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Glossaire du patois normand

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J'ai un joli sovenir

Qui en mon cœur maint et repaire.

Wace avait donné à ce verbe le sens de revenir; retourner:

Quant j'eu de France repairai.

Dans le patois de Grenoble, se repairé signifie se retirer; rentrer chez soi. De repaire. L.

REPAISSANT: dont on se dégoûte promptement; dont on est promptement repu.

RÉPANDOUX, SE. Voyez NOUVELLIÈRE, qui a probablement le masculin nouvellier.

REPARAPOINTER; REPARPOINTER: pointer du glui dans une couverture pour la réparer.

REPASSÉE D'AOUT: repas que le maître donne aux ouvriers qui ont concouru à faire sa moisson.

REPASSEUX; REPASSOUX: émouleur.

RÉPER: avoir des répets.--RÉPET: rot. H.-N.

REPILE (s. f.): pied d'arbre arraché, séparé du tronc. L.

REPIMPER (SE): faire toilette.

REPLUMETTE (s. f.). Voyez REPASSÉE D'AOUT. L.

REPOISSU: repu. A.

REPONNEZ; REPONNU; REPONNANT; REPONNONS: répondez; répondu; répondant; répondons. Dans les Chansons du roi de Navarre, on lit reponnez pour répondez. L.

REPOSETTES (s. f. pl.): loisir, repos. Vous m'écrirez à vos reposettes: dans vos moments de loisir. L.

REPOUILLER (v. a.): rhabiller; pouiller de nouveau. A.

RÉPREUME (s. m.): réflexion; retour au principe, au premier point de la question. Au répreume, je suis d'avis de. M. Lepingard.

RÊQUE: d'un goût âpre. Air rêque: air revêche.

RÊQUELER: recueillir les fruits oubliés aux arbres. Du verbe rêquer. B.

RÊQUER; RÊQUIR: gauler des fruits à pressoir;--frapper.

RÊQUET (s. m.): petite gaule à rêquer.

REQUILLER: renvoyer la boule vers les joueurs de quilles. Au figuré, requiller quelqu'un, c'est le tancer, le rabrouer. L.

RÉQUILLONS; RÊQUILLONS: restes.

REQUIR: requérir. H.-N.

RESAN: serein, air du soir.

RESAQUER: retirer. H.-N.

RÉSIPÈLE: érysipèle. H.-N.

RÉSOLU; RÉSOU: dispos. L.

RESSASSIER. Voyez SASSAIRE.

RESSE (s. f.): sorte de panier long et peu profond, sans anse. C'est ce que, dans l'Ille-et-Vilaine, on appelle grelle. O.

RESSERRE: serre; lieu où l'on serre des objets. L.

RESSOURCE: source. L.

RESSOURDRE (v. a.): relever; activer; réveiller;--se gonfler; se développer. Ces pois, ce vin, ce pain ont beaucoup ressourd en cuisant: ont beaucoup augmenté de volume. De surgere.

RESSUER; RESSUYER: cesser d'être humide. Il se dit aussi des murs qui se couvrent d'eau, par suite de l'humidité de l'atmosphère.

REST-CHE: est-ce de nouveau?

RESTILLON (s. m.): petit reste de peu de valeur. A.

RÉSURRECTIONNIER: celui qui, la veille de Pâques, va de porte en porte chanter la Résurrection.

RESSUSER: aller à reculons.

RÉTAMER: étamer de nouveau.

RETAPER (SE): s'habiller mieux qu'auparavant.

RÊTILLER: agiter les membres convulsivement. L.

RETINTON: petit reste. De retentum.

RETIRE (s. f.): lieu où l'on place les objets dont on n'a plus ou dont on a rarement besoin. De retirer, ou plutôt de l'adverbe latin retro. Ce substantif est masculin dans le patois des Vosges. L.

RETOQUER: faire de nouveaux efforts pour soulever un poids. M. l'abbé Decorde.

RETOQUET: bavard et entreprenant.

RÉTOUPER: boucher; réparer.

RÊTRE: être de nouveau. Il rest parti.

RETRUC: expédient. Voyez TRUC.

RÊTU, E: en bonne santé; bien conservé; actif, en parlant d'un vieillard.

RETUIT: lieu où l'on dépose le grain non vendu, pour l'exposer au marché suivant. On dit, en patois Troyen, retuyer: serrer pour le marché prochain. De réduit.

REUE: roue.--REULIÈRE: ornière.

REUNGE (s. m.): action de ruminer; réflexion. Revenir au reunge: revenir à la pensée par rancune.

REUNGER: ronger;--ruminer, en parlant des animaux. En patois Walon, rouingi. A.

REUNGIS. Voyez REUNGE.

REUX: confondu; étonné. B.

REVALIN: reste. B.

REVANGE: revanche. Patois Lorrain. S.-I.

REVANGER: remuer; brouiller. A.

REVANGER (SE): prendre sa revanche.

RÊVE (s. m.) (en parlant du miel). Un rêve de miel: un rayon de miel.

REVÊCU: ressuscité. A.

RÉVEILLE-MATIN: tithymale (Euphorbia). B.

RÉVEILLONNER (v. n.): faire réveillon; et, par extension, faire après minuit un repas extraordinaire.

RÉVÉRENT, TE: respectueux, se. L.

REVERTERIS (AVOIR UN): changer de résolution. H.-N.

REVEUGER. Voyez REVANGER. A.

REVÊVRE: ressusciter; revivre. A.

RÉVOIL; REVOUIN: regain. Voy. VOUIN.

REVOLIN: reste. B.

REVOUINER: repousser comme le vouin (regain);--pulluler. Voyez VOUIN. L.

RHABILLER: rétablir; remettre en bon état. Rhabiller un chemin: le réparer.

RHEUME; RHIÈME: rhume.

RHINOCÉROS (Oryctère nasicornis) insecte. Voyez CAPUCIN. B.

RIAL; RYAL: royal. S.-I.

RIBALET: bord d'un ruisseau; petit sentier qui s'y trouve. De ripa: rive, bord. B.

RIBAN: ruban.

RIBLE (s. m.): vent froid et pénétrant. B.

RIC (TOUT): tout près. (Mortagne.)

RICHOINE: homme joyeux, comme un riche à qui rien ne manque. (Avranches.)

RICHOLER: ricaner; rire en secret.

RIDELER: produire de petites rides; flétrir.

RIDIAUX: rideaux.

RIÉE: rayon du soleil qui semble, en paraissant, rire ou sourire à la terre.

RIEN-QUI-VAILLE: vaurien.

RIEU: ruisseau. De .

RIFAU: canal. Du latin rivus, ruisseau.

RIFLE: morceau de bois qui se place au bout du hanse, et dont les faucheurs se servent pour aiguiser leur faux. M. Decorde.

RIFLE (s. f.): gourme des enfants.

RIFLER: rafler; voler; enlever;--se servir du rifle; effleurer.

RIFOUR. Voyez RIFAU.

RIGNALER: rognoner; murmurer.

RIGNON: rognon.

RIGOLET: grand gobelet. Du vieux français se rigoler; se régaler. Vire.

RIGOLET: rigole;--harin, mauvais cheval.

RIGOLICE; RINGOLISSE (s. m.): réglisse. Patois Walon, régolice.

RIGOLLER: railler. Ce verbe a été employé en ce sens par l'auteur d'une ancienne chanson normande, que nous avons publiée à la suite de notre édition de Basselin, p. 182:

Ne venez plus ainsy m'y rigoller.

J.-B. Rousseau donne un autre sens au verbe rigoller. Il dit:

Se rigollant, menant joyeux déduit,

Et jusqu'au soir faisant le diable à quatre.

RILE (s. m.): hâle.

RIMOUSQUETTE (s. f.): fille dégourdie, qui agace les garçons. A.

RIMÉE: gelée blanche.--RIMER: geler blanc.

RIN: rien.

RINBIN: objet de peu de valeur (rien de bien). A.

RINBINER: revendre des objets de peu de valeur. L.

RINBINIER: celui qui rinbine. L.

RINCÉE; RINCHÉE; RINCHIE: volée de coups. L.

RINCER; RINCHIER; battre quelqu'un; le rosser. L.

RINCER; RINCHIER: aiguayer; rincer du linge.

RINCETTE; RINCHETTE: verre d'eau-de-vie ou de liqueur qu'on prend après le café.

RINCHI: rincé, nettoyé. Des bouteilles bien rinchies.

RINCHURETTE: verre qu'on prend après la rinchette.

RINGARD: fourgon du four. Voyez NAS.

RINGLER: glisser sur la glace. A.

RINGLOIR: eau gelée propre à ringler. A.

RIO: petite raie, poisson;--petite rigole. H.-N.

RIOCHER; RIOCHINER: rire à petit bruit, en se moquant.

RIOCHEUX: qui rioche.

RIOLET: bord ou trottoir. De rivus ou de ripa. Voyez RIBALET.

RIOLET: petit ruisseau. De rivulus. B.

RION: rayon; petit sillon. L. Un rion: un brin. H.-N.

RIOTER. Voyez RIOCHER.

RIOTEUX: instrument qui sert à faire des rios pour planter des pois, des fèves, etc.

RIPER: tourner un objet bout pour bout. Riper un tonneau: le placer en équilibre sur un chantier et lui faire faire volte-face. M. Lepingard.

RI-PIERRE; RI-TERRE: rez-pierre; rez-terre.

RIQUET: mesquin, étriqué.

RIQUIEU: troglodyte de l'ordre des Sylvains, roitelet.

RIQUIQUI (Famille de): composée d'un grand nombre de membres.

RIQUIQUI (s. m.): eau-de-vie. De rikiki: toute liqueur spiritueuse chez les Arabes, qui appellent kiki le ricin, que M. Pierquin de Gembloux croit être le kikajou de Jonas.

RIRIE (s. f.): ris continués, aux éclats; partie de rire.

RISQUATOUT: animal qu'on risque à tout, qu'on épuise, sans craindre que mort s'ensuive.

RISQUIPÈTE (A LA): à la coque; œufs cuits dans les cendres, à la risque qu'ils pettent. M. Decorde.

RISTOURAS: mauvais restes d'étoffes, de linge. A.

RITELET: roitelet.

RIVE: côté extérieur d'un lit.

RIVER: parer la rive (d'un lit); arranger le bord de la couverture, la replier sous le matelas de manière que ce bord ne soit point aperçu. M. Lepingard.

RO! RO! haro. De Hrolf (Rollon), premier duc de Normandie. S.-I.

ROBERDE (s. f.): herbe-à-Robert (Géranium Robertianum). B.

ROBIN: taureau. H.-N.

ROBINIÈRE (VACHE): qui tourmente les autres et est impropre à la reproduction.

ROC: réprimande, semonce. Donner un roc à quelqu'un. B.

ROCHIER: rocher.

ROCHER. Voyez BUCHER.

RODEUR: celui qui rôde pour voler; et, par extension, voleur.

ROE (s. f.): roue.

ROGATONNER: parler entre ses dents, en revenant sur des faits accomplis, en grommelant.

ROIGNER: rogner.

ROGNONEMENT: action de rognoner.

ROINCER: grogner. Dans l'arr. de Mortagne, il exprime le cri des chevaux qui veulent se battre. MM. Duméril.

ROISNER; ROUESNER; ROINASSER: murmurer entre ses dents, de manière à rappeler un peu le bruit d'une roue mal graissée.

ROITER: tourner; décrire en courant des traces circulaires. Terme de chasse.

ROMACHER; ROMANCHIER: murmurer; grommeler.

ROMANCER: raconter.

ROMATIQUE: rhumatisme.

ROMPUMENT: rondement. Travailler rompûment: sans s'interrompre.

RONCE COCHONNIÈRE: églantier (Rosa canina).

RONCEUX: noueux.

RONCHAILLES: lieu où il y a beaucoup de ronches, ou ronces.

RONDEAU: rondin.

RONDIR L'ŒIL: ouvrir les yeux d'une manière remarquable, en témoignant de la surprise et du mécontentement. A.

RONÉ, E: enluminé; rouge, en parlant de la figure. A.

RONSSE (s. f.) (Orne): chêne dont on coupe la tête tous les ans pour l'empêcher de donner de l'ombre. On dit aussi rosse et rousse. MM. Duméril.

ROPIDOLLER: roupiller; sommeiller. A.

ROQUELAURE; ROQUELAUSE (s. f.): houppelande. L.

ROQUES: mottes de terre.

ROQUET: jupon court. De l'allemand roke: robe en général;--pomme à cidre tardive.

ROS: roseau commun;--lame du métier de tisserand, dont les dents sont en roseau.

ROSEAU: glui. De la ressemblance des tiges ou chalumeaux du blé avec les tiges des roseaux. L.

ROSELET; ROSELEU: belette.

ROSIÈRE (s. f.): terrain planté de roseaux; où ne poussent guère que des roseaux. Titres de 1361.

ROSSÉE: volée de coups. Du verbe rosser.

ROSSOLI, E: rissolé, e.--ROSSOLIR (v. n.): rissoler.

ROTE: corde qui retient la charge d'une voiture.

ROTE (s. f.): sentier. De route, mot qui vient du verbe latin rumpere, au participe passé ruptus, parce que les routes ne sont que des terrains rompus. Patois Rouchi. A.

ROTER: ôter; reprendre ce qu'on a donné. On dit proverbialement:

Donner et roter,

C'est pis que voler. L.

ROTEUX: lieu qui reçoit l'égout du fumier. H.-N.

ROTILLON (s. m.): pépinière de jeunes arbres à cidre, poiriers ou pommiers;--petit rôton.

ROTON (s. m.): trognon de choux, de pomme, etc.

ROTTE: cordeau.--ROTTER; lier avec une rotte.

ROUAGE: rouge.

ROUAGÉ: défoncé par les roues des voitures.

ROUANER: manger désagréablement, malproprement. Du verbe ronger. A.

ROUAUDER (v. n.): crier, en parlant des chats en rut. Voyez RAUT. O.

ROUCE (s. f.): buisson, hallier. De ronce, parce que les buissons se composent principalement de cette plante. C'est l'u substitué à l'n, comme dans mouceau pour monceau, couvent pour convent.

ROUCHAS. Voyez ROUCHON. A.

ROUCHE: glaïeul, dont on fait de petits liens.

ROUCHE-CROUTE. Voyez BADOCHET. A.

ROUCHER: ronger. Patois Rouchi.

ROUCHON: reste d'un morceau rongé. A.

ROUELLE (s. f.): petite roue. Civière à rouelle: civière montée sur une roue. Se coucher en rouelle: en rond, comme le chien. Du latin rota. Feu Lamarche.

ROUET (s. m.): solive. A.

ROUFLE. Faire la roufle ou roue, comme le dindon: se pavaner.

ROUGE-BRIERE: pomme à cidre tardive.

ROUGE-POUQUE (s. f.): rouge-gorge. L.

ROUGET: grondin, poisson.

ROUGET (s. m.): dartre des chiens. B.

ROUGEULE: rougeole. L.

ROUGNE: teigne. Glossaire de M. Chassant.

ROUIL (s. m.): rouille. On trouve rouil pour rouille, dans Lucrèce, tragédie de Filleul, au milieu du XVIe siècle.

ROUINASSER: grommeler; grogner. Voyez ROISNER.

ROUINCER (v. n.): crier d'une manière importune et vibrante, en parlant du cheval (ross, en allemand); et, par extension, des autres animaux, même des hommes. A.

ROUINE (s. f.): soliveau.

ROULÉE: volée de coups de bâton;--ce que l'on peut rouler de fil sur un fuseau.

ROULER: donner une roulée;--Se moquer de quelqu'un en le roulant entre les extrêmes; abuser de sa folle confiance ou de sa sotte crédulité.

ROULET: rouleau pour écraser les mottes de terre appelées roques;--râle des agonisants.

ROULIÈRE: blouse de roulier.

ROUIPIAUX. Voyez ORIPEAUX.

ROUOLOUX: rouleau.

ROUPIEUX: qui baisse le nez, comme s'il avait la roupie; décontenancé; honteux. S.-I.

ROUPILLER: pleurnicher;--rabâcher;--faire le moins de bruit possible;--avoir la roupie.

ROUQUELOUSE: espèce de houppelande.

ROUSÉE: rosée.

ROUSINE: résine de mélèze, dont on fait des chandelles. Voyez PETOCHE. A.

ROUSSE (s. f.): tête d'arbre soumise à un émondage périodique, ordinairement tous les six ans.

ROUSSI (s. m.): Roussin, par apocope. Péter comme un roussi. De l'espagnol roncino.

ROUSSOLÉ: rissolé.

ROUTER: vomir.

ROUTOUX: routoir.

ROUVIEU: maladie de peau qu'ont les chiens.

ROUVROUX (s. m.): dartre des chiens. Voyez ROUGET.

ROUX: glui. Voyez ROSEAU. (Vimoutiers.)

ROUX-VENTS: vents qui, à l'époque de la lune rousse, brûlent les jeunes pousses des plantes.

ROYALE; HERBE ROYALE: mâche (Valeriana locusta). Voyez BOURSETTE. L.

ROYAU: fuseau sur lequel le fil s'enroule. O.

RU; RUÉ: ruisseau. Du grec ρυσις; de ρεω, couler.

RUCHE: panier;--plante. Voyez RAVELUCHE.

RUCHEAU ou RUCHOT; RUCHETTE: petit panier. L.

RUCHER: ruer; lancer, en parlant des pierres et autres projectiles. Marot s'exprime ainsi, dans une épître au roi sur la mort de son père (Jean Marot):

Par plaiderie on peut manger son bien,

Par médecine on se peut bien tuer:

Mais ton bel art ne peut tels coups ruer. L.

RUCHI: cheval qui rue. MM. Duméril.

RUDE: entravé dans ses mouvements par l'âge, ou par la fatigue.

RUETTE: petite rue.

RUFLE: fort, vigoureux.

RUISSÉ; RUSSÉ: ruisseau. Voyez RU.

RUN: surpris, étonné, abasourdi.

RUNGE; RUNGER. Voyez REUNGE; REUNGER.

RUPIN: rusé; fécond en joyeux tours. Être en rupin: être en gaîté; faire le goguenard.

RUQUE: ruche.--RUQUER: rucher.

RUQUER: sommeiller; dormir à demi.

RUSE-CROCHE (s. f.): croc-en-jambe.

RUSSE (s. m.): navet sauvage.

RUSTIQUE: grossier; solide.

RUTAFIAN: paysan débauché.

S.

SABIET: pou.

SABOT: chaussure fragile. Se prend métaphoriquement pour l'honneur d'une fille. Celle qui casse son sabot, faillit, perd son honneur.

SACCAGE (s. m.): grande quantité. De sac. L.

SACCOUTER: chuchoter; parler bas à quelqu'un. Vauquelin de La Fresnaye emploie ainsi ce verbe: «Luy saccouter souventefois en l'oreille.» (Oraison de ne croire legerement à la calomnie, page 13) Caen, Jn. Le Bas, 1587, in-4º.

SACLER: sarcler. H.-N.

SACQUE-SA-VIE: mendiant; parasite obstiné.

SACQUESONNER: tirer; agiter par saccades continuelles.

SACQUIER: tirer brusquement, avec secousse violente.

SACRELOTTE! juron. L.

SACREMENT DE LA MESSE: l'élévation de l'hostie. L.

SACRESTI! SACRISTI! jurons.

SADE: savoureux. A. Sado, dans l'Isère.

SADOT (s. f.): femme sale et de mauvaises mœurs. En patois des Vosges, sadrouille signifie une fille ou une femme malpropre. A.

SAFREMENT: goulument. De l'adj. safre, vorace.

SAFRETÉ (s. f.): gourmandise; voracité. L.

SAGOUIN: malpropre. L.

SAI (s. m.): soir;--(s. f.): soif;--pron.: soi.

SAIE: soie, poil; saie de cochon. Du latin seta. Se coucher sur la saie du dos: s'aliter par maladie.

SAINE: filet de pêcheur.

SAINT-CRÊPIN: argent en réserve. Prison de Saint-Crêpin: souliers trop petits. L.

SAINT-FRUSQUIN: argent réservé. En patois Lorrain, Saint-Frisquin. En Argot, frusquin signifie habit. L.

SAINTIR: suinter. Les mains saintissent par l'effet des gerçures produites par les engelures. De là le sens de défaillir. Ses mains saintissent: faiblissent et ne peuvent plus garder ce qu'elles tenaient.

SAIR ou SER (s. m.): soir.

SAIRANGE (s. f.): chute du jour, soirée.

SAIS; SINS: chez. Mortagne.

SAIT: soit.

SALADIÉ! juron.

SALAINE: saline; salaison.

SALEBUTE. Voyez CANNE-PÉTOIRE.

SALEUX; SALOUX: saloir; saleu, en patois Walon.

SALOPIN: enfant malpropre. Salop: sale, en Walon.

SALS; SAS: saule.

SAMSONNET: maquereau, poisson;--étourneau. L.

SAN: son. Pronom possessif. L.

SANG-DE-DRAGON (Rumex sanguineus).

SANGLEAU (s. m.): petite sangle. De l'ancien français cengliau, venant du latin cingulum.

SANG-MÊLER: troubler fortement. Sang-mêler de peur. Peur sang-mêlée: peur à bouleverser le sang. L.

SANGLE; SANGLIE (GLI se mouille): pur, seul. De l'iau sanglie: de l'eau pure; de l'eau seule. De singulus.

SANGUINÉE (s. f.): pus mêlé de sang corrompu.

SANGSURE; SANSURE: sangsue.

SANGSURER (quelqu'un): l'épuiser, comme ferait une sangsue.

SANS (DE): privé de. As-tu de l'argent?--Je suis de sans.--Moi je ne suis pas de sans. L.

SANVRE; SANRIETTE: sarriette.

SANVRIN ou SENVRIN: sénevé, graine de moutarde. Voyez QUAILOQUE.

SAONNER: recuser; reprocher.

SAP: sapin. Ce mot était encore d'usage dans le XVe siècle. Le bourg du Sap tire, suivant Orderic Vital, son nom d'un antique sapin. Patois Walon.

SAPAIE; SAPÉE: sapinière, lieu planté de sapins.

SAPAS: sale, malpropre.

SAPAUDER: se salir.

SAPÉE (s. f.): régal à profusion.

SAPER (la parole): couper la parole; interrompre. On dit aussi: saper dur pour boire beaucoup. C'est saper pour super. Voyez SUPER.

SAPERLOTTE! juron. Voyez SACRELOTTE.

SAPRE: safre, glouton, gourmand, vorace.

SAPREMENT: avec ardeur et voracité.

SAQUE-FEU: briquet. De saquet et de feu. Voyez FOISIL.

SAQUER: tirer brusquement. De saccade.

SAQUET (DE) ou DE SAQUÉE: tout à coup; par un effort brusque. De saccade. Du Roman assacquier: tirer dehors. En patois Rennais, sacquer signifie arracher. L.

SARCET (s. m.): gaule. Voyez RÊQUET.

SARCHE (s. f.): trépied en bois pour placer le cuvier à lessive.

SARCIR: dessécher, en parlant de la viande que l'on fait cuire, soit à la broche, soit au four. Ce morceau est sarci. Du Roman, charci: décharné.

SARCLES (s. m. pl.): plantes parasites dans les cultures, et qu'il faut sarcler. B.

SARRER (v. a.): meurtrir. (Vire.)

SAS; SAT: saut. De saltus.

SAS: saule. Sa, en patois Walon. L.

SAS: ivre, saoul.

SASSAIRE; SASSIER; SASSIÈRE: fabricant ou marchand de sas, de tamis.

SASSONNER. Voyez SACQUESONNER.

SATANÉ: diabolique, endiablé.

SATANN-QUIEN! juron. De Satan et de chien. S.-I.

SATIDIÉ! juron. Sacredié! S.-I.

SATIDIENNE! juron. Sacredienne! S.-I.

SATROUILLE: poulpe de mer. Au figuré, femme sale et dégoûtante.

SATYRE-CHIEN! juron.

SATYRE-MATIN! juron.

SAUCÉ: bien mouillé par une grande pluie.

SAUCUBLETTE; SAUSSUBLETTE; SAUTUBLETTE: cabriole que font les enfants. De saut du cu sur la blête.

SAUFFETIER: psautier.

SAUGE (MENUE-): sauge (Salvia officinalis). L.

SAUGRENÉE: mélange sans apprêt.

SAULER: saouler, enivrer. S.-I.

SAULX; SAUX: saule.

SAUNIER: saunière, boîte où l'on met le sel.

SAUTÉE (s. f.): saillie d'une femelle. L.

SAUTELICOT: sauterelle. (Coutances.)

SAUTER (v. a.): saillir une femelle. L.

SAUTEROLLE: engin pour prendre les oiseaux. Voyez ARJETOURE.

SAUTICOT: petite sauterelle des champs;--crevette grise. De salicoque.

SAUTIER: psautier. Roman.

SAUVADIN; GOUT DE SAUVADIN: goût étrange; saveur d'animal sauvage. A.

SAUVAGINE: lieu où se retire le gibier sauvage.

SAVENIAU: verveux, espèce de filet qui sert à prendre le poisson. M. l'abbé Decorde.

SAVER: savoir.

SAVETER: user désagréablement, comme une vieille savate. Cet habit est tout saveté.

SAVIGNI; SAVIGNIER: sabine (Juniperus Sabina). L.

SAVIN: bedeau. S.-I.

SAVOUS: savez-vous? Cette contraction se trouve dans l'épitaphe de Guyon Précy par Étienne Forcadel:

Savous qui repose ceans?

C'est Guyon mort assez vieux d'ans.

SCANDI: candi. Sucre scandi. Voyez ESCANDIE.

SCIAU: seau.

SCIENCE; SCHIENCE: feinte, dissimulation, semblant. Faire des sciences: dissimuler son désir; affecter de refuser, en laissant entrevoir qu'on finira par accepter.

SCIONNÉE: coups de scion, de verges. L.

SCIONNER: frapper avec un scion;--couper avec difficulté.

SCIO; SCIOT (s. m.): petite scie.

SCOLTE (s. f.): secours d'escorte. L.

SCOLTER: secourir. L.

SCORNES: scories. A.

SCORPION. Cet insecte, qui n'a pas de rapport avec le véritable scorpion qu'on ne rencontre que dans les pays chauds, est la taupe-grillon ou courtillière (Grillo talpa). B.

SÉ: sel.

SÈCHE: sec. SÈQUE: sec, sèche.

SÈCHE (s. f.): sou-marqué, vieille pièce de monnaie.

SECOUÉE: quantité de fruits qu'une secousse a fait tomber d'un arbre;--fustigation; réprimande.

SÉCRAN: homme très-maigre, sec de corps, ou d'esprit, ou d'argent. On appelle aussi sécran un veau qui a tété sa mère.

SEIGLERI: champ où l'on a récolté du seigle.

SEIGNEUR. Voyez DIABLE. B.

SEIGNEURERIE ou SEIGNEURIE: surnom, sobriquet; parce que les seigneurs avaient plusieurs noms et qualités.

SEILLE (s. f.): seau. En Roman, seigle. A.

SEILLÉE: plein une seille. B.

SÉLIAIS: fléau pour battre le blé.

SÉLIEUSET: sifflet. (Manche.)

SÉLIOT: champ. (Manche.)

SÉLIOUSIR: souffler; siffler. (Manche.)

SEMEUX: homme qui sème;--espèce de nappe qu'il passe en bandoulière pour porter la semence. M. Decorde.

SEMINÉ: sorte d'échaudé, fait de fine fleur de froment.

SEMON: invité.--SEMONER: inviter.

SEMOUILLE: semoule. L.

SENGLES (s. f. pl.): ruelles qui entouraient la ville de Bayeux, comme une ceinture (cingula).

SEN; S'N: son. Sen bâton: son bâton. S'n ami: son ami. S'n aller: s'en aller. Patois Walon.

SÉNILLE; CÉNILLE: fruit de l'épine. Voyez HAGUE.

SENRIETTE: sarriette (Satureia hortensis).

SENT-NAVET: parasite. L.

SENTE (s. f.): sentier. Patois Walon.

SENTEUX de filles: libertin, qui court après les filles.

SENTINE (s. f.): baie de l'airelle. Voyez MORET. A.

SENTU: senti. On trouve ce participe dans une chanson de Henri III, duc de Brabant, au XIIIe siècle:

J'ai sentu

De quel manière ele fu. L.

SENVRE (s. f.): crucifère à fleurs jaunes, qui croît dans les blés. Voyez BOURBITON.

SÉPEAU (s. m.): serrure de bois. A.

SEPTEMBRESSE: fête de Notre-Dame de septembre (la Nativité de la Vierge). Voyez MARCHESSE. L.

SÉQUERESSE: sécheresse. Secchezza, en italien.

SÉQUER; SÉQUIER: sécher.

SERAINE (s. f.): vase de terre pour recevoir le lait dans la laiterie. De serum. A.

SÉRANGE: chute du jour, soir, soirée.

SERCELLE: sarcelle. En Roman, cercèle.

SERCHER; CERCHER: chercher.

SERCI: gercé.--Lèvres sercies: gercées.

SERCLER: sarcler. Patois Lorrain. L.

SERCLEUR, SE: sarcleur, se. Patois Lorrain. L.

SERCLOIR: sarcloir. Patois Lorrain. L.

SÉRÉE: soirée.

SERENCE: soirée. B. Du latin serus.

SERGALE (s. f.): fille qui court après les garçons.

SERGAUT (s. f.): fille évaporée et inconséquente. A.

SERGE; CHERGE: charge. S.-I.

SERGE (s. f.): couverture de lit. De la basse latinité sargia. Dans le XIVe siècle, il s'en fabriquait beaucoup à Caen. Cette couverture, dit M. Lepingard, est maintenant en droguet (trame en fil remplie de laine); la doublure en toile, garnie de laine, de coton ou de filasse, est piquée de manière à ce que cette garniture ne puisse se déranger.

SERGENT: le carabe cuivré, insecte. B.

SERGOLE: mauvais couteau.

SÉRINGLE: seringue;--SÉRINGLER: seringuer.

SERPER: interrompre brusquement; couper le fil d'un discours. De serpe, instrument tranchant. B.

SERRER: cueillir; récolter.

SERT-FEMME (s. f.): sage-femme, accoucheuse. L.

SERTE (s. f.): époque des termes du service des domestiques; leur durée. L.

SÉRUGIEN: chirurgien.

SERVANTE (s. f.): sorte de grille en fer, attachée momentanément à la crémaillère et qui sert à supporter la poêle à frire. On l'appelle aussi chambrière. L.

SERVIR: saillir. Se dit des taureaux et des étalons.

SET (s. f.): soif. Seï, en patois de Grenoble; seu, en patois Walon. L.

SET (s. m.): tamis, sas. De seta, soie. B.

SEU; SEUE: sien; sienne.

SEU; SEUS: sureau (Sambucus nigra). En patois de Grenoble, seu; en patois Walon, sou. B.

SEULLE (s. f.): magasin. Du latin cella. (Caen.)

SEUR: sûr, certain;--SEURETÉ: sûreté.

SÉYANT: séant.

SIAU: seau. Voyez SEILLE.

SIDONE (s. m.): linceul, suaire. M. Travers nous a fait connaître, dans son édition des Vaux-de-Vire, une pièce inédite, dans laquelle est employé le mot sidone.

SIEN (LE); LA SIENNE; LES SIENS; LES SIENNES: celui; celle; ceux; celles. Souvent avec à: c'est le sien à un tel: c'est celui d'un tel.

SIERGETTE. Voyez SERGETTE.

SIESSER (SE). Voyez ASSIESSER (S'). L.

SIENCE (s. f.): sens, côté. Aller dans une sience: aller dans un sens. A.

SIÉTEZ-VOUS; SIEUSEZ-VOUS: asseyez-vous.

SIEU: suis. Je sieu, ou sieus: je suis.

SIEU: suif, graisse. (Valognes.)

SIEUTE: suite.

SI FAIT: si affirmatif, opposé à une négative. Vous n'avez pas déjeûné?--Si fait. Si: au contraire. MM. Duméril ont remarqué que, dans les poëmes de Roswitha, si est une particule négative.

SIGNE (s. m.): seing, signature.

SILÉE ou SCILÉE (s. f.): coups de scion;--SILER: frapper avec un scion; et, par extension, avec un fouet. L.

SIMENET. Voyez CHEMINEAU.

SIN: son de cloche, pour appeler aux offices religieux. De signum, cloche.

SINAT: plancher d'une grange. Voyez CENAS.

SINE (s. m.): signature;--SINER: signer. L.

SINELLE. Voyez SÉNILLE.

SINS: chez. O.

SIQUENON: sinon. L.

SIROTEUX: qui a la consistance du sirop. H.-N.

SIS: participe passé du verbe se seoir.

SISSITE (FAIRE): s'asseoir; terme enfantin. H.-N.

SIT: suint. Laine en sit.

SLEAU, prononcé esseleau: pièce de la charrue en forme d'S.

SLIAQUETER: parler à grand bruit; clabauder. Du verbe claquer. (Manche.)

SNÊQUEUX: scrupuleux, sensé.

SŒU: sœur. BONNE-SŒU: bonne-sœur, religieuse. L.

SŒURETTE; SŒUROTTE: petite sœur. Patois Walon. L.

SOIFARD; SOIFFEUR: ivrogne; qui a toujours soif. L.

SOINIR: flairer; chercher avec grande attention. A.

SOIRANTE (A LA): vers le soir.

SOLAGE (s. m.): espèce, variété, en parlant des fruits. Ces pommes sont d'un bon solage. Crû. De solum: sol. L.

SOLDAR: soldat. Vieux mot qu'on rencontre dans Du Bartas (Semaine, Ve. journ., v. 813):

...........et montrer aux soldars

Par son beau règlement le dur métier de Mars.

SOLÉ; SOLAI: soleil.

SOLIER: galerie, porche, premier étage, dernier étage ou grenier.--SOLIERS (VENTRE A QUATRE): très-gros ventre; ventre à quatre étages. Du Celtique solier: grenier. En patois des Vosges, solier et soulier signifient étage supérieur. L.

SOLINAGE: maçonnerie qui se trouve sous la sole.

SOMMÉLER: effrayer. H.-N.

SOMPTIER: psautier. L.

SONGEARD; SONGEAT: songeur, préoccupé, taciturne, dangereux.

SONNU, E: taché, e, sur la figure, de rousseurs qui ressemblent au son du blé. Voyez BRANNÉ. L.

SORCILÉGE: sortilège.

SOROBINER: regarder; chercher sans en avoir conscience.

SOTTISES: injures, outrages.

SOTTISIER: qui dit des injures sanglantes ou des paroles obscènes.

SOU, LE: seul, seule. Il est tout sou.

SOU; SOUE; SOUILLE: étable à porcs. En Champagne, une seu. Voyez SOUETTE. A.

SOUANER: prendre du tabac malproprement. O.

SOUATER: emprunter d'un voisin des bœufs pour le labourage, à charge de revanche.

SOUBAUD: triste; abattu; sournois.

SOUCER: flairer. O.

SOUCILLE (s. f.): sourcil. Sourcille, dans l'Isère. L.

SOUCISE: soucie. Ce n'est pas que je m'en soucise. A.

SOUDRE (FAIRE): faire partir; lever. Il a fait soudre un lièvre. Vient peut-être de surgere. M. Decorde.

SOUEF: doux. Du latin suavis, suave.

SOUETTE (s. f.): étable à porcs. Voyez SOU. L.

SOUFFAQUER: suffoquer; oppresser.

SOUFFLE (s. f.): soufflet. Voyez JAFFE.

SOUFFLIER: souffler.--SOUFFLIET: soufflet.

SOUI, E: malpropre. A.

SOUIL (s. m.): ordure, cochonnerie. A.

SOUILLE (s. f.). Voyez SOU.

SOUIN: sournois.--En souin se dit d'une truie en chaleur.

SOUINER: fureter comme la truie qui est en souin.

SOULARDISE: habitude de l'ivrognerie.

SOULAS (s. m.): consolation. Du latin solatium.

SOULASSER: pousser de gros soupirs. O.

SOULAU; SOULOT; SOULOUX: soulard, ivrogne.

SOULE, ou SOLE, ou CHOULE (s. f.): sorte de jeu, autrefois en usage à l'époque du Mardi-Gras. C'était une sorte de mêlée (sull, en islandais); une lutte brutale entre jeunes garçons qui se disputaient une balle ou éteuf. Il en résultait de graves blessures, qui déterminèrent l'autorité à interdire cet amusement dangereux. Il fut défendu, en Normandie, par arrêt du Parlement, du 27 janvier 1494, sous peine de 100 livres d'amende pour la première fois, et du carcan en cas de récidive. On courait la soule, encore pendant le siècle dernier, à la Lande-Patri et autres communes de l'arrondissement de Domfront et de son voisinage.

SOULÉ: soulier.

SOULER; SOULOIR: avoir coutume.

SOULEUR (s. f.): saisissement; frayeur subite.

SOULEVIDER: ôter le trop plein d'un vase. L.

SOUMÉ: sommeil.

SOUPAU. Voyez SÉPAU. A.

SOUPIRETTE (s. f.): petite quantité de liqueur spiritueuse. Goutelette que l'on aspire.

SOUPLE: moite. M. l'abbé Decorde.

SOURBIQUET: sobriquet. Des Perriers écrit soubriquet. L.

SOURCIER: lieu où l'eau sourd constamment.

SOURCIN: nom par lequel on désigne les souris, les mulots, les rats, etc. M. l'abbé Decorde.

SOURCONNAITRE: reconnaître à peu près quelqu'un.

SOURCOUER. Voyez SURCOUER.

SOURGE (en parlant de la terre): soulevée, gonflée à sa surface, comme il arrive après une gelée.

SOURGER. Voyez SURGER.

SOURGUER (v. a.): surprendre. De surgere. B.

SOURIS-CHAUDE; GAUDE ou GAUGUE: chauve-souris. B.

SOURMITE: sournois. Air sourmite: mine sournoise; figure hypocrite. Du latin sub: sous, et de mitis: doux. A.

SOURVIDER. Voyez SOULEVIDER.

SOUS (votre respect): sauf votre respect. Patois Lorrain.

SOUSÉE; SOUZÉE. Cet adjectif s'entend du trousseau d'une femme, et veut dire bien nippée. «C'te fille était bien sousée en se mariant.» Feu Lamarche. MM. Duméril disent que sousé signifie, littéralement, qui a un cochon.

SOUTINT: soutenu.

SOUTON: dissimulé, sournois. B.

SPARSIER: estafier. De l'italier staffiere.

SPÉCIAUTÉ: beauté remarquable; rareté. Se construit ordinairement avec par: par spéciauté.

ST': ce, cet, cette devant un mot commençant par une voyelle.

STASERAN, ou plutôt ST'ASSERANT: cet assoirant; ce soir. Voyez ASSOIRANT.

STE: cette, celle.--STELA: celle-là. Du latin ista. En italien, sto, pour questo. Stu, en patois Bourguignon. L.

STABULER: étaler sa marchandise en plein vent.

STICHI; STICHIN; STICHITE: celui-ci.

STI-LA; STILO: celui-là. L.

SU: ce. Su chien; su quien: ce chien. L.

SUBLER: siffler. Le sibler de Des Perriers (Nouv. LXXI) est plus rapproché du verbe latin sibilare. La Monnoye dit subler, dans les notes de ses Noëls bourguignons. Sibla, en patois de Grenoble; subier, en patois des Vosges. A.

SUBLET: sifflet. Subicot, en patois des Vosges.

SUBOUT; SURBOUT: debout. De sur et de bout. A.

SUBRECOT (s. m.): au-delà de l'écot. De super et d'écot.

SUCHES (s. m.): chèvre-feuille, dont la fleur est sucrée et que les enfants aiment à sucer. B.

SUCRER (SE): mettre du sucre dans sa boisson. Patois Lorrain.

SUÉE: ce qui produit l'apparence de la sueur et la sueur elle-même; ondée; volée de coups.

SUELLE: ciguë. Voyez CHUE.

SUER: subir. Il faut la suer: il faut subir cette perte, cette condamnation.

SUET: seuil. A.

SUÉTINER: épier; se placer sur son seuil pour guetter.

SUEU: suif;--seuil.

SUEURE: suivre.--SUEUSI, E: suivi, suivie.

SUEUTIN: homme qui vous suit et dont il faut vous défier comme dangereux.

SUEUTINER: agir comme le sueutin.

SUFFLER; SUFFLIER: siffler.--SUFFLET; SUFFLIET: sifflet.

SUI: suivi.--SUIRE: suivre.

SUIN (ÊTRE): être privé de tout. Du latin sine.

SUINÉ: ruiné par le jeu, ou autrement.

SUINER: enlever tout à quelqu'un au jeu, ou autrement.

SULARD, E: enfant qui a l'habitude de téter, de sucer son doigt.

SULER (en parlant des enfants): téter, ou sucer son doigt ou sa langue. Comme cette action produit quelque bruit, il y a lieu de croire que, si sûler ne vient pas de sucer, il a pour source subler: siffler. On trouve sûler dans le Dictionnaire d'Oudin. L.

SUMELLE: semelle. L.

SUMENCE; SUMENCHE: semence. SUMER: semer. L.

SUMETIÉRE; SUMITIÈRE: cimetière. V. CEMITIÈRE.

SUMEUR; SUMOUX: semeur;--tablier du semeur.

SUP (s. m.): jus, suc. Onomatopée. De l'anglais sup.

SUPER: boire en aspirant vivement et en resserrant les lèvres de manière que l'aspiration produise une espèce de sifflement que le mot exprime. Dans le patois Troyen, super signifie sucer, et humer, dans le patois des Vosges. Super vite sa fortune, c'est la manger promptement. Super la parole se dit, comme saper, pour interrompre, empêcher de parler.

SUPERIO (s. m.): terme extrême. Le dernier superio: la mort.

SURANGÉE; SURANGIE: rapport aigre de l'estomac; déboire. De sur: acide, et d'angi: souffrir.

SURCOUÉ: dont la queue est coupée.

SURCOUER (v. a.): couper la queue; la coue, en ancien français. L.

SURCOUPER se dit d'un animal qui mange la nourriture des autres. M. Decorde.

SURCROISSEMENT (de chair): excroissance. V. PÉPION.

SURE: sureau.

SURELLE: oseille (Rumex acetosa). De sur: acide. En patois Rouchi, surielle; en patois Walon, sural.

SURELLE (MARIE-). Voyez PISSE-VINAIGRE.

SURET: pommier non greffé qui ne donne que des fruits surs, à ce qu'on croit à tort.

SURETIÈRE: pépinière de surets, destinés à la greffe. B.

SURGER; SURGUER; SURQUER: surveiller; être aux aguets. Se dit du chat guettant la souris. De surgere.

SURGET: espèce d'ourlet.

SURGETTE; SURGUETTE; SURQUETTE (s. f.): petite machine garnie de trous avec lacets à ressorts pour prendre les souris; quatre-en-chiffre.

SURIAUX: aigreurs.

SURIN: plante de suret, propre à passer de la pépinière dans la suretière.

SURIR: devenir aigre.

SURLURINE: femme acariâtre, sure.

SUROT: espèce de tumeur au pâturon des chevaux.

SURPETER: saisir quelqu'un qui cherche à nous éviter. Du latin petere, ou du français surprendre.

SURPRINSE: surprise.

SURQUETTE (PRENDRE UNE): marcher sur un terrain spongieux, de manière à faire jaillir l'eau dans les chaussures. M. Decorde.

SUR-SEMAINE ou SOUR-SEMAINE: après coup; dans le courant de la semaine. L.

SURVEILLE: avant-veille. L.

SU; SUS: sur; à; au. Su ou sus le moment: au moment.

SUS: sureau. Voyez SEU. L.

SUSER: reculer.

SUSON: Suzanne.

SYNCOPÉ: ébahi, stupéfait.

T.

TA (s. m.): larve du hanneton.

TABELLIER: tablier.

TABIER: tablier d'un pressoir où l'on dresse le marc.

TABLER (SE): se mettre à table.

TABUT: tapage. (Valognes.)

TAC: ancienne maladie épidémique, qui était presque toujours mortelle. On dit proverbialement: On meurt comme du tac. De l'islandais tac: pleurésie.

TAC: chenille du Sphynx Atropos. B.

TACOTER: tapoter.

TAFE (s. f.): peur. (Argentan.)

TAFETIN: caquet. Onomatopée comme taffetas, qu'on écrivait autrefois tafetaf. L.

TAFETINER: marchander outre mesure. B.

TAFETINER: babiller. L.

TAFETINEUX; TAFETINOUX: celui qui tafetine.

TAGNARD, E: teigneux, se.

TAGNE (s. f.): teigne. Tigne, en patois Lorrain. L.

TAGNE: cuscute, plante parasite qui pousse dans les prairies artificielles. M. l'abbé Decorde.

TAI: te; toi.

TAIAUDER: brailler. Du cri des chasseurs, taïaud!

TAIE! TAIE! appel à un chien. D'où est venu taïaud!

TAIGNER ou TÉGNER: tousser.

TAILLE (s. f.): baguette sur laquelle on marque les coches ou entailles. L.

TAILLEUSE: couturière. L.

TAION: aïeul, grand-père.

TAIOO (s. m.): mou de bœuf.

TAIS! TAIS! TAIS! Cri pour appeler les chiens.

TAISI, TAISANT: tout doucement; à bas bruit. Du verbe taire.

TAISOIR. Voyez TRAISOUET.

TALANDER: frapper.

TALBOT: noir ou suie qui s'attache aux marmites, poêles, chaudrons, etc.

TALBOTER: noircir; tacher. Se talboter: s'enivrer.

TALER: prendre du développement; pousser en cépées.

TALIARD: sale.--TALIAUDER: salir.

TALOCHER (v. a.): frapper; donner des taloches, des tapes. Dans le patois des Vosges, taler signifie meurtrir. L.

TALVASSER: se heurter rudement. Du vieux mot talvas: sorte de bouclier. Guillaume, comte de Bellesme, était surnommé Talvas, à cause de sa dureté, disent les historiens du moyen-âge.

TAMPONNE (s. f.): aliments qui nourrissent bien et à bon marché. L.

TAMPONNER: remuer sans cesse; manier sans utilité. De taper, tapoter, dont on a fait taponner, tamponner, tauponner. Du latin tangere. A.

TAN: ton. Prends tan bâton. L.

TANGUE; TANQUE: sable de mer propre à l'engrais des terres. On évalue à 1,500,000 mètres cubes la quantité de tangue extraite annuellement sur le littoral du département de la Manche. La valeur de cette tangue est d'au moins trois millions.

TANGUIÈRE: lieu où l'on trouve la tangue en abondance.

TANNÉ: tourmenté; accablé de chagrin.

TANNER: frapper à coups de poing. Je vais te tanner la peau; je vais te rosser.

TANOUIS: clair-semé. Du latin tenuis.

TANTALIQUE (MOUCHE): mouche cantharide. Mot altéré. L.

TANT A TANT; TANT QU'A TANT: quitte à quitte; à égalité. S.-I.

TANTET; TANTINET: un peu et son diminutif. De tantum, tantillum.

TANTINE: tante. Terme d'enfant. Dans le patois Walon, tantin (s. f.).

TANTOT (LE): l'après-midi.

TANTOUILLER: agiter d'une manière désagréable dans un liquide. Voyez TOUILLER. L.

TANVÉE (s. f.): galette cuite à la bouche du four. Du Celtique-Breton tan: feu. Voyez FALUE. A.

TAPÉE (s. f.): grande quantité; surabondance. L.

TAPI (EN): à l'abri de la pluie, en parlant des hommes et des animaux.

TAPIN (A): en tapinois.

TAPINER: frapper sans cesse et à petits coups.

TAPON (s. m.): petite masse en désordre. Dans le patois Walon, tapon signifie une bonde, un tampon. L.

TAPONNER. Voyez TAMPONNER.

TAQUE: pelote où l'on attache les épingles.

TAQUET: emplâtre. B.--Jallon; verrou.

TAQUETTE (A LA): à la tâche au point de ne pouvoir se distraire un moment de son travail. L.

TAR: goudron. Mot anglais. B.

TARABUQUER; TARABUSQUIER: tarabuster.

TARALE: femme évaporée. (Vire.)

TARANE: sorte de revenant qui, dans le Pays-d'Auge, effrayait beaucoup les paysans et surtout les jeunes filles. Ce nom vient de celui d'un ancien Dieu des Gaulois, dont parle Lucain, dans la Pharsale, l. I, v. 446:

Et Taranis Scythicæ non mitior ara Dianæ.

Nous avons parlé de Tarane, dans nos Recherches sur la Normandie, p. 311.

TARDILLON: volaille éclose à l'arrière-saison; enfant né long-temps après les autres. M. Decorde.

TARGER; TARGIER; TERGIER: tarder.

TARGINER: mettre de la lenteur dans les affaires. De tard. A.

TARIBONDIN: homme gros et court. L.

TARINER: marchander; hésiter.

TARINER: tarder; flâner. O.

TARINIER: employé du Tarif;--qui veille tard.

TARISETTE (s. f.): pain de sarrasin.

TARLARIGO (A): à tire la Rigault, et non à tirelarigot, comme l'écrit le Dictionnaire de l'Académie.

TARLATANER: babiller bruyamment pour dire des balivernes. C'est, en quelque sorte, charlataner.

TARLÉ (en parlant du blé): avarié. De tare: défaut, altération.

TAROUFLE; TAROUPE (s. f.): jonction des sourcils, difformité que les anciens regardaient comme une beauté. L.

TAROUFLÉ: personne dont les sourcils se joignent.

TARUCHE: taloche.

TASSE; TASSÉE: cépée; touffe des plantes. Une tasse ou tassée d'oseille, d'œillets. De tas. L.

TASSÉ (s. m.): tasseau.

TASSERIE: partie de la grange où l'on entasse les gerbes.

TATANT (s. f.): tante, terme enfantin. V. TANTINE.

TATE-MINETTE (s. m.): qui s'amuse à des riens. V. NIGON.

TATIN: tape. On lit, dans la Déposition de Richard II:

Par eux fut là mainte buffe donnée

Et maint tatin...

TATINER. Voyez TAFETINER.

TATOUILLER: salir; barbouiller. Tatouiller de boue.

TATON: lent; lambin; qui hésite, comme celui qui tâtonne. Marie-Tâton: épithète des lambins de l'un comme de l'autre sexe.

TAUDION: taudis. L.

TAULOCHER. Voyez TALOCHER.

TAUNIQUE: femme insipide. MM. Duméril.

TAUPETIER: taupier; qui prend des taupes. A.

TAUPIN; BŒUF-TAUPIN: bœuf noir; ainsi nommé à cause de cette couleur, qui est celle des taupes.

TAUPONNER. Voyez TAMPONNER.

TAURE: femelle du taureau, vache; jeune vache qui cherche le taureau.

TAURÉ; TAURIAU: taureau.

TAURÉ: mal vêtu; vêtu désagréablement. Voyez TORER.

TAUREAU: criocère merdigère, insecte. B.

TAURELIÈRE (vache): attaquée de fureurs utérines et qui est inféconde.

TAUTAU: sabot grossier. Voyez BOITON. O.

TAVELÉ: taché, piqué, en parlant de la chair de certains fruits altérés.

TAVELURE: tache dans l'intérieur des fruits.

TAVÉYOLLE (s. f.): le poêle que l'on étend sur la tête de ceux qui se marient à l'église. A.

TAYAUD: braillard.--TAYAUDER brailler; crier taïaud!

TAYON: aïeul.

T'CHIEN: chien. Dans quelques contrées de la Normandie, beaucoup de mots commençant par ch ont cette sorte de prononciation qu'on retrouve dans la langue anglaise: t'chiboler; t'chièvre, etc.

TÉ: toi; te.

TÊGLER; TÊGUIER; TEIGLER: tousser fréquemment.

TÊGOT: tête de poterie. O.

TEIGUER; TEIQUER; TEUQUER; TEUQUIER: tousser; être oppressé. H.-N.

TÉLE; TÈLE; TELLE: toile.

TELIER; T'LIER: toilier.

TEMPLE: tempe.

TENTE: sorte de filet de pêcheur.

TENUE (s. f.): renouée (Polygonum maritimum). B.

TENVRE: mince. Du latin tenuis.

TÊPE: peut-être. B.

TÈQUE: balle pour jouer; éteuf; paume. L.

TÊQUER: tousser. B.

TÉRAGNE; TÉRAIGNE: petit lézard, qui fait dire d'un enfant toujours en mouvement: il remue comme une téragne.

TÉRASPIC: thlaspi. C'est l'Ibéride ombellifère.

TERDAME! Voyez TREDAME!

TERGER; TERGIER: tarder.

TÉRIÈRE (s. m.): tarière. Teré, en patois Walon.

TERLING: pomme un peu acide, qui se conserve long-temps.

TERLOT: sabot. C'est aussi une espèce de galoche, ayant le dessus en cuir et la semelle en bois. M. Lepingard.

TERLU (s. m.): hallucination.

TERLUIRE (ter lucere): luire triplement; briller.

TERMER: fixer; déterminer un terme.

TÉROITE; TÉRUITE: truite.

TÉROUIE: truie.

TERPENNE: dévidoir.

TERQUE: espèce de brai ou goudron.

TERQUÉ: sali, crotté.

TERQUER: faire une croix avec du terque sur la porte des étables, dans la pensée de préserver les bestiaux des maladies contagieuses et épidémiques. M. Decorde.

TERQUER; TEURQUIER: tordre. S.-I.

TERRAGE: inhumation; enterrement. O.

TERRASSIS (s. m.): argile détrempée et mêlée avec du foin haché, pour faire des cloisons dans les constructions en charpente.

TERRINÉE (s. f.): sorte de flanc, cuit au four dans une terrine. B.

TERTOUS; TRETOUS; au féminin TERTOUTES: tous, toutes, sans exception. On dit, dans les Vosges, tortous, tortoutes.

TERVE: mince. On retrouve ce mot dans le Maine et dans l'Anjou. Voyez TENVRE. A.

TESI (ÊTRE): avoir l'estomac plein. H.-N.

TET, toit. Du latin tectum. A.

TÊT (s. m.): choc. Faire têt: donner un baiser.

TÊTARD: arbre étêté que l'on soumet à des coupes périodiques. Voyez ROUSSE. L.

TÉTE: tête.

TÊTE-BÊCHE (adv.): en sens inverse. V. BÉJUEL. L.

TÊTE-D'ANE (Jacca pratensis). B.

TÊTE-DE-CAPE: capuchon noir des femmes.

TÊTE-DE-CHAT (Dactylis glomerata). B.

TÊTE-DE-LOUP: scabieuse. B.

TÊTE-D'OREILLER: taie d'oreiller.

TÉTET: téton. Mot enfantin.

TÉTE; TÉTOS: téton; tétons. M. l'abbé Decorde.

TÉTEUX: chien. Mot enfantin. Voyez TAIE! TAIE! L.

TETIN-DE-SOURIS (Sedum minus). B.

TEUMBER; TUMBER: tomber.

TEUNE: mauvaise maison. De tectum, toit. A.

TEURDRE; TEURTRE: tordre. Je teursais, teursant, teursé.

TEURQUE ou TEURQUETTE: lien de foin tordu pour les bottes de ce fourrage.

TEURQUET: manche de fouet, fait de branches tordues.

TEURQUETTE: torquette. Sorte de pain ou de pâtisserie qui ressemble à un collier. En latin, torques.

TEURS, E: tors, e; tordu, e.

TEURSER: tordre.

TEURTE; TEURTRE (s. f.): tourterelle. Autrefois tourtre.

THÉ-DES-JARDINS: herbe aux perles (Lithospermum officinale). B.

THÉRÈSE (s. f.): calèche;--sorte de coiffe noire, signe de deuil. L.

THIERS: pieu auquel on attache les animaux pour les faire pâturer. H.-N. Voyez QUAIRE.

TIBI A TABA (A): à tort et à travers. Ab hoc et ab hac. L.

TIC. Voyez ÉTIPE. B.

TIÉ: tiède. Le bouillon est tié. L.

TIÈPE. Voyez TYÈPE.

TIESSER: tisser.

TIESSÊRAND; TIESSERAND: tisserand. En ancien français, texerrant: tisserand.

TIESSEUX: tisserand.

TIÈTRE: tisser. Voyez TISTRE.

TIEUL, LE: tel, telle. S.-I.

TIFAIT: croûte de lait. MM. Duméril.

TIGNASSE: chevelure malpropre.

TIGNON: acariâtre. S.-I.

TIMONER: remuer sans cesse.

TIN: ton. H.-N.

TINETTE: vase ou petit coffre dans lequel on met du sel ou du lard salé.

TINS: glas; coups de cloche isolés. Pour annoncer la mort d'un homme, on sonne 9 ou 13 tins; pour la mort d'une femme, on n'en sonne que 7 ou 11. M. Decorde.

TINSONNER: presser; activer. O.

TINT: tenu. Jean ne m'a pas tint parole; je li ai retint ses gages.

TINTARIBAUT. Voyez PINVOLE.

TINTENELLE; TINTERELLE: clochette d'église. De tintinnabulum. Souvent c'est une petite cloche annexée à une horloge publique, et qui fait entendre un tintement à des intervalles réglés. Voyez CAMPUNELLE. L.

TINTON: petit fausset avec lequel on bouche l'orifice du bas des terrines à lait, dans les cantons où elles sont percées. De tenere: tenir; retenir; au participe passé, tentum. A.

TIOT; TIOTE: petit; petite.--TIOT! TIOT! en certains endroits; TIAS! TIAS! dans d'autres; TIOU! TIOU! dans d'autres; TITS! TITS! mots dont on se sert pour appeler les porcs. De petiot: petit. Par aphérèse.

TIPONNER: attifer avec recherche.

TIQUER: avoir une toux sèche.

TIRANDER: tirailler. H.-N.

TIRÉE: extraction. Avant nos grandes routes, la tirée de nos productions était très-difficile.

TIRER: peindre. En patois Lorrain, on dit retirer. De l'italien ritratto: portrait.

TIRER: traire.

TIRER AU CŒUR: avoir des nausées; vomir.

TIREUX: tiroir.

TIRLITANTAINE: jeu où l'on se tiraille les uns les autres.

TISANE DE MARIN-ONFROY: cidre. Voyez MARIN-ONFROY.

TITI: petit, par mignardise. Tittie est un nom familier qu'en Écosse on donne à une sœur.

TITONNER. Voyez TIPONNER.

TITOUX: lent, tâtillon. MM. Duméril.

TIU! TIU! TIU! cri pour appeler les vaches. H.-N.

TISTRE (v. a.): tisser. On lit, dans Marot:

Ains en sçauras meilleur ouvraige tistre.

T'N: ton. T'n oncle; t'n éfant: ton oncle; ton enfant.

T'NIN: tenez.

TOAILLE; TOUAILLE: linge de table; torchon. Du latin tela.--TOAILLON; TOUAILLON: torchon.

TOCSON: vieux radoteur; homme grossier et mal élevé; vieille femme mal bâtie, mal vêtue, malpropre. Patois Rennais.

TOIGNÉE: volée de coups; peignée.

TOIN ou TOUIN: traître, perfide.

TOINE; TOINOT: Antoine.

TOINETTE: Antoinette.

TOLLIR: enlever. Du latin tollere.

TOMBE: chute. Faire une tombe. H.-N.

TOMBES: arbres fruitiers qui tombent ou sont tombés. On laisse ordinairement, dit M. Decorde, les tombes au fermier, qui est tenu de les remplacer par de bonnes entes.

TONDELIER: tonnelier. H.-N.

TONDRE (s. m.): amadou. De l'islandais tundr: allumer.

TONIQUE: femme ennuyeuse. (Vire.)

TONTON: oncle. Terme enfantin.

TONTURE: élagage des arbres.

TOQUANT; TOQUARD: têtu; qui a la tête assez dure pour en frapper ce qu'il rencontre, pour toquer. On dit aussi du cidre qui porte à la tête, qu'il est toquard.

TOQUE: coup à la tête, comme on dit aussi calotte.

TOQUE: vieille femme qui est toquée, qui radote.

TOQUÉ: qui a le cerveau dérangé. Il est toqué: il a une idée fixe; il est un peu fou.

TOQUER: frapper de la tête. L'Académie admet doguer, qui est l'altération de toquer, et lui donne la signification de toucher. N'approchez pas de ce bélier; il toque. L.

TOQUET: toque, casquette, bonnet.

TORCHE: selle de femme. Voyez MANIQUET.

TORCHER: mettre la torche sur le cheval.

TOREAU: salisson. Marie-Tôreau: Marie-Salope; Marie-Torchon. Elle est faite comme tôreau.

TORER: habiller mal et ridiculement. Voyez-vous comme elle est torée. Se torer: s'ajuster, n'est pas s'étorer: se pourvoir de.

TORQUE. Voyez TEURQUE.

TORQUETTE: petite branche qui porte des fruits en grande quantité.

TOSSER: souffler; éteindre. Tosse la luque; éteins la lampe. En terme de maçonnerie, fixer; assurer. Tosse cette pierre: assujettis-la; frappe dessus de manière à la fixer solidement. M. Lepingard.

TOTÉE: rôtie. Du latin tostus.

TOTON (s. m.): tige ou tronc de chou. Voyez TROU. On appelle aussi toton une personne qui tourne et remue beaucoup sans rien faire.

TOTTE: morceau de toile qui enveloppe du sucre et de la mie de pain, et qu'on donne à sucer aux enfants, pour les empêcher de pleurer. H.-N.

TOUBAC: tabac. H.-N.

TOUFFLETTE: houppe. H.-N.

TOUIGNER: battre; donner une peignée.

TOUILLER: frotter; barbouiller; salir; mêler dans un vase.

TOUIN: marmot, petit enfant. De ouen, prononcé ouin. De petit ouen on a fait petit touin. A Bayeux, un touin est un homme sale et dégoûtant.

TOUINE: tabatière de bois, faite en forme de petite fiole aplatie. De petun: tabac, on a d'abord fait petouine; puis, par aphérèse, touine. A.

TOUINE: vieille perruque; chevelure en désordre.

TOUINTOUIN: petit morceau qui échappe au toucher. O.

TOULAID; TOUTLAID: homme d'une grande laideur.

TOUNIEUX; TOURNIOUS: coureur, vagabond. B.

TOUO; TOUOR (s. f.): tour, clocher.

TOUONIER. Voyez TOURNIER.

TOUONIERESSE: femme qui touônie.

TOUORNOUX: tourneur.

TOUORTILLER: tortiller.

TOUPIN (s. m.): petite toupie;--sorte de sabot.

TOUPINER: tourner en rond comme un toupin. Sa tête toupine: il a des vertiges.

TOUQUER; TOUQUIER: toucher.

TOUR (FICHER LE): donner le dessous à quelqu'un; l'attrapper, le vaincre, le battre, etc. L.

TOURNE (s. f.): retourne; carte qu'on retourne.

TOURNÉE (s. f.): volée de coups. L.

TOURNÉE (s. f.): linge du dessus dans le cuvier à lessive. Voyez BLEUS. A.

TOURNER (en parlant des cartes): retourner. L.

TOURNERESSE: petite pelle avec laquelle on tourne la galette sur la tuile; ou plutôt ustensile qui tourne ou avec lequel on tourne quelque chose. On dit, en effet, barette (baratte) tourneresse; tourneresse à galette. M. Lepingard.

TOURNETTE: dévidoir. L.

TOURNIER: tournoyer;--aller perdre son temps à courir, à flâner, prêt à faire de mauvais coups.

TOURNIOLE; TOUORNIOLE; TORNIOLE: coup, taloche, soufflet;--espèce de panaris. O.

TOURNIRESSE: femme désœuvrée, qui va tuer le temps à courir et flâner.

TOURNOUS: rouet.

TOURNURE: présure. L.

TOURTE: pain de six kilogrammes, rond, aplati, et de pâte ferme. L.

TOURTEL (s. m.): tourteau, sorte de pain. S.-I.

TOURTILLER: tortiller. H.-N.

TOUSER (v. a.): tondre; couper les cheveux ou le poil.

TOUSERIE: tonte de moutons.

TOUSEUX: celui qui tond.

TOUS LES JOURS: jours ouvrables. Vêtement de tous les jours; il est habillé à son tous les jours. L.

TOUSSAILLER: tousser très-fréquemment.

TOUSSOTER: avoir une petite toux très-fréquente.

TOUT (Il est joli COMME): il est joli comme tout ce qu'il y a de plus joli. L.

TOUT DRAIT, DREIT ou DRET: précisément, à l'instant, etc.

TOUT (EN): du tout. Poinentout; point en tout: point du tout. A.

TOUT (N'): non; non plus.

TOUT-PARTOUT: partout.

TOUT-PLEIN; TOUT FIN PLEIN: beaucoup. L.

TOUTON; TOUTONS; TOUTONT: oncle. V. TONTON.

TOUTRE: tousser.

TOUYAU: partie du chou qui touche à la pomme.

TRABUQUER: mettre une bûche en travers; faire obstacle; traverser une entreprise.

TRAC (TOUT A); TOUT A TRA; TOUT A TRAS: tout au travers.

TRACHER; TRACHIER: chercher. Tracher sa vie: mendier. C'est l'ancien verbe tracer. L'auteur du Roman de la Rose dit, en parlant des hypocrites:

Ils vont traçant les grands pitances.

TRACNASSER (v. n.): trotter mal, d'un pas désordonné.

TRACULER: différer trop. Voyez CULOINER. L.

TRADA; TRADAT: portion; ce qu'on reçoit pour un travail; ce que l'on perçoit comme commission dans une affaire de commerce. De tradere: livrer.

TRAIE: truie. Troïe, en patois Walon.

TRAIL: cylindre sur lequel s'enroule une corde pour tirer de l'eau d'un puits, ou de la marne d'une marnière. M. l'abbé Decorde.

TRAIME: trame de tisserand. Patois Lorrain. Dans le XIIIe siècle, on appelait tremeur l'ouvrier qui disposait les trames.

TRAIN (s. m.): pis de la mamelle des vaches.

TRAINÉE: fille de mauvaise vie, tout-à-fait crapuleuse.

TRAIRE: tirer en avant. De trahere.

TRAISONNER: prendre, gagner par des caresses perfides et de traîtreuses flatteries.

TRAISOUET ou TRESSOIR: vase à traire les vaches. De trahere.

TRAITE (s. f.): le lait qu'on trait en une fois.

TRAITRE: brutal; cruel. A.

TRAITRISE (s. f.): trahison, perfidie.

TRAMER: aller et venir. Voyez TRIMER.

TRAN. Voyez TRAIN. B.

TRAPIN: sorte de grand panier à deux anses; trapu en quelque sorte, car il n'est pas plus haut que large. Le trapin est un panier grossier, solide, qui sert à porter des objets lourds et peu délicats: de la terre, du sable, etc.

TRAPINÉE: le contenu d'un trapin.

TRAPINER: transporter à trapinées.

TRAQUET: oiseau de l'ordre des passereaux.

TRAQUETTE: crécelle. O.

TRASONÉE; TRAVONÉE: dévidoir.

TRASQUER: marcher dans l'eau sans précaution.

TRAT: culbute. Faire le trât: culbuter.

TRATTES: jambes. (Pont-l'Evêque).

TRAU: pétrin.

TRAULIER: enrouler le fil, le mettre en pièce au moyen du traut.

TRAUT; TRAS: petite machine, sorte de dévidoir pour enrouler le fil, la laine, etc., et les mettre en échevaux.

TRAVERGUER; TRAVEUCHER: traverser; embarrasser. O.

TRAVERS (s. m.): sillon transversal. (Eure.)

TRAVIAU: incommode; turbulent; qui se met en travers et agit dans un sens opposé.

TRAVOUET ou TRAVOUIL: dévidoir. A.

TRÉBAR: carcan pour empêcher les porcs de traverser les haies.

TRÉBARDER: chanceler; aller en zig-zag, comme font les ivrognes.

TRÉBÉ: très-bien; beaucoup. O.

TRÉCIR; TRESSIR: tressaillir; frémir; trembler.

TRÉDAINE: refrain populaire, conservé par la tradition; bagatelle, etc.

TREDAME! (exclamation): pour Notre-Dame!

TRÉDAME: ancre de secours qu'emploient les pêcheurs.

TREDANCHE! Voyez TREDAME. S.-I.

TREDEUX; TREDEX: entre deux; entre vous deux.

TRÉEPLÉE: cloporte.

TREF: poutre. Du latin trabs.

TRÉFEU: bûche de Noël.

TRÈFLERI: terre où vient d'être faite la récolte du trèfle. H.-N.

TRÉFOUET: grosse bûche, qui autrefois était mise au feu pour y servir pendant les trois fêtes de Noël. Le triforcalium était un siége où trois personnes pouvaient s'asseoir pour se chauffer au foyer. L.

TRÉIAN. Voyez TRAN.

TREIZEAU; TREZET (s. m.): réunion de treize gerbes, réunion de treize batteurs de blé.

TREIZELER: placer les gerbes par tas de treize.

TRÉJE (s. f.): sentier pratiqué dans la neige. De trace; ou mieux, de trajectus, passage.

TRÉJOT: tige ou trognon de chou. O.

TRÉMAINE (s. f.): trèfle. Trinblaine, dans le patois Walon.

TREMAIS: travail et ensemencement de la terre, au printemps, pour les semences qui viennent en tres mais (trois mois).

TREMBLEMENT (s. m.): grande quantité. Dans sa Troisième journée de la Révolution, M. Barthélemy a donné ce même sens au mot tremblement:

Il fait trembler le sol sous un tremblement d'hommes.

TREMBLERIE: frisson.

TREMBLOT: tremblement; frisson causé par le mal physique ou par une vive émotion de l'âme.

TREMÈS: espèce de blé, qui se récolte au bout de trois mois.

TREMEUR: effroi. Du latin tremor.

TRÉMONE: grosse cloche. De tremere, tremendus.

TREMONTADE (s. f.): tramontane. Patois Lorrain. Tramontance, en patois Walon.

TREMPETTE: pain que l'on trempe dans sa boisson.

TREMPETTE DES MARIÉS: rôtie qu'on donne aux nouveaux époux, le jour de leur noce.--En patois Walon, trempotte, trempusse.

TRÉMUE: trémie.

TREMUER: trembler. Du latin tremere.

TRÉPONSER: presser avec une triple force, c'est-à-dire très-fortement.

TRÉSALÉ: piqué, en parlant du linge moisi. L.

TRESLE: tresse.

TRESSAT; TRESSAUT: vif et fort tressaillement.

TRESSAUTER: tressaillir.

TRESSELER: tresser.

TRESSIR: frémir; éprouver un léger tressaillement. L'eau qui tressit est près de bouillir.

TRESSOIR: sceau. MM. Duméril.

TRESSUER: suer extrêmement. (Valognes.)

TRETINS: bottes de paille formées de petites tiges de blé produites par le gluage. M. Decorde.

TRETOTE: toute, dans les Chansons du roi de Navarre. En patois Walon, tretous et tretui.

TRETOUS: tous, sans qu'il en manque. Du Roman trestuit. En patois Bourguignon, tretô.

TREU: pétrin.--TREU: trou.--TREUER: trouer.

TREULER: faire un vent en point d'orgue. M. Decorde.

TREULIER: qui treule souvent.

TREULLARD: lambin, flâneur.

TREULLER: perdre son temps à courir de porte en porte pour babiller, pour flâner. Ce verbe signifie aussi mendier, vagabonder.

TREULLIER. Voyez TREULLARD.

TREUNER ou TRANER. Se dit de la poule qui annonce, par son cri, qu'elle va pondre ou qu'elle vient de pondre.

TREUTER: péter.

TRIAS: embarras. Voyez TRIORI. B.

TRIBOLÉ; TRIBOULÉ: tombé; affaissé par négligence. Bas triboulés: mal tirés, ravalés.

TRIBOUIL (s. m.): tribulation.

TRIBOUILLER: brouiller; troubler;--éprouver des tribulations;--gargouiller.

TRICOTER: marcher vite;--frapper d'une trique avec la rapidité des aiguilles qui tricotent.

TRICOUSE; TRICOUSSE (s. f.): guêtres de toile. En Roman trique-houses. Dans les Vosges, les tricouses sont, suivant M. Richard, «une espèce de guêtres ou de bas de laine tricotés, sans pieds, et qui descendent depuis le genou jusqu'à la cheville du pied. Ce sont les traque-houzes ou bottines de drap, encore en usage dans la Flandre». A.

TRIEFFE: poutrelle. Voyez TREF.

TRIFOIRE; TRIFOUET. Voyez TRÉFOUET.

TRIFOUILLER: fouiller mal à propos; farfouiller. Trifoui, en patois Walon. L.

TRIGALLE; TRINGALE: bureau de péage 16.

Note 16: (retour) Trigale (tres calles) est la rencontre de trois chemins. On trouve dans le bois de Queverue un carrefour de ce genre, appelé la Trigale. On nomme Tringale, sur la route impériale de Paris à Cherbourg, un lieu où se rencontrent les routes de St.-Lo, de Carentan et d'Isigny.

TRIGOT: trognon. Trigot de chou: tronc. L.

TRIGOULIS: mauvais bas. De tricot.

TRILAIS: cloison, haie, treillis.

TRILLER: teiller;--trier.

TRILLEROT: loriot. B.

TRIMAUD, E: traître, traîtresse. De trigaud.

TRIMBOLE ou TRIMBOUELLE: cabriole.

TRIMBOUELLER: culbuter.

TRINGUE: sérum, petit-lait.--TRINGUE: tringle.

TRINGUET: moyen qui réussit, comme le tringuet du marin. Basselin dit, p. 52 de l'édition de 1821:

N'ayant plus rien, sinon

Le tringuet qui soit bon.

TRIOLÉE: grand nombre.

TRIOLLIER; TRIOLLY: tribune au-dessus des fonts baptismaux, dans quelques églises de campagne.

TRION: trayon, pis.

TRIORI: embarras, désordre. En patois Bourguignon, trigori. Le trihori est une danse bretonne, vive et gaie, dont Jean Tabourot a parlé, dans son Orchésographie.

TRIPÉE: entrailles pour préparer les tripes.

TRIPER: danser; trépigner;--faire des plis; ne point prendre à juste, en parlant d'un vêtement.

TRIPHANER: faire le beau parleur; se moquer et se rire de tous et de tout.

TRIPHANOUX: celui qui triphane.

TRIPOT: halle au blé; marché; échange; ménage; cuisine.

TRIQUE (s. f.): bâton. Au figuré, jambe sans mollet.

TRIQUEFARER: agir étourdiment; déranger. (Vire.)

TRIQUENIQUE: noise; débat pour des riens.

TRIQUER: bâtonner;--courir; jouer des triques ou jambes sans mollet.

TRIQUOT: gros bâton; gourdin; grosse trique.

TRISON: trahison.

TRITE: traître.

TROCHE (s. f.): groupe de cercles à futaille, d'ordinaire au nombre de six.

TROCHE: bouquet d'arbres; par extension, hêtraie. Voyez FOUTELAIE.

TROGNE: ventre.

TROIS-PIEDS (s. m.): trépied.

TROITE: truite. H.-N.

TROMPE (s. f.): erreur, méprise.

TRONCHE (s. f.): tête;--tronc d'arbre.

TROP A COUP: trop tôt. (Valognes.)

TROQUE (s. f.): échange. Faire une troque.

TROS: trois, tros quatre: trois ou quatre.

TROS: pétrin. Voyez TREU.

TROTTERIE: place où l'on fait trotter les chevaux, dans les foires, avant de les vendre. M. l'abbé Decorde.

TROTTIN: petit trottoir. A.

TROU; TROU DE CHOU: tronc, ou tige de cette plante potagère. Patois Lorrain. Patois Troyen.

TROUBLÉE: eau trouble, sortie du lit des rivières, et qui, en inondant les prairies, y laisse un dépôt vaseux qui les engraisse. (Pont-l'Évêque.)

TROU (FAIRE UN): boire un petit verre d'eau-de-vie entre deux services.

TROU-FIGNON: anus. A.

TROUIE; TRUE: truie.

TROUIL; TREUIL; TROUS: dévidoir. Voyez TRAUT.

TROUILLE (s. f.): grosse femme, mal tournée.

TROUILLER: salir; souiller; chiffonner en pressant.

TROUINE (s. f.); TRUIN (s. m.): peau de cochon tannée. De truie.

TROUSSEPIN: gamin. Voyez GOUSPIN.

TROUTER: Voyez TRUTER.

TROVER: trouver.

TRUBLE: pelle de bois, ordinairement garnie de fer, employée pour remuer le marc du pressoir, et le porter sur le tablier où on le dresse en motte. Le truble est aussi une forte bêche pour fouir la terre.

TRUBLER: troubler.

TRUC (s. m.): savoir-faire; habitude de bien faire; habileté astucieuse. Dans le Celtique-Breton, trok signifie échange, ainsi que truck, en anglais.

TRUCHER: mendier;--TRUCHEUR, SE: mendiant, e.

TRUCIEN: trusquin, instrument dont se servent les menuisiers pour tracer des parallèles.

TRUE-BÈRE (s. f.): jeu d'enfants. L.

TRUFFE; TRUFLE (s. f.): pomme de terre.

TRUMUTU: vacarme. Du latin tumultus.

TRUPER (NE PAS): ne pas demeurer long-temps dans le même lieu. H.-N.

TRUSCAIN; TRUSCAN: qui a l'air de faire tout; qui se mêle de tout mal à propos. A.

TRUTÉ (LAIT): caillé; lait dont on a enlevé la crême. Voyez FRETELAIT, au Supplément.

TRUTÉ, E, pris au figuré: fou, folle, parce qu'alors la cervelle est considérée comme tournée ou truitée. A.

TRUTELER. Voyez TRUTER.

TRUTER (v. n.): tourner en petits grumeaux. Il se dit d'une sauce ou de lait cuit. De truite, parce que le lait truté offre, dans le mélange de son sérum et de son caillé, diverses nuances, comme le dos de la truite.

TRUTRU (s. m.): brouillon; évaporé, dont la cervelle est trutée. A.

T'S: tes. T's éfans: tes enfants.

TUAT; TUÊT: tuyau de roseau ou tige de fève, dont se servent les fileuses pour enrouler leur laine sur la canette.

TUE-TACHE (A): à la boule-vue. On dit, dans d'autres provinces, à dépêche-compagnon. L.

TUÉ; TUET: tuyau qui conduit l'eau de lessive de la cuve où est le linge au vase qui est sur le feu et dans lequel elle se réchauffe;--extrémité extérieure d'une cheminée.

TUER (SE), en parlant du cidre: noircir dans le verre.

TUETTE (s. f.): épée. De tuer. S.-I.

TUILE (s. f.): sorte de poêle à frire, forte et évasée; galetière pour cuire les galettes (crêpes) de sarrasin. En Bretagne, on dit tèle. De tôle: fer battu. Voyez GALETOIRE; HAITIER.

TUILÉE: ce que contient la tuile pleine ou du moins couverte d'un mets qu'on y apprête.

TUIT: tous.

TUL: tu. S.-I.

TULMUTE (s. f.): tumulte.

TUMBER: tomber.

TUNDRE (s. m.): amadou. Voyez TONDRE.

TURBENTINE: térébenthine. L.

TURELURE! Exclamation ironique et négative.

TURELURER: fredonner. Du vieux refrain: Turelure. Dans le patois de Grenoble, turlura signifie jouer de la flûte.

TURET: pilon pour battre le beurre. Voyez BARATTON.

TURLUETTE: cornemuse, musette.

TURLUTER: fredonner. En patois Lorrain, la serinette s'appelle une turlutaine. Des vieux refrains: Lanturelu et Turlututu. L.

TURNE (s. f.): mauvaise cabane. Voyez TEUNE.

TUTAYER: tutoyer.

TUTÉE: longue et abondante libation.

TUTER: boire à l'aide d'un fétu; boire à longs traits.

TUTEUX; TUTOUX: chalumeau avec lequel on tûte;--celui qui tûte.

TU! TU! appel aux vaches. C'est aussi le nom que leur donnent les enfants. L.

TYÈPE: dépareillé. Ne s'entend que des choses qui vont par paires. «J'ai un bas de tyèpe; les blanchisseuses m'ont perdu l'autre bas.» Corruption probable de type, parce que, lorsqu'il ne reste plus que l'un des deux objets qui forment la paire, celui qui reste peut servir de type. Feu La Marche.

U.

U remplace EU, dans la prononciation d'un grand nombre de mots: Ugène, Urope, etc., pour Eugène, Europe, etc.

U; US: œil, yeux.--UEUILLIE; EUILLIE: œillade.

URES (s. m. pl.): yeux. (Valognes.)

URSÉLINE: ursuline, religieuse. L.

US: porte. De huis. Guette-à-l'us: curieux qui est toujours à sa porte. Du latin ostium.

USAGÉ A: accoutumé à; qui a l'habitude de. L.

USAI: usé.

USANCE: usage, habitude, coutume.

USIBLE: précoce. Voyez AORIBLE. O.

USTUCE; USTUCE POT-A-L'EAU. Sorte de sobriquet dérisoire.

UVER (v. a.): mouiller. Du qualificatif latin uvidus. humide.

V.

VACA; VACAT; TERRAIN EN VACAT: terre vaine et vague, inculte. Du verbe latin vacare. B.

VACABOND; VACABONDAGE; VACABONDER. C'est le c pour le g.

VACHICOTER: barboter. On dit aussi bachicoter.

VACHIER: salir; couvrir de fange.

VACHOT; VACHOTTE: génisse. Terme d'affection.

VADELER (SE): se mouiller et se crotter. V. BADER.

VADET: bâton des chantepleures de bois. Du latin vado.

VAIANCE: faïence. L.

VAICHE, 3e per. sing. subjonctif prés. de voir.

VAIE: voie; sentier chemin. De via. Tire-te de ma vaie: tire-toi de mon passage.

VAILLANT: qui travaille avec courage. H.-N.

VAIN: loupe; enflure molle.

VAIN: mou, sans énergie. Dans le XIIIe siècle, vains: maigre, défait. L.

VAIROUILLER: labourer grossièrement.

VAIS: voir. Tu vas vais: tu vas voir. L.

VAISCHE: aille. Veux-tu que j'y vaische, ou vaîche: veux-tu que j'y aille. M.

VAISIN; VÉSIN: voisin.--VAISINER: voisiner.

VAISSÉ: vaisseau; plat; soupière; objet quelconque de la vaisselle.

VALANDIER: pivert. (Manche.)

VALENTIN: galantin, petit galant. En Angleterre, les amoureux fêtent la saint Valentin. B.

VALETER: être toujours à courir.

VALIANCE: vouloir, volonté. S.-I.

VALISSENCE (s. f.): prix, valeur. L.

VALOT: gaule, long bâton.

VALOTER: gauler; bâtonner;--lancer des valots à un coq, dans ce jeu barbare où la mort de cet animal est le but des concurrents.

VANNET: vanneau.

VANQUIERS BEN: volontiers bien; volontiers. A.

VANTIERS: volontiers. A.

VA-NU-PIEDS: pauvre diable déguenillé et sans ressources, qui est forcé d'aller les pieds nus. En 1639, quelques révoltés, ruinés dès long-temps par les vexations du fisc, avaient, en Normandie, pris ou reçu le nom de Nu-pieds. A ce sujet, le Parlement de Rouen fut interdit pour n'avoir pas sévi assez cruellement contre ces malheureux.

VANVOLE: futilité; objet sans valeur.

VAPAIL: pièce de bois, en forme de volée, à laquelle on attache les baculs ou les traciers des deux derniers chevaux d'un chariot. M. l'abbé Decorde.

VAPIER: bourbier. L.

VA QU'C'EST? VA QU'EST? où est-ce? Va qu'c'est qu'ou va chiboler ç'te chibâtree d'éfants? où va-t-elle mener mal à propos cette bande d'enfants? L.

VAQUE: vache.--VAQUETTE: petite vache.

VAQUER: vacher.

VAQUER: agiter un liquide dans un vase.

VAQUETTE (s. f.): le pied-de-veau (Arum vulgare). B.

VAQUETTES (FAIRE DES): laisser de la boisson au fond de son verre. H.-N.

VAQUIE (s. f.): bouillie ou soupe trop claire. B.

VAR; VARRÉ: gris foncé, gris-blanc pommelé comme le vair du moyen-âge. On désigne ainsi, par leur couleur, les bœufs attelés, que l'on excite au travail par ces mots: D'gia ou dia, var.

VARAND: vaurien.

VARET: guéret. De warectum. Voyez VORET.

VARETAGE: action de vareter; l'opération elle-même.

VARETER: faire du varet.

VARIBOT: bourbier. Voyez VARVOT.

VARI-VARA: en désordre. B.

VARLOPURE (s. f.): ruban de bois que produit la varlope du menuisier. L.

VAROQUE: gros bâton qui sert à entourer la liache d'un chariot ou d'une charrette autour du pouliot, afin de serrer les gerbes sur la voiture. M. l'abbé Decorde.

VAROQUER: serrer au moyen de la varoque.

VAROU: loup-garou. Garval, en ancien français. L.

VAROUAGE (s. m.): course du loup-garou. Au figuré, rut. En parlant des chats en rut, on dit qu'ils sont en varouage, en garouage. Voyez RAUT. B.

VAROUILLÉ: crotté et mouillé comme on suppose que doit l'être le loup-garou, le varou. L.

VAROUILLER (SE): se crotter comme un varou. L.

VARPOT; VERPOT: petit bourbier. H.-N.

VARVA; VERVA (s. m.): boue claire; eau sale. Feu Lamarche rapporte que le savant Huet ayant dit qu'il composerait une phrase entière, sans qu'il y entrât un mot de français, et qui serait intelligible pour un paysan de Basse-Normandie, récita celle-ci, dans laquelle entre le mot verva: «Cliaque ilo çu guerbé d'étrain por supper çu verva: jette là cette gerbe de paille pour assécher cette boue.»

VARVASSIER: bourbier, endroit fangeux. A.

VARVOT; VARVOTER. Voyez BARBOT. C'est le v pour le b.

VARVOTER: chercher dans le varva.

VAS-JE (QU'IL): qu'il aille. L.

VASPASIAN: mauvais sujet. Cette expression vient probablement de quelque vieux mystère du moyen-âge, dans lequel l'empereur Vespasien jouait un rôle fâcheux. L.

VASSAU (s. m.): valet; vassal. Pour être ainsi à ses ordres, est-ce que je suis son vassau? De vassal. L.

VASTIBOUSIÈRE: servante sale, gâtée par les bouses de ses vaches; fille débauchée.

VASTRIGUER: courir de côté et d'autre.

VATON: garrot, sorte de levier ou de gros bâton.

VATONNER: serrer une corde avec un vaton.

VATRE (s. f.): boue, fange. De l'anglais water: eau. B.

VATRER (SE): se crotter à l'excès; se rouler dans la vâtre. C'est de là qu'est venu notre verbe vautrer. B.

VATRERIE: lieu où la vâtre abonde.

VATROUILLER (SE): se couvrir de vâtre, de boue.

VA-T-Y-EN: vas-y.

VAUBOIRE (s. f.): varech (Fucus). B.

VAUCRE (s. f.): crue subite d'un cours d'eau; eau débordée; inondation.

VAUCRUER: faire cuire à demi des substances qui restent presque crues.

VAU-DE-VIRE. Ce titre de chacune des chansons d'Olivier Basselin, qui les composa dans le val de la rivière de Vire, a donné son nom au vaudeville.

VAUDOISE: trombe.

VAUDRÉE (s. f.): fourgon du four. Voyez NAS.

VAULE (s. f.): gaule. Du Celtique-Breton gwalen. B.

VAULER (v. a.): gauler.--VAULETTE: gaulette.

VAULIARD: qui chancelle en marchant. Parce qu'il est comme une vaule ou gaule. B.

VAULIER: chanceler. B.

VAULOT: petite vaule. Aller au vaulot: recourir à la gaule contre les animaux qui font tort aux récoltes.

VAULOTER: gauler légèrement, à petits coups.

VAUPAS: balle des céréales. B.

VAUPILLER: inventorier; scruter; examiner.

VAUQUIER. Voyez VANQUIERS.--Vauquier ou vautier; adverbe, signifie, d'après MM. Duméril, vraisemblablement, peut-être, dans l'arrondissement de Mortagne.

VAUSSIR: valoir.

VA-VITE (s. f.): diarrhée. L'auteur du Testament de Pathelin, p. 125, appelle cet accident la va-tost; il fait dire Pathelin:

N'apportez point de vin nouveau;

Car il fait avoir la va-tost. L.

VÉ: gué. Du latin vadum. En patois Walon, . B.

VECHI; VECHIN: voici.

VÉCINER: rôder autour d'un objet. De vicinus. B.

VÉE: veau. Du vieux français véel.--VELLE: génisse.

VEIGE (QUE JE); QU'ILS VEIGENT; QUE VOUS VEIGIEZ; etc.: que je voie; qu'ils voient; que vous voyiez. L.

VEILLATIF: qui veille avec soin; vigilant.

VEILLERI: étable où l'on se réunit le soir pour veiller et travailler. De veillée.

VEILLIE (s. f.): liseron (Convolvulus arvensis).

VEILLON (s. m.): poupée composée d'argile et de foin pour garantir l'aire des jeunes greffes. B.

VEILLOTTE (s. f.): foin ramené en petits tas pour passer la nuit, la veille.

VELA ou V'LA: voilà.

VELADE: surtout, blouse. (Manche.)

VELIN: venin. De l'italien veleno. Froid comme velin.

VÉLIN: point ou dentelle d'Alençon et d'Argentan. Faire du vélin. De vélin, peau de veau préparée en parchemin, sur laquelle on dessine le modèle de cette belle dentelle, et qui sert de guide à l'ouvrière. A.

VELIMEUX: venimeux.

VÉLINEUSE: ouvrière qui fait la dentelle appelée vélin. A.

VELOPER: battre. Voyez FLOPER.--VELOPÉE en est le substantif; on dit: donner une velopée. M.

VELOUSSEUX: libertin, débauché. B.

VELOUSSER: s'accoupler pour la reproduction.

VELOUX: velours.

VENAILLES; VANAILLES: criblures du van;--herbes parasites, qui ne viennent que trop vite et trop abondamment.

VENANTISES (s. f. pl.): permission qu'obtient un aspirant à l'hymen, de venir à la maison de celle qu'il recherche en mariage. A.

VENASSE: mou; sans force et sans énergie. M.

VENDUE: vente publique à l'enchère. L.

VÊNE: vesse. L.

VÊNER: vesser. L.

VENETTE: diarrhée; grande peur qui la donne.

VÊNEUX; VÊNOUX: qui vesse.

VENTRE (ÊTRE SUR SON): être gourmand. L.

VENTRIÈRE: soubassement d'appui d'une fenêtre.

VENTRILLONS (A): sur le ventre. Se mettre à ventrillons.

VENUE (s. f.): abondance.

VÊPE; VÊPRE: guêpe. Du latin vespa. Le doux-aux-vêpes (et non pas doux-au-vêque ni doux-évêque) est une pomme que les vêpes ou guêpes attaquent à cause de sa douceur sucrée. B.

VÊPRE: soir.--VÊPRÉE: soirée; veillée. De vesper.

VÊQUIR: vivre. Je vêquis, tu vêquis, il vêquit, nous vêquissons, vous vêquissez, ils vêquissent. Je vêquissais... Je vêquirai... Vêquis, vêquissez, qu'ils vêquissent. Vêquissant.

VER: voir. H.-N.

VÉRARD: verrat. H.-N.

VERASSE (s. f.): mauvais lit.

VERCOUET: jeune porc châtré. Vercout, en patois de Grenoble. Au figuré, petit homme sans énergie.

VERDALLER: agiter bruyamment.

VERDANSÉE: bastonnade; fustigation où l'on fait danser avec du bois vert.

VERDAUX: faiseur de mariages. Voyez BADOCHET. O.

VERDÉE; VREDÉE: correction avec les verges.

VERDER; VREDER: battre; frapper; fustiger.

VERDOT: fausset.

VERDRIX: le bruant de plaine, oiseau. B.

VÈRE: oui. De verum. Voyez VOIR. L.

VÈRETTE (s. f.): petite-vérole; variole. Ces noms viennent des boutons de couleur variée que produit cette éruption cutanée. Suivant Turnèbe, on appelait vari toutes sortes de pustules qui s'élèvent sur la peau et principalement sur la figure. A.

VÉRETTE (VACHE): vache noire et blanche. H.-N.

VÉREU (s. m.): sorte de broche de fer que l'on fait rougir au feu pour percer quelque pièce de bois. Du latin veru, broche. A.

VÉREULE (s. f.): variole, petite-vérole. L.

VÉREULÉ: marqué de petite-vérole. L.

VERGANDIER: fragon, ou houx-frelon (Ruscus aculeatus). B.

VERGE (s. f.): sorte de dé à coudre, qui n'a pas de fond.

VERGÉE; VERGIE: mesure agraire d'environ 20 ares.

VERGONDER; VERGONGNER; VERGOUGNER: grogner; gronder; disputer; faire honte; faire vergogne. De verecundia.

VER-GOUTTE (A): à tâtons. H.-N.

VERGUE: verge, branche.

VERGUIE. Voyez VERGÉE.

VERGUES: verges.

VERHAULE: le courant, le fil de l'eau. B.

VÉRILE: reptile. B.

VERJUS-AU-DIABLE: la brione (Bryonia alba), et aussi la douce-amère (Solanum dulcamara). B.

VERMÉE: paquet de vers au bout d'une ligne, pour la pêche, surtout pour la pêche de l'anguille.

VERMEIL (s. m.): vers et vermisseaux. Les volailles recherchent le vermeil. L.

VERMINÉE.: amas de vermine.

VERMINER: produire de la vermine.

VERMINEUX: miné par les vers; vermoulu.

VERMINIER (s. m.): vermine; souris, rats, etc. Il y a dans cette pièce beaucoup de verminier: les rats et les souris y abondent. L.

VERNAILLER (v. n.): s'agiter; bondir comme les animaux au printemps (vernali tempore). A.

VERNAT: verrat. Du latin verres. L.

VERRINE (s. f.): verre de montre; petite vitre d'horloge, de placard, de boîte, etc.

VÉROLE: variole.

VÉROT: ver de terre. H.-N.

VÉROU: verrat.

VÉROUILLER: donner un léger labour; remuer la superficie de la terre comme avec un vérou qui fouille. M. Decorde.

VERROT: verrat. A.

VERSAINE: chacun des deux versants d'un sillon.

VERT-DE-POMMIER: gui. Voyez VI. B.

VERTE-BONNE: Reine-Claude, excellente prune. L.

VERTEVELLES: chaînes en fer qui attachent les unes le joug à coue à l'esseleau de la charrue, les autres l'esseleau lui-même à la haie. M. Lepingard.

VERTOT: bonde de futaille; cheville avec laquelle on bouche le trou où se met la chantepelure des tonneaux que l'on entame.

VERT-SUCRÉ: sucré-vert, sorte de poire excellente.

VERTUEUX: fort, vigoureux, vert. De virtus, dérivé de vis.

VERVARD: grondeur. L.

VERVE: gronderie. L.

VERVER: gronder. L.

VERVETTE (s. f.): grondeur, grondeuse. L.

VERVETTE: petit espiègle. O.

VERVOUSTER: tourner bout pour bout.

VESCHE; VEUCHE: vesce.

VÉSÉE: force. Tu n'as pas plus de vésée qu'une puce.

VÉSILLANT: alerte, remuant.

VÉSINER; VESSINER: voisiner; rôder dans le voisinage.

VESON: femme débauchée.

VESONNER: s'agiter; se remuer sans faire beaucoup de besogne. Du latin vesanus. S.-I.

VESOUS: objet de raillerie; jouet. S.-I.

VESPASIEN. Voyez VASPASIAN.

VESSAI; VESSIAU: futaille;--vase de cuisine.

VESSARD: qui vesse. H.-N.

VESSE: tisserand.

VESSE DE COQ: baliverne. Vesse de coq, probablement pour vessie de coq, organe dont cet oiseau n'est point pourvu.

VESSIAX (s. m. pl.): vases, vaisseaux.

VESSICATOIRE (s. m.): vésicatoire.

VESSIÉ: couvert de pustules ou petites vessies. L.

VÊTU-DE-SAIE; VÊTU-DE-SOIE: cochon.

VEUE: vue; lampe; lumière quelconque. Atteinds- la veue: donne-moi la lampe.

VEUVIER: veuf.

VESTÉE: abondance; quantité. Une vestée de pluie, de grêle. Voyez GESTÉE.

VESTON: corset. De veste. Du latin vestis.

VESTONNER: courir çà et là. Voyez VROUSTER.

VETTE (s. f.): le pénis. De veretrum. S.-I.

VEULE: grêle; frêle; étiolé; sans consistance.

VEULER: mugir. De beugler.

VEUVE: veuf. C'est un homme veuve. H.-N.

VEY. Voyez VÉ.

VEYOUX; VOYOUX: cheval qu'on emploie pour reconnaître si une jument est en saison;--l'homme qui espionne et cherche à connaître ce qui ne le regarde pas.

VIAGE: voyage. De viagium, mot de la basse latinité qu'on rencontre dans une charte de 1298, que Lobineau a recueillie dans son Histoire de Bretagne. Viageo, dans le patois de Grenoble. L.

VIAGE: fois. C'est une crâse de voyage, disent MM. Duméril, et, au lieu de: la première fois que j'irai, on a dit: à mon premier voyage.

VIAGER (v. n.): faire de fréquents et inutiles voyages.

VIAIS; VIONS: voyez; voyons. H.-N.

VIAR: harle huppé. Voyez GIÈVRE. B.

VIAU: veau.--VIAULER: vêler.

VIC; VI: gui. Du latin viscum. V. VERT-DE-POMMIER.

VICE: libertinage. Il est du vice: c'est un libertin.

VICOT: bécasse.

VIDANGES: déblais. (Avranchin.)

VIE (FAIRE LA): faire du tapage.

VIELLEUX: joueur de vielle.

VIEILLOCHE; VIEILLOTTE. Voyez VEILLOTTE. Ici nous emprunterons de précieux détails à M. Lepingard: «Les vieillottes sont des amas de foin en forme conique. Ces tas de foin sont de diverses grosseurs selon leur état de siccité, et prennent différents noms: ondin, quand l'herbe qui vient d'être fauchée est restée par rangs, comme la faux l'a placée; cabot ou boisson, quand l'herbe a été étendue, qu'elle a été exposée une première fois à l'air; bastard ou bâtard, quand elle est bientôt sèche; vieillotte enfin, quand l'herbe est tout-à-fait sèche et en état d'être mise au fenil.»

VIENGE (QU'IL): qu'il vienne. L.

VIENRA; VIENRAIS; VIENREZ: viendra; viendrais; viendrez. S.-I.

VIENT (QUI): prochain. La semaine qui vient; l'an qui vient: la semaine prochaine; l'an prochain. Patois Lorrain. L.

VIÉS: vieux; vieil. On trouve viés pour vieux dans les Chansons du roi de Navarre. L.

VIÉTOU! VIÉTOU! VIÉTOU! pour appeler les vaches: viens tôt. M. l'abbé Decorde.

VIETTE (s. f.): petit chemin pour les piétons. Diminutif de voie, via. B.

VIEUILLARD: vieillard.--VIEUILLE: vieille.--VIEUILLESSE: vieillesse. L.

VIEUILLE: trombe de poussière. H.-N.

VIEUTURE (s. f.): vieilleries, en parlant de meubles, d'habillements. A.

VIÈVE: Geneviève.

VIGNE (s. f.): jomarin (Ulex Europæus). B.

VIGNET; VIGNETTE: lieu couvert de jomarins. B.

VIGNOLEMENT: action de vignoler.

VIGNOLER. Se dit d'un assemblage mal joint, dont les tenons jouent dans les mortaises. Voyez OINSIGNOLER.

VIGNON; VIGNOT: ajonc épineux à fleurs jaunes; jomarin. Voyez VIGNE.--Vignot est aussi le nom d'une coquille du genre des sabots.

VIGNON: le siffleur, sorte de canard sauvage.

VIGUETTE: petite cheville. Voyez PIGNETTE.

VILANNER: faire souffrir. Mon soulier me vilanne. H.-N.

VILER: crier. Se dit du cri des porcs.

VILLAS; VILLIAS: veillée.

VILLE. Ce nom (qui n'a pas de rapport avec ville, cité) vient de la basse latinité villa, et, comme en Écosse, signifie une maison, une habitation. Ainsi, Plainville est une maison en plaine; Ouville, une habitation sur l'eau, etc. C'est de ce mot villa qu'est venu village: réunion d'habitations.

VILLÉ (BŒUF): bœuf gras que les bouchers promènent solennellement à l'époque du Carnaval. On disait autrefois à Paris le bœuf viellé, parce que, le jeudi-gras, il était conduit au son de la vielle; et c'est de là, et non pas de ville, qu'en Normandie on a, par une crâse, fait le mot villé pour viellé.

VILLONNER: mettre un veillon. Voyez VEILLON.

VILLOTTE. Voyez VEILLOTTE.

VILVOQUER: ballotter. D'où bilboquet.

VIMBLET: vrille, tarière. Voyez GUIMBELET.

VINETTE: oseille (Rumex acetosa).

VINT: venu.

VIOGE: violent, irritable, dont la colère sourde paraît dans l'altération de ses traits.

VIOLONNEUX; VIOLONNOUX: joueur de violon.

VIONDIR. Onomatopée du bruit du vent, d'une toupie, d'une balle lancée, etc.

VIONE (s. f.): clématite des haies (Clematis sepium).

VIONNÉE: châtiment violent, infligé d'abord avec des scions dont le bruit, en déchirant l'air, a pu faire donner le nom à la correction.

VIONNER: donner une vionnée;--faire entendre le bruit sifflant d'une pierre lancée par une fronde.

VIPARD; VIPEUX; VIPOUX: qui vîpe.

VIPEMENT: substantif du verbe VIPER.

VIPER (v. n.): produire avec la voix, et même avec un instrument, un son très-aigu, qui siffle désagréablement aux oreilles, qui perce le tympan.

VIPILLON: goupillon. De vulpes: goupil ou renard, parce que, pour donner l'eau bénite, on se servait autrefois d'une queue de cet animal. L.

VIQUET: guichet; ouverture faite à l'un des bouts d'un tonneau et par laquelle on peut s'y introduire pour le préparer à recevoir le cidre. B.

VIRARD: petit brochet.

VIRET: jouet d'enfants, garni de plumes. B.

VIRLI: petite vive, poisson. B.

VIRON: environ. Par aphérèse.

VIROUSSE: virée, jet d'eau ou de tout autre liquide, lancé avec force;--diarrhée.

VIROUSSER: lancer de l'eau. Fréquentatif de viret.

VIRVOUCHER: tournoyer désagréablement. De virer, tiré du latin gyrare. En Roman, bireboute signifie détour, volte-face. A.

VIRVOUSSER: aller de côté et d'autre. Voyez VIRVOUCHER.

VISI: louche. De voir, viser. L.

VISQUES, pron. vîques: mauvaises idées.

VITAILLE: victuaille.

VI-T-EN: viens-t-en.

VITOUARD: source d'eau. Suivant Huet (Origines de Caen), vitouard vient de l'anglais white water: eau blanche.

VIVAGE: terrain pierreux. M.

VIVATURE (s. f.): vivres. L.

VLA: voilà. On disait autrefois vela et veci.

VLAUDÉE: volée de coups. M.

VLAUDER: donner une vlaudée.

V'LER: vouloir. V'lais; v'lait; v'lous: voulais; voulait; voulez-vous? Il ne s'agit que de v'ler: il ne s'agit que de vouloir. L.

VLO: voilà.

VOCHER: appeler. On a dû prononcer voquer. De vocare.

VOICHE (QUE JE): subjonctif présent des verbes voir et aller.

VOIDERIL: partie égrainée, grossière et pulvérulente de la surface des carrières de pierre. B.

VOIR; VOIRE: vrai! On lit, dans les Poésies du roi de Navarre: pour voir, au lieu de: pour le vrai; et, dans Pathelin, p. 74:

Par le corps bieu! à dire voir

Vous y avez très-bien ouvré.

Wace dit, dans le Roman de Rou:

Ne sai c'est voir; mais ce dit-on.

VOIRAI (JE): je verrai. C'était le futur régulier de voir, qui s'est conservé pendant une partie du XVIIe siècle.

VOIREMENT: vraiment.

VOIRRÉE: verrée. H.-N.

VOIS (JE M'EN): je m'en vais. C'est par une sorte de compensation que l'on dit: vais-tu pour vois-tu. Malherbe, qui était Normand, écrit, dans ses lettres: je vois pour je vais.

VOISE: aille. Il faut que je m'en voise: il faut que je m'en aille. Pathelin, p. 50:

Dictes, afin que je m'en voise.

VOIT-D'UN: borgne; qui ne voit que d'un œil. A.

VOITON: levier. Voyez VATON.

VOLET (s. m.): nénuphar (Nymphæa alba).

VOLET: ruban.

VOLETTE: tirasse, filet.

VOLIER: partie de la tête du rouet à filer qui forme les deux ailes tournantes. Voyez AILETTES.

VOLONTÉ (A): en grande abondance. L.

VORET: guéret. Voyez VARET.

VOS: vous.--VOT': votre.

VOSTER; VOUSTER: courir de côté et d'autre, sans motifs plausibles. Voyez VROUSTER. B.

VOTRER: vousoyer; le contraire de tutoyer. Votrez-vous? vous servez-vous de vous pour toi, dans vos relations?

VOU: où. Vou que c'est: où est-ce? Patois Bourguignon et Lorrain. L.

VOUDER: enrouler; mettre en peloton; manger avec avidité. H.-N.

VOUGE (s. f.): serpe, croissant.

VOUI: oui.

VOUIN; VOIN: regain. Waïen, en patois Walon. L.

VOULENTÉ: volonté.

VOULEVARI (corruption de boulevari): bouleversement, tumulte. De volvere, d'où est venu bouleverser. Voyez HOULEVARI. L.

VOUSOYER; VOUSSETER: ne pas tutoyer.

VRA; VRAC: varech. C'est une crâse.

VRA ou VRAC (EN): en masse; en monceau confus, comme le varech, que l'on entasse au moment de la récolte. B.

VRAI; VRÉ: varech.

VRAI (DE): véritablement; en vérité.--vrai-dà: oui-dà.

VRAMENN: vraiment. S.-I.

VRÉDINE: homme de peu de tête.

VRÉDINER: s'exalter trop facilement; ne pas être maître de soi.

VÊPRES: guêpes.

VRONDE: fronde.

VRONDER: agiter une vronde ou fronde. Le bruit d'une pierre lancée par la fronde fait dire que cette pierre vronde.

VRONDRE (v. n.): bourdonner. M.

VRONNER: faire résonner une vronde; lui faire rendre un bruit répété de vron, vron. Vronde, vrondre, vronder, vronner sont des onomatopées.

VROU (s. m.): eau qui sourd d'un rocher. On lit dans Pluquet: «Les vrous de Port (Port-en-Bessin) fournissent de l'eau douce aux habitants». Par figure sans doute, disent MM. Duméril, on donne le même nom à la diarrhée.

VROUSTE: course inutile. L.

VROUSTER: entreprendre des courses inutiles, pour aller flâner;--marcher vite, d'un pas leste et délibéré.

VUER: enrouler. Vuer de la laine: l'enrouler sur un tuêt. Du latin volvere.

VUEUDIER; VUEUGUIER: vider. Jadis on écrivait widier.

VUEUILLE: vieille.--VUEUILLESSE: vieillesse. L'abstrait se prend parfois pour le concret. On dit: c'est une vueuillesse, pour une personne âgée.

VUEUILLIR: vieillir.--VUEUX: vieux.

VULGUER, ÈRE ou VULGAI, E: évident. Apocope de vulgaire. Du verbe divulguer. L.

X.

XALBI. Voyez HALBI.

XUEU ou SUEU: graisse pour faire de la soupe. De xeu qui, en vieux français, signifiait suif, graisse de porc ou de mouton.

Y.

Y. C'est mal à propos qu'on prononce quelquefois comme i l'y entre deux voyelles; il n'a rien de grec, et représente deux i (i-i) qui se partagent entre les deux syllables qu'ils divisent. Ainsi on doit prononcer: ai-iant, citoi-ien, moi-ien (ayant, citoyen, moyen) et non pas a-ïant, cito-ïen, mo-ïen.

YAUSAUX; YAUSOUX; YOUSOUX: aqueux; saturé d'eau; ayant goût d'eau. Voyez IAULOUX.

YETTE. Voyez LIETTE.

YEUXTRÊME: extrême. H.-N.

YMAGIER: qui fait ou vend des images; enlumineur; modeleur en plâtre ou en terre cuite.

YTEL; INTEL: tel, pareil, semblable. Ytal, dans le vieux français.

YU (s. m.) (arr. de Coutances): vêtement raccommodé avec un morceau de couleur différente. MM. Duméril.

YVRER: enivrer. Il s'est yvré.

Z.

ZIGUER: faire jaillir de l'eau avec une seringue. Voyez JILER.

ZIGUET (s. m.): diguet.

ZIGUEZONNER: faire des zigzags en marchant.

ZOZO: bouffon. De Joseph (Joso).

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