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Histoire de la vie et de l'administration de Colbert

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[249] Ibidem. Lettre du 7 mai.

[250] Ibidem.

[251] Ibidem.—La première assemblée générale, dit Raynal, eut lieu en 1675. Toutes les ventes effectuées jusqu'alors par la Compagnie ne s'élevèrent qu'à 4,700,000 livres. Des 5 millions versés par les actionnaires et des 4 millions prêtés par le gouvernement, il ne restait plus que 2,500,000 livres. C'étaient 6,500,000 livres de perte en neuf ans. Pour rassurer les esprits, le roi fit don de tout ce qu'il avait avancé. (Hist. philosoph., liv. IV.)

[252] Recherches sur les finances, par Forbonnais, année 1679. Colbert avait d'abord donné 10 livres par tête de nègre à tous ceux qui voudraient faire la traite; mais, dit Forbonnais, il revint bientôt aux idées d'exclusif qui dominaient alors dans les têtes et fonda la Compagnie du Sénégal. En 1675, nouveau privilège pour la côte de la Guinée, depuis la rivière de Gambie, à condition de porter tous les ans huit cents nègres aux colonies. L'inexécution du contrat le fit casser, et le privilège passa à la Compagnie du Sénégal, qui eut dès lors deux mille nègres à transporter tous les ans avec la même prime de 13 livres.

[253] Biblioth. roy., Mss. Colbert et Seignelay, t. V, cote 14, pièce 3.

[254] Arch. de la mar., Registre des despesches, années 1670 et 1671.—Recherches sur les finances, année 1679.

[255] Biblioth. roy. Registre des despesches, année 1669.—Voir, à la fin du volume, l'Édit de nomination de la Compagnie du Nord; pièce justificative, n. VII.

[256] Biblioth. roy., Registre des despesches, etc., année 1669.—Arch. de la mar., Registre des despêches, etc., année 1671.

[257] Arch. de la mar., Registre de 1672.—Cette compagnie fut bientôt obligée de se dissoudre. Ce n'était pourtant pas une compagnie privilégiée, c'est-à-dire jouissant d'un privilège exclusif; mais entre autres avantages qui lui furent faits, Colbert lui avait prêté 200,000 livres pendant deux ans sans intérêt, et il lui était accordé une prime de 10 livres par pièce de drap qu'elle transporterait dans le Levant. Malgré cela, elle ne put soutenir la concurrence particulière et liquida en perte. (De la balance du commerce et des relations commerciales de la France dans toutes les parties du globe, particulièrement à la fin du règne de louis XIV et au moment de la Révolution; par Arnould, sous-directeur du bureau de la balance du commerce; 3 vol., dont un de tableaux. Paris, 1791, t. 1, p. 247.)

[258] Histoire de la Compagnie des Indes; pièces justificat.—Hist. phil., etc., liv. IV.

[259] Documents authentiques et détails curieux sur les dépenses de Louis XIV, par Gabriel Peignot.—Il y dans ce volume deux lettres très-curieuses et très-humbles de Mézerai à Colbert, au sujet de la réduction de sa Pension.

[260] Chapelain ne s'oublia pas dans la sienne; il y dit de lui que, «s'il ne s'était point renfermé dans le dessein du poëme héroïque de la Pucelle, qui occupe toute sa vie, il ne ferait peut-être pas mal l'histoire de laquelle il sait assez bien les conditions» (Documents authentiques, etc., etc.). Dans la première satire de Boileau, qui parut en 1667, il y avait d'abord huit vers concernant la mission donnée par Colbert à Chapelain. Ils commençaient ainsi:


Enfin je ne saurais, pour faire un juste gain,
Aller, bas et rampant, fléchir sous Chapelain...

Ces vers furent supprimés dans l'édition de 1674, année où Boileau obtint une pension. Le satirique s'humanisait.

[261] Desmaretz était auteur de deux poëmes ayant pour titre Clovis, Magdelaine, etc. Costar l'appelait aussi le plus ingénieux des poëtes français, l'Ovide de son temps. La camaraderie littéraire date de loin.

[262] Boileau a dit de lui, dans sa onzième satire:


Si je veux d'un galant dépeindre la figure,
Ma plume pour rimer trouve l'abbé de Pure.

Sans être ni propre ni galant, dit Brossette, l'abbé de Pure affectait un air de propreté et de galanterie. Suivant ce commentateur, l'abbé de Pure distribuait une espèce de parodie où Boileau était convaincu par Colbert d'avoir fait des libelles contre le gouvernement. C'est ce qui lui valut les vers qu'on vient de lire.

[263] On se rappelle les vers de Boileau contre les abbés Cottin et Cassagne dans la satire du Repas:


Moi qui compte pour rien ni le vin ni la chère,
Si l'on n'est plus au large assis en un festin
Qu'aux sermons de Cassagne et de l'abbé Cottin.

Les abbés Cassagne et Cottin étaient tous deux de l'Académie Française. L'abbé Cassagne, dit Brossette dans ses notes sur Boileau, était d'une humeur très-mélancolique. Nommé pour prêcher à la cour, la crainte du ridicule l'empêcha de s'y produire. Alors il redoubla d'ardeur pour le travail; mais sa raison y succomba, et il fallut le faire renfermer à Saint-Lazare.

[264] C'est le même dont il a été question dans la partie de cette histoire relative à la naissance de Colbert, et qui lui a appliqué l'épitaphe: A parvo existens, etc.

[265] Racine n'avait alors que vingt-quatre ans, et il n'avait encore composé que l'ode la Nymphe de la Seine, à l'occasion du mariage du roi. C'est cette ode qui lui valut la pension de 600 livres pour laquelle il figure sur cette première liste. Plus tard, elle fut portée à 2,000 livres, sans compter les autres faveurs et la gratification comme historiographe.

[266] Abrégé chronologique du président Hénault, année 1663.

[267] Mes voyages aux environs de Paris, par J. Delort. 2 vol, in-8º. t. II, p. 193 et suiv.—Cité par M. Peignot.

[268] Le Spectateur, t. III, p. 87 et suiv., article de M. Depping.—Voir, au sujet de ce projet de Louis XIV, des pièces justificatives très-curieuses publiées dans la première édition de l'Histoire de la Marine, par M. Eugène Sue.—Hermann Conring est désigné sous le nom de Conringius dans une lettre circulaire adressée par Colbert, le 20 février 1671, à MM. le comte Graziani, Carledati et Viviani à Florence, Heinsius à Stockholm, Conringius à Helinstad, Gronovius à Leyde, Ottavio Ferrari à Padoue, et Hevelius à Dantzig. La lettre est ainsi conçue: «Monsieur, l'application que vous continuez de donner aux belles-lettres, et les advantages que le public recevra de vos veilles, conviant le Roy de vous continuer ses grâces, Sa Majesté m'a ordonne de vous faire tenir la gratification qu'elle a accoustumé de vous donner tous les ans; c'est de quoy je m'acquitte, vous assurant que je suis toujours, etc., etc.» (Arch. de la mar., Registre des despesches, année 1671.)

[269] Histoire de la vie et des ouvrages de La Fontaine, par M. Walckenaer, liv. IV.

[270] Collection des anciennes lois françaises, etc.—L'Académie de Peinture et de Sculpture de Paris avait été fondée en 1648; celle de Rome fut fondée par Colbert en 1665; cependant les médailles pour les deux académies portent la date de 1667.

[271] Voici ce que Louis XIV lui-même dit de cette devise dans ses Instructions pour le Dauphin, année 1662: «Ceux qui me voyoient gouverner avec assez de facilité et sans être embarrassé de rien, dans ce nombre de soins que la royauté exige, me persuadèrent d'ajouter le globe de la terre, et pour âme nec pluribus impar; par où ils entendoient, ce qui flattoit agréablement l'ambition d'un jeune roi, que, suffisant seul à tant de choses, il suffiroit sans doute à gouverner d'autres empires, comme le soleil à éclairer d'autres mondes, s'ils étoient également exposés à ses rayons. Je sais qu'on a trouvé quelque obscurité à ces paroles, et je ne douta pas que l'Académie n'en eût pu fournir de meilleures; mais celles-là étant déjà employées dans les bâtiments à une infinité d'autres choses, je n'ai pas cru à propos de les changer.» Œuvres de Louis XIV, t. II. Il est certain que cette devise était non-seulement très-ambitieuse, mais très-obscure, et qu'elle ne signifiait nullement ce qu'elle avait la prétention d'exprimer. C'est l'opinion de Voltaire, Siècle de Louis XIV, chap. XXV.

[272] Documents authentiques, etc., p. 133, en note.—Les premiers membres de l'Académie des Sciences furent MM. Carcavi, Roberval, Huyghens, Frenicle, Picard, Duclos, Bourdelin, de La Chambre, Cl. Perrault, Auzout, Pecquet, Buot, Gayant, Mariotte et Marchand. Peu de temps après, Cassini fut appelé de Bologne où il était professeur, et il en fit aussi partie.—(Mémoires de Charles Perrault, liv. Ier.)

[273] Gazette de France de l'année 1667, nº 52, citée dans la notice sur Colbert, par Lemontey.

[274] Mémoires de Charles Perrault, livre III.

[275] Biblioth. roy. Mss. Journal des bienfaits du roy. Suppl. français. 579.

[276] Neuvième lettre à mes commettants, par Mirabeau.

[277] Leçons d'histoire prononcées à l'École normale en l'an III (1795), p. 141. Paris, 1799, in-8º.—L'erreur de Volney vint, en partie sans doute, d'avoir calculé le prix du marc d'argent, sous Louis XIV, à 16 livres, tandis qu'il valut 26 livres 10 sous de 1641 à 1679; 29 livres 6 sous de 1679 à 1690, et 30 livres de 1670 à 1675. Le marc d'argent (8 onces) vaut aujourd'hui 54 francs.

[278] Voir pour les détails: 1º Documents authentiques sur les dépenses de Louis XIV, par M. Peignot; 2º l'ouvrage intitulé: États au vrai de toutes les sommes employées par Louis XIV à Versailles, Marly et dépendances; au Louvre, Tuileries, canal du Languedoc, secours aux manufactures, pensions aux gens de lettres, depuis 1661 jusqu'en 1710, par M, Eckard; Versailles, 1836. L'ouvrage de M. Eckard, postérieur de quelques années à celui de M. Peignot, éclaircit complètement cette intéressante question. Il y a, entre les calculs de ces deux écrivains, une différence de 10 millions; j'ai adopté ceux de M. Eckard, qui paraissent plus complets.

[279] Mémoires de Charles Perrault, livre II.

[280] Documents authentiques sur les dépenses de Louis XIV, par Gabriel Peignot.—Essais sur Paris, par Sainte-Foix.—Mémoires de Charles Perrault; livre II: voici le portrait que fait Perrault du cavalier Bernin. «Il avait une taille un peu au-dessous de la médiocre, bonne mine, un air hardi; son âge avancé et sa grande réputation lui donnaient encore beaucoup de confiance. Il avait l'esprit vif et brillant et un grand talent pour se faire valoir; beau parleur, tout plein de sentences, de paraboles, d'historiettes et de bons mots dont il assaisonnait la plupart de ses récits.»

[281] M. Montyon, dans ses Particularités sur les ministres des finances, et M. Dupont, dans son introduction aux Fastes de la Révolution française, donnent quelques extraits de ce mémoire, mais sans en indiquer l'origine. Bien que je n'en aie pas trouvé de trace dans mes recherches, je n'ai pas cru devoir négliger ce document très-important en raison des remontrances qu'il contient et qui font le plus grand honneur à Colbert. D'après M. Montyon, ce mémoire commence ainsi: «Voici, Sire, un métier fort difficile que je vais entreprendre; il y a près de six mois que je balance à dire à Votre Majesté les choses fortes que je lui dis hier et celles que je vais encore lui dire. Je fais, auprès de Votre Majesté, le métier sans comparaison le plus difficile de tous; il faut, de nécessité, que je me charge des choses les plus difficiles et de quelque nature qu'elles soient. Je me confie en la bonté de Votre Majesté, en sa haute vertu, en l'ordre qu'elle nous a souvent donné et réitéré de l'avertir au cas qu'elle allât trop vite, et en la liberté qu'elle m'a souvent donnée de lui dire mes sentiments...» M. Dupont paraît avoir réuni deux mémoires en un seul; le dernier serait d'une date postérieure et se rapporterait plutôt à l'année 1670.

[282] Ces revues donnaient lieu à des caricatures et à des libelles qu'on affichait dans Paris. Un de ces derniers portait pour titre, au sujet d'une revue qui devait avoir lieu à Moret, près de Fontainebleau: «Louis XIV donnera les marionnettes dans les plaines de Moret.» Colbert ne craint pas d'en parler au roi dans son mémoire. Un autre libelle, distribué dans les maisons, portait ces mots: Parallèle des sièges de La Rochelle et de Moret, faits par les rois Louis XIII et Louis XIV. «Je sais bien, dit Colbert à ce sujet, que ces sortes d'écrits ne doivent entrer pour rien dans les résolutions des grands princes; mais je crois qu'ils doivent être considérés dans les actions indifférentes qui requièrent l'approbation publique.» Que de raison dans ce peu de mots!

[283] Louvois, secrétaire d'État de la guerre.

[284] États au vrai, par M. Eckard, d'après un manuscrit de la Bibliothèque royale, intitulé: Comptes des bastiments du Roy: Fonds Saint-Martin, 92, in-4º de 54 feuilles. Le livre de M. Eckard donne séparément la dépense de la maçonnerie, plomberie, menuiserie, etc., etc.

[285] Avec son exagération habituelle, le duc de Saint-Simon estime que, pour Marly seul, en y ajoutant la dépense des voyages, on ne dira point trop en parlant par milliards. (Mémoires, etc., t. XII, ch. iv.) A ce compte, Volney aurait pu porter le total de la dépense pour bâtiments à 30 ou 40 milliards.

[286] Ce monument était situé à l'extrémité du faubourg Saint-Antoine, sur la place dite depuis du Trône, parce qu'on y dressa un trône magnifique pour Louis XIV et Marie-Thérèse, lorsqu'ils firent leur entrée dans la capitale, le 20 août 1660. Dix ans après, la ville de Paris résolut d'y faire élever un arc de triomphe. Perrault en donna les dessins. Construit en pierre jusqu'à la hauteur des piédestaux des colonnes, l'arc fut achevé en plâtre pour former un modèle de ce qu'il devait être. Comme il menaçait ruine, on le démolit en 1716. Il n'en reste plus que la gravure de Sébastien Leclerc. (Note de M. Eckard.)

[287] On me saura gré de reproduire à ce sujet une note très-judicieuse de M. Montyon. «L'Hôtel des Invalides devait-il être un palais? Était-il plus convenable qu'il ne fût qu'un hospice bien approvisionné? Tous les invalides devaient-ils être rassemblés? N'aurait-il pas été plus utile qu'ils fussent dispersés dans les provinces, où ils auraient pu être de quelque utilité, où leur entretien eût été moins dispendieux, où la dépense de leur entretien eût versé des fonds dans des cantons qui en manquaient? C'est M. de Louvois qui a dû peser ces questions, puisque c'est lui qui a fondé cet établissement; il n'est pas sans vraisemblance qu'il a sacrifié à une vanité que trop souvent Louis XIV prit pour de la grandeur» (Particularités sur les ministres des finances).

[288] Ce chiffre est approximatif. Les États au vrai, publiés par M. Eckard, ne donnent pas le chiffre exact de la dépense faite au Val-de-Grâce; seulement M. Eckard la porte à 3 millions, d'après d'autres documents.

[289] Le canal du Languedoc, qui a 54 lieues de longueur, coûta 17 millions (voir au chap. suiv). Aujourd'hui, une lieue de canal coûte environ 600,000 francs. D'après cela, il suffirait de doubler la somme dépensée par Louis XIV pour avoir sa représentation actuelle. Au surplus, une évaluation exacte, mathématique, me paraît impossible, et je ne prétends donner, à ce sujet, que des indications. L'essentiel était de rétablir le chiffre de la dépense effective, en monnaie du temps.

[290] Mémoires pour servir à l'histoire du Languedoc, par feu M. de Basville, intendant de cette province. Amsterdam (Marseille), 1734. M. de Basville-Lamoignon a été intendant du Languedoc de 1685 à 1710.

[291] Histoire du canal de Languedoc, par les descendants de Pierre-Paul Riquet de Bonrepos, I vol. in-8. Il existe une autre histoire du canal de Languedoc, par le général Andréossy qui attribue à un géomètre de ce nom, l'honneur d'avoir fait les études du canal; mais cette assertion est positivement contraire à toutes les pièces officielles, au témoignage de Vauban et à la correspondance de Colbert. Répondant sans doute à quelques prétentions contemporaines, M. de Basville dit aussi très-formellement à ce sujet que Riquet fut l'inventeur, l'entrepreneur et le seul directeur du canal des deux mers.

[292] Histoire du canal de Languedoc. Archives du canal.

[293] Ibidem.

[294] Recherches sur les finances, etc., État des dépenses de l'année 1670.

[295] Lettre à M. Barillon (intendant de Picardie), contenant la relation des travaux qui se font en Languedoc pour la communication des deux mers, par M. de Froidour. Toulouse, 1672. Cette brochure, qui est très-curieuse et dont l'Histoire du canal de Languedoc donne quelques extraits, se trouve à la Bibliothèque royale, Mss., dans le portefeuille Fontanieu, nos 717-718, Commerce, canaux, manufactures, etc. M. de Froidour, auteur de la relation dont il s'agit, était lieutenant général au bailliage de la Fère et commissaire-député en Languedoc pour la réformation générale des eaux et forêts. On trouve de nombreuses lettres de lui dans la correspondance adressée à Colbert.

[296] Histoire du canal de Languedoc. Archives du canal.

[297] Arch. de la mar., Registres des despesches, année 1672. La lettre précédente ne se trouve pas dans le registre des despesches, et l'Histoire du canal de Languedoc ne donne pas celle de Colbert au fils de Riquet.—Pendant la plus grande partie du règne de Louis XIV, le rêve des courtisans et des ingénieurs fut d'amener de l'eau à Versailles. On ne saurait croire à combien de projets ce caprice du roi donna lieu. Riquet lui-même proposa à Colbert de détourner une partie de la Loire et de la conduire sur la montagne de Satori d'où on l'aurait dirigée à volonté. Cette entreprise ne devait coûter, disait-il, que 2,400,000 livres, et le traité allait être signé, lorsque Perrault, commis à la surintendance des bâtiments, suggéra à Colbert l'idée de faire examiner auparavant par l'Académie des Sciences si l'entreprise était praticable. Colbert suivit ce conseil, et, sur l'avis de l'Académie qui fit faire le nivellement des terrains avec beaucoup de soin, ce projet fut abandonné. (Mémoires de Charles Perrault, livre III.)

[298] Mémoires pour servir à l'histoire du Languedoc, par M. de Basville.

[299] Histoire du canal de Languedoc.

[300] Collection des anciennes lois françaises, etc. C'est par erreur que l'édit concernant ce canal y est intitulé Édit pour la construction du canal de Loing. Ce n'est qu'en 1720 que le duc d'Orléans fit faire le canal de Loing, parce que la rivière de ce nom était devenue impraticable de Montargis à la Seine.

[301] Dictionnaire hydrographique de la France, par Moithey, Paris, 1787.

[302] Collection des anciennes lois françaises, etc.

[303] En ce qui regarde les douanes, voici comment Colbert avait lui-même formulé son système, dans un mémoire présenté au roi: «Réduire les droits à la sortie sur les denrées et sur les manufactures du royaume; diminuer aux entrées les droits sur tout ce qui sert aux fabriques; repousser, par l'élévation des droits, les produits des manufactures étrangères. (Recherches sur les Finances, etc.)—Les deux premiers articles de ce programme sont inattaquables; on verra plus loin les funestes conséquences qu'entraîna le dernier, tel qu'il fut exécuté par Colbert.

[304] De l'Organisation industrielle de la France avant le ministère de Colbert, par M. L. Wolowski; mémoire lu à l'Académie des Sciences morales et politiques, le 11 mars 1843, et inséré dans la Revue de Législation et de Jurisprudence de la même année.—Apologie du Système de Colbert ou Observations juridico-politiques sur les jurandes et maîtrises d'arts et métiers. Amsterdam, 1781 (Bibliothèque royale; F. 4480-6). Il y a à la fin du volume un Extrait des principaux règlements intervenus sur le fait des arts et métiers, depuis 1539 jusqu'en 1767.

[305] «Il y a eu à ce sujet vingt ou trente mille jugements, avis des chambres et bureaux de commerce.... Combien de temps perdu, combien de frais, de factums, d'animosités, de haines et de querelles pour établir la démarcation entre un habit neuf et un vieil habit!» (Rapport sur les jurandes et maîtrises, par Vital Roux, p. 24, cité par M. Wolowski.) Les communautés de Paris, écrivait Forbonnais vers 1750, dépensent annuellement près d'un million en procès.—Autre inconvénient. De temps en temps, l'État aux abois créait des lettres de maîtrises et les mettait en parti, comme fit Colbert en 1673, au début de la guerre. Les fils de maîtres ne pouvant être reçus avant que la vente de ces lettres ne fût finie, les communautés empruntaient de l'argent pour les acheter. Puis, elles levaient des droits excessifs sur les récipiendaires, et sur les marchandises, soit pour rembourser, soit pour payer les intérêts. Il est telle communauté dans Paris, ajoutait Forbonnais, qui doit quatre à cinq cent mille livres, dont la rente est une charge sur le public, sur le commerce, et une occasion de rapines. (Recherches sur les Finances, année 1672.)

[306] De l'Organisation industrielle avant Colbert, etc. M. Wolowski a, le premier, restitué son vrai sens à l'édit de 1581, édit très-libéral relativement à ceux qui l'avaient précédé de même qu'à ceux qui suivirent, et sur la portée duquel on s'était mépris depuis un siècle, à la suite de Forbonnais.

[307] De l'Organisation industrielle avant Colbert, etc.

[308] Recueil des règlements généraux et particuliers concernant les manufactures et fabriques du royaume. 4 vol. in-4º.—Imprimerie royale, 1730-1740. Ce recueil est exclusivement relatif aux états qui s'occupaient de la fabrication des étoffes. Les autres états, tels que les perruquiers, fondeurs, maçons, imprimeurs, limonadiers, menuisiers, lapidaires, etc., etc., avaient tous leurs statuts, et ces statuts différaient dans chaque ville. La Bibliothèque royale et celle de l'Arsenal en possèdent une grande partie.

[309] Il faut tout dire: Colbert ne fut pas toujours d'avis d'accorder aux commerçants une confiance sans limites; le 28 juin 1669, il priait M. de Souzy, intendant à Lille, d'observer «qu'en matière de commerce, il était bien essentiel de ne pas accueillir trop facilement les propositions des marchands, lesquels ne tendent qu'à soulager le commerce particulier sans se soucier du général» (Biblioth. roy., Mss, Registre des despesches, etc., nº 204).

[310] Recueil des règlements, etc., t. II. p. 408.—Statuts et règlements pour la manufacture des serges d'Aumale.

[311] Recueil, etc., etc., t. I, p. 1.

[312] Recueil des règlements, etc., passim. Voyez la table analytique, t. IV.—Encyclopédie méthodique, Finances: article Maîtrises. Cet article très-curieux est de Roland de la Platiere, qui était lui-même inspecteur des manufactures et qui fut ministre pendant la Révolution.

[313] Recueil des règlements, etc., etc., t. III, p. 215 et suiv. Statuts et règlements pour les manufactures de drap de Carcassonne, etc.

[314] Recueil des règlements, etc., t. I, p. 283.

[315] Dictionnaire portatif du Commerce, contenant l'origine historique de toutes les communautés d'arts et métiers, l'abrégé de leurs statuts, etc. 1 vol. Paris, 1777.—Voir aussi dans la Collection des anciennes lois françaises, à la date du mois de mars 1673, un édit portant que ceux qui font profession de commerce, denrées ou arts, qui ne sont d'aucune communauté et jurande, seront établis en corps, communauté, et qu'il leur sera accordé des statuts.

[316] Recueil des règlements, etc. Instruction aux commis des manufactures, t. 1, p. 65.

[317] Des anciens règlements et privilèges, par M. Renouord; Journal des Éconimistes, t. VI. Août 1843.—Un grand nombre de ces largesses n'eurent, au surplus, que des résultats négatifs. En Bourgogne, par exemple, vainement les États alléguèrent que «la province estant propre à la culture des terres et au vignoble, il estoit plus utile pour elle d'avoir force laboureurs et vignerons que des artisans, et que l'établissement des manufactures, pour estre de grands frais, seroit difficile et sans utilité.» Colbert exigea à plusieurs reprises des allocations de 30 à 50,000 livres pour soutenir les nouvelles manufactures. (Une Province sous Louis XIV, p. 192 et 193.) On établit donc, là et ailleurs, à grands frais, des fabriques de draps, de serges, etc. Mais dès qu'on les abandonna à elles-mêmes, ces fabriques tombèrent, et il n'en fut bientôt plus question.

[318] De 1661 à 1710 seulement, les manufactures des Gobelins et de la Savonnerie ont coûté au trésor 3,945,643 livres. (Eckard, État au vrai des dépenses de Louis XIV.) Le même document porte à 1,707,148 livres les dépenses pour manufactures établies en plusieurs villes. Les encouragements au commerce et manufactures figurent pour 500,000 livres par an sur la plupart des budgets des dépenses qui se rattachent à l'administration de Colbert. (Forbonnais, Recherches sur les finances.)—Au surplus, Colbert ne se dissimulait pas le mauvais coté des encouragements. Voici ce qu'il disait à ce sujet. «Il faut observer que les marchands ne s'appliquent jamais à surmonter par leur propre industrie les difficultés qu'ils rencontrent dans le commerce, tant qu'ils espèrent trouver des moyens plus faciles par l'autorité du Roy, et c'est pour cela qu'ils y ont recours, pour tirer quelque avantage de toute manière, en faisant craindre le dépérissement entier de leur manufacture.» (Arch. de la mar., Registre des despesches, année 1671; lettre du 2 octobre à l'intendant du Languedoc.)

[319] Œuvres de Louis XIV. Mémoires historiques, aunée 1666, t. II.

[320] Histoire de l'économie politique, par M. Blanqui, t. I, chap. XXVI.

[321] L'estame est une laine tricotée à l'aiguille.

[322] Très-humbles remontrances au Roi par les six corps des marchands de la ville de Paris sur le fait du commerce, etc. (Recherches sur les finances, etc., année 1661.)

[323] Biblioth. roy., Mss. Mémoires sur le commerce et les finances de la France, de l'Angleterre et de l'Espagne; Commerce d'Angleterre. 1 vol. in-fol. suppl. franç. 1792.

[324] Mémoires de Jean de Witt, t. VI, p. 182, cités par M. Blanqui, Histoire de l'économie politique, t. I, chap. XXVI.—En 1646, on ne fabriquait en France que des draps très-grossiers. A cette époque, le roi accorda aux sieurs Binet et Marseilles un privilége de vingt ans pour fabriquer des draps fins. Ils s'établirent à Sedan, et à l'expiration de leur privilége, ils possédaient dans cette ville ou aux environs, cinq ou six cents métiers dont les produits rivalisaient dès lors avec les plus beaux draps de l'Angleterre et de la Hollande. En 1698, au contraire, le nombre des métiers de Sedan était réduit d'environ moitié (État de la France, par M. de Boulainvilliers. 3 vol. in-fol.; Généralités de Paris et de Champagne, article Commerce). Cet ouvrage est le résumé de tous les Mémoires qui avaient été demandés en 1698 aux intendants par le duc de Bourgogne, sur l'organisation administrative, ecclésiastique, judiciaire, sur les ressources et la population de leur province.

[325] Mémoires de l'abbé de Choisy, liv. II.—L'extrait suivant des Soupirs de la France esclave (1er Mémoire) emprunte une grande force des réflexions si judicieuses de l'abbé de Choisy. Il est juste de rappeler toutefois que ce livre a été écrit, en 1698, dans un esprit essentiellement hostile au gouvernement. «Il n'y a point de rigueurs et de cruautés qui n'ayent été exercées par les fermiers des douanes sur les marchands; mille friponneries pour trouver lieu de faire des confiscations; des marchandises injustement arrêtées se perdent et se consument. Outre cela, certains marchands par la faveur de la Cour mettent le commerce en monopole, et se font donner des privilèges pour en exclure tous les autres, ce qui ruine une infinité de gens. Et enfin, bien loin que la défense des marchandises étrangères ait bien tourné pour le commerce, c'est ce qui l'a ruiné. On ne pense pas que l'âme du commerce c'est l'argent, et que la vie de l'argent, c'est le mouvement. Le commerce ne s'entretient que par le mouvement qui se fait de l'argent d'un pays à l'autre. Nous envoyons aux étrangers nos blés, nos vins, nos manufactures, ils nous envoyent leurs poissons salés, leurs espiceries et leurs estoffes, et l'argent roule par ce moyen. Nous avons appris aux étrangers un secret dont ils se servent pour nous ruiner. Nous avons voulu nous passer de leurs estoffes de laine; ils ont trouvé moyen d'établir des manufactures de soye et d'imiter nos estoffes; ce gui est cause que ce commerce est entièrement ruiné, et que de sept ou huit mille métiers qui travailloient à Tours, il n'en reste pas aujourd'hui huit ou neuf cents. Et tout cela par le pouvoir despotique et souverain qui se pique de faire tout à sa fantaisie, de donner à tout un nouveau train, et de réformer toutes choses par un pouvoir absolu. La persécution des Huguenots, autre effet de cette puissance tyrannique, a mis la dernière main à la ruine du commerce. Parce que ces gens étoient exclus des charges, ils s'étoient entièrement jetés dans le commerce des bleds, vins, manufactures; la persécution qu'on a exercée contre eux les a obligés de se retirer, etc., etc.»

[326] Mémoires historiques, par Amelot de la Houssaye. «Cela m'a été conté, ajoute-t-il, par un maître des requêtes présent à l'assemblée.» Au surplus, le témoignage de cet écrivain ne saurait être suspect; car voici le jugement qu'il porte de Colbert: «De tous les ministres de France ou étrangers à qui j'ai eu l'honneur de parler en ma vie, je n'en ai point connu qui fussent à beaucoup près aussi habiles ni aussi courageux que M. Colbert. C'est un témoignage que je dois à sa mémoire, malgré tout ce qu'on a dit ou écrit contre lui.»

[327] Mémoires concernant les impositions et droits en France, par Moreau de Beaumont, t. III, p. 505.

[328] Tarif général des droits de sorties et d'entrées du royaume, 1664-1667.

[329] Arch. de la mar. Registre des despesches, etc. Lettre du 3 septembre 1670.

[330] Ibidem. Lettre du 29 août 1670.

[331] Arch. de la mar., Registre des despesches. Lettres du 8 août 1670 et du 24 avril 1671.

[332] Ibidem. Lettre du 13 novembre 1670.

[333] Recueil des règlements, etc. Arrest qui ordonne des peines contre les marchands et ouvriers qui fabriquent et mettent en vente des marchandises défectueuses et non conformes aux règlements. T. I, p. 524.

[334] Recherches sur les finances, année 1667.

[335] Arch. de la mar. Expéditions concernant le commerce de 1660 à 1683.

[336] Arch. de la mar. Registres des despesches, etc. Lettres du 27 octobre 1671 et du 3 décembre 1672.

[337] Biblioth. roy., Mss. Lettres adressées à Colbert, année 1677. Les entrepreneurs de la manufacture de bouracan de La Ferté-sous-Jouarre se plaignent à Colbert de ne plus vendre leurs marchandises, bien qu'ils aient établi des magasins à Lyon, Rouen, Nismes, et que les prix soient tombés de 70 à 55 livres, ce qui fait qu'ils perdent 10 livres par pièce. En outre, les fonds qui leur avaient été promis, ne leur ayant pas été payés en entier, ils demandent de suspendre leur fabrication et de compter de clerc à maître, afin d'éviter leur ruine totale.

[338] Recherches sur les finances, etc., année 1667.

[339] Recueil des règlements, etc., t. II, p. 228.

[340] Je ne voudrais pas médire d'Isaac Vossius, mais je dois constater que les pensions aux savants étrangers avaient été supprimées avant 1680.

[341] Recherches et considérations sur la population en France, par Moheau. 1 vol. Paris, 1778.—La Dîme royale, par Vauban. Collection des principaux économistes, t. I, p. 121, édition Guillaumin.—De la Balance du Commerce et des Relations commerciales extérieures de la France à la fin du règne de Louis XIV et à la Révolution; par Arnould. L'auteur de cet ouvrage donne à ce sujet quelques renseignements assez curieux, un peu hasardés, peut-être, dans certaines parties, et que je reproduis avec toute la réserve que commandent les travaux statistiques de ce genre.

  A la fin
du XVIIe siècle.
A l'époque
de la Révolution.
 
    Population de la France, d'après les Mémoires des intendants 20,093,000 hab. 24,677,000 hab.
    Contributions (non compris les sommes votées par les pays d'États pour leur administration intérieure) 260,748,000 livr.[*] 568,000,000 livr.
    Estimation du numéraire effectif de la France 800,000,000 » 2,000,000,000 »
    Valeur du produit territorial et de l'industrie en France 1,984,800,000 » 3,400,000,000 »
    Dépenses générales de la France 304,670,000 » 633,213,000 »
    Montant de la dette publique de la France 4,500,000,000 » 4,132,000,000 »
    En 1700, la contribution de chaque individu aux dépenses générales du royaume, en calculant cette contribution d'après la valeur de l'argent en 1790, était évaluée à
12 livr. 13 s. (environ 7 livres, monnaie du temps).
    En 1790, cette contribution s'élevait à 22 livr. 15 s.
(Balance du Commerce, etc., t. III, tableau xv.)
    Elle est aujourd'hui de 40 francs environ par individu.
    [*] D'après la valeur de l'argent en 1790; c'est-à-dire que les sommes du temps ont été presque doublées: le marc d'argent ayant valu 30 livres en 1700 et 53 livres 10 sous en 1790. Même observation pour les autres sommes de cette colonne.

[342] Collection des anciennes lois françaises, etc.

[343] Arch. de la mar., Registre des despesches, etc., lettre du 15 août 1671.

[344] Recherches sur les finances, année 1666.

[345] Collection des anciennes lois françaises, etc.

[346] Œuvres de Louis XIV. t. II, p. 238.—Instructions pour le Dauphin.

[347] Recueil des arrêtés de M. le P. P. de Lamoignon. Lettre de M. Auzannet, avocat, du 1er décembre 1669.—Cette lettre se trouve, comme appendice, à la fin du Recueil des arrêtés.

[348] Recueil des arrêtés, etc., t. I. Vie de M. de Lamoignon.

[349] Biblioth. roy., Mss. Journal des bienfaits du Roy, année 1667.

[350] Collection des anciennes lois franç., etc. Ces diverses ordonnances s'y trouvent en entier.

[351] Rapport de M. Roy à la Chambre des Pairs sur le Code forestier, 1827.—Notice historique sur la vie de Colbert, par M. d'Audiffret.—Hist. financière de la France, etc., ann. 1669.

[352] Un premier essai avait été tenté en 1558; mais il paraît qu'il ne réussit pas. Voir à la Bibliothèque royale, Mss., un volume du fonds Cinq cents de Colbert, nº 252, p. 186. Il y est question de l'établissement des lanternes à Paris, le 14 novembre 1558, au lieu des flambeaux qui ne s'allumaient précédemment que dans les cas de nécessité.

[353] Collection des anciennes lois françaises, etc.

[354] Biblioth. roy., Mss, Lettres adressées à Colbert.

[355] Arch. de la mar., Registre des despesches, etc., 1671.

[356] Collection des anciennes lois françaises, etc.

[357] Recueil des règlements de police, par M. Peuchet.—Collection des anciennes lois françaises, etc.

[358] Siècle de Louis XIV, chap. XXVI.

[359] Collection des anciennes lois françaises, etc.

[360] Arch. de la mar., Registre des ordres du Roy.Hist. de la mar., par M. Eugène Sue, pièces justif.—Règlement du Roy qui conserve à M. Colbert, contrôleur général des finances, le détail et le soin qu'il avait déjà pour la marine, les galères, le commerce, etc., etc., et laisse à M. de Lionne les expéditions à faire en conséquence.

[361] Arch. de la mar., Registre des ordres du Roy, 1669.—Histoire de la marine, etc.Règlement concernant les détails dont M. Colbert est chargé, etc.—Voir, à la fin de ce volume, pièces justif., nº VIII.

[362] Biblioth. roy., Mss. Registre des despesches, etc., 1669, nº 204.

[363] Collection des lois maritimes antérieures au XVIIIe siècle, par M. Pardessus, t. IV, note de la page 536.—Journal des Économistes, t. II, 1842, p. 255 et suiv; Note sur les consulats, par M. F. de Lesseps.

[364] Arch. de la mar., Registre des despesches, etc., etc., année 1670. «Mémoire pour former l'instruction de M. Delahaye-Vantelet, s'en allant à Constantinople en qualité d'ambassadeur du roi vers le Grand-Seigneur.» Ce mémoire, qui contient l'historique complet du commerce français dans le Levant antérieurement à 1660, est des plus curieux. Il est transcrit comme renseignement sur le registre de 1670 et ne porte pas de date. M. Delahaye était ambassadeur à Constantinople en 1660.

[365] Biblioth. roy., Mss. Registre des despesches, etc., 1669, nº 204. «Mémoire du Roy sur ce que les consuls de la nation françoise establis dans les pays estrangers doivent observer, pour en rendre compte à Sa Majesté par toutes les occasions.» Ce mémoire a été reproduit par Forbonnais. Il y a au commencement du registre de 1669 plusieurs documents intéressants sur les consulats, entre autres un mémoire sur la valeur et le revenu de ceux du Levant. Ce qui suit en est extrait.

Constantinople. Il n'y a point de consul; c'est M. l'ambassadeur qui en fait les fonctions et en retire les émoluments, ce qui semble avilir la dignité de l'ambassadeur.

En marge du mémoire, de la main de Colbert: «Le sieur Robolly fera cette fonction en son absence, jusqu'à ce que l'on y aye pourveu.»

Smirne. Le prix de la charge de consul est évalué à 24,000 liv.  
Allep. id. id. 24,000 liv.  
Seyde. Affermé 2,400 fr. par an.  
Alexandrie. Affermé 12,000 fr. par an.  
Satalie. Affermé 12,000 fr. par an, etc., etc.

Avant 1669, le consul français à Livourne percevait les droits suivants:

  Pour chaque tartane de 400 à 800 quintaux 10 liv.  
  Pour chaque barque de 800 à 1500 quint 15    
  Pour chaque polacre de 1500 à 3000 quint 30   
  Au-dessus de 5000 quintaux 60   
  Droit de sceau 1 10 s. 
En 1669, Colbert réduisit ces droits comme il suit:
  De toute sorte de tartanes 5   
  De toute sorte de barques 7 10 
  De toute sorte de polacres 10   
  De toute sorte de navires 15   
  Droit de sceau 1 10 

C'était donc une diminution de moitié dans tous les cas, et quelquefois des deux tiers.

[366] Biblioth. roy., Mss. Registre des despesches, etc., année 1669. Estat du commerce du Levant, contenant les raisons du mauvais estat auquel il est réduit et les remêdes que l'on pourroit y apporter.

[367] Arch. de la mar. Registre des despesches, etc., année 1770.

[368] C'était un droit perçu à Marseille et dans le Levant sur les navires faisant le commerce des échelles. Son nom lui vint sans doute du mot français côte, autrefois cotte. Ce droit ne figure pas dans le Dictionnaire des finances, de l'Encyclopédie méthodique.

[369] Registre des despesches, etc., 1669.—Collection des anciennes lois françaises, etc.—Une déclaration du mois de novembre 1662 avait accordé la franchise au port de Dunkerque. Bayonne était également port franc, mais cette franchise n'était pas aussi étendue qu'à Marseille et à Dunkerque.

[370] Biblioth. roy., Mss. Registre des despesches, etc., année 1669.—Marseille et les intérêts nationaux qui se rattachent à son port, par M. S. Berteaut, t. Ier, p. 22.—Au lieu de cela, le droit de cottimo fut augmenté par la suite, et un arrêt du 25 septembre 1721 chargea la Chambre de commerce de Marseille de percevoir les droits de cottimo et de consulat sur les marchandises du Levant, afin de pourvoir aux appointements des consuls et aux dépenses extraordinaires des consulats de Smyrne, Tripoli, Le Caire, Alep, etc. (Collection de décisions nouvelles relatives à la jurisprudence, par Denisart. Paris, 1751.)

[371] Arch. de la mar., Registre des despesches, etc., année 1671. Lettre du 31 mai.

[372] Arch. de la mar., Registre des despesches, etc., août 1671, p. 73 et suiv.

[373] Recueil des traités de commerce et de navigation, etc., t. II, p. 468 et suiv.

[374]

Mémoires pour servir à l'histoire du Languedoc, par M. de Basville.—Cependant, en 1716, les exportations de la France pour le levant ne s'élevaient encore qu'à 2,776,000liv.
A la même époque, les importations étaient de3,449,000 
En 1788, les exportations s'élevaient à19,639,000 
Id. les importations à58,936,000 
Excédant, à cette dernière époque, des importations sur les exportations19,297,000 
(De la Balance du Commerce, etc., t. III, tableau nº xi.)

[375] C'était en général et principalement par les draperies que la France payait ses achats de denrées du Levant. Châlons rivalisait avec les villes du Languedoc; Provins était renommée pour ses couvertures[*]; Reims pour ses toiles et ses serges; Paris et Saint-Denis avaient leurs fabriques et leurs dépôts de draperie, dont les assortiments entraient également dans les cargaisons pour les pays d'outre-mer, etc., etc. (Histoire du Commerce entre le Levant et l'Europe, depuis les croisades jusqu'à la fondation des colonies d'Amérique, par M. G.-B. Depping, t. I, p. 311.)

[*] Au XIVe siècle, Provins avait jusqu'à trois mille deux cents métiers en draperie. Voyez le règlement de Charles VI de l'an 1399. (Ordonnances des rois de France, t. VIII.)

[376] Encyclopédie méthodique, Finances, art. Offices.—Collection des édits et arrêts sur les parties casuelles. 1 vol, in-4º.—Œconomies royales, par Sully.

[377] Esprit des Lois, liv. V, chap. XIX.

[378] Recherches sur les finances, années 1614 et 1615.

[379] On lit dans le même chapitre qu'il ne faut point de Censeurs dans les monarchies, parce qu'elles sont fondées sur l'honneur et que la nature de l'honneur est d'avoir pour Censeur tout l'univers. Pourquoi craindre alors que l'indigence et l'avidité des courtisans fissent profit des emploi? Tout cela est bien spécieux.

[380] Recherches sur les finances, année 1664.

[381] Collection des anciennes lois françaises, etc.—Supernuméraires, au-dessus du nombre.

[382] Œconomies royales, etc., par Sully.—Recherches sur les finances, etc., années 1601 et 1602.

[383] Ibidem, année 1634.

[384] Ibidem, année 1665.

[385] Collection des anciennes lois françaises, etc.

[386] Dans le Dauphiné, province de taille réelle, les propriétés étaient évaluées à cinq mille feux, dont quinze cents étaient exempts des tailles: c'est près d'un tiers. (Note de M. de Montyon. Particularités, etc., etc.)

[387] M. de Montyon fait toutefois au sujet de cette opération une observation fort juste. La généralité de Montauban était un pays d'élection. On nommait ainsi les pays qui n'avaient pas d'assemblée provinciale pour consentir ou discuter les impôts qu'il plaisait au roi d'y établir. A ce titre, elle se trouvait très-surchargée d'impôts, et l'établissement de la taille réelle, au moyen du cadastre, vint ajouter encore à ceux déjà fort lourds qu'elle avait peine à payer. M. de Montyon fait connaître aussi que Colbert avait demandé aux intendants des provinces de taille réelle un projet de reconstitution de cet impôt, projet qui allait être mis à exécution lorsque ce ministre mourut. Il n'en fut plus question depuis.

[388] Recherches sur les finances, année 1664.

[389] Encyclopédie méthodique: Finances, art. Cadastre.

[390] Biblioth. roy., Mss. Registre des despêches, etc., année 1669, nº 204.—Recherches sur les finances, année 1664.

[391] Arch. de la mar. Registre des despesches, etc., année 1670.

[392] Collection des anciennes lois françaises, etc.

[393] Arch. de la mar., Registre des despesches, etc., année 1671. Lettre du 30 novembre.

[394] Collection des anciennes lois françaises, etc.

[395] Collection des anciennes lois françaises, etc.—On lit dans une lettre de Louis XIV à Colbert, du 7 mars 1669: «Je fais état d'envoyer le sieur de Garsaut en Angleterre, non-seulement pour y acheter quelques chevaux pour moi, mais encore pour y observer tout ce qui se pratique dans les haras de ce royaume, etc., etc.» (L'Ombre du grand Colbert, par Lafont de Saint-Yonne, p. 100.)

[396] En 1665, le sel fut diminué d'un écu par minot (100 livres); en 1667, on exempta de l'impôt vingt-deux greniers (arrondissement comprenant plusieurs communes); en 1668, autre diminution; en 1674, augmentation de 30 sous à cause de la guerre; en 1678, diminution de ces 30 sous; en 1680, ordonnances sur le fait des gabelles qui remédièrent à un très-grand nombre d'abus, abrégèrent les procédures et firent cesser presque entièrement les procès tant en première instance que d'appel.

Quoi qu'il en soit, l'impôt du sel n'en était pas moins très-élève, car il rapportait à cette époque près de 24 millions. En 1668, le prix du minot fut fixé à 30, 35, 37, 38, 40, 41 et 42 livres, suivant la position des greniers à sel, ce qui faisait de 6 à 8 sous la livre. Et il ne fallait pas songer à échapper à cet impôt, même en se privant de sel; car dans les pays dits de grande gabelle, qui comprenaient les neuf dixièmes de la France, la loi fixait la quantité que chaque individu devait en consommer! On lit dans un mémoire au roi, écrit de la main même de Colbert: «Si Sa Majesté se résolvoit de diminuer ses dépenses et qu'elle demandât sur quoi elle pourroit accorder des soulagements à ses peuples, mon sentiment seroit:

«De diminuer les tailles et de les mettre en trois ou quatre années à 25 millions;

«De diminuer d'un écu le minot de sel;

«Abolir la ferme du tabac et celle du papier timbré, qui sont préjudiciables au commerce du royaume;

«Diminuer le nombre des officiers autant qu'il sera possible, parce qu'ils sont à charge aux finances, aux peuples et à l'État, etc., etc.» (Recherches sur les finances, année 1683.—Encyclopédie méthodique, art. Gabelles.)

[397] Notice sur la vie de Colbert, par M. le marquis d'Audiffret.

[398] Recherches sur les finances, année 1683; Mémoire au roi.

[399] Voici ce qu'on lit à ce sujet dans l'Histoire de l'Administration en France, par M. Costaz, t. I, p. 62: «Avant Colbert, la plupart des grandes routes étaient impraticables; après les avoir fait réparer, il en fit ouvrir de nouvelles. Ce n'est point lui qui a imaginé les corvées.... Loin de là il a manifesté plusieurs fois l'intention de les abolir aussitôt que les circonstances le permettraient.... Bien que le canal de Bourgogne n'ait été commencé qu'après sa mort, on lui doit néanmoins l'idée de le construire. Il établit au Roule une pépinière pour les parcs et jardins des maisons royales. Des encouragements qu'il a accordés ont fait multiplier les mûriers.» A l'exception des grandes routes, je n'ai rien trouvé dans mes recherches qui soit relatif aux divers objets mentionnés par M. Costaz, sans indication des sources historiques où il a puisé; mais le champ de l'administration de Colbert est si vaste et les documents qui s'y rapportent sont si éparpillés, si nombreux, qu'il y aura longtemps encore à découvrir et à glaner.

[400] Œuvres de Louis XIV, t. I, p. 150.

[401] Histoire de l'économie politique, par M. le vicomte A. de Villeneuve-Bargemont; t. 1, chap. XV, p. 418.

[402] Lettre de M*** sur l'imputation faite à M. Colbert d'avoir interdit le commerce des grains; Paris, 1763.—Cette lettre, curieuse par les recherches auxquelles l'auteur s'est livré, est signée d'Éprémesnil. Biblioth. roy., F, 1125—D. 3.

[403] Contenance du muid: 18,72 hectol.

[404] Biblioth. roy. Mss. Lettres adressées à Colbert, année 1677.—Édit du 6 octobre.

[405] Dans ses Recherches et considérations sur les finances, année 1662, Forbonnais avait d'abord nettement blâmé le système de Colbert sur les grains. Plus tard, ce système ayant été attaqué avec beaucoup de violence dans l'Encyclopédie, Forbonnais, sans revenir tout à fait sur sa première opinion, se montra beaucoup plus disposé à excuser l'erreur de Colbert. Voir ses Principes et observations économiques, IIIe partie. Dans cet ouvrage, Forbonnais abandonne ses propres chiffres sur le prix des blés, conteste absolument ceux de Boisguillebert, et adopte ceux donnés par Dupré de Saint-Maur dans son Essai sur les monnaies. Ces derniers sont en effet un peu moins défavorables à l'administration de Colbert. Postérieurement, l'auteur de la Balance du Commerce a relevé le prix du blé de première qualité, en s'appuyant, d'un côté, sur les chiffres de Dupré de Saint-Maur, de l'autre sur ceux de Messance, dans ses Réflexions sur la valeur du blé en France, qui font suite à ses Recherches sur la population, et il est arrivé aux résultats suivants. Le calcul a été fait par lui d'après la valeur du prix de l'argent en 1789, soit environ 54 livres le marc.

Prix moyen du blé de première qualitéde 1643 à 165235liv.4s.1d.
de 1653 à 166231 12 2 
de 1663 à 167223 6 11 
de 1673 à 168225 13 8 
de 1683 à 169222 0 4 
de 1693 à 170231 16 
de 1703 à 171223 17 1 

(Balance du Commerce, etc. t. III, tableau xvi.)

Il ne sera pas inutile de rappeler à cette occasion que le prix du marc d'argent a été

de 1641 à 1678de 26liv.10s. 
de 1679 à 1689de 29 6 11d.
de 1690 à 1714de 30 10 11
de 1714 à 1772de 31 18 3
de 1775 à 1794de 53 9 5
de 1803 à 1834de 53fr.57cent. 
de 1835 à 1845de 83 84  

(Précis historique de la marine française, par M. Chassériau, t. I; pièces justificatives.)

[406] Biblioth. roy., Mss. Registre des despesches, etc., année 1669, nº 204.

[407] Arch. de la mar., Registre des despesches, etc., année 1670.

[408] Biblioth. roy., Mss. Lettres adressées à Colbert, année 1675.

[409] Biblioth. roy., Mss. Lettres adressées à Colbert; année 1675, à sa date.

[410] Recherches sur les finances, etc., année 1681.

[411] Cependant en Angleterre, vers la même époque, c'est-à-dire de 1689 à 1764, non-seulement la loi permit l'exportation des grains, mais elle accorda une prime d'exportation de 5 schillings par quarter (un peu moins de trois hectolitres). Voici comment un écrivain anglais contemporain, John Nichols, décrit les résultats de cette mesure: «Tant que l'Angleterre n'a songé à cultiver que pour sa propre subsistance, elle s'est trouvée souvent au-dessous de ses besoins, obligée d'acheter des blés étrangers; mais depuis qu'elle s'en est fait un objet de commerce, sa culture en a tellement augmenté qu'une bonne récolte peut la nourrir cinq ans.» (Revue des deux mondes, 1er décembre 1845; Question des céréales, par M. C. Coquelin.) Toutefois, cette exportation avec prime n'était autorisée, en Angleterre, que lorsque le prix des grains avait atteint un chiffre déterminé par la loi. (Théorie du Commerce, par Ustaritz, chap. XXVIII.)

[412] Vauban, la Dîme royale, p. 34 et 35 des Économistes financiers de XVIIIe siècle; édition Guillaumin.

[413] Lettre à M..., sur l'imputation faite à M. Colbert, etc., etc.

[414] Arch. curieuses de l'hist. de France, par MM. Cimber et Danjou. Ire série; t. XIV; Règne de Henri IV.—Voici le titre de la brochure qui renferme le procès-verbal très-sommaire de cette assemblée: Recueil présenté au Roy de ce qui s'est passé en l'assemblée du commerce, au Palais, à Paris; faict par Laffemas, controlleur général du dit commerce. Paris, 1604.—Il y a dans le même recueil plusieurs autres opuscules de Laffemas sur le commerce.

[415] Recherches sur les finances, etc., années 1607, 1626 et 1700.

[416] Recherches sur les finances, etc., année 1670.

[417] Biblioth. roy., Mss. Registre des despesches, année 1669, nº 204.—Recherches sur les finances, année 1669.

[418] Esprit des Lois, liv. XX, chap, xxi.

[419] Recherches sur les finances, années 1669 et 1701.—Collection des anciennes lois françaises, etc.

[420] Arch. de la mar. Registre des despesches, année 1670.—On a dû trouver étrange de voir Colbert écrire à des premiers présidents, à des archevêques, à des évêques, pour des affaires purement commerciales. Ces renversements d'attributions se présentent très-fréquemment lorsqu'on parcourt sa volumineuse correspondance. Sans doute, Colbert choisissait dans chaque province, dans chaque localité, le fonctionnaire le plus intelligent, le plus dévoué, et c'est à lui qu'il s'adressait pour toutes les affaires, quelle qu'en fût la nature, au succès desquelles il portait un intérêt particulier.

[421] Collection des anciennes lois françaises, etc.

[422] Recherches sur les finances, années 1673 à 1678.—Histoire financière de la France, par M. Bailly, année 1666.

[423] Recherches sur les finances, années 1673 à 1678.

[424] Histoire financière, etc., année 1666.

[425] Arch. de la mar., Registre des despesches, etc., année 1670.

[426] Ibidem.

[427] Arch. de la mar. Registre des despesches, année 1670.

[428] Voir, pour le commerce de la France avec l'Espagne, une instruction de Colbert, du 29 septembre 1681, à M. de Vauguyon, ambassadeur extraordinaire à Madrid. Pièces justificatives; pièce nº IX.

[429] Rien de plus variable, au surplus, que les évaluations de ce genre. Ainsi, dans la Statistique de la France, M. Moreau de Jonnès a estimé le numéraire actuel de la France à 2,860,000,000, dont un tiers en or, deux tiers en argent, et 52 millions de francs en cuivre. J'ai adopté le chiffre de 4 milliards, parce qu'il m'a paru se rapprocher davantage de la vérité. C'est Forbonnais qui a évalué le capital circulant de la France en 1683 à 500 millions. En 1690, le financier Gourville l'estimait dans ses Mémoires à 400 millions seulement. Suivant lui, il y avait aussi à cette époque pour 100 millions de vaisselle et d'orfévrerie dans Paris et autant dans les provinces. Il paraît qu'anciennement, et même encore vers le milieu du XVIIe siècle, la monnaie d'or était très-abondante relativement à celle d'argent. Un des articles de l'édit sur les carrosses à cinq sols, rendu en janvier 1662, invita le public à ne pas payer avec de l'or, afin de ne pas retarder le service par l'obligation de changer. Il est vrai que la pistole valait alors 11 livres et l'écu d'or 5 livres 14 sous. On lit en outre dans une lettre de l'ambassadeur de Hollande à Paris, du 3 avril 1663, à Jean de Witt; «Il y a ici un grande disette d'espèces, surtout de celles d'argent, en sorte que l'on ne paie qu'en or.» (Lettres et négociations entre Jean de Witt, etc.) On expliquait cette abondance par la faiblesse du titre de la monnaie d'or.

[430] Dictionnaire de la noblesse.—Histoire de la Marine, par M. Eugène Sue.—Biblioth. roy., Mss.

[431] C'est, celui qui avait d'abord été chevalier de Malte, puis grand'croix de l'ordre et général des galères. Suivant Sandraz de Courtilz, «il aurait mal rempli les devoirs de cette dignité; car, un jour, ayant trouve en calme trois vaisseaux de Tripoli, il n'osa les attaquer avec sept galères qu'il commandait; ce qui l'aurait perdu, si le crédit du marquis de Seignelay, son frère, ne l'eût tiré d'affaire. Il quitta depuis le service de mer et tâcha si bien de réparer cet affront qu'il se fit tuer à la tête du régiment de Champagne dont il était colonel.» (Vie de J.-B. Colbert.)

[432] Dictionnaire de la noblesse; article Colbert.

[433] Histoire de la Marine, etc.—Biblioth. roy., Mss, Inventaire fait après le décedz de monseigneur Colbert, Fonds dit suite de Mortemart, 34.—Mémoires de l'abbé de Choisy; liv. II.

[434] Dans ses Recherches sur les finances, année 1670, Forbonnais a publié l'instruction pour le voyage de Rochefort et celle que le marquis de Seignelay rédigea pour lui-même avant d'entreprendre le voyage d'Angleterre et de Hollande. De son côte, M. Eugène Sue a publié, dans son Histoire de la Marine, l'instruction de Colbert à son fils pour bien faire la commission de sa charge. L'Instruction pour le voyage en Italie est inédite. Elle se trouve à la Biblioth. roy., Mss. Colbert et Seignelay; cote 16, pièce 1, et aux Archives de la marine, Registre des despesches, etc., année 1671, t. I, p. 59 et suiv., à la date du 31 janvier.—Le mémoire pour le voyage de Rochefort est reproduit en entier aux pièces justificatives; pièce nº X.

[435] En même temps, Colbert lui remit un mémoire, dont l'original existe à la Bibliothèque royale. Il est intitulé: Mémoire pour mon fils, à son arrivée en Angleterre. Il se compose de 6 pages manuscrites, en entier de la main de Colbert. (Colbert et Seignelay; cote 16, pièce 6). Le mémoire, très-détaillé, contient l'énoncé de tous les différents points relatifs à la marine qui devaient fixer l'attention et l'examen de son fils, tant sur le personnel que sur le matériel.

[436] L'instruction pour le voyage en Italie est reproduite en entier aux pièces justificatives; pièce Nº XI.

[437] Colbert entendait par là les diverses fonctions dont il était chargé, celles de contrôleur général exceptées. On verra un peu plus loin en quoi elles consistaient.—Cette instruction appartient à la Bibliothèque royale; Mss.; Colbert et Seignelay, côte 16, pièce nº 17. C'est un cahier de douze pages très-serrées, écrites en entier à mi-marge de la main de Colbert et d'une écriture extrêmement difficile à lire. M. Eugène Sue a donné cette pièce avec l'orthographe actuelle. Je rétablis ici textuellement l'orthographe du manuscrit.—Cette instruction est reproduite en entier aux pièces justificatives; pièce nº XII.

[438] M. de Marca était un prélat très-savant, fort estimé de Colbert, qui le fit nommer de l'archevêché de Toulouse à celui de Paris, où il mourut peu de temps après.

[439] C'est toujours la même préoccupation et la même erreur. Colbert voulait que la France produisît absolument tout ce qui lui était nécessaire, qu'elle n'eût besoin de personne. Rien de mieux sans doute pour les manufacturiers privilégiés. Mais que devenaient, à ce compte, les propriétaires, principalement ceux des pays de vignobles? Ils furent ruinés, et avec eux, par suite des représailles et de la guerre qui s'en suivit, la France entière. Il en est des peuples et des royaumes, comme des individus; les uns et les autres ont leurs aptitudes, leurs facultés naturelles. Demander à tout peuple, indistinctement, qu'il suffise à toutes ses consommations, c'est vouloir en quelque sorte que tout homme puisse être également bon médecin, géomètre, statuaire, mécanicien, etc., etc., à volonté. En résumé, Colbert a sacrifié, sans le vouloir, les manufactures naturelles de la France, c'est-à-dire ses terres à blés et à vignes, à un certain nombre d'industries parasites, artificielles, dont l'acclimatation dans le royaume, à grand renfort de tarifs, fut cause que les États d'où nous tirions précédemment, avec des avantages réciproques, les produits de ces industries, ne voulurent plus ni de nos blés ni de nos vins, ou les frappèrent, à leur tour, de tarifs à peu près prohibitifs.

[440] Biblioth. roy., Mss. Colbert et Seignelay; cote 16, pièce 20. Ce mémoire a été aussi publié par M. Eugène Sue, mais avec l'orthographe actuelle. Quelques mots, très-difficiles à lire, avaient été mal rendus; je les ai rétablis conformément au manuscrit, sauf deux passages complètement illisibles (Voir plus bas).

[441] M. de Terron (Colbert de Terron) était cousin du ministre et intendant de marine à Rochefort.

[442] Il semble résulter de cette pièce que, postérieurement à l'instruction de Colbert, et dans l'intervalle du temps où elle fut rédigée à l'époque où fut fait le mémoire du marquis de Seignelay, le travail avec le roi pour les affaires qui concernaient la marine, aurait eu lieu deux fois par semaine, le lundi et le vendredi.

[443] Lorsqu'une lettre était écrite par Colbert lui-même, on l'indiquait sur les Registres des despesches par les mots en marge: De la main de Monseigneur. Tous ces registres portent également, en marge de chaque lettre, le visa de Colbert ou de son fils.

[444] Ce ne sont pas les mots textuels; mais il est impossible de rendre de cette phrase autre chose que le sens.

[445] Même observation que pour la note précédente; seulement, ici, le sens même n'est pas très-clair.

[446] Arch. de la mar. Registre des despesches, 1672.

[447] Biblioth. Roy., Mss. Colbert et Seignelay; cote 17, pièce 7.—Cette lettre n'est pas de la main même de Colbert, mais elle est signée de lui.—Il y a, dans la cote 17 et dans les suivantes, plusieurs autres lettres sur le même objet.

[448] Manuscrit autographe de Colbert, cité en entier dans un travail intitule Cromwell et Mazarin, par M. P. Grimblot; Revue nouvelle, numéro du 15 novembre 1845.—J'en reproduis ici les passages les plus importants.

[449] Recueil des traités de commerce et de navigation, etc., etc., par MM. de Hauterive et de Cussy, t. II; France—Angleterre, p. 9 et suiv.

[450] Arch. de la mar., Registre des despesches, etc., année 1672, p. 93 et suiv.

[451] Lettres et négociations entre J. de Witt, etc., etc., t. III, p. 71.

[452] Biblioth. roy., Registre des despesches concernant le commerce, année 1669, nº 204. Les autres lettres dont il est question un peu plus haut se trouvent dans le même registre, aux dates indiquées.

[453] Arch. de la mar., Registre des despesches, etc., année 1670.

[454] Arch. de la mar., Registre des despesches, année 1671, t. II, p. 50 et suiv., année 1672, t. 1, p. 93 et suiv. Mémoire du Roy servant de réponse au projet de traité de Commerce entre la France et l'Angleterre, mis entre les mains du sieur Colbert, ambassadeur de Sa Majesté près du Roy de la Grande-Bretagne, par milord Arlington.—Éclaircissements sur les demandes faites par les commissaires du Roy de la Grande-Bretagne pour le traicté de commerce, du 4 avril 1672.

[455] Biblioth. roy., Mss. Mémoires sur le commerce et les finances de la France, des Colonies, de l'Angleterre et de l'Espagne. 1 vol. in-fol. suppl. fr., nº 1792.—Voir, au sujet du ce manuscrit, la note 2 de la p. 136, chap. IV.

[456] Relativement à cette conséquence naturelle et pour ainsi dire forcée de l'augmentation des droits, on trouve dans la correspondance de Colbert les assertions les plus contradictoires. Je me bornerai à en signaler quelques-unes.

Le 30 août 1669, Colbert écrit à l'intendant de Rochefort: «Il ne faut pas estre trop exigeant avec les Anglois, au sujet des droits sur les marchandises. Il ne faut pas obliger les étrangers à chercher les moyens de se passer de nos vins

Le 13 septembre 1669, à M. de Pomponne: «La diminution du commerce dont se plaint M. de Witt est la même partout

Le 19 décembre 1669, au même: «Il s'est plus enlevé de vin que jamais dans le mois de novembre

Le 27 décembre 1669, au même: «A l'égard du commerce, je ne trouve point qu'il diminue en France, en sorte que je vois clairement la diminution de celui de Hollande, ce qui est une matière de consolation

Le 19 mars 1671, au même: «Les efforts des États pour se passer de nos vins et eaux-de-vie n'ont eu d'autre effet que de faire enchérir de 10 livres, depuis un mois, la barrique d'eau-de-vie, c'est-à-dire qu'avant leurs défenses on ne la vendait que 46 livres et qu'elle en vaut 56, et même il s'en charge beaucoup plus, avec cette différence que les vaisseaux sont anglois, danois ou hambourgeois

Puis, huit jours après cette lettre, le 27 mars 1671, Colbert écrit à un de ses agents à Bordeaux: «Pourvu que la diminution qu'il y a cette année de l'enlèvement des vins et eaux-de-vie ne provienne que de la stérilité de la dernière année, il y a lieu de s'en consoler... J'ai peine à croire que les Hollandois se puissent passer de nos vins et eaux-de-vie, ni puissent en diminuer l'achat.» (Biblioth. roy. et Arch. de la mar., Colbert et Seignelay, cote 7, pièce 27; Registre des despesches, etc., années 1669 et 1671.) Convaincu de la bonté de son système, Colbert se débattait contre les faits qui le contrariaient, les attribuait à d'autres causes; à plus forte raison cherchait-il à faire prendre le change aux instruments de ses desseins, afin qu'ils le servissent mieux. On a déjà vu plusieurs preuves du cette tactique; ici, la contradiction est patente et résulte du texte même de sa correspondance. D'ailleurs, il est évident que l'élévation des droits d'entrée dont les draps de Hollande et d'Angleterre avaient été frappés en 1667 ne pouvait avoir pour résultat, comme il l'assurait à M. de Pomponne, d'augmenter le débit de nos eaux-de-vie et de nos vins.

[457] Biblioth. roy. Mss, Mémoires sur le commerce, etc.

[458] Ces idées de liberté dataient, au surplus, de beaucoup plus loin. On en jugera par le titre d'une brochure publiée, il y a plus de deux siècles, sous ce titre: le Nouveau Cynée ou Discours des occasions et moyens d'establir une paix générale et la liberté du commerce par tout la monde, Em.Cr.P. Paris, 1623. (Biblioth. roy., Mss.) Cette brochure, très-curieuse, se trouve dans le Portefeuille Fontanieu, nos 580 et 581. L'extrait suivant de la table des matières donnera une idée de la tournure d'esprit de l'auteur, dont l'abbé de Saint-Pierre n'a fait, en quelque sorte, que développer le thème principal.


«Assemblée générale de tous les souverains nécessaire pour maintenir la paix.
«Guerriers sont d'un naturel turbulent; il est plus dangereux de les trop estimer que de les abaisser.
«Vanité de l'homme des armes reconnue enfin par ceux qui en font profession.
«Justice vaut mieux que vaillance.
«Labourage est un mestier honorable; idem, Marchandise et trafic.
«Mariages doivent estre recommandez.
«Médecine et mathématiques plus nécessaires que toute autre science.
«Monnoye doit estre partout d'une mesme loy et poids.
«Paix générale ne peut abastardir la valeur.
«Pauvres doivent estre nourris aux dépens du public.
«Punir les meschants; appointer honorablement leurs parents.
«Religion gist principalement en la recognoissance d'un Dieu.
«Rois tyranniques ne peuvent estre attaqués légitimement par leurs subjects.
«Sauvages doivent estre tenus comme des bestes.
«Soldats se glorifient de peu de chose; de tout temps ont esté plus estimez que le reste des
hommes; ne doivent estre trop honorez.
«Tuer et nuire sont choses faciles.

Que l'on écarte quelques idées déraisonnables, absurdes, et l'on sera forcé de convenir qu'il y avait tout à la fois bien de la hardiesse et de la justesse dans ce penseur de 1623.

[459] Histoire de la Marine, par M. Eugène Sue, 1re édition en 5 volumes. Voir aux pièces justificatives, t. II, p. 264 et 265, le traité secret signé, à cette occasion, entre Louis XIV et Charles II par l'influence de Madame, sœur de Charles II, et de Mlle de Kerouel, une de ses demoiselles d'honneur, qui devint maîtresse de Charles II sous le titre de duchesse de Portsmouth. Par ce traité, signé à Douvres le 22 mai 1670, Louis XIV donnait à Charles II: 1º 2 millions de livres, et il s'engageait en outre à lui fournir six mille hommes de pied pour lui faciliter les moyens de se réconcilier avec l'Église romaine aussitôt que le bien des affaires de son royaume le permettrait; 2º 3 millions de livres pour faire la guerre à la Hollande avec au moins cinquante gros vaisseaux et dix brûlots, afin, dit l'article V du traité, de mortifier l'orgueil des états généraux et d'abattre la puissance d'une nation qui s'est si souvent noircie d'une extrême ingratitude envers ses fondateurs, laquelle même a l'audace de se vouloir ériger en souverains arbitres et juges de tous les autres potentats, etc., etc. Telles furent les principales conditions du traité secret de Douvres. En 1671, il y eut ce qu'on appelle un traité simulé, en tout conforme au traité de Douvres, sauf la clause dite de Catholicité, qui demeura secrète entre les deux rois, et dont ni leurs ambassadeurs, ni le Parlement anglais n'eurent connaissance.

[460] Recueil des traités de commerce, etc., t. II. France-Angleterre.

[461] Recherches sur les finances, année 1683.

[462] Recueil des traités de commerce, etc., t. II; France-Hollande.

[463] Siècle de Louis XIV, chap. X.

[464] Siècle de Louis XIV, chap. X.

[465] Biblioth. roy. Mss. Lettre de M. Conrard Van Beuningen à M. de La Volpilière, docteur en théologie. Après la campagne de 1672, ce dernier avait publié un recueil d'odes intitulé: La Hollande aux pieds du Roi. Voici le titre et le premier vers de la pièce qui ouvre le volume: La Hollande aux pieds du Roi. Elle lui demande la paix, et, se confessant coupable, tâche de rentrer en grâce auprès de lui.

Ce ministre orgueilleux qui m'attire la guerre, etc...

Ce ministre est Van Beuningen, qui fit peindre un soleil avec cette parole de Josué: Sta, sol. (Note de La Volpilière.) Le même poëte traitait Van Beuningen d'orgueilleux Phaéton, de faux Josué, de faux devin, etc. La lettre de celui-ci, dans laquelle respire d'un bout à l'autre une ironie froide, calme, et en quelque sorte diplomatique, réduit à leur juste valeur ces sottes accusations. (Manuscrit des Blancs Manteaux, nº 63; Histoire de la marine, par M. Eugène Sue; pièces justificatives.)

[466] Dictionnaire des finances, article Tarif. Au surplus, je dois dire que l'Encyclopédie désapprouve les Hollandais d'avoir élevé les droits d'entrée sur nos vins et eaux-de-vie, alors que, de 1664 à 1667, Colbert avait presque triplé les droits sur leurs draps.—Histoire de l'économie politique, par M. Blanqui; t. II, chap. XVI.

[467] Siècle de Louis XIV, chap. IX. Voilà du moins ce que raconte Voltaire, et il date cette fière répartie du 2 mai 1668. On remarquera qu'une telle réponse n'eût pas été seulement impertinente, mais très-maladroite, surtout à la cour de France, avec le caractère que l'on connaissait au roi. Évidemment, un apprenti diplomate n'eût pas commis la faute reprochée à cet ambassadeur. Qui sait, au surplus, si, dès que la ruine de la Hollande fut résolue, on n'exagéra pas, pour faire sa cour au roi, l'inflexibililé républicaine qui l'avait choqué en lui. Il suffit, d'ailleurs, de lire la correspondance de Van Beuningen pour se convaincre qu'il était incapable de la maladresse et de la grossièreté qu'on lui attribuait.

[468] Lettre de M. d'Estrades au roi, du 17 septembre 1665, citée dans l'Hist. de la Mar., etc.

[469] Lettres et négociations entre M. Jean de Witt, etc., t. IV.—Voir, pour les trois lettres suivantes, le même volume aux dates indiquées.

[470] Biblioth. roy. Mss. Registre des despesches, etc., nº 204.—Voir, pour les lettres suivantes, ce volume ou ceux des Archives de la marine, aux dates indiquées.

[471] Biblioth. roy. Mss. Registre des despesches, etc., année 1669. Lettre à M. de Pomponne, du 21 mars 1669.

[472] Biblioth. roy. et Arch. de la mar. Lettres au même du 25 nov. 1669 et du 30 janvier 1671.

[473] Huit mois auparavant, le Parlement anglais avait augmenté les droits sur nos vins, et la Hollande s'en était réjouie en attendant qu'elle suivit cet exemple. Il est curieux de lire ce que Colbert écrivit à ce sujet à M. de Pomponne, le 28 mars 1670: «La joie que l'on tesmoigne en Hollande des nouvelles impositions que le Parlement d'Angleterre a mis sur nos vins ne sera pas de longue durée, parce que tout ce qui en peut arriver est que, dans le commencement de cet establissement, il pourra causer quelque diminution dans la consommation qui s'en fait, mais il y a bien de l'apparence que dans la suitte elle sera considérablement augmentée, veu que nous trouvons partout que le vin ne se consomme avec tant d'abondance en aucun lieu qu'en ceux où il est le plus cher, estant d'ailleurs bien difficile, voire mesme impossible, que les Anglois se passent de boire nos vins; néanmoins, il faut laisser repaistre les Hollandois de ces apparences, tandis que nous jouissons en effect d'une augmentation considérable de commerce.» (Archiv. de la mar., Registre, etc. année 1670.)

[474] Siècle de Louis XIV, chap. X et XI.—Docum. inéd. sur l'histoire de France; Documents relatifs à la succession d'Espagne; Guerre et négociations de Hollande en 1672, par M. Mignet, t. III. «Cet homme (Louvois) sans mesure et sans habileté, qui, malgré l'avis de Turenne et de Condé, avait fait commettre la faute militaire de disséminer l'armée et de ralentir l'invasion, fit alors commettre, malgré l'avis du ministre des affaires étrangères, la faute politique de refuser d'aussi belles offres et de compromettre cette fois, non plus le moyen, mais le résultat même de l'invasion.»—Une histoire de l'administration de Louvois écrite d'après les documents que possèdent sans doute les Archives du ministère de la guerre et d'après les ouvrages spéciaux, jetterait probablement beaucoup de jour sur un grand nombre de décisions importantes se rattachant à cette époque, et rectifierait peut-être sur quelques points les opinions émises sur le caractère de ce ministre, par le duc de Saint-Simon, appréciateur souvent très-partial et très-passionné.

[475] Recueil des traités de commerce, etc., t. II, France-Hollande.

[476] Ibidem.

[477] Recherches sur les finances, etc., année 1672.

[478] Ces trois sommes étaient le prix de l'appui que nous prêtaient plusieurs princes d'Allemagne, l'Angleterre et la Suède. Tant que Louis XIV eut des alliés, il les paya, et fort cher.

[479] Dix ans après, en 1682, ces dépenses avaient plus que doublé. Voici les chiffres:

Comptant ès mains du roi2,217,000liv.
Ordonnances de comptant pour gratifications1,972,147 
Affaires secrètes2,267,787 
Bâtiments5,987,926 
Récompenses137,613 

[480] Colbert aurait désiré pouvoir affecter à quelques parties de ce budget des allocations plus importantes. Les observations qui suivent font connaître ses vues à ce sujet: «Pour la marine, 10 millions... Pour soutenir la Compagnie des Indes orientales, il faut dépenser 8 millions (sans doute en quelques années); elle ne peut subsister sans des secours d'argent et sans une escadre dans les Indes; ainsi, il convient de destiner au commerce 500,000 livres... Il n'y a plus que le roi en France qui fasse travailler les sculpteurs, peintres et autres ouvriers habiles. Si Sa Majesté ne les occupe, ils iront chercher ailleurs de quoi gagner leur vie. Il faut mettre le Louvre en état de ne pas périr, fermer les Tuileries, couvrir l'Observatoire.» (Recherches sur les finances, année 1672.) Ces dernières observations prouveraient que Colbert n'a pas toujours apporté des obstacles à la passion de Louis XIV pour les bâtiments.

[481] D'après Voltaire, la campagne de 1672 avait coûté 50 millions, monnaie de son temps, soit environ 28 millions, en tenant compte du prix du marc d'argent aux deux époques. Cependant, on voit, d'après ces chiffres, extraits des documents officiels; que la différence entre le projet de dépense et la dépense réelle n'aurait été que de 18,500,000 livres, monnaie du temps. Il est vrai que l'on doit comprendre dans les dépenses de la guerre les 6,668,000 livres payées cette année à l'Allemagne, à l'Angleterre, à la Suède. Enfin, on peut croire qu'il y eut aussi quelques virements de fonds; dans tous les cas, le chiffre donné par Voltaire n'a rien d'exagéré.

[482] Arch. du roy, carton K, 123. Estat par abrégé des receptes, dépenses et maniement des finances pendant que MM. Colbert, Le Peletier et Pontchartrain ont été controlleurs généraux des finances.

[483] Recherches sur les finances, etc., années 1672 à 1678.

[484] Recherches, etc. «A la même époque, dit Forbonnais, on défendit de teindre ni de fabriquer aucun demi-castor, renonçant ainsi à en vendre à ceux qui veulent en porter.»

[485] De l'Origine des Postes chez les anciens et chez les modernes, par Lequien de La Neuville.—C'est un recueil, incomplet toutefois, même dans la période qu'il embrasse, des édits et arrêts qui ont paru sur les postes. Il en existe deux éditions, l'une de 1708, l'autre de 1730.—Recherches sur les finances, etc., année 1654.—Histoire financière de la France, etc., année 1672.—Dictionnaire du Commerce et des Marchandises, publié par Guillaumin, article Postes, par M. Dubost.—Voici un échantillon des conséquences fiscales du tarif de Colbert et du tarif actuel, comparés, il est vrai, à leur point de dissemblance le plus élevé.

  Tarif
de Colbert.
  Tarif
en vigueur
depuis 1827.
Prix d'une lettre simple de Dunkerque à Marseille. 5 s.     1 fr. 20 c.
Prix de la même lettre pesant 10 grammes 6 s.     2   40  
Prix de la même lettre pesant 50 grammes 10 s.     4   80  

[486] Recherches sur les finances, etc., année
1683.—Histoire financière, etc., année 1674.

[487] Mémoires de Gourville, t. LII de la collection Petitot;
p. 529.—Particularités sur les ministres des finances, etc.

[488] Collection des anciennes lois, etc., arrêt de décembre
1673. Forbonnais blâme cette disposition que M. Bailly approuve au
contraire très-fortement et avec beaucoup de raison.

[489] Recueil des arrêtés de M. le président de Lamoignon, t.
I, p. XXXIX de la vie de M. de Lamoignon. Après les mots que j'ai cités
M. de Montyon ajoute ceux-ci: «Vous en répondrez à la nation et à la
postérité
,» que l'on rappelle toujours après lui. Cette phrase n'est
pas dans la Vie de M. de Lamoignon.

[490] Recherches sur les finances, etc.—Histoire
financière
, année 1682.

[491] Recherches, etc.—Comptes de Mallet.—Histoire
financière
, etc., année 1682.

[492] Particularités sur les ministres des finances, p.
33.—Voici ce que Colbert répondait, le 26 octobre 1669, aux échevins de
Lille, qui lui avaient adressé une réclamation à ce sujet: «Les maximes
des finances ne permettent pas de laisser aucun droit en régie.» Bibl.
roy., Mss. Registre des despesches, etc. nº 204. En 1698, quinze ans
après la mort de Colbert, on mit les postes en régie; mais il paraît que
cet essai ne fut pas heureux, car on revint bientôt au système des
fermes.

[493] Recherches sur les finances, etc., année
1715.—Histoire financière, etc., année 1715.

[494] Une Province sous Louis XIV, etc. Le Parlement, p. 370
et suiv.

[495] Une Province, etc. Les États généraux, p. 37 et suiv.
Dans une autre lettre du premier président sur le don gratuit, en date
du 13 janvier 1668, on lit ce qui suit: «Assurément la pauvreté est
grande, et le vil prix du blé et du vin, qui sont les seules ressources
d'argent de cette province, met les Estats en peine de pouvoir exécuter
ce qu'ils promettront. Le vil prix du blé et du vin! tristes
conséquences des mesures de Colbert sur les grains et de l'augmentation
du tarif!

[496] Biblioth. roy. Mss. Lettres adressées à Colbert, année
1671.—Les États de Provence se tenaient dans la petite ville de
Lambesc.

[497] Arch. de la mar., Registre des despesches, etc., année
1671.

[498] Lettres et négociations entre Jean de Witt, etc., etc.,
lettre du 18 février 1656. La lettre ajoute qu'un avocat du roi au
Parlement, M. Bignon, fut vivement réprimandé de ce que, cette défense
du roi ayant été rapportée au Parlement, et son avis demandé, il avoit
dit «qu'il fallait faire comme le père Jacob, qui, luttant avec Dieu,
quoique blessé à la hanche, ne laissa point pourtant de combattre
toujours, jusqu'à ce qu'il eût obtenu la victoire et la bénédiction de
Dieu même.»

[499] Œuvres de Louis XIV, t. V, p. 495 et 496.

[500] Une Province sous Louis XIV, etc. Le Parlement, p.
376.

[501] Collection des anciennes lois françaises, etc. Note.

[502] Testament politique de M. Colbert, chap. IV.

[503] Vie de J. B. Colbert, etc.—Recherches sur les
finances
, années 1672 à 1678.

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