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Manuel de synonymie Latine

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Sabulo. Harena. Sabura.

Sabulo, et dans Pline sabulum, le sable considéré comme une espèce de terre légère ; harena, arena, comme une terre sèche, pierreuse, comme des parcelles ou de la poussière de pierre, par opposition à un sol fertile ; enfin, sabura, saburra se rapporte particulièrement à l’usage qu’on fait du sable pour lester les vaisseaux.

Sacer. Sanctus.

Sacer, sacré, s’entend, comme ἱερὸς, de ce qui est la propriété des dieux, par opposition à profanus ; sanctus, saint, de ce qui est sous leur protection, à l’abri de toute souillure, pur et sans tache, par opposition à pollutus, comme ὅσιος. Sanctus homo, âme pure, agréable aux dieux ; sacer, mortel maudit, dévoué aux dieux à titre de victime expiatoire. Et de même sancire signifie mettre sous la protection immédiate des dieux, en parlant, par exemple, de lois et de traités d’alliance ; sacrare, dédier aux dieux, en parlant, par exemple, de temples et d’autels.

Sacrare. Consecrare. Dicare. Dedicare.

Sacrare, consecrare, mettre au nombre des choses saintes, on tient à marquer que tout usage profane de ces choses est et demeure retiré et interdit aux hommes ; dicare et dedicare, consacrer, on tient à marquer qu’on attribue aux dieux la propriété de la chose. Consecrare peut s’employer absolument, mais dedicare exige qu’on nomme le nouveau propriétaire.

Sæpe. Crebro. Frequenter. Frequentare. Celebrare.

1. Sæpe, souvent, par opposition à semel, à nonnunquam, à semper, comme πολλάϰις ; il s’agit de la répétition des mêmes actes en des temps différents ; crebro et frequenter, fréquemment, par opposition à raro ; il s’agit de la pluralité des objets ou des événements : crebro, coup sur coup et plutôt trop que trop peu, comme θαμά ; frequenter, bien des fois. Creber se dit en général d’une multitude pressée et entassée ; frequens, d’une foule nombreuse. Frequens contient un éloge, comme largus ; creber, un blâme, comme spissus. Et on dit du sénat frequentes senatores, lorsqu’il s’agit de marquer qu’il est au complet ; on emploierait crebri, si la place manquait à cause de la presse et si les sénateurs étaient à l’étroit sur leurs siéges.

2. Frequentare, visiter souvent un lieu, ne le point négliger ; celebrare, le visiter souvent et le rendre par là animé et bruyant.

Sævitia. Crudelitas.

Sævitia, cruauté sanguinaire du tyran qui a, comme la bête féroce, du plaisir à tuer et à faire souffrir, par opposition à mansuetudo ; crudelitas, cruauté froide du juge ou du souverain qui applique la loi dans toute sa sévérité, par opposition à clementia.

Salus. Sanitas. Valens. Saluber. Sanus. Salutaris.

1. Salus marque en général la prolongation de l’existence, par opposition à interitus ; sanitas, un état de bonne santé, par opposition à ægritudo ; il s’entend du corps dans son acception primitive, de l’âme dans son acception usuelle.

2. Sanus et valens, qui approchent du sens d’integer, marquent un état sain, mais temporaire ; saluber et validus, qui approchent du sens de robustus, un état sain et constant. Salubris oratio, langue saine par excellence, pleine d’une vigueur naturelle ; sana oratio, langage sobre et réfléchi.

3. Sanus et saluber présentent la santé comme un état de bien-être ; valens et validus, comme une faculté qui rend propre à l’action.

4. Au sens transitif, saluber, salubre, se dit de ce qui procure et conserve la santé, sanitatem, par opposition à pestilens, comme ὑγιεινός ; salutaris, salutaire, de ce qui sauve et conserve la vie, salutem, par opposition à pestiferus, comme σωτήριος. Caton, dans Plin., H. N. XVIII, 6. Nihil salutare est nisi quod toto anno salubre. Le seul régime salutaire, c’est un régime salubre d’un bout de l’année à l’autre.

Salvus. Sospes. Incolumis. Integer.

Salvus et sospes, σῶς, conservé et sauvé, par opposition à perdu : salvus, en langage ordinaire ; sospes, dans le style élevé. Incolumis et integer, ἀσϰηθὴς, sain et sauf, entier, intact : incolumis, par opposition à une blessure, etc. ; integer, par opposition à une insulte. Tac. H. I, 84. Mea cum vestra salus incolumitate senatus firmatur, c’est-à-dire notre salut dépend de ce qu’on ne touche pas à un seul cheveu du sénat. Et I, 66. Verba Fabii salutem incolumitatemque Viennensium commendantis : salus se rapporte au danger de mort, incolumitas, au danger du pillage. Cic. Dejot. 15. Sunt tuæ clementiæ monumenta... eorum incolumitates quibus salutem dedisti. La preuve la plus solide de ta clémence, c’est que les personnes qui te doivent leur salut n’ont pas souffert le moindre dommage.

Sanguis. Cruor. Sanguineus. Sanguinolentus. Cruentus.

1. Sanguis, le sang qui circule dans le corps et qui entretient la vie, αἷμα ; cruor, le sang qui coule ou qui a coulé du corps, ϐρότος. Cic. N. D. II, 55. Sanguis per venas in omne corpus diffunditur. Des vaisseaux distribuent le sang dans tout le corps. Comparez avec Rosc. Am. VII, 19. Ut cruorem inimici quam recentissimum ostenderet. Pour faire parade du sang encore tout frais versé de son ennemi. Tac. Ann. XII, 47. Mox ubi sanguis artus extremos suffuderit, levi ictu cruorem eliciunt atque invicem lambunt. Dès que le sang s’est porté aux extrémités, un coup léger le fait jaillir et chacun des deux lèche celui de l’autre. Sanguis est le principe de la vie physique, cruor le symbole du meurtre.

2. Sanguineus, qui se compose de sang ; sanguinolentus, qui a l’odeur ou l’aspect du sang ; cruentus, taché de sang.

Sanies. Pus.

Sanies, pus liquide et dégoûtant ; pus, rongeur et pernicieux.

  • Sanitas, sanus, v. Salus.

Sapiens. Prudens. Callidus. Scitus. Solers. Cordatus. Catus.

1. Sapiens, celui qui, n’ayant que des intentions pures, choisit les bonnes routes et s’attache imperturbablement à les suivre ; prudens et callidus, celui qui sait choisir les meilleurs moyens et s’en servir avec circonspection : prudentia, sagacité ou prudence naturelle qui fait le fond du caractère ; calliditas, connaissance du monde et des hommes acquise et gagnée par l’expérience et la pratique. Cic. Fr. Scaur. 5. Hominis prudentis natura, callidi usu, doctrina eruditi. Un homme que la nature a doué de finesse, que l’expérience a mûri, à qui la science a tout appris.

2. Prudens, celui qui possède un coup d’œil juste et pratique, par opposition à stultus, comme perspicace ; scitus, celui qui a du tact, de l’esprit naturel et du savoir-faire, comme avisé ; solers, sollers, celui qui possède un génie pratique et inventif, comme ingénieux, par opposition à iners ; cordatus, celui qui a un sens droit, par opposition à excors ; catus, celui qui découvre et connaît des voies et des moyens secrets, comme délié.

Sapor. Gustus. Gustare. Libare.

1. Sapor, la saveur propre et particulière à un corps, par opposition à odor, etc. ; gustus ou gustatus, la perception de cette saveur ou le sens du goût, par opposition à olfactus, etc. Sen. Ep. 109. Debet esse aptatus ad hujus modi gustum, ut ille tali sapore capiatur. Il faut être accoutumé au goût du miel pour en apprécier la saveur.

2. Le libans ne fait que porter les choses aux lèvres ou à la bouche ; le gustans en perçoit la saveur et en distingue le goût. Ovid. Am. I, 4, 34. Si tibi forte dabit, quæ prægustaverit ipse, rejice libatas illius ore dapes. S’il arrive qu’il commence par goûter au morceau qu’il t’offre, rejette le mets qui a effleuré ses lèvres.

Satelles. Stipator.

Satelles, garde du corps considéré comme un mercenaire ; stipator, comme un défenseur. Cic. Rull. II, 13. Ex equestri loco ducentos in singulos annos stipatores corporis constituit, eosdem ministros et satellites potestatis. Il tire tous les ans de l’ordre des chevaliers une compagnie de deux cents gardes qui deviennent les serviteurs et les satellites du pouvoir.

Satis. Affatim. Abunde.

1. Satis désigne, comme suffisamment et ἱϰανῶς, la juste mesure sans idée accessoire ; affatim et abunde y ajoutent cette idée qu’il y a plutôt trop que trop peu ; mais abunde, copieusement, ἅλις, se prend au sens absolu par rapport à la chose, il y a assez ; affatim, ἀφθόνως, jusqu’à pleine satisfaction, se prend au sens relatif, par rapport à la personne, on en a assez. On peut avoir à son avis assez travaillé, affatim, sans que la quantité de travail soit suffisante et que ce soit satis. Cic. Att. II, 16. Puto enim me Dicæarcho affatim satis fecisse. Je me suis donné suffisamment de mal pour Dicéarque, et je trouve que c’est assez. Et XVI, 1. Satis est et affatim prorsus. Cela suffit très-amplement. Liv. IV, 22. Frumentum non necessitati satis, sed copiæ quoque abunde ex ante confecto sufficiebat. Les anciens magasins fournissaient du blé en suffisance, et même fort au-delà, en abondance.

2. Satiare, satisfaire, apaiser un besoin en général, la faim, un désir vif ; saturare, apaiser une envie contre nature, manie, faim canine, haine, soif du sang.

Satis habere. Contentum esse. Boni consulere. Contentus. Æquus animus.

1. Satis habere, estimer suffisant, exprime un jugement : il n’y a point de passion qui soit en jeu et qui empêche d’apprécier la juste mesure ; contentum esse, se contenter, exprime un sentiment : c’est une marque de modestie et d’empire sur soi-même ; enfin, boni consulere, se déclarer satisfait, exprime un acte de volonté : on renonce à voir un vœu se réaliser, on s’accommode résolument de ce qui ne peut être évité. Satis habere se construit avec l’infinitif ; contentum esse, avec l’ablatif ou avec quod.

2. Contentus animus marque un contentement relatif : on prend son parti d’une chose, on ne murmure point de ce que le bonheur reste incomplet ; æquus animus exprime le contentement absolu : on se sent complétement satisfait et on n’aspire point à un état plus heureux.

Saxum. Rupes. Cautes. Petræ. Scopuli. Lapis. Calculus. Scrupulus.

1. Saxum, rupes et cautes, grandes masses ; lapis, calx et scrupus, petites masses de pierre. Plin. H. N. XXXVI, 22. Silex viridis ubi invenitur, lapis, non saxum est. Le jade vert est une pierre qu’on ne trouve qu’en morceaux, ce n’est point une roche.

2. Saxa, grandes masses de pierre de toute forme, πέτραι ; rupes et petræ, masses de pierre escarpées et hautes, rochers qui peuvent être un obstacle ; cautes et scopuli, masses de pierre pleines d’aspérités et de pointes, dangereuses, écueils : cautes, roches basses, invisibles sous l’eau, perfides ; scopuli, écueils qui se dressent au-dessus des eaux, qui menacent, qui annoncent le danger, σϰόπελοι.

3. Lapis, terme général, la pierre comme matière, sans égard à sa forme, λίθος ; calculus, pierre polie et ronde, galet ; scrupus, scrupulus, pierre raboteuse et anguleuse, caillou ; mais ce sens de scrupus n’a pour lui que l’autorité des grammairiens, et il ne se rencontre guère dans les auteurs qu’au sens figuré de scrupule.

Scandere. Adscendere. Escendere. Conscendere. Inscendere.

Scandere, gravir une hauteur escarpée, grimper avec effort, en s’aidant des pieds et des mains. Adscendere, escendere, conscendere et inscendere, monter en général : adscendere, sans idée accessoire, simplement par opposition à descendere ; escendere, escalader une hauteur qui sert de défense, comme un rempart, des murailles, ou encore monter en quelque lieu où l’on doit être en vue, comme une tribune aux harangues ; conscendere, monter à plusieurs, par exemple, sur un vaisseau ; inscendere, monter dans un lieu fermé, par exemple, dans une voiture.

Scelestus. Sceleratus. Nefarius. Nefandus. Impius.

Scelestus se rapporte aux intentions, comme ad scelera pronus et promptus ; sceleratus, aux actions, comme sceleribus pollutus atque opertus. C’est toujours l’adjectif sceleratus qui accompagne des termes physiques, comme porta, campus, vicus, porte, champ, quartier de ville où un crime a été commis, et en général des objets ne peuvent pas s’appeler scelesta, à moins d’être personnifiés. Et de même nefarius et impius ont trait à l’impiété de la personne, avec cette seule différence que la perversité : de l’impius éclate dans ses sentiments, celle du nefarius dans ses sentiments et ses actions ; mais nefandus se rapporte exclusivement au caractère exécrable de l’action.

Scutum. Clypeus. Parma.

Scutum, grand bouclier qui couvre l’homme entier, σάϰος ; clypeus et parma, bouclier de grandeur moyenne et de forme ronde, ἀσπίς : clypeus, pour l’infanterie ; parma, pour l’infanterie et la cavalerie ; enfin, pelta, petit bouclier en forme de demi-lune ; cetra, petit bouclier de cuir. Liv. IX, 19. Macedonibus clupeus... Romano scutum, majus corpori tegumentum. Les Macédoniens ont le bouclier rond, les Romains le grand bouclier droit, qui couvre bien mieux le corps. XXXI, 36. Cetratos, quos peltastas vocant, in insidiis abdiderat. Il avait mis en embuscade une troupe de ces soldats qui portent de petits boucliers de cuir et qu’on appelle ordinairement peltastes.

Sedes. Sedile. Sella.

Sedes, siége offert par la nature, ἕδος ; sedile et sella, meuble fait pour s’asseoir : sedile, quelle que soit la forme, chaise ou banc, mobile ou à demeure, ἕδρα ; sella, de forme déterminée, chaise ou fauteuil, θρόνος.

Semper. Usque.

Semper, toujours et éternellement, sans restriction ni limite, au sens absolu ; usque, toujours, mais dans des limites déterminées, au sens relatif, usque dum, donec, etc. ; on le rencontre sans complément dans les poëtes, par exemple : Hor. Sat. I, 9, 19. Usque sequar te. Je te suivrai jusqu’au bout.

Sententia. Opinio. Suffragium.

1. Sententia, manière de voir fondée sur ce qu’on sait clairement, conviction acquise, γνώμη ; opinio, opinion fondée sur un simple sentiment, δόξα.

2. Sententia, vote motivé du sénateur, etc., γνώμη ; suffragium, simple suffrage qui se réduit à un oui, à un non ou à un nom propre, ψῆφος.

Seorsum. Separatim.

Seorsum, à part, pour empêcher de tomber dans le domaine commun, avec une idée accessoire de secret ; separatim, séparément, pour prévenir la confusion, avec une idée accessoire d’ordre.

Sepelire. Condere.

Sepelire et condere s’entendent de la cérémonie funèbre prise dans toute son étendue ; c’est conduire un mort à sa dernière demeure, avec plus ou moins de pompe, qu’on ait ou non commencé par brûler les restes : sepelire est le terme propre et technique ; condere, le terme général et euphémique. Humare, mettre en terre ; c’est le dernier acte des funérailles, par opposition à cremare.

Sera. Claustrum. Pessulus. Repagulum. Obex.

Seræ et claustra, serrures : sera, serrure mobile, cadenas ; claustrum, serrure fixe. Pessuli, repagula et obices, verrous qui tiennent lieu de serrures : pessulus, petit verrou pour les fores ; repagulum, grand verrou pour les valvas, et obex pour les portas.

Series. Ordo.

Series, série, succession mécanique, accidentelle d’objets de même nature et de même espèce ; ordo, suite, enchaînement nécessaire, conçu comme tel, de choses qui vont ensemble par destination. Series exprime une notion mathématique ; ordo, une idée morale.

Serius. Severus.

Severus se prend au sens actif, on ne plaisante pas ; serius a le sens neutre et s’entend de ce qui ne saurait être un sujet de plaisanterie. Severe veut dire gravement ; serio, sérieusement. Severus se joint, comme épithète, à des noms de personnes ; serius, à des noms de choses. Hor. A. P. 107. Decent vultum severum seria dictu. Un rôle grave ne souffre que des propos sérieux. Sen. Tranq. 15. Nihil magnum, nihil severum nec serium quidem ex tanto apparatu putat. Tout compte fait, il ne reste à ses yeux rien de grand, rien de grave ni même de sérieux sur ce vaste théâtre du monde. Severus s’oppose à hilaris, à remissus, à luxuriosus ; serius, à jucundus, jocosus, et serio, à joco, per jocum. Tout cela n’empêche pas qu’on ne rencontre à la place de serius le positif severus et surtout le comparatif severior, le superlatif severissimus, le substantif severitas, parce que la langue latine n’a point tiré de serius des formes correspondantes.

Sermo. Colloquium. Oratio.

Sermo, conversation qui a lieu par hasard ou du moins sans but déterminé et sérieux ; colloquium, entretien prémédité qui roule sur un point convenu.

2. Sermo, discours familier ; oratio, discours travaillé et conforme aux règles de l’art. Qu’une personne prenne et conserve un certain temps la parole dans une compagnie, c’est un sermo ; on ne doit guère qu’au hasard de ne pas être interrompu ; mais l’oratio a une étendue déterminée, un commencement, un milieu et une fin ; on compte qu’on ne sera pas interrompu. Le langage de la vie commune est celui qui règne dans le sermo, soit en prose, soit en vers, comme chez les comiques et dans les Sermonibus d’Horace ; dans l’oratio, c’est une langue choisie et savante. Cic. Orat. 19. Mollis est oratio philosophorum et umbratilis... Itaque sermo potius quam oratio dicitur. Les discours des philosophes ont un fond de douceur et un goût de retraite. Ils méritent plutôt le nom de causeries que celui de discours. Tac. H. I, 19. Apud senatum non comptior Galbæ, non longior... sermo ; Pisonis comis oratio. Qu’il fût au sénat ou à l’armée, Galba ne mettait ni plus de façon ni plus de temps à ses discours ; Pison soignait fort les siens.

Servus. Famulus. Mancipium. Minister. Ancilla. Servitus. Servitium.

1. Servus, ancilla, famulus et mancipium, personne qui n’est point libre, esclave ; minister, serviteur libre, subalterne. Plin. Ep. X, 97. Ancillæ quæ ministræ dicebantur. Des femmes esclaves qu’on appelait des servantes. Il s’agit des réunions des chrétiens.

2. Servus, l’esclave au sens politique et légal, comme soumis au joug, par opposition à dominus, δοῦλος et δμώς ; famulus, au sens patriarcal, comme membre et partie de la famille, par opposition à herus, οἰϰέτης ; enfin, mancipium, au sens économique, comme propriété et marchandise, ἀνδράποδον.

3. Serva, la femme esclave, quand il s’agit de faire ressortir l’état légal ; ancilla, la femme esclave dans la vie ordinaire, comme féminin usuel de servus.

4. Servitus, l’esclavage, au sens indifférent, comme une condition régulière, naturelle, légale ; servitium, comme un état extraordinaire, violent, honteux, avec une idée de mépris ou de compassion. Mais la plupart des prosateurs n’emploient, comme terme abstrait, que servitus, et ils se servent de servitium, particulièrement de servitia, comme d’un terme concret en lieu et place de servi.

Severitas. Gravitas. Strenuitas.

Severitas, la gravité qui tient à la manière de penser et de juger ; gravitas, celle qui impose aux gens ; strenuitas, celle qui paraît dans les actions.

Silere. Tacere. Reticere. Obticere.

1. Silere, ne faire aucun bruit, σιωπᾷν, par opposition à strepere ; tacere, ne dire mot, se taire, σιγᾷν, par opposition à loqui, dicere. Le composé reticere signifie se taire quand on a quelque chose à dire et qu’on le garde pour soi, par opposition à eloqui, proloqui ; le composé obticere, obticescere, rester muet en face d’une personne qui adresse une question ou qui attend une explication, par opposition à respondere. Cic. Harusp. 28. Sed tamen facile tacentibus cæteris reticuissem. Il m’eût été facile d’être discret, si les autres avaient su se taire.

2. Tacens et tacitus présentent le silence comme un état temporaire : tacens se dit de toute personne qui ne parle point ; tacitus, de celle qui, ayant sujet de parler, à dessein ne parle point et observe un silence significatif ; taciturnus marque une qualité habituelle, comme silencieux et taciturne.

Silva. Saltus. Nemus. Lucus.

Silva, forêt en général, abondante en arbres qui fournissent du bois, ὕλη ; saltus, forêt considérée comme un lieu sauvage, bois de montagnes, νάπη ; nemus, comme un lieu agréable, bocage, parc ; lucus, comme un lieu saint, bois consacré aux dieux, ἄλσος, ἄλτις.

Sinister. Lævus.

Ils s’entendent tous les deux du côté gauche. Sinister est le terme usuel et prosaïque, comme ἀριστερός ; lævus, le terme choisi et poétique, comme σϰαιός. Au figuré sinister est le symbole de la défaveur et de la mauvaise chance ; lævus, celui de la perversité et de la maladresse.

Sistere. Inhibere. Statuere.

Sistere et inhibere, rendre immobile, arrêter : sistere, en parlant d’un être qui vit et qui court ; inhibere, d’un objet inanimé qui a été mis en mouvement. Statuere, fixer à demeure, établir sur un pied solide.

Socius. Sodalis. Sociennus. Amicus. Familiaris. Particeps. Consors.

1. Socii, gens unis pour agir en commun par des intérêts mutuels, compagnons, etc. ; sodales et socienni, ἑταῖροι, pour jouir en commun de la vie, parce qu’ils se plaisent mutuellement, camarades : sodalis, terme noble ; sociennus, terme comique. Socius se joint à un génitif qui marque le but de l’association ou sociatio ; sodalis, à un génitif ou à un adjectif possessif qui désigne l’autre sodalis : socius periculi, culpæ, mais sodalis meus.

2. Sodalis, camarade avec lequel on a des rapports de société et surtout des rapports agréables ; amicus, ami avec lequel on fait échange des sentiments sacrés de l’amour et de l’estime ; familiaris, ami intime avec lequel on n’a qu’un cœur et qu’une âme, étant lié pour les affaires frivoles comme pour les affaires sérieuses.

3. Le socius rei travaille ou souffre avec un autre ; le particeps et le consors partagent une jouissance ou une possession : le particeps, par une intervention volontaire, par opposition à expers, comme μέτοχος ; le consors, parce qu’il lui échoit une part, par opposition à exsors. Cic. Balb. 28. Fuit hic multorum illi laborum socius aliquando ; est fortasse nunc nonnullorum particeps commodorum. Il a été à plusieurs reprises le compagnon de ses nombreux travaux ; peut-être veut-il bien partager à présent quelques avantages avec lui. L’associé à l’empire est un socius imperii, en ce sens qu’il aide à expédier les affaires du gouvernement ; c’est un consors, en ce sens qu’il a dû être appelé à cette dignité.

Solemnia. Feriæ. Dies festi. Festa.

Solemnia, les fêtes considérées comme des institutions solennelles et périodiques ; feriæ, comme des jours de repos et de délassement ; festa, ou en prose dies festi, comme des jours de joie.

Solere. Consuevisse. Adsolere.

1. Solere s’emploie à propos d’événements et de toute sorte d’actions, comme avoir coutume, φιλεῖν ; consuevisse ne se dit que d’une action personnelle, comme être habitué, εἰωθέναι. Dans Liv. XXXVIII, 17. Hæc quibus insolita atque insueta sunt Græci timeant. Les Grecs ne sont ni accoutumés ni habitués aux maux qui les menacent : insolitus ne fait allusion qu’à la fréquence du fait ; insuetus marque qu’il faut que le sujet soit actif, soit passif, se familiarise avec lui.

2. Solet se prend en bonne ou en mauvaise part ; assolet contient un éloge et revient à recte ou rite solet.

Solitudo. Vasta. Deserta. Tesca.

Solitudo exprime la solitude d’un lieu dans un sens indifférent ou avec éloge ; vasta, deserta, tesca loca se prennent en mauvaise part : vasta loca, lieux sans culture, par opposition à culta ; deserta, espaces inhabités, par opposition à habitata ; et tesca, tesqua, désert où règne un silence effrayant, par opposition à celebria loca.

Solum. Fundus. Vadum. Fundamentum.

Solum, fundus et vadum, base et fond naturel : solum, le sol sur lequel on a le pied ferme, par opposition aux éléments mobiles, à l’air, à l’eau ; fundus, fond d’un vase, par opposition au reste de l’espace que le vase enferme ; vadum, fond d’un cours d’eau, d’un lac, de la mer, par opposition à l’eau qui coule ou porte dessus. Fundamentum, fondement, base artificielle sur laquelle repose un édifice, etc., et qui n’est pas moins nécessaire que le sol même, solum, lorsqu’il s’agit d’élever une construction. On dit proverbialement : Omnis res jam in vado est, couler une affaire, à fond, par une métaphore empruntée d’un nageur qui atteint le fond de l’eau ; mais : Largitio fundum non habet : Profusion n’a pas de fond, par une métaphore empruntée au tonneau des Danaïdes. Cic. Brut. 74. Solum et quasi fundamentum oratoris vides. Tu as sous les yeux le sol et même le fondement sur lequel bâtit l’orateur.

Somnus. Sopor. Somnium. Insomnium.

1. Somnus, terme usuel, prosaïque ; sopor, terme choisi, poétique, pour désigner le sommeil. Sopor n’a en prose que la signification causative : c’est une drogue ou une influence soporifique ; ce n’est point un profond sommeil.

2. Somnium, le rêve, en prose, ὄναρ ; insomnium, en poésie, ἐνύπνιον.

Spectrum. Mostellum. Manes. Lemures.

Ces quatre termes se disent également d’un esprit qui revient après la mort. Ils diffèrent en ce que spectrum renferme l’idée d’une apparition surnaturelle ; mostellum, celle d’une apparition effrayante ; manes, celle d’un esprit bienfaisant ; lemures, d’un esprit taquin.

Specus. Caverna. Antrum. Spelunca. Spelæum. Fovea. Scrobs.

1. Specus et caverna, cavités soit souterraines, soit au niveau du sol, sorte de termes génériques, par rapport à antrum, spelunca et spelæum, cavités à ouverture verticale qui pénètrent dans une montagne, et à scrobs, fovea et favissa, fosses à ouverture horizontale qui s’enfoncent sous terre.

2. Specus, crevasse à ouverture longitudinale ; caverna, trou à ouverture ronde.

3. Spelunca, caverne, au sens physique, avec allusion à son obscurité et à son aspect effrayant ; antrum, grotte, au sens esthétique, avec allusion à son aspect pittoresque et à sa fraîcheur ; enfin, spelæum, mot d’origine étrangère qui ne se trouve que chez les poëtes, tanière et repaire des bêtes.

4. Fovea, fosse qu’on laisse ouverte ou qu’on recouvre pour servir de magasin et surtout de piége pour prendre une bête sauvage ; scrobs, fosse que l’on comble sur-le-champ et qu’on ne creuse que pour mettre quelque chose en terre, comme un plant d’arbre ou un cadavre.

Spernere. Contemnere. Despicere. Aspernari. Recusare. Fastidire. Negligere.

1. Spernimus rejicienda, fugienda, ut libidines. Nous dédaignons ce qu’il convient de rejeter ou d’éviter, comme les caprices. Contemnimus magna, metuenda, ut pericula, mortem. Nous méprisons les maux qui effrayent par leur grandeur, comme les dangers et la mort. Despicimus infra nos posita, ut vulgi opiniones. Nous regardons de haut en bas ce qui est au-dessous de nous, comme les opinions du vulgaire (Lambin). En d’autres termes, spernere, spernari, aspernari, ne pas se soucier, par opposition à appetere, concupiscere, à peu près comme ἀποϐάλλειν ; contemnere, et chez les poētes temnere, ne pas craindre, par opposition à timere, metuere, comme ϰαταφρονεῖν ; enfin, despicere, despectare, ne faire aucun cas, par opposition à suspicere, revereri, admirari, comme ὀλιγωρεῖν.

2. Spernere présente le dédain sous l’aspect d’un sentiment qui se contient ; il est synonyme de parvi putare, negligere, comme mépriser et dédaigner ; spernari et aspernari, qui est plus usité, se disent de l’expression du dédain ; ils sont synonymes de recusare, abnuere, rejicere, comme repousser. L’idée saillante est dans spernere celle du peu d’estime ; dans aspernari, celle de l’aversion. Spernere se rapporte à un objet qu’il ne tiendrait qu’à nous de posséder ; aspernari, à un objet qui nous est offert ou imposé.

3. Aspernari, avouer son aversion sans pousser les choses plus loin ; recusare, protester et refuser irrévocablement. Curt. VI, 6, 7. Principes aspernantes quidem, sed recusare non ausos Persicis ornaverat vestibus. Les chefs, qui ne cachaient point leur aversion, mais qui n’osaient aller jusqu’à un refus, se virent parés par ses mains du costume persan.

4. Le spernens obéit à une antipathie qu’autorisent la morale et la raison ; il a plus ou moins conscience des motifs qui lui font dédaigner quelque chose ; le fastidiens obéit à une antipathie physique et instinctive, innée ou accidentelle, qui provient d’un accès de satiété ou de quelque cause analogue ; enfin, le negligens n’obéit ni aux suggestions de la raison ni à celles de l’instinct et du sentiment : il agit sans penser ni vouloir.

Sponte. Ultro. Sua sponte. Voluntate. Libenter.

1. Sponte, de soi-même ; ultro, soudainement. Sponte se rapporte à l’impulsion qui fait agir ; ultro, à l’effet. Liv. X, 19. Orare ne collegæ auxilium, quod acciendum ultro fuerit, sua sponte oblatum sperneretur. On le prie de ne point dédaigner le secours de son collègue, qu’il aurait dû demander par une résolution soudaine et qu’on lui offrait de bon cœur. Sponte accusare veut dire être porté de soi-même à intenter une accusation ; ultro accusare, aller jusqu’à prendre le rôle d’accusateur lorsqu’on devrait s’estimer heureux de n’être pas accusé soi-même. Cette expression elliptique ultro accusavit s’explique donc par la phrase complète : Haud contentus non accusari ab altero ultro etiam progressus est, ut ipse accusaret alterum, ou ultro progressus accusavit alterum.

2. Sponte, de propos délibéré, s’oppose à casu, à necessitate ; sua sponte, par sa propre impulsion et par cette impulsion seule, αὐτομάτως, à rogatus, provocatus ou invitatus.

3. Sponte et spontaneus, ἑϰὼν et ἑϰούσιος, présentent une action volontaire et libre comme une affaire d’intelligence ; voluntate et voluntarius, ἐθελοντὴς, comme une affaire de volonté, par opposition à invite ; enfin, libenter et libens, ἄσμενος, comme une affaire de sentiment, par opposition à tædio.

Stella. Astrum. Sidus.

Stella, toute étoile prise à part dans le nombre immense des globes que contient l’univers, ἀστήρ ; astrum, chacun des grands corps lumineux qui sont au ciel, le soleil, la lune et les principales étoiles distinguées par un nom propre, ἄστρον ; enfin, sidus, assemblage d’étoiles, constellation et même, à cause de la parenté qu’il y a entre les idées de foule et de grandeur, étoile de première grandeur, astre, τέρας, τείρεα. Astrum et stella, étoiles, au sens physique, comme des corps célestes lumineux ; sidus, au sens astronomique et astrologique, comme des météores dont l’apparition possède un sens et exerce de l’influence sur les affaires de ce monde. Sen. Helv. 9. Dum ortus siderum, occasus intervallaque et causas investigare velocius meandi vel tardius, spectare tot per noctem stellas micantes liceat. Pourvu qu’on me permette d’observer le lever des constellations, leur coucher, leurs distances, les causes qui accélèrent ou retardent leur marche, d’arrêter mes regards sur cette foule d’étoiles qui brillent dans le cours de la nuit.

Stipes. Vallus. Palus. Sudes.

Stipes et vallus, gros pieu, poutre ou pilotis qui ne peut être enfoncé qu’à l’aide d’un mouton : stipes, bon à différents usages, à la guerre et ailleurs ; vallus, façonné tout exprès pour servir de palissade. Palus et sudes, menu pieu, perche ou branche, facile à enfoncer : le palus s’emploie à toute sorte d’usages, comme pieu de haie, surtout comme piquet, échalas ou tuteur ; le sudes sert spécialement par la pointe, comme palis, pique ou javelot.

Stirps. Genus. Gens. Prosapia. Posteritas. Progenies. Proles. Suboles.

1. Stirps, genus et gens, qui sont des termes abstraits et collectifs par rapport à majores, désignent ordinairement la race ou la ligne ascendante ; prosapia, progenies, propago, proles, suboles, la lignée ou la ligne descendante, ce sont des termes abstraits et collectifs par rapport à posteri.

2. Prosapia, terme archaïque et pompeux qui n’est d’usage qu’en parlant de familles d’une antique noblesse ; posteritas, terme usuel, prosaïque ; progenies, terme choisi, noble ; proles et suboles, termes poétiques : proles présente les enfants comme des fruits nouveaux, comme une jeune génération destinée à vivre à côté de l’ancienne ; suboles, comme des rejetons destinés à remplacer la génération qui s’en va.

3. Gens, famille politique ; genus, famille naturelle. La gens se compose de familles que le fondateur de l’État a réunies en communauté ou en association ; le genus, d’espèces et d’individus qui, en vertu de leurs caractères communs, appartiennent à une seule et même classe.

Stirps. Truncus.

Stirps, la tige ou partie essentielle par laquelle l’arbre vit et se conserve, par opposition aux branches et aux feuilles considérées comme des excroissances et des dépendances ; truncus, le tronc, partie nue et sèche, par opposition aux branches, aux feuilles, à la couronne qui servent de parure à l’arbre. Il correspond au tronc du corps humain.

Strabo. Pætus.

Strabo, celui qui louche par nature, infirmité ou mauvaise habitude ; pætus, celui qui fait des yeux louches à dessein et par espièglerie.

Studium. Benevolentia. Favor. Amor. Gratia.

1. Studium désigne ordinairement l’amour et l’attachement de l’inférieur pour le supérieur, du soldat pour son général, du sujet pour son souverain, du disciple pour son maître, du partisan pour son chef et son parti ; favor, l’amour et la faveur du supérieur pour l’inférieur, du public pour un comédien, du peuple pour un candidat, du juge pour une des parties ; enfin, benevolentia, l’amour et la bienveillance pour un égal. Dans Cic. Rosc. Com. 10. Quod studium et quem favorem secum in scenam attulit Panurgus ? Quel zèle et quelle faveur quand Panurge entre en scène ! il faut se représenter le public d’abord comme auditeur, puis comme juge de l’acteur. Orat. I, 21. Ego qui incensus essem studio utriusque vestrum, Crassi vero etiam amore. Moi qui étais tout feu dans mon zèle pour vous deux, dans mon amour pour Crassus.

2. Studium, favor et benevolentia expriment une inclination passagère occasionnée et limitée par les circonstances, calme ou même tiède ; amor, un amour enraciné au fond de l’âme et voisin de la passion. Cic. Fam. I, 9. Nihil est quod studio et benevolentia vel potius amore effici non possit. Je ne sais rien que le zèle et la bienveillance ou plutôt l’amour ne soit capable d’accomplir. Att. V, 10. Amores hominum in te et in nos quædam benevolentia. L’amour qu’on te porte et une certaine bienveillance qu’on a pour nous.

3. Favor, faveur qu’on accorde, par opposition à invidentia ; gratia, faveur dont on jouit, par opposition à invidia.

Stupidus. Brutus. Bardus. Stultus. Fatuus. Stolidus.

Stupidus, brutus et bardus sont des termes exclusivement négatifs qui marquent un défaut d’intelligence : stupidus, celui de l’homme qui comprend difficilement, qui est épais, ἀναίσθητος ; brutus, celui de la brute et de l’homme qu’un vice d’organisation ravale au niveau de la brute, qui n’entend rien, qui est dépourvu de raison, ϐλὰξ, idiot ; bardus, celui de l’homme qui ne comprend qu’avec lenteur, qui n’a aucun talent, ϐραδὺς, lourd. Stultus, fatuus et stolidus expriment une qualité positive de l’esprit qui a des idées fausses et qui juge de travers : stultus, un défaut de sagesse pratique qui est de la déraison, μωρὸς, sot, par opposition à prudens ; fatuus, un défaut de bon sens qui est de la puérilité, comme nigaud ; stolidus, un défaut de convenance et de modération qui est de la grossièreté, comme impertinent. Liv. XXV, 19. Id non promissum magis stolide quam stulte creditum. Promesse impertinente, sotte crédulité.

Suavis. Dulcis.

Suavis s’entend, comme ἡδὺς, d’une odeur agréable, et au figuré d’un attrait qui se fait suivre ; dulcis s’entend, comme γλυϰὺς, d’une saveur agréable, et au figuré d’un charme qui entraîne ; il sert à renchérir sur suavis dans Plin. Ep. V, 8, 10. Hæc vel maxima vi, amaritudine, instantia ; illa tractu et suavitate atque etiam dulcedine placet. L’historien ne plaît guère que par la force, l’austérité, la chaleur ; l’orateur plaît par l’abondance, l’agrément et la grâce. Plin. H. N. XV, 2732. Dulce et pingue et suave. Le lait, qui n’est point précisément un corps gras, ne flatte que médiocrement l’odorat et la langue.

Succensere. Irasci. Indignari. Stomachari.

Succensere, garder rancune, et ægre, graviter, moleste, difficiliter ferre, prendre en mal, expriment un mécontentement contenu ; irasci, indignari et stomachari, un mécontentement qui éclate. La colère, ira, porte l’empreinte de la passion ; elle a soif de vengeance ; l’indignation, indignatio, offre l’image du sentiment moral qui se soulève ou se révolte ; elle proclame sa désapprobation ou son mépris ; l’emportement, stomachatio, est la marque d’un tempérament irritable, la bile déborde, la mauvaise humeur se fait jour, on est bruyant et querelleur. L’iratus se présente sous les traits d’un ennemi, il inspire de la crainte ; l’indignabundus, sous ceux d’un juge, il impose ; le stomachans, sous ceux d’un maniaque, il est ridicule.

Sumere. Capere. Prehendere. Accipere. Excipere. Recipere. Suscipere. Recuperare.

1. Sumere, se munir d’un objet pour s’en servir, comme αἱρεῖν ; capere, s’en saisir pour le posséder, comme λαϐεῖν ; enfin, prehendere, mettre la main dessus pour en être physiquement maître. Cic. Phil. XII, 7. Saga sumpsimus, arma cepimus. Nous avons pris des habits de guerre, nous avons saisi nos armes.

2. Accipere, recevoir ce qu’on nous offre, δέχεσθαι, on y met de l’empressement ; excipere, accueillir ce qui vient à nous, ce que nous attendions, ὑποδέχεσθαι ; recipere, prendre sous sa protection, par générosité ; suscipere, prendre un fardeau sur soi, entreprendre par dévouement. L’accipiens prend dans la main, l’excipiens dans les bras, le recipiens sur son cœur, le suscipiens sur les bras ou sur le dos.

3. Recipere, recouvrer sans qu’il en coûte de la peine ; recuperare, regagner par ses efforts. Liv. XLII, 53. Urbem recipit, par une simple occupation. Comparez XXVI, 39. Urbe recuperata, par conquête.

Summus. Supremus.

Summus, marque le plus haut degré d’élévation dans un sens indifférent, ce n’est qu’une question de lieu, ἄϰρος, par opposition à imus ; supremus, terme poétique et pompeux, contient une idée accessoire de sublimité, comme ὕπατος, par opposition à infimus.

Sumptus. Impensæ.

Sumptus, dépense qui ébrèche la fortune et le capital, voisine de la prodigalité ; impensæ, dépenses qui servent à atteindre un but et qui tiennent du sacrifice.

Superbia. Arrogantia. Fastus. Insolentia.

La superbia met les autres au-dessous d’elle par contentement de soi-même, elle ne voit dans leurs qualités que des reflets de ses propres mérites, c’est l’orgueil par opposition à l’humilité ; l’arrogantia veut se prévaloir aux dépens des autres d’avantages ou de priviléges qui ne lui appartiennent point, c’est l’arrogance opposée à la modestie ; le fastus repousse les hommes, comme s’ils n’étaient pas dignes d’entrer en relation avec lui, c’est l’air superbe par opposition à la simplicité ; l’insolentia abuse grossièrement de sa supériorité pour humilier le faible, c’est la hauteur par opposition à l’humanité et à la générosité. Le superbus veut éclipser les autres ; l’arrogans, empiéter sur eux ; le fastosus les méprise ; l’insolens les bafoue.

Sus. Verres. Scrofa. Porcus.

Sus, terme général, nom du cochon en histoire naturelle, ὗς ; verres, scrofa, porcus, termes d’économie rurale : verres, verrat ; scrofa, truie ; porcus, jeune porc ou goret. Le mot sus contient une idée accessoire de malpropreté ; le mot porcus, de graisse et d’embonpoint.

Suspirare. Gemere.

Suspirare, soupirer, s’entend d’une aspiration profonde et d’une forte expiration, à la suite d’un serrement de cœur ; gemere, gémir, tient plus de la volonté, on donne de l’air à une poitrine oppressée. Un soupir, suspirium exprime la gêne ; un gémissement, gemitus, la douleur. Cic. Att. II, 21. Cum diu occulte suspirassent, postea jam gemere, ad extremum vero loqui omnes et clamare cœperunt. A des soupirs longtemps étouffés succèdent les gémissements, puis enfin, un concert de plaintes et de cris.

  • Sustinere, sustentare, v. Ferre.

T

Tardus. Lentus.

Tardus, marque la lenteur qui perd du temps par opposition à citus ; lentus, celle qui prend ses aises et marche à pas comptés, par opposition à acer.

Tellus. Terra. Solum. Humus.

Tellus, la terre considérée comme un tout, comme le centre du monde, comme une déesse, par opposition à d’autres corps célestes ou à d’autres divinités, γαῖα, γῆ ; terra, comme matière et élément par opposition aux autres éléments, γαῖα, γῆ ; solum, comme l’élément solide opposé particulièrement à l’eau, πέδον ; enfin humus, comme la partie la plus basse du monde visible par opposition à la région de l’air. Les désinences des dérivés terrenus opposé à igneus, solidus à fluidus, humilis à sublimis, correspondent à ces différentes significations.

Templum. Fanum. Delubrum. Ædes. Sacellum.

1. Templum, fanum et delubrum, le temple avec le terrain consacré qui l’entoure, ἱερόν ; ædes, l’édifice même, ναός ; enfin, sacellum, emplacement consacré, sans édifice, avec un simple autel.

2. Au sens restreint templum, temple monumental d’une grande divinité ; fanum et delubrum, temple modeste d’un dieu inférieur ou d’un héros.

Tenere. Habere. Possidere.

Tenere, tenir dans sa main, c’est la possession physique ; habere, avoir en son pouvoir, c’est la possession de fait ; possidere, avoir en propriété, c’est la possession de droit. Plin. Ep. I, 16. Tenet, habet, possidet. Saturninus m’attache, me domine, me possède.

Tentare. Periclitari. Experiri. Periculum. Discrimen.

1. Tentare et periclitari, faire une tentative pour s’éclairer : tentare, avec le désir de s’instruire, en prenant de la peine, c’est un essai ; periclitari, avec courage, en méprisant le danger qu’il peut y avoir, c’est une épreuve ; experiri, acquérir des lumières par cette tentative, c’est une expérience.

2. Periculum, le danger considéré dans sa durée ; discrimen, comme un simple point dans le temps, comme le moment critique et le point culminant du periculi. Liv. VI, 17. In ipso discrimine periculi destituat. Abandonner au plus fort de la crise.

Tergus. Cutis. Pellis. Vellus.

Tergus et cutis, couverture extérieure des chairs à l’état de membrane nue et lisse : tergus, peau grossière des animaux recouvrant une chair tendre et bonne à manger, le cuir δέρμα ; cutis, peau fine de l’homme protégeant la chair vive et sensible, χρώς. Pellis et vellus, peau avec sa garniture : pellis, peau garnie de poils ou pili, fourrure, δορά ; vellus, peau laineuse, garnie de flocons ou villi, toison, μαλλός. On dit en parlant des hommes, cutem ; des éléphants, serpents, etc., tergora ; des lions, chèvres, chiens, etc., pelles ; des brebis, vellera. Juven. X, 192. Deformem pro cute pellem. Une peau fine autrefois, pleine à présent de rides et de poils.

Teter. Fœdus. Turpis. Deformis.

Teter, tæter, ce qui nous paraît odieux parce qu’il trouble notre sécurité en nous inspirant de la crainte ou en nous donnant des frissons, à peu près comme effroyable, épouvantable, ϐλοσυρός ; fœdus, parce qu’il offense la nature, parce qu’il excite en nous du dégoût ou de l’horreur, comme affreux, μιαρός ; turpis, parce qu’il offense le sens moral ou les convenances en provoquant notre désapprobation ou notre mépris, par opposition à honestus, gloriosus, comme laid, honteux, αἰσχρός ; deformis, parce qu’il blesse le goût et déplaît, par opposition à formosus, comme mal fait, δυσειδής. Cic. Off. I, 34. Luxuria cum omni ætate turpis, tum senectuti fœdissima est. La débauche honteuse à tout âge est affreuse dans la vieillesse. Rep. II, 26. Tyrannus quo neque tetrius neque fœdius... animal ullum cogitari potest. Un tyran, l’être le plus effroyable, le plus affreux que l’imagination puisse concevoir. Vatin. 3. Quanquam sis omni diritate teterrimus. Quoique ta dureté fasse de toi un effroyable personnage. Vell. P. II, 69. In Vatinio deformitas corporis cum turpitudine certabat ingenii. Chez Vatinius la difformité allait de pair avec la turpitude.

Toxicum. Venenum. Virus.

Toxicum, terme d’histoire naturelle, poison, sans idée accessoire ; venenum, liqueur ou potion empoisonnée qui peut être douce et séduisante ; virus, liqueur ou breuvage malfaisant et repoussant. Liv. II, 52. Tribuni plebem agitare suo veneno, agraria lege. Le peuple que travaille le poison préparé par les tribuns, la loi agraire. Comparez Cic. Læl. 23. Evomat virus acerbitatis suæ. Qu’il vomisse le venin de sa misanthropie.

Trabes. Tignum.

Trabes, trabs, poutrelle longue et mince qui se rapproche de la perche ; tignum, poutre courte et épaisse qui se rapproche de la bille. Un radeau se compose de trabibus et non point de tignis ; au contraire, les pièces de charpente destinées à servir de supports dans une construction se composent de tignis et non point de trabibus, car ce dernier terme désigne de préférence les traverses supportées. Cæs. B. C. II, 9. Supra eum locum duo tigna transversa injecerunt, quibus suspenderent eam contignationem, supraque ea tigna directo transversas trabes injecerunt, easque axibus religaverunt. Ils jetèrent par-dessus deux poutres[1] qui se croisaient à angle droit et qui devaient supporter la plate-forme, sur les poutres un grillage de poutrelles[2] reliées par des ais[3].

  • 1 Sablières.
  • 2 Longrines et traverses.
  • 3 Voliges.

Trans. Uls. Ultra.

Trans et uls, de l’autre côté, πέραν, par opposition à cis ; ce sont des prépositions qu’on n’accentue pas et qui servent simplement à distinguer un côté de l’autre, elles appartiennent à la même classe que super : trans, est le terme usuel ; uls a vieilli, il est tombé en désuétude. Ultra, au delà, πέρα, par opposition à citra ; on appuie sur le mot pour donner une haute idée de l’éloignement de cet autre côté au delà duquel il faut chercher l’objet, c’est une particule de la même classe que supra. La séparation exprimée par ultra fait songer à une frontière, la séparation exprimée par trans à un obstacle. Tac. Germ. 29. Protulit magnitudo populi Romani ultra Rhenum ultraque veteres terminos imperii reverentiam... Non numeraverim inter Germaniæ populos, quamquam trans Rhenum Danubiumque consederint, eos qui decumates agros exercent. La grandeur du peuple romain a porté au delà du Rhin et au delà des vieilles bornes le respect de son autorité... Je ne compte point parmi les peuples de la Germanie, quoiqu’établis de l’autre côté du Rhin et du Danube, ceux qui cultivent les champs soumis à la dîme.

Transversus. Obliquus.

Transversum, perpendiculaire, ce qui se dirige à angles droits à partir d’un point donné sur une droite ; obliquum, oblique, ce qui s’éloigne du même point en faisant un angle aigu ou obtus.

Tueri. Defendere.

Tueri ne suppose qu’un danger possible, comme protéger, par opposition à negligere ; defendere, suppose une attaque, comme défendre, par opposition à deserere. Les mineurs ont des protecteurs ou tuteurs, tutores, les accusés des défenseurs, defensores. Le tuens fait preuve de sollicitude et d’amour en cherchant à prévenir le danger ; le defendens, de courage et de force en faisant face au danger. Sen. Tranq. 11. Neque ille solum militat qui in acie stat et dextrum lævumque cornu defendit ; sed et qui portas tuetur. Le nom de soldat n’est pas exclusivement réservé à celui qui tient ferme à son rang de bataille et qui défend l’aile droite ou l’aile gauche ; il convient également à celui qui garde les portes.

Tum. Tunc.

Tum, adverbe qui correspond à is, comme en ce temps-ci ; tunc, adverbe qui correspond à ille, comme en ce temps-là.

Turbæ. Tumultus. Seditio. Secessio. Deficere. Desciscere.

1. Turbæ et tumultus, désordres de police : turbæ, attentatoires au bon ordre ; tumultus, à la tranquillité publique. Seditio et secessio, mouvements politiques par suite d’une différence d’opinions nette et tranchée, de principes contradictoires : seditio, quand l’union vient seulement d’être troublée et que la lutte des partis se passe encore en paroles ; secessio, quand on a renoncé à tout espoir de conciliation et que les partis sont en présence prêts à se battre ou qu’ils ont du moins rompu tout commerce.

2. Les seditiosi et les secedentes sont citoyens et membres d’une communauté libre dont ils troublent seulement l’union ; les deficientes et desciscentes violent un contrat en qualité de sujets qui se soulèvent ou d’alliés qui font défaut : deficere, terme général, présente la défection par son côté moral, comme une désertion qui provient d’infidélité, d’hésitation et de lâcheté ; desciscere, par son côté politique, comme un changement de principes et de système.

Turgere. Tumere.

Turgere, exprime une augmentation de volume qui tient à un excès de force et d’abondance, comme σπαργᾷν, σφριγᾷν ; tumere, contient l’idée du néant et du vide déguisés sous l’enflure, comme οἰδᾷν. On appelle les voiles turgida lorsque le vent qui les gonfle est considéré comme un corps réel, capable en effet de les remplir, et tumida, lorsqu’on ne veut voir dans le même vent que de l’air, un air qui n’est rien et qui paraît seulement remplir les voiles.

Tutus. Securus. Incuriosus.

1. Tutus se rapporte à la réalité de la chose et s’entend de celui qui est en sûreté, comme ἀσφαλής ; securus se rapporte à la persuasion de l’esprit et s’entend de celui qui se croit en sûreté. Au sens réfléchi, tutus arrive à exprimer l’idée de prévoyance, et securus celle d’imprévoyance par euphémisme. Sen. Ep. 97. Tuta scelera esse possunt, secura non possunt. Le crime peut être en sûreté, mais il ne possède jamais la sécurité. Cependant, comme il n’existe point de substantif tiré de tutus, securitas se prend aussi par catachrèse dans le sens de sûreté.

2. Securus, securitas expriment l’absence d’inquiétude et de soucis comme un état de l’âme, c’est la sécurité, ἀμέριμνος, par opposition à sollicitus ; incuriosus, incuria, expriment le manque de soin et d’attention, au point de vue pratique, comme insouciant, ὀλίγωρος, par opposition à cura. Sen. Ep. 100. Fabianus non erat negligens in oratione, sed securus. Il y avait dans les discours de Fabianus un air je ne dis pas de négligence, mais d’assurance.

U

Udus. Uvidus. Humidus. Aquosus. Madidus.

1. Uvidum et udum, ὑγρὸν, humide, dans tout le sens du mot, ce qui est entièrement composé d’eau ou d’un autre liquide, en réalité, en apparence, ou encore par hyperbole, humore constans ; humidum et humectum, humide au sens restreint, ce qui est seulement imprégné de parties aqueuses, humore mixtum. Sen. N. Q. II, 25. Dicis nubes attritas edere ignem cum sint humidæ, imo udæ. Tu dis qu’il sort du feu des nuages qui sont chargés ou plutôt composés d’eau. Udus, qui a pour opposés sudus et solidus, est synonyme d’aquanus dans Tertullien ; mais humidus, qui a pour opposé aridus, est synonyme d’aquosus, à cette différence près qu’en employant aquosus, on se représente encore le sec et l’humide comme distincts ; ils existent l’un à côté de l’autre, tandis qu’en employant humidus, on se les représente comme mélangés et confondus. Pratum aquosum signifierait une prairie où il y a des mares et des étangs ; mais pratum humidum, une prairie arrosée.

2. Udus n’est qu’une contraction d’uvidus ; humectus n’est que le participe d’humidus. Pacuv. ap. Varr. Terra exhalabat auroram humidam, humectam. La terre exhalait une vapeur humide, chargée d’eau.

3. Humidus, humens se rapporte, comme humide. à la constitution intérieure du corps ; madidus, madens, μυδαλέος, ruisselant, ne se rapporte qu’à l’extérieur et à la surface du corps, par opposition à siccus. Cic. Phil. XIV, 3. Imbuti sanguine gladii legionum exercituumque nostrorum, vel madefacti potius duobus consulum, tertio Cæsaris prælio. L’épée de nos légions et de nos armées est trempée dans le sang ; elle a ruisselé de sang dans les deux combats livrés par les consuls, dans le troisième combat livré par César. Imbuere, causatif d’imbibere, se rapporte, en effet, à l’humidité qui pénètre à l’intérieur ; madefieri, à celle qui s’amasse au dehors et qui peut provenir indifféremment de deux causes, savoir d’un trop-plein au dedans ou de la nature imperméable d’une surface.

Ulna. Lacertus. Brachium. Cubitus.

Ulna, le bras entier, depuis l’épaule jusqu’à la main, servant à mesurer l’aune ; lacertus, le haut du bras, depuis l’épaule jusqu’au coude ; brachium, l’avant-bras ; cubitus, le pli entre deux, le coude.

Una. Simul.

Una, ensemble, dans le même lieu, ὁμοῦ ; simul, à la fois, dans le même temps ou le même instant, ἅμα.

Uncus. Hamus.

Uncus, grand crochet comparable à une ancre ; hamus, petit crochet comparable à un hameçon.

Uterque. Ambo. Utervis. Uterlibet.

1. Uterque, chacun des deux, s’applique à un tout dans lequel on distingue deux unités, comme ἑϰάτερος ; ambo, tous les deux, à un tout dans lequel on distingue deux moitiés, comme ἄμφω. Cic. Finn. II, 7. Hic, qui utramque probat, ambobus debuit uti. Puisqu’on admet les deux points de fait, on devrait les représenter tous les deux par un terme spécial. Ter. Ad. I, 2, 50. Curemus æquam uterque partem ; tu alterum, ego item alterum ; nam ambos curare proреmоdum reposcere illum est quem dedisti. Prenons chacun une part égale de la tâche ; garde Ctésiphon, moi Eschine. T’occuper ainsi de tous les deux, c’est presque me redemander celui que tu m’as donné. La différence de construction est visible dans Cic. Muren. 18, 37. Duæ res in prætura desideratæ sunt, quæ ambæ in consulatu Murenæ profuerunt... Horum utrumque ei fortuna ad consulatus petitionem reservavit. Deux choses manquèrent à Muréna dans la demande de la préture ; et toutes deux l’ont merveilleusement servi quand il a sollicité le consulat... La fortune lui réservait chacun de ces deux avantages dans ses démarches pour le consulat. Et Orat. III, 26. A quibus utrisque submittitur aliquid. Le poëte et le compositeur sacrifient chacun à la simplicité.

2. Uterque et ambo sont copulatifs et se décomposent en unus et alter ; l’attribut est nécessairement commun ; utervis, celui des deux que vous voudrez, et uterlibet, celui des deux qu’il vous plaira, sont disjonctifs et se décomposent en unus vel alter ; l’attribut est commun par accident. Ter. Andr. Prol. 10. Qui utramvis recte norit, ambas noverit. Il suffit de posséder une de ces deux pièces de Ménandre, celle que vous voudrez, pour les posséder toutes les deux.

Uti. Usurpare. Frui. Frunisci.

Uti et usurpare expriment l’action de faire usage d’une chose, d’en disposer à son avantage ; mais uti se dit d’un usage permanent ; usurpare, d’un acte isolé. Frui et la vieille forme frunisci expriment le sentiment agréable qui accompagne cet usage, comme jouir : frui est le verbe primitif, frunisci, le verbe inchoatif. Sen. Vit. B. 10. Tu voluptate frueris, ego utor. Tu ne cherches dans le plaisir que la jouissance, j’y cherche le profit. Flor. II, 6. Hannibal quum victoria posset uti, frui maluit. Annibal pouvait user de sa victoire, il aima mieux en jouir. Cic. Rosc. Am. 45, 131. Commoda, quibus utimur, lucem, qua fruimur, spiritumque, quem ducimus, a Deo nobis dari. Les avantages dont nous profitons tous les jours, la lumière dont nous jouissons, l’air que nous respirons sont des dons de Dieu. Cic. Cat. III, 2, 5. Quorum opera... assidue utor. Je profite constamment de leur activité. Comparez avec Finn. II, 35, 118. In ea, quam sæpe usurpabas, tranquillitate degere omnem vitam. Laisser couler sa vie entière dans la tranquillité que tu as su trouver en mainte occasion. Cic. Orat. 51, 169. Post inventa conclusio est, qua credo usuros veteres illos fuisse, si jam nota et usurpata res esset. La période oratoire fut inventée plus tard ; je crois que les anciens en auraient fait usage s’ils l’avaient connue et vu employer.

V

Vacare. Otiari. Feriari. Cessare. Nihil agere.

Vacare, avoir son temps libre, par opposition à l’occupatio, qui oblige au travail ; otiari, n’avoir point d’affaires, par opposition aux negotia, qui font du travail un devoir ; feriari, jouir du repos des jours de fête, par opposition à la besogne journalière ; cessare, cesser son travail et se reposer, par opposition à la peine qu’on vient de prendre ; nihil agere, ne rien faire, par opposition à l’activité en général.

Validus. Firmus. Robustus.

1. Validus, fort, au sens actif, pour l’attaque et l’exécution, vigoureux, par opposition à imbecillis, comme σθεναρός ; firmus et robustus, fort, au sens passif, pour la défense, pour supporter quelque chose : le firmum tire sa force d’une assiette inébranlable, on y met sa confiance, il s’oppose à labans, vacillans et même à imbecillus, en grec ϐέϐαιος, ferme ; le robustum tire la sienne de sa nature compacte, de l’impénétrabilité de sa matière, il dure, par opposition à tenerum, comme ῥωμαλέος et ἰσχυρὸς, solide.

2. Imbecillitas convient à la faiblesse d’esprit ; infirmitas, à la faiblesse corporelle. Cic. Finn. V, 45. In infirma ætate imbecillaque mente : un âge qui n’est point fait, une intelligence qui n’a point de ressort. Et quand ils ne se disent tous deux de l’esprit, imbecillitas signifie une faiblesse naturelle de tête ou de cœur, par exemple, un défaut de talent ou de courage ; infirmitas, une faiblesse morale, par exemple, la versatilité qui empêche qu’on ne se fie à nous. Cæs. B. G. VII, 77. Nolite stultitia ac temeritate vestra aut imbecillitate animi omnem Galliam prosternere. Ne cédez ni à une folle hardiesse ni à une faiblesse d’esprit qui causerait la chute de toute la Gaule. Comparez avec IV, 5. Cæsar infirmitatem Gallorum veritus quod sunt in consiliis capiendis mobiles et rebus plerumque novis student. César avait peur de la versatilité des Gaulois, qui sont inconstants dans leurs desseins et amoureux de changements.

Varius. Diversus. Contrarius. Versicolor. Variegare.

1. Varium exprime les différences qu’on remarque dans un seul et même objet ; diversum, celles qui distinguent un objet d’un autre. Catull. 47, 10. Quos longe simul a domo profectos diverse variæ viæ reportant, c’est-à-dire que toutes sortes de voies ramènent chez eux dans des directions tout à fait différentes. Tac. H. I, 25. Otho postquam vario sermone callidos et audaces cognovit, pretio et promissis onerat... Suspensos cæterorum animos diversis artibus (i. e. spe et metu) stimulant. Othon cause avec eux, varie l’entretien, s’assure qu’ils sont rusés et hardis, les achète à prix d’or et les comble de promesses... Pour les autres, on aiguillonne par divers moyens ces esprits incertains.

2. Les diversa n’ont rien de commun entre eux et s’en vont dans des directions divergentes ou même opposées ; les contraria se font face et sont diamétralement opposés. D’où la gradation Cic. Divin. II, 55. Diversas aut etiam contrarias. Tout ce qui est du domaine de la conjecture... est sujet de la part des hommes aux interprétations les plus diverses et souvent les plus opposées[1]. Vell. P. II, 75. Diversa præsentibus et contraria exspectatis sperare. Avoir des espérances qui s’écartent des conjonctures et qui sont contraires aux probabilités.

3. Varium, bigarré, qui offre plusieurs couleurs à la fois, ποιϰίλον ; versicolor, chatoyant, qui change autant de fois de couleur qu’il y a de manières de l’exposer à la lumière, αἴολον. Propert. III, 13, 32. Aut variam plumæ versicoloris avem. Un oiseau bigarré dont le plumage chatoie. Pline (XXXVII, 10) exprime les deux idées par des périphrases lorsqu’il appelle à la fois la pierre mithrax multicolor et contra solem varie refulgens.

4. Variare signifie en général donner un aspect varié ; variegare signifie en particulier donner un aspect dont la variété est dans les couleurs, barioler.

  • 1 Traduction de la collection Panckoucke.

Vastare. Populari. Diripere. Agere ferre. Expilare. Spoliare. Peculari.

1. Vastare, ravager, détruire par fureur ou par politique la propriété de l’ennemi, πέρθειν, πορθεῖν ; populari, diripere et agere ferre, piller par intérêt personnel : populari, en grand, par exemple, enlever la moisson entière, emmener les troupeaux ; diripere, en petit, entrer dans les maisons, rompre les armoires ; agere ferre, des deux manières, comme ἄγειν ϰαὶ φέρειν.

2. Spoliare et populari, s’approprier des dépouilles en temps de guerre ; expilare et peculari, depeculari, en temps de paix : expilare, par violence ; peculari, par escroquerie et détournement de la propriété de l’État. Cic. Parad. VI, 1. Si socios spolias, ærarium expilas. Si tu dépouilles les alliés, si tu portes la main sur le trésor.

Velle. Optare. Expetere. Cupere. Avere. Gestire.

1. Velle, optare et expetere expriment des actes de la raison qui se possède et se gouverne ; cupere, avere et gestire, des actes du sentiment surexcité et de la passion. Sen. Ep. 116. Cum tibi cupere interdixero, velle permittam. Après t’avoir interdit les désirs, je te permettrai d’avoir des volontés.

2. Velle, vouloir et coopérer à la réalisation de sa propre volonté, θέλειν et ϐούλεσθαι ; optare, souhaiter et s’en remettre à d’autres ou au destin pour la réalisation du souhait, ποθεῖν ; expetere, exiger et mettre les autres en demeure de remplir cette exigence, ὀρέγεσθαι. Sen. Ep. 95. Sæpe aliud volumus, aliud optamus. Nos volontés sont souvent en désaccord avec nos souhaits. Cic. Off. I, 20. Nihil nisi quod honestum sit homines aut admirari, aut optare, aut expetere oportet. Il convient que les hommes n’admirent, ne souhaitent, n’exigent rien qui ne soit honorable.

3. Cupere exprime un désir violent, passionné ; gestire, un désir vif qui se manifeste par des gestes ; avere, havere, un désir impatient, pressant. Cupidus, désireux, ἐπιθυμῶν ; gestiens, qui se réjouit à l’idée d’avoir une chose, χρῄζων ; avidus, avide. Cic. Sen. 8. Græcas litteras sic avide arripui, quasi diuturnam sitim explere cupiens. Je me suis jeté sur la littérature grecque avec avidité, avec la passion d’apaiser une soif qui durait depuis longtemps. Comparez avec Att. II, 18. Intellexi quam suspenso animo et sollicito scire averes, quid esset novi. J’ai compris tes incertitudes et tes soucis, ton impatience de connaître les nouvelles. Et IV, 11. Perge reliqua ; gestio scire ista omnia. Continue, je me fais une fête de savoir tous ces détails.

Vendere. Venundare. Mancipare.

Vendere et venundare présentent la vente comme une transaction commerciale : dans vendere, l’idée principale est, comme dans vendre, la livraison de l’objet, et le prix d’achat n’est qu’un accessoire ; il est opposé à emere ; c’est le grec ἀποδόσθαι ; venundare fait ressortir, comme étaler, la mise en vente, l’offre de la marchandise, πιπράσϰειν, πωλεῖν, ἀπεμπολᾷν. Mancipare, aliéner, présente la vente comme un acte juridique par lequel on cède et transporte à un autre la propriété d’une chose avec toutes les prétentions qu’on y avait jusque-là, en due forme.

Ventus. Procella. Tempestas. Vortex. Turbo.

Ventus, le vent, comme terme générique ; procella et tempestas, vent violent : procella, bourrasque, coup de vent ; tempestas, tempête, orage complet, accompagné d’éclairs, de tonnerre, de pluie ou de grêle. Vortex et turbo, tourbillon : vortex, tourbillon faible qui ne soulève que la poussière ; turbo, tourbillon impétueux qui cause des dégâts.

Verberare. Icere. Ferire. Cedere. Pulsare. Mulcare. Pavire. Cudere.

1. Verberare, ferire et icere, frapper en général, de loin, de près, de toute manière. Le verberans porte un coup qui rebondit ; l’iciens et le feriens, un coup qui pénètre, blesse ou brise : l’iciens lance son coup, par exemple, fulmine ictus ; le feriens pousse et heurte, par exemple, murum ariete ferire. Cædere, pulsare et mulcare sont des termes plus particuliers et signifient battre avec un instrument fait exprès : cædere, avec un instrument tranchant qui fait une blessure, hache, sabre, fouet, verges, étrivières ; pulsare et mulcare, avec un instrument contondant, un bâton ou le poing. Pulsare prend, comme battre, un complément quelconque ; mulcare, comme bâtonner, ne peut avoir pour complément que le nom d’un être sensible à la douleur, surtout l’homme.

2. Au sens restreint, verberare exprime un châtiment administré de sang-froid et qui consiste en coups de bâton, c’est une punition en forme infligée par l’autorité compétente ; pulsare et mulcare signifient un mauvais traitement par coups ou bourrades, exercé par des personnes qui n’y sont point autorisées, c’est une vengeance. Pulsare s’entend d’un traitement grossier ; on frappe avec la main ou avec une canne, on n’en veut guère qu’à l’honneur et à la dignité des gens ; mulcare marque un traitement brutal ; on se sert pour frapper des poings ou d’un gourdin ; on a surtout en vue de causer des douleurs physiques, on rosse.

3. Pavire, battre, pour solidifier à force de coups une masse molle ; cudere, pour aplatir et élargir une masse dure. Fulgere, battuere et cajare sont des termes vieillis ou communs pour battre.

Verbum. Vocabulum. Vox. Dictum. Dicterium.

1. Verbum, le mot considéré comme une partie de la phrase ; vocabulum, comme un élément de la langue. Les mots, verba, sont du ressort de l’usage ; les termes, vocabula, sont du ressort du dictionnaire.

2. Verba, les mots par rapport à leur signification ; voces, par rapport à leur forme et à leur son.

3. Comme terme technique de grammaire, vox comprend toutes les huit parties du discours ; vocabulum, tous les mots proprement dits, à l’exception des interjections ou sons naturels ; nomen, seulement les noms appellatifs, adjectifs, substantifs et pronoms ; et verbum, seulement les verbes.

4. Au sens collectif, verbum s’entend d’une pensée générale, comme sentence ; vox, dictum et dicterium, d’une saillie qui appartient à telle ou telle personne : vox est l’expression du sentiment ou de la passion, c’est une exclamation ; dictum est un trait d’esprit et d’intelligence, comme un bon mot. Tac. H. III, 39. Audita est sævissima Vitellii vox, qua se pavisse oculos spectata inimici morte jactavit. Vitellius eut une exclamation cruelle ; on l’entendit qui se vantait crûment d’avoir rassasié ses yeux au spectacle de la mort d’un de ses ennemis particuliers. Comparez avec Ann. VI, 20. Scitum Passieni dictum percrebuit, neque meliorem unquam servum, neque deteriorem dominum fuisse. Un trait spirituel de l’orateur Passiénus et qui courut partout, c’est qu’il n’y avait jamais eu ni de meilleur esclave ni de plus mauvais maître.

5. Dictum, terme général et populaire pour toute parole piquante ; dicterium, terme savant d’une époque postérieure pour une parole piquante par excellence qui est le fruit de l’esprit naturel développé par l’étude des lettres et le commerce de la bonne société.

Vereri. Timere. Metuere. Spes. Fiducia. Timor. Timiditas. Ignavia. Formido. Horror.

1. Vereri exprime, comme αἰδεῖσθαι, un effet qui a sa raison d’être dans une dignité qui nous impose ; metuere et timere expriment, comme δεῖσαι et φοϐεῖσθαι, un effet qui résulte du caractère dangereux et menaçant d’un objet. Le timens et le metuens craignent de courir un danger ; le verens craint d’être couvert de honte et de confusion. Cic. Phil. XII, 12 : Quid ? veteranos non veremur ? nam timeri ne ipsi quidem volunt. Eh quoi ! est-ce que nous ne révérons point les vétérans ? car, pour aller jusqu’à la peur, c’est ce qu’ils ne veulent point eux-mêmes. Sen. II, 37. Metuebant eum servi, verebantur liberi, carum omnes habebant. Ses esclaves le craignaient, ses enfants le révéraient, tout le monde le chérissait. Liv. XXXIX, 37. Veremur quidem vos, Romani, et si ita vultis etiam timemus. Nous vous révérons, ô Romains, et nous avons même peur de vous, si c’est là ce que vous voulez. Afran. ap. Gell. XV, 13. Ubi malunt metui quam vereri se ab suis. Dès qu’ils aiment mieux être craints que révérés par les leurs. Sen. Ir. III, 32. Quibusdam timeamus irasci, quibusdam vereamur. Ne nous fâchons point contre certains personnages, contre ceux-là par peur, contre ceux-ci par une crainte respectueuse.

2. Metus, la crainte prise comme l’attente d’un mal qu’on a en perspective, auquel on songe, l’inquiétude par prévoyance et prudence, comme δέος, synonyme de cautio ; timor, la peur par lâcheté et faiblesse. En d’autres termes, la crainte, metus, est une affaire d’intelligence, elle occupe la pensée ; la peur, timor, est une affaire de sentiment, elle saisit le cœur. Metus s’oppose à spes ; timor, à fiducia, animus. Cic. Tusc. IV, 31. Confidere decet, timere non decet. Il s’agit d’avoir pleine confiance, il ne s’agit point d’avoir peur.

3. Même différence entre spes, l’espérance, et fiducia, la confiance. Sen. Ep. 16. Jam de te spem habeo, nondum fiduciam. Tu me donnes déjà des espérances, tu ne m’inspires pas encore de confiance. Tac. Agr. 3. Nec spem modo ac votum securitas publica, sed ipsius voti fiduciam ac robur assumpserit. On ne se borne plus à espérer et à appeler de ses vœux la sécurité publique, mais on en jouit avec un sentiment de confiance et de stabilité. Suet, Cl. 10. Aliquanto minore spe quam fiducia. Il y avait un peu moins d’espérance que de confiance.

4. Timor présente la peur comme un état passager ; timiditas présente la timidité comme une qualité habituelle qui se comporte, par rapport à l’ignavia, comme le terme précis par rapport au terme général. Lactant. III, 17. Epicurus... ignavum prohibet accedere ad rem publicam, pigrum exercere, timidum militare. Epicure ôte aux gens incapables l’accès des affaires, aux gens paresseux leur maniement, aux gens timides la guerre. L’ignavia est l’incapacité de faire aucune action noble et particulièrement aucun exploit courageux ; la timiditas est excusable dans certaines circonstances ; l’ignavia est toujours condamnable.

5. La crainte, metus, et la peur, timor, naissent de la réflexion qui distingue nettement l’objet et la cause de l’inquiétude. L’effroi, horror, et l’épouvante, formido, naissent d’une émotion vive et subite qui accable l’esprit en lui présentant des images pénibles, des visions affreuses et qui le rend incapable de se raisonner : mais formido, l’épouvante, exprime directement un état de l’âme, ὀῤῥωδία ; horror, l’effroi, n’exprime que la manifestation de cet état lorsqu’il se révèle par des cheveux qui se dressent, par des yeux égarés, etc., comme φρίϰη. Tac. H. IV, 46. Metus per omnes ac præcipua Germanici militis formido. La crainte partout, l’épouvante au plus haut chez les troupes de Germanie.

Vereri. Revereri. Venerari. Colere. Observare. Adorare. Admirari. Suspicere.

1. Vereri et revereri, avoir du respect ; venerari, témoigner du respect. Tac. Ann. XIV, 13. Venerationem sui, les respects qu’on lui rendrait ; comparez avec matris reverentia, le respect que lui inspirait sa mère.

2. Vereri marque la considération poussée jusqu’à la crainte et à la timidité ; revereri, la crainte et la timidité inspirées par la considération. Dans vereri, c’est la crainte ; dans revereri, la considération qui est l’idée principale. Verecundia signifie la peur de se mettre dans son tort vis-à-vis d’une personne que l’on considère ; reverentia, la conviction intime que le mérite de la personne justifie cette peur.

3. Venerari ne s’emploie (du moins dans Cicéron) qu’en parlant des honneurs qu’on rend aux dieux ou à des êtres supérieurs ; observare se dit de ceux qu’on rend aux hommes ; colere, des deux. Cic. Rep. I, 12. Ut... Africanum ut deum coleret Lælius, domi vicissim Lælium observaret in parentis loco Scipio. Lélius honorerait comme un dieu Scipion l’Africain ; à Rome, Scipion à son tour aurait pour Lélius toutes les attentions qu’on a pour un père. Le venerans ne vise qu’à exprimer le respect qu’il doit, et à détourner de lui par son humilité la colère des dieux ; le colens vise par des complaisances, des services et des égards de toute sorte, à gagner la faveur de quelqu’un et à en retirer des fruits comme d’un champ cultivé. La veneratio se marque surtout par la prière, le cultus par le sacrifice ; la veneratio est un acte isolé, passager, le cultus, une manifestation permanente de respect. Tac. H. I, 10. Vespasianus... Titum filium ad venerationem cultumque (Galbæ) miserat, c’est-à-dire que Titus devait présenter au nouvel empereur l’hommage de Vespasien et rester à la cour.

4. Observare comparé à colere donne à la pensée un tour indirect et se dit des égards auxquels on ne manque pas, par opposition à la négligence ; mais il ne suit point de là que l’un des deux termes soit plus fort et l’autre plus faible. Colere s’entend de démonstrations palpables, operam ; observare, d’attentions délicates, pietatem, et c’est tantôt aux unes, tantôt aux autres qu’on attache le plus de prix.

5. Adorare, terme général pour toute espèce de culte rendu aux dieux ; la veneratio tend à se restreindre aux gestes, la precatio aux formules.

6. Reveremur validas auctoritates ; admiramur raras virtutes ; suspicimus excellentia dignitate. Nous respectons l’autorité, nous admirons la vertu, nous levons les yeux vers les grandeurs. Je me représente d’ailleurs le reverens dans un état de crainte silencieuse ; l’admirans, dans un enthousiasme bruyant ou du moins visible ; le suspiciens, sous les traits d’une personne étonnée qui sent humblement sa propre infériorité. Revereri se rapporte particulièrement à une supériorité morale ; admirari, à une supériorité intellectuelle et morale ; suspicere, à une supériorité quelconque, même de hasard.

Vernalis. Vernilis.

Vernaliter contient un éloge : avec l’adresse et la prestesse d’un serviteur bien appris et zélé ; il est synonyme de sedulo. Verniliter contient un blâme : d’une manière ignoble et commune qui sent l’esclavage ; il est synonyme de serviliter ; mais verniliter se rapporte à la grossièreté des façons, comme rustiquement ; serviliter, à la bassesse des sentiments, comme servilement.

Vertere. Torquere. Convertere. Invertere. Pervertere.

1. Vertere, tourner ou retourner, c’est-à-dire remuer un objet pour lui donner une autre position ou une autre place, τρέπειν ; torquere, tourner dans le sens de mouvoir autour d’un point fixe ou d’un axe, στρέφειν.

2. Convertere signifie 1º avec un sujet au pluriel : tourner tous à la fois, par exemple Cæs. B. C. I, 80. Ut pæne terga convertant, peu s’en faut qu’ils ne tournent le dos tous à la fois ; 2º par rapport à l’achèvement de l’action : tourner tout à fait. Invertere veut dire seulement tourner à moitié, en sorte que l’objet prenne la position inverse et montre l’envers ; enfin, pervertere, tourner en sorte que l’objet prenne une fausse position, soit hors d’usage, ou perdu, mettre sens dessus dessous.

Vestis. Vestitus. Vestimentum. Amictus. Amiculum. Cultus. Habitus.

1. Vestis, terme général qui signifie tantôt l’habillement entier, vestitus, tantôt une pièce de l’habillement, vestimentum. Vestem mutare veut dire prendre le deuil ; vestimenta mutare, changer d’habits.

2. Vestis et vestimentum, vêtement qui couvre le corps par raison de nécessité ou de décence ; amictus et amiculum, vêtement qu’on met par-dessus les autres pour avoir plus chaud ou pour se parer : amictus, tout l’habillement de dessus ; amiculum, pièce détachée, surtout. Tac. G. 17. Feminæ sæpius lineis amictibus velantur, partemque vestitus superioris in manicas non extendunt. Les femmes portent plus souvent que les hommes des vêtements de dessus en lin, et il n’y a point de manches dans le haut de leur habillement.

3. Cultus et habitus expriment des idées plus complexes que vestis : cultus comprend tout ce qui se rattache à la mise, ceinture, chapeau, parures, armes ; habitus, tout ce qui touche de près ou de loin à la toilette, propreté, coiffure, tenue. Suet. Cæs. 44. Dicam ea quæ ad formam et habitum et cultum et mores pertineant. Je vais esquisser son portrait et dire un mot de sa toilette, de sa mise, de ses mœurs. Cal. 52. Vestitu calceatuque cæteroque habitu. Dans son habillement, dans sa chaussure, dans toute sa toilette.

Vetare. Interdicere.

Vetare, défendre au nom de la loi par opposition à jubere ; interdicere, interdire en vertu des pouvoirs qu’on tient de sa charge par opposition à addicere, permittere.

Vetus. Senex. Grandævus. Longævus. Senecta. Senectus. Senium.

1. Vetus homo, l’homme vieux à partir de la cinquantaine, par opposition à juvenis, l’homme jeune, comme γέρων ; senex, le vieillard à partir de la soixantième année avec une idée accessoire de dignité, comme πρεσϐυτής : enfin grandævus et longævus, vieillard chargé de jours qui a dépassé la durée ordinaire de la vie, c’est-à-dire à partir à peu près de la quatre-vingtième année.

2. Senecta, la vieillesse au sens indifférent, comme degré de la vie ; senectus, la vieillesse vénérable et expérimentée qui impose du respect et des égards ; senium, le grand âge qui affaiblit, accable et qu’on peut regarder comme une infirmité.

Vicinus. Finitimus. Confinis.

Vicini, voisins, d’une maison, d’une cour à l’autre ; finitimi et confines, d’un pays à l’autre : finitimi, au sens simple et incomplexe, nos voisins, ceux qui habitent à notre frontière, c’est un simple terme géographique ; confines, exprime une relation réciproque, il s’agit de peuples mutuellement voisins qui ont une frontière en commun, avec une idée morale accessoire, celle d’une amitié qui se joint au voisinage. Les finitimi sont séparés par une démarcation, finibus diremti ; les confines ou confinio conjuncti ont des points de contact.

Vicissim. Invicem. Mutuo.

Vicissim marque comme alternativement et vice versa que deux personnes ou deux objets font ou éprouvent successivement quelque chose : invicem et mutuo, qu’ils le font ou l’éprouvent en même temps : invicem a plus de rapport à des actions ; mutuo, à des situations réciproques. Ils répondent à réciproquement et mutuellement.

Videre. Cernere. Spectare. Intueri. Conspicere. Adspicere. Adspectus. Conspectus. Obtutus.

1. Videre et cernere, voir, prendre connaissance par l’organe de la vue : videre, prendre connaissance en gros, comme ὁρᾷν, par opposition à ne pas voir à cause de quelque obstacle qui boucherait la vue ; cernere, prendre une connaissance précise et claire, par opposition à une vue incertaine et troublée. Spectare, intueri, tueri et contueri, regarder, arrêter les yeux sur un objet : spectare, regarder tranquillement un objet qui intéresse l’esprit et s’y arrêter comme à un spectacle, considérer, θεᾶσθαι ; intueri, fixer son regard sur un objet qui attire l’imagination ou le cœur, contempler, θεωρεῖν. Cic. Famm. VII, 1. Neque nos qui hæc spectavimus, quidquam novi vidimus. Et nous-mêmes qui avions les yeux ouverts sur cela, nous n’avons rien vu de nouveau.

2. Intueri signifie simplement contempler avec attention, mais contueri, contempler avec fixité, avec pénétration et avec de grands yeux.

3. Conspicere, apercevoir, c’est-à-dire avoir la vue frappée d’un objet et le plus souvent sans s’y attendre ; adspicere, regarder, c’est-à-dire jeter les yeux sur un objet, qu’on ait ou non conscience de la sensation.

4. Adspectus a le sens actif, c’est le sujet qui regarde ; conspectus a le sens passif, c’est le sujet qui est vu, qui fait tableau, c’est encore et souvent le cercle que la vue embrasse. Obtutus, le regard, a le sens neutre. Suet. Tib. 43. Ut adspectu deficientes libidines excitaret. Pour rallumer par cette vue ses feux épuisés. Comparez avec Cal. 9. Tumultuantes conspectu suo flexit. Sa vue fit reculer les soldats soulevés. Et avec Cic. Orat. III, 5. Qui vultum ejus quum ei dicendum esset, obtutumque oculorum in cogitando probe nosset. Lui qui connaissait parfaitement l’air qu’il prenait au moment de parler et le regard qu’il avait quand il réfléchissait.

Vigens. Vegetus. Vividus. Vivus. Animans. Vitalis. Vivax.

1. Vigens se dit d’un homme frais et vigoureux de corps et d’esprit ; vegetus, d’un homme éveillé et vif sous le rapport de l’esprit ; vividus, d’un homme plein de vie et d’énergie au moral. Liv. VI, 22. Exactæ jam ætatis Camillus erat... sed vegetum ingenium in vivido pectore vigebat, virebatque integris sensibus. Camille conservait dans un âge avancé un esprit vif et frais, un cœur énergique, une constitution intacte et florissante.

2. Vivus, vivant par opposition à mort ; animans, animé par opposition à inanimé.

3. Vitalis, qui a la vie longue ; vivax, qui a la vie dure.

Vigil. Insomnis. Exsomnis.

Vigil présente l’état de veille par le côté positif : on sait ce qu’on fait, on veut le faire, on y applique ses forces, on est éveillé et agissant, c’est le grec ἄγρυπνος. Insomnis et exsomnis ne présentent ce même état que par le côté négatif, comme une privation de sommeil, ἄύπνος ; mais l’insomnis ne peut pas, l’exsomnis, ne veut pas dormir. Tac. Ann. I, 65. Cum oberrarent tentoriis insomnes magis quam pervigiles. Ils erraient le long des tentes faute de pouvoir dormir plutôt que par un surcroît de vigilance. Vell. Pat. II, 88. cenas ubi res vigiliam exigeret, sane exsomnis. Quand les affaires exigeaient de la vigilance, Mécène se privait tout à fait de sommeil. Hor. Od. III, 7, 6. Noctes non sine multis insomniis lacrimis agit. Il passe ses nuits dans les pleurs sans sommeil. Comparez avec 25, 7. Non secus in jugis exsomnis stupet Evias. Comme une bacchante qui court la montagne et qui lutte contre le sommeil reste stupéfaite à la vue de l’Hèbre.

Villa. Fundus. Prædium. Ager. Campus. Rus. Arvum.

1. Villa, maison de campagne ordinairement avec une pièce de terre ; fundus, pièce de terre ordinairement avec une maison de campagne ; prædium, tantôt la maison, tantôt la pièce, comme bien de campagne. Villa est d’ailleurs un terme d’architecture ; fundus, un terme économique ; prædium, un terme de droit. Cat. R. R. 3. Ita ædifices, ne villa fundum quærat, neve fundus villam. Bâtissez dans de justes proportions en sorte que la maison n’ait pas l’air de courir après le domaine, ni le domaine après la maison.

2. Villa, fundus et prædium supposent un propriétaire, comme portio ; ager, arvum, rus et campus se conçoivent sans aucun rapport à un propriétaire, comme pars.

3. Ager et campus, la campagne, cultivée ou non : ager, le sol par opposition au terrain occupé par des constructions ou des plantations d’arbres, à urbs, oppidum, vicus, hortus, silva, comme ἀγρός ; campus, les basses terres et les plaines, comme πεδίον, par opposition aux hauteurs, à mons et collis.

4. Rus et arvum, le champ, la terre à blé : rus, par opposition au village ou à la ville, comme ἄρουρα ; arvum, par opposition aux pâturages et aux plantations d’arbres, à pabulum, pascuum, pratum, olivetum, comme ἄροτος. Cic. Fr. ap. Quintil. IV, 2, 131. Fundum habet in agro Thurino Tullius paternum. Tullius possède un bien patrimonial dans la banlieue de Thurium. Orat. III, 33. De fundo emendo, de agro colendo. Un domaine à acheter, un sol à cultiver. Tac. G. 26. Arva per annos mutant, et superest ager. Ils changent tous les ans de champs de blé, et ce n’est pas le sol qui leur manque.

Vincere. Superare. Opprimere.

1. Vincere, chasser l’adversaire de sa position, comme vaincre, νιϰᾷν ; superare, prendre le dessus sur son adversaire, comme ὑπερϐάλλεσθαι. Le vincens est aux prises avec des ennemis, le superans avec des obstacles. Tac. Ann. II, 25. Invictos et nullis casibus superabiles Romanos. Les Romains sont invincibles et supérieurs à tous les événements[1].

2. Evincere marque en particulier l’acharnement et la durée du combat ; devincere, le succès du combat et la plénitude de la victoire.

3. Vincere, vaincre à la suite d’un combat ; opprimere, sans combat, en paraissant, par surprise ou par une supériorité de forces décisive. Cic. Mil. II. Vi victa vis vel potius oppressa virtute audacia est. La force a vaincu la force, ou pour mieux dire, le vrai courage a d’abord accablé l’audace. Et de même Muren. 15. Mithridatem L. Murena repressum magna ex parte, non oppressum reliquit. Au départ de L. Muréna, Mithridate était fort empêché, mais point accablé.

  • 1 Traduction Panckoucke.

Vincula. Catenæ. Compedes. Pedicæ. Manicæ.

Vincula, toute sorte de liens, terme générique par rapport à catenæ, comme δεσμοί ; catenæ, chaînes, soit pour enchaîner, soit pour d’autres usages, comme ἁλύσεις ; compedes, fers en général pour les mains ou les pieds : pedicæ, pour enchaîner les pieds ; manicæ, pour enchaîner les mains, menottes. Tac. Ann. VI, 14. Celsus in vinclis laxatam catenam et circumdatam in diversum tendens suam ipse cervicem perfregit. Celsus était lié ; à force de tirer sur une chaîne lâche qui faisait le tour du cou il réussit à se casser le cou.

Vindicta. Ultio. Talio. Pœna. Mulcta. Castigatio. Puniri.

1. Vindicta, acte de justice comme la punition ; ultio, acte de colère comme la vengeance ; talio, acte de représailles.

2. Ultio, vindicta et talio, actes d’autorité privée ; punitio, mulctatio et castigatio, actes d’autorité publique : pœna, peine afflictive qu’exige la loi violée et offensée ; mulcta, satisfaction que réclament la justice et l’équité en compensation d’un dommage et qui consiste de préférence en une amende ; castigatio, correction qui s’adresse à un individu, surtout par voie de réprimande. La pœna profite au public, la mulcta à la partie adverse, la castigatio au coupable.

3. Punire, punir suivant les principes de la justice ; puniri, dans Cicéron, exercer une vengeance personnelle.

Vinum. Temetum.

Vinum, nom général et usuel ; temetum, nom archaïque et poétique du vin.

Virgo. Puella. Virago.

Virgo, fille qui n’est point mariée, jeune ou vieille, par opposition à mulier, παρθένός ; puella, jeune femme mariée ou non, par exemple l’épouse de Néron, Octavie, à l’âge de vingt ans, dans Tac. Ann. XIV, 64, ϰόρη ; virago, jeune fille forte comme un homme, héroïque, par exemple les amazones, ἀντιάνειραι.

Virtus. Innocentia. Honestas.

Virtus, la vertu qui se manifeste par des actions solides et méritoires ; innocentia, par une conduite irréprochable et surtout désintéressée ; honestas, par des sentiments vertueux et nobles.

Vita. Salus. Victus.

1. Vita, la vie dans sa durée, par opposition à mors ; salus, la vie sauve, par opposition à interitus, exitium.

2. Vita, la vie publique, victus, la vie privée d’un homme. Nep. Alc. 1. Splendidus non minus in vita quam in victu. Aussi magnifique dans la vie publique que dans la vie privée.

Vitium. Menda. Mendum. Labes. Macula.

Vitium, défaut quelconque ; menda, défaut naturel, surtout corporel, infirmité, ϐλάϐη ; mendum, faute qu’on a commise, surtout dans des écrits, bévue, ἁμάρτημα ; labes, faute infamante, souillure, λύμη ; macula, défaut qui défigure, tache, ϰηλίς.

Vix. Ægre.

Vix, à peine, se rapporte exclusivement, comme σχολῄ, à la chose qui pour un rien manquerait, par opposition à omnino non ; ægre, avec peine et à grand’ peine, μόλις et μόγις, se rapporte au sujet qui agit et qui est inquiet de savoir s’il réussira complétement ou s’il échouera, par opposition à facile.

Volucres. Aves. Alites.

Volucres, tout ce qui vole, y compris les insectes ailés, les volatiles, comme πτηνός ; aves et alites, les oiseaux seulement : avis, terme général d’histoire naturelle pour tous les oiseaux, comme ὄρνις ; ales, terme choisi pour les grands oiseaux seulement, comme οἰωνὸς, en particulier l’aigle ; et alites, comme terme technique de la langue des augures, les oiseaux dont on observait et interprétait le vol, par opposition à oscines ou aux oiseaux dont on interprétait le chant et les cris. Ovid. Art. am. III, 410. Jovis in multas devolat ales aves. L’oiseau de Jupiter fond sur la gent emplumée.

Vorago. Vortex. Gurges.

Vorago et barathrum, qui est étranger et poétique, eau sans fond, abîme qui peut exister dans un marais, un étang, un lac ; vortex et gurges, supposent une eau agitée : le vortex se meut dans le sens horizontal, l’eau tourne simplement en cercle, empêchant les objets qui surnagent d’aller plus loin, comme le tourbillon ; le gurges se meut dans le sens vertical, il entraîne au fond ce qui tombe dans son domaine, comme le gouffre. Liv. XXVII, 30. Navis retro vortice intorta. Vaisseau ramené en arrière par le tourbillon. Comparez avec XXII, 6. Deficientibus animis hauriebantur gurgitibus. Le cœur leur manquait et ils étaient engloutis dans les gouffres.

Vulnus. Plaga. Ulcus. Cicatrix. Saucius.

1. Vulnus et plaga, lésion qui provient d’une cause extérieure : vulnus, d’une arme ou d’un instrument tranchant, blessure ; plaga, d’un instrument quelconque, contusion ; ulcus, plaie ouverte ou ulcère, abcès crevés, etc. ; et cicatrix, cicatrice qui remplace la blessure après la guérison. Suet. Vit. 10. Verbera et plagas, sæpe vulnera, nonnunquam necem repræsentantes adversantibus. La moindre résistance valait aux gens des coups et des contusions, souvent des blessures, quelquefois la mort.

2. Vulneratus, blessé en général ; saucius, mis hors de combat par une blessure, c’est le terme propre pour les blessés à la bataille. Cic. Verr. I, 27. Servi nonnulli vulnerantur, ipse Rubrius sauciatur. Plusieurs esclaves sont blessés, Rubrius est mis hors de combat.

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