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L'Arc-en-Ciel
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RÊVERIE SOUS LA TONNELLE
Vraiment, je hais plutôt ces esprits vagabonds :
Pour qui les proches biens sont les moins chérissables
Et qui, donnant le branle à des corps inlassables,
Du pôle à l’équateur précipitent leurs bonds.
Le vain désir de voir, en d’arides Gabons,
Leur fait braver la soif, et la fièvre, et les sables,
Et, dans l’Hindoustani, tenir pour méprisables,
Ange affreux de la mort, ô Peste, tes bubons.
Moi qui du monde entier ne connais qu’une terre,
J’épuiserai mes jours à louer solitaire
Le généreux destin qui m’y sut oublier.
La goyave, là-bas, tente la lèvre ardente :
Vaudra-telle jamais dans sa douceur fondante
La pêche qui, chez nous, mûrit sur l’espalier ?
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