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V. Blasco Ibáñez, ses romans et le roman de sa vie

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BLASCO IBÁÑEZ DANS SON SALON DE NICE  D’après une photographie publiée en 1921 dans un organe anglais de la Côte d’Azur

BLASCO IBÁÑEZ DANS SON SALON DE NICE
D’après une photographie publiée en 1921 dans un organe anglais de la Côte d’Azur


BLASCO DANS SON CABINET DE TRAVAIL A NICE (1921)  Au fond, sur un meuble, divers souvenirs indiens rapportés de l’Amérique du Nord, ainsi qu’un drapeau américain, don d’un club de New York

BLASCO DANS SON CABINET DE TRAVAIL A NICE (1921) Au fond, sur un meuble, divers souvenirs indiens rapportés de l’Amérique du Nord, ainsi qu’un drapeau américain, don d’un club de New York

en 1918: «A coup sûr, Blasco Ibáñez est plus notoire en France que Pérez Galdós, José de Pereda et même que la Comtesse Pardo Bazán. Cela, peut-être, ne tient point à ce que Blasco «escribe para la exportación»[217], mais, à ce que, pourvu d’une puissance d’expansion œcuménique, l’art du maître ne prend point souci des frontières, montagnes ou préjugés. Il est connu en France comme Rudyard Kipling, ou cet emphatique D’Annunzio; mais avec un renom plus vaste et de meilleur aloi. Déjà, les écrivains, ses frères, et les humanistes, les experts dans le métier d’écrire, le tiennent pour un héros de l’Art, comme il fut un héros de l’Action et de la Politique. Ce n’est pas une gloire viagère qu’ils promettent à ses écrits. En effet, Blasco Ibáñez—écrivain, penseur, poète—appartient à la lignée auguste des Maîtres qu’applaudit l’Univers. Et c’est un héritier de Balzac, un émule de Maupassant ou de Zola que donne à la France le pays de Calderón et de Cervantes.» Ces paroles, dans l’organe de l’Institut d’Etudes Hispaniques de l’Université de Paris, dont M. E. Martinenche, professeur à la Sorbonne, est Président, ont leur signification, sans doute. Voici, maintenant, celles de l’ex-ambassadeur à Madrid, actuel Président de la George Washington University, lors de la cérémonie du 23 Février 1920: «In your person, sir, we see the modern glory of Spanish literature effulgent. You have written much and your readers are numbered by millions and are found in all lands. Your «Four Horsemen» have already galloped around the globe. More than two hundred editions of that one novel have been printed. Your works show the highest literary genius. You have the power not only of vividly describing things, but of interpreting their inner significance. Thoroughly realistic, there is in all that you have written a full tide of human sentiment. There is a strength and a vigor in the characters that you have created that suggest the statues of Rodin. Upon the pages of the printed book, you, a Spanish writer, have drawn pictures that have all the vital energy and all the passionate realism that distinguish the paintings of your great compatriots, Sorolla and Zuloaga. Critics were not uttering empty compliments, when they said of you: «Zola was not more realistic; Victor Hugo was not more brilliant.» We North Americans do not challenge the statement of one of our own greatest novelists, William Dean Howells, who has said of one of your novels that it is «one of the fullest and richest in modern fiction, worthy to rank with the greatest Russian works and beyond anything yet done in English, and in its climax as logically and ruthlessly tragical as anything that the Spanish spirit has yet imagined». We accept the verdict of those who have pronounced you the foremost of living novelists and who have declared that your works have a permanent place in the world’s literature»[218].

A ces deux témoignages, il sera bon, sans doute, d’adjoindre un témoignage d’Espagne. Je le choisirai parmi les plus récents et l’emprunterai à l’organe des francophiles catalans, cette Publicidad qui a si vaillamment défendu la cause alliée pendant la Guerre et qui, saluant—dans son édition du soir du 27 Avril 1921—l’arrivée de Blasco Ibáñez à Barcelone, voit en lui avant tout l’écrivain «homme d’action» et—préludant par ses louanges aux fêtes que Valence prépare à son romancier—exalte, en ce descendant spirituel des grands génies coureurs de monde du XVIème Siècle espagnol, «el único hombre de España que ha sabido, con gran tumulto, correr mundo...»

VÉRONNES (Côte-d’Or), Mars-Avril 1921.

TABLE DES MATIÈRES

  Pages
I.L’homme et ses distractions.—Son amour des livres et sa haine pour les manuscrits et brochures, ainsi que les articles de presse.—Les cinq bibliothèques différentes.—Son oubli du passé et de ses propres œuvres.—Incapable de vieillir, il n’a de pensées que pour l’avenir.5
II.Sa jeunesse et ses ascendants.—Le prêtre guerrillero.—Enthousiasme pour la mer.—Horreur des mathématiques.—L’étudiant indiscipliné.—Madrid et D. Manuel Fernández y González.—Le premier discours révolutionnaire.—Un sonnet gratifié de six mois de prison.19
III.Le révolutionnaire.—Il émigre à Paris.—«Le grand homme numéro 52.»—Vie joyeuse et batailleuse au Quartier Latin.—Le journal El Pueblo.—Enorme labeur de journaliste.—Poursuites judiciaires et emprisonnement.—Fuite en Italie et composition de En el País del Arte.—Condamnation au bagne par le Conseil de guerre de la 3e Région Militaire.—Du Presidio à la Chambre des Députés.—Triple besogne de député, conspirateur et romancier.—Ses désillusions politiques et son romantisme républicain.40
IV.Aversion pour les groupements littéraires.—Individualisme.—Le programme esthétique de l’auteur.—Ses goûts somptuaires: le «palais» de la Malvarrosa et le petit hôtel de Madrid.—Histoire d’une table de marbre.—Un voyage de Madrid à Bordeaux qui se termine en Asie Mineure.—Oriente.—Avec le «Sultan Rouge».—Le forçat au palais du souverain des Mille et Une Nuits.—La plaque de brillants de Blasco Ibáñez.—La mission que lui confie le Grand Vizir.—Le retour en Espagne en Novembre 1907.65
V.Blasco Ibáñez ami de la lecture et de la musique.—Son culte pour Beethoven et pour Victor Hugo.—Ses duels.—Une balle de charité qui faillit devenir balle homicide.—Sa discrétion d’auteur.—Ses scrupules sentimentaux.—Histoire du roman: La Voluntad de Vivir.96
VI.Voyage en Amérique du Sud.—Amitié avec Anatole France.—Prouesses de Blasco Ibáñez comme conférencier.—Le «ténor littéraire» bat le torero, ou 14.500 francs or pour une conférence.—L’orateur se transforme en colonisateur.—La vie dans la Colonia Cervantes, en Patagonie.—Triple lutte: avec le sol, avec les hommes, avec les banques.—Un discours prononcé la carabine Winchester à la main.—Fondation d’une seconde colonie, à Corrientes.—Contraste entre ces deux settlements, séparés par 4 jours et 4 nuits de chemin de fer.—Le premier hôte de la nouvelle maison tropicale.—Le colonisateur renonce à son entreprise.116
VII.La guerre vue de l’Océan, avant sa déclaration.—Foi extraordinaire de Blasco Ibáñez dans le triomphe final des Alliés.—Son antigermanisme systématique.—Son immense labeur au cours des hostilités.—Les 9 tomes de son Historia de la Guerra Europea de 1914.—Ses trois romans de «guerre».—Manifestations des germanophiles de Barcelone contre Blasco.—Les souffrances de la vie à Paris.—Son abnégation héroïque «por la patria de Victor Hugo».148
VIII.L’immense succès, aux Etats-Unis, des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse.—Comment l’auteur en eut connaissance.—Le roman vendu 300 dollars produit une fortune à la traductrice.—Un éditeur «rara avis».—Voyage de Blasco Ibáñez en Amérique du Nord.—Triomphes et honneurs.—Le Militarisme Mexicain.—Le Dr. Blasco Ibáñez revient en Europe pour y écrire, à Nice, El Aguila y la Serpiente, roman mexicain.172
IX.Classification des romans de Blasco Ibáñez: Romans valenciens, Romans espagnols, Cycle américain, Triptyque de «guerre».—Blasco Ibáñez est-il le «Zola espagnol»?—Comment Blasco a écrit ses romans.—Quelques réflexions sur le style du romancier.192
X.Etat de la littérature à Valence avant Blasco Ibáñez.—Importance des Contes de ce dernier pour l’appréciation de ses romans valenciens: Arroz y Tartana, Flor de Mayo, La Barraca, Entre Naranjos, Sónnica la Cortesana, Cañas y Barro.217
XI.Les romans «espagnols».—I° Romans de lutte: La Catedral, El Intruso, La Bodega, La Horda.—II° Romans d’analyse: La Maja Desnuda, Sangre y Arena, Los Muertos Mandan, Luna Benamor.246
XII.Le programme «américain» de Blasco Ibáñez en 1914 et aujourd’hui.—Los Argonautas.—Sujet et valeur de ce roman.—Amour ancien et profond de Blasco pour l’Amérique.275
XIII.Les romans de «guerre»: Los Cuatro Jinetes del Apocalipsis, Mare Nostrum, Los Enemigos de la Mujer.—Conclusion: L’œuvre future de Blasco Ibáñez et sa signification actuelle dans les lettres espagnoles.291

NOTES:

[1] «Celui que je vais écrire.»

[2] «J’ai l’idée d’un roman, demain je me mets au travail.»

[3] Madrid, 1910. L’interview remonte, en réalité, à 1909.

[4] «Ah! C’est de Blasco Ibáñez que vous me parlez?»

[5] «Valence est terre divine, puisque là où hier poussait le froment, croît aujourd’hui le riz...»

[6] «La viande est de l’herbe, l’herbe de l’eau, l’homme une femme et la femme rien.»

[7] «Un paradis habité par des démons.»

[8] «Je ne saurais le faire.»

[9] «Mais donnez-moi du temps et, certainement, je l’entreprendrai.»

[10] «Père Michel», en valencien. On appelle cura de escopeta un type de Nemrod en soutane très courant en Espagne chez les curés de campagne, dits aussi curas de misa y olla, par ce que toutes leurs ambitions sont de dire la messe pour faire bouillir leur marmite.

[11] «Tout Espagnol est avocat à moins de preuve du contraire.»

[12] «Oiseau messager de la tempête.»

[13] «Quels temps! Quelle audacieuse jeunesse! Depuis quand les morveux écrivent-ils donc des romans?»

[14] «La cape recouvre tout.» Ce proverbe s’emploie aussi parfois, au figuré, pour indiquer que, sous de belles apparences, se cachent souvent de grands défauts.

[15] Nom que portent les quartiers bas de Madrid, qui sont ceux où habite la populace.

[16] «Ce n’est pas mal! En vérité, jeune homme, tu possèdes quelque talent pour ce genre de choses!»

[17] «Petit étudiant.» Ainsi appelait-on alors, dans ces milieux, Blasco Ibáñez.

[18] «Vous êtes arrêté.»

[19] «Tête brûlée.»

[20] Article paru aussi dans El Figaro de La Havane, nº du 13 Février 1921.

[21] C’est du moins ce que Bark prétendait en 1910 à la p. 6 de sa plaquette sur Alejandro Lerroux. Mais Bark est personnage très sujet à caution. Et, dans mon exemplaire des Nacionalidades, la dédicace du livre est imprimée à l’adresse de D. Enrique Pérez de Guzmán el Bueno et nullement de ce suspect pamphlétaire.

[22] En revanche, M. F. Ménétrier ne mentionnait pas une œuvre, d’ailleurs épuisée depuis fort longtemps, de Blasco, intitulée: París, Impresiones de un Emigrado.

[23] «Combien de fois nous a-t-on conduits ici, la nuit!»

[24] «Le chef». Ainsi désignait-on alors Blasco Ibáñez, à la rédaction de El Pueblo.

[25] Dans un article inséré dans Soi-Même (1ère Année, nº 10, 15 Novembre 1917), Blasco a évoqué, sous le bombardement allemand, au front, ces lointains souvenirs du Pueblo, dans un passage qui sera traduit au chapitre VII.

[26] «Tous à la guerre, riches et pauvres!»

[27] On remarquera que, dans ce volume, l’auteur, pour des raisons faciles à deviner, parle de son départ d’Espagne comme d’une chose naturelle et comme s’il se fût embarqué à Cette sur le vapeur français Les Droits de l’Homme.

[28] Nom par lequel on désigne, en Espagne, un jeune déshérité de la Fortune, un gueux.

[29] «C’est là ce que je considère comme le mieux; mais, si vous pensez le contraire, je vous suivrai, advienne que pourra...»

[30] «Comment ai-je pu vivre de la sorte?»

[31] «Mais ce Blasco Ibáñez, est-ce un parent du député républicain?»

[32] Réunions en petit comité.

[33] Un très lointain article de Blasco Ibáñez, au nº 1 de La República de las Letras, intitulé: «El arte social», traitait simplement du roman à thèse et renfermait des considérations ingénieuses sur ce point littéraire délicat.

[34] On sait que, dans ses Désenchantées, Loti souhaitait qu’Allah conservât le peuple turc, «religieux et songeur, loyal et bon». Il est intéressant d’observer qu’avant lui, Blasco Ibáñez avait formulé le même vœu.

[35] M. Pierre Mille qui, à la même époque, visitait les rives du Bosphore, a donné, dans le Temps du Jeudi 3 Octobre 1907, une description de Brousse, qu’il eût été piquant de rapprocher de celle de Blasco. Du moins, pourra-t-on se livrer à ce petit exercice pour les derviches tourneurs, que M. Pierre Mille décrivit dans le Temps du Jeudi 26 Septembre 1907.

[36] Je tiens de source officielle qu’on voulut, pour le récompenser de sa propagande désintéressée pendant la guerre, l’élever d’un rang supérieur dans l’Ordre. Sa modestie, cependant, allègue qu’à son âge, ce qu’il possède est suffisant et que si on l’en juge toujours digne, l’on pourra plus tard songer de nouveau à lui.

[37] Nouveaux Lundis, V. 213.

[38] «Mais ce sont des choses militaires!»

[39] «Tout ce qu’on lit sert, une fois ou l’autre, dans la vie.»

[40] «Pour moi, l’histoire est le roman des peuples et le roman, l’histoire des individus.»

[41] De oratore, II, 9, 36: «L’histoire est le témoignage des temps, la lumière de la vérité, la vie de la mémoire, la maîtresse de la vie, la messagère du passé.»

[42] «Douze archéologues, treize opinions distinctes.»

[43] Voir: Antonio de Hoyos y Vinent, par V. Blasco Ibáñez, dans la Revue Mondiale du 15 Octobre 1919.

[44] The Merchant of Venice, V, 1, 83-88: «L’homme qui n’a pas une musique en lui-même, qui n’est pas mû par l’harmonie de doux accords, est apte aux trahisons, aux ruses, à la ruine. Les mouvements de son esprit sont sombres comme la nuit et ses affections ténébreuses comme l’Erèbe. Défiez-vous d’un tel homme. Prenez garde à la Musique!»

[45] Baudelaire, Œuvres Complètes, I (Paris, 1868), p. 92.

[46] «Quelle vérité, quelle vérité, à commencer par moi! Mais, qui donc lit tellement, tellement, tellement?»—Cité par A. Morel-Fatio, Etudes sur l’Espagne, Troisième Série (Paris, 1904), p. 312.

[47] «C’est dans cette foi que je veux vivre et mourir.»

[48] «Qu’il n’avait pas peur.»

[49] «Parfois j’ai touché; d’autres fois, j’ai été touché. De quelle utilité cela a-t-il été dans ma vie? Qu’est-ce que cela a bien pu prouver?... Quand je songe que je fus blessé presque mortellement trois mois avant d’écrire La Barraca

[50] Feu!

[51] Vierge.

[52] «On peut être écrivain sans cesser d’être homme bien élevé.»

[53] La Volonté de Vivre. L’œuvre fut écrite et imprimée entre La Maja Desnuda et Sangre y Arena.

[54] En préparation.

[55] «La Mère-Patrie».

[56] «Si tu veux que je pleure, il faut que toi-même tu commences par éprouver de la douleur.»

[57] Campement d’Indiens.

[58] L’Argentine et ses Grandeurs. Plusieurs photographies y représentent Blasco au cours de ses randonnées: ainsi p. 36, 79, 82, 108, 646, 654.

[59] Fabrique de sucre.

[60] Cette conférence, lue par M. Alfred de Bengoechea, traducteur des Ennemis de la Femme, est imprimée p. 404-422 du Journal de l’Université des Annales, Nº du I er Novembre 1918.

[61] Territoire, dans l’Argentine.

[62] Localité.

[63] Journaliers.

[64] Danse populaire au Chili, au Pérou, en Bolivie et d’autres pays encore de l’Amérique, sorte de sarabande ou de fandango des nègres, des souteneurs et gens de même acabit. On l’appelle aussi cueca.

[65] Nouvelle-Valence.

[66] Cabane, en Amérique Latine.

[67] «Et je pensai qu’un mois avant je déjeunais, au Bois de Boulogne, au restaurant d’Armenonville!»

[68] «Par sa grande variété.»

[69] «Employé dernièrement son talent à dénigrer l’Allemagne.»

[70] Titre que le Gouvernement impérial accordait aux commerçants et industriels qui avaient bien mérité du régime.

[71] Qualificatif honorifique en usage avec cette catégorie sociale d’Allemands.

[72] Banquet.

[73] Indien.

[74] Patrie.

[75] «Cette fois, c’est sérieux.»

[76] «L’éminent écrivain du voisin royaume et l’un des bons amis du Portugal.»

[77] «L’illustre auteur de La Catedral et de tant d’autres belles œuvres littéraires.»

[78] «Autour du conflit.» L’ouvrage de M. B. d’Alcobaça a paru à Lisbonne à partir de Mars 1915, d’abord comme feuilleton du journal républicain A Capital, puis en fascicules successifs chez les éditeurs J. Romano Torres et Cie dans la même ville.

[79] «Quand les Allemands m’auront présenté deux gaillards de la taille de ces deux méditerranéens, je commencerai à croire en leur infaillibilité militaire.»

[80] Texte sténographié, paru dans le Journal de l’Université des Annales du 15 Mai 1918, p. 516.

[81] G. Q. G. Secteur I (Paris, 1920), tome I, p. 192.

[82] «En me rendant au front.»

[83] The Morning, périodique alors publié en langue anglaise par Le Matin, nº du Mercredi 29 Mai 1918.

[84] «Gigantesque «no man’s land» (espace compris entre les deux tranchées ennemies), où les Alliés combattaient sans trêve les Huns.»

[85] «Sa fuite de Barcelone, où il ne put rester un seul jour...» (Article cité page 146.)

[86] «Les affaires sont les affaires.»

[87] The Illustrated London News, 12 Février 1921, p. 209. «Ouvrage qui, dit-on, a été le plus lu de tous les livres imprimés, à l’exception de la Bible.»

[88] «C’est pour la France, c’est pour la patrie de Victor Hugo!»

[89] Calembours.

[90] «Vente modèle.»—Les tirages de la maison E.-P. Dutton and Cº sont ordinairement de 10.000 exemplaires. La première édition des Four Horsemen date de Juillet 1918. Au commencement de Janvier 1920, l’œuvre atteignait sa 150ème édition, ce qui représentait déjà environ 5 millions de lecteurs.

[91] «Monceaux d’or.»

[92] La Fontaine, Fables, Livre VI, 13: «Le Villageois et le Serpent.»

[93] Discours.

[94] L’espagnol aux Etats Unis, feuilleton du journal Le Siècle, 26 Janvier 1905.

[95] El español en los Estados Unidos, Salamanca. 1920.

[96] Dans son livre de 1918: El Hispanismo en Norte-América (Madrid, 433 pp. in-8º). Le détail de la réception doctorale de Blasco, le 23 Février 1920, et le texte des discours prononcés à cette occasion se trouvent p. 1-54 du George Washington University Bulletin de Février 1920 (vol. XVIII, numéro 7).

[97] Un court exposé.

[98] Consentement unanime.

[99] «M. le Président, c’est avec un grand plaisir que j’annonce à la Chambre que nous avons aujourd’hui la visite de Blasco Ibáñez qui, comme chacun sait, est le premier écrivain espagnol du monde, l’auteur des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse et d’autres ouvrages qui nous sont familiers à tous. Il sera peut-être intéressant pour les membres de cette maison de savoir que Blasco Ibáñez a été aussi pendant sept ans membre des «Cortes», ou Parlement espagnol; qu’il a toujours été un républicain...»

[100] «dans le cabinet du Président sous peu et serait heureux d’y faire la connaissance personnelle des membres du Congrès et je suis sûr que ce sera un grand plaisir pour nous de faire la connaissance d’un représentant si distingué du meilleur de la littérature européenne et espagnole, d’un homme, aussi, que nous devons mieux admirer et connaître à cause de ses principes républicains et démocratiques.»

[101] «Sur Pérez Galdós», p. 1.369.

[102] Nº de Juillet 1903, p. 105-128.

[103] Premier chef.

[104] «Lettres espagnoles», p. 422 et suivantes.

[105] Voir à la fin du chapitre XII l’indication relative aux extraits traduits par M. Hérelle.

[106] Littérature universelle.

[107] Emile Zola, sa vie et ses œuvres.

[108] Marché des Fêtes de Noël.

[109] Etudes d’Art étranger, p. 345.

[110] VIe Série, T. X, p. 311: Le Rossignol de M. Gabriele D’Annunzio.

[111] «Les traces de Zola, que l’on découvre dans beaucoup de ses romans, lui ont valu le titre de «Zola espagnol»...»

[112] Une allusion, p. 647, à La Maja Desnuda, «le nouveau roman de Blasco Ibáñez», date ce ch. VIII. L’œuvre fut couronnée, à l’unanimité, du prix Charro-Hidalgo, que l’Ateneo de Madrid distribue tous les deux ans.

[113] La pêche du bòu est celle où les deux barques couplées traînent un long filet en naviguant toujours de conserve; c’est notre pêche au boulier.

[114] Confesiones del Siglo, 2ª Serie, Madrid, sans date, Calleja, p. 161-174: «Blasco Ibáñez». Cette interview n’a pas été reproduite exactement et plusieurs passages en sont erronés.

[115] «Vengeance mauresque.»

[116] «Ce que je ne vois pas du premier coup, je ne le verrai pas ensuite.»

[117] «Ce que je n’écris pas du premier jet, je ne l’écrirai pas à la réflexion.»

[118] Cette édition est en 16 volumes, mais il en existe une infinité d’autres, de tous formats et de tous prix. Quelques romans ont même été traduits par cinq traducteurs différents et publiés par cinq éditeurs distincts. Depuis la révolution russe, Blasco est naturellement dans la plus complète ignorance de tout ce qui a trait à ses œuvres en Russie, où elles jouissaient d’une popularité incroyable.

[119] IIème Série, Paris, 1901, ch. XXVII: «Du style comme condition de la vie», p. 330.

[120] «Où l’on n’a écrit qu’en vers, soit dans le genre badin, soit pour le théâtre, se mettre à écrire en prose sérieuse est une grande révolution...»

[121] L’Evolution d’un romancier valencien, p. 58.—C’est, d’ailleurs, en castillan aussi qu’écrivit un autre romancier valencien, dont Cultura Española prétendit que les œuvres avaient été traduites en français, M. B. Morales San Martín, afin d’obtenir un succès qui ne vint pas (voir l’article de D. Ramón D. Perés dans le nº de Cultura Española de Novembre 1909, p. 903.)

[122] Paysans.

[123] Souteneurs.

[124] Aragonais venus chercher fortune à Valence.

[125] Plus douce que le miel.

[126] «Riz et tartane, casaque à la mode, et roule la boule à la Valencienne.» L’expresion ¡ròde la bola! est légendaire pour indiquer l’insouciance devant l’avenir.

[127] Flor de Mayo est le nom donné à la barque de pêche luxueuse que le héros du roman, le Retor, fait construire avec les profits de son expédition de contrebande à Alger et qui a été baptisée ainsi par la suggestion d’une estampe ornant les livres de tabac May-Flower (fleur d’aubépine, librement rendu par Flor de Mayo), importé de Gibraltar.

[128] «Monsieur enfermé pour avoir écrit dans les journaux.»

[129] Inséré dans Luna Benamor en 1909, p. 113.

[130] Assassins.

[131] Voleurs.

[132] Nº XII, p. 939. M. Gómez de Baquero, fonctionnaire monarchiste, avait préalablement consacré à divers romans de Blasco Ibáñez plusieurs articles, dont deux sur Sangre y Arena dans El Imparcial, où ce roman avait paru en feuilleton, et un troisième sur le même livre dans La España Moderna de D. José Lázaro. Sous la signature Andrenio, il écrivit aussi dans le journal conservateur La Epoca, ainsi, d’ailleurs, que dans la revue hebdomadaire populaire Nuevo Mundo, diverses notules sur le romancier, qu’il n’a, toutefois, pas incluses dans son recueil de 1918: Novelas y Novelistas, paru chez l’éditeur Calleja à Madrid.

[133] Tome IX, p. 555 et suivantes.

[134] «Ses romans sont chastes, sobres comme la Nature.»—M. F. Vézinet remarquera aussi à propos de La Maja Desnuda, dans son ouvrage de 1907, p. 277, que Blasco «s’interdit les succès faciles en écartant de son œuvre les situations scabreuses, ou, quand il s’en présente, en les traitant avec une légèreté de touche qui nous étonne et nous ravit chez un réaliste». Et cela était l’évidence même.

[135] «Député toujours sûr d’être réélu.»

[136] «L’Amour ne passe qu’une fois dans la vie.»

[137] «Des appuis bien faibles.»

[138] Etude mise en tête de la traduction Panckoucke, avec texte latin en regard, des Punicorum Libri XVII.

[139] Barcelona, 1888, 2 t. de XIII-507 et 520 pp. in-8°, préfacés par Llorente et recensés par Hübner dans la Deutsche Literaturzeitung, 1889, nº 26.

[140] Paris, 1870-1878 (atlas en 1879), t. I, p. 295-306.

[141] Article intitulé: «Sagunt und seine Belagerung durch Hannibal.» On lira avec intérêt, dans le Mariana historien de M. G. Cirot (Bordeaux, 1905), p. 320-322, le résumé des efforts du Jésuite Mariana pour concilier, sur Sagonte, les récits discordants des historiographes anciens.

[142] 11ème éd., Cambridge, 1911, p. 587: Blasco Ibáñez lacks taste and judgement...» C’est dans sa Littérature Espagnole de 1913, p. 446, que le professeur de Londres a émis ce jugement sur Sónnica et renvoyé, lui aussi, à Flaubert: «Ces évocations ambitieuses d’un lointain passé sont réservées aux Flaubert...» Tout le jugement sur Blasco, dans ce livre, est à l’avenant.

[143] Voir sur cette catapulte mes deux notes dans la Revue des Etudes Anciennes, t. XXII (1920), p. 73 et p. 311.

[144] Colline.

[145] Pour la traduction italienne prête à paraître, l’hispanologue florentin Ezio Levi écrira une préface fort documentée sur Blasco. Tout récemment a paru, sous le titre: La Tragédie sur le Lac, une nouvelle édition de la traduction française de Cañas y Barro, mais signée, cette fois, de Mme Renée Lafont.

[146] «C’est l’œuvre qui constitue pour moi le souvenir le plus agréable, celle que j’ai composée le plus solidement, celle qui me paraît le plus «finie»...»

[147] D’après M. Ernest Mérimée, qui le cite p. 298 de son article de 1903.

[148] Le «palais» de la Malvarrosa a été construit entre la publication de Entre Naranjos et celle de Sónnica la Cortesana.

[149] La «villa bleue», que Povo a dessinée sur la couverture de Entre Naranjos.

[150] Etudes de Littérature Méridionale, p. 53.

[151] «Je le trouve lourd, il y a en lui trop de doctrine.»

[152] Letras é Ideas, Barcelona, p. 144.

[153] Nº du 25 Juin 1905.—Dans le Temps du dimanche 21 Juillet 1907, M. Gaston Deschamps—qui, dans ce même journal, le 2 Avril 1903, avait déjà exalté le romancier de Terres Maudites et de Fleur de Mai—vantait la version de La Catedral par Hérelle et proclamait ce truisme: que Blasco «avait conquis le droit de cité dans la République des Lettres françaises»,—truisme que répétera, à près de trois lustres de distance, en termes simplement différents M. Homem Christo dans La Revue de France du 1er Avril 1921. Notons, enfin, que la traduction américaine de La Catedral: The Shadow of the Cathedral, est munie d’une excellente introduction par feu William Dean Howells, dont il a été question plus haut.

[154] Dans son deuxième fascicule de l’année 1912, p. 488, comme je le rappelle au cours de mon étude: «Sur quelques savants espagnols contemporains», publiée en 1921 dans Hispania. La Revue d’Histoire Littéraire de la France, tout en croyant que El Intruso était une «œuvre de propagande anti-chrétienne et socialiste» dirigée contre la «tyrannie immorale du capital», voulait bien en reconnaître la «fougue», l’«énergie» et la «rudesse».

[155] «Voici la joyeuse Andalousie!»—Allusion à un passage de La Bodega, ch. V, p. 192.

[156] «Ceux d’en-bas».—D’un merveilleux morceau de La Bodega (ch. III) décrivant la misère alimentaire des plèbes rurales andalouses, un court extrait, donné par Mlle Paraire et M. Rimey, p. 156-161 de leur livre de lectures espagnoles: La Patria Española (Paris, 1913), a eu le don de faire frémir plus d’une jeune génération d’étudiants d’espagnol, en France.

[157] T. VII, p. 307: La Bodega, de V. Blasco Ibáñez.

[158] Grandes propriétés foncières.

[159] La gañanía désigne le dortoir des journaliers terriens du cortijo (ferme); les aperadores sont chargés de la direction d’une exploitation agricole; les arreadores sont une espèce de chefs de travaux; les capataces équivalent à des contre-maîtres; les mayorales sont des maîtres bergers; les braceros sont des manœuvres.

[160] Nom donné aux bandes de révoltés qui, parallèlement aux Comuneros de Castille, tentèrent, au début du règne de Charles-Quint, de modifier l’ordre social, à Valence et dans les Baléares.

[161] Salvochea fut l’un des collaborateurs du journal de Francisco Ferrer: La Huelga General, feuille anarchiste trimensuelle, dont le premier nº parut le 15 Novembre 1901 à Barcelone et le dernier le 20 Juin 1903. Voir A. Fromentin, La vérité sur l’œuvre de Francisco Ferrer (Paris, 1909), page 32.

[162] «La última novela de Baroja», p. 14. Le lecteur qui voudrait avoir une idée de la nature du talent de M. Baroja n’aura qu’à lire l’étude que lui a dédiée M. Peseux-Richard au t. XXIII (1910) de la Revue Hispanique.

[163] La vie de la pègre madrilène.

[164] F. Vézinet, Les Maîtres du roman espagnol contemporain (Paris, 1907), p. 254, note I.

[165] T. XV (1906), p. 865-868.

[166] Op. cit., p. 256-279.

[167] Dans ce roman, paru en 1892, le poète belge Rodendach nous dépeint Hugues Viane qui, ayant cru retrouver sa femme défunte dans une danseuse d’opéra, imagine d’habiller celle-ci, Jeanne Scott, dont il a fait sa maîtresse par amour pour la morte, d’une des robes de l’épouse: «Elle, déjà si ressemblante, ajoutant à l’identité de son visage, l’identité d’un de ces costumes qu’il avait vus naguère adaptés à une taille toute pareille! Ce serait plus encore sa femme revenue, etc.»

[168] La Littérature Castillane d’aujourd’hui, p. 649-669 de: España económica, social y artística (Lecciones del VIIº Curso Internacional de Expansión Comercial), Barcelona, 1914. Le passage sur Blasco est p. 654.

[169] Le Spectacle national par excellence. Ce volume compte XVIII et 590 pp. et le passage que j’en cite est à la page 360.

[170] Voir sur Hoyos mon article dans Hispania, 1920, p. 279. Pour Los Toreros de Invierno, Blasco a écrit un fort intéressant prologue.

[171] T. XVIII (1908), p. 290-294.

[172] Biblioteca Mignon, Madrid, 1910. p. 82-83.

[173] T. XI (1909), p. 200: A propos de Sangre y Arena, de V. Blasco Ibáñez.

[174] «Une phase complète de la vie populaire d’Espagne». Méndez Núñez, que citait Zeda, est célèbre pour avoir prononcé la phrase fameuse: «España más quiere honra sin barcos que barcos sin honra.» («L’Espagne aime mieux l’honneur sans navires que des navires sans honneur.») C’est cet amiral qui commandait la flotte espagnole qui bombarda Valparaíso et El Callao en 1866.

[175] Il existe, de Sangre y Arena, deux traductions anglaises: l’une, publiée chez Nelson à Londres: The Matador, et l’autre, que je signale à la fin de ce chapitre, parue à New-York.

[176] Haute noblesse.

[177] Voir sur George Sand, Majorque et Gabriel Alomar, mon article d’Hispania, 1920, p. 103 et p. 243, note 1.

[178] «Meilleures facultés.»

[179] Il existe une autre version américaine de Los Muertos Mandan, par Frances Douglas, parue également à New York et sous le titre: The Dead Command, comme celle du Dr. Goldberg.

[180] Les Romans de la Race.

[181] La Ville de l’Espérance.

[182] La Terre de tout le monde.

[183] Les Murmures de la Forêt.

[184] L’Or et la Mort.

[185] Palais des Représentants de la Nation.

[186] Ce roman n’en a pas moins atteint son quarantième mille et s’approche rapidement du cinquantième.

[187] La Lectura. XIVe année, n° 168 (Décembre 1914), page 467.

[188] Vocable américain désignant originairement une arme de guerre et signifiant aujourd’hui, spécialement au Chili et en Argentine, ce qu’en castillan classique on dénomme «disparate», soit donc une «niaiserie».

[189] C’était un dogme de la religion catholique d’alors que la terre était le corps le plus vaste de la création et le centre fixe de l’Univers, le but des mouvements de tous les astres. On admettait généralement qu’elle formait un cercle aplati, ou un quadrilatère immense, borné par une masse d’eau incommensurable—el mar de tinieblas—et l’on objectait aux déductions de Colomb les Divines Ecritures, qui comparent les cieux à une tente déployée au-dessus de la terre, chose impossible si la sphéricité de cette dernière était admise!

[190] Grenier, en valencien.

[191] Mare Nostrum, p. 17.

[192] J’ai suffisamment caractérisé l’antigermanisme de Blasco Ibáñez, d’autant plus méritoire si on le compare à celui d’autres amis de la France en Espagne, Pérez Galdós, par exemple—pour ne citer que le plus illustre d’entre les morts. J’ai traduit et commenté en 1906, dans le Bulletin Hispanique, une lettre de lui à un organe allemand de Berlin (Das Litterarische Echo, 1905, nº 15), où se trouvait cette phrase: «Nous vénérons l’Allemagne à cause de sa puissance politique et militaire, à cause de son grand capital intellectuel. Nous voyons en elle le foyer auguste de l’Intelligence, où tout progrès scientifique, toute grandeur intellectuelle résident...» (Bul. Hisp., t. VIII, p. 328.)

[193] (Con una carta de Palacio Valdés), Madrid, 1919, Calleja, p. 83-86.

[194] «Une maladroite et insupportable compilation de tout ce que la haine et l’ignorance ont écrit récemment contre une des nations les plus civilisées de l’Europe.»

[195] Article déjà cité, vol. 158, n° 4.269, 12 Février 1921: A £500.000 film with 12.000 performers: «The Four Horsemen of the Apocalypse.»

[196] Cette suggestion a été reproduite par le journal Excelsior, nº du vendredi 18 Février 1921, p. 4.

[197] Le film de Sangre y Arena, tourné également en 1917, mais en Espagne, vient d’être détruit pour être remplacé par une nouvelle production américaine, après qu’aura été joué, sur un des plus grands théâtres de New York, le drame tiré de ce célèbre roman tauromachique par un auteur américain fort connu.

[198] A l’heure présente, il s’en est vendu plus de 500.000 exemplaires et l’édition espagnole en est au 60ème mille.

[199] L’écho espagnol retentit, faiblement, dans une revue d’intellectuels temporairement disparue, après avoir été rudement persécutée par le gouvernement espagnol. Au nº 157 d’España, 1918, p. 12, M. Díez-Canedo affirme que le «principal mérite de Blasco Ibáñez est d’avoir écrit de près et d’avoir suivi dès l’origine, avec un fervent esprit d’amour pour la justice, le développement de la lutte actuelle, ce qui lui a permis de toucher, dans son livre, l’aspect qui affecte le plus l’Espagne». Cette douloureuse réalité, M. Díez-Canedo a eu le courage de l’évoquer. «La voix du romancier s’élève avec toute la solennité de l’heure et prononce les paroles qui vont au cœur de tous. Ces paroles, elles sortent aussi du cœur de beaucoup. Mais les recueillir et leur conférer l’expression définitive, c’était là mission propre à l’auteur. Blasco Ibáñez leur a donné une vibration adéquate et tel est le suprême mérite de son œuvre, qui gardera, entre toutes celles qu’il a écrites, cette vertu souveraine: d’avoir associé, aux jours les plus douloureux, à l’universelle clameur le cri de l’Espagne blessée...»

[200] Article cité, Revue de Paris du 1er Août 1919.

[201] «Le fait divers dont s’inspire le dernier roman de Vicente Blasco Ibáñez est l’espionnage de la danseuse Mata Hari, son procès devant le conseil de guerre de Paris et son exécution au fort de Vincennes.»

[202] Nº 296, jeudi 10 Février 1921: Sobre Blasco Ibáñez.

[203] «Un monsieur de l’intérieur des terres.»

[204] Inferno, XXVI, 94-102. «Ni la douceur d’un fils, ni la pitié d’un vieux père, ni l’amour dû, qui devait rendre Pénélope joyeuse, ne purent vaincre au-dedans de moi l’ardeur que j’eus à explorer le monde et à connaître les vices des hommes et leurs vertus: mais je me lançai à travers la grande mer ouverte (la Méditerranée, par opposition à la mer Ionienne), seul sur un navire, avec ma petite troupe, de laquelle je ne fus pas abandonné...»

[205] XXVI, 136-142. «Nous nous réjouîmes, et cela tourna vite en pleurs: car, de cette nouvelle terre, naquit un tourbillon, qui frappa la proue du navire. Trois fois, il le fit tourner avec toutes les vagues; à la quatrième, il mit la poupe en l’air et la proue en bas, comme il plût à Dieu. Jusqu’à ce que la mer se fût sur nous refermée.»

[206] «L’unique ivresse intéressante de notre vie.»

[207] «Le monsieur qui ne joue que le 17.»

[208] «Gentilhomme.»

[209] «Car, sans toi, ô Vénus, rien ne jaillit au séjour de la lumière, rien n’est beau ni aimable...»

[210] Los Enemigos de la Mujer, pp. 442 et 443.

[211] «Docteur Blasco Ibáñez, je vous souhaite la bienvenue au sein de la société des membres de l’Université George Washington.»

[212] «Apprécié les motifs du peuple des Etats-Unis, et, dans son dernier roman: «Les Ennemis de la Femme», lui avoir accordé, pour son intervention, une généreuse mesure de louanges.» Bulletin cité de la George Washington University, p. 33.—A mon sens, le titre choisi par le traducteur américain de Los Enemigos de la Mujer: Woman Triumphant, n’est pas heureux et Hayward Keniston eût dû songer que le triomphateur final, dans ce roman, ce n’est point la Femme, mais l’Homme.

[213] Pendant l’année qu’il vécut à Monte-Carlo, il alla presque chaque jour aux salles de jeu du Casino, pour y étudier les joueurs, mais ne céda jamais à la tentation classique d’y risquer une somme, si bien que les employés avaient fini par l’appeler: le Monsieur qui ne joue jamais, et que des joueurs fanatiques le suppliaient de leur servir de porte-chance!

[214] Cette aversion pour le théâtre a été cause que Blasco s’est jusqu’ici obstinément refusé à rien écrire directement pour la scène. «No quiero, dit-il, va contra mis gustos. Resulta para mí algo así como si me propusiesen hacer crochet.» («Je ne veux pas, c’est contre mes goûts; c’est comme si on me proposait de faire du crochet.») Et c’est dommage, car je suis convaincu que sa plume pourrait nous donner des pièces admirables de vie, de mouvement et d’humaine vérité. En revanche, Blasco adore les concerts, qu’il savoure, en fermant les yeux, dans une posture abandonnée et commode. L’opéra, auquel il assiste par amour pour la musique, n’est, pour lui, qu’une «transaction».

[215] Le Paradis des Femmes.

[216] «Quiconque est fort véritablement, est bon, non seulement par obligation morale, mais comme conséquence de son équilibre et de sa force. Les faibles et les méchants seuls conservent le souvenir toujours vif de ce qu’ils ont souffert et caressent l’espoir de se venger...»

[217] «Écrit pour l’exportation»: reproche indirect de M. James Fitzmaurice-Kelly, plus haut cité, et qui n’est qu’une variante du vieux cliché courant—dont l’auteur de l’article: Novela, au t. 38 de l’Enciclopedia Espasa, p. 1.219, a cru devoir resservir, en Juillet 1918, la banalité usée—, lequel consiste à censurer Blasco pour avoir abandonné le champ du roman provincial valencien!

[218] «En votre personne, Monsieur, nous voyons resplendir la moderne gloire de la littérature espagnole. Vous avez écrit beaucoup et vos lecteurs, disséminés dans l’Univers, se comptent par millions. Vos «Quatre Cavaliers» ont déjà, dans leur galop, fait le tour du monde et il s’est imprimé plus de deux cents éditions de ce seul roman. Vos œuvres révèlent le plus grand génie littéraire. Vous n’avez pas seulement le pouvoir de peindre avec vivacité les choses, mais d’en rendre la signification secrète. Profondément réalistes, tous vos écrits palpitent de sentiment humain. Les caractères que vous dessinez ont une force et une vigueur qui suggèrent les effigies d’un Rodin. Sur les pages du livre imprimé, vous, l’écrivain d’Espagne, avez tracé des peintures qui possèdent toute la vitale énergie, tout le passionné réalisme caractéristiques de ces grands peintres, vos compatriotes: Sorolla et Zuloaga. Ce ne furent pas vains compliments que formulèrent les critiques, en disant de vous que Zola n’avait pas été plus réaliste, ni Hugo plus brillant. Et nous autres, Nord-Américains, nous ne récuserons pas ce témoignage de l’un de nos plus grands romanciers, de William Dean Howels, proclamant, à propos d’un de vos romans, que «c’était l’un des plus pleins et des plus riches romans modernes, digne d’être placé à côté des plus grandes œuvres russes et au-dessus de tout ce qui a été fait jusqu’à présent en langue anglaise, roman dont le dénouement est aussi logiquement et cruellement tragique que celui des meilleures productions espagnoles existantes.»—Nous acceptons donc le verdict de ceux qui vous ont défini le premier des romanciers modernes, qui ont assigné à vos œuvres une place permanente dans la littérature universelle...»

On a effectué les corrections suivantes:
Menetrier=> Ménétrier
Mediterranée=> Méditerranée {pg 10}
propiétaire actuel=> propriétaire actuel {pg 10}
Héridité celtibérique=> Hérédité celtibérique {pg 24}
certainnement=> certainement {pg 24}
rebellion=> rébellion {pg 28}
le froit glacial=> le froid glacial {pg 32}
qui accomodent les cœurs brisés=> qui accommodent les cœurs brisés {pg 38}
l’aile droite du Panthéhon=> l’aile droite du Panthéon {pg 42}
ces lontains souvenirs=> ces lointains souvenirs {pg 50, n.}
ne laise pas d’être=> ne laise pas d’être {pg 58}
Combattif avec l’ennemi=> Combatif avec l’ennemi {pg 59}
ce lontain passé=> ce lointain passé {pg 62}
ne s’accomoderait pas=> ne s’accommoderait pas {pg 37}
fin suprême de toute école=> fin suprêmes de toute école {pg 69}
puique vous m’en priez=> puisque vous m’en priez {pg 70}
Notre présent est en fonctions=> Notre présent est en fonction {pg 71}
l’admiration universelle en a prêtées=> l’admiration universelle en a prêté {pg 72}
de notre race ne furent-il=> de notre race ne furent-ils {pg 75}
Désanchantées=> Désenchantées {pg 89}
Ces lettres on été détruites=> Ces lettres ont été détruites {pg 109}
et d’énergie, acoutumé=> et d’énergie, accoutumé {pg 126}
Janvier à Juin 1910, á=> Janvier à Juin 1910, à {pg 127}
allant de la page 1 á=> allant de la page 1 à {pg 127}
le vie factice et luxueuse=> la vie factice et luxueuse {pg 133}
le vieille défroque traditionnelle=> la vieille défroque traditionnelle {pg 161}
le neutralité de l’Espagne=> la neutralité de l’Espagne {pg 165}
Hoursemen=> Horsemen {pg 175}
je ne m’éttonnerais point=> je ne m’étonnerais point {pg 186}
cette epithète même=> cette épithète même {pg 190}
ainsi en fonctions de la vie=> ainsi en fonction de la vie {pg 193}
sa lettre insérèe=> sa lettre insérée {pg 198}
paru á Madrid=> paru à Madrid {pg 201}
en tant que que thème=> en tant que thème {pg 206}
de Juillet 1906 à Abril 1907=> de Juillet 1906 à Avril 1907 {pg 221}
L’expression ¡ròde la bola!=> L’expresion ¡ròde la bola! {pg 224 n.}
un excellent homme d’Aragonais=> un excellent homme d’Aragon {pg 225}
rêve ancien de vie bourgeoise=> rêve ancien de vie bourgeoisie {pg 225}
ses parents avaient nagère abandonné=> ses parents avaient naguère abandonné {pg 225}
où le resouvenir du=> où le ressouvenir du {pg 227}
comme je l’ai déjà moté=> comme je l’ai déjà noté {pg 234}
ses concitoyers jaloux=> ses concitoyens jaloux {pg 234}
tant ne fois traduite=> tant de fois traduite {pg 234}
par le philologie Raimund=> par le philologue Raimund {pg 238}
qui se dévoppent=> qui se développent {pg 242}
par-desus tout la connaissance=> par-dessus tout la connaissance {pg 244}
il comtemplait la mer=> il contemplait la mer {pg 245}
même fallu une «certain courage=> même fallu un «certain courage {pg 249}
le version de La Catedral=> la version de La Catedral {pg 250 n.}
le République des Lettres françaises=> la République des Lettres françaises {pg 250}
réprésentant des patrons=> représentant des patrons {pg 254}
leurs corps deshérités=> leurs corps déshérités {pg 254}
le misère alimentaire des plèbes=> la misère alimentaire des plèbes {pg 256}
cette tourbe de deshérités=> cette tourbe de déshérités {pg 260}
les galères phéciennes allant=> les galères phéniciennes allant {pg 273}
Aussi le conul=> Aussi le consul {pg 273}
Mais c’est là phénomène=> Mais c’est la phénomène {pg 282}
il est évéré qu’à=> il est avéré qu’à {pg 286}
le retient loint=> le retient loin {pg 300}
un erreur grossière=> une erreur grossière {pg 307}
The Ennemies of the Woman=> The Enemies of the Woman {pg 315}
sa préoccupation dominante était du lui=> sa préoccupation dominante était de lui {pg 317}
nous voyons resplandir=> nous voyons resplendir {pg 322 n.}

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