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Les historiettes de Tallemant des Réaux, tome second: Mémoires pour servir à l'histoire du XVIIe siècle

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NOTES:

[1] Louis de Marillac, né en Auvergne en juillet 1572, décapité à Paris, le 10 mai 1632. La Gazette du 17 mai 1632 dit que l'empressement pour assister à son exécution fut si considérable, que telle fenêtre fut louée huit pistoles.

[2] On appeloit ainsi le droit que payoient tous les ans au Roi la plupart des officiers de justice et de finance, pour pouvoir disposer librement de leurs charges.

[3] Richelieu, qui n'étoit encore, à cette époque, qu'évêque de Luçon.

[4] Ce propos a été attribué également au cardinal de Richelieu par l'abbé de Marolles, dans son Abrégé de l'Histoire de France. Bayle dit à cette occasion, article Louis XIII: «Si j'avois ouï dire cela à ce cardinal, je croirois qu'il tint ce discours.»

[5] On le trouva brûlé; car un jour, étant demeuré seul, il étoit tombé dans le feu, et, comme il étoit foible, il ne s'en put tirer. (T.)

[6] Philippe-Emmanuel de Gondy, général des galères, puis prêtre de l'Oratoire, né à Limoges en 1581, mort à Joigny le 29 juin 1662.

[7] Le duc de Rouanez suivit la Reine-mère. Son fils est celui qui s'est retiré et a marié sa sœur à La Feuillade. (T.)

[8] «Mademoiselle Du Tillet dit qu'elle ne s'étonna pas quand on ôta La Fargis de chez la Reine, mais bien quand on lui avoit permis, vu la vie qu'elle avoit toujours faite; qu'elle s'étoit jetée dans les Carmélites par désespoir du scandale qui étoit arrivé à Amiens, lorsqu'elle étoit avec Madame, où Créquy devoit entrer par la fenêtre et le comte de Cramail, qui l'étoient venus trouver déguisés.» Journal de M. le cardinal duc de Richelieu, première partie; Amsterdam, Wolfgank, 1664, in-12, p. 49-50.

[9] Premier écuyer de la petite écurie sous Louis XIV.

[10] Journal de Richelieu, première partie, p. 48.

[11] Antoine Coiffier, marquis d'Effiat, né en 1581, mort le 27 juillet 1632.

[12] Il étoit pourtant gentilhomme. Son aïeul[12a] ou son bisaïeul, général des finances, fut fait noble pour avoir demandé une pique à la bataille de Cérisolles, et y avoir bien fait. J'ai trouvé dans l'Histoire de Mézeray, ces mots, parlant de Gilbert Coiffier d'Effiat, à cause de la faveur de Henri III qui lui avoit donné charge d'agir en Auvergne: «Il avoit pris rang parmi les gentilshommes, quoiqu'il ne fût pas de race noble.» (T.)

[12a] C'est son aïeul, Gilbert II.

[13] Son grand-oncle maternel.

[14] Henriette de France, fille d'Henri IV, avec Charles Ier en 1624.

[15] En 1626.

[16] François Leclerc Du Tremblay, né à Paris le 4 novembre 1577, mort à Paris le 18 décembre 1638. On a l'Histoire de la vie du R. P. Joseph Leclerc Du Tremblay, capucin, instituteur des filles du Calvaire, 1702, 2 volumes in-12. Ce panégyrique est de l'abbé Richard, auquel on attribue un ouvrage satirique anonyme contre le même P. Joseph, ouvrage auquel l'abbé fit une Réponse; mais, assure-t-on, seulement dans le but de se mieux cacher.

[17] Comme abbé des Roches, abbaye voisine de celle de Fontevrault.

[18] On lit en effet dans les ouvrages publiés sur le P. Joseph, qu'il avoit composé un poème latin, intitulé: La Turciade, pour animer les princes chrétiens contre les Musulmans.

[19] Le Père Joseph dit: «Voilà un Impudent animal.» Depuis on appela ce cheval l'Impudent. (T.)

[20] D'Olivet a raconté, et Bret a imprimé d'après lui, une anecdote qui assigneroit une toute autre origine à l'exclamation d'un si vrai comique du pauvre Orgon: «Louis XIV, disoit d'Olivet, marchoit vers la Lorraine vers la fin de l'été de 1662. Accoutumé dans ses premières campagnes à ne faire qu'un repas le jour, il alloit se mettre à table la veille de Saint-Laurent, lorsqu'il conseilla à M. de Rhodez (Péréfixe), qui avoit été son précepteur, d'aller en faire autant. Le prélat, avant de se retirer, lui fit observer, peut-être avec trop d'affectation, qu'il n'avoit qu'une collation légère à faire un jour de vigile et de jeûne. Cette réponse ayant excité de la part de quelqu'un un rire qui, quoique retenu, n'avoit point échappé à Louis XIV, il voulut en savoir le motif. Le rieur répondit à Sa Majesté qu'elle pouvoit se tranquilliser sur le compte de M. de Rhodez, et lui fit un détail exact de son dîner dont il avoit été témoin. A chaque metz exquis et recherché que le conteur faisoit passer sur la table de M. de Rhodez, Louis XIV s'écrioit: Le pauvre homme! et chaque fois il assaisonnoit ce mot d'un ton de voix différent qui le rendoit extrêmement plaisant. Molière, en qualité de valet-de-chambre, avoit fait ce voyage: il fut témoin de cette scène, et comme il travailloit alors à son Imposteur, il en fit l'heureux usage que nous voyons.» Il est fort probable, à lire le récit de Tallemant, bien antérieur à celui de d'Olivet, que si Louis xiv a joué la scène qu'on lui fait jouer, ce n'étoit de sa part qu'un souvenir du conte sans doute bien connu du P. Joseph; et que c'est aussi le gardien et son exclamation de bonne foi que Molière eut en vue dans son Orgon, et non pas Louis xiv dont l'exclamation n'étoit qu'épigrammatique.

[21] Les biographes assignent une autre cause à la nécessité où Quillet se trouva de s'éloigner dans cette circonstance: «Dans l'une des séances ridicules où l'on faisoit parler les diables, Satan menaça par la bouche de l'une de ces religieuses d'enlever jusqu'à la voûte de l'église celui qui douteroit de leur possession. Quillet eut l'imprudence de défier le diable, qui, ne s'attendant pas à une semblable provocation, en fut pour sa courte honte. C'étoit défier le cardinal. Quillet le sentit assez tôt pour en prévoir et en prévenir les suites. En effet, peu de jours après Laubardemont lança contre lui un décret de prise de corps.» (Histoire de Touraine, par Chalmel, t. 4, Biographie, p. 404.)

[22] Maître des requêtes. (T.)—Laubardemont se trouvoit à Loudun pour veiller à la démolition du château-fort de cette ville, quand commença la comédie de la possession. Il en rendit compte su Roi et au cardinal, et fut nommé par eux pour informer contre Grandier. La manière dont il s'acquitta de cette mission a donné à son nom une affreuse célébrité.

[23] François Sublet de Noyers, né en 1578, mort à Dangu, le 20 octobre 1645.

[24] Ce fut lui qui fonda l'Imprimerie royale, d'abord établie dans les galeries du Louvre.

[25] Le fils de M. de Noyers, appelé La Boissière, ne manque nullement d'esprit; c'est une espèce de visionnaire et d'avaricieux qui mène une vie retirée, et qui ne s'occupe guère à rien. On a retiré sur lui la terre de Dangu que son père avoit achetée sans prendre bien garde à sa sûreté. Il l'a perdue; il vit encore en l'an 1672. (T.)

[26] François de Jussac, seigneur de Saint-Prueil, maréchal-de-camp, gouverneur d'Arras, décapité pour satisfaire la haine du cardinal de Richelieu.

[27] Claude de Bullion, seigneur de Bonelles, surintendant des finances, ministre d'État, garde des sceaux des ordres du Roi, mort le 22 décembre 1640.

[28] Sa mère étoit une Lamoignon.

[29] On montra à Pompeo Frangipani, M. de Montmorency, M. de Bassompierre et ce petit bout d'homme; et on lui dit: «Devinez lequel des trois a fait fortune par les femmes? Il se mit à rire, et dit: «Serait-ce ce petit vilain?—Oui; les autres, tout beaux qu'ils sont, y ont dépensé cinq cent mille écus chacun.» (T.)

[30] Marie-Thérèse, femme de Louis XIV.

[31] En 1632.

[32] On m'a dit depuis que cela étoit vrai, et qu'il le fit pour gagner Senecterre. (T.)—On lit dans les Pièces intéressantes et peu connues, publiées par La Place:

«Le surintendant ayant donné à dîner au premier maréchal de Grammont, au maréchal de Villeroy, au marquis de Souvré, et au comte d'Hautefeuille, fit servir au dessert trois bassins remplis de louis, dont il les engagea à prendre ce qu'ils en voudroient. Ils ne se firent pas trop prier, et s'en retournèrent les poches si pleines, qu'ils avoient peine à marcher; ce qui faisoit beaucoup rire Bullion. Le Roi, qui faisoit les frais de cette plaisanterie, ne devoit pas la trouver tout-à-fait si bonne.»

[33] La Brosse disoit que le vin qui croissoit sur cette petite butte, qui est dans l'enclos de ce jardin, étoit assez bon, mais que si on le gardoit plus de deux ans, il sentoit la gadoue. C'est qu'autrefois on la jetoit en cet endroit-là, et que cette butte en a été composée, sinon en tout, au moins en partie. (T.)—C'est sur cette butte qu'a été tracé le labyrinthe entouré d'arbres verts que nous y voyons aujourd'hui.

[34] Gabriel Madelenet, poète latin du XVIIe siècle, mourut en 1661. Le comte de Brienne a recueilli ses vers, et les a publiés en 1662.

[35] Pompone de Bellièvre, né en 1606, mort en 1657.

[36] Cornuel ne mourut pas si commodément. Il eut le loisir d'avoir bien peur du diable, et comme il se tourmentoit comme un procureur qui se meurt, Bullion lui disoit: «Ne vous inquiétez point, tout est au Roi, et le Roi vous l'a donné.» (T.)

[37] Louis XIV se repentit de s'être ainsi livré au premier mouvement de sa violence, car on le vit jeter sa canne par la fenêtre, de peur d'en frapper Lauzun.

[38] Marie-Madeleine de Vignerot, mariée en 1620 à Antoine Du Roure de Combalet. Le cardinal, son oncle, acheta pour elle en 1638 le duché d'Aiguillon. Elle mourut en 1675, et son Oraison funèbre fut prononcée par Fléchier.

[39] On a fait autrefois un vaudeville où je ne vois pas grand fondement, car je ne crois pas qu'on ait jamais parlé de la marier avec M. de Mantoue, auparavant M. de Nevers:

On dit que monsieur de Mantoue

S'apprête à danser un ballet,

Où madame de Combalet

Ne verra rien qu'elle n'avoue

Que les vieux savent les bons tours.

Messieurs, voilà le mot qui court.

On appeloit ainsi ces vaudevilles. A l'Historiette de Senecterre j'ai parlé de M. le comte, et le Journal du cardinal en parle aussi. (T.)

[40] On trouvera plus loin l'Historiette de ce poète ridicule sur lequel les Biographies ne donnent aucun détail, et qui n'étoit connu jusqu'ici que pour avoir servi à Sarrazin de sujet pour un poème assez ingénieux.

[41] Guy-Patin dit: «Le cardinal, deux ans avant que de mourir, avoit encore trois maîtresses qu'il entretenoit, dont la première étoit sa nièce...; la seconde étoit la Picarde, savoir, la femme de M. le maréchal de Chaulnes...; la troisième étoit une certaine belle fille Parisienne, nommée Marion de Lorme.... Tant y a que ces messieurs les bonnets rouges sont de bonnes bêtes: Verò cardinales isti sunt carnales.» (Lettres choisies de feu M. Guy-Patin; Rotterdam, 1725, tom. 1, p. 5; lettre du 3 novembre 1649.)

[42] Cela est faux; au moins feu M. de La Gallissonnière, qui étoit présent, comme parent et tuteur, à l'ouverture du testament, dit que le maréchal de Brézé ne s'emporta pas, et ne dit rien de ce qu'on lui a fait dire. (T.)

[43] Pour les deux filles, il n'en disoit rien. (T.)

[44] Ce Pont-de-Courlay étoit un bossu bien ridicule, une bête. Elle s'appelle Guémadeux d'une bonne maison de Bretagne: cette femme est un peu folle. (T.)

[45] Expression injurieuse. «Dans le temps que nous autres François étions ennemis des Espagnols, nous les traitions de marranes, comme ils nous traitoient de gavaches.» (Glossaire des anciens termes, qui se trouvent dans les Œuvres de Clément Marot, édit. de Lenglet-Dufresnoy; la Haye, 1731, in-12, t. 6, p. 316.) Cette injure renferme le reproche d'être de la race des Arabes et des Mahométans. (Dict. de Trévoux.)

[46] Alphonse-Louis Du Plessis de Richelieu, aîné du cardinal, et décédé le 23 mars 1653. Le Conservateur de mai 1755 contient quelques lettres de lui à son frère, et la Bibliothèque du Roi possède un Recueil in-folio de ses lettres à Louis XIII et à des personnages de sa cour.

On cite son épitaphe:

Pauper natus sum, pauperiem vovi,

Pauper morior, inter pauperes sepeliri volo.

[47] On a remarqué que le cardinal de Richelieu et son successeur le cardinal Mazarin ont eu tous deux chacun un frère moine, fou et archevêque d'Aix. (T)

[48] Celui que madame de Longueville appeloit l'Incommodé. Tallemant en parle à l'occasion de Bertault, frère de madame de Motteville.

[49] L'abbé de Pure; Paris, 1653, in-12.

[50] Ces deux noms sont ainsi écrits d'une manière différente dans le manuscrit.

[51] Le surintendant.

[52] Urbain de Maillé, marquis de Brézé, né vers 1597, mort en février 1650 au château de Milly, près de Saumur.

[53] Une chanson de ce temps-là:

Avec la fille à la grande A, A, A, A, A, Anne. (T.)

[54] Claire-Clémence de Maillé-Brézé épousa le grand Condé le 11 février 1641. Elle est morte à Châteauroux le 16 avril 1694. Elle y avoit été reléguée à la suite d'une aventure avec un Rabutin, cousin du comte Bussy Rabutin. (Voyez la Lettre de madame de Sévigné du 23 janvier 1671.)

[55] Molière lui lisoit toutes ses pièces, et quand l'Avare sembla être tombé: «Cela me surprend, dit-il, car une demoiselle de très-bon goût et qui ne se trompe guère, m'avoit répondu du succès.» En effet, la pièce revint et plut. (T.)

[56] L'un des enchantements du roman d'Amadis de Gaule.

[57] Ceci se passoit en 1638. La Porte parle dans ses Mémoires à cette époque de tous les exilés qui sont ici nommés. (Mémoires relatifs à l'histoire de France, deuxième série, t. 59, p. 391 et suiv.)

[58] Armand de Maillé Brézé, duc de Fronsac, amiral de France, né en 1619, tué au siége d'Orbitello, le 14 juin 1646.

[59] Auteur de la Pratique du théâtre.

[60] Second fils de Saint-Germain Beaupré. (T.)

[61] Charles de La Porte, duc de La Meilleraye, mort le 8 février 1664, âgé de soixante-deux ans. Son fils unique épousa Hortense Mancini, nièce du cardinal Mazarin.

[62] On lit des détails fort curieux sur l'avocat La Porte, grand-père maternel du cardinal de Richelieu, et père du grand-prieur, dans les Mémoires de Montglas. (Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, deuxième série, t. 49, p. 21.)

[63] Ce grand-prieur de La Porte étoit un homme de bien et un homme d'honneur. Quand le grand-prieur de Vendôme fut mort, le cardinal de Richelieu le voulut faire grand-prieur, encore qu'il y eût un commandeur plus ancien que lui, et il avoit assez de pouvoir pour cela; mais il ne le voulut jamais, et dit que c'étoit une injustice. Il laissa passer l'autre devant, mais il n'attendit guère, car cet homme mourut bientôt après. J'ai vu ce grand-prieur fort aimé à La Rochelle, dont il étoit gouverneur avec le pays d'Aulnis, Brouage et les îles. Depuis sa mort la religion de Malte a démembré le grand Prieuré à cause qu'il n'étoit plus que pour des princes et des gens de la faveur. (T.)

[64] On lui avoit refusé madame de Courcelles d'aujourd'hui, autrefois mademoiselle de Villeroy, du temps qu'il étoit capitaine des gardes de la Reine-mère, et qu'on l'appeloit Petit Meilleraye. (T.)

[65] Elle mourut d'une fausse couche. (T.)

[66] On lit Cerisay dans le manuscrit, mais ne seroit-ce pas plutôt Habert de Cerisy, de l'Académie française, qui mourut en 1655?

[67] Ce riche partisan dont Tallemant a donné l'Historiette tom. I, qui maria sa fille au duc de Cossé.

[68] On a raconté la même chose de Henri IV et du duc de Bellegarde, à l'occasion de Gabrielle d'Estrées.

[69] Bois-Yvon, comme on lui parla de Dieu, dit: «Dieu est si grand seigneur et moi si petit compagnon! Nous n'avons jamais eu de communication ensemble.» Ce Bois-Yvon étoit un homme persuadé de la mortalité de l'âme, et quand on lui voulut parler de se confesser, il s'en moqua, et dit qu'il lui restoit trente sous qu'on donneroit à des porteurs, qui, dans leur chaise, le porteroient à la voirie. Il mourut ainsi, et on n'en put obtenir autre chose. Étant malade, je ne sais quel jeune moine lui parloit de Dieu: «Frère jeune, lui dit-il, ne me parlez point tant de Dieu, vous m'en dégoûtez.» Desbarreaux lui amena un confesseur: «Il n'est pas de ma croyance,» dit-il; il lui dit aussi: «Faire ce que vous dites n'est pas de la vie que j'ai faite, et ce que vous faites n'est pas de la vie que vous menez.» (T.)

[70] Il y a un couplet du chevalier de Rivière. (T.)

[71] Fils de Henri IV et de Marie de Médicis, né à Fontainebleau le 27 septembre 1601, mort le 14 mai 1643.

[72] En 1615.

[73] Il mourut depuis aux guerres des Huguenots. (T.)

[74] Le comte de Nogent, capitaine des archers de la porte, frère de Bautru, dans l'Historiette duquel Tallemant aura occasion de reparler de Nogent. Ménage confirme à son sujet ce qu'avance ici Tallemant; car il dit «qu'il arriva à Paris n'ayant que huit cent livres de rente, et qu'il en avoit cent quatre-vingt mille lorsqu'il mourut. Le premier jour qu'il parut à la cour, il porta le Roi sur ses épaules pour le passer par un endroit où il y avoit de l'eau. C'étoit aux Tuileries.» (Ménagiana, édit. de 1762, t. I, p. 41.)

[75] Précédemment dans l'Historiette du cardinal de Richelieu.

[76] M. d'Estambon est fort bègue. Le Roi, la première fois qu'il le vit, lui demanda quelque chose en bégayant. Comme vous pouvez penser, l'autre lui répondit de même. Cela surprit le Roi, comme si cet homme eût voulu se moquer de lui. Voyez quelle apparence il y avoit à cela, et si on n'eût assuré le roi que ce gentilhomme étoit bègue, il l'eût peut-être fait maltraiter. (T.)

[77] Espèce de bouffon en vogue en Italie.

[78] La famille d'Ecquevilly, descendue du président Hennequin. Tallemant est entré plus bas dans quelques détails sur d'Ecquevilly.

[79] Tréville, ou Troisville, commandoit les mousquetaires.

[80] Voici le passage: «Madame Bellier a dit au sieur cardinal en grandissime secret, comme la Reine avoit été grosse dernièrement, qu'elle s'étoit blessée; que la cause de cet accident étoit un emplâtre qu'on lui avoit donné pensant faire bien. Depuis Patrocle m'en a dit autant et le médecin ensuite.» (Journal du cardinal de Richelieu, 1648, petit in-12, première partie, p. 53; Mai, 1632.)

[81] La Ludovicotrophie, ou Journal de toutes les actions et de la santé de Louis, dauphin de France, qui fut ensuite le roi Louis XIII, par Jean Hérouard, seigneur de Vaugrineuse, son premier médecin, est indiquée dans le Père Lelong, comme existant dans la Bibliothèque du Roi, au nombre des manuscrits du Fonds Colbert. (Bibliothèque historique de la France, t. 2, no 21448.)

[82] Marais disoit au Roi: «Il y a deux choses à votre métier dont je ne me pourrois accommoder.—Hé! quoi?—De manger tout seul et de ch... en compagnie.» (T.)

[83] Ménage assigne une autre cause à la disgrâce de Barradas. «La faveur de Barradas auprès de Louis XIII ne dura pas plus de six mois, et c'est de là que la fortune de Barradas passe en proverbe pour une fortune de peu de durée. Le sujet de la disgrâce de ce favori est fort plaisant. Il étoit un jour à la chasse avec le Roi, lorsque le chapeau de ce prince étant tombé, il alla justement sous le ventre du cheval de Barradas. Dans ce moment-là ce cheval étant venu à passer gâta tout le chapeau du Roi, qui se mit dans une aussi grande colère que s'il l'avoit fait faire exprès. Cet accident, qui en auroit fait rire un autre, fut pris en très-mauvaise part par le Roi, qui commença dès ce temps-là à ne plus aimer Barradas. (Ménagiana, t. I, p. 98.)

[84] A la poursuite des financiers, la Reine-mère étoit implacable pour Beaumarchais, à cause du maréchal de Vitry, son gendre. On s'avisa pour le sauver d'offrir mademoiselle de La Vieuville, fille de l'autre gendre, à Barradas avec huit cent mille livres. Le Roi en fut fort aise: «Mais, dit-il, il faut faire le compte rond: il faut un million.» Barradas le dit à quelque babillard: le cardinal de Richelieu, qui ne vouloit point que La Vieuville eût de l'appui, et qui voulut peut-être satisfaire la Reine-mère, dit au Roi: «Sire, voilà qui est bien, mais il m'a offert (cela étoit faux) un million de sa charge de trésorier de l'Épargne qui en vaut encore autant.» Cela cabra Vitry et La Vieuville. L'affaire fut rompue. Outre cela, Beaumarchais fut pendu en effigie dans la cour du palais. Il laissa encore des biens prodigieux. Il avoit l'île de l'Éguillon, près de La Rochelle, et six vaisseaux qu'il envoyoit aux Indes. Il faisoit accroire que sa richesse venoit de là. (T.).

[85] Le Roi prit amitié pour Saint-Simon, à cause, disoit-il, que ce garçon lui rapportoit toujours des nouvelles certaines de la chasse; qu'il ne tourmentoit point trop ses chevaux, et que, quand il prenoit un cor, il ne bavoit point dedans: voilà d'où vient sa fortune. (T.)

[86] Une fois qu'il dansoit je ne sais quel ballet de la Chasse aux Merles, qu'il aimoit tendrement, et qu'il avoit nommée la Merlaison, un M. de Bourdonné, qui connoissoit M. Godeau, depuis évêque de Grasse, à cause qu'il est voisin de Dreux, d'où est ce prélat, lui écrivit: «Monsieur, sachant que vous faites joliment des vers, je vous prie de faire les vers du ballet du Roi dont j'ai l'honneur d'être, et d'y mettre souvent le mot de Merlaison, parce que Sa Majesté l'aime.» M. Godeau est encore à faire ces vers. (T.)

[87] Montauron étoit parent de Tallemant; on lira plus loin son Historiette.

[88] Depuis ceux qui ne sont pas trop âgés l'ôtent, et on n'a que les moustaches. (T.)

[89] D'autres ont dit mille pistoles (Journal de Verdun, juin, 1707, p. 410). Le chiffre donné par Tallemant est plus vraisemblable. La pistole valoit alors onze livres, ce qui équivaut à vingt-quatre francs d'aujourd'hui.

[90] Polyeucte, représenté en 1640, ne fut publié qu'en 1643.

[91] On avoit obligé M. de Bellegarde à prendre quelque petite récompense de cette charge, et pour cela il eut permission de revenir à la cour. (T.)

[92] Premier valet-de-chambre. (T.)—Il étoit premier valet de garde-robe.

[93] De chez la Reine, comme on l'a vu précédemment dans l'Historiette du maréchal de Brézé.

[94] Voyez l'Historiette du cardinal de Richelieu pour la conspiration de Cinq-Mars et le récit de sa mort.

[95] Ce nom est illisible dans le manuscrit; l'initiale paroît être un J, mais encore elle est douteuse.

[96] On appelle les filles de la Reine de dehors galloches, car on laisse les galloches à la porte. (T.)

[97] Jacques Sirmond, Jésuite, né à Riom le 12 octobre 1559, mort à Paris le 7 octobre 1651.

[98] On grattoit à la porte du Roi, et par flatterie à celle des puissants d'alors, pour se les faire ouvrir. Dans le Baron de la Crasse, comédie de R. Poisson, ce personnage raconte qu'étant allé au Louvre, et ayant frappé à la porte du Roi, l'huissier lui dit:

Apprenez, monsieur de Pézenas,

Qu'on gratte à cette porte, et qu'on n'y heurte pas.

Les courtisans se servoient du peigne pour cet usage. Molière dit dans son Remercîment au Roi de 1663:

Grattez du peigne à la porte

De la chambre du Roi.

[99] Comme les prisonniers de la Bastille ne sortoient point, on disoit qu'il n'y avoit que la Reine qui fût sortie de prison. (T.)

[100] Déclaration du Roi par laquelle il prend la sainte Vierge pour protectrice spéciale de son royaume, le 10 février 1638_; Paris, 1638, in-8o.

La citation de Tallemant n'est pas textuelle; mais quant à la bizarrerie de la chute à laquelle le protocole donne lieu, elle est exacte: «Nous admonestons le sieur archevêque de Paris, et néanmoins lui enjoignons, etc., afin que sous une si puissante patrone, notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis; qu'il jouisse longuement d'une bonne paix, que Dieu y soit servi et révéré si saintement, que nous et nos sujets puissions arriver heureusement à la dernière fin pour laquelle nous sommes créés: car tel est notre bon plaisir

[101] Un jour que Nogent entra dans la chambre du Roi, il lui dit «Ah! que je suis aise de vous voir, Nogent; je croyois que vous fussiez exilé.» (T.)

[102] On lit les plus grands détails sur la mort du Roi dans le Mémoire fidèle des choses qui se sont passées à la mort de Louis XIII, par Dubois, l'un de ses valets-de-chambre. (Curiosités historiques; Amsterdam, 1759, tom. 2, p. 44.) Cette pièce devroit faire partie de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France.

[103] Gaston, Jean-Baptiste de France, duc d'Orléans, frère de Louis XIII, né le 25 avril 1608, mort le 2 février 1660.

[104] Marguerite de Lorraine.

[105] Lui qui s'est toujours laissé gouverner, se plaignit que le cardinal de Richelieu gouvernât le Roi son frère. (T.)

[106] C'est avec cette princesse que Descartes correspondoit.

[107] Le vieux Lambert, gouverneur de Metz, qui avoit servi long-temps sans recevoir une égratignure, disoit en riant: «Un tel (j'en ai oublié le nom), monsieur d'Orléans et moi, quoique nous ayons bien été aux coups, n'avons pourtant jamais été blessés.» (T.)

[108] Médecin, fondateur de la Gazette de France, établie en 1631, et continuée par lui jusqu'à sa mort, en 1653. Barbier, dans le Dictionnaire des Anonymes, dit que le généalogiste d'Hozier, ami de Renaudot, étoit de moitié avec lui dans l'idée et dans l'exécution de ce journal.

[109] Henri II, duc de Montmorency né à Chantilly, le 30 avril 1595, décapité à Toulouse le 30 octobre 1632. L'Histoire de Henri, dernier duc de Montmorency, pair et maréchal de France, a été publiée par Simon Ducros; Paris, 1663, in-4o.

[110] M. le duc de Candale étoit fils aîné du duc d'Épernon, et l'un des hommes les plus recherchés de son temps.

[111] Théophile, Mairet. (T.)

[112] Il jouoit sur âne. (T.)

[113] Il vit encore, et a marié sa fille au frère aîné du cardinal de Retz. (T.)

[114] Marie Félice des Ursins, née en 1600.

[115] Un Ursin épousa la sœur du grand-père de la Reine-mère. (T.)

[116] Neuve, Castelnadaury. (T.)

[117] Obturée, fermée. On ne lui voulut pas ouvrir les portes. (T.)

[118] Prouvés, publics. On ne le fit pas mourir en place publique. (T.)

[119] Clere peine, manière de prononcer du Parlement de Toulouse.(T.)

Nostradamus, centurie 9, quatrain 18.

[120] Dans le couvent de la Visitation dont elle mourut supérieure le 5 juin 1666.

[121] Ce monument funéraire existe encore.

[122] Guillaume de Bautru, comte de Servant, conseiller d'État, membre de l'Académie françoise, chancelier de Gaston, duc d'Orléans, né à Paris en 1588, mort le 7 mai 1665.

[123] Tallemant nous fait connoître le traitement cruel que Bautru fit subir à son valet. Toutefois Ménage, qui étoit lié avec Bautru, tout en se taisant sur la nature de la peine infligée, dit que le valet n'en mourut pas. Non content de cette cruauté, le mari offensé «fit prendre son valet, et le fit condamner à être pendu par son premier jugement. Le valet en appela, et fut condamné aux galères seulement, parce qu'il exposa que M. de Bautru s'étoit fait justice lui-même, et l'avoit cruellement maltraité. Sa femme voulut toujours être appelée madame de Nogent, nonobstant son mariage, disant qu'elle ne vouloit pas être appelée madame Bautrou par la reine Marie de Médicis, qui avoit alors de la peine à bien prononcer le françois.» (Ménagiana, édition de 1762, t. I, p. 103-4.)

[124] C'étoit Chastelet. (T.)

[125] C'est-à-dire que le duc d'Épernon, gouverneur de Metz, avoit quitté cette ville sans dire mot, craignant les suites des vexations qu'il avoit fait souffrir au peuple. Le proverbe faire Gille est interprété dans ce sens dans le Dictionnaire étymologique de Ménage, édition de 1750.

[126] Le manuscrit offre ici cette variante qui, à la vérité, a été raturée: «Bautru un jour se promenoit avec un bâton; quelqu'un demanda à Saint-Pavin: «D'où vient qu'il porte un bâton?—C'est, répondit-il, la marque de son martyre.»

[127] L'Onosandre, ou la Croyance du grossier, satire en vers, par Bautru. Cette pièce parut d'abord isolément, sans date, en sept pages in-8o. Elle fut reproduite dans le second volume du Cabinet satirique. La première édition offre cette singularité que le duc de Montbason y est désigné par ses initiales. Nous citerons ce passage de cette pièce rare:

Hé! quelle anrageson

De voir dans un conseil un asne sans raison?

M. D. M.

Qui croid que le grand Cayre est un homme, et les Plines

Des païs éloignez comme les Filippines;

Que l'Évangile fut écrit dedans le ciel,

Voire d'un des tuyaux de l'aile Saint-Michel;

Qui tient que Mahomet, et les Turcs et les Gotz,

Confraires de Calvin, étoient grands Huguenots;

Que Christofle portant le grand Sauveur du monde,

En plaine mer n'estoit jusques au cul dans l'onde, etc.

[128] Il est probable que la plaisanterie rapportée par Tallemant fut effectivement faite à Ménage; car ce commencement d'article qu'on lit dans la première édition de son livre: Les Origines de la langue françoise, Paris, 1650, in-4o, a été changé par l'auteur dans les éditions suivantes, où on lit: «Nos anciens François, au lieu de Bulgarie et Bulgare, disoient Bougrie et Bougre

[129] Vieux style de quelques-uns de nos anciens poètes. (T.)

[130] Il paroît toutefois qu'il n'aimoit pas à avouer ces sortes de fonctions: «Un jour, dit Ménage, au dîner du Roi, l'Angely dit à M. le comte de Nogent: Couvrons-nous, cela est sans conséquence pour nous. M. le comte de Nogent en eut un tel chagrin, que cela ne contribua pas peu à le faire mourir.» (Ménagiana, édition de 1762, t. I, p. 345.)

L'Angely sembloit du reste en vouloir aux deux frères comme à des rivaux. «Un jour qu'il étoit dans une compagnie où il y avoit déjà quelque temps qu'il faisoit le fou, M. de Bautru vint à entrer. Sitôt que l'Angely l'eut aperçu, il lui dit: Vous venez bien à propos, Monsieur, pour me seconder, je me lassois d'être seul. On ne peut croire le dépit que cela fit à M. de Bautru.» (Ménagiana, tome 2, pag. 29.)

[131] Charles Bautru, docteur en théologie, chanoine d'Angers, connu sous le nom de prieur de Matras.

[132] Maugars, prieur de Saint-Pierre de Nac, interprète du Roi en langue angloise, et célèbre joueur de viole. On a de lui un Discours sur la musique d'Italie et des opéra, qui a été imprimé dans le Recueil des divers Traités d'histoire, de morale et d'éloquence; Paris, 1672, petit in-12. La Vie de Malherbe par Racan, déjà citée dans cet ouvrage, fait partie de ce Recueil. Maugars parle dans son Discours de son talent et de son admirable viole, qui ne sortoit de chez lui, quand il étoit à Rome, que pour aller chez des Éminences.

[133] Village à sept lieues de Paris, sur la route d'Orléans.

[134] Très-bien.

[135] Il y avoit un refrain de chanson qui disoit quelque chose d'approchant. On se servit de l'air. (T.)

[136] Matthieu de Morgues, sieur de Saint-Germain, aumônier de Marie de Médicis, mort aux Incurables en 1670. Il a publié beaucoup de pièces pour la défense de la Reine-mère.

[137] Maugars a traduit de Bâcon les deux ouvrages suivants: Le Progrès et Avancement aux sciences divines et humaines; Paris, 1624, in-12; Considérations politiques pour entreprendre la guerre contre l'Espagne; Paris, 1634, in-4o.

[138] Célèbre chanteur, valet-de-chambre de Louis XIII et de Louis XIV. La Fontaine lui adressa en 1677 l'Épître qui commence par ces vers:

Niert, qui, pour charmer le plus juste des rois,

Inventa le bel art de conduire la voix, etc.

[139] Maugars parle en ces termes de ce seigneur Horatio, dans le Discours sur la musique d'Italie cité au commencement de cet article: «Celui qui tient le premier lieu pour la harpe, est ce renommé Horatio, qui s'étant rencontré dans un temps favorable à l'harmonie, et ayant trouvé le cardinal de Montalte sensible à ses accords, s'est tiré hors du pair, bien plus par cinq ou six mille écus de rente que cet esprit harmonique lui a libéralement donnés, que par son bien jouer et sa suffisance. Je ne veux pas pourtant affoiblir la louange qu'il a méritée, puisque nous ne pouvons pas toujours être ce que nous avons été, et que l'âge nous assoupit peu à peu les sens, et nous dérobe insensiblement ces gentillesses et ces mignardises, et particulièrement cette agilité des doigts que nous ne possédons que pendant notre jeunesse; ce qui a donné lieu aux anciens de peindre toujours Apollon jeune et vigoureux. (Page 163 du Recueil déjà cité.)

[140] Henri d'Escoubleau de Sourdis, mort à Auteuil le 18 juin 1645.

[141] Le cardinal de Sourdis étoit l'aîné de tous. Il fut d'église à cause qu'il étoit menacé d'épilepsie. Il le portoit haut, mais il régloit fort bien son diocèse, et étoit homme de bien. L'archevêque de Bordeaux fut son coadjuteur. (T.)

[142] Vie du duc d'Épernon, par Girard, son secrétaire; Paris, 1655, in-folio. On trouvera aussi un long récit de cette querelle et des réparations auxquelles le duc fut condamné dans la Biographie universelle, article Sourdis, t. 43, p. 193.

[143] Donner un tour de pilier. Cette expression paroît empruntée des termes de manége, où on change de volte quand on approche des piliers. Il semble que l'on doit entendre que l'archevêque prit un détour pour ne pas se rendre à l'invitation du cardinal.

[144] Marie Le Jars de Gournay, née vers la fin de 1566, morte le 13 juillet 1645.

[145] La première édit. (Paris, 1626, in-8o) a pour titre: l'Ombre de la demoiselle de Gournay; la seconde, plus ample: Les Avis et les Présents de la demoiselle de Gournay. (Paris, 1635 ou 1641, in-4.)

[146] Tite. (T.)

[147] Vespasien. (T.)

[148] Honorat de Bueil, marquis de Racan, né en 1589, mort en février 1670.

[149] Œuvres de Racan, Paris, Coustelier, 1724, t. 2, p. 198.

[150] Stance contre un vieillard jaloux. (Ibid., t. 2, p. 182.)

[151] Elle ne l'appeloit jamais autrement que le singe de Malherbe. Elle en donna même un exemplaire à Malherbe, quoiqu'elle le haït à mort. (T.)

[152] Mademoiselle de Gournay étoit née en 1666. Elle publia en 1626 le volume qui a pour titre: L'Ombre de la demoiselle de Gournay. Ce livre venoit de paroître, ainsi elle devoit avoir environ soixante ans. (Voyez plus bas l'article de mademoiselle de Gournay.)

[153] Amadis Jamyn, poète françois du seizième siècle, fut en effet reçu par Ronsard dans sa propre maison, et traité par lui comme s'il eût été son fils. Les ouvrages d'Amadis Jamyn sont rares et recherchés. Né vers 1540, il est mort vers 1585.

[154] Le Jeune Heinsius a dit d'elle: «Ausa virgo concurrere viris, scandit supra viros.» (T.)

[155] Tallemant nous a prévenus plus haut que Racan ne pouvoit prononcer les lettres r et c.

[156] Couleur de vert-clair très-tendre; elle avoit emprunté son nom au héros du roman, de l'Astrée, qui étoit loin d'avoir perdu alors tous ses adorateurs.

[157] Premier titre du duc d'Orléans, frère de Louis XIV. Il le porta jusqu'à la mort de Gaston, époque à laquelle le Roi lui conféra le titre de duc d'Orléans.

[158] Petite oie, se disoit figurément des rubans et garnitures qui rendoient un habillement complet; elle consistoit dans les rubans pour garnir l'habit, le chapeau, le nœud d'épée, les bas, les gants. (Dict. de Trévoux.)

[159] La clef des Caractères de La Bruyère nous indique que c'est lui qui est peint sous le nom du distrait Ménalque, chapit. 11. En effet, plusieurs des Rêveries rapportées ici par Tallemant ont servi au portrait tracé par La Bruyère.

[160] Quand Tallemant écrivit cet article, La Fontaine n'avoit encore publié que sa traduction de l'Eunuque de Térence. Il étoit fort peu connu. Tallemant, plus tard, lui rendit justice: on lui doit la conservation de plusieurs opuscules du fabuliste, et particulièrement d'un petit ballet, intitulé: Les Rieurs du Beau Richard. (Voyez les Œuvres de La Fontaine, édition de M. Walckenaer; Paris, gr. in-8o, t. 4, pag. 127.)

[161] On appeloit alors ainsi les courriers qui alloient porter les lettres d'une ville à une autre.

[162] François Metel de Bois-Robert, né à Caen vers 1592, mort le 30 mars 1662.

[163] Dans une épître il fait son père avocat. (T.)

[164] Il fut aussi à la Reine-mère, et comme elle étoit à Blois, il eut ordre de traduire le Pastor Fido. L'intention de la Reine étoit de faire semblant de s'amuser à faire jouer des comédies, pour empêcher M. de Luynes d'avoir du soupçon d'elle. Mais Bois-Robert ayant demandé six mois, on lui dit: «Vous n'êtes pas notre fait.» A propos de la Reine-mère, Verderonne dit un jour à Bois-Robert: «J'ai été page de la Reine-mère.—Hé quoi! lui dit Bois-Robert, se peut-il que vous ayez été page de la Reine-mère, et que je ne vous aie point connu?» Comme vous verrez, on l'a accusé d'aimer les pages. (T.)

[165] Bois-Robert disoit qu'ayant demandé les Pères à M. de Candale, il lui répondit: «Je vous donne le mien de bon cœur.» (T.)

[166] La vraie Histoire comique de Francion, composée par Nicolas de Moulinet, sieur du Parc, gentilhomme lorrain. Ce roman de Sorel a eu beaucoup d'éditions; la naïveté du style le fait encore rechercher.

[167] Louise de Prie, demoiselle de Toucy, épousa, le 21 novembre 1650, le maréchal de La Mothe Houdancourt, qu'elle perdit en 1657. Elle a été depuis gouvernante du Dauphin, fils de Louis XIV.

[168] Il avoit cependant adressé une Requête à MM. du Chapitre de Rouen en faveur de mademoiselle de Toucy, étourdie par le voisinage des cloches de leur église, qui se trouve dans un des volumes de ses Épitres en vers (Paris, 1659, in-8o, p. 59); mais le Chapitre demeura insensible à ses vers, ou du moins à sa requête.

[169] Ce pavillon, construit en briques et en pierres de taille, dans le style de la Place-royale, est placé à l'entrée de Charenton du côté de Paris. On croit qu'il a été bâti pour Gabrielle d'Estrées.

[170] Henriette-Marie de France épousa en 1625 le prince de Galles, depuis Charles Ier.

[171] Jean Mairet, auteur de la Sophonisbe, première tragédie conforme à la règle des trois unités qui ait paru sur le Théâtre-François. Jouée en 1629, elle fait encore partie du Répertoire du Théâtre François.

[172] Mairet, attaché au duc de Montmorency, comme l'un de ses gentilshommes, recevoit à ce titre quinze cents livres de pension qu'il perdit à la catastrophe du duc.

[173] On appeloit passe-volants de faux soldats non enrôlés qu'un capitaine faisoit passer aux revues pour montrer que sa compagnie étoit complète. (Dict. de Trévoux.)

[174] François Citois mourut en 1652. On a de lui divers ouvrages de médecine.

[175] Il y a des vers d'un homme de ce nom là au cardinal, mais qui ne sont guère bons. (T.)—Il existe un Recueil des vers de M. de Marbeuf, chevalier, sieur de Sahurs; David du Petit-Val, 1628, in-8o. On n'y trouve pas les vers au cardinal; mais le volume a été publié peu d'années après l'arrivée de l'évêque de Luçon au ministère.

[176] Mondory étoit le premier comédien du Théâtre du Marais. S'il en faut croire Tristan dans la Préface de sa tragédie de Penthée, «Jamais homme ne parut avec plus d'honneur sur la scène; il s'y fait voir tout plein de la grandeur des passions qu'il représente, et comme il est préoccupé lui-même, il imprime fortement dans les esprits tous les sentiments qu'il exprime.» L'abbé de Marville lui rend le même témoignage. Mondory fut frappé de paralysie en 1637 en jouant le rôle d'Hérode dans la Marianne de Tristan; et il fut obligé de renoncer au théâtre. Bois-Robert jouoit si bien qu'on l'appeloit l'abbé Mondory.

[177] Le cardinal employoit des prêtres et des évêques à placer à la comédie. Depuis le cardinal donna des billets. (T.)—Voir ci-après, dans l'Historiette de Léonor d'Estampes Valençay, une note à ce sujet.

[178] Ce fut par cette raison qu'il fit la fortune du comte de Charost (Béthune); car dans le commencement il ne le pouvoit souffrir, et disoit: «Que ferai-je de ce grand Béthune?» Il ne servoit qu'à marcher sur ses crachats. (T.)—Voir précédemment, pag. 109, ce qui amena ce retour.

[179] Antoine Metel, sieur d'Ouville.

[180] La Vrillière est fort brutal. (T.)

[181] Le cardinal de Sourdis reçut des coups de canne du duc d'Épernon et du maréchal de Vitry. (Voyez plus haut) son Historiette.)

[182] Le portier de Bautru donna une fois des coups de pied au cul du laquais de Bois-Robert. Voilà l'abbé dans une fureur épouvantable. «Il a raison, disoient les gens, cela est bien plus offensant pour lui que pour un autre. Aux laquais de Bois-Robert le c.. tient lieu de visage: c'est la partie noble de ces messieurs-là.»

[183] Depuis cardinal de Retz.

[184] Voyez p. 129 et suiv. Du reste, l'histoire peut être arrangée, mais ce n'est pas un conte. «J'ai vu jouer cette scène ici par Bois-Robert en présence du marquis de Racan, et quand on lui demandoit si cela étoit vrai. «Oui-dà, disoit-il, il en est quelque chose.» (Ménagiana, t. 2, p. 54.)

[185] On retrouve la même anecdote avec quelques différences dans l'article de Ninon.

[186] Il adressa une Épître, dont Tallemant cite du reste deux vers un peu plus loin, au chancelier, pour lui demander une abolition pour ses neveux qui ont tué un homme. Voici les arguments singulièrement modestes par lesquels il prouve leur innocence:

... J'aurois lieu de les désavouer,

Quand par leur cœur on me les vient louer.

Je me sens bien, et je ne puis m'en taire,

Je suis poltron, et je connois mon frère,

Et l'on me berne avec un ton moqueur,

Quand on me dit: Vos neveux ont du cœur.

[187] Molière a emprunté à Bois-Robert la scène de l'Avare et de son fils (deuxième scène du deuxième acte). La pièce de Bois-Robert, que les frères Parfait, dans leur Dictionnaire des théâtres, supposent avoir été représentée en 1654, fut imprimée en 1655, sous le titre de la Belle Plaideuse. On ignoroit jusqu'à présent que le président de Bercy et son fils fussent les originaux que Molière se trouvoit avoir transportés par son emprunt sur la scène, et livrés à la risée publique.

[188] Épîtres en vers et autres Œuvres poétiques de M. de Bois-Robert-Metel; Paris, 1659, in-8o, p. 7.

[189] Ses Contes sont en prose, et assez médiocres; ils ont été publiés en 2 vol. in-12, en 1669, et réimprimés en 1732.

[190] Jean Loret (né au commencement du XVIIe siècle, mort dans les premiers mois de 1665) publioit toutes les semaines des feuilles en vers, dont la réunion forme la Muse historique, ou Recueil de Lettres en vers, contenant les nouvelles du temps écrites à madame la duchesse de Longueville, depuis le 4 mai 1650 jusqu'au 28 mars 1665, 3 tomes in-folio.

[191] Ménage dit (Ménagiana, tom. 2, pag. 174): «Scarron donne quelque part en ses ouvrages un coup de dent à M. Bois-Robert. Je ne sais point ce qui les avoit mis mal ensemble.» Tallemant le fait ici connoître.

[192] Guy de Laval, dit le marquis de Laval, second fils du marquis de Sablé, seigneur de Bois-Dauphin.

[193] Le récit de Tallemant est conforme à celui de Saint-Évremont. M. de Saint-Surin, dans son Commentaire sur Despréaux, cite les divers personnages auxquels cette anecdote a été attribuée. Voici les vers de Despréaux (troisième satire):

Surtout certain hableur, à la gueule affamée,

Qui vint à ce festin conduit par la fumée,

Et qui s'est dit profès dans l'ordre des côteaux,

A fait en bien mangeant l'éloge des morceaux.

[194] Voyez la Lettre quatre-vingt-quinzième de Voiture. Cette lettre, écrite de Gênes le 7 octobre 1638, est adressée à la marquise de Rambouillet. Le Valentin est un château situé auprès de Turin. La lettre de Voiture n'a rien de remarquable, et l'on partageroit volontiers l'avis de Girac.

[195] Le Petit-Bourbon étoit anciennement l'hôtel du connétable. Il étoit situé près du Louvre, et couvroit une partie des terrains sur lesquels on a élevé la colonnade du Louvre. Ce bel hôtel, confisqué en 1523 sur le connétable, fut démoli pour la plus grande partie en 1527. On conserva seulement la chapelle et la galerie. Cette dernière, qui étoit très-vaste, servit aux spectacles de la cour sous Henri IV, Louis XIII et la minorité de Louis XIV. Les États de 1614 se réunirent dans cette galerie. (Recherches sur Paris, par Jaillot, quartier du Louvre, pag. 12.)

[196] Il n'a paru en 1659 qu'un volume des Épîtres en vers et autres Œuvres poétiques de M. de Bois-Robert Metel; Paris, in-8o. Le premier avoit paru en 1647, in-4o.

[197] Ce nom est en blanc dans le manuscrit de Tallemant, et le coupable n'est pas nommé non plus dans l'Épître adressée à cette occasion par Bois-Robert à M. le comte de Saint-Aignan, premier gentilhomme de la chambre. (Vol. de 1659, p. 153.)

[198] Mort le 26 décembre 1646. Père du grand Condé.

[199] Voyez l'article de la princesse de Condé, sa femme.

[200] Il disoit: «Il est vrai, je suis poltron; mais ce b..... de Vendôme l'est encore plus que moi.» (T.)

[201] Perrault acheta par la suite une charge de président à la chambre des comptes, et par son testament il fonda un service annuel pour le repos de l'âme de Henri de Bourbon, prince de Condé. Ce service fut célébré pour la première fois le 10 décembre 1683 dans l'église des Jésuites de la rue Saint-Antoine. Ce fut Bourdaloue qui prononça l'oraison funèbre. (Lettre de Madame de Sévigné à Bussy Rabutin, du 16 décembre 1683.)

[202] Évêque de Chartres en 1620, archevêque de Reims en 1641, mort le 8 avril 1651, âgé de soixante-trois ans.

[203] Le plus remarquable de ses écrits est un poème latin en l'honneur de la sainte Vierge; Paris, 1605, in-8o.

[204] Des parties assez grosses, un mémoire assez élevé.

[205] Il avoit l'esprit vif; l'archevêque de Bordeaux dînant avec lui, lui disoit: «Avec votre bonne chère et votre prestance (il étoit gros et gras), je vous nommerois volontiers mon papelard.—Et moi, dit-il, je vous appellerois mon papegay (mon perroquet).» (T.)

[206] Bini, terme de cloître, qui se dit d'un moine que le supérieur donne à celui qui veut sortir pour l'accompagner. (Dictionnaire de Trévoux.)

[207] On lit le compte suivant de cette représentation et du rôle officieux qu'y joua le prélat, dans les Mémoires de Marolles: «M. de Valençay, alors évêque de Chartres, et qui fut bientôt après archevêque de Reims, aidant à faire les honneurs de la maison, parut en habit court sur la fin de l'action, et descendit de dessus le théâtre pour présenter la collation à la Reine, ayant à sa suite plusieurs officiers qui portoient vingt bassins de vermeil doré, chargés de citrons doux et de confitures........ Je ne sais s'il m'échappa de dire quelque chose de l'emploi de M. de Chartres, mais, quelque temps après, lorsqu'au même lieu l'on dansa le ballet de la Prospérité des armes de la France........., comme ce prélat, qui étoit capable de tout ce qu'il vouloit, se donnoit la peine, avec M. d'Auxerre, de faire les honneurs de la salle, m'eut dit que cette journée-là il ne présenteroit pas la collation, je lui répondis qu'il feroit toujours bien toutes choses, et me fit civilités.» (Mémoires de Marolles; Paris, 1656, in-folio, p. 126.)

[208] Sa famille.

[209] Dans quelques ordonnances de nos rois il est défendu de porter soie sur soie. (T.)

[210] En 1651, vers Pâques. (T.)

[211] Achille d'Estampes Valençay, né en 1589, fut reçu chevalier de minorité dans l'ordre de Malte dès l'âge de huit ans. Nommé cardinal en 1643, il mourut à Rome le 16 juillet 1646.

[212] C'étoit un grand et bel homme, et hors qu'il avoit le ventre un peu gros, il avoit fort bonne mine. (T.)

[213] Donner la main, c'est céder la droite.

[214] Ramberge, grand vaisseau que l'on ne connoissoit que dans la marine angloise.

[215] Castro.

[216] Les cardinaux allèrent féliciter le pape.

[217] J'ai ouï conter une chose de son grand-père qui est assez plaisante. C'étoit un homme grave. Un jour il dit à sa femme: «Madame, prenez-moi par la barbe.» On portoit la barbe longuette en ce temps-là, et les cheveux courts. Elle l'y prend: «Tirez, lui dit-il.—Je vous ferois mal.—Non, non, tirez de toute votre force.» Elle fut contrainte de faire ce qu'il vouloit. «Vous ne m'avez point fait de mal,» lui dit-il. Après, il lui tire quelques-uns de ses cheveux; elle crie: «Vous voyez, madame, lui dit-il d'un ton sérieux, que je suis plus fort que vous. Je vous en prie, ne nous battons pas.» Du temps des paraboles, cette barbonnerie auroit été admirable. (T.)

[218] Le marquis de Rambouillet mourut à Paris le 26 février 1652, âgé de soixante-quinze ans.

[219] Charles d'Angennes, cardinal de Rambouillet, fils de Jacques, né le 31 octobre 1530, cardinal en 1570, mort à Corneto le 21 mars 1587.

[220] Tallemant n'avoit pas passé une revue bien exacte de cette famille, car il y auroit trouvé Claude d'Angennes, frère du cardinal, et après lui évêque de Mans, né en 1538, mort en 1601; plus anciennement, Jacques d'Angennes, capitaine des gardes-du-corps sous les règnes de François Ier, de Henri II, de François II et de Charles IX, lieutenant-général et gouverneur de Metz, mort en 1562; et en remontant plus loin encore, Renaut d'Angennes, gouverneur du Dauphin, fils de Charles VI, et chambellan de ce roi, tué à la bataille de Verneuil en 1424.

[221] Gagnée par Henri III sur les Huguenots, le 13 mars 1569.

[222] Voyez les Amours du grand Alcandre, à la suite du Journal de Henri III; Cologne, P. Marteau, 1663, p. 255. M. de Rambouillet y est désigné par le nom de Lucile. Nous ne croyons pas que l'on puisse trouver ailleurs que dans Tallemant une meilleure explication du passage.

[223] Elle lui dit encore: «Sire, chacun est maître chez soi; vous l'êtes chez vous; moi, je serai la maîtresse céans, s'il vous plaît.» (T.)

[224] Il y avoit eu aussi de l'amourette avec la mère. (T.)

[225] C'est apparemment d'employer le pluriel, en parlant en latin. Ou bien est-ce pour, Vos Excellences?

[226] Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet, étoit fille de Jean de Vivonne, marquis de Pisani, et de Julie Savelli, dame romaine. Elle mourut le 27 décembre 1665, âgée de soixante-dix-huit ans.

[227] Elle a eu dix mille écus de rente de sa maison. (T.).—Le mariage eut lieu le 26 janvier 1600.

[228] A l'entrée qu'on devoit faire à la Reine-mère quand Henri IV la fit couronner, madame de Rambouillet étoit une des belles qui devoient être de la cérémonie. (T.)

[229] C'étoit l'hôtel Pisani. M. de Rambouillet vendit, en 1606, l'ancien hôtel de sa famille, à Pierre Forget Du Fresne, moyennant trente-quatre mille cinq cents livres tournois; et, en 1624, le cardinal de Richelieu l'acheta au prix de trente mille écus pour le détruire; et il construisit à sa place le Palais-Cardinal, devenu le Palais-Royal. (Sauval, Antiquités de Paris, t. 2, p. 200.)

[230] Ce passage nous donne la clef de la lettre de Voiture sur le château, du Valentin, situé près de Turin. (Voyez a lettre quatre-vingt-quinzième de Voiture.)

[231] Couleur du tan, qui tire sur celle de la châtaigne.

[232] «La chambre bleue, si célèbre dans les Œuvres de Voiture, étoit parée....... d'un ameublement de velours bleu, rehaussé d'or et d'argent....: c'étoit le lieu où Arthénice recevoit ses visites. Les fenêtres sans appui, qui règnent de haut en bas, depuis son plafond jusqu'à son parterre, la rendent très-gaie, et laissent jouir sans obstacle de l'air, de la vue et du plaisir du jardin.» (Sauval, Antiquités de Paris, t. 2, pag. 201.)

[233] Philippe de Cospéan, évêque de Lisieux, mourut en 1646. Tallemant lui a consacré un article qu'on verra plus bas.

[234] Il est souvent parlé de M. de Chaudebonne dans les lettres de Voiture. Tallemant lui a consacré plus loin un petit article.

[235] Émier, pour émiet , a vieilli. (Voyez les Dictionnaires de Nicod, de Trévoux, et même celui de l'Académie.

[236] Voyez la lettre de condoléance que Voiture écrivit dans cette occasion à mademoiselle de Rambouillet, qui fut depuis madame de Montausier. (Lettres de Voiture, lettre 13.) Cet enfant mourut en 1631.

[237] Angélique Clarice d'Angennes, demoiselle de Rambouillet, première femme du comte de Grignan. Tallemant en a parlé plus bas dans l'article consacré aux filles de la marquise de Rambouillet.

[238] Tallemant semble être en contradiction avec lui-même, quand il dit dans l'article de Philippe de Cospéan, évêque de Lisieux, que M. et madame de Rambouillet passèrent un carême entier à Rambouillet; mais il faut entendre le passage ci-dessus dans ce sens qu'il y avoit alors vingt-huit ans qu'ils n'avoient séjourné dans cette belle terre.

[239] Gagnée par le duc d'Enghien, le 3 août 1645.

[240] Ou Croates.

[241] M. de Montausier avoit épousé mademoiselle de Rambouillet, en 1645.

[242] Voyez l'article sur Voiture.

[243] C'est plutôt un clos par-delà le jardin. Elle a si bien fait qu'on lui a permis de planter une allée de sycomores sous ses fenêtres, et de semer du foin dessous. Elle se vante d'être la seule dans Paris qui voie de la fenêtre de son cabinet faucher un pré. (T.)

[244] Godefroy de Bouillon. (T.)

[245] Les ouvrages de cet habile calligraphe sont portés, dans les ventes, à des prix fort élevés. On en voit des exemples curieux dans le Manuel du libraire de Brunet, au mot Jarry.

[246] Elle dit aussi à madame la Princesse qu'elle accoucheroit le jour de Notre-Dame. (T.)

[247] Depuis duchesse de Longueville.

[248] Elle a vécu soixante-dix-huit ans, et n'avoit rien de dégoûtant. (T.)—La marquise de Rambouillet mourut le 27 décembre 1665; ainsi Tallemant a écrit en 1657 cette partie de ses Mémoires.

[249] Julie-Lucie d'Angennes épousa, comme nous l'avons dit 1645, M. de Montausier.

[250] Il doit exister des portraits peints de madame de Montausier, mais on n'en connoît point qui aient été gravés de son temps. Il n'en est indiqué aucun dans la Liste de portraits qui termine le quatrième vol. de la Bibliothèque historique de la France, et MM. de Bure n'en possèdent point dans leur belle collection. Cette femme illustre a été seulement gravée dans ces derniers temps par Bonvoisin, d'après Mignard, pour le Choix d'Oraisons funèbres, donné en 1820, par Dussault. Mais ce portrait ne présente pas le caractère remarquable qui sembleroit devoir appartenir à une femme aussi spirituelle; tout porte à croire qu'il n'a rien d'authentique.

[251] Sans doute pour: lui faisoit-elle bien supporter des rebuts.

[252] Anne-Geneviève de Bourbon étoit née le 27 août 1619; ainsi mademoiselle de Rambouillet, née en 1607, avoit douze ans de plus que cette princesse, qui, devenue duchesse de Longueville, a joué un si grand rôle dans la guerre de la Fronde.

[253] L'Histoire de Zélide et d'Alcidalis n'a pas été achevée par Voiture. Ce qui en existe est imprimé dans les dernières Œuvres de l'auteur. Ce poète, écrivant à mademoiselle de Rambouillet, depuis marquise de Montausier, ne laisse point de doute sur le véritable auteur de cette nouvelle. Il dit en parlant de M. de Chaudebonne: «Je lui conterai une histoire plus agréable que celle d'Héliodore, et faite par une personne plus belle que Chariclée. Vous jugez bien, mademoiselle, que c'est celle de Zélide et d'Alcidalis que je lui ai promise, car il n'y en a point d'autre au monde de qui cela se puisse dire. Quelque stupide que je sois devenu, ne craignez point qu'en la contant, je lui fasse rien perdre de sa beauté, car dans tous mes maux je me suis encore conservé ma mémoire tout entière, et je crois qu'elle me servira fidèlement quand ce sera pour vous, puisque vous y avez autant de part que personne, et que je suis, etc.» (Voyez la lettre huitième de Voiture.) L'édition de ses œuvres, à la Sphère, 1697, contient la suite de l'Histoire de Zélide et d'Alcidalis, mais cette suite n'est pas de Voiture.

[254] Le cardinal de La Valette passoit pour avoir été l'amant de la princesse de Condé.

[255] Comme on disoit un jour qu'il falloit la marier à un homme qui ne pût l'emmener hors de Paris, quelqu'un ajouta qu'il falloit alors la marier avec M. l'archevêque; mais il se trompoit, car les prélats ont une telle aversion pour la résidence, que celui-ci aimoit mieux être à Saint-Aubin d'Angers qu'à Paris. (T.)

[256] Pour Noirmoutier.

[257] Cette madame Aubry traitoit son mari terriblement de haut en bas. Il étoit trois mois à la prier pour coucher une nuit avec elle. (T.)

[258] Ils sont perdus. (T.)

[259] Un gentilhomme du cardinal de la Valette. (T.)

[260] Voiture lui écrivoit: «Il me déplaît de penser qu'avec toute cette tendresse que vous me témoignez, il y a quelque occasion pour laquelle vous voudriez que je fusse pendu...... Je désire... avec tant de passion que vous ayez tout ce que vous méritez, que s'il ne tenoit qu'à cela que vous eussiez un royaume, sans mentir je crois que j'y consentirois aussi bien que vous.» (Lettre quarante-sixième de Voiture.)

[261] Voyez précédemment, p. 230.

[262] Ce volume a été l'objet d'une notice de M. de Gaignières, imprimée en tête de l'édition de la Guirlande de Julie; Paris, imprimerie de Monsieur, 1784, in-8o; reproduite par les soins de M. Charles Nodier; Paris, Delangle, 1826, in-16. Ce beau manuscrit, vendu sept cent quarante-vingts livres, à la vente Gaignat, et adjugé à la vente de La Valière moyennant quatorze mille cinq cent dix livres à madame de Châtillon, est maintenant entre les mains de madame la duchesse d'Uzès, sa fille.

[263] Les auteurs des madrigaux qui composent la Guirlande sont nommés dans l'édition de 1784, et cependant on n'y trouve pas le nom du marquis de Rambouillet, père de Julie d'Angennes; aussi nous croyons que Tallemant se trompe en lui attribuant une de ces petites pièces. Mais notre auteur ne nous dit pas que l'un des madrigaux faits sur le lys est de Tallemant Des Réaux lui-même. Cette circonstance nous engage à citer ici cette jolie pièce:

Devant vous je perds la victoire

Que ma blancheur me fit donner,

Et ne prétends plus d'autre gloire

Que celle de vous couronner.

Le Ciel, par un honneur insigne,

Fit choix de moi seul autrefois,

Comme de la fleur la plus digne

Pour faire un présent à nos rois.

Mais si j'obtenois ma requête,

Mon sort seroit plus glorieux

D'être monté sur votre tête

Que d'être descendu des cieux.

[264] On est surpris que M. Dussault, qui donne à la fois pour motifs de la conversion du duc de Montausier, les doutes que ce dernier avoit conçus sur les erreurs du calvinisme, et l'amour qu'il portoit à mademoiselle de Rambouillet, ait ajouté que cette abjuration, pour son importance, peut être mise au-dessus de celle même de Turenne. L'histoire doit être dépouillée de ces pieuses exagérations, dont on est convenu d'embellir l'oraison funèbre destinée à la chaire chrétienne. (Voyez la Notice sur Charles de Saint-Maure, duc de Montausier, dans le Choix des Oraisons funèbres; Paris, Janet, 1820, tom. 2, pag. 404.)

[265] Xaintonge et Angoumois. (T.)

[266] Pour le gouvernement d'Alsace, ou plutôt la commission pour y commander, le cardinal dit: «Plusieurs me l'ont demandée, mais je ne désoblige point en obligeant: elle demeurera à M. de Montausier.» Depuis le cardinal, l'Alsace étoit devenue, par la paix, un fort bon gouvernement; on la lui ôta et ne lui en laissa que la lieutenance de roi, car Schelestadt et Colmar, dont il étoit gouverneur particulier, ont été rendus par le Traité de Munster. (T.)

[267] M. de Grasse, Godeau. (T.)

[268] On dit aujourd'hui Neuilly.

[269] Michel Particelli, sieur d'Emery, surintendant des finances, mort en 1650.

[270] Une assemblée chez mademoiselle Scudéry (T.)

[271] Brevet. Le brevet de duc. Il fut fait duc et pair de France par lettres du mois d'août 1664, enregistrées au Parlement en décembre 1665.

[272] Marie-Julie de Sainte-Maure, seule héritière du duc de Montausier, épousa le duc d'Uzès, au mois d'août 1664.

[273] Angélique-Claire d'Angennes, qui a depuis été la première femme du comte de Grignan.

[274] Madame de Grignan (première femme) dut bien souffrir lorsqu'elle assista, le 18 novembre 1659, à la première représentation des Précieuses ridicules, car il étoit difficile, d'après les diverses anecdotes rapportées par Tallemant, qu'elle ne s'y reconnût pas. Ménage a rendu compte de l'impression que cette pièce produisit sur lui, et il nous apprend qu'il y assistoit avec mademoiselle de Rambouillet, mariée alors à M. de Grignan, depuis un an environ. (Voyez le Menagiana, édit. de 1762, t. I, page 251.) Le passage du Menagiana est cité par tous les commentateurs de Molière; mais on n'a pas pris garde que mademoiselle de Rambouillet et madame de Grignan, dont il y est parlé, ne font qu'une seule personne. Deux filles de madame de Rambouillet se marièrent, toutes les autres entrèrent en religion.

[275] C'étoit vraisemblablement le père de Philippe de Gentils, marquis de Langallerie, né en 1656, à la Motte-Charente, en Saintonge, sur lequel on a des Mémoires.

[276] Aussi appeloit-on Godeau, le Nain de Julie, comme on l'a vu plus haut.

[277] Nièce ou cousine de l'auteur de ces Mémoires.

[278] «Mont-joie signifioit autrefois, enseigne des chemins... Les Mont-joies n'étoient souvent que des monceaux de pierres ou d'herbes qui enseignoient les passants.» (Dictionnaire de Trévoux.)

[279] Madame Pilou étoit une femme d'un caractère très-original à laquelle Tallemant a consacré plus loin un long article.

[280] C'est-à-dire chez Tallemant, auteur de ces Mémoires.

[281] Claire-Diane d'Angennes de Rambouillet, abbesse d'Yères, mourut le 19 mars 1669. Sa sœur Catherine-Charlotte d'Angennes, qu'on appeloit madame de Pisani, lui succéda. (Gallia christiana, tome 7, page 612.)

[282] C'étoit une maison acquise en 1182, par Eve, troisième abbesse d'Yères; suivant d'anciens titres, elle étoit située près de la porte de Paris. La rue des Nonaindières en a pris son nom, de l'hôtel que les nonains d'Yères y possédoient.

[283] Claire-Diane d'Angennes de Rambouillet, abbesse d'Yères, mourut le 19 mars 1699; sa sœur Catherine Charlotte d'Angennes, qu'on appelle madame de Pisieux, lui succéda. (Gallia christiana, t. 7, p. 612.)

[284] Anne de Gonsague, princesse Palatine.

[285] Effectivement il a grande humanité pour ses valets; ils le fait bien traiter s'ils sont malades et les récompense. On est fort propre et fort réglé chez lui. (T.)

[286] Voyez l'article de mademoiselle Paulet, t. I, p. 196.

[287] Jeanne de Schomberg, duchesse de La Rocheguyon, morte le 14 juin 1674, a fait de Liancourt un des plus beaux lieux de France. On a de cette dame un petit livre qu'on ne peut assez estimer. Il est intitulé: Réglement donné par une dame de haute qualité à M***, sa petite-fille. Cet ouvrage, publié en 1698 par l'abbé Boileau, et réimprimé en 1779, fut composé par elle pour la duchesse de La Rochefoucauld, sa petite-fille. Elle s'y montre profonde moraliste.

[288] Mademoiselle de Rambouillet épousa, le 27 avril 1658, François Adhémar de Monteil, comte de Grignan, dont elle a été la première femme. Elle est morte le 22 décembre 1664.

[289] Jean-Baptiste Croisilles. (Voyez son article dans la Biographie universelle.)

[290] Nièce du cardinal de Richelieu.

[291] Depuis canonisé sous le nom de saint Vincent de Paul.

[292] Voyez sur ce Bodeau l'article de mademoiselle Paulet, tome I, p. 196.

[293] Elle a été imprimée en 1642, in-4o.

[294] L'abbé de Marolles étoit fort attaché à Croisilles, qu'il avoit rencontré en 1637, à l'hôtel de Soissons. Il le défend dans ses Mémoires de la grave accusation portée contre lui. Croisilles mourut en 1651, dans un état voisin de la misère. (Mémoires de Marolles; Paris, 1656, in-folio, pages 109 et 189.)

[295] Vincent Voiture, né à Amiens en 1598, mort à Paris en 1648.

[296] Elle s'appeloit Vion. (T.)

[297] Il étoit trésorier de France. (T.)

[298] C'est la quatrième lettre adressée à madame de Saintot, en lui envoyant le Roland furieux d'Arioste, traduit en françois. (Œuvres de Voiture; Paris, Courbé, 1660, p. 12.)

[299] Guillonnet d'Alibray et Dinville. (T.)

[300] Il alloit changer de linge chez L'Huillier, voisin de la Saintot, et cela afin qu'on le sût, car il étoit vain en amourettes. (T.)

[301] Suffocation hystérique. (Dict. de Trévoux.)

[302] C'est la fille de Barbier qui vint à Paris avec des sabots et y fit fortune. Elle et la sœur qu'elle avoit furent nourries à la Montauron. Cette sœur avoit une vision que pour être belle il falloit être pâle. Pour cela elle mangea tant de citrons qu'elle en mourut. Celle-ci avoit tous les dimanches une coiffe et un masque de la bonne ouvrière, à cause qu'elle étoit jolie masquée. Elle étoit brune, mais agréable. On donnoit huit cents livres de pension à La Prime pour la coiffer. Elle et sa sœur alloient partout de leur chef, car la mère ne voulut jamais quitter son chaperon, et le père ne vouloit pas qu'une bourgeoise allât avec les infantes, ses filles. Fenestreaux, conseiller au Parlement, l'épousa; il l'appeloit la reine Gillette. Cette dame a fait la coquette tout son soûl, puis la dévote, et après le bel esprit. Une fois elle quitta son mari, s'en alla à Fenestreaux, y fit quelque temps la solitaire, et revint comme si de rien n'eût été. Barbier mourut pitoyablement, et Fenestreaux vendit sa charge, mais il a encore du bien. (T.)

[303] Voiture rioit en contant que son père lui avoit dit: «Vous disiez qu'on vous aimoit tant à l'hôtel de Rambouillet, voyez ce qu'on y a fait contre vous.» Mais c'étoit avant qu'on eût rien ajouté de fâcheux. (T.)

[304] Dans la seconde partie de la Défense de Voiture. (T.)

[305] Mademoiselle Véron. (T.)

[306] Ce mot est pris ici dans le sens de la négligence des règles établies; ce qui suit le fait bien entendre.

[307] C'étoit le nom de la demoiselle de compagnie de madame de Sablé. (Voyez l'article Sablé.)

[308] Cercle.

[309] La rue Saint-Thomas du Louvre, où l'hôtel de Rambouillet étoit situé.

[310] Fils du marquis de Rambouillet.

[311] Il mangeoit tous les jours à l'hôtel de Rambouillet, quoiqu'il ait eu telle année dix-huit mille livres à manger. Il a eu une bonne pension en qualité de premier commis des finances, pendant que M. d'Avaux a eu le titre de surintendant. Il avoit trois petites charges: il étoit chez Monsieur introducteur des ambassadeurs, gentilhomme ordinaire et maître-d'hôtel de Madame, et Monsieur le Prince l'a souvent fait servir un quartier de maître-d'hôtel chez le Roi. Son jeu lui coûtoit. (T.)

[312] Voiture n'a jamais été à l'Académie que pour s'y faire condamner sur une gageure. (T.)

[313] L'hospice des Quinze-Vingts étoit situé rue Saint-Nicaise. Après la suppression de la maison du Roi, sous le ministère de M. de Saint-Germain, ce bel établissement fut transféré à l'Hôtel des Mousquetaires, rue de Charenton.

[314] Eléazar de Sarcilly, sieur de Chandeville, né en 1611, et mort en 1633. (Origines de la ville de Caen, par Huet; Rouen, 1706, pag. 397.) On a conservé de lui quelques vers; ils se trouvent dans le Recueil de diverses poésies; Paris, Chamhoudry, 1651, Etienne Loyson, 1661, ou Pierre Trabouillet, 1670.

[315] Ceci vient de mademoiselle de Scudery, à qui mademoiselle Paulet l'a dit. (T.)

[316] Voyez précédemment, t. I, p. 196, l'article que Tallemant a spécialement consacré à mademoiselle Paulet.

[317] Il en est fait mention dans la Pompe funèbre de Voiture en ces termes «Comme Vetturius cribloit de nuit dans l'université d'Orléans, et comme un matois Normand lui coupa les doigts.» (Œuvres de Sarasin; Paris, 1685, t. 2, p. 22.)

[318] Voiture demanda à faire sa prière, et il la fit. (T.)—On lit au chapitre premier de la table de la grande Chronique du noble Vetturius: Du grand et horrible combat de Vetturius contre Brun de La Coste, et comme Vetturius fit sa prière au dieu Mars qui ne lui servit de rien. (Pompe funèbre de Voiture, audit lieu, p. 18.)

[319] Comme Vetturius se battoit nuit et jour; et de l'Édit des duels qui n'étoit pas fait pour lui. (Ibid. ch. 4.)

[320] Montausier nous semble n'avoir pas eu tort de juger avec sévérité les plaisanteries de Voiture; elles sont généralement marquées au coin de l'afféterie. Il a cependant dans ses ouvrages, et surtout dans ses poésies, des passages pleins de finesse et de grâce. Il n'a peut-être rien fait de mieux que les stances adressées à Anne d'Autriche, qui cependant n'ont pas été comprises dans ses Œuvres. Elles ont été imprimées pour la première fois dans leur entier dans une lettre d'un des trois éditeurs de ces Mémoires (M. Monmerqué), insérée dans la livraison d'octobre 1833 de la France littéraire.

[321] Voyez l'article sur Costar, qui fait bien connoître ce pitoyable homme.

[322] Dont mademoiselle de Rambouillet étoit abbesse.

[323] Ceci donne l'explication d'un passage d'une lettre que Voiture écrivit à Chavaroche pour le prier d'assister sa sœur dans un procès: «En récompense, lui dit-il, je vous promets que de ma vie je ne vous appellerai pourceau, et que je vous donnerai la première chapelle qui sera à ma nomination.» (Lettre 147e de Voiture, p. 311 de l'édition de 1660.)

[324] Lettre 143e de Voiture, ibid., p. 303.

[325] On dit qu'un prince a dit, je crois que c'étoit M. le duc d'Enghien: «Si Voiture étoit de notre condition, il n'y auroit pas moyen de le souffrir.» (T.)

[326] Geoffroy, marquis de Laigues, capitaine des gardes de Gaston, duc d'Orléans. Il entra très-avant dans le parti de la Fronde, comme on le voit dans les Mémoires du cardinal de Retz. Il mourut en 1674.

[327] Blot, baron de Chauvigny, spirituel chansonnier de la Fronde, mourut en 1655. Madame de Sévigné écrivoit à sa fille le 6 mai 1671: «Ségrais nous montra un Recueil qu'il a fait des chansons de Blot; elles ont le diable au corps, mais je n'ai jamais vu tant d'esprit.»

[328] Voyez l'Épître à M. de Coligny, pag. 101 de la deuxième partie des Œuvres de Voiture, édition de 1660. C'est une de ses plus jolies pièces; nous en citerons quelques vers tirés du passage indiqué par Tallemant:

Au bruit du célèbre hyménée,

Pour être à la grande journée,

Là se rendent à grand concours

Tout ce que le monde a d'Amours.

De tous les endroits de la terre,

D'Irlande, d'Écosse, d'Angleterre,

Du pays des Italiens,

De celui des Siciliens.......

Même il en vint d'Ethiopie,

Noirs comme petits ramoneurs,

Et ces noirs-là sont les meilleurs.

Il en arriva trois volées

Des Marches les plus reculées

Du cap Vert. Ceux-là sont petis,

Gaillards, éveillés et gentis;

Ils ont par tout même ramage,

Et cent couleurs en leur plumage,

Comme on en voit aux perroquets

Et sont ceux qui font les coquets.

Jadis n'en étoit remembrance,

Cent ans a qu'il en vint en France...

On les voyoit comme moineaux

Ou comme troupe d'étourneaux,

Ombrager toute la campagne

Et couvrir toute la Champagne, etc.

Sarrasin, dans la Pompe funèbre de Voiture, s'exprime ainsi:

Enfin suivoit une volée

Grande et confusément mêlée

D'Amours de toutes les façons:

C'étoit tous ces oiseaux garçons[328a]

Dont Voiture a donné la liste.

Après on voyoit sur leur piste

Les Amours d'obligation,

Les Amours d'inclination,

Quantité d'Amours idolâtres,

Une troupe d'Amours folâtres,

Force Cupidons insensés,

Des Cupidons intéressés;

De petits Amours à fleurettes,

D'autres petites Amourettes,

Mêmement de vieilles Amours,

Qui ne laissent pas d'avoir cours

En dépit des Amours nouvelles.....

[328a] Garçon est pris ici en mauvaise part, dans le sens de vaurien, débauché. Ainsi on lit dans le Lai de l'Ombre, pièce du XIIIe siècle:

Je ne veuil pas resambler ceus

Qui sont garçon par tout détruire.

Et bref tant d'Amours qu'à vrai dire

On ne pourroit pas les décrire.

Comme l'on voit les étourneaux

Tournoyant aux rives des eaux,

Lorsque la première froidure

Commence à ternir la verdure;

Leur nombre qui surprend les yeux

Noircit l'air et couvre les cieux,

Tels ou plus épais, ce me semble,

Se pressant cheminoient ensemble

Tous les Amours de l'univers.

[329] Étienne Martin de Pinchesne, contrôleur de la maison du Roi, neveu de Voiture, a été l'éditeur de ses Œuvres. On a de lui deux volumes de poésies qui seroient tout-à-fait oubliées si Boileau n'avoit pas mis Pinchesne au rang des poètes ridicules.

[330] Le travail de Tallemant sur Voiture est malheureusement perdu. Il auroit été d'une grande utilité pour connoître une foule d'allusions qui n'ont pu être saisies que par ses contemporains. M. Durozoir, dans un article sur Voiture, inséré dans la Biographie universelle, annonce qu'il a retrouvé une partie de ces allusions. Il rendroit un véritable service aux lettres s'il faisoit connoître ses recherches. Tallemant lui fourniroit de curieux documents.

[331] Cest dans la lettre 138e, pag. 296 de l'édition de Voiture déjà citée. Voici le passage dont le sens n'a pu être compris jusqu'à présent: «Je consentirois d'entretenir quatre heures tous les soirs M***, pour avoir l'honneur de vous voir une demi-heure tous les jours.» Il semble que Chrétienne de France, duchesse de Savoie, aura eu quelque peine à se reconnoître dans cette lettre.

[332] En 1649.

[333] Le coadjuteur étoit de cette promenade, ainsi que le maréchal de Turenne. Le cardinal raconte cette bizarre anecdote dans ses Mémoires d'une manière plus plaisante que ne l'est le récit de Tallemant. (Mémoires du cardinal de Retz, tom. 44, p. 133 de la deuxième série des Mémoires relatifs à l'histoire de France.

[334] Voyez la lettre 78e de Voiture, écrite à une maîtresse inconnue (p. 188 de l'édition de 1660). Il s'y peint de la manière suivante: «Ma taille est deux ou trois doigts au-dessous de la médiocre. J'ai la teste assez belle, avec beaucoup de cheveux gris; les yeux doux, mais un peu égarés, et le visage assez niais.»

[335] Bossuet avoit seize ans, lorsqu'en 1643 il improvisa un sermon à l'hôtel de Rambouillet. (Histoire de Bossuet, par le cardinal de Bausset; Versailles, 1814, t. I, p. 22.)

[336] Tallemant a partout écrit Arnaut, mais tous les membres de cette famille signoient Arnauld; nous suivrons cette orthographe.

[337] D'autres disent qu'elle vient de Provence.

[338] Corbeville étoit le surnom du père de l'intendant. Arnauld d'Andilly donne sur le père quelques détails dans ses Mémoires; mais il passe le fils entièrement sous silence, et on verra par ce qui suit qu'il n'auroit pas parlé de son cousin de Corbeville, sans entrer dans une continuelle apologie sur plusieurs faits graves. (Voyez les Mémoires d'Arnauld d'Andilly, t. 33, p. 320 de la deuxième série des Mémoires relatifs à l'histoire de France.

[339] Voyez la lettre d'Arnauld d'Andilly à M. de Montrave, premier président du Parlement de Toulouse, dans le Recueil de ses Lettres; Paris, Étienne-Loyson, 1676, in-12, pag. 407. Il y prend la défense de plusieurs membres de sa famille attaqués par le président Gramont, dans une Histoire de France qu'il a écrite en latin.

[340] Anne Gonzague, princesse palatine.

[341] Arnauld de Corbeville est l'auteur du madrigal de la Tulipe, dans la Guirlande de Julie.

[342] Roman de La Calprenède.

[343] Expression proverbiale qui se dit d'une femme hautaine, qui ne daigne point parler à ceux qu'elle regarde comme étant au-dessous d'elle. (Voyez le Dictionnaire de Trévoux.

[344] Sa femme étoit fille de M. Marion, avocat-général au Parlement de Paris. (T.)

[345] C'est-à-dire parmi les réformés.

[346] Au carrousel de la Place-Royale, qui eut lieu en 1612, à l'occasion du mariage de Louis XIII et d'Anne d'Autriche.

[347] Louis Arnauld, secrétaire du Roi, contrôleur-général des restes, étoit, dit Arnauld d'Andilly, le seul de tant de frères qui n'avoit pas l'esprit fort élevé. (Mémoires d'Arnauld d'Andilly, dans la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, deuxième série, tome 33, pag. 324.) Le neveu se donne bien de garde de donner à son oncle le beau surnom qui distinguoit ce dernier des autres Arnauld.

[348] Restes, reliqua rationum, débits des comptables. (Dictionnaire de Trévoux.)

[349] Terme populaire qui se dit d'un dissipateur qui mange tout. (Dict. de Trévoux.)

[350] Meudon, vers Saint-Germain. (T.)

[351] En 1649. (T.)

[352] Robert Arnauld d'Andilly, né à Paris en 1589, mort à Port-Royal-des-Champs, le 27 septembre 1674.

[353] Antoine Lefèvre de La Boderie, habile négociateur, mourut en 1615. Ses Ambassades en Angleterre ont été publiées en 1750, en 5 volumes in-12, par les soins de l'abbé de Pomponne, son petit-fils.

[354] Né à Paris le 30 octobre 1597, mort à Angers le 8 juin 1692.

[355] Ses négociations ont été publiées en 1748, en 5 volumes in-12, par les soins de l'abbé de Pomponne, son petit-neveu.

[356] Né à Paris le 9 février 1612, mort à Bruxelles le 8 août 1694.

[357] Jacques Nouet, Jésuite, mort vers 1680, a composé un grand nombre d'ouvrages ascétiques qui sont encore estimés.

[358] L'abbé de Saint-Cyran, qui a véritablement importé le jansénisme en France.

[359] Ce mot de Tallemant est le plus vrai qu'on paisse dire sur ce sujet. Les questions de jansénisme n'ont eu d'importance que celle qui leur a été donnée par les Jésuites. C'est surtout par ce moyen qu'ils acquirent une si grande autorité à la cour de Louis XIV. Sans eux ces disputes seroient restées dans les écoles, d'où elles n'auroient jamais dû sortir.

[360] On ne sait comment Tallemant a pu trouver ridicule qu'Arnauld d'Andilly, retiré à Port-Royal-des-Champs, ait fait de la culture des arbres fruitiers l'objet d'une innocente distraction. La postérité, plus juste que les contemporains envers cet honnête homme, n'oubliera pas qu'on lui doit les notions les plus utiles sur la culture des arbres fruitiers. Modeste par système, il a donné, en 1652, sous le nom de Le Gendre, curé d'Hénonville, un livre intitulé: La Manière de bien cultiver les arbres fruitiers. Il a perfectionné les espaliers; il a inventé les contre-espaliers, et sa plus douce récompense a été l'honneur qu'Anne d'Autriche lui faisoit d'accepter, chaque année, quelques-uns de ses plus beaux fruits. (Voyez l'Histoire de la vie privée des François, par Le Grand d'Aussy, Paris, 1782, t. I, p. 169 et suiv.)

[361] C'est l'édition de 1654, in-4o.

[362] Madeleine de Souvré, femme de Philippe-Emmanuel de Laval, marquis de Sablé, seigneur de Boisdauphin, fils du maréchal de Boisdauphin; née vers 1608, elle mourut en 1678.

[363] Gilles de Souvré, né vers 1562, mort en 1646.

[364] Ce mot est pris dans le sens d'agilité. Ainsi madame de Sévigné disoit, en parlant du duc de Saint-Aignan: «Il a toujours servi le Roi à genoux avec cette disposition que les gens de quatre-vingts ans n'ont jamais.» (Lettre de madame de Sévigné au comte de Bussy, du 27 juin 1687.)

[365] Si le nom de ce cuisinier venoit à être connu, ce seroit un article singulier à ajouter au Dictionnaire des anonymes de feu M. Barbier.

[366] Tallemant lui a consacré un article.

[367] C'est une fille d'esprit qui est à elle, mais qui ne la sert plus; au contraire, mademoiselle de Chalais a une servante à elle. (T.)—Voiture a adressé plusieurs de ses lettres à mademoiselle de Chalais.

[368] Pont de bois peint en rouge, qui alloit de la galerie du Louvre à la rue de Beaune. Construit en 1632, il fut emporté par les glaces en 1684, et pour en tenir lieu, on construisit le Pont-Royal, en face de la rue du Bac.

[369] Dans cette visite, elle dit de mademoiselle de Guébriant (elle est morte fille de la Reine): «Cette fille a de beaux endroits, a de l'esprit, mais quelquefois cet esprit fait des chutes si effroyables, qu'il est en danger de se rompre le cou.» (T.)

[370] La crainte exagérée que la marquise de Sablé avoit des maladies contagieuses est bien peinte dans une lettre que lui écrit Voiture pour lui annoncer que le fils de madame de Rambouillet est mort de la peste: «Sachez donc, lui dit-il, que moi qui vous écris, ne vous écris point, et que j'ai envoyé cette lettre à vingt lieues d'ici, pour être copiée par un homme que je n'ai jamais vu.» (Lettre quatorzième de Voiture.)

[371] Parties: mémoires.

[372] C'est ce qui fait que le titre de marquise de Sablé a été porté par Augustine Le Roux, veuve en premières noces de Jacques Hurault, marquis de Vibray, et en secondes, d'Abel Servien, marquis de Sablé, surintendant des finances. Amie du duc de La Rochefoucauld et de l'abbé Esprit, elle a contribué à la composition des Maximes qui ont paru sous le nom de ce duc, et même il y en a un certain nombre qui, dans quelques éditions, lui sont spécialement attribuées. (Voyez la Note sur la lettre de madame de Sévigné à madame de Grignan, du 5 février 1690, t. 9 de l'édition in-8o, donnée par M. Monmerqué, p. 343.)

[373] L'abbé de La Victoire désignoit ainsi le comte de Maure. (Voyez plus bas l'article du comte de Maure. L'article de ce spirituel abbé suit immédiatement celui-ci.)

[374] Il s'appeloit Claude Duval de Coupanville. Il fut nommé à l'abbaye de La Victoire en 1639, et mourut au mois de décembre 1676. Cette abbaye avoit été fondée par Philippe-Auguste, en action de grâces de la bataille de Bouvines, gagnée le 27 juillet 1214. (Gallia christiana, t. 10, p. 1503 et 1507.)

[375] Plusieurs bons mots de l'abbé de La Victoire sont rapportés par madame de Sévigné dans ses lettres. Voyez particulièrement la lettre du 27 février 1671. Nous saisissons cette occasion de rectifier une erreur dans laquelle nous sommes tombés dans notre édition des lettres de madame de Sévigné. Nous avons confondu cet aimable et spirituel abbé avec l'abbé Lenet, qui n'obtint l'abbaye de La Victoire qu'en 1677.
Monmerqué.

[376] Antoine Godeau, né vers 1605, à Dreux, évêque de Grasse en 1636, puis de Vence, mort à Vence le 21 avril 1672. Il fut de l'Académie françoise.

[377] Ceci a été écrit avant la paix des Pyrénées, en 1659.

[378] J'ai vu le comte de Château-Vilain à Rome, en habit d'ecclésiastique. (T.)

[379] Le comte de Maure ne l'épousa que quand elle fut devenue héritière. Il avoit, lui, douze mille écus de rente, en fonds de terre de partage. (T.)

[380] Une madame de Montigny Bérieux, Italienne. (T.)

[381] Madame de Sévigné a dit quelque chose sur les litières qui peut lui avoir été suggéré par le mot de madame Cornuel: «Vous êtes heureuse d'avoir votre cher mari en sûreté, qui n'a d'autre fatigue que de voir toujours votre chien de visage dans une litière vis-à-vis de lui: le pauvre homme!.... Hélas! il me souvient qu'une fois, en revenant de Bretagne, vous étiez vis-à-vis de moi; quel plaisir ne sentois-je point de voir toujours cet aimable visage! Il est vrai que c'étoit dans un carrosse; il faut donc qu'il y ait quelque malédiction sur la litière.» (Lettre de madame de Sévigné à sa fille, du 20 mai 1672.)

[382] Philippe de Cospéan ou Cospeau, né à Mons en 1568; évêque d'Aire en 1607, de Nantes en 1621, et de Lisieux en 1682, et mort le 8 mai 1646.

[383] Dans la Biographie universelle, on lui donne ces deux noms, de Cospéan, ou Cospeau.

[384] Guillaume Girard, grand archidiacre d'Angoulême, mort en 1663. Sa Vie du duc d'Espernon a été imprimée in-folio en 1655. Elle a eu d'autres éditions.

[385] Antoine, troisième du nom, duc de Gramont, maréchal de France, né en 1604, mort à Bayonne le 12 juillet 1678.

[386] Antoine de Gramont, deuxième du nom, comte de Gramont, de Guiche et de Louvigni, souverain de Bidache.

[387] Louise de Roquelaure, fille du maréchal de ce nom. Il l'avoit épousée en 1601. Il se remaria en 1618, avec Claude de Montmorency Bouteville.

[388] Parce que la reprise étoit Lampons, Lampons, camarades Lampons. (T.)

[389] Le maréchal de Gramont et le comte de Toulongeon étoient frères, et on a vu plus haut, dans la note de la page 340, que cette famille mettoit au nombre de ses titres celui de souverain de Bidache.

[390] Gergeau, petite ville sur la Loire, à quatre lieues à l'est d'Orléans. On n'y voit plus de traces de château.

[391] Voyez plus bas l'article Rangouze, dans la suite de ces Mémoires.

[392] Il est mort. Il disoit à son laquais, que pour récompense, il lui vouloit faire donner un brevet de maréchal de camp. (T.)

[393] Principauté de Béarn. (T.)

[394] Suzanne-Charlotte de Gramont, femme de Henri Mitte de Miolans, marquis de Saint-Chaumont; elle mourut le 31 juillet 1688.

[395] Roger de Gramont, comte de Louvigny. Il fut tué en duel, en Flandre; le 18 mars 1629.

[396] Malchus. On appeloit ainsi un coutelas; (Dictionnaire de Nicot et de Trévoux.)

[397] On voit, en effet, dans le Procès de Henri de Talleyrand, comte de Chalais (Londres, 1781, in-12), que Louvigny déposa sur ouï dire que Chalais avoit manifesté l'intention de tuer le Roi. Il ne porta pas loin cette iniquité, car il fut tué en duel trois ans après.

[398] Voici comment cela se passa. M. le comte étoit amoureux d'elle, dans le temps qu'il commandoit à Paris, le Roi étant en Italie, et Monsieur en Lorraine ou en Flandre. Un nommé le baron de Copet, sur le lac de Genève, fils de Bellageon, qui avoit été secrétaire du connétable de Lesdiguières, la trouva aux Tuileries avec Riquemont, écuyer de M. le comte. Copet avoit bu, il lui fit des insolences, Riquemont l'avertit qui elle étoit: Je la connois bien, j'ai des terres en Bourgogne auprès des siennes. M. le comte sut la chose par Riquemont, et fit donner des coups de bâton à Copet par Beauregard, son capitaine des gardes, lui qui pouvoit le punir bien autrement, commandant comme il faisoit. A quelque temps de là Riquemont passa près de la maison de Copet, en Dauphiné, dont M. le comte étoit gouverneur. Copet le fait appeler; Riquemont vient au retour. Son second alla avertir Copet; celui-ci se cachoit de sa femme, mais elle lui dit: ne vous cachez point de moi, je lierai la partie plutôt que de la rompre. Le second de Copet désarma celui de Riquemont. Copet ainsi eut l'avantage.

[399] Pierre Jeannin, né à Autun en 1540, mort à Paris le 31 octobre 1622.

[400] Ce tanneur étoit échevin de la ville.

[401] Le président Jeannin, du temps qu'il étoit à M. de Mayenne, traita ce prince à Autun dans la maison paternelle, lui présenta son père, avec son tablier de corroyeur, en lui disant: «Monsieur, voilà le maître de la maison; c'est lui qui vous traite.» M. de Mayenne le reçut à bras ouverts, et le fit mettre au haut bout. (T.)

[402] Il fut chargé de missions très-importantes en Hollande de 1607 à 1609, et ce fut principalement à ses soins que les Provinces-Unies durent le traité de juin 1609.

[403] Jeannin a bâti le château de Montjeu, qui, du temps de Bussy Rabutin, appartenoit encore à la famille du président, comme on le voit dans les lettres du comte de Bussy.

[404] Les Négociations du président Jeannin ont été réimprimées avec de grandes améliorations et additions, dans la seconde série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, deuxième série, t. II et suiv.

[405] Adrien de Montluc, comte de Cramail, auteur de la Comédie des Proverbes, et d'un livre insipide intitulé: Les Jeux de l'Inconnu.

[406] Brande, petit arbuste qui croît dans les terres incultes. (Dict. de Trévoux.)

[407] Louis de Neufgermain. Son portrait in-4o et en pied a été gravé par Brebiette.

[408] Voici la première strophe de cette pièce:

L'autre jour Jupiter manda

Par Mercure et par ses prévôts,

Tous les dieux, et leur commanda

Qu'on fît honneur au grand d'Avaux.

(Œuvres de Voiture, deuxième partie, p. 93, édition de 1660.)

[409] Charles IX ayant demandé à Daurat de quoi il s'étoit avisé de se marier si vieux avec une jeune fille: «Sire, lui répondit-il, c'est une licence poétique.» (T.)

[410] Ces derniers mots sont écrits à la marge du manuscrit; cela prouve que cette partie de l'ouvrage a été écrite par Tallemant avant le mariage de mademoiselle de Rambouillet, qui eut lieu au mois d'avril 1645.

[411] L'hôtel de Rambouillet est dans la rue Saint-Thomas du Louvre.
(T.)

[412] Godeau.

[413] C'étoit son juron. (T.)

[414] Expression italienne: di leggiero.

[415] Ce terme, qui n'est plus connu qu'au jeu du reversis, étoit alors synonyme d'écuyer, celui qui conduit, soit un homme, soit une femme. (Dict. de Trévoux.)

[416] Roman de mademoiselle de Scudéry. (T.)

[417] Il écrit en italien, et il a fort bien réglé sa maison. Il est amoureux, et sa maîtresse l'entendoit au mouvement des lèvres. (T.)

[418] Antoine Godeau, évêque de Vence, membre de l'Académie françoise, né vers l'an 1605, mourut en 1672.

[419] Par madame de Clermont d'Entragues, et par mademoiselle Paulet. (Voyez l'article de cette dernière.)

[420] Il paroît que Godeau proposa l'évêché de Grasse à Gombauld, qui étoit protestant. (Voyez l'article Gombauld.)

[421] Gilles Boileau.

[422] Jean Ogier de Gombauld, de l'Académie françoise, mourut nonagénaire, en 1666.

[423] Jacques Du Blé, marquis d'Uxelles, gouverneur de Châlons, mourut en 1629. C'est le père du maréchal de ce nom.

[424] Du roi Louis XIII.

[425] Endymion; Paris, 1624, in-8o.

[426] En ce temps-là un garçon de Blois, nommé Duvivier, avoit fait une comédie en vers où il y avoit tous les idiômes de France; le gascon, qui étoit, comme vous pouvez penser, un capitan, disoit qu'il étoit aimé de toutes les belles; et parlant des déesses, il dit de la lune

Mais elle loge un peu bien haut,

Et puis je la laisse à Gombauld. (T.)

[427] Amaranthe, pastorale en cinq actes et en vers, avec des chœurs et un prologue, dédié à la Reine mère du Roi; Paris, 1631, in-8o. (Voy. la Bibliothèque du Théâtre-François du duc de La Vallière, t. 2, p. 300.)

[428] Ce passage est bien extraordinaire. Godeau, évêque de Vence, ne pouvant conserver l'évêché de Grasse avec celui de Vence, essaya de traiter du premier, et il y parvint; mais comment a-t-il pu penser à le proposer à Gombauld, qui, comme le dit Tallemant, étoit huguenot à brûler? Il suffit de parcourir les Traités et Lettres de Gombauld, touchant la religion, pour avoir la démonstration qu'il n'admettoit que la religion de Luther et de Calvin. Ces Traités sont contenus dans un petit volume assez rare, dont Conrart a été l'éditeur. Il porte au frontispice la sphère, comme quelques Elzévirs, et il a été imprimé à Amsterdam, 1669, petit in-12.

[429] Les Danaïdes, tragédie, par M. de Gombauld; Paris, Courbé, 1658, in-8o. Cette pièce est dédiée au surintendant Fouquet.

[430] On lit Serisay au manuscrit. Ne seroit-ce pas Habert, abbé de Cerisy, que Tallemant auroit voulu désigner?

[431] Il a bien dansé, à ce qu'il dit; pour moi je ne lui trouve rien de naturel, et mademoiselle de Rambouillet dit que, quoiqu'il chante de sa vieille cour, les gens n'étoient point faits comme lui, et qu'il a toujours été unique en son espèce; j'entends aux habits près. (T.)

[432] C'étoit une espèce de petit luth à quatre cordes. (Dictionnaire de Trévoux.)

[433] Chez M. de Montlouet d'Angennes. On verra sa manière de conversation par ce que M. de Montlouet m'a dit: «Gombauld disoit que c'étoit le pays du diable, à cause que la rivière s'appelle Ourque, Orcus; Cussy là auprès, c'est le Cocyte, parce qu'il y a une terre qui se nomme Averne.» (T.)

[434] On appeloit cale, une fille de basse condition, à cause de la cale qui lui servoit de coiffure. Richelet cite cet exemple tiré de Sarrasin: Voiture a aimé depuis la couronne jusqu'à la cale. (Dictionnaire de Richelet. Genève, 1680.)

[435] Augustin Courbé, le libraire-éditeur de Gombauld.

[436] Ce nom est incertain dans le manuscrit.

[437] Il dit que Conrart et Chapelain sont des cabaleurs. (T.)

[438] Benserade y eut beaucoup de part. (Voyez l'article sur Benserade).

[439] Expression du jeu de piquet.

[440] Célèbre peintre de portraits auquel Tallemant a consacré un article dans ses Mémoires.

[441] Le surintendant Fouquet étoit en même temps procureur-général au Parlement de Paris.

[442] Sur le Pater, l'Oraison dominicale.

[443] On lit dans l'état des gratifications faites par Louis XIV aux savants et hommes de lettres pour l'année 1664:

Au sieur Gombauld, bien versé dans la poésie, et pour l'obliger de continuer son application aux Belles-Lettres. . . . . . 1200 fr.

La mention est portée dans l'état de l'année 1665.

Cette pièce a été publiée par les bibliophiles françois dans leur volume de 1826. M. Bérard en est l'éditeur.

Gombauld mourut en 1666.

[444] Ce trait d'avarice du lieutenant criminel Tardieu a été oublié par Despréaux, qui, dans sa dixième satire, a si bien peint le couple ridicule.

[445] Conrart a publié les Traités et Lettres de feu M. de Gombauld, touchant la religion. (Voy. plus haut la note 428 de la p. 385). Conrart est l'auteur de l'avertissement qui précède ces Traités. (Voyez la Notice sur Conrart à la tête de ses Mémoires, dans la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, tome 48, page 25.)

[446] Jean Chapelain, membre de l'Académie françoise, né le 4 décembre 1595, mourut le 22 février 1674. L'un des trois éditeurs (M. Monmerqué) possède une Vie manuscrite de Chapelain, suivie de ses testament et codiciles, par lesquels il substitue sa bibliothèque à ses neveux. On trouve à la suite de ces pièces le Catalogue des livres et des manuscrits qui la composoient. Cette Vie de Chapelain offre des détails étendus sur l'auteur de la Pucelle; mais elle est écrite dans la forme du panégyrique. Des notes jointes à ce manuscrit font connoître que la substitution a produit son effet jusqu'en 1747; l'époque de la division ultérieure de cette bibliothèque n'est pas connue. C'est vraisemblablement dans ce dépôt que Camusat aura puisé les matériaux des Mélanges de littérature tirés des lettres manuscrites de M. Chapelain qu'il a donnés en 1726, en un volume in-12.

[447] En 1627 ou 1628.

[448] Père de Chapelle.

[449] Cette pièce est indiquée dans la liste des poésies de Chapelain placée à la suite du Catalogue manuscrit des livres de sa bibliothèque, sous ce titre: Récit de la belle Lionne au ballet des Dieux, commençant par ce vers:

Mortels de qui l'esprit s'étonne, etc.

et a été imprimée, sous le nom de Montfuron, dans les Poésies choisies (Paris, Charles de Sercy, 1660, cinquième partie, pag. 337), sous ce titre: Récit de mad. P. (mademoiselle Paulet) au ballet des Dieux, représentant l'astre du Lion.

[450] Cette ode a été imprimée dans le Recueil des plus belles pièces des poètes françois. Amsterdam, 1692, t. 4, p. 61. Elle est composée de trente strophes de dix vers, dont il est difficile d'achever la lecture, d'autant que, comme Tallemant l'a judicieusement fait observer, il n'y a rien du désordre et de l'emportement qui sont les principaux caractères du poète lyrique.

[451] Le comte de Soissons, père de Louise de Bourbon, duchesse de Longueville, première femme du duc.

[452] Elle avoit perdu deux fils, l'un à deux ans, l'autre en naissant. Marie d'Orléans, demoiselle de Longueville, épousa en 1657 Henri de Savoie, duc de Nemours; elle devint veuve en 1659. Le frère de son mari avoit été tué en duel par le duc de Beaufort. La duchesse de Nemours a laissé des Mémoires sur la Fronde. Ils font partie du tome 34 de la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France.

[453] C'est un abus que ce terme de secrétaire d'ambassade pour le secrétaire de l'ambassadeur. Il n'y a proprement qu'à Venise où il y ait des secrétaires d'ambassade, car la république nomme un noble Vénitien pour conférer avec un ambassadeur. Chaque nation en a un. (T.)

[454] Gustave-Adolphe.

[455] Voyez la septième lettre de Voiture.

[456] C'étoit l'intendant de l'hôtel de Rambouillet. (Voyez plus haut l'article Voiture.)

[457] Henri Arnauld. (Voyez l'article sur Arnauld.)

[458] La Componenda est un bureau dépendant du cardinal dataire, auquel on adresse toutes les suppliques qui sont soumises à quelque rétribution pécuniaire. (Dict. de Trévoux.)

[459] Alors intendant du cardinal Mazarin.

[460] Le chevalier de Rivière est l'auteur d'une multitude de vaudevilles et de couplets satiriques sur les personnages et sur les événements du règne de Louis XIV. Il eut le premier l'idée de réunir ces sortes de poésies dans des Recueils, demeurés manuscrits, qui sont encore recherchés aujourd'hui.

[461] La Mesnardière, poète françois au-dessous du médiocre, a publié une critique du poème de Chapelain sous ce titre: Lettres du S. Du Rivage, contenant quelques observations sur le poème de la Pucelle; Paris, 1656, in-4o, de 65 pages.

[462] Chapelain a terminé son poème; on rencontre assez souvent des copies manuscrites des douze derniers livres. Il en existe une à la Bibliothèque du Roi.

[463] Françoise de Balzac-Clermont d'Entragues, seconde femme de Louis de Bretagne, marquis d'Avaugour, comte de Vertus.

[464] Catherine-Françoise, demoiselle de Vertus, morte à l'âge de soixante-quinze ans, en 1692. Ce fut elle qui se chargea de la pénible mission d'annoncer à madame de Longueville la mort de son fils, tué au passage du Rhin. (Voyez la lettre de madame de Sévigné du 20 juin 1672.)

[465] La Bastide. (T.)

[466] Il s'agit ici de Gilles Boileau, frère aîné de Despréaux. Ce dernier n'étoit pas encore connu en 1656, époque de la publication de la Pucelle de Chapelain; il venoit seulement d'être reçu avocat. (Voyez la Notice biographique sur Boileau Despréaux, par M. de Saint-Surin; Paris, Blaise, 1821, p. 47.)

[467] C'est l'édition sortie des presses des Elzeviers, et la seule qui soit aujourd'hui recherchée par les amateurs de livres rares. Elle porte la date de 1656 comme l'édition originale.

[468] François Payot de Linière, auteur satirique, mort en 1704.

[469] Il n'en a jamais lu que les quatre premiers. (T.)

[470] Le samedi, c'est-à-dire la coterie littéraire qui se réunissoit tous les samedis chez mademoiselle de Scudéry.

[471] Conrart (Valentin), né à Valenciennes, secrétaire de l'Académie françoise, mort à Paris le 23 septembre 1675.

[472] Le comte Tott, grand-écuyer du roi de Suède, et ambassadeur en France, passa plusieurs années à Paris, et y fut lié avec tous les beaux esprits.

[473] Malleville disoit «qu'il lui sembloit que Conrart allât criant, par les rues: «A ma belle amitié! qui en veut, qui en veut de ma belle amitié?» A propos de cela, il demanda des devises à plusieurs de ses amis sur l'amitié et les fit enluminer sur du vélin. Madame de Rambouillet en donna une dont le corps étoit une vestale dans le temple de Vesta, qui attisoit le feu sacré, et le mot étoit fovebo. Elle le fit en françois, et M. de Rambouillet le tourna en latin. (T.)

[474] Tallemant, dans cet article, montre de la rancune contre Conrart, avec lequel il étoit brouillé, après avoir été son ami. Conrart n'est pas un écrivain remarquable; mais c'étoit un homme patient, auquel les lettres doivent de la reconnoissance. Il a conservé une foule de pièces qui auroient péri s'il ne les eût pas recueillies. Une partie de ses manuscrits est conservée à la Bibliothèque de l'Arsenal. C'est là que l'un des éditeurs a retrouvé les Mémoires de Conrart, insérés dans le tome 48 de la deuxième série des Mémoires relatifs à l'histoire de France.

[475] Voyez plus haut l'historiette de madame d'Auchy, la maîtresse de Malherbe.

[476] Claude Basin de Bezons, avocat-général au Grand-Conseil, depuis conseiller d'Etat, succéda au chancelier Séguier, quand ce dernier, à la mort du cardinal de Richelieu, devint protecteur de l'Académie françoise. Les titres de M. de Bezons sont d'une nature peu imposante. La traduction d'un Traité fait à Prague, entre l'Empereur et le duc de Saxe, et deux Discours prononcés à l'ouverture des Etats de Languedoc, composent tout son bagage littéraire.

[477] François-Henri Salomon, avocat-général au Grand conseil, succéda au poète Bourbon. Sa nomination fut loin d'être honorable pour l'Académie, car cet auteur de la paraphrase non imprimée d'un Psaume fut préféré au grand Corneille. On objectoit à ce dernier que, faisant en province son séjour habituel, il ne pourroit assister que rarement aux assemblées de l'Académie. (Histoire de l'Académie françoise, par Pellisson; Paris, 1730, in-12, t. I, p. 210.)

[478] On appeloit ainsi mademoiselle de Scudéry.

[479] Nom de lieu dans le roman. (T.)

[480] Les personnes qui composoient la société de mademoiselle de Scudéry se donnoient des noms de roman. Herminius étoit celui sous lequel Pellisson étoit désigné. (Voyez une note sur la lettre de madame de Sévigné à M. de Pomponne, du 1er août 1667, édition de Blaise; Paris, 1818, t. I, p. 118.)

[481] Celui de Mme Burin, et qui est aujourd'hui à M. de Valence. (T.)—C'est Matthieu de Montereul, frère de l'académicien, auteur de quelques jolis madrigaux, celui duquel madame de Sévigné disoit qu'il étoit douze fois plus étourdi qu'un hanneton. (Lettre à Ménage, no 25 de l'édition de 1818.)

[482] Michel de Marolles, abbé de Villeloin, infatigable auteur de mauvaises traductions; mais dont les Mémoires, devenus rares, sont fort curieux; Paris, Antoine de Sommaville, 1656, in-folio.

[483] Furetière, Boileau; Linières a fait l'épigramme, on la lui a raccommodée. (T.)

[484] Louise-Marie de Gonzague, fille de Charles de Gonzague, duc de Nevers et de Mantoue, et de Catherine de Lorraine, naquit vers 1612; elle épousa en 1645 Uladislas IV, roi de Pologne, et en 1649, après la mort d'Uladislas, Jean Casimir, son frère, aussi roi de Pologne. Elle mourut à Varsovie le 10 mai 1667.

[485] Cinq-Mars.

[486] Tant de hauts et de bas.

[487] Un extravagant Italien, nommé Promontorio, qui se mêloit de deviner et aussi de vendre des chiens de Bologne et bien d'autres choses, lui vendit un fort beau chien cinquante pistoles à payer quand elle seroit reine. Il n'y avoit alors nulle apparence. Elle l'eût acheté à cette condition cinquante mille écus. Au bout d'un an et demi elle fut reine, et lui paya volontiers ses cinquante pistoles. Voilà un grand hasard. (T.)

[488] Anne d'Autriche, avec une politesse toute françoise, céda le pas à la reine de Pologne pendant toute cette journée. (Mémoires de Motteville, t. 37, p. 159 de la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France.)

[489] Bartet, depuis secrétaire du cabinet. (T.).—C'est à lui que le duc de Candale fit cette singulière insulte de lui faire couper tout un côté de ses cheveux. (Voyez les Mémoires de mademoiselle de Montpensier dans la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, t. 41, p. 488; et la note sur la lettre de madame de Sévigné, du 19 juillet 1655; Paris, Blaise, 1818, t. I, p. 37.)

[490] Il est de Rouen; apparemment cette seigneurie de Saint-Amant vient de ce qu'il est né dans le voisinage de Saint-Amant de Rouen. C'est peu de chose que sa naissance; il étoit huguenot. (T.)

Il s'appeloit Marc-Antoine de Gerard, et il prenoit la qualité d'écuyer, sieur de Saint-Amant, écuyer du roi et gentilhomme de la chambre de la reine de Pologne.

Voy. le privilége de Moïse sauvé; Paris, Antoine de Sommaville, 1660, in-12.

[491] On remarque en effet que le privilége accordé pour ce mauvais poème est du 20 octobre 1653, et que l'ouvrage n'a été imprimé qu'en 1660.

[492] Les deux sœurs et lui firent une fois mourir, sans y penser, une pauvre fille innocemment à Avenet. Il prit une vision à la princesse Anne d'aller trouver cette fille à son lit avec un cierge, et l'exhorter à la mort. Cela la saisit, et comme on disoit en riant: La voilà qui va passer, elle passa effectivement. (T.)

[493] Elle dit un jour à un homme d'église, chanoine de Reims, qui les avoit mariés dans la chapelle de l'Hôtel de Nevers: «N'est-il pas vrai que M. de Guise est mon mari?—Ma foi! madame, lui dit ce bon homme, vous fûtes aussi aise que s'il y eût eu mariage.» (T.)


TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS LE SECOND VOLUME.

  Pages.
Le maréchal de Marillac. 1
Madame Du Fargis. 4
Le maréchal d'Effiat. 9
Le Père Joseph,
les religieuses de Loudun.
10
M. de Noyers et l'évêque de Mende. 15
M. de Bullion. 18
Madame d'Aiguillon. 25
Le cardinal de Lyon. 34
Lopès. 38
Le maréchal de Brézé,
son fils et mademoiselle de Bussy.
41
Le duc de Brézé. 50
Le Maréchal de La Meilleraye;
et les sœurs de la maréchale.
51
Louis XIII. 64
M. d'Orléans (Gaston). 88
Sauvage. 97
M. de Montmorency. 99
M. de Bautru. 103
Maugars. 114
L'archevêque de Bordeaux. 120
Mademoiselle de Gournay. 124
Racan et autres rêveurs. 127
M. de Brancas. 139
La Fontaine. 141
Bois-Robert. 144
Feu M. le prince, Henri de Bourbon. 180
L'archevêque de Reims,
Éléonor d'Étampes de Valençay.
185
Le cardinal de Valençay. 199
Le marquis de Rambouillet. 207
Madame la marquise de Rambouillet. 214
Madame de Montausier. 234
Madame d'Yères,
madame de Saint-Étienne
et mademoiselle de Rambouillet.
256
Croisilles et ses sœurs. 262
Voiture. 271
M. Arnauld,
et toute sa famille.
298
Arnauld (Antoine). 304
Arnauld (Isaac). 306
Arnauld du Fort. Ibid.
Arnauld le Péteux. 308
Arnauld (Jeanne). 310
Arnauld d'Andilly. 312
Arnauld (Henri), évêque d'Angers. 315
Arnauld (Antoine), le docteur. 316
Le Maistre (Antoine). 317
La marquise de Sablé. 320
L'abbé de la Victoire. 330
Le comte et la comtesse de Maure. 332
M. de Lizieux. 338
Le maréchal de Gramont. 340
Madame de Saint-Chaumont. 348
Louvigny, Chalais et sa femme. 349
Le président Jeannin. 354
Le baron de Villeneuve. 357
M. de Chaudebonne
et M. d'Aiguebonne son frère.
359
Neuf-Germain 360
Maître Claude
et autres officiers de l'hôtel de Rambouillet.
363
Silésie. 369
Aldimari. 370
Dubois. Ibid.
Vaugelas. 371
Godeau, évêque de Vence. 373
Gombauld. 377
Chapelain. 399
Conrart. 416
La reine de Pologne,
ses sœurs, Saint-Amant.
426
La duchesse de Croy. 428

FIN DU TOME SECOND.


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