La pudique Albion
I
RESPECTABILITÉ
Le scandale du monde est ce qui fait l’offenseEt ce n’est pas pécher que pécher en silence.(Molière, Tartufe.)
I
To be or not to be ! s’écria Hamlet. Être ou ne pas être, voilà la question. John Bull l’a posée autrement. Paraître ou ne pas paraître c’est ce qu’il faut dire ; question de vie ou de mort sociale. Entre ces deux pôles, s’étalent toutes les nuances de sa rigidité.
Tout faire et n’être soupçonné de rien, point capital. Pouvoir répondre hardiment, la main prise barbotant dans le tronc des pauvres : « Voyez, j’y dépose un souverain », comble de l’art. Et en cela, il est passé maître. Qu’importe l’opinion intime d’autrui si les apparences sont sauves !
Platon prétendait qu’il y avait huit vertus dans le ciel. C’est beaucoup, quand une seule peut suffire. Il est vrai que ces vertus étaient le soleil, la lune, les étoiles et les cinq planètes connues. Les Anglais s’intitulent le peuple le plus vertueux de la terre, mais leur vertu est aussi sérieuse que celles du firmament de Platon, elle consiste principalement à masquer leurs vices.
Aussi que d’enduits pour couvrir la lèpre ! Que de précautions, de soins, de sollicitudes pour envelopper ces vices, crevant çà et là, malgré tout, suintant leur pourriture en dépit des épais bandages évangéliques et des cataplasmes religieux. Quelles circonlocutions, quelle prudence, quelle pudeur en paroles ! Ce n’est pas ici qu’on répète avec Hugo :
Le mot ! mais c’est là justement le terrible. Il effraye cent fois plus que la chose, et c’est surtout quand la chose est qu’on ne peut le prononcer.
On sait si les jeunes misses flirtent avec passion. A l’âge où Jeanne et Titine viennent à peine de casser leur dernière poupée, Kate et Nelly provoquent aux petits jeux innocents les amis de leurs frères, et ceux-ci malgré l’éducation avancée d’Eton, de Charterhouse, des Blue-Coats ou de Harrow-on-the-Hill, désigné dans le monde des écoles sous le sobriquet caractéristique de Sodome-sur-la-Colline, sont de beaucoup les plus niais. Nos horizontales du boulevard trouveraient à s’instruire au gracieux marivaudage de ces ingénues, tant dans les avances les plus risquées elles savent garder un œil candide et un air indifférent.
Un baiser ne les trouble guère, s’il est donné derrière la porte ; et les mains peuvent s’égarer pourvu que les lèvres ne remuent.
Avec la Française l’amoureux ose dire bien des choses. Elle rougit, mais elle est contente et ne commence à se fâcher que quand l’action galope avec le discours. La pudeur de l’Anglaise lui interdit d’écouter une déclaration. Ses oreilles sont horrifiées d’entendre le mot amour, mais on peut l’exprimer par gestes. Si l’on parle, tout est rompu.
Vous vous souvenez, n’est-ce pas, de la scandaleuse affaire du colonel Baker ? Les vieilles dames du Royaume-Uni en frémissent encore.
Ce scélérat se trouvait seul en wagon avec une aimable voyageuse. N’ayant pas été présentés l’un à l’autre, leur tête-à-tête est d’abord plein de froideur et de circonspection. Chacun dans son coin observe l’ennemi. Enfin, le colonel commence l’attaque. La jeune miss riposte bravement. Simples escarmouches d’avant-garde. Elle avance, elle recule, elle avance pour reculer encore, elle flirte de son mieux, et quand le combat est bien engagé, que les feux s’allument sur toute la ligne, elle bat soudain en retraite et fait mine de dormir.
Le vaillant hussard, en capitaine expert, continue silencieusement le siège de la place. Il tâte les points sensibles. Il pousse de hardies reconnaissances à droite et à gauche, devant et derrière, en haut, en bas, bref de tous les côtés. La place cernée, serrée de près, sommeille toujours. L’officier se croit vainqueur. Le moment est venu. Il faut frapper le coup décisif. Assez d’armes légères. En avant la grosse artillerie ! Et dans la joie prématurée du triomphe, le voilà qui chante victoire : — My darling ! My ducky ! (ma chérie, mon petit canard).
Mais le petit canard s’éveille soudain… ce n’est plus un caneton, c’est l’oie du Capitole et elle pousse des cris de paon.
Horreur ! For shame ! aoh ! Shocking ! Elle se jette à la portière et fait un tel tapage, que le malheureux colonel qui, cependant, a battu en retraite, remisé son artillerie dans ses parcs et vainement tenté de capituler, est saisi, traîné en prison, destitué et finalement a couru cacher la honte de sa désastreuse défaite dans la gendarmerie du Grand-Turc.
Voici bientôt dix années et la rancuneuse hypocrisie anglaise ne lui a pas encore pardonné. Après la campagne d’Égypte les officiers adressèrent une pétition pour que Baker-Pacha, alors général, reprît son rang de colonel dans l’armée de la Grande-Bretagne. Aussitôt de tous les points de l’Angleterre arrivèrent des protestations indignées. Une contre-pétition signée par des milliers de dames anglaises et apostillée par autant de vertueux clergymen déclara que si le suborneur Baker rentrait dans l’armée, le corps d’officiers serait déshonoré et le nom anglais à jamais flétri, et malgré les sollicitations du prince de Galles, ami intime de Baker, la reine, devant les menaces de mistress Grundy[3], n’osa passer l’éponge sur cette peccadille d’un vaillant officier.
[3] On appelle ainsi l’opinion publique dans ce qu’elle a de plus étroit et de plus intolérant.
Parmi les lettres contre l’infâme Baker que publièrent plusieurs journaux, il en est de bien curieuses. Une dame déclare que toutes les femmes de l’Angleterre ont été insultées par l’insulte faite à miss Diskenson. Une autre est absolument choquée et stupéfiée qu’il ait pu se trouver des officiers de la Grande-Bretagne assez peu soucieux de leur dignité, de leur honneur, de celui de leur uniforme, de la respectabilité enfin, pour aller serrer la main de Baker à son arrivée à Londres, et s’asseoir à la même table que cet homme innommable. « Sa présence en Angleterre, écrit une troisième, est une injure à toutes les femmes de la nation » et une quatrième déclare « que prononcer le nom d’un tel profanateur est une grossière indécence. Parler de lui doit être interdit. »
A vrai dire il est peu de sujets de conversation qui ne soient interdits au delà des lieux communs, car il est difficile de traiter les questions les plus anodines sans s’exposer à se heurter à quelque susceptibilité. De là le calme, la gravité, l’ennui pesant des réunions anglaises. Ce n’est pas là que l’on s’échauffe pour des idées que chacun se hâte de renfermer en soi, ni que l’on s’emporte comme chez nous, pour soutenir des théories philosophiques, littéraires, politiques ou religieuses, qui heurteraient celles de respectables voisins, car la première condition du savoir-vivre est de penser comme les voisins respectables ! On a souvent parlé de l’originalité de l’Anglais, de sa liberté d’allure, mais ceux-là seuls qui n’ont connu John Bull que sur le continent, ont pu parler ainsi. Tranchant au milieu de nous par ses habitudes de terroir, son attachement à ses coutumes, son accent et jusqu’à son habillement, il peut paraître original, tandis que son impolitesse native, son insolent mépris de l’étranger, même celui dont il est l’hôte, font croire à un laisser-aller plein de franchise et à des excentricités de manières, excentricités qui ne sont que des explosions d’un féroce égoïsme.
Au fond rien de plus banal, de plus esclave des préjugés, de plus courbé sous le joug de l’opinion. Tous semblent taillés sur le même patron, coulés dans le même moule. Même raideur, même froideur du regard, même physionomie impassible, et c’est pourquoi ils diffèrent tant de nous. Et qu’on ne dise pas : la race est ainsi. Cela est faux. John Bull n’est pas venu au monde avec cet air de commissaire des pompes funèbres. Enfant il est charmant. Fillettes et garçonnets anglais sont entre tous adorables. Pas de cheveux plus blonds, d’yeux plus beaux, d’expression plus charmante ; pas de sourire plus doux et de rire plus joyeux sur des lèvres plus roses. Jusqu’à dix ou douze ans le bouton s’épanouit. Mais voici venir mistress Grundy l’implacable, escortée du Cant, de l’hypocrisie sociale, des faux dehors religieux, des conventions abêtissantes, des préjugés imbéciles, des sermons, des psaumes, de la Bible, du qu’en dira-t-on ? de la respectabilité ; elle s’empare de la jeune cervelle, la pétrit et la façonne dans le moule réglementaire.
Les filles, il faut se hâter de le dire, résistent d’avantage à cette asphyxie cérébrale. Plus vives, plus indépendantes, plus éveillées que leurs frères, elles gardent longtemps leur allure individuelle. Il y a chez elles moins de morgue, plus de laisser-aller et de franchise, et chose remarquable plus d’intelligence. Aussi mistress Grundy a-t-elle plus d’efforts à faire que le garçon pour chasser le généreux naturel, mais une fois chassé, à l’encontre du proverbe, il ne revient plus.
« Oh ! limace qui baves sur les plus belles fleurs ! chenille venimeuse qui détruis les promesses de la jeune année ! ver rongeur qui empoisonne le bourgeon, et change en jaune livide le frais incarnat de la rose[4] ! »
[4] Richardson, Clarisse Harlowe.
On a dit souvent que l’Angleterre en embrassant les principes de la Réforme y avait trouvé l’occasion de développer son indépendance d’esprit. Mais à part les plus grandes audaces possibles en matière de sectes où donc prend-on l’indépendance d’esprit des Anglais ? Rien au contraire de plus routinier, de moins intellectuellement hardi, de plus imitatif.
En religion — je mets à part le nombre infiniment restreint que Charles Bradlaugh a entraîné à sa suite dans les champs de la libre-pensée — la Grande-Bretagne est à peu près aujourd’hui ce qu’elle était au temps de Cromwell, de Knox, de Wesley, enserrée dans un étau qui retient et écrase toute grande idée, ne laissant place qu’à l’esprit de prosélytisme et à la rage des controverses bibliques.
Ne pas être religieux, c’est être mal élevé. Un gentleman ne peut et ne doit pas être libre penseur. Le credo anglican est le credo de tout homme qui veut être respectable. Un libre-penseur quelque haut placé qu’il soit perd toute considération dans ce qu’on appelle la bonne compagnie.
En politique ? Que dire d’une nation où il suffit de se déclarer républicain pour être aussitôt mis à l’index comme manquant à la première condition de respectabilité qui est le dévouement et l’admiration pour sa gracieuse Majesté la reine !
Et pour le reste tous se copient ou du moins cherchent à se copier, de bas en haut.
II
Imiter les autres, faire comme tout le monde ; voilà le but. Refouler ses élans, cacher ses sentiments, dissimuler ses impressions, car élans, sentiments, impressions, peuvent faire sortir de la gravité prescrite. « Une grande pensée dans le langage, dit un écrivain anglais, P. G. Hamerton, paraît improbable chez nous, parce que nous évitons si soigneusement d’exprimer quoi que ce soit ressemblant à des sentiments élevés, que de tels sentiments seraient vraiment extraordinaires dans un dialogue. »
Mais pour les puérilités que d’engouement ! Le cricket, le football, les noms des vainqueurs des boat-race, sont des sujets de conversation jamais épuisés.
Dernièrement les journaux de Sport racontaient la vie et la mort d’un chien fameux. Les colonnes de tous les organes sérieux reproduisirent ces articles avec force agrément et longs commentaires. Qu’était ce chien ? Qu’avait-il fait pour fixer ainsi l’attention du public, remuer une presse, l’oracle du monde. Rien de plus que les autres chiens, il avait bu, mangé, chassé, s’était battu, avait hurlé à la lune, couru la chienne, flatté son maître, aboyé après les mendiants, rongé les os, gratté ses puces, mais c’était le chien d’un lord, un chien respectable, et dont tout Londres avait été engoué dans le temps, parce qu’il avait gagné un prix à une exposition quelconque ou à un combat de chiens. Et non seulement la noblesse et la gentry, mais la petite bourgeoisie, les boutiquiers, les commis de la banque et d’épicerie ne s’abordaient dans la rue qu’en se disant, après toutefois s’être fait part de leurs impressions sur le beau temps ou la pluie : « Vous savez, ce pauvre Black est mort ? — Oui, ripostait l’autre, c’est bien triste », car il était respectable de montrer qu’on s’intéressait, comme tout le monde, au sort de l’illustre Black.
Deux graves personnages sont assis dans un parc. L’un est chanoine de la haute Église, l’autre un savant professeur de l’université d’Oxford. Ils sont là depuis plus de deux heures, causant avec une animation de jeunes. Sans doute ils traitent quelque point important de l’histoire ou de la science. Erreur ! ils discutent les différents coups d’une partie de cricket qui se joue sur la pelouse voisine, et le soir les trouvera à la même place discutant ou absorbés. Je leur fais l’honneur de croire qu’ils se soucient au fond d’une partie de cricket comme d’une guigne, mais il ne serait pas respectable, sans doute, de ne paraître vivement s’intéresser à un jeu national.
C’est surtout en Angleterre que l’on prête aux choses reçues par la mode, adoptées par la gentry un engouement factice et une passion conventionnelle atteignant les dernières limites de l’absurde.
Un jour, après un accident, la princesse de Galles boita, toutes les Anglaises de bon ton se mirent à boiter et conservèrent fièrement leur claudication tant que dura celle de la princesse. A la suite d’une névralgie, une haute dame dut se faire couper les cheveux, aussitôt l’on vit une partie des Anglaises tondues… Un marchand qui veut se défaire d’un rebut de magasin n’a qu’à lui coller une étiquette déclarant que l’objet invendable a été remarqué et admiré par la reine ou le prince de Galles ; aussitôt les amateurs se pressent, admirent et enlèvent !
III
En morale comme en toilette le dehors, l’extérieur, ce qui se voit, tout est là, et il n’y a rien de plus. Grattez cette écorce, vous trouverez la moisissure ; levez ces oripeaux de velours et de soie, vous avez le haillon. Voici sur cette gorge de superbes dentelles, écartez-les, la chemise est sale. Troussez cette jupe festonnée de guipure, le jupon est crotté. Et dans certaines classes, tous se ressemblent, hommes, femmes, fillettes et garçonnets ; les bébés seuls sont mieux tenus qu’ailleurs. Qu’ai-je dit ? Tous ! C’est tout qu’il faut mettre à la place, car tout est marqué à ce cachet : « Paraître ». Le dessus, le dessus ! Qu’importe le dessous !
Voyez sur cette table, ces riches albums dorés sur tranche avec une couverture de nacre, d’ivoire sculpté ou d’or. Ils valent assurément dix louis. Prenez-les. L’illusion cesse. Le dessous non exposé est en vulgaire maroquin, le papier de qualité inférieure. Un côté seul a demandé le travail de l’artiste, celui qui paraît. Ce que vous estimiez deux cents francs, regardé à l’envers, ne vaut plus cent sous.
A la fenêtre du rez-de-chaussée des petites maisons bourgeoises, l’objet le plus beau de la chambre est en vue, sur un guéridon. C’est une luxueuse bible de famille, un vase, une statuette, une pendule dont le cadran fait face à la rue.
Dans les pauvres familles d’artisans, on étale jusqu’à des jouets, cadeaux de quelque parrain ou d’une tante aisée : navires, arches de Noé, poupées, chalets suisses sont offerts à l’admiration publique. Huit jours avant Christmas, tout ménage à enfants expose vaniteusement à sa fenêtre son arbre de Noël.
Il semble que chacun s’efforce d’exciter l’attention du passant et l’envie du voisin : « Regardez comme je suis riche et comme nous faisons bien les choses ici. » De même, la conduite extérieure crie à tous : « Voyez comme je suis vertueux. »
Richesse ou du moins aisance et vertu, deux conditions de la respectabilité.
« La position sociale d’un Anglais dépend beaucoup du nombre de domestiques qu’il a, et il ne lui est pas possible de jouir d’une considération exempte de toute équivoque, sans un établissement complet. Il n’est pas rare de voir, surtout dans le Nord, des Squires entretenir douze à quinze domestiques ; je connais quelques maisons où il y en a trente, et tous les soirs à la prière vous pouvez admirer une véritable congrégation de servantes et de laquais. Il y a une maison dans le Yorkshire où, lorsque la famille est at home, on ne compte pas moins de cent domestiques. Utiles ou non, ils sont considérés nécessaires à la dignité, et comme dans de telles matières tout dépend de l’opinion, ils sont nécessaires. En France, personne ne s’inquiète du nombre de servantes que vous avez[5]. »
[5] Philip. G. Hamerton (Round my house.)
L’écrivain anglais, dont je viens de traduire ces lignes, cite avec stupéfaction un conseiller général, officier de la Légion d’honneur qu’il a connu en France, et qui jouissait d’une grande considération et d’une grande influence dans son département. « Imaginez-vous, s’écrie-t-il, qu’il n’avait qu’un jardinier, un domestique et une unique servante !!! En Angleterre, un tel homme ne pourrait aspirer à aucune position politique : il serait méprisé dans sa propre paroisse. Il ne serait personne. »
Passons à l’étalage de morale.
Une après-midi, dans une des ruelles de Drury Lane, une belle grosse Irlandaise, ivre de colère et de gin, troussée jusqu’aux hanches, montrait son derrière, en signe de mépris, à une Anglaise laide et maigre, à la grande joie de la foule généralement peu choisie de ce quartier de Saint-Patrick.
Un clergyman de la haute Église, aussi raide et gourmé qu’un clergyman puisse l’être, passait juste à temps pour être témoin du spectacle. Il détourna pudiquement la tête, mais pas assez vite au gré d’une jeune dame qui marchait à côté de lui.
— Aoh ! Shocking ! Disgusting ! fit-elle. Vous avez vu, Harry ? J’en suis suffoquée.
— Je n’ai rien vu… qu’une femme ivre, chose commune dans cette paroisse de papistes.
— Oh ! Harry, la partie objectionnable de son corps était sans costume.
— Voudriez-vous dire qu’il n’était pas même couvert du vêtement de nuit ?
— Oui, Harry. Imaginez-vous cela ? Est-ce possible ?
— Je ne l’ai pas vu, répliqua sévèrement le clerc des ordres sacrés. Je ne dois pas l’avoir vu. Ni vous non plus, ma chère, vous ne pouvez, vous ne devez pas l’avoir vu. Ce serait impropre.
Tel est le fond de la moralité anglaise. Ne pas parler de choses impropres, les faire sans avoir l’air d’y toucher, et surtout ne rien voir.
Dépourvu, je l’ai confessé déjà, de ces respectables scrupules, je vais continuer en immoral foreigner à dérouler devant le lecteur certains dessous de la pudique Albion.