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Du Niger au golfe de Guinée par le pays de Kong et le Mossi, tome 2 (de 2)

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Dès que leur fuite fut connue, on envoya des guerriers à leurs trousses avec ordre de les ramener morts ou vifs. Les deux frères furent rejoints plusieurs fois par les gens du roi de Melle, mais réussirent toujours à se dégager en combattant et gagnèrent finalement leur patrie.

Ali Kilnou en rentrant fut proclamé par son peuple sultan du Sonr’ay et prit le titre de Sonni Ali Kilnou.

Pendant son règne il affranchit son pays de la suzeraineté du Melli. Et à sa mort, son frère Suleyman Nar lui succéda, avec le titre de Sonni Suleyman Nar.

C’est de ce moment-là, de l’avènement de Sonni Ali Kilnou (vers 1331), que date vraisemblablement l’origine de l’appellation Sonni-nké. Et je l’explique comme il suit. Sonni Ali Kilnou ayant réussi à affranchir dans une certaine mesure son pays de la domination de Melle, il lui fallut des partisans, car les Sonr’ay, à eux seuls, n’étaient pas assez puissants pour soutenir le roi qu’ils venaient de se donner. Ce furent donc un certain nombre de familles wakoré ou mandé qui embrassèrent sa cause, et par ce fait furent nommées Sonni-nké, « hommes de Sonni ». D’autres Mandé, au contraire, soutinrent l’ancienne dynastie, celle des Za, dans laquelle ils comptaient de nombreux parents, les Barou et Kérou. Ceux-là, au lieu d’être partisans des Sonni, restèrent partisans des Za, et pour le prouver ils prirent le nom de Diou-la, comme je l’ai dit au chapitre précédent, « qui sont du trône, de la souche ».

Sonni Ali et ses successeurs luttèrent en vain contre les autres Mandé (le royaume de Melle) ; ils ne réussirent que longtemps après à s’affranchir totalement.

Ce fut le seizième roi de la nouvelle dynastie, qui portait également le nom de Sonni Ali, auquel était réservée la gloire d’affranchir son pays.

Son avènement date de 1465.

En 1469 il s’empare de Tombouctou sur le Mali,

Fait le Bakhounou tributaire,

Hâte et provoque la chute de Melle,

S’empare de Djenné, qui avait toujours résisté aux Mali.

Fonde Agadès.

Enfin, en 1492, Sonni Ali II se noya en revenant d’une expédition contre le Gourma.

L’armée du défunt roi quitte Bé-naba (capitale du Gourma), pour se diriger sur Dangha, et Abou Bakr Da’ou, fils de Sonni Ali II, monte sur le trône.

Puis Ahmed Baba dit : Mohammed ben Abou Bakr, un indigène du Sonr’ay (cette remarque prouve que la famille royale des Sonni n’était pas sonr’ay et par conséquent mandé ; ce qui le prouve encore, c’est que le fils de Sonni Ali II est désigné par le nom de Abou Bakr Da’ou), officier de Sonni, marcha avec ses troupes contre le nouveau roi et le battit complètement.

Mohammed ben Abou Bakr monta sur le trône avec le surnom de e Thouri (Touré)[76] et le titre d’Émir el-Mouménin et de Khalifa el-Moslémin, mais comme roi il se nomma : Askia ou Sikkia.

De cette époque, dit le docteur Quintin (et nous nous associons pleinement à sa façon de voir), date l’émigration des principales familles qui soutenaient l’ancienne monarchie du Sonr’ay, celle des Sonni.

Les Bakiri et Diawara, entraînant d’autres familles, se détachèrent de l’empire sonr’ay, émigrèrent dans l’empire de Melle ou Mali et continuèrent à être désignés dans la suite par le nom de Sonni-nké.

On remarquera que Sonni Ali II avait soumis et réuni sous sa couronne tous les peuples et royaumes de la boucle nord du Niger, et qu’il les ravagea presque tous. Seul le Baghéna ou Bakhounou ne fut rendu que tributaire. Cet acte est encore un indice sérieux de l’influence dont jouissaient les familles sonni-nké dans ce pays. Ayant dans son armée beaucoup de guerriers de cette famille, il dut leur faire quelques concessions : ce n’est qu’ainsi que l’on peut expliquer cette mesure de clémence envers le Bakhounou.

A partir de l’avènement d’Askia, il est impossible de suivre la famille sonni-nké ; elle a, comme les autres peuples mandé, subi à la fin du même siècle le joug des conquérants marocains et passé par les mêmes vicissitudes que l’empire de Mali.

Les Sonni-nké ont pendant longtemps sourdement lutté pour arriver au pouvoir ; leurs velléités d’affranchissement ne se sont manifestées ouvertement que de 1748 à 1751 dans la célèbre lutte entre Sagoné et Dabo.

Comme nous l’apprennent les légendes chantées par les griots diawara du Ségou, les uns avaient pris parti pour Dabo, les autres pour Sagoné, ce qui a donné lieu à une nouvelle division dans la famille sonni-nké et à de nouvelles migrations.

La lutte se continua encore à la fin du XVIIIe siècle entre les Diawara Sagoné et les Diawara Dabo, mais ils durent tous les deux se retirer devant les Bambara du Bélédougou, qui forcèrent les Sagoné à s’établir au nord du Kaarta, à Diawara-Melle, et les Dabo dans le Kingui, au sud du Nioro.

El-Hadj Omar battit successivement de 1854 à 1860 les Diawara Sagoné et Dabo et les força de rentrer dans le Ségou, mais sous le règne d’Ahmadou une partie d’entre eux fit retour dans le Kingui.

Aujourd’hui il n’existe dans le Ségou qu’un seul village diawara dabo, c’est Fogny, point de passage du Niger entre Yamina et Ségou, et trois villages diawara sagoné : ce sont Mokottyka, Samboka, Aïsaka.

Quoique ces deux partis ne soient plus en lutte ouverte, ils restent toujours divisés, et dans les guerres d’Ahmadou les Sagoné ne campent jamais avec les Dabo.

De cette époque datent aussi les migrations vers la Haute-Gambie et la formation des colonies sonni-nké de la Casamance, enfin, plus récemment, pendant les guerres d’El-Hadj Omar, les Sonni-nké se sont encore désagrégés davantage.

Aujourd’hui on les trouve à l’état de familles compactes dans le Guidimakha, le Diafounou, le Kaarta, le Nioro, le Guoye, le Kaméra, le Bondou, le Bambouk, le Bakhounou et le Ségou dans le Soudan français, et à l’état isolé un peu disséminés, partout jusque dans le Dafina.

En 1885-1886, un des leurs, El-Hadj Mahmadou Lamine, trop connu par ses menées et l’insurrection des Sonni-nké dans le Haut-Sénégal pour que je m’étende plus longuement sur lui, a essayé de reconstituer à son profit un nouvel empire sonni-nké et il n’a pas fallu moins de deux campagnes au colonel Gallieni pour détruire sa puissance et s’emparer de lui.

FAMILLE MANDÉ-BAMMANA

Nous avons vu dans les chapitres précédents comment, à la suite des conquêtes de Mohammed Askia, l’empire de Mali se trouvait divisé en cinq gouvernements ou groupements distincts. A cette même époque beaucoup d’autres peuples qui faisaient partie de ce vaste empire s’en détachèrent. Tels sont les Siène-ré, les Tagoua, les Bobo-Dioula, etc., et en particulier les Gondja.

Enfin les Soso disparurent également et s’éloignèrent du théâtre de ces événements. L’arrivée des troupes marocaines du pacha Diodar en 1587 et la conquête de l’ancien empire sonr’ay par les troupes marocaines permirent aux peuples de race mandé d’espérer un moment la reconstitution de leur royaume. Aussi une fraction d’entre eux ne tarda pas à se lever en masse et à chercher à s’emparer du pouvoir.

Cette fraction est celle des Bammana. Ayant concouru autrefois, au même titre que les autres, à former l’empire de Mali, elle cherchait tout simplement à le reconquérir à son profit.

Ce mouvement des Bammana eut lieu vraisemblablement dans la première moitié du XVIIe siècle : les données que nous possédons sont précises à cet égard. On peut, sans commettre une erreur de plus d’une dizaine d’années, estimer que c’est en l’an 1650 que les Bammana apparaissent sur le haut Niger (dans le Ségou) sous la conduite de Kaladian Kouroubari.

D’où venaient ces Bammana ? Le docteur Quintin dit qu’ils viennent du Torong d’après la tradition ; c’est ce qu’on nous a appris aussi ; mais là où nous différons d’avis, c’est que nous pensons que les Bammana habitaient déjà depuis de longues années des régions beaucoup plus rapprochées du Ségou que le Torong, et qu’on les trouvait aussi nombreux qu’aujourd’hui dans le Baninko, le Bolé, le Ganadougou et le nord de l’empire de Samory[77]. Le docteur Quintin ajoute que c’est pour la seconde fois qu’ils fuyaient l’Islam.

Quel est donc le peuple qui aurait cherché à les convertir à l’Islam ? C’est vainement que nous nous sommes posé cette question.

Il n’existe aucun peuple, à notre connaissance, qui à cette époque-là aurait été à même de faire des conquêtes religieuses, si ce n’est les Mandé eux-mêmes, c’est-à-dire les Mandé-Mali et les Mandé-Dioula. Ce sont donc ces deux fractions de la race mandé qui par leur zèle pour la religion et leur fanatisme auraient provoqué un déplacement chez la fraction des Bammana. Cela peut exister, et nous y croyons bien volontiers, mais nous pensons que là n’est pas la seule cause qui ait déterminé les Bammana à se remuer, c’est surtout le désir d’arriver à leur tour au pouvoir, la soif d’indépendance qui les a portés sur le Ségou.

Ce pays était occupé par des Sonni-nké au moment de l’arrivée des Bammana ; et ces derniers ont dû s’y établir sans lutte, car ni les légendes que je connais, ni les traditions rapportées au docteur Quintin lors de son séjour à Ségou, ne font mention de luttes violentes.

Ce que l’on sait, c’est que Kaladian Kouroubari, premier chef bammana, qui avait six fils, en établit cinq sur la rive droite du Niger et un, l’aîné, à Sountian, près de Mourdia, en plein Bélédougou.

Kaladian, pendant son règne, reconstitua en partie l’ancien empire de Mali.

A la mort de Kaladian, vers 1680, succéda une période de gouvernement oligarchique pendant laquelle l’influence des Bammana diminua au profit des Sonni-nké.

Vers 1700, Bittou, appelé aussi Tigui-Ton, arrière-petit-fils de Kaladian Kouroubari, et petit-fils de Danfasari, réussit à mettre tous les districts bammana sous son pouvoir.

Il fit fortifier Ségou-Koro, dont il était le chef, fit la guerre à la plupart de ses cousins, héritiers de Boufouné et de Sakhaba, mais la tradition ne dit pas s’il réussit à les rendre tributaires, ou s’il se borna simplement à piller leurs domaines.

Bittou régna plus de trente ans. Il eut quatre fils : Diécoro, Bagny, Bakary, Diatalaké.

1732. — Diécoro, fils aîné de Bittou, succéda à son père ; il fixa sa résidence à Ségou-Bougou, et fonda pendant son règne Ségou-Sikoro.

Ce chef, se voyant déborder par ses captifs influents, chefs de districts institués par son père, résolut de se défaire des plus influents, mais son plan fut découvert et il fut assassiné par ses captifs avant d’avoir pu le mettre à exécution.

1740. — Bakary, troisième fils de Bittou, succède à son frère Diécoro, mais ce roi disparut quinze jours après son avènement sans que personne sût ce qu’il était devenu. Avec lui finit la dynastie des Kouroubari.

Les chefs des villages importants et les captifs influents élevèrent au pouvoir un des leurs, de la famille des Diara. Il régna sous le nom de Tomassa Diara et mourut en 1743.

De 1743 à 1746 règne un métis peul nommé Kanoubagnouma Mbari ; il est élevé au pouvoir par les captifs de la couronne. Ce roi meurt également après trois années de règne.

1746-1748. — Kafadiougou ne règne, lui aussi, que trois ans.

De 1748 à 1754. — A la mort de Kafadiougou survinrent une période d’anarchie et une série de guerres entre les chefs influents bammana et sonni-nké qui cherchaient à arriver au pouvoir. Barth[78] dit que les deux principaux chefs qui se mirent à la tête chacun d’un parti se nommaient Dabo et Sagoné et étaient fils du faran ou farba Mahmadou.

Le souvenir de ces luttes s’est perpétué chez les noirs, et surtout chez les Diawara du Ségou, mais les généalogies de Dabo et Sagoné sont perdues. Ce que je puis affirmer, c’est que les griots diawara dans leurs chants ne considèrent pas Dabo et Sagoné comme des frères, mais comme de simples chefs ayant cherché à accaparer le pouvoir. Dans la tradition on désigne souvent Dabo sous le nom de Ngolo, et Sagoné sous le nom de Sangué. Ces noms se retrouvent aussi dans l’ouvrage du docteur Quintin.

Cette lutte pour le pouvoir dura trois longues années et ne se termina que grâce à la mort de Sagoné, qui fut tué près de Ségou-Sikoro en 1754 ; elle eut pour résultat :

1o De consolider les Bammana dans le Bélédougou, le Nioro et le Ségou ;

2o De permettre aux Ahel-Semborou, fraction de Foulbé, de s’établir dans le nord du Bakhounou ;

3o De fixer les Ouled-Masouk, fraction des Ouled-Mbarek, sur les limites du Bakhounou.

Ce fut Hennoun ben Bohedel ould Mebarek, qui avait conduit les Ouled-Masouk à la guerre, qui fut, d’après les traditions, investi du pouvoir et proclamé régent du Bakhounou. Barth nous a rapporté le nom des successeurs de Hennoun, et comme l’un d’eux a été visité par Mungo-Park en 1796-1797, et que nous savons que précisément celui-là régna près de 40 ans, nous pouvons facilement déduire les dates approximatives de l’avènement des autres.

Ainsi Ali ould Omar régna près de 40 ans et reçut la visite de Mungo-Park peu de temps avant sa mort. Mungo-Park y était en 1797 : la date probable de la mort du chef est donc environ 1800 ; s’il a régné près de 40 ans, mettons 38 ans, la date de son avènement serait 1762.

Le prédécesseur d’Ali ouled Omar fut Omar ouled Hennoun, puissant chef qui donna son nom à cette dynastie (celle des Ouled-Omar ou Loudamar, comme les nomme Mungo-Park). Nous estimons qu’il a régné de 1754 à 1762, c’est-à-dire 8 ou 9 ans.

Quant au prédécesseur d’Omar ouled Hennoun, c’est précisément Hennoun ben Bohedel ouled Mbarek, celui qui mena les Ouled-Masouk à la guerre. Celui-là régna de 1751 à 1754, fort probablement ; nous arrivons donc à une concordance de dates qui laisse peu à désirer comme exactitude.

Les fractions sonni-nké-siawara qui prirent part à cette lutte sont aujourd’hui dispersées, cependant nous avons pu retrouver leurs traces. (Voir page 381, au chapitre Sonni-nké.)

L’autre fraction sonni-nké, celle des Ahel-Massa ou Sâro, se retira en partie vers Djenné, où on la trouve encore disséminée aux environs de Sâro même ; elle parle un dialecte mandé-sonr’ay dont on m’a souvent entretenu, mais dont je n’ai pas eu la bonne fortune de rapporter de vocabulaire.

Quant aux Mandé-Mali-nké qui prirent part à la lutte, ils se replièrent à travers le Gangaran et le Bambouk, vers le Bouré et le sud en général. Quelques-unes de leurs tribus ont conservé jusqu’aujourd’hui le surnom de Mali-nké-Dabo ou Ngolo.

1754 à 1787. — Ngolo ou Dabo, resté seul maître du pays, fixa sa résidence à Ségou-Sikoro et répartit le commandement de son royaume entre ses cinq fils[79] :

Nji, l’aîné, commanda à Bammabougou ; Mansong, le second, à Mbébala ; Nianancoro, le troisième, à Ségou-Koro ; Diakélé, le quatrième, à Kéréniou ; enfin Mamourou, le plus jeune, vivait avec son père.

C’est sous le règne de ce souverain et pendant la guerre entre Sagoné et lui, que se produisit un important mouvement des Foulbé, qui s’acheminaient lentement à travers la boucle du Niger et s’avançaient jusque dans le nord du Bélédougou.

Hennoun ben Bohedel ould Mebarek avait concédé aux Foulbé l’occupation de quelques villes dans le Bakhounou, mais son fils, Omar ouled Hennoun, leur enleva ce privilège et les chassa de la région. Ngolo, lui aussi, en purgea son territoire et les força à s’installer dans le Ganadougou et le Ouassoulou, où, mélangés aux Mandé, ils ne tardèrent pas à se noyer parmi eux. Du Peul ils n’ont conservé que vaguement les traits et leurs noms de tribus.

Ngolo, disent les traditions, établit son autorité de Bammako à Tombouctou et fit pendant huit ans la guerre aux Foulbé du Kalari.

C’est peu de temps après la fin de son règne que le Macina fut fondé par le Peul Ahmadou Amat Labbo (en 1790), qui s’empara du pouvoir sur Galadjo, chef tombo (autochtone). Le nouvel État, d’après les indigènes que nous avons interrogés, fut érigé sous la suzeraineté du royaume bammana du Ségou. Ce qui tendrait à le prouver, c’est que Ngolo était maître du Niger jusqu’à Tombouctou, et qu’en 1810 Da Diara, son successeur, avait encore à sa cour un des fils d’Ahmadou Amat Labbo comme otage.

On dit également qu’il fit deux expéditions contre les Mossi. Ce fut dans la dernière qu’il trouva la mort au bout de six semaines de maladie.

« Son armée, dit le docteur Quintin, rentra à Ségou, emportant avec elle les restes de son chef, qui furent placés, selon la coutume du pays, dans la peau d’un bœuf noir tué tout exprès pour la circonstance.

« A Ségou, on fit à Ngolo des funérailles magnifiques, mais ce qu’il y a de plus flatteur pour ce souverain, c’est qu’il fut très aimé de ses sujets et qu’il laissa de vifs et sincères regrets dans son pays. Il avait régné 33 ans. »

1787-1808. — Nji, fils aîné de Ngolo, étant mort dans les expéditions contre les Foulbé, ce fut Mansong, deuxième fils de Ngolo, qui succéda à son père.

Niancoro, troisième fils, conteste le pouvoir à Mansong, marche contre lui avec ses partisans et appelle à son secours Daisé Kouroubari, roi du Kaarta.

Niancoro fut fait prisonnier et son parti mit bas les armes. Ce conflit et l’intervention de Daisé Kouroubari[80] servirent de prétexte à Mansong pour envahir le Kaarta et le mettre à sac.

Mansong expéditionna aussi dans le Fouladougou, le ravagea presque entièrement, mais ne réussit pas à s’emparer de Bangassi, sa capitale, qui était défendue par Séré-Noumou.

Mansong[81] mourut vers l’année 1808, après 21 ans de règne.

1808 à 1830. — Da Diara, deuxième fils de Mansong, succède à son père. Pendant presque tout le règne de Mansong, Ahmadou Amat Labbo fut chef du Macina. Ces deux pays ne vivaient pas en absolue bonne intelligence. Le Macina, jeune État, n’osait pas encore attaquer les Bammana, il attendait cependant une occasion propice pour se mesurer avec son voisin et s’affranchir de sa tutelle.

Une circonstance fortuite, querelle d’un fils d’Ahmadou Amat Labbo avec des gens de Ségou, fut le prétexte d’une guerre qui éclata en 1810[82] et dans laquelle Da fut assez heureux pour conserver comme tributaire le Fouta, c’est-à-dire la partie du Macina située sur la rive droite du Niger, tout en maintenant sa suzeraineté sur le Macina proprement dit, situé sur la rive gauche du Niger, avec Ténenkou comme capitale. Cependant, en 1828, Ahmadou Cheikh, fils d’Ahmadou Amat Labbo, conquit, dans des circonstances qu’on n’a jamais pu nous expliquer, le Djenné sur le Ségou.

Da fut le dernier roi du Ségou qui fit la guerre aux Kouroubari du Kaarta. La paix termina heureusement une série de guerres qui, commencée sous le règne de Nji, vers 1796, ne se termina que vers 1829, quelques années avant le voyage d’Anne Raffenel.

L’origine de ces guerres entre les Bammana-Kouroubari et les Bammana-Diara date, comme nous l’avons vu, de 1796, époque où Daisé, roi du Kaarta, voulait prêter main-forte à Nianancoro contre Mansong, mais la querelle sourde, l’hostilité permanente, date de l’arrivée au pouvoir des fils de Kaladian.

On se souvient que le roi institua souverain d’une partie du Bélédougou son fils Sakhaba, qui résida à Sountian, près de Mourdia. Sakhaba sut conserver le pouvoir et le transmit à ses fils, lorsque vers l’an 1700 Bitton ou Tigui-Tou, petit-fils de Dansafari, fils de Kaladian, voulut réunir sous son sceptre tous les États Bammana et fit la guerre aux descendants de Sakhaba.

Foulikoro, petit-fils de Sakhaba, fut tué dans un combat contre Bitton, et le frère de Foulikoro, nommé Seybammana, dut s’enfuir devant Bitton et se réfugier dans le Khasso, où il fut élu roi.

Il ne restait donc personne pour gouverner le Kaarta. C’est alors que les Kouroubari se donnèrent comme chef Sébé Kouroubari, connu surtout sous le nom de Sébé Massa[83]. Ce chef donna son nom à la dynastie. Il régnait à Nioro en 1754 et eut comme successeur Daisé Kouroubari, qui régnait dans le Kaarta lors du passage de Mungo-Park en 1796. Les noms des successeurs de Daisé nous ont été transmis par Raffenel, ainsi que l’histoire moderne détaillée du Kaarta. Nous nous bornerons à ajouter que les Massa-si ont conservé le pouvoir jusqu’à l’apparition d’El-Hadj Omar. A cette époque c’était Mahmady Kandian Kouroubari Massa-si[84] qui gouvernait Nioro. Ses descendants se sont réfugiés depuis sur la rive gauche du Sénégal, et Mari Ciré Kouroubari Massa-si, héritier présomptif, habite encore un village près de Fatafi, sur les confins du Gangaran.

1830 à 1842. — Tiéfolo, fils aîné de Mansong, succède à son frère. Il n’arrive au pouvoir qu’après le cadet, à cause d’une question de priorité d’heure d’arrivée des courriers. Tiéfolo était né le même jour que Da, mais était fils d’une autre mère, réputée de moins bonne famille que la mère de Da.

C’est pendant que Tiéfolo était au pouvoir qu’El-Hadj Omar passa à Ségou revenant de La Mecque. Tiéfolo fit arrêter le pèlerin et le fit mettre aux fers, mais il dut céder aux instances des musulmans influents qui lui représentaient cet acte comme devant lui porter malheur et mettre El-Hadj en liberté. Tiéfolo mourut après 12 ans de règne.

1842 à 1848. — Kériengolé, dont nous ne connaissons pas le degré de parenté avec Mansong, succéda à Tiéfolo. Son règne, qui dura 7 ans, ne fut troublé que par une guerre qu’il soutint contre le nord du Bélédougou et principalement avec Mourdia.

1848 à 1849. — Nialouma Koua, frère de Kériengolé, ne régna que 9 mois. Il eut pour successeur :

1849 à 1855. — Massala Demba, qui régna 6 ans.

1855 à 1859. — Le septième fils de Mansong, Torocoro Mary Diara, monte sur le trône. Pendant son règne il entra en pourparlers avec des émissaires d’El-Hadj Omar, déjà très puissant, pour la soumission du Ségou, ce qui fit naître un mécontentement général dans le Ségou et coûta la vie à Torocoro, qui mourut empoisonné en 1859.

1859 à 1861. — Aly Diara, huitième fils de Mansong, succède à son frère Torocoro Mary Diara.

Ce prince lutta avec énergie contre El-Hadj Omar, et, malgré la soumission du Kaarta que le prophète venait d’obtenir sur Mahmady Kandian Kouroubari, Aly Diara résista.

Il se fortifia dans Oïtala, mais El-Hadj Omar, après des alternatives de revers et de fortune, s’en empara et occupa Sansanding.

A ce moment Aly Diara obtint d’Ahmadou Cheikhou, fils d’Ahmadou Cheikh et petit-fils d’Ahmadou Amat Labbo, une armée de 15000 hommes qui lui arriva sous les ordres d’un oncle d’Ahmadou Cheikhou, nommé Ba Lobbo. Mais l’armée bambara-macinienne fut battue, et cette victoire donna l’entrée du Ségou à El-Hadj Omar (10 mars 1861).

El-Hadj Omar procéda immédiatement à la réorganisation du Ségou, et institua Ahmadou, son fils aîné, roi du Ségou. C’est lui que visitèrent Mage et Quintin, Gallieni, Soleillet, etc., et que le colonel Archinard vient de battre successivement à Ouosébougou, Kalé, Koniakary et Nioro.

A la prise du Ségou, au commencement de 1890, Ahmadou, coupé du Ségou, habitait le Kaarta et le Nioro, et son fils aîné, Madané, gouvernait le Ségou. A l’approche des troupes du colonel Archinard, Madané prit la fuite et se réfugia dans le Macina.

Quant à Ahmadou Cheikhou, l’allié d’Aly Diara, battu à Saëwel par El-Hadj Omar, il s’enfuit vers Tombouctou et fut fait prisonnier peu après par Alpha Oumar, lieutenant d’El-Hadj, qui le fit décapiter. La dynastie d’Ahmadou Amat Labbo et celle de Ngolo Diara furent donc toutes les deux anéanties par El-Hadj Omar, qui donna le Ségou à son fils Ahmadou, tandis que le Macina tomba entre les mains de Tidiani, son neveu.

FAMILLE SOUSOU OU SOSO

LES SOUSOU OU SOSO[85]

Actuellement le pays où habitent les Soso est compris entre le rio Pongo au nord, les rivières Scarcies au sud, l’Océan à l’ouest ; le Benna, le Tambourka et quelques autres provinces les plus occidentales du Fouta-Djallo forment sa limite à l’est.

Il est traversé, dans toute son étendue, par la chaîne des monts Soso, qui le divise en deux parties bien distinctes : le bas pays, compris entre le versant occidental et la mer ; le haut pays, formé par les plateaux et le versant oriental.

Les Soso ne sont pas autochtones. Leur occupation ne remonte pas bien loin dans le passé ; leurs dernières invasions sont même de date relativement récente ; ce qui ressortirait assez d’ailleurs, à défaut d’autres preuves, de l’attitude orgueilleuse, conquérante et hostile qu’ils ont conservée envers leurs voisins, anciens maîtres du sol, dépossédés par eux. Qui étaient-ils ces Soso vainqueurs ? D’où étaient-ils venus ? A quel grand groupe des noirs soudaniens appartenaient-ils ? Et par quelle série de migrations sont-ils devenus définitivement les maîtres du haut et du bas pays ? Autant de questions qu’il paraît d’abord bien difficile de résoudre.

La première mention que font les historiens arabes des Sousou ou Soso se trouve dans Ebn Khaldoun, tome II, page 110 : « On rapporte, dit-il, que, du côté de l’Orient, les Ghana avaient pour voisins les Sousou ou Ceuseu ».

Puis, nous trouvons dans El-Békri, an 1203-4 (600 de l’hégire) : « Le Ghanata, très affaibli, est pris par les Sousou, une des tribus parentes des Wakoré ».

D’après ces auteurs, il serait donc établi qu’au commencement du XIIIe siècle, les Sousou habitaient à l’orient du Ghanata et qu’à cette époque ils s’emparèrent de ce pays.

Puis nous savons également, par Ahmed Baba, que pendant le règne de Mari Diara Ier, entre les années 1235 et 1260, ce dernier s’empara sur eux du Ghanata, ce qui réduit leur domination à une cinquantaine d’années environ.

D’où venaient ces Sousou ou Soso, voisins du Ghanata, dont parlent Ebn Khaldoun, El-Békri et Ahmed Baba ? L’histoire ne nous l’apprend pas, et nous ne pouvons que conjecturer sur leur origine.

Ils sont Mandé ; leur langue a été étudiée, il est impossible d’en douter. Il est fort probable qu’ils vivaient parmi les autres Mandé depuis fort longtemps déjà. Nous sommes cependant porté à croire que dans les temps les plus reculés les Soso vivaient dans le Sankaran, où l’on retrouve leur trace, et que ceux dont nous parlent les historiens arabes n’étaient qu’une fraction. Ils ont dû remonter le Niger, s’établir vers la limite des Senhadja, puis, profitant de l’affaiblissement des peuples berbères et aidés des Mandé (qui plus tard ont formé les Sonni-nké), ils ont dû s’emparer du Ghanata et y prendre le pouvoir.

Chassés par Mari Diara, à la tête de conquérants de même race qu’eux, qu’ont-ils pu devenir ?

A partir de cette époque, et à mesure que ces peuplades s’éloignent des centres musulmans, les historiens arabes deviennent muets.

Toutefois, si l’on considère, d’une part, qu’il leur fut certainement impossible de continuer leur migration vers le nord, défendu par les Berbères-Touaregs, et que pour se diriger vers l’est ils auraient dû traverser les peuples mandé qui venaient de les subjuguer ; si, d’autre part, on considère que de nos jours la Haute-Gambie, la vallée du Bakhoy et du Bafing sont peuplées par des hommes d’origine soso, on est obligé de conclure que les Soso vaincus se portèrent vers l’ouest.

Le docteur Quintin et le général Faidherbe nous apprennent du reste que dans le courant du XIIIe siècle les Soso émigrèrent sur le Haut-Sénégal et qu’ils y restèrent jusqu’au moment de l’invasion du Fouta par les Dénianké (esclaves peul métissés de Mandé), sous les ordres de Koli. Ces Dénianké, poussés eux-mêmes par les Sonr’ay vainqueurs, refoulèrent les Soso ou Socé à travers le Bondou, le Bambouk, le Ferlo, le Sine, et le Saloum, vers la Haute-Gambie et la Casamance (cela se passait vers la fin du XVe siècle ou le commencement du XVIe). Peut-être même les Diallo-nké se rattachent-ils aux Soso ou Socé ? Je l’ignore. Tant que l’on n’aura pas étudié les noms de famille (diamou) de l’une et de l’autre famille, il me paraît impossible de se prononcer avec quelque certitude.

Nous avons dit plus haut qu’une partie considérable des Soso, au lieu de remonter au nord, en suivant le cours du Niger, avait dû rester dans les environs du Sankaran. Cette fraction importante, devenue musulmane, s’est peu à peu portée vers l’ouest ; nous avons pour nous guider des traces manifestes laissées par elle dans le Solimanah, le Kimba, le Tamisso, le Tambourka et le Benna. On peut observer sa marche lente, mais victorieuse, refoulant devant elle les tribus fétichistes des Timéné, des Landouman, des Nalou, des Baga, des Boulam, etc., auxquelles nous n’hésitons pas à assigner une origine commune. C’est-à-dire que nous pensons qu’elles ne sont pas autre chose que des tribus détachées de la grande famille mandé.

L’époque et les causes de leurs migrations remontent assez haut dans le passé pour que la filiation semble se perdre dans cette obscurité du temps, mais les caractères linguistiques nous aident singulièrement à rétablir la chaîne interrompue.

Vers la fin du XVIe siècle, les Soso eurent des luttes terribles à soutenir contre les peuples que nous venons d’énumérer ; le souvenir en est encore conservé par leurs griots. Enfin, ils luttèrent également contre les Foulbé du Fouta-Djallo, et leur soumission (?) ne date que du siècle dernier.

FAMILLE MANDÉ-MALI

L’histoire des Mandé-Mali-nké est l’histoire générale des peuples de même origine qui ont concouru à la formation du puissant empire de Mali.

Par son nombre, cette fraction semble pourtant avoir occupé une situation prépondérante dans l’empire de Mali, auquel elle a donné son nom.

Au moment de la désagrégation du royaume de Mali sous le règne du roi sonr’ay Askia Mohammed (commencement du XVIe siècle) nous avons vu plus haut que le Mali se divisa en cinq groupements ou gouvernements autonomes.

Les Mali-nké, dispersés un peu partout dans les pays tributaires du Mali, durent probablement chercher à se concentrer et se retirèrent vers les pays où habitaient les gens de la même fraction qu’eux, c’est-à-dire vers le Haut-Niger et les pays qui constituent actuellement les provinces méridionales des États de Samory.

Seules quelques fractions de Malin-ké étaient encore fixées le long du Niger, vers Ségou, et occupaient les rives du Bakhoy et le Fouladougou.

Elles prirent même part à la lutte mémorable entre Ngolo et Sagoné, lutte qui mit le Soudan occidental à feu et à sang pendant plusieurs années vers le milieu du XVIIIe siècle.

Plus tard, vers la fin du XVIIIe siècle, Mansong, roi des Bammana du Ségou, vint attaquer sans succès Bangassi, leur citadelle du Fouladougou, puis ni l’histoire ni la tradition ne nous transmettent plus de faits saillants jusque vers la première moitié du XIXe siècle, époque des luttes de Kankan Mahmady avec les Siène-ré du Tengréla et le Ouassoulou (voir le chapitre États de Samory).

FAMILLE MANDÉ-DIOULA

Nous avons vu comme l’avènement de la dynastie des Sonni sur le trône sonr’ay-mandé a donné naissance à la famille dioula en 1350.

Cette fraction ne paraît pas avoir été bien nombreuse à l’origine, disent les Dioula eux-mêmes ; ils ne comptaient que cinq familles : les Da’ou, les Kérou, les Barou, les Touré[86] et les Ouattara.

La tradition conservée par les gens de Kong dit que les Dioula voulaient bien faire partie des gens de Mansa Sliman, mais dans leur adhésion il y avait une clause par laquelle ils n’abandonnaient pas leurs droits au commandement. C’est probablement pour cette raison que nous les voyons, sous le règne de ce sultan, gouverner plusieurs provinces.

Ahmed Baba mentionne dans la presqu’île un des gouverneurs sous le nom de Ouattara Koy ; deux dans le Bendougou sous les noms de Touré Koy, Da’ou Koy ; et enfin un autre sur la rive nord du Niger sous le nom de Barou Koy. Un Kérou Koy est mentionné également par l’historien arabe ; mais comme l’orthographe du nom laisse à désirer et que sa lecture n’est pas absolument sûre, nous n’avons cru devoir le citer que pour ordre.

A ces familles se sont jointes, au moment de la scission avec les Sonni-nké, diverses autres familles :

Une deuxième famille ouattara, les Sakhanokho, les Sissé, les Kamata, les Kamakhaté, les Timité, les Daniokho.

Les deux familles ouattara et Sakhanokho se disent apparentées aux Diawara ; elles ont le même tenné que les Diawara Sagoné : la tête de chèvre.

Les Dioula sont à classer parmi les premiers peuples mandé qui ont adhéré à l’islamisme. Habitant les environs de Djenné, région qu’on pourrait appeler le berceau de la civilisation musulmane du Soudan, les Dioula se sont adonnés principalement au commerce ; ils s’érigèrent peu à peu en ligue commerciale, fondèrent de nombreuses colonies et acceptèrent dans leur sein d’autres Mandé comme adhérents.

On trouve parmi eux des Diara, des Kouroubari, des Sakho, des Bamba, des Diabakhaté, des Traouré.

A l’époque de la désagrégation du Mali, vers 1500, à la suite des victoires de Mohammed Askia, et plus tard vers la fin du XVIe siècle au moment de la conquête marocaine, de nombreuses fractions de Mandé-Dioula quittèrent le Bendougou, le Mianka et le Kénédougou et vinrent se fixer dans le Follona, le Kouroudougou, le Tagouano et surtout le Ouorodougou.

La plupart des Dioula prirent parti pour Sagoné dans la lutte contre Dabo ou Ngolo, de 1748 à 1754. Mais, à la mort de Sagoné, craignant les représailles du parti vainqueur, les colonies qui occupaient le Ségou avec une partie des Dioula du Bendougou émigrèrent à travers le Dafina et se fixèrent dans le Mossi.

Ngolo, n’ayant pas réussi à entraver le mouvement d’émigration et voyant échouer tous ses moyens de conciliation, se décida à aller leur faire la guerre pour tâcher d’obtenir des Dioula leur retour sur le Niger.

La première expédition fut impuissante et nous savons que Ngolo tomba malade et mourut pendant la seconde, en 1787.

Quand Mansong succéda à son père Ngolo, les premières années de son règne furent occupées à se disputer le pouvoir avec son frère Niancoro, puis à expéditionner contre Daisé Kouroubari et les Mali-nké du Fouladougou. Ces circonstances ayant porté, pendant près de quinze ans de règne, le théâtre des opérations de guerre vers l’ouest, il est tout naturel de voir Ahmadou Amat Labbo fonder le Macina et Sékou Ouattara créer un empire dioula à Kong ; 1790 est en effet la date de la prise de Kong par Sékou Ouattara.

Aujourd’hui les Dioula ou Dioura constituent en quelque sorte un peuple. Tous les Mandé qui ne sont pas musulmans sont pour eux des Bambara, ce qui équivaut à infidèle, mais il ne faudrait pas croire que s’il s’agissait de s’emparer du pouvoir, ils renieraient leurs compatriotes mandé et qu’ils ne seconderaient pas les Bammana ou les Mali-nké.

A part l’État mandé-dioula de Kong, il existe des régions entières peuplées de Dioula et de nombreuses colonies disséminées un peu partout. Le Djennéri, le Macina, le Mossi, le Mianka[87], le Bendougou, le Kénédougou, le Follona, le Diammara, le Tagouano, le Kouroudougou et le Ouorodougou renferment des colonies dioula très puissantes. Dans toutes les autres régions et surtout dans les centres commerciaux on trouve toujours des familles de Dioula : il y en a qui se sont infiltrées jusque vers le golfe de Guinée. On en rencontre quelques-unes à Krinjabo, et j’en ai vu une à Yacassé sur le Comoë et une autre à Mouosou (Grand-Bassam).

Quand on sait parler le mandé il est rare de ne pas trouver de gens pouvant vous servir d’interprète, surtout dans les pays où il existe un mouvement d’affaires. Le voyageur qui avec le mandé saurait parler le haoussa et l’arabe serait à même d’aller sans interprète du cap Vert en Égypte.

Le Dioula est en général musulman ; il ne s’occupe que de commerce, d’industrie et de culture. En principe, il ne fait la guerre que pour défendre l’intégrité de son territoire ou pour se venger de rapines, d’exactions ; rarement la guerre a pour but la chasse à l’esclave.

Les Dioula n’ont pas à proprement parler de tenné, et ceux qui en ont n’observent pas les sottes coutumes qui se rapportent à ces pratiques.

Ils conviennent, à Kong, que ceux qui ont imaginé la coutume des tenné étaient des gens bien simples, voire même des malins, disent-ils, car on ne trouve jamais comme tenné le bœuf, le mouton ou tout autre animal comestible, à moins qu’il ne soit d’une rareté telle qu’il soit introuvable, comme un bœuf absolument noir, n’ayant pas un poil de blanc !

Quelle douce privation, en effet, que de se passer de la fantaisie de manger ou de toucher :

  • Un merle métallique,
  • Du vautour urubus,
  • Un petit-sénégalais (oiseau),
  • Du boa,
  • Du trigonocéphale,
  • Du lion,
  • Un légume sauvage qui ne rentre jamais dans l’alimentation courante,
  • Du lait de fauve,
  • Ou une certaine variété de mouche !!

Les Dioula l’ont si bien compris, qu’ils ont laissé tomber les tenné dans l’oubli.

Ils se sont également affranchis de la tyrannie des griots, ces chanteurs qui pullulent à la cour du moindre souverain, et qui par les rues chantent les grossières louanges de leur maître. Aussi n’en voit-on chez eux que bien rarement, ce qui prouve un état de supériorité bien marqué sur les autres branches de la famille mandé.

Les Mandé-Dioula se marquent tous d’une façon uniforme : trois larges entailles partant des coins de la bouche et se terminant en éventail à hauteur de l’oreille. Certains d’entre eux, les Barou entre autres, ajoutent une petite virgule sur la joue gauche et quelquefois sur la joue droite. (Consulter aussi le chapitre Kong.)

NOTES :

[1]Le bonnet dit mafou a la forme d’une toque ; il est en coton brodé en losanges, de couleurs diverses. C’est la coiffure favorite de Naba Sanom et des nabiga de Waghadougou.

[2]En quittant le Soudan français je ne savais parler que le bambara, dialecte mandé sur lequel j’avais publié un petit essai en 1886 ; j’ai dû par la suite me perfectionner dans cette langue, et en arrivant à Kong je le parlais très bien. Entre temps j’avais appris le siène-ré, et en arrivant dans le Mossi je ne possédais qu’un vocabulaire d’une cinquantaine de mots mossi, ce qui était loin d’être suffisant pour s’exprimer. Mon court séjour dans ce pays et la pénurie d’interprètes m’empêchèrent de m’y perfectionner autant que je l’aurais désiré, de sorte que je ne parlais qu’imparfaitement le mossi et comprenais peu ou pas le gourounga. J’ai essayé de me constituer un vocabulaire, mais la diversité des idiomes et les nombreuses préoccupations de tout genre m’en ont empêché. Dans certains villages j’étais très embarrassé et bien moins fier que dans le Mossi, où je servais d’interprète à mes hommes.

[3]C’est la seconde fois que je trouve des arachides de cette espèce ; la première fois c’était à Niélé. Les coques sont bien pleines, comme des arachides du Cayor et de la Casamance, mais elles se différencient par leurs dimensions, qui se rapprochent des arachides de bas prix du Bas Sénégal, et par leur couleur, qui est d’un rouge sang très accentué qui les fait reconnaître immédiatement.

[4]Le bombo est une farine de petit mil passé au feu avant d’être moulu et mélangé de piments rouges pilés et délayés dans de l’eau. Cette boisson est offerte comme bienvenue aux voyageurs. Dans tous les pays du Soudan où les gens sont tant soit peu civilisés, il est de règle de ne vous poser de question sur votre voyage que lorsqu’on a bu le bombo.

[5]En mossi et en dagomba : habitation de l’imam.

[6]Le banan est un hangar couvert en chaume où se tiennent les réunions d’oisifs pendant certaines heures de la journée. Dans beaucoup de villages, ce hangar est remplacé par un échafaudage placé au pied d’un bombax (banan). C’est par extension que le hangar porte le même nom que l’arbre.

[7]Pendant cette saison il est très rare de trouver un arbre ou un endroit à portée du village pour y établir un campement ; tous les terrains sont cultivés.

[8]En mandé : sérouba.

[9]Au Sénégal on donne le nom de Petite Côte à la partie du littoral comprise entre Rufisque et l’entrée de la rivière Saloum.

[10]En mampoursa on appelle le mor’ (langue du Mossi) : moteri. Ex. : a oum la moteri, « il entend le mossi ».

[11]Il s’agit du lieutenant allemand von François.

[12]Dans le Mampoursi, on appelle le mor’ (langue du Mossi) : moteri. Ex : a oum la moteri « il entend le mor’ ».

[13]Touré est bien un diamou mandé, car il est porté par des fétichistes kagoro qui n’ont jamais mis le pied dans le Haoussa. Je fais cette observation pour les étymologistes qui pourraient dire que Touré vient de Ba-touré, homme étranger, en haoussa. On pourrait en effet supposer que le ba est tombé par l’usage, comme devant Ba-Haoussa, homme du Haoussa ; mais ici ce n’est pas le cas, Touré est bien un diamou mandé.

[14]L’expression maître est très souvent employée par les femmes à l’égard de leur mari. Jamais elles ne se permettent de l’appeler par son nom ou de l’appeler : mon mari ; quand elles parlent de lui, elles l’appellent lui, l’hôte, celui-ci, s’il n’a pas de titre connu, chef de village ou instituteur, etc. Elles disent en parlant de lui : c’est l’homonyme de Moussa, de Mouktar, etc.

[15]Ce qui veut dire : « riz blanc des deux femmes du même mari ». Cette variété de riz est bien connue dans tout le Soudan et elle est très appréciée.

[16]La propriété foncière n’existe pas : elle n’est que momentanée, la terre étant réputée appartenir au naba de Nalirougou, personne ne peut l’aliéner.

[17]Le prix des ânes varie à Oual-Oualé entre 30000 et 50000 cauries.

[18]Il pourrait très bien se faire que ces traces relativement petites soient celles d’une variété de petits hippopotames et non de jeunes animaux comme je le suppose. Cependant les noirs de tous les pays que j’ai visités citent comme mœurs particulières de l’hippopotame que dès qu’une femelle a mis bas un jeune mâle elle est forcée de fuir avec le petit pour échapper aux mâles adultes, qui tueraient le jeune. Comme à côté des petites traces je n’ai jamais observé celles de la mère, j’en conclus que si l’on n’est pas en présence d’une variété plus petite, la femelle doit abandonner son petit dès qu’il est sevré pour retourner auprès des mâles adultes, qui se tiennent dans les grands cours d’eau seulement.

[19]Mot dagomsa qui correspond à « hameau », en opposition à tenga, qui est toujours la résidence d’un naba.

[20]Le séné est un petit arbuste qui porte des fruits offrant de la ressemblance avec la mirabelle, c’est le Ximenia americana. L’épicarpe du fruit est astringent, et la pulpe est légèrement purgative. Le noyau est lisse, et l’amande douce et bonne à manger.

[21]Voyez Macrizi, Histoire des Coptes, avec traduction et annotations de Ferd. Wüstenfeld, 1845 ; Gœttingue.

[22]Bondoukou est désigné à Salaga par le mot haoussa « Bitougou ».

[23]Le sel de Grand-Bassam n’est pas très prisé par les indigènes, ses cristaux étant trop menus.

[24]L’or de ces régions est dirigé surtout sur Djenné. Tout le courant se détourne au profit de cette ville et au détriment de la côte de Guinée.

[25]Maison J. Deville, rue des Jeûneurs.

[26]J’ai appris, depuis, que c’était M. Colombel, lieutenant d’infanterie de marine.

[27]Ceux de Tourrougou et de Siripé.

[28]En gouannia : Kampantiourou ; en haoussa : Toulouwa.

[29]La famille du chef de Pambi a exercé pendant longtemps le pouvoir à Kété et aux environs. Elle s’est peu à peu retirée vers Salaga pour échapper aux exigences toujours croissantes de leur suzerain achanti.

[30]Appellation haoussa qui veut dire « village de la brousse ».

[31]Mâdougou veut dire, en haoussa, « chef de caravane, homme respectable, chef de quartier »

[32]De Kintampo à Coranza on compte trois ou quatre jours de marche, et de Coranza à Koumassi neuf ou dix, ce qui porte, d’après mes calculs, Coumassi à environ 220 kilomètres à vol d’oiseau de Kintampo.

[33]Beaucoup de Haoussa se livrent en route à la confection de nattes fort jolies en ban, ornées de dessins divers noir et rouge. Le prix d’une natte s’élève de 2000 à 3500 cauries ; elles offrent de l’analogie, comme travail, avec celles de Mourdia (Bélédougou), seulement ces dernières sont confectionnées en paille de mil au lieu de ban.

[34]Voyez, pour les causes qui engendrent l’esclavage, Esclavage, Islamisme et Christianisme du même auteur. (Paris, 1891, Société des Éditions scientifiques, 4, rue Antoine-Dubois).

[35]J’écris Tain au lieu de Tyn, comme l’écrit le capitaine anglais Lonsdale, le nom de cette rivière se prononçant partout Tain et non Tyn, qu’on est tenté de lire Tine.

[36]Marraraba ne veut pas dire en haoussa : « à mi-distance, à moitié chemin », comme l’affirme Barth. La traduction de ce mot en mandé est sirafara, « bifurcation, endroit où le chemin se partage ».

[37]Mantiala est connu par les Haoussa sous le nom de Gari Adama, « case d’Adama ».

[38]Appelé par les Haoussa : Baki n’goulbi, « bords du fleuve ».

[39]Kœlle, Grammaire vei.

Despatch communicating the discovery of a native written character at Bohmar on the western coast of Africa, near Liberia, by Lieut. Forbes R. N., with notes on the Vei language and alphabet by E. Norris Esq., London, 1849.

[40]Dans le Gondja, on désigne les Dioumma par le nom de Pantara.

[41]J’ai su le nom de mon compatriote par une de ses cartes, que j’ai trouvée entre les mains d’un marchand de Bondoukou.

[42]Plus dans le sud, dans le centre des régions aurifères, il existe encore une division plus petite, la moitié du damma : 0 fr. 10 ou 0 fr. 11 ; on pèse cette quantité avec une autre petite graine nommée pouassaba. Quand cette graine fait défaut, on se sert de grains de riz non décortiqués de grosseur moyenne, trois grains étant égaux au damma ; on en coupe une en deux, et un grain de riz et demi constitue alors le pouassaba ou kouassaba.

[43]Birindara veut dire « à l’entrée de la brousse ».

[44]Diawé partit le soir même de mon arrivée à Panamvi, 25 décembre, arriva à Kong le 29 de bon matin, ayant parcouru une distance de 200 kilomètres à vol d’oiseau en moins de quatre jours.

[45]Treich était parti d’Assinie avec 50 hommes, dont 25 miliciens armés ; en arrivant à Bondoukou, il dut renvoyer les miliciens pour cause d’indiscipline ; ils firent retour sous les ordres d’un mulâtre qui avait accompagné Treich. Les 25 autres hommes qui restaient à Treich étaient en lutte ouverte avec lui. A mon arrivée à Kong, il ne pouvait plus se faire obéir, je dus sévir énergiquement, et les mutins et meneurs, au nombre de 15, furent renvoyés sur mon instigation quelques jours après mon arrivée à Kong.

[46]Depuis j’ai appris qu’à la suite des bruits alarmants qui avaient couru sur mon compte, le colonel Galliéni, alors commandant supérieur du haut fleuve, et les officiers de Bammako ont employé tous leurs moyens d’information pour savoir la vérité sur mon sort. C’est ainsi que l’on s’était adressé à El-Hadj Mahmadou Lamine, de Ténetou, pour avoir de mes nouvelles. Comme on le voit, son envoyé est arrivé jusqu’à Bobo-Dioulasou.

[47]La terminaison krou ou kourou correspond, en lange agni, aux terminaisons sou et dougou des Mandé. L’une et l’autre veulent dire : « village de, habitation de », etc.

[48]Attakrou est le premier village de l’Indénié que l’on rencontre en venant de l’Anno.

[49]En haoussa, sansanné veut dire « camp », et Mango dans plusieurs langues, notamment en mandé, est le nom sous lequel on désigne Groûmania.

[50]Elé veut dire en agni « lieu des pirogues », et so « lieu ».

[51]Il ne faut pas en conclure que la navigation est impossible au delà. Les indigènes des villages en amont d’Attakrou ne fabriquent que les pirogues nécessaires pour passer d’une rive à l’autre et pêcher le long des rives ; elles sont trop informes pour servir à de longs trajets : c’est la seule raison pour laquelle le fleuve n’est pas utilisé.

[52]Pendant ma descente du Comoë j’ai pu me procurer toute la collection des singes vivant dans la région ; je me promettais de l’offrir au muséum de Paris, mais les uns sont morts en arrivant à Grand-Bassam, les autres à bord, et le dernier, un magnifique tié que j’avais confié à mon ami Dupuy, vétérinaire aux saphis, est mort à Dakar.

[53]Personne n’est chrétien dans cette région. Bénié Couamié possédait cette sainte image tout simplement parce que, pour lui, elle personnifiait la femme européenne.

[54]J’ai vu un cocotier à Sorobango, près Bondoukou, deux à Aniasué sur le Comoë, et deux au campement d’Aponkrou, près de Bettié.

[55]L’Akapless était appelé aussi royaume d’Aka et Atakla.

[56]On sait que Costa est l’ancien nom sous lequel on désignait le Comoë ou Akba ou rivière de Grand-Bassam.

[57]Amatifou est le chef de Krinjabo qui nous a cédé ses droits en 1842. A cette époque il avait environ trente-cinq ans ; il est mort en 1886 et a eu pour successeur son neveu Aka Simadou.

[58]En langue agni on désigne les Européens sous le nom de Borofoé et les peuples de l’intérieur en général sous le nom de Zorofoé.

[59]Dans la convention de délimitation franco-anglaise du 10 août 1889, la frontière française part à 1000 mètres à l’ouest d’Afforénou ou Newtown, sur le bord de la mer, suit la rive droite de la lagune Tendo et Éhy, puis la rive droite du Tanoë jusqu’à Nougoua. A partir de ce point, la ligne frontière suivra le 5e degré de latitude en tenant compte des traités passés et en suivant exactement la limite des États à cheval sur le 5e degré.

[60]Les noms de plusieurs d’entre ces îles ont été, par suite des reproductions successives, ou changés, ou légèrement tronqués. C’est ainsi que la petite île Leydet se nommait île Jonnon. L’île Audric, située en face de la baie de Dabou, avait été baptisée île Aubry, etc.

[61]Piter est un surnom. Ce chef s’appelait, en langue agni, Atékébré. C’est lui qui nous concéda nos droits sur Grand-Bassam. Son successeur se nommait Assama, auquel succéda le chef actuel Blé, d’origine zemma (Apolloniens).

[62]La manille est une monnaie qui a cours dans toute la lagune d’Ébrié et dans le Comoë près de son embouchure ; elle n’a pas cours à Assinie. C’est un bracelet en alliage de cuivre et d’étain que l’on fabrique à Manchester et à Nantes ; il a une valeur de 20 à 23 centimes. Quand on achète des produits aux indigènes, on les paye en manilles, qu’ils viennent ensuite échanger contre des marchandises aux factoreries au fur et à mesure qu’ils en ont besoin.

[63]Buonfanti a fait une conférence sur son voyage à la Société de géographie royale belge à Bruxelles. Elle est publiée dans son Bulletin de 1884. Accusé d’imposture, Buonfanti n’a jamais pu se disculper de l’accusation lancée contre lui, et n’a jamais pu donner des preuves sérieuses sur la véracité de son récit. Il est mort récemment au Congo.

[64]C’est avec intention que je n’ai pris des objets connus des indigènes que dans une aussi faible proportion. Rien ne flatte le noir comme de recevoir un cadeau ou d’acheter un objet ou une étoffe que l’on ne peut se procurer nulle part. Le noir, comme nous du reste, aime les nouveautés, il se laisse séduire par tout ce que son voisin ne pourra peut-être jamais se procurer. Il est heureux de pouvoir dire : « J’ai acheté un objet dont personne ne connaît le nom ».

[65]J’avais emporté, en prévision d’une captivité chez un des rois de l’intérieur, des semences des principaux légumes d’Europe, afin de me permettre d’améliorer mon ordinaire.

[66]Serki veut dire « chef » en haoussa.

[68]Les Mandé sont aussi désignés par d’autres peuples sous le nom de Wakoré, Wangara, Sakhersi, Sakhayerski, etc., et surtout par le nom générique de Dioula.

[69]C’est à tort qu’on écrit Sousou, Soussou, Sozo ou bien encore Susu ; le vrai nom des habitants du Rio Pongo est Soso (prononcez Soço). (Note du R. P. Raimbault, Catéchisme français-soso. Mission du Rio Pongo, 1885.)

[70]Nom par lequel les Haoussa désignent les Mandé.

[71]Nous pensons que la dénomination Ghanata ne s’appliquerait pas exclusivement au Baghéna ou Bakhounou actuel ; l’empire était à cheval sur les deux rives du Niger. Dans le Mossi on m’a souvent désigné la région de Douentsa sous le nom de Garnata.

[72]Barth et d’autres écrivains, tels que Léon l’Africain (traduction de Jean Temporel), appellent souvent les Wakoré (plus tard Sonni-nké) du nom d’Assouanek ; il ne faut pas trouver dans ce nom l’étymologie de Sonni-nké, car ce nom ne leur a été octroyé que plus tard, comme nous le verrons par la suite, mais il faut le traduire par اسّوع نك, c’est-à-dire Assoua-nké, « hommes de l’Assoua ». L’Assoua est encore une province voisine du Fermagha (rive gauche du Niger au sud de Tombouctou).

[73]Encore aujourd’hui les Sonni-nké se désignent par le nom de Séré-khollé, hommes blancs, nom qui, corrompu, est devenu le Sérewoulé, Serécollé ou Sarakollet.

[74]Ebn Khaldoun, tome II, page 110, dit au sujet de cette nouvelle famille ; « On rapporte que du côté de l’Orient les Ghana avaient pour voisins les Sousou ou Ceuseu صوصو سوسو »

[75]Le sultan de la cour duquel les deux frères s’échappèrent était vraisemblablement, d’après Barth et Rolfs, Mansa Magha Ier. Sonni Ali Kilnou est donc arrivé au pouvoir vers 1335 et 1340 : et la fin de la première dynastie de Za remonte donc à cette même époque.

[76]Touré est un nom de famille que l’on retrouve non seulement dans les familles Mali-nké-Kagoro, mais encore chez les Dioula, et surtout chez les Haoussa. Les Touré et les Sissé sont encore fort nombreux dans les provinces nord du Sokoto, sur les confins du Zamberma ou Zaberma.

[77]Sous le règne de Mansa Sliman, en 1359, il existe déjà dans le Ségou un Ouarraba Koy, ce qui veut dire un chef diara ; ouarraba, lion, fauve, étant le synonyme de Diara. A la même époque nous y voyons aussi un Sama Koy, c’est-à-dire un chef sama-nké, c’est-à-dire d’origine bammana.

[78]Le parti de Ngolo ou Dabo était composé : 1o de Bambara ; 2o des Ouled-Masouk, tribu noble des Ouled-Embarek ; 3o des Ahel-Semborou, fraction de Foulbé (qui venaient de se fixer dans le Bakhounou) ; 4o d’importantes fractions de Sonni-nké Diawara.

Le parti de Sagoné était composé : 1o des Rouma, conquérants marocains qui occupaient une partie du pays et s’étaient mariés et fusionnés avec les indigènes ; 2o des Zénagha ; 3o des Ouled-Alousch, la fraction la plus guerrière des Ouled-Embarek ; 4o des Ahel-Massa ou gens de Saro, fraction de Sonni-nké ; 5o de Mandé-Mali-nké. Voyez Barth, tome V, édition allemande, appendice I, page 511.

[79]Docteur Quintin. — Étude ethnographique sur les pays entre Sénégal et Niger. — Société de Géographie de Paris.

[80]C’est ce même Daisé Kouroubari qui régnait dans le Kaarta à l’époque du passage de Mungo-Park (1796), et l’on peut voir dans la relation de voyage de Park que ce pays était en guerre avec le Ségou.

[81]Mansong régnait à Ségou au premier et au second voyage de Mungo-Park.

[82]Cf. docteur Quintin.

[83]Massa dans beaucoup de pays mandé veut dire « roi ». A Kong on ne se sert aussi de ce titre pour désigner le souverain.

[84]Comme il y a de nombreuses familles portant le nom de Kouroubari, les membres de la famille royale descendant de Sébé Kouroubari font suivre leur nom du titre massa-si (graine de roi, descendant de roi).

[85]Nous avons souvent pensé que les Sousou des historiens arabes ne seraient peut-être autre chose que les Sissé. A ce sujet, nous avons demandé à M. René Basset de vouloir bien consulter les textes anciens. Le savant professeur, après examen, a conclu que, les points diacritiques ne faisant pas défaut, il fallait rejeter cette hypothèse.

[86]Touré veut dire « éléphant » en sonni-nké ; leur tenné est l’éléphant comme les Sama-nké chez les Bammana.

[87]Caillé en traversant le Mianka dit : « Ce pays est habité par des Mandingues Diaula ou Yola », ce sont les Dioula ; du reste, toutes les régions que je viens d’énumérer sont aussi connues sous le nom générique de Diouladougou.

Croquis de Waghadougou.

DENSITÉ DE POPULATION.

RELIGIONS.

PEUL ET MANDÉ.

VOIES COMMERCIALES.

LIMITES DE CULTURE.

PROFILS.

1o. De Bammako au Baoulé
2o. De Toula à Sikasso
3o. De Tiola à Dioumanténé

PROFILS.

4o. De Nafégué à Lokhognilé
5o. De Diarakrou à Dialacoroso
6o. De Gouété à Koroma

PROFILS.

7o. De Koroma à Diabéré
8o. De Diabéré à Pakhé
9o. De Pakhé à Patenga

PROFILS.

10o. De Sagoué à Tourmountiou
11o. De Tourmountiou à la Volta Noire
12o. De la Volta Noire à Nasian

PROFILS.

13o. De Nasian au Camp de Kinguéné
14o. Du Camp de Kinguéné à Zanzanzo
15o. De Zanzanzo à Attakrou

TATOUAGES No.1.

FAMILLES MOSSI

TATOUAGES No.2.

FAMILLES GOURONGA — DAFINA — BOBO

TATOUAGES No.3.

FAMILLES BOBO — HAOUSSA — SOMMO OU SONGHO — MAMPOURGA ET DAGOMBA

TATOUAGES No.4.

FAMILLES KIPIRGA — FALAFALLA TAGOUANO — MANDÉ ET SAMOKHO — SIÉNÉ-RÉ — ZAZÉRÉ — KOMONO, DOKHOSIÉ, TIÉFO

CARTE DU HAUT-NIGER AU GOLFE DE GUINÉE PAR LE PAYS DE KONG ET LE MOSSI levée et dressée de 1887 à 1889 par L. G. BINGER, Capne. d’Infrie. de Marine par ordre de m. ETIENNE, Sous-Secretaire d’Etat des Colonies.

Carte des lagunes DE GRAND BASSAM ET D’ASSINIE d’après les travaux du Capitaine BINGER et les travaux hydrographiques les plus récents. 1889

COURS INFÉRIEUR DE LA RIVIÈRE COMOÉ OU AKBA levé à la boussole par le Capitaine G. BINGER 1889

BINGER — DU NIGER AU GOLFE DE GUINÉE. HACHETTE & Cie.
Gravé par Erhard Fres., 35bis. Rue Denfert-Rochereau, Paris. Imp. Dufrenoy, 49, rue du Montparnasse, Paris.

(Agrandissement : p. sup. gauchep. sup. droitep. inf. gauchep. inf. droite)

TABLE DES GRAVURES


Iguanes dans le village 3
Le naba de Koumoullou et ses griots 7
Ces sauvages nous suivent presque en rampant 13
L’un des hommes saisit la bride du cheval de Diawé 19
L’ombrelle 21
Diawé et trois ânes entraînés par le courant 23
Passage de la Volta Blanche 29
Construction sacrée de Gourounga 39
Jeunes filles portant la dot 43
Sous le banian 47
Tacca involucrata 51
Arrivée d’une bande de Mossi 53
Retraite aux flambeaux 59
Marche dans la prairie inondée de Louaré 63
Visite au naba de Karaga 67
Rixe menaçante 71
La danse 75
Touloucouna (Carapa guineensis) 79
Un tchilago 81
Vue de Salaga 89
Une mosquée de Salaga 93
Plan de Salaga 95
Le marché de Salaga 97
Captifs portant du bois 101
Marchand fascinant un client 105
Mules du Haoussa 111
Les cases de Tourmountiou 121
Konkronsou 124
L’oasis marécageuse 125
Le village de Konkronsou 127
La forêt de Konkronsou 131
La poupée de Kounchi 133
Kintampo 137
Kintampo et le tronc gigantesque 139
Kintampo, quartier achanti 141
Chute d’eau de Takla 147
Campement dans la brousse 157
Mosquée de Sorobango 158
Une rue de Bondoukou 159
Habitation de Sitafa (vue extérieure) 163
Habitation de Sitafa (vue intérieure) 165
Bondoukou 167
Bain forcé 171
Un coin d’Amenvi 173
Ardjoumani et ses fils, roi de Bondoukou 175
Départ des agents d’Ardjoumani 181
Types de Ton avec leur ombrelle 185
Femmes portant de gigantesques bonbonnes de vin de palme 191
Village pakhalla 195
M. Treich-Laplène 201
Visite de condoléance chez Lansiri, à Kong 203
Femmes puisant de l’eau au Comoë 219
Croquis de Mango 221
Aouabou : la demeure royale 225
Un Gan-ne dans la forêt 229
Un indigène de race agni faisant sa toilette 231
Un malade en consultation 233
Type d’un village gan-ne ou agni 235
Kommona Gouin 237
Palabre à Aouabou : signature du traité 239
En route pour Attakrou 245
Portes sculptées 251
Dans le hamac, au milieu des fourrés 253
Bords du Comoë à Attakrou 259
Couché dans la pirogue 263
Habitation à l’européenne avec couvertures en palmes à Bettié 267
La forêt 269
Réception de Bénié Couamié 283
La flottille au départ 289
Chutes d’Amenvo 293
Baoto 297
Arrivée au Diamant 301
M. Bidaud 305
Factorerie Verdier à Grand-Bassam. (D’après une photographie de M. Ch. Alluaud.) 309
Piroguiers kroumen. (D’après une photographie de M. Ch. Alluaud.) 311
Castor, interprète du gouvernement à Assinie 315
Plantation de café d’Élima, sur la lagune Aby. (Photographie de M. Ch. Alluaud.) 317
Un traitant de la Côte de l’Or. (Photographie de M. Ch. Alluaud.) 319
Village sur la lagune. (Photographie de M. Ch. Alluaud.) 327
Jeune fille de la lagune. (Photographie de M. Ch. Alluaud.) 331
Sierra Leone 341
Croquis de Waghadougou 397
Densité de population 398
Religions 399
Peul et Mandé 400
Voies commerciales 401
Limites de culture 402
Profil 403, 404, 405, 406, 407
Tatouages 408, 409, 410, 411


TABLE DES CHAPITRES


Chapitre X. — En route pour le Gourounsi. — Baouér’a. — Arrivée à Koumoullou. — Habitations gourounga. — Une audience chez le naba de Koumoullou. — Une scène de carnage. — Deux fables mandé. — Une étape dans les hautes herbes. — Ruines de Zorogo. — Hostilité des habitants de Kalarokho. — Arrivée à Tiakané. — Chef de village peu commode. — Départ pour Kapouri. — Nous sommes dans une triste situation. — Attaque à main armée entre Kapouri et Pakhé. — Encore des exigences du chef de Mîdegou. — Abandonné par les guides. — Étape à Sidegou. — Arrivée sur les bords de la Volta Blanche. — Renseignements sur cette branche de la Volta. — Arrivée à Oual-Oualé. — Entrée dans le Mampoursi. — Une grave indisposition me retient à Oual-Oualé. — L’almamy, mon hôte et les habitants. — Encore le Gourounsi. — Population. — Religion. — Le Gambakha. — Population du Mampoursi. — Oual-Oualé et son commerce. — Dispositions pour le départ sur Salaga. 1
Chapitre XI. — Départ de Oual-Oualé. — Voyage dans des terrains inondés. — Karaga. — Incidents de voyage, difficultés causées par les pluies. — Arrivée à Pabia. — Les Dagomba. — Passage de la rivière de Palari. — Entrée dans le Gondja. — Dokonkadé. — Arrivée à Salaga. — Les pèlerins de la Mecque. — Bakary, mon hôte. — Position de Salaga. — Les habitations. — Les quartiers de la ville. — Le marché. — Le commerce d’eau et de bois. — Articles d’importation et d’exportation. — Valeur de l’or et de l’argent. — Nouvelles de Kong. — Je communique avec la Côte des Esclaves. — Renseignements sur le cours du Comoë. — Les Ligouy. — Arrivée de quelques caravanes de Haoussa. — Les mulets du Haoussa 61
Chapitre XII. — Les Gondja. — Leur histoire. — Insalubrité de Salaga. — Choix d’un itinéraire. — Superstitions des indigènes. — Départ pour Kintampo. — Sur les bords de la Volta. — Traces du passage de von François. — Mesure du temps chez les indigènes. — Belle végétation. — Les droits de douane. — Marais de Konkronsou. — Végétation splendide. — Arrivée à Kounchi, premier village achanti. — Kâka. — La feuille à emballer le kola. — Kintampo. — Mon hôte Sâadou. — Diawé à la recherche du miel. — Une visite chez le chef achanti. — Curieuses habitations. — Le marché. — En marche avec les Haoussa. — Avenir de Kintampo. — Départ pour Bondoukou. — Itinéraire de Takla à Koumassi. — Territoire des Diammoura. — Sur les bords de la Volta. — J’apprends l’arrivée d’un blanc qui est à ma recherche. — Arrivée à Tasalima (village ligouy). — Massif de Kourmboé. — Encore la Volta. — Les Dioumma ou Diammou ou Diammoura. — Deux étapes dans la brousse. — Tambi. — Sorobango. — Entrée à Bondoukou. — Nouvelles de Treich-Laplène 113
Chapitre XIII. — Les divers noms du Bondoukou. — Son histoire. — Description de la cité. — Le marché. — Insalubrité de l’eau. — Des diverses sauces. — De l’or, du mitkal et de ses subdivisions. — Articles d’importation et d’exportation. — Départ pour Amenvi. — Les États d’Ardjoumani. — Un village où l’élément féminin domine. — Arrivée à Amenvi. — Une audience d’Ardjoumani. — Bizarre moyen de locomotion employé par les chefs agni. — Ethnographie. — Costumes. — Habitations. — Coutumes. — Départ pour Kong. — Beauté de la végétation. — Arrivée à Panamvi. — Rencontre avec des gens de connaissance de Kong. — Arrivée sur les bords du Comoë. — Encore un village où il n’y a que des femmes. — 1er janvier 1889. — Des singes. — Mines d’or de Samata. — Koniéné et Kolon. — Détour à Kong. — Rencontre avec Treich-Laplène. — Visites à mes amis. — Nous signons un traité. — Envoi des courriers. — Nouvelles d’un courrier parti à ma recherche. — Adieux de la population. — Visite de l’almamy. — Recherches ethnographiques. — Entrée dans le Djimini. — Départ de Diawé 161
Chapitre XIV. — Dans le Djimini. — Ethnographie. — Dakhara. — Industrie, commerce. — Les régions limitrophes. — Kamélinsou. — Le Comoë. — Premières plantations de kolas. — Arrivée dans la capitale de l’Anno. — Honnêteté proverbiale des habitants de l’Anno. — Industrie, commerce, agriculture. — Départ pour Aouabou. — La marmite fétiche. — Population de l’Anno. — Mœurs, coutumes, armes, ustensiles. — Un mot sur Sansanné-Mango. — Entrevue avec Kommona Gouin. — Palabres. — Histoire de l’Anno. — Routes commerciales. — Un animal inconnu. — Appellations agni pour l’or. — Départ d’Aouabou. — Entrée dans la grande forêt. — Un mal gênant. — Les mines d’or. — Le fouto. — Rencontre de Gan-ne. — Voyage en hamac. — Bizarre médication indigène. — Comment on voyage dans la forêt. — Longues et pénibles étapes. — Arrivée sur les bords du Comoë 213
Chapitre XV. — Attakrou. — En quête de pirogues. — Descente du Comoë. — Incidents de navigation fluviale. — Séjour à Kabrankrou. — Départ par terre pour Aniasué. — Toujours l’imposante forêt. — Illusion d’ouïe. — Aniasué. — Les singes de l’Indénié. — Départ des pirogues. — L’Indénié, limites, population. — Nous longeons le Morénou et l’Attié. — Cérémonie funèbre agni. — L’Alanguona. — Abandonnés par les piroguiers. — Bettié et Bénié Couamié. — Une maison à l’européenne. — Mon premier verre de vin. — Départ pour Malamalasso. — Chutes et rapides. — Daboisué. — Deux étapes à pied. — Malamalasso. — Arrivée de Baoto. — Difficultés constantes nées de coutumes bizarres. — La société agni. — Pénible navigation de nuit. — Nous atteignons le Diamant. — Arrivée à Grand-Bassam. — Accueil à la factorerie Verdier. — Le capitaine au long cours Bidaud. — Mes compagnons noirs 257
Chapitre XVI. — Arrivée de l’aviso l’Ardent. — Détails sur Grand-Bassam. — La barre. — Les piroguiers. — L’embouchure du Comoë et les mouillages. — L’Akapless. — Le Sanwi et la rivière Bia. — La lagune Aby. — Krinjabo. — Le Tanoé ou Tendo. — L’Ahua ou Apollonie. — Départ pour la lagune Ebrié. — Abra. — L’Ebrié. — Abidjean et les pêcheries. — Rivière Ascension. — Arrivée à Dabou. — Visite au poste et au jardin. — Rivière Isi. — Les Bouboury. — Le Bandamma ou Lahou. — Renseignements sur la côte de Krou et sur les peuples de l’intérieur. — Le Baoulé, l’Attié, le Morénou. — Départ de Dabou, les Jack-Jack. — Petit-Bassam. — Treich est gravement malade. — Retour à la factorerie. — Nous sommes nommés chevaliers de la Légion d’honneur. — Nous nous embarquons sur la Nubia. — Retour en France 307
Conclusion. — Étendue de nos possessions. — Causes de la dépopulation. — Moyen d’y remédier. — Résultats à attendre de la pénétration. — Richesse de notre domaine colonial. — Moyen de l’exploiter 343
Appendice I. — Notice sur mes travaux topographiques et l’établissement de la carte. — Valeur de certaines terminaisons et énumération de quelques termes géographiques usités en mandé, en haoussa, en mossi, etc. Permutation des consonnes 349
Appendice II. — Renseignements sur l’organisation de la mission. — Énumération des achats faits avant le départ. — Dépenses de la mission 354
Appendice III. — Bulletin météorologique. — Tableau comparatif des pluies entre le bassin du Niger et celui de la Volta. — Saisons. — Observations sur le climat 357
Appendice IV. — Flore et faune 362
Appendice V. — Liste des rois sonr’ay de la première dynastie. — Liste de la deuxième dynastie. — Notes sur l’histoire générale de la dynastie sonr’ay-mandé. — Famille mandé. — Famille sonninké. — Famille mandé-bammana. — Famille soso ou sousou. — Famille mandé-mali. — Famille mandé-dioula 367


22062. — Imprimerie Lahure, 9. rue de Fleurus, à Paris.

Note du transcripteur :

  • Page 145, " .ambeau à mes itinéraires " a été remplacé par " lambeau "
  • Page 146, " il se perd en mains endroits " a été remplacé par " maints "
  • Page 177, " le non d’Asikkaso " a été remplacé par " nom "
  • Page 189, " et ui donnais quelques " a été remplacé par " lui "
  • Page 200, " pour aller me raviltailler " a été remplacé par " ravitailler "
  • Page 205, " servir de son expresssion " a été remplacé par " expression "
  • Page 206, " Haoussa résidant à Tong-i " a été remplacé par " Tiong-i "
  • Page 216, " ’Indénié ou le Baoulé " a été remplacé par " l’Indénié "
  • Page 330, " meublé leurs apppartements avec " a été remplacé par " appartements "
  • Page 364, " 28 mars 17-avril 1599 " a été remplacé par " 28 mars-17 avril 1599 "
  • Page 364, " le tasert aussi de monnaie " a été remplacé par " le tabac sert aussi "
  • Page 366, " gros sepents, boas " a été remplacé par " serpents "
  • Dans l’Appendice V, quelques mots mal transcrits à partir de la source citée au début ont été laissés tels quels.
  • Page 371, " Mansa Mouça ou Koukour Mouça " a été remplacé par " Konkour "
  • Page 371, " Koma veut : dire " a été remplacé par " Koma veut dire : "
  • Page 372, " dehors de Koukour Mouça " a été remplacé par " Konkour "
  • Page 381, " trouvons dans Ahmel Baba " a été remplacé par " Ahmed "
  • Page 382, " il eut pour succcesseur " a été remplacé par " successeur "
  • Page 382, " du wolof, de l’arabe-hassiana " a été remplacé par " l’arabe-hassania "
  • De plus, quelques changements mineurs de ponctuation et d’orthographe ont été apportés.
  • La page de couverture, créée expressément pour cette version électronique, a été placée dans le domaine public.
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