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Anagramméana, poëme en huit chants

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CHANT TROISIÈME.

La limace a de la malice,
La Sicile offre la silice ;
Avec l'étron on peut noter,
Avec de l'argent se ganter.
Si Laerte nous rend alerte,
Prête nous donnera la perte.
Avec le nitre il faut tenir,
Par le rubis on doit subir ;
Et si la lèpre est une perle,
Mêler nous offrira le merle.
Avec Minos nous aurons moins,
Les girons donneront des groins,
Délier fera le délire,
Avec ride l'on pourra dire
Que les arts donneront des rats,
Et les granits rendront ingrats.
Les nitrates font des tartines,
Nîmes fera faire des Mines ;
Avec ars nous serons bien ras,
Dans le sac on mettra le cas.
Les gantiers feront des ingrates
Les âtres rôtiront des rates ;
L'iman nous donnera la main,
Le Nil fera croître le lin.
Avec argile on aura glaire,
Architecture, charcutière ;
Si nous voulons nous délasser,
Nous boirons pour nous dessaler,
Avec la blate on tiendra table,
Avec bale nous aurons l'able ;
Le lecteur peut dire ouf! le fou ;
Moi d'une tour je ferai trou.
L'acier donnera la carie,
Nime nous offrira l'amie ;
Les Maures iront s'amuser,
Un sbire les fera biser.
Un cadeau donne de l'audace,
L'acre nous donnera la race ;
Le cadran peut faire un canard ;
Le tracé donnera l'écart ;
Et pour écarter un cratère,
Ecorche une porte cochère ;
Pour prier avant de riper
Parle, alors tu pourras laper.
Le panier porte la rapine,
Le Mein vous donnera la mine ;
On peut plaire sur un palier,
Mais aussi rien peut le nier.
Si vous faites la nique au quine,
Dans une minute mutine,
Vous direz le monde un démon,
Et trouverez le nord tout rond.
Sans le cône il n'est point de nôce
Ou bien c'est l'essor d'une rosse.
Si César n'était point sacré
Et le carême macéré,
Saluces serait sans culasse ;
Sans casser il n'est point de crasse.
Un parent me donne un arpent,
Je lui fais présent d'un serpent ;
Si l'organe donne une orange,
Soudain je nage sur un ange ;
Je mets panis dans le sapin,
Et vois le plain sur un lapin.
Avec canule on fait lacune,
Si l'on prend nue on peut faire une.
Gallien peut être inégal,
La laide nous donne idéal.
La liane sera la laine,
La lapine ira dans la plaine ;
Ici les bouts seront obtus,
Par là les uns seront tout nus ;
Ici les alpes seront pâles,
Les lames donneront des mâles.
Le bélitre a la liberté,
Le pirate a la parité.
Le messier veut être messire ;
Il crie, il hape, il prend la cire.
La lime peut donner du miel ;
La lice fait gagner le ciel.
Son image est une magie
Qui donne au Maine la manie ;
Les ivrognes sont vignerons,
Les romans deviendront marons ;
Ainsi la turbe est toujours brute ;
Mais le tube deviendra bute.
Le mois de mai nous est ami ;
Curé ne prend dîme à demi ;
La canête sera tenace
Et la carte suivra sa trace.
Hélas! Caton dans un canot,
Perdit son ost et fut tout sot.
Le doreur donne la dorure,
Mais le rodeur aura l'ordure ;
Et par la crainte il est certain
Que Damien sera mort demain.
On a beau couper sur sa croupe,
La poule aura toujours la loupe.
Le cep fera manger du pec,
Avec ces il deviendra sec.
Si la folie est en fiole,
J'aimerai flore et je la frole.
Si le détail est dilaté,
L'état sera bientôt tâté.
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