Petit histoire des grandes rois de Angleterre
De Victoria le Première
Tout ce qu'on peut dire est très bon.
Elle fut reine, épouse et mère
De toute le meilleur façon.
Pour voir oun peu son origine
On doit l'Histoire remonter,
La meilleur moyen, j'imagine,
De ne point s'en laisser conter.
D'abord, pour commencer la thème,
George Trois avait quatre fils.
Mon franchise il serait le même
S'il en avait eu trente-six.
Mais, pour ce qu'il n'en eut que quatre,
Je m'en tiens à cet numéro,
Et je me ferais plutôt battre
Que d'y joindre même oun zéro.
George Quatre il fut la première,
Guillaume Quatre la Second;
Puis vint oun autre par-derrière
Dont je ne souviens plus la nom.
La duc de Kent il vint ensouite,
Et son fille Victoria,
Comme l'on a vu par le souite,
Elle devint reine et... voilà!
Victoria fut si tant bonne
Et si tant se fit respecter,
Que mon cœur de joie il frissonne
Quand je me vois pour le chanter.
Sa règne eut oun tel maggnitude
Que, pour en bien suivre la cours
Dans oune véridique étude,
Les vers de huit pieds sont trop courts.
Huit ou dix pieds, oh! saperlotte!
C'été bon pour les rois communs;
Même oun seul pied dans oun bon botte
Conviendrait bien à quelques-uns.
Mais pour oun reine qu'on admire
Avec encor plus des raisons,
Les grandes vers de Shakespeare
Même ils ne seraient pas trop longs.
Well! well! quand ce reine admirable
Fit sa Diamond Jubilee,
Sur cet sujet tant respectable
Oun grand hymne j'avais poli.
C'était en vers alexandrines
Beaucoup tendres et trèsment beaux
Et, pour les rendre plus coquines,
Coupés de petits vermisseaux.
Or, comme ils renferment complète
L'histoire de cet règne-là,
Permettez qu'ici je répète
Cet hymne comme le voilà!
ODE A VICTORIA [48] A L'OCCASION QU'ELLE JOUBILE EN DIAMOND. Juin 1897.
Je souis oun fils altier de le grande Angleterre
De qui la fier drapeau partout dessus le terre
Flotte dans le vent.
Mon cœur, en cet moment que le Reine joubile,
Il est piqué très fort comme par oun aigouile
Et saute en avant.
Je ne me senté pas oune grande poète
Et je ne connaissé le française rimette
Pas assez beaucoup;
Mais d'oune si bel jour pour garder le mémoire
De Queen Victoria je veux chanter le gloire
Encor pour oun coup.
Les soixante ans ils sont restés loin en arrière
Depouis que notre Reine entreprit le carrière
Comme le voilà;
Et le youmanité, dans cette longue règne,
Il n'a jamais souffert et jamais il ne saigne
A cause cela.
Our most gracious Queen, en régnant de le sorte,
Il était jeune encor pour de son oncle morte
Prendre placement.
Si tant belle il était que tout la monde admire
Encor bien plus des fois qu'on ne peut pas le dire,
Oh!... certainement.
Son beauté maggnifique il était bien complète;
De son joustice aussi chacun il faisait fête
Partout au dehors.
On en parlait si fort de Roussie en Bretaigne
Que, pour aller le voir, sa cousin d'Allemaigne
Eut le fièvre au corps.
La prince il était beau, ni grande ou trop petite,
Et devers son cousine il s'en alla bien vite
Sans faire du bruit.
Le reine il le trouva bien pour son convenance
Et l'aima tant si fort en voyant son présence
Qu'elle épousa lui.
Peut-être l'on dira c'été pas mon affaire,
Et quant à son privé c'été mieux de me taire
Dans mes humbles chants.
Mais ces petites mots innocentes, il semble,
Expliqueront fort bien comment les deux ensemble
Eurent tant d'enfants.
N'importe! elle été là, grande reine et pouissante,
Du nation anglaise emblême éblouissante
Avec sceptre d'or;
Et, soixante ans après, des bords de l'Amérique
Jusques aux sables cuits du creux noir de l'Afrique
Elle règne encor.
Sous sa bienveillante œil tous nos gens prospérousent.
Les autres nations entr'elles se jalousent,
Luttant pour l'honneur.
Mais dans le Angleterre on vit en bons apôtres;
On ne fait plus le guerre, on le fait faire aux autres,
Oh! c'été meilleur.
Le Angleterre il est toujours très richissime;
C'été connu. Pour lors de s'exposer le frime
Il aurait bien tort.
Depuis trente ans, l'Anglaise il a mis dans son tête
Qu'oun boulet de canon il fait moins le conquête
Que des pièces d'or.
Sous la sceptre si mol de notre Souveraine
On connait bien l'amour, mais non jamais le haine
Et ses vilains traits;
Le paix règne partout dans cette vaste empire
Sur lequel la soleil, si tant loin qu'il dévire,
Ne s'endort jamais.
Oh! c'est oun grande roi... Mais non, il faut écrire
Reine; car ces deux mots ils ne voulé pas dire
Ici the same thing.
En français, voyez-vô, mêler la mascouline
Sans d'excellents raisons avec le féminine,
Ça serait shocking.
De longtemps je sentais oun grand concoupiscence
D'écrire pour mon reine, au jour de son naissance,
Oun hymne poli.
Voilà! Pardonnez-moâ, vous, mes frères anglaises,
Si j'ai voulu chanter avec des vers françaises
Our Queen's Jubilee!
[48] Voir note à l'appendice.
Pour ce que les alexandrines
Sont vers difficiles beaucoup,
Aux huit-pieds, qui sont moins mutines,
Je reviens encor pour oun coup.
Hélas! et c'été pour vous dire
Que ce grand reine si charmant
Que tout la monde encore admire
Comme du temps de sa vivant;
Reine si doux, femme si bonne,
Si tant polie et vertueux
Que dans son cœur chacun s'étonne
Qu'il descendît de tels aïeux
Dont on vient de lire l'histoire...
Hélas! c'été pour dire, enfin,
Que de son vie et de son gloire
En pleurant on a vu le fin.
Il est morte en grande monarque,
Comme il l'avait été vivant;
Et, ciel! ce que l'anglaise barque
Dans son temps fila de l'avant!...