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Dictionnaire de nos fautes contre la langue française

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Tirer.—Ne dites pas tirer du grand, mais trancher du grand, donner dans le grand: affecter la grandeur, la magnificence.

Il faut dire: jeter, lancer une pierre, une balle, etc., et non tirer.

Ne dites pas: tirer une course, mais faire une course, lutter à la course, courir.

Les expressions: tirer quelqu’un aux cartes, se faire tirer aux cartes sont vicieuses. Il faut dire: tirer les cartes à quelqu’un, se faire tirer les cartes.

Tissure.—Signifie en français: liaison de ce qui est tissu. Etoffe dont la tissure est lâche, serrée. Il ne faut pas appeler tissure, la trame (fil passé par la navette entre les fils qui forment la chaîne). La trame de cette étoffe est en laine, et non la tissure.

Toast.—Mot emprunté de l’anglais. Signifie en français: action de boire à la santé de quelqu’un, à l’accomplissement d’un vœu, au souvenir d’un événement. Mais c’est une faute d’appeler toast un morceau de pain rôti au feu. Dites: une rôtie.

Toiletter (se).—N’est pas français. Signifie: s’habiller avec recherche; aussi: faire sa toilette.

Tombe.—Désigne, en français: une grande table de pierre, de marbre, etc., dont on couvre une sépulture. C’est une faute d’appeler tombe, la bière ou le cercueil: coffre de bois, de fer, etc., dans lequel on dépose un cadavre.

Tomber.—L’expression tomber d’un mal est vicieuse. Dites: tomber du haut mal; avoir une attaque d’épilepsie; tomber du mal caduc.

Tombleur.—N’est pas français. De l’anglais tumbler. Désigne le verre à boire ordinaire. Dites grand verre.

Tondre.—Substantif féminin. Bois pourri desséché qui remplace l’amadou. Presque tout le monde fait l’erreur de mettre ce mot au masculin. Allumer sa pipe avec de la tondre, et non du tondre.

Toque, Graquia.—C’est une faute d’appeler ainsi la fleur de la plante de la bardane (ou glouteron).

Graquia n’est pas français. Toque est, en français, une coiffure: toque d’avocat, etc.

Toquer (se).—Signifie en français: devenir toqué ou s’éprendre follement de. Dites cosser (verbe neutre) en parlant des béliers, des moutons qui se heurtent la tête les uns contre les autres. Les béliers cossent.

C’est une faute de donner à se toquer le sens de: se frapper, se heurter, venir en collision, en parlant des personnes et des choses.

Tordeuse.—Désigne en français une ouvrière en soie, une machine servant à tordre les fils de fer dont on se sert pour la confection des câbles, etc. Tordeuse dans le sens de machine à tordre le linge n’est pas français; il faut dire: essoreuse.

Touche.—Fumer une touche, tirer une touche sont des expressions vicieuses. Signifient fumer un peu, ou simplement fumer. Dites bouffée, et non touche, pour désigner la quantité de fumée qui sort tout d’un coup de la bouche.

Touer.—Touer, touage s’appliquent à la navigation fluviale. Remorquer, Remorquage s’appliquent à la navigation maritime. Paquebot qui en remorque un autre en pleine mer. Le dictionnaire n’établit pas cette différence, qui existe cependant, entre touer et remorquer.

Tour.—L’expression tour de crasse n’est pas française. Dites friponnerie, vilain tour, malhonnêteté. V. Crasse.

Tourmenter.—Tourmenter quelqu’un signifie: l’importuner, le faire souffrir. Il faut éviter de donner à ce mot le sens d’insister auprès de, de solliciter; comme dans cette phrase: Je l’ai tourmenté pour venir.

Tourne-clef.—Anglicisme (turnkey). N’est pas français. Dites guichetier: personne chargée d’ouvrir et de fermer les guichets. Ce dernier mot désigne une petite porte intérieure d’une prison; une porte pratiquée dans une plus grande. On dit aussi porte-clefs, au lieu de tourne-clef.

Tourniquet.—Est en français un appareil pour compter les personnes qui entrent dans un lieu public; un instrument de chirurgie, etc. N’a pas le sens de remous, tournant d’eau, vire-vire. Ces deux derniers mots sont moins usités que remous.

Tourtière.—Est, en français, un ustensile de cuisine qui sert à faire cuire des tourtes (pâtisserie fermée remplie de viandes, de fruits). C’est une faute d’appeler tourtière le pâté de viande (fait de viande hachée).

Tout.—L’expression à toutes heures est un anglicisme (at all hours). Dites: à toute heure. Repas servis à toute heure.

Tout partout est une expression vicieuse. Dites simplement partout.

Tout à clair. Cette expression n’est pas française. Dites: de cet endroit on voit le village distinctement, on entend distinctement le bruit de la chute, et non on voit, on entend tout à clair.

Track.—Terme anglais. Se traduit en français par voie. La voie d’un tramway, d’un chemin de fer.

Traduire.—Traduire au recorder est une expression vicieuse. Dites: traduire à la cour, ou devant la cour du recorder, ou devant le recorder. En d’autres termes, on peut être traduit à ou devant un corps public (cour, parlement, concile, assemblée, etc.). S’il s’agit d’un homme on est traduit devant lui, et non à lui.

Train.—Faire le train est une expression vicieuse dans le sens de soigner les chevaux, le bétail.

Dites: Etre, n’être pas en train de rire, et non être, n’être pas sur le train.

Au lieu de faire le train, (de la maison), dites: faire le ménage, balayer, épousseter, mettre tout en ordre.

Traîne.—Est, en français, un terme de pêche, de chasse, de marine, etc. C’est une faute de dire: Laisser quelque chose à la traîne, pour laisser traîner quelque chose.

Traîneries.—C’est une faute d’appeler traîneries les choses que l’on ne serre pas, qu’on laisse traîner, qu’on laisse sans ordre, hors de place. Traînerie signifie en français: retard, lenteur désagréable dans l’exécution de quelque chose.

Traîneur.—Signifie en français: soldat qui reste en arrière de sa troupe, etc. (On dit plutôt traînard dans ce sens.) C’est une faute de donner à traîneur le sens de qui n’a pas d’ordre.

Traite.—Payer la traite. Anglicisme (to pay the treat). Se dit en français: payer une tournée, une consommation.

Traîtement.—N’est pas français. Dites traîtrement ou traîtreusement (en traître, perfidement).

Tralée.—N’est pas français, bien qu’employé dans le langage populaire en France. Dites: un grand nombre, une grande quantité, une bande, une troupe, etc., d’enfants, de personnes.

Tralée vient sans doute du mot français trôlée, qui signifie: troupe de personnes faisant route ensemble.

Tramp.—Terme anglais. Se traduit par vagabond.

Transférable.—Signifie, en français: qui peut être transféré. Toutes les valeurs sont transférables. C’est un anglicisme de dire: Billet non transférable. Il faut se servir de l’expression billet personnel: billet qui permet à une personne de voyager sur un certain chemin de fer, dans certains bateaux, sans que ce billet puisse servir à d’autres personnes.

Transfert.—Désigne, en français, un acte par lequel on déclare transporter la propriété d’une rente, etc. C’est un anglicisme (transfer) dans le sens de billet de correspondance, ou de correspondance tout simplement. Billet qui permet à un voyageur de passer d’un tramway, d’une diligence, d’un omnibus à un autre, sans payer de nouveau.

Transiger.—Verbe neutre. Signifie en français, entre autres choses: passer un acte pour accommoder un différend, un procès. Transiger par-devant notaire. Transiger des affaires est un anglicisme (to transact business). Ça ne veut rien dire en français. Dites: négocier, conclure, faire des affaires.

Transquestion, Tranquestionner.—Ces mots ne sont pas français. Il faut dire: contre-interrogatoire (examen d’un témoin par l’avocat de la partie opposée), contre-interroger.

Transverser.—N’est pas français. Dites transvaser, transvider.

Travail.—On appelle travail, à Montréal, l’assemblage de deux pièces de bois qui servent à traîner une voiture, et entre lesquelles on place le cheval. A Québec, cela s’appelle les menoires. En français, on dit le brancard, ou la limonière pour l’ensemble; et l’on dit le brancard ou le limon quand il s’agit de chacune des deux pièces. Menoire n’est pas français. (Ne pas confondre limon avec timon ou flèche, qui est la longue pièce de bois du train de devant d’une voiture, aux deux côtés de laquelle on attelle les chevaux).

Travaillant.—On dit ici, à tort, un bon travaillant, pour un homme laborieux; et des travaillants pour des ouvriers.

Travers.—C’est une faute de donner à l’expression au travers le sens de parmi. Ces pommes sont belles, mais il y en a parmi qui sont gâtées, et non il y en a au travers.

Traverse.—L’endroit où l’on passe un fleuve, une rivière ne s’appelle pas la traverse, mais le passage. Le passage est à un mille d’ici.

Traverse de chemin de fer. On a cru, à tort, par cette expression, traduire railway crossing. En français, traverse de chemin de fer désigne la pièce de bois sur laquelle repose le rail. V. Tie. Railway crossing se traduit par passage à niveau: endroit où un chemin public traverse une voie ferrée.

Traversée.—L’expression traversée de chemin de fer désigne l’endroit où deux voies ferrées se traversent. C’est une faute de lui donner le sens de passage à niveau. V. Traverse.

Traverser.—Il faut dire: J’ai traversé à Lévis hier, et non, je suis traversé. Etre traversé, c’est avoir quelque chose au travers de soi, ou être trempé par la pluie. Etre traversé par une épée.

On passe un pont, on ne le traverse pas; mais le pont traverse la rivière.

Traversier.—Est, en français, un terme de marine, d’astronomie, etc. C’est une faute d’appeler traversier l’homme qui conduit un bateau traversier ou de passage. Il faut dire passeur. Appeler le passeur.

Tremblantes (fièvres).—Cette expression n’est pas française; dites fièvres intermittentes: celles qui présentent des accès composés de frisson, de chaleur et de sueurs, avec des intervalles sans fièvre.

Trempe.—Est, en français, un substantif féminin. La trempe du fer. Les armes d’une certaine trempe. Il ne faut pas faire un adjectif de ce mot en lui donnant le sens de trempé, mouillé, humide, imbibé.

L’expression populaire: trempe comme une navette devrait plutôt être: trempé comme une lavette. La lavette est un morceau de linge servant à laver la vaisselle. La navette est un instrument de tisserand.

Tresse.—Ne dites pas une tresse d’oignons, mais un chapelet ou une corde d’oignons.

Tributs floraux.—Anglicisme (floral tributes). Dites en français: couronnes funéraires. Cette expression comprend par extension les fleurs envoyées pour des funérailles, de quelque façon qu’elles soient disposées.

Tricoler.—N’est pas français. Dites: chanceler, zizaguer, tituber.

Trictrac.—Désigne en français une sorte de jeu qui se joue avec des dames et des dés. C’est une erreur d’appeler trictrac, la crécelle qui est un moulinet de bois très bruyant, remplaçant la cloche durant une partie de la semaine sainte.

Trimer.—Signifie en français: marcher vite et avec fatigue. Faire trimer quelqu’un (le faire aller et venir pour rien). C’est un anglicisme dans le sens de parer (une jeune fille bien trimée); d’arranger (une affaire mal trimée); de rafraîchir (trimer les cheveux).

Troll.—Troll, mot anglais; se traduit par cuiller: petit instrument ressemblant à une cuiller sans manche dont on se sert pour la pêche à la ligne.

Troller.—Est en français un terme d’économie rurale. C’est un anglicisme (to troll) d’employer ce mot dans le sens de: pêcher avec une cuiller, à la cuiller. V. Troll.

Trompe.—N’est pas français dans le sens de méprise, erreur, bévue.

Tronc.—Boîte placée dans les églises pour recevoir les aumônes. Dites tirelire (féminin) lorsque vous voulez désigner le petit tronc destiné à mettre en réserve des pièces de monnaie. V. Banque (petite).

Trou.—Ne dites pas le trou, mais l’âme d’une arme à feu (canon, fusil, etc.), où l’on met la poudre et les projectiles.

Trouble.—Ce sont des anglicismes de donner à ce mot les acceptions suivantes: être dans le trouble (être dans l’embarras, dans le malheur); se donner du trouble (se donner de la peine, du mal); avoir du trouble (avoir des ennuis); causer du trouble (causer des désagréments, de la fatigue, des démarches). Voici les principales acceptions de trouble, en français: Désordre (trouble dans une assemblée); soulèvement (guerre civile); brouillerie (trouble dans les ménages); agitation (trouble de l’âme).

Troubler.—C’est une faute de donner à ce mot le sens de perdre la raison.

Ne dites pas: je vais vous troubler pour le pain. (I will trouble you for the bread). C’est un affreux anglicisme. On peut dire simplement: veuillez me passer le pain.

Trousseau.—Désigne, en français, le linge et tout ce que l’on donne à une fille qui se marie ou qui se fait religieuse. Mais lorsqu’il s’agit d’un enfant qui vient de naître, c’est layette qu’il faut dire, et non trousseau: ensemble de tous les vêtements et objets nécessaires à l’enfant naissant.

Trouvaille.—Signifie: chose trouvée heureusement. Il ne faut pas lui donner le sens de découverte, qui est l’action de trouver. La découverte, et non la trouvaille, d’une mine.

Puisque trouvaille signifie: chose trouvée heureusement, on ne peut donc pas dire: lugubre trouvaille.

Truc, Truck.—Mot français, tiré de l’anglais. Plateforme qui sert, sur les chemins de fer, au transport des gros objets, tels que tonneaux, pierres de taille, statues, voitures. Par extension: toute voiture ou tout wagon destiné à transporter des marchandises. Dites diable, et non truck, pour désigner la voiture basse à deux roues servant au transport des colis, malles, etc.

True bill.—Expression anglaise. Se traduit par accusation fondée (décision par laquelle on met un prévenu en accusation).

Truie.—Ne dites pas jeu de truie, mais jeu de bille au pot. Un des joueurs cherche à faire entrer sa bille dans un trou; l’autre cherche à l’en empêcher.

Tuer.—Ne dites pas tuer, mais éteindre (une chandelle, le gaz, le feu, une lampe). Se dit dans quelques provinces, en France.

Tuque.—Désigne en français une petite dunette dont le toit est très convexe. C’est une faute de donner à ce mot le sens de bonnet de nuit.

Tuyau.—Ne dites pas le tuyau, mais la cheminée (d’une locomotive, d’un bateau à vapeur, d’un paquebot).

Twist.—Terme anglais. L’expression: Cet homme a la twist (c’est-à-dire: a l’habitude de bien faire une chose) se dit, en français: cet homme a le tour de main, l’adresse.

Au lieu de twist, dites cordonnet: soie à coudre.

Typewriter.—Terme anglais. S’appelle en France dactylographe et machine à écrire. M. Louis Fréchette a suggéré, avec raison, clavigraphe, mot qui est très employé maintenant au Canada, et duquel on a fait clavigraphie, clavigraphier, clavigraphiste.

U

Universitaire.—Un universitaire est celui qui appartient au corps d’une université. C’est une faute d’appeler universitaires les étudiants qui suivent les cours d’une université.

Usher.—Terme anglais. Se traduit par huissier, lorsque l’on veut désigner celui qui est chargé d’indiquer les places au théâtre.

Usurier.—Désigne en français, celui qui prête à usure, à de forts intérêts. C’est une faute de se servir de ce mot pour signifier celui qui use ses habits en peu de temps.

V

Vacance.—On a tort de confondre, comme il arrive souvent, vacance, au singulier, avec vacances, au pluriel. Le premier signifie: le temps pendant lequel une place, une dignité n’est pas remplie. Durant la vacance du saint-siège. Le second se dit du temps où les classes, les tribunaux, ou les chambres vaquent: Les élèves sont en vacances; certains tribunaux n’ont point de vacances.

Vague.—Vague froide est un anglicisme (cold wave) dans le sens de vent froid, de couche d’air froid. Expression employée dans les pronostics de la température.

Vaillant.—Signifie en français: qui a de la vaillance, qui est brave, courageux, intrépide. C’est une faute de donner à ce mot le sens de prétentieux, de fanfaron.

Vaillantise.—Signifie en français vaillance. Le plus souvent il s’emploie ironiquement, en parlant d’une action téméraire, folle. N’a pas le sens qu’on lui donne à tort, ici, de forfanterie, fanfaronnade.

Valable.—Signifie, en français: qui a de la force, de la valeur, du poids. Aussi: qui est fait suivant les formes. Quittance valable. Mais on ne peut dire: Bonne et valable considération (c’est-à-dire: considération suffisante).

Valant.—Est le part. présent de valoir. Il ne faut pas le confondre avec vaillant, substantif, qui signifie: l’avoir, le bien que l’on possède. Dites: Il n’a pas un sou vaillant, et non un sou valant.

L’expression: cent dollars valant de bijoux (one hundred dollars worth of jewels) est un anglicisme. Dites: Des bijoux pour une valeur de cent dollars.

Valentin.—Il faut appeler valentines, et non valentins, les lettres qui sont écrites le 14 février, le jour de la Saint-Valentin.

Valeur.—L’expression de valeur n’est pas française. Au lieu de: C’est bien de valeur, dites: C’est fâcheux, malheureux, ennuyeux, déplorable, regrettable, c’est grand dommage, etc.

Valise.—Est, en français, un sac de voyage, un porte-manteau que l’on porte à la main. C’est une faute d’appeler valise, la malle: espèce de coffre, de forme variée, qui est propre à contenir et à transporter des hardes.

Valoir.—L’expression: Cet homme vaut vingt mille dollars, pour dire: qu’il possède vingt mille dollars, qu’il est riche de vingt mille dollars, est un anglicisme.

Valtreux.—N’est pas français. Signifie poltron, lâche; aussi chenapan, vaurien.

Végétaux (soupe aux).—Anglicisme. Dites potage jardinière, potage printanière.

Veiller.—Signifie, en français, entre autres: ne pas dormir. Veiller toute la nuit. C’est une faute de donner à ce mot le sens de passer la soirée, la veillée. Venez passer la soirée chez moi, et non, venez veiller chez moi.

Veilloche.—N’est pas français. Corruption de veillote: foin ramené en petits tas.

Velvetine.—N’est pas français. De l’anglais (velveteen). On dit en français: velvantine ou velventine. Espèce de velours.

Venir.—Ne dites pas: il vient fou, mais il devient fou.

Venir de l’avant est un anglicisme baroque (To come forward). Dites: être candidat.

Ventilateur.—Désigne, en français, un instrument propre à renouveler l’air des hôpitaux, des grandes salles, des usines, etc. C’est une faute d’appeler ventilateur, l’imposte (féminin): ouverture pour aérer, qui se trouve au-dessus d’une porte.

Ventrèche.—N’est pas français. Désigne la partie qui se trouve sous le ventre d’un poisson, préparé pour la cuisson ou servi sur la table.

Vêpres.—On doit dire: aller à vêpres, et non aux vêpres. Le premier coup de vêpres, et non des vêpres. On dit cependant: entendre vêpres ou les vêpres.

Ce mot est du féminin: Les vêpres sont dites, et non sont dits.

Verge.—N’est pas français pour désigner un dé ouvert ou un doigtier (dé qui n’a pas de fond).

Versant.—Il ne faut pas dire d’un navire, d’un canot, d’une embarcation, qu’ils sont versants, mais chavirants, qu’ils chavirent aisément, soit par défaut de construction, soit par manque de lest. Versant (adjectif) se dit des voitures: carrosse très versant.

Verser.—Se dit en français des voitures. Il faut se servir du mot chavirer en parlant des navires, des embarcations.

Veste.—C’est à tort qu’on appelle ici veste, ce vêtement sans manches qui se porte sous l’habit. En français cela s’appelle un gilet. La veste est un vêtement à basques très courtes, et sans taille, qu’on appelle ici, à tort, un coat. Le veston est plus petit, et est arrondi des basques.

Veugle.—N’est pas français. Au lieu de: C’est du veugle, dites: c’est une terre veule (terre très légère).

Viande.—Viande en conserve est une expression vicieuse. Dites: conserves de viande: viandes de toute espèce, volailles, poissons, gibier, cuits et préparés avec soin dans des boîtes de fer-blanc ou dans de grosses bouteilles soigneusement privées d’air.

Vie (pour la).—Au lieu de l’expression: condamné au pénitencier pour la vie qui est un anglicisme (for life), dites: condamné à la détention perpétuelle, à l’emprisonnement à perpétuité, aux travaux forcés à perpétuité.

Vieillard.—Quelques personnes croient, à tort, que l’expression correcte est couleur vieillard. C’est une faute; dites: vieil or.

Vilaine (faire).—Est une expression vicieuse. Signifie: ne pas faire de points, à certains jeux de cartes. Dites: être capot, faire capot. Ils sont capot.

Vire-main.—N’est pas français. Dites: en un clin d’œil, instantanément, en un rien de temps, et non en un vire-main.

Virer.—Dites: tourner une carte, et non virer. Qu’est-ce qui tourne?

Vitraux.—Est le pluriel de vitrail; un vitrail est une grande fenêtre dont les croisillons sont remplis de panneaux de verre de couleur, assemblés par compartiments.

Il ne faut pas employer ce mot pour vitrine, vitrage, ou montre d’un magasin.

Vitre.—Dites du verre cassé, pilé, et non de la vitre cassée; avoir un morceau de verre entré dans la main, et non un morceau de vitre; un encrier, etc., en verre, et non en vitre. Ce n’est pas un diamant, c’est du verre, et non de la vitre.

Le verre est la substance, et la vitre est la forme sous laquelle cette substance est employée. Vitre de fenêtre.

Vivres.—Désigne, en français, ce dont une personne peut se nourrir, et non ce qu’elle a mangé. Il faut donc dire: je digère mal mes aliments, et non mes vivres.

Vivres est au masculin. De bons vivres, des vivres frais. S’emploie surtout au pluriel, et désigne les choses qui servent à se nourrir.

Viz.—Terme anglais. Se traduit par savoir, à savoir, c’est-à-dire.

Voilier.—Un voilier est, en français, un fabricant de voiles, un navire, etc. Il ne faut pas dire: un voilier d’oiseaux, mais une volée.

Voir (aller).—C’est une faute de donner à cette expression le sens de courtiser. Il courtise mademoiselle une telle, et non il va la voir....

Voisinage.—Signifie: l’ensemble des voisins. Doit s’employer au singulier. Il se querelle avec son voisinage, et non avec ses voisinages. Visiter le voisinage, et non les voisinages.

Volet.—V. Contrevent.

Volontiers.—Est adverbe. C’est donc une faute d’en faire un adjectif, et de dire: Il est volontiers de vendre sa maison. Dites: Il désire vendre, il vendra volontiers sa maison.

Voteur.—N’est pas français. C’est un anglicisme (voter). Dites: votant (celui qui vote, qui a le droit de voter).

Voyage.—Dites charge de foin, de bois, de charbon, et non voyage (quantité de foin, etc., transportée dans une voiture).

W

Waiter.—Terme anglais. Se traduit par garçon; et head-waiter (dans un café) par premier garçon.

Warrant.—Signifie en français: récépissé de marchandises avec indication de la valeur, délivré par les docks et qu’on peut négocier. Ce mot a aussi, d’après Bescherelle, le sens de prise de corps, de mandat d’amener, mais n’est pas usité. Au lieu de warrant de recherche, qui est un anglicisme (search warrant), dites: mandat de perquisition.

Washer.—Terme anglais. Se traduit par rondelle: pièce ronde de métal, de cuir, etc., percée par le milieu, qu’on place entre l’écrou et le bois.

Welsh-rabbit.—Expression anglaise. Se traduit par rôtie au fromage, ou par ramequin: tranche de pain grillé couverte de fromage fondu.

Whiskey, Whisky.—Est français. Mais l’expression: Whiskey en esprit est incorrecte. Dites alcool rectifié, ou absolu, ou anhydre, c’est-à-dire: alcool privé de toute son eau.

Winch.—Terme anglais. Se traduit par cabestan, quand le cylindre autour duquel s’enroule le câble est vertical; et par treuil, quand ce cylindre est horizontal.

Wrench.—Terme anglais. Ou dit en français clef anglaise.

Writ.—Est donné comme français dans le dictionnaire, mais n’est pas usité. On doit dire: ordre, ordonnance, assignation. Délivrer une ordonnance; signifier une assignation.

Au lieu de writs d’élection, dites brefs d’élection, qui est le mot consacré par la loi, ici.

Writing-pad.—Expression anglaise. Se traduit par bloc-notes. V. Pad.

Y

Yeast.—Terme anglais. Se traduit par levure. V. Iste.

Z

Zarzais.—N’est pas français. Se dit à tort pour Jersiais et Guernésien. Mots qui désignent les habitants ou les natifs des îles Jersey et Guernesey, situées entre la France et l’Angleterre.

Zigonner.—N’est pas français. Signifie: rudoyer un cheval en tirant mal à propos, tantôt sur une rêne, tantôt sur l’autre.

DEUXIÈME PARTIE.

Règles de grammaire, difficultés, définitions, etc., relatives à nos fautes les plus fréquentes.

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V

A

Aboyer, Japper.—Le premier s’applique plus généralement à un gros chien, et le second à un petit chien.

Abréviation.—Les abréviations qui ne contiennent pas la dernière lettre du mot abrégé prennent un point. Ex. (Exemple), etc. (et cætera), adv. (adverbe), T.S.V.P. (Tournez, s’il vous plaît). Celles qui contiennent la dernière lettre ne prennent pas de point: Cie (compagnie), Md (marchand), Me (maître), Cpte Ct (compte courant).

Pour abréger les mots qui sont au pluriel, on double souvent la première lettre du mot à abréger, ne mettant un point qu’après les deux lettres: MM. (Messieurs), MM.SS. (manuscrits), LL.B. (Legum baccalaureus). Beaucoup écrivent par erreur L.L.B.

Acrostiche.—Est du masculin.

Adhérant, Adhérent.—Ne pas confondre ces deux mots. Adhérant est le participe présent d’adhérer, et adhérent est adjectif. En adhérant à ce que vous dites.... L’épiderme est adhérent à la peau.

Adjectif.—L’adjectif employé comme adverbe est invariable: Ces étoffes coûtent cher. (V. Couleur). On dira, suivant le cas: Mademoiselle, marchez droite (vous tenant droite), et, marchez droit (directement devant vous).

Admission.—On dit admission à quand il s’agit d’une dignité, d’un emploi, d’une charge, d’un grade, etc. Admission au grade de capitaine. On dit admission dans quand on veut parler du corps, de l’assemblée, etc., dans laquelle on a obtenu la dignité, l’emploi, la charge, le grade, etc.; admission dans l’armée, etc., et non à l’armée.

Affluant, Affluent.—Ne pas confondre ces deux mots. Affluant est le participe présent du verbe affluer. Les vaisseaux, en affluant dans ce port, en ont fait un poste important de commerce. Affluent est substantif ou adjectif: L’Ottawa est un affluent du St-Laurent.

Aide.—Signifiant secours, assistance, est du féminin. Aide prompte et puissante. Appliqué aux personnes, il en prend le genre: Cet homme est un bon aide, cette femme est une aide précieuse.

Aïeuls, Aïeux.—Ne pas confondre ces deux termes. Les aïeuls sont les grands-pères et les grand’mères; les aïeux sont les ascendants plus éloignés, les ancêtres. Ses aïeuls maternels sont morts; c’est-à-dire, son grand-père et sa grand’mère maternels. Ses aïeux viennent de France; c’est-à-dire, ses ancêtres. On doit écrire bisaïeuls, trisaïeuls au pluriel.

Air.—Prendre l’air signifie se promener, et aussi prendre la fuite. Allons prendre l’air. Ce prisonnier a pris l’air. Pour s’enfuir, on dit aussi: prendre de L’ERRE.

Air, aire, erre, sont des mots qui n’ont ni la même étymologie, ni le même sens. Cependant, en termes de marine, on dit aire ou erre d’un navire, pour signifier l’allure, la vitesse du navire: Il a ralenti son aire, ou son erre; c’est-à-dire, il a diminué sa vitesse. Il ne faut pas dire: Il a ralenti son air. Les grammairiens ne sont pas tous d’accord sur ce point; mais ils citent presque tous des exemples qui admettent pour aire et erre un sens identique par rapport à l’allure. Ce n’est donc pas une faute de se servir de ces deux expressions indifféremment.

Avoir l’air. Voici la règle: Quand l’adjectif placé après avoir l’air est de nature à pouvoir qualifier indistinctement soit le substantif air, soit le substantif précédent, on le fait accorder avec l’un ou l’autre à volonté, selon ce qu’on veut dire. Cette personne a l’air sérieux, c’est-à-dire: son visage est sérieux au moment où on la voit; mais cette personne a l’air sérieuse, signifie qu’elle paraît habituellement être sérieuse. On dira de même: Cette femme a l’air affligé, du moins en apparence; elle a l’air affligée, signifiera qu’elle semble réellement affligée.

Quand l’adjectif ne peut qualifier qu’un des deux substantifs, l’accord a lieu exclusivement avec celui-ci: cette femme a l’air haletante; c’est la femme qui est haletante, et non pas l’air. Elle a l’air rêveur, méprisant, parce que la rêverie, le mépris, ne peuvent pas constituer un état permanent, quelque chose d’inhérent à la personne, à son caractère: ces adjectifs rêveur, méprisant ne peuvent donc s’appliquer qu’au mot air.

Lorsque le premier substantif est un nom de chose, l’accord se fait toujours avec ce nom: Cette pêche a l’air mûre, c’est-à-dire: a l’air d’être mûre.

Alcôve.—Est du féminin. Bescherelle dit: “Dorat l’a employé au masculin, comme le font à tort beaucoup d’architectes.”

Aller.—Il ne faut pas employer indifféremment être et avoir avec aller. Il est allé à Rome, signifie qu’il y est encore. Il a été à Rome, signifie qu’il en est revenu.

On dit indifféremment: Aller se battre ou s’aller battre. Il faut dire: Nous nous en sommes allés, il s’en est allé, et non nous nous sommes en allés, il s’est en allé.

On écrit: va-t’en, et non: va-t-en, parce qu’il y a entre te et en élision et non liaison. Ce t n’est pas euphonique, mais il représente le pronom du verbe pronominal s’en aller.

L’impératif va prend une s euphonique devant y: vas-y. Voici l’opinion de Bescherelle: “On dit: Va à la campagne, vas-y voir ton père; mais on doit dire: Va à la campagne, va y mettre ordre; parce que, dans ce dernier cas, le pronom y est complément du verbe qui suit l’impératif, et qu’il peut y avoir une pause entre cet impératif et le pronom.” On dit également: Va en chercher; va en prendre des nouvelles, et non vas-en.

Almanach.—Est du masculin.

Alpaca ou Alpaga.—Est du masculin.

Amande, Amende.—Ne pas confondre ces deux mots quant à l’orthographe. Amande: fruit de l’amandier. Cette amande est agréable au goût.Amende: peine pécuniaire, etc. Amende de dix dollars.

Ambre.—Est du masculin.

Amiante.—Est du masculin. Asbeste (masculin) est son synonyme.

Ammoniac, Ammoniaque.—Ces deux mots ne doivent pas être confondus. Ammoniac est l’adjectif. Gaz ammoniac.Ammoniaque est le substantif. Est du masculin ou du féminin. Le féminin est préféré. L’ammoniaque est dangereuse à respirer.

Ancre.—Est du féminin. Est souvent mis au masculin par erreur.

Annonce.—V. Réclame.

Antimoine.—Est du masculin.

Antre.—Est du masculin.

Antwerp.—Est le nom anglais d’Anvers (ville de Belgique).

Appas, Appât.—Ne pas confondre ces deux mots. Appas n’a pas de singulier, et signifie: charmes, attraits. Appas de la gloire, du jeu. Appât est la pâture, l’aliment que l’on met pour attirer et prendre à des pièges des quadrupèdes ou des oiseaux. Désigne aussi ce qui attire, ce qui engage à faire une chose. Appât de la liberté, appâts trompeurs.

Application.—C’est un anglicisme de dire: Je fais application pour que la cause soit remise; il fait application pour un emprunt, pour une position, etc. Dites: Je demande que la cause..., il fait une demande d’emprunt; il demande une position.

En termes d’assurance, on doit dire: faire une demande, une proposition d’assurance, et non faire application pour une assurance.

Après dînée, Après-dîné, Après dîner.—Le premier est du féminin et les deux autres du masculin. Après-dînée est préféré.

On écrit après dîner (sans trait d’union), lorsqu’on veut parler d’une époque postérieure au dîner: J’irai vous voir après dîner.

Après-midi.—Est des deux genres. Le masculin est préféré.

Après-soupée, Après-souper, Après-soupé.—Le premier est du féminin, et les suivants sont du masculin. L’Académie préfère après-souper.

On écrit après souper (sans trait d’union), lorsqu’on veut parler d’une époque postérieure au souper: il est parti après souper.

Araignée.—Est du féminin.

Arc-en-ciel.—Est du masculin. Se prononce au pluriel comme au singulier.

Archet.—Est du masculin.

Artère.—Est du féminin.

Article.—Ne pas confondre les deux expressions suivantes. Il faut: N’avez-vous pas des amis? si vous voulez dire: Vous avez des amis, n’est-ce pas? Si vous ne savez pas si la personne à qui vous parlez en a, dites: N’avez-vous pas d’amis?

As.—Est du masculin.

Asseoir (s’).—Il se commet tant de fautes dans l’emploi de ce verbe, que je vais en donner la conjugaison. Indicatif présent: je m’assieds, nous nous asseyons; ou: je m’assois, nous nous assoyons, ils s’assoient. Imparfait: je m’asseyais, nous nous asseyions, ils s’asseyaient ou je m’assoyais, nous nous assoyions. Passé défini: je m’assis. Futur: je m’assiérai ou m’asseyerai, nous nous assiérons ou asseyerons, ou: je m’assoirai, nous nous assoirons. Conditionnel: je m’assiérais, ou m’asseyerais, ou m’assoirais. Impératif: assieds-toi, ou assois-toi. Subjonctif présent: que je m’asseye, que nous nous asseyions; ou: que je m’assoie, que nous nous assoyons. Imparfait: que je m’assisse, que nous nous assissions. Participe présent: s’asseyant ou s’assoyant. Passé: assis, assise.

Assortiment et Stock.—Ne doivent pas être confondus. L’assortiment est une collection de marchandises de même genre. Un assortiment de dentelles. Stock est la quantité de marchandises qui se trouvent dans un magasin, ou entrepôt. Les deux sont bien différents. Le stock peut être considérable, sans qu’il y ait de l’assortiment.

Atmosphère.—Est du féminin. Le masculin, employé quelquefois, est condamné par l’Académie.

Atteindre.—Ne suppose pas d’effort. Atteindre sa majorité. Atteindre à, suppose effort. Atteindre à la perfection.

Attention.—Faute d’attention signifie: manque d’attention. C’est faute d’attention qu’il n’a pas relevé cette erreur. On ne peut dire: une faute d’attention. Dites: une faute d’inattention (causée par l’inattention).

Auge.—Est du féminin.

Augure.—Est du masculin.

Aune.—Ce mot est des deux genres. Au masculin, il désigne l’arbre. Ces aunes sont longs. Au féminin, c’est la mesure de longueur. Une aune a 45 pouces.

Auprès de, Au prix de.—Auprès de s’emploie quand on veut comparer deux choses, sans vouloir les priser séparément. Au prix de s’emploie, au contraire, lorsqu’on s’appuie sur la valeur d’une de ces choses pour déterminer la valeur de la seconde: Tous les ouvrages de l’homme sont vils et grossiers auprès des moindres ouvrages de la nature, auprès d’un brin d’herbe ou de l’œil d’une mouche. Ma propriété est peu de chose au prix de la vôtre.

Auspice.—Est du masculin. Ne s’emploie guère qu’au pluriel. Sous de beaux auspices.

Autre.—Dans ce genre de phrase, autre, employé avec un nom de nombre, se place après le nombre: Son revenu s’élevait à six mille dollars, dont il donnait un mille aux pauvres et se réservait les cinq autres mille, et non les autres cinq mille.

Avant.—Avant que, avant que de, ne demandent pas l’emploi de ne. On dit: Avant que vous fussiez arrivé, avant que je parte, et non: avant que vous ne fussiez arrivé, avant que je ne parte.

Avantage.—Est du masculin.

Avant-midi.—Est du masculin.

Avant-scène.—Est du féminin.

Avenir.—Temps avenir, siècles avenir se disaient jadis pour: temps futur, siècles futurs. On écrit aujourd’hui: temps à venir, siècles à venir.

Averse.—Signifie: pluie abondante et subite: Quelle averse! Mais on écrira: Il pleut à verse (en deux mots).

Aveuglement, Aveuglément.—Ne pas confondre ces deux mots. Le premier est un substantif, le second un adverbe. C’est un aveuglement de suivre aveuglément les conseils d’un seul.

Avoir.—Il ne faut jamais mettre un i après y dans les temps de ce verbe. Il faut que nous ayons, et non ayions; bien que l’on dise: Il faut que nous VOYIONS.

Plusieurs mettent un accent circonflexe sur ait, troisième personne du singulier du subjonctif. C’est une faute.

B

Balustre.—Est du masculin. Quelques-uns font la faute de l’épeler avec deux l.

Baptistaire, Baptistère.—Il ne faut pas confondre ces deux mots. Baptistaire, adjectif, signifie: qui regarde le baptême. Registre, extrait baptistaire. Est aussi pris substantivement et désigne l’extrait de baptême. Exhiber son baptistaire. Baptistère désigne l’édifice destiné à l’administration du baptême: Le baptistère de Saint-Jean de Latran. Le p de ces mots-là ne se prononce pas.

Bonace, Bonasse.—Ne pas confondre ces deux mots quant à l’orthographe. Bonace, substantif, signifie: le calme de la mer qui précède ou suit la tempête.—Bonasse, adjectif, veut dire: simple et sans aucune malice.

Bouffes.—Est masculin pluriel. Bouffes français, parisiens, et non bouffes françaises, parisiennes. (Théâtre où l’on joue l’opéra bouffe.)

Brave.—Un brave homme est un homme honnête et bon; un homme brave est un homme courageux.

Brochure.—V. Pamphlet.

C

Ça, Çà, Ç’a.—Il ne faut pas confondre ces mots-là. Ça est pronom démonstratif, et une contraction de cela: prenez ça.—Çà, adverbe, signifie ici: Çà et là. Est aussi une interjection: çà, arrivez!Ç’a, contraction de ce a. Dans l’expression ç’a été, l’e s’élide devant a. Ç’a été toujours mon opinion.

Cacheter.—Dans la conjugaison de ce verbe, le t se double devant une syllabe muette. Je cachette, tu cachettes, etc. Ne pas confondre cette termination avec celle d’acheter qui fait: J’achète, tu achètes, etc., qui prend l’e ouvert devant la syllabe muette. Voici ta lettre, cachette-la, et non cach’te-la.

Cadavéreux, Cadavérique.—Ne pas confondre ces deux mots. Le premier signifie: qui est propre à, qui appartient ou semble appartenir au cadavre: teint, air cadavéreux, odeur cadavéreuse. Cadavérique: qui a rapport au cadavre: Autopsie cadavérique, lésion cadavérique.

Calfater, Calfeutrer.—Ne pas confondre ces deux mots. Calfater est le terme de marine (garnir d’étoupe et de poix les fentes ou les trous d’un navire).—Calfeutrer signifie: boucher les fentes d’une maison, d’une porte, d’une fenêtre.

Campagne.—Aller à la campagne, aller en campagne. Ces deux expressions avaient autrefois le même sens. Aujourd’hui, aller à la campagne signifie: se rendre, se transporter à la campagne. Aller en campagne se dit surtout des troupes.

Etre en campagne veut dire: être en mouvement, pour s’enquérir de, pour trouver quelque chose.—Etre à la campagne signifie: être hors de la ville, pour prendre un repos.

Canadien-français.—C’est ainsi que nous devons écrire ce mot: Un Canadien-français. Un C majuscule, un trait d’union entre les deux mots et une petite f. Mais si ce mot composé est adjectif, il prend un petit c: le peuple canadien-français.

Cane, Canne.—Ne pas confondre, pour l’orthographe, ces deux mots. Le premier est la femelle du canard; le second désigne un bâton pour s’appuyer.

Ce.—L’e de ce s’élide et se remplace par l’apostrophe devant est, était, étaient, a été, ont été, aurait, eut été, etc. Ç’aurait peut-être été pire. Ç’eût été bon contre bon. C’étaient les vertus...... Ç’a toujours été mon opinion.

Censé.—V. Sensé.

Cent.—Prend une s au pluriel, lorsqu’il y a plusieurs fois cent, et qu’il n’est pas suivi d’un autre nombre. Trois cents hommes, cent deux hommes, deux cent cinq hommes. Il est invariable quand il signifie centième. Page quatre cent (pour quatre-centième), l’an mil neuf cent. Il faut dire: nous avions quelques cents hommes avec nous, dans le sens de: plusieurs cents. Si l’on dit: nous avions quelque cent hommes avec nous, cela signifie: environ cent.

C’est moi qui a.—Tout le monde sait que le verbe s’accorde avec le pronom, et qu’il faut dire: C’est moi qui ai, c’est nous qui avons; et non: c’est moi qui a, c’est nous qui ont; fautes très blâmables, que l’on entend commettre tous les jours.

Chambranle.—Est du masculin. C’est l’encadrement d’une porte, d’une fenêtre.

Chandelle, Bougie.—Ne pas confondre ces deux mots. La chandelle est faite de suif, et la bougie de cire ou de stéarine.

Châtain.—Bescherelle dit: “L’usage refuse à tort un féminin à ce mot. Cette exception n’est fondée ni sur l’étymologie, ni sur l’analogie, ni sur l’euphonie. Pourquoi donc craindrait-on de dire: Une barbe châtaine, une cheveleure châtaine, une femme châtaine, comme on dit: une barbe blanche, une chevelure blonde?” L’Académie n’en parle pas.

Chez.—Préposition, n’est pas suivi d’un trait d’union. Chez vous. Allons-nous-en chacun chez nous. Si chez est joint par un trait d’union à un pronom personnel, il forme une locution substantive. Avoir un chez-soi. Quand j’aurai un chez-moi je vous y recevrai.

Chlorure.—Est du masculin. Beaucoup disent à tort: de la chlorure de chaux, pour du chlorure de chaux.

Chose.—On écrit: Ce n’est pas grand’chose. Mais si l’adjectif grand, placé devant chose, est précédé de l’article ou d’un adjectif déterminatif, on doit écrire grande chose: C’est une grande chose que savoir se taire. La grande chose que voilà! Au pluriel on écrit dans tous les cas: grandes choses.

Quelque chose, signifiant une chose, est masculin singulier. Quelque chose est promis, autre chose est accordé. Quelque chose, signifiant quelle que soit la chose, est du féminin. Quelque chose que vous ayez dite contre moi, je vous pardonne.

Autre chose, employé dans un sens indéterminé, est du masculin. C’est autre chose qu’il a dit.

Cicerone.—La prononciation des dictionnaires est ciceroné, mais dans la pratique on prononce en France cicérone. Le pluriel donné par l’Académie est cicerone. Des cicerone. La plupart des écrivains et des grammairiens donnent le pluriel italien ciceroni.

Ciel.—On admet pour ciel les deux pluriels cieux et ciels. Le pluriel cieux, qui est le plus usité, s’applique à l’ensemble de la voûte céleste. Les cieux annoncent la gloire de Dieu. Le pluriel ciels s’emploie aujourd’hui pour désigner une partie limitée de la voûte céleste, la portion d’un tableau qui représente le ciel, la partie supérieure d’un lit, d’une carrière. Les ciels de la Grèce et de l’Italie sont les plus beaux de l’Europe. Ce peintre fait bien les ciels de ses tableaux. De magnifiques ciels de lit. Des infiltrations ont lieu par les ciels des carrières.

Ci-gît.—Se prononce ci-ji et non ci-jitte. Est la troisième personne singulier du présent de l’indicatif du verbe gésir. Ils gisent, ils gisaient, gisant se prononcent jisse, jissè, jissan. Mansion dit qu’on peut prononcer aussi jize, jizan.

Circonflexe (accent).—Littré condamne l’emploi de l’accent circonflexe sur l’a final, dans les mots latins, quand il s’agit d’ablatifs singuliers de la première déclinaison. Bona fide, in forma pauperis, vice-versa, et non bonâ, formâ, versâ.

On met l’accent circonflexe sur l’avant-dernière syllabe des deux premières personnes plurielles du passé défini de tous les verbes: nous aimâmes, vous finîtes, nous reçûmes, vous rompîtes (haïr seul fait exception à cette règle, ainsi qu’à la règle suivante); sur la dernière syllabe de la troisième personne du singulier de l’imparfait du subjonctif: qu’il allât, qu’il rompît; sur l’i des verbes terminés en aître ou en oître partout où l’i est suivi d’un t: il paraît, il accroît, il décroît, il décrût, il décroîtra, il paraîtra, il connaît, nous reconnaîtrions; sur les mots: dû, crû, baîller, jeûne, châsse, forêt, mûr, sûr, hâler, pour qu’on ne puisse les confondre avec leurs homonymes: du, cru, bailler, jeune, chasse, mur, foret, sur, haler; à tous les temps du verbe croître qui pourraient être confondus avec ceux du verbe croire (excepté à l’imparfait du subjonctif: que je crusse etc., et au participe passé féminin crue, crues); à la troisième personne du présent de l’indicatif du verbe plaire et de ses composés.

Circulaire.—Est du féminin. Lancer une circulaire, et non un circulaire. On dit aussi une lettre circulaire.

Coassement, Croassement.—Il ne faut pas confondre ces deux mots. Coassement désigne le cri de la grenouille; croassement, celui du corbeau.

Coïncidant, Coïncident.—Ne pas confondre ces deux mots. Coïncidant est le participe du verbe coïncider. En coïncidant, ces circonstances peuvent le faire condamner. Coïncident est adjectif. Circonstances coïncidentes.

Collation.—Est du féminin.

Collègue, Confrère.—Ne pas confondre ces deux mots. Bescherelle dit: “Collègue se dit principalement des dignitaires, des fonctionnaires, qui travaillent dans un but commun. Les membres du Sénat, de la Chambre des députés, des grandes administrations, les officiers de même grade se donnent le nom de collègue. Confrère se dit plutôt des personnes qui suivent une même carrière, tout en agissant indépendamment les uns des autres. Les avocats, les médecins, les prêtres, les marchands se traitent de confrères.” Il faut prononcer les deux l de collègue.

Colorier, Colorer.—Il ne faut pas confondre ces deux mots. Colorier se dit des couleurs artificielles: Un peintre qui colorie bien. Colorer se dit des couleurs naturelles: Le soleil colore les fruits.

Comices.—Est du masculin. On dit à tort: Les comices municipales.

Commune.—D’une commune voix signifie: à l’unanimité; d’une voix commune signifie: d’une voix ordinaire, qui manque de distinction. Ils ont consenti d’une commune voix; elle déclame d’une voix commune.

Compétant, Compétent.—Ne pas confondre ces deux mots. Compétant est le participe présent de compéter (terme de jurisprudence).—Compétent est adjectif. Il n’est pas compétent pour cela.

Il ne faut pas employer compétent d’une manière absolue, et dire: C’est un homme compétent (habile, entendu).

Compte rendu.—C’est une faute de mettre un trait d’union. Il faut écrire: compte rendu.

Conjecture, Conjoncture.—Il ne faut pas confondre ces deux mots. Conjecture signifie: opinion qui n’est fondée que sur des probabilités. Se perdre en conjectures. Conjoncture signifie: enchevêtrement, complication de faits. Se trouver dans des conjonctures difficiles.

Consommer, Consumer.—Ne pas confondre ces deux mots. Consommer signifie: détruire quelque chose dans un but d’utilité. Consommer des vivres. Consumer signifie: détruire purement et simplement. Le feu consuma la maison.

Continuer.—On emploie indifféremment à ou de, après continuer.

Ne pas oublier le tréma sur le deuxième i de la première et de la deuxième personne plurielle de l’imparfait de l’indicatif et du présent du subjonctif; nous continuïons, vous continuïez, que nous continuïons, que vous continuïez.

Contraindre.—Contraindre à, contraindre de. A suppose un but, une tendance, une action; il faut donc préférer contraindre à, toutes les fois que ces idées sont bien marquées dans la phrase; et de dans les autres cas. L’Académie a observé cette différence dans ces deux phrases. On le contraignit à se battre. La ville fût contrainte de se rendre.

Contrevent, Volet.—Ne pas confondre ces deux mots. Le contrevent est un panneau de menuiserie s’ouvrant en dehors. Le volet s’ouvre en dedans.

Convainquant, Convaincant.—Ne pas confondre ces deux mots. Convainquant est le participe présent du verbe convaincre. C’est en le convainquant qu’il a mal agi, que vous le ramènerez à de meilleurs sentiments. Convaincant est adjectif: Argument convaincant.

Convergeant, Convergent.—Ne pas confondre ces deux mots. Convergeant est le participe présent de converger: En convergeant immédiatement sur ce point, l’avant-garde et la réserve se seront bientôt réunies. Convergent est adjectif: Lignes convergentes.

Couleur.—Couleur est du masculin quand il est employé pour désigner ce qui a de la couleur. On dira: Le couleur de chair; ce ruban est d’un beau couleur de feu; on dit aussi: ruban couleur de feu.

Les mots exprimant une idée de couleur restent invariables lorsque ce sont des substantifs employés comme complément du mot couleur sous-entendu. Des rubans paille, orange, des étoffes carmin, des gants soufre. Mais on dira: des rubans roses, des étoffes cramoisies, parce que roses et cramoisies sont des adjectifs.

Lorsque deux adjectifs sont réunis pour exprimer une couleur, ils restent tous deux au masculin singulier, parce que le premier est alors employé comme nom et qualifié par le second: Tissus blanc sale, étoffe gris perle, cheveux blond pâle.

Bescherelle dit qu’il faut écrire: la couleur bleu indigo, la couleur rouge foncé, la couleur bleu clair.

Couple.—Est du masculin: 1o quand il désigne deux êtres animés unis par une volonté, par un sentiment ou toute autre cause qui les rend propres à agir de concert: un couple d’amis, un couple de fripons; 2o quand il sert à désigner des personnes unies ensemble par le mariage, ou, en parlant des animaux, le mâle et la femelle: un couple de pigeons suffit pour peupler une volière.

Il est du féminin quand il signifie simplement le nombre deux: une couple d’œufs, une couple de pigeons suffit pour notre déjeuner.

Coutume.—En parlant des personnes, on dit avoir coutume quand il s’agit d’une chose commune, assez ordinaire et qui se voit souvent. Avoir coutume de mentir, de se lever matin. Mais lorsqu’on parle d’une coutume extraordinaire, singulière, on dit: Avoir la coutume. Il y a des pays où les femmes ont la coutume de se percer le nez pour y pendre des joyaux.

Créosote.—Est du féminin. De la créosote, et non du créosote.

Crû.—Le participe passé masculin, au singulier et au pluriel, du verbe croître prend l’accent circonflexe. La rivière a crû, les torrents sont crûs. Au féminin il n’en prend pas: La rivière est crue, les rivières sont crues.

D

De.—Quand deux noms sont unis par la préposition de, le second nom se met au singulier ou au pluriel. Il se met au singulier quand il ne sert qu’à spécifier la nature du premier, ou quand il est employé dans un sens général ou indéterminé. Des marchands de plume (pour lit); un marchand de vin; un chargement de toile. Il se met au pluriel quand il est employé dans un sens particulier ou déterminé qui emporte l’idée de pluralité. Un marchand de plumes (à écrire); un entrepôt de vins du Midi; un chargement de toiles blanches.

Le second nom peut être au singulier ou au pluriel dans le même genre de phrases, selon le sens. Un dîner de femme est un dîner composé de manière à offrir surtout des mets qui conviennent à une femme; un dîner de femmes est un dîner où n’assistent que des femmes. Des voix d’homme, ce sont des voix qu’on reconnaît pour appartenir plutôt à l’homme qu’à la femme ou à l’enfant. On entendait des voix d’hommes (la voix de plusieurs hommes). Un peintre plein de talents (de différents talents); un peintre plein de talent (du talent de la peinture).

Décacheter.—V. Cacheter.

Décrottoir, Décrottoire.—Ne pas confondre ces deux mots. Décrottoir désigne une lame de fer, une boîte garnie de brosses, sur laquelle, en entrant dans une maison, on décrotte sa chaussure. Décrottoire, brosse dont on se sert pour décrotter les souliers.

Dégoûtant, Dégouttant.—Ne pas confondre ces deux mots quant à l’orthographe. Le premier signifie: qui donne du dégoût; et dégouttant: qui tombe goutte à goutte. Linge encore tout dégouttant.

Délacer, Délasser.—Ne pas confondre ces deux mots quant à l’orthographe. Délacer signifie: relâcher ou retirer un lacet. Délacer une bottine.Délasser signifie: ôter la lassitude. Délasser l’esprit.

Demeurer.—Prend les deux auxiliaires avoir et être; il prend avoir pour indiquer que le sujet n’est plus au lieu ou dans l’état dont on parle: Il a demeuré pendant l’été à la campagne; il a demeuré longtemps malade. Il prend être pour marquer que le sujet n’a point changé de lieu ou d’état. Cinq cents personnes sont demeurés sur le champ de bataille. Il est demeuré infirme de ses blessures.

Demi.—Demi, adverbe, ne s’emploie qu’avec certains adjectifs auxquels il est uni par un trait d’union. Il était demi-mort. Mais on écrira sans trait d’union à demi mort, parce qu’à demi est une locution adverbiale.

Dentifrice.—Est du masculin. Pâte ou poudre à dents. Du dentifrice sec.

Dépareiller, Déparier.—Il ne faut pas confondre ces deux mots. Dépareiller signifie: séparer deux ou plusieurs choses pareilles. Dépareiller un service de porcelaine, des serviettes. Déparier, signifie: ôter l’une des choses qui font la paire. Déparier des gants, des bottes, des manchettes.

Dépecer.—Ecrivez dépecer et non dépècer.

Dérailé.—Littré écrit dérailer, et prononce derêler. Bescherelle écrit dérailler, et prononce les ll mouillées. L’usage en France n’admet que dérailler (sortir des rails, en parlant d’un convoi, d’un wagon).

Deuxième, Second.—Deuxième fait penser à troisième, second ne fait penser qu’à premier; voilà pourquoi il est mieux de ne pas dire le deuxième volume d’un ouvrage qui n’en a que deux; si l’ouvrage a plus de deux volumes, on peut dire, le second ou le deuxième volume.

Deviner.—Ecrivez deviner, et non déviner, ni diviner.

Différant, Différend, Différent.—Ne pas confondre ces mots. Différant est le participe présent du verbe différer (c’est en différant notre réponse....).—Différend est substantif (il s’est élevé un différend entre eux).—Différent est adjectif (des couleurs différentes).

Dire, Redire.—Dire, redire font: vous dites, vous redites, et non, vous disez, vous redisez, au présent de l’indicatif et à l’impératif, deuxième personne du pluriel. Tous les autres composés de dire sont réguliers: vous contredisez, vous interdisez, vous médisez, vous prédisez.

Dit (le).—Les termes ledit, ladite, mondit, nosdits, susdits, etc., s’écrivent en un seul mot.

Divinité.—Ce mot prend un D majuscule lorsqu’il est pris dans un sens absolu. On doit honorer la Divinité. Dans tout autre sens il s’écrit avec un d minuscule: La divinité de Jésus-Christ; les divinités païennes.

Doigt.—Montrer au doigt quelqu’un, c’est l’indiquer. Le montrer du doigt, c’est s’en moquer publiquement; c’est lui montrer qu’on a du mépris pour lui.

Douloureux.—V. Endolori.

Drachme, Dragme.—Se prononce drag-me. Est du féminin.

Drapeau.—Il ne faut pas appeler le drapeau, pavillon. Le pavillon est le terme de marine surtout. On dira: Le drapeau flotte sur l’hôtel des postes, et non le pavillon.

.—Au masculin singulier, le participe passé de devoir s’écrit avec un accent circonflexe. Rendez ce qui est dû à la grandeur de notre Dieu. Au féminin singulier, et au pluriel, masculin et féminin, il s’écrit sans circonflexe: Honneurs dus, somme due, sommes dues.

On écrira: je lui ai fait toutes les caresses que j’ai dû (lui faire sous entendu); et non: que j’ai dues.

Dupe.—Est toujours du féminin. Il a été la dupe de sa bonne foi, et non le dupe.

Dynamo.—Abréviation d’une machine dynamo-électrique. Est du féminin. Une dynamo.

E

Ébène.—Est du féminin.

Écarlate.—Est du féminin.

Échappatoire.—Est du féminin.

Éclair.—Est du masculin.

École.—Faire école signifie en français: avoir des imitateurs. Faire l’école signifie: donner l’enseignement. Faire une école c’est faire une bévue, une sottise.

Écritoire.—Petit meuble qui contient tout ce qu’il faut pour écrire. Est du féminin.

Égout.—S’écrit sans accent circonflexe: égout, et non égoût.

Ellébore.—Est du masculin.

Emblème.—S’écrit avec un accent grave: emblème, et non emblême. Est du masculin.

Éminent, Imminent.—Ne pas confondre ces deux mots. Éminent signifie: haut, élevé (lieu, emploi éminent), grand (vertu éminente).—Imminent signifie: qui menace, qui est prêt à fondre sur... Malheur imminent.

Emplâtre.—Ce mot, qui a été indifféremment du masculin ou du féminin jusqu’au XVIIIe siècle, est maintenant du masculin.

Endolori, Douloureux.—Endolori s’applique plus particulièrement à ce qui ressent de la douleur (membres endoloris); et douloureux à ce qui cause la douleur (plaie douloureuse).

Ennuyant, Ennuyeux.—Ne pas confondre ces deux mots, comme il arrive souvent. Ennuyant: qui ennuie au moment actuel. Se dit d’une action.—Ennuyeux marque une qualité inhérente au sujet, et signifie: qui porte habituellement l’ennui avec soi. Cet homme, ordinairement si aimable, a été ennuyant aujourd’hui. La pluie est toujours ennuyeuse.

Ennuyer (s’) à, de.—S’ennuyer à attendre signifie: éprouver de l’ennui en attendant; et s’ennuyer d’attendre: se lasser d’attendre.

Entièrement.—Ecrivez entièrement, et non entièrément.

Entre.—Entre sert à former plusieurs verbes pronominaux. Si le verbe commence par une voyelle, on remplace l’e par une apostrophe; s’il commence par une consonne, on réunit les deux mots par un tiret. On écrira donc s’entr’aimer, s’entr’appeler, s’entr’avertir, et s’entre-choquer, s’entre-croiser, s’entre-nuire. On écrit cependant en un seul mot: s’entremettre, s’entretenir, s’entrevoir. Il ne faut pas élider l’e final d’entre. Entre eux, entre elles, entre autres, et non entr’eux, entr’autres.

Entresol.—Ce mot s’écrit sans trait d’union, entresol, et non entre-sol.

Épiderme.—Est du masculin (membrane transparente formant la surface de la peau).

Épigramme.—Etait primitivement du genre masculin. Aujourd’hui le genre féminin est seul admis (Bescherelle).

Épisode.—Ce mot, qui était autrefois indifféremment du masculin ou du féminin, est maintenant du masculin. Signifie: fait remarquable, incident.

Épître.—Est du féminin.

Épousseter.—J’époussette, j’époussetterai, et non: j’épous’te, j’épous’terai.

Équilibre.—Est du masculin.

Équinoxe.—Est du masculin.

Équivalant, Équivalent.—Ne pas confondre ces deux mots. Le premier est le participe présent d’équivaloir. Des refus équivalant à une insulte. Equivalent est l’adjectif. Chose équivalente.

Érésipèle.—Etait du féminin autrefois. Est maintenant du masculin. On dit aussi érysipèle.

Escalier.—Est du masculin.

Espace.—Est du masculin dans ses acceptions ordinaires. Il est du féminin en termes d’imprimerie seulement.

Été.—Est du masculin.

Être.—Il n’est guère possible d’établir comme règle absolue l’emploi du verbe être au pluriel devant une troisième personne plurielle. L’Académie dit: “Quand ce serait ou quand ce seraient les Romains qui auraient élevé ce monument. Ce n’était ou ce n’étaient que festins, bals, concerts. C’est eux ou ce sont eux qu’il faut récompenser.”

Dans les phrases interrogatives, on met ordinairement est-ce, si le mot pluriel est suivi de que; et sont-ce, s’il est suivi de qui: Est-ce les sons graves de l’orgue que j’entends? (Chateaubriand). Sont-ce des fièvres qui m’ont pris? (Madame de Sévigné).

Au lieu de seront-ce, fussent-ce, ont-ce été, qui sont trop durs à l’oreille, on dit toujours sera-ce, fût-ce, sont-ce. Sera-ce vos frères que l’on choisira? Fût-ce nos propres biens qu’il fallût sacrifier! Sont-ce des fièvres qui vous ont pris? Nous ferons remarquer ici que quand le verbe suivant est au futur, on peut mettre le verbe être au présent ou au futur: Est-ce vous ou sera-ce vous qui le ferez? (Acad.).

Etre marque l’état, et avoir, l’action. Sa fièvre est cessée. Le vent a changé ce matin, le vent est changé. Il se commet beaucoup de fautes contre cette règle.

Etre, dans les temps où ce verbe prend l’auxiliaire avoir, se dit quelquefois pour aller. J’ai été, fait entendre qu’on est allé à tel endroit et qu’on en est revenu; il est allé marque que celui dont on parle n’est pas encore de retour.

Bescherelle remarque: “Chose bizarre! on dit: ce sont eux, ce sont elles, et il n’est pas permis de dire ce sont nous, ce sont vous. Ici l’usage l’emporte sur la syntaxe. On dit: C’est moi, c’est toi, c’est lui, c’est elle, c’est nous, c’est vous; et c’est toi et moi, c’est lui et elle; c’est nous et vous, etc.”

Évangile.—Est du masculin.

Événement.—Ecrivez événement et non évènement.

Exact, Correct.—Il ne faut pas confondre ces deux mots. Un fait est exact s’il est conforme à la vérité; une phrase est correcte si elle satisfait aux règles de la grammaire. Le langage exact exprime précisément ce que celui qui l’emploie à envie d’exprimer; le langage correct ne pèche pas contre les règles de la grammaire.

Examen.—Est du masculin.

Excédant, Excédent.—Ne pas confondre ces deux mots. Excédant est le participe présent d’excéder, et est aussi adjectif. Sommes excédant la dette; les sommes excédantes. Excédent est substantif. Un excédent de forces. Excédant est aussi substantif, mais excédent est plutôt employé.

Excellant, Excellent.—Ne pas confondre ces deux mots. Excellant est le participe présent d’exceller. Des personnes excellant dans tout ce qu’elles entreprennent. Excellent est l’adjectif. Cœur excellent, musique excellente.

Exemple.—Est du masculin.

Expédiant, Expédient.—Ne pas confondre ces deux mots. Expédiant est le participe présent d’expédier. C’est en expédiant de la besogne que l’on avance. Expédient est adjectif ou substantif. Adjectif, il signifie, utile, convenable. Il est expédient de connaître ces particularités. Substantif: moyen de se tirer d’embarras. Il faut trouver quelque expédient.

Extravagant, Extravaguant.—Ne pas confondre ces deux mots. Extravagant est adjectif. Personne extravagante. Extravaguant est le participe présent du verbe extravaguer: Ce n’est pas en extravaguant que l’on convainc un auditoire.

F

Fabricant, Fabriquant.—Ne pas confondre ces deux mots. Fabricant est le substantif. Un fabricant de chapeaux, de chocolat. Fabriquant est le participe présent de fabriquer. Personnes fabriquant des chapeaux.

Faillir.—Verbe irrégulier. Le cœur me faut, et non me faillit. Je faux, tu faux, il faut, nous faillons. Je faudrai, je faudrais. Les formes: Je faillirai, je faillirais tendent à remplacer je faudrai, je faudrais.

Faire.—On prononce je fesais, tu fesais, il fesait, nous fesions, vous fesiez, ils fesaient; mais on écrit, je faisais, etc., nous faisions, etc.

Ne faire que, signifie: ne travailler à, ne s’occuper que d’une chose. Il ne fait que chanter, que sortir (il sort constamment; il sort à chaque instant). Ne faire que de, exprime une action qui vient de se faire à l’instant: Il ne fait que de sortir.

Falloir.—Il s’en faut de beaucoup, se dit lorsqu’il est question d’exprimer qu’une quantité n’existe pas à beaucoup près: Vous croyez m’avoir payé tout ce que vous me devez; il s’en faut de beaucoup. Il s’en faut beaucoup s’emploie quand il s’agit d’exprimer une grande différence de qualité entre deux personnes ou deux choses: Le cadet n’est pas si sage que l’aîné, il s’en faut beaucoup. Il s’en faut beaucoup qu’il fût aussi à plaindre que moi.

Fascicule.—Est du masculin. Livraison d’un ouvrage scientifique ou littéraire.

Fatigant, Fatiguant.—Ne pas confondre ces deux mots. Fatigant est adjectif. Travail fatigant. Fatiguant est le participe présent du verbe fatiguer. Une remontrance fatiguant celui qui en est l’objet.

Faute de.—On ne doit pas mettre de négation entre la locution prépositive faute de et un verbe. Ainsi, au lieu de: Faute de n’avoir pu se faire entendre... dites: Faute d’avoir pu se faire entendre...

Fautif.—Bescherelle dit: “Le peuple emploie souvent, mais à tort, fautif dans le sens de: Qui a failli. J’ai été réprimandé, et pourtant je n’étais pas fautif.”

Fibre.—Est du féminin.

Fixement.—Ecrivez fixement, et non fixément.

Flaque.—Est du féminin. Une flaque d’eau.

Fond, Fonds.—Ces mots sont souvent, mais à tort, pris l’un pour l’autre. Fond désigne l’endroit le plus bas, le plus reculé d’une chose: le fond d’un puits, d’une bouteille, d’une boutique, d’un port, d’un bois. Fond se dit aussi d’un terrain, par rapport à son degré de fermeté, à sa composition. Bâtir sur un mauvais fond, sur un fond d’argile. Fond désigne encore l’essentiel d’une chose par opposition à la forme. Le fond d’une doctrine.

Fonds désigne le sol d’une terre considéré relativement aux fruits qu’il produit. Cultiver un bon fonds. Aussi la propriété par opposition à l’usufruit. Il n’a que l’usufruit de cette terre, son père a le fonds. Fonds désigne une somme d’argent: N’avoir point de fonds pour payer. Vendre son bien à fonds perdu. Au figuré, on dira: Un fonds de vertu, un fonds d’idées saines.

Il faut dire fonts baptismaux, et non fonds.

Franc.—Franc de port. On peut dire: je vous envoie cette revue franc ou franche de port, car on peut à volonté considérer franc comme un adjectif qui s’accorde avec le nom qu’il qualifie, ou l’envisager comme faisant partie de la locution adverbiale franc de port, et le laisser invariable.

Froideur, Froidure.—Ne pas confondre ces deux mots. Froideur est la qualité de ce qui est froid, au propre et au figuré. La froideur de l’eau; la froideur de l’âme, d’un accueil.—Froidure désigne le froid répandu dans l’air. La froidure de la saison, du climat. Signifie aussi l’hiver. La triste froidure.

Fureter.—Ce verbe double le t dans tous les temps dont la terminaison est en e muet. Au lieu de: Je fur’te, ils fur’tent; dites: je furette, ils furettent.

Furoncle.—Est du masculin.

Fut.—Il faut écrire fut, troisième du personne singulier du passé défini du verbe être, sans accent circonflexe. Mais fût d’une arme à feu, d’une colonne; et fût, troisième personne du singulier de l’imparfait du subjonctif, s’écrivent avec l’accent circonflexe.

G

Gage.—Est du masculin. Il reçoit de bon gages, et non de bonnes gages. (V. Salaire à la partie de Nos Fautes.)

Galant.—Galant homme, homme galant. Il ne faut pas confondre ces deux expressions. Galant homme est celui qui joint à l’honnêteté et à la délicatesse, l’observation de toutes les convenances sociales. Vous pouvez confier votre affaire à un tel, c’est un galant homme.L’homme galant est celui qui cherche à plaire aux dames. Femme galante se prend toujours en mauvaise part.

Il ne faut pas donner à galante femme le sens de femme aimable.

Gallon, Galon.—Ne pas confondre ces deux mots quant à l’orthographe. Le premier est une mesure de capacité. Gallon impérial. Le second est un tissu en forme de ruban. Galon de soie.

Garde.—Est du masculin lorsqu’il désigne un homme. Un garde national. Mais on dira: La garde nationale si l’on parle de l’ensemble des gardes nationaux.

Garde-robe.—Au féminin désigne une armoire, une chambre où l’on serre les habits. Au masculin, c’est un tablier pour garantir la robe.

Gens.—(Se prononce jan). L’adjectif qui précède immédiatement le mot gens se met au féminin. Ce sont de fines gens, de fort dangereuses gens. Quelles méchantes gens! Ce sont les meilleures gens du monde. Gens veut au masculin les adjectifs qui le suivent. Voilà des gens bien fins. Ce sont des gens fort dangereux.

Si l’adjectif venait à précéder le mot gens par inversion, cet adjectif ne se mettrait pas au féminin, mais au masculin. On dira donc: Instruits par l’expérience, les vieilles gens se tiennent sur leurs gardes.

Lorsque le mot gens est immédiatement précédé des mots tout, certain, quel, tel, ces adjectifs se mettent au féminin. Il s’accommode de toutes gens. Certaines gens. Lorsque tout, tel, quel, certain ne précèdent pas immédiatement le mot gens, ces adjectifs se mettent au masculin. Tous ces gens-là. Tels sont les gens d’aujourd’hui. Quels sont les gens que vous fréquentez? Certains honnêtes gens. Si cependant le mot gens était précédé d’un adjectif ayant une terminaison différente pour les deux genres, tout, certain, quel, tel se mettraient au féminin. Quelles bonnes et dignes gens! Quelles viles et méchantes gens!

Lorsque gens désigne une profession, une catégorie d’individus, telle que gens de lettres, gens de robe, gens d’épée, les adjectifs qui s’y rapportent, quelle que soit leur place, se mettent au masculin pluriel. Les vrais gens de lettres. Chez les premiers gens d’affaires.

L’expression jeunes gens forme une sorte de substantif composé; les adjectifs qui s’y rapportent se mettent toujours au masculin pluriel. Ces bons jeunes gens.

Geôlier.—Ecrivez geôlier, et non géolier, ni géôlier, et prononcez jôlier. L’é qui suit le g est là pour en adoucir la prononciation, et ne doit pas être prononcé. Il en est de même pour geôle.

Globe.—Le globe et la cheminée d’une lampe sont deux choses différentes. Le globe est une espèce de boule creuse, le plus souvent en verre dépoli, qui s’emboîte par dessus la cheminée; celle-ci est le tube en verre qui s’applique directement sur le bec de la lampe. Cette cheminée s’appelle aussi verre de lampe.

Goéland, Goélette.—Ecrivez goéland, goélette, et non goêland, goêlette. Prononcez go-élette, et non golette.

Goutte.—Ne voir goutte, n’entendre goutte. Dans ces expressions on ne doit faire usage du pronom y que lorsqu’il doit rappeler l’idée d’un mot précédemment énoncé. On dit très bien: Il fait obscur ici, je n’y vois goutte. Cette affaire est fort embrouillée, je n’y entends goutte; mais c’est mal s’exprimer que de dire: C’est un homme qui n’y voit goutte, il est aveugle. Il est sourd, il n’y entend goutte. Dans ces phrases le mot y est de trop.

Gradation, Graduation.—Il ne faut pas confondre ces deux mots. Gradation est l’augmentation successive par degré. Avec une gradation lente et ménagée on rend l’homme intrépide à tout. Graduation signifie: division en degrés. Graduation d’un thermomètre.

Grand.—Ne pas confondre les expressions grand homme et homme grand. Un grand homme est un homme illustre.—Un homme grand est un homme de haute taille. Napoléon était un grand homme, mais était petit de taille. C’est un homme grand, il a six pieds.

Voici l’orthographe des principaux mots composés commençant par grand: grand-chantre, grand-livre, grand’maman, grand’mère, grand’messe, grand-père, grand’tante.

Grand’chose, Grande chose.—Ne pas confondre ces mots. Grand’chose signifie: chose considérable. Cette expression est familière, et s’emploie le plus souvent avec la négation dans un sens de mépris: Vous ne valez pas grand’chose, aussi dans le sens de peu: Celui que les journaux peuvent dépouiller n’a pas grand’chose à perdre.Grande chose. C’est une grande chose signifie: c’est important, c’est une chose importante. C’est une grande chose que de savoir se contenir.

Guère.—Demande la négation. Il n’a guère le temps, et non il a guère le temps.

H

H.—Cette lettre est du féminin, quand, d’après l’ancienne méthode, on la prononce ache. Une h muette. Elle est du masculin, quand, d’après la méthode moderne, on la prononce he, faisant à peine sentir l’e muet: un h (he).

L’h des mots commençant par habi, héca, hélio, hémi, hexa, hipp, homo, hos et hy n’est pas aspirée.

Habileté, Habilité.—Ne pas confondre ces deux mots. Habileté, c’est la qualité de celui qui est habile, entendu, perspicace, adroit. L’habilité est un terme de jurisprudence. C’est la qualité de celui qui est apte à une chose. Habilité à succéder.

Haim.—Ce mot est français, et signifie hameçon; mais la lettre h est aspirée. Près du haim, et non près de l’haim.

Haïr.—Je hais, et non je haïs. Ce verbe garde le tréma à la première et à la deuxième personne plurielle du passé défini: nous haïmes, vous haïtes. Tous les autres verbes prennent l’accent circonflexe à ces personnes. Il faut dire ils haïssent, et non ils haient.

Havre.—Ecrivez havre sans accent circonflexe, et non hâvre.

Hémisphère.—Est du masculin.

Hémistiche.—Est du masculin.

Hiéroglyphe.—Caractères écrits sur les murs des temples et sur les monuments égyptiens. Est du masculin.

Hiver.—Est du masculin.

Honnête.—Homme honnête, honnête homme. Ne pas confondre ces deux expressions. Un honnête homme est un homme qui a de la probité, ou simplement qui a un rang, de la fortune et qui jouit de l’estime publique.—Un homme honnête est un homme poli, qui observe toutes les bienséances et tous les usages de la société.

Hôpital.—Est du masculin.

Horoscope.—Est du masculin.

Hors d’œuvre.—Il ne faut pas confondre hors d’œuvre, sans trait d’union, et hors-d’œuvre, avec un trait d’union. Le premier est une locution adverbiale. Cabinet hors d’œuvre (détaché du corps du bâtiment). Cette description est hors d’œuvre (c’est-à-dire: on pourrait la retrancher sans nuire à l’ensemble).—Hors-d’œuvre avec un trait d’union est substantif masculin. Cette partie de l’édifice est un hors-d’œuvre. Cet épisode est un hors-d’œuvre.

Hortensia.—Arbrisseau du Japon, dont la fleur en boule est d’un rose tendre. Est du masculin.

Hospice.—Est du masculin.

Hôtel.—Est du masculin.

Hydre.—Est du féminin.

Hyménée.—Est du masculin. Toute l’année n’est qu’un hyménée joyeux. Si l’on veut désigner les fêtes antiques données en l’honneur du dieu Hymen, il faut mettre hyménées au féminin pluriel.

Hypothèque.—N’écrivez pas hypothêque, mais hypothèque.

I

Idiome.—S’écrit sans accent circonflexe: idiome, et non idiôme, mais se prononce idiôme.

Ignorant.—On dit: Ignorant en, sur et de. Quand il s’agit d’une science ou de la partie scientifique d’un art, ignorant régit en devant le nom de la science ou de l’art (il est fort ignorant en géographie, en astronomie); et sur devant une expression générale (il est ignorant sur ces matières-là). Il régit aussi la préposition de, mais lorsqu’il ne s’agit ni de science ni d’art: C’est un homme fort ignorant des choses du monde.

Imaginer.—Avec imaginer, les pronoms me, te, se, nous, vous sont compléments indirects, et ne commandent pas l’accord du participe: Elle s’est imaginé que vous la cherchiez, c’est-à-dire, elle est ayant imaginé à soi. Mais dans la phrase: Voici la chose qu’elle s’est imaginée, le participe varie, et s’accorde, non pas avec se mis pour elle, mais avec le complément direct que mis pour chose.

S’imaginer ne demande pas de préposition devant l’infinitif qui suit: Il s’imagine être un grand docteur.

Immondice.—Est du féminin.

Impasse.—Situation embarrassante. Rue qui n’a point d’issue. Est du féminin.

Incendie.—Est du masculin.

Inclinaison, Inclination.—Ne pas confondre ces deux mots. Inclinaison: obliquité des lignes droites ou des surfaces planes sur le plan de l’horizon. L’inclinaison du terrain, d’un mur.Inclination: action de pencher la tête ou le corps. Il fit une profonde inclination de tête. Disposition et pente naturelle à quelque chose. Il ne se dit guère que des personnes. Inclinations vertueuses, vicieuses, basses.

Inconnu.—Dites: Inconnu à. Inconnu de ne s’emploie qu’en poésie. Vous est-il inconnu? Plante inconnue aux botanistes, et non des botanistes.

Infatigable.—Ecrivez infatigable et non infatiguable.

Inhabileté, Inhabilité.—Ne pas confondre ces deux mots. Inhabileté signifie: manque d’habileté. Cet ouvrier est d’une incroyable inhabileté.—Inhabilité est un terme de jurisprudence et signifie incapacité. La condamnation à une peine infamante perpétuelle emporte inhabilité à recueillir aucune succession. (Acad.)

Inquiet.—Être inquiet de exprime la cause de l’inquiétude. Elle est inquiète de ne pas recevoir de nouvelles.Être inquiet sur exprime l’objet de l’inquiétude. Il est inquiet sur cette affaire, sur le sort de son ami.

Insulter.—Insulter quelqu’un signifie: le maltraiter de fait ou de parole: Il est allé l’insulter jusque chez lui.—Insulter à quelqu’un, à quelque chose: manquer à ce que l’on doit aux personnes ou aux choses. Il ne faut pas insulter aux malheureux. Insulter à ses juges, au public, à la misère publique.

Interligne.—Espace entre deux lignes. Est du masculin. Ce mot est du féminin en termes d’imprimerie. C’est une lame de métal pour séparer les lignes.

Intermède, Entr’acte.—Ne pas confondre ces deux mots. Intermède est le nom donné à de courtes compositions poétiques, dramatiques, musicales ou chorégraphiques, destinées à être offertes aux spectateurs entre deux pièces de plus grande dimension ou entre les actes d’une même pièce. Intermède de musique.—Entr’acte: intervalle entre deux actes d’une même pièce de théâtre: Entr’acte trop long.

Interstice.—Intervalle de temps. Espace entre les molécules des corps. Est du masculin.

Intervalle.—Est du masculin.

Intriguant, Intrigant.—Ne pas confondre ces deux mots. Intriguant est le participe présent du verbe intriguer: C’est en intriguant qu’il réussira.—Intrigant est adjectif ou subst. C’est un homme fort intrigant; c’est un intrigant.

Iode.—Est du masculin.

Isthme.—Est du masculin.

J

Jalousie, Persiennes.—Ne pas confondre ces deux mots. Les jalousies sont des lames mobiles que l’on met aux fenêtres, et que l’on abaisse ou relève au moyen d’un cordon; tandis que les persiennes sont les cadres de bois sur lesquels se posent les lames fixes ou mobiles, qui protègent du soleil, et que l’on place à l’extérieur des maisons.

Japper.—V. Aboyer.

Je.—Ne dites pas: sens-je, dors-je? mais senté-je, dormé-je? Lorsque l’oreille est frappée désagréablement par le son, il faut employer de préférence une autre tournure de phrase. Est-ce que je dors? etc.

Je se répète devant les verbes qui sont à des temps différents. Je sors aujourd’hui, et je sortirai tous les jours. Quand les verbes sont au même temps et qu’il n’y a pas d’opposition, on peut ne pas répéter le pronom: Je lis et chante tour à tour.

Jet d’eau.—Jet d’eau, jeu d’eau. Ne pas confondre ces deux expressions. Jet d’eau désigne l’eau qui jaillit d’un tuyau et s’élève à une certaine hauteur; et aussi la pièce au bas d’un châssis pour rejeter l’eau pluviale.—Jeu d’eau se dit de la diversité des formes que l’on fait prendre aux jets d’eau en variant les ajutages.

Jeune.—Jeune homme, homme jeune. Ne pas confondre ces deux expressions. Jeune homme: adolescent, homme peu avancé en âge. Un jeune homme est toujours bouillant dans ses caprices.—Homme jeune est un homme fait qui n’est ou ne paraît pas avancé en âge.

Jouer.—A l’imparfait de l’indicatif écrivez: nous jouïons, vous jouïez, et au présent du subjonctif: que nous jouïons, que vous jouïez.

Jouer de son reste, jouir de son reste. Ne pas confondre ces deux expressions. Jouer de son reste signifie: employer les moyens extrêmes après lesquels on n’a plus de ressources. Se dit aussi des dernières ressources, du dernier parti qu’on tire de sa place, de sa position. Ce ministre joue de son reste.—Jouir de son reste: se livrer à des plaisirs dont on sera bientôt privé.

On disait autrefois, et on dit encore souvent: toucher du piano, pincer de la guitare, sonner de la trompette, donner du cor, etc. Mais jouer se dit aujourd’hui de tous les instruments de musique (à vent, à cordes ou à clavier).

Jusque.—Suivi de adverbe, jusque prend toujours un trait d’union. Ils en vinrent jusque-là (c’est-à-dire, à tel point) que l’on crut qu’ils allaient se battre.

K

Kiss.—Ce terme anglais s’emploie à tort pour désigner la meringue: espèce de pâtisserie fort délicate faite avec des blancs d’œufs et du sucre en poudre, que l’on garnit de crème fouettée ou de confitures.

L

Lacer, Lasser.—Ne pas confondre ces deux mots quant à l’orthographe. Lacer signifie: serrer avec un lacet: lacer une chaussure. Lasser signifie: fatiguer, importuner. Cet enfant lasse tout le monde. L’a de lacer est bref, et celui de lasser est long.

Laideron.—-Est du féminin. Signifie: jeune fille ou jeune femme laide. Laideronne comme féminin de laideron ne s’emploie plus, et l’Académie le condamne.

Lange.—Est du masculin. Couvrir un enfant de langes fins, soyeux.

Laque.—Est des deux genres. Au féminin laque désigne un suc résineux extrait de certains arbres de l’Inde. Laque verte. Au masculin, laque désigne certains ouvrages, le plus souvent en carton, recouverts d’un très beau vernis. Voilà du vrai laque. Laque, masc., est aussi le nom d’un vernis.

Latins.—Mots latins francisés. L’orthographe de ces mots est arbitraire. Il s’écrivent avec ou sans italiques: in extremis, ad rem; avec ou sans trait d’union: in partibus, in-plano; avec ou sans accent: miseréré, desideratum; avec ou sans majuscule: Un Ave, l’angelus. Le pluriel se forme d’une manière arbitraire: Pater; desiderata, Salvés, in quarto, etc. Il n’y a donc pas de règle générale, et il faut recourir au dictionnaire chaque fois qu’il y a doute.

Lazaret.—Signifie en français: établissement où l’on met en quarantaine les hommes, les marchandises. Ne s’emploie plus dans le sens de léproserie (hôpital pour les lépreux).

Le.—Le pronom le garde la forme du masculin lorsqu’il rappelle l’idée exprimée par un adjectif ou par un substantif pris adjectivement; il est mis alors pour le mot cela ou pour tel, telle. Madame, êtes-vous malade? Oui je le suis (c’est-à-dire: je suis cela, malade).

Si le pronom le rappelle l’idée exprimée précédemment par un substantif ou par un adjectif pris substantivement, l’accord de le se fait avec ce substantif; il est mis alors pour lui, elle, eux, elles. Madame, êtes-vous la malade? Oui je la suis (c’est-à-dire: je suis elle). Messieurs, êtes-vous les avocats que j’ai fait demander? Non, nous ne les sommes pas.

Leur.—On peut se trouver embarrassé sur la question de savoir si l’adjectif leur doit être écrit au singulier ou au pluriel. Il faut, dans ce cas, remplacer leur par l’article, et mettre après le substantif l’un des mots de lui, d’elle, d’eux, d’elles, de nous, de vous. Si le sens exige l’article au pluriel, le substantif et par conséquent l’adjectif leur devront être au pluriel: dans le cas contraire, ils seront au singulier. Exemples: Ils entassaient dans leurs chapeaux des pièces d’or et d’argent (dans les chapeaux d’eux). Les Visigoths furent battus à Vouillé; Alaric, leur roi, fut tué par Clovis (le roi d’eux).

On met au singulier le substantif déterminé par leur quand le sens de la phrase indique clairement que ce substantif ne représente qu’un seul objet possédé en commun. Mon père et ma mère ont vendu leur mobilier.

Au contraire, on met au pluriel leur et le substantif qu’il détermine, quand, d’après le sens du discours, ce substantif doit représenter nécessairement plusieurs objets possédés: Que de gens regrettent d’avoir quitté leurs villages pour aller habiter les villes!

Leur s’emploie aussi substantivement pour ce qui est à eux, à elles. Qu’ils gardent ce qu’ils ont, je ne veux rien du leur (Acad.).

Leurre.—Signifie appât, piège. Est du masculin: La loterie est un leurre funeste à beaucoup de gens de bien.

Liaison.—Dans quelques occasions, comme lorsqu’il s’agit de locutions toutes faites, et devenues pour ainsi dire proverbiales, comme: du blanc au noir, franc étourdi, porc-épic, on prononce: du blan-kau-noir, fran-kétourdi, por-képic.

Bescherelle dit qu’il faut prononcer: un commun-n-espoir, et non: un commu-n-espoir. C’est-à-dire que les adjectifs terminés par n se lient au substantif qu’ils qualifient, tout en conservant la nasalité.

Si un adjectif terminé par n se trouve immédiatement suivi du nom auquel il a rapport, et que ce nom commence par une voyelle ou une h muette, l’n perd le son nasal et se lie à la première syllabe du nom. Bon ouvrage, ancien ami, se prononcent bo-nouvrage, anciè-namie. Il en est de même pour un, mon, ton, son, s’ils ne sont séparés du nom que par d’autres adjectifs qui y ont rapport. Un excellent ouvrage, mon intime et fidèle ami se prononcent eun-nexcellent, mo-nintime. Hors de là, on conserve la nasalité, même quand le mot suivant commence par une voyelle ou par une h muette: Ce projet est vain et blâmable, ancien et respectable (vain-né, ancien-né).

On, avant le verbe dans les propositions positives, n’a pas le son nasal, et se lie à la syllabe suivante. On aime, on honorera se prononcent: on-naime, on-nonorera. Dans les phrases interrogatives, on étant après le verbe, ou du moins après l’auxiliaire, est purement nasal, malgré les voyelles suivantes: A-t-on eu soin? Est-on-ici pour longtemps? En aurait-on été assuré? (a-t-on-eu, est-on-ici, etc.).

Jamais les mots en an ne doivent se lier avec les voyelles qui les suivent. Ainsi, il faut prononcer sans liaison: un courtisan adroit; un ouragan affreux. Même règle pour les mots terminés en ein, comme dessein. On fait quelquefois exception pour le mot plein.

Sauf bien peu d’exceptions, que l’usage peut faire connaître, il n’y a point de liaison après les substantifs terminés en en, ein, in, ion, oin, ouin, on.

P final se prononce dans beaucoup et trop suivi d’une voyelle. Il a beaucoup étudié. Il est trop entêté. S’il n’est pas suivi d’une voyelle, on ne le fait pas sentir. Le p de coup se prononce aussi dans le discours soutenu lorsqu’il est suivi d’une voyelle. Coup inattendu. Coup extraordinaire.

Dans le discours soutenu, et surtout dans les vers, l’r finale des infinitifs en er peut très bien se lier avec la voyelle d’un mot suivant; il faut respecter et chérir la vertu; il voulait aller attaquer l’ennemi (respecté-r-et, allé-r-attaquer). Dans la conversation ces liaisons seraient affectées et ridicules.

Les adjectifs en er se lient à la voyelle du substantif suivant, même dans la conversation. Un premier amour, un dernier adieu, un léger effort (premié-ramour, dernié-radieu, légé-reffort). Mais les substantifs en er ne sont susceptibles d’aucune liaison avec le mot suivant. L’étranger est en fuite. Le meunier ajouta.... (l’étrangé-est, le meunié-ajouta). La même remarque s’applique à l’adjectif quand il n’est pas suivi d’un substantif. Au lacet meurtrier abandonner ses frères (meurtrié-abandonner).

Si, dans la lecture soutenue et à la tribune, on dit toujours: des amis attentifs (ami-zattentifs), on prononce fort bien dans la conversation: des ami-attentifs.

On ajoute une s euphonique et un trait d’union à la seconde personne de l’impératif terminée en e et suivie des pronoms y ou en. Portes-y ce livre. Donnes-en beaucoup. Cependant, si en est préposition, le verbe s’écrit à la manière ordinaire et sans trait d’union. Mange en homme bien élevé, et non pas en rustre.

Lorsque.—L’e de ce mot ne s’élide que devant il, elle, on, un, une. C’est une faute d’écrire lorsqu’eut lieu l’élection; lorsqu’Ugolin fut condamné à mourir de faim.

Losange.—Est des deux genres. Au masculin, c’est un parallélogramme dont les quatre côtés sont égaux sans que les angles soient droits. Au féminin c’est une note de musique, de la forme d’un losange, qui vaut la moitié de la carrée.

Lui.—On pourra dire en parlant d’un chat, d’un chien, auquel on est attaché: je n’aime que lui; et cependant, en parlant d’un cheval, on ne pourra pas dire qu’on ne s’est pas encore servi de lui; il faudra dire: qu’on ne s’en est pas encore servi.

On ne doit pas employer indifféremment de lui et de soi. Quand on parle en général, et sans indiquer la personne qui est le sujet de la phrase, il faut se servir de soi. Que chacun prenne garde à soi. Mais lorsque la personne qui est le sujet de la phrase est désignée, il faut mettre lui: Que cet homme prenne garde à lui. V. Soi.

M

Mademoiselle.—L’abréviation de mademoiselle est Mlle, et de mesdemoiselles, Mlles. On écrit ce mot au long, en adressant une lettre. Mademoiselle s’écrit avec une minuscule dans le corps d’une phrase. Excusez, mademoiselle.

Maigre.—Un repas maigre est un repas où il n’y a pas de viande, et un maigre repas est un repas où il y a peu à manger.

Majuscules, Minuscules.—Église avec une majuscule désigne la communion des fidèles, et église avec une minuscule, le temple.

Il faut écrire avec des majuscules, entre autres mots, les noms des peuples quand ils ne sont pas pris adjectivement. Un Français, un Anglais; mais on dira un paysan français, un marin anglais.

On écrit: Dieu est l’Etre suprême. Adorer l’Eternel, le Tout-Puissant, le Très-Haut, le Fils.

Ecrivez Etat, signifiant un gouvernement, un empire; Parlement, Chambre: l’ensemble des corps délibérants d’un gouvernement, des députés, surtout si ces mots sont pris dans le sens absolu (cette règle n’a pas l’air d’être rigoureuse); Apôtre quand on désigne spécialement l’apôtre saint Paul; Il, tenant la place de Dieu.

Prennent la minuscule les noms des diverses religions: le christianisme, le mahométisme; les noms des sectaires et les partisans des doctrines religieuses: les luthériens, les juifs; les noms des membres des ordres monastiques: les carmes, les ursulines; les points cardinaux: le nord, le sud. De même on dit, le czar, le bey, l’émir. (V. Saint, Monsieur.)

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