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La vie nomade et les routes d'Angleterre au 14e siècle

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NOTES:

[1] Yearbooks of Edward I, édition Horwood, Londres, 1863, etc., 8o (collection du Master of the rolls), années 30-31 d'Édouard Ier.

[2] Lorsque Henri VIII donna à la cathédrale de Cantorbéry les terres du monastère dissous de Christ-church, il déclara faire cette donation «pour que les aumônes aux pauvres, la réparation des routes et des ponts et autres offices pieux de toute sorte se multipliassent et se répandissent au loin». Et sa concession était faite «in liberam, puram et perpetuam eleemosynam». (Elton, Tenures of Kent, Londres, 1867, 8o)

[3] Thorold Rogers, History of agriculture and prices in England, Oxford (Clarendon press), 1866-1882, 4 vol. 8o, t. I.

[4] Voy. Recherches historiques sur les congrégations hospitalières des frères pontifes, par M. Grégoire, ancien évêque de Blois. Paris, 1818, 8o.

[5] Registrum Palatinum Dunelmense, édition Hardy, 1873, 8o; t. I, pp. 615 et 641 (A. D. 1314), texte latin.

[6] Registrum Palatinum Dunelmense, t. I, p. 507.

[7] «Allso theare be mainteigned ..... and kept in good reparaciouns two greate stone bridges, and diuers ffoule and daungerous high wayes, the charge whereof the towne of hitsellfe ys not hable to mainteign. So that the lacke thereof wilbe a greate noysaunce to the kinges maties subiectes passing to and ffrom the marches of wales and an vtter ruyne to the same towne, being one of the fayrest and moste proffittable townes to the kinges highnesse in all the shyre.» (English Gilds; the original ordinances... from mss. of the 14th and 15th cent., ed. by Toulmin Smith.—Early English text Society, Londres, 1870, 8o, p. 249.)

[8] Archæologia, t. XXVII, p. 77, et t. XXIX, p. 380.

[9] Ms. Reg. 16, F. 2, au British Museum (Poésies de Charles d'Orléans, époque de Henri VII).

[10] Stow, The survey of London, Londres, 1633, fol., pp. 27 et suiv. Stow, qui examina les comptes des gardiens du pont pour une année (22 Henri VII), trouva que les revenus de la construction s'étaient élevés à 815 livres 17 shillings 2 pence. Le pont actuel date de notre siècle; il a été ouvert en 1831 à la circulation; la dépense occasionnée par sa construction a été de 1 458 311 livres sterling (trente-six millions et demi de francs).

[11] Stow, op. cit., p. 29; Chronicles of London Bridge, by an antiquary (James Thompson), Londres, 1827, 8o, p. 187.

[12] Moyennant le payement d'une taxe, dont un acte de 1334, inséré dans le Liber albus (éd. Riley), avait fixé très minutieusement le tarif.]

[13] Archæologia, t. XIX, p. 308. On voit assez souvent des représentations de ponts dans les manuscrits du quatorzième siècle; voy. notamment au British Museum les manuscrits Addition, 12 228, fol. 267, et 10 E. IV, fol. 192, etc. Ces ponts ont des arches rondes fortement maçonnées, des piles trapues et quelquefois d'assez jolies corniches. Il ne reste pas aujourd'hui en Angleterre de ponts du moyen âge aussi bien conservés que ceux que nous avons en France; nos voisins n'ont rien qui puisse soutenir la comparaison, par exemple avec le magnifique pont de la Calendre à Cahors (XIIIe siècle), ni avec les autres ponts mentionnés plus haut. Ils peuvent toutefois montrer comme curiosité (car il n'a plus d'utilité pratique) le vieux pont à trois branches de Crowland, qui paraît remonter, dans son état actuel, au quatorzième siècle.

[14] Yarm sur la Tees, à 44 milles N.-N.-O. d'York. Le «reale chymyn» dont il est question est la grand'route d'Écosse qui se dirigeait vers le midi en passant par York et Londres. Le pont fut reconstruit en 1400 par Skirlaw, évêque de Durham.

[15] Rotuli parliamentorum, t. I, p. 468. Le droit de pontagium est fréquemment mentionné dans le Liber custumarum, publié par Riley (collect. du Maître des Rôles); voir aussi les Fœdera (1816-1830), t. V, p. 520.

[16] Quelquefois, sans doute après avoir éprouvé lui-même ou par quelqu'un des siens le danger du passage, le roi fait une offrande assez considérable pour permettre à elle seule de grosses réparations. Ainsi, la quarante-quatrième année de son règne, Édouard III donne 15 livres sterling pour les réparations du pont de Newcastle-on-Tyne. (Issue Roll of Thomas de Brantingham, edited by F. Devon, 1835-1840, p. 392.)

[17] Rotuli parliamentorum, t. II, p. 100 (année 1338).

[18] Rotuli parliamentorum, t. II, p. 91 (9 Édouard III, 1335).

[19] Rotuli parliamentorum, t. II, p. 350.

[20] Rotuli parliamentorum, t. II, p. 111.

[21] Édition Luce, t. I, p. 257.

[22] Meaux près Beverley (Chronica monasterii de Melsa, édition E. A. Bond; collection du Maître des Rôles, Londres, 1868, 3 vol. 8o, t. I, p. XV).

[23] Voir les documents publiés par Riley, Memorials of London, Londres, 1868, 8o, p. 291.

[24] Rotuli parliamentorum, t. II, p. 107.

[25] Voir des représentations de ces charrettes dans les manuscrits du quatorzième siècle, et notamment dans le manuscrit 10 E. IV au British Museum, fol. 63, 94, 110, etc.

[26] Thorold Rogers, History of agriculture and prices, t. I, pp. 650-661.

[27] Statutes of the realm, 4 Édouard III, ch. III. Un quarter égale huit bushels, soit plus de deux hectolitres.

[28] Statutes of the realm, 36 Édouard III, ch. II et suiv.

[29] Il suffira de rappeler que les représentations de voitures de cette espèce sont fréquentes dans les manuscrits. On en trouvera plusieurs, à deux roues et très ornées, dans le roman du roi Meliadus (ms. du quatorzième siècle au British Museum, Addition, 12 228, fol. 198 et 243). La célèbre voiture à quatre roues du Luttrell psalter (aussi du quatorzième siècle) a été fréquemment reproduite, notamment par Turner et Parker dans leur Domestic architecture of England from Edward I to Richard II, Oxford, 1852, 4 vol. 8o, t. I, p. 141. On trouve aussi dans les manuscrits de curieuses représentations de litières posées sur des brancards et portées par deux chevaux, un par devant, un autre par derrière (ms. 118 français, roman de Lancelot, à la Bibliothèque nationale, fol. 285; deux personnes sont dans la litière; une dame et un chevalier blessé; quatorzième siècle).

[30] Histoire que raconte La Tour-Landry d'un saint ermite qui vit en rêve la femme de son neveu en purgatoire. Les démons lui enfonçaient des aiguilles ardentes dans les sourcils. Un ange lui dit que «c'estoit pour ce qu'elle avoit affaitié ses sourciz et ses temples, et son front creu, et arrachié son poil pour soy cuidier embellir et pour plaire au monde». (Le livre du chevalier de La Tour-Landry, édition Montaiglon, Paris, 1854, 12o.)

[31] Fille de Gilbert de Clare, comte de Gloucester et de Hereford, et de Jeanne d'Acres, fille d'Édouard Ier. Elle mourut le 4 novembre 1360. (A collection of all the wills.... of the kings and queens of England, etc.; publiée par J. Nichols, Londres, 1780, 4o, p. 22.)

[32] Sœur du roi (Issues of the exchequer, édition Devon, Londres, 1837, p. 142.)

[33] Thorold Rogers, History of agriculture and prices, t. I. p. 361.

[34] The Paston Letters (1422-1509), a new édition... by James Gairdner, Londres, 1872, 3 vol. 8o.

[35] Patent rolls and itinerary of King John, edited by T. D. Hardy, Londres, 1835.

[36] Liber quotidianus garderobæ, Londres, 1787, p. LXVII.

[37] «Archers.—And xxiiij archers on foote for garde of the kinges body, who shal goe before the kinge as he travaleth thorough the cuntry.» King Edward II's.. ordinances, 1323, éd. Furnivall, p. 46.

[38] Fleta seu commentarius juris anglicani, editio secunda, Londres, 1685, 4o, liv. II, chap. II. Ce traité fut composé sous Édouard Ier, dans la prison de la Flotte, par un juriste demeuré inconnu. Il est postérieur à 1292, car mention y est faite de la soumission de l'Écosse.

[39] Liv. II, chap. V. Une ordonnance d'Édouard II parle seulement de la marque au fer rouge sur le front. (King Edward II's household and wardrobe ordinances, A. D. 1323, Chaucer society, édition Furnivall, 1876.)

[40] Il lui envoyait à cet effet un mandatum, qu'il retirait lorsque le roi changeait d'avis sur le lieu où il devait aller, ce qui arrivait assez fréquemment. «Debet autem senescallus nomine capitalis justitiarii cujus vices gerit mandare vicecomiti loci ubi dominus rex fuerit declinaturus quod venire faciat ad certum diem, ubicumque tunc rex fuerit in ballivia sua, omnes assisas comitatus sui, et omnes prisones cum suis atachiamentis.» (Fleta.)

[41] «Habet etiam ex virtute officii sui potestatem procedenti ad utlagationes et duella jungendi et singula faciendi quæ ad justitiarios itinerantes, prout supra dictum est pertinent faciendi.»

[42] Fleta, liv. II, chap. III.

[43] Original authority of the King's council, p. 115.

[44] King Edward II's household and wardrobe ordinances, A. D. 1323, édition Furnivall, 1876, § 94.

[45] Ce droit seigneurial était attaché à certains manoirs et se transmettait avec eux. Voir la pétition d'une abbesse de l'île de Wight qui réclame (à cause des amendes dont elle devait bénéficier) la Vue de francpledge attachée au manoir de Shorwalle, qui lui a été donné. La dame Isabelle de Forte lui dispute ce droit. (Rotuli parliamentorum, t. II. p. 182, année 1347.)

[46] Notamment, comme dans la Vue de francpledge, si les ponts et les chaussées étaient bien tenus et à qui incombait le devoir de les réparer (Yearbooks of the reign of K. Edward I, édition Horwood, 1863, etc., t. I, p. 75).

[47] Les duels de Thomas de Bruges n'étaient pas ceux des cas de félonie et de crime où il allait de la mort du vaincu; c'était seulement le duel cum fuste et scuto, qui nécessitait beaucoup moins souvent, comme on le pense, le remplacement du champion. La vingt-neuvième année d'Édouard III, un duel eut lieu par champions entre l'évêque de Salisbury et le comte de Salisbury. Quand les juges en vinrent, conformément aux lois, à examiner les vêtements des combattants, ils trouvèrent que le champion de l'évêque avait plusieurs feuilles de prières et d'incantations cousues à ses habits (Yearbooks of Edward I, années 32-33, p. 16). La visite des vêtements se faisait toujours et avait précisément pour but de découvrir ces fraudes, qui étaient considérées comme les plus dangereuses et les plus déloyales.

[48] Voir la représentation de seigneurs et de dames dictant leurs lettres à des scribes, et de messagers les remettant aux destinataires dans le manuscrit 10 E. IV, au British Museum (commencement du XIVe siècle), fol. 305 et suiv., et dans le manuscrit Addit. 12228, fol. 238 et suiv.

[49] King Edward II's household and wardrobe ordinances, 1323, édition Furnivall, Londres, 1876, p. 46.

[50] Issue roll of Thomas de Brantingham, édition Fr. Devon, Londres, 1835, 4o, pp. XXI, XXXII, XXXVII, XLIV, 408; Issues of the exchequer, 1837, pp. 220, 255. Des pages entières du rôle de Thomas de Brantingham (ex. pp. 154-155) sont remplies par des payements reçus par des messagers, ce qui montre l'usage fréquent qu'on devait faire de leurs services.

[51] Issues of the exchequer, p. 202.

[52] Langland, The vision of William concerning Piers the Plowman, édition Skeat, texte C, passus XIV, vers 44 et suiv.

[53] Rotuli parliamentorum, t. I, p. 48, 18 Éd. I.

[54] Wardrobe accounts of Edward II.Archæologia, t. XXVI, pp. 321, 336 et suiv.

[55] Il suffit de parcourir Froissart pour se rendre compte de l'extrême fréquence de cet usage: Jean de Hainaut arrive à Denain: «Là se hébergea en l'abbaye cette nuit» (liv. I, part. I, chap. XIV); la reine débarque en Angleterre avec le même Jean de Hainaut: «.... et puis trouvèrent une grand'abbaye de noirs moines que on clame saint Aymon, et s'y herbergèrent et rafraîchirent par trois jours» (chap. XVIII); «là s'arrêta le roi et se logea en une abbaye» (chap. CCXCII); «le roi Philippe... vint en la bonne ville d'Amiens, et là se logea en l'abbaye du Gard» (chap. CCXCVI), etc.

[56] Publiés par Larking et Kemble, The Knights Hospitallers in England, Camden Society, 1857, 4o. C'est le texte d'un manuscrit retrouvé à Malte et intitulé: «Extenta terrarum et tenementorum Hospitalis Sancti Johannis Jerusalem in Anglia. A. D. 1338».

[57] «... Una cum supervenientibus, quia dux Cornubiæ juxta moratur» (pages 99, 101 et suiv.).

[58] Statutes of the realm, 3 Éd. I, chap. I.

[59] Statutes of the realm, années 1309 et 1315-1316 (Articuli cleri, 9 Éd. II, chap. XI).

[60] Fleta, liv. I, chap. XX.

[61] Rotuli parliamentorum, t. III, p. 501, année 1402.

[62] Rotuli parliamentorum, t. III, p. 46, ann. 1378. Le clergé, d'autre part, se plaint de ce que les shériffs viennent quelquefois «ove lour femmes et autre excessif nombre de gentz» s'installer dans les monastères sous prétexte de tournées pour le compte du roi. (1 Rich. II, 1377.)

[63] «Mensæ de medio remouentur.» Description d'un dîner en Angleterre, par Barthélemy de Glanville (XIVe siècle), Bartholomi Anglici de rerum proprietatibus, Francfort, 1601, 8o, liv. VI, chap. XXXII. Smollett, au dix-huitième siècle, note l'existence d'usages tout semblables en Ecosse: on dîne puis on dort dans le hall, où l'on a étendu des couchettes à la place des tables. (Humphrey Clinker.)

[64] Turner et Parker, Domestic architecture in England from Edward I to Richard II, Oxford, 1853, 8o, p. 75. Voir aussi dans l'Archæologia, VI, p. 36, la description avec dessins du hall royal d'Eltham.

[65] Eglogue III, dans l'édition publiée par la Percy society du Cytezen and Vplondyshman, 1847, 8o, p. LI.

[66] Le texte latin de leur compte de dépense a été publié par Thorold Rogers dans son History of agriculture and prices, t. II, p. 635.

[67] Liber albus, édition Riley, p. LVIII.

[68] Ce manuel a été publié par M. Paul Meyer dans la Revue critique, t. X, p. 373.

[69] Ms. 10 E. IV, fol. 114.

[70] Statut de 1285; 13 Éd. I (Statutes of the realm).

[71] Statutes of the realm, Londres, 1810, fol., t. I, p. 246.

[72]

«An haywarde and an heremyte, the hangeman of tyborne,

Dauwe the dykere with a dosen harlotes

Of portours and of pyke-porses, and pylede toth-drawers.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ther was lauhyng and lakeryng, and 'let go the coppe!»

Bargeynes and beuereges by-gunne to aryse,

And setyn so til evesong rang.»

The vision of William concerning Piers the Plowman, édition Skeat, Londres (Early english text society), 1873, 8o; texte C, passus VII, vers 361 et suivants.

[73] Le Livre de la mutacion de fortune, liv. III (ms. 603 à la Bibliothèque nationale).

[74] Voir un exemple d'ermite installé au coin d'un pont dans un acte royal qui maintient formellement les privilèges de l'«Heremyte of the brigge of Loyne and his successours» (4 Éd. IV, Rotuli parliamentorum, t. V, p. 546).

[75] Voir supra le rôle des clercs dans la collecte des offrandes, la garde et l'entretien des ponts (chap. I).

[76] 12 Rich. II, chap. VII (Statutes of the realm).

[77] The vision of William concerning Piers the Plowman, édition Skeat, texte C, passus I, vers 27, et passus X, vers 195.

[78]

Ac eremiten that en-habiten by the heye weyes,

And in borwes a-mong brewesters and beggen in churches.

Ibidem, passus X, vers 189.)

[79] Passus X, vers 140. Le matin il se lève quand bon lui semble et il se demande tout de suite où il pourra aller prendre son repas, ou bien qui lui donnera du lard, du pain, du fromage; il rapporte tout cela en sa maison et vit dans la paresse:

And when hym lyketh and lust hus leue ys to aryse;

When he ys rysen, rometh out and ryght wel aspieth

Whar he may rathest haue a repast other a ronnde of bacon,

Suluer other sode mete and som tyme bothe,

A loof other half a loof other a lompe of chese;

And carieth it hom to hus Cote and cast hym to lyue

In ydelnesse and in ese.

[80] Passus X, vers 208.

[81] Passus X, vers 251:

Ac while he wrought in thys worlde and wan hus met

He sat atte sydbenche and secounde table; [with treuthe,]

Cam no wyn in hus wombe thorw the weke longe,

Nother blankett in hus bed ne white bred by-fore hym.

The cause of al thys caitifte cometh of meny bisshopes

That suffren suche sottes.

[82] Le Dit de frère Denise. (Œuvres complètes de Rutebeuf, édition Jubinal, Paris, 1874, 3 vol. 12o, t. II, p. 63.)

[83] Ce texte a été publié dans l'Archæological journal, t. IV, p. 69.

[84] Richard II eut plusieurs fois à les renouveler et confirmer, mais sans effet. Dans son premier statut sur ce sujet, il constate le luxe de partisans dans lequel se complaisaient des gens assez pauvres: «pur ceo qe plusours gentz de petit garison de terre, rent ou d'autres possessions font grantz retenuz des gentz sibien d'esquiers come d'autres en plusours parties del roialme...» (1 Rich. II, chap. VII). Le troisième statut de la treizième année de Richard, celui de la seizième année (chap. IV), celui de la vingtième année (chap. I et II), sont également dirigés contre l'abus des livrées et le nombre des partisans des «seigneurs espirituels et temporels». (Statutes of the realm.) Henri VI renouvela inutilement ces statuts.

[85] 2 Rich. II, statut I, chap. VI. (Statutes of the realm.)

[86] Le tableau que présente ce statut est assez complet pour qu'il ne soit pas nécessaire de citer d'autres textes. Dans les pétitions adressées au parlement on trouvera de très nombreuses plaintes de particuliers pour des actes de violence dont ils ont été victimes, pour des emprisonnements du fait de leurs ennemis, des vols, des cas d'incendie, de destruction du gibier ou du poisson des parcs. Exemples: pétition d'Agnès d'Aldenby, qui est rançonnée par des malfaiteurs (Rotuli parliamentorum, t. I, p. 375); d'Agnès Atte Wode, battue ainsi que son fils et rançonnée (I, p. 372); des habitants de plusieurs villes du comté d'Hereford qui ont été emprisonnés et rançonnés par le chevalier Jean de Patmer (I, p. 389); de Jean de Grey, qui est attaqué par quinze malfaiteurs assez déterminés pour mettre le feu à une ville et donner l'assaut à un château (I, p. 397); de Robert Power, qui est rançonné et a son château saccagé, ses gens battus par des hommes «tut armez come gent de guerre» (I, p. 410); de Rauf le Botiller, qui a vu piller et brûler son château par 80 hommes venus pour cela avec armes et bagages, amenant des cordes et des haches sur des charrettes (II, p. 88), etc. En France, bien entendu, les méfaits de ce genre étaient encore plus nombreux, mais l'état de guerre y était alors continuel.

[87] Rotuli parliamentorum, t. II, p. 351.

[88] Rotuli parliamentorum, t. II, p. 201 (22 Éd. III, 1348).

[89] Ibid., t. II, p. 165.

[90] Les pénitences de cette sorte n'étaient pas appliquées seulement aux hommes. Les femmes de toutes les conditions devaient s'y soumettre. On peut voir dans ce même registre palatin de Durham le cas d'Isabelle de Murley, condamnée pour adultère avec Jean d'Amundeville, mari de sa sœur, à recevoir publiquement «sex fustigationes circa forum Dunelmense» (t. II, p. 695). Autre exemple dans les Constitutiones.... Walteri de Cantilupo, Wigornensis episcopi A. D. 1240; Wilkins, Concilia Magnæ Britanniæ et Hiberniæ, Londres, 1737, 4 vol. fol., t. I, p. 668.

[91] Edition Aungier, Camden society, 1844, 4o, p. 42 (écrites par un contemporain des événements).

[92] Articuli cleri, 9 Éd. II, chap. X (Statutes of the realm).

[93] Il défend que les gardiens se tiennent dans le cimetière, à moins qu'il n'y ait un danger de fuite imminent. Le félon peut avoir dans l'église «necessaria vite» et il peut en sortir librement «pro obsceno pondere deponendo».

[94] Statutes of the realm, t. I, p. 250, texte de date incertaine, mais se rapportant probablement au règne d'Édouard II. D'après le Fleta (liv. I, ch. XXIX), au bout de 40 jours d'asile, si les malfaiteurs n'ont pas forjuré le royaume, on doit leur refuser la nourriture et il ne leur sera plus permis d'émigrer. Pour gagner le port, d'après la même autorité, le félon porte un costume qui le fait reconnaître; il est «discinctus, discalceatus, capite discooperto, in pura tunica, tanquam in patibulo suspendendus, accepta cruce in manibus».

[95] Statutes of the realm, 2 Rich. II, chap. III. On s'était déjà plaint de ces fraudes sous Édouard III. Une pétition des communes au parlement de 1376-1377 (Rotuli parliamentorum, t. II, p. 369) constate que certaines gens, après avoir reçu en prêt de l'argent ou des marchandises et avoir fait une prétendue donation de tous leurs biens à des amis, «s'enfuent à Westmonster, Seint Martyn ou autres tils places privilegeez, et illeoqs vivent long temps... tan qe lesdites creaunsours serront moult leez de prendre une petit parcelle de lour dette, et relesser le remenant». Alors les débiteurs rentrent chez eux et leurs amis leur rendent tous leurs biens.

[96] Croniques de London, 1844, 4o, Camden society, p. 42.

[97] Ibidem, p. 52.

[98] History of the reign of king Henry the seventh.

[99] Rotuli parliamentorum, 21 Éd. III, t. II, p. 178. Voir aussi la pétition des communes en 1330-1331, 25 Éd. III, t. II, p. 229.

[100] «Pur ceo qe nostre seigneur le roi, par suggestions meyns véritables, ad plusours foitz granté sa charte de pardon as larons notairs, et as communes murdrers, fesantz à lui entendre q'ils sont demorantz en ses guerres de outre meer, là où ils sont sodeinement retournez en lour pays à perseverer en lour mesfaitz....» Le roi ordonne qu'on inscrira dans les chartes «le noun de lui qi fist la suggestion au roi». Et les juges devant qui cette charte sera présentée par les félons pour avoir leur liberté auront le pouvoir de faire enquête, et s'ils trouvent que la suggestion n'est pas fondée, ils tiendront la charte pour non avenue (Rotuli parliamentorum, t. II, p. 253, année 1353).

[101] Règlement de 1313 (Munimenta academica, or documents illustrative of academical life and studies at Oxford, éd. II. Anstey, Londres, 1868, 2 vol. 8o. Collection du Maître des Rôles, t. I, p. 91). La peine était la prison et la perte des armes.

[102] 5 Éd. III, ch. XIV.

[103] L'aïeul du roi actuel, lequel aïeul était Édouard Ier.

[104] Statut de Winchester; 13 Éd. I, ch. IV. Statutes of the realm.

[105] Cette faculté de faire courir sus à la première personne venue était, comme une foule de droits de ce temps, à la fois une garantie pour la sécurité publique et une arme dangereuse aux mains des félons. Des voleurs s'en servaient et il leur arrivait de faire emprisonner par ce moyen leur propre victime. Alisot, femme de Henri de Upatherle, expose au roi que son mari a été fait prisonnier par les Écossais à la bataille de Sterling, est resté plus d'un an leur captif, puis est revenu après avoir payé quarante livres de rançon. En son absence, Thomas de Upatherle et Robert de Prestbury s'emparèrent des terres qu'il possédait à Upatherle, se les partagèrent, abattirent les maisons et en tout agirent en propriétaires, emportant chez eux tout le bien qu'ils purent. Le retour du prisonnier vint les surprendre; dès qu'ils surent qu'il avait reparu sur ses terres, «le dit Thomas, par faus compassement entre luy et le dit Robert s'en leva hiewe et crie sur le dit Henry, et lui surmist qe il lui avoit robbé de ses chateux à la value de cli». Ils furent crus: «le dit Henri fut pris et emprisoné en chastle de Glocestre longe temps,» en attendant la venue des justices, exactement comme le disait le statut. Henri finit par recouvrer sa liberté et obtint un bref contre ses ennemis; mais ceux-ci, informés à temps, vinrent trouver leur victime «et baterunt le dit Henri en la ville de Gloucestre, c'est asaver debrescerunt ses deux braaz, ses deux quises et ses deux jaunbes, et sa teste de chescun parte, et son corps tut naufré et vilement treté, qe a graunt peine eschapa la mort». La réponse du roi n'est guère satisfaisante: «Si le baron (mari) seit en vie, la pleinte est seon (sienne), et s'il seit mort, la pleinte de la femme est nulle» (Rotuli parliamentorum, t. II, p. 35, année 1330).

[106] Diz de l'erberie. Œuvres, édition Jubinal, 1839, t. I, p. 250; l'orthographe de la citation est modernisée.

[107] Recueil d'Isambert, t. III, p. 16, et t. IV, p. 676.

[108] Remède pour les maladies de la rate (Rosa Anglica).

[109] Memorials of London, documents se rapportant aux treizième, quatorzième et quinzième siècles, publiés par Riley, Londres, 1868, 8o, p. 466.

[110] Rotuli parliamentorum, 9 II. V, t. IV, p. 130.

[111] Statutes of the realm, 3 H. VIII, ch. XI, 32 H. VIII, ch. XLII, et 34-35 H. VIII, ch. VIII.

[112] The Fox, acte II, scène I (1605).

[113] Coryat's crudities, reprinted from the edition of 1611, Londres, 1776, 3 vol. 8o, t. II, p. 50. Coryat était parti de Douvres le 14 mai 1608.

[114] On s'habituait à lire les vers à haute voix au lieu de les chanter. Chaucer prévoit que son poème de Troïlus pourra être lu ou chanté indifféremment et il écrit, s'adressant à son livre:

So preye I to God, that non myswrite the,

Ne the mys-metere, for defaute of tonge!

And red wher so thow be, or elles songe,

That thow be understonde, God I beseche!

(Livre dernier, strophe CCLVIII.)

[115] Sir Gawayne, édition Morris, pp. 38 et suiv.

[116] Les manuscrits brillamment enluminés se multiplient; on les recherche et on les paye fort cher. Édouard III achète à Isabelle de Lancastre, nonne d'Aumbresbury, un livre de romans qu'il lui paye 66 livres 13 shillings et 4 pence, ce qui était une somme énorme. Quand le roi eut ce livre, il le garda dans sa propre chambre. (Issues of the exchequer, édition Devon, 1837, p. 144.) Richard II (ibidem, p. 213) achète pour 28 livres une bible en français, un Roman de la Rose et un Roman de Percival. Pour se faire une idée de ces prix, il faut se rappeler, par exemple, que, l'année avant qu'Édouard achetât son livre de romans, les habitants de Londres inscrivaient dans les comptes de la ville 7 livres 10 shillings pour dix bœufs qu'ils avaient donnés au roi, 4 livres pour 20 porcs et 6 livres pour 24 cygnes. (Memorials of London and London life, documents publiés par Riley, 1868, p. 170.)

[117]

He luffede glewmene well in haulle,

He gafe thame robis riche of palle

Bothe of golde and also fee;

Of curtasye was he kynge,

Of mete and drynke no nythynge

One lyfe was none so fre.

(The Thornton romances; Isumbras, éd. Halliwell.)

[118] Th. Wright, Domestic manners and sentiments, etc., 1862, 8o, p. 181.

[119] Année 40 Éd. III, Issue rolls of the exchequer, p. 188.

[120] Voir deux exemples de cas pareils dans l'introduction à l'Issue roll of Thomas de Brantingham, p. XXXIX.

[121] A roll of the household expenses of Richard de Swinfield, bishop of Hereford, edited by J. Webb, Camden society, Londres, 1854-1855, 2 vol. 4o, t. I, pp. 152 et 155.

[122] Texte C, passus XII, vers 35.

[123] Arthur, après un exploit de Gauvain, s'assied à son repas,

Wythe alle maner of mete and mynstralcie bothe.

Le deuxième jour que passe Gauvain chez le Chevalier Vert,

Much glame and gle glent vp ther-inne,

Aboute the fyre vpon flet, and on fele wyse,

At the soper and after mony athel songe[gh]

As condutes of kryst-masse, and carole[gh] newe,

With alle the manerly merthe that mon may of telle.

Le troisième jour,

With merthe and mynstralsye, with mote[gh] at hor wylle

Thay maden as mery as any men mo[gh]ten.

(Sir Gawayne, éd. Morris, 1864, pp. 16 et 53 et vers 1952.)

[124]

And so bifel that, after the thridde cours,

Whyl that this king sit thus in his nobleye,

Herkning his minstralles her thinges pleye

Biforn him at the bord deliciously.....

(Squieres tale.)

[125] Texte du contrat:

«Ceste endenture, faite le V jour de juyn, l'an tierce nostre sovereigne seigneur le roi Henri, puis le conquest quint, tesmoigne que John Clyff ministral, et autres XVII ministralls, ount resceuz de nostre dit seigneur le roy, par le mayns de Thomas count d'Arundell et de Surrie, tresorer d'Engleterre, XL l. s. sur lour gages a chescun de ceux XII d. le jour pur demy quarter de l'an, pur servir nostre dit seigneur le roy es parties de Guyen, ou aillours,» etc. Rymer, Fœdera, année 1415.

[126] Fœdera, sub anno 1387.

[127] Ibidem, sub anno 1464.

[128] Issue roll of Thomas de Brantingham; édition Devon, 1835, 4o, pp. 54 et suiv. et 296 et suiv. Ces pensions étaient accordées pour la vie.

[129] Wharton, édition d'Hazlitt, t. II, p. 98. Langland note de même le bon accueil que l'on faisait aux ménestrels du roi quand ils étaient de passage, afin de plaire au maître, qu'on savait sensible à ces marques de bon vouloir. (Voir la note suivante.)

[130]

Clerkus and knygtes welcometh kynges mynstrales,

And for loue of here lordes lithen hem at festes;

Much more me thenketh riche men auhte

Haue beggers by-fore hem whiche beth godes mynstrales.

(Texte C, passus VIII, vers 97.)

[131] Voir un dessin de cette galerie dans une miniature reproduite par Eccleston (Introduction to english antiquities, Londres, 1847, 8o, p. 221). Aux sons de la musique des ménestrels, quatre hommes sauvages dansent en faisant des contorsions, des bâtons sont par terre, sans doute pour leurs exercices; un chien saute au milieu d'eux en aboyant.

[132] Treizième siècle (Album de Villard de Honecourt, publié par Lassus et Darcel, 1858, 4o, planche IV).

[133] Francisque Michel, La riote du monde, etc., Paris, 1834, 8o, p. 28.

[134] On peut voir à la cathédrale d'Exeter les instruments de musique dont on se servait au quatorzième siècle, sculptés dans la Minstrels' gallery (série d'anges jouant de la musique).

[135] «.... de loco tamen ad locum in diebus festivalibus discurrunt et proficua illa totaliter percipiunt e quibus ministralli nostri prædicti, et cæteri ministralli nostri pro tempore existentes, in arte sive occupatione prædicta sufficienter eruditi et instructi, nullisque aliis laboribus, occupationibus sive misteris utentes, vivere deberent.»

[136] «Volumus ... quod nullus ministrallus regni nostri prædicti, quamvis in hujusmodi arte sive occupatione sufficienter eruditus existat, eadem arte... de cætero, nisi de fraternitate sive gilda prædicta sit et ad eandem admissus fuerit et cum fratribus ejusdem contribuerit, aliquo modo utatur.»

[137] Rymer, Fœdera, 24 avril 1469.

[138] Rotuli parliamentorum, t. III, p. 508.

[139] Les ballades concernant Robin Hood ont été recueillies par Ritson: Robin Hood ballads, 2 vol., Londres, 1832. La grande majorité des chants qui nous sont parvenus sur ce héros n'est malheureusement que du seizième siècle; mais il en est quelques-uns d'antérieurs; sa popularité au quatorzième siècle était très grande.

[140] The wyf of Bathes tale (68 vers sur l'égalité des hommes et sur la noblesse); de même dans le Persones tale: «Eeck for to pride him of his gentrie is ful gret folye.... we ben alle of oon fader and of oon moder; and alle we ben of oon nature roten and corrupt, bothe riche and pore» (édition Morris, t. III, p. 301).

Cf. ces vers d'une pièce française du même siècle (cités dans le Discours sur l'état des lettres au quatorzième siècle, Histoire littéraire de la France, t. XXIV):

Nus qui bien face n'est vilains,

Mès de vilonie est toz plains

Hauz hom qui laide vie maine:

Nus n'est vilains s'il ne vilaine.

[141] «Sicut lex justissima, provida circumspectione sacrorum principum stabilita, hortatur et statuit ut, quod omnes tangit ab omnibus approbetur, sic,» etc., Fœdera, sub anno 1295. Les appels directs d'Édouard Ier à son peuple contribuèrent à développer de bonne heure chez les Anglais le sens des devoirs, des droits et des responsabilités politiques. Dans une de ses nécessités, alors que le parlement existe à peine, il en vient à expliquer sa conduite au peuple et à se justifier: «...Lui rois, sur ceo, et sur l'estat de lui, e de sun reaume, e coment les busoignes du reaume sunt alées à une pies, fait asavoir e voet que tutz en sachent la vérité, laquelle s'enseut...» Fœdera, sub anno 1297.

En France, les proclamations de principes très libéraux sont fréquentes dans les édits royaux, mais ces grands mots ne sont qu'un leurre, et on prend à peine le soin de le dissimuler. Dans son ordonnance du 2 juillet 1315, Louis X déclare que, «comme selon le droit de nature chacun doit naistre franc», il a résolu d'affranchir les serfs de ses domaines, mais il ajoute qu'il le fera pour de l'argent; et trois jours après, craignant que son bienfait ne soit pas suffisamment prisé, il ajoute de nouvelles considérations où la philosophie intervient encore d'une étrange manière: «Pourroit estre que aucuns par mauvez conseil et par deffaute de bons avis, charroient en desconnessance de si grant benefice et de si grant grace, que il voudroit mieus demourer en la chetivité de servitude que venir à estat de franchise, nous vous mandons et commettons que vous de telles personnes, pour l'aide de nostre présente guerre, considérée la quantité de leurs biens, et les conditions de servitude de chascun, vous en leviez si souffisamment et si grandement comme la condition et la richesse des personnes pourront bonnement souffrir et la nécessité de nostre guerre le requiert.» (Recueil d'Isambert, t. III, p. 102.)

[142] «.... Quorum adeo error invaluit, ut a præclaris domibus non arceantur, etiam illi qui obscenis partibus corporis oculis omnium eam ingerunt turpitudinem, quam erubescat videre vel cynicus,» etc. (Polycraticus, liv. Ier, chap. VIII.)

[143] Historical papers from the northern registers; édition Raine (Collection du Maître des rôles).

[144]

Ich can nat tabre ne trompe ne telle faire gestes,

Farten ne fithelen at testes ne harpen,

Japen ne jogelen ne gentilliche pipe,

Nother sailen ne sautrien ne singe with the giterne.

Édition Skeat, (texte C, passus, XVI, vers 200.)

[145] Wright donne dans ses Domestic manners and sentiments, 1862, p. 167, la reproduction des miniatures de deux manuscrits du British Museum, qui représentent la danse d'Hérodiade sur les mains.

[146] Issue rolls of the exchequer, édition Devon, p. 212.

[147] The Nut-Brown Maid, Skeat, Specimens of English Literature, Clarendon Press, 1871.

[148] Statut de Winchester, 13 Éd. I, chap. IV, confirmé par Édouard III (Statutes of the realm).

[149] «Item videtur nulla esse utlagarda si factum pro quo interrogatus est civile sit et non criminale.» (Bracton, Collection du Maître des rôles, t. II, p. 330.)

[150] Yearbooks of Edward I, années 30-31, p. 533 (Collection du Maître des rôles).

[151] Yearbooks of Edward I, années 30-31, pp. 537-538.

[152] Liv. I, chap. XXVII.

[153] Bracton, t. II, pp. 340-342.

[154] Yearbooks of Edward I, années 30-31, p. 515. Quelquefois on profitait de l'absence de son ennemi sur le continent pour affirmer au magistrat qu'il était en fuite et le faire déclarer outlaw: ainsi, le clerc Jean Crochille se plaint au parlement d'avoir été mis injustement hors la loi pendant un voyage qu'il avait fait en cour de Rome, 1347 (Rotuli parliamentorum, t. II, p. 171); le clerc Robert de Thresk est de même déclaré outlaw pendant son absence du royaume «par malice de ses accusours». (Ibidem, même année, p. 183.)

[155] Yearbooks of Edward I, années 21-22, p. 447.

[156] D'après Seebohm (The Black Death and its place in English History; deux articles dans la Fortnightly Review en 1865), plus de la moitié de la population mourut pendant l'année 1348-1349. Voici le tableau frappant que trace Knyghton, un contemporain, de la peste à Leicester: «Et moriebantur quasi tota valitudo villæ....valde pauci erant qui de divitiis vel quibuslibet rebus curam agerent.... Et oves et boves per campos et inter segetes vagabant.... sed in sulcis deviis et sepibus morte perierunt numero incomputabili.» A l'automne, la main-d'œuvre est hors de prix et une partie de la récolte est laissée sur pied (Decem scriptores de Twysden; col. 2598).

[157] Rotuli parliamentorum, t. II, p. 233. Cf. les ordonnances françaises; celle de Jean, de cette même année (Recueil d'Isambert, t. IV, p. 576), prescrit aux «gens oiseux» de Paris de travailler ou de s'en aller, ce qui était moins radical et encore moins utile que les règlements anglais. Une autre ordonnance de Jean (nov. 1354) est dirigée contre les ouvriers qui vont de ville en ville chercher de gros gages, partout «où les ordonnances ne sont mie adroit gardées» (Ibid., p. 700). Ils sont menacés de la prison, du pilori et du fer rouge.

[158] Rotuli parliamentorum, t. II, p. 261; parlement de 1354.

[159] Statut, 34 Éd. III, chap. IX, année 1361-2.

[160] Rotuli parliamentorum, t. II, p. 312 et 340.

[161] Rotuli parliamentorum, p. 340; parlement de 1376.

[162] Langland montre, de même, le mendiant éhonté qui va, sac sur le dos, quêter de porte en porte, et qui pourrait fort bien, s'il voulait, gagner son pain et sa bière en travaillant; il sait un métier, mais il préfère ne pas l'exercer:

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

And can som manere craft in cas he wolde hit vse,

Thorgh whiche crafte he couthe come to bred and to ale.

(Texte C, passus X, vers 151.)

[163] Statutes of the realm, 23 Ed. III, chap. VII.

[164] Rotuli parliamentorum, t. III. pp. 17, 46, 65.

[165] Statutes of the realm, 7 Ric. II, chap. V.

[166] Statutes, 12 Ric. II, chap. III.

[167] Voir au British Museum, dans un manuscrit des décrétales (10 É. IV), la représentation d'un moine mis dans des ceps; un autre moine lie l'extrémité des poutres avec des cordes (fol. 222). Voir aussi ces instruments de torture dans Foxe, Actes and monuments, Londres, 1562, fol., pp. 390, 1272, etc.

[168] Gleanings from the public records, par M. H. Hewlett, dans l'Antiquary de mars 1882.

[169] 12 Rich. II, chap. VII.

[170] 12 Rich. II, chap. VII.

[171] Statutes, 13 Rich. II, chap. XIII.

[172] Walsingham, Historia anglicana, sub anno 1381.

[173] The statutes at large, édition O. Ruffhead, Londres, 1763, t. I, pp. 53 et 343, 3 Éd. I, ch. XXXIV, et 2 Rich. II, ch. V.

[174] Rotuli parliamentorum, t. III, p. 294.

[175] 5 Rich. II, st. 2, chap. V.

[176] On l'a souvent considéré comme un Wyclifite; mais, de même que beaucoup de ses pareils, il ne partageait pas toutes les idées du maître, et en avait d'autres, de son côté, qui lui étaient propres; ainsi, suivant lui, les enfants naturels ne pouvaient aller au ciel.

[177] Chronicon Angliæ, 1328-1388, édition Thompson, 1874, 8o.

[178] English prose treatises of Richard Rolle de Hampole, édition Perry, Londres, 1866, 8o.

[179] Jack Straw, d'après la confession que rapporte de lui son contemporain le moine, Thomas Walsingham, n'aurait voulu conserver d'autres religieux sur la terre que les frères mendiants: «Soli mendicantes vixissent super terram qui suffecissent pro sacris celebrandis aut conferendis universæ terræ.» (Historia anglicana, 1867-1869, t. II, p. 10.)

[180] The vision of William concerning Piers the Plowman, édition Skeat, texte C, passus XXIII, vers 274.

[181] The vision of William concerning Piers the Plowman, texte C, passus XVII, vers 352.

[182] Thomas d'Eccleston, auteur du Liber de adventu minorum in Angliam (publié par Brewer dans ses Monumenta franciscana), vit la période la plus florissante des ordres moindres. Son livre est d'une naïveté extrême et abonde en récits de visions et de faits merveilleux. La vision dont il est question ici se trouve à la page 28 des Monumenta.

[183] Matthieu Paris, Historia Anglorum, Londres, 1866, 3 vol. 8o, t. III, p. 145.

[184] Speculum vitæ B. Francisci et sociorum eius; opera fratris G. Spoelberch. Anvers, 1620, 1re partie, chap. IV.

[185] Il y avait à peine trente ans que les frères avaient paru en Angleterre et ils y possédaient déjà quarante-neuf couvents (Monumenta franciscana, édition Brewer, Londres, 1858, 8o, p. 10). On trouvera dans Matthieu Paris un très bon exposé du rôle des frères mineurs en Angleterre à leur arrivée dans ce pays, de la vie pauvre, humble et utile qu'ils menèrent d'abord. Historia Anglorum, édition Madden, Londres, 1866, 3 vol. 8o, t. II, p. 109.

[186] Voir la Defensionem curatorum contra eos qui privilegiatos se dicunt (4o, sans date), discours prononcé en 1357 par Richard Fitz-Ralph, archevêque d'Armagh, et où sont dénoncés les empiètements successifs des frères mendiants au détriment des curés et autres ecclésiastiques.

[187] Monumenta franciscana ut supra; pp. 514 et suivantes. Cette bibliothèque avait été fondée par le célèbre Richard Whittington maire de Londres en 1397, 1406 et 1419.

[188] Il y avait dans la même église le cœur de la reine Éléonore, mère d'Édouard Ier. En rapportant qu'il y fut déposé, le moine Rishanger, un contemporain, fait la cruelle remarque suivante, que Walsingham ne manque pas de reproduire dans son Historia anglicana (sub anno 1291-1292): «Sepultum est itaque corpus ejus in monasterio Ambresburiæ, cor vero Londoniis, in ecclesia fratrum minorum; qui sicut et cuncti fratres reliquorum ordinum aliquid de corporibus quorumcumque potentium morientium sibimet vendicabant, more canum cadaveribus assistentium, ubi quisque suam particulam avide consumendam expectat.»

[189] «Freres bylden mony grete chirchis and costily waste housis, and cloystris as hit were castels, and that withoute nede... grete housis make not men holy, and onely by holynesse is god wel served.» (Select english works, t. II, p. 380.)

[190] Monumenta franciscana, p. 541. De là les reproches des satiristes.

Of thes frer mynours me thenkes moch wonder,
That waxen are thus hauteyn, that som tyme weren under.

Th. Wright, Political poems and songs, Londres, 1859, 2 vol. 8o, t. I,
p. 268, chanson de la deuxième moitié du quatorzième siècle.

[191] Ms. 10 E. IV. au British Museum, fol. 109 et suivants.

[192] «En le mesme temps (20 Éd. II) les frères prechours se mistrent à le fuite pur ceo qe ils se doterent estre maubailiz et destrutz, pur ceo qe le comunalté les avoyent mult encountre queor (cœur) pur lour orgelousse port, qu'ils ne se porteient come frères duissent.» (Croniques de London, Camden society, p. 54.)

«Sciatis quod intelleximus qualiter aliquæ personæ de regno nostro Angliæ, per instigationem maligni spiritus... faciunt et in dies facere nituntur dampna et scandala dilectis nobis in Christo religiosis viris fratribus de ordine minorum.... moventes populum nostrum in aperto et in secretis contra eos, ad destruendum domos dictorum fratrum, dilacerando habitus eorum super eos, et aliquos verberando et male tractando, contra pacem nostram....» (Proclamation de Richard II en 1385. Rymer, Fœdera, édition de 1704, t. VII, p. 458.)

[193] 20 Éd. III, 1346, Rotuli parliamentorum, t. II, p. 162.

[194] «... Bi siche resouns thinken many men that thes lettris mai do good for to covere mostard pottis.» (Select english works, t. III, p. 381.) Autre allusion à ces lettres dans les Political poems publiés par Wright, 1859, t. I, p. 257.

[195] Eulogium historiarum, édition Haydon, Collection du Maître des rôles, Londres, 1858, 3 vol. 8o, t. III, p. 391, année 1402.

[196] Holinshed, Chronicles, Londres, 1587, 5 vol. fol., t. III, p. 945. Ce frère avait refusé le serment de suprématie.

[197] D'après Hardy: Registrum palatinum Dunelmense, Introduction.

Théodore, archevêque de Cantorbéry, au neuvième siècle, dressa une sorte de tarif de ces échanges: «Pro uno mense quem in pane et aqua pœnitere debet psalmos mille ducentos flexis genibus decantet.—Item, alio modo, duodecim triduanæ singulæ cum psalteriis tribus impletis et cum palmatis trecentis per singula psalteria excusant unius anni pœnitentiam.—Centum solidi dati in eleemosynam annum excusant.» (Theodori archiepiscopi Cantuariensis pœnitentiale, dans la Patrologie de Migne, t. XCIX, col. 938 et 940.)

Halitgarius, aussi au neuvième siècle, s'occupa de même de dresser des tables de pénitences: «Pro uno mense, quem in pane et aqua jejunare debet, psalmos mille ducentos genibus flexis, vel sine genuum flexione mille DLXXX psalmos decantet.» Il ajoute qu'on continue de même, s'il y a lieu, pour toute la première année de pénitence, soit 20 160 psaumes à chanter si on ne se met pas à genoux. (Halitgarii episcopi Cameracensis liber pœnitentialis, dans la Patrologie de Migne, t. CV, col. 706).

[198] Voir Chaucer's pardoner and the pope's pardoners, by Dr J. J. Jusserand. London, Chaucer society, 8o.

[199]

Suche glaring eyghen hadde he as an hare.

[200] «Cum sit statutum in canone, ne qui eleemosynarum quæstores ad prædicandum aut indulgentias clero et populo insinuandum sine literis dioecesanis aut apostolicis admittantur, literæque apostolicæ quæstoribus hujusmodi concessæ ante admissionem eorum per dioecesanos examinari debeant diligenter; ex gravi tamen multorum querela ad nostrum pervenit auditum, quod nonnulli ex hujusmodi quæstoribus, non sine multa temeritatis audacia, motu suo proprio, in animarum subditorum nostrorum periculum et jurisdictionis nostræ elusionem manifestam, indulgentias populo concedunt, super votis dispensant, et perjuriis, homicidiis, usuris et peccatis aliis, sibi confitentes absolvunt, et male ablata, data sibi aliqua pecuniæ quantitate, remittunt ac alias abusiones quamplurimas faciunt et exponunt....» (Registrum palatinum Dunelmense, édition Hardy, t. III.)

[201] Prologe of the pardoner.

[202] «Excommunicatis gratiam absolutionis impendit. Vota peregrinationis ad apostolorum limina, ad Terram Sanctam, ad Sanctum Jacobum non prius remisit quam tantam pecuniam recepisset, quantam, juxta veram æstimationem, in eisdem peregrinationibus expendere debuissent, et ut cuncta concludam brevibus, nihil omnino petendum erat, quod non censuit, intercedente pecunia, concedendum» (Historia anglicana; Collection du Maître des rôles, t. I, p. 452).

[203] V. J. J. Jusserand, Le Théâtre en Angleterre depuis la conquête jusqu'aux prédécesseurs immédiats de Shakespeare (1066-1583), 2e éd., Leroux, 1881, ch. IV.

[204] «Perciocche divotissimi tutti vi conosco del baron messer santo Antonio, di spezial grazia vi mosterrò una santissima e bella reliquia, la quale io medesimo già recai dalle sante terre d'oltremare; e questa è una delle penne dello agnolo Gabriello, la quale nella camera della Virgine Maria rimase quando egli la venne ad annunziare in Nazzaret.»

[205] «Egli primieramente mi mostrò il dito dello Spirito Santo, cosi intero e saldo come fu mai; ... e una dell'unghie de' gherubini; ... e aliquanti de' raggi della stella che apparve à tre magi in oriente, e una ampolla del sudore di San Michele quando combattè col diavolo.» (Décaméron, journée VI, nouvelle X.)

[206] The Leofric Missal (1050-1072) éd. F. E. Warren (Clarendon press.)

[207] Historia anglorum, éd. Madden, Londres, 1866, 3 vol. 8o, t. III p. 60.

[208] Issues of the exchequer; éd. Devon, pp. 176 et 141.

[209] Le livre des fais et bonnes meurs du sage roy Charles, éd. Michaut, Paris, 1836, 2 vol. 8o, t. I, p. 633, ch. XXXIII.

[210] Psautier de la reine Marie (commencement du quatorzième siècle), ms. 2. B VII, au British Museum. Cette allégorie était un sujet favori parmi les miniaturistes et on la retrouve dans beaucoup d'autres mss.

[211] Labbe, Sacrosancta concilia, édition de Florence, t. XXV, col. 1177, et t. XXVI, col. 462. En 1419, Henri Chicheley, archevêque de Cantorbéry, prescrit des prières publiques, des litanies et des processions pour protéger le roi d'Angleterre et son armée contre les opérations néfastes des magiciens (Wilkins, Concilia Magnæ Britanniæ, t. III, p. 393).

[212] «Si masculus quisquam voluerit, ut est moris, ejusdem defuncti vel defuncte nocturnis vigiliis interesse, hoc fieri permittatur, dumtamen nec monstra larvarum inducere, nec corporis vel fame sue ludibria, nec ludos alios inhonestos presumat aliqualiter attemptare.» (Toulmin Smith, English gilds, the original ordinances, etc., p. 194).

[213] «.... Araneis et aliis vermibus nigris ad modum scorpionum, cum quadam herba quæ dicitur millefolium et aliis herbis et vermibus detestabilibus.» (The proceedings against Dame Alice Kyteler, 1324; édition Wright, 1843, 4o, Camden Society.)

[214] The chanounes yemannes tale.

[215] Tout le livre VII de sa Confessio amantis est consacré à l'exposition d'un système du monde et à la description de la nature intime des êtres et des substances qu'il est difficile de connaître. Le Roman de la rose n'est pas moins explicite sur ces matières (confession de Nature à Genius).

[216] De proprietatibus rerum, liv. XVI.

[217] Les amants magnifiques.

[218] Les confesseurs donnaient fréquemment comme pénitence un pèlerinage à faire, et prescrivaient parfois qu'on voyageat soit nu-pieds soit en chemise, sinon même tout à fait nu: «Comune penaunce,» dit, dans son grand sermon, le parson de Chaucer, «is that prestes enjoynen men comunly in certeyn caas, as for to goon peradventure naked in pilgrimage or barfot,» (Works, éd. Morris, t. III, p. 266.)

[219] Cousin d'Édouard II, exécuté en 1322. Froissart, n'a aucun doute sur l'authenticité de ses miracles: «.... le comte de Lancastre qui moult étoit bon homme et saint, et fit depuis assez de beaux miracles au lieu où il fut décolé.» (1re partie, liv. I, chap. V.) Le corps de Charles de Blois fait aussi des miracles et Froissart imagine qu'Urbain V le canonisa: «lequel corps de lui sanctifia par la grâce de Dieu, et l'appelle-t-on saint Charles; et l'approuva et canonisa le pape Urbain Ve, qui régnait pour le temps; car il faisoit et fait encore au pays de Bretagne plusieurs miracles tous les jours.» (Liv. I, part. 2, chap. CXCI.)

[220] «.... Non absque homicidiis aliisque lætalibus verberibus.... et de majoribus periculis verisimiliter imminentibus multipliciter formidatur....» (Année 1323. Historical papers from the northern registers; édition Raine, p. 340).

[221] L'archevêque écrit en effet dans ce sens au pape (Jean XXII), le 24 février 1327 (Historical papers from the northern registers, p. 340.)

[222] Memorials of London, Riley, 1868, 8o, p. 203. L'influence miraculeuse du même Thomas de Lancastre est constatée encore par l'auteur contemporain des Croniques de London (Camden Society, p. 46) et par beaucoup d'autres.

[223] On avait construit une chapelle sur la «mountaigne» où le comte avait été décapité. Les offrandes que les pèlerins y apportaient furent, en 1334, le sujet d'un curieux démêlé entre le prieur et le couvent de Pontefract, d'une part, et le seigneur de Wake, d'autre part, lequel seigneur avait «occupé la dite chapele et les offrandes illukes venauntz, et [avoit] pris les clefs devers lui.» Le prieur et le couvent, dans une pétition au parlement, réclament l'«administration de ces offrandes», comme «choses espirituels deinz lour paroche et apendauntz à lour église». (Rotuli parliamentorum, t. II, p. 84.)

[224] «Ne.... pro sancto vel justo reputetur, cum in excommunicatione sit defunctus, sicut sancta tenet ecclesia.» Dictum de Kenilworth; Select charters, publiées par Stubbs, 1870, p. 410.

[225]

Salve Symon Montis Fortis,

Tocius flos milicie,

Duras penas passus mortis,

Protector gentis Anglie.

. . . . . . . . . . . . . .

«Ora pro nobis, beate Symon, ut digni efficiamur promissionibus Christi.» Hymne composée peu après la mort de Simon, et citée en note de la p. 48, t. II de l'History of English poetry de Wharton, édition Hazlitt, 1871, 4 vol. 8o.

[226] Rymer, Fœdera, édition de 1704, t. IV, p. 20.

[227] Fœdera, t. XIV, p. 1033. A peine Édouard III était-il monté sur le trône que les communes demandèrent la canonisation de Thomas de Lancastre (Pétition au parlement, 1 Ed. III, année 1326-7; Rotuli parliamentorum, t. II, p. 7).

[228] Patente de Richard II, la dix-neuvième année de son règne, en appendice dans l'essai de M. Karkeek, Chaucer's schipman and his barge «the Maudelayne», Chaucer society, Londres, 1884.

[229] Les étrangers, comme les Anglais, avaient une grande vénération pour saint Thomas de Cantorbéry et allaient faire offrande à sa châsse quand ils pouvaient. Le 3 août 1402, un décret du sénat vénitien autorisa Lorenzo Contarini, capitaine des galères vénitiennes en partance pour les Flandres, à visiter cette châsse conformément à son vœu. Il devait le faire quand les galères seraient à Sandwich, et aller et revenir en un jour, n'ayant pas le droit de dormir hors de son vaisseau. (Calendar of state papers and mss. relating to english affairs existing in the archives and collections of Venice and in other libraries of northern Italy; edited by Rawdon Brown, Londres, 1864, 8o, t. I, p. 42.)

[230] Ordinance for the state of the wardrobe and the account of the household, Juin 1323 (King Edward II's household and wardrobe ordinances, Chaucer society, éd. Furnivall, 1876, p. 62.)

[231] L'auteur de la suite des Canterbury Tales (commencement du XVe siècle) montre les pèlerins, une fois arrivés à Cantorbéry, achetant de ces sortes de médailles, signys ou brochis. C. Roach Smith en décrit plusieurs des treizième et quatorzième siècles, et il en donne le dessin (Journal of the archæological association, t. I, p. 200). Le pardonneur de Chaucer avait un vernicle à son chapeau.

[232] Les louenges du roy Louys XII de ce noms, nouvellement composées.... par maistre Claude de Seyssel, docteur en tous droits, Paris, 1508, 4o.

[233] Ces histoires des pèlerins et des voyageurs revenant de pays étrangers, Chaucer les avaient bien souvent entendues; loin d'y croire, il en avait ri. Pèlerins, matelots, messagers rivalisaient de son temps dans leurs récits de merveilles lointaines:

And, lord! this hous in alle tymes

Was ful of shipmen and pilgrimes,

With scrippes bret-ful of leseyngs,

Entremelled with tydynges,

And eke allone be hemselve,

O, many a thousand tymes twelve

Sangh I eke of these pardoners,

Currours and eke messangers,

With boystes crammed ful of lyes:

As ever vessel was with lyes.

(House of Fame, vers 1031.)

[234] Voir le dessin de cet anneau dans le tome VIII du Journal of the archæological association, p. 360. Le bâton ou bourdon et le sac ou «écharpe» étaient les insignes notoires des pèlerins. Dans le roman de King Horn, le héros rencontre sur sa route un palmer, et, pour se déguiser, change d'habits avec lui; dans cette transformation, l'auteur ne signale que les points caractéristiques, c'est-à-dire le bâton et le sac:

Horn tok burdon and scrippe.

(King Horn, with fragments of Floriz and Blauncheflur, ed. by
J. R. Lumby, Early english text society, 1866, 8o.)

[235] 12 Ric. II, chap. 7, Statutes of the realm.

[236] Rotuli parliamentorum, 13 Rich. II, t. III, p. 275.

[237] Pétition des bourgeois de Calais, ibidem, t. III, page 500, 4 Henri IV, 1402.

[238] Lettre de M. J. W. Hales à l'Academy, Avril 1882.

[239] L'auteur des voyages connus sous le nom de Voyages de Mandeville avait vu la tête d'Amiens et fut bien surpris d'en rencontrer une autre à Constantinople. Quelle est la vraie? se demande-t-il: «I wot nere, but God knowethe: but in what wyse that men worschippen it, the blessed seynt John holt him a payd.» (Édition Halliwell; p. 108.)

[240] Paston letters. Lettre de Marguerite Paston du 20 sept. 1443.

[241] Rocamadour était bien connu des Anglais; voir la Vision concerning the Piers Plowman (édition Skeat), texte B, passus XII, vers 37.

[242] Le livre du chevalier de la Tour Landry pour l'enseignement de ses filles, éd. Montaiglon, 1854.

[243] William Wey, au quinzième siècle, mentionne ainsi les catacombes: «Item ibi est una spelunca nuncupata Sancti Kalixti cimiterium, et qui eam pertransit cum devocione, illi indulgentur omnia sua peccata. Et ibi multa corpora sanctorum sunt, que nullus hominum numerare nequit nisi solus Deus.» (The itineraries of William Wey, Roxburghe club, p. 147.) Wey, comme l'auteur du poème, mentionne quelquefois des nombres prodigieux de corps de martyrs; à l'église dite Scala Celi, «sunt ossa sanctorum decem millia militum»; dans une seule partie de Saint-Pierre de Rome, il y a «Petronella et xiij millia sanctorum martirum».

[244] Dans un autre texte du poème, publié par M. Furnivall en 1866 (Political, religious and love poems), on trouve plus de détails sur cette idole; elle avait un chapeau ou couvercle de cuivre qui fut arraché par le vent et emporté à la basilique de Saint-Pierre.

[245] William Wey (XVe siècle) dit de l'église de la Sainte-Croix: «Item ibi sunt duo ciphi, unus plenus sanguine Jhesu Christi, et alter plenus lacte beate Marie Virginis.» (Itineraries, p. 146.) Ceux qui boivent aux trois fontaines qui jaillirent à la mort de saint Paul sont guéris de toutes les maladies; ceux qui visitent l'église de Sainte-Marie de l'Annonciation ne seront jamais frappés de la foudre; à l'église Sainte-Viviane il y a «herba crescens quam ipsa plantavit et valet contra caducum morbum». (Ibidem, pp. 145-147.)

[246] Dans la chapelle Borghèse.

[247] Toulmin Smith, English gilds; the original ordinances, etc., pp. 157, 177, 180, 182, 231.

[248] Issues of the exchequer, p. 159.

[249] Chronica monasterii de Melsa, édition de E. A. Bond, Londres, 1868, 3 vol. 8o. L'abbé de Meaux prétend que Clément VI répondait aux reproches de son confesseur sur ses mauvaises mœurs: «Quod facimus modo facimus consilio medicorum» (t. II, p. 189).

[250] T. III, p. 88.

[251] «Quo quidem anno (1350) venerunt in Angliam poenitentes, viri nobiles et alienigenæ, qui sua corpora nuda usque ad effusionem sanguinis nunc flendo, nunc canendo, acerrime flagellabant: tamen ut dicebatur, nimis hoc faciebant inconsulte, quia sine licentia sedis apostolicæ.» (Walsingham, _Historia anglicana_. Collection du Maître des Rôles, t. I, p. 275.) Cf. Robert de Avesbury, _Historia Edvardi tertii_, Oxonii, 1720, 8o, p. 179: les flagellants se fouettaient avec des cordes à noeuds garnies de clous; ils se prosternaient à terre, les bras en croix et en chantant.

[252] Les flagellants furent condamnés par Clément VI en 1350; il prescrivit aux archevêques, évêques, etc., de les faire emprisonner (Labbe, _Sacrosancta concilia_, édition de Florence, t. XXV, col, 1157).

[253] Lettre de l'archevêque d'York à son official (_Historical papers from the northern registers_, édition Raine, pp. 397-399). Les coupables n'étaient pas des vagabonds sans importance: l'un a le titre de _magister_; l'autre est professeur de droit civil.

[254] «Nam quidam illorum credebant, ut asseritur, nullum Deum esse, nihil esse sacramentum altaris, nullam post mortem resurrectionem, sed ut jumentum moritur, ita et hominem finire.» (Historia anglicana, t. II, p. 12.) Langland se plaint de même du scepticisme des nobles qui mettent les mystères en question et font de ces graves matières le sujet de conversations légères après les repas. (texte C, passus XII, vers 35.)

[255] Les louenges du roy Louys XII, par Claude de Seyssel. Paris, 1508, 4o.

[256] A collection of the wills.... of the kings and queens of England; édition Nichols, Londres, 1780, 4o. Testament d'Humphrey de Bohun, comte d'Hereford et d'Essex, mort en 1361.

[257] Robert de Avesbury, Historia Edvardi tertii, édition Hearne, Oxford, 1720, 8o, p. 63.

[258] Ibidem, p. 115.

[259] Langland parle des Sarrasins sans les maudire: ils pourraient être sauvés; c'est Mahomet qui les a trompés, par colère de n'avoir pu être pape; on devrait les convertir; le pape fait bien des évêques de Nazareth, de Ninive, etc., mais ils se gardent d'aller visiter leurs ouailles indociles. (Texte C de l'édition de Skeat, passus XVIII, pp. 314-318.)

[260]

To sleen and fighten they us bidde

Hem whom they shuld, as the boke saith,

Converten unto Cristes feith.

But herof have I great merveile,

How they wol bidde me traveile.

A Sarazin if I slee shall,

I slee the soule forth withale,

And that was never Cristes lore.

(Confessio amantis, édition Pauli, t. II, p. 56.)

[261] Elle mourut le 4 novembre 1360. (A collection of the wills, etc., édition Nichols, 1780, 4o.)

[262] «Et sachetz que ieo vsse mis ceste liverette en latyn pour plus briefment deviser, mes pour ceo que plusours entendont mieultz romanz que latin, ieo lai mys en romanz pour ceo que on l'entende et que li seignours et li chiualers et lez autres nobles hommes qui ne scevent point latin ou poi et qui ount esté outre mer sachent et entendent si ieo dye voir ou noun.» Ms. Sloane, 1464, fol. 3, au British Museum (ms. du commencement du XVe siècle). V. infra, p. 239.

[263] Dans sa traduction du Polychronicon de Ralph Higden, Collection du Maître des rôles.

[264] La manière de langage texte publié par M. Paul Meyer dans la Revue critique, t. X, p. 373. Ce manuel est l'œuvre d'un Anglais. La dédicace est datée du 29 mai 1396.

[265]

What man under his powere

Is bore, he shall his place chaunge

And seche many londes straunge

And as of this condicion

Upon the londe of Alemaigne

Is set and eke upon Britaigne

Which now is cleped Englonde

For they travaile in every londe.

(Confessio amantis, t. III, p. 109.)

[266] «Et hinc secundum astronomos lunam habent planetam propriam, quæ in motu et lumine est magis instabilis.» (Fasciculi Zizaniorum, édition Shirley, p. 270.) Caxton, au moment de la Renaissance, considère également la lune comme étant par excellence la planète des Anglais: «For we englysshe men ben borne vnder the domynacyon of the mone, whiche is neuer stedfaste but euer wauerynge. (Prologue de son Boke of Eneydos compyled by Vyrgyle, 1490.)

[267] Polychronicon Ranulphi Higden, edited by C. Babington, Londres, 1865, 8o, t. II, p 166.

[268] Jean le Maingre, dit Boucicaut, plus tard maréchal de France.

[269] Rymer, Fœdera, t. V, p. 777. Ces lettres devaient être délivrées assez fréquemment, car on trouve qu'elles sont rédigées d'après une formule uniforme, comme nos passeports. Voir celle que Rymer donne encore t. VII, p. 337, année 1381. En novembre 1392, le comte de Derby (le futur Henri IV) se trouvait à Venise et partait de là pour aller en Terre Sainte; il avait, pour la république, des lettres d'Albert IV, duc d'Autriche, et le Grand Conseil lui prêtait une galère pour faire son voyage. C'était aussi de Venise qu'était parti pour la Palestine Thomas Mowbray, duc de Norfolk, en février 1398-1399; il s'était présenté au Sénat vénitien muni d'une lettre de Richard II. (Calendar of state papers relating to english affairs.... existing in [various] libraries of Italy, publié par Rawdon Brown, 1864, etc., 8o, p. LXXXI.)

[270] Historical papers from the northern registers, édition Raine, p. 425.

[271] Chronique de Monstrelet, liv. I, chap. VIII.

[272] Les voyages appelés Voyages de Mandeville ont été sûrement écrits au quatorzième siècle, en français, puis ils ont été traduits en latin et en anglais. La partie relative à l'Egypte, à la Palestine et à la Syrie semble seule avoir pour fondement un voyage véritable. L'article «Mandeville» par MM. E. B. Nicholson et le colonel Yule dans la nouvelle édition de l'Encyclopædia Britannica (neuvième éd.) ainsi que la lettre de M. E. B. Nicholson dans l'Academy du 12 avril 1884 font connaître le dernier état de la question.

[273] Ms. Sloane 1464 (British Museum.)

[274] On achetait cela près de l'église Saint-Marc et on avait le tout pour 3 ducats, y compris les draps et les couvertures. Le voyage fait, le vendeur vous reprenait ces objets pour un ducat et demi: «Also when ye com to Venyse ye schal by a bedde by seynt Markys cherche; ye schal have a fedyr bedde, a matres, too pylwys, to peyre schetis and a qwylt, and ye schal pay iij dokettis; and when ye com ayen, bryng the same bedde to the man that ye bowt hit of and ye schal haue a dokete and halfe ayen, thow hyt be broke and worne.» (Itineraries of William Wey, ut infra.)

[275] The Itineraries of William Wey, fellow of Eton College, to Jerusalem, A. D. 1458 and A. D. 1462 and to Saint James of Compostella A. D. 1456. Londres, 1857, 4o, Roxburghe Club. Dans son premier voyage, Wey partit de Venise avec une bande de 197 pèlerins, qui furent embarqués sur deux galères.

[276] P. 19.

[277] On peut voir actuellement cette carte exposée dans les vitrines de la Bodléienne à Oxford]

[278] «For in the lawyst [stage] vnder hyt is ryght smolderyng hote and stynkynge» (A good preuysyoun, au début du livre.)

[279] «For thow ye schal be at the tabyl wyth yowre patrone, notwythstondynge ye schal oft tyme haue nede to yowre vytelys, bred, chese, eggys, frute, and bakyn (bacon), wyne and other, to make yowre collasyvn: for svm tyme ye schal haue febyl bred, wyne and stynkyng water, meny tymes ye schal be ful fayne to ete of yowre owne.» (A good preuysyoun.)

Il sera même prudent d'emporter une cage avec des poulets dedans: «Also by yow a cage for half a dosen of hennys or chekyn to have with yow in the galey.» Il ne faut pas oublier un demi-boisseau de graines pour les nourrir.

[280] «Also take goyd hede of yowre knyves and other smal thynges that ye ber apon yow, for the sarsenes wyl go talkyng wyth yow and make goyd chere, but the wyl stele fro yow that ye haue and they may.»

[281] M. Stubbs, à qui on doit le meilleur livre qui existe sur l'histoire constitutionnelle d'Angleterre (The constitutional history of England, 1880, 3 vol. 8o), a beaucoup trop de mépris pour le quatorzième siècle, auquel il oppose sans cesse le treizième:

«We pass from the age of heroism to the age of chivalry, from an age ennobled by devotion and self sacrifice to one in which the gloss of superficial refinement fails to hide the reality of heartless selfishness and moral degradation, an age of luxury and cruelty,» etc. (t. II, p. 679.) De pareilles vues, que beaucoup ont adoptées à la suite de l'éminent historien, ne sauraient être admises. Il faut du moins les considérer comme s'appliquant seulement à une partie de la haute classe de la société.

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