Le Martyre de Saint Sébastien
LA CINQUIEME MANSION
LE PARADIS
On découvre le jardin des clartés et des béatitudes, à l'orée de l'Orient qui produit tous les levers du soleil. Parmi les arbres du jardin, il y en a qui ressemblent à la grêle transparente, d'autres qui ressemblent à un vent ondoyant, d'autres qui ressemblent aux grappes des eaux vives. On y trouve toutes sortes de belles choses, que l'œil n'a jamais vues et que l'oreille n'a jamais entendues, qui ne montent pas au cœur de l'homme, et que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. On y voit des tabernacles de pyrope, des vêtements de lumière, des diadèmes de beauté. Il y a aussi des lances flamboyantes, des boucliers étincelants, des épées, des javelots et des dards de rais, des haches et des frondes de feu. Là aussi sont les croix lumineuses, les ostensoirs et les encensoirs d'or, de saphir, de jaspe, de calcédoine, de topaze, d'améthyste et de sardyon. On n'y distingue les Bienheureux que par le nombre et la couleur des étincelles qui s'envolent d'eux quand ils ouvrent la bouche pour louer le Très-Haut. On y reconnaît, au nombre des ailes et au son des parlers, les diverses sortes des Anges. Les premiers sont les Anges de la Face, qui seuls peuvent soutenir l'éclat de la Face de Dieu; ensuite viennent les Anges du service divin, les Trônes, les Dominations, les Seigneurs, les Ardeurs, les Puissances, les Myriades, les Princes, et bien d'autres. De même leurs louanges sont différentes. Il y en a trois sortes qui disent: «Saint», trois qui disent: «Loué», trois qui disent: «Béni» et trois qui disent ce que ne peut entendre l'oreille d'un mortel.
Magister Claudius sonum dedit usque ad finem.
EXPLICIT MYSTERIVM.
St-Denis—Imp. J. Dardaillou—1.948-1-24