Glossaire du patois normand
Des bailleurs
De paroles en payement
A rendre au jour du jugement. L.
BAILLOUX: fainéant et maladroit, qui semble bâiller toujours et ne donner aucune attention à son ouvrage. B.
BAINE (s. f.): mauvais cabaret, où l'on ne peut se procurer que de mauvaise boisson. A.
BAISEUL: partie de la croûte d'un pain qui, dans le four, a touché un pain voisin (l'a baisé). Dans plusieurs cantons de la Manche, on dit du baisé dans le même sens.
BAISSE-MINE: sournois; décontenancé.
BAISSIN: habitant du pays de Bas, du Bas pays. Ce sont des manœuvres qui viennent du Bas-Maine et des arrondissements normands contigus, pour travailler dans la Haute-Normandie. Ce mot baissin n'a nul rapport avec le Bessain ou Bessin (le territoire de Bayeux): il a la même origine que baissière, liqueur qui reste au bas d'une futaille.
BAITE: ivre. A.
BAITER (SE): s'enivrer. A.
BALÈQUE: bavarde. De bat et de langue.
BALIATTE; BALIETTE: petit balai.
BALIER: balayer. Se dit aussi dans le patois Lorrain.
BALIURES: balayures.
BALLANNER: rôder, ne rien faire.
BALLANT, TE: pendant, les bras ballants. Au figuré, fainéant. B.
BALLAS (s. f.): commère, fainéante.
BALLER: être pendant. Du roman baller, danser. En italien, ballare.
BALLIÈRE: sorte de paillasse remplie de balle d'avoine. Se trouve aussi dans le patois Lorrain. Voyez PAILLOT.
BALVAUDER: rester les bras ballants. Ce verbe signifie aussi faire mal un ouvrage; galvauder.
BAMBOCHER: faire des bamboches, de mauvaises farces; se livrer à la débauche.
BAMBOLER ou BANVOLER: gesticuler et se balancer d'une manière désordonnée, comme les cloches que l'on sonne à toute volée.
BANCELLE (s. f.): petit banc.
BANLOCHER: balancer, branler.
BANNE (s. f.): grand banneau. Du celtique benna. En français, la banne est une sorte de panier.
BANNEAU: tombereau; petite banne.
BANNELÉE: ce que contient un banneau.
BANNELER: charrier en banneau.
BANNIE: enchère publique. De ban.
BANNIR: publier solennellement, louer en bannie.
BANON: cuvier pour recevoir le cidre dans le pressoir. On l'appelle aussi bêleron.
BANON (DE): en liberté de paître après la récolte. Se dit des bestiaux qui ont cette faculté après le ban, ou simplement après l'époque déterminée par l'autorité. Ce terme de l'ancienne Coutume de Normandie s'emploie en parlant des bestiaux qui paissent sans être attachés, à l'abandon.
BANON: enfant pleureur.
BANONNER: pleurer comme un enfant.
BANQUE: élévation de terre en forme de banc; crète de fossé.
BANQUÉ, E: celui ou celle dont les bans de mariage sont publiés.
BANVOLE: sorte de girouette, d'étendard, de petit moulin à vent, pour jouet d'enfants.
BAQUER: céder, plier.
BAR ou BARD: forte pièce de bois sur laquelle on assujettit un arbre, pour le scier en madriers ou en planches.
BAR: civière. B.
BARAI; BARAIS: baillerai, baillerais. S.-I.
BARATTÉ: babeurre, liquide qui reste au fond de la baratte, quand le beurre en est extrait. A.
BARATTON: sorte de pilon, avec lequel on fait le beurre dans certaines barattes. L.
BARBACROC: moustaches qui font le crochet; homme qui les porte.
BARBAUDIER: bavard.
BARBELÉE (GELÉE): frimas qui couvrent les plantes d'une sorte de barbe.
BARBISTRAL: barbier.
BARBOT: bourbier. Barboter en vient.
BARBOTTEAU: caparaçon.
BARBOUILLER: bredouiller. Babouï, dans le patois Walon.
BARÈTE: baratte. L.
BARETÉE: mesure de cinq décalitres, demi-hectolitre. Ce mot vient de ce que le demi-hectolitre offre à peu près la contenance de la baratte commune, que le peuple appelle barète.
BARETER: baratter; agiter dans une baratte la crème que l'on veut convertir en beurre.
BARGE (s. f.): foin ou paille empilée en forme de cône.
BARGOUILLARD: babillard importun.
BARILLER: barbotter. Valognes.
BARILLIER: fabricant de barils; tonnelier. Ce mot se trouve dans la nomenclature des métiers du commencement du XIVe siècle.
BARRACAN: bourracan, étoffe de poil de chèvre. Expression de l'ancien français, prise de la basse latinité barracanus.
BARRETEL. Voyez BARATTON. A.
BARRETOUX: querelleur, tapageur. De la basse latinité barra, bâton.
BARRIQUE (AVOIR LA): être ivre. L.
BASSE: servante. De bachelette, jeune fille. B.
BASSÉE: basque d'habit. C.
BASSETILLE: basque d'habit. Valognes.
BASSICOTER; BACIQUOTER; BACHICOTER: marchander d'une manière mesquine. De bassicot, cage en charpente, au moyen de laquelle on élève les ardoises du fond de leur carrière. Au propre, bassicoter signifie tirer à soi; au figuré, c'est attirer un objet en l'agitant, en le tiraillant. C'est ainsi que tribulation, peine morale, souffrance de l'âme, vient du latin tribulum, machine à battre le blé. Suivant Borel, baciquoter signifie tromper.
BASSICOTIER, ÈRE: celui ou celle qui bassicote.
BASSIN: renoncule des prés (Ranunculus pratensis), parce que la couleur de cette fleur ressemble au poëlon de cuivre jaune qu'on appelle bassin.
BATACLAN: attirail, meubles, ustensiles, bruit confus. Pataclan dans le patois Troyen. Sorte d'onomatopée.
BATIAUX: vieux meubles; vieilles pièces de mauvais bois.
BATIÈRE: bât. De Βασταζω, porter.
BATTAISON: pente ou inclinaison donnée à une construction pour la rendre plus solide. Roman. Val.
BATTELESSIVE: hoche-queue; lavandière.
BATTERIE: lieu où l'on bat les céréales.
BATTONER: manger avidement.
BATTU (lait): caillé égoutté, puis écrasé avec du lait frais et de la crême. C'est cette préparation que, dans d'autres parties de la Normandie, on appelle de la piquette. A.
BAUBE: bègue. Du latin balbus; du verbe grec Βαμβαινω, balbutier.
BAUBER: bégayer.
BAUCHIER: ouvrier en bauge ou pisé. On lit, dans les Chansons Normandes que nous avons recueillies à la suite de notre édition des Vaux-de-Vire de Basselin, p. 182:
A la compaignye d'un bouchier
Venus sommes du Vau de Vire.
BAUDE: engourdi par le froid. Il a les mains baudes, comme on dit à Lisieux: il a les mains pottes. C'est le B pour le P, et le P pour le B.
BAUDOUR: joie; réjouissance. Roman.
BAUME: menthe coq (Tanacetum balsamita). Par extension, toute plante aromatique.
BAVE (s. f.): bavardage. Villon dit, dans ses Repues franches:
Qui sçavez si bien les manières,
En disant mainte bone bave,
D'avoir du meilleur de la cave.
BAVE DE COUCOU: cercops ècumeuse, insecte. B.
BAVER: bavarder. Le juge dit au drapier, dans la Farce de Pathelin:
Paix, par le Dyable! vous bavez.
BAVERESSE: bavarde.
BAVERETTE: bavette au-dessus du tablier.
BAVETTE: petite bavarde.
BAVOL (adv.): filer bavol, filer négligemment, inégalement. Voyez BAVOQUER.
BAVOLETTE: bavolet; femme qui porte cette élégante et riche coiffure du village.
BAVOQUER: filer un fil inégal. C'est à peu près le verbe bavocher, qui signifie imprimer grossièrement.
BAVOT: partie du fil où il est grossier et inégal.
BAVREULE; BAVROLE: bluet.
BAYON; BÉION: cuvier du pressoir, dans lequel on recueille le cidre que la pression du marc fait couler. Cette cuve s'appelle aussi béron et bélon. Du celtique-breton béol, cuve.
BÉ: bien. De bene. Les Basques disent bey.
BEAUBELLE (s. f.): hypocrisie. Faire la beaubelle, agir en tartufe. De beau, belle, qui affecte d'être beau de caractère.
BEAU-PERDU (ŒIL): œil qui n'y voit pas, mais qui a une belle apparence.
BÉBÉE; BÉBÊTE (s. f.): bête malfaisante. Mot enfantin.
BEC DE CORBIN: renoncule des champs (Ranunculus arvensis). B.
BÉCAILLER: bavarder. De bec. Voyez BEQUERELLE.
BÉCANCIÈRE: bavarde revêche qui, comme on dit, a bec et ongles.
BÉCANETTE: sorte de chantepleure de bois, ordinairement en sureau; petite cruche, vase à boire. De bec.
BÉCARD: jeune mouton d'un an, dans le patois Bayeusain; de deux ans, dans le patois de l'Orne.
BÉCASSON: oiseau le dernier éclos de la couvée. Voyez ÉCLOCU.
BÊCHEVÊCHE: en sens contraire. Voyez BÉJUEL et TÊTE-BÊCHE.
BÊCHEVÉCHER; BÊCHEVÉLER: mettre en sens inverse, en sens opposé. A.
BÉCLÉ, en parlant du lait: caillé. Clé pour clair. Voyez TRUTER. A.
BÉCO (DE): de plus ou de moins d'un nombre déterminé ou proposé. Un gant de béco: un gant dépareillé. Voyez ÉTIPE. Dans le celtique-breton, besk signifie la privation d'un membre.
BÉCOT: baiser sur la bouche, de bec. L.
BÉCOTER: donner des bécots. L.
BÊCU: maladroit, malavisé. De besk, écourté.
BÉDANGOUX: bègue. M.
BÉDANGUER: bégayer.
BEDÉE (DE): tout à coup; étourdiment.
BEDEIN: jeune veau. Peut-être du latin bis et dens, qui a deux dents. A.
BÉDIÈRE (s. f.): lit, couche. De l'islandais beder, de l'anglais bed. Pont-l'Évêque.
BEDONDON (s. m.); BÉDONDAINE (s. f.): bedaine. L.
BÉDOT ou BÉDROT: le dernier né. B.
BÉDOU: rouge-gorge.
BÉGAS: sot, qui ne sait que dire. De bègue, sans doute parce que celui qui bégaie a l'air d'un niais, par l'effet de la difficulté qu'il éprouve pour s'exprimer.--On appelle begas, dans la Manche, cette pièce de bois portative, où l'on suspend la lampe pour les repas du soir ou pour les veillées; et grand begas, métaphoriquement, un grand garçon, immobile par bêtise ou par maladresse.
BÉGAUD: nigaud. Roman.
BÉGAUDER: dire des niaiseries; balbutier.
BÉGAUT: chandelier de bois avec une bobèche de fer-blanc, à ressort. A.
BEGUË; TRUITE BEGUË: truite saumonnée.
BEGUER: bégayer.
BEIGE, en parlant des laines: de couleur mélangée de noir et de blanc.
BEILLÉE ou BAYÉE: ventrée à pleins boyaux. De boille, gros ventre; panse. Beil, ventre, dans le patois Vendéen.
BÉJUEL ou BÉJUET: en sens inverse. Être couché béjuet se dit des personnes qui, dans le même lit, sont couchées en sens opposé l'une de l'autre, comme il arrive chez les paysans pauvres, dans certains cantons, où l'on établit dans une même couche les garçons et les filles de la maison. Béchouet, en patois du Jura. Voyez BÊCHEVÊCHE et TÊTE-BÊCHE. A.
BÊLE: berle, ou ache d'eau. Du celtique-breton beler, cresson d'eau, parce que la berle a un peu l'apparence de cette crucifère (Sium latifolium).
BÉLIANE: canard tadorne. B.
BELIN: bélier.
BELLEMENT: grandement. L.
BELOSSE ou BLOCE: fruit du prunellier. A.
BÉLUETTE: bluette; étincelle.
BELZAMINE: balsamine. Id. dans le patois Lorrain.
BEN: bien. De bene. C'est une simple crâse qui supprime l'i de l'adverbe bien, comme ren est celle de rien dans plusieurs patois. A.
BÉNAMEN: assurément. C'est approuver, en disant: bien! amen!
BÈNE: ruche ou panier. De benne ou banne, hotte de vendangeur. Avranches.
BÉNÊQUE: oie sauvage. De bernache, oie du Nord.
BÊNI: escargot. Avranches.
BÊNIR, en parlant du linge: sécher un peu; cesser d'être complètement mouillé.
BENOM: surnom, sobriquet. De bis nomen. B.
BÉQUERELLE: bavarde acariâtre et querelleuse. Du roman becquerelle, mauvais propos.
BÉQUET: petit clou que l'on met sous la semelle des souliers.
BER. Voyez BERS.
BÈRAT: bec d'un vase, par où l'on verse le bère.
BÉRANGUIER: marchand de fromages et de fruits. A.
BERBIS: brebis. Du latin vervex.
BERCA: brebis.
BERDAILLER ou BREDAILLER: bredouiller; faire un bruit importun, en parlant d'un rouet.
BERDALE: femme de mauvaise conduite. V.
BERDANCIER: inconstant.
BERDANSER (SE): se balancer. De danse. A.
BÈRE: boire. Je bérai, tu béras, etc. De même pour les autres modes de ce verbe. Je bés, ils bèvent. Bès ou beu, à l'impératif. Appartient également au patois du Jura.
BÈRE: cidre ou poiré. Corruption de boire. C'est une sorte d'euphémisme. Maûre bère, gros bère: cidre pur et fort.
BEREAU: tuyau de bois ou de métal, dont on se sert pour dépoter le cidre et le tirer du tonneau;--broc. On lit ce vers dans Basselin:
Les pipes, les bereaux pleins de liqueurs vermeilles.
BÉRÉE (s. f.): frigilla, sorte d'oiseau. Au figuré, petite bérée, jolie petite fille, bonne et gracieuse. L.
BERELLE: dispute entre buveurs.
BERGE: estomac des oiseaux. B.
BERGEAS: moutons, brebis. A.
BERLAN: brelan. Id. patois Lorrain.
BERLANDE: cuillère de bois.
BERLICOQUET: jeune coq; cochet.
BERLINGUETTE: petite sonnette. Onomatopée.
BERLOQUES: breloques. Id. patois Lorrain.
BERLOT: coq-d'Inde. Onomatopée tirée de son cri, lorsqu'il fait la roue.
BERLUETTE: bluette, étincelle.
BERNE: berme de chemin.
BERNICLES: besicles.
BERNOUSER ou BRENOUSER: salir par des excréments. Du celtique brenn, son, la partie du grain qui enveloppe la farine. A.
BERNOUX: brenneux.
BEROUASSE; BROUASSE: bruine, pluie fine qui brouille le temps.
BEROUÉE: brouée; brouillard pluvieux. Dans le patois du Jura, brouée signifie une ondée. Du latin pruina; du celtique-breton brumen, brume, brouillard épais.
BÉROUETTE: brouette. En patois Walon, berwette.
BERQUE (s. f.): vieille brebis. Voyez GERCE.
BERQUER: berger. S.
BERQUERIE: bergerie. S.
BERQUIGNOT: homme mal bâti.
BERRICHON: femme dont la toilette est en grand désordre.
BERRUCHON; BERRICHON: roitelet.
BERS: berceau. On lit dans Cretin:
Car soubz l'enfant gisant au bers.
Wace avait dit dans le Roman de Brut, v. 13, 895:
Enfans em bers esboeler.
BERTELLES; BERDELLES: bretelles.
BERZOLE: femme étourdie, qui ne songe qu'à se divertir. Du celtique-breton berza, défendre, chômer une fête. Voir le Dict. de Le Gonidec.
BESCOCER: se troubler. Ce verbe est employé dans le même sens par Froissard (Poésies, p. 338).
BESEAU: l'oiseau dernier éclos d'une nichée. Voyez ÉCLOCU.
BESER, en parlant des vaches en rut: courir çà et là.
BESIN: demi-ivre. B.
BESOT (porter): porter malheur. Parce que le besot, le double-as, est le plus faible point que puissent amener les dés.
BESTIAL: bétail. On a conservé en français le pluriel bestiaux.
BESTOURNER: déranger, renverser. De la basse latinité bistornare.
BÊTAS: même sens que bêta: bête; sot; imbécille.
BÊTASSE (s. f.): grosse bête, imbécille. De l'italien bestiaccia.
BÉTELER (v. n.): cailler sur le feu, en parlant du lait. Voyez CALEBOTTER, et TRUTER.
BÊTISER (v. n.): dire des niaiseries, des bêtises.
BÊTON: petit sot, petite bête.
BEUCHONNIER: ivrogne qui fréquente les mauvais cabarets, les bouchons. B.
BEUCLÉ. Voyez BÉCLÉ. A.
BEUGUER: roter. M.
BEURGUER; BURGUER: pousser. B.
BEURRÉE (soupe à la beurrée): panade. L.
BEZOT: le dernier né d'une couvée. S.-I.
BIANC: blanc. C'est l'i pour l'l, comme en italien après A, B, P, V.
BIANCHET: blanchet, sorte de corset. A.
BIARD ou BLARD: sorte de civière pour transporter les morts. De Bière.
BIAU (DE): Mettre ses chaussures de biau. C'est les mettre au pied, auquel elles ne sont pas destinées.
BIAUCOUP: beaucoup.
BIBE: bube, petite tumeur survenue à la peau. Du grec βουβων, tumeur.
BIBERONNER (v. n.): faire biberonner un enfant, lui faire boire du lait avec un biberon.
BIBELLE: petite bube à la figure.
BIBET: moucheron. L'auteur d'une des Chansons Normandes, que j'ai recueillies à la fin de mon édition de Basselin, dit, p. 210:
L'araigne, qui tous les ans
Fesoit son nid au dedans,
Avec mouches et bibets
Qu'elle prenoit dans ses rets.
Voyez GUIBET.
BIBETTE: petite bube. Diminutif de bibe. B.
BIBI: bobo; mal léger.
BIBRETEUX: rouge. A.
BICACOIN: en zig-zag; de côté et d'autre. A.
BICLE; BICLESSE; BIGLE; BIGLESSE: louche. Le poète normand, Elis de Bons, dit à Camus, évêque de Séez:
Que son renom sera universel
Malgré l'effort de la biglesse envie.
L'Académie a conservé bigle et bigler.
BICLER: regarder du coin de l'œil.
BICOIN: de côté et d'autre; en zig-zag. Voyez BICACOIN.
BICOQUET: sorte de coiffure de femme, favorable à la coquetterie.
BIDAILLON: mauvais bidet; petit cheval de peu de valeur. L.
BIDOCHE (s. f.): cheval de bois ou de carton, pour les amusements populaires. Nous en avons parlé dans nos Archives Normandes (année 1826, p. 374), à l'art. Cérémonies des Mariages dans la partie occidentale du département de l'Orne.
BIDOQUE (s. f.): vieux cheval, mauvais bidet. V.
BIE: cruche; par extension, toute sorte de vase. De buie ou buire, espèce de broc pour les liqueurs de table. Ces mots, ainsi que burette (contraction de buverette), busse, botte, que Du Cange dérive du grec, viennent du primitif celtique bauc et baot, qui signifie antre et généralement tout ce qui est creux. Bocal, boucaut, et (suivant Bullet) bouteille, ont la même origine, de même que bouche et poche, le dernier mot ayant changé le b en p; ce qui est fréquent dans ces sortes de dérivés et de composés. A.
BIEF: biez, canal qui conduit l'eau au moulin.
BIENVENUE. Voyez VENANTISES.
BIÈRE: fantôme échappé de sa bière. Val.
BIEU: biez; ruisseau.
BIEU: bleu. L'i pour l'l, comme on a vu ci-dessus dans bianc, etc.
BIGARNOISE (A LA): coiffé à la bigarnoise; d'une manière effrontée.
BIGNE: tumeur; enflure produite par un coup. Dans le patois Lorrain on dit beugne, et geugne. En roman bugne, buigne.
BIGNET: beignet. Patois Lorrain.
BIGNOCHE. Voyez BIGORGNE.
BIGORGNE (s. f.): partie d'un arbre, ou morceau de bois biscornu, raboteux. En français, la bigorne est une sorte d'enclume qui a deux pointes ou cornes (de bis et de cornu). Au figuré, on dit des lettres bigorgnes, pour des lettres mal conformées.
BIGRE: bougre, juron grossier. Du latin apiger (qui regit apes) on a fait biger, bigrus, garde forestier, chargé du soin des ruches. Plusieurs chartes du moyen-âge offrent ces biger, bigrus et bigre. Un aveu, rendu en 1479 par le seigneur de Bémécourt au comte de Breteuil, s'exprime ainsi: «Ai droict..., quand on met des mouches en la dite forest de Breteuil, d'envoyer mon bigre avec les bigres du roi, lequel doit être juré devant le chastelain de Breteuil de bien et fidellement querre les abeilles et le miel pour en faire mon besoing.» On trouve aussi ce qui suit dans un aveu de la seigneurie de Neaufle, rendu également au comte de Breteuil en 1465: «Et du dict fief d'Auvergni despend un hostel, appellé l'Hostel de la Bigrerie ou Hostel aux Mousches.»
BIGUENETTE: dévote acariâtre. De bigotte. A.
BIHAN: rouet. A.
BIHORAGE (s. m.): plantation en désordre; terrain mal cultivé. A.
BIHOT. Voyez BUHOT.
BIHUTTE: mauvaise cabane. De hutte. L.
BIJAUDER: faire le plaisant. Orne.
BIJUDE. Voyez BIHUTTE.
BILANDER: être bilent. V. ce mot. A.
BILANGE (s. f.): bande étroite d'étoffe. De lange ou linge.
BILENT: lent, très-lent, fainéant. De bis et de lentus. En Roman bilant.
BILLOT: «C'est comme la noblesse du Billot; va te coucher, tu souperas demain!» parce que les gentilshommes de cette petite contrée de l'arrondissement de Lisieux étaient en général fort pauvres, par comparaison avec la noblesse normande.
BINDER: s'impatienter. S.-I.
BINEL: guignon. Jouer de binel. Orne.
BINET. Voyez BIGNET.
BINGOT: stalle de lavoir. Val.
BINGOT: panier en paille nattée.
BINOT: monceau; tas. B.
BIOCHE (s. f.): petite bie; petite cruche. A.
BIONNER: travailler avec redoublement d'efforts. De bis. En vieux argot, bier signifie aller. A.
BIQUETTE: petite chèvre; jeune bique, qu'en patois de Courtisols on appelle bica.
BIRETTE (s. f.): verge d'enfant. Du latin veretrum. A.
BIRINGUE: rosse; mauvais cheval. A.
BIROQUE: rosse. B.
BIROU; BIRUCHET: roitelet. A.
BIS (s. m.): recoupe de blé.
BISCANTINE ou PISCANTINE: boisson mauvaise et plate. Voyez CLACUSSE. L.
BISET. Voyez BISEUL. A.
BISETÉ (caillou): Voyez BISEUL. A.
BISETTE (s. f.): pain bis.
BISETTE: macreuse (Anas nigra).
BISEUL: gros caillou; bloc de silex brut. Suivant Bochart, biset, pour bisec, vient du grec βιζαπιον qui signifie une petite pierre. Meursius le prouve au mot βιζαπιον. Les Chaldéens disaient biseca. A.
BISIEUTRE (s. m.): calamité, malheur. Orne.
BISQUE (s. f.): poiré fait avec des poires jetées simplement avec de l'eau dans une futaille; par extension, mauvaise boisson. A.
BISQUE (s. f.): haridelle, mauvais cheval. A.
BISQUE ET DE COIN (DE): de travers. Voyez BICACOIN.
BISQUER: éprouver du dépit. Comme celui qui boit de la bisque ou bien est monté sur une bisque.
BISSAQUET (Bourgeois): paysan décrassé qui fait le fier, et semble oublier qu'il a porté le bissac.
BITER A: toucher à. L.
BITOT: bientôt. L.
BLAGUE (s. f.): bavardage de fanfaron. Parce que la blague, proprement dite, paraît une bourse bien garnie, et ne renferme qu'un peu de tabac.
BLAGUER (v. n.): bavarder pour se vanter, hâbler.
BLAGUEUR, SE: celui ou celle qui blague.
BLAIS (St.): St.-Blaise. A Alençon, le peuple dit le faubourg St.-Blais.
BLANC: on ne dit plus que six blancs. Le blan ou blanc valait cinq deniers. Nos six blancs représentent donc 2 sous 6 deniers, ou 12 centimes et demi.
BLANC-MUGUET: aphtes qui surviennent à la bouche des petits enfants, et ressemblent à la fleur du muguet dont ils ont la couleur.
BLAUDE (s. f.): espèce de blouse. Se trouve aussi dans le patois du Jura. On disait dans notre ancienne langue bliaud, de la basse latinité blialdus, bliaudus, blisaudus, et même blidalis dans Du Cange. Les Lyonnais en ont fait blauda, les Picards bleude, les Normands blaude et plaude, les Troyens biaude.
BLEC; BLÈQUE; BLÈCHE: mou, molle, en parlant de fruits. En patois Rennais, blet. Ce qualificatif est dérivé du grec βλαξ, qui signifie mou. Blèque en roman.
BLÉCHIR (v. n.): mollir, en parlant de fruits, tels que la poire, la nèfle, la corme. Les Lorrains disent blessir et blettir.
BLÉRIE ou BLAIRIE (s. f.): champ couvert du blé qu'on y a semé.
BLESSE (s. f.): blessure produite par l'effet d'une chûte, d'un coup violent ou d'un effort.
BLET (s. m.): image. Avranches.
BLÊTE ou BLÊTRE (s. f.): motte de gazon. Bleite en roman signifie toupet, touffe de cheveux, comme notre blête est une touffe de gazon de graminées. Dans la langue romane, dit Roquefort, on désigne par blotte et bloutre «une petite motte de terre renversée par le soc en labourant.»
BLETTER (v. n.): rester immobile comme une blête. Val.
BLEU-BLEU: barbeau, bluet. B.
BLEUS (s. m. plur.): linges de couleurs qu'à la lessive on établit sur le cuvier pour les laver les premiers, parce qu'ils n'ont pas besoin d'y séjourner aussi long-temps que le reste du linge. C'est ce qu'à Alençon on appelle la tournée. L.
BLOCHE ou BELOSSE. Voyez BLOSSE.
BLOQUE (s. f.): pièce de 2 sous (10 centimes). Bloquer signifie vendre dans l'argot récent. A.
BLOQUET: souche, pièce de bois, billot. Manger au bloquet, manger sur le billot.
BLOQUET: fuseau de dentellière. C.
BLOSSE: prune sauvage, fruit du prunellier des haies. Du roman baloce, belloche.
BLOSSES: yeux.
BLOUQUE: boucle. C'est une métathèse qui n'est pas particulière à la Normandie.
BOBAN: luxe, bombance. De pompa.
BOBILLON, NE: minutieux, méticuleux. En patois Rennais, bobillon signifie bavard. A.
BOBINETTE: loquet, cheville qui ferme la porte. Employé par Perrault, dans le conte du Petit Chaperon Rouge.
BOBINOUX: dévidoir qui sert pour les bobines.
BOBON: bonbon. L.
BOCAIN: paysan du Bocage.
BOCHE: bouche. Puer la bôche, avoir l'haleine fétide. Valognes.
BOCHER (v. n.): paraître volumineux, comme s'élève une bosse. Voyez BOSSER.
BOCHET ou BOCHETTE: élévation ou bosse que fait le fil sur le fuseau. En roman, bochette. L.
BOCHU: bossu. Dans le XIIIe siècle, on disait bochu pour boçu ou bochu:
On m'appelle bochu, mais je ne le suis mie.
dit Adam de La Halle, poète d'Arras, qui, vers 1250, donna la première comédie française et la première pastorale (Le jeu de la Feuillée, et Le jeu de Marion et Robin). Voir M. Paulin, Paris, Cabinet de lecture du 24 janvier 1836.
BŒ: boue. Roman. Gautier de Coinsi dit:
Boe et venin tout environ
De totes pars en sailloit fors.
BOEL (s. m.): cour près de l'habitation.
BOÊME: il a l'air d'un boême, d'un boêmien (bohémien); il a l'air noir et sale d'un sorcier. En roman, boem signifie sorcier; boêmé, ensorcelé; boesmien, vagabond. Les Bohémiens du XVe siècle sont, suivant le baron de Bock, originaires des Grandes-Indes, et appartenaient à la caste méprisée des Sudders. Le mot bohême est passé récemment dans la langue française, où il désigne une portion notable de la jeunesse parisienne, dont ce mot indique métaphoriquement les mœurs relâchées.
BOGUE (s. f.): hérisson ou enveloppe de la châtaigne. La bogue tire son nom de sa conformation: elle s'ouvre comme les paupières sur un œil. Roquefort n'a pas connu ce mot ni les deux acceptions qu'il a. A.
BOGUES (s. f.): les paupières, et, par extension, les yeux. Du grec βοωπις, qui a de grands yeux. Le poisson que l'on nomme bogue ne porte ce nom, suivant l'ichtyologue Rondelet, qu'à cause de la grandeur de ses yeux, du mot grec βοωψ. A.
BOGUÉYE: chassie. P. R. Boguille. A.
BOGUÉYEUX, SE: chassieux, se. P. R. Boguilleux. A.
BOILLE (s. f.): gros ventre. Du vieux substantif français boel, boyau. En roman, beuille signifie le nombril, et, par extension, ventre; d'où boillu, ventru. A.
BOIRAILLER: boire à tort et à travers. A.
BOIRE (s. m.): petit boire, cidre mêlé d'eau.
BOIRE (s. f.): abreuvoir. A.
BOIS-DOUX: réglisse. A.
BOIS A FUMER: clématite des haies. B.
BOIS-JAN: ajonc, jonc marin (Ulex Europæus).
BOIS DE MARAIS: reine des prés (Spiræa ulmaria).
BOIS-PIANT ou PUANT: cornouiller, parce que sa sève a une odeur désagréable. L.
BOIS-PUANT: douce-amère (Solanum nigrum). Dans le patois Lexovien, le bois-puant est le cornouiller (Cornus mas).
BOISE: pièce de bois. En roman, boise signifie bûche; rondin. De la basse latinité boisia.
BOISETTE: petite boise.
BOISSON (s. f.): cidre pressuré avec mélange d'eau, dont on fait la boisson habituelle. L.
BOISSON (s. m.): poignée ou bouchon soit de paille, soit de foin, dont on se sert pour fourbir. L.
BOISSONNER (SE): s'enivrer. BOISONNÉ: ivre.
BOISSONNIER: ivrogne d'habitude.
BOÈTE, et non pas BOUÈTE: mangeaille pour les cochons, laquelle est presque toujours plus ou moins liquide. Du verbe boire.
BOITE: ivre. Patois Rouchi. En Roman, être en boite, être ivre.
BOITON ou BOUETON: gros sabot, peu évidé, arrondi par le bout. Les bouêtons sont convenables pour garantir de la boue.
BOL (s. m.): boulette de viande hachée. L.
BOLUMÉ (s. m.): couvre-feu. Sonner le bolumé. L.
BON (DE): sérieusement, tout de bon.
BONDAS: bouchon, bondon. En roman, bondail.
BONDER: bondonner.
BONDERÉE (s. f.): femme trapue et courte comme une bonde.
BONE-BONE: Colin-Maillard, jeu où l'on se couvre les yeux, où l'on se bône.
BONER: masquer, couvrir le visage; à proprement parler, c'est couvrir les yeux. Du grec βοωψ. A.
BONIAU: sorte de machine en bois tressé, pour barrer un ruisseau; pour bôner l'iau (l'eau).
BONIER: fermer. Corruption de bôner. Vire.
BONNE (adv.): chèrement, beaucoup. Cet objet m'a coûté bonne, je l'ai payé bonne. L.
BONNE-DA: exclamation, comme bon! dame! A.
BONTIF: bonasse, débonnaire. On lisait dans l'épitaphe de l'évêque Jean Hennuyer, en 1578, ce vers alexandrin qui emploie en bonne part le qualificatif bontif appliqué à ce prélat:
Envers Dieu et chascun bontif et amiable.
BONTIVEMENT: avec simplicité.
BOQUE: coquille de noix, de noisette. De bois. Voyez BOGUE.
BOQUET, TE: bocager, non cultivé. Des pommes bôquettes. C'est à tort que MM. Du Méril écrivent bauquet. Ce mot vient de boscus, bois.
BORAN ou BAURAN: rebord de fossé, relevé en talus; crête de fossé.
BORD: ruban de fil ou de laine qui sert à border un travail de couture. Voyez LISETTE.
BORDAGE: petit domaine champêtre. Du vieux mot borde, habitation à la campagne. On lit dans le Dictionnaire de Tràvoux que bordage, en terme de coutume, «était un droit seigneurial dû sur une borde, loge ou maison baillée pour faire les vils services du seigneur.» Dans la basse latinité, boaria, borda, bordellum, etc. A.
BORDAGER: qui occupe un bordage. A.
BORDER: heurter. Voyez BOURDER.
BOS ou BOSC: bois. On lit le vers suivant dans le Dict du Cerf:
Le cerf estoit par bos, par prés, par plaine.
Bos appartient aussi au patois des Vosges. Nous retrouvons bos et bosc dans la dénomination de plusieurs communes.
BOS: bah! S.-I.
BOSCO: bossu.
BOSQUIER (v. a.): pousser.
BOSSELER: bossuer un vase de métal.
BOSSER: paraître volumineux, faire saillie comme une bosse,--bossuer. Voyez BOCHER.
BOTTER: en parlant de la neige qui s'attache aux pieds, comme une botte, et embarrasse la marche. C'est évidemment de ce verbe et de cet accident que vient le substantif pied-bot.
BOU: bouleau. B.
BOUJOU: bonjour! C'est par l'effet de cette tendance à changer on en ou, que nous disons mouceau pour monceau, la commune de Mouceaux pour Monceaux, couvent pour convent.
BOUAILLE: anneau, bague. De bouel, boyau (creux et rond). Bouailles se dit aussi pour entrailles. M.
BOUBANE: perruque. Bernai.
BOUBIQUE (adj.): hermaphrodite, qui est à la fois bouc et bique, mâle et femelle. A.
BOUBIQUE (s. f.): cidre fait d'un mélange de pommes et de poires. Voyez HALBI.
BOUCAN: mauvais lieu, tapage. Le boucan est un lieu dans lequel les Sauvages et les Flibustiers fumaient leurs viandes pour les dessécher et les conserver. C'est, par conséquent, un lieu sale, enfumé et bruyant.
BOUCANER: gronder sans mesure ni raison.
BOUCHAS: bondon. Du verbe boucher. A.
BOUCHILLON: pommier ou poirier sauvage. De boscus, bois. Voyez BOQUET.
BOUCLE: baie. La boucle de Port-en-Bessin. B.
BOUCLÉ: se dit en parlant du lait. Voyez BÉCLÉ. A.
BOUDE: bouderie. Faire la boude, bouder. L.
BOUDE: vessie. A.
BOUDIN: boyau, intestin. Du roman baudan; en provençal, baoudan. Du latin botulus.
BOUDOUFLÉ: boursouflé d'orgueil blessé. A.
BOUDRE: bouillir.
BOUDRE: bougre! S.-I.
BOUERQUIN: sorte de muselière que l'on met à la bouche des moutons pour les empêcher de brouter.
BOUESSON: bouchon ou poignée, soit de paille, soit de foin, dont on se sert pour frotter.
BOUESSONNER: brouiller, mettre en désordre. B.
BOUESSONNIER: brouillon. B.
BOUFFAILLER: abondance de grosse viande.
BOUFFARD: gourmand.
BOUFFE-LA-BALLE: gourmand qui, à force d'emplir sa bouche, rend ses joues bouffies comme une balle.
BOUFFER: manger avec avidité. En roman, bouffard signifie gourmand. Du grec βουφαγος. Dans notre ancien français, bouffer signifie enfler ses joues en soufflant. Ainsi notre verbe patois bouffer voudrait dire: manger à pleine bouche, de manière à ce que les joues en paraissent enflées. Au reste, bouffer pourrait bien être l'altération du verbe brifer: manger avidement.
BOUFFON: gros morceau de pain qui fournit de quoi bouffer.
BOUFFON: sorte de Lychoris dont la fleur rose, très-double, forme des touffes bouffantes.
BOUFRE: bougre.
BOUGES: culottes.
BOUGIE: vessie. Mortain.
BOUGON: morceau de bois gros et court. L.
BOUGUENETTE (s. f.): maraude, pillage. R.
BOUGUES: terrain sablonneux et mouvant sur le bord de la mer. De l'anglo-saxon bog, marais. Manche.
BOUIAS: boyaux.
BOUILLE (s. f.): boucle faite sur un nœud, soit de fil, soit de ficelle.
BOUILLON: boue liquide, l'eau qui tombe en abondance et qui fait, pour ainsi dire, bouillonner le sol.
BOUILLONNIÈRE (s. f.): ornière, passage rempli de bouillon ou boue liquide.
BOUL: poignée de verges de bouleau pour fouetter les enfants.
BOUL-BOUL: taureau. De l'anglais bull.
BOULE: tête. Perdre la boule: perdre la tête.
BOULEMENT: vertige, qui fait tourner la boule, la tête. L.
BOULER: pousser comme une boule, déprécier, maltraiter. Envoyer bouler: envoyer promener. L.
BOULET: bouleau. L.
BOULEUX: gros sabot, dont le bout est rond comme une boule. Voyez BOITON.
BOULEVARI: tumulte, désordre où tout est bouleversé. On dit en français hourvari. Voyez HOULEVARI. Boulevari se trouve dans le patois Lorrain.
BOULIEUX: mangeur de bouillie, comme les villageois de cantons pauvres. Se prend en mauvaise part.
BOULICOT: petite pelotte de fil ébouriffée. Du substantif boule et du qualificatif gâté: petite boule gâtée, difforme. Ce substantif signifie aussi morceau de bois gros et court.
BOULOIR: terrain disposé pour jouer aux quilles, sur lequel doit rouler la boule.
BOULOT: gros et rond comme une boule.
BOULOTTER: équilibrer à peu près sa dépense avec sa recette. Vulgairement on dit en ce sens: parvenir à joindre les deux bouts. L.
BOUQUET (s. m.): grosse salicoque.
BOUQUETÉ (adj.): paré d'un beau bouquet.
BOUQUETS: plantes de parterre, qui produisent des fleurs propres à faire un bouquet. L.
BOUQUETTE: houpette. L.
BOURBIQUET: voyez BROUBIQUET.
BOURBITON (s. m.): plante crucifère à fleurs jaunes, qui se multiplie dans les blés. Voyez SENVRE.
BOURDE: sorte de tourte aux poires ou aux pommes. Voyez BOURDELOT; BOURDIN; DOUILLON.
BOURDELOT: tourte aux fruits. Ce mot, comme bourdin, est roman.
BOURDER: être arrêté par un obstacle. Cette voiture est bourdée.
BOURDIN: tourte aux fruits, cuite au four. On dit aussi chausson, douillon, etc.
BOURE: cane, femelle du canard. En roman, bour, bourette, bourotte, signifient aussi bien le canard que la cane. Du vieux français bour, boue, parce que cet oiseau aime à barboter dans la boue, afin d'y chercher des vers pour sa nourriture.
BOURET; BOUROT: caneton.
BOURETTE: petite boure, jeune cane.
BOURETTE: sorte de gâteau ou de petit pain. Probablement parce qu'il avait la forme de l'oiseau appelé boure, bourette. Manche.
BOURGAUT: mauvais sujet. De la basse latinité burgator, voleur, brigand.
BOURGEOLEINE: bourdène (Rhamnus frangula). B.
BOURGOGNE (s. f.): sorte de coiffure des filles du Bessin. B.
BOURGUELÉE (s. f.): feu de joie. C'est ce que dans le Dauphiné on appelle bordalunéiri, et dans le Jura beurdifaille.
BOURGUIGNOTTE (s. f.): sommet de la coiffure des filles du Bessin. Suivant Roquefort, la bourguignotte était autrefois «une sorte de calotte à oreilles, un ancien casque fort léger.»
BOUROT ou BOUREAU: petit canard.
BOUROTER: marcher à petits pas pressés, comme font les bourots ou canetons. L.
BOURRELLE: cruelle. De bourreau. L.
BOURRETTE: étoupe. De bourre.
BOURRI: hamac. Manche.
BOURRI: âne. Abréviation de bourrique, qui vient de l'espagnol borrico.
BOURRIER: plantes parasites que l'on enlève par le sarclage. Du latin burra, employé par Ausone pour signifier des riens; d'où sont venus bourre, mauvais poil, et bourrée, fagot fait de branches de peu de valeur. Par extension, ordures: c'est dans ce sens qu'on l'emploie en Bretagne. Dans une de ses stances, Regnier place ainsi le mot bourrier:
Et cependant tu vas dardant
Dessus moi ton courroux ardent,
Qui ne suis qu'un bourrier qui vole, A.
BOURROCHE: bourriche. Roman. L.
BOURROT: flocon de laine qui se forme de celle que les épines des champs arrachent aux moutons.
BOURSETTE; BROUSSETTE: mâche (Valeriana locusta).
BOURSICOT; BOURSIQUET: petite bourse. Il se trouve également dans le patois du Berri et du Nivernais.
BOURSICOTER: se cotiser, tirer de sa bourse. S.-I.
BOURSILLER. Même sens que BOURSICOTER.
BOUSÉE: fiente du gros bétail faite en une fois.
BOUSER: faire une ou plusieurs bousées.
BOUSET: bouse consistante.
BOUSIN: mauvais lieu, tripot. Patois Lorrain.
BOUSINE: musette. De buccina; ou de βους, bœuf, parce qu'elle était faite primitivement du cuir de cet animal. En roman, bozine signifie trompette.
BOUSSACRE: mauvais ouvrier.
BOUSSACRER: exécuter mal un travail.
BOUSTOC: homme ou enfant gros et court. On dit communément un gros boustoc. De buste.
BOUT (Être sur bout): être debout.
BOUTE-TOUT-CUIRE: prodigue.
BOUTICLE: boutique. S.-I.
BOUTIFAILLE (s. f.): profusion d'aliments.
BOUTIQUER (v. a.): mettre dans un mauvais ordre, déranger.
BOUTRE (v. a.): placer, poser. De bouter: mettre. Se trouve aussi dans le patois Troyen.
BOUVARD: jeune bœuf. Du latin bovellus.
BRAGUE; BRAGUETTE: culotte. Du celtique braya, d'où est venu le substantif latin bracca. La Gaule Narbonnaise était appelée par les Romains Gallia Braccata, c'est-à-dire la Gaule culottée, à cause de cette sorte de vêtement dont se servaient les habitants de cette ancienne province. Brage et braie viennent aussi de bracca.
BRAGE; BRAIE (s. f.): instrument pour broyer le lin. Corruption de broie. A.
BRAIHAUD ou BRÉHAUD: braillard.
BRAIHAUDER: brailler, crier fortement et mal à propos.
BRAIRE: pleurer fort, crier haut, brailler comme fait un âne. Patois des Vosges. En patois Walon, breïâ signifie brailleur.
BRAN: son du blé. Du celtique bren. Pline (l. XVIII, c. 7) dit que les Gaulois appelaient brance une sorte de farine de froment.
BRANGÉ: bête à cornes dont le poil est rayé de fauve et de noir ou de brun foncé.
BRANLE; BRANLOURE ou BRANLOIRE: pièce de bois du pressoir, qui sert à en mettre les roues en mouvement, en branle.
BRANNÉ: taché de rousseurs qui ressemblent au bran ou son. Voyez SONNU. B.
BRANNÉE: ration de son mouillé pour les animaux de la ferme, quelquefois avec addition d'herbes, de feuillages, etc.
BRASILLÉ (s. m.) galette, cuite au four; elle se fait principalement sur le littoral du Calvados.
BRASILLER: cuire dans la braise ardente du foyer ou du four. Basselin emploie ce verbe.
BRASQUER; BRASSETIQUER: bâcler; faire à la hâte et sans égard à l'ordre.
BRASSAGE: pressurage de fruits, soit à cidre, soit à poiré.
BRASSAISON: temps du brassage.
BRASSE-CORPS (A): à bras-le-corps.
BRANCTIQUER: Voyez BRASQUER.
BRASSEYER: marcher les bras pendants.
BRAUDER: enduire de choses sales. L.
BRAVE: bien paré; bien habillé. Du celtique-breton brav, beau, gracieux.
BRÊCHE (s. f.): lie, sédiment.
BRÉDALLER: promener. S.-J.
BREHAIN: stérile. Il n'est plus usité en français qu'au féminin. On trouve brehains dans Wace (Établissement de la Conception).
BREHAINE: perdrix qui n'a pas encore couvé.
BREHOLIÈRE (s. f.): mauvaise bruyère, mauvais terrain. L.
BRÊLE (s. f.): bricole pour les bêtes à cornes. Voyez BREULE.
BRELETTE (s. f.): rosse. Val.
BREMAN: porte-faix faisant partie d'une association, sur laquelle M. de Formeville a écrit un mémoire curieux. De l'islandais ber, porter, et man, homme.
BRENÈCHE (s. f.): petite ordure. De bren ou bran. A.
BRENÉE. Voyez BRANNÉE.
BRÈNES ou BRANNES: mamelles de la truie. Du celtique-breton brennid.
BRESI ou BRESIL: bois de Fernambouc. Sec comme bresil. Dans cette locution, sec s'est changé en salé, et l'on dit souvent: salé comme bresi. Dans le Jura, on donne ce nom à de la «viande de vache que l'on fait boucaner pour la conserver», dit M. Monnier, dans le Vocabulaire de la langue rustique et populaire du Jura.
BRESILLER (v. a.): mettre en pièces, écraser, pulvériser comme du bois de Brésil. En picard, bersiller; en languedocien, brésilla.
BREUIL: nom de plusieurs communes de Normandie. De l'ancien français broil (broilum, dans la basse latinité), qui signifie bois, broussaille. Le vieux poète Alexandre de Bernai disait, dans le XIIe siècle:
El val de Josaphat y est un brouil foillu.
Thibaut, roi de Navarre, emploie dans ses Chansons le mot broil. En roman, breuil et ses synonymes signifient un bois, un buisson. Brogilus est employé dans un Capitulaire de Charlemagne (De villis, cap. 46) dans le sens de bois ou bocage.
BREUILLE (s. f.): duvet des oiseaux nouvellement éclos. Expression métaphorique tirée de breuil. B.
BREUILLER: rôder dans les bois, les breuils. A.
BREULE: bricole. Voyez BRÊLE.
BREUME: obscurité. De bruma. C'est eu pour u, comme preune pour prune, eune pour une, etc.
BRICHE (s. f.): ordure, excréments, être ou objet de nulle valeur et méprisable. Roman.
BRICHET; BRUCHET: creux de l'estomac, le sternum. En roman, brechet.
BRICOLI: brocoli, jets de choux montés en fleurs. Du celtique-breton caul ou col, chou.
BRICOLIQUE: ramas d'objets divers. Corruption du mot bucoliques.
BRICON: mauvais sujet. En italien, bricone. Dès le XIIe siècle, Wace avait employé ce mot dans son Roman de Rou (v. 4184):
Blasmez en seriez, et tenu por bricon.
BRIDESAVIAU (s. m.): ruban étroit de fil écru. Nicot définit par nugæ, bagatelles, le vieux mot brides-à-veaux, dont Piron s'est servi dans une de ses épigrammes.
BRIE: machine de bois pour broyer la pâte.
BRIÉ (Pain): pain de pâte ferme, briée (broyée) et fortement maniée. Brieu en patois Bourguignon. Dans le patois du Jura, brier signifie presser en foulant aux pieds. En effet, pour brier le pain dont il s'agit, un homme en presse dans le pétrin la pâte sous ses pieds couverts d'un sac de toile.
BRIÈRE: bruyère (erica), lande.
BRIFFONNIER: marchand de volailles et de menues denrées. Du celtique dibrif, manger, ou de brifa, manger avec avidité; mots d'où l'on a tiré briffer, briffaud, débrider. Ainsi le briffonnier est un marchand de comestibles, tels que volailles, œufs, etc.
BRIGANDINE (s. f.): planches minces dont on fait ordinairement les cercueils. B.
BRIGANT: hanneton, mans. Manche.
BRIMBALLER: traîner çà et là. Du vieux mot baller, danser, sauter. Voyez TRIMBALLER.
BRIMBORIONNER: écrire ou parler sans raison. S.-I.
BRIN (s. m.): petite quantité, un petit brin; donnez-m'en un brin.
BRIN (adv.): rien, pas du tout. Je ne vous en donnerai brin.
BRINCANDER: remuer minutieusement brin à brin. Orne.
BRINDELLE: brindille, menue branche.
BRINDESINGUES: ivresse gaie.
BRINGE: petite branche. L.
BRINGÉ: même signification que BRANGÉ. B.
BRINGÉE: bon nombre de coups de bringe. L.
BRINGER: fouetter avec des bringes. Ce verbe est roman, ainsi que le substantif bringe.
BRINGUE (s. f.): brebis. A. Voyez BIRINGUE.
BRINGUES: morceaux, pièces brisées menu. Mettre en bringues: mettre en pièces. Id. en patois Lorrain.
BRINGUET: bœuf de couleur bringée. Voyez BRANGÉ.
BRINOTTER: mâcher lentement, brin à brin.
BRISAS: qui brise tout, maladroit. L.
BRISCOT: canard. Mortain.
BRISÉ (s. m.): jachère récemment brisée par le labourage. B.
BRISION (s. f.): grand bruit.
BRISTONNER: divulguer, ébruiter.
BRIT: bruit. L.
BROCHE: aiguille à tricoter.
BROCHER: se faire jour, pénétrer à travers une haie ou des broussailles. De l'ancien français brocer, parcourir les bois, les broussailles. Roman. En patois Walon, broki signifie fondre sur, foncer.
BROCHON: bourgeon, bouts de jeunes branches garnis de leur feuillage, qui tombent brisés sous les coups de gaules, lorsqu'on cueille les fruits.
BROCSON (s. f.): femme grossière et malpropre. Voyez TOCSON.
BRODER: tricoter. A.
BRODURE: broderie. M.
BROE; BROUE (s. f.): écume de la bouche.
BROIL. Voyez BREUIL.
BROILLE (s. f.): gros ventre. Hydropisie chez les animaux, surtout chez les lapins domestiques. Voyez BOILLE.
BROILLU: qui a un gros ventre.
BRONBRON: rouet. Onomatopée. A.
BRONCHAS; BRONCHIOUS: hanneton. Onomatopée, à cause du bruit que cet insecte fait en volant.
BRONDIR: brandir; faire bruire une pierre qu'on lance avec la fronde.
BRONFIOUS: hanneton. De brou, feuilles,--parce qu'il dévore le feuillage des arbres.
BROQUE: broche.
BROQUETTE: pénis d'enfant. M.
BROTER: écumer, jeter de la broue.
BROTILLON: broutille.
BROU: feuillages que l'on donne à brouter aux bestiaux; jeunes feuillages des arbres.
BROUBIQUET: chèvre-feuille. C'est la même idée, puisque brou signifie feuille, et biquet, chevreau.
BROUE: écume à la bouche.
BROUÉE: brouillard épais. A.
BROUER: écumer de la bouche, jeter de la broue.
BROUER; BROUIR: roussir, brûler. En patois Walon, brouler: brûler, havir.
BROUETTEUX (s. m.): mésange à longue queue. B.
BROUSSE (s. f.): terrain inculte, couvert de broussailles.
BROUSSETILLES ou BROUSTILLES: menues branches brisées. Roman. Du celtique broust, hallier, buisson.
BRUCHET. Voyez BRICHET.
BRULE-BOUT; BRULE-TOUT: binet sur lequel on brûle les bouts de bougie ou de chandelle.
BRULIN: brûlé. Sentir le brûlin, avoir goût de brûlin.
BRUMAN: nouveau marié. En roman, ce mot signifie gendre. Étymologiquement, c'est l'homme de la bru.
BU: bouleau. Falaise.
BUAN: brouillard épais. Roman. Du celtique Bu.
BUCAILLE (s. f.): fourré de bois, bocage.
BUCHER: tailler, couper dans une pièce de bois. L'Académie n'emploie ce verbe que dans le sens de faire des bûches.
BUÉE: vapeur de l'eau bouillante. Lessive. Ménage déraisonne longuement sur l'origine de ce substantif, que Huet fait avec raison venir du grec βυω, d'où est tiré le verbe latin imbuo et le mot français imbu. En effet, le linge est imbu par la lessive qui l'abreuve. Dans une de ses ballades, Villon dit:
La pluye nous a buez et lavez.
Bua en patois du Jura. Bouaie en patois des Vosges.
BUETTE: bûchette. Manche.
BUFFE: coup ou soufflet qui fait enfler ou bouffir la joue.
BUFFET DE SERVICE: buffet. L.
BUHOT: sorte de tube en bois pour prendre les taupes. Il est un autre buhot dont les faucheurs se servent pour placer et humecter la pierre à aiguiser la faulx. A Vire, on appelle buhot un gros sabot qui ressemble un peu au buhot du taupier. L.
BUHOTTE (s. f.): petite limace.
BUNÉE: caprice. B.
BUNETTE (s. f.): fauvette traîne-buisson ou fauvette d'hiver (Motacilla modularis). Bunette, probablement pour brunette, à cause de sa couleur. Dans le patois Troyen, la bunette est la mauviette.
BUOTTE: piége à taupes. Voyez BUHOT.
BUR ou BURE: habitation de village. De la basse latinité burum.
BURAS: sorte de bure, étoffe.
BURET: porcherie. De bur. En Auvergne, on appelle une vacherie buron. Le bure, en français, est un puits profond dans les mines. B.
BURET ou plutôt BURRET: première mue des jeunes oiseaux dont la plume n'est alors qu'une sorte de bourre.
BURGUER: heurter brutalement, brusquer, pousser rudement. Raynouard (Lexique roman, II, 27) dit que les troubadours employaient le mot burs dans le sens de choc ou coup.
BUSOQUER: agir en buse, oiseau stupide; perdre son temps à de niaises et sottes occupations.
BUSOT: poil follet, plumes naissantes; brin de paille, fétu.
BUSSE: petit tonneau. En basse latinité, bossex; en roman bosse.
BUTAS: homme grossier, lourdaud. En roman, butau.
BUTÉE: butte, côte, chemin montueux et rapide.
BUTER: broncher, comme lorsqu'on heurte avec le pied une petite butte.
BUTILLÉE (EN): en masse. De butte. B.
BUTILLON: panier à tissu clair, et allongé en bouteille. V. Butiglionus dans Du Cange.
C.
CABAGÉTIS: CABAJITIS: dépôt désordonné de vieux effets, de vieux cabas sans valeur, jetés dans un cabinet. En patois du Jura, cajabiti, cajibiti. De cage: cavea. A.
CABARET: avant-toit. A.
CABAS: vieux meuble grossier.
CABAS: tromperie. Employé en ce sens par Jean Joret.
CABASSER: tromper. Ancien français.
CABIET: chat.
CABIN: petit cabinet malpropre. A.
CABINE: ravin.
CABINET: petite armoire. A.
CABLER: fermer bruyamment une porte ou toute autre ouverture. En roman, cable signifiait un arbre ou une branche que le vent a cassée. On dit dans le patois du Bessin: «Cette porte ou fenêtre cable», c'est-à-dire est agitée bruyamment par le vent.
CABOCHE (s. f.): tête de vieux clou. De caput, tête.
CABOT: ancienne mesure contenant un demi-boisseau. Du grec καβος, mesure. Aux environs de St.-Lo, de Bayeux, etc., cabot signifie tas, monceau. Mettre le foin en cabots, c'est le réunir en petits monceaux.
CABOT; CHABOT: petit poisson de rivière à grosse tête. De caput.
CABOURE: mauvaise maison délabrée. B.
CABOUSSAT: soupe au babeure. O.
CABRE: bruit. A. Voyez CABLER.
CABREUX: conducteur de bestiaux. B.
CACAPHONIE: cacophonie.
CACHARD, DE: qui aime à dissimuler; paresseux, qui ne va qu'à force de coups. Bête cacharde.
CACHE: chasse. S.-I.
CACHE-PUCE (chasse-puce): menthe poivrée (Mentha piperita).
CACHER: chasser devant soi. En roman, cachier. Dans la Dance aux aveugles on emploie l'expression cacher pour chasser. L.
CACHEUX: celui qui cache ou chasse devant lui les bêtes à cornes aux marchés. L.
CACHOTTER: faire des cachotteries, faire un mystère de choses peu importantes.
CACHOTTIER, IÈRE: qui fait des cachotteries.
CACOUARD: frileux, souffreteux. B.
CACOUE (s. f.): roseau à balais (Arundo phragmites). B.
CADELER: soigner avec grande affection. En roman, cadeler, chadeler, signifient conduire; cadeau et cadel, jeune chien. Ainsi cadeler un enfant, c'est le traiter comme un petit chien chéri.
CAFOUIN: café faible et léger, mauvais café.
CAGÉE: plein une cage. Une cagée de volailles grasses.
CAGNARD: sorte de réchaud en fonte. L.
CAGNET: paille de sarrasin. O.
CAGNOLLE: nuque. La Muse Normande désigne sous ce nom la mort. En islandais, kenni signifie mâchoire.
CAGNON (de morue): chignon de la tête de ce poisson salé. Roman, comme cagnolle. Roquefort pense que ces mots viennent du latin catena, chaîne, «parce que la nuque ressemble à un chaînon.» L.
CAHUHAN: chat-huant.
CAIAMAN: grand coquillage spirivalve. Voyez CALIN. B.
CAIGNOT: petit enfant. De canis, chien. On dit, par mignardise, caignot pour mon petit chien, comme d'autres disent: mon petit chat, mon minet. A.
CAILLE: mêlé de blanc et de couleur foncée. Un bœuf caille, une vache caille; qui a le poil tacheté par masses de blanc et de fauve, ou de noir et de blanc. A Bayeux et dans la Manche, on dit cailli et caillé.
CAILLES; CAILLE-BOTTES: grumeaux de lait caillé.
CAILLOU: noyau d'un fruit tel que l'abricot, la cerise, etc. L.
CAIMAND, DE. Voyez QUÊMAND. Roman.
CAIN ou CAHIN (LA SEMAINE): la semaine-sainte. B.
CAINE: chaîne. Id., dans le patois Picard.
CAINGEON. Voyez CAIGNOT. A.
CAIGNOT: jeune chien.
CAIR: clair. A.
CARAILLER: ne boire que le bouillon de la soupe, que le cair (le clair) du potage. A.
CAIRÉE: curée. De caro, chair. A.
CALAMISTRER: ajuster, parer avec recherche. Dans la basse latinité, calamistrare.
CALARD, DE: paresseux, poltron. B.
CALEBOTTER (en parlant du lait): cailler. V. TRUTER. Ce verbe, en parlant des sauces, signifie se coaguler sur le feu en grumeaux, comme les caillebottes du lait caillé.
CALÉ: bien établi; solidement riche et remarquablement habillé. De cale.
CALÉE: grande quantité. Valognes.
CALEHEAU: caniveau. La lettre h s'aspire. L.
CALENGER: discuter un prix, stipuler dans un marché avant de conclure. En roman, disputer, quereller. Autrefois challengier, que M. Paulin Paris fait venir de calumniari, chicaner, et M. Pierquin de Gembloux de l'anglais to challenge, prétendre, réclamer, verbe qui plus vraisemblablement fut porté en Angleterre par les Normands 13. Roquefort dit que le verbe calenger, en Normandie, signifie barguigner, et, avant M. Paris, il l'a dérivé de calumniari.
CALER: refuser un défi. C'est ce que l'on appelle (figurément aussi) saigner du nez.
CALESENIER: nonchalant, fainéant.
CALEUX: paresseux. R.
CALIBARAUD: entre deux vins, à demi-ivre. Evreux.
CALIBAUDÉE: feu de fagot ardent et clair.
CALIBORGNETTES: lunettes. Valognes.
CALIBORGNON: qui a la vue très-basse. L.
CALIBREDA (A): à califourchon. A.
CALIFOURQUETTE; CALIFOURCHETTE (A): à califourchon. L.
CALIMAÇON et CALIMACHON: colimaçon.
CALIN: petit coquillage spirivalve que l'on mange cuit. B.
CALIN et CALUN: suite d'éclairs sans tonnerre, qui illuminent l'horizon. De calor, chaleur. B.
CALINER (v. n.): éclairer. B.
CALINER: dorloter. L.
CALOBRE: sorte de robe, vêtement de drap grossier. De la basse latinité colobium, employé par Orderic Vital, t. I, p. 233. En roman, calobe: vêtement long sans manches. Le substantif roman caltre signifie draperie.
CALORET: petit bonnet de mauvais goût. De calotte. A.
CALORGNE: louche.
CALOT: petit trésor, magot.
CALOT: morceau de bois, provenant de débris des arbres employés à faire des sabots. Calots: gros copeaux. Bale ou son du sarrasin.
CALOT: sorte de bonnet d'enfant. De calotte.
CALOTIN: terme de mépris, en parlant d'un prêtre qui n'a de recommandable que sa calotte.
CALOTTE (s. f.): coup de la main sur le derrière de la tête, sur la partie de l'occiput, où les ecclésiastiques placent leur calotte.
CALOTTER (v. a.): donner un coup sur le derrière de la tête. Le sens de ce mot s'est étendu aux claques sur la figure.
CALUCHOT: mauvais bonnet. A.
CALVET: sommet de la tête, qui est le plus exposé à la calvitie. Valognes.
CAMAIL: travail à l'extérieur. Cette domestique est peu propre aux travaux de l'intérieur du ménage, mais elle est bonne pour le camail. L.
CAMBOT: petit enfant débile.
CAMBOTTES (s. f. pl.): espèce de paniers qu'on place sur les côtés du bât pour porter le fumier. A.
CAMBRE: chambre, chanvre.
CAMBROUSE: mauvaise chambrière. Ce mot appartient à l'argot ancien.
CAMELOTTE: pacotille, marchandise. Argot récent.
CAMIÈRE: camomille (Anthemis). B.
CAMIOLÉE, ou plutôt CAMIONNÉE: charge d'un camion.
CAMIONNER: charrier dans un camion, petite charrette à bras, dont le nom vient du roman.
CAMPOUSTAIN, NE: affecté dans sa marche, et qui se cambre pour se donner bonne grâce.
CAMPUNELLE: clochette d'église. De campana, cloche. Voyez TINTENELLE. En roman, campanelle, campenelle.
CANAILLON; QUENAILLON: enfant.
CANCHELER: chanceler. Roman. S.-I.
CANCHIÈRE (s. f.): «sillon transversal par lequel on entre dans le champ.» Pluquet.
CANCHON: chanson. S.-I.
CANEBOTTE: chenevotte. De cannabis.
CANEÇON: caleçon. Appartient au patois Lorrain.
CANEHOTTE: oie sauvage. Valognes.
CANESRE (s. f.): mélange d'eau et de jus de réglisse, dont se régalent les enfants.
CANET: caneton, jeune canard. D'anas.
CANETTE: petite boule de marbre avec laquelle jouent les enfants.
CANI. Voyez CHANI.
CANISSURE. Voyez CHANISSURE.
CANIVIÈRE: chenevière.
CANIVIEUX: chenevis.
CANIVOTTE: chenevotte.
CANJON: petit enfant. A.
CANNE: cruche. Roman. Voyez CHANNE. L.
CANNE-PÉTOIRE et CANNE-PÉTOUSE: sorte de tube en sureau, pour lancer soit de l'eau, soit de menus projectiles.
CANNÉE: contenu de la canne.
CANNETTE: bobine à rebords sur laquelle on enroule, avec le dévidoir, le fil pour les toiliers. Du celtique kanel.
CANT: côté, champ. Dans ce sens, l'Académie appelle champ le côté le moins large des pièces carrées, soit charpente, soit briques, soit pierres de taille. De l'islandais kant, côté.
CANTER: pencher sur le côté.
CANTET. Voyez CHANTEAU.
CANVERSER: renverser sur le côté.
CAPE; TÊTE DE CAPE: chaperon noir que les femmes portaient autrefois, avant que les parapluies fussent devenus communs, et qui couvrait la tête et les épaules. De caput, tête. Peut-être de capella, chèvre, parce que ce vêtement était fabriqué avec du poil de cet animal.
CAPENDU: court-pendu. Sorte de pomme très-bonne à manger.
CAPER: se renfrogner sous cape. Valognes.
CAPET et CAPIAU: chapeau. De caput.
CAPET-TAGNEUX: bardane (Arctium Lappa), parce que les enfants en jettent dans les cheveux les graines qui s'y attachent comme la teigne.
CAPIFAUT: Colin-Maillard, sorte de jeu qui, couvrant les yeux, fait faillir la tête. S.-I.
CAPINE-CAUCHE. Voyez CHAPIN.
CAPOGNER (v. a.): donner des coups de poing sur la tête de quelqu'un. En patois Walon, k'pougn'té signifie gourmer, battre à coups de poing. Voir le Dict. de Cambresier.
CAPON: poltron. De chapon, coq rendu lâche par sa mutilation.
CAPONNER: agir en poltron, reculer devant tout défi.
CAPRICORNE (s. m.): le scerambix musqué. B.
CAPUCHER. Voyez CAPOGNER. B.
CAPUCIN: c'est l'insecte appelé Oryctese nasicornis. B.
CAQUETOIRE (s. f.): larynx, la luette, qui produit le caquet.
CAQUEUX: couteau pour ouvrir, écaler les huîtres, les extraire de leur caque. B.
CARABAS: mauvaise voiture, vieux carrosse.
CARABIN: sarrasin (Polygonum fagopyrum).
CARAPON: sorte de bonnet d'homme, fabriqué avec une peau de renard, de chat, etc. B.
CARAS: sorcier, déguenillé. De la basse latinité charogus et charogius: sorcier.
CARCAN: mauvaise bête, homme méchant qui mériterait d'être mis au carcan.
CARDON: nom donné, sur le littoral de Caen, à une espèce de crevette qui s'y pêche en abondance.
CARDON-LANIER: chardon à foulon, à bonnetier (Dipsacus fullonum).
CARETTE: charrette. Voyez QUERETTE. S.-I.
CARÊME-PERNANT; CARÊME-PRENANT: crêpe de farine de blé que l'on fait aux Jours-Gras, lorsque le carême va prendre ou commencer. L.
CARI: rosse. Manche.
CARIMALOT: charivari. Du patois Rouchi caramara, masque. B.
CARME: vers, poésie. Du latin carmen. Employé par Basselin qu'il ne faut pas citer comme le pseudonyme de Le Houx. On trouve carme pour vers dans le Trésor de Nicot.
CARNASSIER, IÈRE: avide; friand. L.
CARNE (s. f.): mauvaise viande, mauvais cheval, charogne. De carnis, génitif de caro, chair. L.
CAROU: lâche, corps sans âme. De caro, chair. L.
CARRE (s. f.): angle d'un carré; bûche fendue et présentant des carrés ou angles aigus, droits ou obtus.
CARRÉE: quartier d'une localité.
CARRELET: petit carré de papier. Vire.
CARRIER (v. a.): charrier. S.-I.
CARROSSE: stalle dont se servent les laveuses. Voyez BINGOT; CASSOT. C.
CARRUÉE: quantité de terre que la charrue peut labourer en un jour. De la basse latinité carrucata. Pont-Audemer.
CARRIEUR: carrier, ouvrier qui travaille à l'exploitation d'une carrière.
CARSOGNE: demi-boisseau.
CARTE: pinte, quatrième partie de l'ancien pot. Vire. A Caen, c'est la pinte, d'un litre environ.
CARTELÉ (Pain), pain d'élite, coupé en le pétrissant de manière à offrir au four plus de croûte sur sa surface divisée en quatre. B.
CARTER: faire place, s'écarter. En patois du Jura, se carer.
CARTEYER: c'est le même sens que carter. A.
CAS: chose, affaire, avoir.
CAS: chaud. S.-I.
CAS: fêlé. Sonner le cas, en parlant d'un vase fêlé. L.
CASCARINETTES: cliquettes. Se trouve dans le patois Lorrain. De l'ancien français cascagnettes, dont on a depuis fait castagnettes.
CASSE; CASSE A ROT: léchefrite. Dans le patois Troyen, la casse est un poëlon de cuivre. Du latin capsa et cassa. Voir Du Cange. A.
CASSEAU: étui pour déposer les aiguilles, les épingles. Du celtique caezed, cassette. Dans le patois du Jura, on dit cachet, cachot. A.
CASSE-MUSEAU: sorte de petit gâteau, fait avec de la farine, des œufs et du lait caillé par la présure. Dans le département des Vosges, le casse-museau est un pâté fait avec des pommes cuites. Cache-musiau, dans un ancien réglement des juges de la cité de Metz. En Roman, cachemuseu. A.
CASSER: fendre. Casser du bois, le fendre en bûches. En bon français, casser signifie briser, rompre.
CASSERIAU: petit ravin. A.
CASSET et CASSETIER: même signification que CASSEAU. Voy. ce mot.
CASSINE: maison de peu de valeur. Roman. De la basse latinité cassina. Ce mot se trouve dans nos vieux poètes:
Or voilà le trésor de ma pauvre cassine.
Belleau.
CASSOT: stalle en bois dans laquelle s'agenouillent les laveuses et qui a l'air d'une caisse.
CASTAFOUINE: excréments humains.
CASTARAT: écervelé, étourdi. Quel castarât! L.
CASTILLE: petite groseille; groseille à grappe. Ménage dit qu'en Anjou on appelle castille la petite groseille qu'à Caen on nomme gade. Voyez GADE; GARDE et GRADE. Rouchi.
CASTILLIER: groseiller à grappes.
CASTONADE: cassonade. Se trouve aussi dans le patois Lorrain et dans le patois Rouchi.
CASTROLE: casserole.
CASUEL: fragile. Du verbe casser.
CAT; CATTE: chat, chatte. De la basse latinité catus. Du celtique-breton caz. Roman.
CATAU (s. f.): femme de mauvaise conduite; catin. De quelque femme, nommée Catherine, qui se comportait mal. A.
CATAUD; CATAS: dissimulé, sournois.
CATÉCHIME; CATICHIME: catéchisme.
CATÉFUT: souricière.
CATELINETTE: le grèbe huppé. B.
CATERRE (s. m.): convulsions et coliques des enfants. A.
CATICÈME (s. m): catéchisme.
CATIGNER (v. a.): serrer, cacher dans un coin. O.
CATINER (v. a.): flatter comme fait un chat. B.
CATIS: doucereux, calin. Manche.
CATONNER: marcher à quatre pattes, comme le chat vers la souris. L.
CATONS (marcher A). Voyez CATONNER. L.
CATRE (s. m.): cadre.
CATTIR (SE): se pelotonner, se blottir, comme font les chats. L.
CATUNE (s. f.): sourcil. B.
CATUNER et SE CATUNER: froncer le sourcil et baisser la tête. B.
CAUCHE: bas. Corruption de chausse. Roman. D'où caucher, chausser.
CAUCHER: chauler. De calx, chaux.
CAUCHIN: sable de chaussée. Du latin, calcare.
CAUCHON: chausson. Roman.
CAUCHURE: chaussure.
CAUDELÉE: restes de laitages, conservés dans une barrique, pour faire de la soupe. De chaudeau, bouillon. B.
CAUDIOT (s. m.): feu de joie. De gaudium.
CAUFFER: chauffer.
CAUFFETTE: chaufferette.
CAUMONI: fané, flétri.
CAUNIR: flétrir. Un visage cauni est un visage devenu livide. De canus, blanc. En Roman, caurit signifie trépassé.
CAUQUE-SOURIS: chauve-souris. Voyez SOURIS-GAUDE.
CAUSER (v. a.): blâmer. A.
CAUSETTE: petit entretien familier, sans conséquence.
CAUT: artificieux, rusé. Cauteleux. Roman.
CAUTÈLE: ruse, perfidie. Ancien français.
CAUTON (s. m.): tige principale d'une planche. Du latin caulis, tige. MM. Du Méril.
CAUVET: espiègle, malicieux, dont il faut se défier. De cavere.
CAUVETTE: petite corneille. Au figuré, femme babillarde. Du celtique-breton kavan; du roman kawe ou kauwe.
CAVEL: dévidoir.
CAVÉREAU (s. m.): entrée de cave recouverte d'une trappe. A.
CAVIN (s. m.): fossé. De cavus, creux, comme le français cavée. MM. Du Méril.
CÊME (s. f.): première crême du lait, crême fine.
CÉMITIÈRE: cimetière. En Roman, semetière; en patois Walon, simitière.
CEMPLE: métier à cemple: métier à fleurir l'étoffe. S.-I.
CENAS: grange, grenier: par extension, chambre, cabinet ou lit mal tenus. De cellarium, d'où est venu cellier, celle. En Roman, chenail. En patois Walon, sinat signifie un fenil. A.
CENELLE (s. f.): fruit de l'aubépine, du houx; fruit en baie; prunelle. On lit dans les fabliaux cynelle, sanelle et cenèle.
CENGLES ou SENGLES. Suivant Pluquet, on appelait ainsi de «petites rues qui formaient une ligne de circonvallation autour des faubourgs de Bayeux. On disait: les sengles de St.-Patrice, les sengles de St.-Floxel, etc.». De cingulum, ceinture. B.
CENSÉMENT. Il y a censément une douzaine d'œufs: il est censé qu'il y a une douzaine d'œufs. L.
CENTINE (s. f.): centime.
CÉPIAU. Voyez SEPEAU.
CERGE (s. f.): charge, fardeau. S.-I.
CERNEAU: sorte de couperet recourbé par le bout.
CERSIFIS: salsifis (Scorzonera purpurea).
CÊTRES (s. m. pl.): gestes, façons affectées, manières ridicules.
CETTE-LA; CETI-LA: celle-là; celui-là. L.
CETUI-CI; CETUI-LA: celui-ci; celui-là. Roman. Voyez STI-LA.
CHA: ça. S.-I.
CHABERNALE: négligence. Valognes.
CHABERNAU: savetier. Valognes.
CHACOUTER: coudoyer. L.
CHACOUTER: parler bas, chuchotter. En anglais, to chawter signifie murmurer. B.
CHAI: chair, viande. On dit proverbialement: «La chai nourrit la chai», pour dire: la viande nourrit l'homme mieux que tout autre aliment.
CHAI: cher, d'un prix élevé. Pu chai, plus cher.
CHAIRE: chaise. Id. dans le patois du Jura.
CHAIRE ou CHÊRE: tomber, choir.
CHAIRU: charnu.
CHALETTE: pantoufle.
CHALIT: bois de lit.
CHALOINE: chanoine. Patois Lorrain. L.
CHALON: chalan, sorte de petit bateau plat. Roman. De la basse latinité chalonnium. A.
CHALUMIN: couteau d'enfant A.
CHALUT: sorte de filet. B.
CHAMBRE (s. m.): chanvre.
CHAMBRILLON: petite servante de peu de service, petite chambrière. Roman.
CHAMPÉIÈRE (s. f.): sillon transversal. De champ.
CHAMPLEURE; CHAMPELURE: chantepleure. Roman.
CHANDELEUR (s. f.): la galanthe des neiges (Galanthus nivalis);--parce qu'elle fleurit en hiver, vers l'époque de la Chandeleur, 2 février. L.
CHANDELLE (s. f.): pistil, en forme de battant de cloche. Du Pied-de-Veau (Arum maculatum). L.
CHANGLER: sangler. De cingulum. S.-I.
CHANI: chanci, moisi. On dit aussi cani. De canus, blanc.
CHANIR: moisir.
CHANISSURE; CANISSURE: moisissure.
CHANNE: cruche. Roman. Dans le Jura, la channe est une mesure de deux litres, ce qu'en Normandie on appelait un pot. Voyez CANNE.
CHANNÉE: ce que contient une channe.
CHANTERONNER: chanter sans soin, ou fredonner quelque refrain. L.
CHANTUSER: chanter désagréablement quelques vers d'une chanson.
CHAOLORE: paresseuse. Voyez CHOULE.
CHAPE (s. f.): garniture de cuir pour le fléau.
CHAPEAU: écume qui a pris quelque consistance et qui se forme dans le tonneau sur le cidre. L.
CHAPER (v. n.): marcher en allant et en revenant fréquemment sur ses pas, comme font les chapiers pendant l'office religieux.
CHAPIN; CHAPINE-CHAUSSE et CAPINE-CAUCHE (adv.): à bas bruit, tout doucement. B.
CHAPLEUSE; CHARPLEUSE; CHARPELEUSE: chatte-peleuse. C'est à tort que MM. Du Méril tirent ce nom de chair velue: il vient de chatte poilue, parce que la chenille dont il s'agit ici ressemble à une chatte à longs poils. En zoologie, on appelle chatte-peleuse la calandre qui ronge les blés.
CHAPON DE LIERRE: hibou. B.
CHAPPES; BAISSER SES CHAPPES: tirer ses chausses, tirer ses grègues. A.
CHARABIAH: langage inintelligible. On dit: parler charabiah. Cette expression vient, suivant M. Pierquin de Gembloux, «du nom de Scharakiah, ville d'Arabie, qui donna son nom aux Sarrasins.»
CHARAIE: puérilité, bagatelles. D'où est venu peut-être charade, dont on ne trouve pas l'étymologie. Roman.
CHARBONNETTE (s. f.): braise.
CHARDRONNET: chardonneret.
CHARGEAGE (s. m.): action de charger. Id. en patois Lorrain.
CHAROUET (s. m.): charrier. De charrée.
CHARPI (s. m.): charpie. Id. en patois Lorrain. L.
CHARRÉE: femme dissolue.
CHARRER: babiller, jaser. De l'espagnol charlar.
CHARTERIE: remise dans laquelle on met les charrettes à l'abri.
CHAS: chaud.
CHAS (s. m.): colle de farine. A.
CHAS: mauvais bouillon. Du vieux mot chaudeau. B.
CHAS: choir, tomber. Il va chas: il va tomber. Voyez CHAIRE. A.
CHASSE: rut, en parlant des vaches. Cette vache est en chasse.
CHASSE: chemin rural.
CHASSE-PUCE. Voyez CACHE-PUCHE.
CHAT (PETIT): écureuil. D.
CHATEL: biens mobiliers. On lit dans les Établissements de Normandie: «Se aucuns est qui n'ait point d'eritage, et il promet à sa fame or ou argent en doère, quant vendra la mort à s'omme, li doère soit pris del commun chatel.»
CHATELET: dévidoir. A.
CHATONNER: mettre bas, en parlant de la chatte.
CHATOURNE: taloche, soufflet.
CHATREUX: sorte de mollusque du genre des poulpes. B.
CHAUBERT: rhume. A.
CHAUDET: lit où il fait chaud.
CHAUDIN: fraise de veau. L. A Alençon, on appelle chaudin les entrailles du porc. Nicot et Ménage font venir le chaudeau du latin calidus, «parce qu'on le prend chaud». Je crois que chaudin a la même origine, parce que c'est un mets que l'on mange chaud et cuit dans la chaudière. En Roman, chaudun.
CHAUFFE-PIED: pièce d'une maison qui a une cheminée. A.
CHAULE (s. f.): renom, réputation, vogue. B.
CHAUSSE (s. f.): bas.
CHAUSSON: tourte aux fruits. Voyez BOURDIN.
CHAUVIR: dresser les oreilles d'un air sournois et malveillant. Chauvir de l'œil: regarder en dessous d'un air ironique. Le satirique Regnier (sat. VIII) rend le demitto auriculas d'Horace par:
Je chauvy de l'oreille.
Oudin traduit chauvir, en italien, par chinare dimenando le orecchie. A.
CHAVARIN: charivari.
CHEINTURE: ceinture. S.-I.
CHELA: cela. S.-I.
CHEMER: désoler. S.-I.
CHEMICHER: pleurer à bas bruit.
CHEMINEAU: sorte de petit pain. Voyez QUEMINEL. Roquefort définit ainsi le chemineau: «pain qu'on mangeait dans le carême en Normandie. De la basse latinité simenellus.» Voici ce qu'on lit dans les Mélanges d'hist. et de litt. de Vigneul Marville (Bon. d'Argonne), t. II, p. 92: «Siminellus. Panis similaceus, ex similâ. Græcis σεμιdαλιτης. C'est ce que l'on appelle en Picardie seminiaux, selon la remarque de Du Cange, à laquelle on peut ajouter que les Normands, qui changent aisément se en che, disent chemineaux. S.-I.»
CHEMISE DE LA BONNE-VIERGE: sorte de liseron (Convolvulus arvensis). B.
CHENIVIEUX: chenevis. Voyez CANIVIEUX.
CHENOLLE (s. f.): nuque, et par extension, le col. Voyez CAGNOTTE du cou. De chignon. A.
CHENT: cent. S.-I.
CHENTUPLE: centuple. S.-I.
CHENU: bon, de qualité supérieure. En français, ce qualificatif signifie blanc de vieillesse. Du latin canus; parce que l'on se figure qu'en vieillissant hommes et choses se bonifient, se perfectionnent: ainsi un bonhomme, une bonne femme, le bon vieux temps.
CHER ou plutôt CHEF: botte de chanvre qui n'est pas encore mis au routoir. De caput. B.
CHERBON et QUERBON: charbou.
CHERBONNIER et QUERBONNIER: charbonnier.
CHÈRE-ÉPICE: qui vend très-cher sa marchandise. Les épices, venant de l'Inde, étaient autrefois rares et chères. L.
CHERET: rouet. Du celtique-breton kerr. Vire.
CHERFEU: cerfeuil. En Roman, cherfuel. Du latin cerefolium.
CHÉRIR: caresser; faire chère à quelqu'un; lui faire bonne mine, bon accueil. Du grec καρα, tête, visage.
CHERPENTE: charpente. L.
CHERPENTIER: charpentier. L.
CHÉTRIN: rachitique. De chétif. Chérot, en patois du Berri.
CHEUX: chez. Roman. Patois Lorrain. L.
CHEUX: ceux. S.-I.
CHEUX-CHITES: ceux-ci. S.-I.
CHEVERNE (s. m.): meunier, sorte de poisson de rivière. A.
CHEVIR: venir à bout. SE CHEVIR: s'aider, jouir de. Roman. Patois Troyen.
CHÈVRE: treteau, chevalet pour recevoir le linge mouillé.
CHIASSE (s. f.): rebut; scories de métaux. Du latin cacare.
CHIBATRÉE: troupe ou réunion de personnes ou de choses embarrassantes. On dit à Lisieux: «Va que c'est qu'ou va chiboller çte chibâtrée d'éfans»: où va-t-elle traîner cette troupe d'enfants?
CHIBOLER: traîner çà et là. En patois des Vosges, quibauler signifie renverser. Voyez GUIBOLE et QUIBOLE.
CHIBOT; CIBOT (s. m.): ciboule.
CHIBOT: personne sale et dégoûtante.
CHIC: intelligence, industrie, chicane. Roman.
CHICON: guignon.
CHIE-VENT: pétrel (procellaria pelargica). B.
CHIEURET. Voyez CHURET.
CHIEZ: fléau. Avranches.
CHIGNOLLE (s. f.): manivelle. Mauvais couteau. M.
CHIGNON DE PAIN: quignon de pain. L.
CHIMBRE: fantaisie. De chimæra. S.-I.
CHIMES (s. f.): rejetons de chou. Cimes. B.
CHINCHOUX: passable, médiocre. Se dit aussi des branches que l'on a de la peine à rompre. M.
CHINELLE: fruit du prunellier. Voyez CENELLE. B.
CHINGRE: chiche, avare. Voyez PINGRE.
CHINQ: cinq. S.-I.
CHINQUANTE: cinquante. S.-I.
CHINTURE-SAINT-MARTIN: arc-en-ciel. De ceinture.
CHIOT: jeune chien. Roman.
CHIPÉE: cépée. L.
CHIPER (v. n.): pousser des rejetons; former une chipée.
CHIPER: (v. a.): dérober adroitement. Du latin capere.
CHIPIE (s. f.): femme acariâtre.
CHIPOTET: soufflet de cheminée. Blague ou sac à tabac.
CHIPOTTER: marchander outre mesure. Voyez HARIQUOTER. L.
CHIPOTTIER, ÈRE: qui chipotte. L.
CHIQUER: mâcher. Chiquer du tabac, mâcher des chiques de tabac. Chiquer les vivres: manger. En Roman, manger et même boire. En Provençal, chica. En patois Lorrain, on emploie le verbe chiquer.
CHIQUETAILLER (Tailler par chiquettes); CHIQUAILLER: déchiqueter. Voyez COUPASSER.
CHIQUETTE: petit morceau, gros comme une chique de tabac. Donner chiquette à chiquette: donner chichement, donner à regret.
CHIRE: chassie. De cire. En Roman, chire. L.
CHIROUÊNE (s. m.): poix dont les cordonniers font usage. De ciroène, emplâtre dans lequel il entre de la cire.
CHIROUX: chassieux. En Roman, cirons. L.
CHITE-CI; STI-CHITE; CHEUX-CHITES: celui-ci, ceux-ci. S.-I.
CHITTE (s. f.): saisissement d'effroi. Avoir la chitte.
CHLÉ: mou. Vire.
CHOAN ou CHOUAN: chat-huant, hibou. Ronsard écrivait choan (Odes, I. II):
Si nous oyons crier la nuit quelque choan,
Nous hérissons d'effroi.
CHOINE (s. m.): sorte de pâtisserie. En roman, c'est un pain blanc et d'élite. Du celtique-breton choanen.
CHOLER: tourner. B.
CHON: chat-huant.
CHON: grande cuiller de bois. A.
CHONCHONNER (v. n.): opérer ensemble.
CHONETTE: Fanchonette. Diminutif de Fanchon: Françoise. C'est une aphérèse, comme Goton pour Margoton. L.
CHOPE (s. f.): entretien, conversation. De l'anglais to chop, disputer.
CHOPER: broncher. Voyez BUTTER.
CHOQUER: trinquer; choquer les verres.
CHOQUET: petite cruche à large ouverture. Le coketa du bas latin signifiait un vase de mesure comme pot, pinte, etc. L.
CHORER (v. n.): sommeiller péniblement, en se plaignant. De l'islandais korra, respirer avec peine. A.
CHORER (v. a.): exciter un chien contre.....
CHOU! CHOU!: cri dont on se sert pour exciter un chien. C'est aussi le cri par lequel on appelle les cochons. On s'en sert dans le Jura pour chasser les poules. Voyez TIOT.
CHOUAN: chat-huant. En roman, chouant, chouen. Voyez HUAIN.
CHOULE. Voyez SOULE.
CHOUPPE (s. f.): houppe de bonnet, houppette. A.
CHOUQUARD: entêté; qui a la tête dure comme une chouque. A.
CHOUQUE: souche. Roman.
CHOUQUET: souchet, petite ente de peu de valeur. C'est aussi le nom d'une sorte de pomme douce, à chair ferme, tardive, de moyenne grosseur.
CHU: ce, cet. Voyez SU. S.-I.
CHUCHER: sucer. S.-I.
CHUCOTTER: chuchotter.
CHUCRE: sucre. Roman.
CHUE: ciguë (Conium maculatum).
CHUILER: ménager, économiser. A.
CHUNTRE (s. m.): sentier.
CHURET: vaurien.
CHUTER: tomber. Du verbe choir, faire une chute. En roman, cheoiter. A.
CHUTRIN: mauvais lit, grabat A.
CIBO: ciboulle. Cibo, comme cive, est un substantif roman. Du latin cæpa, oignon, et de l'italien cipolla.
CICOT: chicot. A.
CIDRAILLER: boire du cidre à coups répétés. Roman.
CIEURTAIN: certain. S.-I.
CIEUS: chez.
CIGNOGNE: sorte de pâtée d'orties et de son, pour les canetons et les dindonneaux.
CINCÉE (s. f.): fustigation. Donner une cincée à un enfant: lui donner le fouet. A.
CINGLÉE: même sens que cincée.
CIRUGIE: chirurgie.
CIRUGIEN: chirurgien. Dans le XIIIe siècle, cyrugien.
CITADELLE (Poire de): poire de livre.
CITRE: cidre. Pathelin a dit dans son Testament, p. 126:
Je ne veuil citre ne péré.
CIVE: ciboule; petite ciboule. Appartient aussi au patois Troyen. Du Roman, céves.
CLACASSE ou plutôt CLACUSSE: boisson plate et de saveur désagréable. Voyez BISCANTINE. O.
CLAI (s. m.): jus, bouillon. De clair. L.
CLAIRE (s. f.): ampoule. L.
CLAIRINETTE: clarinette.
CLAMPIN: lambin. Dans le patois Troyen, clampet signifie demi-boiteux. De l'islandais klampi, cheville, attache. Le clampin est en effet lent comme un estropié, et ne peut pas plus bouger que s'il était attaché.
CLAMPINER (v. n.): agir nonchalamment.
CLANCHE: clinche, bascule de loquet; partie extérieure du loquet, sur laquelle on appuie pour l'élever.
CLANCHER (une porte): faire jouer la clanche pour ouvrir.
CLANCHON: animal ou enfant qui ne devient pas aussi grand qu'il devrait être. Tels sont les oiseaux qui éclosent les derniers. Voyez ÉCLOCU. A.
CLAPER: gémir, se plaindre.
CLAPOTTAGE: agitation bruyante de l'eau. Au figuré, bavardage. Onomatopée.
CLAPOTTER: agiter l'eau mal à propos. En roman, éclabotter: couvrir de boue. C'est un de ces mots que les marins normands du moyen-âge, notamment des XVe et XVIe siècles, ont empruntés à leur langue maternelle pour les introduire dans la marine.
CLAPOTTIER, ÈRE: tripotier, bavard, brouillon.
CLAPURE. Voyez CLACASSE ou CLACUSSE.
CLAQUARD: bavard. B.
CLAQUARD ou CLAQUE: sorte de grive. Crabe.
CLAQUE: bavarde.
CLAQUE: espèce de grive.
CLAQUET: Rhinantus crista galli. Voyez FLAQUET.
CLAS: sorte de barrière de branchages liés, claie. Du verbe clore.
CLATRÉE: quantité surabondante.
CLAVAU; CLAVIOT: bâton pour serrer la corde qui assujettit la charge d'une voiture.
CLÉRON (s. m.): espèce de sonnette que l'on attache au col du cheval ou des bêtes à cornes, pour les retrouver plus facilement dans les bois.
CLIAIS: fléau. Clas en patois du Berri.
CLICHE (s. f.): forme à fromages. Du mot éclisse, autrefois employé. Voyez FOISSELLE.
CLICHE (s. f.): foire, diarrhée. L.
CLICHER: foirer.
CLIFOIRE (s. f.): petite seringue de sureau, dont les enfants se servent pour lancer de l'eau. Onomatopée. A.
CLIMUCHETTE; CLIMUSETTE (s. f.): cligne-musette, jeu d'enfants. De cligne-mussette ou cligne-musette: cligner et musser les yeux, ou cligner le museau.
CLINCAILLERIE: quincaillerie. L.
CLINCAILLIER: quincaillier. L.
CLINCHER: clisser. S.-I.
CLINE: brebis en mauvais état.
CLINQUE: coqueluche.
CLIOCHER: clocher, boiter.
CLIOUCIR (v. n.): souffler.
CLIPE: foire. Voyez CLICHE. L.
CLIPÉE: jet de boue liquide.
CLIPER: jaillir, faire jaillir, en parlant de boue liquide ou d'eau. L.
CLIPER: foirer. L.
CLIPOT: bavardage médisant.
CLIPOTTIER, ÈRE: bavard, de, qui médit.
CLIQUETTE: petit poisson de mer, plat.
CLOCHETTE: liseron (Convolvulus arvensis); à cause de sa fleur qui a la forme d'une petite cloche. C'est la plante qu'en patois on appelle LIOT. Voyez ce mot, et CHEMISE DE LA BONNE-VIERGE.
CLOPOING: sorte de crabe, qui ressemble au poing clos ou fermé. B.
CLOQUER (v. n.): glousser. Du latin glocire. Onomatopée.
CLOSERIE; CLOUSERIE: petite ferme. De clos. A.
CLOSIER: fermier d'une closerie. A.
CLOUQUETER: glousser. Voyez CLOQUER. C'est la traduction plus fidèle de glocire.
CLUCHER: glousser. De glocire. En Roman, closser; en Provençal, cloucho.
CLUCHON: petit clou, clou à soufflet. L.
CMENT ou QUEMENT: comment, comme. Cment la, comme cela.
ÇMITIÈRE (s. m.): cimetière.
CMODE; CMODITÉS: commode, commodités. L.
CO; ACO: encore. Roman.
CO: col. En roman, cos.
COAS (s. f.): corneille. Onomatopée. A.
COCALINCOT: coquelicot (Papaver rheas). A.
COCANE (s. f.): narine. O.
COCHELIN: fruit de l'églantier. A.
COCHELIN: tourte aux fruits, gâteau long. Par extension, un cadeau. Le coquelin ou la cocheline, dans l'Eure-et-Loir, est une sorte de gâteau pour le premier jour de l'an. Voyez BOURDIN.
COCHÊNE; COQUÊNE (s. m.): viorne, que l'on appelle aussi mansienne (Viburnum lantana).
COCHON: cloporte.
COCHONNÉE: cochonnerie; ordures. A.
COCHONNET: fruit de l'églantier (Rosa canina).
COCI. Voyez COSSI.
COCO: œuf. Terme enfantin.
COCO: mignon. Voilà un joli coco: voilà un plaisant mignon.
COCO: garçon mal fait, mal tourné, sale: quel vilain coco!
COCODRILLE: crocodile.
COCONNIER: marchand d'œufs. Roman.
COCOPONETTE: tâtillon. On dit dans ce sens: c'est un metteur de poules couver.
COCOTTE: poule. Terme enfantin. De coq, dont elle est la femelle.
COCOU ou COUCOU: primevère des champs (primula veris), qui fleurit au retour du coucou.
CŒUR (JOLI): il fait le joli cœur: il fait l'agréable. Il est comme joli cœur goûte de rien: il fait le difficile, il ne goûte d'aucun mets.
CŒURAILLER: éprouver des nausées, des maux de cœur. Dans le patois de Grenoble, on dit corailli: avoir la corailli.
CŒURÉE: curée, proie, charogne dont l'aspect est propre à soulever le cœur, à faire cœurailler. Altération du mot curée. Voyez PRAE. En patois Walon, curéïe.
CŒURIAL, E: qui a bonne mine, qui fait plaisir au cœur; cordial.
CŒURU, E: courageux, qui a du cœur.
COFERT et COFI: meurtri, chiffonné, soulevé inégalement, bossué, etc.
COFIN: cornet de papier. Roman. Du grec κοφινος.
COFIR: meurtrir, écraser, se bossuer inégalement. Du grec κοπτειν, frapper. A.
COFFRET: meuble de planches, stalle formant une sorte de petit coffre ouvert, dans lequel les laveuses s'agenouillent pour leur travail, sur le bord de l'eau. L.
COGER A: déterminer à. Roman. Du latin cogere. A.
COHAN: pot de terre, dont l'anse est en dessus, est dans la partie supérieure, comme dans le panier appelé butillon.
COIMELER: gémir. Voyez CUSSER.
COIS: paquet de chanvre roui. B.
COITE ou COUETTE (s. f.): lit de plume. Autrefois on disait coète, couate et coute. On lit dans le roman de Garin-le-Loherain:
COLAPHISER: souffleter. Du latin colaphus: soufflet. Voyez JAFE.
COLAS (s. m.): corbeau, corneille. Voyez COAS.
COLIDOR: corridor.
COLIFAMÉ: efféminé. Corruption de Colin-femelle.
COLIN: sorte de poisson, du genre des Gades. B.
COLIN-FEMELLE; COLIN-FEMMETTE (s. m.): homme minutieux, qui s'occupe de travaux de femmes. Voyez COLIFAMÉ; NIGON; TATE-MINETTE.
COLLE (s. f.): bourde. C'est une colle; c'est bon pour la colle.
COLLER (v. a.) interloquer, embarrasser, mettre dans l'impossibilité de répliquer, comme si on collait la bouche.
COLLETONNER: colleter, lutter, se reprendre au col. L.
COLURE: toilette soignée. L.
COMBIEN QUE: combien. Combien que le blé se vend: combien le blé se vend-il? L.
COMBLER A: à force d'instances déterminer à. L.
COMME; COMME ÇA: il m'a dit comme ça que: il m'a dit que.--COMME DE juste; COMME DE raison: comme il est juste, comme le veut la raison.--COMME PAR LEQUEL: on lui a délivré un certificat comme par lequel il a satisfait: certificat attestant qu'il... L.
COMME TOUT: beaucoup. Se dit aussi dans le patois Lorrain et dans le patois Troyen.
COMMÉRIAL: affable. Vire.
COMONI: fané, flétri. C'est une épenthèse. De cauni. Voyez CAUNIR.
COMPAGNÉE: compagnie, société. Ancien français. Vie de Bayard.
COMPÈRE (s. m.): gilet. A.
CONARD: fou, sot. Il y avait une confrérie des Conards à Evreux, où on disait:
Conards sont les Buzots et non les Rabillis;
O Fortuna potens, quam variabilis!
CONDITION: domesticité; place de domestique.
CONFIÈRE (s. f.): consoude (symphitum officinale). En anglais, comfrey.
CONFLEURIE: confrérie. S.-I.
CONFONDRE: gâter, détériorer considérablement.
CONFUSION: abondance désordonnée. L.
CONGNOITRE; CONGNOISSANCE: connaître, connaissance. Roman. Du verbe latin cognoscere. O.
CONRAYEUR: corroyeur. De l'ancien français conreur, conréeur. L.
CONROI: glaise. A.
CONSÉQUENT: considérable, de conséquence.
CONSOMMER: anéantir. Le froid me consomme; je suis consommé de coliques.
CONTEOR: avocat, défenseur en justice. L'ancienne Coutume de Normandie s'exprime ainsi: «conteor est que aucun establit pour conter pour lui en cort.»
CONTREBOCHE (s. f.): surabondance.
CONTRE DE: contre. Contre de lui: contre lui.
CONTREMONT; CUCONTREMONT: violette de chien, violette inodore.
CONTREPORTEUR: colporteur. L'Estoille employait ce mot, en 1609. Des Perriers (Nouv. IV) écrit contreporter pour colporter.
CONTR'HUS; CONTREHUIS: petite porte en treillage ou en lattes, ménageant l'entrée de la lumière et ne permettant pas aux volailles de pénétrer dans la maison; treillage en paille pour garantir du vent.
COQ: renoncule pivoine; à cause de sa couleur qui est rouge comme la crête d'un coq.
COQ-ANGUILLE: insecte aquatique. C'est l'Hydrophylus picæus. B.
COQ A DINDES: coq-d'Inde.
COQ A POULES: coq, mâle de la poule.
COQCIDROUILLE (s. f.): qui fait l'importante. S.-I.
COQUELOURDE; COUQUELOURDE: julienne (Hesperis matronalis). La véritable coquelourde est l'Agrostemma coronaria.
COQUER et non pas CAUCHER: cocher, en parlant du coq ou de toute autre volaille qui féconde sa femelle.
COQUÉRAN: hermaphrodite. Coutances.
COQUET: cochet, jeune coq.
CORBICHÉE: cabriole.
CORDER (v. a): cordeler, disposer en corde le bois de chauffage.
CORE: encore. Par aphérèse. Voyez ACO.
CORÉE: fressure. Du latin præcordia; de l'italien corata. App. au patois Bourguignon. Voyez HATILLE.
CORIEU: courlis, oiseau de passage. En Roman, courlioux.
CORNARD (cheval): cheval poussif, atteint de cornage (sifflement de sa respiration qui imite le son d'un cor).
CORNEBICHET: Bernard-l'Ermite, sorte de coquillage univalve.
CORNEILLE (s. f.): orchis.
CORNICHE: planche ou tablette de cheminée. L.
CORNIER: tuile creuse et anguleuse pour les coins des couvertures. Du Roman, cornée, coin.
CORNIFLER: épier. Du verbe écornifler.
CORNU (Pain): petit pain blanc, de pâte ferme, fendu, en quatre cornes à sa surface, pour obtenir plus de croûte.
CORPORAL: caporal. S.-I.
CORPORENCE: corpulence. L.
CORSÉ: qui a du corps, étoffé.
CORSÉE; CURÉE: corps devenu charogne.
CORSELET: corset. Patois Lorrain.
CORSER: lutter corps à corps. Dans l'ancien français, cosser signifiait lutter.
CORSIR: racornir. A.
CORSU. Voyez CORSÉ.
CORTINE: rideau de lit. Du latin, cortina.
COSSEAU ou COSSET (s. m.): plume à écrire non encore taillée. B.
COSSI: courbattu, meurtri.
COSSIAU (s. m.): sorte de petit vase, dans lequel les faucheurs placent leur pierre à aiguiser pour l'humecter. En usage aussi dans le département de la Mayenne. Du latin, cos, nominatif inusité de cautis, pierre.
COSSON (s. m.): sorte de ver blanc, qui ronge les végétaux; charançon.
COTE (s. f.): côté. Mettre de côte: mettre de côté. A COTE: à côté. PAR A COTE: par à côté.
COTÉE (s. f.): rangée.
COTILLAGE (s. m.): terrain en petits coteaux. L.
COTIN (s. m.): maisonnette. Employé par Wace. En anglais, cottage. De l'islandais kot. En celtique-breton, koat, koad, signifie bois. Ainsi, le cotin était vraisemblablement d'abord une cabane en charpente, comme on en voit tant en Normandie.
COTIR; FAIRE COTIR: jaillir, faire jaillir.
COTIR (SE): s'échauffer en parlant du bois qui se gâte. Du celtique-breton koat, bois.
COTIR. Voyez COFFIR. A.
COTON et non CAUTON (s. m.): nervure d'une feuille ou d'une tige; sorte de côte. De costa et non pas de caulis.
COTONNETTE: cotonnade, étoffe de coton. L.
COTTER: jaillir. Roman. Voyez COTIR.
COUAILLE (s. f.); COUAILLON (s. m.): queue de jupon ou de robe en mauvais état. Du vieux français coue, queue. Par extension, mauvais chiffon. Voyez LOUÊPE. A.
COUANNE: couenne. En patois Walon, koinne signifie corne. La couenne, en effet, a l'air de la substance des cornes.
COUCOU: primevère jaune à grappes. Cocu, en patois Troyen. Tire son nom de l'époque de sa fleuraison, qui a lieu à l'arrivée du coucou.
COUE: queue. Du latin cauda.
COUE DE PRÊTRE: blé de vache (Melampyrum arvense). B.
COUÉE (s. f.): queue de jupon ou de robe crottée, ou salie. Expression de mépris. De coue. A.
COUÊMES (s. f.): crottin de cheval. Du latin equus, cheval, dont nous avons tiré écurie, écuyer. Couêmes pour écouêmes, par aphérèse. A.
COUESPEAU: copeau.
COUER: couver.
COUET: ruban de fil. Vire. Voyez LISETTE.
COUETTE: petite queue. Diminutif de coue.
COUETTE. Voyez COITE. L.
COUIE (s. f.): sorte de vase en bois, dans lequel le faucheur met sa pierre à aiguiser. Du latin cos, nominatif inusité de cotis, pierre.
COUIER: villageois grossier. En Roman, coullier, poltron.
COUILLÈRE: cornet de parchemin servant de tabatière. B.
COUENCHE: sournois, poltron; qui regarde du coin de l'œil. L.
COUINER: pleurer en criant. Même signification en Roman.
COUINETTER (v. n.): crier comme un lapin qui a peur. C'est peut-être plutôt une onomatopée qu'un dérivé du substantif latin cuniculus, lapin; en vieux français, connil. En Roman, couinner signifiait pleurer en criant. A.
COULAGE (s. m.): gaspillage continué. L.
COULANDAGE (s. m.): gaspillage. A.
COULANDIER, ÈRE: qui occasionne le gaspillage par une mauvaise administration. A.
COULER (EN): en faire accroire. S.-I. Se dit aussi en patois Lorrain.
COULINE ou COLINE: torche de paille, brandon. Roman.
COUP (A): à temps, à propos, promptement.
COUPASSER: couper maladroitement.
COUPEAU; COUPET: cime, sommet. Le coupeau de la tête: le haut de la tête. En Roman, coupel, couplet, hautes branches d'un arbre; coupet, chignon du cou. De caput.
COUPER: découper, en parlant d'une pièce de viande.
COUPÈRE (s. m.): compère.
COUPLÈRE (s. f.): pièce de cuir qui consolide les chapes du fléau.
COUPLÉE (s. f.): linge attaché ou assujetti par couple, ou en plus grande quantité. A.
COUPLER: mettre en couplée, accoupler.
COUPLETTE: culbute. Voyez SAUCUBLETTE.
COURANDIER, ÈRE: qui aime à flâner, à courir hors de sa maison pour trouver avec qui parler. A.
COURANTE: diarrhée, cours de ventre.
COURCAILLET: instrument pour appeler les cailles; sorte de sifflet qui imite leur cri.
COURCHER: courir. Voyez COURSER. S.-I.
COURÉE. Voyez CORÉE.
COURGE (s. f.): sorte de joug qu'on met sur les épaules pour porter deux seaux.
COURGET (s. m.): escourgée, fouet en courroies de cuir; coups donnés avec ce fouet. En Roman et dans le patois du Jura, courgie. A.
COURJOT: tige de chou. De jet ou tige de cette plante. Vire.
COURRAIE: courroie.--Voyez COURÉE.
COURSER: aller, courir sans utilité. A.
COURTIL: jardin potager. De la basse latinité curtile. En Roman, cortil. On lit dans le Roman du Renard:
La bone fame du maisnil
A ouvert l'huis de son courtil.
Corti, dans le patois Walon.
COURTIN. Même signification que COURTIL.
COURTINE (FAIRE): relever devant le feu le bas des jupons, pour se chauffer les jambes et les genoux.
COUSETTE: mauvaise couturière. L.
COUSINE: belle-mère.
COUSINET: œilletin. Œillet mignardise. L.
COUSINETTE: passe-pomme. Ailleurs, pomme de Saint-Contest.
COUTAGEUX: coûteux.
COUTE QUI COUTE: coûte que coûte; quoi qu'il en coûte. L.
COUTE (s. m.): coude.
COUTE-PIED: coude-pied.
COUTEMENT: coût, dépense. En Roman, coustement.
COUTET; COUTIAU: couteau. Du latin cultellus.
COUTIBLE: coûteux, difficile, pénible. L.
COUTRE: coudre. L.
COUTRE (s. m.): bédeau. S.-I.
COUVERCHE (s. m.): couvercle.
COUVERT: bien couvert, bien habillé. On lit dans les Épigrammes de De Cailly:
De ces lieux Philémon partit à demi-nu;
Bien suivi, bien couvert le voilà revenu. S.-I.
COUVERTEAU: couvercle. L.
COUVRARGE: couvercle de marmites, de plats.
COUVRE-PLAT: couvercle de plat. Patois Lorrain.
CRABLOT: enfant rachitique.
CRAC: fruit du prunellier sauvage ou épine noire. Sans doute, parce que son noyau craque sous la dent.
CRAC (A): en grande abondance. Pleuvoir à crac: pleuvoir à verse. Voyez ACA. Aflac, en Roman, signifie en abondance.
CRACHIN; CRASSIN (s. m.): crasse durcie au fond d'un vase. Du latin crassitudo. L.
CRACHINAGE (s. m.): bruine, pluie fine. Voir CRASSINAGE. B.
CRACHINER: bruiner. Voyez CRASSINER.
CRACOTIN: enfant qui commence à avoir des dents, des cracottes. L.
CRACOTTE: dent d'enfant. De craquet. L.
CRAHAGNEUX, EUSE: qui chipotte en marchandant minutieusement.
CRAISSET: lampe qu'on accroche. Roman.
CRALÉE (s. f.): grappe, surabondance. B.
CRAMAIL: la gorge. Prendre ou saisir au cramail: prendre à la gorge.
CRAMPIR (SE): s'attacher à, se cramponner. En patois du Jura, se cramper.
CRANCHE (qualificatif): souffreteux; malade. A.
CRANNIÈRE; CRASNIÈRE: vieille masure. De l'anglais cranny, crevasse.
CRANQUE: crampe. S.-I.
CRAPAS: crapaud. L.
CRAPAUD-VOLANT, ou TÊTE-CHÈVRE: engoulevent. B.
CRAPE (s. f.): crabe. Au figuré, femme ou fille de mauvaise vie. L.
CRAPOTTER: se traîner sur les pieds et les mains, comme un crapaud.
CRAQUE (s. f.): hâblerie, mensonge.
CRAQUELIN: cartilage. L.
CRAS: baiser désagréable. L.
CRASSE: bassesse, lésinerie. Faire une crasse.
CRASSIER: ordures, balayures réunies pour engrais. De crasse. Cras, en Roman, signifie graisse.
CRASSINAGE (s. m.): pluie fine et serrée. De crassus. Voyez CRACHINAGE. S.-I.
CRASSINER (v. n.): pleuvoir à gouttes fines et serrées. S.-I.
CRAU: pierre pulvérulente des premières couches d'une carrière. B.
CRAULER: bouillir à l'eau. MM. Du Méril.
CRÉATURE; CRÉIATURE: femme. La femme est, en effet, la créature par excellence. Toutefois, le mot créature, dans ce sens, se prend souvent en mauvaise part.
CRÉDENCE (s. f.): petite armoire dont les tiroirs sont au-dessus des portes. Du verbe latin credere, confier. La crédence est le meuble auquel on confie les objets les plus précieux. On trouve crédenciers pour buffetiers dans Rabelais, liv. IV, ch. 64. Roman. De la basse latinité credentia. Patois Rouchi.
CRELLIER: frémir, frissonner. Voyez CRETIR. A.
CREMILLÉE: crémaillère. De cremare, brûler. Roman.
CRÉPIR (SE): se dresser, se raidir, pour paraître grand.
CRÉPONNER; CRÉPONSER; CRÉPOUSSER: presser, pétrir avec le poing.
CRÈRE ou CRAIRE: croire. De credere. Patois du Jura.
CRESSANE: crassane, sorte de poire.
CRESSIR: presser violemment, mourir. Voyez KERSIR.
CRETÉ, E: propre et soigné. L.
CRÉTELER (v. n.): gloucer d'un cri aigu, en parlant des poules. Voyez CLUCHER.
CRÉTINE: crue subite d'eaux. De crescere. Roman. De la basse latinité cretina.
CRETIR ou CRETER (v. n.): frissonner. En Roman, craitir signifie sécher sur pied.
CRÉTONS: restes concrets de morceaux de lard que l'on a fait frire, pour en extraire le saindoux. De crusta, croûte. Roman. L.
CROUSTILLANT: croquant. Du verbe croustiller, ou du substantif croûte, crusta.
CROUTTE (s. f.): terrain enclos et cultivé autour de l'habitation du cultivateur. De la basse latinité crota. Du vieux français cropte et crotte. On trouve, près de la ville de Vimoutiers, une commune appelée Crouptes. Dans notre Itinéraire de la Normandie, p. 435, nous avons cité les communes de Croth, la Croupte-les-Bois, etc.
CRUCHÉE et CRUCHETÉE (s. f.): ce que contient une cruche.
Ç'TUI-CI; Ç'TELLE-CI: celui-ci, celle-ci.
Ç'TUI-LA; ÇTELLE-LA: celui-là, celle-là. De l'ancien pronom cettui.
ÇU: ce.
CU-FOURCHÉ: perce-oreille. Ce mot vient de la pince, en forme de fourche, dont est armé le cul de cet insecte. A.
CU-ROUGE: oiseau, ainsi nommé parce que sa queue est rouge.
CU-TERREUX; CU-TERROUX: qui a de la terre en propriété; fille riche. En patois du Jura, cu-tarru.
CUCONTREMONT. Voyez CONTREMONT.
CUEVER et CUEUVER: fermer la porte.
CUIRASSO: curaçao, que l'on prononce curaço. Cette liqueur tire son nom de l'île de Curaçao dans les Antilles, où on la fabrique avec des oranges amères.
CUIROT: sorte de bourse. De cuir. En Roman, cuiret. Hugues de Piaucèle dit, dans son Fabliau d'Estourmi: