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La naissance et l'évanouissement de la matière

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III

Nous venons de dire que la matière se composait de tourbillons d’éther. Qu’est-ce que l’éther ?

La plus grande partie des phénomènes de la physique : lumière, chaleur, électricité rayonnante, etc., sont considérés comme ayant leur siège dans l’éther. La gravitation, d’où dérive la mécanique du monde et la marche des astres, semble encore une de ses manifestations. Toutes les recherches théoriques formulées sur la constitution des atomes conduisent à admettre qu’il forme leur trame. Il est le substratum des mondes et de tous les êtres qui vivent à leur surface.

Bien que la nature intime de l’éther soit à peine soupçonnée, son existence s’est imposée depuis longtemps.

Elle s’est imposée lorsqu’il a fallu expliquer la propagation des forces à distance. Elle parut expérimentalement démontrée quand Fresnel eut prouvé que la lumière se propage par des ondulations analogues à celles produites par la chute d’une pierre dans l’eau. En faisant interférer des rayons lumineux, il obtint de l’obscurité par la superposition des parties saillantes d’une onde lumineuse aux parties creuses d’une autre onde. La propagation de la lumière se faisant par ondulations, ces ondulations se produisaient nécessairement dans quelque chose. C’est ce quelque chose qu’on appelle l’éther.

Sans doute, l’éther est un agent mystérieux que nous ne savons pas isoler, mais sa réalité s’impose puisque aucun phénomène ne pourrait s’expliquer sans lui. On ne peut l’isoler, mais il est impossible de dire qu’on ne puisse ni le voir ni le toucher. C’est, au contraire, la substance que nous voyons et touchons le plus souvent. Quand un corps rayonne de la chaleur qui nous échauffe et nous brûle ; quand nous regardons sur le verre dépoli d’une chambre noire un paysage verdoyant, par quoi sont constituées cette chaleur et cette image, sinon par des vibrations de l’éther ?

Le rôle de l’éther est devenu capital et n’a cessé de grandir avec les progrès de la physique. La plupart des phénomènes seraient inexplicables sans lui. Sans éther, il n’y aurait ni pesanteur, ni lumière, ni électricité, ni chaleur, rien, en un mot, de tout ce que nous connaissons. L’univers serait silencieux et mort, ou se révélerait sous une forme impossible même à pressentir. Si l’on pouvait construire une chambre de verre de laquelle on aurait retiré entièrement l’éther, la chaleur et la lumière ne pourraient la traverser. Elle serait d’un noir absolu et probablement la gravitation n’agirait plus sur les corps placés dans son intérieur. Ils auraient donc perdu leur poids.

Ainsi les plus importants phénomènes de la nature : chaleur, lumière, électricité, ont, comme nous venons de le voir, leur siège dans l’éther. Ils sont engendrés par certaines perturbations de ce fluide immatériel sorti de l’équilibre ou retournant à l’équilibre.

La lumière, par exemple, n’est qu’une altération d’équilibre de l’éther caractérisée par ses vibrations ; elle cesse d’exister dès que l’équilibre est rétabli. L’étincelle électrique de nos laboratoires aussi bien que la foudre sont de simples manifestations des changements du fluide électrique sorti de l’équilibre pour une cause quelconque et s’efforçant d’y retourner. Tant que nous n’avons pas su tirer le fluide électrique de l’état de repos, son existence a été ignorée.

La chaleur dite rayonnante est due, elle aussi, à des vibrations de l’éther. Ce terme de chaleur rayonnante est d’ailleurs un des plus erronés de la physique, malgré sa justesse apparente. En s’approchant d’un foyer, on est échauffé ; il rayonne donc quelque chose. Que serait-ce, sinon de la chaleur ?

On mit fort longtemps pour découvrir qu’un corps chaud ne rayonne rien qui ressemble à de la chaleur. On sait aujourd’hui qu’il produit des vibrations de l’éther, n’ayant par elles-mêmes aucune température. Il nous échauffe à distance, parce que les vibrations de l’éther qu’il engendre, étant arrêtées par les molécules de l’air ou les corps placés devant lui, engendrent de la chaleur. Ces vibrations ne sont pas de la chaleur, mais simplement une cause de chaleur, comme le serait un mouvement quelconque.

Ce qu’on désigne du nom très impropre de chaleur rayonnante a pour unique origine des vibrations de l’éther. Elles produisent de la chaleur lorsque leur mouvement est détruit, comme une pierre par son choc, mais ne possèdent, je le répète, aucune température. On le prouve facilement en interposant une lentille de glace sur le passage d’un faisceau de chaleur rayonnante. Si intense que soit ce faisceau, la lentille n’est pas fondue, alors qu’un morceau de métal placé à son foyer devient incandescent. L’éther n’ayant aucune température, et la glace étant très transparente pour ses vibrations, elles ont traversé l’eau congelée sans provoquer sa fusion. Le métal les arrêtant, au contraire, est devenu incandescent par l’absorption des vibrations de l’éther.

Puisque les vibrations de l’éther qualifiées de chaleur rayonnante ne produisent de la chaleur qu’après leur absorption par un corps, il est évident que, dans les espaces célestes, où n’existe pas, comme autour de la terre, une atmosphère absorbante, un froid considérable doit régner, même dans le voisinage d’astres incandescents, tels que le soleil. Le thermomètre, plongé dans ces espaces, y marquerait cependant une température très élevée, parce qu’il intercepterait des vibrations de l’éther. La température qu’il indiquerait alors ne serait pas du tout celle du milieu ambiant, mais sa propre température. La glace n’y fondrait pas, laissant passer, sans les arrêter, les vibrations de l’éther ; mais un métal deviendrait incandescent, parce qu’il absorbe les mêmes vibrations.

La vie elle-même n’est possible sur notre globe qu’à cause de l’absorption des vibrations de l’éther par l’atmosphère et la terre. S’ils étaient transparents pour ces vibrations, un froid intense régnerait à la surface de notre planète.

Toutes les réactions chimiques qui se passent dans le sein des végétaux, la transformation de l’acide carbonique en carbone notamment, ont également pour origine cette absorption de l’éther. Le végétal représente, en réalité, une transformation de l’éther lumineux. C’est l’éther absorbé et transformé par les végétaux qui fait mûrir les moissons et verdir les forêts. La vie représente donc une de ses transformations.

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