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Petit histoire des grandes rois de Angleterre

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GUILLAUME I, LE BATARD, LE CONQUERANT
(1066-1087)

L'oun des princes les plus guerrières

Fut Guillaume la Conquérant,

Qui cogna plus d'anglais derrières

Que jamais roi danois ou franc.

Son père était Robert-la-Diable,

Et son mère probablement

Etait quelque chose d'aimable,

Comme l'on dit, à l'avenant.

Dans tous les cas, on nous assure

Qu'il était oun fils naturel,

Ce qui rend la travail bien dure

Pour trouver son mère réel.

De la pays de Normandie

Il était maître; mais, oun jour,

Pour voir sa royaume agrandie

Il médita quelque bon tour.

Se dit-il, si de l'Angleterre

La roi je pouvais devenir,

Oh! mon gloire il serait si claire

Que rien ne le pourrait ternir.

Alors il leva des armées

Et se rua sur les Anglais

Dont les bandes, fort alarmées,

Fuyaient comme des feux follets [9].

Si tant qu'à la fin son pouissance

Il était la maître de tout,

Tandis que l'anglais suffisance

Il était rendu presque à bout.

Sur la trône monta Guillaume

Qui s'y maintint plus de vingt ans.

Oh! c'était oun très habile homme,

Possédant beaucoup des talents.

On dit qu'il fut cruel et fourbe

Et quelque peu vindicatif;

Mais, bah! pour gouverner le tourbe

Ne faut-il pas être oun peu vif?...

D'abord, il prit pour son usaige

Les biens d'oun grand nombre de gens,

Et composa son entouraige

Presque uniquement de Normands.

Puis il bâtit le Tour de Londre,

Oun tas d'effroyables prisons

Où, par le suite, on vit se fondre

Tant de chefs d'illustres maisons.

Pour finir, on en conte oun bonne

Qui, tout d'abord insiggnifiant,

Fait voir qu'aux alentours d'oun trône

Tout il devient mirobolant.

En sus de la vaste domaine

Dont il avait le royauté,

Guillaum possédait oun bedaine

Encor plus plein de majesté.

Ce qui fit dire au roi de France,

Alors Philippe la Premier:

—Cousin Guillaume a plus de panse

Que jamais il n'eût de penser.—

Cet mot mit Guillaume en colère,

Si tant qu'en France traversé

Dans la but de tout mettre à terre,

Par oun archer il fut blessé,

Et mourut dans le Normandie,

Très lâchement abandonné

Par ses trois fils—race jolie—

Auxquels il avait tant donné.

[9] Voir note à l'appendice.

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