Les historiettes de Tallemant des Réaux, tome troisième: Mémoires pour servir à l'histoire du XVIIe siècle
NOTES:
[1] François de Bassompierre, né en Lorraine le 12 avril 1579, maréchal de France en 1623, mort dans le château du duc de Vitry dans la Brie, le 12 octobre 1646.
[2] Ce ne peut être que Diane de Dampmartin, comtesse de Fontenoy, et dame en partie de Vistingen, femme de Charles-Philippe de Croy, marquis d'Havré. Ils sont la tige des marquis d'Havré.
[3] Cette fable est tout-à-fait dans le genre de celle de la fée Mélusine, dont la maison de Lusignan a la prétention de descendre.
[4] Voir la note 179 de la p. 111 du t. I.
[5] On fit un guéridon sur une entrée de ballet, où il sortoit d'un tambour.
[6] Il disoit qu'il y avoit plus de plaisir à le dire qu'à le faire. (T.)
[7] On parloit ainsi alors. (T.)
[8] En ce temps-là Bautru se mit à lui faire les cornes chez la Reine: on en rit. La Reine demanda ce que c'étoit. «C'est Bautru, dit-il, qui montre tout ce qu'il porte.» (T.)
[9] On diroit aujourd'hui les honneurs.
[10] Allusion à l'Amadis de Gaule.
[11] Peautre ou piautre; ce mot de notre ancienne langue romane s'est conservé parmi les bateliers de Loire pour exprimer le gouvernail.
[12] Le village de Nanterre est situé à moitié chemin entre Paris et Saint-Germain-en-Laye.
[13] Allusion aux commencements de la famille Coiffier de Ruzé d'Effiat, qui sortoit des charges de finances. On appeloit élu, un conseiller d'élection, sorte de juridiction dont les appels étoient portés à la cour des Aides.
[14] Le Clerc Du Tremblay étoit alors gouverneur de la Bastille.
[15] On avoit donné, par dérision, le nom d'Importants à ceux qui suivoient le parti du duc de Beaufort. (Esprit de la Fronde; Paris, 1672, tom. 1, pag. 156.) «On les nomma les Importants, parce qu'ils débitoient des maximes d'État, déclamoient contre la nouvelle tyrannie, et prétendoient rétablir les anciennes lois du royaume.» (Histoire de la Fronde, par le comte de Saint-Aulaire; Paris, 1827, tome 1, pag. 105.)
[16] Le Cours la Reine, vis-à-vis les Invalides.
[17] Mauvais plaisant, faiseur de pointes et de quolibets. Cette expression a été empruntée du nom du farceur Turlupin. L'adjectif n'est plus en usage, mais le substantif turlupinade a été conservé.
[18] François de La Rochefoucauld, né à Paris le 8 décembre 1558, évêque de Senlis en 1607, mort à Paris le 15 février 1645.
[19] Rapin étoit prévôt de la connétablie. (T.)
[20] Marthe Brossier étoit de Romorentin, en Sologne. (Voyez la Biographie universelle de Michaud.)
[21] Marie de La Rochefoucauld-Randan, mariée en 1579 à Louis de Rochechouart, seigneur de Chaudenier. Elle se fit Carmélite après la mort de son mari.
[22] Mananda! espèce de serment fort en usage chez les femmes aux quinzième et seizième siècles. En voici un exemple tiré de Des Périers dans le conte de l'enfant de Paris qui fit le fol pour jouyr de la jeune veuve. La dame, en se déshabillant, disoit à sa chambrière: «Perrette, il est beau garçon, c'est dommage de quoi il est ainsi fol.—Mananda! disoit la garce, c'est mon, madame, il est net comme une perle, etc.» (Nouvelles récréations et joyeux devis de Bonaventure Des Périers; Amsterdam, 1735, t. 2, p. 242.)
[23] Marie de Bruneau, dame Des Loges, née vers 1585, morte le 1er juin 1641.
[24] Ses lettres ne sont pas trop merveilleuses; cela étoit bon pour ce temps-là. Bortel a eu raison d'empêcher Conrart de les faire imprimer: il vouloit aussi faire un Recueil de vers sur sa mort. Tout cela est avouétré. (T.)—Avouétré pour avoytré, avorté, qui n'est pas venu à terme. (Dict. de Nicot.)
[25] C'étoit en 1629. (T.)
[26] Il y avoit quatre ans quand Henri IV fut tué. Depuis, comme il a eu la faiblesse de cacher son âge, Balzac l'a appelé cet ambassadeur de dix-huit ans. A son compte, il falloit qu'il l'eût été à quatorze, comme vous le verrez par la suite. (T.)
[27] Secrétaire du duc de Weimar. (T.)
[28] Manuscrit 902, in-folio, tom. 10, pag. 113, de la bibliothèque de l'Arsenal. Cette Notice est écrite d'une grande écriture de femme; elle a vraisemblablement été composée par une des filles de madame Des Loges. On trouvera des détails sur les manuscrits de Conrart dans la Notice qui précède ses Mémoires. (Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, 2e série, t. 48.)
[29] Tallemant en a cependant médit dans l'article qui suit; mais de qui n'a-t-il pas médit?
[30] On a cru qu'il n'étoit pas inutile de publier cette Notice biographique contemporaine sur une femme justement célèbre. Elle avoit déjà été citée dans l'article Loges (des) de la Biographie universelle de Michaud. On peut aussi consulter l'article qui lui a été consacré dans le Dictionnaire de Moreri.
[31] Dans l'article qui précède.
[32] Une madame d'Endreville, fille d'un secrétaire du Roi et femme d'un gentilhomme riche de Normandie, fit garder sa place, en 1658, par un suisse du Roi. On se moqua fort d'elle. (T.)
[33] Les deux auteurs du Roman de la Rose. Tallemant auroit dû les nommer dans l'ordre inverse, puisque Jean de Meung a été le continuateur de Guillaume de Lorris.
[34] On dit même qu'ils étoient associés. (T.)
[35] Madame de La Luzerne, son autre fille, est un original en Phébus. Pour dire que lui faire tant de cérémonies, c'étoit la faire souffrir terriblement, elle dit une fois: «Ha! pour cela, madame, c'est une vraie gémonie.» Elle avoit ouï parler du Montfaucon de Rome, qu'on appeloit Scalas Gemonias. (T.)—C'étoit le lieu d'où l'on précipitoit les criminels.
[36] Pierre Séguier, né le 28 mai 1588, chancelier en 1635, mort le 28 janvier 1672.
[37] On m'a dit que ce fut Des Roches, le mâle, chanoine de Notre-Dame, fort riche en bénéfices, autrefois petit valet du cardinal de Richelieu au collége, qui, le connoissant par droit de voisinage, le proposa au cardinal de Richelieu pour garde-des-sceaux, comme un homme dévoué, et dont il lui répondoit; le cardinal s'y fia. Le monde fut assez étonné de ce choix, car il n'étoit pas trop en passe de cela. Il étoit alors président au mortier en la place de son oncle. (T.)
[38] Tallemant se montre ici singulièrement prévenu contre le chancelier Séguier. Au reste, la partialité que ce magistrat témoigna dans le procès du surintendant, et dans d'autres circonstances, nuisit singulièrement à son caractère. On en aperçoit des traces dans les lettres de madame de Sévigné, et les Mémoires encore manuscrits de M. d'Ormesson, ne permettent pas de douter que le chancelier n'ait eu pour Colbert, ennemi personnel du surintendant, une complaisance tout-à-fait opposée au caractère qu'il auroit dû déployer.
[39] Il est le premier qui s'est avisé de se faire traiter de grandeur. Avant lui pas un ne s'étoit fait traiter de monseigneur dans les harangues, quand on lui parle comme député. (T.)
[40] On voit par là que Les Mémoires de la Régence, dont l'auteur parle si souvent, n'existoient qu'en projet; il est très-vraisemblable qu'ils n'ont pas été composés.
[41] Pierre Séguier, premier du nom, d'abord avocat des parties, devint avocat-général du Parlement en 1550, président à mortier en 1554; né en 1504, mort en 1580.
[42] Pierre Séguier, deuxième du nom, d'abord, lieutenant civil, succéda à son père dans la charge de président à mortier.
[43] Ce ne fut pas lui, ce fut Séguier, marquis d'O; le premier président Le Jay, qui étoit alors procureur du roi du Châtelet, en haine du président Séguier d'alors, oncle du chancelier, en fit informer. Il étoit mal satisfait de ce président, je ne sais pourquoi. (T.)
[44] Madeleine Fabri, fille de Jean Fabri, seigneur de Champauzé, trésorier de l'extraordinaire des guerres.
[45] Je sais de Boileau, greffier de la Grand'Chambre, que le père de la chancelière a été valet chez feu son grand-père à quinze écus de gages, c'est-à-dire tout au plus petit clerico. Cependant, à l'imitation de son mari, elle va chercher des aïeux en Provence. M. de Peiresc s'appeloit Fabri; il prétendoit venir d'un gentilhomme pisan qui s'établit en Provence durant les guerres des ducs d'Anjou pour le royaume de Naples; et comme M. le président Séguier eut les sceaux, Peiresc, qui étoit bien aise d'avoir sa faveur pour obliger les gens de lettres et de vertu, avoua le frère de la chancelière, alors maître des requêtes, pour son parent. Le bonhomme Gassendi en met la descente tout franc dans la vie de Peiresc. Il le croit, comme il le dit, ou il avoit ordre de son ami d'en parler ainsi pour la raison que j'ai dite. (T.)
[46] Je me souviens que le jour de Saint-Joseph, aux Mathurins, où l'abbé de Cerisy prêchoit, on avoit habillé saint Joseph d'une robe de M. le chancelier, et la Vierge avoit la cravate de madame d'Aiguillon. (T.)
[47] Bois-Robert dit qu'il avoit proposé au cardinal de faire le chancelier protecteur, et de se contenter, lui, d'avoir soin de l'Académie, et que le cardinal, qui prenoit le chancelier pour un grand faquin, reçut cela si mal, qu'il pensa chasser Bois-Robert. (T.)
[48] Germain Habert, abbé de Cerisy, de l'Académie françoise, mort vers 1654. On a de lui diverses poésies dans les Recueils du temps, une Vie du cardinal de Bérule et quelques autres ouvrages.
[49] La Connaissance des Bêtes; Paris, 1648, in-4o.
[50] Jacques Esprit, de l'Académie françoise, mort en 1678. On lui attribue le livre intitulé de la Fausseté des vertus humaines. Lié avec madame de Sablé et avec le duc de La Rochefoucauld, il passe pour avoir eu quelque part aux Maximes.
[51] Jean Ballesdens, avocat au Parlement, membre de l'Académie françoise, auteur de quelques ouvrages médiocres. Il aimoit les anciens livres; on trouve souvent sa signature sur le frontispice des éditions gothiques de nos vieux poètes.
[52] Qu'il ne se découvre; du mot infula, qui signifie chaperon dans la basse latinité.
[53] Nicolas de Nets, évêque d'Orléans en 1631, mourut en 1646.
[54] Dominique Séguier, conseiller clerc au Parlement, doyen de l'église de Paris, évêque d'Auxerre, puis de Meaux, premier aumônier du Roi, mourut eu 1659.
[55] Catherine de Parthenay-Soubise, femme de René, deuxième du nom, vicomte de Rohan.
[56] Henri, deuxième du nom, premier duc de Rohan, auteur des Mémoires publiés sous ce nom; né le 21 août 1579, mort le 13 avril 1638.
[57] Ce M. de Brèves, à ce qu'on dit, appela le pape le grand Turc des chrétiens. Il cria: Alla, en mourant, et sans Gédoin, le Turc, qui croyoit en Notre Seigneur comme lui, il ne se fût jamais confessé; mais Gédoin lui dit qu'il le falloit faire par politique. (T.)
[58] Marguerite, duchesse de Rohan, seule héritière de son père, épousa, en 1645, Henri Chabot, simple gentilhomme, et porta dans cette maison le titre et les armes de Rohan.
[59] Les Mémoires du duc de Rohan ont été réimprimés dans le t. 18 de la seconde série de la Collection Petitot.
[60] On lit en effet dans le Voyage du duc de Rohan, Amsterdam, chez Louis Elzéviers, 1649, petit in-12, pag. 101: «Les ruines de la superbe métairie de Cicéron, nommées Académia..... sont considérables...... pour les belles Œuvres qu'il y a composées, entre lesquelles sont renommées les Pendette.»
[61] Marguerite de Béthune Sully, morte le 22 octobre 1660.
[62] J'ai ouï dire à d'autres que c'est une madame de Rupierre qui a dit cela. (T.)
[63] Première femme de M. de Schomberg. Ce d'Halluin n'étoit pas trop en réputation de bravoure. «On me fait tort, dit-il, je le ferai voir à la première occasion.» Il défit les Espagnols à Leucate en 1636, et fut fait maréchal de France. (T.)
[64] Miossens lui coûte deux cent mille écus. Miossens prit un suisse; il étoit alors bien gredin: madame Pilou lui dit: «Quelle insolence! un suisse pour garder trois escabelles!—Cela a bon air, répondit-il: quoiqu'il ne garde rien, il semble qu'il garde quelque chose: on le croira.» (T.)
[65] Vers du Cid. (T.)
[66] Bois d'Almais, ou Bois d'Annemets, comme on le nomme le plus souvent, est l'auteur des Mémoires d'un favori de M. le duc d'Orléans. On verra plus bas, à l'article Ruqueville, que Bois d'Annemets étoit frère de ce dernier. Les Mémoires d'un favori sont assez rares, et d'autant plus recherchés qu'ils n'ont pas été reproduits dans la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France. Goulas, gentilhomme ordinaire de Gaston, duc d'Orléans, a fait connoître dans ses Mémoires restés manuscrits, le duel dans lequel succomba l'auteur des Mémoires d'un favori. Cet événement eut lieu en 1627. (Voyez un fragment de ces Mémoires cité dans la Bibliothèque historique du P. Lelong, sous le no 21395, t. 2, p. 449.)
[67] Gentilhomme devers le Bordelais, frère de madame de Flavacour, ci-devant Saint-Louis, fille d'honneur d'Anne d'Autriche. (T.)
[68] Il a été publié à Liége, en 1767, une Histoire de Tancrède de Rohan avec quelques autres pièces. (Bibliothèque historique de la France, no 32051, t. 3. p. 181)
[69] René Du Plessis de La Roche Picmer, comte de Jerzé, personnage singulier, qui, en 1649, fit semblant d'être amoureux d'Anne d'Autriche. On l'exila, et il termina ses jours d'une manière très-malheureuse. Ayant obtenu en 1672 la permission de servir comme volontaire, il fut tué par une de nos sentinelles qui n'entendit pas sa réponse. Ce nom est écrit dans les Mémoires du temps Jerzé, Jerzay et Jarzay.
[70] Dans le mal au cœur qu'avoit Ruvigny ne se souciant plus tant de mademoiselle de Rohan, il voulut débaucher Jeanneton, qui étoit jolie, et lui dit si elle ne feroit pas bien ce que sa maîtresse avoit fait, et qu'il le lui feroit, si non voir, du moins entendre. Elle le lui promit. Le lendemain, comme il entroit à sept heures du matin dans la chambre de mademoiselle de Rohan, les fenêtres étant fermées, il se fit suivre par cette fille, qui, pieds-nus, se glissa dans un coin. Ruvigny fit des reproches à mademoiselle de Rohan de sa légèreté, et lui dit qu'après ce qui s'étoit passé entré eux, etc., etc. Jeanneton fut persuadée de la sottise de sa maîtresse; mais pour cela n'en voulut pas faire une. (T.)
[71] La sœur de Ruvigny étoit une fort belle personne: elle fut mariée, en premières noces, avec un gentilhomme du Perche, nommé La Maisonfort. Cet homme s'enivra de son tonneau, et de telle sorte, que quand on lui dit qu'il y prît garde, il répondit qu'il falloit mourir d'une belle épée. Il en mourut en effet. La voilà veuve: c'étoit une coquette prude, je ne crois pas que personne ait couché avec elle; mais c'étoit galanterie plénière. Saint-Pradil, de la maison de Jussac, en Angoumois, a été le plus déclaré de tous ses galants: il lui donnoit, fort souvent des divertissements qu'on appeloit des Saintes Pradillades; c'étoit des promenades où il y avoit les vingt-quatre violons et collation. Un jour qu'ils revenoient de Saint-Cloud un peu trop tard, ils versèrent sur le pavé, le long du Cours. Il y avoit sept femmes dans le carrosse: il crioit: «Madame de la Maisonfort, où êtes-vous?» Chacune contrefaisoit sa voix, et disoit: «Me voici;» puis quand il l'avoit tirée, et qu'il voyoit que ce n'étoit pas elle, il les laissoit là brusquement, et avoit envie de les jeter dans l'eau. Il ne la trouva que toute la dernière.
Elle avoit de plaisants accès de dévotion. Au milieu d'une conversation enjouée, elle s'alloit enfermer dans son cabinet, et y faisoit une prière; puis elle revenoit.
Un grand seigneur d'Angleterre devint amoureux d'elle à Paris, et l'épousa. Elle est morte, il y a près de quinze ans, et a laissé deux filles qui ont été mariées en Angleterre. Elle avoit été accordée avec le marquis de Mirambeau. (T.)
[72] Saint-Luc tenoit la porte en bas, et avoit des chevaux tout prêts avec des pistolets à l'arçon de la selle: il faisoit un froid du diable; mais Ruvigny en revint si échauffé, qu'il n'avoit pas besoin de feu. Il étoit si transporté de colère, que vous eussiez dit un fou. (T.)
[73] On conte une autre chose de Ruvigny, qui est un peu plus raisonnable. Quand M. le Grand fut arrêté, le grand-maître dit à Ruvigny: «Ah! pour cette fois-là on vous convaincra, car on a le traité d'Espagne.—Monsieur, lui dit Ruvigny, je suis serviteur de M. le Grand, quand je le verrois je démentirois mes yeux.» Le grand-maître en fit plus de cas encore qu'il n'avoit fait par le passé. (T.)
[74] Mademoiselle de Rohan la bossue avoit demandé la permission de faire une espèce de couvent de filles à une terre qu'elle avoit. On lui dit qu'on le vouloit bien, mais qu'après sa mort on donneroit cette terre au plus proche monastère de Dames. (T.)
[75] S'enleva, ne s'appliqua pas. (T.)
[76] Cadet de Pons, mari de madame de Richelieu, aujourd'hui le maréchal d'Albret. Ils sont d'Albret, mais bâtards, et de Pons par leur mère. (T.)
[77] Quand on découvrit que Chabot en vouloit à mademoiselle de Rohan, La Moussaye lui dit: «Vous vous engagez là à une grande galanterie.—Galanterie! répondit l'autre, je prétends l'épouser.—Ah! ce sera bien fait à vous, reprit La Moussaye en souriant.—Vous verrez, répliqua Chabot.» (T.)
[78] A cause de cela on l'appelle la reine Gillette. (T.)
[79] Quand il vit que l'affaire de M. de Laval étoit bien avancée, il fit dire au chancelier que le respect qu'il lui portoit l'avoit empêché d'y entendre. Dans la vérité Chabot étoit amoureux de madame de Sully, et point de mademoiselle de Rohan, non plus que de madame de Coislin. (T.)
[80] Nonobstant tout le bruit qu'on avoit fait, M. d'Elbeuf, alors assez endetté, offrit le prince d'Harcourt, son fils, à mademoiselle de Rohan, qui le rebuta fort. Il y avoit, à Paris, je ne sais quel fou de la maison de Wirtemberg, avec qui Harcourt fut obligé de se battre à la Place-Royale, justement devant les fenêtres de mademoiselle de Rohan. Le prince d'Harcourt désarma l'autre, qui, quand il lui eut rendu son épée, lui donna des coups de plat d'épée sur sa bosse, et cela à la vue de la personne que ce pauvre homme vouloit épouser: on les sépara, et on traita l'autre de fou; effectivement, il a couru les rues depuis à Lyon. (T.)
[81] En août 1645. (T.)
[82] Dans le contrat de mariage, elle a consenti que ses enfants fussent élevés à la religion catholique. (T.)
[83] Depuis elle s'est fait traiter d'Altesse, elle qui ne s'en avisoit pas quand elle n'avoit point épousé Chabot. (T.)
[84] Car pour Chabot ni elle, ni madame de Sully, la bonne femme, ne dirent jamais rien contre lui. «Au contraire, disoient-elles, il a bien fait.» (T)
[85] Parce qu'il avoit été chevalier de Malte.
[86] A la naissance de la seconde, pensant attraper sa mère, elle lui fit dire que si elle vouloit la présenter au baptême, M. de Rohan consentiroit qu'on la baptisât à Charenton, et qu'elle choisiroit tel compère qu'il lui plairoit. La mère répondit: «Très-volontiers; dites à ma fille que je la tiendrai avec son frère.» (T.)
[87] Le 1er février 1649.
[88] Ces vers sont de Marigny. (T.)
[89] L'église des Capucins du Marais, aujourd'hui la paroisse Saint-François.
[90] Expression populaire, pour dire regardez.
[91] Le lieutenant-criminel Tardieu et sa femme, aussi avare que lui, furent assassinés le 24 août 1665, dans leur maison du quai des Orfèvres. Tout le monde connoît les beaux vers de la dixième satire dans lesquels Despréaux peint ce hideux couple. Tallemant fait connoître plusieurs traits de leur avarice qui avoient échappé au satirique.
[92] Daniel Du Moustier, célèbre peintre de portraits, né vers 1550, mort en 1631. Il excelloit pour le portrait au crayon en trois couleurs. (Voyez la Biographie universelle de Michaud.) L'auteur de l'article ne paroît pas avoir connu une seule des anecdotes racontées par Tallemant. On conserve à la Bibliothèque Sainte-Geneviève deux volumes in-folio remplis de portraits dessinés par Du Moustier. Il y en a beaucoup qui ne sont qu'ébauchés; un grand nombre représentent malheureusement des personnages inconnus. Le père de Du Moustier étoit peintre, et dessinoit le portrait dans le même genre. Le Recueil de Sainte-Geneviève contient beaucoup de portraits du temps de Charles IX, qui sont nécessairement les ouvrages du père.
[93] Le mot artisan exprimoit encore, sous la minorité de Louis XIV, un excellent ouvrier dans les arts libéraux. Artiste, dans le sens d'ouvrier, qui travaille avec esprit et avec art, se trouve dans le Dictionnaire de Richelet; Genève, 1680.
[94] Nicolas de Verdun, premier président du Parlement de Paris avoit succédé à Achille de Harlay. Il mourut le 16 mars 1627.
[95] Verdun avoit la bouche de côté.
[96] M. de Bassompierre, dans la Bastille y avoit fait des remarques de bien des impertinences. (T.)
[97] Le véritable nom est le Coigneux. Tallemant l'écrit comme on avoit l'habitude de le prononcer.
[98] Antoine Le Coigneux, maître des comptes, en 1572, père du président.
[99] Le fils fut reçu président à mortier le 20 août 1652.
[100] Guillaume le Coigneux, marchand potier d'étain, mourut en 1505, et Sara Ral, sa femme, en 1517; on voyoit leur épitaphe au charnier des Innocens. Gilles Le Coigneux, leur fils, a été procureur au Parlement, et leur petit-fils est devenu conseiller.
[101] On m'a dit que le cardinal de Richelieu dit une fois: «M. Le Cogneux ne sauroit être d'église.» C'est que Le Cogneux avoit épousé clandestinement la fille d'un sergent, si je ne me trompe, qui étoit fort belle; elle s'appeloit Marie Droguet. On ajoute qu'il s'en défit gaillardement afin de n'avoir plus cet obstacle à sa fortune. (T.)
[102] Marie de Médicis.
[103] Marie Ceriziers, dont le père étoit maître des comptes. (T.)
[104] La chambre de l'édit étoit mi-partie, et composée de magistrats catholiques et réformés. Les causes des protestants étoient portées à cette chambre. Ces chambres cessèrent d'exister dès avant la révocation de l'édit de Nantes.
[105] Ce notaire s'appeloit Le Camus. (T.)
[106] Elle alla au conseil à M. le président de Nesmond, qui aimoit son mari, pour savoir qui elle épouseroit de M. de Maisons, ou de M. Le Cogneux. «Ne venez-vous point ici, lui dit-il, madame, après avoir pris votre résolution?—Non, monsieur.—Si cela est, reprit-il, M. de Maisons est bien mieux votre fait.—Mais M. de Maisons a des enfants, dit-elle en l'interrompant.—Oh! je vois bien que votre résolution est prise.» Et n'en voulut plus parler. (T.)
[107] Éleveure, ou bouton qui se lève à la peau.
[108] Boischaumont, on dit vulgairement Bachaumont (T.)—Bachaumont a eu quelque part au Voyage de Chapelle. Ce joli ouvrage n'auroit pas dû porter les noms de deux auteurs.
[109] En 1652, qu'une partie du Parlement y alla. (T.)
[110] Madame de Boudarnault étoit fort décriée. (T.)
[111] Cette Garnier est celle qui a fait le mariage. (T.)
[112] Il s'étoit ruiné à faire le beau, et à se fourrer parmi les gens de cour. (T.)
[113] Madame de Toré étoit sœur du président Le Cogneux. (T.)
[114] On est surpris que deux écrivains du temps, Tallemant et Conrart, aient pris la peine de nous transmettre des querelles de ménage du président Le Cogneux. Ils ne se sont cependant pas entendus entre eux, car on a vu plus haut, dans l'article sur Conrart, que Tallemant s'étoit brouillé avec le premier secrétaire perpétuel de l'Académie françoise. Les lecteurs pourront rapprocher cette partie des Mémoires de Tallemant de ceux de Conrart insérés au tome 48 de la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, pages 192 et suivantes.
[115] Jean de Pontevez, comte de Carces, grand-sénéchal, et lieutenant du roi en Provence. Marie d'Aloigny-Rochefort, sa veuve, remariée au président Le Cogneux, mourut le 13 mai 1675, et le président prit une dernière alliance avec une nièce du maréchal de Navailles, qui lui a survécu. (Voyez l'Histoire généalogique de la maison de France, t. 7, p. 617.)
[116] Voyez plus haut l'article du marquis de Rambouillet, tome 2, page 207.
[117] Gilles, maréchal de Souvray, ou Souvré, grand-maître de la garde-robe, mort en 1626.
[118] Henriette de France, sœur de Louis XIII, épousa Charles Ier, roi d'Angleterre, le 11 mai 1625.
[119] Ce devoit être en 1629. Louis XIII passa à Lyon vers le milieu de février pour se rendre à l'armée de Savoie. (Voyez l'Itinéraire des rois de France dans les Pièces fugitives du marquis d'Aubais, tome 1, pag. 123.)
[120] Tallemant tombe ici dans une erreur. Le connétable de Luynes étoit mort le 15 décembre 1621, après la levée du siége de Montauban. C'étoit le cardinal de Richelieu qui avoit la direction des affaires, au moment qui vient d'être indiqué.
[121] Marion de l'Orme, célèbre courtisane, dont on verra plus bas l'article.
[122] Christine de France, fille de Henri IV, duchesse de Savoie.
[123] On appelle ce flambeau-là le mortier. (T.)—On appelle, chez le roi, mortier de veille, un petit vaisseau d'argent ou de cuivre, qui a de la ressemblance au mortier à piler; il est rempli d'eau où surnage un morceau de cire jaune, ayant un petit lumignon au milieu, et ce morceau de cire, s'appelle aussi mortier. On l'allume quand le roi est couché, et il brille toute la nuit dans un coin de sa chambre, conjointement avec une bougie, qu'on allume dans le même temps dans un flambeau d'argent au milieu d'un bassin d'argent qui est aussi à terre.» (Dictionnaire de Trévoux.)
[124] On a dit d'un M. d'Esche, frère de madame de Villarceaux, dont le mari a fait tant de fracas avec les femmes, que lorsque le curé qui l'épousa lui demanda s'il n'avoit point donné sa foi à une autre, qu'il répondit qu'il ne l'avoit jamais donnée qu'à une épingle jaune. Ainsi Toré ne seroit que le second. Ce d'Esche voulut une fois faire un haras de mulets. (T.)
[125] Elle dit qu'ayant à prétendre quelque récompense de la feue Reine, comme M. d'Emery régloit les prétentions des créanciers, elle s'adressa à M. de Toré qui s'éprit tout de nouveau. (T.)
[126] Voyez plus haut l'article sur le président Le Cogneux et sur son fils.
[127] Nicolas Le Camus, secrétaire du Roi en 1617, conseiller d'État en 1620, mort à l'âge de quatre-vingts ans en 1688, laissant de Marie Colbert, sa femme, morte en 1642, six fils et quatre filles. Marie Le Camus, l'une d'elles, avoit épousé Michel Particelli, seigneur d'Emery. Le cardinal Le Camus, évêque de Grenoble, et le lieutenant-civil au Châtelet de Paris, du même nom, étoient leurs petits-fils.
[128] Tallemant parle ailleurs du musicien Berthod ou Bertaut.
[129] Il s'est fourré à la cour et croit y réussir; mais bien des gens s'en moquent. (T.)
[130] C'est vraisemblablement Jeannin de Castille, trésorier de l'Epargne, du temps de Fouquet.
[131] Gilles Boileau a fait preuve de mauvais goût dans cette lettre, en rejetant les observations judicieuses de Conrart sur un sonnet adressé au premier président Pomponne de Bellièvre, qui commence par ce vers:
Quand je te vois assis au trône de tes pères, etc.
[132] Voyez les Œuvres posthumes de Gilles Boileau, publiées par Despréaux; Paris, Barbin, 1670, p. 126 et 161.
[133] Voyez plus haut, p. 124 de cet article.
[134] Tallemant a écrit ce passage en 1659, il est superflu de faire observer que madame Scarron n'a fait l'acquisition de la terre de Maintenon qu'en 1674.
[135] Boileau Despréaux continua, lui, à être l'obligé de Dongois; car il logea chez lui de 1679 à 1687. Il le consulta sur les termes de pratique pour la rédaction de son Arrêt burlesque.
[136] On n'a pas besoin de faire remarquer que dans tout le cours de cet article il n'est question que de Gilles Boileau, le frère aîné de Despréaux, membre de l'Académie françoise. Despréaux, son jeune frère, ne s'étoit pas encore fait connoître. La première édition de ses Satires est de 1666.
[137] Jacques Vallée, sieur Des Barreaux, né en 1602, mort le 9 mai 1673.
[138] Saint-Ibal dit, à la naissance du fils de Bardouville, qu'il lui falloit mettre des entraves quand on le baptiseroit, qu'autrement il regimberoit contre l'eau bénite. (T.
Le gentilhomme dont parle Tallemant étoit Henri d'Escars de Saint-Bonnet, seigneur de Saint-Ibal. Il a été fort mêlé dans les troubles de France, du temps du cardinal de Richelieu et de la régence d'Anne d'Autriche.
[139] Il est revenu de cela. (T.)
[140] Il est mort trop tôt, pour nous avoir pu persuader qu'il en fût bien revenu. C'étoient des jeunes gens qui vouloient faire les bons compagnons. (T.)
[141] Des Barreaux s'amenda dans sa dernière maladie, et il composa ce beau sonnet si connu qu'il seroit superflu de le citer.
[142] La même dont on a lu l'article, p. 22 de ce volume.
[143] Marion de l'Orme naquit à Châlons en Champagne, vers 1611; elle mourut au mois de juin 1650. (Voyez plus bas la note relative à sa mort, p. 143.)
[144] Cinq-Mars.
[145] Claude Quillet, auteur du poème de la Callipédie.
[146] Le président de Chevry, de la chambre des comptes. (Voyez plus haut son article, p. 261 du tome 1.)
[147] Nom d'une terre du père. (T.)
[148] Ces détails, demeurés inconnus jusqu'à présent, confirment la mention faite par Loret (Muse historique, no du 30 juin 1650), de la mort de Marion de l'Orme, en ces termes:
Ainsi se trouve détruit le ridicule roman qui prolonge l'existence de Marion de l'Orme jusqu'à l'âge de cent trente-quatre ans, et la fait mourir à Paris, sur la paroisse Saint-Paul en 1741; ainsi disparoît l'assistance de Marion à son propre enterrement, ses trois mariages, tant en Angleterre qu'en France; enfin toutes ces bizarres aventures racontées dans une pièce facétieuse intitulée: Lettre de Marion de l'Orme aux auteurs du Journal de Paris, imprimée dans le Recueil de pièces intéressantes pour servir à l'histoire des règnes de Louis XIII et de Louis XIV, publié en 1781, par Delaborde. Toutes les biographies ont répété ce roman à l'appui duquel on n'a pu cependant citer le témoignage d'aucun contemporain.
[149] On lit dans le manuscrit de Tallemant: «La cadette étoit fille, et la sera toujours à la mode de sa sœur.» Ainsi Tallemant ne se soumettoit pas plus que madame de Sévigné à la règle de grammaire nouvellement introduite.
[150] Bonne robe, expression italienne; buona ou bella roba se dit d'une femme, belle ou non, qui se conduit mal. (Dict. d'Alberti.)
[151] Il étoit trésorier de l'artillerie. (T.)
[152] Frère aîné du cardinal. (T.)
[153] Oncle et prédécesseur du fameux cardinal de Retz; né en 1584, mort en 1654.
[154] Le Plessis Guénégaud s'amusoit à payer cette grosse tripière comme un tendron; c'est parce qu'elle étoit de qualité. (T.)
[155] Né en 1585, mort en 1653.
[156] Achille de Harlai, marquis de Bréval, seigneur de Chanvallon, mourut le 3 novembre 1657.
[157] Voici ce que fit M. d'Albi (d'Elbène), celui qui se sauva en Catalogne du temps de M. de Montmorency.
Épitaphe de M. de Rouen faite de son vivant.
[158] Dulot, inventeur des bouts-rimés, n'est guère connu que par le poème de Sarrasin, intitulé: Dulot vaincu, ou la Défaite des bouts-rimés, badinage ingénieux d'un poète très-spirituel.
[159] Harlay de Chanvallon, archevêque de Rouen, devint archevêque de Paris en 1671. Il mourut en 1695.
[160] Balzac, né à Angoulême en 1594, mourut dans la même ville le 18 février 1655.
[161] Elles sont placées à la fin du deuxième livre des lettres de Balzac. (Œuvres de Balzac, in-folio, tom. 1, p. 63 et suivantes.)
[162] Auteur du Berger extravagant. (T.)
[163] Nom de ce garçon. (T.)—La Défaite du Paladin Javerzac est imprimée au tome second, pag. 172 du supplément aux Œuvres de Balzac. On ne peut convenir avec Tallemant que cette pièce soit une jolie chose; c'est une série de plaisanteries lourdes et même grossières sur un sujet qui pouvoit ne pas déplaire à une époque où les coups de bâton venoient quelquefois à l'appui de la critique. On y voit que cette ridicule punition fut infligée à Javerzac, le 11 août 1628. Balzac avoit conservé du regret de cette action barbare; car au lit de mort il fit appeler Javerzac, et le pria de lui rendre son amitié. (Voyez la Relation de la mort de M. de Balzac, à la suite de ses Œuvres.)
[164] Dans tous les volumes qu'on a imprimés de lui, il y a toujours quelque chose de ces accusations; cela lui tenoit terriblement au cœur. (T.)
[165] On lit traiteur au manuscrit. Il faut prendre ce mot dans le sens de traitant.
[166] Le Prince. (T.)
[167] Cagnards, gens aimant leurs foyers. Hauteroche, cité dans le Dictionnaire comique de Le Roux.
[168] Il y a tant d'étoiles, qu'un goguenard disoit que c'étoit le firmament. Ce n'est pas grand'chose. (T.)
[169] Paranymphé, loué. Cette expression étoit empruntée du paranymphe, ou discours solennel qui se prononçoit à la fin de chaque licence dans les facultés de théologie et de médecine, dans lequel le licencié adressoit des compliments, ou le plus souvent des épigrammes aux autres licenciés. (Voyez le Dict. de Trévoux.)
[170] La gloire personnifiée en bête brute.
[171] Je pense que c'était une comtesse de Toulouse. (T.)
[172] Treillis, toile fine d'Allemagne, lustrée et satinée, dont en petit deuil on faisoit le dessus du pourpoint. (Dict. de Trévoux.)
[173] Tabis, gros taffetas ondulé par l'application d'un cylindre sur lequel des ondes étoient gravées. (Dict. de Trévoux.)
[174] Aigre de cèdre, liqueur composée de jus de citron, de limon et de cédrat, qui, mêlée avec de l'eau et du sucre, fait une boisson très-agréable. (Dict. de Trévoux.)
[175] Guillaume Girard, archidiacre d'Angoulême, avoit été secrétaire du duc d'Epernon. Il a laissé une vie de son maître, imprimée à Paris en 1655 en un volume in-folio, et en 1663 en trois volumes in-douze. Elle est, comme elle devoit être, toute favorable au duc d'Epernon.
[176] Elle qui ne sait pas lire, et ne les connoît point. (T.)—Cela veut dire apparemment que la Reine, étant espagnole, lisoit peu les livres françois.
[177] Ne diriez-vous pas qu'il en a autant dans ce pays-là que M. de La Rochefoucauld? Cependant Balzac, qui n'est point paroisse, est à Roussines son frère aîné; et dans la paroisse d'Asnières, Forgues, son parent, a un fief, et Balzac loge dans un autre, qui est, je pense, à sa sœur. La seigneurie est au Chapitre d'Angoulême. Ce fut M. de Montausier qui, avec bien de la peine, en fit déloger les gens de guerre. (T.)
[178] Cela est faux. (T.)
[179] La maison étoit alors à son père, et est présentement à l'aîné; c'est la plus commode de la ville. D'abord on alla à l'Evêché; mais le logement n'étoit pas si aisé. Ce n'est pas la première fois que la cour a occupé cette maison. (T.)
[180] Elle ne songea pas à lui. (T.)
[181] A la vérité elle leur parla comme à des gens qui sont des principaux de la ville. (T.)
[182] M. de Montausier, qui étoit alors à Angoulême, dit que la vérité est que Lionne, pour faire plaisir à Chapelain, son ami, fit faire ce voyage au chevalier de Terlon, et que toute la civilité vint de lui et de M. Servien. Le cardinal n'usa jamais de termes si obligeants pour les princes du sang même. «Si le cardinal avoit fait cela, disoit le marquis, il seroit digne de tout ce que Balzac a écrit depuis contre lui.» Il est bien vrai que le cardinal dit quelque chose d'élégant, mais tout cela venoit de Lionne. (T.)
[183] En parlant à Roussines. (T.)
[184] Véritablement, voilà bien répondu. M. de Montausier dit qu'il n'a jamais écrit en ces termes-là à personne. (T.)
[185] Balzac a envoyé jusqu'à cinq copies de cette lettre, et toutes de la main de Toulet, son copiste, de peur qu'elle ne fût perdue. Son libraire eut le soin de les faire rendre à M. Conrart. Après ces cinq copies il en envoya encore une, disant que M. Girard y avoit fait quelques changements. Il n'y avoit que deux syllabes de changées (T.)—Cette lettre, monument de l'orgueil le plus extraordinaire, ne paroit pas avoir été imprimée: au moins n'en trouve-t-on aucune trace dans les Œuvres de Balzac. On sera peut-être parvenu à lui en faire sentir tout le ridicule.
[186] Cette relation est imprimée à la suite des Œuvres de Balzac, t. 2, pag. 213 du supplément.
[187] Ce jugement de Tallemant est trop sévère. Gilles Boileau a déploré la mort de Balzac dans une élégie adressée à Conrart, qui offre quelques beautés; elle n'a pas été insérée par Despréaux dans les œuvres posthumes de son frère; mais on l'avoit imprimée dans la troisième partie des Poésies choisies, publiées chez Sercy en 1658. Tristan l'ermite fit aussi d'assez belles strophes sur la mort de Balzac; les trois meilleures ont été citées dans la Notice sur Conrart placée à la tête de ses Mémoires, dans le quarante-huitième volume de la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France.
[188] Ce devoit être la fille de Saintot, le maître des cérémonies de France.
[189] Une pièce de Scudéry. (T.)
[190] Le frère et la sœur de madame de Motteville. On l'appelle Socratine, à cause de sa sévérité. Elle est carmélite à cette heure. (T.)
[191] On lit dans Benserade des stances que mademoiselle Pascal fit à l'âge de treize ans pour une dame de ses amies, sous le nom d'Amaranthe, amoureuse de Thyrsis. Benserade y fit une réponse dans laquelle il suppose que mademoiselle Pascal s'est cachée sous le nom d'Amaranthe, et que Thyrsis n'est pas autre que lui-même. On y lit cette stance, où Benserade nous apprend l'âge que mademoiselle Pascal avoit alors:
[192] Blaise Pascal, né à Clermont en 1623, mort à Paris en 1662.
[193] Voy. l'article qui précède celui-ci, p. 175.
[194] La véritable orthographe du nom est Mauteville; voir précédemment tome 1, p. 288, note 1.
[195] C'est Berthod, mais on prononce Bertaut. (T.)
[196] Jean-Baptiste Budes, comte de Guébriant, maréchal de France, né en 1602, mort en 1643.
[197] La maison du Bec Crespin, en Normandie, est une bonne maison; ils viennent des Grimaldi, de la famille du prince de Monaco. (T.)
[198] Le marquis de Praslin étoit brave, mais méchant; il empoisonna avec de l'antimoine je ne sais combien de Wourmans en Hollande; il en avoit été battu en je ne sais quelle rencontre, où il avoit fait l'insolent. (T.)
[199] Je pense que Guébriant eut tout l'honneur du combat, car le baron étoit méchant soldat: témoin La Capelle, qu'il défendit si mal. (T.)
[200] Un homme titré.
[201] Bernard de Saxe, duc de Weimar, mourut de la peste, le 18 juillet 1639. On prétend qu'il fut empoisonné.
[202] Ce cheval s'appeloit le Rabe, en allemand le Corbeau. «Le comte, dit Le Laboureur, le monta dans tous les combats où il se trouva depuis, où l'on a pu dire qu'il combattoit sous son maître, puisque l'on a souvent remarqué qu'il accabloit des ennemis sous ses pieds, ou bien qu'il les mordoit à sang. Il a souvent rapporté des blessures qui n'ont pas été sans récompense, puisque le comte, son maître, le voyant vieillors de sa mort......... le laissa au Roi par testament, et pria Sa Majesté de le faire nourrir le reste de sa vie dans sa grand'écurie. Il étoit fort gros et grand; il avoit l'encolure courte et ramassée, la tête grosse, et étoit entier.» (Histoire du maréchal de Guébriant; Paris, 1656, in-folio, p. 128.)
[203] Le duc de Weimar avoit deux buveurs d'eau maréchaux de-camp, Guébriant et Montausier. (T.)
[204] Noirmoutier en est. (T.)
[205] Cette cérémonie eut lieu dans l'église Notre-Dame de Paris, le 8 juin 1644. L'Oraison funèbre du maréchal y fut prononcée par Grillié, évêque d'Uzès. Imprimée en 1656 dans le même format que l'histoire du maréchal, elle y est ordinairement réunie.
[206] C'est une maison de robe et d'épée tout ensemble. (T.)—C'étoit une famille du Parlement de Paris.
[207] Jean-Pierre Camus, évêque de Belley, né à Paris en 1582, mort en 1652.
[208] Cet aveu naïf, qui n'est pas sans fondement, est bien dans le caractère de simplicité de ce vertueux prélat.
[209] C'est un Commentaire sur le livre de saint Augustin. (T.)
[210] Il faut l'e ouvert. (T.)
[211] Nicolas Pavillon, évêque d'Alais (que Tallemant et ses contemporains écrivoient autrement), mourut le 8 décembre 1677. Ce vertueux prélat résista avec beaucoup de force aux entreprises de Louis XIV, pour l'extension de la régale.
[212] M. de Mauric étoit un vieux conseiller d'Etat. (T.)
[213] Anne d'Aumont, veuve d'Antoine Potier, seigneur de Sceaux.
[214] Allusion à la princesse Olympie, abandonnée par Birène sur une plage déserte. (Orlando furioso, canto 10.)
[215] Charles, comte de Lannoi, conseiller d'État, premier maître-d'hôtel du Roi, gouverneur de Montreuil, mourut en 1649.
[216] Charles de Lorraine, duc d'Elbeuf, épousa, en 1648, Anne Élizabeth, comtesse de Lannoy, veuve de Henri Roger Du Plessis, comte de La Roche-Guyon. Il la perdit le 3 octobre 1654.
[217] Charlotte Des Essars, dame de Sautour, comtesse de Romorantin, mariée au maréchal de L'Hôpital.
[218] Voyez Dreux Du Radier, Histoire des reines et régentes, article de Charlotte Des Essars, comtesse de Romorantin.
[219] Voyez les mémoires de Marolles, pag. 45 de l'édition in-folio, et Dreux Du Radier au lieu déjà cité.
[220] Charlotte de Harlay, veuve de Jean de La Rivière, seigneur de Cheny, bailly de Sens, étoit fille de Louis de Harlay, seigneur de Cesy et de Champvallon, et de Louise de Carre (ou Car), dame de Saint-Quentin. D'après le Père Anselme, qui n'est pas suspecté de trop de complaisance, elle auroit épousé François Des Essars, seigneur de Sautour, lieutenant de roi en Champagne, et de cette alliance seroit issue la comtesse de Romorantin. Tallemant est d'une opinion contraire.
[221] Voir tome 1, p. 105 et 106.
[222] Marie Moreau, femme de Nicolas de Harlay, seigneur de Sanci et de Beaumont, ambassadeur en Allemagne et en Angleterre, colonel-général des Suisses, etc., etc. Elle mourut en 1629.
[223] La comtesse de Romorantin eut deux filles du Roi, Jeanne-Baptiste de Bourbon, abbesse de Fontevrault, en 1637, et Marie Henriette de Bourbon, abbesse de Chelles, en 1627. (Voyez le Père Anselme, t. 1, p. 151.)
[224] Dagorne, terme populaire et injurieux qu'on dit à une femme vieille, laide et de mauvaise humeur. (Dictionnaire de Trévoux.)
[225] Ce financier célèbre étoit le père d'Antoine Rambouillet de La Sablière, auteur de madrigaux fins et spirituels, et mari de la célèbre madame de La Sablière. Le père avoit créé dans le hameau de Reuilly, au faubourg Saint-Antoine, un magnifique jardin, dont il ne reste plus que la porte d'entrée. Sa famille étoit alliée à celle de Tallemant; elle étoit tout-à-fait distincte de la maison d'Angennes de Rambouillet. (Voyez la Vie de La Sablière à la tête de l'édition de ses Poésies diverses, publiées par M. Walckenaer; Paris, Nepveu, 1825.)
[226] Jean de Gassion, né à Pau en 1609, tué devant Arras en 1647.
[227] Les neveux du maréchal, qui portent l'épée, fils du président son frère, ont fait faire sa Vie trop ample et misérablement écrite par l'abbé de Pure. Ils affectent de faire passer leur maison pour être d'ancienne noblesse, et font une généalogie telle qu'il leur plaît. (T.)
[228] Il s'étoit fait traiter de ce coup avec la poudre de sympathie; cela lui laissa un sac. (T.)—La poudre de sympathie est une des fables les plus ridicules de la médecine du dix-septième siècle. C'étoit un mélange de couperose verte, dite aujourd'hui sulfate de fer, pulvérisée et mélangée de gomme arabique. On répandoit cette poudre sur un linge trempé dans l'humeur qui sortoit de la plaie, et on prétendoit que le malade éprouvoit un grand soulagement. (Voyez le Discours par le chevalier Digby touchant la guérison des plaies par la poudre de sympathie; Paris, 1681, in-12.)
[229] Cependant il avoit été à Dole. Je crois que cela arriva à Dole au lieu de Thionville. (T.)
[230] Elle étoit fille du premier mariage de M. Cornuel. (Voyez plus bas l'article de madame Cornuel.)
[231] Elle avoit de la barbe. (T.)
[232] M. D'Auxerre. (T.)
[233] Précepteur du cardinal de La Valette, homme de lettres. Ce Guiet disoit qu'il montreroit qu'il y avoit je ne sais combien de livres de l'Énéide qui n'étoient point de Virgile, et retranchoit une des comédies de Térence. «Que ne travaillez-vous, lui dit un des messieurs Du Puy, chanoine de Chartres, sur le bréviaire? vous me feriez grand plaisir.» (T.)
[234] Chapelle. (T.)—Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle, né en 1626 au village de La Chapelle, près de Paris, mort en 1686. C'est l'ami de Bachaumont, et de tous les grands hommes de son temps; épicurien aimable, il s'est acquis une reputation immortelle par son Voyage et quelques poésies légères, naturelles et faciles.
[235] Elle s'appeloit Marie de La Noue.
[236] François, seigneur de La Noue, dit Bras de fer, mort en 1591. Ayant eu le bras fracassé au siége de Fontenai-le-Comte, en 1570, on lui avoit fait un bras de fer, avec lequel il pouvoit tenir la bride de son cheval.
[237] Le brave La Noue fut fait prisonnier, au mois de juin 1580, par Philippe de Melun, vicomte de Gand, qu'on appeloit le marquis de Risbourg. Quoiqu'il fût parent de La Noue, le marquis abusa de sa victoire au point de faire massacrer sous les yeux de La Noue plusieurs des gentilshommes qui avoient combattu avec lui, et il livra ensuite son prisonnier aux Espagnols. (Voyez la Vie de François de La Noue, par Amirault; Leyde, Jean Elzévier, 1661, in-4o, p. 263.)
[238] Odet de La Noue-Téligny.
[239] Ce Recueil est intitulé: Poésies chrétiennes; Genève, 1594, in-8o. Il avoit publié en 1588 un petit volume de quarante-sept pages, ayant pour titre: Paradoxe, que les adversités sont plus nécessaires que les prospérités: et qu'entre toutes l'état d'une prison est le plus doux et le plus profitable; Lyon, Jean de Tournes, petit in-8o. C'est une pièce très-médiocre, mais fort rare.
[240] Le sieur Bellengreville fut reçu dans la charge de prévôt de l'hôtel, en 1604. (Voyez le Prévôt de l'hostel, par Pierre de Miraulmont; Paris, 1615, p. 146.)
[241] Il étoit homme de service, mais il ne savoit pas lire. Il prenoit dans les heures le calendrier pour les litanies. (T.)
[242] Livrée de couleur jaune.
[243] Le marquis de Thémines mourut le 11 décembre 1621.
[244] Celui qui tua Richelieu. (T.)
[245] Ce mariage fut célébré au mois de septembre 1622.
[246] Ce maréchal de Thémines se nommoit de Lauzières, en son nom; il avoit été fait maréchal de France, et gouverneur de Bretagne, pour avoir arrêté M. le Prince. Le marquis Pompeo Frangipane disoit assez plaisamment: «Non ho mai visto sbirro cosi ben pagato.» Ce même Italien disoit: «Qu'à la cour de France c'étoit une chose ennuyeuse. Di star sempre dritto e scappellato come un cazzo.» Quand on lui demandoit si madame la princesse de Guémenée ou madame la princesse n'étoient pas de belles personnes: «Si, disoit-il, ma quel Pongibo e un bel cavalier.» C'étoit un cadet du feu comte Du Lude. (T.)
[247] Il portoit l'épée, mais on l'accusoit d'avoir été violon ou joueur de luth. Un jour il s'avisa de faire des propositions au conseil, car il se mêloit de bien des choses, pour je ne sais quelles fortifications qu'on pouvoit faire, disoit-il, à bien meilleur marché qu'on ne les faisoit. Alcaume, bon mathématicien, qui y étoit employé, dit: «Messieurs, nous ne sommes pas au temps d'Amphion où les murailles se bâtissoient au son du violon.» Tout le monde se mit à rire, et Chaban fut contraint de se retirer. Ce pauvre homme fut tué depuis par L'Enclos, père de Ninon, avant que d'avoir eu le loisir de se défendre.
Ce conte me fait souvenir d'une naïveté qu'on attribuoit au feu marquis de Nesle, gouverneur de La Fère, qui étoit pourtant un brave homme: c'est que, comme on eut proposé de faire une demi-lune, il dit: «Messieurs, ne faisons rien à demi pour le service du Roi, faisons-en une tout entière.» (T.)—Molière s'est heureusement emparé de ce mot dans ses Précieuses ridicules.
[248] Un fou qui n'a jamais rien fait de plaisant qu'un livret qu'il appeloit la Courte joie des huguenots. C'est qu'il avoit pensé mourir. (T.)
[249] Ce Le Pailleur étoit un homme singulier auquel Tallemant consacre un article à la suite de celui-ci.
[250] François de Porchères d'Arbaud, membre de l'Académie françoise. Les ouvrages de ce poète sont répandus dans les Recueils du temps.
[251] Elle logeoit dans la rue Christine. (T.)—M. de Nemours habitoit l'hôtel de Nevers, sur le terrain duquel a été construit l'hôtel de la Monnoie.
[252] Il avoit alors soixante-cinq ans. (T.)
[253] C'étoit un musicien, grand danseur qui étoit à lui. (T.)
[254] Le château de Conflans, qui est devenu depuis la maison de campagne des archevêques de Paris, appartenoit alors à Nicolas Le Jay, premier président au Parlement. Ce magistrat mourut en 1640.
[255] En 1652. (T.)
[256] On a imprimé dans les Œuvres de Dalibray, Paris, 1653, in-8o, une Epître en vers de Le Pailleur, auquel ce poète a adressé une partie de ses médiocres ouvrages.
[257] Durant vingt-cinq ans. Il ne lui survécut que de deux ans. (T.)
[258] Gaspard III, comte de Coligny, né en 1584, mort en 1646.
[259] Depuis M. de Châtillon, tué à Charenton. (T.)
[260] Ce n'étoit point une habile femme; elle ne faisoit que prier Dieu. Le maréchal fut contraint de lui ôter le soin de sa maison. (T.)
[261] Ils étoient trois: Chaulnes, Châtillon et Brézé. (T.)
[262] Son fils Dandelot le sauva à la bataille de Sedan. (T.)
[263] Henriette de Coligny, comtesse de La Suze, née en 1618; morte en 1673.
[264] Le vrai nom est Hailbrun. (T.)
[265] Mère est pris ici dans le sens de l'organe de la femme où se forme le fœtus. (Voyez le Dict. de Trévoux.)
[266] La mère croyoit que sa fille avoit été délivrée par ses prières. (T.)
[267] Il vouloit que ses filles fussent comme des garçons. (T.)
[268] Toutes les chaises ont leur numéro. (T.)
[269] Il est vraisemblable que ce d'Hacqueville est l'ami du cardinal de Retz et de madame de Sévigné, celui qui se multiplioit si bien pour ses amis qu'on l'appeloit les d'Hacqueville.
[270] On a vu plus haut, p. 177, l'article de Bertaut, le frère de madame de Motteville.
[271] Allusion à l'anecdote de ce fou de président Toré, fils du surintendant d'Emery. (Voyez plus haut, p. 120.)
[272] René de Bruc, marquis de Montplaisir, poète assez distingué, passe pour avoir eu quelque part aux ouvrages de la comtesse de La Suze.
[273] Timoléon d'Épinay de Saint-Luc, né en 1580, mort à Bordeaux le 12 septembre 1644.
[274] M. de Termes avoit promis des vers à quelqu'un pour le carrousel; l'autre les lui demanda. «Ma foi, répondit-il, Saint-Luc a depuis quelques jours tellement gourmandé les Muses, que je n'en ai pu avoir raison. (T.)
[275] Il disoit un jour à propos de cela, qu'il étoit un Samson. «Au moins, dit M. de Guise, avez-vous une mâchoire d'âne.» (T.)
[276] Pierre Fortin de La Hoguette. Son livre est intitulé: Testament, ou Conseils d'un père à ses enfants, 1655, in-12.
[277] Louis d'Épinay, abbé de Chartrice en Champagne, comte d'Estelan, nommé à l'archevêché de Bordeaux, mourut en 1644, six semaines après le maréchal de Saint-Luc, dont il étoit le fils aîné.
[278] On attribue au comte d'Estelan la satire intitulée: Le Gouvernement présent, ou Eloge de Son Éminence, plus connue sous le titre de Milliade. M. Peignot donne cette pièce à Favereau, conseiller à la cour des aides. (Dict. des livres condamnés au feu, tom. 1, pag. 133.) Nous avons rapporté dans la note 1 de la p. 366 du t. 1, où nous avons déjà parlé de cette pièce, que Barbier l'attribuoit au poète Brys. Mais le témoignage contemporain de La Porte nous semble d'une grande autorité. Il dit positivement que la Milliade est de l'abbé d'Estelan. (Mémoires de La Porte dans la deuxième série des Mémoires relatifs à l'histoire de France, t. 59, p. 356.)
[279] Dans l'enclos du Temple, à Paris.
[280] Éléazar de Sarcilly, sieur de Chandeville, neveu de Malherbe, mourut à l'âge de vingt-deux ans. Ses Œuvres poétiques ont été publiées dans le Recueil de diverses poésies des plus célèbres auteurs du temps; Paris, Chamboudry, 1651, petit in-8o, 2e partie, p. 85. Ce Recueil a eu d'autres éditions.
[281] Jean De Lorme, premier médecin de trois de nos rois, mourut en 1678, âgé de près de cent ans. Il est l'inventeur d'un bouillon rouge, dont il faisoit la panacée universelle. On voit dans un livre intitulé: Moyens faciles et éprouvés dont M. De Lorme, premier médecin et ordinaire de trois de nos rois........., s'est servi pour vivre près de cent ans (Caen, 1683), les précautions singulières qu'il prenoit pour se préserver du froid et de l'humidité. Il se tenoit durant l'hiver dans une chaise à porteur devant son feu. Il avoit un lit de brique, couchoit habillé avec six paires de bas drapés et des bottines, etc., etc., etc. On renvoie les lecteurs à ce bizarre ouvrage.
[282] Il conte lui-même qu'il donna des coups de bâton à un médecin de la Faculté. Madame de Thémines, depuis maréchale d'Estrées, avoit un fils fort malade. De Lorme demanda du secours; on appela M. Duret et un autre. Quand ce fut à entrer, Duret, comme le plus vieux, passa; l'autre médecin, comme étant de la Faculté de Paris, le suit. De Lorme, en présence du maréchal d'Estrées, qui recherchoit la marquise, prend un bâton de cotret et rosse cet homme qui se sauve. Duret s'enfuit; on court après lui. «Hé! monsieur, vous n'ordonnez rien pour mon fils.—Faites-le saigner, madame.» Et jamais on ne put le faire revenir. De Lorme pouvoit avoir alors quarante-cinq ans. (T.)
[283] Etoffe du temps.
[284] Voir précédemment, pag. 236.
[285] On appeloit table de bracelet une pierre précieuse dont la surface est plate et qui est enchâssée dans un chaton d'or ou d'argent. (Dict. de Trévoux.)
[286] Carrousse, bonne chère qu'on fait en buvant et en se réjouissant. (Dict. de Trévoux.)
[287] Timoléon de Bauves, seigneur de Contenant, mort vers 1644. Tallemant a écrit partout Coustenan; mais le Père Anselme et Movery appellent ce gentilhomme Contenant.
[288] Tome 1, p. 138, où l'on a imprimé Couslinan pour Coustenan.
[289] Elle étoit fille naturelle de Maximilien de Béthune, marquis de Rosny, et de Marie d'Estourmel, dame de Gravelle.
[290] Le maréchal de La Ferté-Senecterre avoit épousé en premières noces Charlotte de Bauves, fille de Henri, seigneur de Contenant, et de Philippe de Châteaubriant.
[291] Cet avocat, un jour en sa jeunesse, s'étant vanté de faire un sermon, on lui donna pour texte ce passage de l'Évangile: Inter natos mulierum non surrexit major Joanne Baptistâ. Il commença ainsi: Entre les nez des femmes. (T.)
[292] Le grand-père de ce chevalier de Tonnerre, voyant qu'on ne le vouloit point laisser entrer en carrosse dans le Louvre (il avoit épousé une fille de Nevers, et on lui avoit donné un brevet de duc), ne fit faire au château d'Ancy-le-Franc en Bourgogne, qu'une petite porte au lieu d'une porte cochère, en disant: «Si le Roi (c'étoit Henri IV) ne veut pas que j'entre chez lui en carrosse, il n'entrera pas non plus en carrosse chez moi.» La porte est encore comme il la fit faire; et ses descendants n'ont garde de la faire agrandir, car ils sont fiers de conter cela. (T.)
[293] Cet événement eut lieu vers 1644.
[294] Anne, bâtarde de Béthune, se remaria en 1654. Il sembleroit qu'elle auroit apporté cette terre de Gravelle à son premier mari; comment Henri de Saint-Nectaire, son second mari, lui en auroit-il fait le don? Notre première supposition seroit-elle fausse, ou le premier mari auroit-il vendu cette terre que le second acheta postérieurement?
[295] Françoise-Julie de Rochefort, dame de Blainville, de Salvert et de Saint-Gervais, avoit épousé en 1607 Charles d'Angennes, marquis de Maintenon. Elle mourut en 1647.
[296] Marie Le Clerc Du Tremblay, mariée en 1640 à Louis d'Angennes de Rochefort de Salvert, marquis de Maintenon. Elle est morte en 1702. Ce fut son fils Charles-François d'Angennes, marquis de Maintenon, qui vendit à Françoise d'Aubigné, veuve Scarron, la terre dont elle a depuis porté le nom.
[297] Voir tome 1, p. 51, note 86.
[298] Tallemant avoit épousé une fille de Rambouillet, le financier.
[299] Quinola. On appeloit ainsi un homme gagé qui accompagnoit une dame. (Dict. de Trévoux.)
[300] Il s'appeloit Leclerc, et étoit frère du Père Joseph. (T.)
[301] Madame de Saint-Étienne étoit une fille du marquis de Rambouillet. (Voyez plus haut son article, t. 2, p. 256 et suiv.)
[302] Jeanne de Schomberg, mariée en 1618 à François de Cossé, comte de Brissac, avec lequel son mariage fut déclaré nul; remariée en 1620 à Roger Du Plessis de Liancourt, duc de La Roche-Guyon. Elle mourut le 14 juin 1674.
[303] Anne-Élizabeth de Lannoi, mariée en 1643 à Henri Roger Du Plessis, comte de La Roche-Guyon, et en secondes noces, en 1648, à Charles de Lorraine, prince d'Harcourt, depuis duc d'Elbeuf. Elle mourut en 1654.
[304] J'ai ouï dire que M. de Liancourt, un matin voyant habiller une dame, s'amusa à jouer avec sa chatte, et lui prit en badinant son collier de perles au col qu'il mit à la chatte. Ce collier étoit de grand prix; la chatte ne fit que mettre le nez hors la porte, on n'en eut jamais de nouvelles depuis. M. de Liancourt en donna un autre. Jamais il ne s'est joué si chèrement avec personne qu'avec cette chatte. (T.)
[305] Cet hôtel portoit de nos jours le nom de La Rochefoucauld; il avoit son entrée sur la rue de Seine et ses jardins se prolongeoient jusqu'à la rue des Petits-Augustins. Il a été abattu en 1824, et la rue des Beaux-Arts a été construite sur ce terrain.
[306] Henri de Bourbon, père du grand Condé. (Voyez son article précédemment, t. 2, p. 180.)
[307] Le 6 août 1646.
[308] Jeanne Charlotte Du Plessis Liancourt, fille du comte de La Roche-Guyon, épousa le 13 décembre 1659 François, septième du nom, duc de La Rochefoucauld, fils de l'auteur des Maximes, et elle mourut le 30 septembre 1669. C'est pour elle que madame de Liancourt, son aïeule, écrivit l'ouvrage dont nous avons rapporté le titre, note 3 de la page 160 du tome second.
[309] Le récit de Tallemant jette plus de jour sur une lettre écrite par Bussy-Rabutin à madame de Sévigné, le 17 août 1654. «Que sert à madame d'Elbeuf d'être revenue si belle de Bourbon, si elle ne peut étaler ses charmes dans le monde, et s'il faut qu'elle s'aille enfermer dans Montreuil? En vérité c'est une tyrannie épouvantable que celle qu'elle souffre; et je crois qu'après cela on la devroit excuser si elle se vengeoit de son tyran. Il est vrai que je pense qu'elle s'est vengée, il y a long-temps, du mal qu'on devoit lui faire; comme c'est une personne de grande prévoyance, elle a bien jugé qu'on lui donneroit des sujets de plainte quelque jour; elle n'a pas voulu qu'on la primât, et entre nous je crois que son mari est sur la défensive.»
[310] Marguerite de Barentin, femme d'Urbain de Laval, marquis de Bois-Dauphin. Elle étoit veuve du marquis de Courtenvaux; elle a vécu jusqu'en 1704.
[311] Elle mourut à Amiens le 3 octobre 1654, à l'âge d'environ vingt-huit ans.
[312] Voyez 278 dans ce volume l'art. de la femme Lévesque.
[313] Femme du frère aîné du maréchal; il est gouverneur de Touraine. (T.)
[314] Fieubet étoit d'une origine de finance.
[315] Bourg à six lieues de Paris.
[316] Les Recueils du temps contiennent un assez grand nombre de pièces de vers signées Porchères, sans qu'il y soit fait aucune distinction des deux poètes qui ont porté ce nom.
[317] L'un s'appeloit L'Augier de Porchères, l'autre d'Arbaud de Porchères. Le nom de terre seul leur étoit commun; ainsi ils étoient de deux familles différentes.
[318] Ce sonnet ridicule se trouve dans le Parnasse des plus excellents poètes de ce temps; Paris, Guillemot, 1607; petit in-12, t. 1, fol. 286. Il est aussi dans le Séjour des Muses, ou la Crème des bons vers; Rouen, 1627, in-8, p. 372.
[319] Cette devise avoit frappé madame de Sévigné; elle en parle dans la lettre à sa fille, du 11 novembre 1671; mais elle ne se souvenoit pas du livre dans lequel elle l'avoit vue.
[320] Brienne. (T.)
[321] Virgilio Malvezzi, écrivain italien, attaché à Philippe IV, roi d'Espagne, auteur de plusieurs ouvrages politiques. Il mourut à Cologne, en 1654.
[322] Au mariage du grand Condé. Il eut lieu le 11 février 1641.
[323] Voiture fit ce pont-breton:
[324] André de Boullanger, dit le petit Père André, mourut en 1657.
[325] Henri de Bourbon, duc de Verneuil, fils naturel d'Henri IV, évêque de Metz, abbé de Saint-Germain-des-Prés en 1623. Il abdiqua en 1669 en faveur du roi Casimir.
[326] Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, dame d'Étampes, etc.
[327] Ils, les catholiques. Il ne faut pas oublier que Tallemant étoit de la religion réformée.
[328] Espèce de mouche. (T.)
[329] Je doute qu'il ait dit cela. (T.)
[330] Lorsque les bouchers de Paris vendoient, malgré la défense, de la viande dans le carême, elle étoit saisie et envoyée aux Augustins chargés de la distribuer aux pauvres malades.
[331] On s'est plu à attribuer au Père André beaucoup de traits ridicules qu'il n'a jamais prononcés. Guéret met dans la bouche de ce religieux des observations qui peuvent être considérées comme l'opinion saine qu'on peut s'en former: «Tout goguenard que vous le croyez, lui fait-il dire au cardinal Du Perron, il n'a pas toujours fait rire ceux qui l'écoutoient. Il a dit des vérités qui ont renvoyé des évêques dans leurs diocèses, et qui ont fait rougir plus d'une coquette. Il a trouvé l'art de mordre en riant; il ne s'est point asservi à cette lâche complaisance dont tout le monde est esclave, et toute sa vie il a fait profession d'une satire ingénue qui a mieux gourmandé le vice que vos apostrophes vagues que personne ne prend pour soi. Demandez aux marguilliers de Saint-Etienne (du Mont), comme il les a traités sur leur chaire de dix mille francs; demandez aux.... (Jésuites) s'ils sont satisfaits du panégyrique de leur fondateur;....... On ne me reprochera jamais d'avoir fait des contes à plaisir, comme il y en a beaucoup....... J'ai suivi la pente de mon naturel qui étoit naïf, et qui me portoit à instruire le peuple par les choses les plus sensibles. Ainsi, pendant que d'autres se guindoient l'esprit pour trouver des pensées sublimes qu'on n'entendoit pas, j'abaissois le mien jusqu'aux conditions les plus serviles et aux choses les plus ravalées, d'où je tirois mes exemples et mes comparaisons. Elles ont produit leur effet, ces comparaisons, etc.» (La Guerre des auteurs anciens et modernes; Paris, 1671, in-12, p. 154.)
[332] Voir la note 78 de la page 48 du tome 1.
[333] Anne Baudesson, femme de Jean Pilou.
[334] Il étoit gentilhomme, mais si adonné à la médecine, qu'étant enfant il faisoit des anatomies de grenouilles. (T.)
[335] Une de ces filles fut mise par feu M. de Rohan auprès de madame de Rohan, qui avoit été mariée fort jeune: ainsi madame Pilou connut tout le monde à l'Arsenal. (T.)
[336] Calinage, niaiserie, enfantillage, commérage et nullité de la conversation bourgeoise de ce temps-là.
[337] M. d'Anville. Ils allèrent devant le prêtre pour se fiancer. Là, il lui prit une faiblesse: il ne voulut pas passer outre. (T.)
[338] Il étoit aisé de s'y tromper, car elle est noire et barbue. Il y a un vaudeville qui dit:
[339] Il y a quelque duc d'un nom approchant en Espagne. (T.)
[340] La Place par excellence étoit alors la Place-Royale, aujourd'hui si dédaignée.
[341] Voyez l'article du président de Chevry, tome 1, page 261. Il contient plusieurs traits singuliers que madame Pilou avoit racontés à Tallemant sur ce financier.
[342] En 1636. Voyez les Mémoires de Montglat, à cette date.
[343] Le branle étoit une ronde où les danseurs et danseuses se tenoient tous par la main. Dans le branle de la torche le danseur portoit un chandelier, une torche ou un flambeau allumé. Ce passage de Tallemant est obscur aujourd'hui que ces usages anciens sont oubliés. Le mot guéridon désigne vraisemblablement une personne qui, durant le branle, étoit placée au centre du cercle.
[344] Elle y est quelque part comme un million d'autres. (T.)
[345] Mademoiselle de Scudéry faisoit paroître ses ouvrages sous le nom de Georges de Scudéry, son frère. On savoit jusqu'à présent peu de choses sur cette bonne madame Pilou, qui a fourni à Tallemant l'un de ses plus curieux articles. Cependant Sauval nous avoit appris qu'elle jouoit un rôle dans un roman de mademoiselle de Scudéry. «La vieille madame Pilou, dit-il, célèbre dans le Cyrus, sous le nom d'Arricidie et de la Morale vivante, m'a dit qu'en sa jeunesse, etc.» (Sauval, Antiquités de Paris, t. 1, p. 189.)
[346] A la Pentecôte de l'année 1656. (T.)
[347] Pierres fausses. Il y a un homme au Temple qui a trouvé le secret de colorer les cristaux. (T.)
[348] Ce passage a été écrit par Tallemant à la marge du manuscrit, vers 1663 ou 1664. La Reine-mère mourut en 1666; cette circonstance fixe l'époque de la décrépitude de l'intéressante madame Pilou.
[349] Julie d'Angennes, depuis marquise de Montausier.
[350] On a vu que le marquis de Rambouillet, sur la fin de sa vie, étoit presque aveugle.
[351] Cela est de grande qualité à Rome. Pour rire on l'a appelé un temps le chevalier Bordier; il avoit été à l'Académie. (T.)
[352] Madame Scarron, qui fut depuis la célèbre madame de Maintenon.
[353] Manière de parler traînante.
[354] Le premier duc de Bouillon, père du dernier mort. (T.)
[355] Charles de Talleyrand, marquis d'Exideuil, etc., étoit frère cadet de Henri de Talleyrand, prince de Chalais, décapité à Nantes en 1626.
[356] Bethlem Gabor étoit prince de Transylvanie.
[357] Le voyageur Oléarius a prétendu que Charles de Talleyrand, marquis d'Exideuil, avoit le caractère d'ambassadeur. Ce point a donné lieu à des discussions critiques. Voltaire, au paragraphe 8 de la préface de l'Histoire de l'empire de Russie, a réfuté l'erreur du voyageur. Le prince Labanoff, associé étranger des bibliophiles françois, qui a publié dans notre langue le Recueil de pièces historiques sur la reine Anne ou Agnès, épouse de Henri Ier (Paris, 1825, in-8o), a réfuté victorieusement Oléarius dans une lettre adressée au rédacteur du Globe, le 15 novembre 1827. Cette lettre a été imprimée à part, à très-petit nombre.
[358] Cet article montre combien Tallemant étoit bien informé des particularités anecdotiques sur lesquelles roulent principalement ses Mémoires. Nous croyons devoir insérer ici la lettre de Louis XIII au czar Michel Féodrowitch, dans laquelle il réclame le marquis d'Exideuil. L'original de cette lettre existoit aux archives des affaires étrangères à Moscou; il y fut retrouvé par suite de recherches faites par M. le comte Just de Noailles, alors ambassadeur de France en Russie, qui avoit témoigné le désir d'éclaircir un point sur lequel il s'étoit élevé tant de contestations. Le prince Labanoff, auquel cette pièce a été communiquée par M. de Noailles, l'a publiée par post-scriptum à sa lettre du 15 novembre 1827, p. 17 à 23
«Très-haut, très-excellent, très-puissant et très-magnanime prince, nostre très-cher et bon amy le grand seigneur empereur et grand-duc Michel Féodrowitch, souverain seigneur et conservateur de toute la Russie, etc., etc., etc.....
«Nous avons appris par les parents du sieur Charles de Talleyrand, marquis d'Exideuil nostre subjet, qu'icelui marquis estant arrivé à Mosco, au mois de may 1630, de la part du défunt prince Bethlem Gabor, pour traîtter quelque union avec vostre magnipotence et ledit prince, ledit marquis auroit esté accusé par un nommé Roussel, qu'il se servoit du prétexte d'ambassadeur pour entrer dans les pays de vostre magnipotence, à dessein seulement de reconnoistre vos ports, passages et forces, pour après en advertir le roy de Pologne, et que, en conséquence de cette accusation, à laquelle ledit Roussel se porta pour se venger de la haine qui s'engendra entre eux deux, ledit marquis auroit esté envoyé en une de vos villes, où il est encore gardé, nonobstant que dans ses papiers, qui furent visités, il ne se soit rien trouvé pour le convaincre du fait susdit, et d'autant que ledit marquis d'Eyxideuilh apartient à personne qui tienne grand rang en nostre royaume, et que ses prédécesseurs nous ont rendu de signalés services, et qu'outre ces considérations, nous nous sentons obligés de protéger nos subjets, principalement ceux qui sont eslevés par-dessus le commun; nous avons bien voulu escrire cette lettre à vostre magnipotence pour la prier, comme nous faisons, de commander que ledit marquis soit promtement mis en liberté et qu'il lui soit permis d'aller où bon lui semblera. Ses parents envoient exprès par delà ce gentilhomme, lequel estant bien instruit des particularités de cette affaire, en pourra plus amplement informer vostre magnipotence, si besoin est, et l'assurera qu'encore que notre demande soit bien juste, nous ne laisserons de recevoir à grand plaisir l'effet que nous en désirons, et que nous espérons de vostre magnipotence et de son amitié envers nous. Sur ce, nous prions Dieu qu'il vous ayt, très-haut, très-excellent, très-puissant et très-magnanime et bon prince, nostre très-cher amy, en sa sainte garde. Écrit à Fontainebleau, le troisième jour de mars 1635.»
«Votre bon amy,
«Signé Louis.
«Contresigné Bouthillier.»
[359] Il n'étoit pas encore chancelier. (T.)
[360] Il avoit un secrétaire nommé Fauché, qui concubinoit avec madame. Il eut jalousie du gouverneur du jeune Pompadour, et un jour, par pays, comme ce gouverneur se fut approché de la litière de madame pour lui dire quelque chose, la rage le saisit; il met l'épée à la main, l'attaque; l'autre se défend, et le tue. (T.)
[361] Frère de l'académicien. (T.)
[362] Abel Servien, né en 1594, mort en 1659.
[363] L'alliance de Saint-Aignan renversera la fortune des enfants de Servien; car le duc lui doit sept cent mille livres. Servien lui prêta de quoi acheter la charge de premier gentilhomme de la chambre; il en doit tous les intérêts qui montent à deux cent mille livres, en cette année 1667. (T.)
[364] On l'envoya intendant de justice en Guienne; le Parlement de Bordeaux donna des arrêts contre lui, ne voulant point recevoir d'intendant. Le Roi ôta la charge au premier président, et la donna à Servien; mais, avant qu'il y fût installé, il vaqua une charge de secrétaire d'État, et on lui donna le choix. (T.)
[365] Le rebec étoit une espèce de violon champêtre à trois cordes. (Voyez le Dictionnaire de Trévoux, et Roquefort, de l'État de la poésie françoise aux XIIe et XIIIe siècles; Paris, 1815, p. 108.)
[366] Servien épousa, le 14 décembre 1640, Augustine Le Roux, fille de Louis Le Roux, seigneur de La Roche-des-Aubiers, et d'Avoye Jaillard, veuve de Jacques Huraut, comte d'Onzain.
[367] La Grise a été lieutenant des gardes-du-corps. (T.)—Il est question d'une madame de La Grise, et de mademoiselle de La Grise, sa fille, dans l'Histoire de la comtesse des Barres (l'abbé de Choisi); Bruxelles, François Foppens, 1736, p. 55 et suivantes. Il est vraisemblable que Choisi parle de la belle-mère de Servien et d'une fille qu'elle auroit eue de son second mariage.
[368] Claude de Mesme, comte d'Avaux, né en 1595, mort à Paris le 19 novembre 1650.
[369] De ces filles d'une femme qu'il épousa comme une femme de conscience. (T.)
[370] En une autre rencontre il eut de la cour quarante mille écus dont il acheta une charge à un d'Erbigny, fils de sa sœur, et une compagnie aux gardes, qu'il donna au frère de celui-là. (T.)
[371] François Ogier, prédicateur du Roi, acquit dans son temps de la célébrité. Il prit la défense de Balzac contre le père Goulu, général des Feuillants, qui l'avoit grossièrement attaqué.
[372] Cet hôtel subsiste encore; mais il a éprouvé de grands changements, parce qu'il a été converti en maison de commerce. Il est situé dans la rue Sainte-Avoie, vis-à-vis d'un passage nouvellement ouvert, qui conduit à la rue du Chaume.
[373] Ils se disent originaires de Chalosse-Cujas, écrit à Memmius, son collègue. (T.)
[374] Cependant les autres officiers de l'ordre le mettent, et il y a fondement à cela dans l'institution, tant tout y est bien digéré. (T.)
[375] D'Avaux leur donnoit beaucoup. (T.)
[376] Charles Ogier, frère aîné du prédicateur. Secrétaire du comte d'Avaux, il l'accompagna dans ses ambassades en Suède, en Danemark et en Pologne. On a de lui Ephemerides, sive iter Danicum, Suecicum, Polonicum; Paris, 1656, in-8o, ouvrage posthume publié par son frère.
[377] Il appeloit sa femme Demoiselle. Le président de Thou, l'historien, appeloit la sienne Domine. Blondel, le ministre, appeloit la sienne ma Gaine. Les médisants disoient que c'étoit une coutelière. (T.)
[378] Pierre Gayan, président des enquêtes, le 21 juin 1614. (T.)
[379] Il a l'air hagard. (T.)
[380] L'Harmonie, à son récit au Ballet du mariage du duc d'Enghien, disoit:
Je règne, etc. (T.)
[381] Ils valent beaucoup de revenu. (T.)—Le Mirebalais est une petite contrée de France située en Poitou, et dont Mirebeau est la capitale.
[382] Ce mot paroît être pris ici dans le sens de troqué. En Bretagne, bigner se dit pour échanger, troquer, en style populaire.
[383] Aujourd'hui capitaine aux gardes. Il a été capitaine des gardes du Mazarin. (T.)
[384] Ce benêt met des plumes quand il va à sa terre; il n'a pu être reçu conseiller. (T)
[385] Plessis-Chivray fut depuis tué en duel par le marquis de Cœuvre; c'est un des plus beaux combats de la régence. Il n'y eut point de raillerie. Ils étoient seuls et avec de petites épées. On fut étonné qu'ayant le coup qu'il avoit il eût pu avoir encore deux heures pour songer à sa conscience: on attribua cela au scapulaire de la Vierge qu'il portoit, et depuis bien des jeunes gens en portent. Cœuvre fut aussi fort blessé; mais il eut l'avantage. (T.)
[386] Serran a passé pour un ennuyeux homme, à cause qu'il vouloit faire comme son père, et cela ne lui réussissoit pas. Depuis il s'est corrigé; il ne cherche plus à dire de bons mots, et c'est un homme peu naturel à la vérité, mais qui passent partout. Un jour que sa femme et lui se battoient, Bautru, qu'on vint quérir pour mettre le holà, les regarda faire, et dit: Quod Deus junxit, homo non separet; puis s'en alla. Il trouvoit peut-être à propos que la petite femme fût mortifiée. T.)
[387] On a vu plus haut un article sur Lopez.
[388] Cette fille accoucha assez scandaleusement; et comme elle disoit: «Que je suis malheureuse!» Tourney, sa compagne, pour la consoler, lui disoit: «Ma chère, pourquoi s'affliger tant? il n'y en a pas une de nous à qui il n'en pende autant.» (T.)
[389] Ce comte étoit accordé avec une fille de Retz: le Roi lui proposa d'épouser la fille de La Varenne avec soixante-dix mille écus. Il crut faire sa fortune; mais dès qu'il l'eut vue, il s'en éprit d'une telle force qu'il l'épousa deux jours après, et aussitôt, de peur du Roi, il l'emmena en Bretagne. Henri IV fut tué bientôt après. A soixante-dix ans, la comtesse de Vertus apprenoit à danser, et dansoit la figurée. (T.)
[390] C'est le vingt-septième quatrain de Pibrac.
[391] Allusion au géant Atlante qui enlevoit les dames et les renfermoit dans son château magique. (Orlando Furioso, ch. 4.)
[392] La comtesse de Soissons.
[393] On a prétendu que Jacques Ier, roi d'Angleterre, que Marie Stuart portoit encore dans son sein quand David Rizzio fut assassiné sous ses yeux, n'avoit jamais pu supporter la vue d'une épée nue. Ce fait est néanmoins fort contesté, quoique Digby assure dans son Discours sur la poudre de sympathie qu'il en a été témoin.
[394] Une fois il dit en présence de la feue Reine-mère et de la Reine: «Je ne suis ni Italien, ni Espagnol; je suis homme de bien.» Je pense même que c'étoit parlant à leur personne. (T.)
[395] Ce couplet de Neufgermain fait voir que le duc de Saint-Simon en a tâté aussi bien que les autres (il ne ressemble pas mal à un ramoneur):
[396] On appeloit ainsi M. de Montbazon. (T.)
[397] Hercule de Rohan, né en 1567, mort le 16 octobre 1654.
[398] Échauguette, lieu couvert et élevé pour placer une sentinelle. (Dict. de Trévoux.) Guérite bâtie.
[399] Tallemant indique ici les Contes facétieux du sieur Gaulard, gentilhomme de la Franche-Comté bourguignotte, ouvrage singulier d'Étienne Tabouret, plus connu sous le nom de sieur Des Accords. Ce Recueil fait partie de ses Bigarrures, dont il existe plusieurs éditions.
[400] A la maison de Montfort.
[401] On dit qu'il a parqueté une écurie. (T.)
[402] Il l'a eu cassé. (T.)
[403] On étoit toujours couvert, même à table; ces Mémoires en fournissent d'autres exemples.
[404] Sur l'air: Bibi, tout est ferlore, la duché de Milan. (T.)—Ferlore, perde, gâté, détruit, vient du mot allemand verloren (perdu). Le contact continuel avec les lansquenets allemands, qui servirent dans nos armées depuis François Ier jusqu'à Henri IV, avoit introduit à cette époque, dans notre langue, une foule de mots dérivés de l'allemand.
[405] Où est son hôtel. (T.)
[406] Une porte autrefois, mais qui n'est plus porte que de nom, vers Saint-Gervais. (T.) Où est aujourd'hui la place Baudoyer.
[407] Frère de M. de Montbazon. (T.)
[408] Deux veaux. (T.)
[409] Introducteur des ambassadeurs. (T.)
[410] Autre grand personnage; c'est le père. Ce n'est pas qu'il ne fût brave; mais c'étoit un sot homme. Il a fait de beaux combats, et le feu Roi avoit jeté les yeux sur lui quand il vouloit avoir quelques braves autour de sa personne. (T.)
[411] Séguier de Saint-Brisson, qui passoit pour peu spirituel, avoit un valet-de-chambre nommé Lavoine, ce qui faisoit dire que, dès qu'il étoit levé, M. de Saint-Brisson demandoit l'avoine.
[412] Général de l'empereur.
[413] Les éditeurs ont sous les yeux l'exemplaire que Rangouse a présenté à la reine Anne d'Autriche. Le titre porte: Lettres héroïques aux grands de l'État, par le sieur de Rangouse, imprimées aux dépens de l'auteur, à Paris, de l'imprimerie des nouveaux caractères inventés par H. Moreau, 1645. Le volume commence par une épître dédicatoire à la Reine régente.
[414] C'est ce qui a donné lieu à la plaisanterie qu'on trouve dans l'Histoire du poète Sibus, où on lit, au nombre des ouvrages attribués à cet être fantastique: «Très-humbles actions de grâces de la part du corps des auteurs à M. de Rangouse, de ce qu'ayant fait un gros tome de lettres, en se faisant donner au moins dix pistoles de chacun de ceux à qui elles sont adressées, il a trouvé et enseigné l'utile invention de gagner autant en un seul volume, qu'on avoit accoutumé jusqu'ici de faire en une centaine.» (Recueil de pièces en prose les plus agréables de ce temps; Paris, Sercy, 1662, 4 vol. in-12, t. 2, p. 246.)
[415] Le maréchal de Gramont le paya encore plus mal. (Voyez plus haut l'article Gramont.)
[416] Ville de Languedoc. Il y avoit un fort qui a été rasé sous Louis XIV.
[417] Ce Saint-Aunez est une espèce de fou; cependant un de ses ancêtres, son grand-père, je pense, méritoit bien qu'on laissât ce gouvernement à sa postérité, ou qu'on la récompensât autrement; car ayant été amené au pied des murailles par les Espagnols qui l'avoient pris, afin d'obliger sa femme à rendre la place. Il lui cria: «Laissez-moi mourir plutôt,» et fut pendu. Celui-ci est un grand faux-monnoyeur, et qui supporte certains corsaires; il est beau et galant, et on en conte une chose assez étrange. Il engrossa la sœur du prince de Masserane en Piémont. Le prince, enragé, enferme sa sœur dans un château à la campagne. Saint-Aunez y va, et y est surpris par le prince, mais seul. L'amant, plus brave que lui, le saisit, et lui tenant le pistolet à la gorge, parle à sa sœur en sa présence; après il s'en va et ne lâche point son homme qu'il ne fût en lieu sûr. L'autre n'osa jamais crier, ni faire la moindre résistance. (T.)
[418] Roquelaure dit que le duc d'Usez a grande raison de se plaindre de ses enfants, et que, sans eux, il auroit l'honneur d'être le plus sot homme du monde. Il y a sept ou huit ans qu'il lui arriva une assez plaisante aventure; il étoit un peu luxurieux, et, ayant conclu avec je ne sais quelle femme à trente pistoles pour une nuit (c'étoit chez elle), il se couche le premier, et, comme il la pressoit de se coucher, elle lui dit qu'elle avoit oublié une petite chose; c'étoit d'aller demander à son mari qui étoit en bas s'il le trouveroit bon. On lui avoit dit qu'il étoit aux champs. La frayeur prend au bonhomme; il se sauve sans avoir le loisir de remettre son cordon bleu. (T.)
[419] De quelque branche de cadets ou plutôt de quelque bâtard.
[420] Les crèches.
[421] Je sais cela de M. Penis, intendant en Espagne, à qui cette femme l'a conté. (T.)
[422] Nicolas Faret, mauvais poète ridiculisé par Despréaux.
[423] D'Ouville a mis ces deux contes parmi les siens. (T.)
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE TROISIÈME VOLUME.
| Pages. | |
| Le maréchal de Bassompierre. | 5 |
| Le cardinal de La Rochefoucauld. | 19 |
| Madame Des Loges et Borstel. | 22 |
| Notice sur madame Des Loges, tirée des manuscrits de Conrart. |
26 |
| Madame de Berighen et son fils. | 30 |
| Le chancelier Séguier. | 33 |
| Jodelet. | 42 |
| Haute-Fontaine. | 43 |
| Mesdames de Rohan. | 46 |
| Pardaillan d'Escandecat. | 85 |
| Fontenay Coup-d'Epée. Le chevalier de Miraumont. |
86 |
| Ferrier, sa fille et Tardieu. | 92 |
| Du Moustier. | 98 |
| Le président Le Cogneux. | 103 |
| M. d'Émery. | 117 |
| Des Barreaux. | 134 |
| Chenailles. | 140 |
| Marion de L'Orme. | 141 |
| Feu M. de Paris. | 145 |
| Le feu archevêque de Rouen. | 148 |
| Balzac. | 153 |
| Le président Pascal et Blaise Pascal. | 174 |
| Bertaut, neveu de l'évêque de Séez. | 177 |
| Le maréchal de Guébriant. | 180 |
| Madame d'Atis. | 185 |
| M. de Belley. | 188 |
| M. Pavillon. | 193 |
| M. Gauffre. | 193 |
| Le général des Capucins. | 194 |
| Le maréchal de L'Hôpital. | 195 |
| Menant et sa fille. | 203 |
| Le maréchal de Gassion. | 207 |
| Luillier (père de Chapelle). | 219 |
| La maréchale de Thémines. | 223 |
| Le Pailleur. | 237 |
| Le comte de Saint-Brisse. | 240 |
| Le maréchal de Châtillon. | 241 |
| La comtesse de La Suze et sa sœur, la princesse de Wirtemberg. |
245 |
| Le maréchal de Saint-Luc. | 257 |
| Le comte d'Estelan. | 260 |
| La Montarbault, Samois et de Lorme. | 263 |
| Jaloux. Des Bias. | 270 |
| Rapoil. | 271 |
| Moisselle. | 272 |
| Tenosi, provençal. | 273 |
| Coiffier. | 274 |
| Madame Lévesque et madame Compain. | 278 |
| La Cambrai. | 289 |
| Coustenan. | 292 |
| Madame de Maintenon et sa belle-fille. | 297 |
| Madame de Liancourt et sa belle-fille. | 303 |
| Le président Nicolaï. | 312 |
| Porchères l'Augier. | 317 |
| Le Père André. | 321 |
| Villemontée. | 333 |
| Madame Pilou. | 336 |
| Bordier et ses fils. | 354 |
| M. et madame de Brassac. | 363 |
| Roussel (Jacques). | 365 |
| Le marquis d'Exideuil et sa femme. | 370 |
| M. Servien. | 375 |
| M. d'Avaux. | 381 |
| Bazinière, ses deux fils et ses deux filles. | 388 |
| Courcelles, cadet de Bazinière. | 396 |
| Madame de Serran. | 397 |
| Madame de Barbezière. | 400 |
| La comtesse de Vertus. | 403 |
| Madame de Montbazon (Marie de Bretagne.) | 410 |
| M. de Montbazon. | 415 |
| M. d'Avaugour. | 418 |
| M. et madame de Guémené. | 421 |
| Rangouse. | 428 |
| Catalogne. | 433 |
| Le comte d'Harcourt. | 437 |
| Le baron de Moulin. | 441 |
FIN DU TOME TROISIÈME.