Dictionnaire de nos fautes contre la langue française
Malhonnête.—Adjectif des deux genres. Il a deux sens différents, et il se dit des personnes et des choses. Appliqué aux choses, il se met après le substantif; avec un nom de personne, il précède ou il suit le substantif, selon le sens. Un malhonnête homme est un homme qui manque d’honneur, de probité. Un homme malhonnête est un homme incivil.
Maltraiter.—Ne pas confondre maltraiter et traiter mal. Maltraiter signifie: traiter durement, en paroles et en actions; ou biens faire préjudice à quelqu’un. Il l’a maltraité de coups, en paroles. Cet homme a fort maltraité son fils dans son testament. Traiter mal signifie: mal régaler quelqu’un, lui faire faire mauvaise chère ou bien en user mal avec lui. Aux temps composés, le génie de notre langue exige que l’adverbe mal passe avant le participe: il m’a mal traité; de sorte qu’à la prononciation, cette expression peut se confondre avec celle-ci: il m’a maltraité. Pour éviter l’équivoque, il suffira d’ajouter un modicatif tel que bien, fort, assez, à l’adverbe mal, qui alors pourra se placer après le participe: il m’a traité fort mal.
Mânes.—Est du masculin.
Manœuvre.—Est des deux genres. Au masculin désigne un homme qui travaille des mains, un apprenti qui sert les maçons. Au féminin: action de gouverner, de conduire un vaisseau, moyen qu’on emploie pour réussir, etc.
Mansarde, Lucarne.—Ces mots ne doivent pas être confondus. La mansarde, entre autre choses, est une fenêtre pratiquée dans la partie antérieure, presque verticale, d’un comble brisé (comble composé d’une partie presque verticale et d’une autre inclinée). Lorsque la toiture a la forme d’un A, on appelle lucarne la fenêtre ménagée dans cette toiture.
Masculin.—-Les mots suivants s’emploient seulement au masculin: Amateur, artisan, censeur, chef, défenseur, docteur, écrivain, grognon, imposteur, peintre, philosophe, poète, possesseur, professeur, sauveur, successeur, témoin, traducteur: Elle fut le seul témoin de l’accident; elle est bon auteur, bon peintre, grand philosophe, etc.
Matinal, Matineux, Matinier.—Ne pas confondre ces trois adjectifs. Matinal, qui s’est levé matin (Vous êtes bien matinal aujourd’hui).—Matineux, qui est dans l’habitude de se lever matin (Il faut être plus matineux que vous n’êtes).—Matinier, qui appartient au matin. Il n’est guère usité que dans cette expression: L’étoile matinière. C’est donc une faute de dire: Je suis toujours matinal. Dites: Je suis matineux.
Méchant.—Méchant a divers sens, suivant qu’il précède ou qu’il suit le substantif. Une méchante épigramme est une épigramme sans sel et sans esprit. Une épigramme méchante est une épigramme pleine de traits malins et piquants. Méchant homme a rapport aux actions; homme méchant, aux pensées et aux discours. L’un fait des méchancetés, l’autre en pense et en dit. Avoir méchante physionomie, méchante mine, c’est avoir l’air ignoble et bas. Avoir une physionomie méchante, la mine méchante, c’est avoir la physionomie d’un méchant homme.
Meilleur.—On dit: Apportez-nous de meilleur vin, c’est-à-dire: meilleur que celui qu’on a déjà bu ou goûté; et: Apportez-nous du meilleur vin, c’est-à-dire: du meilleur que vous ayez.
Le meilleur veut le verbe suivant au subjonctif. C’est la meilleure raison que vous puissiez donner. Cependant lorsqu’on veut exprimer un fait positif, incontestable, on met l’indicatif: Je fais la meilleure contenance que je puis.
Lorsque je dis: C’est le meilleur vin que j’aie bu de ma vie, cela signifie: Je suis tenté de croire, il me semble que c’est le meilleur vin, etc. Au contraire, quand je dis avec l’indicatif: c’est le meilleur vin que j’ai bu, j’exprime un fait certain.
Mélasse.—Ecrivez mélasse, et non melasse, et prononcez mé-lasse, et non m’lasse.
Mêler.—Mêler avec, mêler à. La première expression signifie: mettre ensemble plusieurs choses et les confondre. Mêler l’eau avec le vin; mêler de l’or avec de l’argent.—Mêler à se dit des choses morales, et signifie: joindre, unir. Mêler la douceur à la sévérité.
Membré, Membru.—Ne pas confondre ces deux mots. Membré signifie: qui a les membres bien proportionnés, et ne s’emploie guère qu’avec l’adverbe bien.—Membru: qui a les membres fort gros. On l’emploie aussi substantivement: Un gros membru (terme familier).
Mer.—Mer basse et basse mer n’ont pas le même sens. La mer est basse à cet endroit, c’est-à-dire: il n’y a pas beaucoup d’eau. Il est basse mer, c’est-à-dire: la mer est à la fin de son reflux.
Métal.—Tous les noms des métaux sont du masculin.
Mètre.—Mètre et ses composés s’écrivent avec un accent grave: géomètre, baromètre, périmètre, et non avec un accent circonflexe.
Mets.—S’écrit sans accent: mets, et non mêts.
Mieux.—Après mieux que, le verbe de la proposition suivante doit être accompagné de la négation ne, si la première proposition est affirmative. Il a été mieux reçu qu’il ne croyait, c’est à-dire il ne croyait pas être aussi bien reçu qu’il l’a été. Si la première proposition est négative ou interrogative, la négation n’est pas nécessaire dans la seconde. On n’en peut pas user mieux que je fais, c’est-à-dire: mieux que j’en use.
Le mieux veut le verbe suivant au subjonctif: C’est le livre le mieux écrit que j’aie lu.
Minuit.—Minuit n’a point de pluriel et veut au singulier les mots qui s’y rapportent. C’est donc à tort que beaucoup de personnes disent: minuit sont sonnés, pour minuit est sonné, sur les minuits, pour vers minuit, à minuit.
L’usage veut qu’on écrive: minuit et demi, et non minuit et demie.
Moelle.—S’écrit sans tréma: moelle, et non moëlle. Même remarque pour les composés qu’on écrit: moelleux, moellon, etc.
Monseigneur.—S’écrit en un seul mot quand on parle aux hommes. Monseigneur le prince. On l’écrit en deux mots quand on parle à Dieu. Mon Seigneur et mon Dieu.
Au pluriel on dit: nosseigneurs. Nosseigneurs les évêques.
Monsieur.—L’abréviation de monsieur est M. ou Mr (sans point après l’r). On ne doit jamais abréger par Mons. Monsieur se prononce mo-cieu, ou meu-cieu.
Il faut écrire ce mot avec une minuscule, dans le corps d’une phrase: Je vous prie, monsieur... Oui, monsieur. On n’emploie M. qu’à la troisième personne: J’écris à M. X.....
L’abréviation du pluriel Messieurs est MM., et non Messrs., qui est l’abréviation anglaise.
Mots latins.—-V. Latins.
Moudre.—Verbe irrégulier. Je mouds, il moud, nous moulons, ils moulent, et non nous moudons, ils moudent. Je moulais, je moulus, je moudrai, que je moule, que je moulusse. Moulant (et non moudant), moulu. Ce verbe se conjugue comme s’il était de la troisième conjugaison, mais avec deux radicaux: moud avant une consonne, et moul avant une voyelle.
Mousseux, Moussu.—On dira également bien, arbre mousseux ou moussu, roche mousseuse ou moussue (couverte de mousse); mais Bescherelle condamne l’expression rose mousseuse; il faut dire rose moussue (dont la tige et le calice sont couverts d’une espèce de mousse).
Mousson.—-Vent réglé, périodique de la mer des Indes. Est du féminin.
Moustique.—Est du masculin.
Nacre.—Matière blanche et brillante qui forme l’intérieur de certaines coquilles. Est du féminin. De la nacre de perle.
Navrant.—S’écrit sans accent circonflexe: navrant.
Ne.—Gardez-vous d’offenser cet homme signifie: abstenez-vous de l’offenser, ne l’offensez pas. Gardez-vous de ne pas offenser cet homme, signifie: offensez-le sans faute, ne manquez pas de l’offenser.—Ne employé seul est l’expression négative la plus faible. Je ne puis commander au trouble qui m’agite.—Ne pas est l’expression négative moyenne; elle a plus de force que ne, et moins que ne point. La sagesse n’est pas toujours inaltérable.—Ne point est l’expression négative la plus forte. Il n’est point de noblesse où manque la vertu.
Après les verbes craindre, appréhender, trembler, et les expressions avoir peur, il est dangereux, on met ne devant le verbe suivant, quand la proposition primordiale est affirmative. Les pères ont peur que l’amour naturel des enfants ne s’efface. Mais si la proposition primordiale est négative, on supprime ne devant le verbe suivant. Je n’ai pas peur qu’il arrive. Ne crains pas toutefois que j’éclate en injures.
Si les verbes douter, nier, etc., sont employés affirmativement, on ne met jamais ne devant le second verbe. Je doute qu’il vous aime. Il me paraît absurde de nier qu’il y ait une intelligence dans le monde.
Après les verbes empêcher, éviter, prendre garde, garder (dans le sens de: prendre des mesures, des précautions), on met ne devant le second verbe, que la première proposition soit affirmative, négative ou interrogative. Evitez qu’il ne vous parle (Acad.). La pluie presque continuelle empêche qu’on ne se promène dans les cours.
Les locutions conjonctives à moins que, de peur que, de crainte que, dans la crainte que veulent toujours après elles la négation ne. Combien de fois a-t-on vu des hommes publics faire échouer des entreprises glorieuses à l’Etat, de peur que la gloire n’en rejaillit sur leurs rivaux!
Après les expressions autre, autrement, tout autre, tout autrement, plutôt que, plus tôt que, on doit employer la négation ne. On se voit d’un autre œil qu’on ne voit son prochain. Si cependant la première proposition était négative, il ne faudrait pas faire usage de ne après autre, autrement, etc. N’agissez pas autrement que vous parlez.
Négligeant, Négligent.—Il ne faut pas confondre ces deux mots. Négligeant est le participe présent de négliger. Une personne négligeant le soin de ses affaires.—Négligent est l’adjectif: Ecoliers négligents. Est aussi substantif. Une négligente.
Ni.—Si deux sujets particuliers sont unis par ni, le verbe s’accorde avec le dernier lorsqu’il y a nécessairement exclusion de l’un d’eux: Ni M. le duc, ni M. le cardinal ne sera nommé ambassadeur à Naples. (Il n’y a ici qu’un ambassadeur à nommer, un seul des deux candidats pouvant être nommé). Mais si la manière d’être peut s’affirmer des deux sans qu’il y ait exclusion nécessaire de l’un, on met le verbe au pluriel. Ni lui ni son conseil n’y peuvent rien comprendre. Si les sujets sont de différentes personnes, le verbe se met au pluriel et à la personne qui l’emporte sur les autres: Ni vous ni moi ne sommes coupables.
Les parties d’un complément unies par ni doivent être des mots de même espèce ou des locutions de même nature. On ne dira donc pas: Je n’apprendrai ni à dessiner, ni la musique. Il faudra dire: Je n’apprendrai ni le dessin, ni la musique.
Ni ne doit pas précéder sans. Il faut dire: Sans crainte ni pudeur, ou bien sans crainte et sans pudeur, et non sans crainte ni sans pudeur.
Nier.—Ce verbe prend deux i aux deux premières personnes du pluriel de l’imparfait de l’indicatif et du présent du subjonctif. Nous niions, vous niiez, que nous niions, que vous niiez.
Avec le verbe nier, le verbe de la proposition subordonnée se met au subjonctif. Nier qu’il y ait des peines et des récompenses après le trépas, c’est nier l’existence de Dieu.
On peut indifféremment mettre ou supprimer la négative. Je ne nie pas qu’il n’ait fait cela, ou qu’il ait fait cela (Acad.). Mais il faut toujours mettre la négative quand le verbe nier est sous une forme interrogative: Peut-on nier qu’il n’ait commis cette faute? Lorsque le sens de la proposition est affirmative, le verbe de la proposition subordonnée ne prend point ne. Je nie qu’il soit venu.
Nom.—Noms collectifs ou collectifs. La règle des collectifs est longue, mais elle peut se réduire à ceci. Quand le verbe a pour sujet un collectif suivi d’un nom pluriel lui servant de complément, il s’accorde avec le collectif, si le collectif est général, et avec le nom pluriel, si le collectif est partitif. L’emploi du singulier ou du pluriel dépend quelquefois de la pensée de l’écrivain. On dira: La foule des humains est vouée au malheur. Une foule de pauvres reçoivent des secours. Des enfants qui naissent, la moitié tout au plus parvient à l’adolescence. La moitié de nos concitoyens vivent et meurent loin de la patrie.
Le collectif est général lorsqu’il exprime l’idée dominante; partitif, quand l’idée dominante est surtout exprimée par le complément.
Mais les collectifs: la plus grande partie de, le plus grand nombre de, la plupart de, une infinité de, peu de, assez de, trop de, combien de, sont des collectifs partitifs qui commandent en général l’accord du verbe avec le complément qui suit l’une de ces expressions. La grande partie des citoyens, une infinité de citoyens croient que......
Lorsque les mots peu, beaucoup, la plupart, etc., sont relatifs à un substantif pluriel sous-entendu, le verbe se met également au pluriel. La plupart pensent, c’est pour: la plupart des hommes pensent. Le bonheur! tout le monde en parle, peu le connaissent.
Quand le collectif partitif est suivi d’un nom singulier, le verbe se met au singulier. La plupart du monde ne se soucie pas de l’intention ni de la diligence des auteurs.
Nu.—Nu, employé sans article et devant un substantif, demeure invariable, et se joint par un trait d’union à ce substantif: nu-tête, nu-pieds, nu-jambes. Il lui parle nu-tête (Acad.). Les courtisans vont nu-tête; les esclaves vont nu-pieds. Lorsque le substantif qualifié par l’adjectif nu est déterminé par l’article la, cet adjectif, quoique placé avant le nom, subit l’accord. Le donateur s’est conservé la nue propriété de ses biens.
Obélisque.—Pyramide élancée faite d’une seule pierre. Est du masculin.
Obsèques.—Est du féminin.
Obus.—Ou prononce obuz (Académie). Est du masculin.
Occuper.—Ne pas confondre s’occuper de et s’occuper à. S’occuper de quelque chose: y penser, en avoir la tête remplie, chercher les moyens d’y réussir. Il s’occupe beaucoup de ses affaires. Il s’occupe de détruire les abus. Il s’occupe de son jardin.—S’occuper à quelque chose: y travailler. Il s’occupe à détruire les abus. Il s’occupe à son jardin. Il s’occupe à l’étude des belles-lettres.
Œuvre.—Ce mot est presque toujours du féminin. Excepté quand il désigne la pierre philosophale (dans ce cas il est toujours accompagné de l’adjectif grand: le grand œuvre); quand il se dit de l’ensemble des ouvrages d’un musicien, d’un graveur (l’œuvre entier de Meyerbeer, de Dürer), en termes d’architecture, quand il est pris dans le sens de bâtisse (le gros œuvre de cette maison est achevé). Œuvre, dans ses acceptions ordinaires, se met quelquefois au masculin dans le style élevé.
Offre.—Ce mot, qui était autrefois du masculin, est maintenant du féminin.
Oie.—Est du féminin.
Ombrage, Ombre.—Ne pas confondre ces deux mots. Ombrage est un terme particulier et spécial; il ne se dit que de l’obscurité produite par l’assemblage des branches et des feuilles d’arbres qui s’interposent entre la source de lumière et l’objet qui est dans l’ombre. Se reposer sous les ombrages d’un parc; cette forêt offre un ombrage impénétrable aux rayons du soleil.—Ombre est l’obscurité produite par un corps opaque qui intercepte les rayons lumineux. Ce terme est général, et se dit de toutes les causes qui peuvent produire ce phénomène: L’ombre de la terre cause l’éclipse de la lune; on se met à l’ombre d’un mur, à l’ombre d’un arbre.
Omnibus.—Est du masculin.
On.—On demande toujours le verbe à la troisième personne du singulier. Quand on est chrétien, de quelque sexe qu’on soit, il n’est pas permis d’être lâche (Fénelon). On peut être honnête homme et faire mal des vers. Cependant, si le sens indique clairement qu’on parle d’une femme ou de plusieurs personnes, on doit être suivi d’un féminin ou d’un pluriel. On n’est pas toujours jeune et jolie. On n’est point des esclaves pour essuyer de si mauvais traitements.
Il faut bien prendre garde de se laisser tromper par la prononciation, et d’omettre la négation ne après on, lorsque l’e de cette négation s’élide avec la voyelle du mot suivant. Ecrivez: On n’est pas toujours jeune et jolie; et: On est toujours trop disposé à croire le mal; comme si vous écriviez, vous ne serez pas toujours jeune et jolie; vous êtes toujours trop disposé à croire le mal. Si l’on en parle bien et si l’on n’en parle bien ont une signification toute contraire, bien que la prononciation soit la même.
L’on ne s’emploie que pour éviter un concours désagréable de sons, ou bien un hiatus; ce qui arrive plus particulièrement après que, qui, quoi, si, ou, et où. De qui l’on parle; si l’on dit; et l’on croit; on se tait ou l’on parle bien; le pays où l’on va. On dira cependant: Si on lui dit, à qui on lit; et non si l’on lui dit, à qui l’on lit.
Lorsque le mot on est répété dans une phrase, il ne doit s’appliquer qu’à la même personne. Les phrases suivantes sont donc vicieuses: Quand on sent que l’on vous aime, on en est plus aimable. Quand on a été aimé avec emportement, il faut qu’on vous haïsse avec fureur. Il faut dire: Quand on sent que l’on plaît, on est plus aimable; quand on a aimé avec emportement, il faut qu’on haïsse avec fureur.
Once.—Est du féminin.
Ongle.—Est du masculin. Etait autrefois du féminin.
Onze.—-Bien que ce mot commence par une voyelle, on prononce et on écrit sans élision l’article, la préposition etc. qui le précède. De onze enfants qu’ils étaient, il n’en reste plus qu’un seul. De vingt il n’y en a plus que onze. Dans le langage familier, on dit aussi quelquefois: Il n’y en a plus qu’onze.
Opéra.—Un opéra est une pièce de théâtre entièrement chantée. Quand il y a des parties parlées, la pièce prend le nom d’opéra comique. On dit souvent: un grand opéra, quand c’est un opéra monté à grand spectacle, avec ballet, etc., mais on ajoute ordinairement l’épithète de grand au mot opéra, pour distinguer le vrai opéra de l’opéra comique.—L’opéra bouffe est un opéra comique où le sujet ou les personnages sont des caricatures.—L’opérette n’est autre chose qu’un vaudeville avec couplets et chœurs.
Opuscule.—Est du masculin.
Or.—Est du masculin, ainsi que tous les métaux.
Orage.—Est du masculin.
Orbite.—Est du féminin.
Orchestre.—Était autrefois du féminin; est maintenant du masculin.
Orge.—Est du féminin. De l’orge nouvelle. Il n’est du masculin que lorsqu’il est suivi des participes passés mondé (nettoyé) et perlé (dépouillé de ses pellicules). Une tisane d’orge perlé, d’orge mondé (Acad.).
Orgue.—Est du masculin au singulier et du féminin au pluriel. Bescherelle dit: “L’emploi de ce mot n’offre de difficulté que lorsqu’il est précédé de un de. Dans ce cas, l’application de la règle serait d’une bizarrerie choquante, et l’on ne peut dire, par exemple: Voilà un des plus belles orgues que j’aie vues. Il faut donc éviter ces sortes de phrase, ou ne donner qu’un genre au mot orgue, et dire: Voilà un des plus beaux orgues que j’aie vus, ou: voilà une des plus belles orgues que j’aie vues. L’Académie, selon son usage, ne se prononce pas sur cette difficulté.”
Orifice.—Est du masculin.
Originaire, Original, Originel.—Ne pas confondre ces trois mots. Originaire: qui tire son origine de tel ou tel lieu. Le tabac est originaire d’Amérique.—Original: qui a un caractère d’origine. Le texte original d’un ouvrage. S’emploie aussi dans le sens de singulier, bizarre.—Originel, qui remonte jusqu’à l’origine. Un vice originel.
Orme.—Est du masculin.
Orteil.—Est du masculin. Le gros orteil, et non la grosse orteil.
Orthographe.—Est du féminin.
Otage.—S’écrit sans accent circonflexe: otage, et non ôtage.
Ou.—On demande un homme ou une femme âgés, signifie qu’on demande un homme âgé, ou bien une femme âgée. On demande un homme ou une femme âgée, c’est un homme sans condition d’âge, ou bien une femme qui soit âgée.
On ne dira pas: j’apprendrai le dessin ou à danser; mais: j’apprendrai le dessin ou la danse.
Oui.—On dit: je crois que oui, ou qu’oui; le oui et le non.
Ouïe.—Est du féminin.
Ouvrage.—Est du masculin.
Padou, Padoue.—Ne pas confondre ces deux mots. Padou est un ruban tissu moitié de fil et moitié de soie.—Padoue: ville d’Italie. Saint Antoine de Padoue.
Pamphlet, Brochure.—Ne pas confondre ces deux mots. Le pamphlet est un livre dicté par un esprit de critique ou de sarcasme plus ou moins violent et spirituel, et d’un petit volume qui en facilite le débit: un pamphlet injurieux, séditieux.—La brochure est simplement un ouvrage imprimé ne contenant qu’un petit nombre de feuilles, traitant un sujet quelconque.
La brochure n’est pas nécessairement un livre broché. Une brochure peut être reliée et doit être peu volumineuse, tandis qu’un livre broché peut être très gros.
Panacée.—Signifie: remède universel. Est du féminin.
Pâque.—Pâque, fête des Juifs, est du féminin, et s’écrit avec une minuscule: Les Juifs célèbrent la pâque en mémoire de la sortie d’Egypte. Pâque, ou mieux Pâques, fête chrétienne, est du masculin, et s’écrit avec une majuscule: A Pâques prochain.
Au pluriel, Pâques est du féminin dans Pâques fleuries (le dimanche des Rameaux); Pâques closes (le dimanche de Quasimodo), et quand il veut dire la communion pascale. Faire de bonnes Pâques.
Par.—Par là, locution adverbiale, signifie: par cet endroit là, et s’écrit sans trait d’union: Allez par là.—Par-là, de la locution par-ci, par-là, s’écrit avec un trait d’union.
Parafe ou Paraphe.—Est du masculin. Désigne la marque faite d’un ou de plusieurs traits de plume, qu’on met ordinairement après sa signature. Parafe désigne aussi la signature abrégée. Dites plutôt: Mettez votre parafe sous ce renvoi, que: mettez votre initiale....
Paraître.—Le verbe paraître ne prend que le verbe avoir dans ses temps composés. Ne dites pas: Ce journal est paru pour la première fois la semaine dernière, mais a paru. Ni: c’est un des plus grands hommes qui soient parus, mais: qui aient paru.
Parallèle.—Est des deux genres. En termes de géométrie, parallèle est du féminin: Mener une parallèle à une ligne. En termes de géographie ce mot est du masculin: Tous les lieux qui sont sur le même parallèle.
Pardonner.—Pardonner veut le nom de la chose au régime direct, et le nom de la personne au régime indirect; d’où il suit qu’il ne faut pas dire: Pardonnez à quelque chose (pardonner à quelques vers faibles); ni pardonner quelqu’un (pardonner ses enfants); mais: Pardonner quelque chose (pardonner quelques vers faibles), pardonner à quelqu’un (pardonner à ses enfants). Mais on peut dire: un homme pardonnable.
Participer.—Verbe neutre. Il prend tantôt la préposition à, et tantôt la préposition de. Participer à veut dire: avoir part. Je veux que vous participiez à ma fortune, comme vous avez participé à ma disgrâce. On le prend aussi dans le sens de: prendre part, s’intéresser: Je participe à votre douleur.—Participer de signifie: tenir de la nature de. Le pathétique participe du sublime autant que le sublime participe du beau et de l’agréable.
Pas.—Pas, exprimant moins fortement la négative que point, s’emploie pour indiquer quelque chose d’accidentel. Il n’étudie pas; il ne lit pas; il ne dessine pas; c’est-à-dire: dans ce moment, à présent, actuellement, il n’étudie pas, il ne lit pas, etc.—Point s’emploie pour exprimer quelque chose d’habituel et de permanent. Il n’étudie point, il ne lit point, c’est-à-dire, il n’étudie, il ne lit en aucun temps, jamais.
Pauvre.—Ne pas confondre les expressions: Pauvre homme et homme pauvre. La première désigne un homme dans un état pitoyable, aussi un homme de petit esprit, d’intelligence faible.—Un pauvre homme peut être riche. Homme pauvre signifie: homme sans fortune.
Pèlerinage.—Ecrivez pèlerinage, et non pélérinage.
Perce-neige.—Nom vulgaire de la nivéole. Est du féminin.
Perclus.—Fait au féminin percluse, et non perclue.
Perversion, Perversité.—Il ne faut pas confondre ces deux mots. La perversion est le changement du bien en mal.—La perversité, c’est l’état de ce qui est pervers. Si un honnête homme devient une canaille, ce changement est une perversion; et son nouvel état est la perversité.
Peser.—Ecrivez peser sans accent, et non péser.
Pétale.—Est du masculin. Le pétale est chacune des parties qui composent la corolle d’une fleur.
Pétiole.—(pé-ciole). Est du masculin. Le pétiole d’une feuille est ce qu’on appelle vulgairement la queue.
Période.—Est du féminin quand il désigne un espace de temps déterminé par le retour d’un phénomène qui revient à des époques fixes. Période Julienne, dyonisienne. Aussi en termes d’astronomie, de géologie, de mathématique, de musique, de rhétorique, etc.—Il est du masculin quand il signifie le plus haut point où une personne, une chose puisse arriver. Le dernier période de la maladie; le plus haut période de la gloire. Quand période désigne un espace de temps indéterminé, il est encore du masculin. Mais Bescherelle ajoute: “En ce dernier sens plusieurs font période du féminin.”
Persiennes.—V. Jalousies.
Pire, Pis.—Ces mots sont souvent confondus, mais à tort. Pire est adjectif, et signifie: qui est plus mauvais, plus méchant, plus nuisible. Le pire état est d’être sans caractère. De toutes les calamités c’est la pire. Ce mot ne s’emploie jamais comme adverbe. On ne doit donc pas dire: Il va pire, tant pire, il va de mal en pire, mais il va pis, tant pis, de mal en pis.
Le pire est substantif masculin. Qui choisit prend le pire (Acad.).
Pis est adverbe et signifie: plus mal, d’une manière plus désavantageuse, plus fâcheuse. Pis est l’opposé de mieux. Il va pis, bien pis que jamais. On se plaignait, mais les choses vont encore pis.
Pis s’emploie aussi comme adjectif comparatif, mais il ne se joint alors qu’à des noms ou à des pronoms indéterminés. C’est bien pis. Il n’y a rien de pis que cela. Il ne saurait rien arriver de pis.
Le pis signifie: Ce qu’il y a de pire. Le pis qu’il puisse arriver. C’est le pis que j’y trouve.
Il faut dire: Faire du pis qu’on peut (et non: du pire); mettre les choses au pis (et non: au pire); au pis aller (et non: au pire).
Plain.—Écrivez plain-chant (chant de l’église), de plain-pied (sans monter ni descendre), et non plein-chant, de plein-pied.
Plaire.—Ce qui te plaît signifie: ce qui t’est agréable. Ce qu’il te plaît signifie: ce que tu veux. Donnez-moi ce qui vous plaira, signifie: ce que vous trouverez bon, ce que vous jugerez bon; ce qu’il vous plaira signifie: ce qu’il vous plaira de donner, que vous le trouviez bon ou méchant.
Pleur.—Est du masculin.
Plus.—Bien que l’expression plus d’un réveille une idée de pluralité, elle exige le verbe au singulier. Plus d’un charmant ouvrage serait perdu pour nous. Si au lieu de plus d’un, il y avait plus de trois, plus de cinquante, plus de cent, etc., on mettrait alors le verbe au pluriel.
Plutôt.—Indique la préférence. Mourir plutôt que trahir. Plus tôt, en deux mots, s’applique au temps: il arrivera plus tôt que les autres.
Poêlon.—Est, en français, une petite poêle. C’est une faute d’appeler poêlon, ou queue de poêlon, le têtard: le petit de la grenouille.
Poison.—Est du masculin. Était du féminin autrefois.
Pore.—Petit espace ou interstice qui sépare les molécules intégrantes des corps. Est du masculin.
Pont-levis.—Écrivez pont-levis, et non pont-lévis.
Porte.—Tous les mots composés commençant par porte s’écrivent avec un trait d’union: Porte-allumettes, porte-outil, porte-drapeau. Excepté: porteballe, portechoux, portechape, portecollet, portecrayon, portefaix, portefeuille, portemanteau.
Possible.—Est invariable, comme attribut d’une proposition elliptique, lorsqu’il est précédé des mots plus, moins, le plus, le moins. Ils ne songent qu’à payer le moins d’impôts possible, c’est-à-dire: qu’il leur est possible. Aux plus longues échéances possible, c’est-à-dire: au plus longues échéances qu’il sera possible.
Pourpre.—Est des deux genres. Au féminin ce mot désigne la matière colorante fournie par la cochenille; la dignité des rois, la dignité de cardinal.—Au masculin pourpre désigne la couleur même. Le pourpre des raisins; étoffe d’un beau pourpre.
Précédant, Précédent.—Précédant est le participe présent de précéder. Il vient, précédant le cortège.—Précédent est adjectif et substantif: Le jour précédent; citer un précédent.
Premier-né.—Désigne le premier des enfants mâles. Ce substantif n’a pas de féminin correspondant. En parlant d’une fille; on ne dit pas: La première-née.
Près de, Prêt à.—Près de est une locution prépositive, et signifie sur le point de.—Prêt à est une locution adjective, et signifie disposé à, préparé à, en état de. Combien de gens sont près de la mort sans être prêts à bien mourir!
Présidant, Président.—Le premier est le participe présent du verbe présider. C’est en présidant des assemblées tumultueuses qu’il s’habituera à commander à la foule.—Président est substantif: Le président des Etats-Unis.
Presque.—L’e final ne s’élide que devant île. Presqu’île. Partout ailleurs on écrit presque au long. Presque achevé; un habit presque usé; presque à la fin du livre.
Prétendre.—Verbe actif ou transitif, et quelquefois neutre ou intransitif. Prétendre, dans le sens de vouloir, ne veut pas de préposition devant l’infinitif: Je prétends vous convaincre; et, dans le sens d’aspirer à, il demande la préposition à: Sans prétendre à leur plaire.
Dans le sens de vouloir, il demande le verbe de la proposition suivante au subjonctif: Je prétends qu’il vienne. Dans le sens de croire, penser, soutenir, il veut l’indicatif: Je prétends que deux et deux font quatre. On prétend que Thésée a paru dans l’Epire (Racine).
Prier.—On écrit au présent de l’indicatif: nous prions, vous priez; à l’imparfait: nous priions, vous priiez; et au présent du subjonctif: que nous priions, que vous priiez.
Prier signifie, entre autres, inviter, convier. Il y a une différence entre prier à dîner et prier de dîner. Si j’ai l’intention de réunir mes amis dans un dîner, je les prie d’avance à dîner. S’il me survient quelqu’un au moment de me mettre à table, je prie cette personne de dîner avec moi. Ainsi, prier de est une invitation fortuite; prier à, une invitation de cérémonie.
Prix (au).—V. Auprès.
Problème.—S’écrit problème, et non problême.
Profondément.—S’écrit profondément, et non profondement.
Pronom.—On dit: Attendons-nous-y, placez-vous-y; mais le goût proscrit les locutions: Attendez-m’y, place-t’y, attendez-moi-s-y, place-toi-s-y, et même: Attendez-y-moi, places-y-toi. Il faut prendre un autre tour. Ayez la bonté de m’y attendre. Vous m’y attendrez. Tu peux t’y placer.
Le pronom complément direct d’un verbe à l’impératif se place avant le complément indirect, immédiatement après le verbe, si la proposition est affirmative: Donnez-les-moi. Il se place après le complément indirect, et avant le verbe, si la proposition est négative: Ne me les donnez pas. Excepté cependant lorsque le complément indirect est l’un des pronoms lui, leur: Ne les lui donnez pas. Il ne faut pas dire: donne-moi-le, etc.
Propos.—À propos, locution adverbiale, s’écrit sans trait d’union: vous arrivez à propos. Mais le substantif à-propos en prend un. Saisir l’à-propos.
Puisque.—L’e de ce mot ne s’élide que devant il, elle, on, un, une, ainsi. Puisque à mon tour je dois parler, et non puisqu’à.....
Pupitre.—S’écrit sans accent circonflexe: pupitre, et non pupître. Mais on écrit épître.
Que.—Après l’adverbe là, que est toujours de rigueur, et l’on ne dit pas: c’est là où, c’est par là où, c’est de là où, mais: C’est là que Dieu l’attendait pour foudroyer son orgueil. Ce fut là que cette princesse fit paraître toutes les richesses de son esprit. C’est par là qu’il a passé.
Quelque.—On écrira: Il y a quelque cent ans que la boussole a été découverte. Dans ce dernier exemple, quelque a le sens d’environ. Si quelque a le sens de plusieurs, il prend une s. Il y a quelques cents ans que l’Amérique a été découverte.
L’e final de quelque ne s’élide jamais, excepté devant un, une: quelque aimables qu’ils soient, et non quelqu’aimables.
Quelqu’un.—Quelqu’un pris absolument s’emploie pour les deux genres, et signifie une personne. Quelqu’un m’a dit; j’attends ici quelqu’un. C’est pourquoi: Quelqu’une m’a dit; j’attends ici quelqu’une ne sont point des locutions françaises. Mais on dira: Nous attendons des hommes, il en viendra quelqu’un; plusieurs femmes m’ont promis de venir, il en viendra quelqu’une. Dans ces exemples, quelqu’un n’est pas pris absolument.
Quoique.—Quoique en un seul mot signifie: bien que. Quoique peu riche, il est généreux.—En deux mots quoi que signifie quelque chose que: Quoi qu’il arrive.
La conjonction quoique ne prend l’apostrophe que devant il, elle, on. Quoique indisposé, il travaille cependant, et non quoiqu’indisposé.
R.—Est du masculin, quand, d’après la méthode nouvelle, on prononce re, et du féminin quand, au contraire, on prononce erre, d’après l’ancienne épellation, qui est encore l’épellation usuelle. Une grande r (erre), et non un grand r.
Raillerie.—Entendre raillerie, c’est bien prendre la raillerie, ne pas se froisser quand on est raillé.—Entendre la raillerie, c’est avoir le talent de railler.
Rappareiller, Rapparier.—Ne pas confondre ces deux mots. Rappareiller signifie: rejoindre à une chose, une ou plusieurs choses pareilles, lorsqu’elles manquent: Rappareiller des vases, des chevaux, des chaises.—Rapparier, c’est rejoindre à une chose une autre chose qui refasse la paire: Rapparier un gant.
Recensement.—Ecrivez recensement, et non récensement.
Réclame, Annonce.—Ne pas confondre ces deux mots. La réclame est un article que l’on insère dans le corps d’un journal, avec les nouvelles et les faits divers, et qui contient ordinairement l’éloge payé d’un livre, d’un objet d’art, etc. Faire de la réclame, c’est faire une publicité considérable, bruyante et tapageuse; chercher par tous les moyens à attirer l’attention du public sur soi, sur son œuvre, ou ses produits.
L’annonce n’est pas dissimulée, et ne s’insère pas dans la matière à lire d’un journal.
Reformer, Réformer.—Ne pas confondre ces deux mots. Le premier signifie: former de nouveau: Reformer un régiment qu’on vient de licencier.—Réformer signifie: rétablir dans l’ancienne forme, on en donner une meilleure: Réformer les lois, un monastère.
Refuser.—Refuser à signifie: refuser de donner à. Il lui refuse à manger, à boire. (Manger et boire sont ici pris substantivement.)
Registre.—Ecrivez registre, et non régistre.
Règlement, Réglément.—Le premier est substantif. Les règlements de l’université, le règlement d’un compte.—Réglément est adverbe, et signifie: d’une manière réglée, régulièrement: Vivre réglément; souper réglément à six heures.
Régner.—Le futur est: je régnerai, et non règnerai.
Repaire, Repère.—Ne pas confondre ces deux mots quant à l’orthographe. Le premier désigne le lieu où se retirent les voleurs, les bêtes féroces. Une repaire de brigands, de tigres.—Repère est une marque faite sur un mur, sur un arbre, pour donner des traits de niveau, pour aider à se retrouver, etc.
Repartir.—Signifie: partir de nouveau; aussi: répondre sur-le-champ et vivement.—Répartir signifie, partager, distribuer. Répartir une somme, des troupes.
Reste.—Au reste, du reste. Ces locutions adverbiales, qui signifient au surplus, d’ailleurs, cependant, malgré cela, ne sont pas synonymes. Au reste s’emploie quand, après avoir exposé un fait ou traité une matière, on ajoute quelque chose qui a du rapport avec ce que l’on vient de dire. C’est là ce qu’il y a de plus sage; au reste, c’est aussi ce qu’il y a de plus juste.
On emploie du reste quand ce qui suit n’est pas le complément de ce qui précède; lorsque ce qui suit n’a pas une relation essentielle avec ce que l’on a déjà dit: Il est capricieux; du reste, honnête homme (Acad.).
Rester.—Bescherelle dit: “Rester convient mieux dans les occasions où il y a une nécessité indispensable de ne pas bouger; et demeurer lorsqu’il y a pleine liberté.”
Dans ses temps composés, ce verbe prend l’auxiliaire avoir, si l’on veut faire entendre que le sujet n’est plus au lieu dont on parle. Il a resté deux jours à Québec. Mais si l’on veut dire que le sujet est encore au lieu dont il est question, rester prend l’auxiliaire être: Il est resté à Québec, et nous avons continué notre route.
Rétractation, Rétraction.—Ne pas confondre ces deux mots. Rétractation signifie: action de se rétracter, de désavouer ce qu’on a fait, dit ou écrit précédemment.—Rétraction signifie: raccourcissement, contraction (d’un muscle, etc.).
Rets.—S’écrit sans accent circonflexe: rets, et non rêts.
Ride.—Est du féminin.
Rien moins.—Précédée du verbe être et suivie d’un adjectif, cette locution à le sens de la négation. Elle n’est rien moins que belle, c’est-à-dire: elle n’est pas belle. Lorsque rien moins est suivi d’un substantif, il peut avoir le sens positif ou le sens négatif. Vous lui devez de la reconnaissance, car il n’est rien moins que votre bienfaiteur (il est votre bienfaiteur). Vous pouvez vous dispenser de reconnaissance envers lui, car il n’est rien moins que votre bienfaiteur (il n’est pas votre bienfaiteur).
Rien moins, ou rien de moins, avec un verbe impersonnel, a aussi un sens négatif. Il n’y a rien de moins certain que vos succès (vos succès ne sont point certains). Avec un verbe actif ou neutre, le sens de rien moins a besoin d’être déterminé par ce qui précède. Vous le croyez votre concurrent; il n’aspire à rien moins qu’à vous supplanter (il n’est point votre concurrent). Vous ne le regardez pas comme votre concurrent; cependant il n’aspire à rien moins qu’à vous supplanter (il est votre concurrent) (Acad.). Ces équivoques doivent être évitées.
Sableux, Sablonneux.—Ne pas confondre ces deux mots. Sableux signifie: qui est de la nature du sable (roche sableuse); ou qui contient du sable (farine sableuse, marne sableuse).—Sablonneux: qui contient beaucoup de sable: chemin sablonneux (et non sableux); terre sablonneuse (et non sableuse). Cependant, en poésie, ces mots s’emploient l’un pour l’autre.
Saint.—Le mot saint s’écrit par une minuscule, et sans trait d’union, devant le nom du saint: Les apôtres saint Pierre et saint Paul (Acad.). Lorsqu’on veut désigner la fête du saint, ou une église, une rue, un fleuve, un vin, etc., portant le nom d’un saint, ce mot s’écrit par une majuscule, et se joint au mot suivant par un trait d’union. La Saint-Joseph, l’église Saint-Jacques, le fleuve Saint-Laurent.
Quand saint est écrit par abréviation, le s est toujours majuscule: Les apôtres S. Pierre et St. Paul. (On voit que l’abréviation peut s’écrire de deux manières.)
Sang.—S’emploie quelquefois au pluriel. Avoir les sangs tournés.
Bescherelle donne sens rassis, et ajoute: “On écrit aussi sang rassis.” L’Académie condamne cette dernière expression.
Sans.—Ecrivez: sens dessus dessous, et non sans dessus dessous.
Sans que. C’est une faute de mettre ne devant le verbe qui suit cette locution conjonctive. Dites: sans que cela paraisse, sans que personne craigne la mort, et non sans que cela ne paraisse, etc.
L’expression va sans dire signifie: c’est évident, incontestable. Il va sans dire que je n’ai pas accepté son offre. Mais on écrira: Il va s’en dire des paroles à ce sujet!
Second.—V. Deuxième.
Sensé.—Signifie, en français: qui a du bon sens. Ne pas le confondre avec censé: qui est réputé, regardé comme. Vous êtes censé avoir fait cela, et non sensé.
Sentinelle.—Est du féminin. Cependant les poètes quelquefois ont fait ce mot du masculin.
Solde.—Au féminin signifie: paye allouée aux officiers et aux soldats pour subvenir à leur entretien et aux dépenses qu’exige d’eux le service militaire. La solde des troupes. Payer la solde.
Au masculin signifie: paiement qui se fait pour demeurer quitte d’un reste de compte. Donner tant pour solde, pour solde de tout compte.—Solde de compte signifie: somme qui fait la différence du débit et du crédit, lorsque le compte est vérifié et arrêté.—Solde de marchandises, ou, absolument solde: quantité de marchandises défraîchies ou passées de mode existant encore en magasin à la fin d’une saison, et qu’on vend en bloc et au rabais. Acheter un solde.
Souffre.—Je souffre (souffrir); je soufre (soufrer).
Soupeser.—Ecrivez soupeser, et non soupéser.
Stade.—Mesure itinéraire. Est du masculin. Un stade et non une stade.
Stock.—V. Assortiment.
Succomber.—Est toujours conjugué avec avoir. Le malade a succombé.
Suffocant, Suffoquant.—Ne pas confondre ces deux mots.—Suffocant est adjectif: fumée suffocante.—Suffoquant est le participe présent de suffoquer: Il s’appuyait au mur, suffoquant de chagrin.
Suppléer.—Suppléer une chose, c’est ajouter à une chose ce qui manque pour qu’elle soit entière et complète: Je suppléerai ce qui manquera (et non à ce qui). Suppléer à une chose c’est mettre à sa place une chose qui en tienne lieu. Son mérite supplée au défaut de sa naissance.
Surprendre.—Verbe actif. Il se conjugue comme prendre. Dans le sens d’être étonné, ce verbe est suivi de que avec le verbe suivant au subjonctif, ou de de ce que avec l’indicatif: Je suis surpris qu’il vienne. Je suis surpris de ce qu’il est venu si tard.
Système.—S’écrit avec un accent grave: système, et non systême.
T.—Il ne faut pas confondre t euphonique, avec t abréviation du pronom te. On écrit va-t’en, occupe-t’en, et non va-t-en, occupe-t-en; t’ représente te. Mais on écrira: va-t-il, s’occupe-t-il?
Le t euphonique demande le trait d’union. Viendra-t-il? aura-t-il besoin de vos conseils?
Temporaire, Temporel.—Le premier signifie: qui n’est que pour un temps. Pouvoir temporaire.—Temporel: qui passe avec le temps, qui n’est pas éternel. Pouvoir temporel.
Ténèbres.—Est du féminin.
Tentacule.—Est du masculin. Un tentacule. Terme d’histoire naturelle. Sorte de filaments que certains animaux tendent en avant, pour tâter le terrain, ou pour saisir des objets.
Tenu, Ténu.—Tenu est le participe passé de tenir.—Ténu est adjectif, et signifie: qui est délié, fort mince. Substance ténue; les parties ténues.
Terre.—Tomber par terre signifie: tomber seulement de sa hauteur. Etes-vous ici près, monsieur, tombé par terre? Tomber à terre signifie: tomber d’un endroit élevé au-dessus de la terre: Ramasser des noix tombées à terre.
Terre-Neuve.—Avec des majuscules, désigne l’île. Avec des minuscules, le chien. Les terres-neuves sont originaires de Terre-Neuve.
Tête-à-tête.—Avec traits d’union, est substantif masculin: c’est une conversation, une entrevue de seul à seul. Avoir un long tête-à-tête avec quelqu’un.—Tête à tête, sans traits d’union, est une locution adverbiale, et signifie: seul à seul. S’entretenir tête à tête. Etre tête à tête avec quelqu’un.
Tombeau.—Voici quelques distinctions qui ne sont pas toujours observées entre tombeau, tombe, sépulcre, sépulture. La tombe est proprement la table de pierre, de marbre ou de tout autre matière, élevée ou placée au-dessus de la fosse qui a reçu les ossements et qui contient les cendres des morts.—Le tombeau est une sorte d’édifice ou un ouvrage de l’art, érigé en l’honneur des morts, pour conserver et illustrer leur mémoire par l’éloge de leur vie, par des emblêmes, des allégories, etc.—La sépulture est proprement le lieu désigné ou consacré pour rendre les derniers devoirs aux morts, avec des cérémonies religieuses.—Le sépulcre est particulièrement le caveau, la fosse, et en général un lieu quelconque qui reçoit, engloutit, conserve les corps, etc.
Tout.—Tout à coup signifie: soudainement, inopinément: Ce mal lui a pris tout à coup, comme il y pensait le moins. Tout à coup je crus voir Vénus qui fendait les nues dans son char volant, conduit par deux colombes.—Tout d’un coup signifie: en même temps, tout à la fois, tout en une fois. Cet homme a gagné mille dollars tout d’un coup. Faire sa fortune tout d’un coup. La confiance, l’amitié naissent tout d’un coup entre les cœurs qui se ressemblent par la bonté.
Trait d’union.—Signe qui sert à marquer la liaison qui existe entre deux ou plusieurs mots. On l’emploie: 1o Entre le verbe et les pronoms je, moi, nous, tu, toi, vous, il, ils, elle, elles, le, la, les, lui, leur, y, en, ce, on, quand ces pronoms sont placés après un verbe dont ils sont le sujet ou le régime: Irai-je, viens-tu, donnait-on, laissez-moi, allez-y, portez-en, etc.
S’il y a deux pronoms, on met deux traits d’union: Laissez-le-moi, donnez-les-leur. Mais on écrit faites-moi lui parler, parce que lui est complément de parler, et non pas de faites; venez me parler, va te reposer, parce que me et te ne sont pas régis par les impératifs venez et va, mais par les infinitifs parler et reposer.
2o Avant et après ci, là, accompagnant un substantif, un pronom, une préposition, un adverbe, avec lesquels ils sont unis d’une manière inséparable: Celui-ci, celui-là, ces gens-ci, ces hommes-là, ci-dessus, ci-contre, là-dessus, là-dessous, là-bas, là-haut.
3o Pour lier même au pronom qui précède: moi-même, lui-même, eux-mêmes.
4o Pour remplacer la conjonction et dans l’expression de certains nombres: dix-sept, dix-huit, dix-neuf, vingt-deux, trente-trois, quarante-quatre, soixante-six, soixante-dix-sept, etc. Cependant, quatre-vingts et six-vingts renferment toujours le trait d’union, bien que le sens n’admette pas la conjonction et.
Règle générale: Il faut un trait d’union dans les mots composés commençant par arrière, demi, mi, quasi, sous, vice, contre; il faut le supprimer dans les mots commençant par anti, archi, co, extra, juxta.
Tout à fait, tout à coup, tout d’un coup s’écrivent sans trait d’union.
Le trait d’union ne s’emploie plus après très: Très bien.
On écrira: Par ici (par cet endroit-ci), par là (par cet endroit-là): allez par là; mais la locution adverbiale par-ci, par-là exige le trait d’union. Voir T.
Trapèze.—Est du masculin.
Travers.—À travers est toujours suivi d’un régime simple, et se dit principalement pour désigner un passage vide, libre. Passer sa main à travers les barreaux. Aller à travers les bois, à travers les champs, à travers champs. Ce n’est qu’avec l’article contracté ou exprimé et simplement au sens partitif qu’on peut dire, à travers du, à travers de la, à travers des. Le chien poursuivit le lièvre qui s’enfuyait à travers des buissons épais.
Au travers est toujours suivi de la préposition de, et se dit pour désigner un passage qu’on se procure entre des obstacles ou en traversant un obstacle. Se faire jour au travers des ennemis. Percer au travers d’un bataillon. Se jeter au travers, tout au travers des périls.
A travers, au travers. De part en part. Un coup d’épée au travers le corps, à travers le poumon.
Tréma.—Les verbes en uer, ouer prennent le tréma aux premières et deuxièmes personnes plurielles de l’imparfait de l’indicatif et du présent du subjonctif: Je louais, nous louïons, nous accentuïons, que nous influïons, insinuïons, que vous remuïez, diminuïez, jouïez.
Trophée.—Est du masculin.
Tubercule.—Est du masculin.
Tulle.—Est du masculin.
Uhlan.—L’u est aspiré: Un corps de uhlans. Des uhlans (dè ulan).
Ulcère.—Est du masculin.
Un.—L’un l’autre, dont le féminin est l’une l’autre, et le pluriel les uns les autres, s’emploie lorsqu’on veut exprimer la réciprocité: Tous deux s’aidaient l’un l’autre à porter leurs douleurs, c’est-à-dire: l’un aidant l’autre, réciproquement. Il en est de même de l’un à l’autre, l’un de l’autre, l’un par l’autre, etc. Ils se nuisent l’un à l’autre (l’un nuit à l’autre). Ils se plaignent les uns des autres (les uns se plaignent des autres, et réciproquement).
L’Académie dit vingt et un, trente et un, etc., jusqu’à soixante et un; mais à ce mot, elle avertit qu’on dit aussi, mais moins bien, soixante-un. Les auteurs emploient indifféremment l’une ou l’autre forme. La grandeur de l’enfant naissant est ordinairement de vingt-un pouces.
On s’exprime également bien en disant: Cent un ou cent et un, deux cent un ou deux cent et un.
Autrefois, on disait, un chacun, un quelqu’un; aujourd’hui on supprime cet adjectif qui est complètement inutile; on dit toujours, chacun, quelqu’un.
Dans l’expression: sur les une heure (c’est-à-dire: vers une heure, à une heure environ), on ne fait pas sentir l’s de les.
Quand deux adjectifs sont unis par et, on répète un quand on parle de deux choses, dont l’une est bonne en partie, etc., et l’autre mauvaise, etc. Il y a un bon et un mauvais goût, et l’on dispute des goûts avec fondement.
Vacant, Vaquant.—Vacant est adjectif. Maison vacante.—Vaquant est le participe présent de vaquer. C’est en vaquant aux affaires sérieusement que vous apprendrez le commerce.
Vaincre.—Pour toutes les formes personnelles, ce verbe a deux radicaux: vainc avant une consonne, et vainqu avant une voyelle: Je vaincrai, vainquez.
Vénéneux, Venimeux.—Vénéneux signifie: qui renferme un venin; se dit principalement des plantes. Fruit vénéneux.—Venimeux signifie: qui communique un venin. Il ne se dit proprement que des animaux qui transmettent eux-mêmes leur venin, ou des organes à l’aide desquels ils le communiquent. Le scorpion est venimeux.
Venise, Vénitien.—On doit écrire Venise (sans accent); et vénitien (avec accent).
Verbe.—Lorsque le même complément ne peut servir à plusieurs verbes à la fois, il faut donner à chacun d’eux le complément qu’il lui convient. Ainsi l’on ne dirait pas bien: Le roi de France avait su connaître et se servir de ses avantages. Le courrier va et revient de Québec en trois jours. Le complément de ses avantages ne peut servir en même temps aux deux verbes connaître et se servir; le complément de Québec ne convient pas à la fois aux verbes va et revient; il faut dire: Le roi de France avait su connaître ses avantages et s’en servir. En trois jours ce courrier va à Québec et en revient.
On remarquera que cette règle s’applique à tous les mots dont le sens exige des compléments de forme différente. Au lieu de: Il est utile et chéri de ses concitoyens; il a parlé en même temps contre et en faveur de ses adversaires; il faut dire: Il est utile et cher à ses concitoyens; il a parlé en même temps contre ses adversaires et en leur faveur.
Vérité, Véracité.—Vérité marque surtout une qualité des choses, leur conformité à ce qui est.—Véracité marque une qualité des personnes, la conformité de leur langage à ce qui est. La véracité d’un historien consiste à ne pas s’écarter de la vérité des faits. Cette distinction n’est pas rigoureuse.
Verni, Vernis.—Verni est le participe passé de vernir.—Vernis est le substantif.
Vertèbres.—Est du féminin.
Vestige.—Est du masculin. On n’y voit aucun vestige. S’emploie surtout au pluriel: Les derniers vestiges de cette révolution ont disparu.
Vilain.—Vilain homme se dit d’un homme au caractère faux, méchant.—Homme vilain: Celui dont le visage est déplaisant.
Ville.—Etre à la ville, signifie: n’être pas à la campagne. Il n’est pas parti pour voyage; il est à la ville.—Etre en ville: n’être pas chez soi. Il soupe en ville.
Vingt.—Quatre-vingts, adj. num. des deux genres. Quatre-vingts hommes. On l’écrit sans s quand il précède un autre adjectif de nombre: quatre-vingt-un. En vertu de cette règle on écrit quatre-vingt mille, et quatre-vingts millions, parce que mille est adjectif numéral, tandis que million est substantif.
On écrit: page quatre-vingt (c’est-à-dire: quatre-vingtième).
Violant, Violent.—Violant est le participe présent de violer: C’est en violant la foi jurée qu’il parvint à s’emparer de la ville.—Violent est adjectif: choc violent.
Vis-à-vis.—Quelques écrivains donnent à ce mot le sens de envers, à l’égard de. L’Académie ne lui reconnaît pas cette acception. Dites plutôt: sévère envers quelqu’un, que vis-à-vis quelqu’un.
Voici, Voilà.—Voici s’applique à ce qui va suivre: Voici ce que je vais lui dire.—Voilà s’applique à ce qui précède: Du pain et du fromage, voilà son déjeuner de tous les jours.
TROISIÈME PARTIE.
Nos Fautes de Prononciation.
A.—L’a en français est grave, il est vrai, dans certains mots, comme dans les terminaisons en ation, assion; dans cadre, théâtre, diable, mât, fable, sabre, etc., mais en général nous le prononçons grave dans une foule de mots où il est doux. Nous donnons par erreur le même son à phare et fort, tard et tort, vieillard et vieil or, etc. C’est un de nos principaux défauts de prononciation.
L’à marqué de l’accent grave est toujours doux. Çà et là, voilà.
L’â marqué de l’accent circonflexe est ordinairement grave. Les principales exceptions à cette règle sont la première et la deuxième personne des passés définis, et la troisième personne du singulier de l’imparfait du subjonctif de verbes en er: nous allâmes, vous allâtes, qu’il allât.
Abandonner.—Et non anbandonner, ni anbadonner.
Addition, Additionnel, Additionner.—Il faut prononcer les deux d: ad-dition, etc.
Aïeul.—a-ieul, et non a-ieuille (ll mouillées).
Allégeance.—al-léjance.
Allégorie, Allusion, Alluvion, Appellatif.—Prononcez les deux l: al-lusion, appel-latif, etc.
Alors.—Il ne faut jamais faire sentir l’s, même devant une voyelle (Bescherelle).
Alsace, Alsatien.—alzace, alza-cien.
Amazone.—amazone, et non amazône.
Anabaptiste.—anabatiste.
Annales, annexer, annihiler, annotation, annuaire.—Il faut prononcer les deux n: an-nalles, an-notation, etc.
Août.—ou, et non a-ou.
Appendice.—ap-pindise. Larousse ajoute: quelques-uns prononcent apandice.
Ararat.—arara.
Arcs-en-ciel.—arkanciel.
Arête.—Et non arêche.
Arrérages.—Et non arriérages.
Aurore.—orrore, et non ôrorre.
Austerlitz.—austerliss.
Avec.—avek, même devant une consonne. Avec vous: avek vou, et non avé vou.
Aveugle, Aveuglement, etc.—eu se prononce comme dans meule, et non comme dans peu.
Balayage, Balayer, Balayures.—balè-iage, balè-ié, etc., et non baliage, balier, etc.
Ballast.—bal-laste, et non à l’anglaise: bal-leuste.
Banjo.—ban-jo, et non à l’anglaise bann-djo.
Baptismal.—Le p est nul: batismal.
Bénéfice.—Et non bénifice.
Bengale.—bingale.
Benzine.—binzine, et non à l’anglaise: benn-zine.
Beurre.—Prononcez eu comme dans heure et non comme dans feu.
Blucher.—bloukère et non bloutcheurre.
Bœuf.—On prononce un beuffe, un beu gras; des beu.
Bonshommes.—Ce mot se prononce comme s’il s’écrivait en deux mots: bon-zomme, et non bonnomme. Dessiner des bonshommes sur une ardoise.
Broc.—brô, excepté dans l’expression: de bric et de broc (c’est-à-dire: de çà et de là, d’une manière ou d’une autre), où l’on prononce brok. Le c se prononce aussi devant une voyelle. Le broc est un vaisseau, etc. (le brok est....)
Bruxelles, Bruxellois.—brucel, brucelloi.
Caen.—can (ville de France).
Cafetière.—Et non cafiére.
Caleçon.—Et non canneçon.
Californie.—Et non califournie.
Calus.—càlu, et non câlu.
Canut.—canu et non canutt.
Carrousel.—carrouzel.
Cédille.—cédi-ie, ll mouillées, et non cédile.
Cénis.—céni, et non céniss.
Céruse.—Blanc de céruse, et non de cirusse.
Chardon.—Et non chadron, ni chardron.
Chèque.—shèque, et non à l’anglaise tchèque.
Chrysostome.—krisostomme, et non krisostôme.
Cicérone.—cicéroné, ou tchitchéroné (à l’italienne).
Clarinette.—Et non clairinette.
Clarté.—Et non clairté.
Cœur.—keur, et non quieur.
Colimaçon.—Et non calimaçon.
Colin-maillard.—Et non calimaya.
Collation, Collationner.—Collation (action de comparer deux écrits ensemble), collationner (comparer deux écrits ensemble) se prononcent col-lacion, col-lacionner. Il faut prononcer les deux l.—Collation (repas), collationner (faire le repas appelé collation) se prononcent: co-lacion, co-lacionner. On ne prononce qu’une l.
Commensurable, Commutation.—Il faut prononcer les deux m: com-mensurable, com-mutation.
Concombre.—Et non co-combre.
Congestion.—congesti-on, et non congession.
Constellation.—Il faut prononcer les deux l: constel-lation.
Contresens.—contresan, et non contresenss.
Coriace.—coriace, o aigu, et non couriace.
Corroyeur.—Et non correyeur.
Corvée.—Et non courvée.
Côtoyer.—Et non cotteyer.
Coutil.—couti, et non cotti.
Cuiller (ou cuillère).—cui-yère, et non cu-yère.
Czar.—kzarr, et non zarr.
Damas.—Le tissu se prononce dama, et la ville damasse.
Détritus.—détritusse.
Dévidoir.—Et non dividoir.
Digestion.—digesti-on, et non digession.
District.—distrik, d’après Larousse. Mansion dit que la t final ne se prononce plus, ou presque plus.
Dolce.—doltché.
Douloureux.—Et non douleureux.
Drachme.—drakme.
Ege, eige.—Nous prononçons trop grave la terminaison ège ou eige, comme dans neige, piège, collège, cortège, liège, siège, sacrilège, etc.
Ellébore.—Il faut prononcer les deux l: el-lébore.
Embouveter.—Et non embouffeter.
Emmancher.—an-mancher, et non a-mancher.
Encoignure.—L’i est nul: enco-gnure.
Endécagone.—indécagonne.
Ennoblir.—an-noblir.
Entame, entamer.—Et non entome, entomer.
Equerre.—ékerre, et non équière.
Errer, erreur.—Il faut prononcer les deux r: er-rer, er-reur.
Escroc.—escrô.
Estampe, estamper.—Et non étampe, étamper.
Esturgeon.—Et non éturgeon.
Eugène, Europe, Eustache, etc.—Et non ugène, urope, ustache, etc.
Exemption.—Il faut prononcer le p: examppcion.
Excuse.—eks-cuse, et non es-cuse.
Facétie.—facéci.
Fenil.—fenile, et non fani.
Fils.—fiss devant une consonne, et fiz devant une voyelle. Fils légitime (fiss); fils aîné (fiz).
Flamme.—flamme, a aigu, et non flâme.
Fossé.—fossé et non fôcé.
Fuchsia.—fuk-cia, et non fushia.
G.—Nous avons le tort de ne pas prononcer assez dur le g suivi de a ou de u. Ainsi il faut dire (gai), ghai, et non yai; (guerre) gherre, et non yerre; (guérir) ghérir, et non yérir; (gain) ghain, et non yain; (guillaume) ghillaume, et non yuillaume, etc.
Gageure.—gajure et non gajeure.
Gentiane.—janciane.
Gentilshommes.—jantizomme et non jantilhomme.
Gens.—jan et non jansse. Certaines personnes instruites disent pourtant jansse en parlant des domestiques d’une maison.
Geôle, et dérivés.—jôle, et non géôle.
Gît.—Troisième personne prés. ind. de gésir. Se prononce gi, et non gitt.
Gneiss.—ghnèss.
Godille.—Et non goudille.
Goethe.—gheute.
Gril.—gri, et non grille.
Groenland.—gro-inlan.
Guadalquivir, Guadeloupe, guano, Guatimala.—Dans ces mots gu se prononce gou: gouadalquivir, gouano, etc.
H.—L’h, selon quelques-uns, s’aspire en faisant un simple hiatus: le héros (le, éro), et, selon d’autres, elle s’aspire à l’anglaise (de la gorge).
Haïssable.—L’h est aspirée. Il est bien haïssable (bien-haïssable), et non bien naïssable.
Henri.—L’h est aspirée dans le style soutenu. Dans la conversation, il vaut mieux prononcer Saint-Henri sin-tenri.
Hennir, hennissement.—hanir, hanissement.
Hier.—L’h est muette. Avant-hier doit se prononcer avan-tière et non avan-ière.
Himalaya.—L’h est muette. Les monts Himalaya (mon-zimalaya).
Heureux.—Eu de la première syllabe se prononce comme dans heure, et non comme dans la dernière syllabe reux.
Horrible.—Prononcez les deux r: hor-rible.
Iguane.—igouane.
Imbroglio.—imbrolio.
Immanquable.—i-mmanquable, et non in-manquable.
Immense, immigration, immortel.—Prononcez les deux m, im-mense, etc.
Incognito.—incognito gn mouillés, comme dans ignorer.
Indigestion.—indigesti-on, et non indigession.
Inexpugnable.—inexpugg-nable, et non gn mouillés.
Inné, innombrable, innover.—Il faut prononcer les deux n: in-né, in-nover, etc.
Intelligent.—Prononcer les deux l: intel-ligent.
Irriter.—Prononcez les deux r: ir-riter.
Jaguar.—jagou-ar.
Jeun (à).—jun, et non jin. V. Un.
Joailler.—jo-a-yé, et non joal-lié.
Joug.—jougg, et non jou, ni jouk.
Juillet.—ju-iè, et non ju-yette.
Jury.—ju-ri, et non juré.
Knout.—Knoutt, et non noutt.
L.—En général nous ne prononçons qu’une seule l dans une foule de mots où il faut en prononcer deux. Certains mots, à titre d’exemple, sont cités à leur ordre alphabétique, dans cette partie-ci.
D’un autre côté, nous prononçons à tort deux l où il n’y en a qu’une, dans les expressions: je l’ai, tu l’as, nous l’avons, etc. Il faut dire: gelé, tu la, nous lavons, et non je ll’ai, tu ll’as, nous ll’avons, etc.
La Haye.—la-hè. Ville de Hollande.
Lèchefrite.—Et non lichefrite.
Legs.—lè, et non legg.
Lis.—liss, excepté dans: fleur de lis (li), d’après l’Académie. Larousse dit qu’il est préférable de prononcer liss dans tous les cas.
Louvoyer.—Et non lavoyer.
Magnanime, magnésie, magnétique.—Il faut prononcer gn mouillés: ma-gnanime, ma-gnésie, etc., et non mag-nanime, mag-nésie.
Maigre échine.—Et non maigrichine.
Mairie.—mè-ri, et non mairerie.
Maïs.—ma-iss.
Mameluk, ou Mamelouk.—Mamelouk.
Marc.—Le nom propre se prononce mark. Marc signifiant: monnaie, ou résidu d’une substance dont on a extrait le suc, se prononce mar.
Marengo.—maringo.
Mentor.—mintor.
Mérinos.—mérinoss, et non mérino.
Miauler.—miôlé, et non miâlé.
Michel Ange.—mikel ange.
Mil.—Plante, se prononce mi-ie, l mouillée, et non mi. Mil, adjectif numéral, se prononce mile.
Millet.—mi-iè, ll mouillées.
Minot.—mino, et non minotte.
Morigéner.—Et non moriginer.
Mortaise.—Et non mortoise.
Nenni.—na-ni.
Nerf.—Un nerf (nerff); des nerfs (ner); nerf de bœuf (ner).
Newton.—neu-ton.
Non-sens.—non-san.
Nord-est.—nordèste. Les marins disent nordè.
Nord-ouest.—nordouèste. Les marins disent norouè.
Obéir.—obé-ir, et non obéyir.
Œuf.—Un œuf (euff); un œuf frais, un œuf dur (eu frè, eu dur); des œufs (eu).
Oi.—Une de nos principales fautes de prononciation se rencontre dans la diphthongue oi. Voir, soir, mémoire se prononcent vo-are, so-are, mé-mo-are, et non comme autrefois (il y a à peine un siècle), vo-erre, so-erre, mé-mo-erre. Il faut éviter la prononciation exagérée vo-âre, so-âre, etc.
Omelette.—Et non amelette.
Oscillation.—Il faut prononcer les deux l: oscil-lation.
Ouate.—ouate. Larousse dit que la prononciation ouète, encore usitée dans quelques provinces de France, est aujourd’hui considérée comme fautive.
Ours.—ourss, et non our.
Paume (de la main).—pôme, et non pomme.
Pâturage.—pâturage (a grave), et non pàturage.
Pentagone.—pintagone, et non pantagone. Dans les mots commençant par penta, pen se prononce pin.
Péril.—périle (Larousse), et non péri.
Peur, peureux.—eu de peur se prononce aigu, comme dans heure.
Pied-à-terre, pied-en-cap.—pié-ta-terre, pié-ten-cap; et non pié-à-terre, pié-en-cap.
Pilote.—Et non pilô.
Pieu, pieux.—pieu n’a qu’une seule syllabe; pieux en a deux: pi-eu.
Plus-que-parfait.—pluss-que-parfait, et non plu-que-parfait.
Quadrille.—ka-dri-ie (ll mouillées), et non ka-drile, ni couadrile.
Quadrupède.—kouadrupède, et non kadrupède.
Quadrupler.—kouadrupler, et non kadrupler.
Quasi.—ka-zi.
Québec.—ké-bec, et non quié-bec.
Question.—kesti-on, et non kiession.
Queue d’aronde.—Et non queue d’éronde.
Quidam.—kidam, et non quidamme.
Reculer.—Et non raculer.
Reddition.—Il faut prononcer les deux d: red-dicion.
René.—Et non Réné.
Revanche.—Et non revange.
Rôtir.—Et non routir.
Saint-Saëns.—sin-san.
Saucisse.—Et non soucisse.
Seau.—Et non siau.
Séquelle.—cékelle.
Séquestre.—cékèstre.
Sobriquet.—Et non soubriquet.
Solennel, Solennité, etc.—solanel, solanité.
Solliciter.—Il faut prononcer les deux l: sol-liciter.
Sourcil.—sourci, et non souci.
Sud.—sudd, et non su.
Sud-ouest.—su-douesst. Les marins prononcent cependant sorrouè.
Suggestion.—sug-jes-ti-on, et non sujession.
Superficie.—Et non superfécie.
Suspect.—suspè.
Syllabe, Syllogisme.—Il faut prononcer les deux l: syl-labe, syl-logisme.
T.—D’après Bescherelle, lorsque t est doublé, on n’en prononce qu’un, excepté dans atticisme, attique, battologie, guttural, pittoresque, où l’on fait entendre les deux t, parce qu’ils sont des parties primitives de ces mots.
Taillant.—Nous prononçons tail trop bref et trop aigu. Il faut le prononcer aussi long que tail de tailler, mais pas aussi grave, car nous prononçons trop grave cette première syllabe de tailler.
Tarir.—Et non tairir.
Taureau.—torro, et non tô-ro.
Téléphone, Téléphoner.—téléphonne, téléphonner, et non, à l’anglaise, téléphône, téléphôner.
Tolet.—Et non talet.
Tome.—tomme, et non tôme.
Tournevis.—Et non tournavis.
Tous.—Tous deux se prononcent tou deu, et non touss deu. S finale se prononce dans tous lorsque ce mot est pris absolument et se rapporte à un nom qui précède. Tous (tou) les accusés sont venus; nous les avons interrogés tous (tousse); ils ont tous (tousse) répondu à tous (tou) nos griefs.
Trayon.—Et non tri-ion.
Tricheur.—Et non trichard.
Triennal.—Prononcer les deux n: trien-nal.
Trot.—trô, et non trott.
Trumeau.—Et non trémeau.
Trusquin.—Et non trousquin.
Un.—Cette diphthongue se prononce eun, comme eun de jeune, et non in. Très peu de personnes prononcent bien un. Chacun, aucun, brun, opportun, etc., doivent être prononcés: chakeun, aukeun, breun, opporteun, et non chakin, aukin, brin, opportin.
Vaciller, Velléité.—Prononcez les deux l: vacil-ler, vel-léité.
Vendetta.—vènn-detta.
Verrue.—Et non verrure.
Vilebrequin.—Et non virebrequin, ni virebroquin.
Vôtre.—Beaucoup, plutôt par négligence que par ignorance, prononcent le votre, le notre, au lieu de: le vôtre, le nôtre.
W.—Se nomme double v, et non double iou. Cette lettre se prononce comme v dans les mots français ou francisés, ou allemands, et comme ou dans les mots anglais.
Wagon.—vàgon, et non ouâgon.
Wagram.—vagramme, et non ouâgramme.
Wallon.—val-lon. Habitant des provinces méridionales de la Belgique.
Warwick.—ouâ-rick.
Waterloo.—vaterlo, et non ouâterlou.
Weber.—veber.
Wenceslas.—venceslass, et non ouenceslâss.
Westphalie.—vestphalie.
Worm.—vorm.
Wurtemberg.—vurtimber.
Xérès.—kérèss, et non kzérèss.
Zone.—zone, et non zône.
QUATRIÈME PARTIE.
Mots français et mots anglais dont l’orthographe se ressemble.
| A | |
| Achanti | Ashantee |
| Achille | Achilles |
| Adresse | Address |
| Agrandir | Aggrandize |
| Agrandissement | Aggrandizement |
| Agrégation | Aggregation |
| Agréger | Aggregate (to) |
| Agresseur | Aggressor |
| Agression | Aggression |
| Alambic | Alembic |
| Alcool | Alcohol |
| Alcoolique | Alcoholic |
| Alcoolisation, iser, isme | Alcoholization, ize, ism |
| Alger | Algiers |
| Aluminium | Aluminum |
| Apanage | Appanage |
| Apparence | Appearance |
| Appartement | Apartment |
| Asile | Asylum |
| Assises | Assizes |
| Athènes | Athens |
| Autoriser, isation, ité | Authorize, ization, ity |
| B | |
| Bagage | Baggage |
| Baronnet | Baronet |
| Baronnie | Barony |
| Bataillon | Battalion |
| Billard | Billiards |
| Bissecter, tion | Bisect, tion |
| Bobine | Bobbin |
| Boghei | Buggy |
| Bouledogue | Bull-dog |
| Bouracan | Barracan |
| Bouteille | Bottle |
| Bouton, ner | Button |
| Brésil | Brazil |
| Busc | Busk |
| C | |
| Cabaleur | Caballer |
| Cachemire | Cashmere |
| Calcédoine | Chalcedony, ou Calcedony |
| Calife | Caliph |
| Calus | Callus |
| Caméléon | Chameleon |
| Canari | Canary |
| Canevas | Canvass |
| Canne | Cane |
| Canon, ade | Cannon, ade |
| Canonner, ier | Cannonade (to), cannoneer |
| Caporal | Corporal |
| Carotte | Carrot |
| Carrousel | Carousal |
| Céleri | Celery |
| Centaure | Centaur |
| Châle | Shawl |
| Chamois | Shamois, shammy |
| Chancelier | Chancellor |
| Cigare | Cigar |
| Clairet | Claret |
| Comité | Committee |
| Confident | Confidant |
| Consistance | Consistence, Consistency |
| Contorsion | Contortion |
| Coquetterie | Coquetry |
| Cormoran | Cormorant |
| Correspondance | Correspondence |
| Cote | Quota |
| Coter | Quote (to) |
| Coton | Cotton |
| Cotonneux | Cottony |
| Couperose | Copperas |
| Courant | Current |
| Courrier | Courier |
| Cristal (crystal est français, mais peu usité) | Crystal |
| Cristallin, etc. | Crystalline, etc. |
| D | |
| Danse | Dance |
| Danser | Dance (to) |
| Dard | Dart |
| Déconfiture | Discomfiture |
| Défense | Defence |
| Déflexion | Deflection |
| Démocratie | Democracy |
| Dépendance | Dependence, cy |
| Diagramme | Diagram |
| Dictionnaire | Dictionary |
| Diffamation | Defamation |
| Diffamer, etc. | Defame, etc. |
| Dito | Ditto |
| Dommage | Damage |
| Droguiste | Druggist |
| E | |
| Echalote | Shallot |
| Elisabeth | Elizabeth |
| Ellébore (hellébore est français, mais peu usité) | Hellebore |
| Emballer | Embale (to) |
| Ennemi | Enemy |
| Enveloppe, lopper | Envelop |
| Enveloppement | Envelopment |
| Ermitage | Hermitage |
| Ermite | Hermit |
| Espionnage | Espionage |
| Exagération | Exaggeration |
| Exagérer | Exaggerate (to) |
| Excentricité | Eccentricity |
| Excentrique | Eccentric |
| Exemple | Example |
| Exil | Exile |
| Extase | Ecstacy |
| Extorsion | Extortion |
| F | |
| Fausset | Faucet |
| Figue | Fig |
| Filet | Fillet |
| Flamme | Flame |
| Flanelle | Flannel |
| Flegme | Phlegm |
| Flegmatique | Phlegmatic |
| Fonderie | Foundry |
| Fourrage, etc. | Forage, etc. |
| Franc-maçon | Free-mason |
| Franc-maçonnerie | Free-masonry |
| Fret | Freight |
| Friperie, etc. | Frippery, etc. |
| G | |
| Galamment | Gallantly |
| Galant, etc. | Gallant, etc. |
| Galée | Galley |
| Galère, etc. | Galley, etc. |
| Galerie | Gallery |
| Galion | Galleon |
| Galop | Gallop |
| Galoper | Gallop (to) |
| Galopade | Galloping |
| Garant | Guarantee |
| Garantie | Guaranty |
| Gasconnade | Gasconade |
| Gaz | Gas |
| Gelée | Jelly |
| Gibet | Gibbet |
| Gigue | Jig |
| Gobelet | Goblet |
| Gober | Gobble (to) |
| H | |
| Hagard | Haggard |
| Haïti | Hayti |
| Halle | Hall |
| Hallebard, etc. | Halberd, etc. |
| Hamac | Hammock |
| Hareng | Herring |
| Hasard, etc. | Hazard, etc. |
| Hermine | Ermine |
| Héros | Hero |
| Hommage | Homage |
| Honnête | Honest |
| Honnêteté, etc. | Honesty, etc. |
| Honneur | Honor |
| Hugues | Hughes |
| Hussard | Hussar |
| I | |
| Inflexion | Inflection |
| Inhabilité | Inability |
| J | |
| Jetée | Jetty |
| L | |
| Lacrymal, etc. | Lachrymal, etc. |
| La Haye | Hague |
| La Mecque | Mecca |
| Laps | Lapse |
| Laque (gomme) | Lac |
| Le Caire | Cairo |
| Leçon | Lesson |
| Linotte | Linnet |
| Litière | Litter |
| Littéraire | Literary |
| Littérature, etc. | Literature, etc. |
| Losange | Lozenge |
| Loterie | Lottery |
| Luth | Lute |
| Luzerne | Lucern |
| Lyon | Lyons |
| M | |
| Machabées | Maccabees |
| Maçon | Mason |
| Maçonnerie | Masonry |
| Madone | Madonna |
| Maman | Mamma |
| Manière | Manner |
| Mannequin | Manikin |
| Mariage | Marriage |
| Marier | Marry |
| Marseille | Marseilles |
| Mascarade | Masquerade |
| Matelas | Mattress |
| Matière | Matter |
| Mécanicien | Mechanic |
| Mécanique, etc. | Mechanics, etc. |
| Miroir | Mirror |
| Missionnaire | Missionary |
| Mississipi | Mississippi |
| Mitaine | Mitten |
| Momerie | Mummery |
| Momie | Mummy |
| Monnaie | Money |
| Mouton | Mutton |
| Mulet (poisson) | Mullet |
| Musc | Musk |
| Musulman | Mussulman |
| N | |
| Nicolas | Nicholas |
| O | |
| Ocre | Ochre |
| Offense | Offence |
| P | |
| Palette | Pallet |
| Palissade | Palisade |
| Parcimonie, nieux | Parsimony, nious |
| Pascal | Paschal |
| Passeport | Passport |
| Patriarcal, cat | Patriarchal, cate |
| Pavillon | Pavilion |
| Payement, paiement, ou paîment | Payment |
| Peintre, ture, etc. | Painter, Paint, etc. |
| Peluche | Plush |
| Pensionnaire | Pensioner |
| Pensylvanie | Pennsylvania |
| Persistance | Persistency |
| Personnage | Personage |
| Personnification | Personification |
| Personnifier, nalité | Personify, nality |
| Pétitionnaire | Petitioner |
| Pilier | Pillar |
| Pilori | Pillory |
| Pilote | Pilot |
| Pinacle | Pinnacle |
| Pionnier | Pioneer |
| Pique-nique | Pick-nick |
| Pitance | Pittance |
| Postillon | Postilion |
| Potier | Potter |
| Poulie | Pulley |
| Prétention | Pretension |
| Primatie | Primacy |
| Prisonnier | Prisoner |
| Profil | Profile |
| Prophétie | Prophecy |
| Protonotaire | Prothonotary |
| R | |
| Reinette | Rennet |
| Raisonnable, blement | Reasonable, bly |
| Raisonnement, etc. | Reasoning, etc. |
| Rançon, etc. | Ransom, etc. |
| Rapsodie | Rhapsody |
| Rasoir | Razor |
| Ratine | Ratteen |
| Rationnel | Rational |
| Recommandable, dation | Recommendable, dation |
| Recommander | Recommend |
| Réflexion | Reflection |
| Retranchement, etc. | Retrenchment, etc. |
| Revenu | Revenue |
| Ruban | Ribbon |
| Rubis | Ruby |
| S | |
| Safran | Saffron |
| Sapeur | Sapper |
| Saphir | Sapphire |
| Schall (ou châle) | Shawl |
| Schelling | Shilling |
| Scolastique, etc. | Scholastic, etc. |
| Scolie | Scholium |
| Sépulcral, cre | Sepuchral, chre |
| Sergent | Sergeant |
| Sermonner | Sermonize |
| Shérif | Sheriff |
| Sollicitation | Solicitation |
| Solliciter | Solicit (to) |
| Solliciteur, etc. | Solicitor, etc. |
| Souple | Supple |
| Souplesse | Suppleness |
| Sulfureux | Sulphury |
| Suprématie | Supremacy |
| Symétrie | Symmetry |
| T | |
| Taffetas | Taffeta |
| Tanger | Tangier |
| Terrasse | Terrace |
| Théocratie | Theocracy |
| Trafic, etc. | Traffic, etc. |
| Tranchée | Trench |
| Tyran | Tyrant |
| U | |
| Unisson | Unison |
| V | |
| Vermillon | Vermilion |
| Verveine | Vervain |
| Vil | Vile |
| Vilain | Villain |
| Volatil | Volatile |
| Z | |
| Zodiaque | Zodiac |
| Zoolithe | Zoolite |
CINQUIÈME PARTIE.
Mots dont l’accent circonflexe est quelquefois oublié.