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Anagramméana, poëme en huit chants
CHANT SIXIÈME.
Lorsque Seba prit une base
Il la fit de sable qui blase ;
Dans son cabat mit du tabac
Et trouva son cas dans son sac,
Qu'il changera pour un archange ;
D'Agen il ira trouver l'ange.
En prenant le taureau d'Autreau,
A sa cause il mettra le sceau ;
Il est altier en sa latrie,
Prend l'ancolie en Laconie,
Et pour mieux parler le latin,
Il va l'apprendre dans Altin ;
Il est d'un caractère aimable,
Docile, charmant, amiable ;
C'est ainsi qu'on le dit niais
Pour être aux aguets des augets.
Pour nous aider il est aride,
L'arsacide est un ascaride ;
Il est traître pour attirer,
Il est de marbre pour ambrer ;
Et quoi qu'il ait l'ambre du brame,
Il ne va que l'amble du blâme.
Pour le carner il faut l'ancrer
Et pour ramer il va marer
Il prend la marée à l'armée
Quelquefois même à la ramée.
A s'égarer pour agréer,
Il régorge pour s'égorger.
De la rame il se fait une arme
Et de marle il prend une larme :
Le camus prendra du sumac
Il mettra son cal dans le lac ;
A facer la mine d'un Cafre,
Les affres donneront du saffre ;
Le carlet offre le cartel
A Marcel sur le mont Carmel ;
Près de Nicole et Coline,
Va tatiner une tartine.
Je courberai le caroubier,
Dans la varice d'un cavier.
La centurie à la ceinture
Crêüse a creusé la césure
Et voulant ficher un chérif
Lui donna le fichet chétif.
Voulez-vous nuire à sa ruine?
Faites-lui lacher son urine ;
Vous lui direz, s'il veut plaider,
Qu'il peut se faire lapider.
Le nomade a mis la madone
A la poterne de Pétrone.
A Rouen faut-il tant nouer,
Se ruiner pour uriner?
Les caniches font des chicanes
Pour mettre l'anse au dos des ânes ;
Dans le curoir il faut courir
Et prendre zirphé pour zéphir,
Prendre la treille d'une étrille,
Et pille étron de Pétronille.
Par son rhume il voulait l'humer
Pour le marcher et le charmer.
Quand le grand Dacier était diacre,
Le cafier cultivé du fiacre,
Faisait le lopin d'un pilon
Pour nourrir de loin le lion ;
Il l'avait porté à la Protée.
Au prêtre il a voulu prêter,
Une porte mais pour opter,
Faite à Naples avec des planes
Tirés des plus saintes tisanes ;
Au Liban il fit son bilan,
Et mit une canne à l'encan ;
Mit en canelle sa nacelle,
Pour la porter à mère Ancelle ;
Par le brai la met à l'abri
D'être filtré s'il n'est flétri
Pour la carpe prenons la câpre
Qui se pare en devenant âpre.
Soyez cruel envers Nevers,
Ce sera verser le revers.
Oui, la gorgée égorge George,
Mais à l'égorger il regorge.
Fréron était moins qu'un ferron ;
Bon! il ronfle comme un frelon,
Avec sa gourme il a la morgue
Et devient rogue comme un orgue ;
Aussi bigle que le Gibel
Il frappait Léon et Noël ;
De lipe il faisait une plie
Prenait l'étoile en Etolie ;
Le varech faisait un vacher
Avec la croche du cocher,
Pour la garance il prit caragne
Près de la maligne Limagne,
Eacus fut si bien saucé,
Si dessalé, si délassé,
Qu'il mit l'ucher dans une ruche,
Et dans le bûcher prit la bruche ;
En voulant voir huer son heur,
Il fut heurter chez un rhéteur ;
Mais la gantelée élégante,
Etant mise auprès de sa tante
A son réveil suivit un lièvre
Qui voulut vêler par sa lèvre ;
Avec le titre d'un tiret,
Dans la Thrace il fit un archet,
Il est si sobre comme sorbe,
Broute la tourbe et le tuorbe,
Prend de l'arbois chez le Barois,
Des viragos dans les gravois :
S'il change il mérite la ganche ;
Il chancèle pour une éclanche ;
Mais l'anis le rendra plus sain,
Ou le milan sera malin,
Le more ira tout près de l'orme
Faire la morce d'une corme
Près de minot, miton, timon,
Il mettra moins, Minos, Simon.
Il punit le reste des êtres
D'avoir pris les éthers des hêtres.
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