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Anagramméana, poëme en huit chants

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CHANT QUATRIÈME.

Lecteur, reprends cette lecture,
Sans muer tu deviendras mûre ;
Le mon te donnera le nom
Lorsque les nos prendront du son.
Si tu voulais une morille,
Tu la trouverais sous l'ormille ;
Et si tu chéris le moreau
Va le retrouver sous l'ormeau.
Quoi! tu veux trouver un monarque,
Attrape le dans le nomarque ;
Le moindre voudra dominer
Et le minéral laminer.
Vois-tu la macre de ce carme!
Ah! comme il marche, c'est un charme!
Lecteur! veux-tu te marier?
Imite le gentil ramier.
Lorsqu'Aminte sera mâtine,
Son chien reviendra de la Chine.
Le prince a seul droit de pincer,
S'il renonce il sait s'énoncer :
La misère aime la remise
Comme le seigle fuit l'église.
Aride pourrait nous aider
Comme la dartre peut tarder ;
On criera merci pour le crime ;
Pour l'animer on se ranime,
L'acre et la race font arec,
Comme de cave on fait avec.
Toutes les tuiles sont utiles
Comme les aigles sont agiles.
Ah! si la berle fait bêler,
On peut bien blaser pour sabler.
Nous irons chercher aux tropiques
Des glaces comme des portiques ;
Et si nous aimons le blason,
Nous irons vendre du sablon.
Blaise et Basile ont la balise
Comme dans une isle on voit Lise ;
Avec la torche et le rochet,
Il faut tacher d'avoir l'archet.
A la Chine on nous fera niche
Par chier on deviendra riche :
Alors le chantre peut chanter,
Et quoiqu'il en puisse couter
Il aura croute, coutre, courte,
Même une outre nageant sur l'Ourte.
Mon rival vers le mois d'avril
Rouira son lin dans le Nil ;
Si ma veine lui porte envie,
Elle est vraie, elle en est ravie ;
Les rois la verront sur le soir,
Lorsque l'orin deviendra noir.
Il n'est pas de sauce sans cause,
Quoiqu'on puisse oser sans la rose,
Avec la rose on peut oser,
Avec la prose se poser.
Ronce et crone feront la corne
La cornée encore j'écorne.
Lorsque le concert est concret,
Elle est plate comme un palet.
Rance, écran, carne, ancre et le crâne
Pour caniche feront chicane.
La charité peut nous châtier,
Le mérite aura son métier,
Le créole sera colère
S'il a de la marée amère.
A choper on peut se pocher,
A la brèche on pourra bêcher,
A la mode on verra le dôme
Lorsqu'Omer ira jusqu'à Rome ;
Si vous avez admis Damis,
Avec mais vous serez amis
Pour échapper à cette écharpe
Faites un phare d'une harpe ;
Le drame vous fera damer
Avec la rame on fait amer
Mon dessein veut que je dessine ;
L'infâme prendra la famine,
Et s'il veut manger du cardon,
Il aura recours à Dracon.
Estimons la feinte une fiente ;
Ergot la grote, entre la rente ;
Avec de l'ordre on peut dorer,
Et même l'on pourra roder,
De fiel si l'on fait une file
De lipe on ferait une pile ;
A désirer de résider,
Avec le cèdre on doit céder,
Le folet entre dans la flote,
La tole donnera la lote.
Deviner s'il peut devenir
Ravine, navire, avenir,
Le fluet est comme une flûte
Tout comme mutine est minute ;
L'échif nous donne une fiche
A ficher on fera la friche ;
La fraude nous fera fauder,
Regard, Gérard feront garder.
Plus une forêt sera forte,
Plus le prote ouvrira la porte :
Le traître viendra nous traiter,
Si je frête, je veux fêter.
Si par férir on voulait frire
Par la ruine on pourrait nuire.
Ce que j'ai de frêle à fêler,
Est une fleur qui peut fluer.
La gaieté toujours agitée
Fait que l'étage est tout gatée ;
Pour moi, je fuis, car c'est du suif.
Non, te dis-je? fi! c'est de l'if.
Quand le Luen verra la lune
Prendre sa canule en lacune,
Et quand je sentirai l'auster,
On pourra bien me voir sauter,
Dans la bauge mettre ma bague,
Ensuite baguer comme un brague.
Si l'alose sent l'aloès,
Je pourrai bien saper après,
Et donnant une aile à la laie,
La femme du geai sera gaie,
Et le bélitre en liberté,
Créat le tracé du carté.
Prends la carouge avec courage,
Et de la sauge fais usage,
Puis mets le condor au cordon
Pour voir de Condé le cédon.
Avec une arête tarée
Pour émier une mirée,
Sur velin peindra l'épinard
Que Gérard goûte d'un regard.
Fais une volue à la louve
Et s'il est ouvert, qu'on le trouve,
Fais nous fariner un refrain,
Avec le pian fais-nous du pain.
Veux-tu boiter dans ton orbite?
Hé bien, crois-moi, tire le rite.
Si tu veux fuser un refus,
Fais ton salut sur un talus.
Equipe le poëme épique
En Querci tu verras la crique ;
Et si l'on décrit le crédit
Aussitôt d'un trait il tarit.
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