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Histoire de la Monarchie de Juillet (Volume 1 / 7)

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549: Discours du 7 mars 1832.

550: Discours du 7 mars 1832.

551: Discours du 9 août 1831.

552: Discours du 7 mars 1832.

553: Documents inédits.

554: Ibid.

555: Cf. Mémoires de Metternich, t. V, p. 161 à 172 et 208 à 210, et Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, p. 216.

556: Voir, pour le commencement des affaires d'Italie, ch. V, § III.

557: Dépêches du général Sébastiani à M. de Sainte-Aulaire et à M. de Barante, en date du 14, du 15 et du 21 mars 1831. (Documents inédits.)

558: Dès le 26 mars, M. de Barante constatait cette impression dans les cabinets étrangers. (Documents inédits.)

559: Parmi ces fugitifs se trouvait le fils de l'un des frères de Napoléon Ier, de l'ex-roi Louis. Ce jeune prince était venu chercher fortune avec son frère aîné dans les rangs des insurgés. Son frère, atteint d'une fluxion de poitrine, mourut à Forli; quant à lui, il s'échappa déguisé d'Ancône. Tel fut le début politique de celui qui devait être Napoléon III.

560: Circulaire du 8 avril. (Documents inédits.)

561: En cela, le ministre se rencontrait avec les indications qu'envoyait d'Italie l'un de nos plus clairvoyants agents, M. de Barante. Ce dernier, dès le 19 mars, rappelait que nous avions «beaucoup à regagner dans l'opinion des gouvernements et des peuples, et qu'il nous fallait chercher à l'intervention autrichienne un dénoûment et une issue où apparussent notre influence et notre force». Le 29 mars, il revenait sur l'obligation pour la France de «produire une preuve quelconque de son influence en Italie». «Si le ministère, ajoutait-il, peut fermer la bouche à ses adversaires en leur montrant à la fois la paix conservée et la France ayant amené l'Autriche à telle concession qui lui déplaise et constate notre puissance, tout se trouvera concilié. On évitera une guerre terrible; on aura montré la force et le crédit de la France...» Enfin il répétait, le 3 avril: «Je continue à tenir pour certain que, si rien ne marque la force et la volonté de la France dans les arrangements de l'Italie, nous subirons le décri le plus universel.» (Documents inédits.)

562: Dépêche de M. de Werther, du 27 mars. (Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. Ier, p. 219.)

563: Documents inédits.

564: Les ambassadeurs étrangers, qui se méfiaient du général Sébastiani à cause des souvenirs du ministère précédent, et qui lui reprochaient d'être «malveillant et roide», avaient «appelé l'attention du président du conseil sur la nécessité de surveiller la rédaction de la note que le ministre des affaires étrangères se disposait à adresser à l'ambassadeur d'Autriche».(Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. I, p. 219.)

565: Documents inédits.

566: Dépêches de M. de Werther et de M. Ancillon. (Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. I, p. 219.)

567: Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 133.

568: Dépêches de M. de Barante. (Documents inédits.)

569: Mémoires inédits de M. de Sainte-Aulaire.—Cf. aussi Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 130 à 132.

570: Pour le récit des négociations qui vont suivre, je me suis servi principalement des Mémoires inédits de M. de Sainte-Aulaire. C'est le document vraiment décisif en cette matière. Toutes les pièces que je citerai sans indication de source particulière sont tirées de ces Mémoires.

571: Documents inédits.

572: Il ne consentit qu'assez tard à recevoir le diaconat, et ne voulut jamais aller au delà.

573: Le général Sébastiani, pressé par M. de Sainte-Aulaire de s'expliquer sur ce qu'il reprochait à la note du 17 avril, lui répondit seulement qu'il aurait mieux fait de ne point donner au roi des Français la qualification de roi très-chrétien.

574: Ainsi faisait-il notamment avec le Piémont, dans lequel il voyait l'allié naturel de la France. Le 6 avril 1831, au moment où l'état de santé du roi de Sardaigne faisait prévoir l'avénement très-prochain du prince de Carignan, le futur Charles-Albert, le général Sébastiani écrivait à notre ambassadeur à Turin: «Le Roi a pensé qu'il était à propos que vous ne perdissiez pas un moment pour chercher à vous mettre en rapport avec M. le prince de Carignan et pour travailler à établir sur des bases aussi favorables que possible les relations qui doivent exister entre la France et la Sardaigne, lorsqu'il sera monté sur le trône. Vous lui développerez les principes de notre politique à l'égard de l'Italie; vous lui direz qu'elle a pour unique but le repos et l'indépendance des États qui composent cette péninsule, que les princes qui les gouvernent peuvent compter sur nous pour les aider à assurer à leurs peuples ce double bienfait, que la Sardaigne particulièrement, plus rapprochée de nous et par là même plus en mesure de ressentir les effets de notre bienveillance, n'invoquera jamais en vain notre appui; vous ajouterez que nous n'y mettons aucune condition, et que la seule chose que nous demandions aux gouvernements italiens, parce qu'elle est également conforme à nos intérêts et aux leurs, c'est d'être indépendants et prospères, c'est de préserver leurs États, par une sage politique, des troubles et des bouleversements qui peuvent seuls compromettre la liberté et le bonheur de l'Italie.» Le ministre français revenait avec plus d'étendue encore sur les mêmes idées dans une dépêche du 30 mai 1831; il y déclarait notamment «repousser de tous ses vœux le succès des tentatives révolutionnaires qui auraient pour but de porter encore une fois le trouble dans cette péninsule». (Documents inédits.)

575: Voir son discours du 7 mars 1832.—Le 13 août 1831, un autre membre du cabinet, M. de Montalivet, insistait également sur l'intérêt capital qu'avait la France au maintien du pouvoir temporel. Énumérant les conséquences qu'aurait son renversement, il terminait ainsi: «Enfin, messieurs, ce serait, en dernière analyse, donner le Pape à l'une des capitales de l'Europe catholique, à l'exclusion de la nôtre.» Les mêmes idées étaient alors soutenues par ceux qui secondaient M. Casimir Périer, par exemple par M. Guizot, dans son discours du 20 septembre 1831, et par M. Thiers, dans sa brochure sur la Monarchie de 1830.

576: M. de Sainte-Aulaire écrivait au général Sébastiani: «C'est une issue ridicule et honteuse, que celle de cette révolution romaine dans l'intérêt de laquelle on voulait armer l'Europe; elle est morte ignominieusement, et il y aurait mauvaise grâce à en porter le deuil.»

577: M. de Metternich écrivait, peu après, dans une lettre secrète au comte Apponyi: «Le gouvernement pontifical appartient malheureusement à la catégorie de ceux qui sont le moins capables de gouverner; le désordre qui règne dans quelques-unes de ses provinces est en majeure partie sa faute, et plus encore celle de l'incapacité de ses agents. Nous en faisons l'expérience journalière.» Il écrivait aussi, le 29 juin suivant, à son ambassadeur à Rome: «Le gouvernement pontifical ne sait pas gouverner.» (Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 315 et 343.)

578: M. de Metternich lui-même protestait de son désir d'aider au triomphe du ministère français. «Nous entrevoyons, écrivait-il le 16 juin 1831, les causes du désir du cabinet de Paris de voir hâter, autant que possible, la retraite de nos troupes; mais nous voulons fournir à l'Europe la preuve que nous aimons à soutenir l'administration actuelle en France.» (Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 140.)

579: Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 191.

580: Au début de cette affaire, M. de Barante, appelant, dans une dépêche que nous avons déjà citée, l'attention de son gouvernement sur la nécessité de faire en Italie quelque acte, d'obtenir quelque concession qui «montrassent la force et le crédit de la France», ajoutait: «L'apparence serait même ici plus essentielle que la réalité. Car ce qu'il faut surtout, c'est se vanter de cette concession, c'est en faire un argument de tribune, qui ne laisse pas le beau rôle dans la discussion aux partisans de la guerre. Une fois la considération de la France sauvée, son influence conservée, on cherchera à la longue et à loisir comment améliorer d'une façon solide et réelle la situation des peuples d'Italie. Ici, il ne s'agit que de l'effet du moment.» (Documents inédits.)

581: Voir, sur le commencement des affaires belges, ch. II, § III, et ch. V, § I.

582: Bulwer, Life of Palmerston, t. II, p. 52 à 55.

583: Dépêches du 15 mars et du 4 avril 1831. Voir aussi les discours prononcés à la Chambre des députés, dans les séances du 18 mars et du 4 avril.

584: Dépêche du 25 avril.

585: Théodore Juste, le Congrès national de Belgique, t. II, p. 71.

586: Ibid., p. 99 et 100.

587: Tels sont ceux de lord Palmerston, de Stockmar et d'Hillebrand.

588: Ces derniers faits sont révélés par M. Hillebrand, d'après les dépêches conservées aux archives de Berlin. (Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. I, p. 233, 234.)

589: Bulwer, Life of Palmerston, t. II, p. 62, et 78 à 80.

590: Lettres diverses publiées par Bulwer, Life of Palmerston, t. II, p. 52 à 84. Bulwer lui-même est obligé de reconnaître le plus souvent l'injustice des soupçons de lord Palmerston.

591: On en peut juger par la lettre suivante, que lord Palmerston écrivait, le 1er avril 1831, à lord Granville: «Talleyrand m'a lu, il y a deux jours, une dépêche de Sébastiani disant que la France soutiendrait Léopold, et qu'il ne doutait pas que l'Angleterre, en retour d'un arrangement si avantageux pour elle, satisferait aux désirs de la France en ce qui concernait Bouillon, Luxembourg et Maestricht. Talleyrand, avant que je pusse ouvrir la bouche, dit qu'il pensait répondre que l'élection de Léopold était un objet qui était relativement indifférent au gouvernement anglais, et que celui-ci n'était disposé à faire aucun sacrifice pour l'obtenir. Je lui dis qu'il était tout à fait dans le vrai... Aujourd'hui Talleyrand m'a lu une dépêche de Sébastiani, datée du 30 et écrite avant qu'il eût pu recevoir la réponse à sa première dépêche; elle exprimait le désir que cette première dépêche fût considérée comme non avenue...» (Bulwer, t. II, p. 60, 61.)—Au même moment, à Paris, Louis-Philippe, causant librement avec lord Granville, lui insinuait que la candidature de Léopold était bien impopulaire en France, et que le gouvernement anglais, «pour la rendre plus populaire», devrait consentir à l'annexion de Marienbourg et de Philippeville. L'ambassadeur pria instamment le Roi de ne pas donner suite à sa proposition et de ne pas la rendre publique. Est-ce cet incident qui explique le contre-ordre donné par le général Sébastiani à M. de Talleyrand? (Dépêche de M. de Werther, en date du 2 avril, citée par Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. II, p. 232.)

592: Bulwer, Life of Palmerston, t. II, p. 59.

593: Lord Palmerston écrivait à ce propos à lord Granville: «Quant à la prétention que la France pourrait émettre d'être partie dans cette délibération, elle ne peut pas être admise un seul moment, quoi que Périer puisse penser ou dire... Comme ces forteresses ont été élevées, non, comme dit Talleyrand, en haine de la France, mais en crainte de la France, il serait absurde de discuter avec elle lesquelles doivent être démantelées.»

594: Bulwer, Life of Palmerston, t. II, p. 56.

595: Théodore Juste, le Congrès national de Belgique, t. II, p. 142, 143.

596: Ibid., p. 141.

597: Bulwer, Life of Palmerston, t. II, p. 60.

598: Dépêche du 25 avril 1831, (Théodore Juste, le Congrès national de Belgique, t. II, p. 151.)

599: Bulwer, t. II, p. 60.

600: Théodore Juste, le Congrès national de Belgique, t. II, p. 157.

601: Dans cette députation, composée seulement de quatre membres, on remarquait le chef de la noblesse catholique, le comte Félix de Mérode, et un membre du clergé, l'abbé Defoere. Leur présence était d'autant plus significative que le prince auprès duquel ils allaient faire une démarche était protestant. Quelques catholiques, entre autres le comte de Robiano de Boisbeck, avaient vu là une raison de repousser cette candidature. Mais la grande majorité suivait le comte de Mérode et estimait, avec l'organe le plus influent du parti, le Courrier de la Meuse, que «la question de la religion du prince, dans l'état actuel des choses et de la société en Belgique, n'était qu'une question d'une importance secondaire». On racontait d'ailleurs que l'internonce Cappacini, pressenti par lord Palmerston, aurait répondu qu'il ne considérait pas comme indispensable le choix d'un prince catholique, et qu'un protestant libéral se croirait peut-être forcé, d'être plus favorable à l'égard du culte de la majorité. (Théodore Juste, t. II, p. 146.)

602: Théodore Juste, t. II, p. 156.

603: Bulwer, Life of Palmerston, t. II, p. 77.

604: Théodore Juste, t. II, p. 164 à 166.

605: Théodore Juste, t. II, p. 191.

606: Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 102.

607: Voir, sur le commencement des affaires de Pologne, ch. V, § II.

608: Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. I, p. 260.

609: Hillebrand, Geschichte Frankreichs, p. 261 et 262.

610: Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. I, p. 268.—M. de Metternich écrivait, le 15 novembre 1831, au comte Apponyi: «Le maréchal Maison est venu me parler, il y a une dizaine de jours, du tendre intérêt de son gouvernement pour les Polonais. Je l'ai envoyé promener, en partant de nos bases connues. Je ne vous donne pas d'instructions à ce sujet, car je ne crois pas devoir d'explications à ceux qui n'ont pas le droit de nous en demander.» (Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 144.)

611: Discours du 21 février 1832.

612: Lettre du 20 juin 1831 à M. de Barante. (Documents inédits.)

613: Discours du 7 mars 1832.

614: Expression de M. Charles Greville dans son Journal, à la date du 5 août 1831.

615: Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. I, p. 241.

616: Mémoires de Stockmar.

617: Bulwer, Life of Palmerston, t. II, p. 88, 89.

618: La note par laquelle, le 4 août, le Moniteur avait annoncé que nos troupes se rendaient à l'appel du roi des Belges, avait exprimé une idée semblable. «Le Roi, disait-elle, ayant reconnu l'indépendance du royaume de Belgique et sa neutralité, de concert avec l'Angleterre, l'Autriche, la Prusse et la Russie, et les circonstances étant pressantes, obtempère à la demande du roi des Belges. Il fera respecter les engagements pris d'un commun accord avec les autres puissances.»

619: Bulwer, Life of Palmerston, t. II, p. 92 à 94.

620: Ibid., p. 90.

621: Cf. la déclaration du maréchal à la Chambre des députés, dans la séance du 13 août.

622: Bulwer, Life of Palmerston, t. II, p. 95 à 105. Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. I, p. 244, 245.—Y eut-il alors plus que cette tentative d'obtenir les petites frontières? Le 12 août 1831, lord Palmerston écrivait à lord Granville: «Je ne crois pas perdre mon temps en vous communiquant une conversation qui a eu lieu aujourd'hui entre Talleyrand et Bülow (ministre de Prusse), et que ce dernier m'a rapportée immédiatement en confidence. Nous avions une conférence. Talleyrand arriva le premier, et après lui Bülow; tous deux étaient dans le salon rouge, en attendant les autres plénipotentiaires. Talleyrand commença immédiatement à parler de la Belgique et dit à Bülow que ce pays ne pouvait aller comme il était; que Léopold était une pauvre créature, impropre à faire un roi; que les Belges étaient un assemblage de vagabonds couards, indignes d'être indépendants; que nous étions engagés dans une difficulté qui menaçait de faire sauter soit le ministère français, soit le ministère anglais;... qu'il n'y avait qu'une solution, le partage; que si la France, la Prusse et la Hollande s'unissaient, la chose serait simple, et que l'Angleterre pourrait être satisfaite avec Anvers déclaré port franc. Il insista quelque temps sur cette idée, qui était chez lui un projet ancien et préféré, jusqu'à ce que la conversation fût interrompue par l'arrivée des autres ambassadeurs.» (Bulwer, t. II, p. 91, 92.)—Peu après, le 2 septembre, le baron Stockmar, confident du roi Léopold, lui écrivait: «Je viens de chez Bülow... Talleyrand lui parle jour et nuit d'un partage de la Belgique et s'efforce de le persuader que, si la France, la Prusse et la Hollande s'entendent à ce sujet, il sera facile d'obtenir l'assentiment de l'Angleterre en déclarant ports libres les villes d'Ostende et d'Anvers. Bülow lui a toujours répondu jusqu'à présent que la Prusse ne pouvait entrer dans cet ordre d'idées...» (Mémoires de Stockmar.)—Que M. de Bülow ait grossi un peu les choses pour se faire valoir auprès de lord Palmerston et du baron Stockmar; que ces deux derniers, de leur côté, aient été disposés, par naturelle méfiance et animosité contre la France, à voir plus en noir encore la conduite de notre ambassadeur, nous le croyons volontiers; toutefois le fait en lui-même, s'il a pu être exagéré, n'a pas dû être absolument inventé. Comment l'expliquer? Nous avons vu que l'idée du partage n'était jamais apparue à notre gouvernement que comme une extrémité malheureuse à laquelle il recourrait seulement le jour où il n'y aurait plus de chance d'établir une Belgique indépendante. Faut-il croire que M. de Talleyrand, en août 1831, ait cru cette hypothèse sur le point de se réaliser? Depuis longtemps agacé par la conduite des Belges, était-il maintenant découragé par leurs revers? Ou bien ne sommes-nous en présence que d'une manœuvre du vieux diplomate, voulant peser par cette menace sur ceux avec qui il avait à traiter, et cherchant à les rendre ainsi plus maniables? Quoi qu'il en soit, la manœuvre lui était absolument personnelle, et ni le Roi ni le ministère n'y étaient associés à un degré quelconque.

623: Expression du baron Stockmar dans une lettre à Léopold.

624: Instruction adressée à M. de Bülow, en date du 28 août 1831. (Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. II, p. 242.)

625: Passim dans les Mémoires de Stockmar.

626: Hillebrand, Geschichte Frankreichs, t. I, p. 246.

627: Mémoires de Stockmar.

628: Mémoires de Stockmar.—Cf. aussi Bulwer, Life of Palmerston, t. II, p. 114.

629: Parmi les difficultés qui occupèrent à ce moment la diplomatie et l'opinion, il en est une sur laquelle il nous semble inutile de nous arrêter: c'est celle que souleva la convention du 14 décembre, intervenue, en dehors de la France, entre les quatre autres grandes puissances et la Belgique pour régler définitivement la démolition de plusieurs des forteresses bâties en 1815 aux frais des alliés. Il semblait que le gouvernement et le public français ne pussent qu'être satisfaits d'un tel résultat: mais ils se montrèrent froissés sinon du fond, du moins de la forme de la convention. De là une émotion peu raisonnable, qui fut très-vive, mais dura peu.

630: M. de Metternich écrivait, le 29 décembre 1831, à M. de Ficquelmont, ambassadeur d'Autriche en Russie: «L'affaire belge est odieuse à notre auguste maître; elle l'est à cause de son point de départ... Son point de départ, quelque effort qu'on fasse pour lui prêter une autre couleur, est la protection accordée à une rébellion.» Plus loin, le chancelier disait que les trois cours de Russie, de Prusse et d'Autriche étaient, sur ce point, «animées d'un même sentiment». Il écrivait encore au comte Apponyi, le 1er décembre: «Que Dieu préserve l'Europe d'une autre conférence sur les bases du soutien d'une révolution.» (Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 146, 222, 223.)

631: Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 146, 217 à 224, et 270 à 273.

632: Ibid., p. 222 à 224.

633: M. de Metternich écrivait, le 29 décembre 1831, à M. de Ficquelmont: «Il nous paraît impossible de prévoir à quelles extrémités le refus de ratification pourra conduire les affaires à Paris, et surtout à Londres...» (Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 224.)

634: Dépêches des envoyés sardes, citées par Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. II, p. 252.

635: Cette lettre est citée par Hillebrand, ibid., p. 252. Le texte que nous donnons n'est qu'une traduction faite d'après l'allemand.

636: Lettre du 11 février 1832, à M. de Barante. (Documents inédits.)

637: Dépêche confidentielle du 12 octobre 1835, adressée par le duc de Broglie, ministre des affaires étrangères, à M. Bresson, ministre de France à Berlin. (Documents inédits.)

638: Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 268.

639: Cet aveu mélancolique était consigné, à la date du 25 mars 1832, dans un memorandum confidentiel de M. de Pralormo, l'envoyé sarde à Vienne. (Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. I, p. 276.)

640: La duchesse de Dino écrivait de Londres à M. de Barante, le 1er mai 1832: «La ratification russe est arrivée à l'instant. Il faudra qu'elle soit terriblement conditionnelle pour qu'on ne trouve pas moyen de la considérer comme pure et simple.» (Documents inédits.)

641: Dans chaque délégation était un prolégat; une congrégation gouvernative, composée de quatre propriétaires de la province, assistait le prolégat et délibérait sur toutes les affaires; enfin un conseil provincial était nommé par le souverain sur une liste en nombre triple émanant de l'élection. Chaque commune avait un conseil municipal élu et un gonfalonier nommé par le gouvernement entre trois candidats présentes par les conseils municipaux.

642: Mémoires inédits de M. de Sainte-Aulaire.—Tous les documents qui vont être cités au cours de ce récit, sans indication de source spéciale, sont tirés de ces mémoires.

643: «L'opinion libérale en Italie, écrivait, de Turin, M. de Barante, le 31 décembre 1831, reçoit toute l'influence des réfugiés et de la faction qui, en France, a mis son espoir dans la guerre et la propagande. C'est la même exaspération, la même haine contre M. Périer et M. Sébastiani, les mêmes discours outrageants contre le roi Louis-Philippe. Une espérance succède à une autre, une illusion vient remplacer l'illusion dissipée. Ç'a été d'abord les élections, puis la majorité; après un instant de découragement, Lyon est venu réchauffer le parti, qui maintenant compte sur la discussion du budget. Il paraît qu'on a fait dire dans les Légations de ne point céder à l'autorité pontificale et de tenir bon encore un mois.» (Documents inédits.)

644: M. de Metternich écrivait au comte Apponyi, le 1er décembre 1831: «Je prévois que le gouvernement sera fort occupé; cela ne devra pas vous empêcher de traiter avec énergie l'affaire des Légations. Nous avons laissé venir les choses au point où le remède doit être porté et où, par conséquent, la nécessité de son emploi doit sauter aux yeux. La partie que nous avons jouée a été pleine de risques, et cependant nous ne nous y sommes pas refusés. M. Périer devra de nouveau reconnaître dans notre conduite une large somme d'égards pour sa position... La question n'est pas volontaire; la chose n'est pas à laisser ou à prendre; il faut l'empoigner, sans quoi elle nous tuera. C'est à faire saisir la force de cette vérité que vous et MM. vos collègues de Russie et de Prusse devez vous appliquer.» (Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 145.)

645: M. de Barante, vers cette époque, ayant cru devoir tenir un langage assez comminatoire à l'ambassadeur d'Autriche à Turin, pour le cas où il y aurait une seconde intervention, le général Sébastiani lui en exprima son déplaisir: «Un langage plus vague et moins formel, dit-il, eût été peut-être plus conforme aux relations complétement amicales et conciliantes qui existent en ce moment entre les grandes puissances, relativement à cette question. En effet, nous continuons à chercher, dans un parfait accord avec l'Autriche et nos autres alliés, les moyens de mettre fin à l'état d'anarchie qui afflige la Romagne.» (Dépêche du 14 janvier 1832, Documents inédits.)

646: Le général Sébastiani écrivait à M. de Barante, en lui rendant compte de cette décision: «Ce que nous nous proposons avant tout, c'est d'empêcher, s'il est possible, l'intervention armée de l'Autriche.» (Dépêche du 14 janvier 1832, Documents inédits.)

647: Quelques jours après, le cardinal Bernetti déclarait à M. de Sainte-Aulaire «que le cardinal Albani avait fait un usage peu judicieux du pouvoir discrétionnaire qui lui avait été confié par le Pape».

648: Le cardinal Bernetti était si peu au courant que, le 26 janvier, il déclarait à M. de Sainte-Aulaire, en l'autorisant à en transmettre l'assurance à son gouvernement, qu'aucun secours n'avait été demandé à l'Autriche, et que, suivant toute apparence, le Pape ne serait pas réduit à employer cette ressource extrême.

649: Quelques jours plus tard, le 13 mars, dans un memorandum où il rappelait tous les faits, Casimir Périer disait, au sujet de la nouvelle intervention autrichienne: «La précipitation avec laquelle elle avait lieu permettait de croire qu'elle était le résultat d'un concert préalable dont on nous avait caché l'existence; ce n'était que dans cette hypothèse qu'on pouvait se rendre compte de quelques incidents singuliers et particulièrement d'une proclamation autrichienne qui, datée du 19 janvier, trois jours avant l'appel du cardinal Albani, annonçait déjà la marche des troupes impériales. Depuis, les cours de Rome et de Vienne nous ont donné des éclaircissements qui tendent à expliquer ces malentendus d'une manière toute naturelle et à en rejeter le tort sur le zèle indiscret ou sur l'imprévoyance de leurs agents; nous sommes loin de mettre en doute la sincérité de ces explications...» (Documents inédits.)

650: La princesse de Metternich, fort animée cependant contre la France, écrivait, dans son journal intime, le 31 janvier 1832: «Je suis allée auprès de Clément (son mari), qui m'a lu un grand travail qu'il venait de terminer pour Paris. L'entrée de nos troupes à Bologne, entrée aussi inattendue qu'inutile, peut amener la chute de Périer... Nous sommes fatigués de jouer le triste rôle de police pontificale.» (Mémoires du prince de Metternich, t. V, p. 228.)

651: Cf. entre autres les conversations de M. de Bombelles, ambassadeur d'Autriche à Turin, avec M. de Barante. (Correspondance diplomatique de M. de Barante, Documents inédits.)

652: Voy. notamment la correspondance de M. de Barante. (Documents inédits.)

653: Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 270. Cf. aussi p. 307 à 310.

654: Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 310 à 316.—M. de Metternich paraît avoir un moment songé à retirer très-promptement ses troupes, afin de nous forcer à nous rembarquer, aussitôt débarqués. Il croyait ainsi nous jouer un tour et rendre notre expédition un peu ridicule. La faiblesse militaire et l'incapacité administrative du gouvernement pontifical ne lui permirent pas de donner suite à cette idée.

655: Le mot est de l'amiral de Rigny, dans une lettre à M. de Sainte-Aulaire.

656: Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 314.

657: À cette même époque, ayant reçu d'un de ses agents une dépêche où était indiquée l'idée que l'en pourrait chercher à séparer les Légations du reste de l'État romain, Casimir Périer avait repoussé très-nettement cette idée. «Le Saint-Siége, disait-il, par le respect qui s'attache à la nature de sa puissance, est encore la meilleure garantie contre les empiétements de la cour de Vienne.» (Dépêche du 9 février 1832, Documents inédits.)

658: Correspondance diplomatique de M. de Barante. (Documents inédits.)

659: M. de Sainte-Aulaire était si inquiet du tour que prenait l'entreprise sur Ancône, qu'il voulut se retirer. Casimir Périer obtint qu'il ne donnât pas suite à ce dessein.

660: À ce conseil de guerre assista le chef d'escadron Bertin de Vaux, aide de camp du général Sébastiani; il était arrivé à Ancône depuis le 20 février, sans que M. de Sainte-Aulaire eût été informé de son voyage.

661: Le commandant Gallois avait un frère fort engagé dans le parti révolutionnaire, et qui était allé se battre en Pologne. Le colonel Combes était un ancien capitaine de la garde impériale qui s'était expatrié après 1815 et n'avait repris son service qu'après la révolution de Juillet. Il devait, en 1837, trouver une mort glorieuse sur la brèche de Constantine.

662: Le commandant Gallois n'avait ouvert qu'au détroit de Messine les instructions cachetées qui lui avaient été remises. Quant au colonel Combes, peu d'heures avant d'arriver devant Ancône, il ignorait encore où il allait.

663: Quelques jours plus tard, quand il fut rappelé, le capitaine Gallois, au lieu de s'en retourner directement, comme le lui avait prescrit le gouvernement, alla se promener dans les Romagnes et eut des rapports avec les révolutionnaires italiens. M. de Barante écrivait à ce sujet, dans une dépêche en date du 5 avril 1832: «M. le comte de Latour (principal ministre du roi de Sardaigne) a été instruit avec assez de certitude que M. le commandant Gallois, en traversant l'Italie pour revenir en France, a eu des communications intimes avec les patriotes italiens. Il a dit que son dessein, en débarquant à Ancône, avait été de soulever l'Italie et de faire du drapeau tricolore le signal de la délivrance, mais que le ministère était trop pusillanime pour concevoir un tel dessein; qu'il n'y avait rien à espérer tant qu'il resterait à la tête des affaires, mais que les amis de la liberté réussiraient infailliblement à le renverser.»

664: Lettre du 8 mars 1832, citée par M. Louis Blanc, Histoire de dix ans, t. III, p. 170.

665: Toutefois, dans cette même lettre, le commandant Gallois dissimule étrangement l'infraction la plus grave qu'il ait faite à ses instructions; il dit en effet: «J'avais ordre d'attendre à Ancône un délégué de M. de Sainte-Aulaire: mais, cet envoyé ne s'étant pas présenté, j'ai jugé convenable de débarquer sans lui...» Or, comme je l'ai raconté, d'après le témoignage précis et formel de M. de Sainte-Aulaire, l'agent consulaire s'était au contraire transporté auprès du commandant Gallois et lui avait transmis les ordres de l'ambassadeur, ordres de ne rien faire jusqu'à nouvel avis. Nous ne nous chargeons pas d'expliquer par quelle équivoque ou quel malentendu le commandant a cru pouvoir nier un fait si bien établi. M. Casimir Périer lui-même avait été un moment induit en erreur par l'assertion de M. Gallois et avait par suite reproché à M. de Sainte-Aulaire sa négligence. Ce dernier se justifia par un mémoire où il rétablit les faits tels que je les ai rapportés. Plusieurs historiens, entre autres M. de Nouvion, ont eu le tort de suivre sur ce point la version du commandant Gallois.

666: C'est lui qui devait, en 1847, être condamné, avec M. Teste, par la cour des pairs, pour crime de corruption.

667: Quelques jours plus tard, le 28 février, le général Cubières écrivait d'Ancône à M. de Sainte-Aulaire: «Il ne faut pas oublier que cette affaire, si elle n'eût pas été brusquée, n'aurait jamais eu de fin.»

668: Correspondance diplomatique des ministres avec M. de Barante. (Documents inédits.)

669: «La plus parfaite intelligence, disait le Journal officiel, est établie, en ce moment, entre nos troupes et les autorités locales. Nos troupes occupent la citadelle conjointement avec celles du Saint-Siége.»

670: Séances des 6, 7 et 8 mars 1832.

671: Même embarras alors dans la presse de gauche. Le National posait, le 7 mars, ce dilemme: ou bien le drapeau tricolore se retirera honteusement, ou bien il aura un effet révolutionnaire. Il déclarait que «M. de Metternich serait fou s'il permettait que nous nous établissions à Ancône». Du reste, à l'entendre, notre intervention n'était qu'un «simulacre d'intervention»; le ministère «l'avait faite à sa taille, petite et ridicule».

672: Au même moment, le Journal des Débats, faisant écho aux discours de ses amis, disait, le 8 mars: «Garantir les États du Pape et se donner par cette garantie droit d'intervention, afin de ne pas laisser ce droit à l'Autriche seule, telle a été la politique du gouvernement... Le Pape est un prince italien, indépendant; nous devons donc maintenir l'intégrité et l'indépendance des États du Pape, et les maintenir contre l'influence d'un seul protecteur. Telle est encore une fois la pensée de notre expédition. Cette pensée est bonne; peu importent maintenant les détails, qui ne peuvent changer la chose en elle-même. Ce n'est pas une expédition de révolution, c'est une expédition d'intérêt: voilà pourquoi ce ne sera pas une cause de guerre.

673: Voyez la correspondance du chancelier d'Autriche avec le comte Apponyi, du 29 février au 23 mars 1832, et les dépêches de la même époque adressées aux autres ambassadeurs d'Autriche. (Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 273 à 284, 317 à 320.) Correspondance de l'ambassadeur français à Vienne, citée par M. d'Haussonville. (Histoire de la politique extérieure du gouvernement français, 1830-1848, t. 1er, p. 38.)

674: Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. 1er, p. 272-273, et Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 277.

675: Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. Ier, p. 272.

676: Documents inédits.

677: Dépêche du duc de Broglie à M. Bresson, en date du 12 octobre 1835. (Documents inédits.)

678: Dépêches de diplomates étrangers, citées par Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. I, p. 273, 274.

679: Journal de Ch. Greville, à la date du 16 mars 1832.

680: Dépêches citées par Hillebrand, t. I, p. 274.

681: Guizot, Mémoires, t. II, p. 302. J'ai complété le récit de M. Guizot avec les Mémoires inédits de M. de Sainte-Aulaire.

682: Nous avons trouvé le texte de cet important document dans les papiers diplomatiques de M. de Barante.

683: M. de Barante écrivait à son gouvernement, le 21 mars 1832: «J'ai communiqué le memorandum à M. de Latour; nous l'avons lu ensemble, et j'ai pu remarquer combien cette pièce avait un bon effet, combien elle lui semblait claire, démonstrative et sincère.» (Documents inédits.)

684: Quelques semaines plus tard, le 25 avril 1832, le général Sébastiani, revenant sur l'irritation extrême qu'avait témoignée tout d'abord le Czar, écrivait à M. de Barante: «Nos explications et celles que l'ambassadeur autrichien lui-même s'est empressé d'y joindre par ordre de sa cour, n'ont point tardé à rectifier de semblables impressions. M. de Ficquelmont (c'était l'ambassadeur d'Autriche) continue à tenir sur cette affaire un langage plein de modération et parfaitement propre à calmer, s'il en était besoin encore, les dernières traces d'une irritation dont la vivacité même ne comporte guère de durée... Quoique nous soyons loin de nous méprendre sur le jeu qu'a joué l'Autriche dans l'affaire d'Ancône, nous savons d'un autre côté qu'elle désire par-dessus tout la conservation de la paix, et qu'elle redoute sincèrement de nouvelles complications.» (Documents inédits.)

685: Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 218 et 223.

686: Hillebrand, Geschichte Frankreichs, 1830-1870, t. I, p. 273.

687: Dépêche adressée à M. de Barante. (Documents inédits.)

688: M. de Sainte-Aulaire fut secondé par son fils, qui, âgé de vingt et un ans, demanda lui-même à aller s'établir dans Ancône pour y tenir tête au général et aux révolutionnaires.

689: Ce double effet de l'expédition d'Ancône, augmentant l'influence de la France dans l'ensemble des États d'Italie, mais la diminuant dans l'intérieur même de l'État pontifical, explique le jugement opposé qu'en portaient deux esprits également clairvoyants et ordinairement d'accord. M. de Barante, voyant les choses de Turin, estimait l'entreprise féconde; M. de Sainte-Aulaire, les voyant de Rome, était bien près de conclure à un avortement.

690: Lettre du 3 avril 1832. (Mémoires de M. de Metternich, t. V, p. 323.)

691: 15 mai 1831, article de Carrel.

692: On ne se gênait pas pour attaquer le Roi dans ces réunions. Henri Heine, y étant entré un jour, au commencement de 1832, avait entendu l'orateur «tonner contre ces boutiquiers qui avaient été chercher pour roi Louis-Philippe, la boutique incarnée, qu'ils choisirent dans leur propre intérêt, non dans celui du peuple, qui n'était pas complice d'une si indigne usurpation». (Henri Heine, De la France, p. 59.)

693: National du 22 juillet 1830.

694: Parmi les publications de ce temps, on peut nommer le pamphlet rimé et périodique de Barthélemy, la venimeuse Némésis, qui attendait le moment où le gouvernement achèterait son silence; on la verra alors vendre sa poésie aux industriels, aux dentistes, ou même la prostituer aux descriptions obscènes.

695: Discours du 11 août 1831.

696: National, 16 juillet 1831.

697: Ibid., 16 mai 1831.

698: On disait officiellement le «palais», et non, comme avant 1830, le «château» des Tuileries. Ce mot de «château» avait été abandonné comme étant trop «féodal».

699: Ce jardin a été notablement étendu sous le règne de Napoléon III.

700: Dans le numéro du 9 février 1832, le Journal des Débats énumérait ainsi les accusations auxquelles il voulait répondre: «Tantôt on fait jouer à Louis-Philippe, comme duc de Chartres, un rôle odieux dans le procès de Louis XVI; tantôt on défigure sa conduite à l'armée et l'on tourne en ridicule Jemmapes et Valmy; ici on l'accuse d'avoir porté les armes contre son pays dans l'émigration, et l'on parle d'une camarilla de courtisans qui, comme sous Charles X, dévorent les sueurs du peuple; enfin on reproduit le reproche devenu banal de faiblesse et d'avarice.»

701: Livraison de mai 1832.

702: Écrits et discours du duc de Broglie, t. II, p. 470.

703: Il faut faire honneur à deux autres dessinateurs satiriques, Gavarni et Henri Monnier, de ne s'être pas laissé embaucher par Philipon, d'avoir dédaigné les succès grossiers de la caricature politique. «Ces erreurs-là, disait Gavarni, ne sont pas des miennes; elles ont trop de fiel et trop peu de sincérité.»

704: Mémoires d'Odilon Barrot, t. I, p. 598.

705: Voici, par exemple, le Roi travesti en vulgaire escamoteur: «Tenez, messieurs, dit-il, voici trois muscades: la première s'appelle Juillet, la seconde Révolution, et la troisième Liberté. Je prends la Révolution qui était à gauche, je la mets à droite; ce qui était à droite, je le mets à gauche. Je fais un micmac auquel le diable ne comprend goutte, ni vous non plus: je mets tout cela sous le gobelet du juste milieu, et avec un peu de poudre de non-intervention, je dis passe, impasse et contre-passe... Tout est passé, messieurs; pas plus de Liberté et de Révolution que dessus ma main... À un autre, messieurs.»

706: Le Roi, par exemple, se fait tirer les cartes: «Ton jeu, lui dit le sorcier, m'annonce qu'une femme brune que tu as épousée en juillet, et avec laquelle tu veux divorcer, te causera bien du désagrément. Le public te donnera tort; il s'ensuivra beaucoup de querelles; tu feras une perte considérable d'argent, à laquelle tu seras très-sensible, et tu entreprendras un grand voyage

707: On avait imaginé que le toupet et les épais favoris du Roi lui donnaient quelque ressemblance avec une poire. Philipon exploita cette prétendue découverte avec une insolente persistance.

708: Mémoires d'Odilon Barrot, t. I, p. 600.

709: Abdication du roi Louis-Philippe, racontée par lui-même et recueillie par M. Edouard Lemoine.

710: M. Odilon Barrot l'a avoué lui-même dans ses Mémoires. «Il faut le reconnaître, a-t-il dit, notre opposition n'avait encore ni discipline ni programme politique bien déterminé. Elle se décidait presque toujours par l'impression irréfléchie du moment.»

711: L'un des républicains d'alors, M. Sarrans, confessait «la puissance de l'impression douloureuse que le mot de république avait laissée en France, et l'effroi que ce nom inspirait encore aux contemporains de la Terreur et aux fils des nombreuses victimes qui avaient péri sous son règne». Puis, après avoir rappelé quels «affreux souvenirs assiégeaient toutes les imaginations», il ajoutait: «Voilà, il faut en convenir, ce qui, par une prévention aussi ridicule qu'injuste, et par une confusion déplorable de la république avec les excès auxquels elle servit de prétexte, avait laissé dans les cœurs une aversion prononcée pour cette dénomination gouvernementale.» M. Arago, dans un entretien qu'il avait avec le Roi, en 1832, rappelait qu'en 1830, les républicains s'étaient «soumis». «Ils avaient été forcés de convenir, disait-il, car c'était alors l'opinion à peu près unanime de la capitale et des départements, que des institutions purement républicaines jetteraient dans le pays d'inépuisables germes de discorde, dont les étrangers ne manqueraient pas de profiter pour nous attaquer.»—Nous avions déjà constaté ce discrédit et cette impopularité de la république en 1815, lorsque la Chambre des représentants avait délibéré sur le gouvernement qu'il convenait de donner à la France. (Voyez le Parti libéral sous la Restauration, p. 141.)

712: Ainsi M. Thiers avait dit, dans la proclamation où il lançait l'idée de la dynastie nouvelle: «La république nous exposerait à d'affreuses divisions; elle nous brouillerait avec l'Europe.»

713: Le National disait: «La république, qui a tant d'attraits pour les cœurs généreux, nous a mal réussi il y a trente ans»; et, un autre jour, parmi les écueils qu'on avait à éviter, il plaçait «l'utopie républicaine qui peut nous rejeter dans les folies de Babeuf». Le Globe: «La république n'a qu'un défaut, c'est de n'être pas jugée possible en France; peut-être un jour le deviendra-t-elle; peut-être est-elle le gouvernement définitif vers lequel tendent les nations; mais son siècle n'est pas venu.»

714: Béranger écrivait, le 19 août 1830: «Quoique républicain et l'un des chefs du parti, j'ai poussé tant que j'ai pu au duc d'Orléans. Cela m'a même mis en froid avec quelques amis.» Il disait aussi à cette époque, en parlant de la république: «Je ne veux pas qu'on nous donne, encore une fois, ce fruit trop vert»; il désirait qu'auparavant on «usât» la monarchie.

715: Le président déclarait «déplorer le sort de ces jeunes gens dont le cœur est plein de sentiments généreux et qui n'étaient pas nés pour l'humiliation de ces bancs»; puis il ajoutait, en s'adressant aux jurés: «Comme juges, si vous apercevez des coupables, vous sévirez; mais si vous ne remarquez dans la cause que de l'inexpérience et un enthousiasme irréfléchi, comme pères, vous saurez absoudre.»

716: Godefroy Cavaignac faisait partie des jeunes républicains que M. Thiers avait conduits au Palais-Royal, dans la soirée du 31 juillet 1830. Le duc d'Orléans ayant, dans la conversation, dit un mot des égarements de la Convention, Cavaignac l'avait interrompu avec une vivacité quelque peu impérieuse: «Monseigneur, avait-il dit, oublie que mon père était de la Convention.—Le mien aussi, monsieur,» avait repris le duc. M. Louis Blanc raconte que Cavaignac lui parlant un jour de l'Histoire de dix ans et du chapitre où hommage était rendu aux qualités militaires de son frère: «Sais-tu, lui disait-il, ce qui dans ce chapitre m'a particulièrement touché? C'est la note qui apprend au lecteur que le Cavaignac d'Afrique est mon frère. Mais pourquoi n'as-tu pas ajouté qu'il est le fils de cet autre Cavaignac...?» Il regarda le ciel et ne put continuer, tant il était ému.

717: J. Stuart Mill, racontant une visite qu'il avait faite à Godefroy Cavaignac, disait de lui: «Il répondait à la plus simple question d'un ton décidé qui vous faisait tressaillir et vous donnait le sentiment d'un pouvoir irrésistible et d'une indomptable volonté.» (J. Stuart Mill, Dissertations and discussions, t. I, p. 266.)

718: Dans un procès où plusieurs agitateurs du parti étaient impliqués, l'un d'eux, Blanqui, faisait publiquement, dès janvier 1832, la déclaration suivante: «Ceci est la guerre entre les riches et les pauvres; les riches l'ont voulue, parce qu'ils ont été les agresseurs; les privilégiés vivent grassement de la sueur des pauvres. La Chambre des députés est une machine impitoyable qui broie vingt-cinq millions de paysans et cinq millions d'ouvriers, pour en tirer la substance qui est transfusée dans les veines des privilégiés. Les impôts sont le pillage des oisifs sur les classes laborieuses.»

719: M. Quinet était leur écho, quand il écrivait: «J'ai vu moi-même, en 1830, le retour des conventionnels, exilés depuis 1815. Ce souvenir me navre encore au moment où j'écris. Personne ne leur tendit la main. Ils reparurent étrangers dans leur propre maison... Ils voulurent revoir leurs provinces natales où ils avaient été autrefois honorés, applaudis. Pas un seuil ne s'ouvrit à eux; le séjour leur devint bientôt insupportable. Après s'être convaincus qu'ils étaient incommodes aux vivants, ils se retirèrent à l'écart, dans quelque abri obscur, regrettant, comme l'un d'eux me l'a avoué, l'exil lointain d'où ils étaient sortis, et trouvant le retour pire cent fois que la mort qui ne pouvait tarder de suivre.» (La Révolution, liv. XVII, § 13.)

720: Lettre du 10 février 1832. (De la France, p. 59 et suiv.)—L'abbé Lacordaire écrivait, le 2 novembre 1832, au comte de Montalembert, en parlant des républicains: «Fous sans idées, qui n'auraient peur de rien, ni du souvenir de Marat, ni d'un autre pire, s'il y en avait.»

721: Sarrans, La Fayette après la révolution de 1830, t. II, p. 358-359.

722: National du 2 janvier 1832.

723: Ibid. du 30 août 1830.

724: Ibid. du 30 septembre 1830.

725: Articles des 12 et 21 septembre 1830.

726: Ibid. des 1er et 5 novembre 1830.—Carrel disait encore, le 22 décembre 1830: «L'intérêt bien entendu de l'immense majorité des citoyens de Paris, c'est, aujourd'hui comme au 30 juillet, la consolidation du trône élevé par la volonté nationale, parce qu'on ne peut rien mettre à la place... La démocratie absolue nous diviserait, nous armerait les uns contre les autres.»

727: Voir passim dans le National de 1831, notamment les articles des 5, 20 mai, 19 juin, 16 juillet, 5 octobre.

728: Il s'agissait de la préfecture du Cantal. On a dit, pour excuser l'imprudente insuffisance de cette offre, que l'irrégularité de la vie privée de Carrel ne permettait pas de lui donner un poste plus en vue.

729: Voir mon étude sur le Parti libéral sous la Restauration, p. 140 à 158.

730: On donnait au Cirque le Passage du mont Saint-Bernard et toute une série de pièces sur l'Empereur; à la Porte Saint-Martin, Schœnbrunn et Sainte-Hélène; à un autre théâtre, l'Empereur. Un peu plus tard, on représentait au Vaudeville Bonaparte lieutenant d'artillerie; aux Variétés, Napoléon à Berlin; à la Gaîté, la Malmaison et Sainte-Hélène, à l'Opéra-Comique, Joséphine; ou le Retour de Wagram; au théâtre du Luxembourg, Quatorze Ans de la vie de Napoléon; aux Nouveautés, Napoléon à Brienne, où le rôle de Napoléon était joué par mademoiselle Déjazet, et le Fils de l'homme, où cette même actrice tenait le personnage du duc de Reichstadt; à l'Odéon, Trente Ans de l'histoire de France, par Alexandre Dumas. Dans les petits vaudevilles du boulevard, on glissait une scène du temps de l'Empire, et, si c'était possible, on faisait paraître «l'homme» lui-même: on croyait alors le succès assuré. Il n'était pas jusqu'au théâtre miniature de M. Comte qui n'offrît un Napoléon en raccourci. À l'Ambigu, dans une apothéose de Benjamin Constant, on faisait dire par Talma à madame de Staël, dans les Champs Élysées:

...Vous n'auriez aucun travers,
Si vous n'aviez gardé rancune
Au grand héros qu'admire l'univers.

Enfin, dans une bouffonnerie sacrilége, où le christianisme était traité comme la mythologie a pu l'être, de notre temps, dans certaines opérettes, on montrait Napoléon en paradis. Il y était «seul, au-dessus de tous», et l'on y faisait chanter au vieux soldat:

On craindrait qu'un jour de goguette,
Le caporal dise au Bon Dieu:
Ot' toi d'là que j' m'y mette!

Dans chaque théâtre, on cherchait quel acteur, par sa taille, par son profil, par sa façon de mettre les mains derrière le dos, de jouer de la lorgnette, de parler bref, pouvait le mieux représenter Napoléon. Gobert, à la Porte Saint-Martin; Edmond, au Cirque, s'étaient fait ainsi une sorte de réputation. La parodie s'en mêla. Aux Variétés, on voyait arriver tous les Napoléons à la file, en bon ordre, au pas militaire, ayant en tête le petit Napoléon du Théâtre miniature. Ils se rangeaient en ligne, exécutaient au commandement tous les gestes et mouvements consacrés; ils prononçaient tous à la fois les mêmes mots historiques: «Soldats, je suis content de vous... Soldats, du haut des pyramides, etc., etc.»

731: Ordonnance du 8 avril 1831.

732: Article du 8 mars 1832.

733: Ibid. du 4 octobre 1830.

734: Ibid. du 22 mars 1834.

735: «La France,—écrivait Carrel en août 1832 au moment de la mort du duc de Reichstadt,—ne voulait pas d'un second Napoléon; c'est elle, elle seule, qui continuera le grand homme.»

736: M. Thouret fut condamné de ce chef à trois mois de prison, le 7 février 1832. Il se fera remarquer parmi les républicains les plus exaltés de 1848.

737: Ce fait est rapporté dans les Mémoires et Correspondance du roi Jérôme, et reproduit dans l'Histoire du second Empire, par M. Taxile Delord.

738: Peu de temps avant la mort de Carrel, vers 1835, le prince Louis-Napoléon lui envoya un de ses agents, M. de Persigny. La conversation s'engagea. Carrel se montra découragé de l'état du parti républicain, se plaignant surtout du manque de chef. Il fut alors question du prince. «Le nom qu'il porte, dit Carrel, est le plus grand des temps modernes; c'est le seul qui puisse exciter fortement les sympathies du peuple français. Si ce jeune homme sait comprendre les nouveaux intérêts de la France, s'il sait oublier ses droits de légitimité impériale pour ne se rappeler que la souveraineté du peuple, il peut être appelé à jouer un grand rôle.» (Laity, Le prince Napoléon à Strasbourg. Paris, 1838.)

739: C'est encore M. Laity qui a fait cette révélation. Voici comme il raconte le fait: «En 1833, le général La Fayette fit dire au prince qu'il désirait beaucoup avoir une entrevue avec lui... Le rendez-vous fut donné. Le général reçut le prince avec la plus grande cordialité; il lui avoua qu'il se repentait cruellement de ce qu'il avait aidé à faire en Juillet; mais, ajoutait-il, la France n'est pas républicaine, et nous n'avions alors personne a placer à la tête de la nation; on croyait Napoléon II prisonnier à Vienne. Il engagea fortement Napoléon-Louis à saisir la première occasion favorable de revenir en France, car, disait-il, ce gouvernement-ci ne pourra pas se soutenir, et votre nom est le seul populaire; enfin il lui promit de l'aider de tous ses moyens, lorsque le moment serait arrivé.»

740: La Monarchie de 1830 (1831).

741: Lettre du 22 juin 1831. Mémoires de La Fayette, t. VI.

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