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Glossaire du patois normand

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Fi de beauté

Qui son amant de desplaisir guerdonne!

GUÉRIGAT (s. m.): gaîté folle; rut des animaux. L.

GUERMENTER (SE): se mêler de. Voyez DÉMENTER.

GUERNE (s. f.): poule. Employé dans un vieux recueil d'anciennes chansons normandes inédites, que nous publiâmes, en 1821, à la suite des Vaux-de-Vire de Basselin (p. 155-196). Du latin gallina. Voyez GAU.

GUERNEMENT: garnement S.-I.

GUERNIR: garnir. S.-I.

GUERNOTTER; GRENOTTER: grelotter.

GUEROUÉE: gelée. Voyez GROUE.

GUERPELÉ: qui a peu de cheveux; qui n'est guère poilu. Homme de mauvaise mine.

GUERVÉ: gruau. (Vire.)

GUÉSETTE: fillette inconséquente et légère, de conduite équivoque, courant partout. Du celtique-breton ghezett, jument.

GUESTES: façons prétentieuses. De gestes. L.

GUESTIER, ÈRE: façonnier prétentieux.

GUÊTRUER: gazouiller. (Manche.)

GUEU: Dieu. De got, dans les langues du Nord.

GUEULATION: repas de gourmands voraces. De gula. L.

GUEUSARD: mauvais sujet; homme sans probité. De gueux.

GUIAFFE: soufflet. En patois Lorrain, gaffe et giffe. Voyez JAFFE. L.

GUIAFFER: souffleter; donner une GUIAFFE. L.

GUIAMAIS: jamais. L.

GUIBET: moucheron. Wibez, en Roman. Voyez BIBET. A.

GUIBOLE: jambe mal faite. A.

GUIBRAIE (s. f.): cadeau venant de la foire de Guibray.

GUICHON: sorte de tasse ou de bol, soit en terre cuite, soit en bois de hêtre: cette dernière est une jatte. B.

GUICHONNÉE: quantité contenue dans un guichon.

GUIDOT: sorte de filet.

GUIE: diarrhée. Voyez JILE. A.

GUIENLEU: étrennes. C'est la corruption des mots druidiques: Au gui l'an neuf.

GUIFRE (s. f.): bouche, gueule. S.-I.

GUIGNE (s. f.): but où se place celui qui guigne au jeu de cligne-musette. L.

GUIGNER: regarder du coin de l'œil. Le verbe guigner signifie se cacher les yeux aux jeux de cligne-musette et de Colin-Maillard. Du vieux verbe cuigner: regarder du coin de l'œil; du latin cuneus, coin. On trouve cuin dans Nicot. Voyez BONER, et GUINCHER. L.

GUIGNER: jeter des pierres. (Valognes.)

GUIGNETTE (s. f.): obscurité. Marcher à guignette; flâner à guignette. Du verbe cligner.

GUIGNEUR; GUIGNEUX: qui se moque, en regardant du coin de l'œil.

GUILDROU; GUILLEDOU (Courir le): courir les mauvais lieux. En patois du Jura, guilledru.

GUILÉE: averse. De gîler: jaillir.

GUILER: crier d'une voix perçante. Voyez VIPER.

GUILLEMUCHE, GUILLEMUCHETTE: le jeu de la climusette ou cligne-musette. L.

GUILLER: crier d'une voix perçante. A.

GUILLOT: ver blanc qui attaque la viande, le fromage et quelques fruits. A.

GUIMBELET: gibelet; vrille.

GUIN: pou. A.

GUINCHER: regarder du coin de l'œil; cligner. Dans l'Orne, le verbe guincher exprime l'action de lancer ridiculement des œillades amoureuses. En patois de Grenoble, guinchié signifie viser pour tirer un coup de fusil. Voyez GUIGNER.

GUINCHOTTER: guincher fréquemment.

GUINE (s. f.): croûton. Voyez GRIGNE. B.

GUITIS; GUITUS: gosier.

GUT; CUT (s. m.): cligne-musette, jeu d'enfants. Le but où il faut se rendre. Du Roman cute: cachette, lieu secret. A.

H.

H. L'aspiration rude de cette lettre est employée mal à propos dans quelques cas. Par exemple: c'ment hla; donne-moi hla: comment cela; donne-moi cela.

HA: haut. En patois Walon, hais. Villehardouin écrivait: halz murs et haltes teres. L.

HACHET: petite barrière dont les barreaux sont perpendiculaires. Voyez HÉ.

HAGER: déchirer, détériorer, gâter. De hacher.

HAGNETTE: béquille. D'anus, vieille femme. Il signifie aussi mauvais couteau. B.

HAGUE (s. f.) (arr. de Valognes): fruit de l'aubépine, qui s'appelle hôgan, en breton. C'est aussi le nom que l'on donne à l'extrémité du Cotentin, où les pirates normands s'étaient fortifiés au moyen d'un fossé dont les restes sont connus sous le nom de Haguedik. C'était, comme on sait, leur usage: «Normanni, devastata ex maxima parte Hlotharici regni regione, prope fluvium Clyla, loco qui dicitur Lovonium, sepibus (more eorum) munitione capta, securi consederunt. Annales Fuldenses, année 891, dans Du Chesne, Scriptores Normannorum, p. 18.

Rous ne li suen qui od lui erent,

Defenses firent e fossez

Granz e parfunz e haux e lez,

Clos environ cume chastel.

BENOIS, Chronique rimée, l. II, v. 3442.

Voyez aussi Dudon de Saint-Quentin, l. II, dans Du Chesne, loc. cit., p. 77; Guillaume de Jumièges, l. II, ch. 10, ibid., p. 228, et le Roman de Rou, l. I, p. 64. Selon Ihre, l'islandais hagi aurait signifié haie; nous ne le connaissons qu'avec le sens de pâturage, mais probablement clos; au moins le vieil allemand hag et l'anglo-saxon hacg nous portent à le croire. La racine de haie pourrait même être celtique; car dans le patois de l'Isère, agi signifie haie, buisson; dans celui des Vosges, haigis signifie bosquet, et le vieux français haie avait le plus souvent la signification de bois: la Haie de Valognes, la Haie d'Ectot, St.-Germain-en-Laye, etc. MM. Duméril.

HAGUIGNÈTES; HOGUIGNÈTES: étrennes. C'est la corruption de: Au gui l'an neuf. Dans le XVIe siècle, on chantait à Rouen:

Donnez-moi mes haguignètes

Dans un panier que voici.

Je l'achetai samedi.

D'un bonhomme du dehors.

Mais il est encore à payer.

Hoguinelo!

Ce refrain est à peu près le même que celui de cette autre chanson du même crû et de la même époque:

Si vous veniez à la despence,

A la despence de chez nous,

Vous mangeriez de bons choux;

On vous servirait du rost.

Hoquinano!

HAGUIGNOTER: couper mal à propos par petits morceaux. De hacher.

HAHI-HAHA; MOITIÉ HAHI, MOITIÉ HAHA: d'un sexe équivoque. Virago. Homme efféminé et qui a une voix grêle.

HAI. Voyez, HÉ et HEISE.

HAIE; HAIE-CI: va; va par ici (en parlant à un cheval). On dit à un mauvais cheval: haïe-ci, quatre sous! Et va donc! Il semble qu'on devrait écrire: aille! aille-ci! c'est-à-dire qu'il aille!

HAILOCHER: marcher en se balançant. Du verbe locher.

HAIM ou AIN: hameçon. Du latin hamus. Le h de haim ne s'aspire point. L.

HAINGEUX: méchant, remuant, hargneux. B.

HAINGRE: malingre; souffreteux. D'æger, malade.

HAION (s. m.): broussailles disposées pour clore la brèche d'une haie. A.

HAIR (s. m.): chevelure. De hure. (Vire.)

HAIRE et non pas HÈRE. Voyez HURE.

HAIRE: hargneux, hargneuse. L.

HAIREQUELIER: mauvais sujet avec lequel il est difficile de traiter; fainéant. Des substantifs haire et querelleur. En langue romane, arquellier et harquelier. Ces mots désignaient, dit Roquefort, «un homme gagé par un religieux pour le mener faire la quête». Comme ces mendiants voyageaient loin de la surveillance de leurs supérieurs, ils se comportaient parfois assez mal pour exciter de justes plaintes. Aussi, dans le moyen-âge, on donnait le nom de harquelier ou hairequelier aux vagabonds et aux vauriens. Comme, pour la même cause, on parlait mal des pélerins, parmi lesquels se mêlaient des fainéants, des débauchés et des pillards, on fit le proverbe: Je connais le pélerin; c'est-à-dire: ce vaurien, ce faux pélerin ne me trompera pas.

HAIRGANE ou ERGANE: hargneux. B.

HAÏS (Je); tu HAÏS; il HAÏT: je hais, tu hais, il hait.

HAISET (s. m.): partie inférieure d'une porte coupée en deux. Du bas latin haisellus. En vieux français ainsi que dans l'Orne, haise: Comme Pierre Playart... vouloist mettre en une cour de la maison où il demeuroit, une haise qu'il avoit faite pour obvier que le bestail de la ville n'entrast en sa court. Lettres de grâce de 1371, citées dans Du Cange, t. III, p. 616, col. 1. On dit proverbialement des amoureux:

S'ils n'entrent par le haiset,

Ils entrent par le viquet.

Ce mot signifiait sans doute originairement une petite porte comme l'huiselet du vieux français. MM. Duméril.

HAISIER ou plutôt HEISIER: ridelle. Voyez HÉ.

HAITER (v. n.): travailler à une haie.

HAITER: plaire.

HAITIER (s. m.): galetière pour frire les crêpes de sarrasin.

HALABRE: homme déguenillé et de mauvaise mine. Du latin helluo, gourmand.

HALAISER: respirer avec peine. D'haleine. B.

HALAS: hélas! M.

HALBATTÉ: évaporé; mauvaise tête.

HALBI (s. m.): liqueur composée de pommes et de poires pressurées ensemble. De l'anglais half, moitié, et du latin bibere, boire.

HALER: tirer à soi; exciter. Haler un chien sur quelqu'un: le lâcher et l'animer contre quelqu'un.

HALER (en parlant des animaux): être essoufflé; avoir l'haleine embarrassée. Voyez HALAISER.

HALÉSER: trembler de peur. De l'interjection halas! pour hélas!

HALFESSIER: mauvais sujet, de mauvaise mine; qui tire ou traîne, ou hale le derrière (les fesses).

HALIPRE: gerçure des lèvres, produite par le froid ou par le hâle. B.

HALITRE. Même sens que HALIPRE. L.

HALITRÉ: gercé par le halitre. L.

HALLIER: moissonneur loué à la halle.

HALMÊCHE: dispute. B.

HALOT: petit garçon de campagne. Voyez HANNOT.

HALOTTER: remuer le crible, de manière à amasser la paille sur le devant. C. Voyez HALER. A.

HALUMEAU: groupe. Un halumeau de fruits. L.

HAMBIN: boiteux, paresseux, lambin.

HAMBINER: marcher ou travailler comme un écloppé; boiter. On dit aussi hambouiner. Voyez GAMBILLER. L.

HAMMÉE: cépée.

HAN: fantôme.

HANAP; HANAR: vase à boire. Une commune, près d'Alençon, s'appelle Vingt-Hanaps. Par extension, un vase quelconque. En patois Walon, henat. A.

HANE (s. f.): vieille femme.

HANNEAU ou HANNOT: jatte. De hanap.

HANGUERLINE; HANGRELINE (s. f.): mauvais habillement, haillons.

HANELLE: branches menues dont on se sert pour faire les bourrées.

HANILLE (s. f.): branche de bois, propre à faire le charbon des forêts.

HANNE (s. f.): culotte, pantalon. P. R.

HANNEBANE; HANNEBONNE: jusquiame (Hyosciamus niger).

HANNEQUIN: petit enfant mal bâti. De hinnulus, petit mulet.

HANNEQUINER (v. n.): travailler avec peine. Du vieux mot ahan. En patois Walon, halkiné signifie tergiverser.

HANNOT: petit garçon. De hanne. Sans doute parce qu'il est depuis peu vêtu d'une hanne, d'une culotte.

HANOCHE (s. f.): forte aspérité sur les arbres; bois raboteux. On dit, en patois Walon: henne di boi, pour une bûche. Patois Rouchi.

HANOCHE (s. f.): fève de marais (Vicia faba).

HANON (Centaurea nigra).

HANSARD: couperet.

HANT: fréquentation, accointance.

HANTE (s. f.): verge de fouet; manche de faux; hampe. En Roman, hanste.

HANTÉ: fréquenté par de la canaille, en parlant d'une maison où se réunit un mauvais hant. On dit aussi d'un lieu qu'il est hanté, c'est-à-dire qu'il y vient des hans ou fantômes.

HANTIER (s. m.): butte. B.

HAPPE (s. f.): capture, prise. On dit: la bonne ou la belle happe, par dérision, dans le sens du mot fameux de Ninon de Lenclos: «Ah! le bon billet qu'a La Châtre!»

HAPPELOPIN: pauvre diable qui, mourant de faim, se jette sur ce qu'il peut attraper.

HAQUEMASSER (v. a.): tourmenter. Espèce d'onomatopée, comme micmac, trictrac. A.

HAQUENAILLER: marcher lentement et pesamment comme une mauvaise haquenée. Voyez HAMBINER. A.

HAQUETER: caqueter.

HAR: sorte de chien de mer. Voyez HAS. L.

HARANGUET: petit hareng. C'est ainsi que parle Pluquet sur le patois bayeusain. Je crois qu'il faut écrire hareng gué ou hareng gueux, comme on appelle à Lisieux le hareng qui n'a ni œufs, ni laitance, qui n'est ni œuvé, ni laité.

HARASSE (s. f.): sorte de grand panier à claire-voie.

HARASSÉE: préparation de châtaignes ou de marrons dans une harassoire. Ce que contient cette harassoire.

HARASSER (des châtaignes): les torréfier dans une harassoire. Suivant Lancelot, ce verbe vient du grec et signifie agiter, remuer; ce qui se trouve d'accord avec l'acception commune.

HARASSOIRE (s. f.): sorte de poêle à frire, percée de plusieurs trous, dans laquelle on grille ou torréfie les châtaignes.

HARDÉ; HARDELÉ: qui n'a pas de coquille. Ces mots se disent des œufs sans coquille, pondus par les coqs. L.

HARDELLE: jeune fille. Ce substantif, employé par Basselin, et resté en usage à Courtomer dans le voisinage d'Alençon, appartient à l'ancien français. Un hardeau était une jeune branche, un scion: il venait de hart. Depuis on a dit, au figuré, un hardeau pour un jeune garçon, et une hardelle pour une jeune fille. Cette étymologie, tirée de Nicot, fut suivie par Monet, et plus tard par La Monnoye. On peut consulter à ce sujet les Contes et nouvelles de Bonaventure des Perriers (Nouv. 17e.), et la note 144 de mon édition de Basselin (Vau-de-Vire XLIV).

HARDER (v. a.): troquer. MM. Duméril citent, à l'appui de ce mot, un vers de Le Houx.

Que de bon cueur mes livres harderois.

J'avais imprimé ce vers, d'après les manuscrits, dans mon édition de Basselin:

... Que de bon cueur mes livres arderois.

Je ne sais si les savants auteurs du Dictionnaire du patois Normand ont trouvé cette leçon quelque part, ou si elle n'est qu'une conjecture. Nous l'admettrions volontiers dans une nouvelle édition d'Olivier Basselin. J. Travers.

HARDOUINE: vieille, entremetteuse de mariages. Voyez BADOCHET et DIOLEVERT.

HARÉE: averse de pluie. Du Celtique-Basque vria. En Roman, orez. L.

HARER, sans doute pour haler: exciter (Vire).

HARGAGNEUX: hargneux.

HARGOTER. Voyez HARIQUOTER.

HARGUIGNER, et non pas arguigner: agacer, rendre hargneux. (Manche.)

HARICOT: haricot pris en vert. On appelle mal à propos le haricot sec, petite fève, pois de mai et pois blanc. L.

HARIGACHER: disputer; taquiner; provoquer. B.

HARIGNEUX: rétif, indocile. De hargneux.

HARILLEUR: homme dont la conduite est suspecte.

HARIN: petit cheval de peu de valeur. De haridelle. A.

HARIPOULOT (A LA): à la boule-vue, au hasard, sans ordre.

HARIQUE (s. f.): haridelle.

HARIQUOTER: tracasser; marchander outre mesure. Disputer.

HARIQUOTIER: homme avec lequel on traite difficilement, comme avec la harique qu'on ne saurait faire marcher. A Bayeux, ce mot signifie, en outre, un marchand de bestiaux dans les foires.

HARIVELIER: marchand de bestiaux. B.

HARLAN; HARLENT; HERLENT: tracassier. Voyez CHIPOTTER, BASSICOTER et HARIQUOTIER. S.-I.

HARMONER: gronder. B.

HAROUSSE (s. f.): haridelle. Harotte en patois Walon.

HARQUELER: marchander à l'excès; chicaner.

HARRACHES (s. f.): tiges du chanvre, brisées en menues chenevottes. A.

HAS: chien de mer. Voyez HAR. B.

HASIÉ: chétif (Valognes).

HAT, E: haut, haute.

HATE (s. m.): côtelettes de porc frais, réunies en une seule pièce que l'on sale et que, peu de jours après, on fait rôtir. Du substantif latin hasta, broche à rôt. Dans le patois Walon, ainsi que dans ceux du Nivernais et de la Lorraine, on appelle hâte cette broche. Dans le Roman de la Rose et dans nos vieux écrivains, le hâterel était le col que, dans les animaux égorgés, il faut se hâter de faire cuire, parce qu'il se corromprait promptement à cause du sang extravasé dont il est rempli. Dans les cuisines royales, le hâteur est chargé du soin des broches et des rôts. A.

HATELET. Voyez HATE. L.

HATELLE: bûche. Voyez ATELLE. Du Cange dit au mot HASTELLE: «... Tenant une busche de bois, qui se nomme au pays (de Normandie) une hastelle.»

HATI: haine. De l'Islandais, hata: haïr.

HATILLE (s. f.): fressure. Astille, en Roman, signifie tranches de viande grillées. Voyez CORÉE. Dans ses Notes sur Rabelais (Pantagruel, liv. IV, chap. LIX), Le Duchat réfute Ménage, et dit qu'on appelle hâte, hâtereaux et hâtille les intestins, le foie et les poumons, et qu'il croit que ce nom leur vient de ce qu'ils se corrompraient promptement, «si l'on ne se hâtait de les manger.» On lit aussi, dans le Pantagruel: «Panurge lui-mesme feit les nopces à belles testes de mouton, bonnes hastilles à la moutarde.» L.

HATIVET: orge hâtif.

HAUBE (s. f.): buse, oiseau de proie. D'où est venu hobereau. L.

HAUCHIER; HAUCHIR: hausser; élever.

HAULE ou HOLE: fosse, vallée étroite. De l'islandais hol.

HAUT: avancé. Cette femme est haut-grosse: avancée dans sa grossesse. Notre vache est haut-pleine: est près de vêler.

HAUTAINETÉ: hauteur. Se trouve dans Montaigne.

HAVENET: filet pour prendre les oiseaux.

HAVERDA. Voyez HAVET. L.

HAVERON: folle avoine.

HAVET: sorte de petit instrument de fer, de fourche pour attiser le feu. En patois Walon, ce substantif signifie un croc, soit de fer, soit de bois. En Normandie, le havet offre une fourche par un bout, et un croc par l'autre. L.

HAVET (arrondissement de Vire): femme malpropre; c'est une figure; havet signifiait, en vieux français, ustensile de cuisine qui était sali par la fumée..... HAVET (BÊTE) (s. f.) (arrondissement de Valognes): bête imaginaire dont on fait peur aux enfants pour les empêcher d'approcher de l'eau. MM. Duméril.

HAVINAGE: blâme répété, fait à demi-voix, très-fatigant pour celui qui en est l'objet.

HAVINER: exercer l'action indiquée par le havinage.

HAVIR; HAVRIR: dessécher, en parlant d'un rôti, pris de feu ou trop cuit.

HAVRON (s. m.): folle avoine; hafrar, en islandais; habaro, en vieil allemand; wild haber, en allemand moderne. C'est havron et pois percé est une locution populaire, qui signifie: L'un ne vaut pas mieux que l'autre. MM. Duméril.

HAZET: marécage, terrain bourbeux. A.

HÉBÉTÉ: étourdi. A.

HÉBÉTÉR: ennuyer.

HÉBEURGIR (v. n.): s'agiter avec bruit, en parlant des bestiaux qui se menacent ou se battent dans l'étable ou l'écurie où ils sont hébergés. A.

HÉBRAIT: cri éclatant. De Hé! et de braire.

HÉ; HEC: porte ou petite barrière de lattes ou de palissades, ou de jeunes branches. Du vieux mot huis, porte. Pièce du pressoir, composée de pièces assemblées comme un huis. Voyez HUS.

HÉDRIR. Voyez HOUDRIR.

HECQUET: ridelle de charrette. Voyez HEC.

HECQUETER: bégayer.

HÉGUIR: haïr (Avranches).

HEISE (s. f): la même chose que le hec.

HEISET: petite heise.

HÉLASER: soupirer. De l'exclamation: hélas! A.

HÉMÉE (s. f.): tapage, grand bruit.

HÊMER (v. a.): faire semblant de vouloir frapper.

HÉMORUITES: hémorrhoïdes. L.

HENÊQUER: bégayer; hésiter.

HÊNU (s. m.): brouillard épais.--Tournis des oiseaux.

HÊNUER: tournoyer, tergiverser; balancer.

HÉRASSER: peiner; chicaner; harasser.

HÉRENG: hareng.

HERBAILLES: herbes de rebut; sarclures de jardin.

HERBE A LA COULEUVRE: orchis.

HERBE A PICOT: mille-feuilles (Achillea millefolium). De ce que les feuilles de cette plante servent à nourrir les picots ou dindons. B.

HERBE A ROBERT (Geranium Robertianum). Voyez ROBERDE.

HERBE AUX FEUILLONS (Bugula reptans). Voyez FEUILLON: frelon. B.

HERBE ROYALE: mâche (Valeriana locusta). Voyez BOURSETTE. L.

HERBE SAINT-JEAN: armoise (Artemisia vulgaris).

HERBE SURE: (Aïra cespitosa).

HERBE TERRÉE: (Glecoma hederacea). B.

HERBIÈRE (s. f.): planche de jardinage.

HERBIERS: herbes parasites, qu'il faut arracher. L.

HERCAHA: nez-à-nez; vis-à-vis; de très-près. A.

HERCANSER: chicaner; badiner grossièrement avec les filles.

HERDRE (v. a.): garder.

HERDRE: possesseur intéressé; avare.

HÈRE: d'humeur difficile.

HERGNE: hargneux.

HÉRI: lièvre. Mot islandais.

HERLAN: tracassier.

HERLINQUIN: arlequin. Orderic Vital (liv. VIII) appelle Herlechinus un chef des démons de la bande noire, qui effraya, en 1091, le prêtre Gauchelin à St.-Aubin-de-Bonneval, dans l'arrondissement d'Argentan. C'est évidemment de ce Herlequin qu'on a plus tard fait le mot Arlequin, donné à un personnage théâtral, à figure noire, comme on représente le Diable. Cette étymologie nous semble bien préférable à celles qu'ont données Ménage et Roquefort.

HERMONER: remuer à tort et à travers (Manche).

HERNUER: remuer; changer, en parlant du temps qui va devenir pluvieux. A.

HERNUEMENT: temps embrouillé que les paysans ont mal à propos cru arriver aux changements des phases de la lune; ce qu'ils appellent aussi le débat de la lune. A.

HERPER (v. a. et n.): saisir de feu; cuire trop vite. B.

HERPIN: fripon. S.-I.

HERQUELER; HERQUELIER: tracasser.

HERQUELOT: chétif (Manche).

HERQUER: heurter; accrocher.

HERQUETTE: rateau. De herse (Vire).

HÉRU (adj.): mal peigné; qui a les cheveux comme du crin (Orne). Har, en islandais. On dit aussi hérupé. Voyez HURÉ. MM. Duméril.

HET: gaîté, plaisir.

HETER. Voy. HAITER.

HETÉ: coiffé de, au figuré. Je ne suis pas heté de cet homme: je ne suis pas bien prévenu en sa faveur.

HEUDE (s. f.): bricole pour retenir un animal; entrave.

HEUDRI: échauffé; gâté, en parlant du bois. L.

HEULARD: souffreteux, maladif.

HEUMAS: opiniâtre.

HEUNAS: têtu, opiniâtre.

HEUNE: tête.

HEUQUET: hoquet. L.

HEUREUSETÉ: bonheur. De l'ancien mot heur.

HEURU: qui a les cheveux hérissés. De hure.

HEUSE: botte. On avait surnommé le duc de Normandie Robert, Courte-Heuse. Du Celtique-Breton heuz.

HIDRE: hère, malheureux. S.-I.

HIE: joie. D'hilarité, par apocope.

HIÈRE; HIERRE: lierre, autrefois li erre. De hedera.

HIGNER (v. n.): crier par intervalle, comme font les petits enfants. Voyez PIGNER.

HIMER: gémir, pleurer, gimer.

HINCHE: haine.

HIVERNAGE; LIVERNAGE (s. m.): plantes cultivées en champ pour nourrir les bestiaux, durant l'hiver.

HLA: cela.

HO! interjection pour faire arrêter les bêtes de somme ou d'attelage. En patois Walon, hoo ou hôra!

HOBER (des fruits): les gauler. A.

HOCLASSER: travailler avec quelque peine.

HOCTONNER ou HAQUETONNER: bégayer, balbutier en lisant. MM. Duméril citent ACTAIGNER dans le même sens. A.

HOË (s. f.): houe.

HODINER: remuer, dodiner. B. S'amuser niaisement M.

HŒLLAND: vallée profonde. De hol et de land: basse terre.

HOGU: hautain, arrogant. Comme nos mots hogue et hougue, hogu vient du haug des langues du Nord, qui signifie pointe, élévation. A.

HOGUIGAGNÈS. Voyez HAGUIGNÈTES. B.

HOIGNE (s. f.): fâcherie, murmure, ainsi que nous l'avons expliqué, dans une note de nos Chansons normandes, à la suite de Basselin, p. 177.

HOIMBREUX: ombrageux; qui hennit inquiet.

HOLBLEU! HOLBLAU--HOLBLEU! interjections dont on se sert pour engager les bœufs ou les vaches à boire.

HOLOS! cri jeté à l'occasion d'une douleur physique.

HOLINER: hocher la tête. Voyez HODINER.

HOMICIDE DE: cause de. Je n'en suis pas l'homicide: je n'en suis pas la cause.

HOMME: mari. Mn'homme: mon mari. En patois Walon, on dit: om.

HOMMÉE (s. f.). Une hommée de pré est l'étendue que peut en faucher un homme, dans un jour. A.

HONER: chanter en étouffant sa voix.

HONTEUX: timide. L.

HORÉ: venu à temps, à son heure. C.

HORGNE: horion, coup sur la tête.

HORGNER: donner une horgne.

HORION: gros rhume.

HORION: épidémie; fièvre causée par les marécages. Roman. B. Voir les Chroniques de Monstrelet.

HORIQUE (s. f.): maladie régnante. B.

HORSAIN; HORZIN: étranger, homme du dehors.

HOSTIER: mendiant, qui assiége les portes. D'ostium, porte.

HOTTU: voûté; un peu bossu, comme quelqu'un qui porterait une hotte. L.

HOUAILLER: crier haut. Des interjections: ho! oh!

HOUALER: appeler. Du verbe hêler. A.

HOUBILLE (s. f.): mauvais habillement; guenilles. A.

HOUC (s. m.): poussière âcre du chanvre et du chenevis. B.

HOUDRI: transi. M.--HOUDRIR: tacher; moisir. B.

HOUESNEVILLER: se faire inquisiteur de la conduite d'autrui.

HOUHOU: hibou ou chat-huant. De son cri, comme le nom du coucou est une onomatopée en grec, en latin et en français.

HOUHOUTER: appeler, hêler en imitant le cri du hibou.

HOUINER: geindre. En anglais, to whine signifie se plaindre. Houiner se dit aussi du cri des chevaux ardents, qui s'appellent.

HOUIVET: habitant du Bocage. Voyez OUIVETTE. B.

HOULER: hurler; lancer; exciter; hêler. B.

HOULET: ouverture, brèche.

HOULETTE: nid ou gîte de lapins. De houler.

HOULEVARI: tumulte. De houle: vague, flot. Voyez les mots BOULVARI et VOULEVARI.

HOULOTTER: soigner négligemment, comme des lapins dans une houlette. A.

HOUMARD: homard. A.

HOUQUER: dérober. De l'anglais hook, croc. B.

HOURDER: enduire ou garnir soit d'argile, soit de ciment.

HOURET: homme malpropre.

HOURI; HOURIN: petit cheval de peu de valeur. Voyez HARIN.

HOURTICOT; HOURTIGUAU: bourriquet. L.

HOUSÉ, E: effronté.--HOUSSER: mordre. S.-I.

HOUSTA (s. f.): virago, femme hommasse. B.

HOUTER: appeler de loin; héler. Onomatopée. (Vire.)

HOUVE: houe. En ancien allemand, houwa.

HOUVER: employer la houve; piocher. Au figuré, donner à regret.

HU! HUIO! interjections pour faire tourner à droite les bêtes de somme ou de trait. En patois Walon, huot!

HU (s. m.): moue, abattement dont les signes sont visibles.

HUAIN: hibou, chat-huant. L.

HUANT: hibou. Aphérèse de chat-huant.

HUARD: lutin, farfadet occupé à huer. B.

HUBIR: huer, injurier. Ce verbe a, dans l'ancien français, une signification bien différente. Nicot, Monet, Oudin l'interprètent par: gouverner si bien une chose qu'on en vient souvent à bout.--Se hubir, se hérisser en se défendant.

HUCHER: jucher, percher; placer en haut; se dérober aux recherches. Dans l'ancien français, hucher signifiait crier comme un chien qu'on blesse.

HUE: fi! interjection de blâme.

HUGUENOT: solitaire, qui fuit la société, comme les protestants lorsqu'ils étaient proscrits et persécutés.

HUGUENOTTE (s. f.): sorte de fourneau ou de réchaud en fonte. Par allusion aux protestants, ou huguenots, qui, à cause de leurs opinions religieuses, étaient livrés au feu et brûlés vifs, dans quelques pays.

HUHAN: chat-huant. Voyez HUAIN et HOUHOU. B. Métaphoriquement, ce mot désigne un homme qui fuit la société et qui vit solitairement comme un hibou.

HUHO! HUIO: terme de charretier, pour faire aller les chevaux à droite, tandis qu'on dit DIA! pour leur faire prendre la gauche. Dans le patois Walon, on dit har pour dia, et hote pour huîo. Au lieu de ce dernier mot, on se sert de l'interjection hurhaut dans quelques pays.

HULER; HEULER: huer. Du latin ululare. Onomatopée.

HUNAUD: qui fuit le monde comme un huhan; taciturne.

HUPER: appeler quelqu'un en criant haut et de loin. De hu! hu! A.

HUPET (s. m.): distance à laquelle peut parvenir la voix de celui qui hupe. A.

HUPÉ: fier, riche.

HURE: peau de loup, de chèvre ou même de mouton, dont les paysans croyaient que le loup-garou se couvrait, dans ses courses nocturnes. Nous en avons parlé dans nos Recherches sur la Normandie, p. 296.

HURÉ; HUREPÉ: ébouriffé, hérissé.

HURI, en parlant d'un oiseau malade: hérissé.

HURIF, VE: précoce. Voyez AORIBLE. A.

HURLUFÉ; HURLUPÉ: ébouriffé. S.-I.

HURON: sauvage, étourdi qui ne respecte ni les usages ni les convenances; qui est toujours huré. MM. Duméril.

HURT; HUET; HEURT: petite saillie de terre, petit promontoire contre lequel les vagues viennent se heurter.

HUS (prononcé U): porte. Du vieux substantif huis, d'où nous avons conservé le mot huissier, placé à la porte des audiences pour faire faire silence. Du latin ostium.

HUT: chapeau. De l'anglais hat.

I.

I: il, ils. I court, i marchent, etc.: il court, ils marchent. Il s'emploie explétivement: ch'est-i-me? est-ce moi?

IAN: gland. Par aphérèse. Voyez ENS.

IANS; IAS: eaux. C'est comme taurias pour taureaux. On trouve cette sorte de pluriel dans nos vieux écrivains; par exemple, dans le fabliau du Tonneau que La Fontaine a imité dans son conte du Cuvier, on lit ces vers:

Au valet vint, et li proya

Qu'une partie li prestast

De sa maison, et li gardast

Ses dix toniax en son celier.

Dans ses Dictons du XIIIe siècle, Crapelet rapporte ces questions (page 76), faites en Normandie: Qui estiaus? où aliaus? dont veneaus? orthographiées ainsi dans les meilleurs manuscrits: où aliax? que quériax? dont veniax?

IARD: liard.

IAU: eau.

IAU DE MOURET: jus de fumier; parce qu'il a la couleur des morets ou baies d'airelle. (Manche.)

IAULOUX: plein d'eau, très-humide, marécageux. (Vire.)

IAUSSIR: pisser.

ICHIN: ici. B.

ICHITE: ici. S.-I.

ICI: ci. Ce temps ici pour ce temps-ci.

IDLO (D'): d'ici, de là. (Avranches.) Voyez ILO.

IDOUX, SE: maladif, qui éprouve de fréquentes douleurs.

IÈBE: gale du chat.

IETTE. Aphérèse de liette. Voyez LIETTE.

IEU! IEU! cri dont on se sert pour appeler les cochons. Voyez TIOT.

IEUCOLIER: écolier. S.-I.

IEUTUDIANT: étudiant. S.-I.

IEUN: un. S.-I.

IEUX: leur, à eux. S.-I.

IGNAU; IGNOT (adv.): sans cérémonie. A.

IGNORE (s. f.): ignorance d'une chose. Être en ignore: ignorer. A.

IGRE (s. f.): griffe, ongle. Voyez INGRE. A.

ILA: là. Martial d'Auvergne dit:

Quand les conducteurs ilà virent.

ILEC (adv.): ici, là.

ILET: îlot, petite île. Métaphoriquement, pâté de maisons, groupe formant une sorte d'île.

ILEU: là. B.

ILO: là. B.

IMMENSE (s. f.): très-grande quantité. J'en ai une immense pour j'en ai beaucoup. L.

IMPORTUNATION: importunité.

IMPOTHÈQUE: hypothèque.

INBERLIAN: Irlandais. Du latin Hibernia: Irlande. B.

INDE: terne, noirâtre, de couleur bise ou sale.

Ne fleur inde, jaune ne blanche.

(Rom. de la R.)

INDITER: indiquer, instruire. Voyez ENDITER.

INDOINE: privé d'aptitude. In négatif. C'est l'opposé d'idoine.

INDUQUER: éduquer.

INEL: alerte. Du Roman isnel. Brunetto-Latini a dit, dans le XIIIe siècle: «D'un home pereceus je dirai: ce est une tortue; de un isnel, je dirai: ce est un vent.» A.

INGRE: griffe. Voyez IGRE.

INNOCENT: idiot, fou. Walter-Scott, dans son Waverley (t. I, ch. 9), dit qu'en Écosse on donne aux fous le nom d'innocents.

INN'TOUT: non plus; pas davantage.

INSOUFFRABLE: insupportable, qu'on ne saurait souffrir.

INTÉ; INTEL: tel, pareil, semblable, égal.

INTERGIE (s. f.): léthargie, S.-I.

INTERGODER ou INTERGOUDER: interloquer, intimider. S.

INTERMINE. Voyez ÉTERMINE. A.

INTRODUIRE (v. a.): interrompre. L.

INTROPIQUE: hydropique. L.

INTROPISIE: hydropisie. L.

INVECTIF: vif et remuant. De invectus: emporté. L.

IORD: sale. De ord. Voyez ce mot.

IOU (prononcé i-iou): où, en quel lieu.

IOUSOUX: aqueux, en parlant des fruits et des légumes.

IOUSQUE: où.

IQUEUL, E: quel, quelle.

IRAGNIE; IRAIGNÉE; araignée.

ITIEUL (TOUT): tout d'un coup, tout entier. A.

ITOU: aussi. De l'adverbe latin item. Too, en anglais.

IU: pièce de rapport qui fait disparate avec l'étoffe sur laquelle on l'applique. (Coutances.)

IVRER; S'IVRER: s'enivrer.

IXE (s. m.): chevalet pour scier le bois à brûler.

J.

J'; JE: nous. J'l'erons: nous l'aurons.

JACA: paille de sarrasin. A.

JACASSE: bavarde. Dans le patois Rennais, jacasse s'entend d'une femme dont le caractère est contrariant.

JACASSER: jaser à tort et à travers. De l'italien gazza (pie), d'où nous avons tiré notre vieux mot agace, que La Fontaine a employé dans la fable de l'Aigle et la Pie:

L'agace eut peur; mais l'aigle, ayant fort bien dîné,

La rassure et lui dit: Allons de compagnie.

JACQUEDALE; JOCQUEDALE: imbécile, jocrisse.

JACQUET: écureuil. De Jacques, petit Jacques. Ces noms de saints donnés aux animaux ne sont pas rares dans nos usages, comme Margot (Marguerite), à une pie; Samsonnet (petit Samson), à l'étourneau et au maquereau; Richard, au geai; Martin, à l'âne; Coco (Jacquot), au singe. On dit: dès le pétro ou pétron Jacquet, pour: à la pointe du jour.

JADE (s. f.): jatte. A.

JAFFE (s. f.): soufflet. Voyez GUIAFFE et GUIAFFER.

JAFFER: souffleter. L.

JALET; JALÉE: propos inconvenant, bavardage. De l'islandais jula: crier à tort et à travers.

JALOUSIE: œillet de poète (Dianthus barbatus).

JAMAIS (A): beaucoup. Il a des fruits, des écus à jamais: à n'en finir jamais.

JAMBILLER: remuer les jambes convulsivement, les agiter outre mesure.

JANOTTE: bulbe du Bunium bulbo-castaneum. En Roman, anote.

JANGLER: habler, mentir, railler, plaisanter. Du vieux français jangler, joculari. Voyez le Glossaire de Roquefort.

JANNIÈRE: plant d'ajoncs. Voyez BOIS-JAN et JION.

JANS: dedans. B.

JAP; JAPE: babil, bavardage. De japper. Dans le patois Lorrain, on dit de la jappe. S.-I.

JAR: langage, jargon. S.-I.

JARD: écailles de poisson. Voyez ÉCHARDE.

JARDIAU. Voyez GERZIAU. A.

JARDRIN: jardin. A.

JARNICOTON. Juron.

JARNIDIEU. Juron. C'est-à-dire: je renie Dieu. L'auteur de Pathelin, p. 62, dit:

Il a mon drap, ou je r'gnie Dieu. B.

Dans les jurons, pour atténuer l'énormité de l'expression, on dit bleu et dié. D'où parbleu, morbleu, jarnidié.

JAROSSE; JAROUSSE (s. f.): vesce, gesse cultivée (Dathyrus sativus), qu'Olivier de Serres appelait jarrus. Dans la basse latinité, jarrossia. Les cultivateurs du département du Gers donnent le nom de jarosses aux différentes espèces de vesces. (Annuaire du Gers pour l'an XII.) A.

JARRETELER: attacher les jarretières. P. R.

JARRETER: se heurter les mollets en marchant. O.

JALOT: baquet, petit cuvier.

JARROTIN: jarret de veau. Terme de boucherie. A.

JAS: jars, oison. C'est le mâle de la pige. Voyez ce mot. Jas, par suppression de l'r, comme dans gas pour gars.

JASCARDER: jaser mal à propos, bavarder. A.

JASPINER: babiller, taquiner, jaser, plaisanter.

JASSETOISER: jaser sans mesure. L.

JATÉ: gentil. BÉ JATÉ: bien gentil. L.

JAU: coq. De gallus. Voyez GAU.

JAUNET: renoncule des prés (Ranunculus pratensis). Voyez BASSIN. L.--Un peu jaune.--Pièce d'or. H.-N.

JAVOTER: jaboter, jaser, babiller, caqueter.

JAVRELINE: javeline, dard. S.-I.

JE pour nous. Je ferons; je sommes arrivés. Patois Walon. Voyez ONS. L.

JEAN-QUIN: mélange de café, de sucre et d'eau-de-vie. Voir sur l'origine de ce mot le Dict. de M. l'abbé Decorde.

JEMENT: jument.

JENNE: Jeune.--JENNESSE: jeunesse.

JÉNOTTE. Voyez JANOTTE. A.

JENS! mot exclamatif. S.-I.

JERGIR: sarcler. Du latin sarcire.

JERGONNER: jaser, babiller. De jargon.

JERQUÉ: perché, juché, placé désagréablement.

JÉSUET: hypocrite. De jésuite. L'abbé Furetière prononça ainsi sur la question de savoir si on devait écrire jésuiste ou jésuite: «Il faut dire jésuite, comme on dit hypocrite, sodomite.» B.

JÉSUITE: dindon; parce qu'on attribuait aux Jésuites l'introduction de cet oiseau en Europe. L.

JETER (v. n.): suppurer. En patois Walon, jeté à matière. L.

JEU (FAIRE SON): jouer son rôle, paraître, figurer. Voilà une belle robe, elle fera son jeu à la prochaine fête.

JEU D'EAU: jet-d'eau. Patois Lorrain. L.

JEUN (A CŒUR): à jeun. L.

JEUNDI: jeudi. A.

JEUNESSE: jeune fille.

J'VA; J'VAL: cheval. L.

J'VEU: cheveu. L.

JIFAILLER: folâtrer mal à propos. Voyez JIFER.

JIFALIER, ÈRE: qui aime à jifer. L.

JIFER: jouer en folâtre. L.

JIFFE: soufflet.

JIFFER: donner une jiffe, jifle ou soufflet.

JIFLE (s. f.): soufflet. Patois du Jura.

JIFLER (v. a.): souffleter.

JILE, s. f.: diarrhée des animaux. L.

JILÉE (s. f.): eau ou tout autre liquide qu'on a fait jaillir.

JILER: lancer, faire jaillir un liquide. A.

JILOIRE: petite seringue de sureau. Voyez ÉCLIPE. A.

JION (s. m.): jomarin (Ulex Europæus). A.

JOB (BATTRE LE): perdre son temps, ne rien faire.

JOCER: se moquer, jaser, niaiser. Du latin jocari.

JODANE (s. m.): sot, niais, jocrisse. B.

JODU: sourd, au propre; inintelligent, au figuré. De j'ouïs dur: j'entends ferme. M.

JOE: joue.

JOFIN: poupée ou mannequin que l'on met par amusement dans un lit, pour faire croire qu'une personne y est couchée. Du latin jocus, jeu. A.

JOGANE: espèce de coiffure d'enfant composée d'un fond et d'une passe sans papillon. Comme la jogane laisse la joue (la joe) à découvert, c'est du mot patois joe qu'elle tire sa dénomination A.

JOJO: cheval. Comme dada. De jo et de jor des anciennes langues du Nord.

JOLET: jeu, mouvement. O.

JONFIEUX, SE: oppressé, e. Du verbe patois jonfler. Jonfieux pour jonfleux, comme bieu pour bleu, fieur pour fleur.

JONFLER: respirer avec peine; ronfler; souffler de l'haleine en expirant l'air. Probablement de sufflare, comme le conjecturent MM. Duméril.

JONQUERAIE: terrain où l'on fait croître du jonc.

JONQUETTE: fleurs qu'on jette dans les fêtes et dont on jonche la terre. C.

JONQUIÈRE: terrain où le jonc croît spontanément.

JORER: se parer avec luxe, avec affectation.

JOSTER: joûter, folâtrer, plaisanter. De jocus, jeu.

JOSTEUR: gai, amusant et farceur.

JOUBIBOT; JOUBJEOT: tasse de café. De joué: guère, et de bibere: boire. O.

JOUCET: soufflet, claque sur la joue. O.

JOUÉ (adv.): guère, peu. Cet homme n'a joué de pommiau, guère de gras de jambe. Voyez POMMIAU. A.

JOUG-A-COUE: joug double pour deux bœufs attelés côte à côte à une charrue. Ce joug tient à la charrue au moyen d'une longue pièce de bois, nommée coue (queue) et chevillée dans le joug.

JOUGLER: gambader. Se dit des chevaux reposés qui sortent de l'écurie en gambadant.

JOUGUET: petit joug pour un seul bœuf.

JOUIR DE: venir à bout de. On ne saurait jouir de cet enfant indocile: on ne peut en venir à bout. Voyez CHEVIR.

JOUJOUTE (FAIRE): se jouer.

JOUQUAY; JOUQUÉ: juché, perché. S.-I.

JOUR-FAILLI (A): au soir.

JOURNAL (de terre): ce qu'on peut labourer de terre pendant une journée de travail. A.

JOUSTE; JOUXTE: auprès de, attenant à. Du latin jaxia.

JOUTER: toucher à. Cet herbage joûte à la rivière.

JOUVEUX, SE: aquatique. L.

JUC (s. m.): perchoir du poulailler. En Roman, joc. Ce mot, qui vient de jugum, perche, se trouve dans Des Perriers (Nouvel. 16 et 31). L.

JUDAS (BRAN DE): taches furfuracées qui paraissent, surtout au printemps, sur le visage de certaines personnes. M. Decorde.

JUGAIN: jomarin. Voyez JION. A.

JUIF: espèce d'hirondelle, le martinet.

JUIS: juif, israélite. De judæus. Dans le Pédant joué de Cyrano de Bergerac (acte II, scène 3), Matthieu Gareau s'exprime ainsi: «Ous équiais un vrai jui d'Avignon.» L.

JUPÉE: courte distance. Interrogés sur la distance d'un lieu à un autre, les paysans répondent souvent au voyageur: «Il n'y a qu'une jûpée.» La jûpée peut varier d'un à cinq ou six kilomètres.

JUPER. Voyez HUPER. A.

JUPET. Voyez HUPET.

JUQUER; JUQUIER: percher, jucher.

JUQUOUX: juchoir. Sembler tomber du juquoux: paraître tout étonné.

JUS (adv.): à terre.

JUS D'OCTOBRE: liqueur préparée avec un mélange d'eau-de-vie et de poiré doux, réduit en sirop. L.

JUSÉE (de fumier): liquide qui s'écoule du fumier, en forme de jus.

JUSER: sortir par compression, en parlant des fruits.

JUSEUX: juteux, en parlant des fruits. L.

JUSSE: juste. H.-N.

JUTER: produire du jus.

J'VA: cheval. J'VAS; J'VAUX: chevaux.

K.

KAFIGNONS: corne qui se trouve à l'extrémité du pied des animaux qui l'ont fourchu, tels que la vache, le porc, le mouton, etc. M. l'abbé Decorde.

KAINE: chaîne.

KALIPÈTE: sorte de bonnet de nuit, qui couvre les joues des femmes, et qu'elles conservent le matin jusqu'à ce qu'elles fassent leur toilette.

KARAS: berger.

KARUE; KAIRUE: charrue.

KÉ: quoi. Bé de ké: bien de quoi! se dit ironiquement pour peu de chose.

KERDER: carder.

KERMINNE: charogne.

KÉROIX: croix.

KERSIR: mourir. Voyez CRESSIR. A.

KEVRON: chevron.

KIA VALET! KIA VALET! Cri pour appeler les porcs à la mangeoire. C'est la corruption de tiot, qui est l'abréviation par aphérèse de petiot, diminutif de petit. Voyez TIOT.

KIEF: pièce de bois à laquelle on assujettit le soc de la charrue.

KIEN: chien. Du grec κυων.

KIGNE-EN-COIN (DE): d'un coin à l'autre.

K'MINAIE: cheminée.

K'MINSE: chemise.

K'VA: cheval.

K'VILLE: cheville.

L.

L': le. L'bout: le bout. L'sé: le soir.

LA: elle.

LABIT: douleur, peine. S.-I.

LABITER; SE LABITER: pleurer; se plaindre; tourmenter. De lacrymari. S.-I.

LABOUOROUX: laboureur.

LACHERON: laiteron.

LACHET: lacet.

LACHON; LAÇON: lacet pour prendre le gibier.

LAGNE (s. f.): bois de cotret, rondin de bois pelard. Ce mot signifie aussi mauvais bois. De lignum.

LAGUE (s. f.): espèce, qualité, acabit. B.

LAICHE: glaïeul (Gladiolus communis). Du Celtique hesk, mot auquel on a réuni l'article, comme dans lierre, hedera.

LAICHE (s. f.): lé, du latin latus. V. LÈCHE.

LAID (FAIRE): faire la moue; témoigner à quelqu'un qu'il déplaît.

LAIDURE (s. f.): fille ou femme laide. L.

LAIQUER; LÉQUER; LIQUER: lécher.

LAIRON; LAIROT: loir.

LAIRRAI; LAIRRAIS; etc.: laisserai, laisserais. Ancienne manière de conjuguer le verbe laisser. Maleville disait encore, dans le milieu du XVIIe siècle:

Si mes forces, Daphnis, égaloient mon courage,

A tes discours flatteurs je me lairrois tenter. A.

Lairroient est employé par Descartes dans le Discours de la méthode. Il est vrai que les éditeurs modernes corrigent Descartes. C'est une fantaisie qu'ils se passent et qu'on a tort de leur passer.

LAIS: témoignages de mécontentement. Faire des lais: grogner; agir de mauvaise grâce; bougonner.

LAISANDER: faire le laisant. V. LAISANT.

LAISANT: oisif, paresseux. Voyez LAISI. R.

LAISE (s. f.): lé d'une étoffe. P.

LAISI: loisir. S.-I.

LAISSE-TOUT-FAIRE (s. f.): fille de mauvaise conduite. A.

LAIT BATTU: lait de beurre.

LAIT DE BEU (lait de bœuf): mystification. Donner du lait de beu: mystifier; faire des promesses mensongères; dire des absurdités.

LAIT DE BEURRE: babeurre.

LAIT (GROS): lait caillé. Voyez CAILLES; CAILLE-BOTTES. L.

LAIT DE PIE (Euphorbia sylvestris). B.

LAITICHE (s. f.): belette à poil blanc. On dit à Alençon laitice, sorte de revenant qui apparaît sous la forme d'un petit animal blanc comme du lait. De lait, et non pas de lætitia, joie. B.

LAITON; LAITERON: veau ou poulain qui tète. De lait.

LA-LOIN: ici près. A Bayeux, on dit là-lain. On lit dès le XVe siècle, dans les Cent nouvelles antiques: «Ma foi, dit-elle, velà sa place là-loing montrant le bord du lit.» A.

LAMPÉE (s. f.): boisson prise à grandes gorgées et en grande quantité. Du verbe laper. L.

LAMPER: prendre des lampées. L.

LANCEMENT: élancement dans une partie du corps.

LANÇON ou ÉQUILLE: petit poisson de mer (Ammodyta Tobianus).

LANCRET: gamin, vaurien. B.

LANDES (f. pl.): jomarin. Voyez JION et JUGAIN.

LANDON: cordon. B.

LANDON: rabâchage, bavardage. L.

LANDONNIER: bavard, rabâcheur. L.

LANDONNER: agir lentement;--rabâcher, bavarder. Les Bretons disent randonner, randonneur. L.

LANDORE: endormi, fainéant, lambin.

LANDORER: lambiner, s'endormir sur le travail. B.

LANER: écorcher, arracher le poil, comme le lanneur tire la laine du drap. S.-I.

LANEUX: ouvrier qui fait ressortir la laine du drap. S.-I.

LANFAIS; LANFOIE: filasse fine. Boivin et de Brieux dérivent ce mot de lanificium, expression qui désigne toute matière propre à être filée. Il s'emploie métaphoriquement pour langage entortillé, difficile à saisir, ou abondant et stérile. M.

LANFRONAGE: linge lavé ou savonné à la hâte. A.

LANFRONER: laver sans nécessité et sans soin. A.

LANGET: lange d'enfant au berceau. L.

LANGREUX: chétif, valétudinaire.

LANGUE DE BREBIS (Ranunculus flammula): petite douve. B.

LANGUE D'ÉPEC ou DE PEC (Pivert) (Carex glauca). B.

LANGUET: landier.

LANGUETER: bavarder. De langue. A.

LANGUETEUR, SE: bavard, e. A.

LANIER: lambin, paresseux. De lent.

LANRAIT. Voyez LENDRET.

LANTIPOUNER: marchander. S.-I.

LAPIER: rucher. Incorporation de l'article au mot apier, du latin apiarium, rucher.

LAQUE: tique, sorte de pou des animaux.

LAQUER; LAQUIER: lâcher.

LAQUEULLE: laquelle. B.

LARCI (FAIRE) ou plutôt FAIRE LA RESSIE. Voyez RESSIE.

LARD: chair de porc. Le lard n'en est que la partie grasse. L.

LARDÉ (s. m.): sorte de pâté gras, de forme semi-circulaire.

LARMER: répandre des larmes, larmoyer.

LARMETTE (s. f.): petite quantité de liqueur, goutte. De larme. L.

LAS-D'ALLER: fainéant, nonchalant. Un des personnages de Gargantua s'appelle Las-d'aller (liv. I, ch. 38). Nachor dit au valet Maucourant, dans la Passion à personnages, p. 139:

Ça, hau! saoul-d'aller.

Ce saoul-d'aller est le synonyme de las-d'aller.

LASSON: lacs, filet pour prendre les oiseaux. De laqueus. En bas-breton, lacz; en italien, laccio; en espagnol, lazo.

LATINEUX: latiniste. S.-I.

LATINIER: écolier qui étudie la langue latine. Dans l'ancien français, latinier signifiait interprète. Wace (Roman de Rou) dit que l'archevêque de Rouen

A Rou et à sa gent par latinier parla. L.

LATON: laiton.

LATUSÉE: être fantastique, dont on menaçait les enfants pour arrêter leurs cris ou leurs pleurs.

LAUDÉE (s. f.): volée de coups. A.

LAUDER (v. a.): frapper, battre. A.

LAUFFRÉE: repas copieux d'un animal. Du vieux mot luffre, vorace. Rabelais appelle lifrelofres les gourmands.

LAUMER: regarder de travers.

LAUNER: avoir l'esprit paresseux; fainéanter; dire toujours la même chose; radoter.

LAURETTE (s. f.): Daphné Lauréole (Daphne Laureola). B.

LAUSANGIER: donneur de louanges, flatteur.

LA-VA (adv.): là, aux environs. Il se promène là-va. On dit aussi là-ava.

LAVECHINER: laver mal, ou peu, ou des objets de peu de valeur.

LAVERIE: pièce près de la cuisine, où on lave la vaisselle.

LAVETTE: gros linge emmanché pour laver la vaisselle.

LAVIER: évier, égoût de cuisine.

LAVOUX: lavoir.

LAVURER: laver mal. Voyez LANFRONER. A.

LÉ: elle. De l'italien lei.

LÉ: les.

LÉCHARD. Voyez LÉCHEUR.

LÈCHE (s. f.): petite quantité. Une lèche de pain. En patois de Grenoble, leichi signifie «un morceau de pain long et mince.» Patois Rouchi.

LÈCHERIE: friandise. Du verbe lécher. A.

LÉCHETTE (s. f.): friande.

LÉCHEUR, SE: friand, e. Dans la Nef des fols du monde, les gourmands sont appelés lichards. Du vieux mot roman lechéor. A.

LÉCHOUX; LICHOUX. Voyez LÉCHEUR.

LEICAN: nigaud.

LÉGUME: importance. C'est de la grand'légume: c'est une personne d'importance.

LÉMAGES (s. m.): fourrage de plantes légumineuses, telles que vesces, pois. B.

LEMAN; LEMAU: vaurien, bandit.

LENDEDÉMAIN: lendemain. L.

LENDRET; LENRET: ici. C'est l'altération de la locution romane là endroit, là endret: là directement, précisément là. L.

LÉNIER: doux, patelin, intrigant. De lenis.

LENVERS: envers. Le lenvers: l'envers. Du latin inversus.

LEREBOURS (A): à rebours, au rebours.

LERME: larme. Il se prend dans le même sens que goutte. No n'y vait lerme: on n'y voit goutte.

LERMER. Voyez LARMER.

LERRU; LIERRU: lierre.

LÉS: les. Très-fermé, dans certaines contrées, devant une consonne.

LESANT (arr. de Mortagne): pesant, tardif. MM. Duméril.

LESSIVEUSE: femme qui conduit une lessive et celle qui la lave.

LESSIVIÈRE. Voyez LESSIVEUSE. L.

LET: lit. De lectum.

LETICE: âme d'un enfant mort sans baptême, qui paraît la nuit sous la forme d'un animal d'une blancheur éclatante; en islandais, læda signifie fantôme. MM. Duméril. Voyez LAITICHE.

LÉTISSE (Orne): enfant espiègle, amusant. Du latin lætus. Ib.

LEU: lu, participe passé de lire.

LEUC: lieu. D'où ileuc, le lieu où vous êtes.

LEUMIER: flandrin, efflanqué.

LEUX: leur, à eux. S.-I.

LI: lui.

LIAGE: couverture de chaume liée avec des harts.

LIAINIER; LIÊNIER: mendiant qui affecte un ton plaintif en demandant l'aumône.

LIAIS: fléau. Voyez FLAIS.

LIAN: gland. Par aphérèse.

LIANNE: glane.

LIARD D'UN SOU: pièce d'un sou (5 centimes). A.

LIAU; LIOT: liseron (Convolvulus albus). L.

LIBODEUX; LIBODOUX; LIBOUDEUX: gluant. B.

LIBOREUX; LIBOUREUX: gluant, visqueux. De lie. L. Voyez LIVARDEUX.

LICHER: faire festin; manger avec sensualité. Voyez LÈCHERIE.

LICHOINER: embrasser amoureusement. De lécher. O.

LICHOIRE (s. f.): bouche, langue; facilité d'élocution.

LICHON: leçon. S.-I.

LICO: licol, licou.

LIDER: glisser. De l'islandais lida. Vire.

LIÉ: elle. Ce pronom ne s'emploie que comme complément: par exemple, Chest por lié: c'est pour elle.

LIÉNARD; LIÉNOR: Léonard; Léonor.

LIÉPARDE: animal imaginaire qui hante les carrefours pendant la nuit. Peut-être est-ce une corruption de léopard.

LIERD: liard. Un rouge lierd: un misérable liard. L.

LIERRUT: lierre. B.

LIET: lit.

LIETTE: layette; petit coffret, tiroir. On trouve ce mot dans la 48e. Nouvelle de Des Perriers. En patois Walon, lietta.

LIETTE: petit lien, ou cordon qui serre la ceinture d'une culotte, une chevelure de femme, etc. L.

LIEURE: liure, câble de charrette, etc.

LIEU DE (EN): au lieu de. L.

LIEUTRIN: lutrin. L.

LIEUX: leur, à eux. L.

LIÈVRE DE MER. Voyez DIABLE. B.

LIGER; LIGIER: léger. L.

LIGOCHE (s. f.): limace. A.

LIMAGES. Voyez LÉMAGES.

LIMAS: limaçon. A.

LIME: fossé plein d'eau qui borne souvent les herbages de bas-pays et leur sert de limite. Du latin limes.

LIMER: pleurer à demi; crier sans répandre de larmes, comme font les enfants contrariés. A.

LIMONIÈRE: ornière. De limus: limon, boue. O.

LIMOUSINE: manteau de roulier, en poil et en grosse laine.

LIN: rut de la brebis.

LINCHARD: élancé, grand, mince, effilé.

LINETTE: graine de lin.

LINGARD: efflanqué. Voyez ÉLINGUER.

LINGUE: langue.

LINGUER: parler; jaser. S.-I.

LINOTIER: ouvrier qui peigne et prépare le lin ou le chanvre.

LIONE: chèvre-feuille; parce qu'il se lie aux arbres. Voyez VIONE.

LIOPE (s. f.): bande de toile pour assujettir les enfants dans le maillot. Du verbe lier. A.

LIOPER (v. a.): employer les liopes pour assujettir les petits enfants dans le maillot. B.

LIOT: enveloppe de gluis dont on abrite les ruches.

LIOTROPE: héliotrope (Heliotropium Peruvianum). Aphérèse. L.

LIPE (s. f.): grosse lèvre. Faire la lipe: faire la moue. L.

LIPU, E: qui a de grosses lèvres. L.

LIQUE-PLAT: lèche-plat, parasite.

LIQUER; LIQUIER (v. a.): lécher. L.

LIQUERET: friand. De liquer. B.

LIQUETTE: loquette; petite loque, lambeau.

LIQUEUREUX: liquoreux.

LIQUIFOIRÉ: Lucifer.

LIRE (s. f.): cane. Lire! lire! est le cri dont on se sert pour appeler les canards. L.

LIRETTE (s. f.): petit caneton. L.

LIRLAS: lilas.

LIROT (s. m.): caneton. De là ce cri pour appeler les jeunes canards: lirotes! lirotes! lirotes! L.

LIROT: mauvais couteau.

LIROTTER: couper péniblement avec un mauvais lirot. O.

LIS; LISET: lisière d'étoffe.

LISA: Élisa.

LISE: portion de grève, de marais, etc., où le sol déliquescent n'offre aucune résistance.

LISETTE (s. f.): ruban de fil. Du substantif lisière, parce que ce ruban sert souvent à border. Voyez BORD. A.

LISETTE: couteau d'enfant. A.

LISSEAU de fil: peloton de fil. L.

LISOUX: liseur.

LITÉ (PAIN): pain dont la pâte a mal levé. (Valognes.)

LITOINE: nonchalant, paresseux. C.

LITRANTAN: niaiseries, balivernes. De l'article li ou le et de trantran. (Vire.)

LIU: glu, glui.--LIU: lieu.

LIURE (s. f.): branche ou gaule, souvent fendue en deux et qui, dans les clôtures sèches, sert, au moyen de harts, à contenir les affiches et à consolider la haie. Voyez AFFICHES.

LIVARDEUX, SE: gluant, visqueux. A.

LIVERNAGE: pour l'hivernage. Voyez HIVERNAGE.

LIZAIS: liserés. S.-I.

LO: là.

LOBER: sommeiller. A.

LOBET. Voyez GOBET. De lopin.

LOCATIS (s. m.): cheval de louage; homme de peine.

LOCHER (v. n.): vaciller, menacer de tomber.

LOCHER (v. n.): secouer, en parlant d'un arbre dont on veut faire tomber les fruits. Du Roman eslocer; eslochier: agiter, remuer. D'elocare.

LOCLASSER: peiner, souffrir en travaillant. Voyez HOCLASSER.

LODÉ: mouillé. Du latin lotus.

LODER: marcher. De la basse latinité lobia ou lodia: promenoir, galerie.

LODER: marcher; se mouvoir; se traîner avec peine.

LODORIE (s. f.): supériorité. Avoir lodorie sur quelqu'un: lui être supérieur en force. A.

LOGANE (s. f.): chaumière. De loge. B.

LOISER: être permis. Ce verbe neutre a pour adjectif loisible, qui est resté dans notre langue.

LOJAIS: léger. S.-I.

LOLO: lait.--LOLO: veau, et, par extension, grand garçon qui a des manières enfantines.

LONER: rabâcher. Voyez LAUNER. B.

LONGIN; LONGIS: lambin.

LONGUE: longe.

LOQUE: là. S.-I.

LOQUETS: petites portions de laine qui tombent à terre, à la tonte des moutons. M. Decorde.

LOQUETONNER: agiter le loquet dans la serrure; clancher coup sur coup sans succès.

LORINER; LORCINER: diriger. La Muse normande dit:

Devant çu quai je lorine mes pas.

LORIOT: bouton qui s'élève sur les paupières; sorte d'orgelet.

LORIQUE; LORIQUETTE: loque, petit lopin. O.

LOSENGIER: adulateur. Du vieux mot los: louange. Du latin laus. Voyez ALOSER.

LOSSER: jaser. Du grec γλωσσα: langue. Par aphérèse. A.

LOSTRE (arr. de Mortagne): sale, malpropre. MM. Duméril.

LOT A FRÈRE, en parlant de l'ancien partage des successions normandes. Elle a lot à frère: elle a égalité de lot avec son frère.

LOUCE ou LOUSSE (s. f.): mensonge, tromperie. Peut-être du vieux mot lobe, qui a la même signification dans le glossaire qui est à la fin de l'Histoire de Bretagne de Dom Morice. Wace, dans le Roman de Rou, emploie leusse.--LOUSSER se dit pour mentir.

LOUCHE (s. f.): cuiller à pot ou à potage.

LOUCHET: sorte de bêche, en forme de louche, ou cuiller à pot. C.

LOUDIER; LODIER: courte-pointe de lit.

LOUÊPE (s. f.): chiffon usé; mauvais lambeau d'étoffe. L.

LOUÊPIAUX; LOUIPIAUX: oreillons; sorte de maladie des oreilles. Pour oripeaux. Voyez ce mot.

LOUIS DE SIX FRANCS: pièce ou écu de six livres tournois; parce que, comme le louis d'or, cette pièce de monnaie portait l'effigie du roi Louis. A.

LOUISOT: Louis.

LOULOU: loup. Mot enfantin.

LOURD: grossier, brutal. De balourd. A.

LOURDER (v. n.): être balourd: dire des balourdises.

LOURE (s. f.): cornemuse, musette.

LOURER: pleurer lâchement. (Vire.)--Chanter. S.-I.

LOUSSE. Voyez. LOUCE.

LOUSSE: vesse. Du celtique-breton lou.

LOUSSER: vesser.

LOUSSET: soufflet.

LOUSTER (v. n.): s'insinuer frauduleusement.

LOUSTRE; LOSTRE: sale personnage. O.

LOUVETTE: tique, ainsi nommée parce que cet insecte attaque souvent les loups.

L'QUEUL: lequel.

L'S: les, devant une voyelle ou une H muette.

L'SIVIÈRE. Voyez LESSIVIÈRE. L.

LUBIN: lupin.

LUBINS: sorte de loups-garoux. De lupus.

LUBRE: difficile à manier, à travailler; compacte. Voyez RUFLE.

LUE: lieue.

LUEURE: lire.

LUGAN: homme bizarre, boudeur, sournois. Luganner se dit des premières gouttes de pluie qui annoncent le mauvais temps.

LUIRE: lire. S.-I.

LUMELLE: allumelle, par aphérèse.

LUNER; LEUNER: lorgner; regarder de travers.

LUNETIER: homme qui porte des lunettes dont il n'a pas besoin.

LUQUE: luth. S.-I.

LUQUE: lampe. (Manche.) De lux, lumière.

LUQUER (v. a.): reluquer, regarder. Du latin lux. Souvent lûquer emporte l'idée qu'on regarde de côté, en évitant que l'on s'en aperçoive. De là sans doute le sens de loucher, qu'il a dans M. Decorde.

LUQUERNE: lucarne.

LURASSER. Voyez LURER.

LURE (s. f.): vers ou refrain d'une chanson, répété jusqu'à satiété. De loure: musette. On l'emploie, au figuré, pour signifier des promesses que l'on réitère souvent et qu'on ne tient jamais. La lure alors est une leurre.

LURER: fredonner; répéter la même chose; rabâcher; grommeler. L.

LURETTES: fredons, répétitions de chansonnettes sans suite.

LUREUX, SE: qui grommèle, qui rabâche. L.

LURIER: homme qui dit des sornettes. B.

LUROTIER. Voyez LUREUX. A.

L'Z: les. Courir l'z uns après l'z autres.

M.

M': ma; me. L'a, l'e disparaissent parfois devant une consonne.

MA; MAS: mal; maux.--MA (s. m.): sas, tamis.

MACABRE: inepte. De la fameuse Danse macabre, dont les personnages ne savent que répondre à la Mort qui les entraîne.

MACAILLE: nourriture, ce qu'on mâche.

MACELET; MACHELET: groupe de fruits tenant au même pédoncule. Un macelet de noisettes.

MACHACRE: massacre. M.--Viande. S.-I.

MACHACRE: ouvrier maladroit.

MACHET (s. m.): mâchoire.

MACHICOTER: mâcher en tournant et retournant ce qu'on a dans la bouche, sans l'avaler.

MACHIN; MACHINOT: machine; chose; objet dont on cherche le nom. Patois Lorrain.

MACHIS (s. m.): aliment mâché.

MACHON: maçon. Au figuré, ouvrier inhabile.

MACHOQUER: bossuer.

MACHOTER: mâcher lentement et avec une sorte de répugnance.

MACHU (adj.): en forme de massue. M.

MACHUE: massue. On disait macue, dans le XIIIe siècle: ce mot est employé par le roi de Navarre dans ses Chansons. Tête de machue: entêté, opiniâtre. L.

MACHURER: noircir, décrier.

MACOT: cachette; l'argent qu'elle contient. A.

MACRIAU: maquereau. En patois Picard, macrieu.

MADELEINE (POIRE DE): poire de Cuisse-Madame; parce qu'elle mûrit vers la fête de sainte Madeleine (22 juillet).

MAFONGUE. Même sens que Par ma fingue. Voyez FINGUE.

MAGNAN; MAGNEN; MAIGNEN: chaudronnier ambulant, dont on faisait peur aux enfants comme du prétendu Croquemitaine. Du vieux mot maignen: chaudronnier, et de l'italien magnano. Nicot et Monet écrivent maignen, comme dans le moyen-âge. En patois Bourguignon, maignié. Magnin en patois Walon. On prononce aussi maïan.

MAGOSSE (s. f.): amas d'argent; petit trésor. Voyez MACOT. A.

MAGOT. Voyez MACOT. L.

MAGOUANER: mâcher lentement et désagréablement. A.

MAGOUSSE (s. f.). Voyez MACOT.

MAGROLLE (s. f.): somme d'argent. A.

MAGUE (s. f.): estomac de veau, dans lequel on prépare la présure pour faire le fromage. L.

MAGUE: gros ventre; bosse. S.-I.

MAHON: coquelicot.

MAHON: qui parle avec difficulté; bègue. O.

MAHONNER: parler avec difficulté; balbutier; bégayer. Voyez BAUBE.

MAI: moi.

MAIGNETS ou MÉGNETS: petits enfants. Du celtique man: homme. Maignets est le diminutif de man, d'où viennent aussi manant et manoir, etc. Le vieux mot meignie, ou plutôt maignie, signifiait maisonnée, toutes les personnes d'une maison. Dans le patois Gascon, on dit maynat pour un petit garçon. A.

MAIGRASSIER: grand, mince et approchant de la maigreur.

MAIGRIER: maigre.

MAILLOCHE (s. f.): petit maillet.

MAILLOT: maillet.

MAINDRE: moindre. S.-I.

MAININE: petite main.

MAINS; MEINS: moins. S.-I.

MAIN-TACHE: à peu près, au hasard, sans que l'on compte. Prendre, donner à main-tâche.

MAINTAIN; MAINTIÉ: manche de fléau. O. et M.

MAIRERIE: mairie. Voyez MARIE. A.

MAIS: plus; jamais. Mei, en patois de Grenoble. De l'adverbe latin magis. Je n'en peux mais: je n'en peux plus.

MAIS DE CE TEMPS: désormais. L.

MAISI PLUS: désormais.

MAISON: la cuisine d'un paysan. C'est en effet la pièce importante, la pièce par excellence de son habitation.

MAIS QUE: lorsque; après que; pourvu que. Employé par le roi de Navarre, dans ses Chansons, et par L'Estoille, dans son Journal.

MAIS QUE (POUR): lorsque. L.

MAITE: maître.

MAITIA; MAINTIEN: pain composé de blé et d'orge, par moitié; cidre pressuré avec de l'eau, par moitié. Voyez MITOYEN.

MAITRE-CIDRE: cidre pur.

MAITRE-PIERRE: pomme à couteau, qui se conserve très-long-temps.

MAITRIAL, E: impérieux; qui agit en maître arrogant. L.

MAL DE L'AN: coliques et convulsions des petits enfants. Voyez CATERRE. A.

MAL (HAUT): épilepsie; mal caduc.

MAL (PRENDRE): mourir. Pris de mal: atteint de maladie. Il lui a pris mal: il est tombé malade. L.

MAL (TOMBER DE): être attaqué d'épilepsie.

MALAISE (A): à plus forte raison. H.-N.

MALAISÉE (DANSER LA): recevoir une volée. Voyez DANSE. L.

MALANDRE: pustule, ulcère; coup, blessure.

MALANDRIN: malade ayant des malandres.

MALARD: canard, mâle de la cane. L.

MALAUCŒUREUX; MALAUCURIEUX: dégoûtant; dégoûté. L.

MALE: marne.

MALE; MALAIS: fumier consommé, et plus particulièrement celui des bêtes à cornes.

MALEMENT: mal, méchamment, avec malice, à tort. M.

MALENDURANT: difficile à vivre. Du verbe endurer. L.

MALENDURER: souffrir impatiemment.

MAL-EN-HIE ou HIS: mal portant, souffrant; mal en gaîté, de mauvaise humeur.

MALENTENTE (s. f.): mal-entendu.

MALER: engraisser avec de la marne.

MALER: fatiguer, exténuer. De malum: mal.

MALGRÉ QUE: quoique. Patois Lorrain.

MALIÈRE (s. f.): fosse dans laquelle on dépose les mâles ou fumiers pour qu'ils s'y consomment. C.

MALIN: petit poisson de rivière. B.

MALINE: maligne.

MALON; MALUN: escarre, croûte qui se forme sur la peau lorsqu'une plaie se guérit; cicatrice. De malum.

MALHERBE; MALLE-HERBE: mauvaise herbe, qui donne le vertige et empêche de retrouver son chemin.

MALHEURÉ: malheureux; homme à qui il arrive un malheur.

MALHEURETÉ: malheur, accident. On dit aussi malhuré; malhureté.

MALHUR: malheur.

MAL INCOMMODE: fort incommode. H.-N.

MALONNER: se former en malon.

MALPIÉTÉ: qui a de mauvais pieds; inhabile aux longues marches.

MAL St.-MEIN: croûtes laiteuses des enfants. L.

MALUSER: mésuser.

MAN: larve du hanneton (Mélolontha).

MAN: mon. Man kien: mon chien.

MANCHÉE: nid de lapins; leur terrier où sont déposés leurs petits. De manere: demeurer.

MANCHERON; MANCHON; MANÇON; MANQUETIN: manche de charrue.

MANDALE (s. f.): soufflet sur la joue, sur la mâchoire, les mandibules.

MANDRE: moindre. S.-I.

MANDRILLE: espèce de manteau vieux et en mauvais état.

MANET: manoir; habitation distinguée, inférieure toutefois au château; gentilhommière. L.

MANETTE: Marie-Anette; diminutif de Marie-Anne. A.

MANGEARD: dépensier, prodigue qui gaspille. L.

MANGER L'ORDRE: oublier. Patois Lorrain.

MANGÉRIAU, au pluriel MANGÉRIAS: gens du fisc, sangsues du peuple. S.-I.

MANGERIES: vexations fiscales.

MANGE-TOUT (DES): petites fèves qui se mangent en entier, lorsque le grain commence à se former.

MANGEUX DE FOIN SUR LE BAT: parasite.

MANGNER; MANGNIER: manger. Mangniez donc! vous ne mangniez pas; gnia que me qu'mangne: mangez donc! vous ne mangez pas; il n'y a que moi qui mange. L.

MANGNIETS. Voyez MAIGNETS.

MANGUER: manger.

MANIERS ou MANIETS. Voyez MAIGNETS.

MANIFACTURE: manufacture.

MANIFIQUE: magnifique. Patois Lorrain.

MANIQUET: selle de femme, couverte d'une peau de mouton. H.-N.

MANJURE: démangeaison. J'ai manjure à la tête. H.-N.

MANJURIAU. Voyez MANGÉRIAU. L.

MANJUSSER; MANJUCER: manger. B.

MANNETTE: petite manne. L.

MANSAIRE; MANSÈRE: misérable; déguenillé; mal vêtu.

MANSEL: manoir, habitation. Du latin mansio.

MANTAIN: manche de fléau.

MANUYENGE: possession, jouissance.

MAQUAILLE (s. f.): aliments mal préparés. Du verbe mâcher.

MAQUE-ÉPAIS: goinfre, gourmand. H.-N.

MAQUER; MAQUIER: mâcher désagréablement.--Manger. S.-I.

MARAILLER: se salir dans l'eau bourbeuse. De la basse latinité mara: mare. A.

MARAS ou MARAT: maraud, mauvais sujet. Du grec μιαρος: scélérat, qui a produit marrans, vieille expression qui signifiait juif. En patois Walon, maraïe signifie canaille. L.

MARCACHA: gamin; petit homme mal bâti. On disait autrefois margajat:

Que nous ririons tretous

De voir un margajat fagotté comme vous.

dit Boursault en parlant d'Esope. Parler margajat. Voyez CHARABIAH.

MARCAPIÉ: raisiné. (Manche.)

MARCAU; MARCOU: matou, gros chat mâle. O. En patois Walon, markou; en patois Troyen, marcoux.

MARCELOTTE bout d'un bâton. Corruption de masselotte: petite massue. Voyez RABOTTE. A.

MARCHÊQUE; MARCHESSE (s. f.): fête de la Notre-Dame de Mars (l'Annonciation). Marcesche, dans une charte de 1407. On dit proverbialement, en parlant des veillées pour le travail:

La bonne veilleresse

Commence à la septembresse

Et finit à la marchesse.

Voyez SEPTEMBRESSE. L.

MARCHER: parcourir. Marcher une propriété.

MARCIÈRE (s. f.): dépôt de marc dans une fosse. (Manche.)

MARCOU. Voyez MARCAU.

MARÉCHAL: oiseau de l'ordre des passereaux. B.

MARÉE (s. f.): flaque d'eau. De mare. L.

MARÉE (s. f.): denrée. Porter la marée au marché. L.

MARETTE: petite mare.

MARGANE (s. f.): sèche. Du celtique-breton morgaden.

MARGANNER. Voyez DÉGANNER.

MARGAS, ou MARGASSE (s. f.): petite flaque d'eau bourbeuse. Du substantif mare et du verbe gâter. Au figuré, embarras. Le substantif margane (excréments humains) du département d'Ille-et-Vilaine pourrait bien avoir la même origine. Dans le patois du Jura, gouillat et gouille signifient boue et le lieu où elle séjourne. De là, margouillis. Voyez ce mot. A.

MARGASSER (SE): se salir dans un margas. A.

MARGAU: fille de mauvaise vie.

MARGOT (s. f.): pie. On dit Margot pour une pie, comme Richard pour un geai, Martin pour un âne, etc. La Fontaine dit (Fables, XII, 11):

L'aigle, reine des airs, avec Margot la pie.

MARGOT (s. f.): fourche. Du latin merga.

MARGOT-PINTON: femme ivrogne. On dit proverbialement:

Margot Pinton,

Qui aime mieux sa pinte que son demion.

Voyez DEMION.

MARGOTTE: marcotte.

MARGOTTER: marcotter. C'est le G pour le C, comme ganif pour canif.

MARGOUAIS: fond de carrière, de marnière. Du celtique marga (marne), que le naturaliste Pline (liv. XVII, ch. 4) cite comme un excellent engrais.

MARGOUILLER: bredouiller; manger malproprement; salir.

MARGOUILLIS. Voyez MARGAS.

MARGOULETTE: mâchoire (terme de mignardise); petite bouche. En Roman, gargate. Dans le patois Walon, gargolette: gosier, gorge.

MARGOULINE: bonnet de femme. Voyez GOULINE.

MARGRÉ: malgré. S.-I.

MARGUITE: Marguerite.

MARIANNE: Marie-Anne. Voyez MANETTE.

MARICAUDER: noircir le visage, les habits. H.-N.

MARICHAL; MARICHA: maréchal. L.

MARIE: mairie. La rue de la Marie. A.

MARIE-SOUILLON (s. f.): femme malpropre. On dit aussi Marie-Salope; Marie-Torchon.

MARIE-SURELLE: femme acariâtre. De surelle, oseille.

MARINGOTE (s. f.): sorte de charrette que l'on commença à employer peu après notre célèbre victoire de Marengo, en 1800.

MARINGOUIN: cousin, sorte d'insecte.

MARIN-ONFROY. Nom d'une espèce de pommes dont l'introduction, d'après Pluquet, est due à Marin-Onfroy, seigneur de Veret et de St.-Laurent-sur-Mer, qui apporta des greffes dans le Bessin, au commencement du XVIIe siècle. Cette espèce s'est propagée dans le département de la Manche, et on la prise beaucoup aux environs de St.-Lo, où l'on comptait encore, il y a peu d'années, plusieurs familles des noms de Marin et d'Onfroy. La tisane de Marin-Onfroy est le cidre gracieux qu'on obtient de l'espèce de pommes dont on vient de parler. Le fruit est généralement petit, dur; il mûrit très-tard. Son aspect est loin d'être séduisant comme le goût du cidre qu'il produit. M. Lepingard.

MARION: Marie. C'est de là qu'est venu le mot Marionette, diminutif de Marie. L.

MARJOLET: élégant. De joli. L.

MARJOLLES: caroncules qui pendent sous le bec des coqs et des poules; et, par métaphore, le double ou le triple menton des personnes très-grasses.

MARMIONNER; MARMONNER: murmurer sourdement; mal prononcer.

MARNÉ. On appelle à Vimoutiers pain marné celui qui n'est pas complètement blanc. De marne, terre de couleur blanc-grisâtre.

MARNET: le grand guillemot, oiseau de mer. B.

MARONNER: grommeler.

MAROTTE: Marie. Le nom de la marotte de la folie vient de ce diminutif. L.

MAROUAU: matou. Voyez MARCOU.

MAROUILLAGE (s. m.): eau bourbeuse. De mare. A.

MAROUILLER: agiter de l'eau bourbeuse; se salir dans le marouillage. Voyez VAROUILLER. A.

MARPAS: sale, bas.

MARQUE-A-LA-VIELLE: iris, arc-en-ciel. (Coutances.)

MARRINE: marraine. L.

MARRUBLER: meurtrir fortement. Peut-être de marrube (Marrubium vulgare), plante médicinale que l'on écrase. L.

MARTAFLU. Voyez MASTAFLU.

MARTE; MATTE: petite boulette de terre cuite, pour jouer, comme avec la canette et les osselets. L.

MARTINET: grimpereau. L.

MASCAPIÉ: raisiné de poires ou de pommes. B.

MASS: masure. De la basse latinité.

MASSACRANTE (HUMEUR): mauvaise humeur; humeur très-bourrue. Patois Lorrain.

MASSAIS (s. m.); MASSÉE (s. f.): argile pétrie avec du foin, pour faire les planchers. B.

MASTAFLU, E: gros et mal bâti. De l'ancien qualificatif maflu. La Fontaine a dit (Fable III, 17), en parlant d'une belette:

Grasse, maflue et rebondie.

MASTAPIN: gros, bouffi.

MASTAS: homme très-replet. De masse. Voyez TARIBONDIN.

MASURÉ, E. Terre masurée: terre pourvue de bâtiments d'exploitation et d'habitation. De masure.

MAT: flèche. S.-I.

MATE (ENFANT DE LA): escroc, filou. Du nom d'une place de Paris fréquentée par les voleurs, suivant Moisant de Brieux, p. 15 de ses Origines de coutumes anciennes.

MATE: lait caillé. S.-I.

MATE; MATRE (s. f.): extrémité de l'os du tarse du mouton, de la brebis. Le jeu de mâtes se compose de ces petits os qu'on jette sur une table. Les mâtes qui sont tombées sur le côté, doivent être redressées par le joueur dans l'intervalle de temps qu'une balle ou tout autre objet, qu'il a lancé en l'air et qu'il doit recevoir, met à retomber dans sa main. M. Lepingard.

MATEREAUX: matériaux. De matière. Patois Lorrain. L.

MATES (s. f. pl.): lait caillé. En patois Lorrain, maton. S.-I.

MATHIEU-SALÉ: Mathusalem. Vieux comme Mathieu-salé.

MATIÈRE (s. f.): pus. Patois Walon.

MATIFAS: mortier de chaux, de sable et de bourre, pour enduire.

MATRASSER: assommer. De matras, sorte de trait qui ne perçait pas, mais meurtrissait cruellement. Du latin mactare. B.

MAUFAIT: mal fait, contrefait.

MAUGONNER: mâcher, mordre, ronger vilainement. Au figuré, grommeler. A.

MAUGRÉ: malgré.

MAUGREBLEU. Juron. De l'arabe maghrabi. Dans le midi de la France, d'où maugrebleu nous est venu, et qui fut quelque temps au pouvoir des Sarrasins, on dit magrabiou, qui est plus rapproché de son origine. Peut-être maugrebleu vient-il de malgré Dieu.

MAUGRENÉ: maudit. Quelle maugrenée affaire!

MAUMINÉ: blême, qui a mauvaise mine. A.

MAUPAS: mauvais passage, lieu dangereux, soit par la difficulté du passage, soit par le danger des rencontres. Ce nom a été donné à des lieux, à des gués de rivière, etc., qui n'offrent présentement aucun danger.

MAUPITEUX: souffrant, malheureux. De mal et de pitié. S.-I.

MAUTALENT: ignorance; mauvais vouloir; disposition à mal faire. Ce mot est dans Montaigne.

MAUTE (s. f.): fresaie.

MAUTÉ: méchanceté. L.

MAUTURE (adj.): méchant, malin, espiègle, vaurien, d'une probité suspecte.

MAUTURE (subst.): blessure grave; plaie considérable, tenant en général au vice du sang.

MAUVAISETÉ: méchanceté. Dans Nicot, mauvaistié.

MAUVE: mouette, oiseau. B.

MAUVI; MAUVIARD (s. m.): mauviette. En patois Walon, mâvi signifie un merle.

MAXI; MAXIS: méchant. B.

MÉ: moi.--MÉ: maintenant.

MÉCANIQUE: souffrant, faible, d'une santé délabrée; d'une chétive constitution;--insuffisant.

MÉCHANT: pauvre, digne de pitié. Ce méchant enfant; cette méchante petite bête. Une paysanne dit: J'ai eu tant à faire, que je n'ai pas eu le temps de peigner ma méchante tête.

MÉCHANT: difficile. Terre méchante: terre difficile à travailler.

MÈCHE: moitié. De mèche: de moitié. Argot.

MÈCHE: moyen, possibilité. Il y a mèche, ou: il n'y a pas mèche: on peut, ou: on ne peut pas.

MÉCHER: pocher. (Vire.)

MÉCREDI: mercredi. Patois Lorrain. L.

MÉDIN: mauvaise couche. O.

MÉGAUGIER (v. a.): désappointer. D'égayer; mégayer: mal égayer.

MÈGUE (s. m.): serum, petit-lait. De mesga, dans la basse latinité. On appelle aussi mègue l'agglutination qui se forme au fond d'un vase par les dépôts du cidre, du vinaigre, et autres liquides.

MÉJAMBIÉ; MÉJAMBIER: qui a les jambes en mauvais état, couvertes d'ulcères en suppuration.

MEILLE; MÊLE: nèfle. On lit, dans Cretin, p. 205:

Raisins, pruneaux, pommes, poires et mesles.

MEILLER: néflier. En latin, mespilus.

MÉLAN: merlan.

MÈLE: «flocons mucilagineux au fond des bouteilles de cidre», suivant Pluquet. On dit ailleurs: mère. V. MÈGUE.

MÊLE: merle.

MÊLEAU; MÊLO: paquet de fil, de laine, de soie, mêlé.

MELER (v. n.): s'altérer. Se décomposer, en parlant des pommes. De malus: pommier, et de malus: mauvais. La pomme melée est celle dont la chair trop mûre a pris à sa surface une teinte brun-clair et une consistance molle. En patois Walon, melaie signifie un pommier.

MÊLIER; MESLIER: néflier. En anglais, medlar-tree.

MÉLIEU: milieu.

MÉLIMÉLOT: mercuriale (Mercurialis annua). B.

MÊLI-MÊLOT: objets confus, mêlés, en désordre.

MELLE (s. f.): anneau d'une chaîne. De maille. L.

MELLETON: prunelle, mauvais petit fruit. De malum.

MÊLURE: petites herbes qu'on mêle à la salade pour l'assaisonner.

MÉMARCHURE: entorse. De marcher mal. L.

MEMBRÉ: membru. Patois lorrain.

MENACHE; MENACHER: menace, menacer.

MÉNAGÈRE: femme de campagne. De ménage. En patois Walon, menadzira. Voyez CRÉATURE.

MENDRE: moindre.

MÉNESTRIEUX: ménétrier. S.-I.

MÉNOM: sobriquet; surnom. De : mauvais, et de nom.

MÉNOMMER (SE): prendre un nom qui n'appartient pas.

MENOUX: menin, conducteur, cicerone.

MENT: comme, comment. Ment hla: comment cela? ment tout: comme tout. De comment, par aphérèse. Voyez C'MENT. L.--A Pont-l'Évêque, mentêche pour comment est-ce?

MENUISE (s. f.): petit plomb pour tuer les oiseaux. De minutus.

MÊNUIT: minuit. L.

MÉQUIÉ: moitié. L.

MÉQUIER: métier.

MERC; MERQUE (s. m.): marque sur la peau; lentille ou petite verrue; borne en pierre qui marque les limites dans les champs. B.

MÈRE: dépôt glaireux dans le vieux cidre; substance que l'on croit propre à faire naître le vinaire (à en devenir la mère).

MERELLE: cidre dans lequel on a mis beaucoup d'eau. B.

MÉRIAISE: merise.

MÉRIENNE: méridienne. Par syncope. Sieste, sommeil de midi. Faire mérienne: faire la sieste.

MERLUS (s. m.): sorte de petite morue sèche; merluche.

MERNUCHON. Plante; la stella media des oiseaux.

MEROLLE: brebis. O.

MÉROTTE: petite-mère. L.

MERQUE: marque. MERQUIER: marquer, tracer, etc.

MESANGLE; MESETTE: mésange.

MÉSAISE: gêne, au propre et au figuré.

MÉSAISÉ: qui est dans le mésaise. Ne se dit qu'au figuré: mésaisé dans son commerce.

MÉSHUI: aujourd'hui, tantôt, désormais, dorénavant. Dans le Testament de Pathelin, p. 131:

Ne viendra meshuy Guillemette?

MESEAU; MEZEL: lépreux.

MESCHIEF: malheur.

MESCHEOIR: échouer, ne pas réussir.

MESCHEU (part. passé de mescheoir). Il en est mescheu: il en est arrivé malheur.

MESÉ: atteint d'une lèpre appelée méselerie. Métaphoriquement, insensible.

MESHAGNÉ; MESHAIGNÉ (l'S ne se prononce pas): estropié, mutilé.

MESHAING: mutilation, malheur, accident, mécompte.

MESIGUE: mésange.

MESIRAGNE; MESIRAIGNE: musaraigne.

MESIRE: merise.

MESIRETTE: petite musaraigne.

MESIRIER: merisier.

MESM'ORAINS: même naguère. H.-N.

MESNIE: maison, maisonnée, famille.

MESNIL: maison dans la campagne et champ y attenant.

MESSINE; MÊCINE: espèce de coussin en foin ou en paille, dont les paysans garnissent la partie supérieure de l'entrée des sabots, pour qu'ils ne blessent pas le coude-pied.

MESSIONAL: qui a lieu pendant les vacations, fixées anciennement au temps de la moisson. De messis.

MESURE: convenance, sagesse. C'est la mesure: c'est ce qui convient. Dans le XIIIe siècle, mesure signifiait sagesse, bonté. C'est le quid deceat, quid non, d'Horace; et l'emploi qui en est fait dans les Chansons du roi de Navarre et le Glossaire de La Ravallière. En Roman on disait amesuré, pour sage; en Provençal, amesurat. L.

MESURETTE (s. f.): huitième partie de l'aune. L.

MET (s. f.): huche, pétrin, maie. On trouve met dans les vieux fabliaux. Du verbe mettre. Met était encore en usage dans le XVIe siècle. En effet, Du Bartas dit, dans le second jour de sa Semaine, v. 1129:

L'un sur un ais flottant hasardeux se commet;

L'autre vogue en un coffre, et l'autre en une met.

Mèe, en patois Lorrain; mai, en patois Walon. Dans le patois de Grenoble, mata signifie pétrir, faire du pain.

MÉTANT: moitié du boisseau; environ 20 litres.

MÉTIER: à propos, urgent, important, nécessaire. Il était métier d'agir: il était important d'agir; il n'y avait pas de temps à perdre. Il en avait métier: il en avait besoin. C'est un idiotisme normand.

MÉTIR (SE): s'amollir en séchant; se flétrir comme les plantes coupées, les fruits moissonnés, etc.

MÉTIÉ: moitié. L.

MÉTOYEN: mitoyen. Cidre trempé de moitié d'eau pendant le pressurage. L.

METTEUX DE POULES A COUVER: qui s'amuse à des riens. Voyez COLIN-FEMMETTE. L.

MEU, E; mûr, mûre.

MEULER: beugler, mugir. L.

MEULON: tas de bois, de fagots, de bourrées, etc.

MEURDRE: meurtre. MEURDRI: contusionné.

MEURDRIR: meurtrir. En patois Walon, moudri. L.

MEURISON; MEURISSON: maturité qui s'effectue.

MEURON: maturité avancée. Des fruits perdus de meuron sont des fruits passés.

MEU; MEUR; E: mûr, e.

MEUX. Même signification.

MEUSA. Voyez MURAS.

MIAILLON (s. m.): enfant. De mion qui, en Roman, signifie plus petit. Du grec μειων.

MIANDER; MIANER: miauler. Onomotapée tirée du cri du chat. A. L.

MIANDOUX: hypocrite.

MIAU: morceau.

MIAULÉE: mélange de pain et de lait, ou de cidre, ou de vin, etc.

MIAUTÉE: petit morceau, petite partie d'un miau.

MICAMAU (s. f.): mélange de café et d'eau-de-vie.

MICHEL-FILLETTE. Voyez COLIN-FEMELLE.

MICHER: pleurer. De pleurmicher pour pleurnicher.

MICHETTE: sein de jeune femme. De miche, pain. L.

MICHOTTER: chiffonner les michettes. L.

MICHOTTIER: celui qui michotte. L.

MIE: point.

MIÉE; ÉMIÉE. Même sens que MIAULÉE.

MIELLE: terre sablonneuse sur le bord de la mer. Cherbourg.

MIÈRE: médecin. C'est une manière de prononcer le mot roman mire, médecin.

MIET (s. m.): petite quantité; miette. De Mica.

MIETTE (UNE): un peu.

MIETTE: pas, point. Particule négative. Je ne suis miette content: je ne suis pas content, nullement content.

MIGAUT; MIGOT; MIGEOT: fruiterie; réserve de fruits pour l'hiver. On trouve migôt dans le Formulaire des Élus du président de La Barre. Voyez MURAS.

MIGEOTER: faire bouillir doucement, à petit feu. S.-I. A Bayeux, migeoter signifie dorloter.

MIGNARD, E: plaintif avec mignardise. L.

MIGOTER: mûrir dans le fruitier.

MILGRET (s. m.): Calamagrostis arenaria. B.

MILGREUX: sorte de jonc qui croît dans les sables. Dans Du Cange, Melogarium. De Crescentiis, ch. 26. Voyez MILGRET.

MILICE (ÊTRE): être la dupe. M. l'abbé Decorde.

MILLAUD: mendiant A.

MILLAUDER: mendier. A.

MILLAURAINE ou MILLARAINE (s. f.): sorte de loup-garou. (Valognes.)

MILLE-SOUDIER: homme dont la richesse est inépuisable. De mille et de sou.

MIMI: chat. Voyez MIANDER. Mira signifie une chatte dans le patois de Grenoble.

MIN: mon.

MINABLE: qui a la mine hideuse, l'aspect sinistre. Patois Lorrain.

MINCE (s. f.): mèche de fouet. O.

MINCÉE: choses coupées mince. Une mincée de choux: choux coupés en petits morceaux et mêlés avec du son et du lait caillé pour l'engraissement des porcs.

MINCER: réduire ou briser en petits morceaux (minces). A.

MINDRAILLE: menue monnaie; chose de peu de valeur.

MINDRE: moindre. S.-I.

MINDRER: amoindrir, mincer, couper en petits morceaux.

MINDRÉE: masse d'objets mincés, rompus, écrasés menu.

MINE (GRANDE-): mesure de 8 boisseaux. La petite mine est de 6. H.-N.

MINEAU; MINON; MINOT: minet, chat.

MINEAUX; MINOTS: fourrures. De minet.

MINET, TE: joli petit garçon, jolie petite fille. Métaphore de minet: petit chat.

MINETTE: Lotus corniculatus. B.

MINGRELET; MINGRELIN (corruption de maigrelet): maigre et chétif. Mingrâlin, dans le patois Troyen.

MINGROLLE (s. f.): moustache de chat. De minet et de grouin, pour museau.

MINIEUT; MIGNIEUT; MESGNIEUT: minuit.

MINON: chat.

MINS, E: mis, mise. S.-I.

MINUTE: patience! attendez un peu!

MIOCHE (s. m.): petit enfant qui ne mange encore que de la mie. L.

MIOCHÉE; MIOLÉE; MIOTÉE: pain émié dans du cidre, du poiré ou du lait.

MIONNER: manger avidement.

MIOT: gros morceau de mie; oiseau dernier éclos. Du vieux mot mion: plus petit. Voyez ÉCLOCU.

MIOTS: miettes.

MIQUER: ajuster. B.

MIRE: vue, regard, exposition. Mettre en mire: exposer aux regards, à la vue, à l'attention.

MIRABOULIA FECI (IL A L'AIR DE): hableur. Sans doute de mirabilia feci: j'ai fait des merveilles.

MIRETTE (s. f.): germe de l'œuf--Petit miroir.

MIREUX; MIROUX: miroir.

MIRLIFICHÉ: enjolivé minutieusement. Mistifrisé, dans le patois Walon.

MIROTER: ajuster avec un soin minutieux.

MIROTER (SE): se mirer long-temps et avec coquetterie.

MIROUX: merveilleux. De mirus. B. Voy. MIREUX.

MISÉRABLE (s. m.): le quart d'un petit-pot d'eau-de-vie, la trente-deuxième partie d'un litre. L.

MISÉRER: macérer, rendre misérable; le devenir par excès de travail ou de privations. Misérer son corps.

MISERETTE: musaraigne. En patois Walon, misuette signifie un souriceau. B.

MISTANFLUTE. Terme d'amitié trivial et un peu dédaigneux.

MISTANFLUTE (A LA): de travers. Patois Troyen.

MISTAU: jeune garçon de belle venue. O.

MITAINES A QUATRE POUCES: objet qui sert à plusieurs emplois. L.

MITAN: milieu, moitié. De medietanus.

MITER (v. a.): user, gâter. O.

MITEUX: chassieux. Voyez BOGUÉYEUX.

MITON: chat; MITON: morceau de mie.

MITONNÉE (s. f.): panade.

MITOURIES (s. f. pl.): cérémonies, façons. Que de mitouries! c'est-à-dire, que de cérémonies! que de façons! que d'embarras! Les Dieppois appelaient Mitouries (des mots mi août) une procession solennelle fondée, en commémoration de la victoire signalée remportée par eux, le 14 août 1443, sur les Anglais, après 23 ans passés sous leur domination. Comme ce jour était la veille de la fête de l'Assomption, quelques personnes ont cru que les Mitouries étaient uniquement en l'honneur de la Vierge. L.

MITOYEN: cidre pressuré avec de l'eau par moitié. L.

MITTON: petit morceau. De miette.

M'N: mon. M'n ami: mon ami; m'n éfant: mon enfant. Devant les voyelles, au lieu de m'n, on dit man. Voyez MAN. On dit aussi m'n pour m'en. Je m'n allais: je m'en allais.

MOCHE (s. f.): petit pain. On dit aussi une moche de beurre. De motte.

MOCHE: paquet de vers pour pêcher l'anguille; agglomération de.

MOCHI-MORA: pas trop, suffisamment.

MOCHON: grumeau, morceau de pain. Dans le département de la Mayenne, on appelle mottons les grumeaux qui se forment dans la pâte ou dans la bouillie.

MODEUSE (s. f.): modiste, marchande de modes. A.

MOGNON: moignon.

MOIGNEAU: moineau.

MOINDREMENT (LE): le moins, très-peu, la moindre quantité.

MOINE: poisson de mer. B.

MOI-S'EN: m'en. Donnez-moi-s'en; donnez-m'en. L.

MOISILLON: paysanne qui singe la demoiselle de ville pour sa toilette.

MOISON: maison. L.

MOISSE: ce qu'on trait d'une fois.

MOISSERON: pinçon. O.

MOISSON (s. m.): moineau. Voyez PASSE. L.

MOISSON D'ARBANIE: moineau friquet. B.

MOLLACHE: mollasse, mou. De mollis.

MOLLAIN (s. m.); MOLLIÈRE (s. f.): terrain marécageux et mou, où l'on peut s'embourber. Voyez EMMOLER. L.

MOLLE: botte de cercles dont le nombre diminue en proportion que les cercles sont plus grands. M. Decorde.

MOLLET. Voyez DIABLE. B.

MOLLETTE: couverture de molleton pour lit.

MOLLETTEMENT: très-mollement. L.

MOMON: farceur qu'on introduit le jour des noces dans l'assemblée pour amuser la société. Voyez BIDOCHE. A Dijon, les momons sont des farceurs masqués durant le carnaval. A.

MONCHAIS; MONCHÉE; MOUCHÉE: monceau.

MON: moi. Donnez-mon; écoutez-mon: donnez-moi; écoutez-moi. Dans les Nouvelles de Des Périers XVII et XLVIII, on lit: «Regardez-mon», pour regardez-moi. A.

MONCORNE: mélange de pois, de vesce, d'orge et d'avoine qu'on sème au printemps. H.-N.

MON DIEU (ÊTRE HORS DES): n'être ni beau ni laid.

MONÉE ou MONNÉE (s. f.): quantité de grain livrée au monier (meunier) pour être convertie en farine. M. Dureau de La Malle s'est trompé en écrivant monnaie et en partant de là pour expliquer savamment ce mot qu'il n'a pas entendu.

MONER: hésiter, être irrésolu. Du grec μονος: seul.

MONGNAN: chaudronnier ambulant. Voyez MAGNAN.

MONGNE: soufflet, taloche, coup.

MONGNER: donner des mongnes.

MONIER: meunier;--cheverne, poisson de rivière qui se plaît dans le voisinage du moulin.

MONT: tas, monceau.

MONTAIN: verdier, oiseau. B.

MONTARDE: moutarde.

MONTEUX (PIED): pied gauche du cheval, du côté qu'on monte.

MONTON: mouton.

MONTOUS: montez-vous? Contraction.

MONTOUX: escabot pour monter, chemin en pente.

MONSIEUR: cochon. Antiphrase qui se trouve dans le patois du Vendomois et du Berry, où cet animal est appelé un noble. Dans l'arrondissement de Cherbourg, on dit un monsieur de Tréauville, et dans presque toute la province, un vêtu de saie. C'est sans doute une allusion satirique, faite par la classe des travailleurs à la vie oisive des gentilshommes et des habitants des villes. MM. Duméril.

MOQUE (s. f.): bol, vase de terre plus grand que la tasse.

MOQUE: mouche. Mohc, en patois Walon.

MOQUÉE; MOQUIE: le contenu d'une moque.

MOQUET: lumignon, petite lampe; partie calcinée de la mèche. M.

MOQUETONNER: donner un baiser à la manière des vieillards, en ayant l'air de mâcher. Ce verbe a la même origine que le verbe moquer. A proprement parler, moquetonner, c'est donner un baiser ridicule, qui excite à la moquerie.

MOQUETTE: tromperie par plaisanterie. De moquer.

MOQUOUS: moquez-vous. Contraction.

MOQUOUX: moqueur.

MORCÉ: morceau.

MORCUI (mort-cuir): peau calleuse et morte, soit aux mains, soit aux pieds. L.

MORDIENNE (A LA GROSSE): grossièrement; à la hâte; sans soin; vaille que vaille.

MORDURE: morsure.

MOREL: noir. Cheval morel: cheval dont la robe est noire.

MORELLE: le jeu de la merelle. A.

MORET; MOURET: airelle ou myrtille (Vaccinium myrtillus), ainsi que la mûre de la ronce, qui en effet est noire ou moresque. On appelle aussi moret cette partie de la paille brûlée qui est noire et légère, et qui est, en quelque sorte, le charbon de la paille.

MORFILER (v. n.): décliner, décheoir. Corruption de mal filer, ou, comme on dit vulgairement, filer un mauvais coton.

MORFLON (s. m.): la Centaurea nigra.

MORFONTURE (s. f.): maladie occasionnée par refroidissement, que les paysans de l'Orne désignent aussi par le nom d'enfontume.

MORGUE; mine. Bonne morgue: bonne mine. S.-I.

MORHENNÉ: fort triste; fort abattu.

MORIAUCHEMIN: marrube blanc. B.

MORIGINER: morigéner.

MORINE (s. f.): ruche abandonnée de ses abeilles. B.

MORINE; MOUAURINE (s. f.): mouches à miel qui sont mortes dans les ruches lorsqu'on en a extrait le miel.

MORMULER: murmurer, grommeler.

MORNIFLE; MORNINFLE: soufflet sur le nez. Dans le patois Troyen, morniau signifie museau.

MOROSIF: morose, sournois.

MORS DE PAIN: morceau de pain. Du verbe mordre. Patois Lorrain.

MORT (A): beaucoup, à l'excès. Charger à mort. Il y avait du monde à mort.

MORTIR: se faner, en parlant d'une plante ou fleur.

MORVAILLON: petit morveux, enfant.

MORVELIÉ: petit morveux. S.-I.

MORVETTE: petite morveuse, enfant.

MORZIEU: mordieu! Juron.

MOTTIER: grossier, matériel comme une motte. (Vire.)

MOTTIN: pain.

MOU: poumons d'un animal.

MOUAURETER; MOUAUTRER: montrer.

MOUCEAU: monceau.

MOUCHE (s. f.): guimbarde; à cause du son de cet instrument, lequel ressemble au bourdonnement des mouches. On l'appelle aussi môque, nom patois de la mouche.

MOUCHE D'EAU (Geris paludosa). B.

MOUCHE DE MARS (Crysops quadratus). B.

MOUCHÉE (s. m.): monceau.

MOUCHET: monceau.

MOUCHE TANTALIQUE: Cantharide (Cetonia aurata, et non pas la Cantharis vesicatoria). L.

MOUCHETÉE: plein un mouchoir.

MOUCHETTE (s. f.): petit mouchoir d'enfant, que l'on pend ordinairement à son côté.

MOUCHEUX (s. m.): mouchoir, fichu.

MOUCHEUX DE CO: mouchoir de cou, cravate.

MOUCHIAU: monceau. S.-I.

MOUCHIER: moucher.

MOUÉRAUQUE: chrysanthème des champs.

MOUETTE (s. f.): échardonnoir. L.

MOUFINER: remuer les babines, en parlant des lapins.

MOUFFLE (s. m.) (arrondissement de Valognes): gros gant fourré sans autre doigt que le pouce, dont on se sert pour couper les broussailles. MM. Duméril.

MOUFLE: visage gros et rebondi.

MOUFLER: faire la moue. De mufle.

MOUFLU se dit d'un pain ou d'un gâteau bien levé. M. l'abbé Decorde.

MOUGEAILLE: mangeaille.

MOUGIER: manger. Moujussez donc: mangez donc. En patois Walon, moudzi.

MOUILLASSE: mouillure désagréable. C'est une augmentatif de mépris, de même nature que ceux des Italiens: casaccia: mauvaise maison; salaccia: vilaine salle, venant de casa et de sala. A.

MOUILLASSER: mouiller mal à propos. A.

MOUILLE (s. f.): bouillon. N'avoir ni soupe ni mouille.

MOUILLES: moules.

MOUISSON; MOISSON: moineau.

MOUJUER: manger. Voyez MANJUSCER.

MOULANT: garçon meunier.

MOULÉ: imprimé en lettres moulées, en caractères d'imprimerie.

MOULÉE: sciure de bois.

MOULÉE (s. f.): quantité de grain, ordinairement la charge d'un cheval, ou deux hectolitres, livrée au moulin pour être convertie en farine. C'est aussi la quantité de farine et de son qu'on en rapporte.

MOULÉE (s. f.): excréments de petit enfant qui ont pris de la consistance.

MOULETIER: marchand de moules.

MOULETTE: moule, coquillage. Porter à moulette: porter sur le dos un enfant (qui s'y tient à califourchon) comme on porterait une hotte de moules.

MOULINAIRE: fabricant de moulins.

MOULINER: être toujours en mouvement, comme les ailes d'un moulin.

MOULT: beaucoup.

MOUNIER: meunier.

MOUQUE ou MOQUE: mouche, guimbarde.

MOUQUE ou MOQUE A MIÉ: abeille.

MOUQUER: moucher. S.-I.

MOUQUERON: moucheron.

MOUQUET: petit bout de chandelle ou de bougie, qui ne vaut pas la peine d'être mouché. Peut-être de l'italien moccolo, bougie.

MOURBÊCHE (s. f.): ronce (Rubus fruticosus). A.

MOURE (s. f.): mûre de la ronce.

MOURET: fruit de l'airelle myrtille, petit arbuste qui croît dans les bois. On donne aussi ce nom au fruit de la ronce. Vient peut-être du latin barbare mourellus, noirâtre. En effet, ces deux espèces de fruits sont noirs, et noircissent les lèvres et les dents quand on les mange. Feu Ragonde.

MOURILLE: morille.

MOURINER: brûler si lentement que le feu semble toujours près de s'éteindre.

MOURMAUD: morose, sournois.

MOURME: morose, indolent, insensible.

MOURON (s. m.): salamandre dont le ventre est tacheté de jaune et de noir.

MOURONNÉ: tacheté de diverses couleurs, comme l'est le ventre du mouron ou sourd. L.

MOURONNET (s. m.): mouron (Anagallis).

MOURUE: morue.

MOUSE: gueule, langue. S.-I.

MOUSETTE: petite fille mal élevée, impertinente.

MOUSSIEU: monsieur.

MOUSSINER: s'agiter de désir ou de convoitise.

MOUSTILLE (s. f.): excréments. De l'ancien Argot mousse.

MOUTE (CHASSE-): garçon de moulin, qui va chez les pratiques chercher le grain à moudre.

MOUTE. Voyez MOULÉE.

MOUTE; MOUTE-MOUTE: chatte douce comme un mouton. Au figuré, petite moute: jolie petite fille bien douce.

MOUTON: grosse pièce de bois mobile d'un pressoir. La poutre correspondante, qui est immobile sur le sol et sur laquelle on élève ou l'on abaisse le mouton, s'appelle brebis.

MOUTURE: orge ou avoine, moulus grossièrement pour les animaux à l'étable.

MOUVER (actif et neutre): mouvoir, agiter, remuer. Mouvous de là: ôtez-vous de cet endroit. De movere.

MOUVETTE (ŒUFS A LA): œufs brouillés. Voyez GRIMELOTTÉE. L.

MOUVETTE: petite fille qui est toujours en mouvement.

MOUVETTE: cuiller de bois pour la cuisine.

MOYENNER: faire en sorte. Employé en ce sens dans la Danse aux aveugles.--Être en mesure de procurer un résultat.

MOYEU: noyau de noix, de cerises, etc. S.-I.

M'S: mes. M's éfants: mes enfants.

MUCER: murmurer.

MUCHE (s. f.): cachette. L.

MUCHE-POT (A): en cachette, en parlant du cidre et des autres liqueurs que l'on débite en fraude. L.

MUCHER; MUCHIER: cacher. Du vieux verbe mucer ou musser. Joinville dit que «Louis IX se mussait de sa mère.»

MUCHETTE: cachette. Voyez GUILLEMUCHE.

MUCRE: moite; un peu humide; exposé à moisir; moisi. Muck, en anglais. L.

MUCREUR (s. f.): légère humidité. L.

MUCRIER: avare qui laisse tout mucrir, moisir, plutôt que d'y toucher.

MUCRIR: devenir mucre; prendre odeur ou goût de mucre.

MUE: cage où l'on engraisse la volaille.

MUE: mieux.

MUGAS: vaurien, mauvais gas. B.

MULARD: boudeur, entêté, qui mule.

MULER: bouder; garder rancune.

MULETTE: estomac des oiseaux; gésier. Estomac du veau, dans lequel on prépare la présure pour faire le fromage. Voyez MAGUE.

MULON (s. m.): meule de foin qui vient d'être fané.

MURAS (s. m.): fruiterie; fruits conservés pour l'hiver; fruits placés pour qu'ils mûrissent. Peut-être du vieux mot mure: fourrure; parce que souvent ils sont placés dans un lieu fourré de paille, qui les préserve de la gelée. Voyez MIGEOT.

MUREUR: maturité. Ce fruit est passé de mureur: ce fruit est trop mûr. L.

MURISON: maturité. S.-I.

MUSE (s. f.): prison. De musser. S.-I.

MUSEL; MUSET: museau, figure. S.-I.

MUSEMAN: retard, délai. S.-I.

MUSIQUER: faire de la musique, jouer d'un instrument.

MUSIQUOUX: musicien.

MUSOTER: muser; perdre son temps à des riens.

MUSSE: argent; loge pour les oies; chenil. Malgré ces significations différentes, c'est probablement un seul mot qui vient de mucher, et signifie ce que l'on cache et l'endroit où l'on cache. MM. Duméril.

MUSSOTIER; MUCHOTIER: qui aime excessivement à musser, à cacher. Voyez CACHOTTIER.

MUYEU: meilleur.

MYRTRE: myrthe (Myrthus communis).

N.

NA: à. On lit, dans le Coup-d'œil purin:

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