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Les Muses de la Nouvelle France

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A MONSIEUR DE
POUTRINCOURT GRAND
Sagamos de la Nouvelle-France

ODE.

UOY que tu n’ailles cherchant
(POUTRINCOURT) cette louange
Qui va méme allechant
Ceux qui gisent en la fange;

Ton merite toutefois,
Ta pieté, ton courage,
Forcent ma lyre & ma voix
A les chanter sur l’herbage

Que l’Equille de ses eaux
Ou plustot Neptune arrose,
Tandis qu’au bruit des ruisseaux,
A l’écart je me repose.

Apres avoir longuement
Comme un athlete Gregeois
Lutté courageusement
Parmi les champs des François,

Saoul d’alarmes & combats,
Et des assaux de Bellone,
Ores tu prens tes ébats
Avec Cerés et Pomone.

Et deça delà portés,
Suivans Neptune à la danse,
Tu nous fais voir les beautés
De cette Nouvelle-France.

Qui est celui qui ta veu
Oncques saisi de paresse?
Qui est cil qui t’a conu
Semblable à cette Noblesse,

Qui met le point de l’honneur
A commander sans prudence,
Et n’avoir par son labeur
D’aucun art l’experience?

Mais l’un & l’autre tu sçais,
Et ta main infatigable
Fait tous les jours des essais
De chose à nous incroyable.

Car de tout art manuel
T’est conuë la pratique,
Et se plait ton naturel
Es ars de Mathematique.

Mémes encore ce Dieu
Qui fredonnant sur sa lyre
Tient des Muses le milieu,
Par toy bien souvent respire.

Les secrets de son sçavoir,
Si que tout compris ensemble,
Au monde on ne sçauroit voir
Rien que toy qui te ressemble.

C’est toy qu’il falloit ici
Afin de bine reconoitre
Ce que cette terre ici
Rendroit un jour à son maitre.

Tu l’as experimenté
Tant que ton ame est contente,
Et de sa fidelité
Tu as une riche attente.


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