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L'Arc-en-Ciel
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L’HOMME ISOLÉ
Un Martien tombé de sa rouge planète
Sur l’astre où sans espoir nous usons nos genoux
Ne s’y sentirait pas plus différent de tous
Que le cœur magnanime et que l’esprit honnête.
Si ta roue, ô Fortune, écrase le poète,
Nul parent n’en gémit ; la foule aux gestes fous
Couvre, en le piétinant, de ses rires jaloux
Les plus sublimes cris que la douleur lui prête.
Ainsi se perpétue, en ses hontes égal,
Un monde où le plus vil règne en dieu sur le mal ;
Que naisse la beauté, l’homme lui doit l’injure.
Penché sur son miroir, hâve, le poil déteint,
Il exècre du fond de sa lâche nature
Tout honneur et tout lustre où son effort n’atteint.
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