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L'Arc-en-Ciel
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L’ÉTERNEL ENFANT
En vérité, stupide et divin tout ensemble,
Le poète qui vibre ainsi qu’une fleur tremble !
Un plaisir escompté rend son esprit joyeux ;
Le chagrin fait jaillir les larmes de ses yeux.
Pour un baiser reçu, le voilà qui s’enfièvre,
Pour un baiser donné, qui maudit une lèvre.
De la neige au printemps lui gâte la saison :
La fleur qui la reçoit l’exalte sans raison.
Voit-il un bel enfant, tout son cœur le réclame ;
Voit-il un être infirme, il déteste la femme.
Sa voix murmure : « Hélas ! la fortune me fuit ! »
Mais jusqu’à soixante ans sa jeunesse le suit.
Il meurt en bénissant la mort qui le délivre,
Sans même avoir connu la tristesse de vivre.
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