La pudique Albion
VIII
LA LIVRÉE CONQUÉRANTE
L’espérance et la consolation naissent des affections sociales.
(Lord Beaconsfield, Vivian Grey.)
Dernièrement un révérend clergyman visitant une école publique, questionnait une fillette de six à sept ans, dont la physionomie intéressante l’avait frappé.
— Quel est votre nom, petite fille ?
— Mary Jane.
— Et quel est le nom de votre mère ?
— Maman, c’est mistress Cole.
— Et que fait votre papa ?
— Mon papa ?
— Oui, comment votre papa gagne-t-il sa vie ?
— Oh ! J’en ai beaucoup, monsieur, mais je crois qu’ils sont tous cochers.
Je ne sais si les nombreux papas de la petite Mary Jane Cole étaient de vulgaires cabmen ou des cochers de bonne maison ; mais depuis quelque temps les exploits des gentilshommes du fouet se sont partagés, avec ceux des don Juan du grand monde, les éclats de trompette de la scandaleuse renommée. Comme variante au refrain de la chanson parisienne, On n’entend parler que d’malheurs ! les Londonniens pourraient dire :
et de leurs hauts faits sur les champs de bataille cythéréens.
Les amours des grandes et petites dames pour leur valet de pied, leur cocher ou leur groom ne sont pas chose nouvelle et, sans remonter à Mme Putiphar qui peut passer pour la patronne de la congrégation, les histoires secrètes de tous les pays à toutes les époques, les mémoires privés et les chroniques scandaleuses, y compris celles de l’Œil-de-Bœuf, témoignent en bien des pages de ces bizarreries du goût, en même temps qu’elles prouvent que, quand il s’agit de « l’affaire de canapé », comme disait Napoléon, le cocher vaut souvent mieux que le maître, et Lafleur remplace avantageusement M. le marquis.
Les reporters des équipées de la haute vie parisienne racontaient récemment un nouvel exemple de ces fantaisies hystériques, l’histoire d’une jolie mondaine, partisante de l’égalité sociale, enfuie dans un hôtel du West-End de Londres pour y cacher de phaétonesques amours.
Mais la terre vraiment classique de ces frasques est la vertueuse Angleterre : phénomène facile à comprendre en raison de l’excessive liberté dont jouissent les demoiselles d’une part, et de l’autre la bonne mine obligatoire, sine qua non professionnel de messieurs de la livrée.
Imaginez une jeune amazone forte en santé, mais faible en expérience, surexcitée par les capiteuses odeurs printanières, stimulée par un temps de galop, émotionnée par de récentes lectures ou les yeux ardents de cousins amoureux mais timides, chevauchant dans un bois, seule à seul avec un jockey entreprenant, et dont une culotte en peau de daim rehausse la prestance et la vigueur.
John aide miss ou mylady à descendre et à monter, lui donne respectueusement quelques petits conseils équestres ; il dit son mot, on l’encourage. Pendant que personne n’est là, on peut bien mettre la respectabilité de côté et s’amuser des histoires du groom, et il en sait de belles sur les gens de mylord A… et la femme de chambre de lady Z… Les cancans de l’office ne restent pas en arrière des médisances du salon. John raconte bien, et n’est pas si bête qu’il en a l’air. Quand il place le pied de miss ou mylady dans l’étrier, il sait faire comprendre combien il le trouve mignon, et combien aussi l’habit de madame se moule divinement sur de puissants reliefs. Ah ! mon Dieu ! John est un homme, après tout, et si bien dans sa culotte collante !
Eh quoi ! vous vous récriez ? Il n’en faut pas davantage, cependant. Et la preuve qu’il n’en faut pas plus, c’est que les cas de séduction de John sur miss ou mylady sont nombreux et pressés. Il ne se passe guère de mois qu’on ne raconte l’elopement d’une dame ou d’une demoiselle de qualité avec son domestique. Il y a même une époque toute spéciale pour cela,
et qu’on appelle elopement Season, saison des enlèvements.
A l’heure où j’écris ces lignes le West of England est encore tout atterré d’un scandale de ce genre, une dame du plus haut monde ayant échangé son mari contre son cocher ; et, dans la Cornouailles, voici qu’une jeune et belle miss, fille du principal magistrat du comté, disparaît avec le groom du papa. Dans la même semaine, une autre young lady, élégante et accomplie, disent les journaux qui relatent le fait, se lance dans le vaste monde, avec l’ami de son cœur, jeune écuyer aux gages qui la suivait dans ses promenades équestres.
Mais ce n’est pas toujours au salon que les Lovelace de l’office ou de l’écurie vont chercher leur douce Clarisse. On en voit de moins présomptueux passer à la salle d’étude.
Tout récemment, une poétique institutrice leva le pied avec le groom de sa jeune élève. Mais son bonheur fut de courte durée, hélas ! comme tous les bonheurs ! le temps de manger ses économies (à elle, bien entendu) c’est-à-dire le nombre de jours que vit une rose ; et quand il ne lui resta plus que les deux yeux pour pleurer, le larbin séducteur mais ingrat l’engagea avec un calme et un sang-froid vraiment britanniques à les porter à Belzébuth.
Ces gentlemen, du reste, une fois arrivés à leurs fins, ne se piquent pas plus que leurs maîtres de constance ni de courtoisie. La fille d’un baronnet du Middlesex ayant pris pour époux légitime l’automédon paternel, ce butor, avant même l’échéance du premier mois de la lune de miel, traita sa jeune épouse plus mal que ses chevaux, car elle fut obligée d’implorer, contre le seigneur de son choix, la protection de la magistrature, qui, moins ici qu’ailleurs, ne l’accorde gratis.
Cependant, dans toutes ces histoires de prétendues séductions, ces enlèvements de majeures et ces détournements de mineures par une indélicate livrée, les plus coupables, assurément, ne sont-elles pas, neuf fois sur dix, les enlevées, les détournées, les séduites ?
Pour qu’un domestique ose s’enfuir avec la femme ou la fille de son maître, quels encouragements n’a-t-il pas dû recevoir au préalable ! Et que d’artifices a dû user la séduite, pour provoquer les audaces et faire taire, je ne dirai pas les scrupules, mais les appréhensions et les craintes du séducteur, dans ce pays surtout, où l’offense à la pudeur d’une dame est punie d’une façon draconienne !
Pas n’est la coutume du groom de s’installer au salon ni au boudoir ; il faut donc, si l’on veut flirter, aller le chercher à l’office, ou l’appeler bien souvent par le petit escalier ; l’exciter et l’encourager ferme, mettre clairement les points sur les i et les étincelles dans les yeux.
Mais pourquoi des laquais, quand il serait si facile de saisir dans le tas complaisant des soupirants et des mashers ? C’est que soupirants et mashers sont gens compromettants et peu discrets d’habitude ; en outre, ils ne sont pas toujours présents, ont moins d’occasions, et le laquais se trouve à point au moment psychologique. De plus, la journée des Anglaises riches est un complet désœuvrement. A la campagne, surtout, que faire à moins de flirter et s’il n’y a personne que John ou Bob, et que John et Bob soient des gaillards de mine avenante et d’amoureuses dispositions, on flirte avec Bob ou John, suivant l’axiome bien connu que faute de grives on prend des merles, ce que l’on traduit ici par la moitié d’une poire vaut mieux que pas du tout.
L’illustre auteur de l’immortel Tom Jones, Henry Fielding, que Walter Scott appelait le créateur du roman anglais, et qui, ayant usé sa trop courte vie à lutter contre le puritanisme étroit et l’abominable hypocrisie de ses compatriotes, n’est pas ici en odeur de sainteté, a raconté dans un amusant chapitre des Aventures de Joseph Andrews, parues en 1742, les assauts d’une grande dame sur son valet de chambre.
Le chapitre est intitulé : la Mort de sir Thomas Boob, avec la Conduite de sa veuve aimante et désolée et la grande Pureté de Joseph Andrews. Joseph Andrews est le valet en question, et vous allez voir la dame à l’œuvre. Son mari est mort et pendant six jours la veuve inconsolable est restée enfermée dans sa chambre, comme si elle était atteinte elle-même d’une maladie mortelle. Sont venues, il est vrai, trois ou quatre de ses amies qui ont joué avec elle aux cartes ; mais ce remède ne suffit pas pour combattre sa douleur. Elle prend donc un parti décisif, et, le septième jour, elle sonne le digne Joseph, lui ordonnant d’apporter sa bouillote. Je laisse parler l’auteur :
« La dame, étant au lit, appela Joseph près d’elle, lui dit de s’asseoir, et, ayant accidentellement posé sa main sur la sienne, lui demanda s’il avait jamais été amoureux.
» Joseph répondit avec quelque confusion, qu’il avait bien le temps, à son âge, de songer à de telles choses.
» — Tout jeune que vous soyez, répondit la dame, je suis convaincue que vous n’êtes pas étranger à l’amour. Approchez, Joé ; dites-moi franchement quelle est l’heureuse fille dont les yeux ont fait votre conquête ?
» Joseph expliqua, en rougissant, que toutes les femmes lui étaient également indifférentes.
» — Oh ! alors, dit la dame, vous les aimez toutes. Vraiment, vous autres, beaux garçons, vous êtes comme les jolies femmes, très longs et très difficiles à faire un choix ; mais, cependant, vous ne me persuaderez jamais que votre cœur soit si incombustible. J’attribuerai plutôt cette prétendue incombustibilité à votre discrétion, qualité très estimable, et que je suis bien loin de vous reprocher. Rien de plus indigne pour un jeune homme que de trahir de secrètes intimités qu’il peut avoir eues avec des dames.
» — Avec des dames ! s’écria Joseph, oh ! que Votre Seigneurie croie bien que je n’ai jamais eu l’impudence d’oser lever ma pensée sur une dame.
» — N’affectez pas une trop grande modestie, dit-elle ; car une affectation de ce genre est parfois de l’impertinence, mais, je vous prie, répondez à ma question. Supposez qu’une dame condescende à vous aimer ; supposez qu’elle arrive à vous préférer à tous les autres membres de votre sexe et vous autorise les familiarités que vous auriez seulement pu espérer si vous aviez été son égal, êtes-vous certain que la vanité ne vous pousserait pas à vous vanter de votre bonne fortune ? Répondez-moi loyalement, Joseph ; avez-vous plus de bon sens, plus de vertu que n’en ont généralement les beaux garçons comme vous, qui ne se font nul scrupule de sacrifier notre chère réputation à leur vanité, sans considération pour la grande obligation qu’ils doivent à notre condescendance et notre confiance ? Savez-vous garder un secret, mon Joé ?
» — Madame, dit-il, j’espère que Votre Seigneurie ne m’accusera pas d’avoir jamais trahi les secrets de la famille, et j’espère aussi que si vous me chassez jamais, vous m’en donnerez l’attestation.
» — Je n’ai pas l’intention de vous chasser, Joé, fit-elle avec un soupir. Et je crains bien que quand même je le voudrais, je ne le pourrais pas.
» Ce disant, elle se souleva un peu sur son lit et découvrit une des gorges les plus blanches qu’on ait jamais vues, ce qui fit monter le rouge au front de Joseph.
» — Là ! dit-elle en affectant la surprise, qu’ai-je fait ? Me voici seule à la merci d’un homme, toute nue dans mon lit. Supposez que vous ayez de méchantes intentions sur mon honneur, comment pourrai-je me défendre maintenant ?
» Joseph jura avec énergie qu’il n’avait pas la moindre méchante intention.
» — Non, dit-elle ; peut-être vous-même n’appelez-vous pas méchants vos desseins, et peut-être ne le sont-ils pas ?
» Il jura qu’ils ne l’étaient pas.
» — Vous ne me comprenez pas, dit-elle. Je veux dire que, s’ils sont contre mon honneur, ils peuvent ne pas être méchants ; mais le monde les nomme ainsi. Mais, d’après vos dires, le monde ne saura jamais rien de la chose. Cependant, mon honneur ne reposerait-il pas entièrement sur votre discrétion ? Ma réputation ne serait-elle pas en votre pouvoir ? Ne deviendriez-vous pas mon maître ?
» Joseph supplia Sa Seigneurie de se rassurer, car il n’imaginerait jamais la moindre méchante action contre elle, et il préférait souffrir mille morts que de lui donner une seule raison de le soupçonner.
» — Cependant, dit-elle, je puis avoir des raisons de vous soupçonner. N’êtes-vous pas un homme ? et, sans vanité, je me flatte de posséder quelques charmes. Mais peut-être craignez-vous que je ne vous poursuive en justice ? — oui, vraiment, je le crois. Et cependant, Dieu sait si j’aurais jamais le courage d’affronter un tribunal ; et, du reste, vous le savez, Joé, je pardonne facilement les offenses. Dites-moi Joé, ne pensez-vous pas que je vous pardonnerais ?
» Je vous jure, madame, répondit Joseph, que je ne ferai jamais rien qui puisse désobliger Votre Seigneurie.
» — Comment dit-elle, pensez-vous donc alors que cela ne me désobligerait pas ? Pensez-vous que je vous supporterais volontiers ?
» — Je ne vous comprends pas, madame, dit Joseph.
» — Vraiment ? Alors vous êtes un imbécile ou vous faites l’imbécile. Je vois que je me suis trompée. Retournez à l’office, et que je ne revoie plus jamais votre face. Votre prétendue innocence ne peut m’en imposer.
» — Madame, dit Joseph, je ne voudrais pas que Votre Seigneurie pensât mal de moi. J’ai toujours fait mon possible pour être un serviteur respectueux envers vous et mon maître.
» — Oh ! scélérat que tu es, répliqua la dame, pourquoi mentionnes-tu le nom de ce cher homme ? C’est donc pour me faire souffrir, pour me rappeler sa mémoire chérie ?
» Et, fondant en larmes :
» — Éloigne-toi de ma vue ; je ne saurais endurer davantage ta présence.
» A ces mots elle lui tourna brusquement le dos, et Joseph battit en retraite dans la plus profonde consternation. »
La veuve, on le pense bien, ne devait pas s’arrêter en si beau chemin, et Fielding avec son admirable connaissance du cœur humain et aussi de ce grand monde hypocrite et vicieux où il avait été élevé[9], nous la montre, dans un autre chapitre, revenant à la charge.
[9] Le père d’Henry Fielding était lieutenant général.
Pour être bien certaine de l’innocence du benêt, elle l’a accusé de tentative déshonnête sur la personne d’une de ses filles de chambre.
« — Venez ici, Joseph, toute autre maîtresse que moi vous eût déjà congédié pour de telles offenses dans sa maison ; mais je prends en compassion votre jeunesse ; et si j’étais bien certaine que vous ne vous rendissiez plus coupable… (Posant en même temps la main sur la sienne) : Considérez donc, enfant, vous êtes un superbe jeune homme, et vous pourriez faire mieux ; oui, vous pourriez faire votre fortune.
» — Madame, dit Joseph, je jure à Votre Seigneurie que je serais incapable d’affirmer si aucune servante de la maison est homme ou femme.
» — Oh ! fi Joseph ! répondit la dame ; ne commettez pas un second crime en niant la vérité. Je pourrais pardonner le premier : mais j’ai l’horreur du mensonge.
» — Madame, cria Joseph, j’espère que Votre Seigneurie ne s’offensera pas si je persiste à affirmer mon innocence ; mais je jure par tout ce qui est sacré que je n’ai jamais été plus loin que donner des baisers.
» — Des baisers ! dit la dame avec un grand trouble et plus de rougeur sur ses joues que de colère dans ses yeux ; et vous n’appelez pas ça un crime ? Des baisers, Joseph, mais c’est le prologue de la pièce. Puis-je croire qu’un jeune drôle de votre carrure et de votre tempérament se contente de baisers ? Non, Joseph, une femme qui accorde des baisers, accorde davantage ; et je me tromperais grandement sur votre compte si vous vous étiez arrêté là. Que penseriez-vous, Joseph, si je vous autorisais à me donner des baisers ?
» Joseph répondit qu’il préférerait mourir que d’avoir une telle pensée.
» — Et cependant, Joseph, continua-t-elle, des dames ont permis à leurs laquais de ces familiarités, et des laquais, je vous l’avoue, qui ne vous valaient pas, des laquais qui n’avaient pas la moitié de vos attractions ; — car de telles attractions excusent presque la faute. Dites-moi donc, Joseph, si je vous autorisais de telles libertés, que penseriez-vous de moi ? Parlez franchement.
» — Madame, dit Joseph, je penserais que Votre Seigneurie condescendrait à beaucoup s’abaisser.
» — Peuh ! fit-elle, c’est ce dont je n’ai à rendre compte qu’à moi-même ; mais n’insisteriez-vous pas pour avoir davantage ! Vous contenteriez-vous d’un baiser ? Une telle faveur ne vous mettrait-elle pas tout le corps en feu ?
» — Madame, dit Joseph, s’il en était ainsi, j’espère que j’aurais assez d’empire sur moi-même pour m’empêcher de commettre quelque chose de contraire à la morale… »
Tout cela est vrai, achevé, et cette haute comédie de mœurs laisse bien loin en arrière les platitudes sentimentales, les fades et irréprochablement morales billevesées à grand succès du roman anglais moderne.
Je dis moderne, car cette littérature incolore, qui semble créée tout exprès pour des filles de clergyman, est de date récente et fut mise à la mode par la reine Victoria, qui, on le sait, a frappé la nôtre d’ostracisme de la façon la plus absolue. Jamais sa royale main ne s’est souillée au contact d’un de nos livres, tant est grande son aversion pour la littérature française in all its branches, dans toutes ses branches. M. Ohnet lui-même est compris dans cette réprobation. Immoral, improper, shocking, objectionnable, tels sont les qualificatifs donnés par Sa Majesté à tout ce que vous pouvons écrire. Nous sommes jugés en bloc, et c’est sans appel.
Consolons-nous en pensant que nos écrivains les plus « grivois » pourraient aller de l’autre côté de la Manche chercher leurs devanciers ; que toute la littérature anglaise du XVIe siècle, Shakespeare en tête, est des plus objectionnables ; que celle du XVIIe et du XVIIIe, y compris le théâtre, dépasse en immoralité la nôtre, et que les plus grands noms, Milton, Fielding, Sterne, Swift, Dryden, Byron, se sont servis de mots que l’on n’ose prononcer et ont représenté des scènes « que l’on ne saurait voir ».
Ne nous abîmons pas trop dans la honte de nos souillures ; mais rappelons-nous que les égrillarderies de la Bible sont l’oracle de la nation, que les adultères, les viols, les incestes, les bestialités ordinaires au saint peuple de Dieu font l’objet des commentaires des jeunes misses, qui ne manquent jamais, dans les loisirs de l’école, de se poser des devinettes érotiques tirées des épisodes des Livres sacrés.
Il est juste d’ajouter qu’à côté de cela, les fabricants de romans vertueux, et ils sont les premiers à s’en flatter, n’écrivent ni une ligne ni un mot qui pourrait choquer la pudeur de ces jeunes personnes, et qu’une mère laisse en confiance entre les mains de sa fille toutes les nouvelles à la mode, sans craindre de l’exposer à rougir.