← Retour
Anagramméana, poëme en huit chants
16px
100%
CHANT SEPTIÈME.
Quand parfois je mire une rime
Je suis à la merci du crime ;
Pour suer si l'on veut m'user,
Moi je renonce à m'énoncer.
Auguste cruel pour son lucre
Lorsqu'il voulait sucer du sucre,
Avait un scarificateur
Qu'il faisait sacrificateur.
Il prend et poularde et palourde
Laquelle à souder devient sourde,
Et voulant plaire à son pareil,
Mit du lotier sur son orteil.
Le lierre oblige à relire.
Il prend l'étrier, le retire,
Et me fait goûter du rouget
Pour m'attirer dans un retrait :
Puis en raie il s'en fut dans Aire
Romaniser un sermonaire.
Fait réciter pour étrecir,
Dit-il, les rides du désir ;
Donne à Darsine une sardine,
La sinovie à ta voisine ;
Va digérer pour rédiger,
A Lorge tu viendras loger :
Là le doreur fait la dorure,
Le relieur, la reliure,
Le tuf y sent même le fut,
La brute est passée au rebut.
Le corbeau prend une merise
Au beau milieu d'une remise,
Disant le renard la rendra,
En criant gare! dans Egra.
Cependant pour l'oter il rôte,
Puis se met à coter la crote,
Il prend le boire pour l'obier,
Met le bousier dans l'obusier ;
Puis me fait léguer du régule
Peint avec le bleu d'une bulle ;
D'un nabot il prend le baton,
Pour faire un tapon d'un paton ;
A cet ogre il porte de l'orge,
Qui pour s'engorger se rengorge.
Il dit : prend trope pour toper,
Va pioler pour opilier ;
De paitre il faisait la partie,
Car un pirate est sans patrie.
Partons pour prendre du sparton,
Toutes les femmes ont le ton.
La sirène est une résine
Qui se nipe de fil de pine ;
Qui vous sert très fort dans ses rets,
Son siflet vous prend aux filets.
Moi, je m'en vais en Utopie,
Pour y jouer de ma toupie,
J'y serai répu par la peur,
Car le plieur fait le pileur ;
Il périt de répit, il tripe,
C'est pire, il prie, il a la ripe ;
Il met le placet au clapet,
Et la plate sur son palet,
La verdeur dans la verdure,
Puis met en poudre la podure :
Met une perche à ce pecher,
Va se percher pour mieux prêcher ;
Prend la pépie à la pipée,
Etait de série une risée ;
Prend de l'argent et du grenat,
Met son rabat dans un barat,
Avec de solides idoles
Qu'il prend pour en solder ces drôles.
Ah! dit-il, que cette aube est beau
Le poireau vaut bien l'oripeau!
Je te salue, ô joli saule!
Protège l'algue dans la Gaule!
Donne des riens pour le serin!
Que le Sabin ait du basin!
Donne au rêveur une verrue!
Fais que l'une soit dans la nue!
Que le voleur bien révolu ;
A se souler soit résolu!
Fuis les tuorbes et les tourbes,
Je suis obscure auprès des courbes ;
Mets dans le patis un tapis
Pour servir aux divers Dervis.
Avez-vous vu ce triste spectre?
A la main il portait un sceptre.
Suivant la trace d'un caret,
Il fait fuir Albert dans Albret.
Le maire veut aimer Marie
Et prend de la saie en Asie,
Où d'une raine un vil anier
Voulait adirer un radier.
Si de cuire il a la curie,
C'est par la boite de Tobie ;
Le diable chiera le cahier,
Afin de croiser le sorcier.
Il prend les Boiens en Bosnie,
Puis il burine la Brunie.
Un jour Lia mangeant de l'ail,
Prit Corali pour du corail ;
Et par les veuves du Vésuve,
Elle fut vétue en l'étuve ;
Puis elle crie avec Eric
Aux racines de l'arsenic!
Elle fut logée en géole,
Dans la Loire fit la riole ;
Une bourde la fit bouder,
Mais un rebord la fit broder.
Alors sa tente en fut plus nette ;
Elle s'émeut elle est muète,
Avec la larve du Velar,
Dans Arch on vit trainer son char ;
Lorsqu'elle parut dans Adda,
On la vit trainer son dada ;
Grande elle fut dans le danger
Et mit à gerber son berger ;
Alors voulant bouler un rouble,
Dans son bourlet elle vit trouble.
Chargement de la publicité...