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Tableau historique et pittoresque de Paris depuis les Gaulois jusqu'à nos jours (Volume 8/8)

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CURIOSITÉS DE L'HÔTEL DES INVALIDES.
TABLEAUX.

Dans la première voûte du dôme, distribuée en douze parties égales, les douze Apôtres peints à fresque; par Jouvenet.

Dans la seconde coupole, l'apothéose de saint Louis; par Lafosse.

Entre les arcs-doubleaux, les quatre Évangélistes; par le même.

Dans la voûte du sanctuaire, le mystère de la Trinité et l'Assomption de la Vierge; par Noël Coypel.

Dans les embrasures des fenêtres, des groupes d'Anges formant des concerts; par Louis et Bon Boulongne.

Dans la chapelle Saint-Grégoire, divers événements de la vie de ce père de l'Église; par M. Doyen. (Ces peintures avoient été faites quelques années avant la révolution pour remplacer celles de Le Brun, que l'humidité avoit détruites.)

Dans la chapelle Saint-Jérôme, la vie, la mort et l'apothéose de ce saint; par Boulongne aîné.

Dans la chapelle Saint-Augustin, les principaux événements de la vie de ce saint évêque; par Boulongne le jeune.

Dans la chapelle Saint-Ambroise, les principaux événements de sa vie; par Boulongne aîné.

SCULPTURES.

Sur le maître-autel, six colonnes torses, groupées trois à trois, entourées d'épis de blé, de pampres, de feuillages, et portant quatre faisceaux de palmes qui se réunissoient pour soutenir le baldaquin: les figures d'amortissement et les autres ornements par Vanclève et Coustou jeune.

Sur la face de cet autel, au midi, la Sépulture du Sauveur; par Vanclève.

Au dessus de l'entablement des vingt-quatre pilastres composites qui ornent l'intérieur du dôme, les portraits en médaillons de douze rois de France: Clovis, Dagobert, Childebert, Charlemagne, Louis-le-Débonnaire, Charles-le-Chauve, Philippe-Auguste, Saint-Louis, Louis XII, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV.

Dans la chapelle Saint-Grégoire, la statue de ce saint, par Le Moyne; sainte Émilienne sa tante, par Dhuez; sainte Silvie sa mère, par Caffieri; au dessus de la porte, saint Louis servant les pauvres, bas-relief par Le Gros.

Dans la chapelle de la Vierge, sa statue par Pigale; la translation faite par saint Louis de la couronne d'épines, bas-relief par Vanclève.

Dans la chapelle Saint-Jérôme, sa statue, par Adam aîné; sainte Paule, par Granier; sainte Eustochie sa fille, par Dieu; des groupes de prophètes, bas-reliefs, par Coustou l'aîné; le pape bénissant saint Louis, bas-relief par l'Espingola; des Anges au dessus de la porte, par Vanclève.

Dans la chapelle Saint-Augustin, la statue du saint, par Pajou; saint Alipe, par Mazière; sainte Monique, par François.

Dans la chapelle Sainte-Thérèse, la statue de la sainte, par Le Moyne; deux anges en plomb, par le même et par Lapierre.

Dans la chapelle Saint-Ambroise, sa statue par Slodtz; saint Satyre son frère, par Bertrand; sainte Marcelline sa sœur, par Le Pautre.

Sur les portes qui communiquent du dôme dans les chapelles, quatre bas-reliefs représentant: 1o un Ange armé d'un bouclier, par Coustou aîné; 2o un Ange portant un casque, par Coyzevox; 3o un Ange chargé d'un étendard, par Vanclève; 4o un Ange tenant la sainte ampoule, par Flamen.

Dans les niches de la façade méridionale, deux statues colossales: saint Louis, par Coustou aîné, d'après un modèle de Girardon; Charlemagne, par Coyzevox[339].

Sur la balustrade, les huit Pères des Églises grecque et latine: 1o saint Basile et saint Ambroise, par Poultier; 2o saint Jean Chrysostôme et saint Grégoire-le-Grand, par Mazeline; 3o saint Grégoire de Nazianze et saint Athanase, par Coyzevox; 4o saint Jérôme et saint Augustin, par Hurtrelle.

Sur le fronton et dans diverses parties du portail, plusieurs groupes de figures allégoriques: 1o quatre vertus couchées: la Justice, la Tempérance, la Prudence et la Force, par Coyzevox; 2o la Foi et la Charité accompagnant les armes de France; 3o quatre autres vertus: la Constance, l'Humilité, la Confiance et la Magnanimité, sans nom d'auteur.

La chaire, exécutée sur les dessins de Vassé, formoit une espèce de dais supporté par deux palmiers; l'amortissement offroit la couronne de France soutenue par des chérubins[340].

On compte dans cette maison environ trois mille soldats et officiers, tous nourris et entretenus convenablement suivant leurs grades et leurs infirmités. Deux compagnies, chacune de cent hommes, y montent journellement la garde.

Avant la révolution, le ministre de la guerre, ou, à son défaut, le contrôleur général, présidoit le conseil qui se tenoit tous les jeudis.

Les revenus de l'établissement se composoient de pensions que payoient les abbayes en raison de la renonciation faite par le roi au droit des oblats[341]: on y ajouta depuis trois deniers pour livre sur toutes les dépenses de la guerre.

Une grande place en demi-lune précède l'entrée de l'avant-cour; et toute l'esplanade, qui s'étend jusqu'à la rivière, forme une promenade plantée d'arbres, dont on est redevable à M. le comte d'Argenson, ministre de la guerre. Les allées pratiquées sur l'esplanade méridionale, et qui se prolongent jusqu'à l'École militaire, ont été percées, peu de temps avant la révolution, sous la direction de feu M. Brongniart, architecte des Invalides.

Les PP. de Saint-Lazare gouvernoient le spirituel de cette maison, dont l'état-major étoit composé d'un gouverneur, d'un lieutenant du roi et d'un major[342].

L'ÉCOLE MILITAIRE.

Ce monument fut construit par Louis XV, en faveur de la noblesse pauvre de son royaume. L'édit de fondation, donné au mois de janvier 1751, porte que S. M. établit l'hôtel de l'École royale et militaire en faveur de cinq cents jeunes gentilshommes, pour y être entretenus et élevés dans toutes les sciences convenables et nécessaires à un officier. Pour fournir aux dépenses de cette École, le monarque accorda le bénéfice d'une loterie, et y annexa les revenus de l'abbaye de Laon alors vacante; on choisit, dans la plaine de Grenelle, un vaste terrain[343], à peu de distance de l'hôtel des Invalides; et tandis que l'édifice s'élevoit sur les dessins de Gabriel, architecte du roi, l'École s'organisoit provisoirement dans le château de Vincennes. Quatre-vingts élèves y entrèrent en 1753; et dès 1756, ils purent être transférés, en beaucoup plus grand nombre, dans leur nouvelle et magnifique demeure. La première pierre de la chapelle fut bénite par l'archevêque de Paris, en présence du roi qui la posa au même instant. Ceci n'arriva qu'en 1769.

Toute l'étendue des bâtiments, cours et jardins, est comprise dans un parallélogramme de deux cent vingt toises de largeur sur cent trente de profondeur, précédé et entouré de grandes avenues plantées d'arbres: l'entrée opposée est par le Champ-de-Mars.

La façade de ce dernier côté est décorée d'un seul avant-corps de colonnes corinthiennes; au centre est un vestibule à quatre rangs de colonnes d'ordre toscan, ouvert de trois portes sur les deux faces. À gauche de ce vestibule, on trouve la chapelle, dont la voûte, en arc surbaissé, est portée par des colonnes corinthiennes, engagées dans les murs[344].

Le principal corps de bâtiment, du côté de la cour, est décoré d'un ordre de colonnes doriques, surmonté d'un second ordre ionique. Au milieu s'élève également un avant-corps d'ordre corinthien, dont les colonnes embrassent les deux étages; il est couronné d'un fronton et d'un attique.

Deux cours, dont la première a soixante-dix toises en carré, et la seconde environ quarante-cinq, précèdent le principal corps de bâtiment: le reste consiste en cours adjacentes, jardins et constructions d'un goût plus simple, pour tous les besoins de ce vaste établissement[345].

Dans les bâtiments en aile qui bordent la première cour, on éleva, en 1788, un très beau manége et un observatoire, qui existent encore et dont la construction fut dirigée par M. La Lande.

CURIOSITÉS DE L'ÉCOLE MILITAIRE.
TABLEAUX.

Dans la chapelle, onze tableaux représentant les principaux événements de la vie de saint Louis, savoir:

1o Saint Louis s'élançant du vaisseau à l'attaque de Damiette; par Restout fils.

2o Saint Louis rendant la justice sous un chêne dans le bois de Vincennes; par Lépicier.

3o Saint Louis portant la couronne d'épines de Vincennes à Paris; par Hallé.

4o Le mariage de saint Louis; par Taraval.

5o Saint Louis remettant la régence du royaume à la reine Blanche sa mère; par Vien.

6o Saint Louis donnant à son fils les instructions nécessaires pour bien régner; par Beaufort.

7o L'entrevue de saint Louis et du pape Innocent IV à Lyon; par Lagrenée aîné.

8o Saint Louis recevant les ambassadeurs du Vieux de la Montagne; par Brenet.

9o Saint Louis lavant les pieds aux pauvres; par du Rameau.

10o Le sacre de saint Louis; par Carle Vanloo.

11o Sur l'autel, saint Louis malade de la peste à Tunis, et recevant le Viatique; par Doyen.

Dans la chambre du conseil, le portrait de Louis XV; par Carle Vanloo.

Plusieurs tableaux de siéges, batailles et autres faits militaires, arrivés sous le règne de ce dernier monarque; par Le Paon.

Sur les frontons des deux faces des bâtiments en aile qui se prolongent jusqu'à la première grille, des grisailles à fresque; par Gibelin. La première représente deux athlètes, dont l'un arrête un cheval fougueux; l'autre, la figure allégorique de l'Étude avec ses attributs.

SCULPTURES.

Au milieu de la cour royale, la statue pédestre de Louis XV, tête nue et cuirassé; par Le Moyne.

Sur le grand escalier, les statues du grand Condé, par Le Comte; de Turenne, par Pajou; du maréchal de Luxembourg, par Mouchy; du maréchal de Saxe, par d'Huez.

Une machine hydraulique, posée sur quatre puits, faisoit mouvoir quatre pompes, et fournissoit à la maison quarante muids d'eau par heure: elle existe encore.

Le réfectoire est immense et d'une belle construction. La bibliothèque, contenant environ cinq mille volumes, méritoit d'être vue.

La façade méridionale est fermée par une grille et un fossé en avant duquel on a planté, sur les dessins de M. Brongniart, une magnifique avenue qui croise celle des Invalides et se prolonge jusqu'à la rue de Sèvre.

L'état-major de cette maison se composoit d'un gouverneur, d'un inspecteur général des colléges du royaume[346], d'un directeur des études, d'un capitaine de la compagnie des cadets, d'un contrôleur général, etc. Elle étoit gardée journellement par une compagnie de cent vingt invalides.

L'École militaire, quant au spirituel, étoit entièrement sous la direction de l'archevêque de Paris[347].

CHAMP-DE-MARS.

C'est ainsi qu'on appeloit, et qu'on appelle encore aujourd'hui, une immense esplanade, entourée d'un fossé revêtu de pierres, qui, du côté de la rivière, sert d'avenue à l'École royale militaire et fait partie de la plaine de Grenelle; quatre rangées d'arbres plantés sur les côtés, tant en dedans qu'en dehors des fossés, y forment de longues et belles allées. Cinq grilles de fer en ouvrent les entrées. Ce champ, destiné aux évolutions des élèves de cette école, servoit également aux exercices du régiment des Gardes-Françoises: il peut contenir dix mille hommes rangés en bataille[348].

HÔPITAL DES GARDES-FRANÇOISES.

Cet hôpital, vaste, commode et situé en bon air, fut établi en 1765 au Gros-Caillou, sous les ordres et par les soins de M. le maréchal duc de Biron, colonel des Gardes-Françoises. Il étoit spécialement et exclusivement destiné aux soldats de ce régiment.

Dans la chapelle, un tableau représentant saint Louis en adoration; par du Rameau.

CHÂTEAU DE GRENELLE.

En sortant de l'École militaire par la première grille à gauche du Champ-de-Mars, on trouvoit le château de Grenelle, situé dans la plaine du même nom. Ce château, qui n'offroit rien de remarquable que sa position, avoit haute et basse justice, relevant de l'abbaye de Sainte-Geneviève. Il dépendoit, ainsi que les maisons qui l'entouroient, de la paroisse Saint-Étienne du Mont[349].

HÔTELS.
ANCIENS HÔTELS DÉTRUITS.

HÔTEL DE NESLE, NEVERS, GUÉNÉGAUD ET CONTI (quai de Conti).

Cet hôtel, l'un des plus vastes et des plus magnifiques parmi ceux qui faisoient l'ornement de l'ancien Paris, occupoit une grande étendue de terrain: les rues de Nevers, d'Anjou et Guénégaud, ont été, en partie, percées et bâties sur son emplacement. Il se prolongeoit le long de la rivière, jusqu'à la porte et à la tour nommées Philippe-Hamelin, dites depuis de Nesle, et à la place desquelles on a bâti le pavillon gauche du collége Mazarin. En 1308, Amauri de Nesle le vendit 5000 liv. à Philippe-le-Bel; Charles V le donna au duc de Berri, son oncle, en 1380. Charles VI, qui confirma ce don en 1385, y joignit deux tuileries et deux arpents et demi de terre, pour agrandir le séjour de Nesle, maison de plaisance qui étoit séparée de l'hôtel par le fossé de l'enceinte de Philippe-Auguste[350]. On trouve ensuite qu'en 1446, Charles VII donna cet hôtel à François, duc de Bretagne, son neveu. Il passa ensuite en 1461 au comte de Charolois[351].

Henri II ayant ordonné, par un édit de 1552, que le pourpris, maison et place du grand Nesle, seroient vendus et délivrés par lots, portions et places aux plus offrants et derniers enchérisseurs, le duc et la duchesse de Nivernois en firent l'acquisition en 1580, et obtinrent de l'abbé de Saint-Germain qu'il fût érigé en fief, sous la condition de foi et hommage, et d'une redevance annuelle de 50 sols parisis. Jaillot dit avoir lu l'acte de foi et hommage rendu par le duc de Nevers le 3 août 1618, «pour l'hôtel de Nevers anciennement appelé hôtel de Nesle[352]

Ce ne fut qu'en 1646, et sur la réquisition de M. de Guénégaud, secrétaire d'état, qui en étoit alors propriétaire, que l'abbé et les religieux de Saint-Germain consentirent à transiger pour l'extinction de ce titre de fief. Madame Anne-Marie Martinozzy, veuve d'Armand de Bourbon de Conti, en devint ensuite propriétaire en 1670. Les princes de Conti et de La Roche-sur-Yon l'augmentèrent en 1679, par l'acquisition qu'ils firent du petit hôtel Guénégaud. Enfin, en 1718, madame la princesse de Conti acheta, sur le quai, une maison joignant cet hôtel, et qui porta depuis le nom de petit hôtel de Conti. L'hôtel de Nevers étoit dès-lors connu sous ce nom, qu'il a porté jusqu'à sa destruction. Dans le temps qu'il appartenoit à M. de Guénégaud, il avoit été réparé et embelli, dans toutes ses parties, par François Mansart.

Depuis long-temps, le corps municipal désiroit pour ses assemblées un lieu plus vaste et plus commode que l'ancien hôtel-de-ville: il jeta les yeux sur le terrain qu'occupoit l'hôtel de Conti; et la permission de l'acquérir lui ayant été donnée par Louis XV, un arrêt du conseil, donné en 1750, en fixa le prix à 1,600,000 liv.; mais des obstacles forcèrent de renoncer au projet de bâtir en cet endroit une maison municipale, et l'on y éleva, comme nous l'avons déjà dit, l'hôtel des Monnoies, qui existe aujourd'hui.

Sur les deux vues que nous donnons de l'hôtel de Nesle, celle qui le représente du côté du jardin, copiée d'après une gravure ancienne et de la plus grande rareté, le montre sans doute tel qu'il étoit, après l'acquisition qu'en avoient faite les ducs de Nevers. On y reconnoît en effet le caractère de l'architecture du seizième siècle, et ce dessin donne l'idée d'un immense et somptueux édifice. L'autre vue, plus moderne, offre la porte à laquelle il avoit donné son nom, et la masse extérieure de ses bâtiments; mais il est difficile d'y reconnoître les constructions régulières tracées sur le premier dessin[353].

HÔTEL DE LA REINE MARGUERITE (rue de Seine).

Cette princesse le fit bâtir, sur une portion du petit pré aux clercs, qu'elle avoit acquise, et quitta l'hôtel de Sens pour venir l'habiter. Ceux qui ont pu voir encore cet hôtel, dans le dix-septième siècle, disent qu'il étoit composé de trois corps de logis contigus, de jardins qui s'étendoient jusqu'à la rue des SS. Pères, et de plusieurs allées d'arbres plantés le long de la rivière, qu'on appeloit le cours de la reine Marguerite[354]. Sauval se trompe lorsqu'il avance que «la veuve de Jean-Baptiste de Budes, comte de Guébriant, maréchal de France, acheta un hôtel à la rue de Seine, bâti sur les ruines du palais de la reine Marguerite[355]». Les titres démentent cette assertion: 1o l'hôtel dont il s'agit n'ayant été bâti au plus tôt qu'en 1606, ne pouvoit être en ruine, trente-sept ans après sa construction. 2o S'il fut acquis par la veuve du maréchal de Guébriant, ce ne put être avant 1643, puisque le maréchal ne mourut que dans le courant de cette année; mais un rôle de taxes, fait en 1639 et cité par Jaillot[356], marque que les trois corps de logis, formant l'hôtel de la reine Marguerite, appartenoient à madame de Vassan, et qu'ils étoient alors occupés par le président Séguier. Cet hôtel fut acquis en 1718 par MM Gilbert de Voisins.

HÔTEL DE BEAUVAIS (rue de Grenelle).

Cet hôtel, qui, vers la fin du dix-septième siècle, fut changé en maison religieuse[357], est remarquable par deux particularités: l'une, qu'en 1685, il servit de logement au doge et aux quatre sénateurs de Gênes, lorsqu'ils vinrent faire au roi les satisfactions qu'il avoit exigées de leur république; l'autre que, dans la métamorphose qu'il éprouva, la salle de bal fut conservée et changée en église. Après que le monastère des Petites-Cordelières eut été supprimé, on vendit l'emplacement qu'il occupoit à des particuliers, qui y élevèrent de nouveaux bâtiments.

HÔTELS EXISTANTS EN 1789.

HÔTEL DE LA ROCHEFOUCAULD (rue de Seine).

Sauval, en parlant de cet hôtel, dit[358] «que Louis III de Bourbon, premier comte de Montpensier, qui devint dauphin d'Auvergne par son mariage, et ses descendants, avoient un hôtel dans cette rue, qu'ils vendirent à Henri de La Tour, duc de Bouillon, maréchal de France, et qui a passé ensuite au duc de Liancourt.» Ceci paroît exact; mais il ajoute que, «tant que ces princes logèrent là, leur hôtel fut appelé l'hôtel Dauphin, qui donna le nom à la rue; et bien que depuis, changeant de maître, il eût été appelé l'hôtel de Bouillon et l'hôtel de Liancourt, la rue s'est toujours appelée et s'appelle encore la rue Dauphine.» Jaillot combat cette seconde partie de son récit, démentie par tous les plans de Paris, dont aucun, depuis quatre siècles, n'offre la rue de Seine sous le nom de rue Dauphine. Les titres ne présentent également rien qui puisse appuyer une semblable assertion.

M. François, duc de La Rochefoucauld, ayant épousé, en 1659, Jeanne-Charlotte du Plessis-Liancourt, fille unique du duc de Liancourt, devint, par ce mariage, propriétaire de l'hôtel dont nous parlons: on lui donna dès-lors le nom de La Rochefoucauld, qu'il n'avoit point cessé de porter jusqu'à ce jour[359].

C'étoit un édifice d'assez belle apparence qui, du côté de la cour, présentoit un carré de bâtiments décoré d'un ordre dorique en pilastres et bizarrement couronné de grandes croisées à la mansarde, avec tout le luxe d'ornement employé dans l'architecture du dix-septième siècle. Mais ce qui méritoit plus d'attention, c'étoit le jardin dessiné, dit-on, dans le siècle dernier, par le peintre Robert, et sans contredit l'un des jardins particuliers les plus agréables et les plus pittoresques qu'il y eût à Paris.

HÔTEL MAZARIN (quai Malaquais).

Cet hôtel appartenoit, dans l'origine, à la princesse de Conti, qui l'échangea pour l'hôtel Guénégaud. Il passa successivement aux ducs de Créqui, de La Trémouille et de Lauzun. On le voit rentrer ensuite dans la maison de Conti, par l'acquisition qu'en fit mademoiselle de La Roche-sur-Yon. Après sa mort, cet édifice fut loué pour les écuries de la dauphine; acquis depuis par le duc de Mazarin, il passa ensuite dans la famille de Juigné, dont il portoit le nom, au commencement de la révolution.

HÔTEL DE BOUILLON (même quai).

Cet hôtel, bâti pour un trésorier de l'épargne, nommé Macé-Bertrand de La Basinière, fut acquis depuis par M. de Bouillon. C'est un bel édifice, dans une très-belle position.

HÔTEL DE SALM (rue de Lille, ci-devant de Bourbon).

Cet hôtel, que l'on cite avec raison au nombre des édifices les plus remarquables de Paris, a plutôt les apparences d'un monument public que d'une habitation construite pour un particulier. Sa porte d'entrée, établie sur la rue, offre la forme d'un arc de triomphe, flanqué de chaque côté par une colonnade d'ordre ionique, laquelle s'appuie à des corps de bâtiments avancés, dont la masse est parallèle à celle de la porte, et qui, par leur attique orné de bas-reliefs, se rattachent à la décoration et au motif de l'ensemble.

La colonnade se réunit, dans l'intérieur de la cour, à celle des ailes ou parties latérales, et forme tout autour un promenoir couvert et continu qui aboutit à un frontispice en colonnes d'ordre corinthien, annonçant le corps de logis principal et donnant entrée au vestibule[360].

La partie que nous venons de décrire, modèle de grâce et d'élégance, est aussi la plus parfaite de l'édifice. Le reste consiste en cours adjacentes et en un corps d'habitation, qui, se prolongeant sur le quai, se termine par une partie demi-circulaire et deux corps de bâtiments continus. On regrette que cette façade ne réponde, ni par sa décoration ni par son élévation, au reste du monument[361].

AUTRES HÔTELS LES PLUS REMARQUABLES.

Il n'est aucun quartier de Paris qui en contienne un plus grand nombre. La plupart, bâtis dans le dix-septième siècle et au commencement du dix-huitième, sont vastes et magnifiques, mais plus remarquables par la solidité de leur construction, et par cet air de grandeur que présente la masse de leurs bâtiments, que par l'élégance ou la sévérité de leur architecture. La description de ces édifices, qui, généralement n'ont point à l'extérieur un caractère déterminé, et dont la décoration intérieure a subi tant de changements depuis la révolution, deviendroit embarrassante pour nous, et sans doute fastidieuse pour nos lecteurs: nous nous bornerons à en donner une nomenclature la plus exacte possible.

  • Hôtel d'Aiguillon, rue de l'Université.
  • —— Amelot, même rue.
  • —— d'Angennes, rue de Varennes.
  • —— des Archives de l'ordre de Saint-Lazare, rue de Monsieur.
  • —— d'Avaray, rue de Grenelle.
  • —— d'Avrincourt, rue Saint-Dominique.
  • —— de Bandeville, rue des Saints-Pères.
  • —— de Barbançon, rue de Babylone.
  • —— de Beaupréau, rue de l'Université.
  • —— de Benonville, rue Belle-Chasse.
  • —— de Bentheim, rue de Bourbon.
  • —— de Béthune, rue Saint-Guillaume.
  • —— de Béthune-Charost, rue de Bourbon.
  • —— de Béthune-Pologne, rue de la Chaise.
  • —— de Bezenval, rue de Grenelle.
  • —— de Biron, rue de Varennes.
  • —— de Bois-Geslin, même rue.
  • —— de Bréant, rue de Grenelle.
  • —— de Brienne, rue Saint-Dominique.
  • —— de Brissac, rue de Grenelle.
  • —— de Broglie, rue de la Planche.
  • —— de Broglie, rue Belle-Chasse.
  • —— de Broglie, grand et petit, rue de Varennes.
  • —— de Cassini, rue de Babylone.
  • —— de Castellane, rue de Grenelle.
  • —— de Castries, rue de Varennes.
  • —— de Caumont, rue de Grenelle.
  • —— de Chabannes, rue des Saints-Pères.
  • —— du Châtelet, rue de Grenelle.
  • —— de Châtillon, rue de Babylone.
  • —— de Choiseul, quai des Théatins.
  • —— de Choiseul Praslin, rue de Bourbon.
  • —— de Mademoiselle de Condé, abbesse de Remiremont, rue de Monsieur.
  • —— du prince de Conti, rue de Grenelle.
  • —— de Créqui, même rue.
  • —— de Croy, rue de Bourbon.
  • —— de Damas d'Anlezy, rue de Babylone.
  • —— de Dillon, rue Saint-Dominique.
  • —— des Écuries de la Reine, rue de Bourgogne.
  • —— des Écuries de Monsieur, rue de Monsieur.
  • —— des Écuries de la comtesse d'Artois, rue des Saints-Pères.
  • —— de Feuquières, rue de Grenelle.
  • —— de Galiffet, rue du Bac.
  • —— de Gensac, rue de l'Université.
  • —— de Goubert, rue de l'Université.
  • —— de Grammont, rue de Bourbon.
  • —— de Guerchi (deux), rue de Belle-Chasse.
  • —— de Guines, rue de Varennes.
  • —— d'Harcourt (deux), rue de Grenelle.
  • —— de Jarnac, rue de Monsieur.
  • —— de Jaucourt, rue de Varennes.
  • —— de Kunsky, rue Saint-Dominique.
  • —— de La Briffe, quai des Théatins.
  • —— de La Châtre, rue de l'Université.
  • —— de Lamoignon, rue de Grenelle.
  • —— de La Rochefoucauld, rue de Varennes.
  • —— de La Salle, rue de Grenelle.
  • —— de La Trémouille, rue de Belle-Chasse.
  • —— de Lautrec, quai Malaquais.
  • —— de Lignerac, rue Saint-Dominique.
  • —— de Ligny, rue du Bac.
  • —— de Luynes, rue Saint-Dominique.
  • —— de Maillebois, rue de Grenelle.
  • —— de Mailly, rue de l'Université.
  • —— de Matignon (grand), rue de Varennes.
  • —— de Matignon (grand et petit), rue Saint-Dominique.
  • —— de Maupeou, rue de l'Université.
  • —— de Maurepas, rue de Grenelle.
  • —— de Mesgrigni, même rue.
  • —— de Mirabeau[362], rue de Seine.
  • —— de Mirepoix, rue Saint-Dominique.
  • —— de Molé, rue de Belle-Chasse.
  • —— de Monaco, rue Saint-Dominique.
  • —— de Montboissier, rue de Verneuil.
  • —— de Montesquiou, même rue.
  • —— de Montmorenci, rue de Bourbon.
  • —— de Montmorenci-Tingri, rue de Varennes.
  • —— de Montmorin, rue Plumet.
  • —— de Mortemart, rue Saint-Guillaume.
  • —— de Narbonne-Pelet, rue de la Planche.
  • —— de Noailles-Mouchy, rue de l'Université.
  • —— de Novion, rue de la Planche.
  • —— d'Orsai, rue de Varennes.
  • —— de Périgord, rue de l'Université.
  • —— de Phelippeaux, rue de Grenelle.
  • —— de Polignac, rue des Saints-Pères.
  • —— de Pons, rue de Taranne.
  • —— de Queuille (la), rue de Babylone.
  • —— de Rochechouart, rue de Grenelle.
  • —— de Rohan, rue de Varennes.
  • —— de Rohan-Chabot, même rue.
  • —— de Rohan-Montbazon, rue de l'Université.
  • —— du Roure, rue Saint-Dominique.
  • —— du Roure, rue de Bourbon.
  • —— de Saumeri, rue de Belle-Chasse.
  • —— de Seignelai, rue Saint-Dominique.
  • —— de Senectère, rue de l'Université.
  • —— de Sens, rue de Grenelle.
  • —— de Seysseval, rue de Bourbon.
  • —— de Soyecourt (grand), rue de l'Université.
  • —— de Soyecourt (petit), rue de Belle-Chasse.
  • —— de Tessé, quai des Théatins.
  • —— de Valbelle, rue du Bac.
  • —— de Vaudecourt, quai des Théatins.
  • —— de Vaudreuil, rue de la Chaise.
  • —— de Villeroi, rue de l'Université.
HÔTEL DES MOUSQUETAIRES-GRIS (rue de Beaune).

On sait que la première compagnie de cette troupe fut créée en 1622, par Louis XIII, sous le nom de Grands Mousquetaires du roi pour sa garde. On les logea d'abord chez les habitants du faubourg Saint-Germain, tandis que l'on cherchoit un emplacement pour leur bâtir un hôtel. La halle du Pré-aux-Clercs, plus connue sous le nom de la halle Barbier, parut propre à l'exécution de ce projet: ce ne fut toutefois qu'en 1659 que le roi donna ordre à la ville d'acheter cette halle, qui comprenoit le carré borné par les rues de Beaune, de Bourbon, du Bac, et de Verneuil, ainsi que les vingt-six échoppes ou maisons bâties au pourtour, et d'y faire élever les bâtiments nécessaires. On voit ensuite, par deux arrêts du conseil de 1707 et 1715, que cet édifice, achevé seulement en 1671, commençoit déjà à menacer ruine. Il fut question alors d'en rebâtir un nouveau sur une grande place achetée par le roi, rue de Bourgogne, et sur le quai d'Orsai; mais ce terrain ne se trouvant pas assez spacieux, il fallut renoncer à ce projet, et l'on se contenta de rebâtir à neuf l'ancien hôtel, tel qu'on l'a vu jusqu'au commencement de la révolution[363].

POMPE À FEU.

Cette pompe à feu, établie au Gros-Caillou, sur le bord de l'eau, est composée d'un corps de bâtiments décoré d'arcades, et offre dans sa masse un aspect peu différent de l'édifice du même genre, que nous avons décrit dans le premier volume de cet ouvrage. Elle fournit de l'eau aux Invalides, à l'École militaire, et aux maisons du faubourg Saint-Germain.

GROS-CAILLOU.

À l'extrémité du quartier Saint-Germain et le long de la rivière, est un terrain couvert de maisons et de jardins, que l'on nomme le Gros-Caillou. Piganiol dit[364] «que son nom très-ancien étoit la Longray, et que le moderne vient d'un caillou énorme qui servoit d'enseigne à une maison publique de débauche.» Jaillot[365], qui trouve avec raison cette opinion très singulière, surtout parce qu'elle est avancée sans la moindre preuve, observe que le Gros-Caillou n'occupe qu'une partie du terrain que l'on nommoit effectivement la Longue Raie, il y a trois ou quatre cents ans, parce qu'il s'étendoit depuis la rue de Bourgogne jusqu'à l'endroit où sont aujourd'hui les barrières, formant dans ce long espace une lisière très étroite. À l'égard de l'énorme caillou qui servoit d'enseigne à une maison de débauche, il ne pense pas même qu'une semblable assertion mérite d'être réfutée, et se contente de dire que ce gros caillou étoit une borne naturelle qui servoit à distinguer les limites des seigneuries de Sainte-Geneviève et de Saint-Germain-des-Prés; ce qui est constaté par un plan manuscrit.

Le terrain du Gros-Caillou s'étant insensiblement couvert de maisons, et l'administration des sacrements y devenant, par la trop grande distance des lieux, également pénible pour le curé de Saint-Sulpice et pour ses paroissiens, on pensa à y faire construire une succursale entre les rues de Grenelle et de Varennes, ce qui fut définitivement arrêté dans une assemblée générale de la paroisse, tenue le 18 août 1652. Mais le terrain destiné à l'exécution de ce projet, et qui appartenoit à la fabrique, ayant été vendu en 1686 par arrêt du conseil, ce n'est qu'en 1735 qu'on put songer à la construction du monument, et qu'on obtint de l'archevêque et de l'abbé de Saint-Germain la permission définitive de faire bâtir une chapelle au Gros-Caillou. Toutefois, les moyens des habitants ne répondant point à leur zèle, ce projet eût encore échoué pour la seconde fois, si le roi ne leur eût permis une quête de trois ans, tant pour la construction de la chapelle que pour l'achat des vases sacrés et les honoraires du desservant. La première pierre en fut posée le 19 mars 1738, et l'Église fut achevée le 11 août suivant. Quoiqu'elle eût été bénite sous le titre de l'Assomption de la Vierge, et que les habitants lui eussent donné celui de Notre-Dame-de-Bonne-Délivrance, les registres de l'archevêché l'offrent sous la dénomination de Saint-Pierre du Gros-Caillou, succursale de Saint-Sulpice. Au commencement de la révolution on travailloit à la construction d'une Église plus grande, dont M. Chalgrin étoit l'architecte, et qu'on avoit le projet d'ériger en cure[366].

L'ÎLE MAQUERELLE OU DES CYGNES.

Vis-à-vis le Gros-Caillou, étoit une île assez grande, qu'un très petit courant d'eau séparoit du rivage, et qu'on y a réunie en comblant cet espace. Cette île s'étoit formée par la réunion de plusieurs autres, et par des atterrissements, que l'amas des sables et les dégradations de ces petites îles avoient occasionnés. On nommoit île de Grenelle celle qui faisoit face à la Longue Raie; elle s'accrut depuis par l'adjonction de l'île des Treilles, qui étoit au-dessus, et de l'île aux Vaches, qui étoit au-dessous. Dès 1494, on l'appeloit île Maquerelle, nom dont on n'a pu découvrir jusqu'à présent ni l'origine ni l'étymologie[367]. Jaillot dit avoir lu, dans les archives de l'abbaye Saint-Germain, que la plus grande partie de cette île étoit en prés, et que les soldats alloient s'y exercer, ce qui causa un assez grand dommage pour que les religieux prissent la résolution de l'affermer à divers particuliers, qui séparèrent leurs portions par des haies, des fossés, ou des rigoles, ce qui formoit autant de petites îles. Ce lieu fut destiné, dans le seizième siècle, et par arrêt, à servir de sépulture aux pauvres décédés à l'Hôtel-Dieu; mais cet arrêt ne fut point exécuté. Le nom d'île des Cygnes lui vient de ce qu'au commencement de ce siècle, on y avoit placé quelques oiseaux de cette espèce[368].

Le bac des Invalides, pour la communication du quartier Saint-Germain avec le faubourg Saint-Honoré, étoit situé près de cette île. Il fut concédé, pour la première fois, en 1542, par les religieux de Saint-Germain, à qui il appartenoit.

FONTAINES.
Fontaine de Conti.
Cette fontaine existoit encore, vers le milieu du siècle dernier, près de l'emplacement où depuis on a bâti l'hôtel des Monnoies. Elle n'avoit point d'inscription, quoique ce fût pour elle que Santeul eût fait celle-ci:

Sequanides flebant imo sub gurgite nymphæ,
Cùm premerent densæ pigra fluenta rates:
Ingentem Luparam nec jam aspectare potestas,
Tarpeii cedat cui domus alta Iovis.
Huc alacres, rex ipse vocat, succedite, nymphæ;
Hinc Lupara adverso littore tota patet[369].

Fontaine de l'abbaye Saint-Germain. Cette fontaine, située dans un angle, près de la porte de l'abbaye qui conduit à la rue Sainte-Marguerite, fut construite aux frais des religieux, pour la commodité des habitants de ce quartier. Elle fournit de l'eau de la Seine, et l'on y lisoit cette inscription:

Me dedit urbs claustro, claustrum me reddidit urbi:
Ædibus addo decus, faciles do civibus undas.

Un puits situé à l'angle opposé avoit aussi une inscription conçue en ces termes:

Quam puteus non dat sanctæ tam proximus ædi,
A Christo vivam poscere monstrat aquam.

Fontaine de la Charité. Cette fontaine, située dans la rue Taranne, à peu de distance de l'église de la Charité, fournit de l'eau d'Arcueil, et offroit l'inscription suivante, composée par Santeuil:

Quem pietas aperit miserorum in commoda fontem,
Instar aquæ, largas fundere monstrat opes.

Fontaine de Grenelle. Cette fontaine, construite aux frais de la ville, et achevée en 1739, sous la prévôté de M. Turgot, est un monument remarquable par sa masse et par la richesse de sa décoration. Elle s'élève sur un plan demi-circulaire de quinze toises de largeur sur six de hauteur, et présente une ordonnance de pilastres, de niches, de croisées feintes, avec un entablement surmonté d'un acrotère. L'avant-corps, qui occupe le milieu de la façade, se compose de quatre colonnes ioniques, accouplées deux à deux et couronnées d'un fronton. Ce morceau d'architecture fut élevé sur les dessins et sous la conduite d'Edme Bouchardon, le meilleur sculpteur de son temps, qui lui-même exécuta toutes les figures, tous les bas-reliefs, et même quelques-uns des ornements dont il est décoré.

Sur un socle de glaçons que soutient l'avant-corps, sont trois statues. On reconnoît d'abord la ville de Paris dans celle qui s'élève au milieu: couronnée de tours et assise sur la proue d'un vaisseau. Les deux autres, couchées au milieu, des roseaux, et appuyées sur des urnes, représentent la Seine et la Marne. Ces trois figures sont en marbre blanc. Dans les niches pratiquées sur les ailes, sont placées les quatre Saisons en pierre de Tonnerre; chacune est accompagnée d'un bas-relief indiquant ses divers attributs. Les armes de la ville s'élèvent au milieu de ces quatre niches; et deux mascarons fixés sur la partie avancée du soubassement donnent de l'eau de la Seine.

Si l'on considère en elle-même toute cette sculpture, elle est d'un style bien mesquin et d'une bien médiocre exécution; le monument n'offre pas non plus un grand caractère d'architecture; mais ces figures sont des chefs-d'œuvre, comparées aux productions ignobles de la plupart des sculpteurs d'alors; et si l'on compare également l'édifice aux constructions bisarres qui se faisoient à la même époque, on y trouvera une certaine pureté de lignes et d'ensemble, qui devoit sembler extraordinaire à la plupart des architectes du siècle de Louis XV. Il n'en est pas moins vrai que, dépouillé de sa sculpture, ce monument n'offriroit qu'un bien médiocre intérêt: des portes, des croisées lui donnent l'aspect d'une habitation particulière; le soubassement, trop élevé pour l'ordonnance, la fait paroître grêle; et la décoration générale n'indique pas plus une fontaine que tout autre édifice. Ces deux maigres filets d'eau qui sortent par les deux mascarons contribuent encore à détruire, sous ce rapport, toute espèce d'illusion[370].

Sur une table de marbre noir on lit l'inscription suivante:

Dum Ludovicus XV, populi amor et parens optimus, publicæ tranquillitatis assertor, gallici imperii finibus innocuè propagatis, pace Germanos Russosque inter et Ottomanos feliciter conciliatâ, gloriosè simul et pacificè regnabat, fontem hunc civium utilitati urbisque ornamento consecrârunt præfectus et ædiles, anno Domini M. D. CC. XXXIX.

Une autre inscription offre les noms des officiers municipaux alors en exercice.

Fontaines des Incurables. C'est un simple tuyau qui sort de cet hôpital, et qui fournit de l'eau d'Arcueil.

BARRIÈRES.
  • Barrière du Bord-de-l'Eau[371].
  • ——— des Ministres[372].
  • ——— de l'École-Militaire.
  • ——— de l'Observatoire[373].
NOUVEAUX BOULEVARDS.

Les boulevards qui entourent la partie méridionale de Paris, ne furent entièrement achevés qu'en 1761. Ils commencent à la rue de Grenelle, et forment, à quelque distance de leur origine, une patte d'oie qui unit leur contre-allée en dehors avec le quinconce des Invalides. De là les allées, tirées partout en ligne droite, traversent l'extrémité de la rue de Babylone, la rue Plumet[374], un terrain qui servoit de dépôt aux boues du quartier Saint-Germain, la rue de Sèvre, celle de Vaugirard, et, passant ensuite le long du clos des Chartreux, se prolongent jusqu'à la rue d'Enfer, vis-à-vis celle de la Bourbe et le monastère de Port-Royal. Il fallut les arrêter là, parce que l'on n'aurait pu les prolonger sans violer le territoire de ce monastère, et peut-être sans détruire son église, ainsi que beaucoup d'autres édifices.

On prit alors le parti d'aplanir une ancienne butte, dite du Mont-Parnasse, et de former un embranchement qui traverse la chaussée du Bourg-la-Reine, et que termine une demi-lune. De là cette promenade se continue, et toujours par des lignes droites, jusqu'à la barrière Saint-Jacques, passe ensuite au-dessus de la rue des Capucins et de la rue de Seine; traverse le Clos-Payen, où sont deux ponts de pierre jetés sur deux branches de la rivière de Bièvre; sortant de ce clos, forme un angle qui conduit à la barrière de Fontainebleau et de Choisy-le-Roi; enfin vient aboutir en droite ligne au bord de la Seine, en face de la rue Contrescarpe et du jardin de l'Arsenal, laissant en dehors l'hôpital de la Salpétrière.

Ces boulevards, composés, comme ceux du nord, d'une grande allée pour le passage des voitures, et de deux contre-allées, suivent ainsi les murs d'enceinte de la ville, depuis la rivière jusqu'à la rue d'Enfer, et de là rentrent dans son intérieur pour partager en deux le faubourg Saint-Germain jusqu'à l'hôtel des Invalides, parcourant dans leur totalité un espace de trois mille six cent quatre-vingt-trois toises[375]. Moins variés que ceux de la partie septentrionale, moins riches en monuments et en aspects pittoresques, beaucoup moins fréquentés des promeneurs, ils offrent, par une sorte de compensation, des arbres plus élevés, un ombrage plus agréable et plus épais.

Dans ce grand circuit qu'ils décrivent, leur nom change aussi plusieurs fois, et dans l'ordre suivant:

Depuis le bord de l'eau, du côté du jardin des Plantes, jusqu'à la barrière de Fontainebleau, boulevard de l'Hôpital.

Depuis la barrière de Fontainebleau jusqu'à celle de Gentilli, boulevard des Gobelins.

Depuis la barrière de Gentilli jusqu'à celle d'Enfer, boulevard Saint-Jacques.

Depuis la barrière d'Enfer jusqu'à la jonction du boulevard du Mont-Parnasse, boulevard d'Enfer.

Depuis la rue d'Enfer jusqu'à la rue de Sèvre, boulevard du Mont-Parnasse.

Depuis la rue de Sèvre jusqu'à la rue de Grenelle, boulevard des Invalides.

BARRIÈRES NOUVELLES DE PARIS.

Il n'est pas besoin de dire que les barrières de Paris étoient autrefois beaucoup plus rapprochées du centre qu'elles ne le sont aujourd'hui, et qu'elles en ont été successivement éloignées, à mesure que la ville elle-même a étendu sa circonférence. Ces barrières sont maintenant à mille huit cents toises de distance d'une borne militaire placée, comme point central, près de l'église Notre-Dame.

Jusqu'en 1787, ces limites de la capitale n'étoient autre chose que des murailles informes et grossières, ou de foibles cloisons de planches mal assemblées; les recettes se faisoient dans de simples guérites de bois; et l'on ne s'étoit encore occupé, dans cette grande opération, que du résultat utile le plus important, la perception des droits d'entrée. Ce fut M. de Calonne, alors ministre des finances, qui, sur la demande des fermiers généraux, conçut le projet de renfermer la ville dans une enceinte, projet dont l'exécution devoit offrir le double avantage d'opposer un obstacle efficace à l'audace des fraudeurs, et d'orner Paris d'un grand nombre de monuments utiles. M. Le Doux, architecte de la ferme générale, fut chargé de cette vaste entreprise.

Cet artiste, doué d'une imagination féconde, ardente, et même exaltée, conçut la plus haute idée de la mission dont il se vit chargé: il s'agissoit de bâtir près de soixante monuments[376] pour l'embellissement d'une ville que l'on regardoit déjà comme la plus belle du monde. Aucun architecte n'avoit encore rencontré une occasion aussi favorable de montrer à l'Europe l'étendue et la variété de son talent; aussi Le Doux donna-t-il un libre essor à toute la fougue de ses conceptions. Avec une rapidité sans exemple, il enfanta une multitude de projets dont la plupart eurent presque simultanément leur exécution; et dans ce travail immense, il ne fut gêné ni par la lenteur des moyens pécuniaires, ni par la demande d'un devis et de soumissions au rabais, ni par aucune des circonstances qui dérangent souvent les projets les plus heureusement conçus.

Le Doux construisit, d'abord, cette grande muraille qui renferme la ville dans une enceinte d'environ douze mille toises; ensuite il éleva, à la rencontre de toutes les grandes routes qui y aboutissent, des édifices de grandeur et de caractères différents; il construisit encore, aux angles que forme le mur d'enceinte, des pavillons d'observation, et dans les intervalles, le long du mur en dehors, des guérites en pierre et en brique, pour y placer des sentinelles; enfin cette immense clôture fut entourée d'un large boulevard, orné de trois allées plantées d'arbres, et formant ce qu'on appelle un chemin de ronde. Les réclamations nombreuses qui, pendant le cours de ces travaux, s'élevèrent contre l'énormité de la dépense, un arrêt même du conseil d'état, qui ordonnoit l'examen des plans et des dépenses faites et à faire, n'apportèrent que peu de changement aux ouvrages commencés; et à l'exception de deux ou trois barrières qui n'ont point été achevées, et dont les pierres taillées sont encore éparses sur le terrain, l'architecte termina ses constructions dans l'état où on les voit aujourd'hui.

Elles ont essuyé bien des critiques: quelques personnes ont pensé qu'à la place de ce haut mur d'enceinte, qui masque le point de vue et semble, en quelque sorte, arrêter la libre circulation de l'air, on eût mieux fait de pratiquer un fossé qui n'eût pas eu ce double inconvénient et auroit peu coûté. D'autres ont trouvé peu convenable que l'artiste eût donné des caractères si différents et même si opposés à des bâtiments qui ont tous la même destination. On pourroit ajouter encore qu'il a sacrifié la distribution et les commodités de l'intérieur à l'effet pittoresque du dehors; mais, quoi qu'il en soit de ces observations plus ou moins fondées, on ne peut nier qu'il convenoit, pour l'embellissement d'une ville telle que Paris, que des édifices, élevés à chacune de ses entrées, fussent d'un grand caractère; et qu'on ne pouvoit éviter la monotonie dans un si grand nombre de monuments, presque tous construits dans les mêmes proportions, qu'en s'efforçant d'en varier beaucoup les formes et l'ordonnance. Il en résulte que Le Doux mérite des éloges pour la fécondité extraordinaire qu'il a montrée dans ses diverses compositions, pour les idées neuves et heureuses qui s'y font remarquer; et qu'il ne lui a manqué que de savoir réprimer ces écarts d'imagination, qui lui ont fait prendre quelquefois la bizarrerie pour l'originalité.

Parmi ces édifices, dont il seroit inutile et même fastidieux de répéter ici la nomenclature en donnant de chacun une description particulière, il en est plusieurs qui se font distinguer par un accord heureux de parties, par une pureté de style qui les mettent au nombre des monuments les plus élégants de Paris. Nous citerons entre autres, 1o la barrière du Trône, composée de deux corps de bâtiments offrant une dimension de sept toises de largeur sur chaque face, et de cinquante pieds d'élévation. Dans l'intervalle de ces deux édifices, placés de front à cinquante toises de distance l'un de l'autre, s'élèvent deux colonnes d'ordre dorique, de soixante-quatre pieds, sur un soubassement qui leur sert de piédestal: cette composition est sage et d'un aspect imposant. 2o La barrière de Fontainebleau, qui se compose également de deux corps de bâtiments pareils, placés en regard de chaque côté de la route: les cinq arcades de ce pavillon forment un porche couvert pour le corps-de-garde pratiqué dans son intérieur, et présentent ainsi une façade d'un effet simple, gracieux et piquant. 3o La barrière Saint-Martin, que nous considérons comme la plus belle de toutes: on peut même dire que, par son caractère et par l'importance de son architecture, elle annonce une autre destination que celle d'une simple barrière; on croiroit plutôt que l'artiste a voulu construire un édifice destiné à servir de douane, et propre, par sa position entre deux routes (celles de Pantin et de la Villette), à faire également le service de l'une et de l'autre. Il se compose d'un plan carré, dont les quatre faces présentent chacune un péristyle de huit pilastres isolés. L'étage circulaire, placé au dessus du soubassement[377], offre une galerie percée de vingt arcades, d'où l'on peut facilement observer les opérations d'emballage et de transport. Des logements sont pratiqués dans l'espèce d'attique qui règne au dessus de cette galerie. Une cour circulaire occupe le milieu du bâtiment. Les sculptures qui devoient orner ce monument n'ont point été exécutées.

«Cette architecture, pleine de force et de grâce, dit M. Le Grand, n'est ni égyptienne, ni grecque, ni romaine; c'est de l'architecture françoise: elle est neuve, et l'artiste n'en a puisé le goût et les formes que dans son imagination.[378]»

RUES ET PLACES
DU QUARTIER SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS.

Rue Abbatiale ou de l'Abbaye. Elle aboutit d'un côté à la cour abbatiale, dont elle tiroit son nom, et de l'autre à la boucherie du Petit-Marché. Le cardinal de Furstenberg, abbé de Saint-Germain-des-Prés, aliéna, en 1699, plusieurs places de l'enclos abbatial, à la charge par les acquéreurs d'y faire bâtir des maisons. Elle formèrent trois rues, qu'on nomma Abbatiale, Cardinale et de Furstenberg.

Rue des Deux-Anges. Elle forme une équerre qui aboutit dans les rues Jacob et Saint-Benoît. On la connoissoit, dès le commencement du dix-septième siècle, sous ce nom qu'elle devoit à deux statues d'anges placées à ses deux extrémités.

Rue d'Anjou. Elle aboutit, d'une part à la rue Dauphine, de l'autre à celle de Nevers. On l'ouvrit, en 1607, ainsi que les rues Dauphine et Christine. Le nom qu'elle porte lui fut donné en l'honneur de Jean-Baptiste Gaston de France, duc d'Anjou, fils de Henri IV.

Rue des Petits-Augustins. Elle traverse du quai Malaquais à la rue du Colombier, et fut ouverte sur le petit Pré-aux-Clercs. Ce pré, qui comprenoit deux arpents et demi, avoit été donné, en 1368, à l'Université, à titre d'indemnité ou d'échange du terrain que les religieux de Saint-Germain s'étoient vus obligés de prendre, pour faire creuser des fossés autour de leur abbaye. Il étoit séparé du grand pré par un canal de quatorze toises de large qui aboutissoit à ces fossés; ce canal s'appeloit la Petite-Seine, et traversoit le terrain qui servit depuis de cloître aux Petits-Augustins. C'est par cette raison que le nom de Petite-Seine fut d'abord donné à la rue dont nous parlons, lorsqu'on commença à bâtir sur le petit pré, après avoir comblé le canal. Elle le portoit encore en 1640, quoique les Petits-Augustins, qui lui ont enfin donné le leur, y fussent déjà établis depuis vingt-sept ans.

Rue de Babylone. Elle commence à la rue du Bac, et aboutit aux nouveaux boulevards. Elle s'appeloit d'abord rue de la Fresnaie, ensuite petite rue de Grenelle ou de la Maladrerie, ce qui dura jusqu'en 1669[379]. On la trouve indiquée pour la première fois, en 1673, sous celui qu'elle porte aujourd'hui. Elle le doit à Bernard de Sainte-Thérèse, évêque de Babylone, lequel y possédoit plusieurs maisons et jardins, sur l'emplacement desquels fut construit le séminaire des Missions-Étrangères.

Grande rue du Bac. Elle aboutit, d'un côté, sur le quai des Théatins, vis-à-vis le Pont-Royal, de l'autre, à la rue de Sèvre. Ce nom lui vient d'un bac établi vis-à-vis, par lettres-patentes données en 1550[380]. Il subsista jusqu'en 1632, qu'un particulier nommé Barbier fit construire un pont de bois pour servir de communication du faubourg Saint-Germain aux Tuileries. Sur quelques-uns de nos plans cette rue est nommé du Barc.

Rue de Beaune. Elle aboutit au quai des Théatins et à la rue de l'Université. Sauval lui donne le nom de rue du Pont,[381] lequel est populaire, et ne se trouve que sur un plan de 1651. Auparavant et après, elle a toujours été nommée rue de Beaune.

Rue de Belle-Chasse. Elle aboutit au quai d'Orsai et à la rue Saint-Dominique. Ce nom est dû à un terrain situé en face de cette rue. Elle ne fut d'abord percée que pour communiquer du Pré-aux-Clercs à la rue Saint-Dominique, appelée alors le chemin aux Vaches. On l'a continuée depuis jusqu'au quai d'Orsai.

Rue Saint-Benoît. Elle commence au bout des rues Jacob et du Colombier, et aboutit au carrefour Saint-Benoît et à la grande rue Taranne. Cette rue n'étoit autrefois qu'un chemin qui longeoit le fossé de l'abbaye; lorsque ce fossé eut été comblé, et qu'on eut élevé des maisons sur le clos de ce monastère, on y conserva un petit fossé pour l'écoulement des eaux, ce qui lui fit donner le nom des Égouts et de l'Égout, qu'elle conserve encore dans la partie qui aboutit à la rue du Four. Ce canal fut voûté et couvert en 1640. La rue fut alors appelée des Fossés-Saint-Germain; mais lorsque, l'année suivante, l'hôtel de Bourbon eut été aliéné, et qu'on eut ouvert une porte de l'abbaye dans les nouveaux murs de clôture, le carrefour et la rue reçurent les noms de Saint-Benoît, parce que l'abbaye étoit sous la règle de ce saint.

Rue de Blomet, voyez rue Plumet.

Rue de Bourbon. Elle aboutit à la rue des SS. Pères et à celle de Bourgogne. Cette rue fut percée, vers l'an 1640, sur le grand Pré-aux-Clercs, et ainsi nommée en l'honneur de Henri de Bourbon, alors abbé de Saint-Germain.

Rue de Bourbon-le-Château. Elle aboutit d'un côté à la rue de Buci, de l'autre à l'entrée de la rue Abbatiale. Son nom lui vient du cardinal de Bourbon, abbé de Saint-Germain, qui construisit en 1586 le palais abbatial, que le cardinal de Furstenberg fit depuis réparer. Sur un plan de 1652, elle est nommée du Petit-Bourbon.

Rue de Bourgogne. Elle aboutit à la rue de Varennes et à la Grenouillère ou quai d'Orsai. Louis XIV ordonna, par arrêt de son conseil du 23 août 1707, que cette rue seroit ouverte et nommée rue de Bourgogne: elle fut alignée et commencée peu de temps après, discontinuée ensuite, enfin reprise en exécution des arrêts du conseil du 1er décembre 1713 et 15 mars 1717, et prolongée dans sa longueur actuelle, en vertu de lettres-patentes du 18 février 1720.

Rue des Brodeurs. Elle va, d'un bout à la rue de Sèvre et de l'autre à celle de Babylone. Il en est fait mention dans un bail à cens, fait en 1642, et qui se trouvoit dans le cartulaire de Saint-Germain[382]. En 1644 on la trouve sous le nom de rue du Lude, et sous les deux noms, dans un plan de 1676. Dans le titre cité ci-dessus, elle est appelée de Brodeval derrière les Incurables. Est-ce une faute de copiste ou une appellation populaire? c'est ce qu'on ne peut décider. Cette rue se bornoit d'abord à la rue Plumet; mais, en vertu des lettres-patentes citées dans l'article précédent, elle fut continuée jusqu'à la rue de Babylone[383].

Rue Cardinale. Elle donne d'un bout dans la rue de Furstenberg, et de l'autre dans la cour abbatiale. Nous avons déjà fait observer qu'elle devoit ce nom au cardinal de Furstenberg, qui aliéna, en 1699, plusieurs places vagues, dépendantes de son abbaye, à la charge d'y faire bâtir. Elle se nomme maintenant rue de Gunzbourg.

Rue de La Chaise. Elle traverse de la rue Grenelle dans celle de Sèvre. On l'appeloit anciennement Chemin ou petite rue de la Maladrerie. Les copistes en ont défiguré le nom en écrivant la Chèze, la Chaire, la Chaîne; quelques plans l'indiquent sous le nom de rue des Teigneux, à cause de l'hôpital qui y étoit situé.

Rue Childebert. Elle a été percée dans l'ancien enclos de l'abbaye Saint-Germain. Les embellissements faits au palais abbatial, et les rues ouvertes par le cardinal de Furstenberg, ayant fait naître aux religieux le projet de tirer parti d'un terrain inutile qui rendoit leur cour irrégulière, ils firent élever, du côté de la rue Sainte-Marguerite, plusieurs bâtiments contigus et uniformes, qu'ils firent continuer en retour parallèlement à la rue Saint-Benoît, jusqu'à cette entrée de leur monastère, laquelle donnoit alors sur cette rue; ce qui forma trois rues nouvelles, dont la principale fut appelée Childebert, du nom du fondateur de l'abbaye. La première pierre de ces édifices fut posée par le cardinal de Bissi, abbé de Saint-Germain, le 11 avril 1715[384].

Rue des Ciseaux. Elle traverse de la rue Sainte-Marguerite à la rue du Four. Ce nom vient d'un hôtel appelé des Ciseaux, dont il est fait mention dans les titres de Saint-Germain en 1453, et dans plusieurs actes postérieurs. Le procès-verbal de 1636 la nomme rue des Fossés-Saint-Germain.

Rue du Colombier. Elle commence à la rue de Seine, et finit au coin de celle des Petits-Augustins. Ce n'étoit anciennement qu'un chemin entre l'abbaye Saint-Germain et le Pré-aux-Clercs. Jaillot dit avoir vu quelques titres qui indiquoient une maison dite le Colombier, près les murs de l'abbaye[385]; et Sauval prétend que[386], suivant un registre du trésor des chartes, à l'année 1317 et suivantes, il est fait mention d'une maison et dépendances sises à Saint-Germain, au lieu nommé le Colombier; d'où l'on peut inférer que c'est de là que cette rue a tiré son nom. En 1585, on l'appeloit rue du Pré-aux-Clercs. Cette rue, ou plutôt ce chemin, étoit auparavant plus reculé du côté de la rivière, parce que Charles V ordonna de creuser des fossés autour de l'abbaye; mais comme par la suite ils furent jugés inutiles, les religieux les firent combler, excepté dans une longueur de cent toises, qu'ils réservèrent pour faire un vivier. C'est sur l'espace qu'avoit occupé ce vivier, et qui depuis fut aussi rempli, qu'en 1585 le bailli de Saint-Germain fit faire l'alignement d'un nouveau chemin. Il y eut d'abord à ses deux extrémités des portes qui se fermoient la nuit; et, le jour, les gens de pied pouvoient seuls y passer. On trouve depuis que les religieux permirent à des particuliers d'y bâtir; et peut-être furent-ils troublés dans la jouissance de ce terrain par les écoliers de l'Université; car, en 1641, le parlement rendit un arrêt pour que les bâtiments commencés fussent continués[387]. Ce sont les maisons que nous voyons dans cette rue et dans celle des Marais.

Rue Saint-Dominique. Elle commence au haut de la rue Taranne, et finissoit jadis à la barrière des Invalides; mais depuis elle fut prolongée jusqu'à l'extrémité du Gros-Caillou. Avant que les religieux de Saint-Dominique vinssent s'y établir, on l'appeloit Chemin des Vaches, parce qu'on les conduisoit par-là, au Pré-aux-Clercs et à la plaine de Grenelle. Dans un titre de 1542 elle porte ce nom et celui de la justice, parce qu'alors celle de Saint-Germain étoit située à son extrémité. Les Dominicains obtinrent, en 1643, du bailli de Saint-Germain, la permission de mettre, aux deux bouts de ce chemin, un marbre avec cette inscription, rue Saint-Dominique, jadis des Vaches.

Rue du Dragon, voyez rue du Sépulcre.

Cour du Dragon. Elle est située à l'extrémité de la rue de l'Égout, presqu'en face de la rue Sainte-Marguerite, et donne de l'autre bout dans celle du Sépulcre. Au milieu du dix-septième siècle, il y avoit en cet endroit une Académie royale. Madame Crozat en ayant fait l'acquisition, y fit construire plusieurs maisons et ouvrir un passage de communication. On l'appela cour du Dragon, sans doute par allusion à celui que l'on voit sous les pieds de Sainte-Marguerite, et qu'on a sculpté au-dessus de la principale porte de cette cour; on la fermoit encore des deux côtés à la fin du siècle dernier.

Rue de Durnstein, voyez rue de l'Échaudé.

Rue de l'Échaudé. Nous avons déjà eu occasion de remarquer qu'on appelle ainsi une île de maisons en forme triangulaire, qui donne sur trois rues; aussi celle-ci aboutit-elle aux rues de Bourbon-le-Château, du Colombier et de Seine. En 1541, elle n'étoit désignée que sous le nom de «ruelle qui va du guichet de l'abbaye à la rue de Seine,» et en 1549, «ruelle qui descend de l'abbaye à la rue de Seine[388].» Malgré cette désignation, il faut observer qu'elle ne passoit pas alors la rue du Colombier, et que la partie qui se prolonge au-delà n'a été continuée qu'en 1586. Ce fut sur une place triangulaire, de cinq toises de long sur trois toises un pied de large, donnée à cens, dans cette même année, par le cardinal de Bourbon à un particulier nommé Geoffroy Lambert[389], qu'on permit, en 1608 seulement, d'élever les maisons dont elle est formée. On ignore quand cette rue a commencé à porter le nom de l'Échaudé; mais elle est ainsi désignée sur le procès-verbal de 1636. La plupart des plans ne la distinguent pas du cul-de-sac du Guichet, dont elle fait la continuation. Ce cul-de-sac tiroit son nom du guichet de l'abbaye, qui étoit situé à son extrémité. La rue et le cul-de-sac portent aujourd'hui le nom de Durnstein.

Rue de l'Égout. Elle aboutit au carrefour Saint-Benoît et à la rue du Four. Ce nom est dû à un égout, lequel y passe encore. Elle fut anciennement nommée rue Forestier, ensuite de la Courtille, parce qu'elle conduisoit à la Courtille ou clos de l'abbaye Saint-Germain. Au quinzième siècle, on l'appeloit rue de Tarennes, et ce nom lui venait de ce qu'elle régnoit le long d'une grande maison dite l'hôtel de Tarennes: on lui donnoit encore cette dénomination en 1523[390]. On l'appeloit rue de l'Égout, dès le commencement du dix-septième siècle.

Rue d'Erfurt, voyez Petite rue Sainte-Marguerite.

Rue de Fréjus, voyez rue de Monsieur.

Rue de Furstenberg. On avoit donné ce nom au passage qui conduit de la rue du Colombier au palais abbatial. Nous avons déjà dit que cette rue fut ouverte en 1699. On la nomme maintenant rue de Wertingen.

Rue de Grenelle. Elle commence à la Croix-Rouge, et finit à l'extrémité du Gros-Caillou. À l'endroit où étoit situé le château de Grenelle, et sur l'emplacement qu'occupe l'hôtel de l'École militaire, étoit anciennement une garenne appartenant à l'abbaye Saint-Germain. Les titres latins la nomment Garanella; les traducteurs ont corrompu ce nom en écrivant Guernelles, Guarnelles, Guarnelle et Grenelle. Lorsqu'on eut relevé et redressé ce chemin, on l'appela simplement le chemin Neuf, le chemin de Garnelle, enfin rue de Grenelle.

Rue de Guénégaud. Elle aboutit au quai de Conti et à la rue Mazarine. Le duc de Nevers ayant fait bâtir un hôtel sur une partie du terrain qu'avoit occupé celui de Nesle, la princesse Marie de Gonzague de Clèves, sa veuve, obtint, en 1641, des lettres-patentes portant permission de vendre le terrain et les matériaux de cet hôtel à des particuliers, pour y bâtir des maisons et pour y percer des rues. Henri de Guénégaud, ministre et secrétaire d'état, fut un des acquéreurs: il fit construire l'hôtel qui portoit son nom, et qui le donna ensuite à la rue, pratiquée le long de son jardin. Au bout de cette rue est un égout: c'est en cet endroit que passoit autrefois le mur de l'enceinte de Philippe-Auguste.

Rue Saint-Guillaume. Elle commence à la rue des Saints-Pères, et, retournant en équerre, aboutit à la rue Saint-Dominique, vis-à-vis celle des Rosiers. Cette situation lui a quelquefois fait donner, dans cette partie, le nom de rue Neuve des Rosiers: c'est ainsi qu'elle est indiquée dans le procès-verbal de 1636. Ce n'étoit autrefois qu'un petit chemin qui tournoit autour d'une butte, sur laquelle il y avoit en 1368 un moulin qui fut reconstruit en 1509: c'est pourquoi, sur un plan manuscrit, elle est nommée rue de la Butte.

Rue de Gunzbourg, voyez rue Cardinale.

Rue Hillerin-Bertin. Elle traverse de la rue de Grenelle dans celle de Varennes. On n'a pas moins varié sur le nom de cette rue que sur la manière de l'écrire. Elle est successivement indiquée dans les plans, rue Villeran, des Bohêmes, Guilleri-Bertin, Hillorai, Hillorain-Bertin, Valeran Hillorain, de Saint-Sauveur, Villerin. Son véritable nom est celui qu'elle porte; elle le devoit au sieur d'Hillerin, qui possédoit en cet endroit plusieurs pièces de terre, dont il vendit une partie au roi pour l'emplacement des Invalides.

Rue Jacob. Elle commence au bout de la rue du Colombier, au coin de celle des Petits-Augustins, et finit à celle des Saints-Pères. Plusieurs plans ne la distinguent point de la rue du Colombier, dont elle fait la continuation. Cette rue doit le nom qu'elle porte à l'hôtel de Jacob, que la reine Marguerite avoit fait vœu de faire bâtir. Le terrain sur lequel on l'ouvrit, s'appeloit anciennement l'Oseraie; il contenoit, en 1344, trois arpents, et étoit contigu à celui que l'on nommoit la Saumonerie, lequel s'étendoit le long de la petite Seine.

Rue des Marais. Elle traverse de la rue de Seine dans celles des Petits-Augustins. L'espace qu'elle occupe, faisoit partie du petit Pré-aux-Clercs, que l'Université aliéna en 1540. Comme ce terrain étoit couvert de marais, c'est-à-dire de jardins fruitiers et potagers, on en donna le nom à la rue qu'on y ouvrit.

Rue Sainte-Marguerite. Elle commence au carrefour des rues de Buci, des Boucheries et du Four, et finit à la rue de l'Égout. On la bâtit sur l'ancien fossé que l'abbé Richard avoit fait faire, en 1368, autour de l'abbaye, et qui fut comblé en 1636, en vertu d'une transaction passée entre les religieux et Henri de Bourbon, leur abbé. Ce concordat est du premier juillet 1635, et fut homologué au parlement, le 26 février de l'année suivante.

Avant l'existence du fossé remplacé par cette rue, il y avoit, sur ce même emplacement, une ancienne rue, dont Sauval a fait mention, et qui se nommoit rue Madame la Valence[391]. On la désignoit ainsi en 1412, et elle conservoit encore ce nom en 1368, lorsqu'on la détruisit. Piganiol, qui n'a point compris ici le texte de Sauval, l'accuse mal à propos d'erreur et de contradiction[392].

Petite rue Sainte-Marguerite. On a donné ce nom à l'espace qui conduit de la porte de l'abbaye Saint-Germain, rue Sainte-Marguerite, à celle de l'église. Elle fut bâtie en 1715, partie sur le jardin de l'abbé, partie sur le terrain qu'il avoit cédé aux religieux. On la nomme aujourd'hui rue d'Erfurt.

Rue Sainte-Marie. Cette rue traverse de la rue de Bourbon dans celle de Verneuil. Elle doit, sans doute, son nom à la chapelle de la Vierge qu'on voyoit en cet endroit, au siècle dernier, et sur l'emplacement de laquelle elle fut ouverte, avant 1674.

Rue Sainte-Marthe. C'est une de celle qu'on ouvrit en 1715, lorsqu'on fit à l'abbaye Saint-Germain-des-Prés les changements dont nous avons parlé. Celle-ci commence à la porte située dans la rue Saint-Benoît, et retournant en équerre, finit à la rue Childebert. Le nom qu'elle porte lui fut donné par reconnoissance, en l'honneur de D. Denis de Sainte-Marthe, alors général de la congrégation de Saint-Maur.

Rue Mazarine. Elle aboutit d'un côté au carrefour des rues Dauphine, Saint-André, des Fossés-Saint-Germain et de Buci; de l'autre, à la rue de Seine. Elle prit le nom qu'elle porte du collége Mazarin, lequel en occupe une partie: auparavant, on l'appeloit rue du Fossé ou des Fossés; c'est ainsi qu'elle est désignée, sur presque tous les plans du dix-septième siècle; cependant elle n'a pas été bâtie sur le fossé même de l'enceinte de Philippe-Auguste, mais sur le chemin qui le bordoit, et qu'on appeloit anciennement rue des Buttes. Ce nom lui venoit de plusieurs élévations, formées en cet endroit par les débris de deux tuileries voisines. On les aplanit ensuite, et l'on en fit un lieu d'exercice pour ceux qui apprenoient à tirer de l'arc. Le retour d'équerre que forme cette rue pour aboutir à la rue de Seine, est indiqué sous le nom de Traversine dans un terrier de 1540; et dans le procès-verbal de 1636, il est nommé rue de Nesle et petite rue de Nesle, parce qu'il conduisoit directement à la porte et à l'hôtel de ce nom.

Rue de Monsieur. Cette rue, ouverte depuis 1780, donne, d'un bout, rue de Babylone, de l'autre, rue Plumet. On la nomme aujourd'hui rue de Fréjus.

Rue de Nevers. Elle commence au quai de Conti, et aboutit à la rue d'Anjou. Ce n'étoit au treizième siècle qu'une ruelle qui servoit de passage aux eaux et aux immondices de la maison des frères Sachets, et du jardin du collége Saint-Denis. Dans un acte de 1571,[393] elle est simplement indiquée «ruelle par laquelle on entre et sort du quai et jardin de l'hôtel St.-Denis.» On la fermoit à ses deux extrémités, circonstance qui l'avoit fait nommer rue des Deux Portes. Dans le procès-verbal de 1636, on lui a donné le nom de Nevers, parce qu'elle régnoit le long des murs de l'hôtel qui portoit ce nom.

Rue d'Olivet. Elle aboutit à la rue de Traverse et à celle des Brodeurs. Plusieurs plans l'indiquent petite rue de Traverse. Le territoire dit d'Olivet, sur lequel elle est située, lui en a fait donner le nom.

Rue Saint-Père, vulgairement dite des Saints-Pères. Elle commence au quai Malaquais et finit à la rue de Grenelle. Son véritable nom est rue Saint-Pierre, qu'elle avoit pris, parce que la chapelle Saint-Pierre y étoit située: le peuple altéra ce nom en l'appelant Saint-Père, et par une seconde altération, des Saints-Pères. On voit, par les titres de Saint-Germain, qu'elle portoit, ainsi que la rue Saint-Dominique, et par la même raison, le nom de Chemin et de rue aux Vaches. Dans plusieurs titres de la même abbaye, elle est nommée, avant le milieu du seizième siècle, rue de la Maladrerie, de l'Hôpital de la Charité, de l'Hôtel-Dieu appelé la Charité, alias la Satinat. Ce nom ne venoit pas de l'hôpital de la Charité que nous y voyons aujourd'hui, parce qu'il n'y étoit pas encore établi, qu'il n'étoit pas même institué; mais d'un hôtel-Dieu qu'on avoit commencé à construire sur le bord de la rivière, presque vis-à-vis cette rue. Il est marqué sur le plan de Saint-Victor, publié par d'Heuland. Le procès-verbal de 1636 désigne cette rue, sous la dénomination vague de «rue des Jacobins réformés, allant de la Charité au Pré-au-Clercs;» mais on la voit sous le nom de Saint-Père dès 1643, sur le plan de Boisseau. En 1652, le plan de Gomboust lui donne déjà celui des Saints-Pères.

Rue de la Planche. Elle donne d'un bout dans la rue du Bac, de l'autre dans celle de la Chaise; sur les plans du dix-septième siècle, elle n'est point distinguée de la rue de Varennes dont elle fait la continuation. Son nom actuel lui vient du sieur Raphaël de La Planche, trésorier général des bâtiments de Henri IV, à qui ce prince avoit donné des lettres de privilége pour l'établissement d'une manufacture de tapisseries de haute-lice. Comme cette manufacture étoit située, en 1640, dans la rue de la Chaise, au coin de celle de Varennes, on donna le nom de la Planche à la partie de cette dernière rue qu'occupoient ses ateliers: elle l'a toujours conservé depuis.

Rue Plumet. Elle commence à la rue des Brodeurs et aboutit aux nouveaux boulevarts. Sur les plans de la Caille et autres, elle est déjà nommée Plumet; et ce nom, répété dans des actes authentiques, est écrit encore aujourd'hui à ses deux extrémités; mais Jaillot prétend que le véritable nom est Blomet, et qu'elle est indiquée ainsi dans tous les titres de l'abbaye.

Rue de Poitiers. Elle aboutit au quai d'Orsai ou à la Grenouillère, et à la rue de l'Université. Elle ne fut ouverte qu'à la fin du dix-septième siècle; et on la trouve sous le nom de Potier dans tous les plans de ce temps-là.

Rue des Rosiers. Elle traverse de la rue Saint-Dominique à celle de Grenelle. Il paroît qu'elle fut ouverte au commencement du dix-septième siècle. On la nommoit alors rue Neuve des Rosiers. Il est probable qu'elle fut percée sur un terrain où les roses étoient abondantes, ce qui lui en aura fait donner le nom. Elle a pris le nom de la rue St.-Guillaume, dont elle est la continuation.

Rue Rousselet. Elle donne, d'un bout dans la rue Blomet ou Plumet, de l'autre, dans celle de Sèvre. Ce n'étoit en 1672 qu'un simple chemin de traverse qu'on nommoit alors rue des Vachers ou des Vaches. Elle porte encore ce dernier nom, en 1714, sur divers plans. Cette rue doit sa dénomination actuelle à un particulier nommé Rousselet, qui y fit bâtir des maisons.

Rue du Sabot. Elle aboutit à la rue du Four, et à la petite rue Taranne. Dès le quinzième siècle, il y avoit dans le carré qu'elle forme avec la rue de l'Égout un clos appelé le clos Copieuse et depuis l'Hermitage. Ce nom de Copieuse venoit des propriétaires de ce clos, ainsi nommés, et plusieurs fois mentionnés dans les titres de Saint-Germain. Ils l'avoient fait donner également au chemin qui régnoit le long de leur domaine. Dans le terrier de l'abbaye de 1523 on lit: «Maison rue du Four, faisant le coin de la rue Copieuse, où pend le sabot.» C'est de cette enseigne que lui vient le nom qu'elle porte aujourd'hui.

Rue de Seine. Elle va de la rue de Buci au quai Malaquais. Ce n'étoit autrefois qu'un chemin qui descendoit du bourg Saint-Germain à la rivière, dont cette rue a pris le nom. Après la clôture de Philippe-Auguste, on la nomma comme auparavant: «Chemin du Pré-aux-Clercs, chemin tendant de la porte de Buci au Pré-aux-Clercs, chemin de la porte de Buci à la Seine, rue qui tend du pilori au «Pré-aux-Clercs; enfin rue de Seine.» Elle fut percée en 1545, d'après deux arrêts rendus à ce sujet, à la réquisition du cardinal de Bourbon, alors abbé de Saint-Germain-des-Prés.

Rue du Sépulcre. Elle aboutit à la rue de Taranne et à celle de Grenelle. Ce nom lui vient d'une maison appelée le Petit Sépulcre, située à côté de l'hôtel Taranne, une ruelle entre deux. Elle étoit ainsi nommée, parce qu'elle avoit été donnée aux chanoines du Saint-Sépulcre, dès le commencement du quinzième siècle. On la nomme aujourd'hui rue du Dragon.

Rue de Taranne. Elle commence au carrefour Saint-Benoît et finit à la rue des Saints-Pères. Sauval[394] et Piganiol se sont probablement trompés, en la désignant, en 1531, sous le nom de rue aux Vaches, parce qu'elle faisoit la continuation de celle de Saint-Dominique. Jaillot trouve que, dès le quatorzième siècle, on la nommoit rue de la Courtille, parce que ce chemin régnoit le long de la courtille ou clos de l'abbaye Saint-Germain. On la trouve aussi sous le nom de Forestier. Au siècle suivant elle fut appelée de Tarennes, parce que Jean et Christophe de Tarennes y avoient plusieurs maisons et jardins, sur partie desquels fut construite la cour du Dragon dont nous avons déjà parlé.

Petite rue Taranne. Cette rue, qui aboutit à la rue de l'Égout et à celle du Sépulcre, doit aussi cette dénomination à l'hôtel de Tarennes; et c'est la ruelle, d'abord indiquée sans nom qui séparoit cet hôtel de celui du Sépulcre.

Rue de Traverse. Elle est ainsi nommée, parce qu'elle traverse de la rue Plumet dans celle de Sèvre. Sur le second plan de Bullet elle est appelée de Traverse ou de la Plume.

Rue de Varennes ou de Varanne. Elle commence rue du Bac, au bout de la rue de la Planche, et finit au nouveau cours, en face des Invalides. Sur un plan manuscrit de 1651, on lit rue de la Varenne ou du Plessis: c'est le nom d'un particulier.

Rue de Verneuil. Elle donne d'un bout dans la rue des Saints-Pères, de l'autre dans celle de Poitiers. Elle doit ce nom à Henri de Bourbon, duc de Verneuil, abbé de Saint-Germain, et fut percée sur le grand Pré-au-Clercs vers 1640.

Rue de l'Université. Elle aboutit à la rue des Saints-Pères et à l'extrémité du Gros-Caillou. Plusieurs plans lui donnent le nom de Sorbonne, que porte la rue Saint-Dominique dans quelques titres. Jaillot pense que cette double dénomination vient peut-être de ce que le peuple, confondant assez ordinairement l'Université avec la Sorbonne, a pu l'appeler indifféremment des deux manières, parce qu'effectivement elle fut bâtie sur le Pré-aux-Clercs que l'Université aliéna en 1639. Anciennement et même encore en 1529 ce n'étoit qu'un chemin nommé le chemin des Treilles, parce qu'il conduisoit à l'île des Treilles, dite depuis l'île Maquerelle ou aux Cygnes.

Rue de Wertingen, voyez rue de Furstenberg.

QUAIS.

Quai de Conti. Il commence au bout du pont Neuf, et finit au pavillon du collége Mazarin, près de la rue de Seine. Au dix-septième siècle on l'appeloit quai Guénégaud, à cause de l'hôtel que M. de Guénégaud, secrétaire d'état y avoit fait construire: auparavant on le nommoit quai de Nesle, parce que l'hôtel de Nesle y étoit situé.

Quai Malaquais. Il fait la continuation du quai de Conti depuis la rue de Seine jusqu'à celle des Saints-Pères. Tous les titres de l'abbaye portent que l'espace qu'il occupe se nommoit le port Malaquest; et l'on trouve que l'endroit où étoit établi le bac, remplacé depuis quelques années par le pont des Arts, s'appeloit en 1530 le Heurt du port aux Passeurs. Jaillot dit avoir vu qu'en 1641 il étoit désigné sous le nom de quai de la Reine Marguerite.

Quai des Théatins. Ce quai doit son nom aux religieux qui s'y sont établis; et, commençant à la rue des Saints-Pères, vient finir à la rue du Bac. Nous avons souvent parlé du grand Pré-aux-Clercs sur lequel il a été construit. (Il se nomme maintenant quai de Voltaire.)

Quai d'Orsai. Avant l'établissement des Théatins, tout l'espace qui s'étend jusqu'à la rue du Bac faisoit la continuation du quai Malaquais et en portoit le nom. Les bâtiments qui s'élevèrent successivement le long de la rivière et au delà du pont Royal, commencèrent à former un autre quai, qui devoit se prolonger jusqu'à l'avenue des Invalides. Cet espace auquel sa situation marécageuse avoit fait donner le nom de la Grenouillère, qu'il portoit encore à la fin du siècle dernier, offroit un point de vue très désagréable au jardin des Tuileries situé vis-à-vis. M. Boucher d'Orsai, prévôt des marchands, fut autorisé, par arrêt du conseil du 18 octobre 1704, «à faire continuer le quai de la Grenouillère, de ligne droite de dix toises de largeur, dans toute son étendue depuis le pont Royal et l'encoignure de la rue du Bac jusqu'à la rencontre du boulevart, etc.» Des obstacles suspendirent l'exécution de ce projet qu'un second arrêt fit revivre en 1707. On y fixoit la largeur du trottoir à huit pieds, et la longueur du quai à quatre cents toises ou environ; et le roi y déclaroit que le quai seroit nommé quai d'Orsai. En conséquence, M. d'Orsai, accompagné du corps de ville, en posa la première pierre le 3 juillet 1708. Toutefois, malgré ces deux arrêts, l'ouvrage demeura imparfait jusqu'au commencement de la révolution[395].

RUES DU GROS-CAILLOU.

Le Gros-Caillou est coupé dans sa longueur par les rues Saint-Dominique, de l'Université et de Grenelle; et dans sa largeur par quatre autres rues:

Rue de la Boucherie. Elle est ainsi nommée, parce qu'elle conduit à la boucherie des Invalides[396].

Rue Neuve-de-l'Église. Elle a été percée vis-à-vis de l'église à laquelle elle conduit.

Rue Saint-Jean ou des Cygnes. Elle avoit été ouverte devant le pont qui servoit de communication avec l'île des Cygnes[397].

Rue de la Vierge. Elle est voisine de la chapelle qui porte ce nom[398].

Rue de la Comète. C'est une rue nouvelle ouverte depuis 1780, laquelle donne d'un bout rue Saint-Dominique, de l'autre rue de Grenelle, près de la boucherie.

AVENUES DES INVALIDES ET DE L'ÉCOLE MILITAIRE.

Avenue de la Bourdonnaie. Elle commence à celle de la Motte-Piquet, à l'angle de l'École Militaire, longe la partie orientale du Champ-de-Mars, et vient finir sur le quai.

—— De Breteuil. Commençant au point central de l'église des Invalides, elle vient aboutir à la rue de Sèvres.

—— De Lowendal. Elle prend naissance à l'avenue de Tourville, longe la partie méridionale de l'École Militaire, et se termine à la barrière qui porte le nom de ce monument.

—— De la Motte-Piquet. Elle commence à l'esplanade des Invalides, est interrompue par le Champ-de-Mars, et va finir de l'autre côté à des jardins potagers.

—— De Saxe. Elle commence au centre méridional de l'École Militaire, traverse la place de Breteuil, et finit à la rue de Sèvres.

—— De Ségur. De même que l'avenue de Breteuil, elle prend naissance au point central de l'église des Invalides, et suivant une direction divergente, vient aboutir à l'avenue de Saxe.

—— De Suffren. Elle commence à l'avenue de Lowendal, longe la partie occidentale de l'École Militaire, et vient finir sur le quai.

—— De Tourville. Commençant au boulevart des Invalides, elle longe la partie méridionale de l'hôtel, et vient aboutir à l'angle de l'École Militaire.

—— De Villars. Elle commence, comme les avenues de Breteuil et de Ségur, au point central de l'église des Invalides, et va aboutir, en divergeant, au boulevart qui porte le même nom.

MONUMENTS NOUVEAUX
ET RÉPARATIONS FAITES AUX ANCIENS MONUMENTS, DEPUIS 1789.

ÉGLISE SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS.

Ce monument, qui tient une place si importante parmi les antiquités de Paris, menaçoit ruine, il y a quelques années, et à un tel point, qu'il y avoit lieu de craindre qu'il ne s'écroulât, et que le danger parût assez grand pour y suspendre le service divin; on assure même qu'il fut mis en question si on ne le démoliroit pas, pour le remplacer par un autre édifice: un meilleur avis a heureusement prévalu. L'antique édifice, étayé de toutes parts par une opération de charpente des plus ingénieuses et des plus hardies, a pu être repris en sous-œuvre jusque dans ses fondations; et l'église de Saint-Germain, scrupuleusement restaurée dans son ancienne forme et dans tous les détails de ses constructions[399], se trouve ainsi conservée pour plusieurs siècles.

DÉCORATIONS NOUVELLES.

Les deux autels des chapelles pratiquées dans les croisées ont été enrichies de colonnes en marbre; on a également élevé un nouvel autel dans la chapelle de la Vierge qui occupe le rond-point de l'église. La nef est décorée de plusieurs peintures, parmi lesquelles il faut remarquer le très beau tableau de M. Steuben, représentant saint Germain qui distribue des aumônes.

Dans les diverses chapelles, ont été replacés quelques-uns des tombeaux qu'on y voyoit avant la révolution, ceux de Casimir, roi de Pologne, des deux Douglas, de Louis de Castellan; plusieurs tables de marbre noir portant des inscriptions latines y ont été élevées à la mémoire de Nicolas-Boileau Despréaux, de Jean Mabillon, de Bernard de Montfaucon, etc.

LES PETITS AUGUSTINS.

On sait que l'église et le cloître de ce couvent ont servi, pendant la révolution, de dépôt aux tombeaux et autres monuments de sculptures que l'on avoit enlevés aux églises, et que c'est ainsi que ces monuments ont été préservés d'une entière destruction. Depuis la restauration, presque tous ont été rendus aux saintes demeures qui en avoient été dépouillées; quelques-uns ont été transportés au cimetière du Père-la-Chaise; et ce qui en reste encore sera, dit-on, déposé dans la salle des Thermes, que l'on restaure à cet effet.

L'Académie de peinture, sculpture et architecture, est maintenant établie dans ce couvent.

PALAIS DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

La façade de ce palais, qui remplace, du côté de la rivière, l'ancienne façade si mesquine du palais Bourbon, se compose d'une décoration de douze colonnes avec fronton, imitée, comme tant d'autres, du célèbre monument d'Agrippa[400]. On critiqua beaucoup, dans le temps, la hauteur prodigieuse du perron, l'espace trop resserré des entre-colonnements, et les portes trop étroites qui en étoient la conséquence nécessaire: ces critiques qui sont justes n'empêchent pas que ce monument, dû à feu M. Poyet, ne soit d'un bel effet.

Les sculptures du fronton représentoient, dans le principe, Buonaparte à cheval, au milieu d'un groupe de personnages indiquant le commerce et les arts. Cette figure a été remplacée par une statue colossale qui nous semble être celle de la Loi; elle est accompagnée, d'un côté, par la Justice qui tient un glaive à la main, de l'autre par la Force, sous les traits d'Hercule armé de sa massue. Les figures symboliques du commerce, des arts, des deux principales rivières de Paris, la Seine et la Marne, se groupent autour de ces trois principales figures.

SAINT-THOMAS D'AQUIN.

Cette église a été décorée de deux nouveaux tableaux: Saint-Thomas d'Aquin apaisant une tempête par ses prières, par M. Scheffer; une descente de croix par M. Guillemot. Ce sont des morceaux fort remarquables; ils lui ont été donné par la ville, le premier en 1723, le second en 1719.

ÉGLISE DES INVALIDES.

Tous les ornements intérieurs du dôme ont été redorés à neuf, depuis quelques années. Dans la nef de l'église, sont deux tombeaux; celui du comte de Guibert, mort en 1786: il se compose d'une pyramide ornée d'un trophée d'armes; celui du maréchal duc de Coigni, mort en 1821: il offre un cippe accompagné de lances, d'épées, de guirlandes de cyprès.

ÉGLISE DE SAINT-PIERRE.

Cette église, commencée avant la révolution, dans la partie de la rue Saint-Dominique qui traverse le Gros-Caillou, et ensuite démolie, vient d'être rebâtie sur son ancien emplacement. La façade se compose de six colonnes d'ordre toscan, dont quatre forment un porche, élevé sur cinq marches et supportant un fronton. La porte de l'église se trouve placée entre les deux dernières colonnes, et sur un second plan. Un campanille en bois, que surmonte une croix dorée, couronne cet édifice, dont l'aspect est d'une élégante simplicité.

L'intérieur offre, de chaque côté, sept arcades que soutiennent six colonnes également d'ordre toscan, et auxquelles correspondent autant de pilastres, qui supportent les arcs-boutants des voûtes de la nef. Dans le chœur, dont la forme est circulaire, est placé le seul autel qui existe dans cette église. La voûte est ornée de caissons peints, imitant la pierre.

NOUVEL HÔTEL DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

Ce grand et bel édifice, élevé jusqu'à la moitié du second rang des colonnes, et dont les travaux ont été interrompus depuis quelques années, se doit composer, du côté de la rue de Bourbon où est son entrée, d'un portique en arcades qui embrassera toute la largeur de la cour principale, et se liera à d'autres portiques dont cette cour sera entourée; à droite et à gauche des cours de service donneront des dégagements commodes sur les rues de Belle-Chasse et de Poitiers. La disposition et la distribution du plan sont combinées de manière que les voitures puissent arriver jusqu'aux pieds des escaliers qui conduiront aux appartements du ministre, et dans les diverses divisions du ministère.

La façade d'entrée, sur la rue de Bourbon, se développe sur une longueur de 115 mètres; elle se compose de deux avant-corps, qui font saillie sur la partie du milieu, occupée par le portique dont nous venons de parler.

Du côté du quai, l'autre façade présente un avant-corps de 90 mètres, et deux arrière-corps reculés, de 20 mètres. Dans cet avant-corps, doivent être pratiqués: au rez-de-chaussée les cabinets de travail et un vaste appartement de réception, au premier étage le logement du ministre et de sa famille.

Les deux parties, en arrière-corps, semblent avoir été conçues, pour tenir éloignées du reste et en quelque sorte isolées, toutes les pièces destinées à la représentation, aux cabinets et bureaux particuliers du ministre, et celles qui composent ses appartements.

Les deux façades auront la même hauteur dans tout le pourtour de l'édifice, et seront couronnées du même entablement. Leur décoration sera formée par deux ordres d'architecture, disposés à peu près comme les deux premiers de la cour du palais Farnèse: et l'on voit que l'intention de l'architecte a été de rappeler, dans sa composition, le caractère de ces grandes et somptueuses habitations dont la Rome moderne est ornée.

MANUFACTURE ROYALE DES TABACS.

Elle est située au Gros-Caillou, sur le quai et près de la pompe à feu. C'est un bâtiment qui n'a rien de remarquable.

HOSPICE LE PRINCE.

Cet hospice, situé au Gros-Caillou, presque en face de l'église Saint-Pierre, et qui a reçu le nom de son fondateur, a été créé en 1819 pour un certain nombre de femmes âgées et infirmes. En remplissant les deux conditions de payer une modique somme d'argent et d'apporter un petit mobilier, elles y sont nourries et entretenues, leur vie durant. La maison est administrée par des Sœurs de la Charité.

HÔPITAL MILITAIRE DE LA GARDE.

Il est situé dans la rue Saint-Dominique.

HOSPICE D'ENGHIEN.

Il est situé dans la rue de Babylone.

FONTAINES.

FONTAINE DES INVALIDES.

Elle se compose d'un piédestal carré, qui s'élève au milieu du bassin circulaire, et sur lequel on avoit placé le lion de Saint-Marc. Ce monument ayant été rendu à la ville de Venise, le piédestal a été démoli et remplacé par une gerbe de fleurs-de-lys dorées, par laquelle l'eau jaillit dans le bassin.

FONTAINE DE LA RUE DE SÈVRES.

Elle a été construite, près des incurables, par M. Bralle. Cette fontaine se compose d'un massif à parois inclinés, couronné de l'entablement ordinaire des temples d'Égypte; au milieu est une figure égyptienne, dans l'attitude symétrique de l'Antinoüs, et qui verse de l'eau de deux vases qu'elle tient, dans chacune de ses mains. Cette figure a été exécutée par M. Beauvallet.

FONTAINE DE MARS.

Cette fontaine qui s'élève, vis-à-vis l'hôpital militaire de la garde, offre d'un côté la figure en pied de ce dieu, de l'autre celle d'Hygie, ou la déesse de la santé. Ces deux figures sont encore de M. Beauvallet.

RUES ET PLACES NOUVELLES.

Rue de l'Abbaye. Elle longe le côté septentrional de l'église, et aboutit, d'un côté à la rue Saint-Germain-des-Prés, de l'autre à la rue Bourbon-le-Château.

Rue des Acacias. Elle commence à la rue de Vaugirard, et vient aboutir à la rue Plumet.

Rue Amélie. Cette rue, percée presque en face de la rue Saint-Jean, aboutit, d'un côté à la rue Saint-Dominique, de l'autre, à la rue de Grenelle[401].

Rue Barthélemy. Elle longe le côté méridional de l'Abattoir de Grenelle.

Rue Bayard. Elle fait la continuation de la rue Duguesclin, au côté nord de la caserne de la poudrière.

Rue Neuve Belle-Chasse. Elle aboutit d'un côté à la rue Saint-Dominique, de l'autre à la rue de Grenelle.

Place de Breteuil. C'est le nom que l'on a donné à l'espace circulaire où se croisent les deux avenues, qui commencent, l'une en face de l'hôtel des Invalides, l'autre en face de l'École Militaire.

Rue de la Bourdonnaie. Elle longe le côté septentrional de l'École Militaire.

Passage Dauphine. Ce nouveau passage percé dans la rue Dauphine, en face de la rue Christine, vient aboutir dans la rue Mazarine.

Rue Duguesclin. Elle longe le côté nord de la caserne de la poudrière, et vient donner dans la rue Bayard, avec laquelle elle fait un angle.

Place Dupleix. C'est ainsi que l'on nomme le carré pratiqué devant l'ancienne poudrière.

Rue Dupleix. Elle commence à la barrière de Grenelle, et aboutit à l'avenue de Suffren.

Rue d'Estrées. Elle commence à la place de Fontenoy, et vient finir au boulevard des Invalides.

Place de Fontenoy. C'est l'espace demi-circulaire qui a été pratiqué devant l'École Militaire.

Place Saint-Germain-des-Prés. Elle est située devant l'église qui porte le même nom.

Rue Saint-Germain-des-Prés. Elle aboutit d'un côté à la place ci-dessus mentionnée, de l'autre à la rue des Petits-Augustins.

Rue Kléber. Elle commence au bord de l'eau, vers la barrière des Cunettes, et finit près de l'École Militaire.

Rue Malar. Elle est ouverte dans la rue Saint-Dominique, à peu de distance de l'église du Gros-Caillou, et vient aboutir dans la rue de l'Université.

Rue des Paillassons. Elle traverse les Marais, et aboutit à la barrière du même nom.

Rue Pérignon. Elle longe le côté nord de l'abattoir de Grenelle.

Passage du Pont-Neuf. Il été ouvert, depuis peu, rue Mazarine, en face de la rue Guénégaud, et vient aboutir dans la rue de Seine.

Place Saint-Thomas d'Aquin. Elle a été pratiquée devant l'église qui porte ce nom.

Rue Saint-Thomas d'Aquin. Elle aboutit d'un côté à cette place, de l'autre à la rue Saint-Dominique.

Rue Saint-Vincent de Paul. Elle donne d'un bout sur la place Saint-Thomas d'Aquin, de l'autre dans la rue du Bac[402].

ABATTOIRS DE PARIS.

Les opérations sanglantes des bouchers se faisoient, il y a encore peu d'années, dans l'intérieur même de Paris; et l'on appeloit tuerie l'endroit où l'on assommoit et égorgeoit le bétail, et où il étoit coupé par quartiers, avant d'être distribué au public. La police de Paris, à laquelle il faut accorder de s'être extrêmement perfectionnée, dans tout ce qui touche à l'ordre matériel et à la salubrité de cette ville immense, a pensé, avec juste raison, qu'il convenoit de rejetter, si non hors de son enceinte, du moins à ses extrémités, ces foyers d'infection, et le spectacle dégoutant de ce carnage. Des emplacements aérés ont donc été choisis sur divers points très rapprochés des barrières; et sur ces emplacements, se sont élevés, sous le nom d'abattoirs (mot nouveau inventé pour des établissements d'une espèce toute nouvelle) d'immenses boucheries, où, sous les yeux de quelques préposés, les bouchers amènent le bétail qu'ils ont acheté, l'abattent et le partagent pour la consommation journalière, mettent leurs cuirs en réserve, et fondent leurs suifs, avant de les livrer au commerce.

Ces édifices sont au nombre de cinq; et leurs dimensions, qui ne sont pas les mêmes, ont été déterminées, d'après les besoins des diverses parties de la ville auxquelles ils correspondent. Les abattoirs du Ménil-Montant et de Montmartre sont les plus considérables; après, vient celui de Grenelle; ceux de Mousseaux et de Villejuif sont d'une moindre étendue.

Tous ayant été conçus dans un même système, et offrant ainsi, dans l'ensemble et dans les détails, beaucoup de ressemblance, il suffira d'en décrire un seul, pour donner une idée exacte des autres: nous choisirons celui du Ménil-Montant.

Cet abattoir est situé sur un terrain incliné, dont la pente, quoique douce et presque insensible, contribue cependant beaucoup, et à la salubrité de cet établissement, et à l'effet général des fabriques dont il se compose. Tout l'espace compris entre les quatre rues, au milieu desquelles il est isolé, forme un trapézoïde, dans lequel est inscrit un parallélogramme de 215 mètres de face sur 190 de profondeur, l'architecte ayant judicieusement négligé quelques irrégularités qu'il lui sera facile de masquer, soit par des plantations, soit par quelques bâtimens de service. Une grille, de plus de 100 pieds de développement, appuyée sur deux pavillons où sont placés les bureaux de l'administration, forme l'entrée principale de cet édifice. Elle s'ouvre sur un espace libre, dont l'aspect est moins celui d'une cour que d'une place publique; et en effet, du centre de cet espace, l'œil embrasse la totalité des bâtimens qui, au nombre de vingt-trois, composent l'ensemble de l'abattoir.

À droite et à gauche de cette cour immense, large de 97 mètres, et sur ses grands côtés dont la longueur est de 146, s'élèvent quatre bâtiments doubles, séparés par une voie qui traverse tout le terrain, parallèlement à la façade principale. Ce sont ces bâtiments qui ont reçu plus particulièrement le nom d'Abattoirs: ils ont, chacun, 47 mètres de longueur sur 32 de largeur. Une cour dallée en pente pour l'écoulement des immondices, les sépare dans le sens de leur longueur, en deux corps semblables, qui, l'un et l'autre, renferment huit abattoirs à l'usage des bouchers. Chaque abattoir reçoit l'air et le jour par deux grandes arcades, percées, l'une vis-à-vis de l'autre, dans les murs de face. Au dessus, on a ménagé de vastes abris, pour y sécher les peaux et y déposer les suifs en branche; et afin que ces lieux, quoique extrêmement aérés, demeurâssent toujours frais, on a donné une projection considérable à la saillie des toitures plates, dont ils sont recouverts.

On trouve, derrière ces abattoirs, deux bergeries qui leur sont parallèles, et à leur extrémité, en retour d'équerre, deux étables. Ces bâtiments renferment, chacun, un abreuvoir particulier, leur grenier à fourrage, et complètent, de chaque côté de la cour, les deux principales masses d'édifices qui forment l'établissement.

Au fond de cette cour, dans laquelle on a construit un abreuvoir commode, et pratiqué deux parcs pour la première distribution du bétail, s'offrent deux pavillons isolés, destinés à la fonte des suifs. Ils sont traversés, dans leur longueur, par un large corridor qui donne accès à quatre fonderies séparées, au-dessous desquelles sont des caves voûtées, servant de rafraîchissoirs. Dans ces mêmes pavillons sont placées les échauderies, pour les têtes et pieds de moutons.

Au delà de ces fondoirs, et sur une ligne parallèle au mur de clôture, ont été construits deux longs bâtiments, divisés en un assez grand nombre de magasins particuliers, tant au rez de chaussée qu'au premier étage. Ils sont élevés sur des caves où l'on tient les cuirs en vert; la partie supérieure est destinée aux peaux de veaux et de moutons.

Enfin, dans la partie la plus élevée du terrain, précisément en face de l'entrée, on a établi un double réservoir, tout en maçonnerie: il est porté sur deux rangs de voûtes en berceau, sous lesquelles sont des remises. Les eaux y sont montées au moyen d'une pompe à feu, placée entre les deux bassins, qui ont ensemble 76 mètres de longueur. Toutes ces constructions ont été commencées au mois d'avril 1810, sur les desseins de M. Happe, qui en est l'architecte.

Il ne faut point chercher ici de nombreux détails de décorations: les convenances d'un édifice de ce genre les rejettent. On n'y doit exiger, et l'on n'y trouve en effet, d'autre luxe que celui qu'on a pu mettre dans le choix et dans l'emploi des matériaux. Excellents moëllons liés avec un bon mortier, belles pierres bien appareillées, bois sains coupés à vive-arrête, c'est avec ces éléments, mis à la disposition d'un architecte habile, que l'on est toujours sûr de faire des édifices remarquables, quelle que soit d'ailleurs leur destination; et l'on pourroit presque dire, quel que soit le goût de leur architecture. Que l'on ajoute à ce genre de mérite, une grande, belle et commode distribution des diverses parties, la concordance et la variété pittoresque des masses, et l'on aura une juste idée des Abattoirs de Paris, qui doivent être comptés au nombre de ses monuments d'utilité publique, les plus remarquables.

FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE DU QUATRIÈME VOLUME.

TABLE DES MATIÈRES.

QUATRIÈME VOLUME.—DEUXIÈME PARTIE.

QUARTIER SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS.

  • Paris sous la régence et sous Louis XV Page 1
  • Quartier Saint-Germain-des-Prés 373
  • L'hôtel des Monnoies 374
  • Le collége Mazarin 384
  • Les Augustins réformés 391
  • Les Frères de la Charité 397
  • Les Enfans teigneux 401
  • L'abbaye royal de Saint-Germain-des-Prés 402
  • Bailliage de l'abbaye 420
  • Prison de l'abbaye 421
  • Le séminaire des Missions-Étrangères 422
  • Les Convalescents 425
  • Les Filles de la Conception 426
  • Les Filles Sainte-Marie ou de la Visitation 428
  • Les Jacobins réformés 430
  • Les Théatins 435
  • Le Pont-Royal 439
  • Chapelle de la Vierge 440
  • Les Chanoinesses du Saint-Sépulcre 441
  • Les Petites-Cordelières 442
  • L'abbaye de Notre-Dame-de-Pentemont 443
  • Les Carmélites 447
  • Les Filles de Sainte-Valère 448
  • Les Filles de Saint-Joseph de la Providence 449
  • Le Palais Bourbon 450
  • L'hôtel royal des Invalides 453
  • L'École-Militaire 463
  • Le Champ de Mars 469
  • L'Hôpital des Gardes-Françoises 470
  • Le Château de Grenelle Id.
  • Hôtels 471
  • Le Gros-Caillou 484
  • Fontaines, Boulevards et Barrières 497
  • Rues, Places et Avenues du quartier Saint-Germain-des-Prés 503
  • Monuments nouveaux 527
  • Table générale des Matières 543

FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.

TABLE GÉNÉRALE
DES MATIÈRES
DU TABLEAU DE PARIS.

Les tomes sont indiqués par les chiffres romains: I, II, III, IV; a, marque la première partie; b, la seconde. Les chiffres arabes indiquent la pagination.

A.

Abailard, III, a, 553.

Abattoir de Villejuif, III, a, 661.

Abattoirs de Paris, leur nombre, IV, b, 536.
—Description, 537.

Abbaye Notre-Dame-aux-Bois, IV, a, 292.

Abbés de Saint-Vincent de Senlis (hôtel des), III, a, 615.

Abbés de Saint-Denis, leur hôtel, III, b, 709.

Abbon, auteur d'un poëme latin sur le siége de Paris par les Normands, I, a, 29.

Académies, I, b, 802.

—— françoise, son origine, I, b, 802.
—Son état au 17e siècle, ib.
—Ce qu'elle fut au 18e, 803.
—Son triomphe à la révolution, ib.
—Rampe sous le tyran, ib.
—Ce qu'elle est aujourd'hui, ib.

—— royale des Inscriptions et Belles-Lettres, I, b, 804.
—Ses services, ib.

—— des Sciences, reçut une forme régulière en 1699, I, b, 805.
—Son but, ib.

—— de Peinture et Sculpture, I, b, 806.
—Ses succès, 807.

—— d'Architecture, I, b, 808.

Adam, clerc du Roi, lègue deux maisons dans Paris à l'Hôtel-Dieu, I, a, 372.

Affaires étrangères (nouvel hôtel des), IV, b, 531.

Agathe (les filles de Sainte-), origine, III, b, 485.

Agio, ce que c'étoit, IV, b, 49.

Agnès (chapelle Sainte-) ou Saint-Eustache, II, a, 298.

Agnès (communauté de Sainte-), II, a, 313.
—Zèle et charité de ces religieuses, 314.

Agnès de Russie, femme de Henri Ier, I, b, 543.

Agobard rejette les épreuves de l'eau, du feu, etc., I, a, 352.

Agriculture (société royale d'), II, b, 1137.

Aides (cour des), son origine, I, a, 185.
—Costume des membres de cette cour, 188.
—Ses attributions, ib.
—Lieu de ses séances, 189.
—Son rang dans les cérémonies, ib.

Aignan (la chapelle Saint-), I, a, 280.
—Son origine et son emplacement, ib.

—— (hôtel Saint-), II, b, 1004.

Aiguillon (le duc d') excite en Bretagne une opposition séditieuse, IV, b, 361.

Alais (Jean), tradition sur ce personnage, II, a, 298.

Albiac (hôtel d') détruit, III, a, 615.

Albigeois, I, b, 691.

Albret (hôtel d'), II, b, 1319; III, b, 569.

Alençon (hôtel d'), I, b, 594 et 827.

Alexandre VIII succède à Innocent XI, IV, a, 130.

Alexia, défaite des Gaulois auprès de cette ville, I, 10.

Aligre (hôtel d'), I, b, 832.

—— (ancien hôtel d') détruit, II, a, 329.

Allemands (collége des), III, a, 598.

Amalarion, diacre, rédige une règle pour les chanoines, I, a, 358.

Ambigu-Comique, II, b, 1133.

Amboise (le cardinal d'), sa réponse aux députés de l'Université, II, b, 906.

—— (hôtel d'), détruit, III, a, 614.

Ambroise, (séminaire Saint-), II, b, 1370.

Amelot, anecdote sur ce Janséniste, IV, a, 181, note.

Amet (le père), confesseur de Marguerite de Valois, II, a, 217.

Amiot (Jacques), maître de la librairie, II, a, 187.

Amortissement, I, a, 223.

Anastase (Sainte-), II, b, 1163.

Anceline, avocat, III, a, 374.

Andelot (d'), chef des réformés, III, a, 4.
—Sa mort, 150.

André-des-Arcs (quartier Saint-), sa position et son origine, III, b, 599.
—Église de ce nom, 617.
—Description, 621.
—Curiosités, 622.
—Circonscription, 625.
—Hospice de ce nom, 627.

Angevilliers (hôtel d'), I, b, 832.

Angleterre, son gouvernement, IV, b, 80.
—Son commerce maritime, 82.
—Crédit public, 83.
—Pourquoi elle exclut les catholiques des affaires, 84.
—Payoit une pension à Dubois, 85.

Anglois (rois), vassaux des rois de France, II, a, 13.

Anglois (les), envahissent la France à la faveur des troubles civils, II, a, 151.
—Pourquoi ne sont pas demeurés maîtres de la France sous Charles VII, 371.
—Songent à s'emparer du Canada, IV, b, 272.

Angloises (religieuses), origine, II, b, 1269.
—Église, 1270, III, a, 464.
—Curiosités de leur église, 455.
—Les filles angloises, 536.

Angoulême (hôtel des comtes d'), détruit, II, b, 1316.

Anjou (le duc d'), frère du roi Charles V, II, a, 77.
—Sa régence, 79.
—Appelé au trône de Naples, 83.
—Ses exactions avant de quitter la France, 83-89.
—Part pour la conquête de Naples, 89.
—Sa mort, III, a, 257.

—— (hôtel d'), détruit, II, b, 851.

Anne (communauté Sainte-), I, b, 969.

Anne (chapelle Sainte-), II, a, 555.

Anne-la-Royale (communauté de Sainte-), III, b, 446.

Anne d'Autriche, régente, III, b, 110.
—Accusée de trop de familiarité avec Mazarin, 117.
—Reçoit le parlement au Palais-Royal à la journée des Barricades, 150.
—Emmène le roi à Ruel, 156.
—Ramène le roi à Paris, 160.
—Quitte une seconde fois Paris, 165.
—Désire la paix, 186.
—Revient à Paris avec le Roi, 197.

Annonciades célestes, institution de cet ordre, II, b, 1184.
—Leur établissement à Paris, 1185.
—Genre de vie, ib.
—Curiosités de l'église, 1186.

—— du Saint-Esprit, origine, II, b, 1273.
—Supprimées, 1277.

Annonciation (Filles de l'), IV, a, 256.

Antoine (le Petit-Saint-), origine, II, b, 1167.
—Établissement de ces religieux à Paris, 1167.
—Changement dans l'administration, 1171.
—Maison rebâtie, 1172.
—Église, ib.

Antoine (abbaye Saint-), II, b, 1298.
—Curiosités, 1300.

Antoine (M.), architecte, auteur du dépôt des archives au Palais-de-Justice, I, a, 164.
—Restaure ce palais après un incendie, ib.

Appels d'abus et appelants, IV, b, 200 et suiv.

Aqueducs de Belleville, I, b, 833.
—Réparés sous Henri IV, 834.

Arc de triomphe de la barrière du Trône, II, b, 1309.
—Pourquoi appelée du Trône, 1310.
—Description, 1311.

Arcades de la Chambre des Comptes, I, a, 169.
—Mérite de ce monument, 405.

Archevêché, I, a, 327.
—Érigé en 1622, 354.

Arcis (Saint-Pierre-des-), étymologie de ce nom, I, a, 256.
—Détails sur cette église, curiosités, tableaux, ib.
—Paroisse au commencement du 12e siècle, 258.
—Ses droits curiaux, ib.

Arcueil (aqueduc d'), I, b, 834.
—Alimente 14 fontaines, 835.

Ardents (mal des), I, a, 289.

Argenson (hôtel d'), II, b, 1319.

Armagnac (le comte d'), fait connétable, II, a, 144.
—Son retour à Paris, 147.
—Difficultés que lui suscite la reine, 149.
—Arrêté, 154.
—Sa mort, 156.

Armagnac (la faction des), II, a, 117.
—Poursuivis dans Paris par les bouchers, 120.
—Aux portes de Paris, 124.
—Défection parmi eux, 125.
—Le dauphin les favorise, 127.
—Doivent exciter moins d'indignation que les Bourguignons, 134.
—Réflexions en leur faveur, 136.
—Leur conduite à Paris, 140.

Arnauld, retiré à Port-Royal-des-Champs, IV, a, 179, note.

Arnaud (Jacqueline-Marie-Angélique), réforme l'abbaye de Port-Royal, IV, a, 338.

Arnolfini, moine espagnol député aux frondeurs, III, b, 182.
—Introduit dans le parlement, 184.
—Sa harangue, 185.

Arquebuse (hôtel de l'), II, b, 1333.

Arques (la journée d'), III, a, 336.

Arras (collége d'), III, a, 598.

Arsenal (l'), ancienneté des établissements de ce genre, II, b, 953.
—Arsenal particulier de Paris, ib.
—Devient la propriété des rois, 954.
—Henri IV l'augmente, ib.
—Grand et petit, 955.
—Inscription, 956.
—Changements et réparations, 975.

Artois (hôtel du comte d') détruit, II, a, 459.

Asfelt (marquis d'), IV, b, 105.

Assomption (les religieuses de l'), leur couvent, I, b, 999.
—Appelées d'abord Haudriettes, ib.
—Au faubourg Saint-Honoré, 1001.
—Attaquées juridiquement par les héritiers de Jean Haudri, 1003.
—Fondation de l'église actuelle, 1004.
—Curiosités, 1005.

Aubin (bataille de Saint-), II, b, 894.

Aubriot (Hugues), prévôt de Paris, I, b, 539, II, a, 70.
—Pose la première pierre de la Bastille, 72.

Audran (Gérard), sa sépulture, III, b, 361.

Audrouet du Cerceau, commença le Pont-Neuf, I, a, 91.

Augustin (saint), restaurateur de la vie commune en Occident, I, a, 356.

Augustins (les grands), III, b, 600.
—Époque de leur établissement à Paris, 602.
—Accroissement, 603.
—S'établissent dans la rue qui porte leur nom, 607.
—Église et curiosités, 608.
—Bibliothèque, 612.
—Leurs querelles, 614.
—Quai, 750.

Augustins réformés (ou petits), IV, b, 391.
—Curiosités de l'église, 394.
—Bibliothèque, 395.

Aumont (hôtel d'), II, b, 965.

Aure (les filles de sainte), III, b, 438.

Auroux, capitaine de quartier, III, a, 374.

Austerlitz (pont d'), III, a, 660.

Autriche (maison d'), sa politique, III, b, 76.
—Se met à la tête du parti catholique, ib.
—Justifiée d'avoir aspiré à la monarchie universelle, 79.

Autun (collége d'), III, b, 685.

Auvergne (le comte d'), III, b, 27.

Avançon (Guillaume d'), archevêque d'Embrun, II, a, 216.

Ave Maria (les religieuses de l'), II, b, 917.
—Origine, 918.
—Austérités, 923.
—Curiosités du couvent, 924.
—Sépultures, ib.

Avenues des Invalides et de l'École-Militaire, IV, b, 455.

Avoués des églises. Ce que c'étoit, I, a, 207.

Avoie (les religieuses de sainte). Origine, II, b, 989.
—Statuts, 991.
—Adoptent la règle des Ursulines, ib.
—Église, 993.

Avoie (fontaine Sainte-), II, b, 1012.

Azincourt (bataille d'), II, a, 143.

B.

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