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Une grande dame de la cour de Louis XV: La duchesse d'Aiguillon (1726-1796)

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TABLE DES MATIÈRES

CHAPITRE PREMIER
Mère et fille.—Parallèle de la duchesse de Choiseul et de la duchesse d’Aiguillon; analogie de leurs destinées respectives.—Pourquoi l’Histoire les a traitées inégalement.—La Correspondance et les Correspondants de Mᵐᵉ d’Aiguillon.—Son style et son écriture.—Les papiers du Chevalier de Balleroy.—Utilité documentaire des lettres de Mᵐᵉ d’Aiguillon.—Leur corrélation avec la biographie du ministre de Louis XV1
CHAPITRE II
Les premières années de Louise de Plélo: son conseil de famille.—Son mariage avec le duc d’Agénois.—Le digne cousin du maréchal de Richelieu.—Ses amours avec la marquise de la Tournelle.—Une scapinade de Richelieu.—Hésitations d’une amante et coquetteries d’une maîtresse.—La duchesse d’Agénois et sa protectrice.—Amitié véritable entre bru et belle-mère.—Une lettre de la «Grosse Duchesse».—D’Agénois un «Caton!»—Mᵐᵉ d’Agénois dame du Palais12
CHAPITRE III
Les maternités de Mᵐᵉ d’Aiguillon.—Début de la guerre de Sept ans.—Bataille de Saint-Cast en Bretagne.—Félicitations de Mᵐᵉ de Pompadour au vainqueur.—Flirt de la Grande Marquise.—Maussaderie de d’Aiguillon-Cavendish.—Les «fols de Bretons».—D’Aiguillon eût préféré le Languedoc.—Le commencement des «Affaires de Bretagne»25
CHAPITRE IV
Privilèges et résistances des Bretons.—Premières escarmouches.—Griefs réciproques de d’Aiguillon et de la Chalotais.—Attaques du Parlement.—D’Aiguillon dissout les Etats.—La duchesse est son auxiliaire le plus dévoué.—Un impair de La Noue.—D’Aiguillon se dit de plus en plus dégoûté de sa tâche: il part pour Veretz.—Beautés de cette résidence seigneuriale.—L’amour de la retraite chez le duc d’Aiguillon et chez la marquise de Pompadour.—Vie de château.—La science économique de la duchesse.—Une histoire de chasse: Balleroy grand-veneur40
CHAPITRE V
Le cure-dents de la Chalotais.—Le «bailliage d’Aiguillon».—Un échafaud fantastique.—Le Gouvernement ne veut pas rappeler d’Aiguillon.—Ours et Bretons.—Le nouveau Parlement et les Etats de 1767.—Les trois duchesses.—La politique du Gouvernement et celle de d’Aiguillon.—Le roi et la duchesse d’Aiguillon chez la Reine.—«Vous vous êtes conduit comme un ange!»56
CHAPITRE VI
Les Etats «intermédiaires».—Chasse aux «Mandrins».—La coterie des «Bastionnaires» et la pacification de la Bretagne.—Les variations du Contrôleur général d’après d’Aiguillon.—Démission.—Cérémonial aux obsèques d’une Reine.—Un cocher en couches.—Le duc de Penthièvre jugé par Mᵐᵉ d’Aiguillon.—La duchesse est ravie de voir son mari «hors d’une indigne galère».—Ce qu’en pense d’Aiguillon71
CHAPITRE VII
La première rencontre de d’Aiguillon avec Choiseul: présence d’esprit de la Duchesse.—Le Régiment du roi: lettre de Mᵐᵉ d’Aiguillon à Louis XV.—Mᵐᵉ Du Barry devient l’alliée de d’Aiguillon.—Maupeou et Terray, négociateurs du traité.—D’Aiguillon capitaine-lieutenant des chevau-légers: le «beau cortège» de la duchesse.—Un amoureux fou, mais platonique, de la Du Barry.—Le déserteur84
CHAPITRE VIII
Le Conseil accorde à d’Aiguillon l’évocation de son procès de Rennes devant le Parlement de Paris.—Appui prêté par Mᵐᵉ Du Barry malgré la résistance de Louis XV.—Le «Mémoire justificatif» de Linguet; un collaborateur masqué; récompense de Marmontel.—Procédure du Parlement de Paris.—Trêve matrimoniale: incidents.—Reprise des séances: récit de Mᵐᵉ d’Aiguillon.—Le roi arrête le procès.—Vengeance du Parlement.—D’Aiguillon entaché101
CHAPITRE IX
Riposte de Maupeou: cassation de l’arrêté.—Pluie de couplets et d’anecdotes satiriques.—Avanies prodiguées à Mᵐᵉ Du Barry.—Insolences et mécomptes des parlementaires bretons d’après Mᵐᵉ d’Aiguillon.—La journée du 3 septembre.—Louis XV revient aux traditions de son bisaïeul.—Le sac du roi et le char de la blanchisseuse de d’Aiguillon.—Indulgence et pitié.—Le Parlement de Paris courbe la tête.—Mᵐᵉ d’Aiguillon et ses «chers Bretons»118
CHAPITRE X
Maupeou «la bigarade».—Sa double action contre Choiseul et le Parlement.—Le «beau pacte de famille».—Les larmes de Mᵐᵉ Du Barry.—Remontrances du Parlement et refus d’enregistrer l’édit.—Choiseul pressent sa disgrâce.—Duplicité de Louis XV.—Lettre de cachet.—Impressions de la duchesse d’Aiguillon.—Exil des parlementaires.—Le Parlement Maupeou133
CHAPITRE XI
Six mois d’attente!—«Le tyran breton le deviendra de toute l’Europe».—Le futur roi de Suède à Ruel: enthousiasme de la «Grosse Duchesse».—L’«Agrippine» de Mᵐᵉ Du Deffand et «le Triumvirat» du président de Brosses.—Mariage du comte de Provence.—Comment Mᵐᵉ Du Barry fait entrer d’Aiguillon au ministère: ce qu’en pense la duchesse; ce qu’en pense le public.—Hostilité de la comtesse d’Egmont: avanie subie par Mᵐᵉ d’Aiguillon et colère du maréchal de Richelieu.—Débuts du nouveau ministre.—Appréciation de l’ambassadeur d’Autriche, le comte de Mercy-Argenteau145
CHAPITRE XII
Pronostics sur le futur ministère.—Dîners diplomatiques.—Entrevue de Mercy-Argenteau avec «la favorite» et Louis XV.—Echange de lettres aigres-douces entre Mᵐᵉ Du Deffand et la duchesse de Choiseul.—Le dîner de Luciennes.—Jugement sévère de Mᵐᵉ de Choiseul.—Au décintrement du pont de Neuilly.—Conspiration de Mesdames contre la Du Barry.—Le Régiment des Suisses159
CHAPITRE XIII
Le partage de la Pologne et ses responsabilités.—Ambitions du comte de Broglie.—Le cardinal de Rohan nommé ambassadeur à Vienne.—Tactique autrichienne: condescendance de la Dauphine.—L’amitié suédoise et le lyrisme de la duchesse d’Aiguillon.—«Deux brigands et une dévote».—Les gémissements de Marie-Thérèse.—L’irréparable.—Conseils du comte de Provence.—La révolte de la Dauphine.—La vie à Fontainebleau.—La «croquante» de Versailles.—Mort de la «Grosse Duchesse»174
CHAPITRE XIV
Un mauvais jour de l’an pour Mᵐᵉ d’Aiguillon.—Conseils de prudence.—Les galas de d’Aiguillon et de Mᵐᵉ Du Barry: le «noir serpent» et l’œuf d’autruche.—On s’écrase chez Mᵐᵉ d’Aiguillon.—Bouderies entre le ministre et la favorite.—Le «mauvais sujet».—Confidences de Mˡˡᵉ Chon: Mercy-Argenteau serait-il berné?—Réconciliation des deux alliés.—La contre-police de d’Aiguillon: Dumouriez et consorts embastillés.—L’exil du comte de Broglie d’après Mᵐᵉ d’Aiguillon.—Indiscrétions de Septimanie.—Récriminations de Rohan.—Insuccès diplomatiques du premier ministre194
CHAPITRE XV
Comment d’Aiguillon devint ministre de la Guerre.—Louis XV au Conseil.—Nouvelle attitude de la Dauphine.—Projet de rappel de l’ancien Parlement.—Maladie et mort de Louis XV; départ de Mᵐᵉ Du Barry; les carrosses de Ruel.—Sérénité de d’Aiguillon.—Nouveaux brocards contre les anciens favoris.—Maurepas ministre d’Etat sans portefeuille.—Démission, acceptée, de d’Aiguillon.—Marie-Antoinette veut que le roi l’exile.—La joie du comte de Broglie et de Maupeou.—Deux portraits du duc d’Aiguillon212
CHAPITRE XVI
La comédie à Veretz.—Goûts et plaisirs champêtres.—Toujours les affaires de Bretagne.—Rentrée en scène de La Chalotais.—Epidémie à Veretz et à Chanteloup.—Réintégration de l’ancien Parlement; d’Aiguillon y prend place sans que personne proteste.—Ce qu’on pense à Vienne de sa retraite.—Campagne de libelles contre la reine: d’Aiguillon en est, dit-on, l’inspirateur229
CHAPITRE XVII
Influence et crédit de Mᵐᵉ de Maurepas.—Ses appels au calme et à la patience.—D’Aiguillon «embusqué» dans son hôtel.—Procès du comte de Guines.—Ce qu’était Tort de la Sonde.—Rôle de d’Aiguillon: griefs de Guines.—La reine prend parti pour l’ambassadeur de France à Londres.—Besenval excite Marie-Antoinette contre d’Aiguillon.—Mémoires de Guines «tissu d’horreurs et de mensonges».—Guines gagne son procès.—La reine exige de Louis XVI l’exil du duc d’Aiguillon.—Incidents de la revue du Trou d’Enfer.—Entrevue de Maurepas avec la reine.—D’Aiguillon devra partir pour l’Agénois237
CHAPITRE XVIII
Impatience et joie exubérante de la reine.—Réaction de l’opinion publique en faveur de l’exilé.—Fausse philosophie de d’Aiguillon: billet à Balleroy; entretien avec Maurepas.—«Il n’y a rien perdu»; le mot de Marie-Antoinette justifié.—Les lettres de Mᵐᵉ de Maurepas.—La tâche de Mᵐᵉ d’Aiguillon.—Voyage de Mᵐᵉ Du Barry.—L’anecdote des «Entretiens de l’autre monde»256
CHAPITRE XIX
Rappel imprévu du comte de Guines.—Pronostics qu’en déduit d’Aiguillon.—Conférence significative d’un ami de d’Aiguillon avec Maurepas.—Les fidèles courtisans du malheur.—Informations parisiennes: le procès Saint-Vincent et le mariage de Fronsac.—Opéra et ménagerie.—«Le grand Pan est à bas».—Mercy voit avec peine l’engouement de la reine pour le comte de Guines.—La nouvelle école de courtisans.—Mort de Mᵐᵉ de Chabrillan; lettre désespérée de la mère.—Emotion de Marie-Antoinette.—Rappel de d’Aiguillon à Paris269
CHAPITRE XX
Arrêt dans la correspondance.—D’Aiguillon refuse de rentrer à Paris.—L’opinion n’en dénonce pas moins ses intrigues avec son oncle pour revenir à la Cour.—Action persistante de Mᵐᵉ de Maurepas dans l’intérêt de son neveu.—Le buste de Louis XVI.—La succession de La Vrillière et la «vilaine petite race».—Irritation de la duchesse contre de Guines.—Une saison à Bagnères dans la plus stricte intimité.—Mᵐᵉ d’Aiguillon «écorchée comme saint Barthélemy».—«Mauvaise compagnie» des gens de cour.—Retour au château: nouvelles récriminations du châtelain; «absorbement continuel» de la châtelaine290
CHAPITRE XXI
Programme de fêtes pour 1778.—Quelques invités et habitués.—Balleroy toujours l’empressé commissionnaire.—Ferme et château.—Nouvelles du jour: mort de Jean-Jacques; procès du comte de Broglie «le vilain petit homme»; les châtelains et la guerre des Insurgents.—Une lettre de d’Aiguillon à Mᵐᵉ Du Barry.—Autre année théâtrale: fêtes et bals.—D’Aiguillon donne également ses commissions à Balleroy.—Il fait le juge de paix au château.—Projets de mariage pour le comte d’Agénois.—Marie-Antoinette signifie de nouveau à Maurepas sa résolution de ne plus voir d’Aiguillon à la Cour306
CHAPITRE XXII
Illusions d’un ministre tombé: plan fantastique.—Le troisième mariage du maréchal de Richelieu: vengeance filiale.—L’année des évêques.—Oraison funèbre de Mᵐᵉ de Gisors et de M. de la Vallière.—Débuts, dans le monde, d’Armand, comte d’Agénois.—Félicitations réciproques de d’Aiguillon et de Balleroy.—La chasse aux pintades et la «Dédicace» de la Comédie.—Nouvelle saison du duc à Bagnères: ses pertes énormes au reversi.—Nouveaux projets de mariage pour le comte d’Agénois.—Commérages mondains319
CHAPITRE XXIII
Une «crillonnade».—La «requête de Monsieur Lustucru».—Voyages à Paris de Mᵐᵉ d’Aiguillon.—Mission infructueuse de Balleroy auprès de Mᵐᵉ de Maurepas.—Entrée sensationnelle à Paris.—Les Espagnols devant Gibraltar.—Les travaux de Cherbourg.—Mᵐᵉ d’Aiguillon, la politique et les voleurs.—Une créance sur Mᵐᵉ Du Barry.—Mariage du duc d’Agénois avec Mˡˡᵉ de Navailles.—La petite vérole de Mᵐᵉ d’Agénois et les perdreaux de Ruel.—«Laïus est mort».—Le procès Linguet.—Morts successives des ducs de Richelieu et d’Aiguillon.—Mercier devant les caveaux de la Sorbonne338
CHAPITRE XXIV
Effacement de la duchesse d’Aiguillon pendant plusieurs années.—Rôle de son fils au commencement de la Révolution.—Prétendues représailles contre la reine.—Le fils et la mère émigrent.—Rentrée en France de la duchesse.—Son incarcération.—Le 9 thermidor sauve Mᵐᵉ d’Aiguillon.—Vente et liquidation des propriétés du duc pour désintéresser les créanciers.—La duchesse se retire à Ruel pour exploiter la propriété.—Heures difficiles.—Deux lettres du baron de Scheffer352
CHAPITRE XXV
Le baron de Scheffer, ancien ministre des affaires étrangères de Suède.—Sa joie, quand il apprend que Mᵐᵉ d’Aiguillon a pu échapper «aux mains des tigres sanguinaires».—Il s’inquiète de la situation financière de Mᵐᵉ d’Aiguillon et se désole de la voir se rendre à Paris en charrette.—Que sont devenus les amis de la duchesse et surtout Mᵐᵉ de Laigle?—Travaux rustiques: basse-cour et arbres fruitiers.—Apparition des Mémoires de Richelieu, de d’Aiguillon, de Maurepas: opinion de Scheffer sur des compilations que Mᵐᵉ d’Aiguillon déclare apocryphes.—La bru et le petit-fils de la duchesse sont avec elle.—La dernière lettre de Scheffer363
Appendices et pièces justificatives375
Table des matières403

ÉVREUX, IMPRIMERIE CH. HÉRISSEY, PAUL HÉRISSEY, SUCCʳ

NOTES:

[1] Date donnée par le Dictionnaire de La Chesnaye-Desbois.

[2] Son père avait obtenu très difficilement, de Louis XV, de lui céder, en le mariant, le duché d’Agénois.

[3] Revue hebdomadaire du 27 avril 1901. Une idylle sous la Régence.

[4] Mémoires du ministère du duc d’Aiguillon (3ᵉ édition, 1792), p. 173.

L’exemplaire que nous avons consulté est catalogué à la Bibliothèque de la ville de Paris sous le nº 10469. Il est accompagné de notes autographes de M. de Monmerqué reproduisant des annotations inédites de Soulavie.

[5] Soulavie. Mémoires historiques et politiques du règne de Louis XVI (Paris, 1801, 6 vol.), t. I, pp. 69-70.

[6] Voir Appendice nº I.

[7] Chanteloup, hameau de l’arrondissement d’Amboise (Indre-et-Loire).

[8] Pontchartrain, canton de Chevreuse (Seine-et-Oise).

[9] Le chevalier avait encore demeuré rue de l’Université. Mais il restait rarement à Paris, soit que le devoir militaire le retînt en province, soit qu’il partît en villégiature: «Je ne connais pas, M. le Chevalier, lui écrit la duchesse, un être plus errant que vous.»

[10] Archives nationales, T 243.

[11] Saint-Simon donne de curieux détails, dans ses Mémoires, sur la vie peu édifiante de cette grande dame; et le Journal de Barbier (t. III, p. 384) en signale simplement la mort en ces termes: «Mᵐᵉ la duchesse de Mazarin, dame d’atours de la reine, est morte, en huit jours de temps, le 11 du mois de septembre 1742, âgée de cinquante-cinq ans.»

[12] AN.T. 243.

[13] Il n’est pas inutile de rappeler, à cet égard, la lettre (inédite) qu’écrivait à ce même Quélen le comte de Plélo, le 30 janvier 1729, un mois avant son départ pour Copenhague:

«Nous laissons nos enfants ici, mon fils encore quelques mois et ma fille quelques années; le premier viendra me joindre cet été. A l’égard de ma fille, elle restera au couvent jusqu’à six ou sept ans; et alors je la ferai venir auprès de moi, si Dieu me la conserve jusque-là.»

Cette fille, c’était Louise-Félicité, qui avait alors trois ans. Conformément aux intentions du père, elle fut mise au couvent de la rue Bellechasse, la célèbre abbaye de Panthémont où sa mère avait fait son éducation. Louise-Félicité avait pour gouvernante Mᵐᵉ de Montigny, à qui Mᵐᵉ de Plélo avait légué 200 livres de rente viagère et qui resta près d’un an à l’abbaye de Panthémont avec son élève.

[14] Mémoires du duc de Luynes, t. III, pp. 105-106.

[15] Quoique très bien fait, il était de petite taille: aussi, plus tard, à propos des affaires de Bretagne, ses adversaires le désignaient-ils ironiquement sous le nom de Petit duc.

[16] Edmond et Jules de Goncourt. La duchesse de Châteauroux et ses sœurs (Paris, 1879).

[17] Revue hebdomadaire du 27 avril 1901. Le comte de Plélo était fort épris de sa femme; et sa correspondance dit assez quelles furent sa tendresse et sa fidélité.

[18] Mémoires du Mⁱˢ d’Argenson (t. IV, p. 44).—Mémoires de Richelieu par Soulavie, t. VI. A tort, les Goncourt appellent d’Agénois le neveu de Richelieu. C’était Mᵐᵉ de Châteauroux qui lui donnait ce nom et traitait de «cher oncle» le duc de Richelieu.

[19] Les Goncourt. Mᵐᵉ de Châteauroux (Collection Leber, 5815, Lettres Mss. à la Bibl. de Rouen). Mᵐᵉ de Châteauroux avait une haine féroce contre Maurepas: elle écrivait, le 3 juin 1744, à Richelieu que Maurepas «avait fait le tourment de sa vie».

[20] Soulavie. Anecdotes de la Cour de France, 1802, p. 24.

[21] Mémoires du duc de Luynes, t. IV. p. 269.

[22] Maurepas. Mémoires, t. IV, p. 114-115. Ils sont de Soulavie (voir appendice nº 1).

[23] Duc de Luynes. Mémoires, t. IV, septembre 1742, p. 240. Mᵐᵉ de Mazarin était morte le 10.

[24] Duc de Luynes. Mémoires, t. V, octobre 1743, p. 22.

[25] AN.T. 243.

[26] Archives du marquis de Chabrillan. Lettre de 1747.

[27] Archives du marquis de Chabrillan.

[28] Mémoires du duc de Luynes, t. VII, mars 1746.

[29] Déjà les Mémoires de Luynes, annonçant, en avril 1736, la mort du dernier des fils de Plélo, parlaient d’une «fille de huit à dix ans qui n’avait pas une bonne santé»: c’était Louise-Félicité.

[30] Les Nouvelles à la main publiées, d’après les manuscrits Anisson Duperron, par M. le vicomte de Grouchy dans le Carnet historique de 1898 (t. II, p. 683) donnent, à la date du 4 février 1764, une anecdote sur les couches de Mᵐᵉ d’Aiguillon, la représentant comme un véritable phénomène: «Elle est très bien de figure, elle a la peau assez blanche; dans sa première grossesse, elle devint, par degrés, noire comme une négresse du Sénégal de la tête aux pieds. Après être accouchée, elle reprit aussi par degrés son teint ordinaire. Elle est grosse pour la deuxième fois et la même révolution se fait chez elle. Elle n’est encore que mulâtresse parce qu’elle n’est pas avancée; dans ses derniers mois, elle sera noire comme du jais. Au reste, l’enfant qu’elle a mis au monde la première fois n’avait aucune teinte de noir; il était comme l’enfant d’un blanc...» Mᵐᵉ d’Aiguillon accoucha, en effet, en 1764, d’un enfant qui vint avant terme. Mais nous n’avons vu nulle part, excepté dans un autre recueil de Nouvelles à la main, que Mᵐᵉ d’Aiguillon ait présenté, pendant ses couches, les variations de couleur dont parle le gazetier. Elle était sujette aux coliques néphrétiques: peut-être eut-elle, comme son mari, des jaunisses. Elle en parle, mais jamais du phénomène physiologique cité par les Nouvelles à la main. D’ailleurs, sa deuxième grossesse datait de 1747 et non de 1764.

[31] D’Aiguillon n’était encore qu’en très mince faveur à la Cour: le Roi se souvenait-il toujours des hésitations de la marquise de la Tournelle? En tout cas d’après le Journal de Croÿ (t. I, p. 150) d’Aiguillon n’était admis à Choisy qu’à titre «d’externe» ou de «polisson».

[32] Cette guerre, si désastreuse pour la France, commença en 1756 et finit en 1763 par le traité de Paris qui nous enleva le Canada, «ces quelques arpents de neige», disait Voltaire.

[33] Village et baie dans le département des Côtes-du-Nord.

[34] Première lettre d’une correspondance autographe adressée par Mᵐᵉ de Pompadour au duc d’Aiguillon et conservée au British Museum (fonds Egerton). Cette correspondance fut publiée pour la première fois en 1856-1857 (t. I, pp. 244 et suiv.), dans la Correspondance littéraire de Ludovic Lalanne et comprend une période de cinq années (1758-1762).

[35] «M. d’Aiguillon, dit Linguet (Aiguillonana, 1777, p. 9) avait toujours eu un ascendant marqué sur les maîtresses du feu roi. La marquise de Pompadour l’avait protégé hautement: la trop prompte mort du maréchal de Belle-Isle l’avait seule empêché de le lui donner pour successeur (au ministère de la Guerre).»

[36] Edmond et Jules de Goncourt. Mᵐᵉ de Pompadour (1878, Paris), p. 147, d’après les Souvenirs de Mᵐᵉ du Hausset.

[37] Lettre du 6 février 1759, Correspondance de Lalanne, t. I, p. 246.

[38] Journal de Croÿ (du duc) édité par le vicomte de Grouchy et Paul Cottin (1906, 4 vol.), juillet 1759, pp. 476 et suiv.—Le Journal de Barbier (t. VII, p. 210) parle d’un imprimé, répandu dans Paris en décembre 1759, qui énumère les préparatifs du débarquement.—Bertin avait remplacé Silhouette le 24 novembre 1759 (Barbier, VIII, 119).

[39] Lettre de 1760.—Quel livre à écrire sur les politiciennes!

[40] Lettre du 10 septembre 1760: il est vrai que, le 14, elle le complimentait d’avoir obtenu du «zèle des Bretons» un don gratuit de 700.000 livres pour le Roi.

[41] Lettre du 26 décembre.

[42] Lettre de Tourny à la duchesse d’Aiguillon, du 24 avril 1751 (d’après Marcel Marion. La Bretagne et le duc d’Aiguillon, Paris, 1898).

[43] Lauzun. Documents inédits relatifs à l’entrée du duc d’Aiguillon à Agen, 1885.

[44] Lettre du 26 août 1761.

[45] Déjà, le 7 décembre 1754, le duc de Luynes écrit dans ses Mémoires: «On continue à donner à M. le duc d’Aiguillon toutes les louanges que méritent son esprit, sa politesse, son application aux affaires... Mᵐᵉ la duchesse d’Aiguillon a aussi très bien réussi en ce pays: il paraît que l’on est fort content de l’un et de l’autre.»

[46] Journal de Croÿ, t. II, p. 12.

[47] Carné. Etats de Bretagne, t. II.—Cet historien a dû à l’obligeance de M. le marquis de Chabrillan, possesseur des papiers du duc d’Aiguillon, de pouvoir consulter le «Journal du Commandement de Bretagne».

[48] Journal de Croÿ, t. II, p. 48.—Ce même journal signale, également en 1763, le bruit qui s’était répandu que d’Aiguillon aurait le commandement de l’Alsace; et il l’eut nominalement.

[49] Marcel Marion. La Bretagne et le duc d’Aiguillon (Paris, 1898), p. 189.

[50] Jobez. Histoire de Louis XV, t. VI (Paris, 1864-1870, 6 vol.).

[51] Jobez. Histoire de Louis XV, t. VI. Les hostilités s’ouvrirent le 1ᵉʳ octobre 1764, entre La Chalotais et d’Aiguillon, sur le refus de celui-ci d’accepter le fils comme successeur du père.

[52] Mémoires secrets dits de Bachaumont, 15 octobre 1764.—M. Pocquet (Le Pouvoir absolu et l’esprit provincial. Le duc d’Aiguillon et La Chalotais, 3 vol., 1900-1902) affirme que La Chalotais ne fut pas l’auteur de l’épigramme.

[53] Mémoires du ministère du duc d’Aiguillon, p. 5.—M. Marcel Marion adopte la version de Soulavie.

[54] Soulavie affirme encore que la marquise devint la maîtresse de Choiseul.

[55] Bibl. Nat. Impr. Ln²⁷ 41577. H. Carré. La Chalotais et d’Aiguillon (Paris, 1893), d’après la Correspondance du chevalier de Fontette avec de la Noue: «un forcené républicain» dit Fontette de Kerguézec.

[56] Soulavie. Mém. du min. du duc d’Aiguillon, pp. 176 et suiv.

[57] Marcel Marion. La Bretagne et le duc d’Aiguillon, p. 348.

[58] Marcel Marion. Id., p. 361. Lettre de M. de Robien à M. de Coniac (partisan d’Aiguillon), 3 décembre 1765.

[59] Mémoires du minist. du duc d’Aiguillon, p. 178.

[60] Journal de Croÿ, t. II, p. 192.

[61] Arrivé de Lille en 1771, cet artiste avait été accueilli avec distinction par les châtelains de Veretz.

[62] Un dessin de Gaignières nous a cependant conservé le croquis du château de Veretz en 1699.

[63] Bibl. Arsenal Mss. 10016 (Arch. Bastille). Rapport du policier Le Clerc au lieutenant général de police, 20 août (?) «Etant à Tours, je fus à Veretz, château situé sur le Cher. S. A. S. Mᵐᵉ la P(rincesse) de C(onti), deuxième douairière, y était. Par respect, je n’oserai dire ce que les habitants du pays disent de cette P(rincesse)» et du d(uc) d’Aiguillon.»

[64] Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. X, pp. 247 et suiv. (1895-1896). Bibliothèque de Tours, Mss. 963.

[65] Nous signalons une très complète Histoire du château de Veretz et de ses environs, par l’abbé Bossebœuf (Tours, 1903, in-4º), histoire dont certains documents, inédits, appartiennent à l’époque révolutionnaire. Nous en donnons plus loin les intitulés.

[66] Mémoires du ministère du duc d’Aiguillon, p. 32.

[67] Marcel Marion. La Bretagne et le duc d’Aiguillon, p. 417.

[68] Moreau. Mes Souvenirs, t. II, pp. 54 et suiv.

[69] «Mais voilà de l’écriture de M. de La Chalotais!» s’était écrié Calonne, quand Saint-Florentin lui avait présenté les lettres anonymes (Mém. du ministère d’Aiguillon, pp. 5 et suiv.). Honnête prétexte! Le véritable motif des poursuites, c’était l’assistance que La Chalotais, agent du roi, prêtait aux revendications du Parlement de Bretagne.

[70] Sa première prison fut le château du Taureau près de Morlaix. Ce fut à Saint-Malo qu’il écrivit, les 15 janvier et 17 février 1766, ses deux premiers Mémoires. Ceux de Brissot (Paris, 1830, t. I, p. 158) nous édifient sur la métaphore quelque peu prudhommesque de Voltaire: «L’histoire de ces pages écrites avec de la suie, au fond d’un cachot, sur des enveloppes de pain de sucre, m’avait toujours paru bien romanesque. Mᵐᵉ Lem (attachée au Parlement et qui avait beaucoup vécu chez M. de La Chalotais) m’a révélé que c’était elle qui avait fait passer à La Chalotais, dans le château du Taureau, ce fameux Mémoire, qu’il a prétendu avoir composé et écrit avec un cure-dents.»

[71] Mém. du minist. d’Aiguillon, p. 347.

[72] Lemoy. Le Parlement de Bretagne et le pouvoir royal au XVIIIᵉ siècle. Angers, 1909, p. 382.

[73] Mém. du minist. d’Aiguillon, p. 14.

[74] Le Journal de Hardy (Bibl. Nat. Mss. franç. 6680) en donne le 18 novembre une description terrifiante.

[75] Lenoir, conseiller d’Etat, rapporteur de la Chambre de Saint-Malo.

[76] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 16.

[77] M. Carré établit, dans les premières pages de son livre, que La Chalotais, toujours irascible et toujours violent, était plutôt le persécuteur de Fontette, commandant du château de Saint-Malo.

[78] Mémoires du ministère du duc d’Aiguillon, p. 20.

[79] Vatel. Madame Du Barry (Paris, 1883, 3 vol.), t. I, p. 385.

[80] AN. H. 439. M. Carré dit, avec raison (pp. 57 et suiv.) et sans arrière-pensée de réhabilitation, qu’on s’est trop habitué à juger les affaires de Bretagne et la conduite de d’Aiguillon d’après les pamphlets contemporains, et que la vérité, comme la justification du prétendu coupable, apparaît mieux dans les papiers du Contrôle général et dans les Bulletins de Bretagne adressés à cet égard à Laverdy par le Commandant de Bretagne.

[81] AN. O¹ 462.

[82] Journal du Prince de Croÿ, t. II, p. 454.

[83] H. Carré. La Chalotais et d’Aiguillon, p. 65.

[84] H. Carré. La Chalotais et d’Aiguillon. Lettre de La Noue (à Veretz), à Fontette, 25 septembre 1766.

[85] Belleval. Souvenirs d’un chevau-léger (Paris, 1866), p. 103.

[86] Carré. La Chalotais et d’Aiguillon. Lettre de La Noue à Fontette (Paris, 23 décembre et 23 février 1767).

[87] Dans sa thèse de doctorat, Le Parlement de Bretagne et le pouvoir royal au XVIIIᵉ siècle. M. Le Moy donne (pp. 64 et suiv.) un croquis intéressant de la Société parlementaire, pendant le principat de d’Aiguillon, d’après les livres autorisés de MM. Carré, Pocquet, Marcel Marion, Baudry et les papiers d’archives du temps.

[88] Revue de Bretagne et de Vendée, 1894. Article de Calan: Chute du duc d’Aiguillon.

[89] H. Carré. La Chalotais, etc. Lettres des 7 et 12 mars 1767, de Fontette à La Noue.

[90] H. Carré. La Chalotais, etc., pp. 79 et suiv. Louis XV pratiquait le même système avec son ministre des Affaires étrangères. (Voir: Le duc de Broglie. Le secret du roi.)

[91] Archives d’Ille-et-Vilaine, C. 1780.

[92] Archives nationales. Dossier Balleroy, T. 243.

[93] H. Carré. La Chalotais, etc... Lettre du 2 juin, de Fontette à La Noue.

[94] Archiv. Nation. Dossier Balleroy, T 243.

[95] H. Carré. La Chalotais, etc., pp. 79-84.

[96] AN.T 243. Papiers Balleroy.

[97] «Ce n’est qu’un petit brigand qui veut jouer au personnage» dit Fontette; jusqu’alors il avait été un des plus chauds partisans du gouverneur.

[98] H. Carré. La Chalotais, etc., p. 84.

[99] Revue de Bretagne et de Vendée, 1894. Article Calan sur la chute du duc d’Aiguillon.

[100] H. Carré. La Chalotais, etc., p. 524.

[101] Revue de Bretagne, etc. Article Calan.

[102] Mém. d’Aiguillon (du ministère).

[103] Correspondance Du Deffand (édit. Sainte-Aulaire), t. I, p. 162. Lettre de Mᵐᵉ Du Deffand à l’abbé Barthélemy.

[104] H. Carré. La Chalotais, etc., pp. 93 et suiv.

[105] AN.T 243.

[106] Bulletin du bibliophile. Année 1882, p. 119. Publication (p. 104, p. 125) par M. Edouard de Barthélemy d’un choix de lettres acquises dans la vente d’une correspondance adressée au chevalier de Balleroy: celle-ci avait dû échapper aux perquisitions révolutionnaires ou disparaître des Archives nationales.

[107] H. Carré. La Chalotais, etc. Lettre du 3 février 1768.

[108] AN.T 243. Lettre du 24 juin.

[109] AN.T 243. Lettre du 10 juillet.—«La Reine, victime de M. le duc de Choiseul» (note Soulavie).

[110] AN.T 243. Lettre du 16 août 1768.

[111] Le mot est rapporté par la Correspondance de Grimm (Edit. M. Tourneux), t. VIII, p. 184.

[112] AN.T 243.

[113] M. de Broc, lieutenant général, était un des vainqueurs de Saint-Cast.

[114] Un mémoire pour la tenue des Etats de 1766-1767 (Archives d’Ille-et-Vilaine, C. 1780) réglait ainsi la situation respective des ducs de Penthièvre et d’Aiguillon: Celui-ci était désigné «pair de France, chevalier des ordres du roi, Gouverneur d’Alsace, lieutenant général, commandant en chef de Bretagne. Il réside dans la province, en l’absence du duc de Penthièvre, le gouverneur. Placé à la tête de l’ordre militaire, il est le premier et principal commissaire du Roi aux Etats».

[115] AN.T 243. Lettre du 27 août 1768.

[116] Mémoires secrets de Bachaumont, 26 septembre 1768. Lettre du 29 août. Nous n’avons trouvé nulle part de trace de cette demoiselle de Vedec.

[117] Marcel Marion. La Bretagne et le duc d’Aiguillon, p. 574.

[118] Les Remarques (renvoi à la page 27 des Mém. du minist. d’Aiguillon) disent que le duc n’avait pas plus pensé au ministère que le Dauphin n’y avait pensé pour lui.

[119] Journal de Barbier, t. VI, p. 446.

[120] De la Rocheterie. Marie-Antoinette (1905), t. I, p. 302.

[121] Mémoires du ministère du duc d’Aiguillon, p. 35.

[122] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 41.—Mémoires du duc de Choiseul (attribués à Soulavie), 1790, t. I, pp. 244 et suiv.

[123] Sénac de Meilhan. Le gouvernement, les mœurs, etc. Portraits des personnages les plus distingués du XVIIIᵉ siècle (édition Lescure), p. 338. «S’il voulait se rapprocher d’elle, elle ferait la moitié du chemin...»

[124] Ce premier commis des finances, chassé en 1768 par Choiseul pour avoir poussé le contrôleur général Laverdy à entraver la marche du tout-puissant ministre, avait été remis en place par Terray en 1769. Cromot, par esprit de vengeance, laissait entrevoir au prince de Condé, qui, seul des princes du sang, soutenait le gouvernement contre les parlementaires, la possibilité de supplanter Choiseul.

[125] Biblioth. Nat. Mss. Journal de Hardy, 6680, t. I, p. 143, 15 janvier 1769.—Belleval. Souvenirs, p. 118.

[126] Claude Saint-André. Madame Du Barry (Paris, 1909), p. 82.

[127] Brissot. Mémoires, t. I, p. 268.

[128] Maugras. M. et Mᵐᵉ de Choiseul, Paris, 1904, p. 449, «figure de juif, au teint olivâtre» dit Sénac de Meilhan de Maupeou (le Gouvernement, les Mœurs, etc., p. 407, édition Lescure). Il était chancelier depuis le 15 septembre 1768.

[129] Maupeou avait remplacé par Terray, l’honnête, mais incapable Maynon d’Invau, le 20 décembre 1769 (Correspondance Du Deffand, édit. Lescure, t. II, p. 19).

[130] Belleval. Souvenirs d’un chevau-léger (Paris, 1866), p. 116.

[131] Grasset. Mᵐᵉ de Choiseul et son temps (Paris, 1874), p. 109. L’auteur donne tous les détails de cette présentation. Voir également la lettre de Mercy-Argenteau à Nény du 3 mai 1769.

[132] Moreau. Mes Souvenirs, t. II, p. 56.—Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 43.

[133] Mémoires secrets, dits de Bachaumont, janvier 1769.

[134] AN.T 243.

[135] AN.T 243. Lettre du 5 octobre.

[136] Belleval. Souvenirs d’un chevau-léger, octobre 1769, p. 126.

[137] AN.T 243. Lettre de 1769, s. d.

[138] Belleval. Souvenirs d’un chevau-léger, 20 octobre 1769, p. 126.

[139] A la date où Belleval place l’anecdote, le Déserteur, la pièce de Sedaine, avait déjà six mois d’existence: elle n’était d’ailleurs que la dramatisation d’une historiette du même genre dont la comtesse de Toulouse avait été l’héroïne en 1736.

[140] Mémoires secrets, dits de Bachaumont, t. V, p. 92.

[141] Mémoires, 1790, t. I, pp. 243-244. La même phrase se retrouve dans les Mémoires historiques et politiques de Soulavie (1801), t. I, p. 141.

[142] Moreau. Mes souvenirs, etc., t. II, p. 56.

[143] Marcel Marion. La Bretagne et le duc d’Aiguillon, pp. 555-562. Lettre du président de Robien.

[144] «On ne peut pas être plus jolie, dit Linguet, que Mᵐᵉ de Forcalquier était; elle est petite, mais fort bien faite; un beau teint, un visage rond, de grands yeux, un très beau regard, et tous les mouvements de son visage l’embellissent.»

Citation de M. Grün dans son article sur la correspondance de Mᵐᵉ de Forcalquier avec Joly de Fleury (Feuillets d’histoire du 1ᵉʳ mai 1910).

C’était le Bellissima de Mᵐᵉ Du Deffand.

Ayant reçu un soufflet de son mari, elle alla consulter, en vue d’une séparation possible. Son avocat n’ayant pas sans doute trouvé la raison suffisante, la comtesse rentra chez elle et administra un maître soufflet à son mari:

«—Je vous le rends, Monsieur, lui dit-elle, je n’en puis rien faire.»

[145] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 332. «Ce n’est pas pendant son procès que M. d’Aiguillon a fait connaissance avec Mᵐᵉ Du Barry, qu’il n’avait jamais vue. Comme elle n’aimait pas M. de Choiseul parce qu’elle avait à se plaindre de lui, et comme elle voyait qu’il cherchait à opprimer M. d’Aiguillon, elle fit offrir son crédit à celui-ci qui n’avait fait aucune démarche pour se le procurer; et il a eu ensuite avec elle des liaisons de reconnaissance et d’amitié.»

Cette note fait partie d’un des derniers chapitres du livre écrit pour rectifier certaines erreurs qui se sont glissées dans les précédents. Et comme on sent bien la pensée de la duchesse d’Aiguillon, avouée par les remarques manuscrites de Soulavie! C’est évidemment une pieuse inexactitude, commise par respect pour la mémoire du défunt; mais les Souvenirs de Belleval nous apprennent précisément le contraire.

[146] Claude Saint-André. Madame Du Barry (Paris, Emile Paul, 1909), p. 101. C’est très discutable. Les Choiseul n’eussent pas manqué de relever le fait. Et rien, dans la correspondance Du Deffand, à cette époque, ne démontre que la douairière ait été en relation avec Mᵐᵉ Du Barry.

[147] Mémoires de Marmontel. (Edition M. Tourneux, Paris, 1891), t. II, p. 342-346.

[148] M. Cruppi, qui a consacré une étude, très documentée, à Linguet (Un avocat journaliste au XVIIIᵉ siècle, 1895, pp. 222 et suiv.), reconnaît, lui aussi, qu’il «n’y avait pas de preuves dans la procédure de 1770 à l’appui des crimes dont on accusait d’Aiguillon. Après avoir été remplacé par Duras, il présenta pour sa défense des pièces brûlées à Rennes par le bourreau».

[149] Brissot. Mémoires, t. I, p. 152.

[150] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 48.—Soulavie. Mémoires historiques et politiques du règne de Louis XVI, an X, t. I, d’après les Goncourt (La Du Barry).

[151] Assurément les Anecdotes de la comtesse Du Barry ne sont pas une autorité, mais tout n’est pas mensonge ni calomnie dans ce fatras, dont le rédacteur Pidansat de Mairobert insérait la quintessence dans les Mémoires de Bachaumont. Ce reporter de grande allure puisait directement aux sources.

[152] A rapprocher de cette phrase des Mémoires du ministère d’Aiguillon (chapitre des rectifications, p. 332) où l’on croit lire les pattes de mouche de la duchesse: «Pendant tout le temps de ses affaires, il n’a pas manqué de rentrer chez lui de très bonne heure pour lire ou faire les écrits relatifs à son procès et n’en ressortait point.» Pour un grand seigneur et un mondain, dix heures du soir, c’était de «très bonne heure».

[153] AN.T 243. Lettre du 29 juin.

[154] Marcel Marion. La Bretagne et le duc d’Aiguillon, pp. 563 et suiv.

[155] Correspondance de Condorcet et de Turgot, éditée par Ch. Henry (Paris, 1882), 16-29 juin 1770.

[156] Marcel Marion. Op. cit., pp. 579-581. Le titre est: Lettre d’un gentilhomme breton à un noble espagnol. Les auteurs de ce pamphlet furent traqués et embastillés. Voir Archives de la Bastille (Ravaisson), t. XIX. pp. 20 et suiv., et BN. Mss. nouv. acquis. françaises. 1214, pp. 527 et suiv.

[157] Mémoires secrets, 3 juillet 1770, et Anecdotes Du Barry.

[158] Mémoires d’Aiguillon (du ministère), p. 48.

[159] Du Gas de Bois-Saint-Just. Paris, Versailles et les provinces, t. III, p. 113 et suiv.

[160] Du Gas de Bois-Saint-Just. Paris, Versailles et les provinces, t. III, p. 113 et suiv.

[161] D’Arneth. Correspondance de Maria-Theresia und Marie-Antoinette, 1865, p. 1.

[162] Mémoires secrets, 21 juillet 1770.

[163] Anecdotes de la comtesse Du Barry, p. 145.—Correspondance de M. Argenteau, I, 37. Les historiens ont attribué ce rôle à la comtesse de Choiseul, parente, elle aussi, du ministre, et qui ne dissimulait pas son insolent mépris pour la maîtresse du roi.

[164] D’Arneth et Geffroy. Corresp. secrète entre Mercy-Argenteau et M.-Thérèse, t. I, pp. 37-39.

[165] Maugras. Le duc et la duchesse de Choiseul, pp. 453 et suiv. Bien que favorable à Choiseul, en considération de la duchesse, M. Maugras ne méconnaît pas les imprudences et les maladresses d’un parti qui fut le premier à précipiter la chute de son chef.—Les Goncourt. La Du Barry (1878), p. 91.

[166] Jules Flammermont. Le chancelier Maupeou et les Parlements (1883), pp. 98 et suiv.—Lemoy. Le Parlement de Bretagne et le Pouvoir royal au XVIIIᵉ siècle (1909), pp. 399 et suiv.

[167] Jean-Amaury Gouyon Angier de Lohéac.

[168] AN.T 243. L’arrêt du Parlement de Rennes était des 11 et 14 août. Le comte de Goyon le fit casser à la Cour le 23 (Lemoy loco citato, p. 413.)

[169] Vatel. La Comtesse du Barry, t. 1, p. 425.

[170] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 49.

[171] Mémoires du duc de Choiseul, t. II, p. 80.

[172] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 50.

[173] Flammermont dit que la séance dura trente minutes à peine et qu’elle fut à peu près remplie par le discours de Maupeou.

[174] Dans une lettre du 25 septembre, Mᵐᵉ d’Aiguillon écrit que le Roi a fait biffer devant lui cet arrêt par les députés du Parlement de Bordeaux, mandés à Versailles pour le 22 et reçus en audience le 23.

[175] Anecdotes de la comtesse Du Barry, p. 148.

[176] Lettres de Mᵐᵉ Du Deffand (édit. Lescure). Lettre à Walpole du 5 septembre 1770, p. 94.

[177] Le Roi avait nommé le comte de Saint-Florentin duc de la Vrillière en 1770.

[178] Flammermont. Loco cit., p. 105.

[179] Lettre du 17 août à Walpole. (Correspondance de Mᵐᵉ Du Deffand, édit. Lescure), p. 86.

[180] Journal, t. I, p. 183.

[181] AN.T 243. Lettre du 25 octobre.

[182] AN.T 243. Lettre du 4 novembre. Girac, l’évêque de Saint-Brieuc, avait remplacé Desnos, un ami des d’Aiguillon, au siège épiscopal de Rennes.

[183] AN.T 243. Lettre du 10 novembre.

[184] Le duc de Brissac avait donné ce surnom à Maupeou en raison de son teint jaune et vert; et au dire de l’Observateur Hollandais (Correspondance secrète de Metra, t. V, p. 149), le chancelier, «pour prévenir par la figure», se peignait le visage en blanc et mettait ensuite une légère couche de rouge.

[185] «Aussi éloigné de l’impétuosité loyale et expéditive du duc de Choiseul que de la circonspection oblique et laborieuse du duc d’Aiguillon, écrit Linguet dans son Aiguillonana, Maupeou avait un autre génie et n’était pas moins propre à jouer un grand rôle dans ce tourbillon de cabales, de jalousies, de bassesses, de vengeances, de perfidies qui s’appelle la Cour... Vindicatif avec petitesse, éprouvant la haine en homme de cour et l’exerçant en bourgeois, il se distinguait surtout par l’intrépidité d’un grenadier.»

[186] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 76.

[187] Flammermont (Le chancelier Maupeou et les Parlements, p. 111), affirme très nettement que Choiseul voulait la guerre.—M. Maugras (Le duc et la duchesse de Choiseul), soutient la version contraire. Mᵐᵉ Du Barry fut chargée d’insinuer au roi que Choiseul désirait recommencer la guerre avec l’Angleterre, alors qu’il l’avait évitée en faisant des concessions à cette puissance à propos des îles Malouines.

De leur côté les Goncourt déclarent (La Du Barry, p. 96), que le plan Maupeou-d’Aiguillon était de ruiner dans l’esprit de Louis XV cette conviction, que la présence de Choiseul aux affaires (et ce fut une des principales forces du ministre) était le maintien d’une paix dont s’accommodait si bien l’égoïsme royal.

[188] Lettre du 25 octobre.

[189] Sénac de Meilhan. Portraits et caractères du XVIIIᵉ siècle (édit. Lescure), p. 337.—Soulavie (Mém. de Richelieu, 1792, t. II, p. 217) dit que Sénac était la créature de Choiseul.

[190] Notons à ce propos les gestes et les mots de... Gavroche que les Mémoires de Bachaumont, les Anecdotes de Mairobert, la Vie privée de Louis XV,—tous livres sortant, il est vrai, de la même officine—prêtent à la Du Barry... Tantôt elle jongle avec deux oranges en disant: «Saute Choiseul! Saute Praslin!» Tantôt elle raconte à Louis XV qu’elle a «renvoyé son Choiseul»; c’était un cuisinier qui ressemblait à l’homme d’Etat. Et bien d’autres gamineries dont l’imprévu amusait l’ennui de Louis XV.

[191] Maugras. M. et Mᵐᵉ de Choiseul, p. 453, t. I.

[192] AN.T 243. Lettre du 9 décembre.

[193] Maugras. M. et Mᵐᵉ Choiseul, p. 453.

[194] AN.T 243. Lettre du 12 décembre.

[195] Revue de Paris, 1829, t. IV, p. 59.—Boutaric. Correspondance de Louis XV, t. I, p. 409.

[196] Sénac de Meilhan. Portraits et caractères du XVIIIᵉ siècle (éd. Lescure), p. 337.

[197] Revue rétrospective, t. III, 1ᵉʳ juin 1834.—Chronique de l’abbé Baudeau, p. 69.

[198] Maugras. Le duc et la duchesse de Choiseul, pp. 453 et suiv.

[199] AN.T 243. Lettre du 21 décembre. Choiseul avait les départements des affaires étrangères et de la guerre; son cousin Praslin, celui de la marine.

[200] AN.T 243. Lettre du 3 janvier 1771.

[201] Correspondance de Mᵐᵉ Du Deffand (édit. Sainte-Aulaire), t. I, pp. 308 et 312. Lettre de Mᵐᵉ Du Deffand à la duchesse de Choiseul, 8 janvier 1771; lettre de la duchesse à Mᵐᵉ Du Deffand, 12 janvier.

[202] Grimm. Correspondance (édit. M. Tourneux), t. IX, p. 279.

Le but réel du voyage de Gustave, dit le duc de Broglie dans le Secret du roi, était d’obtenir des secours de la France pour la Suède, dont les dissensions intestines pouvaient exciter, comme la Pologne, les convoitises de la Prusse et de la Russie. Quand la mort de son père rappela Gustave en Suède (mai 1771), il n’avait pas encore les subsides espérés.

[203] Corresp. Du Deffand (édit. Sainte-Aulaire), t. I, p. 368. Lettre du 8 mars.

[204] Corresp. Du Deffand (édit. Sainte-Aulaire). Lettre du 11 mars.

[205] Corresp. Du Deffand (édit. Sainte-Aulaire). Lettre du 8 mars.

[206] Corresp. Du Deffand (édit. Sainte-Aulaire). 15 avril, t. I, p. 402.

[207] Elle a, du reste, laissé de celle qu’elle appelait son amie ce peu gracieux portrait:

«Sa bouche est enfoncée, son nez de travers, son regard fol et hardi. Malgré cela elle est belle. L’éclat de son teint l’emporte sur l’irrégularité de ses traits. Sa taille est grossière; sa gorge, ses bras sont énormes... Son esprit a beaucoup de rapports à sa figure: il est pour ainsi dire aussi mal dessiné que son visage et aussi éclatant: l’abondance, l’activité, l’impétuosité sont ses qualités dominantes. Sans goût, sans grâce et sans justesse, elle étonne, elle surprend, mais elle ne plaît ni n’intéresse; sa physionomie n’a nulle expression. Tout ce qu’elle dit sort d’une imagination déréglée. C’est quelquefois un prophète, un démon agité, qui ne prévoit, ni n’a le choix de ce qu’il va dire.»

[208] Foisset. Le Président de Brosses (Paris 1842), p. 287.

[209] AN.T 243. 24 mai 1771.

[210] Claude Saint André. Mᵐᵉ Du Barry, pp. 99 et suiv. On avait surnommé Chon, la sœur de Du Barry le Roué, cette laide et intelligente personne «légèrement boiteuse, légèrement bossue» disent les Goncourt.

[211] Chamfort. Œuvres (1851), p. 68.—Sénac de Meilhan (loco citato, p. 337) raconte l’anecdote à peu près dans les mêmes termes avec cette variante que d’Aiguillon avait fait la leçon à la comtesse et qu’elle devait interpréter le silence, toujours obstiné du prince, par le proverbe: «Qui ne dit mot, consent.»

[212] Nous trouvons le mot dans une lettre de Marie-Antoinette à sa mère (D’Arneth. Correspondance de M.-Thérèse et de M.-Antoinette, 1865, p. 37, 13 septembre 1771).

[213] Goncourt. La Du Barry, p. 116. «Ce furent quelques mois de terreur», disent les Goncourt, en parlant des exécutions ordonnées par le nouveau ministre dans les rangs ennemis. N’est-ce pas, hélas! l’histoire de tous les changements de ministère. «Il ressemble au méchant génie des Mille et une Nuits» écrit Mᵐᵉ de Choiseul du concurrent heureux de son mari (Lettre à Mᵐᵉ Du Deffand, 11 septembre 1771, édit. Sainte-Aulaire).

[214] Comtesse d’Armaillé. La comtesse d’Egmont, Paris, 1898, pp. 29 et suiv.

[215] Correspondance secrète entre Mercy-Argenteau et le prince de Kaunitz, par d’Arneth (édit. Flammermont), 1889, 2 vol., t. II, p. 396. Si Mercy-Argenteau avait des préventions contre le nouveau ministre, celui-ci n’était guère mieux disposé pour la diplomatie autrichienne: il se plaignit un jour à Sandoz, envoyé de Prusse, de la morgue de Vienne (même correspondance, Lettre de Kaunitz à Mercy, 1ᵉʳ novembre 1771, t. II, p. 399.)

Mercy-Argenteau avait succédé, en 1766, au comte de Stahremberg, grâce à la protection de Kaunitz, qui l’avait eu comme attaché, pendant son ambassade à la Cour de Louis XV. Ce brillant et magnifique diplomate rendait justice à la douceur, à la prudence et à la sagesse de son subordonné, bien qu’il le trouvât «timide, taciturne et gauche jusqu’à la maussaderie». Le comte de Pimodan, biographe de Mercy, en loue le bon sens, la mesure, l’adresse et la discrétion. Mais cette discrétion «habile» alla, nous le verrons bientôt, jusqu’à la dissimulation, et cette correction diplomatique n’était que l’attitude froide et gourmée d’un homme qui se croyait très fort parce qu’il n’avait devant lui qu’un prince indifférent et des ministres décriés. Il prétendit jouer au Mentor avec une adolescente que se disputaient de multiples influences et qui avait déjà la volonté de ses caprices; et ce fut lui qui fut joué par une reine, lasse de ce conseiller, marionnette docile d’une mère impérieuse.

[216] Correspondance de Mᵐᵉ Du Deffand (édit. Lescure, 1865), t. II, p. 175.

[217] Belleval. Souvenirs d’un chevau-léger (1868, Paris), juillet 1771, p. 150.

[218] De Boynes avait été nommé en avril 1771 au ministère de la marine, après un intérim de trois mois rempli par Terray.

[219] Journal de Croÿ (loco citato), t. II, p. 505.

[220] Correspondance Du Deffand (édit. Sainte-Aulaire). Lettre de Mᵐᵉ Du Deffand, du 27 juillet, t. II, p. 24.

[221] Moufle d’Angerville. Histoire du règne de Louis XV (Londres, 6 volumes, 1783) t. VI, p. 365.

[222] D’Arneth (édit. Geffroy). Correspondance secrète entre Marie-Thérèse et Mercy-Argenteau (1876, 3 v.), t. I, pp. 198-199.

Il n’est pas inutile d’indiquer ici l’origine de cette correspondance, qui, réserve faite de la mentalité respective de ses deux principaux protagonistes, apporte une contribution si précieuse à l’histoire des dernières années du règne de Louis XV et des premières de celui de Louis XVI.

Au moment où Marie-Antoinette allait échanger la discipline familiale, mais austère, du gynécée de Vienne contre les mondanités frivoles, mais séduisantes, du palais de Versailles, Marie-Thérèse avait voulu placer sa fille sous une sorte de tutelle qu’elle avait confiée à son lecteur l’abbé de Vermond et à l’ambassadeur comte de Mercy-Argenteau. Dès lors, elle avait institué, avec celui-ci, une correspondance secrète, pour être renseignée, et sur la politique de la Cour de Versailles, et sur l’attitude de Marie-Antoinette comme Dauphine, puis comme reine de France. Dans son esprit, Mercy-Argenteau était une sorte de gouverneur qui devait régenter la jeune princesse, au nom de sa mère et dans l’intérêt de l’Autriche. C’était bien l’homme qui convenait à la mission: méthodique, méticuleux, méfiant, rigide observateur de l’étiquette, il dut maintes fois fatiguer de ses observations la Dauphine, et même l’irriter, surtout quand il lui disait qu’il avertirait Marie-Thérèse du peu d’égards qu’elle marquait aux avertissements réitérés de sa mère. Car celle-ci traitait encore comme une petite fille Marie-Antoinette et ne lui ménageait pas les semonces.

Le prince de Kaunitz, ministre des affaires étrangères, aurait pu se formaliser, comme le fit plus tard d’Aiguillon de la Correspondance secrète de Louis XV avec le comte de Broglie. Il feignit, au contraire, d’ignorer le plaisir innocent que prenait sa souveraine à ces rapports secrets, mais à la condition que Mercy lui en rédigerait un extrait... que l’on retrouve d’ailleurs, presque avec les mêmes phrases, dans les lettres de l’ambassadeur d’Autriche au ministre de Vienne (D’Arneth-Flammermont. Correspondance secrète, 1889, 2 v., t. II, p. 243, 11 novembre 1768). Mercy, dans sa réponse du 9 décembre, prétendait n’avoir cédé qu’aux instances de Nény, secrétaire intime de l’impératrice, et promettait à Kaunitz de lui donner la satisfaction qu’il désirait.

Au reste, Mercy-Argenteau apportait, dans ses relations diplomatiques, des sentiments de défiance tâtillonne, et presque grincheuse, qu’alimentait encore un appétit démesuré de commérages. Il n’aimait ni la France, ni son gouvernement: «Ce royaume, écrivait-il à Kaunitz, est sans justice, sans ministère, sans argent.» Ah! la bonne alliance que nous avions là.

[223] Corresp. secrète de M. Argenteau. Lettre de Mercy du 2 septembre 1771, t. I, pp. 200-214. Mercy n’était pas d’ailleurs sans indulgence pour Mᵐᵉ Du Barry: «Elle n’est ni méchante, ni intrigante» écrit-il le 15 septembre 1779 à Nény.

[224] Corresp. Du Deffand (édition Sainte-Aulaire, 1866), t. II, pp. 13, 14 et suiv.

[225] AN. T. 243 Lettre du 9 octobre 1771 (de Fontainebleau).

[226] Corresp. Du Deffand (édit. Sainte-Aulaire), 1ᵉʳ octobre 1771, t. II, p. 59.

[227] Corresp. Du Deffand (édit. Sainte-Aulaire), 3 octobre 1771, t. II, p. 59.

[228] Anecdotes de la comtesse Du Barry, Londres, 1776, p. 249.—Moufle d’Angerville dit également dans sa Vie privée de Louis XV (t. IV, p. 285), à propos des complaisances de d’Aiguillon pour Mᵐᵉ Du Barry, qu’il «forçait sa femme à s’associer à sa bassesse servile».

[229] Anecdotes de la comtesse Du Barry. La Dauphine y serait allée sans l’opposition de Mesdames, affirme Mercy dans sa lettre du 16 octobre 1772 à M.-Thérèse. Corresp., t. I, pp. 357-358.

[230] AN.T. 243. Lettre du 9 octobre 1771.

[231] AN.T. 243. Lettre du 12 novembre 1771.

[232] Alphonsine-Louise-Félicité, née en 1754, du premier mariage du comte d’Egmont avec Alphonsine de Saint-Severin d’Aragon.

[233] Welvert. Feuilles d’histoire, 1ᵉʳ juin 1910.

[234] Maugras. La disgrâce du duc et de la duchesse de Choiseul, p. 149.

[235] Vatel. La comtesse Du Barry, t. II, pp. 100 et suiv.

[236] Maugras. Loco citato, p. 149.

[237] Mémoires de Choiseul, t. II, p. 70.

[238] Mémoires de Besenval, t. II, pp. 148-50.

[239] Des historiens ont dit que Choiseul demandait 3 millions.

[240] Il est vraiment curieux de constater quelle activité ce prince, toujours indolent et toujours ennuyé, apportait à sa correspondance secrète, menant plusieurs intrigues à la fois, au point de les confondre toutes dans un même imbroglio. Il avait un tempérament d’auteur dramatique, voire de chroniqueur. Un livre, récemment paru, les Nouvellistes, a démontré, d’après d’indiscutables documents, combien Louis XV recherchait les échos du jour, les anecdotes scandaleuses, les rapports de police, et pour dire le mot boulevardier, les potins qui défrayaient ses appétits de curiosité et mettaient à sa merci la vie intime de ses courtisans.—Mais après lui, le Secret du roi devint, qu’on nous passe le mot, le Secret de Polichinelle. Et un livre de Soulavie parut en 1793 (Paris, 2 vol.), qui divulguait la Politique de tous les Cabinets de l’Europe pendant les règnes de Louis XV et de Louis XVI, contenant des pièces authentiques sur la correspondance secrète du comte de Broglie, un ouvrage dirigé par lui et exécuté par M. Favier.

[241] Il écrivait au roi, le 17 mars, qu’il venait de recevoir la visite de M. d’Aiguillon, et que celui-ci, en présence de la résistance opiniâtre opposée par le prince aux suggestions de Mᵐᵉ Du Barry, déclinait toute prétention au ministère; et lui, de Broglie, ajoutait: «J’attendrai avec respect ce qu’il plairait à Votre Majesté de faire de moi».

[242] Duc de Broglie. Le Secret du Roi, t. II, p. 375. Evidemment le comte de Broglie était plutôt désigné pour la place que l’incapable Rohan, même assisté de Durand. Dès le 20 janvier 1771, il avait prévenu le roi des accords suggérés par Frédéric pour éviter une guerre entre la Russie et l’Autriche à propos de la Turquie, accords dont la Pologne devait payer les frais. L’inertie de La Vrillière et l’échauffourée de Dumouriez firent le reste.

[243] Corr. secrète d’Arneth-Flammermont. Lettre de Mercy à Kaunitz, du 19 décembre, t. II, p. 400.

[244] Corresp. secrète d’Arneth-Geffroy. Lettre de Mercy à M.-Thérèse, du 23 janvier 1772, t. I, p. 263.

Il est vrai que, par manière de correctif, la Dauphine déclarait à Mercy: «Je suis bien décidée à en rester là; et cette femme n’entendra plus le son de ma voix».

[245] Geffroy. Gustave III et la Cour de France (Paris, 1867, 2 vol.), t. I, p. 249.—Vergennes, disgracié par Choiseul (Soulavie. Mémoires historiques, I, 120), avait été envoyé à Stockolm en mai 1771 par d’Aiguillon.

[246] AN.T 243. Lettre du 15 septembre 1772.

[247] Duc de Broglie. Le secret du roi, t. II, p. 385.

[248] Lettre du 12 janvier 1772, dans Boutaric. Correspondance secrète de Louis XV, 1866, 2 vol., t. I, p. 430.

[249] Vatel. Mᵐᵉ Du Barry, t. II, p. 175.—Rohan fit son entrée à Vienne le 6 janvier 1772.

[250] Boutry. Autour de M.-Antoinette (Paris, 1906), p. 211.

[251] De la Rocheterie. Marie-Antoinette (Paris, 1905), t. I, pp. 108 et suiv.

Vatel cite dans son Histoire de Mᵐᵉ Du Barry (t. II, p. 163) une dépêche de Marie-Thérèse à Mercy, datée du 31 janvier 1773, où elle reconnaît que «contraire à cet inique partage si inégal et à se lier avec ces deux monstres» le malheur des temps «l’a tellement accablée qu’elle a cédé, mais bien contre sa conviction.»

[252] Boutry. Autour de M.-Antoinette, p. 208 (d’après les archives des affaires étrangères).

[253] Corresp. M. Argenteau, I, 298. Lettre de Mercy du 15 avril 1772.

[254] Corresp. M. Argenteau, I, 298. Lettre de Mercy du 15 juin 1772 au baron Nény.

[255] Sans rappeler l’ancienne malveillance du Chancelier contre d’Aiguillon, Lebrun, celui qui devait être plus tard le prince architrésorier de l’Empire, donne dans ses Opinions (1831, p. 40) l’origine de l’antagonisme signalé par Mercy. Quand la Du Barry sollicitait pour son allié le poste des affaires étrangères, d’Aiguillon envoya auprès de Lebrun, inspecteur général des domaines de la Couronne, un de ses collègues, M. de C***, avec prière de «déterminer Maupeou à parler pour le duc». Et l’émissaire ajoutait que si d’Aiguillon «n’avait pas l’obligation de sa place» au chancelier, il «serait son ennemi». Lebrun résume ainsi l’anecdote: «Le roi céda de lassitude: M. d’Aiguillon fut nommé. Il se souvint bien qu’il ne le devait pas à M. de Maupeou; et sans doute il me fit l’honneur de croire que j’avais été pour quelque chose dans son silence.»

[256] Vatel. Mᵐᵉ Du Barry, t. II, pp. 175 et suiv.

[257] Boutry. Autour de M.-Antoinette, pp. 216 et suiv.

[258] D’Arneth-Flammermont. Corresp. Mercy-Kaunitz, t. II, p. 408. Lettre de Mercy du 6 mai.

[259] L’abbé Georgel. Mémoires (1820, 6 vol.), t. I, p. 251.

Plusieurs historiens, entre autres le duc de Broglie et M. de la Rocheterie, se sont apitoyés sur les angoisses de Marie-Thérèse, très consciente cependant du coup de force qui se préparait, quand un mois avant l’exécution (le 2 juillet 1772) elle écrivait à Mercy: «Rien au monde ne m’a fait plus de peine, mais surtout le tort que nous avons vis-à-vis de nos alliés et de l’Europe, comme si nous préférions un intérêt particulier à toute honnêteté et égards.» Ce qui ne l’empêche pas, à la fin de cette même lettre, d’invoquer la raison d’état qui doit justifier à ses yeux l’attentat imminent du 5 août. Dans un livre tout récent, M. de Pimodan exécute, lui aussi, mais avec certaines réserves, la duplicité de l’impératrice-reine: il met, en effet, le démembrement de la Pologne à l’actif de Joseph II, le fils de Marie-Thérèse, que sa mère avait fait nommer pour la forme corégent, après la mort de l’Empereur.

[260] Mᵐᵉ Campan raconte l’anecdote, mais sans commentaires, dans ses Souvenirs, sur M.-Antoinette.

D’après le duc de Broglie (Le Secret du Roi, II, 390) et Vatel (Mᵐᵉ Du Barry, II, 165), Frédéric II dit, dans ses Mémoires, de Marie-Thérèse: «Elle pleurait et prenait toujours, et nous eûmes beaucoup de peine à obtenir qu’elle se contentât de sa part de gâteau.»

[261] Corresp. M. Argenteau (d’Arneth-Geffroy), II, p. 515. Lettre de Mercy du 15 juin. Une note, insérée au bas de la page 315, rapporte d’après le baron de Blöme, ministre de France en Danemarck, une réponse que dut faire, à cette occasion, le duc d’Aiguillon: «qu’il convient que la conduite de la Cour de Vienne est aussi juste que nécessaire, mais que ce serait toujours un grand mal pour la balance de l’Europe, si le partage en question venait à se réaliser. Au reste ce ministre n’a avisé aucun moyen pour rétablir les choses sur l’ancien pied». Telle était l’incertitude, la pusillanimité de cet homme d’Etat, qu’il n’osait désavouer la parole du maître. Et, cependant, il avait conscience de cette vérité essentielle, toujours hélas! d’actualité, que l’existence d’une Pologne unie, forte, indépendante, était une nécessité pour l’Europe continentale et surtout pour la France.

[262] Corresp. M. Argenteau (d’Arneth-Geffroy). Lettre de Mercy du 18 juillet.

[263] D’Arneth-Flammermont. Corresp. Mercy-Kaunitz. Lettre de Kaunitz, du 10 février 1772, t. II, p. 404.

[264] D’Arneth-Geffroy. Corresp. M. Argenteau. Lettre de Mercy à M.-Thérèse, du 14 août.

[265] D’Arneth-Geffroy. Corresp. M. Argenteau. Lettre de Mercy à M.-Thérèse, du 26 août.

[266] Corresp. M. Argenteau (d’Arneth-Geffroy). Lettre de Mercy, du 16 septembre 1772.

[267] Corresp. M. Argenteau (d’Arneth-Flammermont), t. II, p. 410. Lettre de Mercy, du 14 août 1772, au prince de Kaunitz.—Le duc de Broglie (Secret du Roi, II, 391), dit que d’Aiguillon, après le 5 août 1772, se plaignit à Vienne de «n’avoir pas été prévenu».

[268] Corresp. M. Argenteau (d’Arneth-Geffroy). Lettre de Mercy, du 16 septembre 1772.

[269] Corresp. M. Argenteau (d’Arneth-Geffroy). Lettre de Mercy, du 16 octobre 1772.

Ces manœuvres correspondaient à la politique de M.-Thérèse qui tendait à faire prédominer l’Autriche en Europe par l’influence de ses alliances familiales avec la maison de Bourbon.

[270] Lettre du 14 novembre. Le Comte de Provence, d’après M. Argenteau, saisissait toutes les occasions de dire du mal de d’Aiguillon et du bien de Maupeou.

[271] Lettre du 14 novembre.

[272] Correspondance M. Argenteau. Lettre à M.-Thérèse, 14 novembre 1772, p. 378.

[273] Lettre du 5 novembre 1772 à Balleroy, AN.T 243.

[274] Mémoires secrets, t. VI, p. 95.—Musset-Pathay a reproduit cette anecdote dans ses Nouveaux mémoires secrets (Paris, 1829), p. 248.

[275] Voir pp. 21-22.

[276] Fontaine de Resbecq. Les tombeaux de Richelieu à la Sorbonne, Paris, 1867.

[277] Lettre du 6 décembre 1772 au chevalier de Balleroy.

[278] «Mᵐᵉ de Mirepoix, éternelle joueuse qui avait besoin d’argent et qui en recevait par le canal de la favorite, devint sa complaisante; et Mᵐᵉ d’Aiguillon, qui avait dans les mœurs et le caractère bien plus de décence et de retenue, fut contrainte par son mari de la fréquenter.» (Soulavie. Mém. histor. et politiq. du règne de Louis XV, 1801, t. I, p. 70.)

[279] Corresp. secrète entre Marie-Thérèse et M. Argenteau. Lettre de M.-Antoinette à M.-Thérèse, t. I, p. 396.

[280] Lettre du 16 janvier, de M. Argenteau à Marie-Thérèse, t. I, p. 402.—Mercy avait préalablement admonesté la Dauphine (p. 401); et celle-ci avait prié l’ambassadeur de mitiger son rapport à sa souveraine, car Marie-Antoinette disait de sa mère: «J’aime l’Impératrice, mais je la crains» (p. 404).

[281] Lettre du 31 janvier (Corr. secrète M. Argenteau. Lettre de M.-Thérèse), t. I, p. 407.

[282] D’Arneth-Flammermont. Corresp. M. Argenteau, Pr. de Kaunitz et Joseph. Lettre de Mercy à Kaunitz, 17 février 1773, t. II, p. 415.

[283] D’Arneth-Geffroy. Corr. M. Argenteau et M.-Thérèse. Lettre de Mercy, 20 avril 1773, t. I, p. 445-446. «Elle a conçu pour le duc d’Aiguillon une horreur qui passe toute mesure...»

[284] Version de la Gazette Mss. de la Bibliothèque Mazarine et Vatel. Mᵐᵉ Du Barry, t. II, pp. 216 et suiv.

[285] Lettre de Mᵐᵉ Du Deffand à l’abbé Barthélemy (édit. Sainte-Aulaire), janvier 1773, t. II, p. 325.

[286] Journal de Papillon de la Ferté (édité par M. Boysse, Paris, 1887), p. 342, 18 février. «Nos ouvriers y travaillent jour et nuit, malgré le mauvais temps qu’il fait.»

[287] Anecdotes de la comtesse Du Barry, pp. 252-253.

[288] Lettre inédite publiée par M. Maugras dans la Disgrâce de Choiseul, p. 238.

[289] Lettre du 18 mai de M. Argenteau à M.-Thérèse, t. I, p. 454. La Dauphine confesse à l’ambassadeur qu’elle a constaté «le peu de sincérité» du comte de Provence.

[290] Lettre du 16 juin de M. Argenteau à Marie-Thérèse, t. I, p. 461.

[291] Lettre de M. Argenteau, du 16 juin 1773, t. I, p. 465.

[292] M. Welvert, dans un article très fouillé des Feuilles d’Histoire (mai-juin 1910), que suivit sa publication Autour d’une dame d’honneur, met en doute l’acceptation par Mᵐᵉ de Narbonne des offres du ministre. Mercy-Argenteau, dit-il, puisait ses renseignements à des sources frelatées et obéissait à ses préventions autrichiennes pour accuser à tort Mᵐᵉ Adélaïde et Mᵐᵉ de Narbonne d’avoir voulu faire comprendre à la Dauphine ses nouveaux devoirs.

[293] Marie-Thérèse en avait dit autant de l’ambassadeur de France à Mercy le 18 mars 1772: «Le prince de Rohan est un bien mauvais sujet; je le verrais, avec plaisir, bientôt dénicher d’ici.»

L’Observateur anglais, t. I, p. 448. «Mᵐᵉ la comtesse de Narbonne, dame d’atours de Mᵐᵉ Adélaïde, dans la vue de parvenir à la faveur qui lui avait été promise, avait déterminé la princesse, sa maîtresse, et Mesdames à ménager la comtesse Du Barry et à la recevoir désormais avec des égards et de la bienveillance.

Mᵐᵉ la comtesse de Provence et le Comte s’étaient rendus à cet égard et on y avait même engagé Mᵐᵉ la Dauphine, lorsque M. le Dauphin, par un refus formel, a rompu cette réconciliation. Il a déclaré que, lui, personnellement, était disposé à donner, en tout temps, au roi des marques de sa tendresse, de son respect et de sa soumission, mais qu’il était de son intérêt, ainsi que de son devoir, plus encore de son attachement à Mᵐᵉ la Dauphine, de ne laisser approcher d’elle aucun scandale.» Corresp. secrète de M. Argenteau. Lettre de Mercy du 12 juillet, t. II. p. 5.

[294] Corresp. secrète de M. Argenteau. Lettre de Mercy du 17, t. II, p. 12.

[295] Corresp. secrète de Mercy. Lettres du 14 et 26 août 1773, t. II, pp. 18 et suiv.

[296] L’Espion anglais de 1779 (t. I. p. 37).

[297] De Broglie. Le Secret du roi. t. II, p. 398.

[298] Corresp. Mercy. Lettre de M.-Thérèse, du 2 août, t. 2, p. 15.

[299] Mémoires du Ministère d’Aiguillon, t. II, p. 97.

[300] Corresp. Du Deffand (Edit. Lescure). Lettre de Mᵐᵉ Du Deffand à Walpole (27 février 1773), t. II, p. 310.

[301] De Broglie. Le Secret du Roi, t. II, p. 441.

[302] Jobez. Histoire de Louis XV, t. VI.

[303] Souvenirs du baron de Gleichen (traduction Grimblot, Paris, 1878).

[304] Le duc de Broglie l’a retrouvée dans les archives Chabrillan (papiers d’Aiguillon).

[305] De Broglie. Le Secret du Roi, t. II, p. 450.—Boutaric. Corresp. secrète de Louis XV, t. II, p. 30.

Le roi avait écrit au comte de Broglie: «M. d’Aiguillon a découvert une correspondance d’un nommé Dumouriez, qui est à Hambourg, avec M. de Monteynard. Il parle aussi d’un fils de Guibert (l’auteur de la Tactique), d’un nommé Favier en correspondance avec le prince de Prusse et la Russie. Il dit que vous avez été en commerce avec M. de Monteynard. Eclaircissez ce que vous pouvez savoir de tout cela; et, de là, il (d’Aiguillon) tombe fort sur le ministre et sur vous.»

Voir l’article de M. Fr. Funck-Brentano, sur l’incarcération de Dumouriez à la Bastille dans la Nouvelle Revue rétrospective de M. Paul Cottin.

[306] T. 243 (Arch. Nat.). Lettre au chevalier de Balleroy.

[307] D’après Geffroy (Gustave III et la Cour de France, t. I, p. 198), Louis XV envoya un billet confidentiel à Broglie où il l’informait qu’il n’avait rien perdu de sa confiance; mais la correspondance secrète ne se releva guère du coup qui l’avait frappée; elle se continua, languissante, jusqu’à la mort du roi.

[308] Duc de Broglie. Le Secret du Roi, t. II, p. 457.

[309] Lettre de M.-Thérèse à Mercy-Argenteau du 31 août. (Corresp. secrète, t. II, p. 36).

[310] Comtesse d’Armaillé. La Comtesse d’Egmont (1880), p. 267: «J’ai vu moi-même (daignez ne pas le répéter), écrivait, en 1772, la comtesse à Gustave III, les promesses les plus positives de tout secours à la Confédération, écrites de la propre main de M. d’Aiguillon.»—«Le tout n’a tenu qu’à l’argent qu’il fallait fournir aux confédérés pour continuer la guerre (5 mai 1772, lettre de d’Horst à Nény). Flammermont. Correspondance des agents diplomatiques étrangers, 1896, p. 66.

[311] Comtesse d’Armaillé. La Comtesse d’Egmont, p. 288. La scène se passe en avril 1773. Elle eut des conséquences tragiques. La colère de Richelieu fut terrible. Et l’année suivante, la jeune femme, déjà très affaiblie et gravement atteinte, succombait à tant d’émotions.

Le coup d’état de Gustave III avait démontré, comme le dit le duc de Broglie dans le Secret du roi, «la supériorité d’une tradition monarchique sur le déplorable principe d’élection qui avait perdu la Pologne». Berlin et Pétersbourg, que le partage de celle-ci avait mis en appétit, témoignèrent une vive irritation. D’Aiguillon voulut envoyer une flotte de Toulon, mais se vit barré par la méfiance de l’Angleterre.

[312] Boutry. Autour de Marie-Antoinette, p. 294.—Lettre de M. Argenteau, I, 446.

[313] Lettre de Rohan du 19 décembre 1773. Cependant d’Aiguillon le tançait: il lui apprenait qu’une indiscrétion commise dans l’entourage du cardinal (Boutry, p. 214) avait fait découvrir «le chiffre»; et il ne se faisait pas faute de rejeter sur l’incapacité du prélat tous ses déboires dans la question polonaise (Boutry, p. 251-257).—Corresp. M. Argenteau, t. II, p. 92, note.

[314] Corresp. M. Argenteau. Lettre à M.-Thérèse, 18 décembre 1771, t. II, p. 75.—D’Arneth-Flammermont. Lettre de Mercy au prince de Kaunitz, 17 octobre 1773, t. II, p. 422. Il parle de Rohan: «Il serait plus commode à M. d’Aiguillon d’écraser un de ses ennemis par la main de l’Impératrice.»—Rohan ne fut définitivement rappelé que le 18 août 1774.

[315] D’Arneth. Corresp. de M.-Thérèse et de M.-Antoinette. Lettre de M.-Antoinette, 17 mars 1773, p. 81. «Je crois que M. d’Aiguillon est un peu honteux de n’avoir pas mieux pris ses mesures pour l’escadre de Toulon.»

[316] Corresp. secrète de Mercy-Argenteau et de M.-Thérèse, t. II, passim.

[317] Frédéric Masson. Le Cardinal de Bernis. Année 1773 (septembre).

[318] AN.T 243. Lettre à Balleroy.—Nous retrouvons le même propos dans Moufle d’Angerville. Vie privée de Louis XV (1782, 6 vol.), t. IV. p. 295: «Je vous avoue que je suis difficile» dit le roi à M. d’Aiguillon.

Un pamphlet publié en 1781, le ministère de M. de Maurepas, fait remarquer, à propos de la nomination de d’Aiguillon à la guerre: «Ce choix parut si ridicule que, pour prévenir toutes les plaisanteries, il fut défendu de l’annoncer dans la Gazette de France.» En effet, la nomination ne s’y trouva pas; mais le pamphlétaire se garde bien de dire que les intérimaires n’y paraissaient pas. La Vrillière, qui tint, en 1771, l’intérim des affaires étrangères, n’est pas plus cité que ne le fut son neveu.

[319] Moreau. Mes Souvenirs, t. I, p. 369.

[320] Journal de Moreau. Mercredi 2 février 1774.

[321] Journal de Croÿ. T. III, p. 55.

[322] Lettre de Mercy du 12 novembre 1773, t. II, p. 69 (Corresp. secrète).—La nomination de Monteynard, à en croire les Goncourt, était due à une surprise. Cromot, d’accord avec la Du Barry, avait laissé espérer au prince de Condé qu’il remplacerait Choiseul. Mais Louis XV ne s’en souciait nullement; il fit même cette mauvaise plaisanterie au prince de Condé de le prier de lui choisir un ministre de la guerre. Et l’autre, abasourdi, désigna Monteynard. Mais il s’en prit à la favorite: «Vous m’aviez promis de me faire nommer grand maître de l’artillerie».—Eh bien! répliqua la Du Barry, je vous dépromets.

Monteynard servait l’antipathie du prince de Condé contre d’Aiguillon; et ce fut peut-être la véritable cause de sa disgrâce, plutôt que l’appui prêté par lui, à la recommandation de Louis XV, aux projets de Dumouriez parti pour Hambourg.

[323] Lettre de Mercy du 22 mars 1774, II, p. 117-118 (Corresp. secrète).

[324] Correspondance de M.-Thérèse et de M.-Antoinette (1865), p. 97, 3 avril 1774. Lettre de M.-Thérèse: «M. d’Aiguillon, étant ministre de la guerre, a commencé de vouloir gagner vos bonnes grâces; c’est en règle, il faut que vous ayez de même de bons procédés tant qu’il les méritera.»

[325] Correspondance de Mercy. Lettre de M.-Thérèse du 5 avril, II, 125.

[326] Correspondance de Mercy. Lettre de Mercy du 19 avril, II, 129.

[327] Correspondance de Mercy. Lettre de Mercy du 22 mars, II, 122.

[328] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 58.—Les Anecdotes de Mᵐᵉ Du Barry, par Pidansat de Mairobert, enregistrent également cette version: d’après elles, la comtesse aurait «engagé loyalement» Louis XV à signer l’ordre de rappel.—Moreau parle également d’une combinaison qui aurait réintégré la grande majorité des parlementaires, à l’exclusion de Maupeou. Celui-ci, pour parer à l’orage, avait consenti, à la fin de janvier 1774, la rentrée de 80 parlementaires, Lamoignon en tête.

[329] Comte Fleury. Louis XV intime (1899), pp. 331 et suiv.

[330] Journal de Croÿ, t. III, p. 70 et suiv.

[331] Jacquin et Duesberg. Histoire de Ruel, p. 249.—L’anecdote a été contée par Mᵐᵉ Campan dans ses Mémoires sur M.-Antoinette.

[332] Revue rétrospective, 1834, t. III, 1ʳᵉ série, p. 43.

[333] Henri d’Alméras. Les amoureux de Marie-Antoinette, p. 68.

[334] Métra. Correspondance secrète, t. I, p. 3.

[335] Journal de Croÿ, t. III, p. 118.

[336] On avait amèrement reproché à Richelieu, et par ricochet à d’Aiguillon, d’avoir «croisé» d’Alembert qui faisait campagne pour Delille et Suard et provoqué ainsi le veto opposé par Louis XV à leur élection.

[337] D’Hunolstein. Correspondance inédite de M.-Antoinette (1868). Lettre de M.-Antoinette à M.-Thérèse, p. 70.—L’authenticité de cette correspondance a été très vivement contestée par M. d’Arneth. Il est certain que si cette lettre du 11 mai répond bien à l’état d’esprit de la nouvelle reine, elle est trop correctement écrite pour une princesse encore peu familiarisée avec notre langue, à en juger par la publication d’Arneth-Geffroy.

[338] La comtesse de Boigne raconte de façon fort piquante (Mémoires, 1907, t. I, p. 62), mais sans indiquer la source de ses renseignements, comment Maurepas devint ministre. Il avait été mandé à Choisy, pour les funérailles du feu roi qu’on ne savait régler: Louis XVI s’entretenait avec lui, quand l’huissier vint l’appeler pour le Conseil: «le roi passe, sans oser lui dire adieu, M. de Maurepas suivit, s’assit au Conseil et gouverna la France pendant dix ans.»... Pardon, sept ans.

[339] Moreau. Mes Souvenirs, t. II, p. 3.—Arneth. Correspondance de M.-Thérèse et de M.-Antoinette. Lettre de M.-Thérèse, 30 mai. «Il n’y a que le choix de Maurepas qui étonne, mais on l’attribue à Mesdames».

[340] Métra (Correspondance secrète dite de), t. I, pp. 23 et suiv.—«C’était pour rester à la Cour», dit le Journal de Croÿ.

[341] C’est également la version de la Correspondance de Métra.

[342] Journal de Croÿ, t. III, p. 126.—Moreau. (Mes Souvenirs) tenait de la bouche même du ministre, que, sachant son exécution prochaine, il voulait prendre les devants.

[343] Marquis de Ségur. Au couchant de la monarchie (Paris, C. Lévy, 1910), p. 168.

[344] Cet affront sanglant avait certainement précédé la double démission du ministre, car Baudeau, qui le signale dans sa chronique, date la scène du 2 juin (Revue rétrospective, 1834, t. III, p. 69).

[345] Lettre de M. Argenteau à Marie-Thérèse, 7 juin 1774, t. II, p. 163.—D’après les Anecdotes de la comtesse Du Barry (p. 329), la duchesse d’Aiguillon, piquée au vif de l’affront qu’elle venait de subir, aurait exprimé à son mari son désir «d’aller s’ensevelir dans ses terres».

[346] Mⁱˢ de Ségur. Loco citato, d’après les Réflexions historiques du comte de Provence, p. 66.—Coquette! La femme l’est volontiers, et peut-être toujours, mais n’aime pas qu’on le dise trop haut.

[347] Corresp. M. Argenteau. Lettre de Mercy à M.-Thérèse du 15 juillet 1774, t. II, p. 197.

[348] Duc de Broglie. Le Secret du roi, t. II, p. 529.

[349] Duc de Broglie. Le Secret du roi, t. II, p. 546.—Boutaric. Corresp. secrète, t. II, p. 497.

[350] Métra. Correspondance secrète, t. I, p. 17.

[351] Une note de la Corresp. secrète de M. Argenteau avec M.-Thérèse (t. II, p. 205) établit néanmoins que d’Aiguillon toucha cinq cent mille livres de gratification comme dédommagement de ses dépenses au cours de son ministère.

[352] Collé. Journal et Mémoires (édit. Honoré Bonhomme, 1868) 3 vol. in-8º.

[353] Dinaux. Sociétés badines, Paris, 1867, 2 vol. in-8º.

[354] Ce nom revient souvent dans la Correspondance des Archives comme dans celle de Fontette et La Noue publiée par M. Carré; et le savant historien n’a pu identifier cette «belle Candide». M. Lemoy (loco citato, p. 72) en fait le surnom de la duchesse d’Aiguillon. Ce n’est guère vraisemblable, d’après cette lettre du 26 août adressée à Balleroy. Nous ne croyons pas davantage qu’il s’agisse de la «bellissima» Mᵐᵉ de Forcalquier, qu’on a dit maîtresse de d’Aiguillon (Mémoires sur son ministère) ou encore du baron Scheffer, frère du ministre suédois. En tout cas, elle fut la fidèle et constante amie de d’Aiguillon, au point d’avoir donné la démission de sa charge à la cour, le jour où le duc avait remis la sienne entre les mains du roi. Notons seulement que, dans cette même lettre du 26 août, la duchesse annonçait à Balleroy le départ de Mᵐᵉ de Forcalquier. Ailleurs (le 21 mai 1772) elle dit qu’elle «ne trouvera pas à Versailles sa chère Candide».

[355] Devenu ministre, d’Aiguillon avait remplacé Duras au Gouvernement de Bretagne par le duc de Fitz-James.

[356] Maurepas, disent les Mémoires du ministère d’Aiguillon (p. 61), regretta d’avoir abandonné son neveu le 2 juin 1774.—On l’appela à cette époque chasse-cousin; d’aucuns prononçaient Chasse-Coquin. On aurait dû dire chasse-neveu. Mais le mot visait plus encore La Vrillière qui ne tarda pas du reste à se retirer.

[357] Lettre du 13 septembre 1774.

[358] Lettre du 13 septembre 1774. AN.T 243.

[359] Comte Fleury. Louis XV intime, p. 346.

[360] Lettre du 25 octobre. La mauvaise écriture de la duchesse nous fait lire ce nom: ne serait-ce pas plutôt Trappes? En tout cas la localité de Trassey est inconnue.

[361] «Votre ami le chancelier a été renvoyé aujourd’hui», écrivait ironiquement le 24 août à sa nièce, Mᵐᵉ de Maurepas.

[362] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 54 et suiv.

[363] Correspondance secrète (Métra), I (15 décembre).—Le chapitre des rectifications (Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 333) dit que Maurepas envoya un courrier à la duchesse, avec ordre d’en dépêcher un à son mari, pour lui mander que l’intention du roi était que M. d’Aiguillon vînt siéger au Parlement.

[364] Mémoires du ministère d’Aiguillon, pp. 62 et suiv.

[365] La Vrillière n’avait pas encore résigné ses fonctions.

[366] Corresp. M. Argenteau, II, 163. Note donnant d’Aiguillon comme un des «cabaleurs les plus redoutables pour relever les moindres imprudences de la reine et la calomnier sans motif». Cette note ajoute que d’Aiguillon persista dans cette voie, même après 1775.

[367] L. de Loménie. Beaumarchais et son temps, 1856, I, pp. 392 et suiv.—Voici le titre de ce pamphlet, d’après H. d’Almeras. Les Amoureux de M.-Antoinette, p. 192. «Avis à la branche espagnole sur les droits de la Couronne de France, à défaut d’héritiers et qui peut être utile à la famille des Bourbons, surtout à Louis XVI.»—Voir Appendice II.

[368] Corresp. M. Argenteau. Lettres des 28 août et 11 septembre à M.-Thérèse, t. II, p. 224 (note) et 230 (note).—Il est vrai que le 30 octobre, Kaunitz traitera Beaumarchais de «drôle».

[369] Corresp. M. Argenteau. Lettre de M.-Thérèse du 28 septembre, t. II. 239.

[370] Marquis de Ségur. Au couchant de la monarchie, p. 212. «La reine était comparée à Messaline pour la débauche et pour la cruauté.» Cordeliers et Jacobins, Hébert, Robespierre et F.-Tinville se rappelleront cette ignoble injure avant et pendant le procès de la reine.

[371] Voir Appendice III.

[372] Linguet. Aiguillonana (Londres, 1775).—Le Napoléon inconnu de M. Frédéric Masson (1895, t. I, p. 454) donne, d’après le fonds Libri, cette note prise par Napoléon dans sa jeunesse, sur l’Espion anglais, en février 1789: «Madame (de Maurepas) gouvernait Monsieur, qui était gouverné par l’abbé de Véri, auditeur de rote à Rome. L’abbé de Véri était économiste et ami de Turgot, et il le fit choisir pour occuper une place au ministère.»

Nous trouvons cette variante dans Sénac de Meilhan (Le gouvernement, les mœurs, etc., suivi des portraits des personnes distinguées de la fin du XVIIIᵉ siècle, édité par M. de Lescure):

«Le marquis de Poyanne, lieutenant-général et ancien militaire, était un jour à souper à côté de lui (de Maurepas), cet officier lui dit:

—Monsieur le Comte, quel est ce jeune homme qui est au bout de la table et qui paraît être de la maison? Il est militaire, à ce que je vois, et je suis surpris de ne pas le connaître.

—Tant pis pour vous, lui dit M. de Maurepas, car c’est l’homme le plus important qu’il y ait en France; il est l’amant de ma cousine *** (la princesse de Montbarrey) qu’il gouverne; ma cousine gouverne ma femme, laquelle me gouverne et je gouverne la France.»

[373] Ces lettres appartiennent aux archives du marquis de Chabrillan. Consultées par M. de Ségur pour son livre Au couchant de la monarchie (1910).

[374] Mⁱˢ de Ségur. Au couchant de la monarchie.

[375] Augeard. Mémoires secrets (1866), p. 52.—H. Carré. (La Chalotais et le duc d’Aiguillon, p. 71), signale ces emportements furieux.

[376] Mⁱˢ de Ségur. Au couchant de la monarchie, p. 202.—D’Aiguillon l’appelait une «triste demeure».

[377] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 239.

[378] C’était l’hôtel dénommé primitivement hôtel d’Agénois, qui appartint, de nos jours, au comte de Chabrillan et qui disparut dans le tracé du boulevard Saint-Germain.

[379] Corresp. M. Argenteau. Lettre de M.-Thérèse, 1ᵉʳ avril 1775, t. II, p. 316. L’impératrice répondait à une dépêche du 18 mars (t. II, p. 315), où Mercy lui signalait la liaison de la comtesse de Marsan avec Mᵐᵉ de Maurepas «qui conduit son mari» et qu’il soupçonnait de «mauvaise volonté envers la reine».

Est-ce pour amener une réconciliation entre les partis hostiles qu’à l’occasion du voyage incognito d’un frère de M.-Antoinette, l’archiduc Maximilien, M. Argenteau avait prié, un mois auparavant, au même dîner, d’Aiguillon et la comtesse de Brionne, deux irréconciliables ennemis? Ce fut, en tout cas, un impair formidable. Car la comtesse jeta feu et flamme, et pour refuser, usa d’un prétexte que lui fournit complaisamment la reine.

[380] Dans sa Miniature française (p. 93), M. H. Bouchot parle d’un décor de ce théâtre, peint en 1775 d’après Le Tellier.

[381] Mⁱˢ de Ségur. Au couchant de la monarchie, p. 202.

[382] Suite aux Mémoires de Dumouriez (Paris, Laran, an IV de la Répub.), p. 27 et pièces justificatives, I.

[383] Moreau. Mes Souvenirs, t. II, pp. 132-137 et suiv.

[384] Mⁱˢ de Ségur. Au couchant de la monarchie, pp. 207 et suiv.

Les Mémoires de Thiébaut, le père du général, publiés en 1827, prétendent au contraire, d’après Guines, et ce fut son véritable grief, que d’Aiguillon ne parla même pas au roi de l’affaire.

[385] Mémoires du ministère d’Aiguillon, pp. 64 et suiv.

[386] Mémoires du ministère d’Aiguillon, pp. 64 et suiv.

[387] Correspondance de M. Argenteau. Lettre du 20 avril à M.-Thérèse, II, 318-321. «On a fait voir à la reine dans la protection qu’elle accorderait à M. de Guines un moyen de vengeance contre le duc d’Aiguillon; et ce moyen est répréhensible... toutes mes représentations n’ont rien arrêté.» Mercy ajoute, il est vrai, par manière de correctif, qu’il a acquis la conviction que le duc est «le principal acteur de toutes les intrigues contre la reine».

Marie-Thérèse abonde dans le sens de son agent, les «démarches de sa fille contre le duc d’Aiguillon, tout mauvais sujet qu’il est (elle y tient), lui fournissant une nouvelle preuve de son penchant à suivre ses volontés et ses sentiments». (Lettre du 4 mai de M.-Thérèse, t. II, p. 327.)

Cette mère, par trop autoritaire, prétendait-elle donc toujours imposer à sa fille «ses volontés et ses sentiments» à elle?

[388] Le duc de Lévis (Souvenirs, p. 146) reproche à Besenval d’avoir méconnu sciemment et perfidement «les incontestables talents de M. le duc d’Aiguillon».

[389] Besenval. (Mémoires, 2 vol., collection Baudouin, 1821) t. II, p. 311 et suiv.

[390] Mⁱˢ de Ségur. Au couchant de la monarchie, p. 211.

[391] Mⁱˢ de Ségur. Au couchant de la monarchie. Lettres de Mᵐᵉ de Maurepas, communiquées par M. le Mⁱˢ de Chabrillan.

[392] Moreau. Mes Souvenirs, t. II, p. 137 et suiv.

[393] Mⁱˢ de Ségur. Au couchant de la monarchie, p. 214 et Arch. Nat. K, 164.

[394] AN.T 243.

[395] Elle fit croire au roi, disent les Mémoires du ministère d’Aiguillon (p. 69), qu’il avait «intrigué, tripoté, trigaudé».

[396] Mémoires secrets, 8 juin 1775.

[397] Mᵐᵉ Campan. Mémoires, édit. Didot, 1858, p. 190.

[398] Corresp. secrète dite de Métra, t. II, p. 62.—Et les mauvais plaisants de dire: M. de Guines peut avoir raison; mais il a eu tort pendant trois ans.

[399] Linguet. Aiguillonana, 1777.

[400] Métra. Correspondance secrète, t. I, p. 360, 22 mai 1775.

[401] Métra. Correspondance secrète, t. II, p. 115.

[402] Belleval. Souvenirs d’un chevau-léger, pp. 182-186.

[403] Belleval. Souvenirs d’un chevau-léger, pp. 182-186.

[404] Belleval. Souvenirs d’un chevau-léger, p. 184.

[405] Belleval. Souvenirs d’un chevau-léger, pp. 185-186.

[406] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 70.

[407] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 70.

[408] Belleval. Souvenirs, p. 186.

[409] Mⁱˢ de Ségur. Au couchant de la monarchie. (D’après le Journal de Véri).—Par une coïncidence assez curieuse, Moreau (Souvenirs, t. II, pp. 196-197), raconte une partie de ces conférences à peu près dans les mêmes termes. «La princesse de Beauvau et la duchesse de Grammont soufflaient, dit-il, la haine dans le cœur de la reine.» Mais Véri le conseiller de Mᵐᵉ de Maurepas, Moreau celui de d’Aiguillon, avaient dû recevoir une même impression des deux côtés.

«Chaque jour, écrit M. de Nolhac (La Reine Marie-Antoinette, 1890, in-4º, p. 11), elle (la reine) attaque le ministre chez le roi: Mᵐᵉ de Maurepas, qui est sa tante, le défend auprès de son mari; mais celui-ci ne tient pas plus à ses amis qu’à ses principes: il abandonne d’Aiguillon à la reine. C’était d’ailleurs un maigre service qu’il rendait à Marie-Antoinette... Maurepas habite à Versailles très près du roi et peut pénétrer chez lui à toute heure par un escalier privé. Que de fois la reine est surprise de voir détruit le soir, sans qu’elle sache comment, l’effet d’un entretien du matin avec son mari!»

[410] Marquis de Ségur. Au couchant de la monarchie, p. 219.

[411] Mémoires du ministère du duc d’Aiguillon, p. 70.

[412] Belleval. Souvenirs d’un chevau-léger, p. 187.—Le 7 juin, Belleval reçut sa commission de capitaine de cavalerie, il la devait aux démarches de d’Aiguillon.

[413] Mⁱˢ de Ségur. Au couchant de la monarchie.—A entendre Besenval (Mémoires, I, p. 314), ce serait lui qui aurait indiqué le lieu d’exil à la reine dans ses entretiens avec elle. «Il fallait qu’il allât à Aiguillon: il tournait en ridicule l’ordre d’aller à Véretz.»

[414] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 72.

[415] Moreau. Mes Souvenirs, t. II, p. 197.

[416] Mⁱˢ de Ségur. Au couchant de la monarchie.

[417] Corresp. secrète M. Argenteau. Lettre de M.-Antoinette à M.-Thérèse, 22 juin 1775, II, 344.

[418] La Bretagne féodale et militaire, 1879.—Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 336.

[419] Corresp. Mercy-Argenteau, t. II, 362.—Le comte de Rosemberg était un fidèle des archiducs Joseph et Maximilien.

[420] Mémoires de Besenval, t. I, p. 316.

[421] Belleval. Souvenirs d’un chevau-léger, p. 189.

[422] Corresp. M. Argenteau. Lettre de M.-Thérèse, 31 juillet 1775, t. II, p. 360. M.-Thérèse lui recommande de brûler sa lettre et la copie.

[423] Belleval dit que d’Aiguillon reçut le 9 l’ordre verbal; mais Maurepas l’avait évidemment prévenu deux ou trois jours à l’avance.

[424] Lettre publiée dans le Bulletin du Bibliophile de 1882, p. 104.

[425] Mémoires du ministère d’Aiguillon, pp. 70 et suiv.

[426] Dans le chapitre des rectifications de ces Mémoires, écrit évidemment sous l’inspiration et avec les notes de la duchesse, il est dit (page 336) que «M. d’Aiguillon alla à Pontchartrain avec Mᵐᵉ d’Aiguillon, faire ses adieux à M. de Maurepas, mais qu’il n’y eut aucune explication».

[427] Une partie de ces lettres a paru dans le livre de M. le Mⁱˢ de Ségur; nous devons la communication des autres à la bienveillance du marquis de Chabrillan.

[428] Lettre de M. Argenteau à M.-Thérèse, 17 juillet.

[429] Bulletin du Bibliophile, 1882, p. 104.

[430] Mémoires secrets, 13 juin 1775.

[431] AN.T 243. Lettre du 16 juin à M. de Balleroy. Pièces justificatives, II.

[432] Lettre datée de Paris, 3 août 1775.

[433] Revue d’Histoire littéraire de la France, t. III, pp. 332-347.

[434] Belleval. Souvenirs, p. 187.

[435] Revue de l’Agenais, t. VI (1879), p. 469.

[436] Les Entretiens de l’autre monde (Cythère, 1785).

[437] H. Carré. La Chalotais et le duc d’Aiguillon, pp. 71-72 et passim dans la Correspondance Fontette-de La Noue.

[438] Mémoires de Lauzun (édit. Lacour, 1858), p. 249.

[439] Bulletin du Bibliophile, année 1882.

[440] Cette lettre, si importante, appartient aux archives Chabrillan: elle est assez difficile à déchiffrer; et plusieurs mots nous en sont restés peu intelligibles.

[441] Le maréchal comte de Muy avait succédé à d’Aiguillon comme ministre de la guerre. C’était un honnête homme et un ami de Maurepas.

[442] L’abbé Jacques de Vermond était alors lecteur de la reine. C’était, nous l’avons dit, un surveillant, que, sur l’indication de M. Argenteau, Marie-Thérèse avait donné à la Dauphine. Le Dauphin ne l’aimait pas. Vermond reprit faveur à l’affaire du Collier.

[443] Sa situation était fortement battue en brèche. Et le comte de Provence, tout le premier, lui décochait, le 1ᵉʳ avril 1776, sous le voile de l’anonyme, un terrible pamphlet intitulé le Songe de M. de Maurepas, ou les Machines du gouvernement français, ou encore les Mannequins (Louis XVI était le premier de tous), qui daubait vigoureusement sur le ministre, sa femme et l’abbé de Véri. L’appréciation de la duchesse d’Aiguillon (p. 281) ne manquait donc pas d’à-propos sur ce f... ministère, comme l’appelait Malesherbes, d’après les Souvenirs de Moreau.

[444] Peut-être bien l’abbé de Véri, ou l’évêque Desnos.

[445] Lettre du 22 mars 1776.

[446] AN.T 243. Lettre du 5 avril.

[447] AN.T 243. Lettre du 12 avril.

[448] Archives Chabrillan. Lettre du 3 août 1775. La Vrillière, à moitié gâteux, ne pouvait se résoudre à quitter sa place, malgré que Maurepas l’eût averti qu’il était temps de partir. Il fallut que le roi lui dise brutalement: «Oui, Monsieur, je trouve bon que vous songiez à votre retraite». Une pension de 60.000 livres le consola de sa démission forcée. (Mⁱˢ de Ségur. Au couchant de la monarchie, p. 247.)

[449] AN.T 243. Lettre du 10 mai 1776.

[450] AN.T 243. Lettre du 24 mai.

[451] Lettre de M. Argenteau à M.-Thérèse, II, p. 447, 16 mai 1776.—Cet engouement de M.-Antoinette sera encore d’assez longue durée. Mercy-Argenteau déplorait en 1779 que la reine eût accepté comme garde-malade, pendant sa rougeole, le duc de Guines.

M.-Thérèse avait fini par écrire à sa fille que Guines passait pour la diriger. M.-Antoinette répondit, non sans aigreur, à sa mère, pour nier une telle influence. Mais la faveur de Guines commençait à baisser: d’autres amitiés fixaient déjà pour quelques heures la frivolité de la reine.

[452] Mémoires de Lauzun. Edition L. Lacour (1858, Paris), p. 251.

Ce fut le 12 mai, écrit le comte de Creutz, que M. de Guines fut nommé duc; et dans une lettre de Mercy à M.-Thérèse, du 16 mai, l’ambassadeur d’Autriche écrit que la faveur accordée à Guines avait tellement surexcité Marie-Antoinette, que, sans les observations de Mercy, elle eût fait envoyer Turgot à la Bastille et chasser Vergennes (t. II, p. 446).

[453] Bulletin du Bibliophile, année 1882, p. 122.

[454] Belleval. Souvenirs d’un chevau-léger, p. 189.

[455] Moreau. Mes souvenirs, t. II, p. 197.

[456] Archives Chabrillan.

[457] Archives Chabrillan.

[458] Correspondance secrète de M. Argenteau, II, p. 462.

[459] Cette «demi-grâce», comme on dit alors, fut assez vivement critiquée. «Je comprends, écrivait le 8 juillet la duchesse d’Aiguillon, que la restriction, très dure et inutile, que la reine a voulu mettre à notre liberté, ait choqué le public.»

[460] Lettre du 16 juillet 1776, t. II, p. 465. (Corresp. secrète de M. Argenteau. Lettre de Mercy à M.-Thérèse.)

[461] Belleval. Mémoires d’un chevau-léger, p. 189.

[462] Lettre de M. de Maurepas au duc d’Aiguillon, 20 décembre 1776.

[463] La Correspondance secrète, éditée par M. de Lescure (2 vol., 1865), dit, les 24 janvier et 4 mars 1777, «qu’il est toujours bruit du retour de d’Aiguillon au ministère».

[464] M. de Ségur, dans son livre si intéressant et si vrai, Au couchant de la monarchie (C. Lévy, 1910), donne un joli portrait de Mᵐᵉ de Maurepas, d’après le Journal inédit de l’abbé de Véri.

La comtesse était, comme sa sœur et sa nièce, dépourvue de beauté; de plus elle n’avait ni «les grâces de l’esprit, ni les agréments de l’étude, mais un sens droit, un jugement vrai, un sentiment noble, un désir toujours soutenu de faire plaisir aux autres, un attachement invariable pour ceux qu’elle aimait».

Elle avait soixante-seize ans quand son mari revint au pouvoir, et si ce retour inespéré de fortune, à un âge aussi avancé, lui laissa entrevoir ce que pouvait en attendre sa famille dans un avenir prochain, elle en redouta le lourd fardeau pour Maurepas. Ses amis, dit Mᵐᵉ de Genlis (Souvenirs de Félicie), appelaient ce couple, toujours tendrement uni, Philémon et Baucis. «Il n’y a plus de Baucis à Versailles, soupirait mélancoliquement Mᵐᵉ de Maurepas; je ne vois plus mon mari; tout ce travail le tuera.»

Les nouvellistes ne lui épargnaient pas leurs moqueries. Ils les représentaient à un bal paré de la Cour, le comte en Cupidon, la comtesse en Vénus (Corresp. secrète, éditée par Lescure, I, 246).

Les Mémoires secrets (t. XI, p. 233), sont autrement cruels pour Mᵐᵉ de Maurepas. Invitée, en mai 1778, à Marly (c’était la première fois que lui incombait un tel honneur), elle avait été reçue à dîner par la reine; et comme elle n’osait rien refuser à M.-Antoinette, elle revint à Versailles avec une effroyable indigestion. Les Mémoires secrets profitent de la circonstance pour railler la vanité excessive de Mᵐᵉ de Maurepas et pour parler de l’aversion qu’inspirent à la reine le mari et la femme: «c’est un trait de politique de la reine pour plaire au roi qui a beaucoup d’amitié pour la comtesse».

[465] Journal de Hardy (BN. Mss. 6682), 18 mai 1776.

[466] Journal de Hardy (BN. Mss. 6682), 17 août 1776.

[467] Lettre de Mercy à M.-Thérèse, t. III, p. 41, 16 avril 1777.—Voir les Archives de la Bastille.—Mémoires secrets.Correspondance secrète (édit. Lescure), t. I, pp. 36 et suiv.

[468] Lettre de M. de Maurepas à M. d’Aiguillon, 20 décembre 1776.

[469] AN.T 243. Lettre au chevalier de Balleroy, 10 mars 1779.—Le 14, Mᵐᵉ d’Aiguillon lui demande si «M. de la Vrillière est mort de chagrin, comme on le lui a dit».

[470] AN.T 243. Lettre du 21 avril.

[471] AN.T 243. Lettre du 14 mars 1777. Ce Du Châtelet devait être de la branche Clémont et, de ce fait, parent, par les Mailly, de la duchesse d’Aiguillon. Châteauneuf-La Vrillière fut vendu, après la mort de son propriétaire, huit cent mille livres au prince de Guéméné-Montbazon, de qui le duc de Penthièvre l’acheta en 1783. (L’abbé Bardin. Châteauneuf, 1864, pp. 79 et suivantes.)

[472] AN.T 243. Lettre du 14 septembre 1777.—C’était un hôtel de la rue qui porte aujourd’hui le nom de Saint-Florentin. Maurepas en demandait 250.000 francs. Le duc de Fitz-James en fut l’acquéreur. L’hôtel des Maurepas était situé rue de Grenelle (nº 75 actuel).

[473] AN.T 243. Lettre du 7 avril 1777.—En mars, Maurepas était souffrant; et Balleroy était allé prendre de ses nouvelles dont la duchesse le remerciait: «Votre lettre, lui disait-elle, est une liste de malades».

[474] AN.T 243. Lettre du 5 mai.

[475] AN.T 243. Lettre du 19 mai.

[476] AN.T 243. Lettre du 25 juin.

[477] AN.T 243. Lettre du 26 juin.

[478] AN.T 243. Lettre du 26 juillet 1777.

[479] AN.T 243. Lettre du 25 juin (du duc d’Aiguillon).

[480] AN.T 243. Lettre du 7 août (de Mᵐᵉ d’Aiguillon). Le prince de Salm-Kirtzbourg était un viveur qui ruina toutes ses maîtresses, la marquise de Jaucourt entre autres. Corresp. secrète (édit. Lescure) I, 269.—Le duc de Mazarin devait être lord Mazarene, perdu de dettes et de débauches, toujours sous le coup de la contrainte par corps.

[481] AN.T 243. Lettre du 7 août (de Mᵐᵉ d’Aiguillon).

[482] AN.T 243. Lettre du 14 septembre (de M. d’Aiguillon).

[483] AN.T 243. Lettre du 19 mai.—Voir le dossier Saint-Vincent aux Archives de la Bastille, 12437.

[484] AN.T 243. Lettre du 12 septembre.

[485] AN.T 213. Lettre du 3 octobre.

[486] AN.T 243. Lettre du 14 septembre, du duc d’Aiguillon.

[487] Corresp. M. Argenteau, t. III, 15 juin 1777.—Dans ce même journal (p. 75), Mercy note que l’empereur Joseph et l’abbé de Véri sont restés une heure ensemble et seuls.

[488] Bulletin du Bibliophile, 1882 (lettre de décembre 1777).

[489] Lettre du duc, 3 novembre 1777.

[490] AN.T 243. Lettre du 3 janvier 1778.

[491] Ce Desnos avait été envoyé en disgrâce de Rennes à Verdun, après une querelle des plus vives avec Girac, cet évêque de Saint-Brieuc qui avait si prestement tourné casaque à d’Aiguillon. La cause du conflit qui s’était élevé entre les deux prélats ne laissait pas d’être curieuse: les jésuites avaient fait vendre leur argenterie; et Desnos prétendait que Girac s’était approprié le produit de la vente. Les haines des évêques entre eux sont bien des haines de dévots. Girac remplaça Desnos à Rennes le 22 décembre 1769. (Journal historique de la Révolution opérée dans la Constitution de la Monarchie française par M. de Maupeou, 7 vol., t. III, p. 170.)

[492] AN.T 243. Lettre du 21 janvier 1778.—La Bohémienne, comédie en 2 actes de Monston (Opéra Comique, 1755).

[493] Revue de Bretagne et de Vendée, 1894 (article de Calan).—L’Espion français, t. VIII, p. 91.

[494] AN.T 243. Lettre du 22 juin 1778.

[495] AN.T 243. Lettre du 28 août 1778.

[496] AN.T 243. Lettre du 21 septembre 1778.

[497] AN.T 243. Lettre du 24 juillet.—Nous sommes étonné que la duchesse n’ait pas parlé à Balleroy de la mort de Voltaire, survenue près de trois mois auparavant. Les œuvres du philosophe lui étaient cependant familières: car elle envoyait, en juillet 1768, au chevalier, une pièce de vers de Voltaire sur un navire de Saint-Malo qui portait le nom du poète. Elle appréciait cette œuvre, d’ailleurs médiocre, avec l’ironie qui perce sous le fait-divers du 24 juillet 1778.

[498] ANT. 243. Lettre du 21 août.—Le comte de Broglie avait intenté un procès à l’abbé Georgel, sous prétexte que ce jésuite l’avait calomnié auprès de Maurepas. Le Parlement le débouta purement et simplement. (De Broglie. Le secret du roi, II, 586.)

[499] C’était, dit la Correspondance secrète (édit. Lescure, I, 202), beaucoup plus pour la grossesse de la reine que pour «la petite victoire navale du duc de Chartres».

[500] AN.T 243. Lettre du 22 décembre.

[501] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 198.—Le 6 février 1778, un traité d’alliance et de commerce avait été conclu entre la France et les Etats-Unis.

[502] AN.T 243. Lettre du 25 décembre.—S’agit-il de ce rouleau de louis faux donné comme payement à Marly, dont parle la Correspondance secrète (édit. Lescure), t. I, p. 236.

[503] Belleval. Souvenirs, p. 132.

[504] Cette lettre est reproduite en fac-similé dans l’édition illustrée du livre de M. Claude Saint-André sur Mᵐᵉ Du Barry (éditeur Emile-Paul).

[505] AN.T 243. Lettre du 21 décembre.—L’épreuve villageoise de Grétry.La famille extravagante, 1 acte, de Legrand, musique de Guilliers (Comédie Française, 1769).

[506] AN.T 243. Lettre du 1ᵉʳ janvier 1779.

[507] AN.T 243. Lettre du 22 janvier 1779.

[508] AN.T 243. Lettre du 29 mars 1779.

[509] AN.T 243. Lettre du 3 avril.—Le 16 août, le duc le félicitera «par avance» de sa nomination de commandeur.

[510] AN.T 243. Lettre du 26 juillet (lettre du duc d’Aiguillon).

[511] AN.T 243. Lettre du 28 août (lettre du duc d’Aiguillon).

[512] AN.T 243. Lettre du duc d’Aiguillon, du 8 mai 1779.

[513] AN.T 243. Lettre de la duchesse d’Aiguillon, du 11 décembre 1778.

[514] Corresp. secrète (édit. Lescure), 2 juillet 1779.

[515] Lettre M. Argenteau, t. III, p. 371. Lettre du 17 mars 1779.

[516] Mémoires du ministère d’Aiguillon, p. 266.

[517] Cette assertion sur les rapports de Mᵐᵉ de Forcalquier avec d’Aiguillon a toujours été très discutée.

[518] Là, encore, le chapitre des rectifications oppose un démenti formel (p. 334) à ce roman. «Jamais M. de Maurepas n’a eu envie de s’associer M. d’Aiguillon au ministère; jamais, ni en 1776, ni en 1780, ni en aucun autre temps, il n’a voulu s’étayer de lui, ni le consulter; ni même celui-ci n’a pensé lui être associé.» Il est certain que la correspondance, conservée par les Archives nationales, à l’adresse de Balleroy, ne laisse rien percer de ces prétendues intentions de Maurepas, ni de l’espoir du duc d’Aiguillon de reparaître à la Cour. Cependant, les bruits répandus à cet égard dans le public et surtout la longue lettre que nous avons reproduite intégralement ici—conversation d’un ami de d’Aiguillon avec Maurepas—pourraient faire croire que l’ancien ministre avait encore, malgré qu’il s’en défendît, de longs espoirs et de vastes pensers. Mais quand furent publiés les Mémoires du ministère d’Aiguillon, tout était bien fini pour la veuve; et elle ne voulut point laisser planer sur la mémoire de son mari le ridicule d’illusions indignes de son caractère. Au reste sa correspondance démontre assez le peu de confiance qu’elle avait dans les promesses de Maurepas.

En tout cas, les Mémoires secrets (édit. Lescure), du 8 octobre 1780, notent que Maurepas fait l’impossible pour ramener son neveu au ministère.

[519] Mémoires du ministère d’Aiguillon, pp. 236 et suiv.

[520] Piron. La Métromanie.Fagon et Favart. La Servante justifiée, 1 acte (1740, théâtre de la foire Saint-Germain).

[521] AN.T 243. Lettre de Mᵐᵉ d’Aiguillon à Balleroy, 7 janvier 1780.

[522] AN.T 243. Lettre de Mᵐᵉ d’Aiguillon à Balleroy, 25 janvier 1780.

[523] Bulletin du Bibliophile, 1882. Lettre du duc à Balleroy, 2 mars 1780.

[524] Duchesse de Dino. Chronique (2 vol. Plon 1909), t. II, p. 379.

[525] Le grand théâtre de Bordeaux, construit par l’architecte Louis.

[526] AN.T 243. Lettre du 17 mars 1780.

[527] AN.T 243. Lettre du 23 mars 1780.

[528] AN.T 243. Lettre du 14 avril 1780.

[529] AN.T 243. Lettre du 5 octobre 1780.

[530] AN.T 243. Lettre du 28 août 1780.

[531] AN.T 243. Lettre du 5 novembre 1780.

[532] AN.T 243. Lettre du 3 novembre 1780.

[533] AN.T 253. Lettre du 27 novembre 1780. Mᵐᵉ de Gisors née Fouquet et belle-fille du duc de Nivernois, était veuve. M. de la Vallière était un terrible joueur; mais quel bibliophile!

[534] Voir plus haut pp. 272-276.

[535] AN.T 243. Lettre du 31 janvier. (Remerciements aux félicitations de Balleroy.)

[536] AN.T 243. Lettre du 26 juin. La duchesse annonce à Balleroy le départ de son fils «pour la bonne ville et pour la Cour». Elle ajoute: «Ce départ m’a coûté; vous savez quelles sont mes craintes sur son début et sur les exemples qu’il verra... M. d’Abrieu (le secrétaire), comme vous le pouvez bien croire, est avec lui».

[537] AN.T 243. Lettre du 13 août.

[538] Lettre du duc du 23 mars.

[539] AN.T 243. Lettre du duc du 24 décembre. En septembre il avait annoncé à Balleroy qu’il avait gagné son procès contre Fitz-James et contre Mᵐᵉ de Nesle.

[540] Lettre de la duchesse du 27 novembre.

[541] AN.T 243. Lettre du 15 septembre.

[542] AN.T 243. Lettre du 24 décembre (du duc d’Aiguillon).

[543] AN.T 243. Lettre du 22 décembre (de la duchesse d’Aiguillon). Le Joueur, de Regnard (1696).—Le Babillard, de Boissy, comédie en 1 acte et en vers (1725).

[544] AN.T Lettre du 26 janvier 1781.

[545] La Métromanie, de Piron.—Les Chasseurs et la Laitière (1763), d’Anseaume, musique de Duni.

[546] AN.T 243. Lettre du duc d’Aiguillon, 1ᵉʳ février 1781.

[547] AN.T 243. Lettre de la duchesse du 26 janvier.—Anseaume et Duni. Mazet, comédie en 2 actes (Théâtre italien. 1761).—Dancourt. Les Vacances du procureur, 1 acte (Comédie Française, 1706).

[548] Une ordonnance de Louis XVI du 1ᵉʳ mars 1781 interdit les jeux de hasard dont les chances étaient inégales, mais ne put avoir raison des tripots que certains ambassadeurs, ceux de Hollande, de Portugal et de Naples, par exemple, tenaient impunément ouverts (voir les pamphlets du temps).

[549] Le comte d’Estaing, vice-amiral des mers d’Asie et d’Amérique, était rentré en triomphateur de sa campagne des Etats-Unis, dans les premiers mois de 1780.

[550] AN.T 243. Lettre de la duchesse du 16 janvier.

[551] AN.T 243. Lettre de la duchesse du 23 mars.

[552] AN.T 243. Lettre du duc du 1ᵉʳ février.

[553] AN.T 243. Lettre du duc du 24 mai.

[554] AN.T 243. Lettre du duc du 8 avril.

[555] AN.T 243. Lettre de la duchesse du 23 septembre.

[556] Le comte de Chabrillan (de la branche Chabrillan-Boisson), fut présenté au roi, le 2 octobre 1781, comme mestre-de-camp, lieutenant inspecteur des carabiniers; et le livre récent de M. Dubois-Corneau Le comte de Provence à Brunoy (Paris, 1909), contient un portrait de «Jacques Aymar, comte de Moreton-Chabrillan, lieutenant-général colonel, l’inspecteur des carabiniers de Monsieur.»

[557] AN.T 243. Lettre du duc du 20 octobre.

[558] AN.T 243. Lettre du duc du 12 décembre.

[559] AN.T 243. Lettre du duc du 23 novembre 1781.

[560] AN.T 243. Lettre du duc du 12 décembre 1781.

[561] Mémoires secrets de Bachaumont, t. XVIII. pp. 171-172. Les Maurepas étaient logés à l’Hermitage, petite maison dans le parc de Versailles, que Louis XVI leur avait donnée à vie. La comtesse la quitta cependant: elle avait demandé un délai de six heures pour déménager.

[562] Correspondance secrète de M. Argenteau avec le Pr. de Kaunitz et Joseph II (édit. d’Arneth-Flammermont, t. I, p. 7). Lettre du 22 décembre 1780, de Mercy à Kaunitz.

[563] Marie-Thérèse était morte le 29 novembre 1780.

[564] AN.T 243. 27 janvier 1782.—Riccoboni. Les Caquets, comédie en 3 actes (Comédie Italienne, 1761).—J.-J. Rousseau. Le Devin de village.

[565] AN.T 243. 14 novembre 1782. Lettre de Mᵐᵉ d’Aiguillon.—Le duc de Crillon-Mahon, qui était, depuis 1782, au service de l’Espagne, échoua précisément devant Gibraltar.

[566] AN.T 243. 27 mars 1782.

[567] AN.T 243. Lettre du duc d’Aiguillon du 4 août 1782.—Un pamphlet que nous avons déjà signalé, le Ministère de M. de Maurepas, (1781) prétend que cet Amelot était le fils naturel du ministre, ou du moins que celui-ci s’en croyait le père. En tout cas, ce qui serait piquant, ce serait que ce même Amelot fût le maître des requêtes qui, en 1768, était le plus ardent distributeur des libelles bretons, lancés à cette époque contre le duc d’Aiguillon.

[568] AN.T 243. Lettre de la duchesse du 18 août 1782.

[569] AN.T 243. Lettre de la duchesse du 8 septembre 1782.

[570] C’est un trait fort exact de la mentalité des gens de cour que vient confirmer cette note de la Correspondance secrète, éditée par Lescure (I, 505, 24 septembre 1782): «L’ombre du comte de Maurepas continue à nous gouverner. Mᵐᵉ de Maurepas et l’abbé de Véri, son homme de confiance, en sont les organes. Le roi les consulte sur toutes les affaires importantes».

Mᵐᵉ de Maurepas avait acheté le 27 février (acte notarié Doillot), au prince de Conti, un domaine tout meublé qui prit le nom de Madrid-Maurepas, grâce aux 100.000 livres qu’elle avait reçues du roi, comme elle l’écrit à la duchesse d’Aiguillon. Elle l’avait payé 150.000 francs, et par la suite, elle devait se montrer peu satisfaite de son acquisition. Elle la légua à Mᵐᵉ de Flamarens, une de ses nièces, «engagiste du domaine». (H. de Grandsaigne et H.-G. Duchesne. Histoire du Château de Madrid, 1911.)—Quant à la propriété de Pontchartrain, elle était revenue, par héritage, à une petite-nièce de Maurepas, la duchesse de Brissac, fille du duc de Nivernois.

[571] «Quinze» dit la Correspondance Lescure (t. I, pp. 509 et suiv.).

[572] AN.T 243. Lettre de la duchesse d’Aiguillon, du 11 octobre 1782.

[573] Corresp. secrète (édition Lescure), t. I, p. 515.

[574] AN.T 243. Lettre de la duchesse, 6 novembre 1782.

[575] AN.T 243. Lettre du duc, 2 octobre 1784. Louis XVI (Corresp. secrète, édit. Lescure, I, 244), partit, en juillet 1786, pour présider aux opérations qui devaient assurer définitivement l’avenir maritime de Cherbourg.

[576] AN.T 243. Lettre de la duchesse, 7 juillet 1784.

[577] AN.T 243. Lettre de la duchesse, 28 octobre 1784.

[578] Vatel. La comtesse Du Barry, t. III, p. 51.

[579] Corresp. secrète (édit. Lescure), I. 588. Le comte d’Agénois fut nommé duc en août 1785.

[580] D’abord inconnue, puis interdite en France, l’inoculation ne fut autorisée qu’en 1764; et ce fut bientôt la mode dans les cercles mondains de se faire inoculer.

[581] AN.T 243. Lettre de la duchesse, 12 juin 1785.

[582] AN.T 243. Lettre du duc, 7 juillet.

[583] Le duc de Choiseul était mort le 8 mai 1775. (Maugras. La disgrâce du duc et de la duchesse de Choiseul, p. 395.)

[584] Du Châtelet était bien l’exécuteur testamentaire. La duchesse de Gramont était héritière et légataire universelle: elle n’accepta que le legs universel.

[585] Corresp. secrète (édit. Lescure), t. I, 571.

[586] AN.T 243. Lettre de la duchesse du 21 mai 1785.

[587] Mémoires du ministère d’Aiguillon (exemplaire de la Bibliothèque de la ville de Paris), p. 198.—Le Dauphin mourut tuberculeux.

Le propos, dit la note Soulavie, venait de la Vauguyon. Du reste, l’auteur des Mémoires se défend, en ces termes, de l’avoir tenu dans ses Mémoires historiques et anecdotes de la Cour de France (Considérations, etc., LX.):

«M. de la Harpe m’attribue l’opinion qui accuse M. de Choiseul des empoisonnements (du Dauphin, de la Dauphine, etc., etc.), quand je suis seul et le premier qui ai réfuté à cet égard Mercier, Mirabeau, le prince de Salm, son précepteur l’abbé de Laffrey l’auteur d’une Histoire de Louis XV; l’auteur anonyme du Noël de la Cour, chanté en 1766; Mᵐᵉ la duchesse d’Aiguillon et son fils, député à l’Assemblée Constituante, le Maréchal de Richelieu, etc. Les accusations de tous ces personnages ont été imprimées dans différents ouvrages.»

[588] Marie-Antoinette, quand elle était Dauphine, traitait la Vauguyon de «fripon». (Correspondance secrète Mercy-Argenteau, I, p. 35.)

[589] Les Mémoires du règne de Louis XVI (6 vol. an X, t. I, p. 148) disent que d’Aiguillon mourut «les os liquéfiés comme de la cire pendant la canicule».

[590] Mercier. Tableaux de Paris (Amsterdam, 1789).

[591] Une annotation de Fouquier-Tinville sur une pièce du procès Du Barry assigne Ruel comme domicile à Mᵐᵉ d’Aiguillon en septembre 1793. Voir Pièces justificatives, III et Appendice V, note (p. 388).

[592] Il semble même qu’elle ait joui d’un certain crédit auprès des maîtres du jour et de... l’heure, alors que personne, à Paris, ne pouvait plus en être sûr. Nous lisons, dans une lettre du 6 septembre 1792 à Mᵐᵉ Du Barry, attribuée au chevalier d’Escourre, écuyer du duc de Brissac, qui venait d’apprendre le départ des prisonniers d’Orléans:

«Mᵐᵉ de Maurepas, instruite de la translation de M. le duc (de Brissac), voulait tout de suite aller à l’Assemblée. On l’a retenue. Elle a écrit à Danton et à l’abbé Fauchet...»

D’Escourre et Mᵐᵉ de Flamarens allèrent porter ses lettres aux destinataires (AN. W. 16, dossier Du Barry).

Les massacres des 2 et 3 septembre à Paris, ne laissaient que trop pressentir ceux des prisonniers d’Orléans à Versailles. Les lettres de Mᵐᵉ de Maurepas furent vaines. On prétend même que Danton, qui porte la responsabilité de ces abominables tueries, déclara qu’il avait été impuissant à les empêcher.

Mᵐᵉ de Maurepas mourut le 11 février 1793, rue de la Chaise, nº 519. En tout cas, telle que nous la représente d’Escourre, elle ne ressemble guère au portrait qu’en trace Dufort de Cheverny dans ses Mémoires (1886), t. I, p. 406. «La vieille Mᵐᵉ de Maurepas, sourde et mourante, ne se doutait de rien. Tout fuit, excepté elle...» Il fallait, en tout cas, qu’elle fût au mieux, comme nous l’avons dit, avec le nouveau Gouvernement, pour que la section l’eût autorisée, en raison de son grand âge, à garder trois chevaux.

Un dernier trait de cette curieuse figure, laquelle appellerait une étude moins sommaire. Par un acte devant le notaire Gondouin, du 24 mars 1789, Mᵐᵉ de Maurepas vendit son usufruit de l’hôtel de son mari (aujourd’hui 75 rue de Grenelle), à l’ancien intendant de Montyon, moyennant cent mille livres. Le bénéficiaire restaura l’immeuble, depuis longtemps abandonné, de cette belle propriété, dont M. L. Guimbaud (Auget de Montyon, Paris, 1909), donne la curieuse description d’après les termes mêmes de l’acte notarié.

[593] Voir Appendice IV.—Correspond. secrète (édit. Lescure), t. II, p. 403 et suiv. Duel (?) du duc d’Aiguillon avec Cazalès, qui avait attaqué la mémoire de son père en 1789.

[594] Entre autres, les Actes des Apôtres, le Journal de la Cour et de la Ville, la Chronique scandaleuse, etc.

[595] Ce fut en septembre 1787: «Tant mieux, s’écria Marie-Antoinette; nous ne verrons plus ces habits rouges dans la galerie de Versailles». (Belleval. Souvenirs. p. 258 et Mᵐᵉ Campan, Mémoires. I, 180.)—Déjà en 1769, alors qu’elle n’était que Dauphine, l’imprudente princesse avait dit hautement qu’elle «n’aimait pas ces habits rouges» (Belleval. Souvenirs).

[596] Lettre de Rousseau à Bernet (voir p. 356):

«Il y a un siècle que je n’ai rien reçu de vous. J’ai appris avec peine que M. d’Aiguillon est porté émigré: cela m’a causé une grande affliction, n’ayant jamais pu croire que ce citoyen si zélé pour la Constitution se fût déterminé à émigrer, d’autant que lui et les siens n’avaient pas eu à se louer de la famille ci-devant royale. Ce parti de quitter le territoire de la République m’afflige d’autant plus que sa respectable mère en aura, j’en suis sûr, l’âme déchirée. J’ai un absolu dévouement pour cette maison.»—Voir Appendice IV.

[597] Armand avait dû introduire, dès l’an VI, sa demande en radiation de la liste des émigrés et, de ce fait, s’opposer à la vente du domaine et des meubles d’Aiguillon, car le ministre avait recommandé aux autorités du Département d’attendre, pour réaliser une opération consentie par elles, que «le directoire exécutif eût prononcé sur la radiation définitive de l’émigré d’Aiguillon». M. Tholin (Documents sur le mobilier du château d’Aiguillon), croit qu’Armand ne put l’obtenir.

[598] Claude Saint-André. Mᵐᵉ Du Barry, p. 382.—D’autre part dans la déposition de Blache (AN. W. 16), nous lisons: «A cette époque (octobre 1792, la date donnée par M. Claude Saint-André), la Du Barry fit émigrer la d’Aiguillon, la jeune, qu’elle avait fait passer pour une de ses filles de chambre». Il y aurait donc eu confusion entre la bru et la belle-mère. Soulavie, de son côté, dans son parallèle de Mᵐᵉ de Choiseul et de Mᵐᵉ d’Aiguillon, affirme que celle-ci n’a pas émigré. Et cependant la lettre de Rousseau est formelle. La duchesse, d’après certaines versions, aurait émigré après les journées des 5 et 6 octobre 1789.

[599] Le décret de l’Assemblée législative (novembre 1791) déclarait coupable du crime de lèse-nation tout émigré qui ne serait pas rentré en France avant le 1ᵉʳ janvier 1792.

[600] Archives Chabrillan.

[601] Voir la note de l’appendice V.

[602] Voir Appendice V.—Nous donnons le résumé d’un excellent travail publié par M. Tholin sous le titre: Documents sur le mobilier du château confisqué en 1792, Agen 1882.—Nous n’avons voulu nous occuper, pour cette étude un peu aride, que des deux domaines dont la gestion mit en relief l’intéressante personnalité de la duchesse: Aiguillon où sa constante activité avait fait merveille; Ruel où son indomptable énergie combattit jusqu’à son dernier souffle la mauvaise fortune.

[603] Le baron de Scheffer lui enverra, en 1795, des lettres à cette prison; mais, nous n’avons trouvé, ni dans le livre de l’abbé Cédoz, Un couvent de religieuses anglaises à Paris, 1891, ni dans l’opuscule de l’abbé Gaston, Une prison parisienne sous la Terreur (1908), parmi les détenues, le nom de la duchesse d’Aiguillon. Cependant, il reste aux Archives Nationales un document officiel attestant l’arrestation de la duchesse (voir Pièces justificatives, IV).

[604] Voir Pièces justificatives, V.

[605] On peut lire «va les réquisitionner» (Archives Chabrillan).

[606] Ces deux lettres et celles qui suivent appartiennent aux Archives du marquis de Chabrillan.

[607] Le baron Ulrich de Scheffer avait alors quatre-vingts ans. Il avait remplacé le comte, comme ministre à Paris, de 1761 à 1769. Il fut un des principaux instruments de la révolution de 1772. Il mourut le 4 mars 1799.

[608] Dans les Feuilles d’histoire (T. 2 1909), M. Buffenoir a publié un certain nombre de lettres adressées au comte Ch. Frédéric Scheffer par diverses notabilités françaises de 1753 à 1784. Nous n’y relevons aucune lettre des d’Aiguillon.

[609] AN.T. 243, 7 janvier 1780 (lettre du).—Scheffer dira lui-même de Mᵐᵉ de Laigle (lettre du 4 août 1796): «Il y a trente-deux ans que j’ai quitté la France; votre amie était bien longtemps auparavant d’une santé faible et languissante: elle passait la plus grande partie de sa vie dans son lit; c’est un miracle qu’elle ait pu aller jusqu’à ce moment.»

[610] Ce n’était pas Armand, mais Emmanuel que s’appelait le petit-fils de la duchesse. Il mourut en 1798.

[611] Ce sont les fameux Mémoires rédigés par Soulavie et qui constituent à peu près la seule biographie qu’on ait jusqu’ici du maréchal duc de Richelieu. Soulavie s’était servi de notes et documents trouvés dans les papiers du maréchal; mais il y ajouta, paraît-il, singulièrement du sien.

[612] Le livre déjà cité de l’abbé Bossebœuf (Le Château de Veretz, Tours, 1903), donne entre autres pièces justificatives, p. 548, Mobilier de Veretz réservé par la Citoyenne d’Aiguillon lors de la vente faite en 1792, 1ʳᵉ année de la République (étude de Mᵉ Guillonneau, notaire à Saint-Avertin)—p. 551, Expertise du château en 1796—Comptes de la démolition du château—Expertise en 1797.

[613] Appendice V (note) p. 388.

[614] Le Directoire avait, en effet, offert l’ambassade de Suède à Pichegru, mais celui-ci refusa.

[615] D’après la préface de Soulavie, les Mémoires de Maurepas, se rapportant surtout à son premier ministère, seraient l’œuvre de Salé, secrétaire de l’homme d’Etat. Soulavie, qui en est considéré d’ordinaire comme l’auteur, dit n’avoir ajouté qu’un volume aux trois de la première édition.—Ces quatre volumes sont datés de 1792.

[616] Après Montenotte, Millesimo, Mondovi et Lodi, après avoir culbuté Beaulieu, le plus renommé des généraux autrichiens, Bonaparte était entré à Milan le 15 mai 1796.

[617] Ce dut être une absence temporaire: car Lehoc fut ministre plénipotentiaire à Stockolm de 1795 à 1799. Peut-être le Directoire l’avait-il rappelé éventuellement, croyant que Pichegru accepterait le poste.

[618] Voir Appendice I.

[619] Voir Pièces justificatives, VIIᵉ.

[620] Extrait de la Généalogie de la Maison Brehant, par le comte de Bréhant (1867):

«D’Innocente Aglaé et de Joseph Guignes de Moreton de Chabrillan:

1º Hippolyte-César de Moreton de Chabrillan, père du marquis de Chabrillan.

2º Pierre-Charles Fort de Moreton de Chabrillan.

Ont réuni sur leurs têtes les successions des La Vrillière et des d’Aiguillon.»

[621] Trévedy. Quelques mots à propos de Pordic, 1902, pp. 88-89.

«Hippolyte-César de Moreton de Chabrillan, sous la Restauration, obtint la restitution des biens de sa grand’mère non aliénés par la nation.»

[622] Fr. Funck-Brentano. Figaro et ses devanciers (Hachette, 1909), p. 47.

[623] Archives Bastille 12438. Dossier Surgeon.

[624] Figaro et ses devanciers (Hachette, 1909), p. 68.

[625] Le type achevé du policier adroit, intelligent, bel-esprit et... fripon, assez fréquent à cette époque, toujours à la piste des libelles et qui au besoin les fabrique pour s’en faire des rentes. Grâce à sa femme, très jolie et très fine personne, qui avait su capter, comme le fera plus tard l’astucieuse La Motte, la bienveillance de la Reine, il proposait à cette princesse l’achat d’odieuses publications dirigées contre elle, achat qu’il négociait à des prix fabuleux... et dont il était l’auteur. Sa prévarication fut découverte; et il fut enfermé à Vincennes où il mourut subitement d’apoplexie.

[626] Arch. Bastille 12240. Dossier Pignatel, Mercier, Dubec, Arnoux.

[627] Nous avons vu, dans la correspondance de Mᵐᵉ d’Aiguillon, les goûts artistiques du comte d’Agénois; et les documents rassemblés par M. Tholin disent assez en quel honneur était tenue la musique au château d’Aiguillon.

[628] Des pièces retrouvées aux Archives nationales (F⁷ 5255³), nous ont fait connaître, et les origines de cette confiscation, et l’argumentation captieuse qui permit à l’Etat de justifier une spoliation absolument inique. Elles nous renseignent en outre sur la succession d’Aiguillon (p. 352).

Le 7 octobre 1792, Coutausse, procureur général, syndic de Lot-et-Garonne, écrivait d’Agen à Roland, ministre de l’intérieur, que le Directoire du Département avait reçu du maréchal de camp d’Aiguillon un imprimé lui annonçant qu’il était «sorti de la République». Le Directoire du Département estimait qu’en conséquence les biens de cet officier supérieur devaient être mis «à la disposition de la Nation»; mais «comme l’émigration n’était pas légalement constatée à ses yeux», le procureur général syndic priait Roland de «lui donner, sans perte de temps, la connaissance certaine de l’état du maréchal de camp d’Aiguillon». Il joignait en même temps à sa lettre l’imprimé, que nous n’avons pas retrouvé, par parenthèse, dans le dossier des Archives.

A cette même date du 7 octobre 1792, une autre pièce, émanée du Directoire, certifiait l’existence de l’imprimé, arrivé de Bâle sous le nom de Vignerot, «dit d’Aiguillon», et que lui, Directoire, «instruit, par les nouvelles politiques, de l’émigration» du maréchal de camp, avait rendu un arrêté, sur le rapport du procureur syndic général, concluant au séquestre des biens de d’Aiguillon.

Or, consécutivement à cet arrêté, le 5 décembre 1792, une déclaration, signée Salmon, établissait, en raison du contrat de mariage entre le duc et la duchesse d’Aiguillon, la situation de la mère et du fils par rapport à leurs intérêts respectifs. Pendant la communauté de biens qui existait entre les deux époux et à laquelle pouvait renoncer la veuve, pour «s’en tenir à ses reprises et conventions matrimoniales, il avait été fait des emprunts considérables tant en viager qu’en perpétuel, auxquels elle s’était obligée et avait même aliéné de ses propres»; de ce fait, la succession de son mari lui devait une indemnité.

La duchesse s’en était d’abord tenue à ses reprises et son fils, qui s’était «porté héritier bénéficiaire», avait recueilli, en 1790, la succession de son père, à charge d’en payer les dettes; mais il l’avait bientôt rétrocédée à sa mère, qui s’était engagée à désintéresser les créanciers de son mari et de plus à loger son fils et sa bru, en leur servant une rente annuelle de 24.000 livres.

La déclaration Salmon n’accepte pas cet arrangement familial: «M. d’Aiguillon s’étant émigré, aux termes de la loi concernant les émigrés, l’acte de 1790 ne peut se soutenir; et la Nation a le droit de faire poser les scellés sur tous les meubles et papiers qui sont à l’hôtel de Paris, à celui de Versailles, au château de Ruel, à celui de Véretz, près de Tours, à celui d’Aiguillon département du Lot (sic), à celui de Saint-Bihy{*} près Saint-Brieuc en Bretagne; de faire reprendre ces terres, excepté celles de Saint-Bihy (propriété de la duchesse), par les départements de leur situation, et celle de Montcornet-les-Ardennes, par le département de celui-ci, sans que les revenus du duché d’Aiguillon puissent être tenus des dettes du père et des reprises de la mère; et, dans le cas contraire, la nation pourrait, dès ce moment, rentrer dans les objets compris dans la donation de Louis XIII (au cardinal de Richelieu).»

La duchesse douairière d’Aiguillon était donc rentrée d’émigration, quand Salmon donnait sa consultation sur le cas du maréchal de camp Vignerot: autrement, il n’eût pas manqué d’argumenter contre la mère, comme il l’avait fait contre le fils.

Mais ce qui dépasse les limites de la vraisemblance, c’est la note que nous donne le répertoire Tuetey, d’après cette pièce des Archives nationales (F. IV, 1470) des 3 et 5 avril 1793: «On dénonce la présence à Paris des ci-devant duc et duchesse d’Aiguillon: celle-ci, déguisée en petite ouvrière, allait même au spectacle aux places de 12 sols. La dame Pinard, de leur intimité, a dit à son mari que s’il n’était pas si patriote, elle lui confierait bien des choses et que, pour l’empêcher d’être assassiné, elle lui donnerait sous peu une médaille à l’effigie de Louis Capet».

Que la jeune duchesse d’Aiguillon soit revenue en France, ce n’est pas improbable; mais que le duc ait eu la témérité d’y reparaître, après son bruyant départ de l’armée, c’est inadmissible. A vrai dire, les trois quarts des dénonciations que dictait alors l’esprit de délation et qu’enregistrait la police étaient aussi absurdes que celle-ci.

{A} Le château de Saint-Bihi, demeure patrimoniale des Mauron-Plélo, avait été reconstruit, vers 1750, par le duc d’Aiguillon. Ce château sert aujourd’hui de magasin à fourrages.

[629] Cet état, dit M. Tholin, n’existe plus.

[630] Archives départementales, série 9.

[631] Se trouve aux archives départementales.

[632] Ce très beau portrait se trouve dans l’Intermédiaire des chercheurs et des curieux du 10 septembre 1911.

[633] Ruel (orthographe du XVIIIᵉ siècle que nous avons adoptée) devint Rueil avec la Révolution.

[634] Fermier-régisseur de la duchesse d’Aiguillon.

[635] Le cimetière se trouvait, à cette époque, dans un emplacement situé maintenant rue de la Réunion et où se tient le marché.

[636] Comte de Quelen, cousin de la duchesse d’Aiguillon.

[637] Ce buste se trouve actuellement chez le marquis de Chabrillan.


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