← Retour

Les historiettes de Tallemant des Réaux, tome sixième: Mémoires pour servir à l'histoire du XVIIe siècle

16px
100%

LETTRE SEPTIÈME ET DERNIÈRE.
DE LA MÊME AU MÊME.

(Paris, 2 mars 1651.)

Je vous écrivis une lettre si longue, il y a quinze jours, que je jugeai à propos, l'ordinaire passé, de ne vous pas accabler par un nouveau griffonnage..... Je pense que ceux qui voudroient chercher quelque liaison en écrivant les nouvelles, et passer insensiblement d'une chose à une autre, s'y trouveroient bien embarrassés, car tout ce qu'on sait au temps où nous sommes à si peu de rapport, qu'il faut de nécessité l'écrire fort irrégulièrement, principalement quand on n'a pas plus d'art que j'en ai.

Quoi qu'il en soit, je vous dirai que M. le Prince fut, il y a trois jours, demander permission à la Reine de marier son fils et monsieur son frère: le premier, à une des filles de M. le duc d'Orléans, et l'autre, à mademoiselle de Chevreuse; et comme cette princesse n'est pas en état de rien refuser, elle accorda ce qu'on lui demandoit [414]. Je ne vous dis point après cela que M. le duc d'Orléans et M. de Chevreuse ne refusèrent point M. le Prince, lorsqu'il fut faire la demande de ces deux princesses, car vous pouvez bien juger que cela est ainsi. Le pauvre prince de Conti a une telle envie de se marier, qu'il en est malade. Pour moi, j'avoue que je ne sais pas comment il a la hardiesse d'épouser une fille de madame de Chevreuse; je vis hier un homme qui me dit qu'il aimeroit mieux épouser quelque jeune sultane au sortir du sérail, que la fille d'une telle mère. Cependant, quelque avancé que soit ce mariage, quoiqu'on ait envoyé à Rome pour avoir la dispense de tenir les bénéfices, que M. le prince de Conti ait nommé M. de Montreuil [415] pour titulaire, il y en a qui doutent encore qu'il s'achève, parce qu'on sait que madame de Longueville y a une aversion étrange. Le temps nous fera voir ce qui en sera.

Pour M. le cardinal, il est à Sedan, d'où il doit bientôt partir pour aller en Suisse, ou à Madrid; la Reine demanda encore huit jours, par la bouche de M. le duc d'Orléans, pour lui donner le loisir de sortir du royaume. Le parlement les accorda, mais en même temps ces messieurs donnèrent un arrêt qui porte qu'on informera de ce qui s'est passé aux lieux où M. le cardinal a couché depuis son départ de Dourlens. Le parlement refusa aussi, pour la seconde fois, la déclaration du Roi, touchant l'exclusion des étrangers et des cardinaux pour le ministère [416]; mais, comme je crois que cette seconde affaire, qui va mettre une grande division entre le clergé et le parlement, vous est mandée par diverses personnes, je ne vous la dirai point, et je continuerai ma gazette en vous parlant de l'arrivée de M. d'Angoulême [417], qui a été fort bien reçu de M. le Prince. Aussi vous puis-je assurer que tout ce qu'il y a de Provençaux ici commencent déjà de s'empresser fort auprès de lui, et sa cour est si grosse, qu'on ne le sauroit croire à moins de l'avoir vue. Je voudrois de tout mon cœur que tous les ennemis qu'il a dans votre province vissent ce qui se passe ici, afin que, se repentant, ils tâchassent de se raccommoder, et qu'ils se tinssent en repos; car, enfin, il est constamment vrai que M. le Prince va être maître absolu des affaires. Je vous assure qu'il n'est pas sans occupation. Il dîna hier chez M. le premier président [418], qui le traita avec une magnificence étrange. Il y avoit quatorze potages, quatorze plats de poisson, entre lesquels on compte un saumon de douze pistoles et une carpe de huit. Jugez du reste.

Le Roi a dansé un méchant ballet ces jours passés, quoique ç'ait été de fort bonne grâce. Il le redansa hier pour la troisième fois [419]. Cela me fait ressouvenir de ces petits oiseaux qui chantent si bien et qui se réjouissent, quoiqu'ils soient prisonniers dans leurs cages; car enfin ce pauvre jeune Roi est présentement plus prisonnier qu'eux. On fit même encore hier deux barricades assez près du Palais-Royal. Je vous assure que ceux qui ont commencé de faire faire la garde aux portes ont donné une étrange atteinte à la royauté [420]. Dieu veuille que M. le Prince la puisse un jour rétablir; car présentement il faut qu'il dissimule beaucoup de choses, et il le sait fort bien. Il paroît même plus dévot qu'il n'étoit; car, outre qu'il entend la messe tous les jours, il fait encore le carême, quoiqu'il ne l'ait jamais fait que depuis qu'il a été en prison.

Madame de Longueville reviendra dans quinze jours; on dit qu'elle tâche de moyenner une trève générale ou particulière [421]. On dit qu'on fera la garde jusqu'à ce qu'on ait établi un conseil à la Reine, et qu'on ait éloigné des affaires toutes les créatures de M. le cardinal.

Le Roi semble haïr tous ceux qui veulent abaisser son autorité, et, selon toutes les apparences, il se souviendra long-temps de tout ce qu'on lui fait aujourd'hui. Au reste, M. Bonneau [422] est tellement en faveur, que je commence, pour l'amour de lui, à me réconcilier avec la Fortune, quoiqu'en mon particulier elle me traite rigoureusement. Tout de bon, je suis bien aise qu'un aussi honnête homme que lui ait du crédit.

Après cela, je ne vous dirai plus rien, car il faut que j'aille au sermon. Plût à Dieu qu'au lieu de vous écrire, je vous pusse entendre! Tous vos amis disent qu'il est à propos que vous veniez bientôt ici; je le souhaite, et pour l'amour de vous, et pour avoir l'honneur de vous assurer que je suis avec toute sorte de respect et d'affection, etc.

FIN.

414

NOTES:

[1] Des mèches de faux cheveux.

[2] Repas donné à des femmes ailleurs que chez soi. On a déjà vu ce mot dans ces Mémoires, et Molière l'emploie souvent.

[3] Le teston, sous Henri IV et sous Louis XIII, valoit quinze sous, sauf de légères variations; ainsi il équivaloit au quart d'écu. (Voyez le Traité historique des monnoies de France, par Le Blanc.)

[4] C'étoit le louis d'argent que l'on fabriqua sous Louis XIII.

[5] L'abbé de Marolles parle de cet acteur sous l'année 1616: «Lorsque, dit-il, cette fameuse comédienne, appelée La Porte, montoit encore sur le théâtre, et qu'elle se faisoit admirer de tout le monde avec Valeran, et que Perrine et Gaultier étoient des originaux qu'on n'a jamais su imiter.» (Mémoires de Marolles, 1656, in-fol., p. 31.) Cette La Porte s'appeloit Marie Varnier; son mari, Mathurin Lefèvre, avoit pris le nom de La Porte. (Histoire du Théâtre-François des frères Parfaict, t. 3, p. 579.) Il est question de ces acteurs dans le Voyage de maître Guillaume en l'autre monde vers Henri le Grand, Paris, 1612, p. 62. On y parle de femmes qui babillent «comme personnes qui se «vont désennuyer à l'hôtel de Bourgogne pour voir jouer les bateleurs de Valeran et de La Porte

[6] Sic, pour régulièrement.

[7] Hugues Gueru, dit Fléchelles, dit Gaultier-Garguille, débuta dans la troupe du Marais, vers 1598. Sauval en fait une description fort plaisante. (Antiquités de Paris, t. 3, p. 37.) Voyez aussi l'Histoire du Théâtre-François, t. 4, p. 320. L'abbé de Marolles, dans le passage déjà cité, parle de Perrine et de Gaultier; il indique aussi la Farce de la querelle de Gaultier-Garguille et de Perrine, sa femme, avec la Sentence de séparation entre eux rendue à Vaugirard, par a, e, i, o, u, à l'enseigne des Trois-Raves. Cette pièce bizarre a été réimprimée par Caron, dans sa Collection de facéties.

[8] Henri Le Grand s'appeloit Belleville dans le haut comique, et Turlupin dans la farce. On assure qu'il a joué la comédie pendant cinquante-cinq ans. (Histoire du Théâtre-François, tome 4, p. 240.) Sauval donne sur lui quelques détails au lieu déjà cité. On a imprimé, à la suite du Recueil général des Œuvres et Fantaisies de Tabarin, deux farces qui donnent une idée de la manière de ce comédien. C'étoient de véritables parades d'un cynisme excessif.

[9] Robert-Guérin, dit La Fleur, dit Gros-Guillaume, farceur de l'Hôtel de Bourgogne. «Il ne portoit point de masque, mais se couvroit le visage de farine, et ménageoit cette farine, de sorte qu'en remuant seulement un peu les lèvres, il blanchissoit tout d'un coup ceux qui lui parloient.» (Antiquités de Paris, par Sauval, tome 3, page 38.)

[10] Pierre Le Messier, dit Bellerose, un des meilleurs acteurs de ce temps-là. On croit que c'est lui qui a joué d'original le rôle de Cinna. (Histoire du Théâtre-François, tome 5, page 24.) On voit dans la Gazette en vers de Robinet, du 25 janvier 1670, que Bellerose venoit de mourir.

[11] Jusqu'à présent on le croyoit d'Orléans. (Histoire du Théâtre-François, t. 5, p. 96.)

[12] La femme de Villiers, ou de De Villiers, auteur médiocre et bon acteur; il jouoit les valets.

[13] En 1631. (T.)—Cette tragi-comédie de Mairet fut imprimée en 1635.

[14] Louis Giry, avocat. Il étoit des assemblées qui se tenoient chez Conrart, mais il s'en étoit retiré; et le cardinal de Richelieu le fit proposer par Bois-Robert pour être de l'Académie françoise. (Histoire de l'Académie, par Pellisson; Paris, 1730, t. 1, p. 6 et 208.)

[15] Pierre Du Ryer, de l'Académie françoise. On a de lui dix-neuf pièces de théâtre, aussi mauvaises les unes que les autres.

[16] L'Esprit Fort, ou l'Angélie, comédie en cinq actes et en vers de Jean Claveret, avocat d'Orléans.

[17] Le personnage du poète des Visionnaires a bien fait voir ce que c'étoit que Mondory; personne n'en a approché. (T.)—Les Visionnaires sont de Desmarets. Cette pièce eut un grand succès; elle n'est pas sans mérite.

[18] Le Noir et sa femme quittèrent, en 1634, la troupe du Marais pour passer à l'Hôtel de Bourgogne. (Histoire du Théâtre-François, t. 5, p. 95.)

[19] C'étoit le père du célèbre Baron.

[20] Marianne, tragédie de Tristan l'ermite, jouée en 1636, et imprimée en 1637. Cette pièce s'est soutenue pendant cent ans au théâtre, et elle eut un succès qui sembla balancer celui du Cid. (Histoire du Théâtre-François, t. 5, p. 191.)

[21] Il fut frappé d'apoplexie en jouant, et il en demeura paralytique, ce qui fit dire au prince de Guémené: Homo non periit, sed periit artifex. (Histoire du Théâtre-François, t. 5, p. 98.)

[22] Le cardinal de Richelieu le fit revenir à Paris, et l'engagea à jouer le principal rôle dans la comédie de l'Aveugle de Smyrne; mais il n'en put jouer que quelques actes. (Mémoires pour servir à l'Histoire du théâtre, et spécialement à la Vie des plus célèbres comédiens françois, dans le Mercure de France, mai, 1738, p. 826.)

[23] Cet acteur n'étoit connu, jusqu'à présent, que par le nom de son rôle. (Histoire du Théâtre-François, t. 5, p. 350.) Bellemore est mis, par les frères Parfait, au nombre des acteurs sur lesquels on n'a conservé aucune notion (p. 104.)

[24] Julien Geoffrin, dit Jodelet. Il étoit le fariné du théâtre du Marais. (Mémoires de Tallemant, t. 3, p. 38.) Tallemant a consacré un petit article à cet acteur (ibid., p. 42). Après avoir joué pendant vingt-cinq ans sur le théâtre du Marais, il eut ordre du Roi d'entrer dans la troupe de l'hôtel de Bourgogne. (Histoire du Théâtre-François, tome 5, p. 95.) Il mourut au mois de mars 1660. (Ibid., tome 6, p. 240.) Loret, dans sa Muse historique, lui fit cette naïve épitaphe:

Ici gît qui de Jodelet

Joua cinquante ans le rolet,

Et qui fut de même farine,

Que Gros-Guillaume et Jean-Farine,

Hormis qu'il parloit mieux du nez

Que lesdits deux enfarinés.

Il fut un comique agréable,

Et, pour parler selon la fable,

Paravant que Clothon, pour nous pleine de fiel,

Eût ravi d'entre nous cet homme de théâtre,

Cet homme archiplaisant, cet homme archifolâtre,

La terre avoit son Mome aussi bien que le ciel.

[25] Josias de Soulas, sieur de Prinefosse, dit Floridor. Il étoit noble et prenoit le titre d'écuyer. (Voyez la note de la p. 32 du t. 5 de ces Mémoires.)

[26] Mademoiselle Baron, mère du célèbre Baron, jouoit les rôles tragiques et ceux du haut comique. «Sa beauté surpassoit encore ses talents pour le théâtre. On rapporte que, lorsqu'elle se présentoit pour avoir l'honneur de paroître à la toilette de la Reine-mère, Sa Majesté disoit à toutes ses dames: «Mesdames, voilà la Baron;» et elles prenoient la fuite. (Histoire du Théâtre-François, tome 9, page 155.) Elle mourut des suites d'un saisissement, au mois de septembre 1662. On lit dans la Muse historique de Loret, à la date du 9 septembre:

Cette actrice de grand renom

Dont la Baronne étoit le nom,

Cette merveille du théâtre,

Dont Paris étoit idolâtre,

Qui, par ses récits enchanteurs,

Ravissoit tous ses auditeurs

De sa belle et tendre manière,

Est depuis deux jours dans la bière;

Et la mort n'a point respecté

Cette singulière beauté,

Faisant périr en sa personne

Une grâce toute mignonne,

Un air charmant, un teint de lis,

Mille et mille agréments jolis

Qui des yeux étoient les délices,

Bref, une des rares actrices,

Qui, pour notre félicité,

Sur la scène ait jamais monté.

Dès que l'on voyoit son visage,

Tous les cœurs lui rendoient hommage;

Son discours et son action

Inspiroient de l'attention;

Soit qu'elle fût reine ou bergère,

Déesse, ou nymphe bocagère,

Elle plaisoit à tout moment.....

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Approchant ses derniers moments

Elle reçut ses sacrements;

Et comme durant son bel âge

Elle joua maint personnage

Dans des déguisements divers,

Voyez son épitaphe en vers:

Ici gît qui fut Indienne,

Bohémienne, Egyptienne,

Athénienne, Arménienne,

Qui fut Turque, qui fut païenne,

Le tout comme comédienne,

Et puis mourut bonne chrétienne.

[27] Ce passage indique l'époque de la mort de ce comédien de la troupe du Marais. Elle étoit plus incertaine auparavant. (Voyez l'Histoire du Théâtre-François, t. 5, p. 102.)

[28] Segrais en parle en ces termes: «La Beaupré, excellente comédienne de ce temps-là, qui a joué aussi dans les commencements de la grande réputation de M. Corneille, disoit: «M. Corneille nous a fait un grand tort; nous avions ci-devant des pièces de théâtre pour trois écus, que l'on nous faisoit en une nuit; on y étoit accoutumé et nous gagnions beaucoup; présentement les pièces de M. Corneille nous coûtent bien de l'argent, et nous gagnons peu de chose.» (Mémoires anecdotes de Segrais; Amsterdam, 1723, p. 213.)

[29] Bellerose s'est fait dévot; mais sa femme n'a point quitté. (T.)

[30] Zacharie-Jacob, dit Montfleury, père de l'auteur comique, étoit bien né, et après avoir été page du duc de Guise, il se donna au théâtre. C'est lui qui accusa Molière d'avoir épousé sa propre fille. Notre grand poète est maintenant bien lavé de cette injure. (Voyez l'Histoire de Molière, par J. Taschereau, deuxième édition, 1828, p. 89.) «On prétend que Montfleury mourut par les efforts violents qu'il fit en jouant Oreste, où l'on assure que son ventre s'ouvrit. Il étoit si prodigieusement gros, qu'il étoit soutenu par un cercle de fer. Il faisoit des tirades de vingt vers de suite, et poussoit le dernier avec tant de véhémence, que cela excitoit des brouhahas et des applaudissements qui ne se finissoient point. Il étoit plein de sentiments pathétiques, et quelquefois jusqu'à faire perdre la respiration aux spectateurs.» (Mercure de France, de mai 1738, p. 830.)

[31] Tragédie de Thomas Corneille, représentée en 1656.

[32] Il fit cette plaisanterie dans la farce qui terminoit le spectacle. (Voyez plus haut la même anecdote rapportée par Tallemant dans l'Historiette de Jodelet, t. 3, p. 42 de ces Mémoires.)

[33] Ce nom de Philippin étoit celui du valet dans le Festin de Pierre de de Villiers, tragi-comédie en cinq actes, représentée en 1659.

[34] C'étoient trois célèbres acteurs du Théâtre Italien.

[35] Madeleine Béjart, ou Béjard, fille de Joseph Béjart, huissier ordinaire du Roi ès eaux et forêts, et de Marie Hervé, sa femme, baptisée sur la paroisse Saint-Gervais, à Paris, le 8 janvier 1618. (Note communiquée par M. Beffara.)

[36] Madeleine Béjart et Jacques Béjart, son frère, dès 1645, concoururent avec Molière à former, à Paris, une troupe de comédiens, sous le nom de l'Illustre théâtre. Louis Béjart, autre frère, se réunit à eux plus tard. Cette troupe, après avoir joué à Paris, parcourut la province, passa à Nantes en 1648; revint à Paris en 1650, où elle joua à l'Hôtel de Conti. En 1653, elle se rendit à Lyon et dans différentes villes du Languedoc et de Provence; elle y joua, entre autres pièces, l'Étourdi et le Dépit amoureux. Enfin, au mois d'octobre 1658, la troupe de Molière vint se fixer à Paris. (Note communiquée par M. Beffara.)

[37] Nous ignorons de quel auteur étoit cette tragédie d'Épicharis. Elle n'est pas indiquée par les frères Parfait, par Beauchamp, ni par le duc de La Vallière.

[38] Tallemant est le seul écrivain qui parle de cette circonstance. On croit que Molière, après avoir étudié en droit à Orléans, se fit recevoir avocat.

[39] Erreur de Tallemant. Molière épousa, le 20 février 1662, Armande-Gresinde-Élisabeth Béjart, sœur de Madeleine. Ce passage, relatif à Molière, a été écrit par Tallemant à la marge de son manuscrit. Il est un peu plus récent que le texte principal de l'ouvrage.

[40] Molière n'avoit donné que deux pièces, l'Étourdi, représenté à Lyon en 1653, et le Dépit amoureux, joué à Béziers, en 1654. Molière ne commença à jouer à Paris qu'en octobre 1658, et les Précieuses ridicules, où le génie de Molière commença à se révéler, furent représentées pour la première fois le 18 novembre 1659. Tallemant ne pouvoit donc pas encore suffisamment apprécier Molière.

[41] On ne sait rien sur la Bellerose; on ignore même quels rôles elle remplissoit. (Histoire du Théâtre-François, t. 5, p. 28.)

[42] Madeleine Bouget, femme de François Châtelet, dit Beauchâteau, et mère du petit Beauchâteau. (Ibid., t. 9, p. 413.)

[43] On étoit alors debout au parterre. Cet usage s'est maintenu jusque vers 1782, époque de la construction du Théâtre-François, au Palais-Royal.

[44] Tallemant parle ici de l'écu d'or, qui étoit à peu près de la valeur du demi-louis. On avoit commencé, en 1640, à fabriquer des louis et des demi-louis d'or, ainsi que des louis d'argent. (Voyez le Traité historique des monnoies de France de Le Blanc.)

[45] Neveu de Lingendes le poète. (T.)—Jean de Lingendes, évêque de Sarlat, en 1642, fut promu au siége de Mâcon en 1650. Ce fut lui qui prononça, à Saint-Denis, l'oraison funèbre de Louis XIII.

[46] La femme d'un maréchal ferrant disoit au maréchal de Biron: «Hé! monsieur, à cause du métier, faites-moi rendre mon âne.»

(T.)

[47] Claude Lingendes, né en 1591, devint provincial de France, et mourut à Paris, supérieur de la maison professe, le 12 avril 1660.

[48] Cette madame Saintot, qui étoit si éprise de Voiture. (Voyez l'Historiette de Voiture, t. 2, p. 272 et suiv.)

[49] C'est une tulipe marquée de petites raies, particulièrement de lignes rouges sur fond blanc, qui ressemblent à des traces de coups de fouet. (Dict. de Trévoux.)

[50] C'étoit à Paris une des paroisses du quartier de la Cité. Elle étoit dans la rue du même nom, qui va de la rue des Marmousets au parvis Notre-Dame. Il existe encore une partie de son ancien portail.

[51] Ibrahim, ou l'Illustre Bassa, roman de mademoiselle de Scudéry; il parut sous le nom de son frère, en 1641.

[52] Terme de guerre: paie faite au soldat après avoir passé la revue.

[53] L'Histoire de Damoclès.

[54] Voyez les Prédictions de M. Nostradamus pour les ans courants en ce siècle, no 1, à la suite des Vraies Centuries et prophéties de maître Michel Nostradamus; Amsterdam, chez Jean Janson, etc., 1668, petit in-12, p. 148.

[55] Ibid., no 6.

[56] L'or potable a été regardé long-temps comme un remède souverain. Brantôme attribue à sa vertu la conservation de la beauté de la duchesse de Valentinois. (Œuvres de Brantôme, t. 7, p. 430, édition Foucault, 1823.) Corbinelli, un siècle après, croyait devoir son salut à l'or potable. (Lettre de madame de Sévigné à Bussy, du 13 octobre 1677.) Cela fait souvenir du pape Grégoire XIV que l'on ne soutint, dit-on, dans sa dernière maladie, qu'en lui faisant avaler de l'or moulu et des pierreries dissoutes; ce qui occasiona une dépense de quinze mille écus d'or. (Art de vérifier les dates, à l'article Grégoire xiv, année 1590.) Il nous est tombé sous la main un livret du Père Gabriel de Castaigne, intitulé: L'Or potable qui guarit de tous maux, dédié à Marie de Médicis. (Paris, 1660, deuxième édition.) On y voit qu'au mois de novembre 1610, ce Père, appelé près de la Reine qui souffrait d'un mal de dents, lui remit une fiole d'or potable. On ne sera pas fâché de trouver ici un échantillon du style du P. Castaigne, avec son mélange de latin d'école. «Altissimus creavit medicinam simpliciter, et non medicinas secundum quid, voire, pro omnibus nobis, non point pro medicis tantum: car il est écrit: Qui potest capere capiat; voilà donc qu'un chacun qui sait peut guarir toutes maladies et douleurs. Ite ergò, curate omnem langorem et omnem infirmitatem; avec la simple médecine de l'or potable vous guarirez tous maux, nam qui totùm dicit nihil excludit. Notre Seigneur a dit toutes maladies et infirmités: Quid ergo statis totâ die otiosi? Un ignorant vous dira que les métaux ne se peuvent rendre en eau beuvable, ou boyvable, ou potable: il est faux; il est un âne, parce que par science et par expérience nous en avons fait présent à Sa Majesté, etc., etc.»

[57] Petite chambre ou cabinet. (Dict. de Trévoux.)

[58] Pierre Beringhen, que Henri IV attacha à sa personne pour prendre soin de ses armes. Son fils, favori de la reine Anne d'Autriche, fut pourvu de la charge de premier écuyer. (Voyez les Mémoires du duc de Saint-Simon, t. 1, p. 78, édition de 1829.)

[59] Il nous semble qu'on n'avoit pas vanté, jusqu'à présent, les chapons de Bruges; ceux du Mans, déjà célébrés par Belon, se montrent toujours dignes de leur réputation. (Vie privée des François, par Le Grand d'Aussy; Paris, 1782, t. 1, p. 285.)

[60] Voyez plus haut, tome 4, p. 439, l'Historiette de la Gaillonnet; elle justifie le mépris que Tallemant déverse ici sur cette femme.

[61] Coulanges a vu l'épitaphe dans l'église de Montefiascone. Le héros de l'anecdote étoit un prélat allemand de la famille des Fugger d'Augsbourg. (Mémoires de Coulanges; Paris, 1820, in-8o, p. 294.)

[62] Louis, duc d'Arpajon, mourut à Severac, en 1679.

[63] Ce sont des stances, intitulées: Le Printemps; elle sont dans les Poésies choisies, recueil publié par Sercy, en 1657, première partie, p. 142; on les retrouve dans les Poésies du marquis de Montplaisir, Amsterdam, 1759, p. 23, édition de Saint-Mard.

[64] Cette pièce est de Philippe Habert, frère de l'abbé de Cerisy. Elle a été publiée dans le Recueil de diverses poésies des plus célèbres auteurs de ce temps; Paris, Chamhoudry, 1651, première partie, page 66.

[65] C'est le sonnet de Sarrasin, qui commence par ces vers:

Lorsqu'Adam vit cette jeune beauté,

Faite pour lui d'une main immortelle, etc.

(Œuvres de Sarrasin, édition de 1685, t. 2, p. 188.)

[66] Vital d'Audiguier, mauvais écrivain, auteur des Amours de Lysandre et de Caliste, histoire tragique de notre temps; Lyon 1622.

[67] Haie-au-bout, expression basse et proverbiale, qui signifie et le reste. (Dict. de Trévoux.)

[68] Espèce d'arquebuse pesante, dont on se servoit derrière les murailles et en l'appuyant sur quelque chose. (Dictionnaire de Trévoux.) Comme on diroit aujourd'hui un fusil de rempart.

[69] Petits canons très-longs. (Ibid.)

[70] C'est-à-dire un gentilhomme verrier. On ne dérogeoit pas en exerçant l'art de la verrerie; mais aussi on n'acquéroit pas noblesse. Cet usage singulier remonte à l'empereur Théodose. (Voyez le Traité de la noblesse de La Roque.)

[71] On a dit la même chose de Henri IV et du duc de Bellegarde; l'anecdote est cependant très-différente. Le duc, sur le point d'être surpris par Henri IV, se jeta dans un cabinet dont la clef fut retirée; le Roi demanda des confitures qui étoient dans le cabinet; et il alloit en enfoncer la porte, quand Bellegarde s'échappa en sautant par la fenêtre. (Voyez les Anecdotes des reines et régentes, de Dreux Du Radier, édition in-8o de 1808, t. 6, p. 21.)

[72] C'est le Gonesse de Saumur. (T.)

[73] Gaston Jean-Baptiste Bouthillier, marquis de Chavigny, mestre-de-camp du régiment de Piémont.

[74] Élisabeth Rambouillet, femme de l'auteur de ces Mémoires.

[75] Ceci fait souvenir d'une plaisanterie de Brusquet, le fou de François Ier, qui, ayant invité à dîner le maréchal Strozzi, lui fit servir des pâtés de la plus belle apparence qui ne contenoient que des vieux mors, des brides, des vieilles sangles, etc. (Œuvres de Brantôme, tome 1, page 440, édition de 1823, faisant suite aux Mémoires sur l'histoire de France.)

[76] Tous les domestiques françois de Madame Royale furent renvoyés vers 1630, quand on eut le soupçon d'une intrigue de cette princesse avec Pommeuse, le fils de Puget, trésorier de l'Épargne. (Voyez t. 5, p. 11, à l'article Puget. Voyez aussi la Relation de la cour de Savoie, ou les Amours de Madame Royale, à la Sphère; Paris, 1668, p. 5.)

[77] C'étoit le médecin de l'hôtel de Condé. (Voyez les Lettres de Guy-Patin, passim.)

[78] Aujourd'hui l'île Saint-Louis.

[79] On donnoit ce nom aux valets de collége. (Dict. de Trévoux.)

[80] C'est la légende que Constantin fit mettre sur ses étendards.

[81] Des baleines.

[82] Voyez sur ce Bertaut, musicien de la chapelle du roi, les Mémoires de Tallemant, t. 3, p. 179.

[83] L'abbé Ruccellaï, florentin, attaché au maréchal d'Ancre, demeura fidèle à Marie de Médicis. (Voyez l'Histoire de Louis XIII, de Michel Le Vassor, l. 12, t. 2, p. 34, de l'édition in-4o de 1757.)

[84] En Italie, aussitôt qu'un voleur est pris, il est pendu.

[85] Gilles Boileau, frère aîné de Despréaux.

[86] Les Uraniens, à la tête desquels étoit le prince de Conti, soutenoient que le sonnet de Voiture,

Il faut finir mes jours en l'amour d'Uranie,

l'emportoit sur le sonnet de Job de Benserade. Madame de Longueville avoit pris parti pour Benserade. (Cours de littérature de La Harpe. Paris, Agasse, an VII; t. 4, p. 143.) On trouve, à la fin du premier volume des Poésies choisies de Sercy, la réunion des pièces de vers auxquelles les querelles des Uraniens et des Jobelins donnèrent lieu.

[87] Le port de Neuilly.

[88] Pierre Fortin de La Hoguette, auteur du livre intitulé: Testament ou Conseils d'un père à ses enfants. Il parut en 1655 et il a eu un grand nombre d'éditions: nous avons sous les yeux la dixième. (Paris, Pierre Le Petit; 1661.) Livre du vieux temps, trop oublié; c'est la conversation d'un preux gentilhomme, nourri de saines doctrine, et assaisonnée d'anecdotes.

[89] Si ce vers est de Jean de Montereul, c'est le seul ouvrage qui soit resté de cet académicien. Il mourut à l'âge de trente-huit ans, le 13 février 1651. Il ne faut pas le confondre avec son frère Matthieu de Montereul, qui a fait des madrigaux si délicats.

[90] François de Cauvigny, sieur de Colomby, parent et élève de Malherbe. (Voyez ces Mémoires, t. 1er, p. 184.) Il avoit une singulière charge; il se qualifioit orateur du roi pour les affaires d'Etat. (Voyez l'Histoire de l'Académie françoise, de Pélisson, éd. de 1730, t. 1er, p. 289.)

[91] Michel de Montaigne, l'immortel auteur des Essais. Nous ne pensons pas que cette anecdote ait été racontée par lui.

[92] Ministre protestant.

[93] Guy-Patin, dont les lettres nous apprennent tant de choses sur son temps.

[94] Tallemant avoit effacé le nom de Louvigny, et il avoit écrit Lisis à la place. Henri de Louvigny, secrétaire du roi, en 1626, mourut en 1652. (Voyez l'Histoire de la Chancellerie de France, de Tessereau.) On voit dans le cours de ce chapitre que ceci se passoit vers 1636. Tallemant avoit dix-sept ans; ainsi il a dû naître vers 1619. Nous sommes parvenus à retrouver sous les ratures de Tallemant plusieurs des noms qu'il avoit fait disparoître.

[95] Louvigny avoit épousé la fille aînée de Nicolas Bigot, sieur de La Honville, secrétaire du roi et contrôleur-général des gabelles. (Voyez plus haut l'article de madame de Gondran, t. 4, p. 271 de ces Mémoires, et ceux de Conrart, t. 48, p. 189 de la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'Histoire de France.)

[96] Cette jolie veuve, dont nous ne savons pas le nom, étoit sœur de Louvigny. C'étoient les enfants d'un orfèvre qui, ayant fait une grande fortune, étoit devenu valet de chambre du roi. (Mémoires de Conrart, audit lieu.)

[97] Pierre Tallemant, sieur de Boisneau; il étoit banquier.

[98] Le nom du beau-frère de la veuve (T.).—Le nom Agamy a été effacé par Tallemant qui l'a remplacé par Tircis. Agamy étoit beau-frère de Louvigny, ayant aussi épousé une demoiselle Bigot de La Honville. (Voyez plus haut ces Mémoires, t. 4, p. 271.) Cette leçon présente au reste une assez grande difficulté; car la veuve ne pouvoit pas être une demoiselle Bigot de La Honville. On verra plus bas qu'elle n'alloit pas au château de La Honville, et d'Agamy, mari de sa sœur, avoit cependant épousé une fille de M. Bigot.

[99] On lit encore assez distinctement ce nom que Tallemant a remplacé par Cérilas. Ainsi Tallemant avoit pour rival Germain Habert, abbé de Cérisy, membre de l'Académie françoise, auteur de la Métamorphose des yeux de Philis en astres. Cette pièce, imprimée en 1630, a été insérée dans les Recueils du temps, et notamment dans celui de Champhoudry; Paris, 1651.

[100] Philippe Habert, auteur du Temple de la Mort; il étoit, ainsi que son frère, membre de l'Académie françoise.

[101] Voyez l'historiette de Rénevilliers, t. 4, p. 395.

[102] Ce conditionnel du verbe impersonnel il sied est hors d'usage. On le trouve néanmoins indiqué dans le Dictionnaire de Richelet, édition de Genève, 1690.

[103] Philippe Habert, le poète dont il vient d'être parlé. Il étoit commissaire d'artillerie.

[104] Philippe Habert fut tué en 1637. Il avoit environ trente-deux ans. Une mèche allumée tombant sur un baril de poudre renversa une muraille qui l'écrasa. (Histoire de l'Académie françoise, par Pélisson; 1730, t. 1er, p. 233.)

[105] Ce nom est entièrement effacé dans le manuscrit.

[106] On aperçoit encore ces initiales sous les ratures; elles peuvent servir à faire retrouver le nom de la belle veuve. Tallemant y a substitué Madame une telle. On retrouve encore ces initiales à la fin de l'article; le nom paroît être Le Goux ou Le Geay.

[107] Ces mules servoient à la charrue et au carrosse en un besoin. (T.)

[108] Cette chanson n'est pas dans le recueil imprimé de Gauthier-Garguille.

[109] Philippe Habert.

[110] Tallemant, qui dans ce chapitre a voulu dérouter ses lecteurs, a rayé ces derniers mots et les a remplacés par ceux-ci: chez une de nos voisines.

[111] Comme on diroit aujourd'hui romanesque.

[112] Tallemant avoit nommé l'amant de sa cousine; mais il est impossible de rien lire sous la rature.

[113] La Leu se lit distinctement sous la rature. C'étoit l'oncle des Tallemant. (Voyez l'art. La Leu, plus haut, t. 5, p. 43.)

[114] C'étoit la cousine-germaine des Tallemant. (Voyez plus haut son article, t. 5, p. 39 de ces Mémoires.)

[115] C'étoit Gédéon Tallemant, le maître des requêtes, qui a été intendant en Guyenne, en 1653. Il étoit cousin-germain de notre Tallemant.

[116] Argent, gros bourg du Berry, sur la route de Gien à Bourges.

[117] Cette demoiselle de Mouriou ne peut être la femme de celui dont on a vu l'article, t. 5, p. 377. Elle se maria à l'âge d'environ cinquante ans.

[118] Ces mots remplacent un nom raturé qu'on ne peut lire.

[119] Voyez l'article du cardinal de Retz, t. 4, p. 102.

[120] C'est le nom d'un quartier de la ville de Lyon.

[121] Personnages de l'Amadis.

[122] Ces derniers mots étoient effacés; il en reste encore quelques-uns sous la rature que nous n'avons pas pu retrouver.

[123] Tallemant avoit effacé ce passage, et il avoit mis à la place: Elle se découvrit à son médecin.

[124] Le nom de Mérouville se laisse apercevoir sous la rature; Tallemant, qui a biffé ce passage, y a substitué celui-ci: «Elle étoit parente et suivante d'une tante de la femme de Lisis (Louvigny).» Or, madame de Louvigny, fille aînée de Bigot de La Honville, étoit nièce de madame de Mérouville, sœur de son père. (Voyez plus haut l'Historiette de madame de Gondran, t. 4, p. 271 et 272.)

[125] Voyez plus haut, sur les voyages faits à la terre de La Honville, l'Historiette de madame de Gondran, t. 4, p. 271.

[126] Madame de Candal s'appeloit Marie Causse; Marie Bigot, sa mère, avoit épousé Jacques Causse. (Voyez une note plus bas dans le cours de cet article.)

[127] C'est-à-dire la parente de madame de Mérouville, qui, comme on vient de le voir, appeloit Tallemant son mari.

[128] Madame de Candal.

[129] Pierre Tallemant, sieur de Boineau, frère aîné de notre Tallemant, avoit épousé Anne Bigot, fille de Nicolas Bigot, sieur de La Honville. (Quittance du 29 mai 1638, conservée à la bibliothèque du Roi.)

[130] Madame d'Agamy.

[131] L'huis vert paroît signifier ici une porte battante, en drap ou en toile de couleur verte.

[132] M. de Launay l'épousa en secondes noces. (Voyez ci-après l'Historiette de madame de Launay.)

[133] Il étoit de Genève, et il crachoit beaucoup. (T.)—Mestresat étoit un ministre de Charenton. Le cardinal de Retz raconte qu'il disputa un jour avec lui, en présence d'un nonce, et que Mestresat le ménagea sur certains principes de Sorbonne qui n'obtiennent pas l'assentiment de la Cour de Rome, «n'étant pas juste, disoit-il, d'empêcher l'abbé de Retz d'être cardinal.» (Mémoires du cardinal de Retz, deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, t. 44, p. 130.)

[134] Ce nom a été soigneusement biffé par Tallemant; nous sommes cependant parvenus à le lire distinctement, à l'aide d'un acide. En effet, Jacques d'Angennes, marquis de Montlouet et de Lisy-sur-Ourques, se remaria en 1643 avec Marie Causse, fille de Jacques Causse et de Marie Bigot, et veuve de Martin Du Candal, conseiller au Parlement. (Histoire généalogique de France, t. 2, p. 429.) Il est seulement extraordinaire que madame Du Candal eût espéré de ne pas avoir d'enfants en contractant ce mariage, car le marquis de Montlouet en avoit eu six d'Elisabeth de Nettancourt.

[135] Madame Du Candal a eu trois filles de son second mariage. (Voyez le Père Anselme audit lieu.)

[136] Il en est mort une. (T.)

[137] Marie Du Puget de Montauron, femme de Gédeon Tallemant, cousin-germain de l'auteur.

[138] Ces noms étoient raturés; les deux mots en lettres italiques sont douteux.

[139] Voyez plus bas l'article de madame de Launay, personnage assez singulier.

[140] La sœur de Lolo étoit madame de Louvigny. (Voyez plus haut l'article de madame de Gondran, t. 4, p. 273, et les Mémoires de Conrart, au lieu déjà cité.)

[141] L'hôtel d'Épernon étoit situé Vieille rue du Temple, près de la rue Saint-François.

[142] La Vie du cardinal de Bérulle, en 1 volume in-4o parut en 1646.

[143] Elisabeth Rambouillet n'avoit que onze ans quand elle fut accordée avec son cousin. (Voyez l'article de l'abbé Tallemant, t. 4, p. 72 de ces Mémoires.)

[144] Nom de la veuve.

[145] Tallemant a effacé ces trois derniers mots et les a remplacés par ceux-ci: jusques au jour de mes noces. Sa première leçon, qui a trait aux usages du prêche, nous a semblé préférable.

[146] C'étoit alors l'usage de donner toutes sortes de formes aux serviettes de table; nous en citerons un exemple tiré d'un livre rare et singulier: «Estant venus au quartier de madame Iceosine, nous trouvâmes plusieurs gentilshommes qui portoient les plats à la table de leur maîtresse..... Nous entrasmes dans la chambre où l'on devoit manger, le long des fenestres de laquelle...... nous vismes une fort longue table, et assez large, couverte d'une nappe mignonnement damassée; mais d'autant qu'en de telles maisons les choses qui sont en leur naturel, bien que rares et exquises, ne sont jamais assez agréables, si elles ne sont déguisées, ceste nappe avoit été ployée de telle façon qu'elle ressembloit fort bien à quelque rivière ondoyante qu'un petit vent fait doucement souslever. Les assiettes estoient rangées tout à l'entour, et chacune avoit son pain chappelé couvert de serviettes desguisées en plusieurs sortes de fruits et d'oiseaux.» (Le Philaret, divisé en deux parties, Erres et Ombre, de l'invention de Guillaume de Rebreviettes, sieur d'Escœuvre; Arras, 1611; in-8o, p. 52.)

[147] Notre-Dame-de-Liesse, lieu célèbre par un pélerinage, est un bourg situé à trois lieues de Laon, dans le département de l'Aisne.

[148] Le chevalier Kenelm Digby avoit épousé la fille d'Edouard Stanley, nommée Venetia Anastasia, et célèbre par sa beauté. Demeuré fidèle à Charles Ier, Digby fit en France un long séjour. Il aimoit les nouveautés, et il contribua à répandre l'usage de la poudre à sympathie, rêverie médicale du dix-septième siècle. (Voyez l'édition de Sévigné, donnée par M. Monmerqué; Paris, 1818, t. 7, note de la page 224.)

[149] Quoique l'on ait dit que la bigamie étoit un cas pendable, dans l'ancienne jurisprudence de même que dans notre nouvelle législation, on se contente de punir des galères ce crime social. (Voyez les Lois criminelles de Muizart de Vouglans; Paris, 1780, p. 226.)

[150] Tallemant, allié à la famille des Puget, son cousin-germain, Gédéon Tallemant, maître des requêtes, ayant épousé la petite-fille de Puget de Montauron, doit naturellement leur avoir été favorable. (Voyez l'Historiette des Puget, t. 5 de ces Mémoires, p. 5.) On lit dans un libelle dirigé contre les financiers, qu'un des commissaires chargés d'instruire le procès de Puget lui fit cette question embarrassante: «Je vous prie de m'enseigner comment je pourrois, avec deux ou trois mille écus, en acquérir en peu de temps cinq ou six cent mille. Paroles qui le rendirent muet, dit l'auteur; il devint pâle, défait et tremblant de crainte, et possédé des froides appréhensions de la mort, qui le talonnoient comme s'il eût été condamné. (Le Trésor du trésor de France volé à la couronne, par Jean de Beaufort, parisien; 1615, in-8o, p. 31.)

[151] Tallemant a plusieurs fois employé cette expression. (Voyez dans l'article de La Leu, t. 5, p. 49.)

[152] Une sœur de Tallemant, du premier lit, avoit épousé un d'Angennes, seigneur de La Grossetière.

[153] C'est-à-dire mademoiselle des Marais, seconde femme de Launay.

[154] Pouillier, mauvaise auberge, méchant logis. (Dict. de Trévoux.)

[155] Quillet disoit que c'étoit ainsi que Dieu fit notre mère Ève. (T.)

[156] Guénault, médecin de l'hôtel de Condé.

[157] On lit au manuscrit cette petite se fait servir, etc.; le mot bourgeoise, indiqué par le sens, est resté au bout de la plume de l'auteur.

[158] Anne Bigot, femme du frère aîné de Tallemant.

[159] Voyez les Mémoires de Conrart, t. 48, p. 189 de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, deuxième série.

[160] La Champré, l'une des dames de Noyon, étoit terriblement dévergondée. (Voyez son Historiette, t. 4, p. 53.)

[161] Le luxe étoit alors porté à un tel point qu'on avoit des meubles d'argent massif. Cela dura jusqu'à la guerre de 1689, à l'occasion de laquelle Louis XIV donna l'exemple à ses sujets en envoyant à la Monnoie les chefs-d'œuvre de Ballin qui garnissoient les appartements de Versailles. (Voyez la lettre de madame de Sévigné à madame de Grignan, du 18 décembre 1689.)

[162] La Reine d'Angleterre manquoit du nécessaire; sa pension ne lui étoit pas payée; les marchands ne lui faisoient plus de crédit, et le cardinal de Retz fut obligé de lui envoyer du bois dans l'hiver de 1649. (Mémoires du cardinal de Retz, dans la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, deuxième série; t. 44, p. 320.)

[163] Les Quinze-Vingts étoient alors près du Louvre, sur l'emplacement de la rue de Chartres et de la rue Saint-Nicaise.

[164] Olympe Mancini, comtesse de Soissons.

[165] On a prétendu que les premières affections de Louis XIV furent pour madame de Beauvais, première femme de chambre de la reine-mère, quoiqu'elle fût laide et vieille. (Voyez les Mémoires du duc de Saint-Simon. Paris, 1829; tom. 1er, pag. 124.) C'est cette dame de Beauvais qui a fait bâtir l'hôtel de Beauvais, rue Saint-Antoine, avec les pierres destinées au Louvre, qu'à force d'importunité elle obtint d'Anne d'Autriche.

[166] Le pélican est une pince à l'usage des dentistes.

[167] La Grossetière, beau-frère de Tallemant des Réaux, étoit un d'Angennes.

[168] Halbreda, ou plutôt hallebreda, comme l'écrit l'Académie, se dit par mépris d'une grande femme mal bâtie, d'une espèce de virago et de harengère. Suivant le dictionnaire de Trévoux, Voiture a employé ce mot au masculin. Tallemant en fournit ici un second exemple.

[169] Voyez l'historiette de de Clinchamp, t. 4 de ces Mémoires, p. 376. Il est parlé du père dans l'article du fils.

[170] Paul Jourdain, duc de Bracciano, prince du Saint-Empire, mourut en 1645.

[171] Cette expression étoit dérisoire, témoin ces vers de Loret:

Certains nobiles campagnards,

Gens à giboyer des canards,

Grands détrousseurs de marchandises,

De paquets, hardes et valises,

Ont volé, sans dire pourquoi,

Des habits qu'on portoit au Roi,

Parmi lesquels, sans menterie,

Se trouva force pierrerie

Appartenant au Mazarin,

Dont ils firent un gros larcin,

Et jurent qu'ils se lairont prendre

Cent fois plutôt que de le rendre.

(Muse historique de Loret; 23 septembre 1650.)

[172] Il y étoit en apprentissage. (T.)

[173] Le père de l'assesseur y étoit mort. (T.)

[174] Charlotte Melson, fille d'un secrétaire interprète des langues étrangères, épousa André-Girard Le Camus, conseiller d'état. C'étoit une femme très-spirituelle; elle étoit de l'académie des Ricovrati de Padoue. Le Père Bouhouse a inséré sa pièce à Uranie dans son Recueil des vers choisis. (Paris, 1693; p. 151.) On trouve son portrait, composé par elle-même, dans la Galerie des peintures, ou Recueil des portraits et éloges en vers et en prose, dédié à Mademoiselle. (Paris, Charles de Sercy, 1663; in-12, p. 433.) Titon du Tillet a donné place à madame Le Camus de Melson dans le Parnasse françois (p. 489). Elle est morte le 22 juin 1702.

[175] Louise-Marie-Christine de Savoie, née en 1629, épousa, vers 1642, Maurice de Savoie, son oncle, qui pour ce mariage remit au pape son chapeau de cardinal. Elle mourut en 1692.

[176] M. Walkenaer a emprunté plusieurs traits de cette historiette, qu'il a placés dans la Vie de Maucroix, à la tête des poésies publiées avec celles de La Sablière. Paris, Nepveu, 1825, in 8o.

[177] Voyez cette Historiette, plus haut, t. 4, p. 197. Madame de Joyeuse s'appeloit Anne Cauchon; elle étoit fille du baron du Tour et d'Anne de Gondi. Elle épousa, le 2 juillet 1619, Robert de Joyeuse, seigneur de Saint-Lambert, lieutenant du Roi au gouvernement de Champagne.

[178] Tallemant avoit d'abord écrit jeune avocat. En effet, Maucroix a commencé par suivre le barreau.

[179] Henriette-Charlotte de Joyeuse épousa Adrien-Pierre de Thiercelin, marquis de Brosse.

[180] Vers Joyeuse. Un jour, comme c'est un homme naïf, après avoir monté devant elle un cheval d'Espagne fort bien dressé, il s'en vint lui dire: «Ah! qu'il est bon, ma cousine! vous plaît-il pas le monter un peu?» (T.)—Antoine-François de Joyeuse étoit gouverneur de Mouzon, ville forte située sur la frontière, démantelée en 1671. Il étoit devenu comte de Grandpré par son mariage avec Marguerite de Joyeuse, sa cousine.

[181] Mal envis, de mauvais gré, malgré lui; du latin invitus.

[182] Aînée de Roquelaure. (T.)

[183] Escorne, affront, échec, ignominie. (Dict. de Trévoux.) Quoique cette expression soit depuis long-temps vieillie, on la trouve encore dans la première édition de 1694, du Dictionnaire de l'Académie françoise.

[184] On disoit Cravate pour Croate.—Charles-François de Joyeuse, comte de Grandpré, mourut en 1680; il épousa en premières noces Charlotte de Couci.

[185] Chambonnière, célèbre compositeur, avoit la charge de clavecin de la chambre du Roi. Il mourut vers l'an 1670. (Titon du Tillet, Parnasse françois, p. 402.)

[186] Le célèbre acteur. (Voyez son Historiette, au commencement de ce volume.)

[187] Marin Cureau de La Chambre, médecin, membre de l'Académie françoise, mourut en 1669. Les Caractères des passions sont l'ouvrage le plus remarquable de ceux qu'il a laissés.

[188] Voyez la lettre soixante-unième de Voiture, adressée à mademoiselle de Rambouillet. Mademoiselle Coinet n'y est pas nommée.

[189] Pour boire tant, il faut manger un peu.

[190] Le nom est resté en blanc dans le manuscrit.

[191] On appeloit ainsi les valets de collége.

[192] Madame Des Hagens. Tallemant a déjà parlé, dans l'historiette de Lisette, t. 1er, p. 120, du mari de cette femme. Sous le déguisement de ce nom étranger, nous n'avions pas reconnu Deageant, auteur de Mémoires publiés à Grenoble en 1668.

[193] Ses lettres ou diplôme de licencié en droit.

[194] On a fait sur les Jean Doucet des pièces en patois qui sont très-naïves. (Voyez la Conférence de Janot et Piarot Doucet de Villenoce, et de Jaco Paquet de Pantin, sur les merveilles qu'il a veu dans l'entrée de la Reyne, ensemble comme Janot luy raconte ce qu'il a veu au Te Deum et au feu d'artifice. Paris, 1660, in-4o.) Madame de Sévigné leur comparoit Racine et Boileau, lorsque ces deux poètes suivoient le Roi à l'armée, en qualité d'historiographes. «Ils font leur cour par l'étonnement qu'ils témoignent de ces légions si nombreuses, et des fatigues qui ne sont que trop vraies; il me semble qu'ils ont assez l'air des deux Jean Doucet.» (Lettre à Bussy-Rabutin, du 18 mars 1678.)

[195] Maillet, ou plutôt Mailliet, poète satirique et licencieux. On a de lui des épigrammes, dédiées an duc de Luynes; Paris, 1620, in-8o. Ce poète, à la lettre, mouroit de faim. Saint-Amant l'a berné dans le Poète crotté. (Mémoires de Tallemant, t. 2, p. 126.) Il étoit devenu le plastron de toutes les plaisanteries; on peut en juger par cette épigramme de Maynard:

Muses, quand Maillet vous demande

Que vous luy fournissiez de quoy

Mettre un chétif pourpoint sur soy,

Vous le payez d'une guirlande.

Cependant l'incommodité

Qu'il souffre de sa nudité

Ebranleroit un philosophe.

Traitez-le plus utilement;

Le laurier n'est pas une étoffe

Dont il veuille un habillement.

(Œuvres de Maynard. Paris, Courbé, 1646; in-4o, p. 122.)

[196] Théophraste Renaudot, mort en 1653, avoit commencé en 1631 à faire imprimer périodiquement des nouvelles publiques sur des feuilles volantes appelées gazettes. Ce mot vient de l'italien gazetta; c'étoit le nom d'une petite monnoie, avec laquelle on payoit une feuille d'avis écrite à la main. (Dictionnaire italien d'Alberti.)

[197] Six blancs équivaloient à deux sols six deniers.

[198] Le grand Dictionnaire latin de Calepin. Ambroise Calepin mourut en 1511; son Dictionnaire a été augmenté par Passerat et par d'autres savans du seizième siècle.

[199] C'étoit une folie comme une autre.

[200] L'auteur fait ici connoître son nom patronimique; des quittances signées de lui, conservées à la bibliothèque du Roi, nous l'avoient au reste appris.

[201] Ces offices valent cinquante mille livres. (T.)

[202] Je vous envoie cinq dogues.

[203] Bourg à peu de distance de Saint-Denis. (T.)—A deux lieues au-delà, près d'Ecouen.

[204] André Le Nostre remplaça son père dans les fonctions de jardinier, ou plutôt d'intendant des Tuileries. Le roi le fit contrôleur-général de ses bâtiments et dessinateur de ses jardins. C'est lui qui avoit planté le parc de Versailles, les Tuileries et le Luxembourg tels que nous les voyons encore; il a fait la terrasse de Saint-Germain-en-Laye, qu'on admire malgré sa monotonie, et avant que le mesquin eût envahi nos jardins, on rencontroit encore quelques-uns de ces parcs françois, marqués au coin de la grandeur, tels que les avoit conçus le génie de Le Nostre.

[205] C'est celle qui, ayant épousé André Girard Le Camus, acquit quelque célébrité. (Voyez la note [174] de la page 124 de ce volume.)

[206] Le beau-père de l'auteur.

[207] C'est à peu près comme madame de Sévigné, quand elle adressoit une question à la petite personne sur le lendemain de la veille de Pâques.

[208] Pompone de Bellièvre, deuxième du nom, premier président du parlement de Paris, mourut en 1657. Il avoit épousé Marie de Bullion, dont il n'eut pas d'enfant.

[209] L'Amadis en effet commence ainsi:

«Peu de temps après la passion de Nostre Sauveur Jésus-Christ, il fut un roy de la petite Bretaigne, nommé Garintec, etc., etc.» (Le premier livre d'Amadis de Gaule, traduit d'espagnol en françois par le seigneur des Essars, Nicolas de Herberay. Paris, Vincent Sertenas; in-8o, 1560.)

[210] Nicolas Bourbon, né en 1574, professeur de grec au Collége royal, Père de l'Oratoire, membre de l'Académie françoise en 1637, mourut à Paris en 1644. Il étoit petit-neveu d'un autre Nicolas Bourbon, poète latin dont on estime le poème de la Forge (Ferraria).

[211] Le nom biffé est entièrement illisible.

[212] C'étoit un rossignol. (T.)

[213] La maison de Marle étoit une des plus anciennes de la robe. Henri de Marle, quatrième président du parlement en 1393, fut fait chancelier de France en 1413. Cette famille est depuis long-temps éteinte. (Voyez les Présidents au mortir du Parlement de Paris, par Blanchard; Paris, 1647; in-folio, p. 89.)

[214] Jean Bauyn avoit été reçu conseiller au Parlement le 13 décembre 1597 et Christophe Perrot l'étoit depuis le mois d'août de la même année. (Voyez le Catalogue de tous les conseillers du Parlement de Paris, par François Blanchard, à la suite des Présidents au mortier; Paris, 1647; in-folio, p. 111.)

[215] L'église est dédiée à cette sainte. (T.)

[216] Ordures, souillures.

[217] Tallemant fit avec son frère aîné et l'abbé de Retz un voyage en Italie, vers 1637. (Voyez le chapitre intitulé les Amours de l'auteur, précédemment, p. 81, et l'Historiette du Cardinal de Retz, tom. 4, p. 109 et suivantes.)

[218] Belle-sœur de Tallemant des Réaux.

[219] Marguerite d'Apchier, fille unique et héritière de Christophe, comte d'Apchier, et de Marguerite de Flageac, seconde femme du duc d'Uzès, épousa François de Crussol, duc d'Uzès, après son père, par contrat du 28 septembre 1636.

[220] Le Clerc du Tremblay, gouverneur de la Bastille sous Louis XIII. (Voyez la Bastille dévoilée; Paris, 1789; 3e livraison, p. 148.)

[221] Les grands d'Espagne se couvrent devant le Roi. Le marquis de Santa-Cruz avoit pensé qu'en lui disant de se couvrir, Philippe III le faisoit grand d'Espagne.

[222] Aux fourches patibulaires.

[223] Elisabeth Rambouillet n'avoit que treize ans quand elle épousa Tallemant des Réaux, son cousin.

[224] La Revue rétrospective (t. 5, p. 321, première série) a donné le récit, par mademoiselle Angélique de Longueval, fille de M. d'Harancourt, d'un enlèvement dont elle fut l'héroïne en 1632. Le ravisseur se nommoit La Corbinière. Est-ce cette même demoiselle de Longueval que le baron de Ville enleva plus tard? C'est ce qu'il nous est impossible de vérifier.

[225] Charles Ier.

[226] Jean de Rotrou, né à Dreux en 1609, y mourut en 1650. Il a eu la gloire d'approcher de P. Corneille dans sa tragédie de Venceslas.

[227] Camma, reine de Galatie, tragédie de Thomas Corneille, représentée en 1661. Cette pièce eut un grand succès. Ecoutons Loret:

Un curieux assuré m'a

Qu'hier la pièce de Camma,

Sujet tiré des opuscules

De Plutarque, auteur sans macules,

Fut représenté à l'Hôtel,

Avec un ravissement tel,

Des judicieux qui la virent,

Qui mille et mille biens en dirent,

Qu'on n'avoit vu depuis long-temps

Tant de rares esprits contents.....

Tout de bon le cadet Corneille,

Quoiqu'il ait fait mainte merveille

Et maint ouvrage bien sensé,

En celuy-cy s'est surpassé, etc.

(Muse historique, 29 janvier 1661.)

[228] Claude de L'Estoile, poète dramatique, membre de l'Académie françoise, mourut en 1652.

[229] Expression empruntée du manége; il fit une volte pour se retirer.

[230] Nicolas-Savinien Cyrano de Bergerac, né vers 1620, mourut en 1655. Il a composé divers ouvrages singuliers, où la hardiesse des pensées est voilée sous une forme facétieuse. Son Histoire comique des états et empires de la lune, l'Histoire comique des états et empires du soleil, son Pédant joué, ses Lettres, etc., etc., n'ont été imprimés qu'avec des retranchements considérables. Un manuscrit des Etats de la lune et du Pédant joué existe dans la bibliothèque de M. Monmerqué. Il contient des passages inédits qui ne sont pas sans quelque curiosité.

[231] Leur nom est Saint-Simon; ils sont de Normandie. (T.)

[232] Voyez la note de la page 204 du tome 5.

[233] René de Courdouan, marquis de Langey, ou Langeais.

[234] Remariée au marquis de La Caze, de la maison de Pons. (T.)

[235] Jacques Magdelaine, reçu conseiller au Parlement, le 23 janvier 1615. (Voyez Blanchard, au lieu déjà cité, page 118.)

[236] C'est peut-être la première fois que l'on trouve la mention d'un congrès extrajudiciaire.

[237] Catherine de Parthenay, demoiselle de Soubise, âgée de douze ou treize ans, épousa, le 20 juin 1568, Charles de Quellence, baron du Pont. (Voyez la Relation de ce qui s'est passé au sujet de la dissolution du mariage de Charles de Quellence, etc., à la suite du Traité de la dissolution du mariage pour cause d'impuissance; Luxembourg, 1735, in-8o; ouvrage anonyme du président Bouhier.) Le procès-verbal dont arguoit madame Le Cocq ne s'y trouve pas. La nullité du mariage fut prononcée, et le procès étoit pendant sur l'appel, quand le baron du Pont fut assassiné à la Saint-Barthélemy.

[238] Renevilliers-Galand, alors conseiller au Châtelet, disoit: «On ne peut pas dire que Langey, durant ces quatre ans, n'a pas fait œuvre de ses dix doigts.» (T.)

[239] Marie de Rabutin de Chantal, marquise de Sévigny ou Sévigné; l'usage de ce dernier nom avoit prévalu.

[240] M. Le Camus.

[241] Cela paroît signifier que les paroles sortent de sa bouche sans choix et sans discernement, ou bien toutes à la fois.

[242] L'hôtel de La Rochefoucauld-Liancourt a été abattu il y a quelques années; la rue des Beaux-Arts a été construite sur son emplacement.

[243] Madame de Liancourt avoit contracté avec le comte de Brissac un premier mariage, qu'elle parvint à faire déclarer nul, sous prétexte d'impuissance. (Voyez les Mémoires de Tallemant, t. 3, p. 304.) Quant à madame de Guébriant, elle avoit aussi été démariée d'avec un homme de qualité, nommé Des Spy ou Chepy. (Ibid., p. 181.)

[244] Quelques caractères magiques, quelques prétendus talismans.

[245] Trouver blanque, c'est ne pas trouver ce qu'on cherche. Cette expression est empruntée de la loterie, où tirer un billet blanc, c'est avoir perdu son argent. (Dict. de Trévoux.)

[246] Un ministre. (T.)

[247] L'arrêt est du 8 février 1659.

[248] La danseuse choisissoit alors son cavalier.

[249] Louis XIV adressa quelques hommages à mademoiselle de La Motte-Argencourt. Mais il ne peut être ici question d'elle, car, n'ayant pu conserver son royal amant, elle se retira aux Filles de Sainte-Marie de Chaillot, où elle est morte. (Voyez les Mémoires de madame de Motteville, deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'Histoire de France, t. 39, p. 401.) Peut-être Tallemant a-t-il voulu parler de mademoiselle de La Motte-Houdancourt, qui a souvent été confondue avec mademoiselle de La Motte-Argencourt.

[250] Jean-Louis de Louet, marquis de Calvisson, lieutenant de roi au gouvernement de Languedoc, épousa, le 17 février 1661, Anne-Madeleine de Lisle, fille du marquis de Marivaux.

[251] Suzanne d'Aumale, dame d'Haucourt, fille de Daniel d'Aumale, seigneur d'Haucourt, épousa depuis le maréchal de Schomberg. Son nom de précieuse étoit Dorinice. Voici son article tiré de leur Dictionnaire: «Dorinice est une précieuse de grand esprit et de grande naissance; cette fille voit le grand monde et écrit fort bien en vers et en prose.» (Voyez le Grand Dictionnaire des précieuses et sa Clef, par le sieur de Saumaize; Paris, 1661, t. 1er, p. 140.)

[252] Sœur aînée de mademoiselle d'Aumale.

[253] Christine d'Estrées, fille du maréchal, avoit épousé, le 3 septembre 1658, François-Marie de Lorraine, comte de Lillebonne. Elle mourut le 18 décembre suivant.

[254] Le comte de Grignan, qui fut depuis le gendre de madame de Sévigné, avoit épousé, le 27 avril 1658, mademoiselle de Rambouillet. (Voyez plus haut, t. 2, p. 362 de ces Mémoires.)

[255] On fit alors une multitude de caricatures sur Lustucru. Celle que Tallemant a décrite est au cabinet des estampes de la Bibliothèque du Roi, au volume 2133, p. 58. Elle est répétée dans le Recueil des plus illustres proverbes, no 2239 du même cabinet. On lit au bas: «Céans M. Lustucru a un secret admirable qu'il a apporté de Madagascar, pour reforger et repolir, sans faire mal ni douleur, les testes des femmes acariastres, bigeardes, criardes, diablesses, enragées, fantasques, glorieuses, hargneuses, insupportables, lunatiques, meschantes, noiseuses, obstinées, pie-grièches, revesches, sottes, testues, volontaires et qui ont d'autres incommodités, le tout à prix raisonnable, aux riches pour de l'argent, et aux pauvres gratis.» On voit à la page 24 du volume 2133, l'Illustre Lustucru en son tribunal; des maris viennent de toutes les parties du monde le remercier et lui offrir des présents en reconnoissance des services qu'il leur a rendus. Au Recueil des plus illustres proverbes, no 69, on voit le massacre de Lustucru par les femmes. Ces dernières ne se contentèrent pas de cette vengeance. On trouve au volume 2133, page 83, l'Invention des femmes qui font ôter la méchanceté de la tête de leurs maris.

[256] Nom illisible au manuscrit.

[257] Marie-Hortense Des Jardins, dame de Villedieu. (Voyez ci-après son Historiette qui est la dernière de ces Mémoires.)

[258] Cette historiette est publiée sur un manuscrit autographe de Tallemant des Réaux. Il fait partie du recueil de chansons et de pièces du temps, appartenant à M. Monmerqué, et décrit dans la notice.

[259] Marie-Hortense Des Jardins, dame de Villedieu, née en 1632, mourut en 1683.

[260] Ce sonnet, qui commence par ce vers:

Aujourd'hui dans tes bras j'ai demeuré pâmée, etc.

fut fait à Dampierre, où madame de Chevreuse et mademoiselle de Montbazon lui reprochoient qu'on ne savoit plus ce que son Tendre étoit devenu depuis deux mois qu'elle étoit à la campagne. (T.)—Ce sonnet n'est pas dans les Œuvres de madame de Villedieu. Quant au Récit en prose et en vers des Précieuses, le duc de La Vallière (Bibliothèque du Théâtre-François, t. 3, p. 59) l'attribue à tort à Somaize; on voit ici qu'il est de mademoiselle Des Jardins.

[261] Tallemant a raconté fort en détail les aventures de la duchesse de Rohan. (Voyez l'Historiette de cette dame au t. 3, p. 56 et suiv.)

[262] Voyez les Œuvres de madame Villedieu, t. 2, p. 116; Paris, 1720. Cette pièce est la première de ses églogues; nous croyons devoir y renvoyer les lecteurs.

[263] C'est une petite pièce en prose et en vers, imprimée à part en 1662. L'auteur de l'article de mademoiselle Des Jardins, dans la Biographie universelle, a dit par erreur que ce Carrousel étoit une pièce de théâtre.

[264] François Hedelin, abbé d'Aubignac, né en 1592, mourut en 1673. Il a composé un assez grand nombre d'ouvrages, dont le plus connu est la Pratique du théâtre, qu'on ne lit plus depuis long-temps.

[265] Cet ouvrage parut en 1666, en 2 vol. in-8o.

[266] On l'appeloit plutôt l'Académie des allégoriques. (Voyez les Mémoires de Sallengre; Paris, 1715, t. 1er, p. 315.) On y trouve une lettre curieuse d'un sieur Boscheron, sur l'abbé d'Aubignac.

[267] Il y a au bas du quatrain Acheman; c'est quelque nom retourné.

(T.)

[268] Ogier, Giry et Patru. On ne connoît pas les autres. (T.)—Despréaux avoit aussi fait des vers sur la Macarise; dans sa lettre à Brossette, du 9 avril 1702, il dit qu'il les porta trop tard à l'abbé d'Aubignac. Il les a insérés dans l'édition de 1701, et depuis, elle a toujours été comprise dans ses œuvres. (Voyez le Boileau de M. de Saint-Surin, t. II, p. 496.)

[269] Voyez le Théâtre de Corneille, en deux parties in-folio; Paris, chez Louis Billaine, au Palais, 1664. On voit au frontispice le buste de Corneille couronné de lauriers par Melpomène et Thalie. La muse de la tragédie foule à ses pieds l'Envie, à laquelle le graveur a donné des traits masculins. Une renommée, qui sonne à la fois de deux trompettes, est placée au-dessus du buste du poète dont elle proclame la gloire.

[270] Othon a été représenté en 1665. Louis XIV avoit pris la direction des affaires en 1661, à la mort du cardinal Mazarin, et il put considérer comme allusion au commencement de son règne ces vers placés dans la bouche d'un courtisan ambitieux du pouvoir:

Sous un tel souverain nous sommes peu de chose: Son soin jamais sur nous tout-à-fait ne repose: Sa main seule départ ses libéralités; Son choix seul distribue états et dignités. Au timon qu'il embrasse il se fait le seul guide, Consulte et résout seul, écoute et seul décide; Et quoique nos emplois puissent faire de bruit, Sitôt qu'il nous veut perdre, un coup-d'œil nous détruit.

(Othon, acte 2e, scène 4e.)

[271] Le Roman de l'abbé d'Aubignac et de la philosophie des stoïciens.

(T.)

[272] Richelet est un des approbateurs de l'ouvrage de l'abbé. (T.) Ces quatre vers de Richelet se trouvent partout.

[273] Il ne voit quasi-goutte. (T.)

[274] Pierre du Pelletier, éternel faiseur de mauvais sonnets; il en portoit à tous ceux qui faisoient imprimer quelque chose. Il est l'un des mauvais poètes dont le nom s'est le plus souvent rencontré sous la plume de Despréaux.

[275] Le Favori, tragi-comédie de mademoiselle Des Jardins, fut représenté sur le théâtre du Palais-Royal, au commencement du mois de juin 1665, et le 13 du même mois cette pièce fut jouée à Versailles. C'est ce qu'on voit dans une lettre de Robinet, continuateur de Loret:

Dessus la scène du milieu,

La troupe plaisante et comique,

Qu'on peut nommer Moliérique,

Dont le théâtre est si chéri,

Représente le Favori,

Pièce divertissante et belle,

D'une fameuse demoiselle

Que l'on met au rang des neuf sœurs,

Pour ses poétiques douceurs, etc.

(Histoire du Théâtre-François, t. 9, p. 358.)

Madame de Villedieu adressa au duc de Saint-Aignan une description en vers de la fête de Versailles; elle y rend justice à Molière:

Ce Térence du temps que l'univers admire,

Dont la fine morale instruit en faisant rire, etc.

(Œuvres de madame de Villedieu, t. 1er, p. 409.)

[276] Nous laissons à d'autres le soin d'expliquer ce passage; le temps amènera peut-être d'autres renseignements sur madame de Villedieu et sur son existence romanesque. Il résulteroit de ces lignes de Tallemant qu'elle auroit joué la comédie à Narbonne, dans la troupe de Molière.

[277] Voyez le Menagiana; édition de 1715, t. 1er, p. 287. Le Menagiana n'est pas ici entièrement d'accord avec l'auteur de la Vie de Costar. (Voyez plus bas, p. 249 de ce volume.)

[278] Corbinelli n'a pas dédaigné de faire un long extrait des lettres de Costar. (Extraits de tous les beaux endroits des ouvrages des plus célèbres auteurs de ce temps, tirés de Balzac, Voiture, Costar, Urfé, Gomberville, Molière, Scudéry, Bergerac, etc., par le sieur Corbinelli; Amsterdam, 1681, t. 1er, p. 441.)

[279] Expression de Tallemant. (Mémoires, t. 2, p. 278.)

[280] Œuvres de Balzac, aux Lettres, liv. 16. Ce billet est du 1er février 1642.

[281] On peut juger de sa manière d'écrire par ce passage d'une de ses lettres: «Je m'en vois vous entretenir de la même sorte que je fais M. de Voiture, et vous faire part de ce que je trouverai de beau dans mes livres, aux heures que je dérobe à Aristote et à Saint-Thomas.» (Lettre à M. de Seurhomme, chanoine d'Angers, dans les Entretiens de Voiture; Paris, 1654, in-4o, p. 405.)

[282] Jean Coustart, reçu notaire à Paris le 30 avril 1625, en exerça les fonctions jusqu'au 6 novembre 1637. Son étude est maintenant possédée par M. Tourin, notaire, rue de Grenelle-Saint-Germain. (Registre des mutations des notaires de Paris.)

[283] Voyez le Menagiana, édition de 1715, t. 1er, p. 288.

[284] Trait de caractère de Costar. Il ne reconnoît son cousin que dans l'espérance qu'il pourra l'aider à augmenter son crédit et sa fortune.

[285] L'officier appointé étoit celui qui recevoit du Roi une pension ou une gratification annuelle au-delà de sa solde.

[286] Dans cette lettre, adressée à M. Coustart, capitaine appointé de cavalerie dans la compagnie des gendarmes du Roi, Costar, après avoir fait faire un compliment respectueux et passionné au maréchal d'Albret, ajoute: «Mais je suis un obscur et inutile provincial que l'on ne connoît que par un nom qui fait quelque bruit depuis quelque temps dans la Galerie du Palais; encore l'a-t-on changé, comme vous voyez, et les imprimeurs, sans que je le susse, en ont retranché un u. Je ne me suis aperçu de cette faute que lorsqu'elle étoit sans remède, et j'ai pensé qu'il falloit souffrir ce changement avec patience. Au pis aller, mon cher cousin, dites si vous voulez que je m'appelois Coustar, quand on disoit chouse, et qu'on m'a appelé Costar, quand chose est revenu à la mode, etc.» (Lettres de M. Costar, 2e partie; Paris, 1659, in-4o, p. 62.)

[287] Tallemant raconte la même anecdote avec quelques différences, dans l'article de Bois-Robert. (Voyez ses Mémoires, t. 2, p. 148.)

[288] Ce passage a été cité à l'article de Costar. (Tom. 4, p. 90.)

[289] Costar adressoit aux autres le reproche qu'il méritoit tout le premier, et il citoit ce même texte de Martial: «Ces Messieurs, dit-il, s'accoutument à rêver profondément, et à ne souffrir pas qu'il leur échappe un seul mot dans les discours les plus familiers et les plus communs, qu'ils n'aient pesé au trébuchet, qu'ils n'aient limé, qu'ils n'aient ajusté, qu'ils n'aient fait au tour, et c'est ce défaut importun et odieux que Martial reproche à un beau parleur de son siècle, dont il se moque en ces termes: Si tu veux dire toutes choses avec élégance, crois-moi, prends soin de dire quelquefois bien, n'évite pas de dire quelquefois mal, et ne dis quelquefois ni bien ni mal.» (Lettre de Costar, adressée à Bautru, p. 123 du premier volume des Lettres.)

[290] Voyez dans les Mémoires de Tallemant l'article de madame de Sablé, tom. 2, pag. 320.

[291] Virg., Æneid., liv. 6, v. 616.

[292] Allusion au reproche que faisoit Pollion à Tite-Live, de sentir sa Patavinité (Padoue, sa ville natale).

[293] Paranymphes; c'étoient des discours qui se prononçoient en théologie à la fin de chaque licence. (Dict. de Trévoux.)

[294] Le Mans.

[295] Nicolas de Verdun, premier président du Parlement de Paris, avoit succédé à Achille de Harlay. Il mourut le 16 mars 1627.

[296] L'abbé de Marolles fit, en 1633, un voyage à Angers. «Je fus, dit-il, visiter M. de Rueil, évêque d'Angers, prélat civil, obligeant et de bonne mine, qui avoit près de lui M. Costar, homme de belles-lettres et d'un esprit agréable, que j'avois connu à Paris, avec estime, dès le temps que nous demeurions dans l'Université.» (Mémoires de Marolles; Paris, 1656, in-fol., p. 95.)

[297] Ce nom n'est indiqué dans le manuscrit que par cette lettre initiale.

[298] C'étoit apparemment à l'imitation de ce qui se pratique dans les établissements par mariage.

[299] Application du proverbe italien: Chi offende non perdona.

[300] Neque enim cuiquam tam clarum statim ingenium est, ut possit emergere, nisi illi materia, occasio, fautor etiam commendatorque contingat. (Pline le Jeune, liv. 6, épître 23, à Triarius.)

(Note de l'auteur.)

[301] «Voiture, dit Tallemant, est le père de l'ingénieuse badinerie, mais il n'y faut chercher que cela.» (Mémoires de Tallemant, t. 2, p. 278.)

[302] Philippe de Cospean, évêque de Lisieux. (Voyez son article dans Tallemant, t. 2, p. 338.)

[303] Voici le passage d'Horace:

....... Eutrapelus, cuicumque nocere volebat

Vestimenta dabat pretiosa. Beatus enim jam

Cum pulchris tunicis sumet nova consilia et spes;

Dormiet in lucem; scorto postponet honestum

Officium; nummos alienos pascet; ad imum

Thrax erit, aut olitoris aget mercede caballum.

(Horat. Epist., lib. 1, 18.)

«Quand Eutrapelus vouloit rendre un mauvais service à quelqu'un, il lui donnoit de beaux habits.—Quand cet homme, disoit-il, se verra brillant, dans l'abondance, il changera d'idées, prendra un autre train; il dormira la grasse matinée, oubliera ses devoirs, se livrera au plaisir; il empruntera à usure, et finira par être gladiateur, ou valet de jardinier.» (Traduction de Le Batteux.)

[304] M. de Cospean mourut le 8 mai 1646.

[305] Nourrissez les poètes, ne les engraissez pas.

[306] Costar avoit trente-huit ans quand il fit cette jeunesse. (Mémoires de Tallemant, t. 4, p. 87.)

[307] Cet ami n'est pas nommé dans les lettres de Costar. Les lettres de Voiture, de Balzac, de Maynard seroient aujourd'hui des Mémoires littéraires importants si on n'en avoit pas effacé presque tous les noms propres. On doit moins le regretter pour les lettres de Costar, qui méritent peu de confiance, ayant pour la plupart été écrites après coup.

[308] Les Observations de Costar sur les deux odes n'ont pas été imprimées. Il paroît qu'elles étoient ridicules et malveillantes. (Voyez les Mémoires de Tallemant, t. 4, p. 85.)

[309] C'est en effet ce qui fit la fortune de Chapelain. (Voyez les Mémoires de Tallemant, t. 2, p. 402.) Arnauld d'Andilly avoit trop de goût pour avoir jamais admiré la Pucelle. Dans une lettre du 31 août 1654, en renvoyant à Chapelain les cinq derniers livres de ce poème, il lui donne de sages conseils, qu'il termine par cette observation: «Si vous jugez les choses que je vous mande raisonnables, je vous conjure de les suivre, et surtout de vous défaire de cette mauvaise honte qui, de peur de déplaire à M. de Longueville, vous feroit négliger votre propre réputation, et vous précipiteroit à publier un ouvrage qui assurément ne réussiroit pas, et, courageux comme vous êtes, vous feroit mourir de regret de n'avoir pas cru des amis aussi désintéressés, aussi fidèles et aussi passionnés pour votre réputation que nous le sommes, dont il ne faut pas de meilleure preuve que cette incroyable liberté avec laquelle je vous parle, et qui ne pourroit être telle si elle ne procédoit d'un cœur qui est tout à vous.» Le 2 septembre 1654, Chapelain répondit à M. d'Andilly; il le remercioit du soin avec lequel il avoit examiné son ouvrage avec M. Lemaistre. «Ce bienfait, dit-il, ne sauroit produire que de bons effets, et le principal est qu'il a déjà mortifié et rabattu la vanité que les injustes louanges de mes amis avoient jetée en mon âme, comme si j'eusse été en matière de poésie quelque personne considérable, et qu'en me découvrant ce grand nombre de fautes il m'a découvert ma petitesse ou plutôt mon néant. Sur quoi je ne vous nierai pas que l'effroi dont votre lettre m'a rempli, en me menaçant de la perte de ma réputation, si je ne suivois de point en point ce qu'elle m'ordonne, a ébranlé mon âme de telle sorte qu'au lieu de m'exciter il m'a découragé et a mis mon esprit en état que si j'étois maître de l'ouvrage, il ne verroit jamais le jour..... Mais comme il est d'une nécessité absolue que l'ouvrage paroisse bientôt, et qu'il n'en paroisse pas moins que douze livres, ce que je ferai sera d'avoir une application aussi forte que je l'ai eue jusqu'ici pour suivre le plus près qu'il me sera possible vos bons et charitables avis....... ne laissant de ce qui est condamné que ce qu'on ne pourra ôter sans renverser l'édifice, ou que ce dont je serai fortement persuadé par les principes de l'art, qui est bon et soutenable près des intelligences. Il me semble que je me puis conserver ce droit en une chose qui est mienne, que je n'ai pas conçue, disposée et exécutée au hasard, et dont aussi bien je ne mériterois aucun gré du public, ni n'aurois aucune satisfaction en moi-même, si aux points essentiels elle avoit réussi par l'industrie d'autrui, et que je n'y eusse contribué que mon nom et ma plume..... Quant à vous envoyer les douze livres lorsque que les aurai corrigés, je doute si je le devrai, ou si je le pourrai faire; ce seroit abuser trop de votre bonté et de votre temps que de vous souffrir rengager à une si longue et si ennuyeuse tâche, et remanier tant d'ulcères, si je ne les avois pas guéris. D'un autre côté, ayant joui de mon reste à cette correction, et n'y pouvant rien faire davantage, il seroit inutile de se tourmenter à la vouloir rendre plus exacte, et........ étant pressé comme je le suis....... bien qu'il s'y pût faire encore quelque chose après ce que j'y ferai entre ci et la publication de l'ouvrage, il seroit impossible d'en prendre le loisir, et il faudroit le remettre à une seconde impression..... Si vous l'ordonnez néanmoins absolument, il s'y faudra résoudre, et cependant demander à Dieu, ou la force pour le mettre en état que vous n'y trouviez guère à redire, ou la patience et l'humilité nécessaire pour endurer sans murmure ce qu'il permettra qui en arrive, dans la vue que je suis homme comme les autres, et que l'infirmité humaine paroît tant en tout ce que font même les plus excellents, qu'il ne sera pas étrange que l'on rencontre des défauts aux choses qui seront parties de moi, qui suis des plus imparfaits et du plus bas étage, etc.» (Lettres autographes d'Arnauld d'Andilly et de Chapelain, cabinet de M. Monmerqué.)

[310] François Payot de Linières (ou Lignières), poète satirique, mort en 1704.

[311] Quelques passages de cette lettre ne seront pas déplacés ici. «Vous me mandez que je n'ai pas perdu les bonnes grâces de M. d'Andilly; vous pouvez juger, après tout ce que je vous ai toujours dit de lui, que ce n'a été sans émotion que j'ai reçu cette bonne nouvelle.... C'est un homme extraordinaire, et qui est adoré partout où il est connu.... Ayez la bonté, Monsieur, de l'assurer de mon obéissance.... et de lui témoigner le regret extrême que j'ai que ces misérables papiers qui n'avoient été faits que pour un seul, aient passé par tant de mains, et qu'après avoir bien couru ils soient venus tomber dans les siennes. Vous savez les précautions dont je me servis pour empêcher cette disgrâce que je n'ai pu éviter; vous savez les serments que je tirai de M. (de Lessau) de ne les montrer à personne, et la résistance que j'apportai aux supplications qu'il me faisoit d'y consentir..... Il n'y a personne qui souffre avec moins de répugnance les réputations injustes. Quand il est question de blâmer et de reprendre, c'est un personnage que je laisse faire aux autres..... J'ai horreur de m'enrichir des dépouilles et de m'élever sur des ruines.... Et cependant.... je cours fortune de voir mes intentions mal interprétées, et d'être convaincu de malignité et d'envie...... Pour le moins, Monsieur, tâchez d'obtenir de M. d'Andilly qu'il désabuse M. l'abbé de Saint-Nicolas (Henri Arnauld, depuis évêque d'Angers), et qu'il le prie de ne commencer point à juger de mon esprit ni de mon humeur, par le discours qu'on lui a montré. C'est une marque de réprobation de n'être pas au goût d'une personne qui l'a excellent comme lui, et d'être haï d'un homme qui aime tant les bonnes choses, etc.» (Lettres de M. Costar; Paris, 1658, in-4o, p. 583.)

[312] Matthieu de Morgues, sieur de Saint-Germain, aumônier de la reine Marie de Médicis, avoit d'abord été écrivain aux gages du cardinal de Richelieu; il demeura fidèle à sa maîtresse, et publia beaucoup de pièces réunies dans le Recueil de diverses pièces pour la défense de la Reine-mère et de Louis XIII; Anvers, 1637 et 1643, 2 vol. in-fol.

[313] C'est dans la lettre deux cent dix-huitième. «Je vous envoie, écrit-il à M. Du Châtelet, ce petit travail que j'ai entrepris par votre ordre. Je l'ai fait avec grand soin, mais je n'ai point donné de temps à le polir, et vous n'y trouverez aucune sorte d'ornement, etc.» (Lettres de Costar, première partie, p. 581.)

[314] Cette prose satirique, dirigée contre MM. de Marillac, a été jointe au Journal du cardinal de Richelieu. On l'attribuoit à Du Châtelet, et c'est sur ce motif que le maréchal se fonda pour récuser ce maître des requêtes. «Quant à Chastelet, disoit-il, j'ai horreur de le voir assis parmi une si honorable compagnie, sur ces fleurs de lys, et qu'il ait pouvoir et main-levée sur ma vie et sur mon honneur, quand bien je n'aurois autre chose à lui reprocher que cette infâme prose, dont il est l'auteur, où s'étant moqué de Dieu et de l'Eglise, ayant injurié les cendres d'un personnage d'éminente qualité et sainteté de vie (le cardinal de Bérulle), de qui la mémoire est en l'éternité, offensé les vivants..... il ne faut pas s'étonner s'il a calomnié impudemment M. de Marillac, mon frère, et m'a rangé au nombre des pendarts:

Frater plus fur quàm Barrabas,

Cujus manu rapiebas,

Suspendetur antè turbas.

dignes paroles de sa rage et de sa passion, etc.» On n'eut pas égard à cette récusation, et Du Châtelet seroit resté juge du maréchal si, sur une requête présentée par la famille, Du Châtelet n'avoit pas été mandé pour être ouï, et conduit prisonnier au château de Tours. Ainsi Tallemant s'est trompé quand il a dit (t. 2, p. 3) que Châtelet avoit opiné dans le procès, et qu'il étoit disposé à revenir sur son avis. (Relation du procès du maréchal de Marillac, dans le Journal du cardinal de Richelieu.)

[315] Philibert Emmanuel de Beaumanoir, abbé de Lavardin, depuis évêque du Mans et commandeur des ordres du Roi. Il mourut en 1671.

[316] L'abbé Goujet n'a pas connu cette traduction. (Voyez la Bibliothèque françoise; Paris, 1742, t. 6, p. 183.)

[317] Expression singulière. Elle paroît signifier que cette lettre fut ainsi refaite pour paroître plus convenablement sur le théâtre de la publicité.

[318] Costar est bien peint ici. Refaire une lettre vingt ans après l'avoir écrite, convertir un simple billet en une épître hérissée de citations, c'est bien là le caractère de ce lourd pédantisme dont Costar ne cessoit pas de s'envelopper. On lit cette lettre ridicule à la page 185 de la première partie des Lettres de Costar.

[319] Costar étoit trop étranger au naturel pour pardonner à cette saillie ce qu'elle avoit de familier; il en a fait disparaître toute la vivacité en la traduisant. (Voyez ses Lettres, p. 193.)

[320] Costar s'offrit à M. de Lavardin par la même lettre dans laquelle il lui annonçoit que M. Vaillant ne pouvoit consentir à s'éloigner de la Samaritaine. Cette partie de sa lettre est trop singulière pour n'être pas rapportée ici. «Je suis tellement épris de la beauté de votre ame, lui dit-il, que je sens bien que c'est pour toujours, et quoique la solitude où vous allez vous confiner me paroisse très-fâcheuse, votre absence me seroit encore plus insupportable.

«Si tibi mens eadem, si nostri mutua cura est,

«In quocumque loco Roma duobus erit.

«Roma, Monsieur, c'est-à-dire le Cours, Les Tuileries et les belles ruelles du quartier Saint-Paul et du faubourg Saint-Germain.» (Lettres de Costar, p. 195 de la première partie.)

[321] Costar ne parvint pas à faire de l'abbé de Lavardin un sujet bien distingué. Pour une pauvre fois qu'il voulut prêcher, il demeura court, ce qui fit dire à madame de Sablé, à la vue de son portrait: «Mon Dieu, qu'il lui ressemble! on dirait qu'il prêche.» (Menagiana. Voyez aussi les Mémoires de Tallemant, t. 4, p. 86.)

[322] Expression employée par Maynard dans ces vers sur le portrait de Balzac:

C'est ce divin parleur dont le fameux mérite

A treuvé chez les roys plus d'honneur que d'appuy,

Bien que depuis vingt ans tout le monde l'imite,

Il n'est point de mortel qui parle comme luy.

(Œuvres de Maynard; Paris, 1646, in-4o, p. 206.)

[323] On lit le récit du voyage de Costar à Balzac, dans les Entretiens de M. de Voiture et de M. Costar. (Paris, 1654, in-4o, p. 245 et suiv.) Il est contenu dans une lettre marquée au coin de l'affectation, comme presque tout ce qu'a écrit Costar. «Ce fut là, dit-il, que je dis un soir à M. Balzac que, comme les financiers avoient bâti tout à l'entour de Chilly, du temps de M. le mareschal d'Effiat, il falloit que les beaux-esprits bâtissent à l'entour de Balzac, et particulièrement vous, M. Chapelain et moi, etc.» (Pag. 247.)

Voiture lui répondit: «Ce que vous dites de bâtir autour de Balzac, comme autour de Chilly, m'a semblé fort bon, et seroit en vérité bien à propos; mais nous autres beaux-esprits, nous ne sommes pas grands édificateurs.... Au moins M. de Gombauld, M. de L'Estoile et moi, avons résolu de ne point bâtir que quand le temps reviendra que les pierres se mettent d'elles-mêmes les unes sur les autres au son de la lyre. Je ne sais si c'est qu'Apollon se soit dégoûté de ce métier-là, depuis qu'il fut mal payé des murailles de Troie, mais il me semble que ses favoris ne s'y adonnent point, etc.» (Ibid., p. 288.)

[324] M. Vincent avoit fort mauvaise opinion de Costar; il l'accusoit de faire profession d'impiété et d'athéisme. (Mémoires de Tallemant, t. 4, p. 92.)

[325] L'évêque du Mans laissa la plus mauvaise réputation. M. Desmaizeaux, dans la Vie de Saint-Evremont, dit que M. de Gondrin, archevêque de Sens, et quelques autres personnes qui avoient eu des liaisons particulières avec M. de Lavardin, le dénoncèrent après sa mort, et que, sur leur témoignage, on réordonna sous condition quelques prêtres qui avoient reçu de lui les ordres, et entre autres le célèbre Mascaron. M. Desmaizeaux dit qu'il tenoit ces particularités de Le Vassor, dont le témoignage sur ces matières est fort suspect. Il vaut mieux suivre l'opinion de M. de La Croze, cité par l'annotateur de Saint-Evremont. «Philibert-Emmanuel de Lavardin, dit-il, se reconnut à la mort, et détesta sa vie et ses impiétés passées. Ce fut même sur la déposition qu'il fit alors qu'il n'avoit jamais eu l'intention, en administrant les sacrements de son Eglise, que plusieurs prêtres qui avoient reçu les ordres de lui se firent réordonner.» (Œuvres de Saint-Evremont; 1753, t. 1er, p. 31 et 32.)

[326] René du Plessis de la Roche-Pichemer, comte de Jarzé ou Jarzay. C'est celui qui fit semblant d'être amoureux de la reine Anne d'Autriche, et qui passa de longues années dans l'exil.

[327] Henri de Beaumanoir, marquis de Lavardin, maréchal-de-camp, fut tué d'un coup de mousquet au siége de Gravelines, au mois de juin 1644. Il laissa de Marguerite-Renée de Rostaing, qu'il avoit épousée le 10 mars 1642, un fils qui a été ambassadeur à Rome en 1687.

[328] Cet usage de rassembler des lieux communs, qui nous semble aujourd'hui avec raison, si ridicule, étoit pratiqué par les savants du dix-septième siècle, qui l'avoient emprunté du siècle de l'érudition. On lit dans Balzac: «Je ne commence qu'à entrer en belle humeur, et entamer mes lieux communs; mais le mal est que je ne suis pas maître de mes heures, etc.» (Œuvres de Balzac, neuvième dissertation, ch. 3, t. 2, p. 626.)

[329] Cet ouvrage parut en 1653.

[330] Ménage s'accorde entièrement avec le biographe de Costar. Voici ce qu'on lit dans le Menagiana: «Après avoir obligé M. de Girac à écrire en latin contre les lettres de Voiture, M. de Balzac engagea aussi M. Costar à prendre la défense de Voiture et à écrire contre M. de Girac; c'étoit pour s'attirer des louanges de l'un et de l'autre côté. Je passois par Le Mans pour revenir à Paris, dans le temps que la Défense fut achevée. M. Costar m'en donna deux exemplaires, l'un pour être envoyé à M. de Pinchesne, neveu de M. de Voiture, et l'autre à M. Conrart. Il me dit qu'il se soumettroit volontiers à tous les changements qu'on y voudroit faire, soit qu'on voulût y ajouter ou retrancher. Une des copies fut communiquée à M. de Balzac, qui envoya des corrections. Cependant l'ouvrage s'imprima, et parce que ses corrections arrivèrent dans le temps que l'impression fut achevée, on lui manda qu'elles étoient venues trop tard, et le livre parut tel qu'il étoit, dont il eut quelque chagrin.» (Menagiana, éd. de 1715, t. 1er, p. 309.)

[331] Balzac prit fort mal cette publication. Il écrivit à Conrart: «Je ne comprends point ce qu'a fait le neveu de M. de Voiture, sans en parler à personne, sans vous en donner avis, sans savoir si Le Mans et Angoulesme le trouveroient bon...... Quel droit a-t-il de publier un ouvrage composé par Costar et adressé à Balzac? Et qui lui a dit que Balzac n'usera point du pouvoir que Costar lui donne de changer, de rayer ce qu'il lui plaira de cet ouvrage, et de supprimer mesme l'ouvrage, si bon lui semble?.... Vous pouvez penser que je ne suis envieux ni de la gloire de M. de Voiture, ni de celle de M. Costar, ni de celle de votre très-humble serviteur, qui trouve, comme vous dites, son panégyrique dans la Défense de son ami.... L'impression d'un excellent livre ne doit pas être un larcin, ne doit pas être une action de surprise, une action de ténèbres et de nuit. Il faut donc avant toutes choses avoir des nouvelles de M. Costar....., etc.» (Lettre du 16 juin 1653; Œuvres de Balzac, t. 1er, p. 976.)

[332] Toussaint Rose, secrétaire de Mazarin, ensuite secrétaire particulier de Louis XIV, dont il avoit la main, président à la Chambre des comptes de Paris, et membre de l'Académie françoise, parce que cette compagnie lui dut l'honneur de haranguer le Roi, mourut en 1701.

[333] On lit dans le Menagiana: «La Défense de M. de Voiture lui acquit (à Costar) une grande réputation, parce qu'on la trouvoit mieux écrite que les lettres de M. de Balzac et que celles de Voiture, de qui il prenoit le parti. Cela fut cause que M. le cardinal Mazarin lui fit écrire par M. Colbert qu'il lui donnoit une pension de cinq cents écus, et le chargeoit de lui dresser un rôle des personnes de lettres. J'y travaillai pendant trois mois, parce qu'il s'en rapporta à moi, qui avois plus d'habitude que lui à Paris, et plus de connoissance de ceux qui étoient dans les provinces. Cela ne produisit rien pour lors; mais M. Colbert, quelques années après, fit des libéralités non-seulement aux personnes de lettres de France, mais encore aux étrangers.» (Menagiana, éd. de 1715, t. 1er, p. 290.) Il est singulier que l'auteur de la Vie de Costar ne parle pas de cette circonstance. On a imprimé dans la Continuation des Mémoires de littérature et d'histoire (par le père Desmoletz, Paris, 1726; t. 2, 2e partie, p. 317) un Mémoire des gens de lettres célèbres de France, par M. Costar. Cet ouvrage paroît avoir été fait avec Ménage. Si ce dernier y a eu part, il n'y a pas fait preuve de modestie, car voici comment il y est placé: «Les plus savants en beaucoup de choses et les plus universels sont: Bignon, avocat général.... etc. Ménage. On lui feroit injustice si on ne le mettoit pas immédiatement après cet excellent homme, car il est un second prodige de science.» (Page 332.) Costar n'est pas même nommé dans cette nomenclature. On a de Chapelain un Mémoire de quelques gens de lettres vivants en 1662, imprimé en 1726 dans les Mémoires du P. Desmoletz, t. 2, première partie, p. 21, et dans les Mélanges de littérature tirés des lettres de Chapelain, p. 181. La Société des Bibliophiles françois a publié en 1826 les Gratifications faites par Louis XIV aux savants et hommes de lettres depuis 1664 jusqu'en 1679. Ces dons ont été faits par les mains de Colbert, d'après les renseignements qui se trouvoient dans les deux Mémoires que l'on vient de citer.

[334] Voyez la lettre 68e de Costar, p. 172 de la 1re partie de ses Lettres.

[335] L'aveu est naïf. Les fades éloges dont regorgent les lettres de Costar étoient en raison des services qu'il pouvoit attendre de ceux auxquels il les adressoit.

[336] Il étoit chanoine de l'église d'Angers et chancelier de l'Université de cette ville. (Lettres de Costar, p. 637.)

[337] Lettre à Conrart, du 3 mars 1653. (Œuvres de Balzac, t. 1er, p. 967.)

[338] Ainsi voilà Costar déclaré faussaire par son apologiste!

[339] En envoyant l'Apologie au surintendant Fouquet, Costar ne manqua pas de dire qu'on avoit fait imprimer ce petit travail sans attendre son consentement. Il n'y a pas de ruses de charlatan que Costar n'ait mises en usage. (Voyez ses Lettres, p. 71.)

[340] Imprimé à Paris, chez Augustin Courbé, 1657, in-4o. Il ne porte pas d'indication de premier volume, ni de première partie. Les deux volumes des Lettres de Costar sont devenus fort rares. Nous ne les avons trouvés qu'à la Bibliothèque du Roi.

[341] Ceci fait souvenir de Philippe Desportes, dont un seul sonnet fut payé par Henri III d'une riche abbaye. Ce passage de la Vie de Costar a déjà été cité, t. 4, p. 91.

[342] M. Lair. (Note écrite anciennement sur le manuscrit.) Ménage appelle cet ecclésiastique M. Du Loir.

[343] Ménage raconte ainsi cette anecdote:

«M. Du Loir, official du Mans, n'étoit pas grand latin, mais il étoit facétieux. Un jour que j'étois au Mans, chez M. Costar, qui tenoit table ouverte, et qui l'avoit fort bonne et délicate, M. Du Loir s'y trouva pour dîner. Nous nous entretînmes fort long-temps de grec et de latin, M. Costar et moi, jusqu'à ce qu'on eût servi. M. Du Loir, qui n'avoit point eu de part à notre conversation, dit: Messieurs, afin qu'on ne dise pas que j'aie été si long-temps sans parler latin, permettez-moi de dire le Benedicite. Sa demande étoit si juste qu'il eut toute permission de faire ce qu'il vouloit. Il dit Benedicite; nous répondîmes Dominus; il continua nos et ea......; mais la mémoire lui ayant manqué, il en demeura là et n'en dit pas davantage. Nous en rîmes et nous nous mîmes à table.» (Menagiana, Paris, 1715, t. 1er, p. 283.)

[344] Ce volume fut publié en 1659, in-4o. Il porte l'indication de seconde partie.

[345] Marot, Epître au Roy pour avoir été desrobé.

[346] M. Lair. (Voyez plus haut page 307 note [342]).

[347] C'est le faciamus experimentum in animâ vili, dont Molière a fait justice.

[348] Ce bon Pauquet n'en avoit pas moins été chercher le notaire.

[349] Les hommes sont assez sots pour que Costar ait souvent trouvé l'occasion d'appliquer son système, mais le donneur d'encens n'en demeure pas moins l'être le plus méprisé.

[350] C'étoit une étoffe de coton ou de bourre de soie qui imitoit le brocard. (Dict. de Trévoux.)

[351] Il est singulier que le notaire ait manqué à son devoir en ne recevant pas lui-même la signature de Costar. Une procuration ad resignandum étoit, relativement aux bénéfices, une véritable donation entre-vifs, et par conséquent un acte très-important.

[352] Entretiens, p. 87.

[353] Entretiens, p. 38. Dans la lettre citée, Voiture s'est continuellement moqué de Costar. On voit qu'il en est ennuyé, fatigué. Mais Costar étoit trop prévenu de son mérite pour s'en apercevoir, et il lui arrive même de citer comme des éloges de mordantes critiques, dont la pointe rebroussoit sur l'amour-propre dont il étoit cuirassé. On en pourra juger par le passage suivant d'une lettre adressée à Voiture: «On montroit l'autre jour à un gentilhomme de cette province une de mes lettres qui étoit assez longue.—Vraiment, dit-il, cet homme-là sait bien faire de longues lettres, mais en sauroit-il bien faire de succinctes? (Entretiens, p. 59.)

[354] Essais de Montaigne, liv. 1er, chap. 25.

[355] Finies pour achevées.

[356] Il n'étoit pas difficile de paroître naturel auprès de Costar, toujours guindé et monté sur des échasses.

[357] Mémoires de Tallemant, t. 5, p. 265.

[358] Mémoires de Conrart, t. 48, p. 253 de la deuxième série de la collection des Mémoires.

[359] Biographie universelle, t. 41, p. 382; 1825.

[360] Lettre du 12 octobre 1672, citée dans la Biographie universelle.

[361] Lettre autographe et inédite du 23 mai 1673. (Cabinet de l'éditeur.)

[362] Lettre du 5 septembre 1675, citée dans la Biographie universelle.

[363] Lettre autographe du 26 décembre 1685. (Cabinet de l'éditeur.) Une partie de cette lettre a été publiée dans la Biogr. univ.

[364] Conversations inédites de madame de Maintenon. Paris, Blaise, 1828, in-18. Quelques exemplaires ont été tirés in-8o.

[365] Lettre autographe de madame de Brinon à mademoiselle de Scudéry, du cabinet de l'éditeur, publiée en partie dans une note du t. 8, p. 139 de notre édition des Lettres de madame de Sévigné; Paris, Blaise, 1818 ou 1820, in-8o.

[366] Lettre autographe de madame Dacier. (Cabinet de l'éditeur.)

[367] Billet de madame de Sévigné à mademoiselle de Scudéry, du 11 septembre 1684, t. 7, p. 156 de notre édition.

[368] Lettre autographe et inédite de Charpentier à mademoiselle de Scudéry. (Cabinet de l'éditeur.) Cette lettre n'a pas d'autre date que mercredi à onze heures du matin. Elle doit être de 1659, époque à laquelle fut publiée la traduction de la Cyropédie de Xénophon, par Charpentier.

[369] Lettre troisième, du mois d'octobre 1650.

[370] Lettre septième, du 2 mars 1651.

[371] La duchesse de Longueville, après l'arrestation des princes, qui eut lieu le 18 janvier 1650, s'enfuit en Normandie. La cour se rendit à Rouen le 1er février; la duchesse, qui s'étoit réfugiée à Dieppe, s'échappa du château. «Elle sortit la nuit à cheval, jambe de çà et jambe de là, avec ses femmes, en courant jour et nuit; elle s'embarqua sur la côte et fut en Hollande.... Elle gagna Stenay, où étoit le maréchal de Turenne.» (Mémoires de Montglat. Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, deuxième série, t. 50, p. 219.) Le récit de madame de Motteville est plus circonstancié; elle dit que la duchesse sortit par une petite porte qui n'étoit pas gardée; qu'elle fit deux lieues à pied pour gagner un petit port, où elle ne trouva que deux barques de pêcheurs; elle voulut s'embarquer contre l'avis des mariniers, afin de gagner un vaisseau qu'elle faisoit tenir à la rade. Le vent étoit si grand et la marée si forte, que le marinier, qui l'avoit prise entre ses bras pour la porter dans la chaloupe, la laissa tomber dans la mer; elle se décida à prendre des chevaux et à se mettre en croupe, ainsi que les femmes de sa suite, se réfugia chez un gentilhomme, demeura cachée dans le pays pendant environ quinze jours, et fit enfin gagner le capitaine d'un vaisseau anglois, qui la reçut sous le nom d'un gentilhomme qui s'étoit battu en duel. (Mémoires de Motteville. Ibid., t. 39, p. 19.)

[372] Cette reconnoissance n'eut point lieu; tout ceci étoit un jeu joué par le duc de Guise, prisonnier à Madrid, dans l'espoir d'obtenir sa liberté. (Voyez au surplus l'historiette du duc de Guise dans les Mémoires de Tallemant, t. 4, p. 200.)

[373] Armand-Jean Du Plessis, duc de Richelieu, père du maréchal, avoit épousé, le 26 décembre 1649, Anne Poussard de Fors du Vigean, veuve, en premières noces, de François-Alexandre d'Albret, sire de Pons. Ce mariage, fait sans le consentement de la duchesse d'Aiguillon, surprit tout le monde. «Madame de Richelieu, dit madame de Caylus, sans biens, sans beauté, sans jeunesse, et même sans beaucoup d'esprit, avoit épousé, par son savoir-faire, au grand étonnement de toute la cour et de la Reine-mère, qui s'y opposa, l'héritier du cardinal de Richelieu, un homme revêtu des plus grandes dignités de l'État, parfaitement bien fait, et qui, par son âge, aurait pu être son fils.» (Souvenirs de madame de Caylus, deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, t. 66, p. 413.)

[374] «La Reine partit de Rouen le 22 février, après avoir vu madame de Richelieu et lui avoir donné le tabouret.» (Mémoires de madame de Motteville. Ibid., t. 39, p. 21.) Cette circonstance donne la date positive de cette lettre.

[375] Tallemant lui a consacré un article dans ses Mémoires.

[376] Voyez les Poésies chrétiennes et morales de Godeau. Paris, 1663, t. 2, p. 81. La Grande Chartreuse avoit paru isolément, comme la plupart des autres poésies de Godeau.

[377] Les princes avoient été transférés du donjon de Vincennes au château de Marcoussis, près de Montlhéri, le 29 août précédent; c'est ce que nous apprenons de Loret:

Ce jour (lundi) on prit occasion

De faire la translation,

Mais très-cachée et très-soudaine,

Des trois prisonniers de Vincenne.

Plaise à la divine Bonté

Que la dure captivité

Par eux constamment endurée

Ne soit pas de longue durée!

(Muse historique, lettre du 2 septembre 1650.)

[378] On voit dans les Mémoires d'Omer Talon que l'on avoit eu connoissance, par des lettres interceptées, que de Madrid, sur la demande du marquis de Sillery, qui négocioit pour les rebelles, des ordres avoient été donnés pour que le maréchal de Turenne entrât dans le royaume et donnât de l'effroi à Paris. «Ce qui étoit déjà fait, dit Talon, car lors l'armée des ennemis étoit proche de La Ferté-Milon.» (Mémoires relatifs à l'histoire de France, deuxième série, t. 62, p. 97.) Cette alarme donna lieu au transfèrement des princes. Loret peint très-plaisamment l'effet que l'approche de l'ennemi produisit dans Paris:

Lundi, vindrent dedans Paris,

Avec plaintes, clameurs et cris,

Gens conduisant, toutes complettes,

Sept mille sept cent trente charrettes

Pleines de coffres et paquets,

Dont l'on fit lors de grands caquets;

Mais ces caquets sont choses vaines.

(Muse historique, lettre du 2 septembre 1650.)

[379] Charles de L'Aubespine, seigneur de Verderonne, maître des requêtes, chancelier de Gaston, duc d'Orléans.

[380] Le chancelier Séguier n'avoit pas alors les sceaux, ils lui avoient été redemandés le 1er mars précédent, et confiés à Charles de l'Aubespine, marquis de Châteauneuf-sur-Cher, qui les garda jusqu'au mois d'avril 1651, et les remit alors à Mathieu Molé.

[381] Le parlement de Paris députa, le 5 septembre, deux de ses membres à la Reine-régente, pour la supplier de continuer sa bonne volonté envers la ville de Bordeaux. Ces députés furent Meusnier, de la Grand'chambre, et Bitaut, des Enquêtes, lequel choix, dit Talon, «fut fait multis et melioribus reclamantibus, parce que ces deux messieurs étoient infiniment chauds, prompts et se peut dire étourdis.» (Mémoires de Talon, audit lieu, p. 102.)

[382] Loret nous apprendra le nom de cette femme de chambre et le motif de son renvoi; mais, par une précaution qu'explique suffisamment la gêne imposée à la presse, le chroniqueur burlesque a eu soin de mettre en apostille: Nouvelle apocryphe. Nous citerons son naïf récit:

Noiron, du Roi la confidente,

N'ayant pas été bien prudente,

Ni bien gardé fidélité

Au secret de Sa Majesté,

Fut assez promptement chassée,

Et la chose ainsi s'est passée:

«Voyez-vous, lui disoit le Roi,

«Il semble qu'on se rit de moi;

«Je crois tout de bon qu'on me trompe.

«On m'avoit dit qu'en grande pompe

«Et dans des triomphes nouveaux

«Je serois reçu dans Bordeaux;

«Mais hélas! je ne puis me taire,

«Que j'aperçois bien le contraire!

«Ou Maman, ou le cardinal

«Seroient-ils la cause du mal?

«Certes, j'en suis très-fort en peine;

«Mais ne dites pas à la Reine

«Que d'un cœur dolent et transi

«Je vous ai dit tout ceci;

«Ne me mettez pas mal près d'elle

«Et me soyez toujours fidèle.»

Ce que Noiron mal observa;

Car au même temps elle va

A la Régente, sa maîtresse,

Faire narration expresse

De tout ce qu'avoit dit le Roi,

Sans lui garder secret ni foi.

Il ne faut pas que l'on demande

Si l'on fit grande réprimande

A notre jeune potentat,

Qui, remarquant le peu d'état

Qu'on avoit fait de sa défense,

Faillit à perdre patience;

Et voilà d'où vient, ce dit-on,

L'exil de la belle Noiron,

Qu'aucuns tiennent pour véritable,

Mais je crois que c'est une fable.

(Muse historique, lettre du 10 septembre 1650.)

La Reine ne tarda pas à marier la belle Noiron; ainsi, sa disgrâce fut peut-être la cause de son établissement. C'est encore notre chroniqueur qui nous en instruit:

La Noiron, dont la populace

Avoit publié la disgrâce

Par un rapport faux et malin,

Se marie au sieur Ivelin,

Jeune médecin chez la Reine;

Et comme elle est toujours mal saine,

Il sera, lui tâtant le pouls,

Son médecin et son époux.

(Ibid., lettre du 1er octobre 1650.)

[383] Cette Angélique est mademoiselle Paulet, dont il a été question dans la première lettre de mademoiselle de Scudéry. Elle demeuroit avec madame de Clermont d'Antragues, et elle mourut chez cette dame, en Gascogne, vers le milieu de l'année 1650. Tallemant a dit par erreur qu'elle étoit morte en 1651.

[384] Voyez l'épître de Godeau à la marquise de Clermont d'Antragues, dans ses Poésies. Paris, P. Le Petit, 1663, t. 3, p. 75.

[385] Cette entrevue fut due à une sorte de hasard. La paix de Bordeaux ayant été signée le 1er octobre 1650, la princesse de Condé sortit de cette ville le 3, accompagnée des ducs de Bouillon et de La Rochefoucauld, et d'un grand nombre de gentilshommes. Comme elle alloit à Lormon, pour de là se retirer en Anjou, elle rencontra le maréchal de La Meilleraie, qui venoit à Bordeaux pour lui rendre ses devoirs. Le maréchal lui donna le conseil d'aller à Bourg saluer Leurs Majestés, et il parvint à l'y résoudre. La princesse se jeta aux pieds du jeune Roi et d'Anne d'Autriche, qui l'accueillit froidement, mais cependant avec bonté. Lenet et madame de Motteville parlent de cette entrevue dans leurs Mémoires, mais c'est mademoiselle de Montpensier qui donne le plus de détails. Elle insiste en jeune femme sur la forme d'une écharpe et sur la mauvaise grâce qu'on trouvoit à une princesse qu'on n'aimoit pas. On ne lui pardonnoit pas la mésalliance de son illustre époux. (Mémoires de Montpensier, deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, t. 41, p. 101.) «Le mépris, dit madame de Motteville, que madame la Princesse, sa belle-mère, avoit pour sa race et pour elle, joint à toutes ces choses, n'avoit pas peu contribué à son anéantissement. Elle avoit néanmoins des qualités assez louables; elle parloit spirituellement quand il lui plaisoit de parler, et dans cette guerre elle avoit paru fort zélée à s'acquitter de ses devoirs.» (Mémoires de Motteville. Ibid., t. 39, p. 80.)

[386] Mémoires de Motteville, audit lieu, p. 81.

[387] Loret peint assez plaisamment les craintes que cette entrevue inspiroit aux Frondeurs:

La Reine ayant avec carresse

Reçu madame la Princesse,

Et ses associés aussi,

Cela donne bien du souci

A ces deux têtes noire et blonde,

Qui sont les suppôts de la Fronde;

On dit qu'ils font les yeux mourants,

Et même aussi leurs adhérents,

Et n'est pas jusqu'à La Boulaye

Dont le grand cœur ne s'en effraye.

(Muse historique, lettre du 15 octobre 1650.)

[388] On appeloit ainsi par dérision le duc de Beaufort, qui avoit la charge de grand-amiral de France.

[389] La cour revint à Paris au commencement du mois de novembre 1650.

[390] Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse.

[391] Anne de Rohan, princesse de Guemené, duchesse de Montbazon. Louis de Rohan, son mari, étoit, comme aîné, débiteur de la dot constituée à sa sœur.

[392] Cette anecdote et les vers inspirés à mademoiselle de Scudéry par la prison du prince de Condé, étoient déjà connus par le récit de madame de Motteville. (Voyez ses Mémoires, dans la collection déjà citée, t. 39, p. 9.)

[393] M. de Bar étoit chargé de la garde des trois princes. Il étoit fort ignorant; on a prétendu que, comme il ne savoit pas le latin, il vouloit qu'on leur dît la messe en françois, de peur que le prêtre en officiant ne leur donnât dans cette langue des avis qu'il ne pourroit pas comprendre.

[394] Cet événement arriva, le samedi 29 octobre 1650, entre onze heures et minuit. (Voyez le Récit véritable de tout ce qui s'est fait et passé à l'assassinat commis proche l'hôtel de Schomberg, au sujet de monseigneur le duc de Beaufort; Paris, 1650, in-4o de sept pages.) Loret a raconté cette tragique aventure d'une manière tout à la fois badine et judicieuse:

Samedi, par grande disgrâce,

Gens inconnus et pleins d'audace,

Le soir, tout tard, mirent à mort

Un suivant du duc de Beaufort,

Comme il alloit quérir son maître,

Qui, ce soir même, alla repaître

Chez la duchesse de Nemours,

N'ayant pas trouvé ses amours.

Cela fit bien crier du monde,

Et surtout messieurs de la Fronde,

Jusque-là qu'un maître mutin,

Qui ne s'appelle pas Martin,

Fut dire à l'Altesse Royale

Que cette action déloyale,

Qui rendoit tout Paris chagrin,

Ne venoit que du Mazarin;

Et redoublant la hardiesse

Dont il parloit à Son Altesse,

S'écria que sans doute un jour

On lui feroit semblable tour.

Plusieurs disent que ce langage

Est plein d'insolence et d'outrage;

Toutefois le Frondeur susdit,

Ayant ainsi dit et prédit,

Et fait une telle incartade,

Ne reçut point de bastonnade.

Multitude de lanterniers,

De vrais nigauds, de safraniers,

Et des crieurs d'huîtres à l'écaille,

Oh! la ridicule canaille!

Ont envoyé des députez,

Le peste soit des effrontez!

Au duc de Beaufort, pour lui dire,

Sans même excepter notre Sire,

Qu'ils le serviroient contre tous:

Mais ces gens-là sont-ils pas fous?

Conseil, minorité, régence,

Que direz-vous de cette engeance?

Sainte majesté de nos Rois,

Justice, obéissance, lois,

Aujourd'hui si peu maintenues,

Hélas! qu'êtes-vous devenues?

(Muse historique, lettre du 5 novembre 1650.)

[395] Les sieurs de Saint-Eglan et de Brinville. (Récit véritable.)

[396] Cette croix étoit au coin de la rue Saint-Honoré et de l'Arbre-Sec. On disoit tantôt Tiroir, tantôt Trahoir. Personne n'est d'accord ni sur ce nom, ni sur son origine. (Voyez Jaillot, Recherches sur Paris, quartier du Louvre, p. 7.)

[397] Comme l'écrit déjà cité est l'ouvrage d'un Frondeur, et que ce parti ne mettoit pas en doute l'intention des assassins de tuer le duc de Beaufort, le pamphlet diffère essentiellement de la narration de mademoiselle de Scudéry. Il y est dit que les assaillans, «croyant que ledit seigneur-duc étoit dans ledit carrosse, à cause que le sieur de Saint-Eglan avoit la chevelure blonde, ainsi que la porte ledit seigneur-duc, tirèrent quinze à vingt coups, sans blesser personne, sinon le sieur de Brinville, lequel fut blessé légèrement à la joue..... et tout aussitôt tira un autre coup de mousqueton, duquel fut tué ou blessé à mort un desdits assassineurs, et en même temps ledit sieur de Brinville sauta légèrement hors du carrosse, et à la faveur de la nuit se mêla parmi eux sans être reconnu, ce que ne put faire le sieur de Saint-Eglan, lequel fut misérablement blessé d'un coup de poignard ou de baïonnette au cœur, dont il mourut une demi-heure après.» (Récit véritable.)

[398] C'étoit dans la nuit du jeudi 3 novembre 1650. Nous trouvons cette date dans Loret:

A Paris, durant qu'il fait sombre,

Arrive toujours quelque encombre.

Jeudi, la nuit, plusieurs badauds

Attachèrent à six poteaux,

En assez indigne posture,

Du cardinal la pourtraiture.

Cet acte et son impunité

Témoignent bien en vérité

Un règne impuissant et débile.

Je ne suis pas assez habile

Pour leur représenter leur tort,

Mais je hais l'insolence à mort.

(Muse historique, lettre du (samedi) 5 novembre 1650.)

[399] Charlotte-Marguerite de Montmorency, princesse douairière de Condé.

[400] Loret rend compte de la maladie de la Reine-mère dans les termes suivants:

Un peu d'indisposition,

De langueur et d'émotion

Attaquèrent, l'autre semaine,

L'individu de notre Reine;

Son corps, pour être exempt de mal,

N'est pas aussi fait de métal,

Mais de chair délicate et belle

Qui pourtant n'est point immortelle.

Pourroit-elle se bien porter

Après qu'on l'a tant fait trotter?

Et comment n'être point malade

D'une si longue cavalcade,

Et de tant d'ennuis et de soins?

Certes, on l'est souvent à moins.

Dieu veuille garder sa personne,

Et des conseils que l'on lui donne

Ne lui faire user que des bons

Pour le plus grand bien des Bourbons!

(Muse historique, lettre du 5 novembre 1650.)

[401] La cour étoit revenue à Paris le 12 novembre 1650, et le lendemain, le duc de Beaufort étant venu saluer la Reine, en fut mal reçu. C'est Loret qui donne ces dates et ces petits faits:

La cour . . . . . . . . . . . . . . . . . .

A Paris mardi retourna . . . . . . . .

. . . . . on me dit avant-hier . . . .

Que la Reine . . . . . . . . . . .

Avoit montré grande froideur

Contre monsieur un Tel, Frondeur,

Qui, croyant tirer avantage

Du funeste et cruel carnage

Qu'on avoit fait de son suivant,

Est moins aimé qu'auparavant.

Les voleurs mis à la torture

Ayant avoué l'aventure

Et dit tout haut, en plein sénat,

Qu'ils avoient fait l'assassinat,

Mais de cette action félonne

N'ayant chargé nulle personne.

(Muse historique, lettre du 19 novembre 1650.)

[402] Henri de Lorraine, comte d'Harcourt, mort en 1666.

[403] Le prince de Condé fit à cette occasion un couplet très-connu; il est imprimé dans le Nouveau siècle de Louis XIV, ou Poésies anecdotes du règne et de la cour de ce prince; Paris, Buisson, 1793, t. 1er, p. 273. Soulavie est l'éditeur de ce recueil. Voici ce couplet, rétabli d'après un manuscrit de chansons historiques que feu M. le marquis Garnier nous avoit communiqué:

Cet homme gros et court,

Si fameux dans l'histoire,

Ce grand comte d'Harcourt

Tout couronné de gloire,

Qui secourut Cazal et recouvra Turin,

Est maintenant recors de Jules Mazarin.

[404] César Phébus d'Albret, comte de Miossens, étoit alors maréchal de camp; élevé à la dignité de maréchal de France, au mois de février 1653, il ne s'appela plus que le maréchal d'Albret.

[405] La princesse de Condé, douairière, mourut à Châtillon-sur-Loing le 2 décembre 1650. Ses restes, déposés à Paris dans l'église des Jésuites, furent transportés, le jeudi, 22 décembre suivant, au couvent des Carmélites de la rue Saint-Jacques; nous joindrons ici le récit semi-burlesque de Loret; il contient des circonstances curieuses:

En ce convoi sombre et fatal,

Plus de cent flambeaux à cheval

Eclairoient la pompe funèbre

De cette princesse célèbre,

Qui tous les cœurs attendrissoit

Par où le triste char passoit.

Les grands et grandes de la ville,

Au nombre de deux ou trois mille,

Avoient été, vêtus en deuil,

Rendre visite à son cercueil.

Le peuple avec un zèle extrême

En avoit aussi fait de même,

Et moi, qui ne suis presque rien,

Mais toutefois un peu chrétien,

J'allai dire comme les autres

En ce saint lieu mes patenostres, etc.

(Loret, Muse historique, lettre du 25 décembre 1650.)

[406] Isaac Habert, nommé évêque de Vabres en 1645, mourut en 1668. Il a eu grande part aux disputes du jansénisme, ayant attaqué le premier l'Augustinus de l'évêque d'Ypres.

[407] Loret a fait mention, dans sa Muse historique, de cette action oratoire.

De Vabres, orateur célèbre,

Fit lundi l'oraison funèbre

De celle qu'on nommoit icy

Charlotte de Montmorency,

De Condé princesse douairière,

Qui fit voir en sa fin dernière

Tant d'amour et de charité,

Que l'on peut dire en vérité

Que son âme ardente et zélée

Dans les cieux est tout droit volée,

Avec mille fois plus d'appas

Qu'elle n'en avoit ici-bas,

Quoiqu'elle ait passé les plus belles

De toutes les beautés mortelles.

L'oraison se fit le matin

Au grand couvent Saint-Augustin.

C'étoit un beau panégyrique,

Et d'un accent si pathétique

Cet évêque le proféra,

Que l'assemblée en soupira,

Et plusieurs, émus par ses charmes,

En versèrent même des larmes.

(Loret, Muse historique, lettre du 18 décembre 1650.)

[408] Ces deux discours de l'évêque de Vabres ne paroissent pas avoir été imprimés; au moins ils ne sont pas indiqués dans l'ouvrage du Père Lelong, quoiqu'il cite deux autres oraisons funèbres de la princesse de Condé, dont une est de l'abbé d'Aubignac. (Bibliothèque historique de la France, no 25820.) Moreri, quoiqu'il ait donné la liste des ouvrages d'Isaac Habert, ne fait non plus aucune mention de ces discours.

[409] La bataille de Rethel, gagnée le 15 décembre 1650, par le maréchal Du Plessis sur les Espagnols, dans les rangs desquels étoit le maréchal de Turenne.

[410] Claude de Mesmes, comte d'Avaux, l'un de nos diplomates les plus célèbres, et frère du président, étoit mort le 19 novembre précédent.

[411] Henri de Mesmes, président à mortier au parlement de Paris, mourut le 29 décembre 1650. (Voyez la Muse historique de Loret, lettre du 1er janvier 1651.) Ce passage donne la date précise de cette lettre.

[412] Montglat rapporte aussi ce fait. (Mémoires de Montglat, deuxième série de la Collection des Mémoires, t. 50, p. 256).

[413] René Potier, seigneur de Blancmesnil et du Bourget, président des enquêtes, ne termina sa carrière que le 17 novembre 1680.

[414] Les princes étoient sortis du Havre le 13 février précédent. Leur liberté avoit été le résultat d'un traité fait entre le coadjuteur et la princesse palatine, au nom du prince de Condé, dont elle avoit reçu les pouvoirs tracés sur une ardoise. Ce double mariage en avoit été l'une des conditions. Le but étoit de réunir les princes et le duc d'Orléans dans un même intérêt. Mademoiselle de Chevreuse, en épousant le prince de Conti, auroit empêché le cardinal Mazarin d'attirer à lui le frère du prince de Condé. (Voyez les Mémoires de Guy Joly dans la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, deuxième série, t. 47, p. 117.) Ces mariages ne s'accomplirent pas.

[415] Jean de Montreuil, secrétaire du prince de Conti, membre de l'Académie françoise. Il n'auroit pu être long-temps le custodi-nos du prince, car il mourut le 27 avril suivant.

[416] Ce second refus du parlement eut lieu le 1er mars 1651. (Mémoires d'Omer Talon, deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, t. 62, p. 172.) Ce fait donne la date précise de cette lettre.

[417] Louis de Valois, duc d'Angoulême, gouverneur de Provence, mourut à Paris, le 13 novembre 1653. Il avoit eu avec le parlement d'Aix les démêlés les plus sérieux, à l'occasion des charges qu'il avoit fait créer pour rendre ce parlement semestriel. Le duc d'Angoulême, alors comte d'Alais, voulut employer la force à l'exécution de ses desseins; le peuple prit le parti de son parlement; les avenues du palais furent barricadées, et le comte d'Alais, obligé de capituler, sortit de la ville après avoir traité avec ses magistrats. Le parlement cassa le semestre, ainsi que les consuls nommés au nom du Roi, tandis qu'ils auroient dû être élus, et tout rentra dans l'ordre; mais les esprits demeurèrent long-temps envenimés. (Relation véritable de ce qui s'est fait et passé en la ville d'Aix, en Provence, depuis l'enlèvement du roi Louis XIV, fait à Paris le 6 janvier 1649, et en l'affaire du parlement, où le comte d'Alais, madame sa femme et mademoiselle sa fille, le duc de Richelieu, M. de Sceve, intendant, et plus de cent cinquante gentilshommes ont été arrêtés prisonniers; apportée par le sieur T., envoyé par messieurs du parlement de Provence. A Paris, chez Jean Henaut, au Palais, 1649. In-4o de 8 pages.) (Cabinet de l'éditeur.)

[418] Mathieu Molé, premier président du parlement de Paris, reçut les sceaux le 3 avril 1651, et mourut dans ses fonctions le 3 janvier 1656.

[419] C'étoit le ballet de Cassandre dont les paroles sont de Bensserade. (Voyez les Œuvres de Bensserade, édition à la sphère, 1698, t. 2, p. 3.) Il fut dansé au Palais Cardinal le 26 février 1651. La Reine n'y assista point; elle venoit d'être obligée d'ordonner au cardinal Mazarin de quitter la France. Les petits détails échappent à la grave histoire, bien qu'ils ne soient pas toujours indignes d'être recueillis; c'est ce qui nous détermine à donner ici le récit burlesque de Loret:

Le soir un désir me vint prendre

D'aller visiter la Cassandre

Qu'on dansoit au Palais-Royal,

Où plusieurs dames, comme au bal,

Avoient mis leurs plus riches jupes

Pour donner dans les yeux des dupes.

Mademoiselle s'y rendit,

Qu'assez long-temps on attendit,

Avec les deux jeunes Loupines

Très-charmantes et très-poupines;

On y voyoit de tous côtés

Luire tout plein d'autres beautés,

Et la Guerchy plus que pas une

Brilloit en haut sur la tribune

Très-fort œilladée, et par qui?

Par Nemours, Joyeuse et Créqui,

Qui, bien souvent lorgnant la belle,

Etoient aussi lorgnés par elle.

Pour la Reine, en ce lien d'appas,

Sa Majesté ne parut pas,

Car elle étoit triste et malade.

Pour le ballet et mascarade,

Il étoit assez jovial;

Toutefois, pour ballet royal,

En dessein, dépense et musique,

Il n'étoit pas trop magnifique.

Quoi que c'en soit, cette action

Causa de l'exaltation.

Le Roy, qui fait bien quoi qu'il fasse,

Y dansa de fort bonne grâce;

Trois ou quatre admirablement,

Et les autres passablement.

(Muse historique, lettre du 5 mars 1651.)

[420] Les bourgeois de Paris gardoient nuit et jour le Palais-Royal; cela dura jusqu'au mois d'avril, comme on le voit encore dans Loret:

Les Parisiens remerciez,

Et tout-à-fait licenciez,

N'auront plus le soin ni la peine

De garder le Roy ni la Reine,

Et ne feront plus les Argus,

Sinon de peur d'être c.....

Outre qu'ils étoient inutiles,

C'étoient guerriers très-mal habiles,

Et des gens qui savoient si peu

Gouverner des armes à feu,

Que trente en ont perdu la vie

Qui n'en avoient aucune envie.

(Muse historique, lettre du 3 avril 1651.)

[421] Nous citerons encore ici l'autorité de Loret:

La duchesse de Longueville,

Belle, spirituelle, habile,

A dans son cœur déterminé

De ne point sortir de Stené (Stenay)

Que la paix ne soit commencée

Et même un peu bien avancée.

Elle emploie, à ce que l'on dit,

Son éloquence et son crédit

Et tous les charmes nécessaires

Pour disposer nos adversaires

A ce grand accommodement,

Désiré généralement,

Et qui couronnera la belle

D'honneur et de gloire immortelle.

(Muse historique, lettre du 26 février 1651.)

La duchesse de Longueville revint à Paris vers le 15 du mois de mars, comme on le voit au même ouvrage dans la lettre du 19 mars 1651.

[422] Ce M. Bonneau étoit vraisemblablement l'oncle de madame de Miramion; sa fille épousa M. de Chauvelin.(Voyez une Vie manuscrite et inédite de madame de Miramion, par madame de Nesmond, sa fille.) (Cabinet de l'éditeur.)

Chargement de la publicité...