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Œuvres de P. Corneille, Tome 03

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[1] Tome II, p. 157.

[2] Voyez la Notice de l'Illusion, tome II, p. 423 et 424.

[3] La jeunesse (littéralement les jeunesses, les actes de jeunesse) du Cid.

[4] Vie de M. Corneille. Œuvres de Fontenelle.... édition de 1742, tome III, p. 96.

[5] L'article de la Gazette littéraire est reproduit dans les Œuvres de Voltaire publiées par M. Beuchot, tome XLI, p. 490 et 491.

[6] Dans le volume intitulé Chefs-d'œuvre du théâtre espagnol. Paris, Ladvocat, p. 169 et 170.

[7] Histoire du Théâtre françois, tome VI, p. 92.

[8] Épître familière, p. 17 et 18.

[9] Vers 1 des variantes: voyez plus loin, p. 103.

[10] Mondory.

[11] La date de ces réflexions de Balzac ne permet pas de les appliquer au Cid: elles se trouvent dans une lettre à Boisrobert du 3 avril 1635 (livre VIII, lettre XLVI, tome I, p. 395 et 396 de l'édition in-folio de 1665). Du reste, elles ne peuvent pas davantage concerner quelque autre pièce de Corneille, car un passage qui précède immédiatement celui-ci, et que Mairet a pris soin de supprimer, met tout à fait notre poëte hors de cause, et lui est même très-favorable. Voyez la Notice sur Médée, tome II, p. 330 et 331.

[12] C'est-à-dire si le Cid n'eût pas été imprimé et exposé dans la Galerie du Palais, où se vendaient alors les livres nouveaux. Voyez la Notice sur la Galerie du Palais, tome II, p. 3-9.

[13] Réponse à l'Ami du Cid.... p. 41 et 42.

[14] Voyez Lettres de Balzac, tome I, p. 420, livre LX, lettre XXII, à M. de Moudory, 15 décembre 1636. Le passage suivant de cette lettre nous montre quelle haute opinion Balzac avait de Mondory: «J'ai plusieurs raisons de vous estimer, et pense le pouvoir faire du consentement de nos plus sévères écoles, puisqu'ayant nettoyé votre scène de toutes sortes d'ordures, vous pouvez vous glorifier d'avoir réconcilié la comédie avec les ***, et la volupté avec la vertu. Pour moi, qui ai besoin de plaisir, et n'en desire pas prendre néanmoins qui ne soit bien purifié et que l'honnêteté ne permette, je vous remercie avec le public du soin que vous avez de préparer de si agréables remèdes à la tristesse et aux autres fâcheuses passions.» Il est permis de penser que les trois étoiles qui se trouvent ici remplacent le mot ecclésiastiques ou le mot prédicateurs. En effet, Chapuzeau, moins réservé que Balzac, nous dit dans son Théâtre françois (p. 141): «Pourquoi me tairois-je de l'avantage que les orateurs sacrés tirent des comédiens, auprès de qui, et en public, et en particulier, ils se vont former à un beau ton de voix et à un beau geste, aides nécessaires au prédicateur pour toucher les cœurs?»

[15] Le Comédien Mondory, par Auguste Soulié. Revue de Paris, du 30 décembre 1838.

[16] On appelait Chambre dorée la grand'chambre du Parlement, à cause de son plafond doré.—Être assis sur les fleurs de lis se disait de ceux qui exerçaient quelque charge de judicature royale et surtout dans une cour supérieure, parce que leurs siéges étaient couverts de fleurs de lis.

[17] Les Sosies, comédie de Rotrou, représentée en 1636, un peu avant le Cid.

[18] Recueil autographe des Lettres de Chapelain, appartenant à M. Sainte-Beuve: lettre adressée à M. Belin, au Mans. Voyez Histoire de la vie et des ouvrages de P. Corneille, par M. J. Taschereau, 2e édition, p. 56.

[19] Le Jugement du Cid, p. 8.

[20] Relation contenant l'histoire de l'Académie françoise, 1653, in-8o, p. 186 et 187.

[21] Le Virgile trauesty en vers burlesques de Monsieur Scarron.... A Paris, chez Guillaume de Luyne, 1653, in-4o, livre I, p. 11 et 12.

[22] Lettre.... à l'illustre Academie, p. 5. Mme de Sévigné a emprunté à Scudéry cet argument pour s'en servir contre Racine; elle dit presque dans les mêmes termes: «A propos de comédie, voilà Bajazet. Si je pouvois vous envoyer la Champmeslé, vous trouveriez cette comédie belle; mais sans elle, elle perd la moitié de ses attraits.» (9 mars 1672, tome II, p. 529.)—En 1682, c'était cette actrice qui jouait Chimène. Voyez la Notice de la Galerie du Palais, tome II, p. 9.

[23] Voici le passage textuel de la Galerie historique des acteurs du théâtre françois.... par P. D. Lemazurier.... 1810, tome I, p. 424 et 425. Le rôle rempli par Montfleury suivant l'auteur n'y est pas désigné, mais il est bien probable qu'il entend parler de celui de Rodrigue: «Il joua d'original dans le Cid et dans les Horaces; Chapuzeau, qui nous indique ces faits, le cite comme un comédien parfait dès ce temps-là. Voici ses propres termes, livre III de son Théâtre françois, p. 177 et 178.» Cet extrait que nous reproduisons en le prolongeant jusqu'à la p. 179, où il est encore question de Corneille, n'a nullement, comme on va le voir, le sens que lui donne Lemazurier. De plus, Chapuzeau lui-même se trompe lorsqu'il prétend que Corneille n'a pas donné ses premières pièces à Mondory. «Cet établissement des comédiens (à l'hôtel de Bourgogne) se fit il y a plus d'un siècle sur la fin du règne de François Ier, mais ils ne commencèrent à entrer en réputation que sous celui de Louis XIII, lorsque le grand cardinal de Richelieu, protecteur des Muses, témoigna qu'il aimoit la comédie, et qu'un Pierre Corneille mit ses vers pompeux et tendres dans la bouche d'un Montfleury et d'un Bellerose, qui étoient des comédiens achevés. Le Cid, dont le mérite s'attira de si nobles ennemis, et les Horaces, que le même Cid eut plus à craindre, parce que leur gloire alla plus loin que la sienne, furent les deux premiers ouvrages de ce grand homme qui firent grand bruit; et il a soutenu le théâtre jusques à cette heure de la même force. La troupe royale, prenant cœur aux grands applaudissements qui accompagnoient la représentation de ces admirables pièces, se fortifioit de jour en jour; d'autant plus qu'une autre troupe du Roi, qui résidoit au Marais, et où un Mondory, excellent comédien, attiroit le monde, faisoit tous ses efforts pour acquérir de la réputation, et il arriva que Corneille, quelque temps après, lui donna de ses ouvrages.»

[24] Voyez tome I, p. 49, note 300.

[25] Voyez la Muse historique de Loret du 9 octobre 1655.

[26] Historiettes, tome VII, p. 175.

[27] Lettre à Mylord*** sur Baron, p. 19.

[28] Vers 405 et 406.

[29] Voyez Lemazurier, tome I, p. 97 et 98.

[30] P. 19 de l'édition en 43 pages et p. 40 de l'édition en 96 pages.

[31] Dans leur Histoire du Théâtre françois (tome V, p. 24, et tome IX, p. 408), les frères Parfait ont conclu de certains passages de la Comédie des comédiens, tragi-comédie de Gougenot, représentée en 1633, qu'à partir de cette époque Beauchâteau et sa femme étaient entrés à l'hôtel de Bourgogne pour ne le plus quitter; mais le témoignage de Scudéry établit formellement qu'à la fin de 1636 une actrice du nom de Beauchâteau jouait au théâtre du Marais.

[32] Tome I, p. 48.

[33] Lettre apologétique. Voyez aux Œuvres diverses.

[34] Voyez notre Notice biographique sur Corneille.

[35] Le Souhait du Cid, p. 35.

[36] Épître familière du Sr Mairet, p. 18.

[37] Œuvres de Fontenelle, tome III, p. 100.

[38] Historiettes, tome II, p. 52.

[39] Relation contenant l'histoire de l'Académie françoise, p. 187.

[40] Tome II, p. 395. Ce sont ces belles scènes du Ier acte qui ont été le plus souvent parodiées. La plus connue et la moins mauvaise de ces plaisanteries est le Chapelain décoiffé, de Gilles Boileau ou de Furetière, qu'on trouve dans le Ménagiana, tome I, p. 145.

[41] Acte II, scène I. Il résulte de la Lettre à Mylord et de l'Avertissement de Jolly que c'était seulement par tradition qu'on avait conservé ces vers, et que l'on connaissait bien la scène à laquelle ils appartenaient, mais non l'endroit précis où ils se plaçaient.—Voltaire, dans son Théâtre de Corneille (1764, in-8o, tome I, p. 204), dit qu'ils venaient après le vers 368: «Pour le faire abolir, etc.,» et citant probablement de mémoire, il les donne avec quelques variantes: les pour ces, au premier vers; a tort pour n'a rien, au deuxième; déshonorer pour perdre d'honneur (voyez le vers 1466), au quatrième. Un argument décisif en faveur du texte de 1730 et 1738, tout au moins pour le second vers, c'est que n'a rien répond bien mieux au passage de Castro imité par Corneille: Y el otro ne cobra nada.

[42] Page 7.

[43] Voici la description bibliographique de la première édition: Le Cid, tragi-comedie. A Paris, chez Augustin Courbé.... M.DC.XXXVII. Auec priuilege du Roy. 4 feuillets non chiffrés et 128 pages in-4o. Le privilége porte: «Il est permis à Augustin Courbé, Marchand Libraire à Paris, d'imprimer ou faire imprimer, et exposer en vente, vn Liure intitulé, Le Cid. Tragi-Comedie, par Mr Corneille.... Et ledit Courbé a associé auec luy audit Priuilege François Targa.

[44] Lettres de Guy Patin, édition de M. Reveillé-Parise, tome I, p. 493 et 494, et Historiettes de Tallemant des Réaux, tome II, p. 163.

[45] On ne sait sous quelle forme cette pièce parut pour la première fois. Elle circula peut-être d'abord manuscrite. La seule édition que nous connaissions forme 4 pages in-8o, sans date, et l'épître y est suivie du Rondeau dont nous aurons à parler tout à l'heure. Pour le texte de l'Excuse, voyez dans la présente édition les Poésies diverses.

[46] L'Auteur du vrai Cid espagnol. Voyez p. 20.

[47] Les Observations sur le Cid. Voyez p. 23, note 59.

[48] Épître familière du Sr Mairet, p. 19 et 20.

[49] Réponse à l'Ami du Cid, p. 33.

[50] Voyez la Notice de la Suivante, tome II, p. 115.

[51] Nous connaissons de cette pièce deux éditions, toutes deux in-8o. L'une forme 2 feuillets non chiffrés, l'autre 3 pages.

[52] Avertissement au besançonnois Mairet. Voyez ci-après, p. 67.

[53] Lettre du Sr Claveret au Sr Corneille, p. 5.

[54] La première édition de ce rondeau est fort rare; elle forme 1 feuillet in-4o. Un recueil de la Bibliothèque de l'Arsenal, catalogué dans les Belles-Lettres sous le numéro 9809 et qui contient la plupart des libelles publiés à l'occasion du Cid, en renferme un exemplaire. Ce rondeau a été plus tard imprimé à la suite de l'Excuse à Ariste. Voyez ci-dessus, p. 19, note 44. Le texte se trouve dans notre édition parmi les Poésies diverses.

[55] Épître familière du Sr Mairet, p. 21 et 22.

[56] Avertissement au besançonnois Mairet. Voyez ci-après, p. 67.

[57] Lettre du Sr Claveret, p. 6.

[58] Relation contenant l'histoire de l'Académie françoise, p. 188.

[59] L'une a pour titre: Les Fautes remarquées en la Tragicomedie du Cid. A Paris. Aux despens de l'Autheur. M.DC.XXXVII. Le titre de départ porte: Obseruations sur le Cid. Le tout forme un petit volume in-8o, contenant 43 pages,—Une autre édition est intitulée: Obseruations sur le Cid. A Paris. Aux despens de l'Autheur. M.DC.XXXVII, in-8o. Elle se compose de 1 feuillet de titre et de 96 pages.—Enfin une troisième porte exactement le même titre que la précédente, avec cette addition: ensemble l'Excuse à Ariste et le Rondeau; cette dernière édition, également in-8o, se compose de 1 feuillet de titre, de 3 feuillets non chiffrés et de 96 pages. Dans sa Lettre à l'Academie, Scudéry parle de la quatrième comme devant être prochainement publiée, mais tout porte à croire qu'il n'a pas donné suite à ce dessein.

[60] Voyez l'Avertissement, tome I, p. XI, et les Poésies diverses.

[61] L'incognu et veritable amy de Messieurs Scudery et Corneille, p. 5 et 6.

[62] M.DC.XXXVII, in-8o, 8 pages. Une autre édition, de 14 pages et 1 feuillet, sur le titre de laquelle on lit: Lettre apologitique (sic).... est suivie du sixain imprimé plus loin, p. 58, après la Lettre pour M. de Corneille....

[63] Cet opuscule, de 32 p. in-4o, a pour adresse: A Paris, M.DC.XXXVII; le titre est orné d'un fleuron des impressions de Toussainct Quinet. En 1876, M. Émile Picot en a signalé un exemplaire, dans sa Bibliographie Cornélienne, et M. Lormier l'a réimprimé sous ce titre, pour la Société des bibliophiles normands: La défense du Cid reproduite d'après l'imprimé de 1637.... Rouen, imprimerie de Henry Boissel, M.DCCC.LXXIX, in-8o de 2 feuillets et 42 pages tiré à 100 exemplaires.—Nous avons cru devoir demander la réimpression de deux pages, afin de combler cette lacune importante dans notre description des pièces relatives à la querelle du Cid. Signalons encore La suitte du Cid en abrégé ou le triomphe de son Autheur en despit des envieux.—A Villers Cotrets, chez Martin Baston. A l'enseigne du Vert-Galand, vis à vis la rue des Mauvaises paroles, 8 pages in-8o, réimprimée par M. Henri Chardon dans sa Vie de Rotrou, 1884. (Ch. M.-L., 1885.)

[64] Cette façon de s'exprimer paraissait un peu servile à plusieurs contemporains. Tallemant des Réaux dit à ce sujet: «Charrost, en parlant du cardinal de Richelieu, l'appelle toujours mon maître; cela est bien valet.» (Historiettes, tome V, p. 39, note.) La même remarque est faite presque dans les mêmes termes dans le Ménagiana (tome IV, p. 114): «M. le comte de Charrost, qui devoit toute sa fortune au cardinal de Richelieu, en parlant de lui l'appelle toujours son maître. M. du Puy ne pouvoit souffrir cela. Il disoit qu'un bon François ne devoit point avoir d'autre maître que le Roi.» Il est vrai que Charrost était comte, et Corneille simple bourgeois de Rouen. Tallemant conteste même à Richelieu le titre qu'il recevait généralement: «Le Cardinal, dit-il, a affecté de se faire appeler Monseigneur.» (Historiettes, tome II, p. 21 note 2.) Du reste, quand il arrivait qu'on ne lui donnât point ce titre, cela choquait plus ses flatteurs que lui-même. Voyez Historiettes, tome II, p. 60.

[65] Relation contenant l'histoire de l'Académie françoise, p. 218.

[66] A Paris. M.DC.XXXVII, in-8o, 7 pages.

[67] M.DC.XXXVII, in-8o, 7 pages.

[68] Voyez ci-dessus, p. 23 et 24.

[69] Tome XX, p. 90.

[70] Article Rotrou.

[71] M.DC.XXXVII, in-8o, 36 pages.

[72] Voyez ci-dessus, p. 16.

[73] A Paris. M.DC.XXXVII, in-8o de 15 pages. Le titre de départ, p. 3, est ainsi conçu: Lettre contre une inuective du Sr Corneille, soy disant Autheur du Cid.

[74] Page 4.

[75] Page 13.

[76] Page 9.

[77] Examen de ce qui s'est fait pour et contre le Cid, p. 103.

[78] Voyez tome I, p. 130, et tome II, p. 218 et 219.

[79] In-8o de 13 pages, sans indication de lieu d'impression et sans date.

[80] Deuxième édition, p. 305, note 13.

[81] Voyez tome II, p. 442, note 1254.

[82] Paris, M.DC.XXXVII, in-8o, 8 pages.

[83] Paris, M.DC.XXXVII, in-8o, 7 pages.

[84] Voyez plus haut, p. 24, note 63.

[85] In-8o, 8 pages.

[86] Voyez ci-après, p. 39 et 40.

[87] Bibliothèque françoise, 2e édition, p. 130 et 131.

[88] Page 5.

[89] Sans lieu ni date. In-8o de 5 pages et 1 feuillet blanc.

[90] A Paris, M.DC.XXXVII, in-8o, 8 pages.

[91] A Paris, chez Anthoine de Sommaville, au Palais, à l'Escu de France. M.DC.XXXVII, in-8o de 11 pages.

[92] Relation contenant l'histoire de l'Académie françoise, 1653, p. 189-191.

[93] Ce nom est imprimé ainsi dans le texte de Pellisson; toutefois, dans son Catalogue de Messieurs de l'Académie françoise, p. 523 de la Relation, il écrit l'abbé de Bourzeyz; Bourzeis est la forme adoptée le plus généralement.

[94] Registres du 30 juin 1637. (Note de Pellisson.)

[95] Ce manuscrit appartient depuis longtemps à la Bibliothèque impériale; il figure sous le no Y 5666, à la page 549 du tome I des Belles-Lettres du Catalogue des livres imprimez de la Bibliothèque du Roy, publié en 1750. L'année dernière (1861) il a passé du Département des imprimés au Département des manuscrits, où il porte actuellement le no 5541 du Supplément français. C'est un petit in-4o de 63 pages. Il était intitulé d'abord: Les Sentimens de l'Academie françoise touchant les observations faites sur la tragicomedie du Cid. Ce titre a été ainsi modifié: Les Sentimens de l'Academie françoise sur la question de la tragicomedie du Cid. On lit en tête du premier feuillet cette note de l'abbé Sallier, garde des manuscrits de la Bibliothèque du Roi: «De la main de Mr Chapelain, avec des apostilles de M. le cardinal de Richelieu. Témoignage de Mr l'abbé d'Olivet. 7bre 1737.» Dans le catalogue imprimé de 1750, cette note est reproduite; mais d'Olivet n'est pas nommé. Nous pensons, contrairement à l'opinion de Pellisson, que quatre des sept apostilles sont entièrement de la main du Cardinal; nous les passerons en revue une à une dans les notes suivantes.

[96] Cette apostille qui se trouve à la page 5 est d'une écriture menue, irrégulière, difficile à lire: c'est probablement celle de Citois. A la page 13, ces deux apostilles: «il faut un exemple», «il faut un tempérament», sont d'une grosse et belle écriture, qui présente avec celle des lettres autographes de Richelieu la conformité la plus frappante. A la page 29, à l'occasion du reproche fait à Rodrigue d'avoir formé le dessein de tuer le Comte, dont la mort n'était pas nécessaire pour sa satisfaction, on lit en marge cette note assez étrange, de l'écriture que nous attribuons à Citois: «Faut voir si la pièce le dit; car si cela n'est point on auroit tort de faire à croire à Rodrigue qu'il voulût tuer le Comte, puisqu'on fait souvent en telles occasions ce qu'on ne veut pas faire.»

[97] Note de l'écriture qui paraît être celle de Citois; le mot bon est tracé avec un peu plus de hardiesse que le reste; toutefois il est impossible d'affirmer qu'il soit d'une autre main. A la page 37, apostille de la grosse écriture que nous attribuons à Richelieu: «Il ne faut point dire cela si absolument.»

[98] Ici la transcription est inexacte. Il y a dans le manuscrit (p. 58): «Il faut adoucir cette expression.» Cette dernière apostille est, suivant nous, de la main de Richelieu.

[99] Registres, 17 juillet 1637. (Note de Pellisson.)

[100] Registres, dernier juillet 1637. (Note du même.)

[101] Registres, 23 novembre 1637. (Note de Pellisson.)

[102] A Paris, chez Jean Camusat, 1638, in-8o.

[103] Relation contenant l'histoire de l'Académie françoise, p. 193-204.

[104] A Paris, chez Antoine de Sommaville. Au Palais, à l'Escu de France. M.DC.XXXVII, in-8o de 14 pages et 1 feuillet blanc.

[105] A Paris, M.DC.XXXVII, in-8o de 14 pages.

[106] A Paris, M.DC.XXXVII, in-8o de 7 pages.

[107] A Paris, imprimé aux despens de l'Autheur, in-8o de 103 pages.

[108] «L'Hôpital des pauvres enfermés est un membre de l'Hôpital général, où on a mis plusieurs pauvres pour les empêcher d'être fainéants et vagabonds.» (Dictionnaire universel de Furetière.)

[109] In-8o de 16 pages, sans lieu ni date. Une autre édition en plus gros caractères et formant 24 pages se trouve mentionnée dans les notes recueillies par Van Praet (voyez ci-dessus, note 64 de la p. 25). Cette pièce a été réimprimée dans le Recueil de dissertations sur plusieurs tragédies de Corneille et de Racine.... publié par Granet en 1740, tome I, p. 99; et dans le Tableau historique.... de la poésie française.... au seizième siècle, par M. Sainte-Beuve, 1828, 2 vol. in-8o, tome I, p. 386.

[110] A Paris, chez Anthoine de Sommaville. Au Palais, dans la petite Sale, à l'Escu de France, M.DC.XXXVII, in-8o de 38 pages.

[111] Voyez ci-dessus, p. 25.

[112] In-8o de 7 pages.

[113] 1637, in-8o de 12 pages.

[114] 1637, in-4o de 32 pages. Nous n'avons pu voir cet ouvrage; la description que nous en donnons est tirée de l'Histoire du Théâtre françois des frères Parfait (tome V, p. 270). Les notes recueillies par Van Praet nous font seules connaître le nombre de pages de l'ouvrage. Ce sont aussi ces notes qui nous apprennent qu'on trouve, p. 11, une lettre de M. Mairet à M. Scudéry contenant sa généalogie, datée de Belin du 30 septembre 1637. M. Taschereau indique cette pièce comme étant du format in-8o et lui donne le titre suivant: Apologie pour Mairet contre les calomnies du Sr Corneille en réponse à la pièce intitulée: Advertissement au besançonnois Mairet, titre qu'il a pris sans doute sur une édition différente de celle dont nous venons de parler.

[115] Cette lettre a été imprimée pour la première fois par Granet, en 1740, dans son Recueil de dissertations sur plusieurs tragédies de Corneille et de Racine, tome I, p. 114.

[116] François de Faudoas, dit d'Averton, comte de Belin; il avait été gouverneur de Paris pendant la Ligue. Il fut assassiné par le marquis de Bonnivet le 7 décembre 1642. Dans l'Historiette de Mondory (tome VII, p. 172), Tallemant, parlant de la Lenoir, actrice du théâtre du Marais, termine ainsi: «Le comte de Belin, qui avoit Mairet à son commandement, faisoit faire des pièces à condition qu'elle eût le principal personnage; car il en étoit amoureux, et la troupe s'en trouvoit bien.»

[117] Il y a fait, et non faite, dans l'édition originale. Voyez des exemples analogues dans la prose de Malherbe, tome II de l'édition de M. Lalanne, p. 436, 442, 576, etc.

[118] A Paris, chez Anthoine de Sommaville. Au Palais, dans la petite Sale, à l'Escu de France. M.CD.XXXVIII (sic, 1638), in-8o de 34 pages. Ce recueil a paru dès le commencement de l'année ou même, malgré son millésime, à la fin de 1637. Chapelain écrit le 25 janvier 1638 à Balzac, en lui parlant de sa lettre sur le Cid: «On l'a imprimée en papier volant, avec la mauvaise réponse de.... (Scudéry) et le remercîment du même à l'Académie.» (Histoire de la vie et des ouvrages de Corneille, par M. J. Taschereau, 2e édition, p. 312.)

[119] Une édition, publiée à part, de la Lettre de Monsieur de Balzac à Monsieur de Scudery, touchant ses Obseruations sur le Cid (in-8o de 8 pages), offre ici une variante; on y lit: «des juges devant qui vous l'avez appelé.»—Au sujet du passage auquel s'applique cette variante, voyez plus loin, p. 47 et 48.

[120] Voyez tome I, p. 14, note 217.

[121] Les Harangues ou discours academiques de Jean-Baptiste Mangini. Paris, Augustin Courbé, 1642, in-8o.

[122] «C'est beaucoup de s'être emparé des yeux de prime abord, quoique ensuite un examen attentif trouve des critiques à faire. Si tu me demandes mon sentiment, l'homme qui enlève les suffrages est plus grand que celui qui les mérite.» (Épître c, § 3.)

[123] Cette lettre a été ainsi reproduite, d'après le recueil manuscrit de lettres de Chapelain appartenant à M. Sainte-Beuve dans l'Histoire de la vie et des ouvrages de P. Corneille, par M. J. Taschereau, 2e édition (p. 308 et 309, note 17). Pellisson l'avait donnée, mais en abrégé et sous forme indirecte, dans sa Relation contenant l'histoire de l'Académie françoise, p. 205 et 206.

[124] Satire IX, vers 231-234.

[125] Mots espagnols signifiant: «pour le bien de la paix.»

[126] Recueil manuscrit de lettres de Chapelain appartenant à M. Sainte-Beuve, cité par M. Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de P. Corneille, 2e édition, p. 104 et 105.

[127] Même recueil, cité par M. Taschereau, p. 105.

[128] Lettres choisies du sieur Balzac, Paris, 1647, in-8o, Ire partie, p. 398. Œuvres de Balzac, in-fol., tome I, p. 542.

[129] A Poitiers.

[130] Le Menteur, acte I, scène I. Variante des éditions de 1644-1656.

[131] Acte I, scène III, vers 151 et 152.

[132] Vers 1559 et suivants.

[133] Voyez plus loin, p. 98.

[134] Je dois une partie de ces renseignements, et beaucoup d'autres dont je compte faire usage dans les notices suivantes, aux obligeantes communications de M. Léon Guillard, bibliothécaire et archiviste de la Comédie-Française.

[135] «Corneille opposa à ces écrits une lettre qu'il intitula l'Ami du Cid à Claveret, in-8o, et dans laquelle il turlupina fort ce poëte.» (Niceron, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres, Paris, 1727-1745; in-12 tome XX, p. 90.) Voyez la Notice, p. 29.

[136] Lettre apologétique.

[137] «Le lecteur, disent les frères Parfait, est bien le maître d'expliquer au propre ou au figuré le titre que l'on donne ici à Claveret de tireur de bottes, car pour nous ce sont lettres closes et impénétrables.» (Histoire du Théâtre françois, tome IV, p. 452, note a.) Nous ignorons également à quoi cette phrase fait allusion et quel était l'état du père de Jean Claveret. Nous savons que ce dernier, originaire d'Orléans, portait le titre d'avocat, ce qui n'empêche pas l'auteur de la Lettre pour M. de Corneille, que nous reproduisons ci-après, de dire (voyez p. 57) que Claveret «dans ses plus grandes ambitions n'a jamais prétendu au delà de sommelier dans une médiocre maison.»

[138] Le Pèlerin amoureux est une comédie non imprimée que les frères Parfait placent la seconde parmi les pièces de Clavaret, mais dont ils ne donnent point l'analyse; il est donc impossible de savoir à quoi se rapportent les observations critiques que nous trouvons ici. En 1634, c'est-à-dire à peu près à l'époque où dut être jouée la pièce de Claveret, Rotrou a fait représenter la Pèlerine amoureuse, tragi-comédie.

[139] Voyez sur Geoffrin, dit Jodelet, la Notice du Menteur.

[140] Voyez la Notice de la Place Royale, tome II, p. 218, note 630.

[141] Excuse à Ariste, vers 50.

[142] Ceci est difficile à expliquer, car la Place Royale de Claveret a dû, comme celle de Corneille, être jouée en 1635.

[143] Mairet classe cette pièce avant la Reponse de *** (voyez ci-dessus, p. 40). Nous avons dû nous en rapporter à ce témoignage contemporain plutôt qu'au sentiment de Niceron, qui, comme on va le voir, intervertit cet ordre: «Corneille.... continua ses turlupinades contre Claveret par une lettre qu'il intitula Reponse de *** à *** sous le nom d'Ariste, in-8o. Elle fut suivie d'une seconde qui parut sous ce titre: Lettre pour M. de Corneille contre ces mots de la lettre sous le nom d'Ariste....» (Niceron, Mémoires, tome XX, p. 91.)

[144] Allusion à ce passage de la Lettre à *** sous le nom d'Ariste (p. 4): «Encore qu'il (Scudéry) ait remarqué huit cents plaies sur ce beau corps, je trouve toutefois qu'il en a négligé pour le moins huit cents autres qui méritoient bien d'être sondées.»

[145] Cette épigramme et sa traduction, ainsi que la réponse qui vient après, ont été imprimées, dans l'édition originale, à la suite de la Lettre précédente.

[146] A la suite de la Lettre apologitique (voyez ci-dessus, p. 24, note 62, ce vers est un peu différent:

Et charmants à les voir, et charmants à les lire.

[147] Mairet a parlé fort modestement de ses premières pièces dans l'Épître qu'il a placée en tête des Galanteries du duc d'Ossonne: «Je composai, dit-il, ma Criséide à seize ans, au sortir de philosophie, et c'est de celle-là, et de Silvie qui la suivit un an après, que je dirois volontiers à tout le monde: Delicta juventutis meæ ne reminiscaris (Psaume XXIV, verset 7). Je fis la Silvanire à vingt et un, le Duc d'Ossonne à vingt-trois, Virginie à vingt-quatre, Sophonisbe à vingt-cinq.» Il cite immédiatement après Corneille avec éloge. Voyez tome I, p. 129.

[148] Pièce de Scudéry.

[149] Voyez tome II, p. 218.

[150] Sur la Sophonisbe de Mairet, voyez la Notice de la Sophonisbe de Corneille.

[151] Allusion à ce passage des Observations de Scudéry (édition en 96 pages, p. 52): «O jugement de l'auteur, à quoi songez-vous? O raison de l'auditeur, qu'êtes-vous devenue?»

[152] Voyez ci-dessus, p. 29-31.

[153] «Corneille, sans se nommer, fit tomber toutes ces critiques par une Lettre du désintéressé au sieur Mayret, in-8o.» (Niceron, Mémoires, tome XX, p. 92.)—Cet ouvrage est aussi mentionné comme étant de Corneille dans Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, 2e édition, Paris, 1823, tome II, p. 242, no 9617.

[154] Voyez tome II, p. 22, note 54.

[155] Le Prince déguisé, tragi-comédie de Scudéry, fut représenté en 1635 avec un grand succès. Le spectacle en était fort beau. (Histoire du Théâtre françois par les frères Parfait, tome V, p. 126 et suivantes.)

[156] «On dit figurément: donner l'estrapade à son esprit, quand on lui fait faire une violente application pour inventer quelque chose difficile à trouver.» (Dictionnaire universel de Furetière.)

[157] «Ceux de votre pays, pour être accoutumés à ne boire que du cidre, s'enivrent facilement lorsqu'ils boivent du vin.» (Lettre du sieur Claveret à M. de Corneille, p. 3.)

[158] Voyez ci-dessus, p. 54, note 137.

[159] «S'il est du Parnasse comme du paradis, où l'on ne peut espérer d'entrée avec des biens mal acquis, tombez d'accord avec moi que nous en sommes exclus, si nous ne restituons publiquement la réputation illégitime que ces deux pièces (la Silvie et le Cid) nous ont donnée.» (Épître familière du sieur Mairet, p. 12.)

[160] «J'essayerai néanmoins de lui justifier la Silvanire, le Duc d'Ossonne; la Virginie et la Sophonisbe, dans un ouvrage plus considérable que cestui-ci.» (Ibidem, p. 8.)

[161] Ce n'est assurément pas Corneille qui a écrit ou même inspiré ce passage, car il se défend avec énergie d'avoir accepté des juges. Voyez ci-dessus, p. 47 et 48, et ci-après, p. 83.

[162] Attribué à Corneille par les frères Parfait, qui considèrent à tort cet Avertissement comme une réponse à l'Apologie pour M. Mairet (Histoire du Théâtre françois, tome V, p. 270). Voyez ci-dessus, p. 41.

[163] «Personne ne cherche à tirer sa gloire de la critique d'autrui, si ce n'est celui qui désespère de sa gloire propre.»

[164] «J'ai commencé de si bonne heure à faire parler de moi, qu'à ma vingt-sixième année je me trouve aujourd'hui le plus ancien de tous nos poëtes dramatiques.» Voyez encore ci-dessus, p. 60, note 147.

[165] Voyez la Notice biographique, et ci-dessus, p. 10, note 16.

[166] La Silvanire est précédée d'une Preface en forme de discours poetique, à Monsieur le comte de Carmail.

[167] La première division de cette préface, intitulée: Du poete et de ses parties, commence ainsi: «Poëte proprement est celui-là qui doué d'une excellence d'esprit et poussé d'une fureur divine, explique en beaux vers des pensées qui semblent ne pouvoir pas être produites du seul esprit humain.»

[168] «Disons donc que les anciens nous ont laissé des poëmes beaucoup moins remplis à la vérité que ne sont les nôtres, tant pour la raison que je viens d'apporter, que pour quelque autre à nous inconnue, et qu'on n'infère pas de là que la rigueur de notre règle en ait été la principale cause, comme veulent quelques-uns de ces Messieurs, qui n'ont point envie de la recevoir. D'autant que nous ne pouvons croire cela sans faire tort à ces grands esprits de l'antiquité, qui sembleroient avoir eu moins d'invention en la composition de leurs sujets, que nos modernes dramatiques, qui, nonobstant la difficulté de cette loi, n'ont pas laissé d'en imaginer de parfaitement beaux et parfaitement agréables, tels que sont par exemple le Pastor fido, la Filis de Scire et, sans aller plus loin, la Silvanire ou la Morte vive

[169] «Pour son étendue, il est vrai qu'elle passe un peu au delà de l'ordinaire, et que l'ayant plutôt faite pour l'hôtel de Montmorency que pour l'hôtel de Bourgogne, je ne me suis pas beaucoup soucié de la longueur, qui paroît principalement au dernier acte, à cause de la foule des effets qu'il y faut nécessairement démêler: si c'est un défaut, c'est pour les impatients et non pour les habiles.» La Silvanire est dédiée à Madame la duchesse de Montmorency.

[170] Voyez p. 76, note 183.

[171] «Pour la Chriséide, il me suffira de lui dire qu'elle n'a jamais vu le jour de mon consentement; qu'étant pleine des propres fautes de mon enfance et de celles que le peu de soin de l'imprimeur y laissa glisser, je fis ce que je pus pour en empêcher la distribution, jusque-là même qu'un de vos compatriots, nommé Jacques Besongne, qui l'avoit mise sous la presse, fut obligé par les poursuites de François Targa, votre libraire, à qui j'en avois laissé procuration, de faire un voyage en cette ville, où le pauvre homme mourut subitement, à mon très-grand regret; ce sont des circonstances assez remarquables pour vérifier ce que je dis.» (Épître familière du Sr Mairet, p. 9.)

[172] La Silvanire est ornée d'un frontispice gravé, avec portrait de J. Mairet de Besançon, et de cinq planches de Michel Lasne.

[173] Excuse à Ariste, vers 39 et 40. Le texte exact est:

Et mon ambition, pour faire plus de bruit,
Ne les va point quêter (les voix) de réduit en réduit.

[174] En 1639 a paru: Le grand et dernier Solyman ou la Mort de Mustapha, tragédie par M. Mairet. Représenté par la troupe Royalle, Paris, A. Courbé, in-4o. On lit dans l'Avertissement au lecteur: «Je t'avertis que le Solyman qu'on mit en lumière il y a deux ans n'est pas de moi.» En effet, le Soliman publié en 1637 est de d'Alibray. Les deux ouvrages sont imités de la pièce italienne du comte Bonarelli de la Rovère.

[175] Voyez la Notice sur Médée, tome II, p. 330 et 331, et ci-dessus, p. 8 et 9, et note 11 de cette dernière page.

[176] Cette dédicace est intitulée: «A tres-docte et tres-ingénieux Anthoine Brun, procureur general au Parlement de Dole, epitre dedicatoire, comique et familiere,» et elle commence par ces mots: «Monsieur mon tres-cher ami.»

[177] «Il est vrai qu'on nous fait au Louvre des sacrifices de louanges et de fumées, comme si nous étions les dieux de l'antiquité les plus délicats, où nous aurions besoin qu'on nous traitât plus grossièrement, et qu'on nous offrît plutôt de bonnes hécatombes de Poissy, avec une large effusion de vin d'Arbois, de Beaune et de Coindrieux.»

[178] «Il est très-vrai que si mes premiers ouvrages ne furent guère bons, au moins ne peut-on nier qu'ils n'ayent été l'heureuse semence de beaucoup d'autres meilleurs, produits par les fécondes plumes de MM. de Rotrou, de Scudéry, Corneille et du Ryer, que je nomme ici suivant l'ordre du temps qu'ils ont commencé d'écrire après moi, et de quelques autres, dont la réputation ira quelque jour jusques à vous; particulièrement de deux jeunes auteurs des tragédies de Cléopatre et de Mithridate, de qui l'apprentissage est un demi-chef-d'œuvre qui donne de merveilleuses espérances des belles choses qu'ils pourront faire à l'avenir.»

[179] Cléopatre, tragédie de Benserade, représentée en 1635.

[180] La Mort de Mithridate, tragédie de la Calprenède, représentée en 1635.

[181] Nous ne savons de quel ouvrage il s'agit ici. Serait-ce de la Grande Pastorale qui, suivant Pellisson, renfermait cinq cents vers de la façon du Cardinal, et à l'impression de laquelle il renonça après avoir pris connaissance des observations de Chapelain, que lui communiqua Boisrobert (voyez la Relation contenant l'histoire de l'Académie françoise, p. 179 et suivantes)? C'est probable; remarquons toutefois que Pellisson ne dit mot de la collaboration de Mairet.

[182] Voici le passage des Galanteries du duc d'Ossonne auquel il est fait allusion ici.

[183] On sait que Besançon, patrie de Mairet, et la Franche-Comté tout entière n'étaient pas encore françaises: elles avaient appartenu à l'empire d'Allemagne et faisaient alors partie des possessions de la ligne espagnole de la maison d'Autriche.

[184] L'épître dédicatoire est adressée: A madame la duchesse d'Aiguillon, dans les éditions de 1648-56.—Marie-Madeleine de Vignerot, nièce de Richelieu, avait épousé Antoine de Beauvoir, marquis du Roure, seigneur de Combalet, qui fut tué en 1621 devant Montauban. Le Cardinal la plaça près de la Reine, en qualité de dame d'honneur, et fit revivre pour elle en 1638 le duché d'Aiguillon. Toutefois ces mots: A Madame de Combalet, subsistèrent en tête de la présente dédicace, dans les éditions du Cid, jusqu'en 1644 inclusivement. On y substitua plus tard, comme nous venons de le dire: A Madame la duchesse d'Aiguillon, dans les recueils des Œuvres, jusqu'en 1660, époque à laquelle Corneille supprima les dédicaces et les avertissements. La duchesse mourut en 1675. Voyez ci-dessus, p. 18 et 19.

[185] Var. (édit. de 1654 et 56): vient encore triompher.

[186] Ce membre de phrase manque dans l'édition de 1637 in-12, qui porte simplement: «alors j'ai cru qu'après les éloges, etc.»

[187] Cet extrait et les remarques qui le suivent ne se trouvent que dans les éditions de 1648-56.—Au lieu de «lib. IXo, cap. vo,» on lit dans les éditions données du vivant de Corneille: «lib. IVo, cap. 5o.» Dans les impressions les plus récentes, à la faute IVo, pour IXo, il s'en est joint une seconde: 50 pour 5o.

[188] «Il avait eu peu de jours auparavant[188-a] un duel avec don Gomèz, comte de Gormaz. Il le vainquit et lui donna la mort. Le résultat de cet événement fut qu'il se maria avec doña Chimène, fille et héritière de ce seigneur. Elle-même demanda au Roi qu'il le lui donnât pour mari (car elle était fort éprise de ses qualités), ou qu'il le châtiât conformément aux lois, pour avoir donné la mort à son père. Le mariage, qui agréait à tous, s'accomplit; ainsi grâce à la dot considérable de son épouse, qui s'ajouta aux biens qu'il tenait de son père, il grandit en pouvoir et en richesses.»

L'Historia general d'España[188-b], d'où Corneille a tiré le fragment qui précède son Avertissement, n'est qu'une traduction libre, faite par le P. Mariana lui-même, de son histoire latine, intitulée Historiæ de rebus Hispaniæ libri XXX, dont les diverses parties ont paru en 1592, 1595 et 1616. Voici le passage qui correspond, dans l'ouvrage original, au fragment espagnol cité par Corneille:

Gormatii comitem Gometium non multo antea, in privata contentione, adacto in viscera gladio peremerat (Rodericus Diacius). Occisi patris, pro quo supplicium debebatur, merces Semenæ filiæ conjugium fuit; quum illa juvenis virtutem admirata, sibi virum dari, aut lege in eum agi regem postulasset. Rodericus, ad paternam ditionem, dotali principatu occisi soceri auctus, viribus et potentia validus, etc.

(Mariana, Historiæ de rebus Hispaniæ lib. IX, cap. V.)

[188-a] Afin de pouvoir, sans paraître se donner trop de licence, ramener toute l'histoire à un seul jour, Corneille se sert un peu artificieusement du texte de Mariana, dont les mots: pocos dias antes (dans la rédaction latine: non multo antea) viennent immédiatement après une phrase où il est parlé de l'âge de trente ans qu'avait alors Rodrigue; cette phrase fait partie du récit d'une querelle que faisait au roi Fernand l'empereur Henri II. Dans les romances, il y a un assez long intervalle entre le duel et le mariage. Il paraît même que Chimène était encore une enfant lors du duel et ne fit sa démarche auprès du Roi qu'après un certain nombre d'années.

[188-b] Publiée pour la première fois en 1601, à Tolède, chez Pedro Rodriguez, 2 vol. in-folio.

[189] Corneille a-t-il ici en vue les deux chroniques dont parle M. Damas-Hinard (Romancero, tome II, p. 52), ou bien les deux ouvrages connus sous les noms de Chronique rimée et de Poëme ou Chanson du Cid, dont il est question au chapitre 1, p. 3, des Documents relatifs à l'histoire du Cid, publiés par M. Hippolyte Lucas?

[190] Doña Elvire, fille aînée du Cid, épousa le roi don Ramire de Navarre, et doña Sol, la cadette, l'infant don Sanche d'Aragon.

[191] «Ce Cid Ruis eut querelle avec D. Gomès, seigneur du lieu de Gormès, qui avoit été conquêté par le roi D. Fernand sur les Maures, peu d'années auparavant: tellement que entrant en combat eux deux, D. Gomès fut tué. De lui resta une fille nommée D. Ximena Gomès, laquelle faisoit grandes et continuelles plaintes de la mort de son père; mais il ne passa longtemps qu'elle-même pria le Roi de faire le mariage d'elle et du Cid, ce qu'il fit, et ainsi demeura cette dame toute consolée.» (Histoire générale d'Espagne.... par Loys de Mayerne Turquet. Édition de Lyon, 1587, in-fol., p. 334; édition de Paris, 1635, 2 vol. in-fol., tome I, p. 297.) On lit en marge en manchette: «Fille tôt consolée de la mort de son père.» Évidemment c'est surtout à cette indication, que se rapporte la remarque de Corneille.

[192] Sur ces traductions, voyez, au tome I, le passage de la Notice biographique de Corneille où il est question de ses livres. Nous savons par Fontenelle qu'il eut plus tard aussi dans sa bibliothèque la version espagnole. Il n'en parle pas ici. Son silence s'accorde avec ce qui est dit dans la Notice du Cid (p. 4 et suivantes) au sujet de la traduction ou plutôt de l'imitation de Diamante.

[193] Comedia del Engañarse engañando, jornada segunda; la pièce n'est pas divisée en scènes. Elle a été imprimée en 1625, dans la Segunda parte de las Comedias de don Guillem de Castro. Valencia, por Miguel Sorolla.—Le titre espagnol, qui signifie se tromper en trompant, rappelle par la pensée et par la forme ce vieux proverbe, regretté de la Fontaine (livre IV, fable XI):

Tel, comme dit Merlin, cuide engeigner autrui,
Qui souvent s'engeigne soi-même.

[194] L'édition espagnole de 1625, indiquée à la note précédente, donne tengo, au lieu de siento, et au dernier vers vencer, au lieu de resistir.

[195] «Si le monde a raison de dire que ce qui éprouve le mérite d'une femme, c'est d'avoir des désirs à vaincre, des occasions à rejeter, je n'aurais ici qu'à exprimer ce que je sens: mon honneur n'en deviendrait que plus éclatant. Mais une malignité qui se prévaut de notions d'honneur mal entendues convertit volontiers en un aveu de faute ce qui n'est que la tentation vaincue. Dès lors la femme qui désire et qui résiste également, vaincra deux fois, si en résistant elle sait encore se taire.»

[196] Voyez tome I, p. 38.

[197] Voyez ci-dessus, p. 47, 48 et 66.

[198] «Le désert ne m'a pas rendu si sauvage que je ne sois touché des raretés qu'on nous apporte du monde,» dit Balzac dans sa lettre à Scudéry.

[199] Allusion aux Lettres choisies du Sieur de Balzac. Paris, Augustin Courbé, 1647, in-8o, 2 parties. La lettre à Scudéry figure à la p. 394 de la 1re partie.—Il faut se souvenir que cet Avertissement a paru pour la première fois dans l'édition de 1648: voyez ci-dessus, p. 79, note 187.

[200] «Tourner sans scrupule le sens du bon Aristote du côté de la politique» paraît signifier, d'après l'ensemble du passage, «tourner le sens d'Aristote du côté de la politique de celui qui l'interprète, de ses opinions, de ses intérêts, de ses passions.»

[201] Var. (édit. de 1654 et de 1656): les préceptes qu'il nous en a donnés.

[202] Var. (édit. de 1654 et de 1656): et bien loin de s'amuser au travail des bienséances.

[203] Voyez l'Art poétique d'Horace, vers 189 et 190.

[204] Cet est au masculin dans les impressions de 1648-1656, c'est-à-dire dans toutes les éditions publiées par Corneille qui donnent cet Avertissement. Voyez ci-dessus, p. 22, ligne 5.

[205] Corneille veut parler de Robortel qu'il nomme dans un passage du Discours de la tragédie où il a déjà exposé les idées sur lesquelles il revient ici. Voyez tome I, p. 59 et p. 33.

[206] Var. (édit. de 1654 et de 1656): celui qui souffre en être aimé.

[207] Ces romances font partie tous deux du Romancero general. On les trouve dans le Romancero espagnol.... traduction complète par M. Damas-Hinard, 2 vol. in-18, tome II, p. 24 et 27.

[208] Ce dernier alinéa a été supprimé dans les éditions de 1654 et de 1656, auxquelles il ne pouvait s'appliquer: elles ne contiennent pas les extraits de Guillem de Castro dont parle ici Corneille, et que l'on trouvera dans notre édition à l'Appendice qui suit la pièce.

[209] C'est-à-dire en lettres italiques.

[210] Corneille, dans ses diverses éditions, et après lui son frère, dans celle de 1692, impriment en italiques les discours directs, les paroles d'autrui rapportées par les acteurs, paroles qu'on met plus ordinairement aujourd'hui entre guillemets. Ainsi dans le Cid (acte V, scène I):

On dira seulement: Il adoroit Chimène,
Il n'a pas voulu vivre
, etc.;

et dans la scène VI du même acte:

Ne crains rien, m'a-t-il dit, quand il m'a désarmé;
Je laisserois plutôt, etc.

[211] «Par-devant le roi de Léon, un soir se présente doña Chimène, demandant justice pour la mort de son père. «Elle demande justice contre le Cid, don Rodrigue de Bivar, qui l'a rendue orpheline dès son enfance, quand elle comptait encore bien peu d'années. «Si j'ai raison d'agir ainsi, ô Roi, tu le comprends, tu le sais bien: les devoirs de l'honneur ne se laissent point méconnaître. «Chaque jour que le matin ramène, je vois celui qui s'est repu comme un loup de mon sang, passer pour renouveler mes chagrins, chevauchant sur un destrier. «Ordonne-lui, bon roi, car tu le peux, de ne plus aller et venir par la rue que j'habite: un homme de valeur n'exerce pas sa vengeance contre une femme. «Si mon père fit affront au sien, il l'a bien vengé, et si la mort a payé le prix de l'honneur, que cela suffise à le tenir quitte. «J'appartiens à ta tutelle, ne permets pas que l'on m'offense: l'offense qu'on peut me faire s'adresse à ta couronne. «—Taisez-vous, doña Chimène: vous m'affligez vivement. Mais je saurai bien remédier à toutes vos peines. «Je ne saurais faire du mal au Cid; car c'est un homme de grande valeur, il est le défenseur de mes royaumes, et je veux qu'il me les conserve. «Mais je ferai avec lui un accommodement dont vous ne vous trouverez point mal: c'est de prendre sa parole pour qu'il se marie avec vous.» «Chimène demeure satisfaite, agréant cette merci du Roi, qui lui destine pour protecteur celui qui l'a faite orpheline.»

[212] De Rodrigue et de Chimène le Roi prit la parole et la main, afin de les unir ensemble en présence de Layn Calvo. «Les inimitiés anciennes furent réconciliées par l'amour; car où préside l'amour, bien des torts s'oublient.... «Les fiancés arrivèrent ensemble et, au moment de donner la main et le baiser, le Cid, regardant la mariée, lui dit tout troublé: «J'ai tué ton père, Chimène, mais non en trahison: je l'ai tué d'homme à homme, pour venger une réelle injure. «J'ai tué un homme, et je te donne un homme: me voici pour faire droit à ton grief, et au lieu du père mort tu reçois un époux honoré.» «Cela parut bien à tous; ils louèrent son prudent propos, et ainsi se firent les noces de Rodrigue le Castillan.»

[213] Var. (édit. de 1660-1663): et depuis vingt-trois ans;—(édit. de 1664) et depuis vingt-huit ans;—(édit. de 1668) et depuis trente-cinq ans.—Ces dates sont peu précises: en 1682 il y avait, non pas cinquante ans, mais seulement quarante-six, que le Cid avait été représenté. Il y a d'autres inexactitudes de ce genre dans les écrits de Corneille. Nous avons vu Claveret lui reprocher de s'être vanté en 1637, dans la Lettre apologétique, de ses «trente années d'études.» Voyez tome I, p. 129 et 130.

[214] Var. (édit. de 1660-1668): chez les anciens et les modernes.

[215] Var. (édit. de 1660-1664): entre un mari et une femme, une mère et un fils, un frère et une sœur.—Voyez tome I, p. 65.

[216] Toutes les éditions, jusqu'à celle de 1692, qui, la première, met les deux verbes au pluriel, donnent s'accommodast.... et fortifiast.

[217] Var. (édit. de 1660): par la douleur où il l'abîme; et si la présence, etc.

[218] Vers 1556.

[219] Vers 1667.

[220] Voyez la scène IV de l'acte III, (page 153) et la scène I de l'acte V. (page 182)

[221] Voyez la Poétique, fin du chapitre XXIV.

[222] Voyez las Mocedades del Cid, au premier tiers de la seconde journée; la pièce n'est pas divisée en scènes distinguées par des chiffres.

[223] Corneille a remarqué dans le Discours du Poëme dramatique (tome I, p. 48) que l'amour de l'Infante est un épisode détaché, et dans l'Examen de Clitandre (tome I, p. 272), que don Fernand agit seulement en qualité de juge et que ce roi «remplit assez mal la dignité d'un si grand titre.» Il revient encore sur ces deux personnages dans l'Examen d'Horace.

[224] Voyez las Mocedades del Cid, au premier tiers de la première journée.

[225] Var. (édit. de 1660-1663): Je ne pense pas non plus qu'il manque beaucoup à ne jeter point, etc.

[226] Var. (édit. de 1660): que la règle des vingt-quatre heures.

[227] Var. (édit. de 1660): mais les vingt-quatre heures ne l'ont pas permis.

[228] Corneille aurait pu l'assurer. Madoz dit que le flux se fait sentir jusqu'à dix ou douze lieues au-dessus de Séville. (Diccionario geografico-estadistico-historico de España. Madrid, 1847, gr. in-8o, tome IX, p. 22.)

[229] Voyez tome I, p. 43.

[230] Voyez las Mocedades del Cid, deuxième journée.

[231] Var. (édit. de 1660 et de 1663); de rendre un service d'importance à son roi.

[232] Ailleurs Corneille a déjà dit la même chose, mais en précisant un peu plus: «Le Cid multiple encore davantage les lieux particuliers sans quitter Séville; et comme la liaison de scènes n'y est pas gardée, le théâtre, dès le premier acte, est la maison de Chimène, l'appartement de l'Infante dans le palais du Roi, et la place publique; le second y ajoute la chambre du Roi; et sans doute il y a quelque excès dans cette licence.» (Discours des trois unités, tome I, p. 120.) On doit bien penser que Scudéry ne manqua pas d'insister sur cette irrégularité: «Le théâtre, dit-il, en est si mal entendu, qu'un même lieu représentant l'appartement du Roi, celui de l'Infante, la maison de Chimène et la rue, presque sans changer de face, le spectateur ne sait le plus souvent où en sont les acteurs.» (Fautes remarquées dans la tragi-comédie du Cid, p. 29.)—Actuellement on change les décorations. Voyez la Notice, p. 52.

[233] Voyez las Mocedades del Cid, au deuxième tiers de la première journée.

[234] Voici le vrai texte de ce passage (Art poétique, vers 44 et 45):

Pleraque differat, et præsens in tempus omittat;
Hoc amet, hoc spernat promissi carminis auctor.

[235] Ici Corneille a changé le mode du verbe pour faire mieux concorder les deux citations. Il y a dans l'Art poétique (vers 148):

Semper ad eventum festinat.

[236] Scudéry revient à deux reprises sur ce point: «Rodrigue y paroît d'abord (dans le troisième acte) chez Chimène, avec une épée qui fume encore du sang tout chaud qu'il vient de faire répandre à son père; et par cette extravagance si peu attendue, il donne de l'horreur à tous les judicieux qui le voient, et qui savent que ce corps est encore dans la maison.» (Fautes remarquées, p. 22.)—«Rodrigue vient en plein jour revoir Chimène.... Si je ne craignois de faire le plaisant mal à propos, je lui demanderois volontiers s'il a donné de l'eau bénite en passant à ce pauvre mort qui vraisemblablement est dans la salle.» (P. 27.)

[237] Segnius irritant animos demissa per aurem,
Quam quæ sunt oculis subjecta fidelibus....

(Art poétique, vers 180 et 181.)

[238] Nous avons confronté plusieurs exemplaires de l'édition originale, parce qu'ils ne sont pas tous identiques: en les comparant, nous avons constaté, comme on pourra le voir aux variantes, plusieurs différences, dont une est très-notable: voyez vers 312-314, p. 122.

[239] Nous avons fait réimprimer cet avis à la fin de notre Appendice du Cid.

[240] Fernand ou Ferdinand Ier, dit le Grand, mourut en 1075. Doña Urraque est aussi un nom historique: les deux filles que laissa le roi Fernand s'appelaient, l'une doña Urraca, l'autre doña Elvira. Nous avons vu plus haut (p. 79), dans l'extrait de Mariana, don Gomès, Chimène, et don Rodrigue (ou Ruy Diaz de Bivar, surnommé le Cid). Le père de don Rodrigue est appelé par le même historien (livre IX, chapitre v) don Diego Laynez. Quant à don Arias, qu'il nomme don Arias Gonzalès, il parle de lui comme d'un vieil officier qui avait longtemps servi sous le roi don Fernand. Les autres noms de ses acteurs, Corneille les a trouvés également, à l'exception peut-être de celui de Léonor, soit dans le livre IX de Mariana, soit dans don Guillem de Castro; seulement il a donné ceux de don Sanche et de don Alonse à d'autres personnages que ceux à qui ils appartiennent dans l'histoire ou chez le poëte espagnol.

[241] Var. (édit. de 1637-1656): Don Rodrigue, fils de don Diègue et amant de Chimène.

[242] Var. (édit. de 1637-1644): Chimène, maîtresse de don Rodrigue et de don Sanche.

[243] Var. (édit. de 1637-1656): Elvire, suivante de Chimène.

[244] Var. TRAGI-COMÉDIE. (1637-44)

[245] Voyez la Notice, p. 51.

[246] Var. SCÈNE PREMIÈRE.

LE COMTE, ELVIRE[246-a].

ELV. Entre tous ces amants dont la jeune ferveur
Adore votre fille et brigue ma faveur,
Don Rodrigue et don Sanche à l'envi font paroître[246-b]
Le beau feu qu'en leurs cœurs ses beautés ont fait naître.
Ce n'est pas que Chimène écoute leurs soupirs,
Ou d'un regard propice anime leurs desirs:
Au contraire, pour tous dedans l'indifférence,
Elle n'ôte à pas un ni donne d'espérance,
Et sans les voir d'un œil trop sévère ou trop doux,
C'est de votre seul choix qu'elle attend un époux.
LE COMTE. [Elle est dans le devoir; tous deux sont dignes d'elle[246-c].]

[246-a] ELVIRE, LE COMTE. (1638 P.)

[246-b] Dans l'édition originale, et dans plusieurs de celles qui l'ont suivie, il y a parestre, et à l'autre vers naistre. Nous avons signalé une rime semblable: cognestre et naistre, dans la Comédie des Tuileries (voyez tome II, p. 315, note 905). Dans l'intérieur des vers, les éditions les plus anciennes donnent tantôt parestre (par exemple, à la variante du vers 1250), tantôt paroistre (à la variante du vers 1419).

[246-c] On voit que, dans ses premières éditions, Corneille faisait dire au Comte lui-même ce qu'à partir de 1660 Elvire rapporte comme un discours du Comte.

[247] Var. Qui n'enfle de pas un ni détruit l'espérance, (1637-56)
Et sans rien voir d'un œil trop sévère ou trop doux. (1660)

[248] Var. M'en ont donné tous deux un soudain témoignage. (1660)

[249] Var. Don Rodrigue surtout n'a trait de son visage. (1637 in-12)

[250] «J'ai vu feu M. Corneille fort en colère contre M. Racine pour une bagatelle, tant les poëtes sont jaloux de leurs ouvrages. M. Corneille.... avoit dit en parlant de don Diègue:

Ses rides sur son front ont gravé ses exploits;

M. Racine, par manière de parodie, s'en joua dans ses Plaideurs, où il dit d'un sergent, acte I, scène I:

Ses rides sur son front gravoient tous ses exploits.

«Quoi! disoit M. Corneille, ne tient-il qu'à un jeune homme de venir tourner en ridicule les plus beaux vers des gens?» (Ménagiana, édition de 1715, tome III, p. 306 et 307.)

[251] Var. [Et ma fille, en un mot, peut l'aimer et me plaire.]
Va l'en entretenir; mais dans cet entretien
Cache mon sentiment et découvre le sien.
Je veux qu'à mon retour nous en parlions ensemble;
L'heure à présent m'appelle au conseil qui s'assemble:
Le Roi doit à son fils choisir un gouverneur,
Ou plutôt[251-a] m'élever à ce haut rang d'honneur;
Ce que pour lui mon bras chaque jour exécute,
Me défend de penser qu'aucun me le dispute.

SCÈNE II[251-b].

CHIMÈNE, ELVIRE[251-c].

ELVIRE, seule[251-d]. Quelle douce nouvelle à ces jeunes amants!
Et que tout se dispose à leurs contentements!
CHIM. Eh bien! Elvire, enfin que faut-il que j'espère?
Que dois-je devenir, et que t'a dit mon père?
ELV. Deux mots dont tous vos sens doivent être charmés:
[Il estime Rodrigue autant que vous l'aimez.]
CHIM. L'excès de ce bonheur me met en défiance:
Puis-je à de tels discours donner quelque croyance?
ELV. Il passe bien plus outre, il approuve ses feux,
Et vous doit commander de répondre à ses vœux.
Jugez après cela, puisque tantôt son père
Au sortir du conseil doit proposer l'affaire,
S'il pouvoit avoir lieu de mieux prendre son temps,
[Et si tous vos desirs seront bientôt contents.] (1637-56)

[251-a] L'édition de 1638 P. porte: «Au plutôt,» ce qui est sans doute une faute.

[251-b] Les scènes se trouvent ainsi reculées d'un rang, jusqu'à la fin de l'acte, dans les éditions de 1637-56.—L'édition de 1638 P. numérote partout les scènes en nombres ordinaux: SCÈNE DEUXIÈME, SCÈNE TROISIÈME, etc.

[251-c] ELVIRE, CHIMÈNE. (1638 P.)

[251-d] Le mot seule manque dans les éditions de 1638 P. et de 1644 in-12.

[252] Var. Il alloit au conseil, dont l'heure qu'il pressoit. (1660)

[253] Var. Vous verrez votre crainte heureusement déçue. (1637-56)

[254] Var. LE PAGE. (1638 P. et 44 in-12)

[255] Var. L'INFANTE, au Page. (1637-60)

[256] Var. Va-t'en trouver Chimène, et lui dis de ma part. (1637-44)
Var. Va-t'en trouver Chimène, et dis-lui de ma part. (1648-56)

[257] Ce jeu de scène manque dans les éditions de 1637 in-12 et de 1638 L.—Il se trouve trois vers plus loin dans l'édition de 1644 in-12.

[258] Var. Et je vous vois pensive et triste chaque jour. (1637-56)

[259] Var. L'informer[259-a] avec soin comme va son amour. (1637-44)
Var. Demander avec soin comme va son amour. (1648-56)

[259-a] Voyez tome I, p. 472, note 1532, et tome II, p. 31, note 94.

[260] Var. J'en dois bien avoir soin: je l'ai presque forcée
A recevoir les coups dont son âme est blessée[260-a]. (1637-56)

[260-a] A recevoir le coup dont son âme est blessée. (1644 in-12)

[261] Var. Je dois prendre intérêt à la fin de leurs peines. (1637-56)

[262] Var. On vous voit un chagrin qui va jusqu'à l'excès. (1637-56)

[263] Var. Et plaignant ma foiblesse, admire ma vertu. (1637 in-4o et 39-56)
Var. Et plaignant ma tristesse, admire ma vertu. (1637 in-12 et 38)

[264] Voyez le Lexique, au mot Cavalier.

[265] Var. Ce jeune chevalier, cet amant que je donne. (1637 in-4o, 38 P. et 39-44)

[266] «L'Infante dans le Cid avoue à Léonor l'amour secret qu'elle a pour lui, et l'auroit pu faire un an ou six mois plus tôt.» (Corneille, Examen de Polyeucte.)

[267] Var. Si je sors du respect pour blâmer votre flamme. (1637 in-12 et 38 L.)

[268] Var. Choisir pour votre amant un simple chevalier! (1637 in-4o, 38 P. et 39-44)
Var. Choisir pour votre amant un simple cavalier! (1637 in-12; 38 L. et 48-56)

[269] Var. Et que dira le Roi? que dira la Castille?
Vous souvenez-vous point de qui vous êtes fille[269-a]?
L'INF. Oui, oui, je m'en souviens, et j'épandrai mon sang
Plutôt que de rien faire indigne de mon rang. (1637-56)

[269-a] Vous souvenez-vous bien de qui vous êtes fille? (1638 L.)

[270] Var. Si j'ai beaucoup d'amour, j'ai bien plus de courage. (1637-56)

[271] Var. Un noble orgueil m'apprend qu'étant fille de roi. (1637, 38, 44 in-12 et 48-56)
Var. Un noble orgueil m'apprend qu'étant fille du Roi. (1639 et 44 in-4o)

[272] Var. Si l'amour vit d'espoir, il meurt avecque lui. (1637-56)

[273] L'édition de 1637 in-12 porte guari, pour guéri.

[274] Var. Je suis au désespoir que l'amour me contraigne. (1637-60)

[275] Var. Je ne m'en promets rien qu'une joie imparfaite.
Ma gloire et mon amour ont tous deux tant d'appas,
Que je meurs s'il s'achève et ne s'achève pas. (1637-56)

[276] Var. Pour souffrir la vertu si longtemps au supplice. (1637-56)

[277] Les mots à Léonor manquent dans les éditions de 1637-44.

[278] L'édition de 1637 in-12 porte avant que, pour autant que.

[279] Var. Vous choisissant peut-être on eût pu mieux choisir;
Mais le Roi m'a trouvé plus propre à son desir. (1637-56)

[280] Var. A l'honneur qu'on m'a fait ajoutez-en un autre. (1660 et 63)

[281] Var. Rodrigue aime Chimène, et ce digne sujet
De ses affections est le plus cher objet:
Consentez-y, Monsieur, et l'acceptez pour gendre.
LE COMTE. A de plus hauts partis Rodrigue doit prétendre. (1637-56)

[282] Var. Lui doit bien mettre au cœur une autre vanité. (1637-56)

[283] L'édition de 1682 porte, par erreur, sous la loi, pour sous sa loi.

[284] Var. Instruisez-le d'exemple, et vous ressouvenez
Qu'il faut faire à ses yeux ce que vous enseignez. (1637-56)

[285] Var. Là, dans un long tissu des belles actions. (1639 et 44 in-4o)

[286] Var. Attaquer une place et ranger une armée. (1660-64)

[287] Var. Les exemples vivants ont bien plus de pouvoir. (1637-56)

[288] Var. Et si vous ne m'aviez, vous n'auriez plus de rois.
Chaque jour, chaque instant entasse pour ma gloire
Laurier dessus laurier, victoire sur victoire[288-a].
Le Prince, pour essai de générosité,
Gagneroit des combats marchant à mon côté;
Loin des froides leçons qu'à mon bras on préfère,
[Il apprendroit à vaincre en me regardant faire.]
DON DIÈG. Vous me parlez en vain de ce que je connoi[288-b]:
[Je vous ai vu combattre et commander sous moi.] (1637-56)

[288-a] Lauriers dessus lauriers, victoire sur victoire. (1648-56)

[288-b] Voyez tome I, p. 421, note 3.

[289] Var. Un monarque entre nous met de la différence. (1637-56)

[290] Var. Parlons-en mieux, le Roi fait l'honneur à votre âge. (1644 in-4o)

[291] Var. Le Roi, quand il en fait, les mesure au courage. (1648-56)

[292] «On ne donnerait pas aujourd'hui un soufflet sur la joue d'un héros. Les acteurs mêmes sont très-embarrassés à donner ce soufflet, ils font le semblant. Cela n'est plus même souffert dans la comédie, et c'est le seul exemple qu'on en ait sur le théâtre tragique. Il est à croire que c'est une des raisons qui firent intituler le Cid tragi-comédie. Presque toutes les pièces de Scudéry et de Boisrobert avaient été des tragi-comédies. On avait cru longtemps en France qu'on ne pouvait supporter le tragique continu sans mélange d'aucune familiarité. Le mot de tragi-comédie est très-ancien: Plaute l'emploie[292-a] pour désigner son Amphitryon, parce que si l'aventure de Sosie est comique, Amphitryon est très-sérieusement affligé.» (Voltaire.)

[292-a] Dans le Prologue d'Amphitryon (vers 59 et 63), Plaute désigne la pièce par le nom de tragicocomœdia, non pour la raison que donne ici Voltaire, mais parce qu'on voit figurer ensemble dans ce drame, d'une part des dieux et des rois, personnages de la tragédie, et de l'autre des esclaves, personnages de la comédie.

[293] Ce jeu de scène manque dans les éditions de 1637 in-12 et de 1638. Les autres impressions de 1637-48 ont à la place, soit en marge, soit au-dessous du nom de DON DIÈGUE: Ils mettent l'épée à la main.

[294] Var. O Dieu! ma force usée à ce besoin me laisse! (1637-56)

[295] Var. [Ne lui servira pas d'un petit ornement.]
DON DIÈG. Épargnes-tu mon sang? LE COMTE. Mon âme est satisfaite,
Et mes yeux à ma main reprochent ta défaite.
DON DIÈG. Tu dédaignes ma vie! LE COMTE. En arrêter le cours
Ne seroit que hâter la Parque de trois jours[295-a]. (1637-56)

[295-a] Ce vers termine la scène dans les éditions indiquées.

[296] Var. DON DIÈGUE, seul. (1637-60)

[297] Var. [Passe, pour me venger, en de meilleures mains.]
Si Rodrigue est mon fils, il faut que l'amour cède,
Et qu'une ardeur plus haute à ses flammes succède:
Mon honneur est le sien, et le mortel affront
Qui tombe sur mon chef rejaillit sur son front[297-a]. (1637-56)

[297-a] Ce vers termine la scène dans les éditions indiquées.

[298] Var. Je l'ai vu tout sanglant, au milieu des batailles,
Se faire un beau rempart de mille funérailles.
DON RODR. Son nom? c'est perdre temps en propos superflus.
DON DIÈG. Donc pour te dire encor quelque chose de plus. (1637-56)

[299] Var. Montre-toi digne fils d'un tel père que moi. (1637-56)

[300] Var. Je m'en vais les pleurer: va, cours, vole, et nous venge. (1637-56)

[301] «On mettait alors des stances dans la plupart des tragédies, et on en voit dans Médée. On les a bannies du théâtre. On a pensé que les personnages qui parlent en vers d'une mesure déterminée ne devaient jamais changer cette mesure, parce que s'ils s'expliquaient en prose, ils devraient toujours continuer à parler en prose. Or les vers de six pieds étant substitués à la prose, le personnage ne doit pas s'écarter de ce langage convenu. Les stances donnent trop l'idée que c'est le poëte qui parle. Cela n'empêche pas que ces stances du Cid ne soient fort belles et ne soient encore écoutées avec beaucoup de plaisir.» (Voltaire.)—D'Aubignac a fait dans sa Pratique du théâtre (p. 345 et 346) des réflexions analogues sur ces stances: «Pour rendre.... vraisemblable qu'un homme récite des stances, c'est-à-dire qu'il fasse des vers sur le théâtre, il faut qu'il y ait une couleur ou raison pour autoriser ce changement de langage.... Souvent nos poëtes ont mis des stances en la bouche d'un acteur parmi les plus grandes agitations de son esprit, comme s'il étoit vraisemblable qu'un homme en cet état eût la liberté de faire des chansons. C'est ce que les plus entendus au métier ont très-justement condamné dans le plus fameux de nos poëmes, où nous avons vu un jeune seigneur, recevant un commandement qui le réduisoit au point de ne savoir que penser, que dire, ni que faire, et qui divisoit son esprit par une égale violence entre sa passion et sa générosité, faire des stances au lieu même où il étoit, c'est-à-dire composer à l'improviste une chanson au milieu d'une rue. Les stances en étoient fort belles, mais elles n'étoient pas bien placées; il eût fallu donner quelque loisir pour composer cette agréable plainte.» D'Aubignac constate du reste le succès de ce morceau: «Les stances de Rodrigue, où son esprit délibère entre son amour et son devoir, ont ravi toute la cour, et tout Paris» (p. 402).

[302] Var. DON RODRIGUE, seul. (1637-60)

[303] L'édition de 1682 porte par erreur: «Percé jusqu'au fond du cœur.»

[304] Var. L'un échauffe mon cœur, l'autre retient mon bras. (1637-55)

[305] Var. Illustre tyrannie, adorable contrainte,
Par qui de ma raison la lumière est éteinte,
A mon aveuglement rendez un peu de jour[305-a]. (1637 in-4o P. et 44 in-12)
Var. Impitoyable loi, cruelle tyrannie. (1637 in-12, 38 et 44 in-4o)

[305-a] Tel est le texte des deux éditions in-4o de 1637 qui appartiennent à la Bibliothèque impériale. L'édition de l'Institut et celle de la Bibliothèque de Versailles sont, pour ces trois vers, conformes à l'édition de 1682.

[306] Var. Noble ennemi de mon plus grand bonheur. (1637-48)

[307] Var. Qui fais toute ma peine. (1637-56)

[308] Var. Qui venge cet affront irrite sa colère,
Et qui peut le souffrir ne la mérite pas[308-a].
Prévenons la douleur d'avoir failli contre elle,
Qui nous seroit mortelle.
Tout m'est fatal, rien ne me peut guérir,
Ni soulager ma peine. (1637-56)

[308-a] Et qui peut la souffrir ne la mérite pas. (1637 in-12 et 38)—L'édition de 1644 in-12 porte: «ne le mérite pas,» au lieu de: «ne la mérite pas.»

[309] Var. Allons, mon bras, du moins sauvons l'honneur,
Puisqu'aussi bien il faut perdre Chimène. (1637-56)

[310] L'édition de 1637 in-12 porte par erreur: «Oui, mon esprit est déçu.»

[311] Var. Dois-je pas à mon père avant qu'à ma maîtresse? (1637-48)
Var. Dois-je pas à mon père autant qu'à ma maîtresse? (1652-56)

[312] Var. Et tous honteux d'avoir tant balancé. (1637, 38 L. et 39)

[313] Var. LE COMTE, DON ARIAS. (1638 P.)

[314] Var. Je l'avoue entre nous, quand je lui fis l'affront,
J'eus le sang un peu chaud et le bras un peu prompt. (1637-56)

[315] Var. Qu'il prenne donc ma vie, elle est en sa puissance.
DON ARIAS. Un peu moins de transport et plus d'obéissance:
D'un prince qui vous aime apaisez le courroux. (1637-56)

[316] Var. Monsieur, pour conserver ma gloire et mon estime. (1637-56)

[317] Var. Et quelque grand qu'il fût, mes services présents. (1637-56)

[318] Voyez la Notice du Cid, p. 17 et note 41.

[319] Var. Tout l'État périra plutôt que je périsse. (1637-56)

[320] Dans les premières éditions, il y a un point d'interrogation à la fin de ce vers et du précédent.

[321] Voyez tome I, p. 150, note 479-a.

[322] Var. Tout couvert de lauriers, craignez encor la foudre. (1637-56)

[323] Il n'y a point ici de jeu de scène dans les éditions de 1637 in-12 et de 1638. Dans celles de 1637 in-4o et de 1638-60, on lit: Don Arias rentre, au lieu de: Il est seul.

[324] Var. Je m'étonne fort peu de menaces pareilles[324-a]:
Dans les plus grands périls je fais plus de merveilles;
Et quand l'honneur y va, les plus cruels trépas
Présentés à mes yeux ne m'ébranleroient pas. (1637-56)

[324-a] L'édition de 1644 in-12 porte, par erreur:

Je m'étonne fort peu de pareilles menaces.

Cette transposition fortuite a cela de remarquable qu'elle donne au vers la rime qu'il aura à partir de 1660.

[325] Var. DON RODRIGUE, LE COMTE. (1638 P.)

[326] Var. La valeur n'attend pas le nombre des années. (1637 in-12 et 38)—Cicéron a dit dans la cinquième Philippique, chapitre XVII: «C. Cæsar ineunte ætate docuit ab excellenti eximiaque virtute progressum ætatis exspectari non oportere;» et du Vair dans sa quatorzième Harangue funèbre, en parlant de Louis XIII enfant: «Ne nous promet-il pas que nous verrons, et bientôt, la vengeance de ce terrible assassinat? Ce sera son apprentissage, ce seront ses premiers faits d'armes que la vengeance de son père. Ne mesurez pas sa puissance par ses ans: la vertu aux âmes héroïques n'attend pas les années; elle fait son progrès tout à coup.» (Œvres de messire Guill. du Vair. Paris, Séb. Cramoisy, 1641, in-fol., p. 715.) Corneille, qui dans Polyeucte paraît s'être rappelé un autre passage de du Vair, pourrait bien s'être souvenu ici de celui que nous venons de citer. Voyez aussi l'Appendice du Cid, II, p. 214.

[327] Var. Mais t'attaquer à moi! qui t'a rendu si vain? (1637-56)

[328] Var. Mille et mille lauriers dont ta tête est couverte. (1637-56)

[329] Var. Et que voulant pour gendre un chevalier parfait. (1637 in-4o, 38 P., 39 et 44.)

[330] Corneille se rappelle sans doute ici ce passage de Sénèque: «Ignominiam judicat gladiator cum inferiore componi, et scit cum sine gloria vinci qui sine periculo vincitur.» (De Providentia, cap. III.) Plus tard, dans son Arminius, représenté en 1642, et imprimé seulement en 1644, Scudéry a reproduit presque textuellement (acte I, scène III) le vers de Corneille:

Les lâches seulement dérobent la victoire,
Et vaincre sans péril seroit vaincre sans gloire;

et par une singulière erreur, plusieurs critiques, confondant les dates, ont voulu, à cette occasion, faire de Corneille un plagiaire de Scudéry.

[331] Var. Ton bonheur n'est couvert que d'un petit nuage. (1637-56)

[332] Var. Et je vous en contois la première nouvelle. (1637-56)

[333] Var. Impitoyable honneur, mortel à mes plaisirs. (1637-56)

[334] Var. Et de ma part mon âme, à tes ennuis sensible. (1637-56)

[335] Var. Les accommodements ne sont rien en ce point. (1638 P.)

[336] Var. Les affronts à l'honneur ne se réparent point. (1637-56)

[337] Var. En vain on fait agir la force et la prudence. (1637 in-12, 38 et 44 in-4o)

[338] Ce vers, dans l'édition de 1682, a une ponctuation différente et qui change le sens:

Que crains-tu d'un vieillard l'impuissante foiblesse?

[339] Var. Souffrir un tel affront, étant né gentilhomme!
Soit qu'il cède ou résiste au feu qui le consomme. (1637-44)

[340] Var. Chimène est généreuse, et quoiqu'intéressée,
Elle ne peut souffrir une lâche pensée. (1637-56)

[341] Var. Ah! Madame, en ce cas je n'ai point de souci. (1637 in-12)

[342] Var. L'INFANTE, LE PAGE, CHIMÈNE, LÉONOR. (1638 P.)

[343] Var. Hors de la ville ils sont sortis ensemble. (1637 in-12)

[344] Var. Avecque mon espoir fait renaître ma peine. (1637-56)

[345] Var. Alors que le malade aime sa maladie. (1637-44)
Var. Sitôt que le malade aime sa maladie. (1648-60)

[346] Var. Il ne peut plus souffrir que l'on y remédie. (1637-56)

[347] Var. Mais toujours ce Rodrigue est indigne de vous. (1637-56)

[348] Telle est partout l'orthographe du mot dans les éditions publiées du vivant de Corneille, et encore dans celle de 1692, et cela sans doute afin de rendre certaines rimes plus satisfaisantes pour l'œil, comme par exemple celle-ci (vers 1177 et 1178):

L'espérance et l'amour d'un peuple qui l'adore, Le soutien de Castille, et la terreur du More.

Mais dans les Discours et les Examens Corneille écrit les Maures.

[349] Var. Au milieu de l'Afrique arborer ses lauriers. (1637-56)

[350] Var. Et faire ses sujets des plus braves guerriers. (1637 in-12)

[351] Var. Je veux que ce combat demeure pour certain,
Votre esprit va-t-il point bien vite pour sa main? (1637-56)

[352] Var. Mais c'est le moindre mal que l'amour me prépare. (1637-56)

[353] Var. LE ROI, DON ARIAS, DON SANCHE, DON ALONSE. (1637-56)—LE ROI, DON ARIAS, DON SANCHE. (1660)—Les éditions de 1637-60 portent partout: LE ROI, au lieu de DON FERNAND.

[354] Var. Je lui rabattrai bien cette humeur si hautaine. (1637-56)

[355] Var. Je sais trop comme il faut dompter cette insolence. (1637-56)

[356] Dans les éditions de 1637 in-4o et de 1639-56: Don Alonse rentre.

[357] Var. On voit bien qu'on a tort, mais une âme si haute. (1637-48)

[358] Var. Et que pourrez-vous dire? (1637 in-4o, 38 P. et 39-68)

[359] Les éditions de 1637 in-12 et de 1638 portent: «qui s'explique,» au singulier.

[360] Var. Et c'est contre ce mot qu'a résisté le Comte. (1637-56)

[361] Var. Et j'estime l'ardeur en un jeune courage. (1637-56)

[362] Var. Vous parlez en soldat; je dois régir en roi. (1638)

[363] Var. Et quoi qu'il faille dire, et quoi qu'il veuille croire. (1637-48)

[364] Var. Et par ce trait hardi d'une insolence extrême,
Il s'est pris à mon choix, il s'est pris à moi-même.
C'est moi qu'il satisfait en réparant ce tort.
N'en parlons plus. Au reste on nous menace fort;
Sur un avis reçu je crains une surprise.
DON ARIAS. Les Mores contre vous font-ils quelque entreprise?
S'osent-ils préparer à des efforts nouveaux?
LE ROI. Vers la bouche du fleuve on a vu leurs vaisseaux,
[Et vous n'ignorez pas qu'avec fort peu de peine
Un flux de pleine mer jusqu'ici les amène[364-a].]
DON ARIAS. Tant de combats perdus leur ont ôté le cœur
D'attaquer désormais un si puissant vainqueur.
LE ROI. N'importe, ils ne sauroient qu'avecque jalousie
Voir mon sceptre aujourd'hui régir l'Andalousie,
Et ce pays si beau que j'ai conquis sur eux
Réveille à tous moments leurs desseins généreux.
[C'est l'unique raison qui m'a fait dans Séville.] (1637-56)

[364-a] Ces deux vers sont un peu plus bas dans les éditions de 1660-82.

[365] Voyez ci-dessus, p. 97.

[366] Var. Sire, ils ont trop appris aux dépens de leurs têtes. (1637-56)

[367] Var. Et le même ennemi que l'on vient de détruire,
S'il sait prendre son temps, est capable de nuire.
Don Alonse revient[367-a]. (1637-56)

[367-a] Ce jeu de scène manque dans les éditions de 1637 in-12 et de 1638.—Il se trouve six vers plus bas dans l'édition de 1644 in-12.

[368] Voyez ci-dessus, p. 97 et 98.

[369] Var. Puisqu'on fait bonne garde aux murs et sur le port,
Il suffit pour ce soir[369-a]. (1637-56)

[369-a] Il n'y a pas ici de distinction de scène dans les éditions indiquées.

[370] Voyez ci-dessus, p. 96.

[371] Voyez ci-dessus, p. 95.

[372] Les éditions de 1639, de 1644 in-4o et de 1648 portent: «tout en pleurs.»

[373] Var. Bien qu'à ses déplaisirs mon amour compatisse. (1652-60)

[374] Var. Ce juste châtiment de sa témérité. (1637-56)

[375] Var.[DON DIÈG. Entendez ma défense.]
CHIM. Vengez-moi d'une mort.... DON DIÈG. Qui punit l'insolence.
CHIM. Rodrigue, Sire.... DON DIÈG. A fait un coup d'homme de bien.
CHIM. [Il a tué mon père.] (1637-56)

[376] Var. Une vengeance juste est sans peur du supplice[376-a]. (1637-44)
Var. Une juste vengeance est sans peur du supplice. (1648-56)

[376-a] Les éditions de 1637 in-12 et de 1638 donnent de supplice, pour du supplice.

[377] Entre ce vers et le suivant, on lit dans l'édition de 1692: à don Diègue.

[378] L'édition de 1637 in-12 porte, par erreur, vos yeux, pour mes yeux.

[379] Var. [Rodrigue en votre cour vient d'en couvrir la terre,]
Et pour son coup d'essai son indigne attentat
D'un si ferme soutien a privé votre État,
De vos meilleurs soldats abattu l'assurance,
Et de vos ennemis relevé l'espérance.
J'arrivai sur le lieu sans force et sans couleur:
Je le trouvai sans vie. Excusez ma douleur[379-a]. (1637-56)

[379-a] Je le treuvai sans vie. Excusez ma douleur. (1644 in-12)—Les deux derniers vers de cette variante se trouvent aussi dans l'édition de 1660.

[380] Var. J'arrivai donc sans force, et le trouvai sans vie. (1637-60)

[381] Var. Il ne me parla point, mais pour mieux m'émouvoir. (1637-56)

[382] Var. Un si vaillant guerrier qu'on vous vient de ravir. (1644 in-12)
Var. Un si vaillant guerrier qu'on vient de nous ravir. (1654 et 56)

[383] L'édition de 1637 in-4o I., et les éditions de 1638 L., de 1639, de 1644 in-4o et de 1648 portent:

Vengez-la par un autre, et le sang par le sang.

[384] Var. Sacrifiez don Diègue et toute sa famille
A vous, à votre peuple, à toute la Castille:
Le soleil qui voit tout ne voit rien sous les cieux
Qui vous puisse payer un sang si précieux. (1637-56)

[385] Var. Quand avecque la force on perd aussi la vie,
Sire, et que l'âge apporte aux hommes généreux
Avecque sa foiblesse un destin malheureux! (1637-56)

[386] Var. Ni tous mes ennemis, ni tous mes envieux. (1637 in-12)

[387] Var. L'orgueil dans votre cour l'a fait presque à vos yeux,
Et souillé sans respect l'honneur de ma vieillesse,
Avantagé de l'âge, et fort de ma foiblesse. (1637-56)

[388] Var. Du crime glorieux qui cause nos débats. (1637-56)

[389] Var. Et loin de murmurer d'un injuste décret. (1637-56)

[390] ELVIRE, DON RODRIGUE. (1638 P.)

[391] Var. Jamais un meurtrier s'offrit-il à son juge? (1637-56)

[392] Var. Et d'un heur sans pareil je me verrai combler,
Si pour mourir plus tôt je la puis redoubler. (1637-56)

[393] Var. Veux-tu qu'un médisant l'accuse en sa misère
D'avoir reçu chez soi l'assassin de son père? (1637-56)

[394] Dans les éditions de 1637 in-4o et de 1639-56: Il se cache.

[395] Var. Madame, acceptez mon service. (1637-60)

[396] Var. Que bien souvent le crime échappe à sa longueur. (1637-56)

[397] Var. Souffrez qu'un chevalier vous venge par les armes. (1637 in-4o, 38 P., 39 et 44)

[398] Var. Ton avis importun m'ordonne du repos! (1637-60)

[399] Var. Par où sera jamais mon âme satisfaite,
Si je pleure ma perte et la main qui l'a faite?
Et que puis-je espérer qu'un tourment éternel. (1637-56)

[400] Les éditions de 1637 in-12, de 1638 P., de 1644 et de 1682 portent du pouvoir, pour de pouvoir: c'est sans doute une faute.

[401] Var. Mon cœur prend son parti; mais contre leur effort,
Je sais que je suis fille, et que mon père est mort. (1637-56)
Var. Mon cœur prend son parti; mais malgré leur effort. (1660)

[402] Var. Quoi! j'aurai vu mourir mon père entre mes bras. (1637-56)

[403] Var. Son sang criera vengeance, et je ne l'aurai pas[403-a]! (1637-in-12, 38 et 44 in-4o)

[403-a] Une confusion analogue entre aura et orra a eu lieu dans un passage de Malherbe. Voyez l'édition de M. Lalanne, tome I, p. 72.

[404] Var. Dans un lâche silence étouffe mon honneur! (1637-56)

[405] Var. De conserver pour vous un homme incomparable,
Un amant si chéri: vous avez assez fait. (1637-56)

[406] Var. Soûlez-vous du plaisir de m'empêcher de vivre. (1637-44 in-4o et 48-56)
Var. Soûlez-vous du desir de m'empêcher de vivre. (1644 in-12)

[407] Var. De la main de ton père un coup irréparable
Déshonoroit du mien la vieillesse honorable. (1637-56)

[408] Var. J'ai pu douter encor si j'en prendrois vengeance. (1637-60)

[409] Var. J'ai retenu ma main, j'ai cru mon bras trop prompt. (1637-56)

[410] Var. Si je n'eusse opposé contre tous tes appas. (1637-56)

[411] Var. Qu'après m'avoir chéri quand je vivois sans blâme. (1637-56)

[412] Var. Je te le dis encore, et veux, tant que j'expire,
Sans cesse le penser et sans cesse le dire. (1637-56)

[413] On lit dans l'édition de 1660: «J'y fais ce que j'ai dû,» ce qui est sans doute une faute d'impression.

[414] Var. Je ne te puis blâmer d'avoir fui l'infamie. (1637-44 in-4o et 48-56)

[415] Var. Et pour mieux tourmenter mon esprit éperdu,
Avec tant de rigueur mon astre me domine,
Qu'il me faut travailler moi-même à ta ruine. (1637-56)

[416] Var. Je la dois attaquer, mais tu la dois défendre. (1648-56)

[417] Var. Elle éclate bien mieux en te laissant en vie. (1637-52 et 55)

[418] Var. Malgré des feux si beaux, qui rompent ma colère. (1637-56)

[419] Var. Mais comble de misères! (1637-44)

[420] L'édition de 1639 porte, par erreur, espérance, pour apparence.

[421] Var. Si j'en obtiens l'effet, je te donne ma foi. (1637-56)

[422] DON DIÈGUE, seul. (1637-60)

[423] Var. Si peu que mes vieux ans m'ont laissé de vigueur. (1637-56)

[424] Var. Se consomme sans fruit à chercher ce vainqueur. (1637-44)

[425] On lit leur ombre, pour leur nombre, dans l'édition de 1644 in-4o.

[426] Par une erreur singulière, les éditions de 1660-64 portent:

Rodrigue, enfin le ciel promet que je te voie!

[427] Var. DON RODR. Hélas! c'est triomphant, mais avec peu de joie. (1638)

[428] Var. Où fut jadis l'affront que ton courage efface[428-a].
DON RODR. L'honneur vous en est dû: les cieux me sont témoins
Qu'étant sorti de vous je ne pouvois pas moins.
Je me tiens trop heureux, et mon âme est ravie[428-b]. (1637-56)

[428-a] Où fut l'indigne affront que ton courage efface. (1637 in-4o I.)

[428-b] L'édition de 1644 in-4o porte: «et mon âme ravie.»

[429] Var. Si j'ose satisfaire à moi-même après vous. (1637-60)

[430] Var. Porte encore plus haut le fruit de ta victoire. (1637-56)

[431] Var. Mais d'un si brave cœur éloigne ces foiblesses. (1637-56)

[432] Les maximes de ce genre sur la facilité avec laquelle on remplace un amant ou une maîtresse sont fréquentes dans le théâtre de Corneille:

En la mort d'un amant vous ne perdez qu'un homme,
Dont la perte est facile à réparer dans Rome.

(Horace, acte IV, scène III.)

Vous trouverez dans Rome assez d'autres maîtresses.

(Polyeucte, acte II, scène I.)

[433] Var. L'amour n'est qu'un plaisir, et l'honneur un devoir. (1637-56)

[434] Var. Vient surprendre la ville et piller la contrée. (1637-56)

[435] Il y a amène au singulier dans toutes les éditions publiées du vivant de Corneille. Celle de 1692 donne amènent.

[436] Var. Qui sachant mon affront, touchés d'un même zèle. (1660)

[437] Var. Venoient m'offrir leur vie à venger ma querelle. (1637-44 in-4o et 48-56)
Var. Venoient m'offrir leur sang à venger ma querelle. (1644 in-12)

[438] Var. Pousse-la plus avant: force par ta vaillance. (1637-60)

[439] Var. La justice au pardon, et Chimène au silence. (1637-56)

[440] Var. Si tu l'aimes, apprends que retourner vainqueur. (1637-60)

[441] L'édition de 1682 porte, par erreur, les louanges, pour ses louanges.

[442] Var. Qu'il daigne voir la main qui sauve sa province. (1637-56)

[443] Var. S'il a vaincu les rois, il a tué mon père. (1637 in-12)

[444] Toutes les éditions portent: qu'ait produit, sans accord.

[445] Var. Et combien que pour lui tout un peuple s'anime. (1637-56)

[446] Voile est au singulier dans les éditions antérieures à 1664.

[447] Var. Pompe où m'ensevelit sa première victoire. (1637-56)

[448] Var. Et lorsque mon amour prendra plus de pouvoir. (1637 in-12 et 44 in-4o)

[449] Var. Le péril dont Rodrigue a su vous retirer. (1637-56)

[450] Var. A moi seule aujourd'hui permet encor les larmes. (1637-56)

[451] Var. J'accorde que chacun la vante avec justice. (1637 et 39-56)
Var. J'accorde que chacun le vante avec justice. (1638 P.)

[452] «Cet hier fait voir que la pièce dure deux jours dans Corneille: l'unité de temps n'était pas encore une règle bien reconnue. Cependant, si la querelle du Comte et sa mort arrivent la veille au soir, et si le lendemain tout est fini à la même heure, l'unité de temps est observée. Les événements ne sont point aussi pressés qu'on l'a reproché à Corneille, et tout est assez vraisemblable.» (Voltaire.)

[453] Var. Ce qui fut bon alors ne l'est plus aujourd'hui. (1637-44)

[454] Voyez ci-dessus, p. 136, note 348.

[455] Var. Ses faits nous ont rendu ce qu'ils nous ont ôté,
Et ton père en lui seul se voit ressuscité. (1637-56)

[456] Var. Ah! Madame, souffrez qu'avecque liberté
Je pousse jusqu'au bout ma générosité.
Quoique mon cœur pour lui contre moi s'intéresse. (1637-56)
Var. Ah! ce n'est pas à moi d'avoir cette bonté. (1660)

[457] Var. Il peut me refuser, mais je ne me puis taire. (1637-56)

[458] Var. Adieu: tu pourras seule y songer à loisir. (1637-60)

[459] Var. Mais deux rois, tes captifs, seront ta récompense. (1637 in-12 et 44)

[460] Voyez le Lexique.

[461] Var. Qu'il devienne l'effroi de Grenade et Tolède. (1637-56)

[462] Var. D'un si foible service elle a fait trop de conte. (1637 in-12)

[463] Var. Et paroître à la cour eût hasardé ma tête,
Qu'à défendre l'État j'aimois bien mieux donner,
Qu'aux plaintes de Chimène ainsi l'abandonner. (1637-56)

[464] Var. J'excuse ta chaleur à venger une offense. (1638 L.)

[465] Var. Tant, à nous voir marcher en si bon équipage. (1637-56)

[466] Var. Les plus épouvantés reprenoient le courage! (1638 L., 39 et 44 in-4o)
Var. Les plus épouvantés reprenoient du courage! (1644 in-12)

[467] Var. Et se tenant cachée, aide mon stratagème. (1637 in-12)

[468] Var. Enfin avec le flux nous fit voir trente voiles;
L'onde s'enfloit dessous, et d'un commun effort
Les Mores et la mer entrèrent dans le port. (1637-60)

[469] Var. Les nôtres, au signal, de nos vaisseaux répondent. (1637-56)

[470] Var. Rétablit leur désordre, et leur rend leur vertu. (1637-56)

[471] Sorte de cimeterres. Voyez le Lexique.

[472] Var. Contre nous de pied ferme ils tirent les épées;
Des plus braves soldats les trames sont coupées[472-a]. (1637-63)

[472-a] Jolly fait remarquer, dans l'avertissement de l'édition de 1738 (p. XX), que les comédiens ont ici toujours adopté la variante de préférence au texte, sans doute afin d'éviter le mot alfange. Ils font encore de même aujourd'hui.

[473] Var. Sont les champs de carnage où triomphe la mort. (1644 in-4o)

[474] Var. Furent ensevelis dans l'horreur des ténèbres. (1637-56)

[475] Var. Et n'en pus rien savoir jusques au point du jour.
Mais enfin sa clarté montra notre avantage:
Le More vit sa perte, et perdit le courage,
Et voyant un renfort qui nous vint secourir,
Changea l'ardeur de vaincre à la peur de mourir[475-a]. (1637-56)

[475-a] Change l'ardeur de vaincre à la peur de mourir. (1637 in-12 et 44 in-4o)

[476] Toutes les éditions portent chables, excepté celles de 1644 in-12 et de 1660-64, qui donnent câbles.

[477] Var. Nous laissent pour adieux des cris épouvantables. (1637-56)

[478] Var. Si leurs rois avec eux ont pu se retirer. (1637 et 39-56)
Var. Si les rois avec eux ont pu se retirer. (1638)

[479] Var. Ainsi leur devoir cède à la frayeur plus forte. (1637-56)

[480] Var. Le flux les apporta; le reflux les emporte. (1637 in-12 et 44 in-4o)

[481] Var. Et quelque peu des leurs, tous chargés de nos coups. (1638)

[482] Ce jeu de scène manque dans les éditions de 1637 in-12 et de 1638 L.—Il se trouve quatre vers plus haut dans les éditions de 1638 P., de 1639 et de 1644 in-4o.

[483] Var. On me dit qu'elle l'aime, et je vais l'éprouver. (1637 in-12)

[484] Var. Contrefaites le triste. (1637-56)

[485] Ce jeu de scène manque dans les éditions de 1637-56.

[486] Var. Tu le posséderas, reprends ton allégresse. (1637-56)

[487] On lit croyons, pour croyions, dans les éditions de 1637-44 et de 1652-56.

[488] Var. Ta tristesse, Chimène, a paru trop visible.
CHIM. Eh bien! Sire, ajoutez ce comble à mes malheurs,
Nommez ma pâmoison l'effet de mes douleurs. (1637-56)

[489] Var. Dans leur sang épandu la justice étouffée. (1637, 39 et 48-56)

[490] Var. A tous vos chevaliers je demande sa tête. (1637 in-4o, 38 P., 39 et 44)

[491] Var. Et s'en sert d'un prétexte à ne paroître pas. (1637-60)

[492] Var. Sire, ôtez ces faveurs, qui terniroient sa gloire. (1637-56)

[493] Var. Il l'a fait en brave homme, et le doit soutenir. (1637 in-4o, 38-44 in-4o et 48-56)
Var. Il a fait en brave homme, et le doit soutenir. (1637 in-12 et 44 in-12)

[494] Var. De tous mes chevaliers feroit ses ennemis. (1637 in-4o, 38 P., 39 et 44)

[495] Var. Laissez un camp ouvert, où n'entrera personne. (1637-56)

[496] Var. Faites ouvrir le camp: vous voyez l'assaillant. (1637-56)

[497] «Je me suis toujours repenti d'avoir fait dire au Roi, dans le Cid, qu'il vouloit que Rodrigue se délassât une heure ou deux après la défaite des Maures avant que de combattre don Sanche: je l'avois fait pour montrer que la pièce étoit dans les vingt-quatre heures; et cela n'a servi qu'à avertir les spectateurs de la contrainte avec laquelle je l'y ai réduite.» (Discours de la tragédie, tome I, p. 96.)

[498] Ce jeu de scène manque dans les éditions de 1637 in-12, de 1638 et de 1644 in-12.

[499] Var. Quel qu'il soit, même prix est acquis à sa peine. (1637-64)

[500] Var. Sire, c'est me donner une trop dure loi. (1637-44)

[501] Var. CHIMÈNE, DON RODRIGUE. (1638 P.)

[502] Var. Avant ce coup mortel, dire un dernier adieu. (1644 in-4o)

[503] Var. Mon amour vous le doit, et mon cœur qui soupire
N'ose sans votre aveu sortir de votre empire.
[CHIM. Tu vas mourir!] DON RODR. J'y cours, et le Comte est vengé,
Aussitôt que de vous j'en aurai le congé. (1637-56)

[504] Var. Mais défendant mon roi, son peuple et le pays. (1637-56)

[505] Var. Je lui vais présenter mon estomac ouvert. (1637-56)

[506] Var. L'honneur te fut plus cher que je ne te suis chère. (1637-60)

[507] Var. Puisqu'il trempa tes mains dans le sang de mon père,
Et te fit renoncer, malgré ta passion. (1637-56)

[508] Var. Non, sans vouloir mourir, laisse-moi te poursuivre. (1637-56)

[509] Var. Mon honneur appuyé sur de si grands effets
Contre un autre ennemi n'a plus à se défendre. (1637-56)

[510] Var. Quand mon honneur y va, rien ne m'est précieux. (1637-56)

[511] Le mot est écrit ainsi dans les éditions de 1637-64; celles de 1668 et de 1682 ont veuillez sans i; celle de 1692 donne vouliez.

[512] Var. Préférant, en dépit de son âme ravie. (1637 in-4o I.,37 in-12 et 38)

[513] Var. Qui me livre à l'objet de mon aversion. (1637-56)

[514] Var. Et si jamais l'amour échauffa tes esprits. (1637-56)

[515] Dans les éditions de 1637-60 et dans celle de 1692: DON RODRIGUE, seul.

[516] Var. Contre ce fier tyran fait rebeller mes vœux? (1637-60)

[517] Var. S'il ne peut obtenir dessus mon sentiment. (1637-56)

[518] Var. Mais ma honte m'abuse, et ma raison s'étonne. (1637-60)

[519] Var. Marque-t-il pas déjà sur qui tu dois régner? (1637-56)

[520] Var. Entre eux un père mort sème si peu de haine. (1637-60)

[521] Var.Vous témoigner, Madame,
L'aise que je ressens du repos de votre âme. (1637-56)

[522] Var. Oh! qu'il s'en faut encor! (1637-56)

[523] Var. Elle ne choisit point de ces mains généreuses. (1637-56)

[524] Var. Don Sanche lui suffit: c'est la première fois
Que ce jeune seigneur endosse[524-a] le harnois. (1637-56)

[524-a] L'édition de 1644 in-12 porte endossa, pour endosse.

[525] Var. Un tel choix et si prompt vous doit bien faire voir. (1637-56)

[526] Var. Et livrant à Rodrigue une victoire aisée,
Puisse l'autoriser à paroître apaisée. (1637-56)

[527] Var. A vous ressouvenir de qui vous êtes née. (1637-56)

[528] Var. Une ardeur bien plus digne à présent me consomme. (1637-44)

[529] Var. Et mes plus doux souhaits sont pleins d'un repentir. (1637-56)

[530] Var. Quoi! l'objet de ma haine ou bien de ma colère! (1637-64)

[531] Var. Non, non, il vaut bien mieux que sa rare vaillance,
Lui gagnant un laurier, vous impose silence. (1637-56)

[532] Var. Et le ciel, ennuyé de vous être si doux,
Vous lairra, par sa mort, don Sanche pour époux. (1637-44)
Var. Et nous verrons le ciel, mû d'un juste courroux. (1648-60)

[533] Var. Ne les redouble point par ce funeste augure. (1637-68)

[534] Var. Madame, à vos genoux j'apporte cette épée. (1637-56)

[535] Cette scène semble avoir fourni à Racine l'idée de l'admirable dialogue d'Oreste et d'Hermione dans Andromaque (acte V, scène III).

[536] Var. [N'eût jamais succombé sous un tel assaillant.]
ELV. Mais, Madame, écoutez. CHIM. Que veux-tu que j'écoute?
Après ce que je vois puis-je être encore en doute?
J'obtiens pour mon malheur ce que j'ai demandé,
Et ma juste poursuite a trop bien succédé.
Pardonne, cher amant, à sa rigueur sanglante;
Songe que je sais fille aussi bien comme amante:
Si j'ai vengé mon père aux dépens de ton sang,
Du mien pour te venger j'épuiserai mon flanc;
Mon âme désormais n'a rien qui la retienne;
Elle ira recevoir ce pardon de la tienne.
Et toi qui me prétends acquérir par sa mort,
Ministre déloyal de mon rigoureux sort,
[N'espère rien de moi, tu ne m'as point servie.] (1637-56)

[537] Var. [Tu peindras son malheur, mon crime et ta vaillance?]
Qu'à tes yeux ce récit tranche mes tristes jours?
Va, va, je mourrai bien sans ce cruel secours[537-a];
Abandonne mon âme au mal qui la possède:
Pour venger mon amant, je ne veux point qu'on m'aide[537-b]. (1637-56)

[537-a] Va, va, je mourrai bien sans ton cruel secours. (1644 in-12)

[537-b] Ce vers termine la scène dans les éditions indiquées.

[538] Var. J'aimois, vous l'avez su; mais pour venger un père. (1637-44 in-4o)
Var. J'aimois, vous le savez; mais pour venger un père. (1644 in-12)

[539] Les éditions de 1637 I., de 1638 P., de 1639 et de 1644 in-4o portent par erreur prescrire, pour proscrire.

[540] Var. D'avouer par sa bouche une amour légitime. (1637 P., 37 in-12 et 38)
—L'édition de 1644 porte un amant, pour un amour.

[541] Var. Offrir à ses genoux ta vie et ton épée. (1637-56)

[542] Var. Une louable honte enfin t'en sollicite. (1637, 38 P., 39 et 44)

[543] Var. SCÈNE DERNIÈRE. (1644 in-12)

[544] Var. Prenez une vengeance à toute autre impossible. (1637 in-12)

[545] Var. Et dites quelquefois, en songeant à mon sort. (1637-60)

[546] Var. Mon amour a paru, je ne m'en puis dédire. (1637-56)
Var. Je vous en ai trop dit pour oser m'en dédire. (1660)

[547] Var. Et vous êtes mon roi, je vous dois obéir. (1637-56)

[548] Var. Sire, quelle apparence, à ce triste hyménée,
Qu'un même jour commence et finisse mon deuil[548-a],
Mette en mon lit Rodrigue et mon père au cercueil?
C'est trop d'intelligence avec son homicide,
Vers ses mânes sacrés c'est me rendre perfide,
Et souiller mon honneur d'un reproche éternel. (1637-56)

[548-a] Les éditions de 1638 P., 39, 44, 48 et 56 écrivent dueil. Voyez le Lexique.

[549] Les deux éditions de 1638 portent ta victoire, pour sa victoire.

[550] Var. A ce seul nom de Cid ils trembleront d'effroi. (1637 in-4o et 39-56)
Var. A ce seul nom de Cid ils tomberont d'effroi. (1637 in-12 et 38)

[551] L'édition de 1637 in-12 donne contre moi, au lieu de contre toi.

[552] Les éditions de cette pièce sont nombreuses. Les premières remontent à 1621 (dans la première partie des Comedias de Guillem de Castro, Valencia, Felipe Mey), peut-être à 1618 (Valence, même imprimeur, mais cette date est douteuse). L'édition séparée dont nous nous sommes servi pour les citations espagnoles de l'Appendice est de 1796 (Valencia, en la Imprenta de J. y T. de Orga), in-4o, très-correcte. Le texte lu par Corneille devait contenir des incorrections et quelques légères variantes antérieures à une révision.

[553] Les Observations de Scudéry contiennent une liste de rapprochements entre Guillem de Castro et Corneille, dressée avec l'intention avouée d'établir que notre poëte doit tout à son modèle espagnol. Loin de dissimuler ses emprunts, Corneille prit soin, dans ses éditions de 1648, 1652, 1656 (voyez p. 87, note 209, et p. 103), de compléter le travail de Scudéry, fit imprimer en caractères italiques tous ceux de ses vers qu'il regardait comme de véritables imitations, et plaça en note au bas des pages le texte espagnol. Par malheur, l'exiguïté de l'espace réservé à ces notes, le morcellement des citations, la mauvaise impression que Corneille devait avoir sous les yeux, l'inexpérience de ses propres imprimeurs, ont introduit dans ce travail une foule d'erreurs de tous genres; il importait de les corriger, d'adopter une orthographe plus uniforme et de motiver, quand ils en valaient la peine, les changements rendus nécessaires par tant d'incorrections et de négligences. M. Viguier, à qui nous devons déjà la traduction des romances espagnols placés par Corneille à la suite de son Avertissement, a bien voulu s'offrir, comme lecteur curieux, et nous ajouterons très-fin et très-habile appréciateur, de Corneille et du théâtre espagnol, à nous seconder dans cette tâche délicate. Ce n'est là du reste que la moindre des obligations que nous lui avons. On en jugera en lisant l'examen comparatif des Mocedades del Cid, qui forme la deuxième section de cet Appendice, et qu'il a entrepris tout exprès pour en enrichir cette édition.

[554] Voyez plus loin, p. 216, note 576.

[555] La seconde partie est un autre drame historique, tout à fait distinct, qui n'appartient plus précisément à la jeunesse du Cid; Mocedades serait tout aussi bien traduit par les Prouesses du Cid. Le théâtre espagnol possède des Mocedades de Roldan (Roland), de Bernardo del Carpio, etc.

[556] On sait que les trois Journées de ces drames sont de longs actes, non partagés en scènes à notre manière.

[557] Acte II, scène VIII, vers 706-708. Dans les premières éditions (1637-56), au lieu de le Comte, on lit au dernier vers: l'Orgueil, souvenir du surnom de Lozano qu'avait le comte de Gormas.

[558] Acte I, scène III, vers 177 et suivants.

[559] Acte I, scène III, vers 225.

[560] Plusieurs des plus anciennes éditions n'ont pas même cette indication
trop courte: DON DIÈGUE, mettant l'épée à la main ou Ils mettent l'épée à la
main
(voyez ci-dessus, p. 117 et la note 293); le lecteur n'est mis sur la voie
que par ces mots: Ton épée est à moi.... et plus loin, à la fin de la scène,
par ce vers (supprimé à partir de 1660, voyez la note 295 de la p. 118):

«Et mes yeux à ma main reprochent ta défaite

On peut remarquer du reste que ce duel, qui n'est pas dans Castro, eût été une impossibilité de plus pour Corneille, s'il eût dû avoir lieu devant le Roi.

[561] Acte I, scène IV, vers 251 et suivants.

[562] Acte I, scène III, vers 227 et 228.

[563] Dans Corneille, Rodrigue est fils unique:

«Vous n'avez qu'une fille, et moi je n'ai qu'un fils

(Acte I, scène III, vers 167.)

[564] Acte I, scène IV.

[565] «Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir,
Je le remets au tien pour venger et punir.»

(Acte I, scène V, vers 271 et 272.)

[566] Voyez dans la première section de l'Appendice, p. 200, la citation relative aux vers 262 et suivants.

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