas les quatre fers d'un chien, il ne vaut rien.
- —Une main de fer, un homme qui brise tout ce qu'il touche.
- —Avoir trop de fer au feu, entreprendre plus qu'on est capable d'exécuter.
- Ferblanquier, n. m.—Ferblantier.
- Ferblanterie, n. f.
- Objets en fer-blanc. Ex. Acheter de la ferblanterie pour monter son ménage.
- Ferdaine, n. f.—Fredaine.
- Ferdassement, n. m.—V. Farlassement.
- Ferdasser, v. n.—V. Farlasser.
- Ferdoche, n. f.—V. Fardoche.
- Fergâiller, v. a.
- —Fourgonner, exciter le feu dans un poêle avec le fourgon.
- —Fouiller, fureter.
- Fermer (se), v. pron.
- Se taire. Ex. Veux-tu te fermer, oui ou non? bavard que tu es.
- Ferrée, n. f.—Bèche.
- Ferrée (bière), n. f.
- Bière dans laquelle on introduit une barre de fer rougie au feu pour la tiédir.
- Ferreur, n. m.—Maréchal-ferrant.
- * Ferry, ferré, (m. a.)
- Bateau traversier. Ex. Il faut prendre le ferry pour traverser le fleuve de Québec à Lévis.
- Fertiller, v. n.—Frétiller. V. Fortiller.
- Fertilleux, euse, adj.—V. Fortilleux.
- Fertillon, n. m.—V. Fortillon.
- Fesser, v. a.
- —Mordre à l'hameçon. Ex. Le poisson ne fesse pas aujourd'hui.
- —Frapper, battre. Ex. Mon maître de classe m'a fessé dans les mains. Fesser dans le dos, fesser sur la tête.
- Fesser dessus (se), loc.
- Prendre son parti. Ex. Tu peux te fesser dessus, tu n'obtiendras rien.
- Fêtailler, v. n.
- Faire la fête de temps à autre. Ex. Il n'y a pas à compter sur celui-là, c'est un homme qui fêtaille.
- Fêtailleux, n. m.—Qui fêtaille.
- Fête, n. m.
- —Etre en fête, se mettre en fête, être ivre, s'enivrer.
- —Faire une fête, se griser.
- Fêtes (les), n. f. pl.
- L'intervalle qui s'écoule entre Noël et les Rois. Ex. Vous descendrez nous voir aux Fêtes.
- Fêter, v. n.—Faire un abus des liqueurs fortes.
- Fêteux, n. m.
- Homme qui est dans l'habitude de fêter.
- Feton, n. m.
- Cheville qui retient les traits du collier aux limons de la charrette.
- Feu, n. m.
- —Sonner le feu, sonner l'alarme.
- —Passer au feu, incendier, avoir un nouveau-né.
- —Jeter son feu, décharger sa colère.
- —Mettre le feu aux êtoupes, allumer la chicane.
- —Station du feu, poste des pompiers.
- —Assurance contre le feu, contre l'incendie.
- —Brigade du feu, corps des pompiers.
- —Aller au feu, être témoin d'un incendie.
- Feu chalain, n. m.—Eclair de chaleur.
- Feu des dents, n. m.
- Eczéma qui se produit autour de la bouche et du nez, à l'époque de la dentition, chez les scrofuleux.
- Feu des Roussi.
- Flamme bleuâtre qui s'élève parfois au sein de la mer, à mi-distance entre Caraquet (N. B.) et Paspébiac, sur la rive de la Baie de Chaleur. D'après une tradition, ces feux marqueraient l'endroit ou périt une barge conduite par de hardis marins du nom de Roussi.
- Feu sauvage, n. m.
- Variété d'eczéma au bord des lèvres. En France on dit feu volage.
- Feuble, adj.—Faible.
- Feublement, adv.—Faiblement.
- Feublesse, n. f.—Faiblesse.
- Feuillard, n. m.—Fer feuillard.
- Feuille de chou, n. f.—Gazette éphémère et insignifiante.
- Feuiller, v. a.—Feuilleter.
- Feuilloter, v. a.—Feuilleter.
- Feuvrier, n. m.—Février.
- Fève, n. f.
- Haricot. Ce que nous appelons gourgane est la vraie fève. En France, la gourgane est une fève de marais.
- Fève rameuse, n. f.—Haricot commun.
- Fève (tirer la).
- Tirer le gâteau des Rois. Celle à qui la fève échoit, est proclamée reine.
- Fève d'odeur, n. f.
- Coumarou, employé pour aromatiser le tabac à priser.
- Fève en côsse, n. f.
- Haricot vert.
- Févérier, n. m.—Février.
- Fiable, adj.
- Digne de croyance. Ex. Cet homme n'est pas fiable, défions-nous!
- Fiacre! interj.
- Marque l'étonnement, l'admiration. Ex. Fiacre, quel beau temps!
- Fiarté, n. f.—Fierté.
- Fiat, n. m.
- Foi, confiance. Ex. C'est un homme qui n'a pas de parole, il n'y a pas de fiat à faire sur lui. Nous prononçons fiate. Dans le cas présent, on joue sur le passage de l'Oraison dominicale, fiat voluntas tua: il n'y a pas de fiat dans son Pater.
- Fichant, adj.—Très contrariant. Ex. C'est-y pas fichant!
- Fiche (aller se faire), loc.
- Envoyer promener. Ex. Va te faire fiche, tu m'ennuies.
- Ficher, v. a.
- —Mettre. Ex. Ne fiche plus les pieds ici.
- —Ficher le camp, décamper, déguerpir.
- —Ficher la paix, donner la tranquillité.
- —Aller ficher les pieds ailleurs, s'en aller.
- —Ficher le feu, mettre le feu.
- Ficher (se), v. pron.
- —Laisser entrer, mettre. Ex. Il s'est fiché cette idée dans le coco.
- —Se moquer de. Ex. Je me fiche de toi comme de ma première chemise.
- Fichtre, interj.
- Juron, amalgame de fiche et de foutre, pour exprimer l'étonnement, l'admiration, la douleur. Fichtre n'a rien de grossier, quoiqu'en dise Dunn dans son Glossaire.
- Fichu, n. m. et adj.
- —Cravate portée par les hommes. Ex. Mets ton fichu, mon vieux, pour aller à la messe.
- —Perdu. Ex. J'ai laissé mes gants dans les chars, ils sont bien fichus.
- —Coulé, ruiné. Ex. Pierre est fichu pour le reste de ses jours, car il y a trop longtemps qu'il abuse du public.
- —Mourant. Ex. Jean est fichu, le docteur me l'a dit.
- —Etre mal fichu, être mal vêtu, être dans une situation critique.
- Fichument, adv.
- Beaucoup. Ex. Ces poires sont fichument bonnes.
- Fictivement, adv.—Effectivement, réellement.
- Fiel, n. m.—Se ronger le fiel, ronger son frein.
- Fielleux, euse, adj.—Rancunier.
- Fier, ère, adj.
- —Heureux, content. Ex. Que je suis fier d'aller me promener à la campagne!
- —Vaniteux. Ex. Que cette femme est fière! elle est toujours habillée comme une reine.
- Fier=à=bras, n. m.
- Individu toujours prêt à faire le coup de poing, surtout en temps d'élection. Ex. A l'assemblée politique de dimanche, à la halle du marché Jacques-Cartier, il y avait une gagne de fiers-à-bras soudoyés par les partisans de M. X.
- Fiéraud, fiérot, adj.—Fier, vaniteux.
- Fiéret, ète, adj.
- Fier. Diminutif. Cotgrave et Oudin citent fiéret.
- Fierpet, te, n. m. et f.
- Personne toujours bien mise. Ex. C'est un fierpet, une fierpette.
- Fièvre, n. f.
- —Inflammation. Ex. J'ai la fièvre dans ce doigt-là, je souffre d'un panaris.
- —Peur. Ex. Rien qu'à y penser d'avance, j'en ai la fièvre.
- —Sentir la fièvre, se dit d'un malade retenu au lit par une fièvre quelconque.
- Fièvres typhoïdes, n. f. pl.
- Fièvre typhoïde. Ex. Le docteur a déclaré que mon frère avait les fièvres typhoïdes.
- Fifille, n. f—Fille.
- Fifollet, n. m.—Feu-follet.
- Fifre, n. m.
- Diable. Ex. Je l'ai envoyé au fifre, ce misérable qui m'ennuyait.
- Fifre (en), n. m.
- D'une humeur terrible. Ex. Je suis en fifre depuis deux jours, tu sais pourquoi.
- Figer, v. n.
- Cesser de remuer, devenir immobilisé comme de l'eau congelée ou du suif figé. Ex. Nous sommes restés figés sur nos chaises, à la vue de ce spectacle étrange.
- Fignoler, v. n.
- —Faire le fin.
- —Arranger avec beaucoup de soin.
- Fignoleux, euse, adj.
- Un élégant, le coq du village.
- Fignon, ne, adj.—Pimpant, personne qui fignole.
- Figuration, n. f.
- Idée, conception. Ex. J'ai comme une figuration que vous réussirez à l'avenir.
- Figure, n. f.
- —Feuillure, entaille dans laquelle les portes et les fenêtres sont encadrées pour fermer juste.
- —Au jeu de cartes, le roi, la dame et le valet. Ex. Joue une figure, n'importe laquelle.
- Fil, n. m.
- —Fait dans le fil, très bien fait.
- —De fil en aiguille, peu à peu, de propos en propos.
- —Finesses cousues de fil blanc, finesses qui ne sont pas drôles et faciles à découvrir.
- Filasse, n. f.
- —Cheveux trop clairs.
- —Filasses de tire, filaments ténus formés par la tire.
- * File, n. f. (Angl.)
- Liasse, dossier, série de journaux. Ex. Apportez-moi la file de la Vigie et celle des journaux du Conseil législatif.
- File (de), loc. adv.
- —D'affilée, de suite. Ex. J'ai marché deux heures de file.
- —A la file. Ex. Vous ferez attention de marcher de file durant la procession.
- Filée, n. f.
- Rangée de personnes ou de choses disposées à la file. Ex. As-tu vu le triomphe des bleus, y en avait-il une filée de voitures?
- Filer, v. a.
- —Produire. Ex. Filer un rapport, un plaidoyer, une opposition. (Angl.)
- —Marcher vite. Ex. File dehors, tu m'embêtes!
- —Filer un mauvais coton, passer un mauvais quart-d'heure.
- —Filer doux, baisser le ton.
- —Tenir en langueur. Ex. Rien ne presse, au contraire, il faut que nous fassions filer cette affaire aussi longtemps qu'il y aura moyen.
- —Filer sa corde, se conduire de manière à arriver sûrement à la potence.
- Fille, n. f.
- —Servante.
- —Grande fille, jeune fille parvenue à l'âge de puberté.
- —Fille d'enfant, bonne.
- —Fille générale, servante bonne à tout faire.
- —Aller voir les filles, fréquenter la société des jeunes filles avec des intentions matrimoniales.
- Filleu, n. m.—Filleul.
- Fillol, e, n. m. et f.
- Filleul, e. Autrefois on disait filole. Molière a dit fillol, après Brantôme.
- Filoseille, n. f.—Filoselle.
- Filou, adj.—Trompeur et flagorneur.
- Fin (à sa),—Fini, achevé. Ex. Cet homme est bête à sa fin.
- Fin (au), loc.
- Très bien. Ex. J'ai réussi au fin. Il travaille au fin.
- Fin (tout), loc.
- Absolument. Ex. J'étais tout fin seul quand il est venu.
- Fin (faire le), loc.
- Dissimuler, ne pas procéder franchement. Ex. Ne fais pas le fin avec moi, je connais ces histoires-là.
- Fin (un pas), n. m.
- Un homme inhabile et peu sensé.
- Fin cœur, loc.—Milieu. Ex. Le fin cœur de l'hiver, de l'été.
- Fin des fins (à la), loc.—Finalement.
- Fin finale.—Fin définitive.
- Fin fond (le).
- Le tréfonds. Ex. Je verrai le fin fond de cette affaire, ou il en décousera.
- Financer, v. n.
- Arranger son affaire de façon à payer tous ses billets ou à les renouveler à échéance. Ex. C'est une grosse journée de billets, il va falloir financer pour arriver juste.
- Finasser, v. n.—User de subterfuges.—(Familier.)
- Finasserie, n. f.—Finesse cousue de fil blanc.
- Finasseux, euse, adj.
- Individu qui a recours à des subterfuges pour tromper son monde.
- Finement, adv.
- D'une manière claire et distincte. Ex. Jacques ne voit et n'entend pas finement.
- Fine mouche (une).—Un homme rusé, très fin.
- Finfin, n. m.
- Fin, pris en mauvaise part. Ex. C'est un beau finfin, il mourra jeune.
- Finfoin, n. m.—Sainfoin, herbe fourragère.
- Fini, part. pass.
- Très, complètement. Ex. Cette femme est belle finie.
- Finiment, adv.—Parfaitement, très bien fini.
- Finir, v. n.
- J'en ai fini avec vous, je ne veux pas avoir de rapports avec vous.
- Finisseux, euse, adj.—Qui donne le dernier fini à un ouvrage.
- Finition, n. f.
- Fin, terme. Ex. Il doit y avoir une finition à ces histoires-là.
- Finnan haddie, finnann addé (m. a.)—Morue fumée.
- Fiole, n. f.
- Sécrétion nasale. Ex. Cet enfant a des fioles au nez.
- Fion, n. m.
- —Fini. Ex. Donner le fion à un ouvrage.
- —Chic. Ex. Cette demoiselle a du fion.
- —Homme agité, remuant. Ex. C'est un vrai fion que ce gaillard-là.
- —Traits de plume que le calligraphe ajoute aux lettres majuscules.
- —Dessins. Ex. Ce patineur fait toute espèce de fions avec ses patins, il va même jusqu'à écrire son nom sur la glace.
- —Notes d'agrément. Ex. Nous avons un curé nouveau qui chante très bien, il fait de beaux fions.
- Le mot fion ne se trouve pas dans le Dict. de l'Académie.
- Fionner, v. n.
- —Ecrire en agrémentant ses lettres de beaucoup de fions.
- —Chanter en intercalant des notes d'agrément.
- —Patiner en tous sens.
- —Jouer du violon, de la flûte, en faisant des fions.
- Fionner (se), v. pron.
- Se vêtir richement. Ex. Je pars pour le bal, je vais me fionner.
- Fionneux, euse, adj.
- Celui qui fionne en chantant, en jouant du violon, de la flûte, en patinant, en écrivant.
- Fioper, v. n.
- Faire un certain bruit avec sa bouche lorsqu'on mange avec un grand appétit.
- Fisque, adj.—Fixe.
- Fisquer, v. a.—Fixer.
- Fissure, n. f.
- Apparence. Ex. Je viens de tomber du toit du hangar, et je n'ai pas attrappé une fissure de mal.
- Fiston, n. m.
- Fils. Ex. Ecoute, mon fiston, ne va pas au théâtre, tu es bien trop jeune.
- Fixer, v. a.
- Regarder en face, avec attention. Ex. Fixe-moi pas comme ça.
- * Fixtures, fixtieure, (m. a.)
- Comptoir, rayons, meubles, aménagement.
- Flac!
- Interjection pour imiter le bruit d'un corps tombant dans l'eau ou tout liquide.
- Flacotage, n. m.—Action de flacoter, de clapoter.
- Flacoter, v. n.
- —Clapoter. Ex. L'eau entre dans mes bottes, c'est beau de voir ça, aussi les pieds me flacotent.
- —Flotter. Ex. Comme tu es maigre, tu flacotes dans tes hardes.
- Flacoteux, euse, adj.—Qui flacote, clapote.
- Flagoter, v. n.—V. Flacoter.
- Flague douce, n. f.
- Sans caractère. Ex. Pour te dire ce que je pense de cet homme, ce n'est ni plus ni moins qu'une flague douce.
- Flairer, v. a.
- Flairer de la douceur, manger du sirop. Acadianisme.
- Flamaçon, n. m.—Franc-maçon.
- Flambaison, n. f.—Flambée, feu clair de menus bois.
- Flambant neuf, loc.
- Battant neuf, absolument neuf. Ex. J'ai mis ce matin un habillement flambant neuf.
- Flambe, n. f.—Flamme. Rabelais a écrit flambe.
- Flambé, e, part. pass.
- —Perdu. Ex. Mon chapeau est flambé, on me l'a changé pour un autre.
- —Ruiné. Ex. La banque du Peuple a fermé ses portes, je suis flambé.
- Flamber, v. a.
- —Lancer des éclairs. Ex. Les yeux lui flambent.
- —Flamber quelqu'un des yeux, dévisager quelqu'un d'un regard passionné, ou rendu flamboyant par la colère.
- —Flamber le poisson, le fumer.
- Flamber (se), v. pron.
- Se flamber la cervelle, se brûler la cervelle, se tuer avec un pistolet.
- Flamboter, v. n.
- Faire la pêche de nuit, dans un canot qui porte un flambeau d'écorce ou de bois résineux à son avant. (Cl.)
- Flamme, n. f.
- Flegme, crachat, pituite. Ex. Ce malade tousse beaucoup, il renvoie souvent des flammes.
- Flâmme, n. f.—Flamme.
- Flanc, n. m.
- —Un flanc mou, sans énergie, qui a de la misère à se remuer.
- —Se battre les flancs, se remuer, s'agiter.
- Flancher, v. n.
- Céder, fléchir. Ex. Ne flanche pas, ou nous sommes perdus.
- Flancheux, n. m.—Poltron.
- Flanc=maçon, n. m.—Franc-maçon.
- Flancon, n. m.—Flacon. Ex. Un flancon de gin, de brandy.
- Flandrin, n. m.
- Individu de taille élancée, peu alerte, et le plus souvent paresseux.
- Flanquer, v. a.
- —Donner. Ex. Je lui ai flanqué une maîtresse tape.
- —Envoyer. Ex. Je l'ai flanqué à la porte de mon bureau.
- —Mettre. Ex. Flanque-moi ça là?
- —Laisser. Ex. Je l'ai flanqué là sans cérémonie.
- Flanquette (à la bonne).
- A la bonne franquette, sans cérémonie.
- Flaquer, v. n.
- —Voltiger en ondoyant. Ex. Ses pantalons sont bien trop larges, ils lui flaquent sur les jambes.
- —Bruit produit par l'eau comprimée et remuée. Ex. L'eau flaque dans mes bottes.
- Flaquet, te, adj.
- Qui flotte dans ses vêtements. Ex. Ne va pas te montrer flaquette comme tu es?
- Flâse, n. f. (Angl.)—Soie plate. De l'anglais floss.
- * Flâser, v. a. (Angl.)—Coudre avec de la flâse.
- * Flask, flassque, (m. a.)
- Gourde, flacon. Ex. Un flask de brandy.
- * Flasque, n. m. (Angl.)—Gourde en verre.
- Flasque, adj.
- Estomac vide. Ex. Je suis flasque, je n'ai pas mangé depuis douze heures.
- Flasse, adj.—Flasque.
- * Flat, flatte, (m. a.)—Bateau plat, bachot.
- Flau, n. m.—Fléau à battre le grain. Ex. Battre au flau.
- Flaubage, n. m—Action de battre.
- Flauber, v. a.
- —Battre, rosser. Ex. Ce misérable s'est fait flauber en grand.
- —Voler, soustraire. Ex. Je me suis fait flauber mon parapluie.
- En Anjou, on dit flauper pour battre.
- Flaubeur, n. m.—Celui qui flaube.
- Flèche, n. f.
- —Se dit pour l'arc lui-même qui sert à lancer la flèche. Ex. La corde de ma flèche est trop tendue.
- —Passer flèche, sans obstacle. Ex. J'ai passé flèche mon examen de terme.
- —Envoyer une chose flèche, envoyer directement, comme avec une flèche.
- Fléchée (ceinture).
- Ceinture fabriquée avec des fils de diverses couleurs. D'origine indienne.
- Flème, n. f.—Phlegme. V. Flamme.
- Fleume, n. f.—V. Flamme.
- * Fleur, n. f. (Angl.)
- Farine. Ex. J'aurais besoin de dix livres de fleur pour les Fêtes. On peut dire de la fleur de farine.
- Fleur de la Passion, n. f.—Passiflore bleue.
- * Flinn'cher, v. n. (Angl.)—V. Flancher.
- * Flinn'cheux, (Angl.)—V. Flancheux.
- Flique, n. f.
- —Bande de lard. Ex. Mets les fliques dans le chaudron pour faire de l'huile.
- —Sécrétion nasale. Ex. Mon enfant, tu as toujours la flique au nez.
- Flôbage, n. m.—V. Flaubage.
- Flôber, v. a.—V. Flauber.
- Flôbeur, euse, adj.—V. Flaubeur.
- Flomentation, n. f.
- Fomentation, application d'un médicament chaud sur une partie du corps, pour l'adoucir.
- Flomenter, v. a.
- Fomenter, appliquer un médicament chaud pour fortifier, adoucir.
- Flon=flon, n. m.—Fla-fla, étalage, ostentation.
- Flottan, n. m.—Flétan, gros poisson propre aux mers froides.
- Flotter, v. a.—Conduire une cage de bois sur les rivières.
- Flotteur, n. m.—Celui qui dirige la cage ou le cageu.
- Flouer, v. a.
- —Voler. Ex. Il m'a floué pour une grosse somme.
- Flouer est probablement une contraction de filouter. Le mot est français, mais il est peu usité en France.
- * Flouque, (Angl.)
- Coup inattendu. (Terme de billard). De l'anglais fluke.
- * Floux, n. m. (Angl.)
- Coup de hasard. Ex. Il est parvenu à réussir à la suite d'un floux.
- * Flush, fleuche, (m. a.)
- —Bien pourvu d'argent.
- —Prodigue, généreux. Ex. Comme tu es flush, maintenant!
- Flûte, n. f.
- —Grive des bois, appelée flûte parce que son chant tient un peu de la flûte.
- —Jambes. Ex Prépare tes flûtes pour partir.
- Flûter, v. n.—Avoir la diarrhée.
- Flûteux, euse, adj.
- —Qui a la diarrhée chronique.
- —Flûtiste, qui joue de la flûte.
- Foi, n. f.
- —Ma foi du Bon-Dieu! en vérité.
- —Ma foi de piquette!
- —Ma foi!
- —Ma grand' foi de Dieu, même sens.
- Foies, n. f. pl.
- Poumons. Ex. Docteur, je crois que je suis pris des foies, je tousse à cœur de nuit et de jour.
- Foin, n. m.
- Avoir du foin dans ses bottes, être dans une excellente position de fortune.
- Foin de caribou, n. m.
- Mousse qui croît dans les savanes, aussi les jeunes pousses d'arbustes et d'arbrisseaux.
- Foin d'odeur, n. m.
- Houque boréale, genre de graminées voisin des avoines.
- Foins (les), n. m. pl.
- —Epoque de la fenaison.
- —Travailler aux foins, faire la fenaison.
- Foirer, v. n.
- —Se briser, s'écraser. Ex. Cet œuf, en se cassant, m'a foiré dans la main.
- —Renoncer à une affaire après avoir donné à croire qu'on la transigerait.
- Foireux, euse, adj.—Qui change d'idée sans raison valable.
- Fois, n. f.
- —Moment. Ex. Il y a des fois que je suis plus frileux que d'autres.
- —La fois des grandes fois, dans une circonstance exceptionnelle, connue de tout le monde.
- —Quelquefois. Ex. Vas-tu souvent à l'auditorium?—Des fois.
- Folâtreux, euse, adj.—Qui aime à badiner.
- Folle-avoine, n. f.
- —Riz du Canada.
- —Nom donné autrefois à une tribu outaouaise.
- Foncé, n. et adj.
- —Habit d'une couleur foncée. Ex. Moi, j'ai l'habitude de porter du foncé.
- —Homme qui possède des fonds. Ex. Tu peux lui vendre ta terre, c'est un homme bien foncé.
- Foncer, v. a.
- Mettre un fond à une chaise, à un plat de fer-blanc, à une chaudière en tôle.
- Foncière, n. f.
- Fond. Ex. La foncière d'un pantalon. (De Gaspé, Mém.)
- Fonctionner, v. n.—Soulager la nature.
- Fonçure, n. f.
- —Fond. Ex. La fonçure d'un traîneau, d'une carriole, d'un chapeau, d'une culotte.
- —Culotte. Ex. Je l'ai pris par la fonçure et je l'ai fait pirouetter sur lui-même.
- Fond, n. m.—Avoir le fond noir, être très méchant.
- Fond de Penouil, n. m.
- Fin malheureuse d'une entreprise. Ex. Laisse faire, mon vieux, avec le temps tu finiras comme les autres par arriver un jour dans le Fond de Penouil. Langage des pêcheurs de Gaspé qui entre eux se confient leurs contretemps. Penouil veut dire péninsule.
- Fondé, e, adj.—Riche fondé, très riche.
- Fondement, n. m.—Rectum.
- Fondeux de cuillers, n. m.
- Ouvrier en l'art de fondre le plomb pour fabriquer des cuillers, qui parcourait jadis les campagnes en y exerçant son métier.
- Fondre, v. a.
- Perdre contenance. Ex. Il fond devant moi.
- Fondu, part. pas. de fondre.
- Dissipé, perdu. Ex. L'argent que tu avais à la banque est-il fondu?
- Fontaine, n. f.
- —Puits. Ex. Va chercher de l'eau à la fontaine.
- —Plume-fontaine. V. ce mot.
- Fontange, n. f.
- Nœud de ruban que les femmes mettent sur le devant de la tête pour attacher la coiffure.
- * Foolscap, foule, (m. a.)
- Papier écolier, papier ministre.
- * Football, foute bâll, (m. a.)
- —Ballon en caoutchouc qui se gonfle et se dégonfle à volonté.
- —Jouer au foot-ball, ballon au pied.
- Forban, n. m. et f.—Personne très évaporée.
- Forbu, e, adj.—Fourbu.
- Forçaille (au), loc adv.
- Au forçaille, au grand forçaille, je le ferai, quoi qu'il en soit, malgré l'effort qu'il faudra déployer, je me mettrai à l'œuvre.
- Forçant, e, adj. verb.
- Pénible, très fatigant. Ex. Cet ouvrage est trop forçant pour toi.
- Forçaye, n. m.—V. Forçaille.
- Force, n. f.
- —Vigueur. Ex. Cette loi entrera en force aussitôt après la session. (Angl.)
- —Fort. Ex. Nous sommes dans la force de la chaleur.
- Forcer, v. a.
- —Plier. Ex. J'ai forcé la clef en voulant ouvrir la porte.
- —Gâter. Ex. J'ai forcé la serrure avec une mauvaise clef.
- —Mettre en abondance. Ex. Il faudra forcer sur le beurre si tu veux faire un bon gâteau.
- —Jouer une carte plus forte que celle qu'il y a sur le tapis, ou encore lorsqu'on joue d'une couleur dont l'un des autres joueurs n'a pas, afin de l'obliger à couper.
- —Ça force, ce n'est pas brillant. Ex. As-tu une bonne santé de ce temps-ci?—Plus ou moins, ça force.
- —Ça ne force pas, ce n'est pas abondant. Ex. Ta récolte de légumes est-elle bonne?—Ça ne force pas?
- Forcer (se), v. pron.
- —Attraper un effort, un tour de reins.
- —S'efforcer. Ex. J'ai beau me forcer, j'aboutis point.
- —Se luxer. Ex. Je me suis forcé la jambe.
- Forçure, n. f.
- Fressure, foie de veau, de mouton. Ex. Acheter du dur de forçure sur le marché.
- * Foreman, n. m., (m. a.)
- —Prote, dans un atelier d'imprimerie.
- —Contre-maître, dans un atelier ou un chantier.
- —Chef, dans une boutique, dans un jury.
- —Inspecteur, surveillant des travaux.
- Forestier, n. m.
- Homme de chantier, chasseur, coureur des bois. M. le Dr J.-C. Taché s'est servi de ce mot pour intituler un de ses ouvrages: Forestiers et Voyageurs. En France, ce mot s'emploie pour désigner celui qui a un emploi dans l'administration forestière.
- Forgeon, n. m.—Forgeron.
- Forger, v. a.
- Forger dans sa tête, ruminer longuement une affaire.
- * Forget me not, forghett, (m. a.)
- Myosotis, souvenez-vous-de-moi.
- Formage, n. m.—Fromage.
- Formance, n. f.
- Forme, apparence. Ex. Il n'a pas formance d'homme.
- Forme, n. f.
- Cahier, en terme d'imprimerie. La forme est le châssis de fer où sont rangées les pages composées typographiquement.
- Fort, n. m.
- —Village. L'origine de ce mot vient de ce qu'autrefois il y avait dans certaines paroisses plus exposées que les autres aux attaques des sauvages, un petit fort que l'on élevait en plein village, là où la population était plus dense.
- —Liqueur forte. Ex. Prenez-vous du fort quelque fois?
- —Rance. Ex. Du beurre qui a goût de fort.
- Fort, e, adj.
- —Habile. Ex. Il y en a qui sont forts sur le violon, d'autres sur le piano, moi, mon fort c'est de rire du monde.
- —Friand. Ex. Es-tu fort sur le sel?
- —Un fort temps, une tempête.
- —Envoyer fort, travailler ferme.
- —Parler fort, parler d'autorité.
- Fort=à=bras, n. m.—Fier-à-bras. V. ce mot.
- Fortiller, v. a.
- Remuer. Ex. Ne fortille pas tant des jambes.
- Fortilleux, euse, adj.—Qui fortille.
- Fortillon, n. m.—Enfant qui est sans cesse en mouvement.
- Fortuné, e, adj.
- Riche. L'Académie a admis fortuné pour signifier être heureux. Riche et heureux sont deux expressions qui ne vont pas toujours de pair.
- Fosse, n. f.
- —Etang ou pièce d'eau dormante.
- —Fosse à part, fosse particulière dans un cimetière.
- Fossè, n. m.—Fossé. Ex. La rue des Fossès.
- Fossette, n. m.
- Fossé. Ex. Ma vache est tombée dans le fossette.
- Fosseyer, v. a.—Fossoyer.
- Fosseyeur, n. et adj.—Fossoyeur.
- Fou, n. m.
- —Avoir du fou, être un peu fou.
- —Un fou de l'asile, fou interné dans un asile d'aliénés.
- —Fou à lier, fou furieux.
- —Fou à mettre aux loges, à interner dans un asile d'aliénés.
- Fou de rire.
- Fou rire. Ex. J'ai été pris d'un vrai fou de rire en apercevant sa binette.
- Fouailler, v. a.
- —Expédier promptement la besogne. Ex. J'ai vite terminé mon ouvrage, mais ça fouaillait dur.
- —Frapper, fouetter.
- Fouaillon, n. m.
- Individu qui ne porte que des loques, et plus ou moins vicieux.
- Foudré, e, adj.—Versé. Ex. Nos blés sont foudrés.
- Foué, n. f.
- —Foi, croyance.
- —Fois, expression de quantité.
- Fouer, v. a.
- Donner, accorder. Ex. Foue-moi la paix, la patience.
- Fouer (se), v. pron.—Se moquer. Ex. Je me foue du monde.
- Fouiller (se), v. pron.
- Chercher inutilement une échappatoire. Ex. Tu peux te fouiller, tu n'auras pas ce que tu demandes.
- Fouillouse, n. f.
- Poche, escarcelle. Ex. Va chercher mes ciseaux dans le sac aux fouillouses. D'après Lacurne de Sainte-Pallaye, fouillouse veut dire poche, escarcelle.
- Fouine, n. f.
- Fureteur et malin. Ex. Défie-toi de cet homme, c'est une fouine.
- Fouiner, v. n.
- Se sauver comme une fouine au premier signe de danger.
- Fouler, v. a.
- —Aplanir. Ex. Va passer le rouleau dans l'avenue, et foule le chemin.
- —Maltraiter.
- —Foulé de monde. Ex. Je suis allé au théâtre, c'était foulé.
- —Foulé d'ouvrage, accablé de besogne.
- Foulon, n. m.—Fouloire.
- Foulons, n. m. pl.
- Suite de petites anses entre Québec et Sillery, qui servaient jadis de refuge aux radeaux de bois descendus des rivières.
- Foulure, n. f.
- Phlegmon du tissu cellulaire qui se loge le plus souvent dans la main. V. Fourchette.
- Four, n. m.
- —Envoyer sous le four, envoyer promener.
- —Avoir la clef du four sur la figure, avoir des taches noires sur la figure.
- —Chauffer le four, boire des spiritueux.
- —Faire un four, subir un échec.
- Fourche, n. f.
- —Soigner au bout de la fourche, sans précaution.
- —Branche. Ex. La rivière Saint-Charles a des fourches.
- Fourchemise, n. f.
- Fausse chemise, plastron.
- Fourcher, v. n.
- —La langue m'a fourché, j'ai dit un mot pour un autre. Français familier.
- Fourchetée, n. f.
- Fourchée. Quantité de paille ou de foin qu'on enlève avec une fourche.
- Fourchette, n. f.
- —La fourchette du père Adam, les doigts.
- —Maladie inflammatoire des doigts de la main.
- —Une bonne fourchette, un homme de grand appétit.
- Fourchon, n. m.
- Enfourchure. Entre-deux des jambes d'un pantalon.
- Fourgâiller, v. a.
- —Fouiller, fureter. Ex. Fourgâiller dans un coffre, un tiroir.
- —Agiter, remuer. Ex. Fourgâiller le feu dans un poêle, fourgâiller des bûches de bois.
- Fourgoter, v. a.
- Fureter, déplacer les objets sans soin et sans nécessité.
- Fournaise, n. f.
- Calorifère à eau, à air, à vapeur. Ex. Une fournaise à air chaud, une fournaise à vapeur.
- Fourneau, n. m.—Gros fumeur.
- Fournée, n. f.
- —Réserver à quelqu'un un pain de sa fournée, lui réserver une surprise désagréable.
- —Perdre un pain de sa fournée, être dans la tristesse, paraître embêté.
- Fournil, n. m.—Cave à légumes.
- Fourniment, n. m.—Fourniture, provisions.
- Fournir, v. a.
- —Arriver. Ex. J'ai tellement d'ouvrage que je ne fournis point.
- —Jouer une carte de même couleur. Ex. Joue une carte et fournis. V. Adonner.
- —Aller assez vite. Ex. Je ne puis te fournir à ramasser des pommes.
- Fourniture, n. f.—Avoir de la fourniture, fournir, aux cartes.
- Fourreau, n. m.—Etui.
- Fourrer, v. a.
- —Donner. Ex. Je lui ai fourré un bon coup de pied.
- —Fourrer dedans, tromper.
- —Fourrer son nez partout, se mêler d'une affaire qui ne nous regarde pas.
- Fourrer (se), v. pron.
- —Se fourrer dedans, se tromper.
- —Se fourrer le doigt dans l'œil jusqu'au coude, se tromper grossièrement.
- Fourrole, n. f.—Coiffure d'homme, ou tuque de laine bleue.
- Foutant, adj. verb.
- C'est-y pas foutant! expression pour marquer l'ennui, l'embêtement.
- Foutée (une), n. f.
- Beaucoup. Ex. Il y avait une foutée plus de monde que tu penses.
- Fouter, v. a.
- —Donner. Ex. Foute-moi la paix.
- —Jeter. Ex. Foute ce gas-là dehors.
- —Fouter le camp, se sauver.
- Fouter (se), v. pron.
- —Se moquer. Ex. Je me foute du monde.
- —S'entredonner. Ex. Ils se sont foutés chacun une bonne claque.
- Foutre, n. m.
- —Envoyer faire foutre, congédier.
- —Ni foutre ni branle, personne.
- —Un Jean Foutre. V. Jean Foutre.
- Foutu, e, adj. et v. a.
- —Fini, ruiné. Ex. Cet homme est foutu.
- —Donner. Ex. Il m'a foutu un coup de poing sur le nez.
- —Ignorant. Ex. Un foutu notaire.
- Foutument, adv.
- Extrêmement. Ex. Cet individu est foutument bête.
- Fouyer, n. m.
- Foyer, dalle scellée devant la cheminée pour isoler le feu du parquet.
- Fraîche, n. f.—Frais. Ex. Sortir pour prendre la fraîche.
- Fraîcheur, n. f.
- Chaud et froid. Ex. Attraper des fraîcheurs aux pieds.
- Frais, îche, adj. et adv.
- —Se mettre en frais, se disposer. Ex. Il faut se mettre en frais de partir demain.
- —Etre en frais, être en train. Ex. Quand j'ai reçu votre lettre, j'étais en frais de vous écrire.
- —Nouvellement. Ex. Des œufs frais pondus.
- * Fralic, frali, n. m. (Angl.)
- —Banquet, festin, fête de famille. Ex. Nous allons avoir des noces chez les Lapierre, et nous sommes invités à un grand fralic.
- —Désordre, tapage dans une réunion. Ex. Au pique-nique d'hier, on s'est amusé, il y a eu un gros frali.
- Franc=foin, n. m.—Agrostis commun.
- Framacie, n. f.—Pharmacie.
- Framacien, n. m.—Pharmacien.
- Franc, che, adj.
- —Un cheval franc, franc du collier.
- —Bois franc, bois dur.
- —Franc comme l'êpée du roi, loyal.
- Français (souliers).
- Souliers à boucles importés de France sous le régime français. Ce soulier ne se fabrique plus ici, mais le mot est resté pour distinguer le soulier de la botte sauvage.
- Française, n. f.
- Au jeu de balle, frapper la pelote ou balle au bout du bras, c'est frapper à la française. Ex. Cet écolier a une bonne française.
- Francheté, n. f.—Franchise.
- * Franchise, n. f. (Angl.)—Immunité, liberté politique.
- Franchitude, n. f.—Franchise.
- Franger, v. a.—Effranger. Ex. Sa robe est toute frangée du bas.
- Frappe=d'abord, n. m.
- Hanneton qui pique en se posant sur la peau.
- Frapper, v. a.
- —Frapper un coup, faire un effort.
- —Ne pas frapper coup, ne pas travailler.
- Frasil, n. m.
- Menus morceaux de glace qui se rencontrent à la surface des rivières, l'automne et le printemps. Ce mot semble tirer son origine de fraisil, menues parcelles de charbon qui restent sur la place où le bois a été carbonisé. En France, on dit phasil pour de la braise.
- Frayant, e, adj.
- Effrayant. Ex. Il fait mauvais aujourd'hui, frayant.
- Fredasser, v. n.—Froufrouter.
- Frédir, v. a. et n.—Froidir.
- Fredoche, n. f.—V. Fardoche.
- * Freezeur, fri, n. m. (Angl.)—Glacière.
- Frégade, n. f.—Frégate.
- Freidir, v. a. et n.—Froidir.
- Freite, n. m. et adj.—V. Fret.
- Frelasser, v. n.
- Faire entendre un bruit semblable à des feuilles sèches que l'on remue. Ex. Cette femme a une robe de soie qui frélasse beaucoup.
- Frémille, n. f.—Fourmi.
- Frémillement, n. m.—Fourmillement.
- Frémiller, v. n.—Fourmiller.
- Frémillière, n. f.—Fourmilière, nid de fourmis.
- Frêne blanc, n. m.—Frêne d'Amérique.
- Frêne gras, n. m.—Frêne à feuilles de sureau.
- Frêne rouge, n. m.—Frêne pubescent.
- Frênière, n. f.
- Frênaie, terrain planté de frênes.
- Fréquentation, n. m.
- Action de fréquenter une jeune fille en vue du mariage.
- Fréquenter, v. a.—Courtiser une jeune fille.
- Frérot, n. m.
- Doubles cousins, ou enfants des deux frères mariés aux deux sœurs. Littré dit: «Frérot, diminutif de frère, familier. Dans le Glossaire du Nord de la France, fréreux, cousins germains, ou enfants de deux frères.» Dans l'ancien français nous trouvons fréreus, cousin fréreux, cousin germain, et fréreur, avec la même signification.—En Auvergne, on dit frarot. «La frarot et lai seurotte se ressounent bien», c'est-à-dire, se ressemblent.
- Fret, n. m.
- —Colis, marchandises, fret, cargaison.
- —Convoi de marchandises. Ex. Voyager par le fret.
- —Char à marchandises.
- —Agent de fret, commissionnaire de transport.
- Fret, te, adj.—-Froid. Ex. J'ai fret aux mains.
- Fri (ma).—Ma foi.
- Fricasser (se), v. pron.
- Se laver les mains comme Ponce-Pilate. Ex. Qu'il dise ce qu'il voudra, je m'en fricasse. D'après l'Académie, fricasser signifie, figurement et populairement, dissiper son bien en débauches et en bonne chère.
- Friche, n. m.
- Friche, n. f., terre neuve ou vierge. Ex. Cette année, nous allons semer du grain dans le friche.
- Frichnou, n. m.
- Fricot qui donne une odeur plus ou moins nauséuse. Ex. Qu'ça sent le frichnou!
- Fricot, n. m.
- —Mets particuliers aux cuisinières canadiennes, et dont le mot fricot, pris généralement, couvre la variété.
- —Festin, dîner où sont conviés les parents et amis à l'occasion d'une fête de famille, d'une noce, etc.
- —Confusion, désordre, pêle-mêle.
- En France, fricot signifie bombance; c'est le plat qui résulte de l'action de fricoter.
- Fricotage, n. m.
- Action de préparer les mets pour un repas ordinaire ou de gala.
- Fricoter, v. n.
- —Préparer des ragoûts, etc.
- —Tenir des propos oiseux. Ex. Qu'est-ce que tu fricotes encore, avec tes discours qui n'ont ni queue ni tête?
- Fricoteux, euse, n. m.
- —Qui prépare les fricots.
- —Qui perd son temps à tenir des discours frivoles.
- Frigousse, n. f.
- —Ragoût de viande, de pommes de terre.
- —Tout plat mal apprêté.
- Friler, v. n.—Grelotter.
- * Frille, n. m. (Angl.)
- —Petit collet tuyauté ou craqué porté par les petits garçons.
- —Morceau de fer-blanc arrondi et craqué qui entoure le tuyau de poêle à l'endroit même où il communique avec la cheminée.
- * Frilling, n. m., (m. a.)—Fraise, ornement d'un jabot.
- Frimasser, v. n.
- Se couvrir de frimas. Ex. Ce matin, les arbres sont tous frimassés.
- Frine (ma).—Ma foi. Juron déguisé.
- Fringaleux, euse, adj.—Sujet à avoir la fringale.
- Fringue, n. f.
- —Joie. Ex. As-tu vu l'ami Gaspard? je te dis qu'il est en fringue, ce matin.
- —Crise, excès. Ex. J'ai eu une dure fringue de mal de dents, depuis deux jours.
- Fripe, n. f.
- Tomber sur la fripe de quelqu'un, lui donner des coups ou lui dire de grosses vérités.
- Fripé, adj. verb.
- Avoir triste mine. Ex. Comme te voilà fripé, as-tu fait une fête?
- Fripouille, n. f.
- Gredin, homme sans valeur ni considération.
- Frique, n. f.—Plaine de sable.
- Friser, v. n.—Rejaillir, eu parlant des liquides.
- Frisette, n. f.
- Papillotte, chiffon de papier autour duquel on enroule les cheveux pour les tenir frisés.
- Frisonner, v. a.
- Poser des frisons sur la jupe ou sur le corsage d'une robe de femme.
- Frisons, n. m. pl.
- —Moutons, écume blanche qui se forme à la crête des vagues quand l'eau de la mer est très agitée.
- —Bandes d'étoffes de laine, de coton ou de soie plissées et qui servent à garnir les bas de robes de femmes.
- Frisson, n. m.
- Enfant émoustillé. Ex. Un petit frisson.
- Frissonneux, euse, adj.
- Pris de frisson. Ex. Je suis frissonneux ce matin.
- Frit, n. m.—Fruit.
- Fritage, n. m.—Fruitage.
- Fritier, n. et adj.—Fruitier.
- Frivolent, e, adj.
- —Coquet. Ex. Une femme frivolente.
- —Vif et sec. Ex. Un vent frivolent.
- Frivolité, n. f.—Sorte de dentelle, broderie.
- Froc, n. f.
- —Vêtement de dessous, en laine ou en coton. Ex. Mets ta froc si tu ne veux pas prendre le rhume.
- —Blouse avec ceinture à la taille.
- —Frockcoat, redingote, appelée aussi Prince Albert.
- Froid, n. m.
- —Jeter un froid, produire une impression qui glace les esprits.
- —Prendre froid, avoir froid.
- —Un froid noir, temps obscur et très froid.
- —Prendre du chaud et du froid, contracter une inflammation.
- —N'avoir pas froid (frette) aux yeux, avoir un certain toupet, n'être pas engourdi.
- Froidir, v. n.—Ne pas froidir en place, remuer sans cesse.
- Frôler (se), v. pron.
- Se coller au flanc des autres sans invitation.
- Frôleux, euse, adj.—Personne qui se frôle.
- * Frolic, n. m. (Angl.) V. Fralic.
- Fromage, n. m.—Tête en fromage, fromage de cochon.
- Fromage raffiné, n. m.
- Petit fromage à la crème, que les seuls cultivateurs de l'île d'Orléans savent bien fabriquer.
- Fromagé, e, adj.
- Tête fromagée, fromage de cochon. Fromagé n'est pas français.
- Fromagier, n. m.—Fromager, qui fabrique le fromage.
- Fromentation, n. f.—Fermentation.
- Fromenter, v. n.—Fermenter.
- Fronde, n. f.
- Furoncle. Ex. J'ai le cou couvert de frondes.
- Fronder, v. a.—Lancer avec la fronde ou avec la main.
- Front, n. m.
- Avoir un front de bœuf, être audacieux à l'excès.
- Fronteau, n. m.
- Limite extrême d'une pièce de terre, prise sur sa plus grande longueur.
- Frontière, n. f.
- Frontail ou frontal, partie de la têtière du cheval qui passe en avant de la tête et au-dessus des yeux.
- Frotter, v. a.
- —Cirer. Ex. Garçon, frotte mes bottes.
- —Nettoyer. Ex. Marguerite, frotte le poêle, il est très malpropre.
- Frotteur, n. m.—Cireur de bottes.
- Frou=frou, n. m.—Personne agitée.
- Fruit, adj.—Vieux. Ex. Un code civil trop fruit.
- Fruitage, n. m.
- —Fruits. Ex. Courir les fruitages.
- —Fruits, en général. Ex. Il ne fait pas bon manger du fruitage quand il fait bien chaud.
- Fruster, v. n.—Fouiller partout, fureter.
- Frusteux, euse, adj.—Qui fouille partout.
- Frutage, n. m.
- Fruitage. Ex. Il y a beaucoup de frutages cette année.
- Fugère, n. f.—Fougère.
- * Full dress, foule, (m. a.)
- Grande tenue, bien habillé. Ex. Je suis en full dress ce matin.
- * Full speed, spîde, (m. a.)
- A toutes jambes, à bride abattue. Ex. Un train qui va full speed.
- * Full steam, stîme, (m. a.)—A toute vapeur.
- Fumelle, n. f.—Femelle. Froissart a écrit fumelle.
- Fumer, v. n.
- —Se reposer en causant. Ex. Entre donc fumer un peu, nous allons jaser.
- —Faire preuve d'ignorance dans un examen oral. Ex. Un écolier qui fume en classe, quand son maître lui fait réciter ses leçons.
- Fumeux, adj.
- —Fumeur. Ex. Un gros fumeux.
- —Ecolier qui ne sait pas ses leçons.
- * Fun, fonne, (m. a.)
- —Divertissement, amusement. Ex. C'est une personne de fun. Faire un voyage de fun. Prendre un parti de fun.
- Funérailles, n. f. pl.
- Objets divers. Ex. Va chercher la boîte aux funérailles, j'en ai besoin pour avoir des clous et des vis.
- Fur et à mesure (à), loc. adv.
- Au fur et à mesure. Ex. Vous viendrez à fur et à mesure que votre nom sera appelé.
- Fureteux, euse, adj.—Fureteur.
- Furir, v. n.—Entrer en fureur.
- Furnonche, n. f.
- Espèce de confiture faite avec du sirop et un peu de farine, auxquels on ajoute du raisin.
- * Fuse, fiouse, (m. a.)
- —Mèche.
- —Coupe-circuit.
- Fuseau, n. m.
- Bobine. Ex. Donne-moi donc mon fuseau de fil.
- Fusée, n. f.
- Etre au bout de sa fusée, ne savoir plus que faire, que dire.
- Fusil, n. m.
- —Estomac, ventre. Ex. Fourre-toi ce verre de vin dans le fusil.
- —Fusil sans plaque, un bon à rien.
- —Partir comme un fusil sans plaque, subitement.
- Fusil à air, n. m.—Fusil à vent.
- Fusil (en), loc.
- —En diable, irrité. Ex. Personne n'a su ses leçons, notre maître était en fusil.
- —Avoir les yeux en fusil, avoir l'air très fâché.
- Futaille, n. f.
- Ivrogne invétéré. Ex. Sors d'ici, vieille futaille.
- Ga, Gas, n. m.
- Gars, petit garçon. S'applique aussi aux personnes d'un certain âge. Ex. Tu es un beau gas, toi; pourquoi n'es-tu pas venu me chercher pour aller au club?
- Gaban, n. m.—Mauvais sujet, vagabond.
- Gabander, v. n.
- Vagabonder, errer. Ex. Au sortir de la classe, ne gabande pas par les rues.
- Gabandeux, euse, adj.—Qui gabande.
- Gabare, n. m.
- Maison, machine quelconque mal construite et d'apparence grossière. Ex. Est-ce une boîte que tu as voulu faire? Quel gabare? Un gabare de maison, un gabare de voiture.
- Gabarot, n. m.
- Un bon à rien, querelleur et dissipé. Ex. En voilà un beau gabarot.
- Gabion, n. m.
- Petite cabane où s'installe le chasseur en attendant le gibier près d'une mare.
- Gabionner, v. a.
- Envelopper quelqu'un de vêtements chauds, de fourrures.
- Gabionner (se), v. pron.
- —S'emmitoufler. Ex. Gabionnons-nous comme il faut, car il fait un froid noir.
- —Se cacher aux regards du gibier en s'installant dans un gabion.
- Gabotter, v. n.
- —Aller et venir sans trop savoir où s'arrêter. Dans le Perche, gabotter veut dire se balancer en dansant.
- —Exécuter des ouvrages sans importance.
- Gabotteux, euse, adj.—Qui gabotte.
- Gâcher, v. a.—Travailler grossièrement.
- Gâcheux, euse, adj.
- —Qui gâche, travaille grossièrement.
- —Gâteux, personne à l'intelligence affaiblie.
- Gâchillage, n. m.
- Gâchage, action de gâcher.
- Gâchiller, v. a. (Cl.)
- Gâcher. Ex. Il a gâchillê cette besogne. Se dit dans le centre de la France.
- Gadelle, n. f.
- Groseille à grappes. Nous avons la gadelle rouge, la gadelle noire et la gadelle sauvage.
- —Avoir les yeux à la gadelle, faire les yeux en coulisse.
- Gadelle noire, n. f.—Cassis.
- Gadelle sauvage, n. f.
- Groseille sauvage dont le fruit est rouge et recouvert d'un léger duvet.
- Gadellier, n. m.—Groseillier à grappes.
- Gadousier, n. m.—V. Galousier.
- Gaffe, n. f.
- Maladresse. Ex. Faire une gaffe. Français populaire et familier, dit Larousse.
- Gaffer, v. a.
- —Saisir avec la gueule. Se dit d'un chien qui saisit rapidement l'aliment qu'on lui jette.
- —Empoigner. Ex. Je l'ai gaffé par le bras et l'ai sorti de l'eau. Gaffer, en France, se dit pour manger en glouton, comme un chien.
- Gaffer (se), v. pron.
- —Se prendre à bras-le-corps. Ex. Ils se sont gaffés tous les deux pour se colletailler.
- —S'emporter outre mesure.
- Gaffeux, euse, adj.
- Qui saisit avec sa gueule ou avec ses mains.
- Gafre, adj.—Glouton, safre.
- Gage, n. m.—Anneau de fiançailles.
- Gage que, loc.
- Employé adverbialement par une sorte d'ellipse de: je gage que. Ex. Gage que tu n'es pas capable de te lever à cinq heures du matin.
- Gager, v. a.
- Mettre au doigt d'une jeune fille l'anneau des fiançailles.
- Gages, n. f. pl.
- Gages, n. m. pl. Ex. Les servantes exigent de grosses gages, par le temps qui court.
- Gagnage, n. m.—Gain, salaire.
- * Gagne, n. f. (Angl.)—V. Gang.
- Gâgne, n. m.
- Gain, salaire. Ex. Tout ouvrier a droit à son gâgne.
- Gâgné (vieux), loc.
- Economies. Ex. Je n'ai plus rien à faire, je suis obligé de vivre sur le vieux gâgné.
- Gâgne=pain, n. m.—V. Gangne-pain.
- Gagner, v. a.
- —Convaincre. Ex. Il hésitait à me suivre, j'ai fini par le gagner.
- —Aller, s'en aller, fuir. Ex. Gagne le bois, je t'y rencontrerai. Gagne la porte, ou je t'assomme.
- —Gagner de l'avance, prendre le devant.
- Gagouette, n. m.
- Gorge. Ex. Je lui ai serré le gagouette, au point que j'ai cru qu'il allait étouffer.
- Gaillard, adj. et n. m.
- —Qui a une légère pointe de vin. Ex. Nous avons pris quelque chose ensemble, et nous étions tous gaillards.
- —Botte sans semelle, appelée soulier de beu (bœuf.)
- * Gaiters, guéteurses, n. f. pl., (m. a.)
- Chaussures montantes, à boutons ou à élastiques.
- Galafre, adj.—Gourmand. Ex. Un enfant galafre.
- Galafrée (à la), loc.
- A la dérobée, sans faim, pour le plaisir de satisfaire une gourmandise exagérée.
- Galancine, n. f.—Balançoire.
- Galanter, v. a.—Galantiser, faire le galant, courtiser.
- Galantise, n. f.
- Galanterie, politesse. Ex. Ce jeune homme est plein de galantises pour tout le monde. Qu'il est donc poli!
- Galapiat, n. m.
- Rustre, homme sans valeur. Dans le Berry, on dit galapiat pour mauvais sujet. Dans l'Anjou, c'est un vagabond, un chemineau.
- Gale, n. f.
- —Croûte, squame formée à la surface des plaies. Ex. Je ne sais pas ce que ça veut dire, j'ai le dos couvert de gales.
- —Se carrer comme un pou sur une gale, être heureux dans sa position.
- —Avoir la gale aux dents. V. Dent.
- Galendard, n. m.—Godendard.
- Galer, v. n.
- Couvrir de gales. Ex. Ton bobo est mieux, il commence à galer.
- Galère, n. f.—Grande varlope à l'usage des menuisiers.
- Galerie, n. f.
- Sorte de balcon qui fait le tour d'une maison, ou seulement longe sa façade. Ex. Allons nous promener sur la galerie.
- Galetas, n. m.
- —Mauvais lit, paillasse dure.
- —Grenier à foin.
- En France, le galetas est un logement misérable ou un logement sous les combles.
- Galette, n. f.
- —Crêpe. Ex. As-tu jamais mangé des galettes de sarrasin à la station de London? ça ne se bat pas.
- —Terre humide ou neige amoncelée sous forme de galette.
- Galfétage, n. m.—Calfatage, action de calfater.
- Galféter, v. a.
- Calfater, calfeutrer, garnir d'étoupe, de goudron, les fentes de la coque d'un vaisseau, ou les interstices entre les madriers ou les pièces de bois dans la construction des maisons.
- Galféteur, n. m.—Calfateur, calfat.
- Galibardi, n. m.—Garibaldi. V. ce mot.
- Galimafrée (à la), loc.
- Manger à la galimafrée, prendre une bouchée à la dérobée.
- En France la galimafrée est un ragoût copieux de toutes sortes de viandes.
- Galipote, n. f.
- Prétentaine. Ex. Courir la galipote, rôder à droite et à gauche sans but arrêté.
- Galoche, n. f.
- Jouer à la galoche, au foot ball.
- * Galogne.—Corruption de l'anglais go along. V. Gologne.
- Galon, n. m.
- Roulette, qui sert à prendre les mesures de superficie et qui s'enroule dans un boîtier circulaire en bois ou en cuir. On l'appelle galon de mesure.
- Galop, n. m.—Donner un galop, semoncer.
- Galoper, v. n.—Courir les chemins.
- Galopeux, euse, adj.—Individu qui court les chemins.
- Galotisier, n. m.—Méchant garnement.
- Galureau, n. m.—Godelureau, désœuvré, vaurien.
- Galvauder, v. a. et n.
- —Flâner. Ex. Pierre passe son temps à galvauder ici et là.
- —Tripoter. Ex. Qu'est-ce que tu galvaudes dans la commode?
- —Ennuyer, incommoder. Ex. J'ai une puce qui me galvaude.
- Galvauderie, n. f.—Action de galvauder.
- Galvaudeux, euse, adj.
- —Celui qui furette partout et met le désordre.
- —Celui qui parcourt les chemins avec toutes les allures d'un voleur.
- Gamache, n. m.
- Raide comme les culottes à Gamache, vêtement raidi par la gelée ou par la boue séchée.
- * Gambler, bleur, (m. a.)—Joueur.
- * Game, ghème, (m. a.)
- —Brave. Ex. Cet homme-là est bien smart, c'est un game.
- —Généreux. Ex. Es-tu assez game pour payer la voiture?
- * Gamer, ghêmer, v. a. (Angl.)
- Empoigner avec adresse en jouant.
- Gamme, n. f.
- Chanter une gamme, admonester, dire de rudes vérités.
- Ganache, n. f.
- Personne peu intelligente. Ex. Une vieille ganache.
- Gandolle (en), loc.
- En mauvais ordre. Ex. Mes vêtements s'en vont en gandolle. Gandoler, en Normandie, signifie balancer, remuer; le provençal gancillar signifie chanceler.
- * Gang, gangne, (m. a.)
- Bande, troupe, clique, escouade. Ex. La gang du clos, une gang de voleurs, une gang d'écoliers.
- Gangne, n. m.—Gâgne. V. ce mot.
- Gangne=pain, n. m.
- Gagne-pain. Ex. Laisse lui au moins sa hache, c'est son seul gangne-pain.
- Gangner, v. a.
- Gagner. Ex. Quand tu seras capable à gangner ton tabac, tu fumeras.
- Ganif, n. m.
- Canif. Ménage dit: «Il faut écrire et prononcer gannif et non pas cannif.» Ce mot doit venir de knife, couteau.
- * Gangway, ganng'oué, (m. a.)
- Passavant, passerelle. Ex. Embarquez, Monsieur, nous allons enlever le gangway.
- Ganse, n. f.
- Tirant. Ex. Je viens d'arracher une ganse à mes bottes.
- Gants de la Vierge, n. m. pl.
- Ancolie du Canada.
- Garanti, n. m.
- Garant. Ex. Mets un châle, ce sera un garanti contre le froid.
- Garcette, n. f.
- Cordes ou lanières de cuir dont on se sert pour corriger les enfants vicieux. Ex. Manger de la garcette n'est pas agréable.
- Garçon (vieux), n. m.—V. Vieux garçon.
- Garde, n. f.
- Se donner de garde, se garder. Ex. Je me donnerai bien de garde de sortir sans votre permission.
- Garde=chien, n. m.—Suisse.
- Garde=robe, n. m.
- Garde-robe, n. f. Ex. J'ai un beau garde-robe en acajou.
- Garde=soleil, n. m.
- —Parasol, ombrelle.
- —Store, rideau ou toile placée dans une fenêtre pour tamiser ou obscurcir les rayons du soleil.
- Garde=vase, n. m.
- Bande de cuir fixée en avant d'une voiture pour garantir de la boue.
- Garde=z=yeux, n. m.—Œillère.
- * Garden party, (m. a)
- Fête mondaine donnée dans un jardin, dans un parc.
- Garder, v. a.
- —Veiller et prier. Ex. Garder un mort.
- —Regarder. Ex. Garde ce que tu fais là.
- Gârder, v. a.—Regarder. Ex. Gârde-moi pas, misérable!
- Gardeux, euse, adj.
- Gardien, gardienne, qui prend soin de la maison, quand toute la famille s'absente.
- Gargancua, n. m.—Gargantua, gros mangeur.
- Gargaton, n. m.—Gorge.
- Gargote, n. f.
- Cuisine. Ex. Nous irons au lac à la Galette, et c'est moi qui se charge de la gargote.
- En France, une gargote est un lieu où l'on mange malproprement.
- Gargoter, v. n.
- —Faire un bruit semblable à celui qui se produit lorsqu'on se gargarise. Ex. Ça me gargote dans la gorge.
- —Faire de la cuisine plus ou moins grossière.
- Gargoton, n. m.
- Gosier. Ex. Me voilà incapable de parler, j'ai le gargoton au vif.
- Gargouche, n. f.
- Gros pain de sucre d'érable. Ex. Hacher du sucre amont la gargouche.
- Gargousser, v. n.—Gargouiller.
- Garguienne, n. f.
- —Fille d'honneur.
- —Gardienne.
- Garibaldi, n. m.—Corsage de laine.
- Garni, n. m.
- —Pierres concassées destinées à remplir les vides d'une maçonnerie.
- —Morceau de toile ou de coton plié en plusieurs doubles et piqué qui fait partie de la lingerie particulière au sexe.
- Garnouille, n. f.—Grenouille.
- Garocher, v. a.—Lancer des roches, des pierres.
- Garocher (se), v. pron.
- S'envoyer des pierres. Ex. Des enfants qui se garochent.
- Garouage, n. m.
- Vagabondage, flânerie. Ex. Mon mari est parti en garouage, cherche où. Ce mot vient probablement de l'expression courir le loup-garou. En France, aller en garouage, c'est se dissiper, courir la prétentaine.—Ici, l'expression ne veut rien dire de plus que flâner, courir d'une maison à l'autre.
- Garuage, n. m.—V. Garouage.
- Gars, n. m.—Garçon. V. Ga.
- Gaspareau, n. m.—Alose tyran.
- Gaspillard, e, adj.—Gaspilleux, euse.
- Gaspille, n. m.
- Gaspillage. En Normandie, jeter à la gaspille veut dire jeter des dragées ou des sous à une troupe d'enfants qui se battent pour les ramasser.
- Gaspilleux, euse, adj.—Gaspilleur.
- Gâte-sauce, n. m. et f.
- Qui gâte tout ce qu'il touche. Ex. Tu n'es qu'un gâte-sauce, ne te mêle de rien.
- Gas, n. m.—Gars. V. Ga.
- Gaton, n. m.
- Bâtonnet qui sert a assujettir les ménoires au traîneau. Dans le Perche, gaton signifie bâton; le gaton s'emploie pour serrer la corde qui tient la charge d'une voiture. En Normandie, on dit gâton.
- Gaudrier, n. m.
- Baudrier. Ex. Des semelles de bottes en bon gaudrier.
- Gaudriole, n. f.
- Mélange de son et d'eau pour l'alimentation du bétail. En France, la gaudriole est une plaisanterie un peu libre.
- Gaupe, n. f.—Femme sans ordre. (De Gaspé, Mémoires.)
- Gavache, n. m.—Lâche.
- Gavagner, v. a.
- —Détériorer. Ex. Mes vêtements sont pas mal gavagnés.
- —Troubler. Ex. J'ai une idée qui me gavagne.
- En France, ce mot signifie gaspiller, gâter.
- * Gazelier, n. m. (Angl.)—Lustre à gaz, candélabre.
- Gazette, n. f.—Personne bavarde.
- * Gazetter, v. a. (Angl.)
- Publier un avis, une annonce dans la Gazette Officielle.
- Gazon, n. m.
- Bloc de neige durcie. Ex. Nous allons faire une cabane de neige, coupe des gazons à force.
- Geangar, n. m.
- Hangar. Ex. Va porter le harnois dans le geangar.
- Gearbe, n. f.
- Gerbe de blé. Ex. La fête de la grosse gearbe semble être disparue de nos coutumes religieuses.
- Gearce, n. f.—Gerce, crevasse.
- Geargaude, n. f.—V. Gergaude.
- Geargeau, n. m.
- Gesse, légumineuse cultivée comme fourrage et même comme aliment.
- Gearmain, e, adj.—Germain. Ex. Mon cousin gearmain.
- Gégnièvre, n. f.—Genièvre.
- Geigneux, euse, adj.—Geignard, plaignard.
- Geint, n. m.
- Plainte, lamentation. Ex. Avant de mourir, il a envoyé un geint.
- Gelasser, v. n.—Geler légèrement.
- Gelaudé, e, adj.—Un peu gelé.
- Geler, v. n.
- —Couvrir de givre. Ex. Les vitres sont gelées.
- —Etre timide à l'excès. Ex. Un enfant gelé.
- —S'éloigner de l'objet cherché. Ex. Tu gèles, c'est-à-dire, tu t'éloignes de l'objet caché et qu'il s'agit de trouver. (Terme de jeu.)
- Gendarme, n. m.
- Virago. Ex. Quel gendarme que cette femme!
- Gêner, v. a.
- Etre gêné de ses eaux, souffrir d'une rétention d'urine.
- Génie, n. m.
- Se prend dans un sens tout différent du sens véritable. Nous disons: c'est un petit génie, c'est-à-dire un homme de peu d'esprit. Ex. Je ne suis pas un grand esprit, mais je ne suis pas non plus un petit génie. Il faut connaître nos cultivateurs pour bien comprendre le vrai sens de cette phrase.
- Geniève, n. m.—Genièvre.
- Gens, n. f. pl.
- —Personnes de la même famille. Ex. Allons, nos gens, préparez-vous à partir pour la messe.
- —Personnes de la même paroisse. Ex. Les gens de par chez nous sont pas aussi bêtes qu'on croit.
- —Les bonnes gens, les maîtres d'une maison, les chefs de la famille. Ex. Je m'en vais consulter les bonnes gens, et je vous donnerai une réponse, oui ou non.
- —Les gens des noces, les invités à une noce.
- —Les gens de nos gens, les amis de nos amis.
- Gentilhomme, n. m.
- Homme droit, honorable, bien élevé, de bonne compagnie.
- Gentilhommerie, n. f.—Qualité de gentilhomme.
- Gentillesse, n. f.—Droiture, loyauté.
- * Gentleman, n. m., (m. a.)
- Gentilhomme, un galant homme.
- Georges, n. f. pl.
- Orges. Ex. La semaine qui vient, nous ferons nos georges.
- Gérémium, n. m.—Géranium.
- Gergaude, n. f.
- Fillette qui aime à folâtrer avec les petits garçons de son âge, une garçonnière.
- Gergauder, v. n.—Faire la gergaude.
- Gergauderie, n. f.—Action de gergauder.
- Germage, n. m.—Action de germer.
- Germe, n. m.
- Bourbillon. Ex. Aussitôt que ton clou (fronde) sera mûr, tu feras sortir le germe.
- Germine, adj. f.
- Germaine. Ex. Celle-là, c'est ma cousine germine.
- * Gerrymander, n. m., (m. a.)
- Redistribution de la carte des districts électoraux de manière à ne pas nuire au parti qui en est l'auteur. Ce nom vient de Gerry, gouverneur du Massachusetts, qui, le premier, s'avisa d'avoir secours à ce procédé pour favoriser le parti démocratique.
- Gester, v. n.
- Faire des gestes, afficher des prétentions ridicules.
- Gestes, n. m. pl.
- —Cérémonies. Ex. Allons donc, ne fais pas tant de gestes, tu as pourtant envie d'aller te promener.
- —Grimaces, contorsions. Ex. Ménage tes gestes, tu te brises la figure.
- —Prétentions ridicules.
- Gesteux, euse, adj.—Personne affectée, maniérée.
- Gevaux, n. m. pl.—Chevaux. Ex. Une course à gevaux.
- Giant, n. m.
- Géant. Ex. Conte-moi le conte où il y a des giants.
- Gibbar, n. m.—Cétacé très gros, appelé orque épaulard.
- Gibelotte, n. f.—Toute sorte de ragoûts de volaille.
- Gibier, n. m.
- —Enfant difficile, dur à cuir, espiègle. Ex. Quel gibier que ce garçon!
- —Gibier d'eau douce, même sens.
- —Gibier de malheur, homme de malchance.
- Giboire, n. f.
- Chasser à la giboire, au moyen d'un piège ou lacet suspendu au bout d'une perche.
- Giffe, n. f.
- Coup avec la main ouverte sur la joue. Ex. Donner, recevoir une giffe.
- Giffer, v. a.—Souffleter, donner une giffe.
- Gifler, v. a.
- —Voler, dérober. Ex. Il m'a giflé ma plume-fontaine.
- —Donner une gifle.
- Gigailler, v. n.—S'agiter, se remuer beaucoup.
- Gigier, n. m.
- —Gésier.
- —Poumons. Ex. Cet orateur peut parler trois heures en plein air sans se fatiguer, il faut qu'il ait un bon gigier, c'est-à-dire, de bons poumons, une forte poitrine.
- Gignoler, v. n.
- —Ne pas être sûr de ses jambes. Ex. Cet homme gignole, il a les jambes molles.
- —Se disloquer. Ex. La patte de la table gignole, elle menace de tomber.
- Gigotage, n. m.
- Action de gigoter. Ex. Cesse donc tes gigotages.
- Gigotement, n. m.—V. Gigotage.
- Gigoter, v. n.
- Se remuer, se donner beaucoup de mal pour arriver au succès.
- Gigoteux, euse, adj.—Qui gigote beaucoup.
- Gigue, n. f.
- Faire danser une gigue, battre, rosser d'importance.
- Gigues, n. f. pl.
- Jambes grêles. Ex. Cache tes grandes gigues, mon petit gas, tu vas te geler.
- Gilet, n. m.
- Veste ou veston. Ex. Mets ton gilet, mon vieux, il fait encore trop froid pour sortir en veste. En France, le gilet correspond à ce que nous appelons la veste.
- Gingen, n. m.—Gingembre.
- Gingeolent, e, adj.—Gai, folâtre.
- * Ginger bread, djinn djeur brède, (m. a.)
- Pain d'épice.
- Gingue (en), loc.
- —Gaieté. Ex. Comme tu es en gingue, ce matin, tu vas nous faire passer une triste journée.
- —Vif d'allure. Notre poulain est terriblement en gingue depuis que nous le mettons au clos.
- Ginguer, v. n.
- Courir en sautant. Ex. Mes enfants, vous pouvez aller dans la cour, et ginguez-y tant que vous voudrez. Dans le Perche, ginguer c'est jouer en montrant son adresse ou sa force.
- * Ginnerabette. (Angl.)
- Caoutchouc. Ex. J'ai une grosse pelote en ginnerabette pour jouer à la palette. Ce mot est une corruption de Indian rubber, caoutchouc.
- Giole, n. f.
- —Trébuchet.
- —Geôle, prison.
- Giolier, n. m.—Geôlier.
- Girafe, n. f.
- Femme au cou long et élancé.
- Glacé (être).
- Avoir froid par tout le corps. Ex. J'arrive du froid, je suis glacé d'un bout à l'autre.
- Glaine, n. f.
- Graine. Ex. Allons cuyer des glaines sur la montagne à Coton. Glaine serait synonyme de petit fruit sauvage.
- Glainer, v. a.—Glaner. Autrefois glainer se disait.
- Glainure, n. f.—Glanure.
- Glajeul, n. m.—Glaïeul. V. Clajeul.
- Glandes, n. f. pl.
- Ganglions hypertrophiés. Ex. Mon enfant a la gorge couverte de glandes.
- Glas, n. m.
- Sonner les glas, sonner le glas funèbre. Ex. Nous avons une servante qui casse toutes nos assiettes, elle ne sonne pas les glas chaque fois qu'il lui arrive de ces sortes d'accidents. (Figur.)
- Glissée, n. f.
- Piste formée par le passage des animaux des grands bois. Ex. Une glissée de loutres, une glissée de visons.
- Glissette, n. f.—Glissade.
- Glissoire, n. f.
- Auge de forte dimension par où l'on fait glisser les cribes d'un cageu.
- Globe, n. m.—Cheminée. Ex. Un globe de lampe.
- Gloire, n. f.
- Partir pour la gloire, être sur le chemin de l'ivresse.
- Glouglouter, v. n.
- Imiter le bruit d'un liquide qui s'échappe d'une bouteille.
- Gnasse, n. m. et f.
- Niais. Ex. C'est un gnasse. En Normandie, gniot, et dans le Berry, gniogniot, ont le même sens.
- Gniangnian, n. m.—Homme sans énergie, lambin.
- Gniasse, n. m. et f.—V. Gnasse.
- Gniochon, n. m.—Homme peu intelligent.
- Gniole, n. f.
- Taloche. Ex. Si tu ne t'arrêtes pas, je vais te flanquer une bonne gniole. Eu Normandie, gniole signifie niaiserie.
- Gnognote, n. f.
- —Bagatelle, chose de peu de valeur.
- —Mensonge.
- Gnochon, n. m.—V. Gniochon.
- Gnole, n. f.—V. Gniole.
- Go, n. m.
- Gosier. Ex. Fourre-toi ce bonbon dans le go, gourmand que tu es.
- * Go ahead, go éhedde, (m. a.)
- —Etre entreprenant. Ex. J'ai un enfant qui a du go ahead.
- —Aller de l'avant. Ex. Fouette ton cheval un peu, charretier, go ahead.
- * Go along, go élonng, (m. a.)
- Avance, poursuis ta route. V. Galogne et Gologne.
- Gobe, n. f.
- —Coup de vin. Ex. Nous allons prendre une gobe.
- —Grosse bouchée.
- —Gobe d'imprimeur.
- Dans l'ancien français gobe voulait dire vaniteux, vain, délicat.
- Gobette, n. f.
- Histoire pour rire, chose que l'on fait gober aux gens. Ex. Nous en avons dit des gobettes, c'est-à-dire, nous nous sommes amusés à conter des histoires en l'air. Expression fort en vogue autrefois dans les campagnes autour de Montréal.
- Goce, n. f.
- Entaille dans le bois faite avec un couteau.
- Gocer, v. a.
- Travailler le bois avec un couteau. Ex. Dans les collèges, les élèves aiment beaucoup à gocer leurs pupitres, ils gocent aussi pendant les récréations, les arbres, des bouts de bois.
- Goceur, n. m.—Celui qui goce.
- Godd, n. m.—Pingouin commun.
- * Goddem, n. m. (Angl.)
- Sobriquet donné aux Anglais, à cause du juron qui leur est propre.
- * Goddémer, v. a. (Angl.)
- Jurer en langue anglaise. Ex. Cesse donc de goddémer.
- Godendard, n. m.
- —Grande scie qui sert à tronçonner ou à fendre le bois dans le sens de sa longueur.
- —Homme très ennuyeux. Depuis que l'on dit: c'est une scie, pour une homme ennuyeux, on a trouvé pour qualifier un homme très ennuyeux l'expression: c'est un godendard. Ce n'est pas du vieux langage canadien, c'est un néologisme populaire greffé sur une importation française. Dans le Perche on dit godendardes. En Normandie, le godenda est une scie de maçon.
- Godille, n. f.—Aviron servant à godiller.
- Godiller, v. n.
- Faire avancer une embarcation à l'aide d'une godille.
- Godron, n. m.—Goudron.
- Godronner, v. a.—Goudronner.
- Goglu, n. m.
- —Oiseau appelé Ricebird par les anglais. Appartient au genre Dalichonyx. Il siffle admirablement.
- —Mauvais plaisant, hâbleur.
- Goinfre, n. m.
- Goinfre, n. f.—Ex. Quel mangeur terrible, c'est un vrai goinfre!
- Goitte, n. f.
- Goître, n. f.—Ex. As-tu remarqué comme j'ai la gorge enflée, je crois que j'ai une goitte.
- * Gologne.
- Corruption de l'anglais go along, va-t-en, poursuis ton chemin. Ex. Gologne sauve-toi au plus vite. Il n'y a pas de gologne, c'est-à-dire ce n'est pas tout ci, tout ça, je reste où je suis.
- Gomme, n. f.
- —Aller à la gomme, s'en aller loin. Ex. Va à la gomme, tu m'achales.
- —Envoyer à la gomme, envoyer promener.
- Gomme arabique, n. f.
- Mucilage. Ex. Prête-moi ta gomme arabique pour coller du papier.
- Gommé, e, adj.
- Pris de boisson. Ex. As-tu rencontré Sem, il est encore gommé, ce soir.
- Gommeux, euse, adj.
- Boueux, vaseux, gluant. Ex. Les chemins sont gommeux dans les concessions de Saint-Pancrace.
- Gonce, n. m.
- Faire le gonce, pleurnicher pour obtenir quelque faveur. Ex. Ne fais pas le gonce comme cela, tu m'ennuies à la fin.
- Gonfle, n. m.
- Gonflement, action de ce qui est gonflé.
- Gonze, m. m.—V. Gonce.
- Gordiche, n. m.—Petit goujon.
- Gordon, n. m.—Goujon.
- Gorec, n. m.—Goret.
- Goret (petit),—Goret.
- Gorge (grosse), n. f.—Goître.
- Gorgerette, n. f.—Bride.
- Gorgette, n. f.
- —Bride, attache de chapeau de femme.
- —Sous gorge, dans l'attelage des chevaux.
- Gorgoter, v. n.—V. Gargoter.
- Gargoton, n. m.—Gosier.
- Gorlot, n. m.—Grelot. Ex. Des gorlots de patates.
- Gorlotter, v. n.—Grelotter.
- Gornaille, n. f.—Gens de peu de valeur.
- Gorton, n. m.—Creton.
- Gosse, n. m.—Jeune garçon.
- Gosser, v. a.—V. Gocer.
- Gouaiche (à la), loc.
- A gogo, à satiété. De Gaspé a écrit à gouêche dans ses Mémoires (p. 417).
- Gouâiller, v. a.—Railler, plaisanter.
- Gouâillerie, n. f.—Raillerie.
- Gouâilleur, adj. et n.—Qui gouâille.
- Goudille, n. f.
- —Godille, aviron placé à l'arrière d'un canot et auquel on imprime des mouvements qui imitent ceux d'une hélice.
- —Goudrelle. V. ce mot.
- Goudiller, v. n.
- Godiller, faire avancer une embarcation en se servant de la godille.
- Goudrelle, n. f.
- Chalumeau fixé aux érables qui permet de recueillir la sève des érables en vue de la fabrication du sucre.
- Goudrier, n. m.—Baudrier.
- Goudrille, n. f.—Goudrelle. V. ce mot.
- Goudriole, n. f.—Gaudriole. V. ce mot.
- Gouffre, n. et adj.
- —Gros mangeur. Ex. C'est un gouffre, il mange comme quatre.
- —Obtus, émoussé. Ex. Le taillant de ce couteau est gouffre.
- Gouine, n. f.—Femme de réputation perdue.
- Goujon, n. m.
- Mot piquant, sarcasme, lardon. Ex. Faire avaler un goujon.
- Goule, n. f.
- Bouche. Ex. Ferme ta goule. Corruption de gueule, gula.
- Goulée, n. f.
- Le contenu de la bouche remplie de solide et de liquide. Ex. Il me vient des goulées de bile quand je digère mal.
- Gouleron, n. m.—Goulot. Ex. Le gouleron d'une bouteille.
- Gouliaffre, adj.—Glouton.
- Gouliat, n. m.—Glouton.
- Goulon, n. m.—Goulot.
- Gourde, n. f.
- Calebasse commune, dont il y a plusieurs variétés, suivant la forme.
- Gourgane, n. f.
- —Fève.
- —Bajoue de porc fumé.
- Gourgousser, v. n.
- —Glousser. Ex. Nos poules gourgoussent fort.
- —Grogner, murmurer tout bas.
- Gournaille, n. f.
- Gournable, cheville de bois dur employée dans la construction des navires. Ex. A l'assemblée politique d'hier soir, les chauds partisans de X étaient armés de gournailles.
- Goût, n. m.—Faire passer le goût du pain, tuer.
- * Goûter, v. a.
- Avoir le goût. Ex. Cette viande goûte le rance. (Angl.)
- Gouterelle, n. f.—Goudrelle.
- Goutte, n. f.
- Spiritueux. Ex. C'en est un qui aime la goutte.
- Grâce (en), loc.
- Par grâce. Ex. En grâce, laisse-moi tranquille.
- Gracieusement, adv.—Suffisamment, grassement.
- Gracuit, adj.—Gratuit.
- Graduer, v. n.
- Prendre ses degrés. Ex. Mademoiselle vient de graduer aux Ursulines.
- Graffigner, v. a.
- Egratigner. Vieux français qui vient du breton graffina, ou du provençal graffinar. Rabelais a dit: «Il leur mordoit les aureilles; ils lui graphinoient le nez.»
- Graffignure, n. f.—Egratignure.
- Graillon, n. m.
- —Odeur de graisse brûlée.
- —Cuisinière malpropre et peu entendue.
- Grain, n. m.
- —Cheminée d'un fusil sur laquelle on place la capsule.
- —Goutte. Ex. La pluie tombe à gros grains.
- —Serrer le grain, marcher les jambes serrées l'une contre l'autre, et au figuré, se tenir sur la réserve en faisant bien attention.
- —Fourrer son grain partout, fourrer son nez là où on n'a pas d'affaire.
- Grain d'orge, n. m.—Orgelet.
- Graine, n. f.
- —Menue monnaie.
- —Mauvaise graine, mauvais sujet.
- —Pas la graine, pas du tout.
- —N'avoir plus une graine de quelque chose, n'avoir plus rien. Ex. Veux-tu me vendre un minot de pois?—Non, je n'en ai plus une graine.
- —Monter à graine, rester vieille fille.
- —Avoir de la graine dans la tête, être pouilleux.
- Grainer, v. n.
- Donner du fruit. Ex. Les pois ne grainent pas, cette année.
- Graissages, n. m. pl.
- Substances grasses. Ex. Ramasse tous nos graissages pour le savon.
- Graisse, n. f.
- —Saindoux.
- —Graisse de mort. Ex. Les cierges sont-ils faits avec de la graisse de mort?
- —Tache de graisse, personne qui semble vissée sur sa chaise et ne part plus.
- —Crever dans sa graisse, être très gras.
- Graisser, v. a.
- —Donner de l'argent à quelqu'un pour l'amadouer. Ex. Je l'ai graissé comme il faut avant de partir, maintenant je suis sûr de lui.
- —Graisser ses bottes, se préparer à partir ou à mourir.
- —Graisser la patte, donner un pot-de-vin.
- Graissou, adj.—Graisseux.
- Grâler, v. a.—Griller. Ex. Notre café est il bien grâlé?
- Grand, e, adj.
- —Bon. Ex. J'achète toujours à grand marché.
- —Beaucoup. Ex. Cet habitant a grand de terre.
- —En avoir grand d'entrepris, être bien à plaindre.
- —Se tirer du grand, avoir de fortes prétentions.
- —Dans les grands prix, d'une façon complète. Ex. Il s'est fait blaguer dans les grands prix.
- Grand (en), loc.
- Beaucoup. Ex. Cet individu est bête en grand.
- Grand'biche, n. f.
- Jeune fille élancée.
- Grandement, adv.
- Bien logé, confortablement. Ex. Nous sommes grandement dans notre maison neuve.
- Grandet, ette, adj.
- Grandelet. Ex. Notre fille commence à être grandette.
- Grand'hache, n. f.
- Bûcheron qui dégrossit les arbres de nos forêts.
- Granmaire, n. f.—Grammaire.
- Grand'père, n. m.
- Pâte bouillie découpée en morceaux roulés ou carrés, qui s'apprête avec du sirop.
- Grande=grande=mère, n. f.
- Mère de l'aïeul ou de l'aïeule.
- Grand=grand=père, n. m.—Père de l'aïeul ou de l'aïeule.
- Granulé, n. m.—Sucre granulé.
- Grappé, e, adj.
- Bien fourni de grappes. Ex. J'ai, dans mon champ, de l'avoine qui est bien grappée.
- Grappigner, v. a.—Agripper.
- Grappin, n. m.
- —Crampons. Ex. Les chemins sont couverts de glace, mettons nos grappins.
- —Main. Ex. Mettre le grappin sur quelqu'un.
- Graquia, n. m.
- —Bardane.
- —Enfant intelligent.
- Gras, se, adj.
- —Gras à lard, très gras.
- —Eaux grasses, eau de vaisselle.
- —Gras à fendre avec l'ongle, très gras.
- —Gras à pleine peau, très gras.
- Gras=cuit, adj.
- Mal cuit. Ex. Du pain gras-cuit, c'est-à-dire, gluant et graisseux en apparence.
- Gras=de=jambe, n. m.
- Chose profitable. Ex. Cette affaire va m'apporter un beau gras-de-jambe.
- Grati, n. m.
- Gratis. Ex. Aujourd'hui j'ai travaillé pour du grati.
- Gratigner, v. a.
- Egratigner. Ce mot était usité autrefois.—(Du Bellay, Palsgrave.)
- Gratignure, n. f.—Egratignure.
- Gratte, n. f.
- —Dégelée. Ex. J'ai attrappé une gratte en règle.
- —Petite houe, binette. Ex. Va chercher la gratte pour renchausser les patates.
- —Instrument qui sert à gratter les chemins d'hiver en enlevant un excès de neige.
- Grattelle, n. f.
- Maladie de la peau qui occasionne une vive démangeaison.
- Gratter, v. n.
- —Lésiner. Ex. A force de gratter, il s'est enrichi.
- —Chercher. Ex. Qu'est-ce que tu grattes ici?
- —Gratter quelqu'un où ça lui démange, toucher au point souhaité, flatter la passion dominante.
- —Gratter à la bonne place, même sens.
- Gratter (se), v. pron.
- Renoncer. Ex. Tu peux te gratter, tu n'obtiendras pas ce que tu désires.
- Gratte=pieds, n. m.
- Décrottoir, lame de fer ou boîte garnie de brosses à l'entrée d'un appartement ou d'une maison, pour ôter la boue des chaussures.
- Gratteux, euse, adj.
- —Mesquin, qui ménage ou gratte sur tout.
- —Gratteur.
- Grattures, n. f. pl.
- Mucosités intestinales. Ex. Des grattures de tripes, de boyaux.
- Grave, n. f.
- Etablissement de pêche à la morue. Ce mot signifiait d'abord une certaine étendue de terre près du rivage, préparée pour faire sécher la morue; ce nom a été ensuite donné à l'établissement tout entier.
- Gravé, n. m.
- Chemin macadamisé. Ex. De Québec à Sainte-Anne, c'est du gravé tout le temps.
- Graver, v. a.
- Macadamiser. Ex. La compagnie des chemins à barrières est obligée de graver nos chemins autour de la ville.
- Gravois, n. m.
- Pierres concassées avec lesquelles on recouvre les routes.
- Gravouiller, v. a.
- —Gratter. Ex. Le dentiste m'a gravouillé une dent avec ses outils.
- —Chercher. Ex. Qu'est-ce que tu gravouilles là?
- Gréau, n. m.—Gruau.
- Grébiche, n. f.—Femme acariâtre.
- Gredin, e, adj.—Avare, ladre.
- Grediner, v. n.—Résiner sur tout.
- * Green, grîne, (m. a.)
- Inexpérimenté. Ex. C'est un green que ce garçon, il aurait besoin d'être déniaisé.
- * Green=back, (m. a.)
- Billet de banque américain émis au cours de la guerre de sécession. C'est la couleur verte (green) à son verso (back), qui l'a fait ainsi nommer.
- * Green goods, (m. a.)
- Greenback contrefait.
- Gréier, v. a.—V. Gréyer.
- Grêle, n. f.
- Personne méchante. Ex. Cette femme-là, c'est la grêle.
- Grêlon, n. m.
- Misérable, mal vêtu. Ex. Ce quêteux a-t-il l'air grêlon un peu?
- Grelot, n. m.
- —Langue. Ex. Retiens ton grelot, achève de faire sonner ton grelot, on n'entend que ton grelot.
- —Fruit de la pomme de terre. Ex. Des grelots de patates.
- Grêlou, n. m.—V. Grêlon.
- Greluchon, n. m.—Enfant à mine grêle.
- Grèmeleux, euse, adj.
- Grumeleux. Ex. Cette poire est grèmeleuse.
- Grément, n. m.
- —Ajustement. Ex. Voilà une personne qui a un drôle de grément.
- —Habillement. Ex. Quand tu viendras chez nous, tu pourras mettre ton grément de tous les jours.
- —Ensemble de choses qui constituent un tout complet. Ex. Si nous allons à l'île, tu emporteras ton grément de pêche et de chasse.
- Grémiller, v. a.
- Emietter, réduire en petits grains comme du grémil.
- Grémilleux, euse.
- Grumeaux qui se posent à la surface des liquides.
- Grémillons, n. m. pl.—Grumeaux de glace.
- Grémir, v. a.
- Ecraser, réduire à rien. Ex. Si tu ne te tais point, je vais te grêmir.
- Grenaille, n. f.
- Menue monnaie. Ex. T'aurais pas de la grenaille de reste?
- Grenier à foin, n. m.—Fenil.
- Grenouilles, n. f. pl.
- Grenouillettes, tumeur qui se forme sous la langue par la dilatation du canal de Wharton ou conduit excréteur de la glande sous-maxillaire.
- Greton, n. m.—Creton. (De Gaspé, Mémoires, p. 167.)
- Gréviste, n. m.—Celui qui se met en grève.
- Greyer, v. a.
- —Habiller. Ex. Ma femme, greye le petit pour aller chez le beau-père.
- —Meubler. Ex. Si je fais un peu d'argent, je vais greyer ma maison.
- —Disposer, mettre en ordre. Ex. Marie, greye la table pour le dîner.
- Greyer (se), v. pron.
- —S'habiller. Ex. Gréyons-nous pour aller à la messe.
- —S'approvisionner, se donner du luxe. Ex. Je vais me gréyer comme il faut et mieux qu'auparavant, pourvu que je trouve à vendre mes vieux meubles.
- Gribouille, n. f.
- Chicane. Ex. Nos deux voisins sont en gribouille.
- Griche=dents, n. m.—Grince-dents.
- Griche=poil, n. m.—Enfant malin, difficile.
- Griche=poil (à), loc.
- A rebrousse-poil. Ex. Il y a des gens qu'il faut toujours reprendre à griche-poil.
- Gricher, v. a.
- Grincer. Ex. Cet enfant a des vers, il griche des dents.
- Gricheux, euse, adj.—Qui grince des dents.
- Grichoux, n. m.
- —Diable.
- —Personne incommode, d'une humeur acariâtre. Ex. C'est un vieux grichoux.
- Grichu, e, adj.—De mauvaise humeur, grincheux.
- Grignard, n. m.—Grognon, pleurnicheur.
- Grigne, n. f.—Croûte de pain.
- Grigner, v. n.—Grincer, serrer les dents.
- Grignier, n. m.
- Grenier. Ex. Le grignier est plein de souris.
- Griguenaude, n. f.
- Gringuenaude, petite ordure qui s'attache aux émonctoires, par malpropreté.
- Grillade, n. f.
- Morceau de peau. Ex. Je me suis fait enlever une grillade sur la jambe.
- Griller, v. a.
- —Hâler, brunir le teint. Ex. J'ai les mains et le cou grillés.
- —Fumer la cigarette. Ex. Es-tu bon pour en griller une?
- Grimaceux, euse, adj.—Qui fait des grimaces.
- Grimoner, v. a.—Gronder, murmurer.
- Grimpigner, v. a.
- Grimper, gravir, en s'aidant des mains et des pieds.
- Grincher, v. n.—Grincer. Ex. Grincher des dents.
- Grinchu, e, adj.—Grincheux.
- Gringalet, n. m.—Petit homme maigre et chétif.
- Gringueux, se, adj.
- —Misérable, sans le sou.
- —Ladre, mesquin.
- Grippé, e, adj.
- Avoir la grippe. Ex. Me voilà grippé pour au moins huit jours.
- Gripper, v. n.— Grimper.
- Gripper (se), v. pron.
- —Monter. Ex. Je vais me gripper sur cet arbre-là.
- —Se ratatiner, en parlant d'une étoffe.
- Grippette, n. m.
- Diable. Ex. Si tu ne cesses pas de faire du bruit, je vais envoyer chercher le grippette.
- Grises, n. f. pl.—En voir de grises, subir des malheurs.
- Grive, n. f.—Soul comme une grive, en état d'ébriété.
- * Grocerie, n. f. (Angl.)—Epicerie.
- * Groceries, n. f. pl. (Angl.)—Articles d'épicerie.
- * Groceur, n. m. (Angl.)—Epicier.
- Grogneux, euse, adj.
- Qui grogne à tout propos. Ex. Ne t'occupe pas de ce vieux grogneux.
- Groiselle, n. f.—Groseille. Champlain a écrit groiselle.
- Groisellier, n. m.—Groseillier épineux.
- Grôler, v. a.—Griller. V. Grâler.
- Gros, se, adj.
- —Beaucoup. Ex. Il y a gros de charbon dans ma cave.
- —Riche. Ex. Ce monsieur est bien riche, il en a gros.
- —Gros casque, homme important.
- —Gros comme père et mère, gros enfant.
- Groseillier sauvage, n. m.—Groseillier ronce de chien.
- Grosse=tête, n. f.
- Grande capeline fourrée portée autrefois par nos grand'mères pour affronter les rigueurs de l'hiver.
- Grot, adj. m. s.
- Gros. Ex. Voilà un grot homme, un grot arbre.
- Grouillant, e, part.
- —Couvert, infesté. Ex. Cet enfant est tout grouillant de poux.
- —Vivant. Ex. J'ai cinq enfants tous grouillants.
- Grouiller, v. n.
- Remuer. Ex. Ne grouille pas d'ici, je vais revenir bientôt.
- Group, n. m.—Croup.
- Gru, n. m.
- Farine d'avoine détrempée dans l'eau pour la mangeaille des animaux de ferme.
- Grucher, v. n.—Monter. Expr. acadienne.
- Grue, n. f.—Héron blanc.
- Guénif, n. m.—V. Gannif.
- Guénille, n. f.
- —Butin, attirail de ménage, saint frusquin. Ex. Prends tes guénilles et fiche ton camp au plus vite.
- —Homme sans caractère, mou.
- Guénilloux, n. m.—Qui porte des guenilles, loqueteux.
- Guère (pas), loc.—Très peu, pas beaucoup.
- Guerlotter, v. a.—Grelotter.
- Guernier, n. m.—Grenier.
- Guernouille, n. f.—Grenouille.
- Guernu, adj.—Grenu.
- Guérouage, n. m.—Garouage. V. ce mot.
- Guesse.
- Prendre le bord de guesse, se sauver bien loin, de manière à ne pas être retrouvé, assez loin qu'on ne devine pas l'endroit où l'on court se réfugier. Ex. Notre voleur a pris le bord de guesse.
- * Guesser, v. a. (Angl.)
- Gager. Ex. Je guesse que tu vas perdre tout ton argent à la Bourse.
- Guetter (se), v. pron.—Se tenir sur ses gardes.
- Gueulard, n. m.
- —Qui parle haut et souvent.
- —Ramas de gens soudoyés pour faire du tapage dans les assemblées politiques.
- Gueule, n. f.
- —Bouche.
- —Ma belle gueule! Expression très familière employée en manière de compliment à l'égard d'une jolie personne.
- —Se battre la gueule, faire de vains efforts de parole.
- —Avoir bien de la gueule, parler beaucoup et très fort.
- Gueule de fer=blanc, n. f.—Bavard intarissable.
- Gueule noire, n. f.
- Fruits du myrtille, lesquels noircissent la bouche.
- Gueulée, n. f.—Goulée. V. ce mot.
- Gueuler, v. n.—Parler haut et fort, crier.
- Gueurdin, e, adj.—Gredin.
- Gueurlot, n. m.—Grelot.
- Gueurlotter, v. n.—Grelotter.
- Gueurnasse, n. f.—Grenasse, petite bourrasque en mer.
- Gueurnouille, n. f.—Grenouille.
- Gueurton, n. m.—Creton.
- Gueuserie, n. f.—Bagatelle.
- Guevale, n. f.—Cavale.
- Guia, int.—Dia. V. ce mot.
- Guiâblant, adj.—Diablant. V. ce mot.
- Guiâble, n. m.
- Diable. Ex. Va chez le guiâble! Que le guiâble te charrie! V. Diable.
- Guiâblement, adv.—Excessivement.
- Guiâbler, v.—Diabler. V. ce mot.
- Guiâblesse, n. f.—Diablesse, femme méchante.
- Guiâblotin, n. m.—Enfant vif et espiègle.
- Guiârrhée, n. f.—Diarrhée.
- Guibou, n. m.—Hibou.
- Guiamant, n. m.
- Diamant. Ex. Un guiamant pour couper la vitre.
- Guichet, n. m.—Vasistas.
- Guieu, n. m.—Dieu. Ex. Je dois à Guieu et à ses saints.
- Guignolée, n. f.
- Autrefois, dans notre pays, la guignolée se disait de ceux qui se réunissaient durant la nuit du 31 décembre pour aller souhaiter la bonne année aux parents et aux amis. Aujourd'hui, ce sont les agents de commerce qui, dans la nuit de Noël, font, de maison en maison, une collecte pour les pauvres de la ville.
- Guignoleux, n. m.—Les hommes qui courent la guignolée.
- Guillaume, n. m.
- Guingamp, étoffe fine et lustrée fabriquée à Guingamp, en France.
- Guillaume trop mince.—Delirium tremens.
- Guinque, loc. adv.
- Rien que. Ex. Comment te trouves-tu, là-bas?—Je suis guinque bien.
- Guipée, n. f.—Corde de violon entourée de fil métallique.
- * Gum=drop, gomme, (m. a.)
- Bonbon composé de guimauve et de sucre.
- Habeçon, n. m.—Hameçon.
- Habiller, v. a.
- Couvrir d'invectives. Ex. En voilà un qui s'est fait habiller de la plus belle façon du monde.
- Habiller (s'), v. pron.
- Endosser ses habits extérieurs, comme un paletot, un par-dessus d'hiver. Ex. Il fait un froid de loup, habillons-nous chaudement pour sortir. Se déshabiller, dans notre parler, est l'autonyme de s'habiller, dans l'acception présente.
- Habit à queue, n. m.
- Frac, habit de soirée, de cérémonie, ou simplement habit.
- Habitant, n. m.
- Cultivateur vivant à la campagne. Cette appellation remonte aux premiers temps de la colonie. Du temps de Champlain, il y avait deux espèces d'immigrants: les véritables, les sérieux, et les oiseaux de passage. On les distinguait en nommant les premiers, les habitants, et les seconds, les hivernants, c'est-à-dire qu'ils ne faisaient qu'hiverner dans la Nouvelle-France, avec l'intention de s'en retourner dans l'Ancienne, à la première occasion favorable. Les habitants sont restés attachés au sol, et les hivernants sont disparus les uns après les autres sans laisser de traces bien profondes.
- —Faire l'habitant, ne pas faire l'habitant, sont des expressions assez communément employées pour dire: être mesquin en affaires, ou ne pas l'être.
- —Un gros habitant, un habitant riche.
- —Un petit habitant, un habitant plus ou moins pauvre.
- —Un habitant à l'aise, qui vit dans l'aisance.
- —Habitant dos blanc, terme de mépris d'usage assez fréquent chez les jeunes gens.
- Hache, n. f.
- —Grand' hache. V. ce mot.
- —Avoir un coup de hache, être un peu fou.
- Hache (à la), loc.
- —Dénué de tout, réduit à n'avoir qu'une hache pour gagner son pain. Ex. J'ai tout dépensé mon bien, je suis rendu à la hache.
- —Grossièrement. Ex. Un ouvrage fait à la hache.
- * Haddock, n. m., (m. a.)
- Aiglefin, morue de Saint-Pierre. D'aucuns disent haddeck.
- Haguissable, adj.—Haïssable. V. ce mot.
- Haguir, v. a.—Haïr. Ex. Je t'haguis, toi, comme la peste.
- Ha! Ha!
- Interjection qui ne s'emploie que dans un sens négatif, comme suit: Ex. Ce docteur n'est pas un docteur ha! ha! Mon frère est seigneur, mais ce n'est pas un seigneur ha! ha! il saigne les cochons.
- Haïr, v. a.
- Nous disons: je te haïs, tu le haïs, il m'haït, pour je te hais tu le hais, il me hait. Dans le vieux français, on prononçait haïne et haïneux.
- Haïssable, adj.
- Incommode, insupportable. Ex. Sors d'ici, petit haïssable que tu es, tu me fais damner.
- Halener, v. n.—Haleter, être essoufflé.
- Haler, v. a. et n.
- —Tirer à soi un objet quelconque. Ex. Hale-moi d'ici, j'ai un pied pris dans le trottoir.
- —Tirer fort. Ex. La charrette est très chargée, ça hale, c'est-à-dire le cheval est obligé de tirer fort pour avancer dans sa marche.
- Les uns prononcent haler et les autres hâler. (Terme de marine.)
- Halitre, n. f.—Gerçure causée par le froid ou le frottement.
- Halitré, e, adj.
- —Gercé par le froid. Ex. J'ai les mains halitrées.
- —Enflammé par le frottement. Ex. Cet enfant a les cuisses halitrées.
- Ce mot est usité en Normandie.
- * Hall, hâlle, n. f., (m. a.)
- —Salle publique.
- —City hall, hôtel-de-ville.
- —Market hall, halle.
- —Music hall, salle de musique.
- * Halloo, hallou, (m. a.)
- Holà! holà ho! Cri d'appel téléphonique.
- Halloter, v. n.—N'avoir plus que le souffle.
- Hangarage, n. m.
- Action de mettre dans un hangar. Ex. J'ai un lot de marchandises à mettre en hangarage.—Il vous faudra payer pour l'hangarage de vos meubles.
- Hangarer, v. a.—Mettre dans un hangar.
- * Hansard, n. m., (m. a.)
- Rapport des délibérations de la Chambre des Communes du Dominion. Ce nom provient d'un nommé Hansard, auteur de ce système de rapporter verbatim les discours des députés à la Chambre.
- Haquet, n. m.
- —Hoquet.
- —Traîneau ou sleigh dont se servent les sucriers en le poussant à bras.
- Harage, n. m.
- Race. Ex. C'est un cheval de bon harage. Vient du mot haras, établissement où l'on garde des chevaux.
- Harbage, n. f.—Herbage.
- Harbe, n. f.
- Herbe. Ex. Cette soupe est douce comme de l'harbe.
- Harbière, n. f.—Erbière. V. ce mot.
- Hardé, e, adj.
- Œuf sans coquille. Ex. Un œuf hardé. Du Cange écrit: «Les œufs hardelés n'ont pas de coquille; ils sont pondus par des coqs et on les met dans du fumier de cheval, il en sort des serpents dont l'huile est excellente pour composer des philtres et transmuer les métaux.» Les coqs du Canada n'en sont pas encore rendus là.
- Cotgrave dit œuf hardré.
- Hardes faites, n. f. pl.
- Confection. Ex. M. Lépine tient un beau magasin de hardes faites.
- Hardi! Int.—Courage!
- * Hard up, op, (m. a.)
- A bout de ressources. Ex. Je n'ai pas le sou, je suis hard up pas rien qu'un peu.
- * Hardware, wère, n. m., (m. a.)
- Quincaillier. Ex. Va me chercher du clou chez le hardware.
- Harer, v. a.
- —Frapper avec une hart.
- —Attacher avec une hart.
- Harguesse, n. f.—Hardiesse.
- Harias, n. m.—V. Arias.
- Haricot, n. m.
- Tas de bois, de bûches. Expression plutôt acadienne.
- Haridelle, n. f.—Ridelles.
- Harié, ho!
- Se dit ordinairement par ceux qui conduisent un cheval pour le faire arrêter ou reculer. Cette expression viendrait-elle d'arrière? Elle pourrait peut-être provenir d'une interjection hippique qui aurait un sens tout contraire. On lit dans Ibères, Ibérie, par Adolphe Garrigan (p. 110), ouvrage dans lequel l'auteur prétend identifier les Basques d'Afrique avec les Basques descendants des Ibères: «Un autre terme usité chez nos paysans de montagnes (Arriège), harri pour presser la marche trop lente d'une bête de somme, est aussi l'expression dont se servent les Berbères.» Le nom de l'Arriège lui-même donne à penser.
- Harnais, n. m.
- Embarras, attirail. Ex. Y a-t-il moyen de travailler avec un harnais d'enfants comme j'en ai un sur le dos?
- Harnie, n. f.—Hernie.
- Harnois, n. m.—Harnais.
- Harpie, n. f.
- —Femme acariâtre et bavarde.
- —Une voix d'harpie, une voix criarde.
- Hârrier, n. m.
- Hallier, réunion de buissons serrés et touffus.
- Harse, n. f.—Herse.
- Harser, v. a.—Herser.
- Hart rouge, n. f.—Cornouiller blanc.
- Hasard (l'), n. m.—Le hasard.
- Haur, adj.
- Sale, malpropre. Se dit des chemins en mauvais ordre.
- Hausses, n. f. pl.
- Demi-guêtres d'un soulier de caribou ou mocassin.
- Haut, e, adj. adv. et n. m.
- —Hautain. Ex. C'est un fat, il est haut.
- —Appartement qui n'est pas au rez-de-chaussée.
- —Porter haut, être fier.
- —En avoir haut, être écœuré. Ex. Ce garçon m'embête avec ses exigences, j'en ai haut.
- —Avoir des hauts et des bas, éprouver des succès et des revers.
- Haut du jour, n. m.—Temps où le soleil est le plus ardent.
- Haute, n. f.—Haute société. Ex. Appartenir à la haute.
- Hauteur, n. f.
- —Opulence. Ex. Ce garçon est d'une hauteur qui le rend inabordable.
- —Hauteur des terres, ligne de séparation des eaux.
- Héguissable, adj.—Haïssable.
- Hémorrhagie de sang, n. f.—Hémorrhagie.
- Hémorrhuites, n. f. pl.—Hémorrhoïdes.
- Herbailles, n. f. pl.—Herbes de rebut, sarclures.
- Herbe (à l'), loc.
- Au pré, au champ. Ex. Va mettre les vaches à l'herbe.
- Herbe à barnèche, n. f.
- Herbe marine recueillie sur nos grèves; séchée, elle est utilisée pour faire des matelas.
- Herbe à chat, n. f.—Chataire commune.
- Herbe à cochon, n. f.—Renouée des oiseaux, traînasse.
- Herbe à dinde, n. f.—Herbe à mille feuilles, achillée.
- Herbe à la clef, n. f.—Chimaphile en ombelle.
- Herbe à la puce, n. f.—Sumac vénéneux.
- Herbe aux écrouelles, n. f.—Scrofulaire aquatique.
- Herbe aux oies, n. f.—Potentille ansérine.
- Herbe aux teigneux, n. f.—Rapace, bardane cotonneuse.
- Herbe aux verrues, n. f.—Eclaire, chélidoine commune.
- Herbe aux vers, n. f.
- Tanaisie, aussi appelée herbe de S. Marc.
- Herbe de la Trinité, n. f.—Hépatique des jardins.
- Herbe du diable, n. f.—Stramoine.
- Herbe Saint-Jean, n. f.
- Millepertuis perforé, armoise commune.
- Herbe sainte, n. f.
- —Absinthe.
- —Aurone des jardins.
- Héridelle, n. f.—Ridelle.
- Hérisson, n. m.—Homme taré, vil, lâche.
- Hérondelle, n. f.—Hirondelle.
- Hersoir, adv.
- Hier au soir. Ex. Etes-vous venu chez moi, hersoir?
- Heure, n. m.
- Heure, n. f. Ex. Vous viendrez à un heure de l'après-midi.
- Heure (à belle), loc.—V. A belle heure.
- Heure (à bonne), loc.
- De bonne heure. Ex. Viens à bonne heure, s'il y a moyen.
- Heure (à la bonne), interj.—Tant mieux.
- Heure (à l'), loc.
- A l'heure convenue ou fixée par un règlement. Ex. Il y a des fonctionnaires civils qui n'arrivent jamais à l'heure.
- Heure d'horloge (une).—Une heure.
- Heure de temps (une).—Une heure.
- Heure des poules, loc.
- De très bonne heure. Ex. Se lever à l'heure des poules.
- Heure des vaches, n. f.
- Sur le soir, à l'heure où, à la campagne, les cultivateurs traient les vaches.
- Heure de soleil (une), n. f.
- Une heure après le lever ou avant le coucher du soleil.
- Hibou blanc, n. m.
- Grande chouette blanche des régions boréales, le harfang.
- Higner, v. n.
- Crier par intervalles, à la manière des enfants gâtés.
- Himeur, n. f.—Humeur.
- * Hint, hinnt, n. m., (m. a.)
- Demi-mot, aperçu. Ex. Je vais lui donner un hint avant de commencer.
- Hirondelle des cheminées, n. f.
- Martinet des cheminées.
- Hirondelle bleue, n. f.—Hirondelle pourpre.
- Hirondelle à ventre blanc, n. f.—Hirondelle bicolore.
- Hirondelle des rochers, n. f.—Hirondelle à front blanc.
- Hirondelle rousse, n. f.—Hirondelle des granges.
- Histoire de, loc. conj.
- Pour, afin, dans le but. Ex. Je lui ai tordu le bout du nez, histoire de rire.
- Histoires, n. f.
- Blagues, mensonges. Ex. Lâche-moi avec tes histoires qui n'ont ni queue ni tête.
- Hivernement, n. m.
- Hivernage. Ex. Nous allons mettre notre bateau en hivernement dans le bassin Louise.
- Hiverner, v. a. et. n.
- —Garder à l'abri durant l'hiver. Ex. Combien vas-tu hiverner d'animaux, cette année?
- —Passer l'hiver. Ex. J'ai juste assez de patates pour hiverner.
- —Etre à l'abri des coups. Ex. J'ai un maître dur, il me reproche toutes sortes de choses, je ne suis pas hiverné.
- * Hives, haïves, (m. a.)
- Varicelle pustuleuse. Ex. Mon enfant a des hives sur tout le corps.
- * Hockey, (m. a.)
- Jeu de balle à la crosse dont les règles rappellent celles du foot-ball.
- Homarderie, n. f.
- Etablissement où l'on prépare le homard pour le mettre en conserves.
- * Home (at), n. m., (m. a.)
- Réception chez soi. Ex. Madame de la Gorgechaude donnera un at home jeudi soir.
- Homme, n. m.
- —Mari. Ex. Tiens, voici mon homme qui arrive de la chasse.
- —Faire son homme, tirer du grand, avoir de la prétention. Ex. Ne fais pas tant ton homme, tu n'es, au fond, qu'un poltron.
- —C'est mon homme, voilà celui qui va me tirer d'embarras.
- Homme à la neige, n. m.
- Celui qui enlève la neige accumulée sur les trottoirs et dans les cours.
- Homme au bois, n. m.—Scieur de bois.
- Homme au lait, n. m.
- Laitier ou celui qui fait la distribution du lait chez ses clients.
- Homme au pain, n. m.
- Celui qui distribue le pain à domicile.
- Homme de cage, n. m.
- Homme qui travaille à la mise en flotte des billots et qui conduit les cages de bois sur nos rivières.
- Homme de cour, n. m.
- Homme qui prend soin des cours, des écuries, etc.
- Homme de paille, n. m.
- Homme sans valeur, qui ne compte pas, un mannequin.
- Honneur, n. m.
- —Ma foi d'honneur! ma parole d'honneur! juron sur l'honneur.
- —Etre dans les honneurs, servir de parrain et de marraine au baptême d'un enfant.
- Honte, n. f.
- Timidité. Ex. Tu vas jouer ton petit morceau de piano, tu n'as pas besoin d'avoir honte.
- Honteux, adj.
- Timide, intimidé. Ex. Je suis honteux devant le monde.
- * Horehound, hôraounde, (m. a.)—Marrube blanc.
- Horlogier, n. m.—Horloger.
- * Hornepipe, païpe, (m. a.)
- Danse écossaise.
- Hors d'âge, loc.
- Très vieux. Ex. Dans mon troupeau d'animaux, il y en a trois qui sont hors d'âge.
- * Horse=radish, diche, (m. a.)—Raifort, rave à cheval.
- * Hose, hôze, n. f., (m. a.)
- Boyau, tuyau d'arrosage. Ex. Emporte ma hose, que j'arrose la rue.
- Hôtel, n. m.
- Auberge, estaminet. Ex. Courir les hôtels pour s'enivrer.
- Hôtelier, n. m.
- Celui qui tient un hôtel, une auberge, un débit de boissons.
- Hoter, v. n.
- Voter. De Gaspé donne ce mot dans ses Mémoires.
- Houananiche, n. m.
- Saumon particulier au lac Saint-Jean et au Labrador.
- Houillé, e, adj.
- Ecœuré. Ex. J'ai mangé beaucoup de fruits, je commence à être houillé. Autrefois, il y avait ohié: un homme ohié de son corps, homo corpore affecto, male affectus. (Rob. Est.)
- Houiner, v. n.
- Hennir. Se dit d'un cheval vicieux qui hennit de colère.
- Houmelon, n. m.—Houblon.
- Houpe! interj.
- Expression pour marquer un bond que l'on fait soi-même ou que l'on fait faire à un autre.
- Huart, n. m.—Plongeur à collier.
- Huche, n. f.
- Profiter comme pâte à la huche, se dit d'un enfant qui croît très vite en proportion de sa santé.
- Hucher, v. a.
- —Appeler de loin. Expression très usitée chez les Acadiens. Ex. Monte sur le haricot pour hucher ton père. L'expression est commune à la Baie de Chaleur et à la Baie Saint-Paul. Ce mot vient de huchet, cornet qui sert à appeler les chiens à la chasse.
- —Frapper à la porte.
- Hue! interj.
- Cri des charretiers pour engager les chevaux à aller à droite. Ex. Charretier, tirez à hue.
- Huiler, v. a.
- —Donner l'extrême-onction.
- —Amadouer quelqu'un en lui donnant de l'argent, en lui graissant la patte.
- Huissier, n. m.
- Huissier de la Verge Noire, huissier à verge noire. Autrefois, l'on disait à Québec, huissier à la baguette noire. A Québec, on dit l'huissier, mais à Montréal il fut un temps ou l'on disait le huissier, même à la cour. Alexandre Dumas prononçait avec affectation les huissiers en aspirant l'h. Et quand on lui demandait sa raison, il répondait fièrement: Je ne veux avoir aucune espèce de liaison avec ces gens-là!
- Huitre, n, f.
- —Imbécile.
- —Crachat épais et copieux.
- * Humbug, heummbeughe, n. m., (m. a.)
- Hâblerie, charlatanerie. Ex. C'est un faiseur de humbug.
- Humeur, n. f.
- —Etre en humeur, être bien disposé.
- —Avoir des humeurs, des moments de mauvaise humeur.
- —Avoir l'humeur à l'envers, être de mauvaise humeur.
- Huppé, e, adj.
- —Bien habillé.
- —Jaseur du cèdre.
- Humucreté, n. f.—Humidité.
- Hureusement, adv.—Heureusement.
- Hureux, euse, adj.—Heureux, euse.
- Hurleau, hurlot, n. m.—Individu d'un caractère difficile.
- Hussier, n. m.—Huissier.
- * Husting, heustigne, n. m., (m. a.)
- Estrade pour haranguer les assemblées en plein air. Ex. Monte sur le husting, descends du husting, un orateur de husting.
- * Hydrant, n. m., (m. a.)—Bouche d'incendie.
- Hyme, n. f.—Hymne.
- Hynpothèque, n. f.—Hypothèque.
- Hynpothéquer, v. a.—Hypothéquer.
- Hynpothiquer, v. a.—Hypothéquer.
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