Journal de Jean Héroard - Tome 2: Sur l'enfance et la jeunesse de Louis XIII (1610-1628)
NOTES:
[1] Pourtant.
[2] Héroard a écrit en marge cette note: Mirus amor in patrem et judicium de patre.
[3] Folle de Mme de Guise. (Note d'Héroard.)
[4] Il avoit le nez aquilin. (Note d'Héroard.)
[5] Héroard note en ces termes les accès de distraction de Louis XIII: «Nota, pour son naturel.»
[6] Il y retourne encore le lendemain, et y fait courir un petit sanglier «par ses lévriers à lièvre».
[7] Héroard a écrit en marge: Responsum serium fatidicum, quod Deus avertat.
[8] De l'État et succès des affaires de France, en quatre livres; par Bernard Girard, sieur du Haillan, in-8o. La 1re édition de ce livre est de l'année 1570; «les deux dernières éditions, de 1609 et 1613, sont les plus amples.» (Bibliothèque historique de la France, par le P. Lelong, tome II, page 767.)
[10] Héroard a écrit en marge: «Sa crainte envers la Reine.»
[11] Héroard a écrit en marge: «Humain».
[12] Robert Estienne III, fils de Robert II, avait été reçu imprimeur en 1606. Cet ouvrage est inconnu à M. Ambroise-Firmin Didot.
[13] C'est peut-être la première fois que Héroard donne cette indication. Voy. au 8 septembre suivant.
[14] Voy. plus haut à la date du 14 juin.
[15] Son nom est resté en blanc.
[16] Voy. la lettre de Malherbe à Peiresc, du 26 juin 1610.
[17] Héroard écrit Madril.
[18] Voy. à cette date le Registre-journal de Louis XIII, par Lestoile.
[19] Qui passaient la revue.
[20] «Ce jour, dit Lestoile, on prit prisonnier un soldat des gardes de la compagnie du capitaine Bonouvrier, qu'on disoit avoir parlé de tuer le Roi et la Reine... Il fut condamné aux galères seulement avec un retentum, ainsi qu'on disoit, de le jeter dans la mer aussitôt qu'il seroit arrivé à Marseille.»
[21] Voy. le Registre journal de Louis XIII par Lestoile, à la date du 21 août 1610.
[22] Voy. au 12 mai 1610.
[23] La fête de Saint-Augustin.
[24] «Le samedi 28, le Roi assit la première pierre fondamentale du nouveau collége que le Roi son père avoit desseingné faire à Cambrai. M. de Sully, qui l'y avoit accompagné, présenta à Sa Majesté une truelle d'argent avec laquelle il maçonna ladite pierre, et y mit quatre médailles auxquelles son portrait étoit gravé, deux d'or et deux d'argent.» (Journal de Lestoile.)
[25] «Le dimanche 29 le Roi alla aux Cordeliers, où étant entré dans le réfectoire, prit plaisir à voir dîner les moines qui cassoient proprement en frères briffaus; les interrogea sur leurs vivres ordinaires et règles de leur couvent et leur fit tout plein d'autres questions curieuses et plaisantes, convenantes à son âge. Il alla après voir la bibliothèque, où il fut conduit par le P. Cotton et Casaubon, qui entrèrent en dispute et conférence ensemble de la religion.» (Journal de Lestoile.)
[26] Bertrand des Chaux, évêque de Bayonne de 1598 à 1621.
[27] Par Maurice de Nassau.
[28] Jour de la nativité de Notre-Dame.
[29] Pierre Fenouillet, évêque de Montpellier de 1608 à 1652.
[30] Le Roi entrait ce jour-là dans sa dixième année.
[31] Q. Horatii Flacci emblemata, imaginibus in æs incisis, notisque illustrata, studio Othonis Vœni.—Antuerpiæ, 1607, in-4o. A la fin du livre, l'approbation donnée à Anvers le 15 mars 1607 est accompagnée de cette indication: Privilegiis Pontifico, Cæsareo, Regum Hispaniæ et Galliœ, et Principium Belgii, cautum est, ne quis hæc emblemata aut alia ejusdem auctoris opera imitetur. L'exemplaire conservé au cabinet des Estampes de la Bibliothèque Impériale (no T a 11) est aux armes de Louis XIII et porte cette correction faite à l'encre: Privilegiis Pontifico, Cæsareo, Regum Galliæ et Angliæ, Principium Belgii, etc.
[32] L'y décida.
[33] Eustache de Conflans, chevalier d'honneur de la reine Marie de Médicis; mort en 1628.
[34] Héroard a laissé ce nom en blanc.
[35] C'est-à-dire qu'il les touche du fouet en les conduisant.
[36] Bourg de France en Picardie, au diocèse de Laon. «Il dépend de l'église de Saint-Remi de Reims: on tient que les rois de France y doivent faire un voyage aussitôt qu'ils sont sacrés et que c'est en ce lieu là qu'ils reçoivent le pouvoir de guérir des écrouelles.» (Dictionnaire géographique de La Martinière.)
[37] Héroard a mis en note en marge: «Coupe-queue au jeu»; c'est ce que l'on a nommé depuis: faire Charlemagne, se retirer du jeu avec tout son gain.
[38] Catherine de Neufville, qui avait épousé, par contrat du 3 mai 1610, Jean de Souvré, marquis de Courtenvaux, fils du gouverneur de Louis XIII. Elle fut depuis dame d'atours de la reine Anne d'Autriche, et mourut en 1657.
[39] Les règles de ce jeu de cartes sont encore indiquées dans l'Académie universelle des jeux, édition de 1730, page 333.
[40] Héroard dit: Graviter, subito et aliud agens.
[41] Contrefait le carrossier.
[42] Coffret d'or ou de vermeil, contenant le couteau, la cuiller, etc., qu'on servait à la table du Roi.
[43] Il s'était étendu dans le carrosse.
[44] Où l'on fabriquait les doubles louis.
[45] Voy. au 5 septembre précédent.
[46] Qui avait été mordu.
[47] La part de Dieu ou des pauvres.
[48] Il se levait ordinairement à six heures.
[49] Le Roi étudie deux fois par jour: après son déjeûner, de huit à neuf heures, et après son dîner, de midi à une heure.
[50] Une faiseuse de tours.
[51] Jérôme Hennequin, évêque de Soissons de 1585 à 1619.
[52] «En ce mois, la foire Saint-Germain ne se tint point à Paris, à cause de la mort du Roi, ce qui ne s'étoit point vu depuis la Ligue.» (Journal de Lestoile.)
[53] Jacob Bunel, né à Blois, en 1558, chargé par Henri IV des peintures de la galerie du Louvre.—Voy. Lettres missives, VII, 481.
[54] Porbus ou Pourbus le jeune s'appelait Franz ou François; c'est pourtant de lui qu'il s'agit ici. Né à Anvers en 1570, il mourut à Paris en 1622.
[55] Mardi gras.
[56] Ou bréant, oiseau jaune de la grosseur d'un moineau; on le nomme aussi verdier.
[57] François de la Rochefoucauld, Ve du nom, depuis duc de la Rochefoucauld, mort en 1650. De sa femme Gabrielle du Plessis-Liancourt, il eut douze enfants, dont l'aîné fut l'auteur des Maximes.
[58] Il est probable que le mot atlas s'appliquait déjà à un recueil de cartes géographiques.
[59] La Reine était aussi de ce voyage. Voy. la lettre de Malherbe du 8 mars.
[60] A râtisser; le mot râteler vient plus directement de râteau.
[61] Sans passer dans les brossailles, comme dit Héroard au 22 juin suivant.
[62] Il y a cinq lignes laissées en blanc dans le manuscrit original. Héroard était parti la veille et le journal est continué par Guérin jusqu'au 19 mars, date du retour d'Héroard.
[63] Ce détail prouve que le jeune Roi demeurait alors au château neuf de Saint-Germain.
[64] Des Yveteaux parle de lui-même et répond sans doute à une observation que lui a faite le jeune Roi, car Guérin a écrit en marge: facetum.
[65] Des bohémiens.
[66] Héroard a écrit en marge: «Nota, nota. Serium et pudicum responsum.»
[67] Pierre Fenouillet.
[68] Peut-être de Maure.
[70] Héroard a écrit en regard: «M. le Maistre, médecin du Roi, a recueilli ce qui s'ensuit pendant que je suis à Paris dès ce jourd'hui.» L'absence d'Héroard dure jusqu'au 30 avril.
[71] Philippe-Emmanuel de Gondi, marquis de Belle-Isle.
[72] Nicolas de Verdun, premier président du parlement de Paris.
[73] Au jeu de paume.
[74] Héroard a écrit à la fin de cette journée: «Je reprends ici la suite; j'arrivai à la fin de son dîner.»
[75] Pour imiter son père. Voy. au 1er mai 1606.
[77] Voy. au 15 mai 1608.
[78] Appelée depuis l'île des Cygnes.
[79] «Le samedi 14 furent faits par toutes les paroisses de Paris les services pour l'âme du feu Roi. LL. MM. le firent aux Feuillants, où elles assistèrent. La cour de Parlement ne laissa d'entrer et de travailler à l'ordinaire, et n'alla point à Notre-Dame. Quelque forme de cérémonie, mais piétre, se fit à Saint-Denis, où le prince de Conti, seul des princes, se trouva.» (Journal de Lestoile.)
[80] «Le Roi, avec une patience merveilleuse, a ce jourd'hui (jour de la Pentecôte) touché les malades, que l'on tient avoir été jusques au nombre de onze cents. La dernière fois qu'il toucha, pour éviter que quelque malheureux ne fît rien de mal à propos, les malades, à mesure qu'il les touchoit, étoient tenus par des archers qui étoient derrière eux; mais cette fois, pour ne faire paroître la défiance, on s'est contenté de leur faire joindre les mains. Il y avoit eu avis qu'avec cette occasion un coquin devoit entreprendre contre la personne du Roi; et l'avis venoit du sieur de Vouzay, lieutenant de M. de Châteauvieux à la Bastille; si bien que ce M. de Vouzay a toujours été derrière le Roi pour prendre garde s'il verroit quelque visage semblable à celui que l'on avoit dépeint. Tout s'est bien passé, grâce à Dieu. Leurs Majestés sont allées cette après-dînée voir les disputes des Jacobins, qui sont ici en nombre infini pour leur chapitre général.» (Lettre de Malherbe, du 22 mai.)
[81] «Depuis ce 15 jusqu'au 20, on ne disputa point, pour ce que tous n'étoient point arrivés. Le 20 on recommença, et continua-t-on jusques au dernier du mois, qui étoit le mardi, sans interruption que de deux jours, à cause des thèses: An papa super concilium, aut concilium super papam?» (Journal de Lestoile.)
[82] Le Roi devait repartir le surlendemain pour Paris.
[83] François de Harlay, abbé de Saint-Victor, ne fut archevêque de Rouen qu'en octobre 1615. Quelques parties du Journal d'Héroard ont été recopiées par lui après coup (Ms. de la Bibliothèque impériale), ainsi que le prouve ce passage.
[84] Les cahiers de doléance de l'assemblée de Saumur.
[85] Le Roi dîne au lit, y reste jusqu'à cinq heures et va seulement jouer en la galerie; il ne sort ni ce jour là ni le jour suivant, à cause du bain, qui est une exception dans ses habitudes.
[86] Les enfants disent aujourd'hui jouer à la position, parce que la règle est de garder la position dans laquelle on est surpris.
[87] «M. Le Fèvre fut en ce temps fait précepteur du Roi, et M. Des Yveteaux, que le Roi aimoit, congédié pour avoir babillé entre autres de M. d'Ancre et dit que si le Roi pouvoit une fois être majeur, il leur donneroit gens en tête qui auroient plume et poil.» (Journal de Lestoile.)
[88] Tragédie de Garnier. Voy. au 27 avril 1609 et au 2 août suivant.
[89] Voy. la lettre de Malherbe du 4 août 1611.
[90] Le Roi a une tumeur qui l'empêche de se lever.
[91] Jean de Biencourt, seigneur de Poutrincourt, avait obtenu par lettres patentes la propriété de Port-Royal en Acadie (aujourd'hui Annapolis). De retour en France en 1611, il fut tué le 5 décembre 1615 en défendant pour le Roi Méry-sur-Seine, dont il était gouverneur.
[92] Voy. la lettre de Malherbe du 14 août 1611.
[93] «Le lundi 15, le Roi aux Augustins touche les malades; le comte de Soissons et le cardinal Du Perron y sont. Le père Cotton tient le Roi une heure à confesse, et au sortir de là le Roi fut mis au lit, tant il étoit las; l'après-dînée il retourne à Saint-André ouïr le sermon de l'abbé de Bourgueil, dort tout du long. M. de Souvré l'éveille, mais pour néant, et demande s'il n'y a pas moyen de faire porter son lit au sermon.» (Journal de Lestoile.)
[94] Basile I, dit le Macédonien, empereur grec, mort en 886. On a de lui un traité de l'Art de régner, traduit en français par Porcheron en 1590.
[95] Citron ou limon fort gros et fort odorant.
[96] Probablement une balle de plomb.
[97] Circonstance exceptionnelle qu'Héroard note en marge.
[98] Éléonore de Médicis, née en 1566, seconde femme de Vincent de Gonzague, duc de Mantoue.
[99] Le Roi entrait dans sa douzième année.
[100] Voy. tome I, page 61, note 88.
[101] Voy. au 15 août précédent.
[102] Le Roi avait depuis la veille une glande sous la mâchoire, et gardait la chambre.
[103] Par la fenêtre de sa chambre.
[104] Par la bouche.
[105] Voy. au 31 octobre 1604.
[106] Avant de se lever.
[107] Où il avoit une inflammation.
[108] Pourtant.
[109] Marguerite de Gonzague, seconde femme de Henri, duc de Lorraine.
[110] François de Lorraine, duc de Lorraine, né en 1624, mort en 1632.
[111] Ferdinand de Gonzague, duc de Mantoue en 1612, mort en 1626.
[112] Il s'était endormi à huit heures trois quarts.
[113] Marguerite d'Autriche, mariée en 1599 à Philippe III; elle était mère d'Anne d'Autriche, future épouse de Louis XIII.
[114] Mme de Montglat, ancienne gouvernante de Louis XIII, l'était encore de Mesdames.
[115] Voy. la note du 16 avril 1607.
[116] Voici le détail du souper du Roi tel que le donne Héroard: «L'eau rose des raisins de Corinthe; potage aux œufs et au jus de citron 20 (cuillerées); potage simple, 4; crêtes de poulet, 8; poulet bouilli, peu; veau bouilli, 4 (bouchées?); la moëlle d'un os; poulet rôti rissolé de pain, deux pilons et la moitié d'une aile; gelée, 13 (cuillerées); un cornet de sucre d'abricots; la moitié d'un marron au sucre et à l'eau rose; cerises confites, 4; pain peu; bu de la tisane; dragée de fenouil, assez.»
[117] Héroard a écrit en marge: «Son humeur quand on remet à sa discrétion.»
[118] Que le Roi avait fait lui-même ainsi que l'affût, dit Héroard aux 19 et 20 novembre précédents.
[119] Voy. la note du 25 avril 1608.
[120] Voy. la note du 29 juin précédent.
[121] Charles d'Albert, seigneur de Luynes, depuis connétable de France. Né en 1578, il avait alors trente-trois ans.
[122] De la cendrée.
[123] Les ouvriers ou artistes, logés au-dessous de la galerie du Louvre.
[124] Charles II de Gonzague, duc de Nevers, né en 1580, mort en 1631.
[125] Abraham Ortelius, géographe; il s'agit sans doute de son livre sur la France, publié à Anvers, en 1594.
[126] «Il y a en Berry, écrit Malherbe à la date du 25 novembre 1611, une petite rumeur d'un nommé Vaten, qui, pource que l'on avoit pris quelques faux-sauniers en ses terres, a, par représailles, arrêté le fils de M. Robin (fermier général des gabelles) et le tient encore. Le conseil a donné arrêt contre lui, par lequel il est dit que sa maison sera rasée. Pour moi, je crois qu'il aura son pardon, pource que des principaux de la Reine sont ses parents.»—Florimond Vastan, seigneur du Puy, fut exécuté en Grève le 2 janvier 1612.
[127] Claude de Poulet ou Paulet, vicomte de Marcilly, seigneur de Saint-Germain, capitaine des chevau-légers de la Reine, puis maréchal de camp; il commanda, en 1636, le secours de Dourlens.
[128] François-Alexandre-Paris, chevalier de Malte, fils de Henri Ier, duc de Guise, et de Catherine de Clèves, lieutenant général en Provence, tué le 1er juin 1614 d'un éclat de canon au château de Baux.
[129] Charles Ier, fils de Robert, marquis de la Vieuville, et de Catherine d'O: il fut duc et pair, et mourut le 2 janvier 1653.
[130] Madeleine de Neuville de Villeroy, première femme de Pierre Brulart, fils aîné du chancelier de Villeroy et appelé du vivant de son père, M. de Puisieux.
[131] François de Lorraine, prince de Joinville, né le 3 avril 1612, mort sans alliance, le 7 novembre 1639.
[132] Son singe.
[133] Pour l'anniversaire de la mort de son père.
[134] Nicolas de Châtillon, d'une famille noble de Champagne, encore existante, 1547-1616.—Il construisit la place Royale et acheva le Pont-Neuf.
[135] Frédéric Spinola, général de galères de Hollande, frère d'Ambroise, l'un des plus grands généraux de son temps: il mourut en 1630 au siége de Casal.
[136] Bucquoy est un bourg avec titre de comté en Artois, près de Bapaume.—Armand de Longueval, comte de Bucquoy, gagna avec le duc de Bavière la fameuse bataille de Prague, en 1620, contre les Bohémiens protestants révoltés. Le comte de Bucquoy était déjà passé, allant de Flandre en Espagne, en octobre 1611, et avait salué le Roi et la Reine.
[137] Voy. tome I, page 357, note 536.
[138] Jour de la fête de Saint-Louis.
[139] Il y avait été envoyé pour conclure le double mariage de l'infant Philippe, depuis Philippe IV, avec Madame Élisabeth, et de Louis XIII avec Anne d'Autriche.
[140] Renée de Lorraine, sœur de Henri, duc de Mayenne, mariée à Marie Sforce, duc d'Ognano, comte de Santa-Fiore, morte à Rome, le 23 septembre 1638.
[141] Jacques de Souvré, fils du marquis de Souvré, né en 1600, reçu chevalier de Malte en 1605: il demeura près du Roi jusqu'en 1628, qu'il alla à Malte. Général des galères de Louis XIV, grand prieur de France en 1667, mort le 22 mai 1670, à Paris, où il avait fait construire l'hôtel du Temple.
[142] Le même jour mourut Nicolas Le Febvre, précepteur du Roi; il fut saisi d'un frisson dans le cabinet même du Roi, et ramené chez lui, y mourut presque aussitôt.
[143] «M. le comte fut baptisé dimanche dernier, habillé d'une robe blanche, et nommé Louis par le Roi, qui fut parrain, et la Reine marrine (sic). Le lendemain il prit le haut de chausses, et vint faire le serment de grand-maître en présence de la Reine, dans le cabinet du conseil.»—Lettre de Malherbe du 15 décembre 1612.
[144] Ce meurtre provoqua l'édit du 28 janvier 1613, renouvelant des peines sévères contre ceux qui se battaient en duel.—Edme de Malain, baron de Lux, fils de Joachim et de Marguerite d'Espinas, était conseiller d'État, lieutenant du Roi en Bourgogne, capitaine de cinquante hommes de son ordonnance: une lettre de Henri IV, alors roi de Navarre, à M. de Saint-Geniès, du 20 décembre 1585, porte en propres termes l'ordre de «tâcher de l'attraper et de s'en défaire». Il fut cependant assez en faveur sous son règne en France, et fut fait chevalier du Saint-Esprit en 1597. Henri III l'aimait beaucoup, et il fut un des membres du conseil dans lequel fut résolu le meurtre du duc de Guise à Blois. M. de Lux eut l'imprudence de le dire au fils du duc de Mayenne, en 1612; le chevalier de Guise le sut, et le tua le 5 janvier 1613, près de la barrière des Sergents. C'est à la suite de ces événements que le fils du baron de Lux appela M. de Guise en duel, et fut également tué.—Voy. les détails sur cette affaire dans les lettres de Malherbe.
[145] Henri de la Tour de Turenne, duc de Bouillon par son mariage avec Charlotte de la Marck, héritière de cette maison, mort le 25 mars 1623.
[146] Pierre Valladier, nommé prédicateur du roi le 26 octobre 1608; il prêcha l'avent de 1612 à Saint-Médéric, et en réunit les sermons en un ouvrage: La sainte philosophie de l'âme, publié l'année suivante.
[147] Jean de Caumont, marquis de Montpouillan, fils du duc de la Force et de Charlotte de Gontaut, favori de Louis XIII, puis rallié au parti protestant, dont son père était le chef, et tué au siége de Tonneins.
[148] On lit dans le Perroniana: «Le citre est un excellent brûvage, sain et délicieux; on m'en a envoyé de la basse Normandie, en bouteilles, qui est le plus excellent que j'aie jamais bû. Il passe en délices tous les vins et tous les muscats.»
[149] Ces deux jumeaux moururent le 19 du même mois.
[150] Louis d'Espinay Saint-Luc, fils du maréchal de Saint-Luc et d'Henriette de Bassompierre, sa première femme, nommé à l'archevêché de Bordeaux, mort en 1644.
[151] François de Rasilly, seigneur des Aumetz, gentilhomme ordinaire de la chambre, nommé lieutenant général au Brésil, colonie dont il essaya vainement la fondation avec ses deux frères, demeurés célèbres dans les annales de notre marine; il devint ensuite maréchal de camp et ambassadeur en Savoie. A son retour à Paris, il fut reçu magnifiquement. Ces Indiens furent baptisés; trois moururent au bout de peu de temps, François, Jacques et Antoine; trois autres survécurent, Louis-Marie, Louis-Henri et Louis-Jean. Voy. Les lettres de Malherbe du 15 avril au 23 juin 1613.
[152] Jean Faure, gouverneur de Mirambeau en Poitou, père de l'évêque d'Amiens (1653).
[153] Il ne se passe guère de jour où il n'assiste à une comédie, soit française, soit italienne, presque toujours chez la Reine, quelquefois ailleurs, et souvent il voit aussi danser un ballet. D'ordinaire pour l'endormir on faisait jouer du luth par Bailly.
[154] François III, duc de Mantoue, étant mort le 22 décembre 1612, son frère, le cardinal Ferdinand, s'empara de la tutelle de sa nièce Marie: le duc de Savoie, aïeul de celle-ci, en profita pour réclamer le Montferrat; on prit les armes, et les hostilités durèrent jusqu'en 1617. Ferdinand demeura paisible souverain du duché usurpé, se fit relever de ses vœux, se maria deux fois et mourut en 1626 sans enfants. Son frère Vincent, cardinal lui-même, lui succéda.
[155] Il s'agit du mariage de Marie-Félice des Ursins, fille du duc de Bracciano, avec Henri de Montmorency, amiral, décapité à Toulouse, en 1632.
[156] Rongy ou Rungis, dont les sources sont conduites à Paris par l'aqueduc d'Arcueil.
[157] Sur les tapisseries représentant des bergeries (entre autres celle des amours de Gombaut et Macée) se trouvaient des légendes ou inscriptions par fois très-libres, indiquant le sujet.
[158] Malherbe parle de cette imprimerie du cardinal Du Perron dans sa lettre du 13 janvier 1614.
[159] Raymond Phélypeaux, seigneur d'Herbaut et de la Vrillière, né en 1560, trésorier des parties casuelles en 1591, de l'épargne en 1599, puis secrétaire d'État après son frère Paul Phélypeaux de Pontchartrain, en 1621, mort à Suze, le 2 mai 1629. Ce feu, qui représenta un char triomphant qui alla, de l'Arsenal, se poser quai des Célestins, fut fait par Morel, commissaire de l'artillerie, qui s'y défendit lui-même contre des assaillants. Malingre en donne la description. Voy. aussi la lettre de Malherbe du 6 septembre.
[160] Il est à remarquer combien malgré son âge on le traite toujours avec la même rigueur et comme il était resté aussi craintif que quand Mme de Montglat le fouettait.
[161] Madeleine, fille du maréchal de Souvré, mariée à Philippe-Emmanuel de Laval-Bois-Dauphin, morte le 16 janvier 1678, à soixante-seize ans. C'est sa vie qu'a écrite M. Cousin.
[162] Madeleine de Lenoncourt, veuve de Louis de Rohan, duc de Montbazon, et première femme de Hercule de Rohan-Guémené, son frère; elle était fille de Henri de Lenoncourt et de Françoise de Laval-Bois-Dauphin.
[163] «Sa Majesté est hors du latin», écrit Malherbe à la date du 16 janvier.
[164] «Il y eut hier un ballet au Louvre, en la salle de Mme de Guiercheville; mais ce ne furent que quelques domestiques du Roi.» (Lettre de Malherbe du 13 janvier 1614.)
[165] «Nous vîmes jeudi au soir le ballet attendu si longtemps, duquel la vue ne répondit pas à la dépense qui en avoit été faite, que l'on estime à plus de dix mille écus... Je ne vous en dirai autre chose, sinon que ce fut un désordre le plus grand du monde, de quoi toutefois les balletants ont occasion de remercier Dieu, car toute l'invention n'en valant guère l'argent, la faute du mal est rejetée sur le peu de place qu'il y avoit pour le danser. M. de Plainville, capitaine des gardes, ne voulant désobliger personne, laissa entrer tout ce qui se présenta, et se trouva l'enceinte des barrières si pleine, qu'un seul homme eût eu de la peine à y passer. La Reine à son arrivée, voyant cette multitude, se mit en la plus grande colère où je la vis jamais, et s'en retourna, résolue qu'il ne seroit point dansé: là-dessus on fit retirer et coucher le Roi. Toutefois pour ce qu'à quelques-uns il fut dit à l'oreille que cette retraite n'étoit que pour faire sortir le monde, et que s'il se trouvoit place, on le danseroit; peu de gens prirent l'alarme, et fallut qu'à la fin les archers dissent tout haut que tout le monde sortît et que le Roi étoit au lit. Cela ayant fait faire quelque place, mais bien éloignée de ce qu'il eût fallu pour tant de danseurs et de machines, la Reine revint, et le Roi aussi, qui étoit déjà couché, et alors le ballet fut donné tellement quellement, et non comme il est décrit dans le discours qui s'en est imprimé.» (Lettre de Malherbe du dimanche 26 janvier.) Cette lettre porte par erreur la date du dimanche 27e de janvier.
[166] René Potier de Blancmesnil.
[167] Dans un poëme manuscrit qui a pour titre: Explication de toutes les grottes, rochers et fontaines du château royal de Versailles, dédié à Louis XIV (Bibl. Imp., fonds de Versailles, no 168), l'auteur de ce poëme, C. Denis, dit en parlant de la Ménagerie de Versailles:
[168] Ce mariage ne se fit pas.
[169] Voy. au 10 janvier précédent.
[170] «M. de Termes, le vendredi 7e de ce mois, fit serment de premier gentilhomme de la chambre.» (Lettre de Malherbe, du 13 février.)
[171] Oiseau de proie, du genre faucon.
[172] Précepteur du Roi.
[173] Voici comment ce fait est raconté par Malherbe: «M. de Lyvarrot, dont vous aviez pu ouïr l'emprisonnement à la Bastille, pour un souffle qu'il avoit donné dans l'antichambre de la Reine (à un nommé La Ferté-Silly, de Normandie), a eu aujourd'hui sa grâce, et est venu dans le cabinet remercier Sa Majesté. Le Roi s'étoit allé coucher, et n'y avoit au cabinet que Mme la princesse de Conty et Mme de Guise. M. de Souvray s'est approché de la Reine et lui a dit quelque chose à l'oreille, et lors il s'est tourné vers M. de Lyvarrot qui s'est jeté à deux genoux aux pieds de la Reine et a parlé fort bas. Il n'a guère parlé, que la Reine lui a dit: «Levez-vous»; il a toutefois toujours continué à genoux. Comme il a eu fort peu parlé, la Reine lui a dit: «Une autre fois soyez plus sage.» Il a encore dit quelque chose, à quoi la Reine a répondu par deux fois: «Je sais bien cela.» Voilà tout ce que j'en ai ouï, encore que je fusse tout auprès, sinon qu'il la supplioit très-humblement de lui pardonner: aussi n'a-t-il dit autre chose, car je l'ai su de lui-même, lorsqu'il a été hors de la présence de la Reine.» (Lettre à Peiresc du 16 février 1614.) M. L. Lalanne ajoute en note: «L'affaire ne se termine pas là; le 17 janvier 1615, un duel eut lieu à Bicêtre entre La Ferté et Lyvarrot qui y fut blessé à mort.»
[174] «Le Roi montre une extrême envie d'aller à la guerre, et devant hier il se fit armer de toutes pièces, avec un tel contentement de se voir en cet équipage, que s'étant mis au lit, il ne voulut pas laisser son casque, et disputa longtemps qu'il dormiroit mieux avec ce casque qu'avec son bonnet de nuit; mais enfin il se laissa aller aux remontrances qu'on lui fit de le quitter.» (Lettre de Malherbe, du 20 février 1614.)
[175] Héroard note en marge: «Vin bourru, première fois.» Le vin bourru est du vin blanc nouveau. Malherbe écrit à la date du 1er avril 1614: «Depuis que le Roi a pris le vin et quitté le latin, sa santé et son embonpoint croissent à vue d'œil.»
[176] C'est-à-dire la veille au soir.
[177] «M. de Vendôme est à sa maison d'Anceny, sans aucune troupe; cette maison est à dix lieues par delà Angers, sur la rivière de Loire, où il a mis un petit bateau pour apprendre ce qui passera sur la rivière, sans toutefois faire jusqu'ici autre mal. Vous savez qu'il avoit fait détrousser un paquet du Roi à M. de Montbazon; il s'en est excusé à la Reine par une lettre qu'il lui a écrite; mais je ne crois pas qu'elle en soit fort satisfaite: la Reine dit tout haut qu'il s'est fait criminel de lèse-majesté pour un morceau de papier.» (Lettre de Malherbe, du 10 mars 1614.)
[178] Paul Hurault de l'Hôpital.
[179] De l'autre côté de la Seine.
[180] Henri Ier, duc de Montmorency; son successeur, Charles d'Albert de Luynes, ne fut nommé qu'en 1621.
[181] La paix entre la Reine et les princes fut signée le 15 mai suivant à Sainte-Ménehould.
[182] «Je fus hier au Louvre, mais je n'y appris rien, à cause que l'on ne voyoit point la Reine, et n'y entra homme quelconque que le Roi.» (Lettre de Malherbe, du 22 avril.)
[183] Claude Vignier, président au parlement de Metz, négociateur de la Reine près du prince de Condé. «Il ne tenoit qu'à Amboise, que la Reine avoit fait quelque difficulté de bailler.» (Lettre de Malherbe, du 3 mai.)
[184] Jean de l'Espez, seigneur de l'Hostelneau, etc., depuis capitaine major au régiment des gardes françaises.
[185] Ou moine bourru, fantôme, revenant, qui était un objet de superstition. «Ce fantôme, ajoute M. Littré, était ainsi dénommé parce qu'on le représentait vêtu de bourre ou bure.» Malherbe écrivait à Peiresc, le 8 janvier 1613: «Nous avons ici un compagnon du moine bourré, à qui l'on avoit donné le nom de Tasteur; l'on dit que c'étoient bons compagnons, qui avoient des gantelets de fer, et au bout des doigts des ergots de fer, de quoi ils fouilloient les femmes, et qu'il y en avoit à tous les quartiers.»
[186] «Dimanche dernier, le comte de Crissey vint apporter au Roi une lettre de M. le Prince. Le Roi étoit tout au haut du Louvre, en une fenêtre qui regarde sur la cour; comme on le lui vint dire, il commanda qu'on allât querir M. de Souvray, qui étoit allé dîner et n'étoit point revenu, afin qu'il le lui présentât. M. de Souvray venu, on fit entrer cet ambassadeur, qui dit au Roi que M. le Prince lui baisoit très-humblement les mains et lui avoit baillé cette lettre pour lui rendre, avec commandement de l'assurer qu'il étoit son très-humble serviteur. Le Roi répondit: «Que fait-il? Comme se porte-t-il?» Et là-dessus lut la lettre; puis dit à M. de Souvray qu'il vouloit aller ouïr vêpres aux Cordeliers, ce qu'il fit sans dire autre chose au comte de Crissey.» (Lettre de Malherbe, du 20 mai.)
[187] Nom vulgaire du loriot.
[188] «M. de Longueville est arrivé aujourd'hui sur les cinq ou six heures du soir; il est allé descendre chez M. le comte de Saint-Pol, et de là s'en sont venus, sur les sept heures, chez le Roi. Sa Majesté étoit sur le perron qui est au bout de la galerie dorée, où vous vîtes recevoir les ambassadeurs d'Espagne pour le mariage. Comme M. de Longueville est entré dans la galerie, il n'y a pas eu fait une douzaine de pas, que le Roi est sorti du perron et est venu au-devant de lui, et l'a rencontré plus près de la porte que de là où il étoit parti... M. de Longueville a fait quelque petite harangue, et le Roi une réponse encore plus courte... Le Roi lors s'en alloit souper; M. de Longueville a été à la moitié de son souper, où il ne s'est parlé que de propos communs. De là M. de Longueville s'en est allé aux Tuileries voir la Reine; cela m'a trompé, car je m'imaginois qu'il seroit avec le Roi jusques au retour de la Reine, et que de là le Roi allant chez la Reine, comme il fait tous les soirs après souper, le mèneroit avec lui... Comme M. de Longueville eut vu le Roi, et lui eut tenu compagnie jusques à la moitié de son souper, il s'en alla aux Tuileries trouver la Reine; elle étoit au bout de la grande allée, où elle oyoit chanter le Villars et un page que la reine Marguerite y avoit amenés; la Reine étoit debout. M. de Longueville, après deux grandes révérences, lui baisa le bas de la robe. Elle lui fit signe avec la main qu'il se relevât, ce qu'il fit et se retira deux pas en arrière, sans dire mot quelconque. Lors la Reine lui dit: «D'où êtes-vous parti aujourd'hui?» Il répondit qu'il étoit parti de Trie, à cinq postes d'ici. Puis elle lui dit que la barbe lui étoit venue, et qu'il la falloit couper: ce fut là tout le discours. La Reine étoit masquée, qui fut cause que l'on ne put rien juger de sa passion par son visage.» (Lettres de Malherbe à Peiresc, des 31 mai et 1er juin.)
[189] François-Alexandre-Paris de Lorraine, tué le 1er juin 1614, à Baux en Provence, par l'explosion d'une pièce de canon.
[190] C'est-à-dire depuis que ce nouveau jeu de paume avait été couvert.
[191] Même mention pour le lendemain 13 juin.
[192] Voy. au 26 avril 1608.
[193] Nom de l'enseigne d'une auberge.
[194] Henri Ier de Lorraine, dit le Balafré, assassiné au château de Blois, le 23 décembre 1588.
[195] A la promenade.
[196] Ce nom est resté en blanc.
[197] Le nom est resté en blanc.
[198] «Il parut audit Malicorne, la nuit que le Roi y fut, plus de huit cents feux qui avançoient et reculoient comme si c'eût été un ballet.» (Mémoires de Bassompierre.)
[199] «M. Bodinet, apothicaire du Roi, a recueilli ceci, à cause de mon indisposition,» dit Héroard à cette date. Il partit sans doute le même jour pour Vaugrigneuse, où le Roi lui fit une visite le 15 septembre suivant. Héroard ne reprend lui-même son journal que le 29 septembre.
[200] Le roi était entré le 28 septembre dans sa quatorzième année.
[201] Aujourd'hui Aubervilliers, près de Saint-Denis.
[202] C'est ainsi qu'Héroard écrit toujours le mot omelette.
[203] Ce mot revient maintenant très-rarement dans le journal.
[204] On dit aujourd'hui Cligne-musette ou Cache-cache. Musette, dit M. Littré, est une altération pour mussette, cachette.
[205] De ses orgues. Voy. tome I, page 280, note 439, et au 8 novembre suivant.
[206] Voy. au 1er octobre précédent.
[207] Héroard dit: Ephemera ab ira.
[208] Sans doute par un émailleur. Voy. au 4 novembre suivant.
[209] Une loterie.
[210] L'abattis et le fredon doivent signifier diverses manières de battre du tambourin, et l'équivoque faite sans dessein par Louis XIII, mais remarquée par Héroard, justifie l'opinion de M. Littré, qui voit dans fredon l'étymologie de fredaine.
[211] L'alouette.
[212] M. Leclerc était fils de Mme Leclerc, veuve d'un meunier des environs d'Ivry, et qui, en 1590, donna au Roi une forte somme avec laquelle il put payer les Suisses, qui menaçaient de s'éloigner, et gagner cette bataille décisive. Henri IV anoblit ce jeune homme et lui donna une charge de conseiller au parlement de Paris. Ce fut la souche des Leclerc, marquis de Lesseville, qui subsistent encore en Champagne aujourd'hui.
[213] C'est la première fois qu'Héroard n'écrit pas Loynes.
[214] «Les députés des états parlèrent derechef au Roi avec une insolence effroyable.» Voy. dans le Journal d'Arnauld d'Andilly, le récit de cette séance, page 25.
[215] Anne de Lévis, gouverneur du Limousin, lieutenant général en Languedoc, mort en 1622.
[216] Probablement Othon, fils de Maurice, landgrave de Hesse-Cassel et d'Agnès de Solms, lui-même administrateur de Hirschfeld, né le 25 décembre 1594, mort le 7 août 1617, sans postérité, quoiqu'ayant été marié deux fois.—Son frère Guillaume, qui succéda à son père, ne naquit que le 14 février 1602.
[217] Henri, seigneur de Bonneval, trouvant M. de Chavailles, lieutenant général d'Usarche en Limousin, élu malgré lui aux États, à la sortie des Augustins, le 3 février, le roua de coups de bâton, puis se retira chez M. d'Épernon et retourna chez lui en Limousin. Malgré les réclamations du Tiers et du Parlement, cette affaire n'eut pas de suite et Bonneval eut un régiment en 1615.
[218] Le 12, le Roi mande au Louvre le président du Parlement et quelques conseillers, pour les interroger sur les démarches de M. le Prince près d'eux et leur défendre de le recevoir à l'avenir aux enquêtes et de le laisser parler au Parlement d'affaires d'État. (Arnauld d'Andilly.)—Le 25 M. le Prince va s'excuser près du Roi.
[219] Robert Miron, président aux requêtes du Palais, ambassadeur en Suisse, intendant du Languedoc, mort en 1641, à soixante-douze ans; il était frère de François Miron, également prévôt des marchands en 1604, lieutenant civil, mort le 4 juin 1609.
[220] Voy. le Mercure françois, t. III, p. 463, pour les détails de cette séance.
[221] Elle laissa 100,000 livres aux pauvres et 200,000 écus de dettes; ses bijoux valaient 30,000 écus, et le reste de ses meubles 6,000 à peine. «Ce matin, dit Malherbe, à la date du 28 mars, la chambre de la Reine étoit si pleine de ses créanciers, que l'on ne s'y pouvoit tourner.»
[222] Voy. la lettre de Malherbe du 23 mars 1615.
[223] Comme il fallait trois personnages portant la queue du Roi et qu'il n'y avait que deux princes du sang, M. de Condé et M. de Soissons, MM. de Guise et de Longueville se disputèrent la troisième place; la Reine décida pour Guise; M. de Longueville partit alors pour Amiens, et les deux princes se retirèrent; il fallut les remplacer, et on choisit ceux dont on lit ici les noms.
[224] Droit annuel payé au souverain pour rendre les charges héréditaires: les parlements firent une grande opposition à la vérification de l'édit d'institution de l'année 1605, et il fut même d'abord publié seulement à la chancellerie. Louis XIV en ordonna le rachat et l'amortissement par l'édit de décembre 1709. On appela cet impôt la Paulette du nom de Paulet, son premier traitant et encore la Palotte de celui de Palot, successeur de Paulet.—M. le président de Nicolaï harangua pour la chambre des comptes et M. le président Chevalier pour la cour des aides; c'est pendant le discours du dernier que deux solives du plancher s'écroulèrent.
[225] Un hamac.
[226] Ce pont, commencé en mai 1578, fut achevé en 1604 sous la direction de Guillaume Marchand. La statue, du socle de laquelle Louis XIII posa la première pierre, fut faite, le Roi et les bas-reliefs par Francheville de Cambray; le cheval, envoyé par Cosme de Médicis, fut coulé par Jean de Bologne.
[227] Antoine de Pluvinel, gentilhomme dauphinois, est le premier qui ouvrit en France des académies selon la mode italienne. Il fut d'abord écuyer du duc d'Anjou, qu'il suivit en Pologne; Henri IV lui confia sa grande écurie, le nomma son chambellan, sous-gouverneur du Dauphin et ambassadeur en Hollande. Il fut à son retour gouverneur du duc de Vendôme, et il mourut à Paris, le 24 août 1620, laissant des travaux très-curieux sur l'art de l'équitation.
[228] La chambre des comptes ayant refusé cinq fois les lettres patentes du Roi pour extraire cette somme de la Bastille, un arrêt du conseil décida le 14 qu'on passerait outre, et le Roi y alla en effet le 15 avec sa mère et tous les grands de la cour.
[229] «Le Roi ne vit point M. le comte d'Auvergne, il n'y eut que la Reine. Comme il fut fait venir, on fit trouver bon au Roi de s'aller promener; comme il revint, on avertit le prisonnier de se retirer.» (Lettre de Malherbe du 17 juillet.) Voy. dans cette lettre les détails sur la descente du Roi et de la Reine mère à la Bastille.
[230] Emmanuel de Crussol, chevalier d'honneur de la reine Anne d'Autriche en 1615, chevalier des ordres du Roi en 1619, mort le 19 juillet 1657.
[231] François de l'Hôpital, seigneur du Hallier, frère du maréchal de Vitry, fut nommé évêque de Meaux par Henri IV; mais il prit la profession des armes, fut capitaine des gardes, et devint maréchal de France en 1643; il mourut le 20 avril 1660, aimé et estimé des rois Louis XIII et Louis XIV «pour sa fidélité incorruptible».
[232] Le mariage du Roi avait excité une vive sympathie en France; les Réformés seuls s'y opposèrent de toutes leurs forces, et obtinrent même qu'on retardât l'union jusque après la réunion des états généraux, espérant qu'il en surgirait quelque obstacle. Les états se séparèrent sans rien résoudre.
[233] Le Roi venait en tirer une somme de 1,300,000 livres pour armer un nombre suffisant de troupes.
[234] Il venait d'être pourvu de cette charge.
[235] Le président Le Jay avait été arrêté le 17, jour du départ du Roi; on le conduisit au Louvre, et comme le Roi était parti, on le mena à la suite du cortège; Mme Le Jay présenta aussitôt requête au parlement, et une députation de quatre présidents et six conseillers fut dépêchée vers la cour. Quand on sut le départ de Louis XIII, l'agitation redoubla, le prince de Condé écrivit pour l'exciter encore, et on expédia à Poitiers MM. d'Ons-en-Bray, Courtois et Pelletier. Le président Le Jay fut relâché presque aussitôt.
[236] Le 28 le Roi reçut les députés réformés de l'assemblée de Grenoble, et souscrivit à leur demande, le 12 septembre.
[237] Pendant son séjour à Poitiers, le Roi publia une déclaration, datée du 10, par laquelle il privait le prince de Condé et ses adhérents de tous biens et honneurs, comme criminels de lèse-majesté. Le prince avait quitté la cour en juillet et lancé, le 9 août, un violent manifeste contre les membres du conseil du Roi.
[238] Madame était malade de la petite vérole et la Reine également. La cour demeura à Poitiers jusqu'au 28; mais le Roi changea aussitôt de logis, et alla près de la porte de la ville.
[239] L'infant d'Espagne, Philippe-Dominique-Victor, né le 8 avril 1605, était dans sa onzième année; et Madame (Élisabeth de France), née le 22 novembre 1602, dans sa treizième année.
[240] François de Roxas de Sandoval, duc de Lerme, etc., premier ministre de Philippe III; devenu veuf, il se fit donner en 1618 le chapeau de cardinal; disgracié alors, il mourut en 1625.—Le duc de Guise avait conduit Madame jusqu'au milieu de la Bidassoa et y reçut l'Infante, qu'il amena à Saint-Jean de Luz, où M. de Luynes lui remit une lettre du Roi.
[241] M. de Hautcastel était condamné par la grand'chambre du parlement pour «crimes énormes». On pria instamment le Roi d'accorder l'abolition de la peine; mais le Parlement intervint et obtint le maintien, et on décida que l'exécution aurait lieu le soir même. Mis en chapelle, le jésuite qui lui fut donné pour confesseur déclara qu'il avait tant de fautes sur la conscience qu'il fallait attendre au lendemain; des amis avaient d'ailleurs éloigné les deux bourreaux à prix d'argent. Force fut de céder, et aussitôt l'archevêque arriva botté et éperonné avec une grosse escorte; il fit enfoncer les portes, en tira Hautcastel, le mit dans un bateau et le bénit. Le parlement alla se plaindre au Roi, qui déclara se charger de l'affaire; la cour fulmina un arrêt contre le cardinal, avec décret de prise de corps.
[242] Héroard remplit scrupuleusement ses fonctions de premier médecin du Roi en enregistrant ces détails, qui se retrouvent dans un document intitulé: Ce qui s'est passé lors de la consommation du mariage du Roi. Voy. Revue rétrospective, 1re série, tome II, page 252.
[243] Le Roi était magnifiquement vêtu et couvert d'un cappot tout brodé en or. Le matin le Roi se leva de bonne heure, et après la messe s'en alla avec une suite peu nombreuse sur le port des Chartreux, où les jurats lui offrirent le bateau sur lequel il s'embarqua, accompagné de quatre autres portant ses gardes et alla débarquer devant une maison, près du théâtre, où il dîna. A deux heures arriva la Reine, conduite par MM. de Guise et d'Elbeuf; Malingre raconte très-longuement cette magnifique réception. Le soir il y eut un splendide banquet au Château-Trompette, d'où l'on revint en bateau à Bordeaux, assister à un feu d'artifice.
[244] Voy. au 17 novembre précédent.
[245] Henri IV n'était que roi de Navarre lorsqu'il remporta, le 20 octobre 1587, la victoire de Coutras, où le duc de Joyeuse perdit la vie.
[246] Les journées sont absolument les mêmes depuis son mariage. Il continue à prendre ses repas seul et à dormir seul.
[247] Fils du premier duc de la Rochefoucauld et de Gabrielle du Plessis-Liancourt; il devint évêque de Lectoure et abbé de Saint-Jean-d'Angely, et mourut le 5 décembre 1654.
[248] Pierre de Boissat, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, marié en 1610 à Charlotte de Villars.
[249] «La Reine, dit Bassompierre, vint après son dîner en sa chambre, où arrivèrent peu après MM. le Comte (de Soissons), de Guise et d'Épernon, et tant d'autres après eux qu'ils firent enfoncer le plancher de la chambre, où je tombai avec vingt-sept autres personnes, du nombre desquels MM. le Comte, d'Épernon, de Villeroy, d'Aumont, et plusieurs autres tombèrent aussi. La Reine demeura sur une poutre, qui tint ferme, et, passant par dessus son lit, sortit de la chambre. Je fus blessé à l'épaule et à la cuisse, et eus deux des petites côtes enfoncées, dont je me suis senti longtemps depuis.»
[250] Brandelis de Champagne, marquis de Villaines, conseiller d'État, reçu chevalier du Saint-Esprit en 1599.
[251] Il était alors nonce en France.
[252] La Bourdaisière, château appartenant à Marie Babou, fille de Georges Babou, comte de Sagonne, chevalier des Ordres, mariée en février 1602 à Charles Saladin de Savigny d'Anglure, vicomte d'Étoges. Elle était dame de la Bourdaisière par la mort de son neveu Georges II, tué en duel à Bordeaux, en 1615, par le comte de Barrault, étant capitaine de cent hommes d'armes de la maison du Roi.
[253] On devait traiter à Loudun de l'accommodement avec le prince de Condé, qui, ligué avec les Réformés, avait commencé les hostilités; les conférences s'ouvrirent le 30 février 1616, et aboutirent à l'édit de pacification de Blois, du mois de mars, scellé le 2 mai, jour de la rentrée du Roi à Paris.
[254] Louis de Lorraine, fils de Henri le Balafré, tué à Blois; né le 22 janvier 1575, archevêque de Reims après son oncle, mort le 21 juin 1621; il eut plusieurs enfants de Charlotte des Essarts, depuis femme du maréchal de l'Hôpital.
[255] Le Roi et la Reine mère vont à Amboise et à Blois, à cause de la maladie qui régnait à Tours.
[256] Il avait été fait garde des sceaux en décembre 1604, et devint chancelier, le 10 septembre 1607. Il les reprit le 23 janvier 1623 et les rendit le 2 janvier suivant. Il mourut au château de Sillery, près de Reims, le 1er octobre 1624. Il eut pour successeur Guillaume du Vair, qui ne garda les sceaux que peu de mois et devait ses disgrâces au maréchal d'Ancre.—On prétend qu'en rapportant les sceaux le chancelier Brulart fit pleurer le Roi, en lui exprimant ses regrets.
[257] Le sieur de Beauvau était fils d'un gentilhomme lorrain, qui eut la tête tranchée aux grands jours, à Poitiers. Defontis, lieutenant criminel, le saisit et le mit au Châtelet; le Roi donna un ordre à M. de Vitry pour l'en retirer; le geolier refusa, et à minuit Vitry alla avec des gardes forcer l'entrée. Beauvau fut gracié, et le parlement en fut pour ses plaintes.
[258] Élevé sur les dessins de Salomon de Brosse, architecte général des bâtimens du Roi et de la Reine mère. C'est par erreur que l'on donne à cet architecte le prénom de Jacques.—Voy. A. Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, page 285.
[259] Héroard a laissé ici une ligne en blanc.
[260] Jacques Hay, baron de Saley, comte de Carlisle; il venait aussi entretenir le Roi d'un projet de mariage entre le prince de Galles et Madame Christine.
[261] La Reine mère fit arrêter le prince de Condé parce qu'il continuait ses menées et menaçait de reprendre les armes.—Voy. tous les détails dans le Journal d'Arnauld d'Andilly, p. 194 et 195.—Ce jour-là le Roi reçut la cour souveraine, le prévôt des marchands et les ambassadeurs, pour leur expliquer la cause de cette mesure.
[262] Même mention pour le jour suivant.
[263] En rêvant à Abimélech, le Juge féroce d'Israël, le Roi est peut-être encore sous l'impression du déplaisir que lui a laissée, quelques jours avant, l'insolence du maréchal d'Ancre.
[264] «Discours au vrai du ballet dansé par le Roi le dimanche 29e de jour janvier 1617, avec les dessins, tant des machines et apparences différentes que de tous les habits des masques;» par Durand, Paris, P. Ballard 1617, in-4o. L'auteur était un poëte qui finit, peu après, en place de Grève pour un pamphlet contre le duc de Luynes.
[265] Louise, fille de Charles de Bourbon, comte de Soissons, et de Anne de Montafié, mariée le 30 avril à Henri d'Orléans, duc de Longueville, né en 1595, mort le 11 mai 1663; elle mourut le 9 septembre 1637; sa fille unique épousa le duc de Savoie-Nemours, et son mari se remaria avec Anne-Geneviève de Bourbon-Condé.
[266] Gabrielle de Pluvinel, fille du premier écuyer et de Marie de Mancel, mariée: 1o à Simon Marion, baron de Druy, fils du contrôleur général des finances; 2o à Charles de Biancourt, fils de M. de Potrincourt, gouverneur du Canada; 3o à Charles de Poix; ces deux derniers furent «écuyers en chef d'académie», comme M. de Pluvinel.
[267] Héroard a laissé dans son journal une page en blanc.
[268] Il fut mis alors à la tête du conseil par suite du changement de politique extérieure, dont M. de Luynes devint le maître.
[269] La Reine mère, en apprenant le meurtre du maréchal, avait dit: «J'ai régné sept ans; il ne faut plus penser à d'autre couronne qu'à celle du ciel.» Elle demeura quelques jours encore au château, mais se voyant abandonnée, elle demanda à se retirer à Blois, où Richelieu, alors secrétaire d'État, l'accompagna. Elle y fut bientôt tenue prisonnière et s'échappa, grâce au duc d'Épernon, dans la nuit du 21 au 22 février 1619; elle se retira alors à Angers, et se déclara pour les mécontents.—Le Roi vit sa mère dans l'antichambre le jour de son départ; elle pleura, ils se parlèrent assez vivement, et le Roi se retira «de peur de faiblir». Il alla coucher à Vincennes «extrêmement accompagné». Héroard a encore laissé ici une page blanche.
[270] Le Roi revient de Vincennes le 13, se confesse au père Arnoux, touche des malades, reçoit le compliment des cours souveraines pour la mort du maréchal d'Ancre.
[271] Le 30 il reçut dans la grande galerie du Louvre M. de Guise fort accompagné et lui dit: «Mon cousin, vous m'aviez bien dit qu'il fallait nous défier du maréchal d'Ancre; mais il n'était pas encore temps.»
[272] Jamais la cour n'avait été si grosse; on y compta trente-quatre princes et princesses.
[273] Un passage de la lettre que Malherbe écrivait à Peiresc le 25 juin 1617 peut donner une idée du ton, à la fois ironique et cruel, avec lequel on parlait au jeune Roi du supplice de la maréchale d'Ancre. Peiresc était attendu de Provence à Paris et Malherbe lui disait, près de quinze jours avant son arrivée et avant l'exécution: «Pour la Conchine, je crois que vous aurez loisir de la voir en ses beaux atours, car, à ce que m'ont dit des gens qui le doivent bien savoir, la chose ira jusques à samedi.»
[274] Ferdinand Elle, dit Ferdinand, «l'un des plus excellents peintres de portraits qui ayent paru en France», dit Mariette. Son fils Louis Ferdinand Elle, connu aussi sous le nom de Ferdinand, fut l'un des premiers membres de l'Académie royale de peinture en 1648, et mourut en 1689, âgé de soixante-dix-sept ans.
[275] Marie de Rohan, fille d'Hercule, duc de Montbazon, et de Madeleine de Lenoncourt, remariée à Claude de Lorraine, duc de Chevreuse.
[276] Charlotte-Marguerite de Montmorency, morte le 2 décembre 1650.
[277] Louis, fils aîné de César, duc de Vendôme. Il était né en 1612, épousa en 1651 Laure Mancini, nièce du cardinal Mazarin, puis devenu veuf fut créé cardinal en 1667, et mourut en 1669.
[278] Gaillon appartenait aux archevêques de Rouen, et le cardinal d'Amboise y fit construire un magnifique château entouré d'un parc. Voy. les Comptes du château de Gaillon, publiés par M. Deville dans la collection des Documents inédits sur l'Histoire de France.—Louis XIII trouva le château si beau qu'il songea à l'acheter.
[279] Le Roi refusa le poële et aussi le serment obligé des Rois, entrant à Notre-Dame de Rouen, de conserver les priviléges du pays.
[280] Folle du roi Henri IV.
[281] Jérôme de Hacqueville, seigneur d'Ons-en-Bray; il devint premier président du parlement de Paris en 1627, et mourut le 4 novembre 1628.
[282] La Reine n'avait pas accompagné le Roi à son voyage de Normandie.
[283] Luynes voulant avoir quelqu'un à lui auprès du Roi fit congédier en 1617 le père Coton, confesseur du Roi et de la Reine mère, et choisit le père Arnoux pour le remplacer. Fontenay-Mareuil et le marquis de Montpouillan ne l'épargnent pas dans leurs Mémoires.
[284] Voy. au 18 février suivant. Héroard a mis cette mention en marge.
[285] Le feu dura de quatre à six heures du matin; la grande salle fut en totalité détruite, avec la première chambre des enquêtes.
[286] Chaque matin le Roi va au manége, chaque jour au conseil, plusieurs fois dans le jour chez la Reine, presque chaque soir chez M. de Luynes. Il ne se trouve plus d'indications d'études; le Roi ne s'occupe que de chasse et d'armes. «En ce temps là, dit Bassompierre, le Roi qui étoit fort jeune, s'amusoit à faire petits exercices de son âge, comme de peindre, de chanter, d'imiter les artifices des eaux de Saint-Germain par de petits canaux de plumes, de faire des petites inventions de chasse, de jouer du tambour, à quoi il réussissoit fort bien.»
[287] Du Vair, qui avait repris les sceaux de Claude Mangot à la mort du maréchal d'Ancre.—Ce jour là le Roi était souffrant. Voy. dans les Mémoires de Bassompierre le récit de cette scène.
[288] Président au parlement de Paris.
[289] François de l'Hôpital, connu depuis sous le nom de maréchal de l'Hôpital.
[290] Le Roi retourne à Saint-Germain, et y reste jusqu'au 13 juin.
[291] Le Roi était allé à Lésigny le 23. Il partit le 12 juillet pour Saint-Germain.
[292] Il est à remarquer qu'Héroard devient de plus en plus insignifiant; il raconte minutieusement les chasses et les promenades du Roi, ses repas, mais ne donne plus que rarement un détail digne d'être relevé.
[293] Le Roi va le 11 à Lésigny et le 15 à Monceaux.
[294] Le 9 le Roi retourne à Coucy, et revient le 12 à Soissons.
[295] Le Roi part le 16 de Soissons, couche à Villers-Cotterets, le 17 dîne à Nanteuil et couche à Dammartin.
[296] Le 24 le Roi va à Saint-Germain, et en revient le 26.—Le 28, comédie chez la Reine.
[297] Il venait en France non-seulement pour remercier Louis XIII des secours envoyés contre les Espagnols à Verceil, mais aussi pour conclure le mariage de son frère avec Madame Christine, sœur du Roi.
[298] Le Roi mène M. le cardinal de Savoie à Saint-Germain le 13, et lui fait tout visiter, le mène à la chasse et lui fait courir un cerf avec cent veneurs et cent chiens. Le 28 le Roi retourne à Saint-Germain jusqu'au 10 décembre.
[299] François de Lorraine, comte de Vaudemont, fils du duc Charles II et de Claude de France.
[300] Héroard se trompe, c'est de Christine de France, née le 10 février 1606, qu'il s'agit; le mariage fut célébré le 10 février.
[301] Catherine-Henriette, fille de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, légitimée en 1597, mariée à Charles II de Lorraine, duc d'Elbeuf, morte le 20 juin 1663.
[302] Le Journal d'Arnaud d'Andilly dit que le Roi coucha pour la première fois cette nuit-là avec la Reine. «M. de Luynes le porta dans ses bras. M. de Beringhem (qui mourut trois semaines après) portoit le flambeau. Stéphanille, femme de chambre espagnole, sortit de la chambre et Mme de Bellière, première femme de chambre de la Reine, y demeura seule.» Voy. aussi les Mémoires de Pontchartrain et Le Roi chez la Reine ou histoire secrète du mariage de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, par M. Armand Baschet, 1866, in-12.
[303] Pierre Brulart, vicomte de Puisieux, du vivant de son père, secrétaire d'État, marié à Charlotte d'Étampes-Valençay, était veuf sans enfants en 1613 de Madeleine de Neuville de Villeroy.—Puisieux est un village, tout à côté de Sillery, près de Reims, érigé plus tard en marquisat.
[304] Louis Brulart, né en 1619, marquis de Sillery, fils aîné du précédent, mort le 19 mars 1691, ayant épousé en 1638 Marie-Catherine, fille aînée de François V, duc de la Rochefoucauld.
[305] Thomas-François de Savoie, prince de Carignan, né le 21 décembre 1596, mort le 22 janvier 1656, ayant épousé Marie de Bourbon-Soissons.
[306] Victor-Amédée, fils aîné du duc Charles-Emmanuel, né le 8 mai 1587, duc en 1630, mort le 7 octobre 1637; sa femme, Madame Christine, vécut jusqu'au 27 décembre 1663.
[307] «Vers pour le ballet du Roi représentant les adventures de Tancrède en la forêt enchantée,» par Bordier, 1619, in-4o. Voy. pour toutes ces fêtes, le Mercure françois de 1619, p. 86.
[308] Voy. plus haut la note 269, page 210. C'est dans la nuit du 21 au 22 février que le duc d'Épernon fit échapper la Reine mère.
[309] A dater de cette époque, chaque fois que le Roi va chez la Reine, Héroard met en marge des chiffres significatifs.
[310] Mathias, archiduc d'Autriche, roi de Hongrie, fils de Maximilien II et frère de Rodolphe II, fut élu après lui le 13 juin 1612; il adopta son cousin Ferdinand, archiduc de Gratz, et mourut le 10 mars 1619.
[311] Léon d'Albert, seigneur de Brantes, puis duc de Luxembourg et de Piney; il était frère du connétable de Luynes.
[312] Le Roi part de Saint-Germain le 7, couche à Linas le 8, à Étampes le 9; il y séjourne à cause de l'Ascension, le 10 à Toury, le 11 à Orléans, le 16 à Blois, le 17 à Amboise.
[313] Jean d'Olden-Barneveldt, avocat général des États de Hollande et principal ministre de la République: il fut chargé de plusieurs ambassades en France, et occupa constamment le premier rang dans les affaires de son pays; mais ayant pris parti pour une secte dite des Arminiens et des Remontrants, contre les Gomariens ou les contre-Remontrants, le prince d'Orange se prononça pour ces derniers; on en vint aux armes, et Barneveldt fut pris et décapité le 13 mai 1619.
Le 4 juin le Roi va au Lude: la Reine à Notre-Dame des Ardilliers de Saumur, et le 5 au Verger, d'où elle revient à Tours.
[314] Le 16 le Roi va à Amboise et en revient le 19, à cause de M. de Mayenne.
[315] A ce moment la France était en paix avec les corsaires des États Barbaresques, à cause des préparatifs de M. de Guise dans les ports de la Méditerranée. Un traité avait été presque conclu en 1618 par l'envoyé, le baron d'Allemagne.
[316] Depuis quelques jours le Roi, dans les villes diverses qu'il traverse, va à la comédie vers cinq heures et demie, avant son souper. La Reine était avec lui. Il s'amuse avant de s'endormir à chanter en concert des hymnes de l'Église, ne manque jamais la messe et les vêpres dans l'église principale du lieu où il est.
[317] Gaspard Gallaty, colonel des Suisses à Arques, où il demeura constamment près du Roi. Le duc de Rohan, partant pour Juliers avec un «beau» régiment suisse, ajoute dans une lettre du 29 juin 1610 à M. de la Force: «Le bon homme Galatty fait encore ce voyage».
[318] Louis-Henri, depuis prince de Nassau-Dillembourg, fils du comte Georges de Nassau et de Émilie de Sayn, né le 9 mai 1594, général dans l'armée suédoise, mort en juillet 1662.
Le Roi va le 3 à Amboise et en revient le 9, où il reçoit le duc de Nevers. Le 16 il y retourne, jusqu'au 19.
[319] Timoléon de Daillon, comte du Lude, né en 1600, marié en 1622, à Marie Feydeau.
[320] Le Roi va le 8 à Amboise, et en revient le 12; il y retourne avec la Reine, du 17 au 21.
[321] Charles de Choiseul, marquis de Praslin, mort le 1er février 1626, lieutenant général en Champagne.
[322] La Reine s'était retirée dans un château du duc d'Épernon en Angoumois; M. de Richelieu qui pour l'avoir suivie à Blois avait été relégué le 9 avril 1618 à Avignon, fut chargé d'aller la trouver et de la décider à voir le Roi. Cette entrevue n'eut aucun résultat.
[323] Le Roi avait quitté Chartres le 3, était arrivé le 4 à Montfort, en passant par Épernon, et le 5 à Mantes.
[324] Guillaume de Saulx, comte de Tavannes, fils aîné du maréchal, chevalier des Ordres et l'un des plus fidèles partisans de Henri IV, mort en 1631.
[325] Le Roi quitte le 4 Compiègne, et va le 5 à Monceaux; dîne le 10 à Coupevray, couche à Lésigny, et va le 15 à Fontainebleau: il va le 21 à Villeroy; la Reine à Paris.
[326] Égon, comte de Furstemberg, né le 21 mars 1588, l'un des principaux généraux de l'Empire, mort le 24 août 1635.—A ce moment la Bohême était en insurrection par suite de la rébellion des protestants de ce royaume; la bataille de Prague (1620) mit fin à ces troubles.
[327] Honoré d'Albert, seigneur de Cadenet, auteur de la branche des ducs de Chaulnes, dignité qui lui fut conférée en 1621; il mourut le 31 octobre 1649, ayant épousé Claire d'Ailly, comtesse de Chaulnes, dame de Péquigny.
[328] Voy. le détail de cette scène dans le Journal d'Arnauld d'Andilly, page 457.
[329] La promotion fut de cinquante-neuf chevaliers.
[330] La fête de l'ordre du Saint-Esprit se tenait tous les ans, le 1er janvier, et le lendemain un service était célébré pour les chevaliers morts dans l'année.
[331] Il mange fort souvent des truffes à l'huile, beaucoup de fruits confits, boit toujours du houblon, prend beaucoup d'exercice, et s'amuse encore comme un enfant.
[332] Jeanne de Schomberg, fille du maréchal comte de Montreuil et de Françoise d'Espinay-Duretal, mariée à Roger du Plessis-Liancourt, duc de la Rocheguyon, née en 1601, morte le 14 juin 1674.
[333] Anne-Geneviève, fille du prince de Condé et de Charlotte de Montmorency, née le 27 août 1619.—François de Lorraine, prince de Joinville, né le 3 avril 1612; ce mariage ne fut jamais célébré. Le prince mourut le 7 novembre 1639, sans alliance, et sa fiancée épousa, le 2 juin 1642, Henri d'Orléans, duc de Longueville: elle mourut le 15 avril 1679.
[334] Anne-Marie d'Albert, fille du duc de Luynes et de Marie de Rohan-Montbazon.—Henri de Lorraine, né le 4 avril 1614, depuis duc de Guise; ce mariage ne fut pas non plus célébré. M. de Guise mourut le 2 juin 1664 sans alliance et sa fiancée, le 21 septembre 1646, également sans avoir été mariée.
[335] La ville d'Amiens, prise par les Espagnols le 11 mars 1597, ne fut rendue au roi Henri IV, après un long siége, que le 25 septembre de la même année.
[336] Charles II de Créquy, second fils de Charles de Créquy, duc de Lesdiguières par son mariage; il fut tué au siége de Plombières, le 15 mai 1630. Il épousa Anne du Roure, fille de Claude, seigneur de Combalet, et de Marie d'Albert de Luynes.
[337] Marie de Montlaur, mariée à Jean-Baptiste d'Ornano, marquis de Montlaur, maréchal de France en 1626, mort l'année même, en prison à Vincennes. Il était en 1620 gouverneur de Monsieur, duc d'Orléans.
[338] Joachim de Bellengreville, seigneur de Neuville, chevalier des Ordres, mort le 15 mars 1621.
[339] C'est celle qui venait d'être fiancée au prince de Joinville. Voy. plus haut la note 333, page 243.
[340] Le duc d'Épernon venait de faire sa soumission.—Le Roi faisait ce voyage pour unir le Béarn à la couronne (édit d'octobre), le mettre sous le ressort du parlement érigé alors à Pau et faire restituer les biens ecclésiastiques usurpés par les huguenots, ce qui causa la guerre de religion de l'année suivante.
[341] Léon d'Albert, seigneur de Brantes, frère du duc de Luynes, marié, en juillet 1620, à Charlotte-Marguerite, fille et héritière de Henri de Luxembourg, duc de Piney, mort le 25 octobre 1630. Elle se remaria avec Henri de Clermont-Tonnerre, et c'est leur fille qui donna les duchés de Piney et de Luxembourg à la famille de Montmorency.
[342] Bassompierre se trompe lorsqu'il dit dans ses Mémoires: «Le Roi finit heureusement l'année 1620 à Paris.»
[343] Albert, archiduc d'Autriche, précédemment cardinal et archevêque de Tolède, marié en 1598, à Isabelle-Claire-Eugénie, fille du roi Philippe II, et gouvernante des Pays-Bas.
[344] Il y a plusieurs jours qu'il visite régulièrement la Reine sa mère.
[345] Guy Bentivoglio, né à Ferrare, en 1579, dont le frère, le marquis Guy, soutint César de Ferrare contre le Pape. Paul V le nomma cardinal pendant sa nonciature en France; tout faisait supposer qu'il remplacerait Urbain VIII sur le trône pontifical, quand il mourut, le 7 septembre 1644, pendant le conclave.
[346] Les vers furent encore rimés par Bordier, auteur du ballet de 1619; c'est sans contredit l'un des plus licencieux de l'époque.
[347] La trêve entre l'Espagne et les États-Généraux expira le 10 avril, et l'archiduc Albert essaya vainement de la proroger; il mourut cette même année, le 13 juillet.
[348] La charge était vacante depuis la mort du duc de Montmorency en 1614; le duc de Mayenne essaya vainement d'empêcher qu'on donnât cette dignité suprême «à un homme qui ne savoit pas ce que pesoit une épée». La cérémonie se fit pompeusement dans la grande galerie, en présence de toute la cour. Après un discours du chancelier, le Roi présenta lui-même au duc une épée nue dont le poignard et le fourreau étaient enrichis de diamants; le duc d'Anjou, frère du Roi, la lui ceignit.
[349] Comme les protestants se remuaient de nouveau et qu'outre une assemblée assez séditieuse à la Rochelle, ils s'étaient emparés de Privas et de quelques autres places, le Roi se décida à aller les réduire; il se mit en route le 1er mai. Héroard ne mentionne pas le jour de ce départ.
[350] Héroard ne mentionne pas le passage du Roi à Saumur, dont il enleva le gouvernement à du Plessis-Mornay.
[351] Le Roi réduisit, outre Niort, Parthenay avant d'arriver à Saint-Jean.
[352] N. de Montault de Navailles; il mourut de cette blessure.—Il avait pour frères: Philippe, depuis duc de Navailles, mort en 1654, et Bernard, seigneur de Pontous, qui périt en 1634, au siége de la Mothe.
[353] Le 10 mai l'assemblée de la Rochelle avait confirmé la division du royaume en cercles protestants et appelé tous les religionnaires aux armes.
[354] M. de Carbonnier avait reçu une commission du maréchal de Thémines, au mois d'avril, pour commander une compagnie.—Antoine de Buade, baron de Palluau, dont Héroard a déjà parlé, sous le nom de M. de Frontenac.—C'est ce même jour que M. de Soubise se décida à traiter, voyant d'une part les munitions manquer et d'autre part la trahison prête à éclater.
[355] C'est ce jour que le Roi se fit rendre Pons, petite ville près de Saintes, et où le marquis de Châteauneuf commandait.
[356] C'est à Bergerac que les villes de la Basse-Guyenne envoyèrent des députés au Roi pour leur soumission; le Roi y demeura du 13 au 17 juillet; il y laissa M. de Rambures avec son régiment. (Mémoires de Caumont.)
[357] «Ce ruisseau de Tolosat, les villageois le nomment lou gach, ou gué de Combes.» (Note d'Héroard.)
[358] Le baron de Fumel, qui enleva l'année suivante Monflanquin à M. de Castelnau.
[359] Le 20 juillet le Roi logea à Tonneins-Dessus, et les 21 et 23 il fit faire les approches de Clérac, où furent tués plusieurs bons officiers. Les habitants de cette ville après avoir envoyé des députés au Roi, exaspérés de la façon dont on avait imposé une garnison et des conditions aux gens de Bergerac, résolurent de se défendre jusqu'à la dernière extrémité. (Mémoires de Castelnau.)
[360] César de Saint-Lary, baron de Termes, frère du grand écuyer duc de Bellegarde, très-brave et très-querelleur; il n'avait pas voulu ce jour-là prendre de cuirasse; il mourut le lendemain «et fut grandement regretté», dit Castelnau.
[361] Trois batteries battirent la place pendant quinze jours; elle pouvait tenir longtemps encore cependant, mais le gouverneur, Peyrebrun de Saint-Orse, se laissa gagner en secret et décida les habitants de se rendre à discrétion. La ville fut indignement saccagée, malgré la promesse donnée; le Roi y fit pendre quelques notables, entre autres Lafargue, procureur en la chambre de l'édit de Nérac, et son fils, ministre protestant.
[362] Henri Desprez, marquis de Montpezat, gouverneur du Périgord au temps de la Ligue. L'armée passait alors l'Aveyron d'un côté avec le Roi, et le Tarn avec le duc de Mayenne.
[363] Le Roi va régulièrement deux fois par jour chez le connétable, quelquefois davantage.
[364] Dans la semaine précédente on avait exécuté les travaux. Le Roi établit son quartier un peu à l'écart du côté de Montmirat, le duc de Mayenne investit Ville-Bourbon, le prince de Joinville et le maréchal de Saint-Gérant le Monstier. Au quartier de Montmirat, où Luynes commandait, se trouvaient les maréchaux de Praslin et de Cadenet. Son chirurgien écrivait alors à sa femme: «Sachez que je ne cours aucun hasard, monseigneur le connétable me faisant l'honneur de m'affectionner et de me tenir toujours auprès de sa personne.» (Mémoires de Castelnau.) Les tranchées terminées, le feu commença le 1er septembre sur le bastion de Montmirat; le lendemain le marquis de Villars, frère du marquis de Montpezat et frère utérin du duc de Mayenne, périt étouffé par une explosion de mines.
[365] Le duc montrait sa tranchée au duc de Guise, raconte Bassompierre, n'ayant pas de plus grand plaisir que de s'exposer ainsi; une balle traversa le chapeau de M. de Schomberg et tua raide le duc. Ce fut le marquis de Castelnau qui tira cette mousquetade, comme il eut soin de le faire dire au Roi.
[366] Le secours venu du Languedoc et des Cévennes par les soins du duc de Rohan, sous les ordres de M. de Beaufort, se composait de 1,200 hommes d'élite. Ils tombèrent dans une première embuscade aux approches de Montauban, puis dans une autre; mais les assiégés, à l'aide de feux, les dirigèrent et purent faire entrer 6 à 700 hommes. M. de Beaufort fut conduit à Piquecos, et le Roi le condamna aux galères; on l'envoya à la Bastille. Dans la suite il fut repris à Pamiers par le prince de Condé et décapité par ordre du parlement de Toulouse.
[367] L'abbé de Ruccellaï, clerc de la chambre apostolique, était dit Bassompierre, en parfaite intelligence avec le connétable de Luynes et l'avait assisté jusqu'à sa mort. Nommé abbé de Saint-Maixent, il mourut l'année suivante, au siége de Montpellier.
[368] Philippe de Cospéan.
[369] Sur cette audience de milord Hay et sur la charge de garde des sceaux exercée par le connétable de Luynes (voy. le journal d'Héroard, au 7 août précédent); voici ce que raconte Bassompierre: «Le milord Hay, ambassadeur extraordinaire de la Grande-Bretagne, envoyé pour s'entremettre de la paix entre le Roi et les huguenots, eut sa première audience du Roi, après laquelle il l'alla prendre de M. le connétable. M. de Puisieux, selon sa coutume, venoit entendre du Roi ce que le milord lui avoit dit à son audience, quand le Roi m'appela en tiers, et me dit: «Il va prendre l'audience du roi Luynes.» ..... Lors le Roi commença à déchirer M. le connétable et à en dire tout ce qu'il avoit en sa fantaisie, ulcéré de ce qu'on avoit adjoint à la charge de connétable celle de chancelier.»
[370] Le Roi avait quitté Picquecos quelques jours avant pour aller au delà de la rivière au château de Montbeton pendant qu'on emmenait l'artillerie et les bagages. Avant qu'il y fût, on canonna Montbeton; mais dès qu'on sut qu'il y résidait, il y eut défense de tirer de ce côté. En partant le Roi fit incendier le château. Il laissa à Moissac le duc d'Angoulême avec une assez forte division.—Voir dans les Mémoires de Castelnau la relation détaillée de ce siége.
[371] Le Roi quitta Montbeton le 14 novembre, alla à Castelnau de Frégefont et de là à Toulouse.
[372] L'investissement de Monhurt, où commandait le marquis de Mirembeau, avait commencé le 17.
[373] Le marquis de Mirembeau, blessé dès le début, sortit le premier sur le rempart, avec un manteau noir et un laurier blanc à la main, puis le vicomte de Castet, et tous deux firent signe qu'ils voulaient parlementer. La ville fut brûlée le soir. (Mercure françois, tome VII, p. 928.)
[374] Il mourut d'une fièvre pourprée; Bassompierre assure que le Roi ne le regretta pas. Fontenay-Mareuil ajoute que pendant sa maladie un seul de ses gens à peine voulait consentir à rester près de lui, et qu'il vit des valets jouer au piquet sur son cercueil, au lieu de prêtres, quand on l'emporta à Maillé en Touraine, domaine auquel il avait fait attribuer le nom de Luynes.
[375] Le Roi avait laissé dans la province le duc d'Elbeuf et le maréchal de Thémines avec des troupes.
[376] Méry de Vic, seigneur d'Ermenonville, était le plus ancien conseiller d'État lorsque le Roi lui donna la charge de garde des sceaux. Il n'en jouit pas longtemps, car il mourut à Pignan, entre Montpellier et Pézenas, le 2 septembre 1622.
[377] M. de Cadenet avait été créé pair et duc de Chaulnes en 1621.
[378] Charles de Beauclerc, sieur d'Achères et de Rougemont, secrétaire d'État de la Reine-mère pendant sa régence, fils d'un trésorier général de l'extraordinaire. Henri IV l'avait donné comme secrétaire des commandements au Dauphin. Devenu Roi, il le créa secrétaire du cabinet et il devint l'intime confident de M. de Luynes, qui s'en dégoûta à cause de sa franchise. Après la mort du favori, Louis XIII nomma Beauclerc un des deux intendants des finances, et le fit secrétaire d'État en 1624. Richelieu ayant reconnu ses hautes qualités voulut le conserver au siége de la Rochelle; mais il ne voulut pas quitter le Roi, et mourut à Paris, en 1630.
[379] «La Reine devint grosse, et l'étoit de six semaines, quand un soir, Mme la Princesse tenant le lit, la Reine y alla passer la soirée jusques après minuit avec les autres princesses et dames du Louvre; M. de Guise, les deux frères de Luynes, M. le Grand, Blainville et moi, nous y trouvâmes, et la compagnie fut fort gaie. Quand la Reine s'en retournant coucher et passant par la grande salle du Louvre, Mme la connétable de Luynes et Mlle de Verneuil la tenant sous les bras et la faisant courir, elle broncha et tomba en ce petit relais du haut dais, dont elle se blessa et perdit son fruit. On céla l'affaire au Roi le plus que l'on put.... On fit savoir au Roi comme et en quelle façon la Reine s'étoit blessée, et on l'anima tellement contre les deux dames, qu'il dépêcha de Toury-la-Fouraine à la Reine pour lui mander qu'il ne vouloit plus que Mlle de Verneuil et Mme la connétable de Luynes fussent auprès d'elle, et leur écrivit à chacune une lettre pour leur faire savoir qu'elles eussent à se retirer du Louvre.» (Mémoires de Bassompierre.) Mme de Motteville dit seulement que dans les commencements de son mariage «la Reine se crut devenue grosse, comme elle le crut quelque temps, et de s'être blessée pour avoir trop couru après la connétable.»
[380] Louise-Henriette, fille unique du second maréchal de la Châtre et d'Élisabeth d'Étampes-Valençay, épousa Louis-Emmanuel de Valois, comte d'Aletz. Veuve en 1653, elle se remaria avec François de Crussol, et après divorce avec M. Pot de Rhodes, grand maître des cérémonies.
[381] Gilles de Souvré, fils du maréchal; nommé, en 1614, abbé de Saint-Florent, il quitta en 1623.
[382] «Sur le temps que, couché sur un méchant lit, le Roi conféroit du passage avec nous, dit Bassompierre, il arriva une grande alarme par tout le camp, comme si les ennemis nous fussent venus sur les bras, et en cet instant cinquante personnes se jetèrent dans la chambre du Roi, qui lui dirent que les ennemis venoient à nous. Je savois bien qu'il étoit impossible, car la mer étoit haute, et qu'ils n'eussent su passer; c'est pourquoi, au lieu de m'en alarmer, je voulus voir comme le Roi la prendroit, afin que, selon sa hardiesse ou son étonnement, j'eusse à l'avenir à me gouverner vers lui aux propositions que je ferois. Ce jeune prince, qui étoit couché sur le lit, se leva assis, à cette rumeur, et, avec un visage plus animé que de coutume, leur dit: «Messieurs, c'est là dehors qu'est l'alarme et non dans ma chambre, comme vous voyez, et où il faut aller.» ..... Je fus ravi de voir l'assurance et le jugement d'un homme de son âge, si mûr et si parfait. Il se trouva que c'étoit une fausse alarme.»
[383] L'île de Rié est un canton du Poitou, entouré de marais, et où M. de Soubise s'était retiré; le Roi le battit complétement, et lui tua 4,000 hommes.
[384] Jean de Baudéan de Parabère, lieutenant du Roi en Poitou.
[385] «Je fus, rapporte Bassompierre, voir le Roi en son quartier, lequel me dit que le lendemain, à quatre heures du matin, il vouloit venir à notre tranchée, et que je l'attendisse au commencement d'icelle, à une longue ligne que je fis toute la nuit hausser pour le faire arriver en sûreté. Il vint donc le samedi 7, accompagné de M. d'Épernon et de M. de Schomberg: c'étoit la première fois qu'il y étoit jamais venu. Il me fit l'honneur de me dire: «Bassompierre, je suis nouveau: dites-moi ce qu'il faudra faire pour ne point faillir.» A quoi je ne fus guère empêché, car il fit plus généreusement que pas un de nous n'eût fait, et monta trois ou quatre fois sur la banquette des tranchées pour reconnoître à découvert, s'y tenant si longtemps que nous frémissions du péril où il se mettoit, avec une plus grande froideur et assurance qu'un vieux capitaine n'eût su faire, et ordonna du travail de la nuit suivante comme s'il eût été un ingénieur. Je lui vis faire en retournant une action qui me plut extrêmement; car, après être remonté à cheval, à un certain passage que les ennemis connoissoient, ils tirèrent un coup de pièce qui passa à deux pieds au-dessus de la tête du Roi, qui parloit à M. d'Épernon; je marchois devant lui, et me tournai, appréhendant le coup que je vis venir pour le Roi. Je lui dis: «Mon Dieu, Sire, cette balle a failli vous tuer.» Il me dit: «Non pas moi, mais M. d'Épernon;» et ne s'étonna ni ne baissa la tête, comme beaucoup d'autres eussent fait.... J'ai vu plusieurs et diverses autres actions du Roi en plusieurs lieux périlleux, et dirai sans flatterie ni adulation que je n'ai jamais vu un homme, non un roi, qui y fût plus assuré que lui.»
[386] La place soutint quinze jours de tranchées.
[387] M. de la Ville aux Clercs, secrétaire d'État (plus connu depuis sous le nom de comte de Loménie de Brienne), fut envoyé par le Roi vers le marquis de la Force, et l'on traita pour Sainte-Foy et pour toute la Basse-Guyenne, sans que le marquis voulût qu'on s'occupât de lui. Le traité fut ainsi conclu, et le Roi le jour de son entrée donna à M. de la Force le bâton de maréchal de France, avec une large indemnité.
[388] Claude de Gelas, ancien trésorier de la Sainte-Chapelle, nommé en 1614, mort en 1630.
[389] Le siége dura deux jours et la ville fut saccagée, parce que ses habitants avaient massacré, au mois de janvier précédent, quatre cents hommes de troupes royales.
[390] Les habitants de cette ville avaient déjà refusé en 1621 de se soumettre au duc de Mayenne, et reçurent pour gouverneur, quand Sainte-Foy se rendit, le baron d'Eymet, cinquième fils du maréchal de la Force.
[391] «Comme la traite étoit longue, dit Bassompierre, le Roi fut contraint, pour attendre les troupes demeurées derrière, d'y séjourner le 25 (à Castelnau de Montmirail), où nous nous amusâmes à faire un retranchement entre deux chemins, que nous garnîmes de noix, et le défendîmes contre le Roi, qui l'attaqua.»
[392] Le 16 le Roi avait envoyé au duc de Lesdiguières, âgé de quatre-vingts ans, le brevet de connétable en Dauphiné, en annonçant sa conversion.
[393] Antoine Coeffier, dit Ruzé, marquis d'Effiat, premier écuyer de la grande écurie, puis maréchal de France, mort en 1632. Il fut père du grand écuyer Cinq-Mars.
[394] Adrien de Montluc-Montesquiou, maréchal de camp, chevalier des ordres, comte de Carmain par sa femme, Jeanne de Foix.
[395] Jean du Caylar de Saint-Bonnet de Toiras, d'abord capitaine de la volière de Louis XIII, maréchal en 1630 pour la défense de Casal, disgracié par Richelieu et mort en 1636, au service du duc de Savoie.
[396] La tranchée avait été ouverte le 2 septembre au matin. C'est ce jour qu'à la recommandation de la Reine-mère Richelieu fut fait cardinal.
[397] Nicolas Potier d'Ocquerre, fils du président de Blancmesnil et de Isabeau Baillet, secrétaire d'État par la démission de son oncle, Louis Potier de Gesvres, père du duc de Tresmes, était président en la chambre des comptes; il mourut en 1628 au siége de la Rochelle.
[398] Louis Le Fèvre de Caumartin, fils de Jean, trésorier général des finances, et de Marie Varlet; il fut d'abord président au grand conseil; il mourut à Paris, le 21 janvier 1623, âgé de soixante-douze ans.
[399] On lit dans une lettre du marquis de la Force à sa femme, du 3 novembre 1622, que M. le Prince se plaignant au Roi de la paix, Louis XIII lui répondit que «puisqu'il voyoit qu'il s'opiniâtroit à ne la vouloir pas, que s'il ne l'avoit pas faite, que plutôt que ne la pas faire, il la leur feroit encore beaucoup plus avantageuse.»
[400] Bassompierre ne dit mot de cette plaisanterie. Suivant ses Mémoires, le Roi dès la fin d'août, en donnant au duc de Lesdiguières l'épée de connétable, avait en même temps donné à Bassompierre le bâton de maréchal, en lui promettant d'en faire expédier les lettres. «Le mercredi 12 (octobre), ajoute-t-il, je vins le matin au conseil, et me sembla que le Roi me faisoit moins bonne mine que de coutume et ne me parla point. Il étoit au cabinet de ses oiseaux, et peu après dit à la compagnie qu'ils vinssent tenir le conseil en sa chambre..... Comme nous entrions, M. le garde des sceaux me dit: «Je pensois, pour reconnoître les obligations que je vous ai, vous envoyer vos lettres parfumées, mais le Roi me pressa si extrêmement par Bautru, qu'il m'envoya hier au soir, que je n'eus pas le temps.»—«Quelles lettres?» lui répondis-je.—«Celles de maréchal de France, dont vous allez prêter le serment.» Dont je fus bien étonné et réjoui de cette nouvelle inopinée, et en même temps le Roi dit ces mêmes mots: «Messieurs, j'ai intention de reconnoître les bons et grands services que j'ai reçus depuis plusieurs années de Monsieur de Bassompierre, tant aux guerres que j'ai eues qu'en d'autres occasions, d'une charge de maréchal de France, croyant qu'il m'y servira dignement et utilement, etc.»
[401] Le traité fut signé ce jour, et mit fin à la guerre; il confirma l'édit de Nantes, et accorda aux protestants pour places de sûreté Montauban et la Rochelle.
[402] Deux mille hommes de la ville sortirent en armes au-devant du Roi, qui entra dans Montpellier avec pareil nombre de soldats, suivis de ceux qui étaient sortis; puis il renvoya les siens, n'en gardant que deux cents pour ses gardes particuliers.
[403] L'évêque Gaspard de Laurent, né à Arles, nommé en 1603, mort en 1629, reçut le Roi dans l'église de Saint-Étienne et le harangua, à ce que disent les auteurs du Gallia Christiana, qui ajoutent que tous les dessins de la réception ont été publiés par T. Bovis, prêtre, dans son Histoire des rois d'Arles.
[404] C'est le roc situé près de Saint-Maximin, au haut d'une montagne, où la tradition assure que sainte Madeleine fit pénitence pendant trente ans; il y a eu de tout temps une chapelle.
[405] Cette bataille navale avait été gagnée le 16 septembre.
[406] Jean Meynier, baron d'Oppède, fils du premier président qui fit exécuter en 1551 le jugement prononcé contre les Vaudois. Une branche de la maison de Forbin a relevé ce nom et hérité de cette haute charge de magistrature.
[407] Pierre Fenouillet, qui n'était rentré qu'avec le Roi dans Montpellier et l'y harangua.
[408] Nicolas Hennequin, baron d'Ecquevilly; il fut depuis pourvu de la charge de capitaine général de la vénerie, des toiles de chasse, tentes, pavillons du Roi et équipages du sanglier.
[409] Charles d'Escoubleau, depuis marquis de Sourdis, maréchal de camp et chevalier des ordres; il mourut le 21 décembre 1666.
[410] Nicolas de Verdun, nommé à Toulouse par Henri IV, remplaça à Paris M. de Harlay en 1615, et mourut le 16 mars 1627.
[411] M. de Schomberg avait été nommé surintendant en 1619; il venait de faire les deux campagnes du midi avec le Roi et avait exercé les fonctions de grand maître de l'artillerie devant Clérac et devant Montpellier. Le Roi l'avait nommé en 1622 gouverneur du Limousin. Éloigné de la Cour en 1623, il y revint en avril 1625, et reçut le bâton de maréchal en juin 1625.
[412] Ballet des Bacchanales, organisé par Bordier; il a été imprimé à l'Imprimerie royale.
[413] Henri-Auguste de Loménie, sieur de la Ville aux Clercs, depuis comte de Brienne. Il eut la capitainerie des Tuileries à la mort du duc de Luynes. Il revenait, au moment de son mariage, d'une ambassade en Angleterre. Il fut enfin chargé des affaires étrangères sous la régence d'Anne d'Autriche, et mourut le 5 novembre 1666.
[414] René de Voyer, seigneur d'Argenson, depuis conseiller d'État et ambassadeur à Venise, mort à Venise, en 1651. Il fut chargé de la démolition de la citadelle de Bergerac et de faire raser plusieurs châteaux dans la Marche, l'Auvergne et le Bourbonnais.
[415] «M. le cardinal de Richelieu, dit Bassompierre à cette date, avoit été mis au conseil étroit.»
[416] Ces mentions significatives sont fréquentes.
[417] James Hay, comte de Carlisle.
[418] Guillaume de Bautru, né en 1586, d'un conseiller au grand conseil; il a été comte de Serrant, conseiller d'État, introducteur des ambassadeurs et plusieurs fois ambassadeur; ç'a été de plus l'un des beaux esprits du dix-septième siècle, au jugement de Ménage. Il mourut le 7 mars 1665.—Son frère, Nicolas de Bautru, comte de Nogent, était capitaine des gardes de la porte.
[419] Hugues de Groot, compromis avec Barnevelt; il fut emprisonné et s'échappa par l'habileté de sa femme. Il vint en France, où il obtint une pension; il essaya de rentrer dans sa patrie, mais dut s'éloigner encore et rentra à Paris comme ambassadeur de Suède. Il mourut à Rostok, dans le Mecklenbourg, en 1645.
[420] On trouve dans le registre de la paroisse de Saint-Julien de Versailles, à la date du 30 juin 1624, l'acte de baptême d'une fille de François Mongey, concierge du château de Versailles, tenue par «Nicolas Bautru, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, pour et au nom de très-chrétien Louis treizième de ce nom, roi de France et de Navarre, lui étant à son château de Versailles». (Archives de la mairie de Versailles.) L'installation de Louis XIII à Versailles est fixée à l'année 1624 par cet acte et par le journal d'Héroard à la date du 2 août suivant. La terre et seigneurie de Versailles ne fut cependant achetée par le Roi que le 8 avril 1632, à Jean-François de Gondi, archevêque de Paris.
[421] «Cl. Œliani et Leonis imperatoris Tactica, gr.-lat., cum notis Sixti Arcerii et J. Meursii; Leyde, Elzevir, 1613, in-4o.»
[422] Jacques du Blé, marquis d'Uxelles, chevalier des ordres, lieutenant général en Bourgogne, maréchal de camp, tué au siége de Privas en 1629; il avait épousé, en 1627, Claude Phélypeaux, fille de Raymond, seigneur d'Herbaut, secrétaire d'État.
[423] Dans un Inventaire général des titres du domaine de Versailles, manuscrit conservé aux Archives de l'empire (O, 12795, folio 307) on trouve l'indication d'un «État des héritages que le sieur Martin vend au Roi, situés dans le terroir de Versailles et ès environs, et datés du 5 et autres jours suivants du mois d'août 1624.»
[424] Il avait été nommé en 1623; le cardinal de Richelieu le rappela à la surintendance peu de temps après. Il mourut le 2 janvier 1653.
[425] Étienne d'Aligre avait les sceaux depuis le 6 janvier précédent. Disgracié en 1626, on lui retira les sceaux, et il passa deux ans au château de la Rivière dans le Perche; il y mourut, le 11 décembre 1635.
[426] Depuis quelque temps Héroard ne prend plus les notes que quand le Roi reste chez lui; il ne le suit plus dans ses excursions, ou à la chasse, aussi y a-t-il un certain désordre et des interruptions. Héroard avait alors soixante-quinze ans, et devait n'avoir plus toute la force nécessaire pour suivre le jeune Roi dans ses promenades.
[427] Pendant l'intervalle de cette lacune, le Roi n'avait pas quitté les environs de Paris. La guerre civile s'était réveillée avec violence en Languedoc et en Aunis; la lutte commençait avec les Rochellois, soutenus par MM. de Rohan. On avait célébré à Paris, par procureur, le mariage d'Henriette de France avec le roi Charles Ier d'Angleterre (11 mai 1625). Le 11 février 1625 le Roi donna dans la salle du Louvre le ballet intitulé: Les fées de la forêt de Saint-Germain, où figurait aussi le duc de Montmorency. C'est une donnée des plus extraordinaires: Louis XIII y dansa habillé en espagnol, puis il représenta un des assaillants de la fée Alizon. Monsieur y dansa dans l'entrée des Demi-Feux.
En février 1626, édit de pacification pour les protestants; le 4 mai on conduisit à la Bastille le maréchal d'Ornano, accusé d'avoir voulu brouiller Monsieur avec le Roi, et la Cour eut quelques difficultés pour l'enregistrement d'édits bursaux.—C'est à cette époque que Monsieur prit le titre de duc d'Orléans et qu'on négocia son mariage avec Mlle de Montpensier; l'on commença aussi alors à cabaler contre Richelieu.
[428] Louis de la Marck, marquis de Mouy, frère du comte de Brenne, capitaine des gardes, premier écuyer de la Reine; il mourut cette même année.
[429] Ils furent arrêtés pour avoir pris part aux cabales de la Cour. César y perdit le gouvernement de Bretagne; mis en liberté en 1630, il alla servir en Hollande.—Son frère mourut à Vincennes, le 8 août 1629, et on le crut empoisonné.
[430] Marie de Bourbon, morte le 4 juin suivant. De ce mariage naquit Anne Marie-Louise d'Orléans, le 29 mai 1627, souveraine de Dombes, duchesse de Montpensier, morte sans alliance, le 5 avril 1693. Gaston se remaria avec Marguerite de Lorraine, le 31 janvier 1632.
[431] Voy. la note du 1er novembre 1627.
[432] Héroard ne mentionne même pas l'exécution du comte de Chalais, décapité à Nantes, le 19 août.—C'est alors que Richelieu, faisant ressortir les dangers dont il était environné, se fit concéder une compagnie de gardes.
[433] François de Cossé, fils aîné du second maréchal de Brissac et de Judith d'Acigné; grand pannetier de France, lieutenant-général en Bretagne, mort le 3 décembre 1651, à soixante-dix ans.
[434] Il y a dans le manuscrit une lacune du 25 septembre au 1er novembre 1626. Pendant ce temps le connétable de Lesdiguières était mort, le 28 septembre.
[435] Il y a dans le manuscrit une autre lacune du 20 novembre 1626 au 1er janvier 1627. Le 19 décembre 1626, Malherbe écrivait à Peyresc: «Vous avez su le congé donné à Barradas (premier écuyer de la petite écurie). Nous avons un Saint-Simon, page de la même écurie, qui a pris sa place. Le Roi, mercredi dernier, le présenta à la Reine sa mère. C'est un jeune garçon de dix-huit ans ou environ. La mauvaise conduite de l'autre lui sera une leçon.» Bassompierre parlant aussi de la disgrâce de Barradas, dit «que l'on avoit mis en sa place, proche du Roi, un jeune garçon d'assez piètre mine et pire esprit, nommé Saint-Simon». C'est le père de l'auteur des Mémoires.
[436] Nouvelle lacune jusqu'au lundi 8 mars. C'est à cette époque, dans une assemblée de notables qui se tint pendant les mois de janvier et février 1627, que Bassompierre, prenant la parole et reprochant au Roi la suspension de l'achèvement des bâtiments royaux, disait «que son inclination n'est point portée à bâtir, et que les finances de la chambre ne seront point épuisées par ses somptueux édifices, si ce n'est qu'on lui veuille reprocher le chétif château de Versailles, de la construction duquel un simple gentilhomme ne voudroit pas prendre vanité».
[437] Cette mention significative et, comme nous l'avons dit, accompagnée de chiffres, se reproduit le samedi 10 avril.
[438] Bernard Spada, né d'une famille assez obscure de la Romagne, en 1592, mort le 10 novembre 1661.
[439] Médecins consultants.
[440] Le journal ne mentionne pas le départ du Roi. Depuis quelque temps l'armée et la flotte menaçaient la Rochelle. Le duc d'Orléans arriva au camp formé vers le mois d'août sur la ville, le 15 septembre.
[441] Aytré, village à deux lieues de la ville, où était le quartier général.—Le Roi arriva le 12, et prit son logement dans ce village; l'armée le salua de toute son artillerie.
[442] Jean Suffren, jésuite, né en 1565; il suivit Marie de Médicis en Angleterre, et mourut en 1641; ses sermons furent publiés en 1622.
[443] Construit à 2 kilom. de la place, au couchant.
[444] La digue fut commencée le 28 novembre, par Louis Métezau et Jean Tiriot; elle fut achevée au mois de mai suivant par Pompée Targon.
[445] Les capitaines Bragneau et Gobert sortirent avec deux brûlots et six navires pour gagner l'Angleterre, et ils passèrent heureusement hors de la baie.
[446] Nous avons reproduit cette dernière journée textuellement. Elle peut faire juger de ce qu'est le journal d'Héroard dans ses dernières années.
[447] Voy. tome I, page 371.
[448] Voy. tome I, page 376. Ce livre a été traduit en latin sous ce titre: De institutione principis. Liber singularis. Ex Gallico Joannis Heroardi, Ludovici XIII, filii Henrici Magni et Galliarum regis consiliarii et archiatri, in latinum vertit Joannes Degorris, consiliarius et medicus regius.—Ex typographia Rob. Stephani. M. DC. XVII.
TABLE CHRONOLOGIQUE
DU JOURNAL
DE
JEAN HÉROARD.
1601.—Héroard est nommé premier médecin du futur Dauphin; paroles que lui adresse Henri IV.—Naissance du Dauphin à Fontainebleau.—Témoins de l'accouchement.—Description du corps de l'enfant; remarque de la duchesse de Bar.—Le Roi annonce lui-même l'événement.—Départ des courriers.—Paris de Zamet avec le Roi et la Reine.—Première nourrice.—Le Roi manque de laisser tomber son fils.—Visites de grands personnages.—Première chemise; mot de la duchesse de Bar.—Avidité de l'enfant.—Seconde nourrice.—Le Dauphin transporté de Fontainebleau à Saint-Germain en Laye; son passage et sa réception à Melun et à Paris.—Visites à Saint-Germain; la Reine y vient avec Mme de Guise et la Concini.—Arrivée du Roi; il se joue avec son fils.—Premier mot de l'enfant à sa nourrice.—Arrivée des gardes du corps.—La marquise de Verneuil à Saint Germain.—Jargon du Dauphin; il aime la musique.—Visite des nonces du Pape.—Remplacement de la première nourrice. I, 1
1602.—Le Roi et la Reine à Saint-Germain.—Premier portrait du Dauphin fait en crayon par Decourt.—Départ de la seconde nourrice.—La marquise de Verneuil.—Première sortie.—Autre portrait du Dauphin.—M. de Rosny.—Les enfants de Gabrielle d'Estrées, élevés avec le Dauphin, ont la petite vérole.—Premières caresses de la Reine.—Portrait fait par Quesnel.—Réception d'ambassadeurs.—Premier instinct de la chasse.—Première dent.—M. de Mansan.—Projet de mariage avec l'infante d'Espagne.—Lettre du maréchal de Biron à Mme de Montglat.—Émotion d'un vieil officier général.—M. de Mayenne.—Le comte d'Auvergne.—Mme Boursier.—Premier vêtement.—Concini.—Mot du Roi sur la bouillie.—Tienette Clergeon.—Second portrait fait par Decourt.—Singulières habitudes données à l'enfant.—Le Roi joue à cache cache avec son fils, lui fait voir la curée du cerf.—Exécution de Biron et chute du Roi.—La fête de Saint-Louis.—Nouvelle grossesse de la Reine.—Le Dauphin entre dans sa deuxième année.—Mœurs singulières.—Présents des députés du Dauphiné.—Audience des ambassadeurs suisses.—Singulier hommage des courtisans.—Le prince de Condé.—Naissance de Madame à Fontainebleau; son arrivée à Saint-Germain. I, 17
1603.—Premiers services rendus au Roi.—Répugnance du Dauphin pour son frère naturel.—Premières armes données par la duchesse de Bar.—Singuliers exemples donnés au Dauphin.—Mauvais vouloir pour Concini et sa femme.—Le Roi menace le Dauphin du fouet.—Charles Martin fait son portrait.—M. de Longueville vient demeurer à Saint-Germain.—La marquise de Verneuil et son fils; détails singuliers.—Serment de fidélité des magistrats de Paris.—Le Dauphin joue au mail.—Mme Héroard.—Première lettre au Roi.—Le P. Coton.—Mme de Verneuil et sa mouche.—Les enfants de MM. de Liancourt et d'Épernon.—Comment on l'entretient de l'infante d'Espagne.—Habitude de Henri IV.—La duchesse de Bar.—Départ du Roi et de la Reine pour la Normandie.—Le Dauphin apprend à parler.—Mlle de La Salle.—Mme Concini.—Mme de Verneuil.—Prière que récite le Dauphin.—Il boit à l'infante d'Espagne et danse en présence de l'ambassadeur.—Son caractère opiniâtre; il est fouetté pour la première fois.—Son amitié pour Héroard.—Le Dauphin est sevré.—Armes données par la ville de Moulins.—Mathurine la folle.—Audience du connétable de Castille. I, 41
1604.—Étrennes du Dauphin.—Visite du Roi; journée orageuse.—Bégayement du Dauphin.—Chanson sur La Clavelle et Engoulevent.—Chasse du Roi à Versailles.—Les musiciens du Dauphin.—Il reçoit la croix du Saint Esprit, premier présent du Roi.—Curiosité et dissimulation du Dauphin.—Le Roi le fait fouetter.—Le Dauphin fait l'essai des mets destinés au Roi.—Opiniâtretés et corrections.—Il voit danser un ballet.—Portrait fait au crayon par le fils de Dumonstier.—Caractère et éducation du Dauphin.—Il va à la Muette, à Croissy, à Poissy.—Singulier langage.—Accueil fait à M. de Rosny, à son présent et à sa lettre.—Lettre du Dauphin au Roi.—Jalousie envers les enfants naturels du Roi.—Dialogue avec le page Labarge.—Scènes avec le Roi et la Reine.—Comment on lui parle de son père; les fous de Cour.—Nouveau portrait peint par Charles Martin.—Le journal d'Héroard.—Scène avec le Roi.—Arrivée des enfants de Mme de Verneuil; dispositions du Dauphin pour eux.—Scène avec le Roi et la Reine; page fouetté à la place du Dauphin.—Les chats du feu de la Saint-Jean.—Le cantique de Siméon.—Mme de Verneuil.—Visite du duc de Lorraine et de ses fils.—Goût du Dauphin pour les armes et les instruments militaires.—M. de Rosny.—Singulier langage qu'on tient devant l'enfant, et ses résultats.—Nouveau portrait fait au crayon par Decourt.—Le livre de Gesner sur l'histoire naturelle; le siége d'Ostende.—Portraits en cire de la Reine et du Dauphin faits par Paolo.—Le Dauphin part de Saint-Germain; son passage à Paris, à Savigny, à Villeroy, à Fleury; son arrivée à Fontainebleau.—Scènes avec le Roi et la Reine.—La poterie de Fontainebleau.—Caractère impressionnable de Henri IV; il blémit d'aise en embrassant son fils et le fouette lui-même.—Lit donné par M. de Rosny.—Concini.—Le P. Coton.—Costume d'été.—Goût de plus en plus développé pour la musique.—Le fou du Roi.—Tragédie anglaise représentée à Fontainebleau.—Statue du Dauphin faite par Guillaume Dupré.—Le danseur de corde.—Portrait au crayon fait par Mallery.—Accès facile des pauvres dans les cours du château.—M. de Favas et sa jambe de bois.—Scène avec le Roi.—L'épinette de M. de Saint-Géran.—Envoi à l'infante d'Espagne.—M. de Rosny et le service d'argent doré.—Journée de colère et ses suites.—Mlle de Guise.—M. de Vendôme indispose le Roi contre le Dauphin.—Singulières conversations.—Continuation de la colère du Roi.—Le lit de la Reine.—Le masque de Mme de Montglat.—Départ de Fontainebleau; passage à Melun, retour à Saint-Germain.—Arrestation du comte d'Auvergne.—La marquise de Verneuil et la comtesse de Moret viennent l'une après l'autre à Saint-Germain.—Arrivée du Roi; souvenir de la scène de Fontainebleau.—Le branle des navets.—Le Dauphin recommence à bégayer.—Moyens dont on se sert pour le faire obéir.—Lutte entre le Roi et son fils.—Le Dauphin valet du Roi.—Historiette du fils de M. de la Fon.—Le Dauphin quitte les lisières.—Remarques sur les antiquités de Rome.—Joujoux de Noël.—Le mari de la nourrice.—Audience des états généraux de Normandie.—Un joujou d'Italie. I, 59
1605.—Devise du Dauphin.—On l'habitue au bruit des armes à feu.—Lettre à la Reine.—Les figures de la Bible.—Les portraits du Roi et de la Reine.—Le livre de M. de La Capelle.—Antipathie naissante pour les femmes.—Le valet du serrurier.—La comtesse de Moret.—Présent de la Reine.—Henri IV et ses enfants.—Le serment de fidélité.—L'ambassadeur d'Angleterre.—M. d'Harambure.—Le pied du cerf et le pied de la perdrix.—Les emblèmes d'Alciat.—La duchesse de Deux-Ponts.—Le valet du bourreau.—Jouets de poterie.—Les danses du Dauphin.—Entretien sur l'Infante.—Le peintre Martin.—Jouets d'argent.—Premier page.—Le jeu du corbillon.—Le baron de Donaw.—Modèle en cire d'une statue du Dauphin, le sculpteur Després ou Dupré.—La chanson de Robin.—Jouets de carton peint.—Le Dauphin logé au château neuf de Saint-Germain.—La comtesse de Moret.—Lettre au Roi.—Goût naissant pour le dessin.—Les fontaines et les orgues de Saint-Germain.—Instincts du commandement.—Chanson du Dauphin.—Les Espagnols et l'Infante.—Les outils du menuisier.—L'esprit de la galerie rouge.—Danger que court Héroard.—Conversation sur la chasse, le Louvre, etc.—La paye des soldats du Roi.—Le brave Crillon.—Le chien Favori.—Caractère du Dauphin.—Discours des députés suisses.—La statue d'Orphée.—Les forçats.—La belle Corisande et son petit-fils.—Les Gascons.—M. de Favas.—Jouets de plomb.—Mme de la Trimouille.—Amour du Dauphin pour sa nourrice.—Retour au vieux château de Saint-Germain.—Mlle Prévost des Yveteaux.—Le comte de Saure.—Lettre au Roi.—Les prières du Dauphin.—Chanson gasconne.—Henri IV couché avec ses enfants; mœurs et conversations singulières.—Fiançailles du prince de Conty.—Enseigne de diamants donnée par la Reine.—La musique de la Reine.—Le fossé et le pont-levis.—Le Dauphin fouetté par le Roi.—Un coffret flamand.—Le comte de Soissons, M. de Rosny et M. de Montbazon.—Batteries des tambours.—Le Jaquemard de Fontainebleau.—La famille de Montmorency.—Le grand maréchal de Lorraine.—Goût pour la musique.—Don Juan de Médicis.—Anniversaire de la mort de Henri III, usage pour les Dauphins.—Familiarité d'un cul-de-jatte.—Le sculpteur Francisco, le peintre Martin.—Entrevue avec la reine Marguerite; présents qu'elle fait au Dauphin et à sa sœur.—Le galimatias de Nervèze.—Le Saint-Thomas de Poissy.—Ouvrages de la Chine et joujoux d'Allemagne.—Lettre à la reine Marguerite.—Proverbe de Salomon.—Le président du Vair.—Le ballet du Combat.—Députés de l'assemblée de Châtellerault.—Joujoux de Nevers.—Présent du duc de Lorraine.—Le chevalier d'Épernon.—Le Dauphin entre dans sa cinquième année.—La reine Marguerite; les livres à gravures.—Conversation sur le prince de Galles.—Le frère bâtard de Henri IV.—Chapelets d'Italie.—Mot de l'ambassadeur de Venise sur l'Italie.—L'éclipse de soleil.—Le nain de la Reine.—La chambre de Charles IX.—Lettres au Roi et à la Reine.—Mendiants irlandais.—Le livre d'Heures de Henri III.—L'histoire de Matthieu.—Portrait en cire du Roi.—Le sculpteur Jean Paulo.—Jouets de poterie.—Le Dauphin va demeurer au château neuf.—La marquise de Verneuil.—Animal et bateau rapportés du Canada.—Le sang royal et la fleur de lys.—Captivité de Henri IV à Saint Germain.—La duchesse de Beaufort.—Scène avec le Roi.—Humanité du Dauphin.—La carte gallicane de Thevet.—Sympathie entre le Dauphin et le Roi.—Henri IV et ses enfants. I, 111
1606.—Étrennes du Dauphin.—Souvenir de Fontainebleau.—Étrennes données par la Reine; remercîment du Dauphin.—Lettre au fils de Mme de Montglat.—Lettre du prince de Galles.—Présent du duc de Lorraine.—Le Roi et la comtesse de Moret à Saint-Germain.—Les piques de Biscaye.—Utilité du journal d'Héroard.—Comment dînent les laquais.—Habitude du Roi.—Chanson turque.—Parcimonie dans laquelle est élevé le Dauphin.—Naissance de Madame Christine.—Détail sur la mort de Henri III.—La géographie de Mérula.—Le Roi à Saint-Germain.—Le duc de Bouillon.—Premier enfant tenu sur les fonts de baptême.—Donation de la reine Marguerite au Dauphin.—Départ pour Paris.—Visite à la reine Marguerite.—Départ du Roi pour le siége de Sedan.—La chapelle de Bourbon.—Visite à l'Arsenal et à la Bastille; M. de Rosny, le comte d'Auvergne.—Visite au Palais de Justice.—Lettre au Roi.—Retour à Saint-Germain.—Précautions pour la sûreté du Dauphin.—La Castramétation de du Choul.—M. de Crillon.—Le feu de joie de la paix.—La nourrice de Charles IX.—Inclination aux mécaniques.—Modèle du château neuf de Saint-Germain.—Habitude du Roi.—La belle Corisande.—Le Roi et M. de Bouillon.—Goût du Roi pour l'ail.—Jalousie et opiniâtreté du Dauphin; sa sensibilité.—Premier coup de feu.—Mœurs singulières.—Députation d'un régiment suisse.—Portrait du Dauphin peint par Martin.—Visite de la reine Marguerite.—Le Dauphin amoureux; encouragements et exemples qu'on lui donne.—Le connétable de Montmorency.—La belle Gillette.—Le cardinal de Joyeuse.—Produits de la verrerie de Saint-Germain des Prés.—Le marquis de Rainel.—Le Roi et son fils.—Accident du bac de Neuilly.—Prière du Dauphin.—Le président Groulard et les députés de Normandie.—Paroles honteuses.—Le soldat Descluseaux.—Le Dauphin logé au château neuf.—Hommage des députés d'Auvergne.—Les écus de M. de Sully; avidité de l'entourage du Dauphin.—Maladies épidémiques; vision d'une sentinelle.—L'hiver en été.—Habitude du Roi.—Précautions de salubrité.—Le Roi et le prince de Mantoue.—M. de Saint-Aubin-Montglat.—La Reine et la duchesse de Mantoue.—Jalousie du Dauphin.—Portrait du Dauphin par Francesco.—L'abbé de Saint-Germain.—Le cardinal de Joyeuse.—Répugnance du Dauphin à demander.—Départ de Saint-Germain pour le baptême.—Le prisonnier de Chilly.—Les portraits de M. de Beaulieu.—Baptême du Dauphin à Fontainebleau.—Présent de M. de Lorraine.—Feu d'artifice.—La verrerie de Fontainebleau.—Séjour à Cély.—Lettres au Roi.—Le canal de Fleury.—Détail d'étiquette.—Mœurs des laquais de Fontainebleau.—Le Dauphin entre dans sa sixième année.—Avidité de Mme de Montglat.—Ange Cappel.—Songe du Dauphin.—Les pages de la chambre; Racan.—Bons mots du Dauphin; son respect pour la vieillesse.—Visite à la comtesse de Moret.—Le peintre Le Blond.—La mule de M. de Roquelaure.—Jeux du Dauphin.—Les députés du Dauphiné.—Dispositions pour la chasse.—M. et Mme de Rosny.—Combat de dogues, d'ours et de taureau.—Engoulevent; répugnance du Dauphin pour les bouffons.—Mariage du prince d'Orange.—Ballet du Dauphin.—Reparties à MM. de Roquelaure et de Bassompierre.—Guerre contre la princesse d'Orange.—La petite Panjas.—Familiarité avec les soldats.—Le comte de la Roche.—Superstition d'Héroard.—Jouets de poterie.—Buffet de François Ier.—Goût pour le dessin; première leçon donnée par Fréminet.—Portrait du Dauphin par Fréminet.—Amour et attentions d'Héroard pour le Dauphin. I, 167
1607.—Caractère moqueur du Dauphin.—Le gâteau des Rois.—Mme de Montglat et Mlle d'Agre.—Première signature du Dauphin.—Comment se tient le Roi.—Lettre au Roi.—La Saint-Jean des Choux.—Lettre du Roi.—Dessins et peintures du Dauphin.—Présent de l'archiduchesse d'Autriche à Madame.—Oraison du Dauphin.—Présents que lui fait M. de Brèves.—Le Roi joue à la paume avec le Dauphin.—Le peintre Dehoey.—Première leçon de latin.—Lettre de l'Électeur palatin.—Le Dauphin à la cérémonie de la Cène.—M. de Guise.—Naissance du duc d'Orléans, son thème de nativité.—M. de Sully.—Apparition d'un aigle; geste du duc d'Orléans et augures que l'on en tire.—Les quatrains de Pibrac.—Goût croissant du Dauphin pour la musique et le dessin.—Decourt fait de nouveau son portrait.—Vêtement d'été.—Accouchement de la comtesse de Moret.—La reine Marguerite.—Relevailles de la Reine.—Antipathie pour les Espagnols.—Paillardise du Roi.—Produits de la poterie de Fontainebleau.—Portrait en cire et médaille du Dauphin par Paolo et Dupré.—Danse d'Égyptiens ou Bohémiens.—Rancune du Dauphin contre son page.—Réception d'un ambassadeur turc.—Ordres du Roi pour donner le fouet au Dauphin.—Mort de M. de Montglat.—Le comte de Moret sauvé du tonnerre.—Départ pour Saint-Germain, passage à Melun, à Crosne, à Paris, à Saint-Cloud, arrivée à Saint-Germain.—Mme des Essars.—Familiarités du Dauphin.—La peste à Saint-Germain; départ pour Noisy.—Caractère dissimulé du Dauphin.—Le Roi à Villepreux.—Lettre et présent du prince de Galles.—Histoires tirées de la Bible.—Portrait du père du Roi.—Peu de goût du Dauphin pour la danse.—Il entre dans sa septième année.—Portrait de Louis XII.—Lettres de la famille ducale de Toscane.—Incendie à Noisy.—Services d'Héroard sous Henri III.—Premier seing valable du Dauphin.—Portrait de Du Guesclin.—Le duché de Milan.—Peu de goût du Dauphin pour l'étude.—Lettre au Roi.—Le ballet des Lanterniers.—Retour à Saint-Germain.—Baptême de M. et de Mlle de Verneuil.—M. de Cési.—Le livre de Vitruve. I, 293
1608.—Conversation sur le Roi et sur les charges de la maison du Dauphin.—Mariage projeté du duc d'Orléans.—Accouchement de Mme des Essars; mot du Dauphin.—Portraits des grands-pères du Dauphin.—Froid excessif.—La volière du Dauphin.—Catéchisme du P. Coton.—Conversation sur l'Infante; jeux avec les petites filles.—M. d'Albigny.—Jeux et langage singuliers.—Pain fait avec du blé avarié.—Présent de la reine Marguerite.—Le ballet des Falots.—Envoi du Dauphin à l'infante d'Espagne.—Le porte-panier.—Départ de Saint-Germain.—Séjour au Louvre.—Visites à la reine Marguerite, au Palais de Justice, à l'Arsenal.—Départ pour Fontainebleau.—Le tableau de la belle Agnès.—Aversion pour M. de Moret.—Figure de Henri IV en poterie.—Amitié du Dauphin pour Héroard.—Le chien et le singe du Roi.—Cérémonies des Rameaux et de la Cène.—Le P. Ange de Joyeuse.—Le fou-poëte de M. de Roquelaure.—MM. de Mortemart et de la Trémoille.—Naissance du duc d'Anjou.—Mot du Roi au Dauphin.—Lettre du Dauphin au Roi.—Collation de poterie.—Un joujou de Nuremberg.—Mmes de Montpezat et du Peschier.—M. de Vic et sa jambe de bois.—Les différentes races des enfants du Roi.—Goût pour la chasse et les chiens.—Le Dauphin quitte l'habillement d'enfant.—Contes sur l'Infante.—Le premier laquais du Dauphin.—Ses exercices militaires; il aime l'odeur de la poudre.—Le sauteur Colas.—Un chien cocu.—Mariage de M. de Vendôme et de Mlle de Mercœur.—Mot du Roi sur M. de Guise.—Premier bain.—Jalousie du Dauphin.—Le docteur de la Palestine.—Éclipse de soleil.—Le prince de Mantoue.—Première leçon d'équitation.—Devise latine, signée Louis.—Les peintures de Fréminet et de Franco.—Lettre à la grande-duchesse de Toscane.—Superstition d'Héroard.—Le tireur d'épines.—Départ de Fontainebleau.—Passage à Melun et à Chaillot.—La comtesse de Guiche et la reine Marguerite.—Le partisan Montauban.—Collation à Ruel.—Arrivée à Saint-Germain.—Le Dauphin entre dans sa huitième année.—Le duc de Mantoue.—Visite à l'abbaye de Poissy.—Lettre au Roi.—La comtesse de Mansfeld.—Le Dauphin a la rougeole.—Portrait de Jeanne de Naples.—L'Hippostologie d'Héroard.—Chasse avec le Roi.—Sensibilité de Henri IV.—La vaisselle d'argent du Dauphin.—Mot sur le maréchal de Biron. I, 303
1609.—Le livre De l'Institution du Prince.—Le gâteau des Rois.—Farces et comédies.—Le Dauphin copie le portrait du Roi.—La gravure de Jupiter.—La Vénerie de Du Fouilloux.—Départ de Saint-Germain pour Paris.—Le Dauphin remis entre les mains des hommes.—Usage des mouches pour les femmes.—Première justice du Dauphin; ses petits gentilshommes.—Ballet de la Reine.—Présent de M. de Sully.—La foire Saint-Germain.—Visite de Mme de Montglat.—Présent de la reine Marguerite.—Travaux de la galerie du Louvre.—Le maître d'armes du Dauphin.—Chasses et visites dans Paris.—Mort du Grand-Duc.—Mariage du prince de Condé.—La première leçon de Des Yveteaux.—Armes de Milan.—Collation chez M. de Mayenne.—Visite à Saint-Germain.—Dîner à Ruel.—Départ pour Fontainebleau.—Les moulins d'Essonne.—Cérémonie de la Cène.—Le grand canal de Fontainebleau.—Le Dauphin fouetté de verges.—La Bradamante.—Le musicien Pradel.—Les maquereaux.—Passage à Moret.—Le vin et la tisane.—Le fou du Roi.—Mlle de Fonlebon.—Le maréchal d'Ornano.—Le Dauphin entre au conseil pour la première fois.—Fêtes du mariage de M. de Vendôme.—Bijou donné par Mme de Mercœur.—Le fou Des Viètes.—Départ de Fontainebleau.—Passage à Brie-Comte-Robert.—Vers faits par Héroard sur l'ordre du Dauphin.—Passage à Créteil.—Arrivée au Louvre.—Le jeu de paume du Verdelet.—Bain de rivière.—Service de Catherine de Médicis à Saint-Denis; le trésor, les tombeaux.—L'hôpital des pestiférés.—Sully et la reine Marguerite.—Séjour à Saint-Maur.—Ballet des Sauvages.—Nouvel habillement.—Absences de Des Yveteaux.—Présent du marquis de Brandebourg.—Visite à Chaillot.—Mot sur Mucius Scévola.—Départ pour Fontainebleau.—Leçon de grammaire.—Le Dauphin entre dans sa neuvième année; souhait du Roi.—Chasse avec le Roi.—Lettres à la reine d'Angleterre et au prince de Galles.—M. de Souvré et M. Dupont.—Retour à Paris.—Habitude du Dauphin.—Antipathie pour Sully.—Nouveau logis au Louvre; les chapons de la Reine.—Naissance de Madame Henriette.—Goût du Dauphin pour le vin.—Les contes de La Clavelle.—Bégayement du Dauphin.—Le comte de Chalais.—Lettres à la famille royale d'Angleterre.—Compliment à l'ambassadeur de Venise. I, 375
1610.—Étrennes de la ville de Paris.—Compliment à l'ambassadeur d'Espagne.—Reliques de sainte Geneviève.—Comédiens, marionnettes et ballets.—M. de Pluvinel.—Le Dauphin n'aime pas la flatterie.—Visite à Saint-Germain.—Baptême du fils de M. de Tresmes.—Portrait du Dauphin par Bunel.—Carrousel, course de bagues et ballet.—Mot sur Sully.—Mme de Montglat et M. de Souvré.—La nourrice du Dauphin.—Anecdote sur Charles IX.—La marquise de Verneuil.—Bruits de guerre.—La cérémonie de la Cène.—La librairie de Saint-Victor.—Visite à Saint-Germain.—La lance de chair.—Plan d'une forteresse.—Les enfants de Paris.—M. Aleaume.—Dernier dîner avec le Roi.—Dédain pour Sully.—Couronnement de la Reine.—Assassinat de Henri IV; mot du Dauphin.—Précautions prises dans la nuit. I, 419
1610.—Première journée de royauté: discours prononcé au Palais; dîner de la Reine, elle refuse de prendre la serviette des mains du Roi; le cœur de Henri IV donné aux Jésuites.—Serment de fidélité du régiment des Gardes.—Rêverie et regrets du Roi sur la mort de son père.—Retour du comte de Soissons.—Mme de Verneuil.—Le premier bienfait du Roi.—Cérémonie à Notre-Dame.—Le mémoire des chiens du Roi.—Héroard retenu premier médecin du Roi.—Craintes pour la sûreté du Roi.—Correction faite à deux vers latins.—Supplice de Ravaillac.—Bon naturel du Roi pour son premier page.—Le Roi fouetté.—Du Bourdet et Olyvète.—Visite à la reine Marguerite.—Maisons d'Issy.—Chasses dans les Tuileries.—Promenade sur la Seine.—Réponse du Roi à son sous-gouverneur.—Crainte envers la Reine.—Un lion dans les Tuileries; humanité du Roi.—L'imprimeur Robert Estienne.—Réponse au maréchal de la Châtre.—Poids du Roi.—Audience du duc des Deux-Ponts.—Sentence inventée par le Roi; instinct de la justice.—Eau bénite au corps de Henri IV.—Le corps du feu Roi sort du Louvre; dissension à ce sujet.—Service des officiers du feu Roi.—Départ de M. de Rohan.—Mot sur les ivrognes.—Retour du prince de Condé.—Complaisance de la reine Marguerite pour le Roi.—Le barbier Renard.—Le garde du Roi.—Les poires de cuisse-madame.—Soldat aux gardes fait prisonnier.—Chasse à Meudon; premier coup d'épée à un sanglier.—Grâce de l'estrapade à un soldat.—Dîner à Ruel; le Roi fait le bon compagnon.—Cérémonie des chevaliers de Saint Lazare.—Première pierre du pavillon neuf de Vincennes.—Audience du parlement de Toulouse.—Les chansons du feu Roi.—Grâce à deux soldats.—Souvenir du sacre de la Reine.—Première pierre du collége du Roi.—Librairies du collége de Navarre et des Cordeliers.—Départ de M. de Vendôme.—Les reliques de la Sainte-Chapelle.—M. de Mainville et les chiens pour voleur.—La veillée des femmes de chambre.—Noise aux Feuillants pour les honneurs.—Prise de Juliers.—Audience de l'ambassadeur d'Espagne; révérence de deux Navarrais.—La capitainerie de Saint-Germain en Laye.—Livre couvert de diamants.—Le Roi fouetté.—Audience de l'ambassadeur d'Angleterre; signature du traité d'alliance.—Serments de Concini.—Départ du Parlement pour le sacre.—Correction du Roi au privilége des emblèmes d'Horace.—Départ pour Reims; le Roi en voyage.—Le Roi n'est pas grand parleur.—Des Yveteaux et ses leçons.—Soldats de plomb.—Entrée à Reims.—Les musiciens de la chambre.—Cérémonie du sacre; remarque sur le duc d'Épernon.—Le Roi est fait chevalier du Saint-Esprit; susceptibilité du cardinal de Joyeuse.—Départ de Reims; le Roi en voyage.—Le Roi touche neuf cents malades des écrouelles.—Coupe-queue au jeu.—Réception de la ville de Paris.—Le comte Henri de Nassau.—Le Roi dîne à Ruel avec ses frères et sœurs.—Audience de l'ambassadeur de Venise.—Le musicien La Chapelle.—Le jeu de gilet.—Cimeterre à la turque.—Les estafiers d'Espagne.—Le Roi fait l'ambassadeur de Venise chevalier de l'accolade.—Les deux musiques.—Audience de l'ambassadeur de Hongrie.—Marchandises de la Chine.—Gazette de Rome.—Le Roi n'aime pas la flatterie.—Deux loups pris au bois de Boulogne.—Fiançailles de M. de Guise.—Mot sur les sermons.—Un chien enragé; traitement contre la rage.—Les pelotes de neige. II, 1
1611.—Passetemps du Roi.—Peu de goût pour la danse.—Le gâteau des Rois.—Crainte de passer pour paresseux.—Querelle du comte de Soissons et du prince de Conty; insolence de celui-ci.—Tir à l'arbalète.—Le Roi en sentinelle.—Ignorance de l'évêque de Soissons.—Mot du Roi sur la démission de Sully.—Dîner à Ruel.—Les chiens pour larron.—La foire Saint-Germain tenue aux Tuileries.—Le comédien grimacier.—La compagnie de petits gentilshommes.—Préférence donnée aux tableaux sur les diamants.—Fiançailles de Mlle Ricassa; les fornicateurs.—Le peintre Bunel; portrait du Roi par Porbus.—Les dames rabattues.—Peu de goût du Roi pour l'étude.—Oiseaux dressés pour le vol.—Sauteurs et joueurs de marionnettes.—Goûter chez Concini.—Fiançailles de Mlle de Liancourt.—Plaisanterie sur Atlas.—Séjour à Saint-Germain.—Le Roi fouetté.—Retour à Paris.—Première pierre de l'église de Picpus.—Moquerie du Roi envers son précepteur.—Départ pour Fontainebleau.—La galiote du Roi.—Les Égyptiens ou Bohémiens.—Jalousie du Roi.—Familiarité de Concini; pudeur du Roi.—Cérémonie du Jeudi-Saint.—Audience du marquis Spinola.—Pâques du Roi; il touche 660 malades.—Galère neuve du Roi.—Audience du parlement de Paris.—Le turc de M. de Guise.—Le Roi n'aime pas l'ail comme son père.—Congé de M. d'Épernon.—Moines de poterie.—Retour de Fontainebleau à Paris.—Crainte des esprits depuis la mort de Henri IV.—Souvenir de la promesse faite à un soldat.—Visite à M. et Mme Concini malades.—Fête de la Pentecôte; le Roi touche 1,100 malades.—Mot du Roi à Des Yveteaux.—Départ pour Fontainebleau.—Le nain Dumont.—Maladie de M. de Souvré.—La châsse de sainte Geneviève.—Chanson d'un ballet de Henri IV; pleurs du Roi et de M. de Vendôme.—Croyance aux esprits.—Le jeu de colin-maillard.—Compassion pour un paysan.—Tragédies et farces jouées à la Cour.—Générosité envers un jardinier.—Le réveille-matin.—Départ pour Paris; le Roi à l'hôtellerie d'Essone.—Réprimande au baron de Vitry et au chevalier de Vendôme.—Portrait en cire du Roi; sa générosité envers l'artiste.—Le jeu Je vous prends en ce point.—Des Yveteaux remplacé comme précepteur du Roi.—Séjour à Saint-Germain.—La Bradamante jouée par les enfants de France.—Départ du chevalier de Vendôme.—Dîner chez M. de Frontenac.—Dispute avec M. de Souvré.—M. de Poutrincourt.—Retour à Paris.—Arrivée du nouveau précepteur Le Fèvre.—Fête de l'Assomption; le Roi touche 450 malades, en est incommodé.—Serment des échevins de Paris.—Première leçon de M. Le Fèvre.—Première commission donnée par le Roi.—Le Roi va à la comédie à l'Hôtel de Bourgogne.—Tours d'escamotage.—Le Roi fouetté.—Mort de la duchesse de Mantoue.—Un chameau dans la galerie du Louvre.—Dispute avec M. de Souvré; mot du Roi à son précepteur.—Anniversaire de la naissance du Roi.—Les ortolans des Tuileries.—Départ pour Fontainebleau.—Le royaume des sots.—Bonnet donné au cardinal de Bonzi.—Mme de Ragny et les guenons du Roi.—Arrivée du prince de Condé.—Les arquebuses du Roi; première arquebusade.—Dicton de Bourgogne sur les clystères.—Timothée, arquebusier de Rouen.—Adresse du Roi au tir.—Combat de dogues anglais contre un ours.—Arrivée de la duchesse de Lorraine.—Le jeu de remue-ménage.—Arrivée du cardinal de Gonzague.—Départ de Fontainebleau pour Paris.—Gasconnade de M. de Souvré.—Mort de la reine d'Espagne.—Une chèvre savante.—Mort de Monsieur, duc d'Orléans.—Le jeu de quillebouquet.—Le duc d'Anjou prend le titre de Monsieur.—Première mention du nom de Luynes.—Départ de la duchesse de Lorraine.—Comédies à l'Hôtel de Bourgogne.—Le jeu de billard.—Mots du Roi sur M. de Nevers et sur le prince de Condé.—Scène avec M. de Souvré.—Chasses au vol.—Les faiseurs d'almanachs.—Mot du Roi sur M. de Vastan; sa disposition au secret. II, 47
1612.—Le Roi communie au jour de l'an.—Fête des Rois.—Son goût pour la chasse de plus en plus développé.—Vers du Roi.—Ballet des trois parties du monde.—Incendie au Louvre.—Sermon de M. de Richelieu.—Demande de la main de Madame pour le roi Philippe IV par l'ambassadeur d'Espagne.—Quintaine à la place Royale.—Mort du duc de Mantoue.—Le Roi visite assez fréquemment la reine Marguerite.—Voyage à Brie-Comte-Robert.—Accident.—Histoire d'une guenon.—Mot à madame de Longueville.—Le duc de Pastrano, ambassadeur d'Espagne.—Contrat de Madame.—Bal chez la reine Marguerite.—Fête à ce sujet.—Le Roi ne veut pas se mettre en deuil noir pour le comte de Soissons.—Le Roi fouetté. II, 97
1613.—Meurtre du baron de Lux.—Le Roi demande à sa mère la grâce d'une femme condamnée à mort.—Ballet de Mme de Guiercheville.—Tragédie d'Emon.—Les Rois sont gentilshommes.—Trait de justice du Roi.—Le Roi touche 1,070 malades.—Son goût pour la comédie.—Voyage autour de Paris.—Accident qu'une gazelle manque de causer.—Cadeau du duc de Lorraine.—Mariage de M. de Montmorency et de Marie des Ursins.—Pose de la première pierre de l'aqueduc de Roungy.—Passage à Essone.—Le Roi commence à aller aux assemblées.—Lettre à la Reine.—Le pauvre en sa maison de gazon.—Serment de M. d'Ancre comme maréchal.—Les sauvages de M. de Rasilly. II, 115
1614.—Les arquebuses du Roi, ses étrennes.—L'émailleur et le tourneur du Roi.—Le Roi n'apprend plus le latin.—Chasses, comédies et ballets.—Affaire de M. de Livarot.—Le vin bourru.—Audience de M. de Thou.—Vers du Roi.—Incendie chez la reine Marguerite.—Mort du connétable de Montmorency.—Revue au Pré-aux-Clercs.—Affaires et paix des princes.—Le moine bourru.—Le Roi blessé au jeu de paume.—Mort du chevalier de Guise.—Baptême de Monsieur et de Mme Henriette.—Chasses à Saint-Germain.—Voyage du Roi.—Séjours à Orléans, à Blois, à Tours.—Les goinfres de la Cour.—Séjour à Poitiers.—Passage à Angers.—Séjour à Nantes.—États de Bretagne.—Arrivée de M. de Vendôme.—Retour par Angers.—Hommage d'un habitant de Malicorne.—Les Ardents.—Séjour au Mans.—Visite du Roi à Vaugrigneuse, maison d'Héroard.—Rentrée à Paris.—Retour du prince de Condé.—Majorité du Roi.—Collation à Villiers-la-Garenne.—États-généraux de Paris.—Maladie du Roi.—Affection croissante pour M. de Luynes.—L'ambassadeur de Savoie.—Adjudication d'un office en présence du Roi. II, 129
1615.—Le jour de l'an.—M. de Bonneval et le lieutenant général de Luzarches.—Ballet de M. le Prince.—Clôture des États.—Discours du Roi.—Soupé du Roi à Pétonville.—Inondation de la Seine dans le jardin des Tuileries.—Le Roi va constamment à la comédie et danse des ballets.—Congé des états.—Mort de la reine Marguerite.—Son enterrement.—La Paulette.—Remontrances du Parlement.—Première pierre de la statue de Henri IV au Pont-Neuf-des-Augustins.—Procession de Sainte-Geneviève à cause de la sécheresse.—Le Roi commence à apprendre l'équitation.—Il visite la Bastille.—Dîné aux champs avec des seigneurs de la cour.—Voyage de Guienne pour son mariage.—Il dîne à Amboise chez M. de Luynes.—Chenonceaux.—Poitiers.—Le Roi joue encore aux petits soldats.—Ruffec.—Angoulême.—Réception des députés du parlement de Bordeaux.—Arrivée en bateau à Bordeaux.—Fiançailles par procuration de Madame avec le roi d'Espagne.—Séjour.—Échange de princesses à Saint-Jean-de-Luz.—Hardie entreprise du cardinal de Sourdis pour sauver un condamné.—Entrée du Roi et de la Reine.—Cadeau et chevaux du roi d'Espagne.—Ballet espagnol.—Les deux époux jouent aux petits jeux.—Le Roi ferre un cheval.—Excuses du cardinal.—L'olla podrida.—Le champ de bataille de Coutras.—Fêtes de Noël à Aubeterre.—La vie du Roi toujours la même. II, 171
1616.—Retour du chevalier de Vendôme à Suivray.—Accident au carrosse du Roi.—Tours.—Accident à Tours, dans la salle du Conseil où se tenait la Reine-mère.—Heureux hasard qui préserve le Roi.—Le cardinal Ubaldini.—Le Roi joue aux petits soldats.—Conférences de Loudun.—Intimité croissante de M. de Luynes.—Blois.—M. Brulart remet les sceaux au Roi.—Entrée à Paris.—La Reine va à Saint-Germain.—Retour du prince de Condé.—Ambassade du roi d'Angleterre.—Le Roi a une convulsion.—Arrestation du prince de Condé.—Ballet.—Acquisition du domaine de Courcelles.—Le Roi reçoit les officiers des milices de Paris pour les rassurer contre des bruits de désarmement.—Il chasse très-souvent.—Envoyé turc. II, 191
1617.—Ballets.—Chasses.—Mariage de Mlle de Soissons avec M. de Longueville.—Baptême de Mlle de Pluvinel.—Retour du chancelier de Sillery.—Jeux militaires du Roi.—Meurtre du maréchal d'Ancre.—La Reine-mère.—Courses à Saint-Germain et à Fontainebleau.—Mort de la maréchale d'Ancre.—Portrait du Roi par Fernand.—Nombreuses courses du Roi aux environs de Paris.—Il touche par grâce quatre Espagnols.—Mariage de M. de Luynes.—Le prince de Condé sort de prison.—Départ pour Rouen.—Mantes.—Gaillon.—Pont-de-l'Arche.—Entrée à Rouen.—Dieppe.—L'hôtesse de l'Écu de Bretagne.—Retour à Rouen.—Mort de M. de Villeroy.—Réception des cours souveraines.—Assemblée des notables.—Retour à Saint-Germain. II, 207
1618.—Le journal d'Héroard devient plus concis.—Intimité croissante avec M. de Luynes.—Le Roi visite Madrid et y va loger.—Congé donné aux notables mandés de Rouen.—Soupers chez M. de Luynes; remarques d'Héroard.—Ballets.—Incendie au Palais de Justice.—Mort de la duchesse de Nevers.—Uniformité de la vie du Roi.—Plaintes des ducs et pairs contre le garde des sceaux.—Le Roi donne la barette à M. de Gondi.—Il va à Grosbois chez le comte d'Auvergne.—M. de la Rochefoucauld nommé grand-aumônier.—Le Roi à Soissons.—A Courcy.—Le cardinal de Savoie. II, 221
1619.—Fiançailles de Madame Christine de France.—Mariage de Mlle de Vendôme.—Baptême du fils de M. de Puisieux.—Le prince de Savoie.—Intimité croissante avec M. de Luynes.—Mariage de Madame Christine.—Ballet.—Départ de la Reine-mère de Blois.—Audience des cours souveraines avant le départ du Roi.—Voyage de Touraine.—Réception de M. de Luynes chez lui.—Ambassadeur de Hollande pour le meurtre de Barnevelt.—Ambassade d'Angleterre; d'Alger.—Les députés de l'Assemblée générale du clergé.—Serment du maréchal de Praslin.—Une couleuvre.—Entrevue avec la Reine-mère. Entrevue du prince de Condé; son pardon.—Discussion du prince de Condé et de M. de Soissons pour la serviette du Roi.—Fête chez M. de Luynes.—Départ de la princesse de Piémont.—Vendôme.—Le Roi raccommode lui-même une roue de sa voiture.—Chartres.—Mantes.—Le Roi touche trois Portugais.—La compagnie des mulets.—M. de Tavannes et le jugement du capitaine des mulets.—Serment du maréchal de Cadenet.—Retour à Paris.—Les députés de l'assemblée de Loudun.—Promotion de chevaliers du Saint-Esprit. II, 229
1620.—Festin des Rois.—Le Roi manque de se noyer.—Mariage de M. de Cadenet.—Ballet.—Indisposition de la Reine.—Le Roi fait une omelette.—Il tue un aigle.—Ballet des Ivrognes.—Mariage de M. de Liancourt.—Le Roi va à Amiens.—Fiançailles du jeune duc de Guise et de Mlle de Bourbon, et de son frère avec Mlle de Luynes.—Jubilé.—Conte du Roi.—Il est mordu par un de ses chiens.—Il couche avec M. de Canaples.—Baptême de Mlle de Bourbon.—Feu de la Saint Jean.—Départ pour Rouen.—Le duc de Longueville.—Siége de Caen.—Prise du château.—Le Mans.—Le Roi fait arborer sa cornette.—Combat du Pont-de-Cé.—La Reine-mère se soumet.—Séjour à Tours; la Reine s'y rend.—Revue.—Saintes.—Bordeaux.—Navarreins.—Le gouverneur de Sale.—Bazas.—Voyage à Abbeville.—Offrande due par les habitants.—Calais. II, 241
1621.—Festin des Rois.—Ballet d'Apollon.—Rupture de la trêve des Pays-Bas.—Querelle du cardinal de Guise et de M. de Nevers.—Mort du roi d'Espagne Philippe III.—M. de Luynes, connétable.—Départ pour le Midi.—Orléans.—Blois.—Entrevue avec la Reine-mère.—Mot du Roi aux habitants de Parthenay.—Le Roi va reconnaître Saint-Jean d'Angély.—Les assiégés tirent sur le Roi.—Séjour au camp.—Les prisonniers rochellois.—Capitulation de Saint-Jean.—De Pons.—De Bergerac.—Siége de Clérac.—Mort du maréchal de Termes.—Prise de la ville.—Le Roi y tient les sceaux.—Moissac.—Piquecos.—Commencement du siége de Montauban.—Mort du duc de Mayenne.—La Reine à Moissac.—Montauban secouru.—Entrevue de MM. de Luynes et de Rohan.—Messieurs du clergé viennent faire un don au Roi.—Attaque de Montauban.—Un laquais tué à dix pas du Roi.—Levée du siége.—Le Roi va à Toulouse.—Siége de Monhurt.—Sa prise.—Maladie du connétable de Luynes.—Sa mort.—Indifférence du Roi.—Son départ.—Il arrive à Bordeaux.—Réception.—Libourne. II, 253
1622.—Départ de Libourne en chassant.—Barbezieux.—Festin du Roi chez M. de Schomberg.—Poitiers.—Tours.—Amboise.—On y charge avec des boules de neige les magistrats.—Réception des cours de Paris à Bourg-la-Reine.—Entrée à Paris.—Saint-Germain.—Ballet.—La Reine fait une fausse couche.—Fiançailles du comte d'Alais.—Départ pour le Languedoc.—Le jeudi saint à Orléans.—Querelle du maréchal de Vitry et du duc de Luxembourg.—Blois.—Nantes.—Le Roi dit du mal de M. de Luynes.—Combat de l'île de Ré.—Niort.—Saint-Jean d'Angély.—Le Roi affecte de ne pas vouloir en regarder les ruines.—Réception des envoyés suisses.—Siége et prise de Royan.—Reddition de Sainte-Foy la Grande.—M. de Caumont la Force traite et est fait maréchal.—Agen.—Le Roi passe devant Montauban avec son armée en bataille.—Assaut et prise de Négrepelisse.—Rendez-vous de l'armée à Campadour.—Siége de Saint-Antonin.—Une balle effleure le Roi.—Le duc de Retz blessé près du Roi.—Combat du Roi et du prince de Joinville à coups de prunes.—Arrivée à Toulouse.—Pose de la première pierre de l'église des Carmélites.—Réception à Castelnaudary.—Carcassonne.—Narbonne.—Le Roi visite quatre frégates dans le port.—A la réception officielle le cheval du Roi se cabre.—Il communie.—Béziers.—Pézenas.—Lunel.—Aigues-Mortes.—Le Roi rejoint l'armée à Castelnau.—Le duc de Lesdiguières vient prêter serment.—Commencement du siége de Montpellier.—M. de Caumartin nommé garde des sceaux.—M. d'Ocquerre, secrétaire d'État.—M. de Bassompierre, maréchal.—Mot du Roi.—Congé du prince de Condé; sa conversation avec le Roi.—Reddition de Montpellier.—Départ.—Arles.—Réception brillante.—Course de taureaux.—La Sainte-Baume.—Marseille.—La pêche du thon.—Notre-Dame de la Garde.—Beaucaire.—Assemblée des états.—Avignon.—Le duc de Savoie.—Grenoble.—Dîner au château du connétable.—Lyon; le Roi y trouve les deux Reines.—Le Roi donne le chapeau à M. de Richelieu.—Fiançailles de Mlle de Verneuil avec le fils du duc d'Épernon.—Le Roi reçoit sa sœur la princesse de Piémont.—Roanne.—Nevers. II, 267
1623.—Revue à Charenton.—Entrée à Paris.—Disgrâce de M. de Schomberg.—Ballet des Géants et des Pygmées.—M. de Beauclerc nommé secrétaire de la Reine.—Coucher du Roi à une auberge du Bourget.—Ballet des Bacchanales.—Fiançailles de M. de Loménie.—Lacune de onze mois dans le journal. II, 276
1624.—Lacune des deux premiers mois.—Le Roi chasse et couche à Versailles.—Cène de la Reine.—Le Roi se jette à l'eau pour en tirer un homme.—Le journal d'Héroard devient beaucoup plus court et monotone.—Manœuvres militaires à Compiègne.—Entrée du cardinal de Richelieu au conseil.—Le comte de Carlisle.—Le Roi pose la première pierre au pavillon du Louvre vers le jardin, et à la fontaine de l'Hôtel de Ville.—Inscription de Grotius.—Le Roi se fait raser pour la première fois.—Il couche à Versailles que l'on meublait.—Disgrâce du surintendant La Vieuville.—M. de Schomberg au conseil.—Chute de cheval du Roi.—Feu d'artifice pour sa naissance.—Été très-chaud.—Rambouillet.—M. d'Aligre chancelier.—Lacune dans le journal. II, 291
1626.—Lacune des cinq premiers mois.—Voyage du Roi avec la Reine.—Chartres.—Orléans.—Blois.—Arrestation des princes de Vendôme.—Tours.—Saumur.—Nantes.—Les états.—Manœuvres militaires.—Fiançailles du duc d'Orléans.—Départ.—Vitri.—Laval.—Le Mans.—Chartres.—Retour à Paris.—Lacune d'un mois.—Courses autour de Paris.—Lacune. II, 303
1627.—Le Journal devient de plus en plus concis.—Voyages de plus en plus fréquents à Versailles.—Mort de Madame.—Maladie du Roi.—Départ pour la Rochelle.—Niort.—La Rochelle.—Le fort Louis.—La digue. II, 309
1628.—Danger du Roi en mer.—L'escadre rocheloise.—Le Roi est souffrant.—Héroard mandé à Aytré.—Dernière journée écrite par Héroard.—Fin du journal.—Mort d'Héroard. II, 315
FIN DE LA TABLE CHRONOLOGIQUE.